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LITURGIE ET PROGRAMMES TCONOGRAPHTQUES par Jean-Michel SpIESER Consacrer une 6tude aux relations entre liturgie et iconographie demande sans doute justification, puisque l'influence de la premitre sur la deuxiEme ne parait pas, de manidre parfois vague il est vrai, 6tre v6ritablement contest6e t. N€anmoins il n'est pas inutile de refaire le point dans la mesure or) trois travaux, que l'on peut maintenant qualifier d'anciens, et qui rendent compte de l'essentieldu problEme, ne semblent pas avoir convaincu la plupart des sp6cialistes d'iconographie. Cette 6tude, qui ne devrait €tre qu'un point de d6part, veut essayerde montrer que la liturgie est 1'6l6ment fondamental, I'ensemble dans lequel il faut se placer pour arriver d com- prendre le systbme du d6cor des 6glises byzantines. Cette recherche part aussi de l'id6e que, si l'on veut vraiment 6tablir une coues- pondance entre iconographie et liturgie, la premidre doit, comme la seconde, €tre 1. Travauxcit6s en abr6g6 : F. BoESpFr-uc et N. LossKy, 6d.,N;/rr 11, Paris1987. R. BORNERT, Zn rrzrnataires byzanlis de la diuinz liturgit, Paris1966. F. E. B RIGHTMAN, Ea'tm Liturgies, Oxford 1896. NIcoLAsC ABASILAS, Expliation dc IaDiaine Liturgie (SC 4 bis),ParisI 967. O. DEMUS, Blzant;nc Mosaic Decoration, Londres 1948. S. DUFRENNE, l,rrl/o3rdmmes iconographiqucs des,lglises de Mitra,Paris 1970. A. GR-{BAR, " Un rouleau liturgique constanrinopolitain et ses peintures ", DOP B, 1954, p. 161- 199. L. HADERMANN-MISGUICH, Kurbinona. Les fre.sques dz Saint-Ceorges et ta pe;nture bt.antine du Xrr" t., Bruxelles 1975. E. M ERCENIER, Zd rihe dzs iglises de ite Uzantin I lI, t-2, Chivetogne 1937,1948. H. J. ScHuLz, Dit blzantinische Liturgiz 2, Trives 1980. Ctu. 'N AL"|ER, An and Ritual of tfu \yzantine Chrzi, Londres 1982. 2. GRABAR, Routeau; Scuvtz, Litargre, en particulier p. 91 s. (l'essentielde ce qui nous concerne ici se trouvait d6j)r dans la premidre €dition, parue en 1964 i Fribourg-en-Brisgau, de cet important petit livre, qui ne semblepas avoir requ de la part des historiens de l'art I'attention qu'il m6ritait); DUFRE\NE, M;t/a, en particulier p. 49 67. Il faut €r'idemment donnerune place ) part aux 6tudes fon- damcntalcs. mais qui concernent essentiellerncnr lc rj6corc11 sancruairc, dc WAL'IER,Art and R;tual, rr'. r ecr. sLrr lequel nousaurons plusieurs foisn reri r,r

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LITURGIEET PROGRAMMES TCONOGRAPHTQUES

par Jean-Michel SpIESER

Consacrer une 6tude aux relations entre l iturgie et iconographie demande sansdoute justif ication, puisque l ' influence de la premitre sur la deuxiEme ne parait pas,de manidre parfois vague il est vrai, 6tre v6ritablement contest6e t. N€anmoins iln'est pas inuti le de refaire le point dans la mesure or) trois travaux, que l 'on peutmaintenant qualif ier d'anciens, et qui rendent compte de l 'essentiel du problEme, nesemblent pas avoir convaincu la plupart des sp6cialistes d'iconographie. Cette 6tude,qui ne devrait €tre qu'un point de d6part, veut essayer de montrer que la l iturgie est1'6l6ment fondamental, I'ensemble dans lequel il faut se placer pour arriver d com-prendre le systbme du d6cor des 6glises byzantines.

Cette recherche part aussi de l ' id6e que, si l 'on veut vraiment 6tablir une coues-pondance entre iconographie et liturgie, la premidre doit, comme la seconde, €tre

1. Travaux cit6s en abr6g6 :F. BoESpFr-uc et N. LossKy, 6d., N;/rr 11, Paris 1987.R. BORNERT, Zn rrzrnataires byzanlis de la diuinz liturgit, Paris 1966.F. E. B RIGHTMAN, Ea'tm Liturgies, Oxford 1896.NIcoLAs C ABASILAS, Expliation dc Ia Diaine Liturgie (SC 4 bis), Paris I 967.O. DEMUS, Blzant;nc Mosaic Decoration, Londres 1948.S. DUFRENNE, l,rrl/o3rdmmes iconographiqucs des,lglises de Mitra,Paris 1970.A. GR-{BAR, " Un rouleau liturgique constanrinopolitain et ses peintures ", DOP B, 1954, p. 161-

199.L. HADERMANN-MISGUICH, Kurbinona. Les fre.sques dz Saint-Ceorges et ta pe;nture bt.antine du Xrr" t.,

Bruxel les 1975.E. M ERCENIER, Zd rihe dzs iglises de ite Uzantin I lI, t-2, Chivetogne 1937,1948.H. J. ScHuLz, Dit blzantinische Liturgiz 2, Trives 1980.Ctu. 'N AL"|ER, An and Ritual of tfu \yzantine Chrzi, Londres 1982.2. GRABAR, Routeau; Scuvtz, Litargre, en particulier p. 91 s. (l'essentiel de ce qui nous concerne

ici se trouvait d6j)r dans la premidre €dition, parue en 1964 i Fribourg-en-Brisgau, de cet importantpeti t l ivre, qui ne semble pas avoir requ de la part des historiens de l 'art I 'attention qu' i l m6ritait) ;DUFRE\NE, M;t/a, en part icul ier p. 49 67. I l faut €r ' idemment donner une place ) part aux 6tudes fon-damcntalcs. mais qui concernent essentiel lerncnr lc r j6cor c11 sancruairc, dc WAL'IER, Art and R;tual,rr ' . r ecr. sLrr lequel nous aurons plusieurs fois n reri r ,r

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476JEAN, i \ ' I ICHEl - SPIESER

consid6r6e comme un ensemble coh6rent. En d,autres termes, I,iconographie doit€tre comprise comme un systdme en relation avec un autre systeme (la l-itu;gie). Lemot.:yst-:r.le est ici employ6 dans son sens plein, c'est-)-dire qu,il d6signe un en,semble d'6l6ments qui ne prennent toute leur signifrcation que par la relition qu,ilsont l 'un avec l'autre et par l€ur relation avec le systlme dans son ensemble et la ionc_tion de celui-ci. Ceci implique qu'il n'est pas de bonne m€thode d,expliquer la pr6_sence et l 'emplacement de certaines images - ou ensembles d'imagei j "o*-. ,ielles 6taient simplernent juxtapos6es l'une i l 'autre. Une justificatiori th6orique de cedouble.point de vue, importance de la liturgie pour I' iconographie, programme ico_nographique conqu comme un systbme, se trouve dans un importaniliv;e publi6 il ya-quelques ann6es par S. Sinding-T.a15sn qui en fait la d6monstration pour leMoyen Age occidental g.

J'essaierai de montrer que cette voie doit 6galemint €treexplorEe dans le domaine byzantin et qu'elle permet de mreux cerner un cer_tain. nombre de particularit6s du systbme d6coratif byzantin que les explicationshabituelles t.

.. On p-eut dire que tout rituel, dont la liturgie chr6tienne est un exemple particu-lier, est._fait pour communiquer un message qui doit €tre compris pai le publicauquel il est destin6, en l'occurrence les fidEles pr6sents dans l,6glise. Mais'en secontentant de cette d6finition, on passe ). c0t6 d,un double aspect, issentiel, de toutrituel, qui est celui, sans doute, de l' identit6 du rite et du -eriuge, er, certainement,celui de la participation du public au rituel : . Il y a d,ordinaire wn chef d'orchestre, unmaitre des c6r6monies, un grand pr€tre... Mais les acteurs et les auiiteurs soni lesm€mes. Nous participons ) des rites pour nous transmettre i nous-m€mes des mes-sages collectifs " 5. Il s'agit donc d'un message qui n'est pas simplement d,informa_tion, mais d'un.message institu6 et instituant. De la lituigie on peut dire qu,elle estun systdme 16916 de textes lus ou chant6s et d,un certain nombre d,actei dont le:9y?]r central est cens6 avoir 6t6 institu6 par le Christ et qui a 6t6 6labor6 parl'Eglise. Mais elle comprend aussi de manibre essentielle ,.,.r. s6.i. de co*posuntesqui paraissent parfois secondaires ) I'observateur moderne, mais qui concouraientde la m€me manibre que les paroles ou les gestes ) I'efficacit6 du riiuel ; i l s,asit detout c^e qu'on appelle aujourd'hui le d6cor, sinon le ddcorum, depuis les vEteri.rentsdes officiants jusqu'au cadre or) le rite a lieu. Ce thdme est encore bien perEu dans lesr6flexions contemporaines sur l 'art sacr6 des th6ologiens orthodoxes ,',, .-.u-.rr., .une.pridre, ) une contemplation plus grande, et eta6lir dans cet 6tat, par les moyensde l'art, avec les implications techniques que cela peut avoir, chaque;rt agissan; dif_f€remment dans sa sp6cificit6 visuelle, sonore, gestuelle ou autre, c,est-i-dire dansson rapport au corps et aux sens correspondants D 6. Lorsque le m€me auteur dit que

, 3- S. S INDr,\c-L^esEN, Ircnlgr_aph! !nd- 4tjgl: A Stu4 aJ Analftia! perrp.ct;rrs, Oslo 1984; pour

la notLon de systime appliqu€e ) la litu-rgie-e.f )-l'iconographiei cf. ibirf., en particulier p.3!-36,p . 132 s .

4. Je tiens ) remercier le pdre Ephrem, maintenant au monastEre de Saint-Antoine le_Grand:L saint-Laurent_en-Royans, qui, encore 6tudiant, avait entrepris sous ma direction des recherches surcette th6matique et qui a bien voulu mettre ) ma disposition les conclusions auxquelles il est arrive.

5. E. LL{cH, Culturc an(l Communiarirn, Cambridge 1976, p. 45.6. I. REZNIKOFF, u La transcendance, le corps et l,ic6ne dans les fondements de l,art sacr6 et de

Ia liturgie " dans BorspFLUc et LoSSKy, Nr;{tr 11, p. 3 75-391 0e texte cit6 : p. 3g2). Voir aussi quelques

:

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L] ] 'URGIE ET PROGRAMMES ICONOGRAPHIQUES 5 7 7

" la liturgie.(est) art et th€atre ,o,d:::.,, l i l ne fait que dire dans un langage contem_

porain des thdmes que l,on trouve d6j). dans Nicolas Cabasilas.Celui-ci en effet, dans son trait6 s, avait bien vu cette probl6matiqu€ et nous per-

lnet de comprendre ce qu'il faut appelerJe_mode d,actiori d. l" Ii;.;;-,;;;;;;;.

rur-meme , I arransement du rlte qui doit mettre le frdble dans la disposition qui pe r-met l 'efficacit6.du dispositif central de la c6l6bration g. ceci se fait de deux manid'res,parla parole d abord, parole entendue, mais aussi parole prononceelo. Le secondmode d'action du rite est la vue ; il montre la vie du ihrist de manidre e .e q,r. .ro.,,la voylons : ( Nous sommes encore sanctifi€s d,une autre manibre par to,it aa qriest accompli dans la liturgie sacr€e : nous y voyons le Christ repr6seni6 (runoripevov)

X"^.".-:: lt l l a accompli et souffert pour nous u rr. Aprds cette phrase introductive,

L,aDasrtas consacre un long d6velopp"p9"l u" symbolisme de li l iturgie, pu.ol., eigestes, en insistant plusieurs fois sur le fait que l'6conomie du salut ist ainsi misesous les yeux des lidEles : u Il est ainsi possibie aux specrateurs de ces rites d'avoirdevant les yeux toutes ces divines rialit6s ,, ,z; un peu plus loin : " La mystagogie ...l:t.:l:: l:t-I:r*

toures tFs,panies.de la vie 1du Sauviurr ,,, . La fin d.'.. p".r!ug..gur vrent luste avanr la con( lus ion du premier chapi t re. ins is te encore une fo is sur" lam€me id6e. Il convient de la cirer en entier : ,, Voici pourquoi u 6te p..,r6 ,.,r, t.isvmbolisme (6 roro0rog dnevorj0n rrjrog), qui n. sigriin. iur r",]l.*..rt pa. d.,mots, mais qui met tout sous la vue et qui esi visible I travers toute la Iiturgie, afind'agir plus ais6ment sur nos Ames, afin.qu,il n,y ait pas pure vrsron et qu,unermpression soit d6posde en nous, car notre imaginaiion piut recevoir une impressionPlus nette par les yeux ' ra.

,^^ ,,,9._qui r1s311t de

1e lassage est l,importance fondamentale accord6e par Cabasi_ras o une part a i acte llturgique, au rite, en tant que destin6 ) mettre cel;i qui y par-

remarqu_es suggestives ir ce sujet dans p. SCAZZOSO, . I l problema delte sacreicone ,, Ae,un43,1g69,p 304'323' en particulier o 312 s. avec des r6f6rences importantes, .nt.. ^,rtt . a Gr6goire deNazianze.7. REZNICKOFF, rp. rt . , p. 385.

_ . _ B.

_CABASTLAS, L;turgi I, L pour Cabasilas, voir maintenant 6galement Z, aie en Christ,6d. M.-H. Congourdeau (SC 355).

. 9. Liturg;eI,4 : . din5i 61616, puisque, pour le bon ordre des divins mystdres, il 6tait n6cessaire des'en approcher bien disposes et doment pr€par6s, it falrait aussi qu" ..i " i.ep"..,r,rn se trouvat dansl 'arraneement du te sacrd "

,, .": f ," ir j f "1, 5 : " er ainsi, par te pouvoir m€me des paroles dites et chant6es, nous sommes aid€s i

11 . I b ;d .1 ,6 .

" , 1.1

lb. id J'emprul l te, par commodit€, Ies expressions " r ires " ct . divines r€al i tes , a la rraductionra iav r i c - re rnhon . mars r r l au r b i en se f end r r . ompr . que l p ' e r l f q re , cs r p l us ronc rs e r q ' e son r a i ns ir r ddu i r s d .ux ncu r re . p l u r r , l s , r o i r c e t r ov rq t r c i va . qu r t r n ro je i r I un aux chan rs , aux l ec ru res e ta ce que rart re prerfe pendant la c6ribrat ion, r 'autre ) ce qui conceme l '€conomie du sarut. En g6n6ral,je pars de la rraduction de l'edition Salaville, r^evue par pl fa.,.f,"" fSC + ii", 1%?), ;;;;;:;;;;;ltois de la rendre plu,sl i t t i rale.-quitre ?r en sacri f ier l ,6l€gance, l) or) la l i t t€ralrre pararr apporrer un senqplu-s-precrs et oi I '€l igance effa(e . I asp6rit6 " de ),oi iginai. A t irre d,exemple, je renvoie i la n. 2, 'p. 56, or) les 6dit€urs justifient leur traduction de rpprxr-ns.rpdr!r(n_c po. " ioor. augusre ,. Mais denn rnrerdit de traduire par . table redoutable^,, sinon " 5gr3,-," " , . i e q"o; _"r" i . ,pp*11L ";.",-p".k :ra'nte, lu sacri l ige, mais le caractire effraranr du sacri f ice du Chrisi cr de la translormation ;es/ \ pcce r r I zu te t .

13 lb;d t. 71+ l l ;d I . 14 j ciq d\ rn; eovrooio: ; i i r :r : , , _*!: ; ,1,. - . . , : r) ,- 1.r.n..

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r \ \ \ t t i | ] F j _ \ P t L , . - 1 1 ^

-:ili"1'?ll,lll,;;. ii: ;"ii:';:l'i:,..ir:x,.?".JTl."i#,""fJ:: !:::;.i.:il:liemployons habit.ellernenr ce mot,i, -.i, t;i"riri.".. Ji. Lqr.lr" il parle de visionl^,'j :.1,']_":l l'1rl:ilc

ctc ne pas appiiquer le ̂ €;. t;;;;;;n et de lbnctionnementa 1a vrsron .tes rnraqes qui cli,coraient une 6glise. La ionclusion parait donc r,i_por.,

;i:!| *l'.::::ts1'j;i.::;.:."r"^ent ava"it ,,,, ri",, 6t.oii u.,.c re symborisme iitur-

obtenir le rn€me efre t clans ''.:;:,t1:Xjul.:tte en agissant dc m€me manidre et pour

Ce qrie nous dit fiabasilas .n.e:t q!.urre des derniires expressions d,un thbmecentral nolr seulcmcnt dans l,histoire de t,l"t..p.etutio., i. tu lit,.,rgi., mais aussidans la cooception de l irnase

.dan^s i: T.|o: byzantin. on ."i, q;"" il l i*;;;;;;ellc-m€rlc une rt:p rclse n tar ioir oa tu ,,,ra terrestre du Christ r6

dans la pensde tt;;;;i,,., i l; 'y " aucune diff6rence d. rtot,,t, ' donc une tmage or,

lons " iurage figu.6. ,,.rinrug. dans.le sens or) l,emptoient teiil:t"ff.1H.T"";i:?:;frmage du Pire, l'Eucharistie est i,image du Christ),, 1,,"";l;;i;".;;;J;.;"':;Eucharistie , qui avec cies nuances j. ont comme point .o,,.'^.,., tu'pier.il;dil"d'JjflT,ll.

o" celui qui est repr6senti, est un thdire ,r""."i J..ae par les d6fenseurs:-" 1 i-oC.,

en particulier par Th6odore Stoudite,r. La pr6sence r€elle justifie ) sontour le pouvo i r de I ' imagq , r .

ar#r',{iti;;#T::;:i,:!:::#.t"a;l::'n"fi1";:fi ff Tiil:;::- zo, les imaees sont vraies : lrune preuvc ie ra.,6rit6 o. .. ;llJ[',".'.;?ff:,::: %:1n1'"t:ll;;lii;:::i?;i;::partrculilrement nette dans le,, Discours contre Consianiin iaballinos " d. j;;;;J€rusalem, oii les images des 6v6nements de la vie du Christ servent de preuvecon t l e un pa len : r .

,o",.ii."l,i",Iilii,;""f;::":;;,":::,:,..::H..:il*L.J::,,i:""Ti;".:;#,:..i::,;1. fi:,":[,:(XVI, B), soir cst empioy€ dans un cor

*l;l:':;'::;,;;J;1;.;;#lfJJ'.::,f:i"q$;ry;;X'3i:i";i;:T:if:iJ,",lH&i?il:16. Cf. BoRNERT, Connmtaires, p. 206.

,y:ril"i+:.i:i5"i'.-:llll'.l.'Y,ltT*'ffi,ff'j?:3;HllJ^l,l;:i,:^J:',:li:::Jl::fi.:ffi1 r r6ne qu i l imp l i que : r i cemmen t B .

;,:lt':-ffi "ii*,f,l"**;ti"::*#l::il'di:"i'+T:.'J"t?''.-:nilXil",1ffi :Image in the Greek Fathers and the 81

iuli::::il)T%'' "" -'nu',;:ix':L' 1i:ll*lfli::u*i:u"*:|[ffi::1i1il:l3 !i

,::l"u*".:. donnees par Scsur_z . ap. .tt .p. e6.\ tl

;,.,,n.1,;""^'a5iit'Jill'il.r:iTi:.1;.,:?[1ff],;,i'.#J;,*;:i1*'j pG ee ro, e6,. rao'".u:3; f :'u;::T&?;j:*im;:'

i"J'g."" e'h"'a";!"''i'"ii""'' '."""" r' rivre, pas encore rem-

::f iri;1*n*mnl,r*;i.*ii3:Y!liW^!.F|!lTid:t;i::il"JI'K#'t"""3::::{Kff*#:1.},1::',;. t's.iiil;.";;;'.. oJs.""u'^2,,,,', p 100', s";."i"da"".", .",. ,-^s.";;i;;il;1ifi.1,"ili5"0:IffiuTf;.Tc"uu., cu,,,.r.u,-sur*. .,.. u*

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LrruRcrE ET pRocRAMMEs rcoNocRApHreuEs 57g

Ce n'est pas un hasardg-*i:+*fr1#l*:li#;.j*.l:tr-..,,-*i"'i*";:ifth;n.*;n"-*:ilT:l*h:T.:Jfr :nx;'.itl}::n:ffi :il*i,:i*;i:

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. Ce que l,on peut dire de

r::'L':ilH t'ffi; I fi :?: :Tffi.T"::'l::1J,::13,i1'.'fi i::tq:,'fli::g1[.g5":iffi {;;.'mffi ;tff*',ill#.'"iiii':.n*illi.'"'f;ff :iH**1,;:"i#.,*;,i':;.3.FillHiT#[:ffi:fiS:#i;;,,xpri{t+:*i.,.i:rg:i*:r.tn}:,;:::.,,unei,,au,reAndr6ment_sousr",,o-a..o,r..i,,LT[:r*'::::::';.::i?*;[r"Tiifi:!:""1];Ll

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iiii?:J?i,$: .:::?',ffi';:, *i,i::::..: fi;::ilin:::: ":L::1,:r:::,,;::"iT*:i Ji.j",.::{i,1.: lti.*:,:,f .i:, :::l: :li:,*l:: *:i;:a::: **::i"#it#ji:::'.il"":ti::T$::#';:::'.9;# jn:{:l j1* ]T"H:I1Til

Mais l ' interpritation d,Alrd re,-G-rabar doir €tre precrsde .r7 : on peut p.endre

ilffi I'jili[#*i;[[,i+::i:i:i*:ri:,r+pii:':nr:In:f ;nili:1:5; j,ii:: j-'"xf iJ"::,1::'"1'rT.T"X:::;'il:x1*?;{:'#ilkg;*$;:ffi .#i"Hfi"fi iilnxti:.fi iii'm::sr;ig:l***1.;;."fi?T.T# j;?L!::,ii'l*:::$'J*.*f ff*'i.'1.:;ffiIjrq::"*rni.**:?*?{illi""*ti,,1i:'j:::'ilj*:xr.;..d':bl;; -;;i#;;i#;;:rt

re parcours de la liturgie elle-m€me et elle la

, lour .omprendre en tor . p lu \ en ddra i l i e rappor , . i l l aur rl"mi'illx;r;l:;liiu:,nrfi T'":::;iii*T:il'f ;l'i'Tff il',l:l. 25. NICOLAS D.ANDIDA, PC I4 i ]

:n;);;l;ii,[Tf'.'"1.T1]rii=tiin',':";r?,1?;les,probr'mesconcernan'�rh'o.il;Et;:,:";:tii.nnesqu,e,e."J:::!l:ftti!:[x$J:+;*i.:i#;:]:#

26. PC 140, cd. 420 421.27. Cf. ScHULZ. LiLlgi. . p. l3h-t prd. ! iRABAR, Rouleau o. IB329. SCHULZ, Lrturgt., p. 1+l

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Page 7: ArT_Spieser - Liturgie Et Programmes Iconographiques

LrruR(;rE ET pRocRAMMEs rcoNocRApHreuEs 581c6leste, dternellement c€l6br6e par le pr€tre v6ritable, qui est Ie Christ 30. On peutremonter jrrsqu') saint Ir6n6e pour saisir cette signification tu pt,.,. ro.ra._*t"t!"J.la liturgie byzantine : . Dieu sest f,tj.TTi;;.f?4;;;;,",, hommes temporets,devenions 6ternels " rr. L,hopar re p6ch6, .o"".i, r ; ;;ll? T:.i' ;Ti1.r*,.T1;:,n *1":1""'..J ;l:[jsauv6, c'est-i-dire de retrouver.sa condition p.riri,i"{ r.-"i. 6ternelle, intervientdans le monde. L,intervention divl". :: iuit fui r;i"i;.;.;.", par la mort du Christsur la Croix, par son ascension charnelle. D;" i"r;, ;;;;;e de Dieu existe, maisil ne sera r6alis6 dans toute sa pl6nitud. q",." ;;;:;;i. tu S..o.rd. Venue du

9,It:lr: En attendant.le royaume de Dieu se r6.,,,ble dans llEucharistie qui fait par_tlcrper au mystdre de l,Incarnation et qui permet ainsi i l,homme, encore dans cemonde, de s'6lever au royaume d.r.i.,-,"^, ,i l i." q"" f., hommes concdllbrentl'Eucharistie avec les anEes l

-. L'Eucharistie, en p;rmettant i la nature humaine de retrouver sa drgnit6 primi_tlve est coneue comme une entr6e dans le sanctuaire c6leste oi se ci.lBbre"l.""il". ",6ternelle liturgie du v6ritable et unique Grand pretre 3a.

,,,-^9_::L o.": T,9: t .: qu: .e double -oru.rn.rrq descente de Dieu sur terre pari lncarnatron et d6ification de l,homme qui lui permet de retrouver sa place prls deDieu, permet de rendre compte de I ,o.dorr.ru.rc"-.rri -

au a6.o. des 6glisesbyzantines 3s- Ainsi le d6roulement meme de la liturgie et de l,6conomie du Salutaurart une corespondance avec le, d6roule m..r, *opoi..pfriqre du programme ico_nographique, qui serait oriente et aboutrrart au sanctuaire dans l,abside.Le programme, pour sa partie p.r.r.ipur" ar *oirr"s llorn-..r...uit donc parI'image appel6e Pant;crator 16. on repr6sente ainsi la Di,riniie sous la fbrme qu,elle

_--.30. GRABAR, Rouhau, pa{e de r€p€ti t ion du sacri f ice, des 6v6nements de la vie du christ. I l ne

::igj:Jf;:::."1.j::":t 1es termes qui conviennenr : I,id€e ionda.n.,,,,r. .., ..u. a,,.,,,e liturgie unique

31 IpFNf , f . Con tuh ;H -^v , V p ,a , / , 5C t52 , pd | l . ] qbgJz. ( uonne nous de communier, plus inrrm.ment cn.orF au Jour sans coui- ianr de tonRoyame ' f p r i l r eap r i s l a commun ion Mr r . c l . i r r r . , p , r a " , p ' . 2 :A ,Z .

" " , "

' 33 n Fais qu'avec norre entr6e se fasse l'.r,.*t." "rl|i" .rfs qui serverr et grodfient avec nous

:^'1;:;#T:i:,?:.i:::"Jt,H:,,:lilf ):.J,,ffi :d:il#lH'"tryjj;,il;*#,."i:!;l'i'i*jJ:,*"';";::;:;:";;:i*y,;:,itr;r, !;:';,:# +f;:,,,tri,fif1ii,ilii1*:ment : G. A. M.qNrzarrois, n" o";y",f,"" "1 i,",-c..""..J'iiei ,';;1'; ar:ssr, par exemple, ) pro_pos d^e_ M_axime Je Confesseur, Bor<ltea1 C"-^"rt"r,rr, p i;-i;'

-'

35. Je consid€rerai ici essentiellxu" "., "i.,. .r,"".r,* e .."J* "";;;1T:T ,:,1,','^T,T: o..rh.,:",Jfif:::* :..j?r*:."::: fi;;:i.'i:';ff:hiI:i-,1";,':H* l,:::;,.i::::*1.1.;:l;:l"Lln::*i:;ti;.:]:;,*:#gque " est l) aussi vraisembiable : voir, A ritre a,irai..ii"r,

-i* .eJ#"ii" ior,r,a.. p.. r,.. W. DErcH_,MANN, Rarrnad II, 2, Wiesbaden 1976,_p..143_144, -ern.,; fr i_"rl_.-".-se sarislair pas de cette inter_

iijjlil?i;rli l;fiii.;1,'ii!'iij,l*?3;j; t'i'* cg.ri-."i a.'.ii,"0"i,.'i'i"i","'., r. d6cor du narthex,de cera) et qui demana. a.r. "r. """.,,,.1i"i,;:T,^,:]|,':

" sinding-Lars€n qui peuvent rendre compte36. On sait qr.re le terme " pantr

une-date tardi'e i,,.'-. r jn,.,l;;'J.'"",. ;:.:;:illi;:,.1:J,:T:::,*.:T:,j^;T#:.r:X"j:,r:.:' ! B t r r l r 1 t l ) . . , i ] : i I i ; _ . : : , . a . : : - t : , , . ; . : . - . : : : . . : . . _ : r : : , _ , . , i : . i , , \ \ . r j s h ; n d . : r . j , j r

Page 8: ArT_Spieser - Liturgie Et Programmes Iconographiques

5 B l. JEAN v I ' : ]HEL SPI ] :5 FR

;J,:[:.'i:: H:,::Xlihli.'iJii',"frJ,,::,]: i:i'h lil?:l,",J,.::i.t:l,f#:apparait dans de nombreux texGs; on peut .it.. a titi" J;.r."sage de saint au.it. , ,, i.'iitr,.image parfaite d. Di., i";i;ilrll,tj:it$!$:il;j.

r:1ti:+F:iiiJJ,':;::ff:*:,,:i:',,i1',?t:tJ,n$t'*:; jl.I' jT;il:.',:T*1,:':::,:fi ,'.: m;ff::*lt:;i::T:::'fl::H:: lti:mtti :*$i;En effet, cette image quiau t re s, par s a rer a t i o n ; ". ;,,.'X.i?iiJ j,1T,.il ::r,.i: rJ:llff.

Hj,,TtH j :dire qu 'e l le .est la t ransposi t ion, ao" , tu .o. ,po i . , d , ; ; . ; " t ; . ,rnvoquant I' introduction de l;l'opposition cre la Th6otokos

t:"-:TI: dans la,basilique;'-;t.,".:$:f;#*i::.:l

:ffi ],*r; :::::. " *iil:i1.,r ::,;:*1t*::ii;.x:t.ji: ,##11T1::

Ces deux images re sont pas du t."t 6q"i;;;;;;;,'

fi :fi JJrj""il:::**ri..Ji*?,Tlit€.":il:,1*.,$f,:,:...,TJ,f:l*:Jj#jft ,T;;,'ilitl?.';,fltTiJiF::i:"?::;klilj*#:-"nt j::H,#Y;;'.u1:,,:,:lfr',,; J:,:.',"::*";lf t* ::T:*:ii:fi *_". t*?**:*p. 21-1 , n. 206; voir aussi J. 1. M..,rrrl irs,, "

Th. Byil l,,.ng Use of the -l. i t le of pantocraror ", OCp

il;,1?,1i;J;.lil th,:il :TJ'[":fi:t:T;:l.l;t,'*;*:':'x.{':,*:*i. --. ,. . pu,,,.cr..,.. .*',:' ;:;:;;)t#:;:#:,::l:1.,:;j;..1fu:,ru,uif"l;i!ri,::?;.J'ffi:.:";:il:Lx:"o,.o,l'".x1.'ii"l1.il:x'J,-"T.!,i.J11.:;:::L:::,T"ffili; dans un mddai,,on ou dans un{,.qr;111.rl;;r+, ; ,'" d;iil.';",,, voit aussi re pEre ". Voiraussi,.,;1,.,1j1,1n;j,11u;ji"n.3l:H: .i#:.1';i:::f',";t;lil;t";''1"'

'ontinue i parrer du chdst, com;; l est com-"a. a. ri-r^i.i,

;:ll,;':i::+il:itl..:',:lrffi zii?';:'i1;;;5'*t,:;x":T.;?::qd?:',:il.ui:ru:.1:*l;r.:iii**;ixi::":m;ii,*:*#*, :r#";l.{rt,l?:::#.;s':,.xl",]ii ll;:t:tj::i1ilii..,ji;l*', q,,e re bh.ist, .' *c.,.,. i" -.,ae, regarde du haur du cier(omprc du rdpport^ent.. ..tt. i-ug. .t'liu'"olTffff::'a:lj,lo;;..-at.u a. '."a.. ui.n -i."^

:i*,': .",ti:l'#,'Ji,i3.l,l*t"#t Voir aussi un passage oi il reprend des textes n6o textamen,

:':iil"J*'l*'ffiT:l#;::#{#:l'i,iit-l#!'-!1j}r'" hrro"'�u"' r'^'g' l"

voir russi A Gil"^&',,';.;o;xli*rlt'*i?j,,:,*t,lf Jt-'T"':?i:;fi *fl:,.x."}i{,1;!::r;;t';:"d'ioEf;d"'4"^t;"',

p*i" Lg+ii' .?i-p.iiie^ii"''tZ'ft"lpa" '',tntiquiteaduMoyn39. DUFRENNE, ,11; t /d, D. 50.

0,u0."*i;#lr]Til' fii Pragmnme der christtihei A\';nahft; oom 4 JaArh. b;s zur Miue des B. Jahrh., wies-

Page 9: ArT_Spieser - Liturgie Et Programmes Iconographiques

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Lr.r.uRGrE ET pRocRAMMEs rcoNocRApHteuEs 5g3

l 'aboutissement de la liture.,"por..,i..r"i-Joi..;,':,;.."1i:li::ii:.t!.*.;:,:j::iH:#::U' jj:f3,:, jlpeut pas signifier < le retour des hommes e t,Ctut u"ie.i.,]. au p6ch6 , {2. Il est 6vi-l;*?::'-::mi*i"t'$.,':...,:i::i::.,",1:xii:ff"#ffi:TH*h..,,}ld.'::;:lTjlii

la coupote comme celui q"i, d; -;".;;';

ciel, rtsglJ r.;-.-ff.i;;,La divinit6 €st souvent entour6e des puissances cdlestes, qui sont dans le m€metemps, qui peuv4nt la contempter en face et i,;J;;;;;;;;'.ir"i"""i. rr,*-iri.p., yavoir. d6ji allusion, ) cet emptacement, , l; il;;;j."'.61.,prendra ilace ia a,l * l.i. pri;i;-.-d_"., M; ;;.Jqffi*,XtJ:ii ;:i: ::* H

f.rl:::l::';i,:;,:J:lH$:H::lffi f 'J:Tff :,1'iJ;;11ff ft*:,.".j,,ffi :g5*$*;g,5ii*$+**i+tu.:,*f hi*;uii'i',.i:#i[ili:t.',*,tl*"',:'J.T[:IiT#$t"?ffi ttr]Ji,T*$.',.*Hl*:,::r-?_::jP"b,.n

tant q;e visionnaires.rs : .-Vous nous avez parl|par la bouche de

i:jri,1,''JTi:1.::i:l::;.;,TJifH:H11,,i..ff :*;:gllt*"u,m:les visions a7. Cette interpretation s,accorde uu". I. rno,.,.,,

;:;*:lm l*'.u.,...;7';.lJi.;I*'l',*J::''i.lo'J'":#;'l""',:::H;l:',,1::

r.'.rd,'.J$":::::3,:ll,",T;?{fr'ljili:r%,i?:,';",,::jll;;y1"'r*. o. 'axime e, de sonE.il,r";;*''.;" r,*..stirli, i'�'christ comme,r,i,*. r*a.*i",ir*i.*.,y*H}J:r:#.fXg:

m;iit?;m:""'#"1,.'.xili*i'ffi.','.:iJ::?ni:::T:?.'.ffi::r'i'",:"lJf:il'r,$:;.,th:*{.TilJ,1.;oi%ff

"ffffi:::Ti,::J" * -ise en prace et donc q"' i" egri.." a" Mi.,.uil

, r 31..t'1!T;'i;jt:l'iffiiT I 14s (rrad S S'**rrLe Lr:

r;jili:4{iit.x;r;:*s.1rj;r,***tl*;iitjl;'qifi '$.1'#:passage, cf. BltctrrveN, Zrrrrprer. oI[?J#;::"*,.*,,.;*;0.,.i,; j.i3:,ru*tr$g:*i{ j:'-;*l*it*T*[

45. DUFRENNE, ,41;tra, p. 49_50.46. PriBre qui suit le Sanctus:Bt

*. ,."11;.9r, .pJ' ..i'"or;;:;;* ;i';;;Ila:'f":T:'.o;:,'.';,1,i;,: .'J?"ii:: "o;I:ki; jj';*'ii!!!:{:{":::i{.=!,;*fli:l 1'r*:;r;::'rflTl'"'.', j.rn d' ir"--' 3 ( ex e cir6 : raii'fi?i;i:;::',:::::l:::**;,:.'.**ll;1;::l,f ;lr,l.,*:,,.,.1$:{[3#'::L##:

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5ll ,+ .JLA\ rtrcHlt i . srrusER

#.'::l':'i3jH,nii*:,""1:ri:{i,-i't"j:#.l'"'ift '.::1,i;',,:Ti'.i;,,?,tti

, des portraits d,auteurs, ",^;:,ii:j"r::Xl1.jlii::JjT[fi;jffJfi?ji[".,:,ffi:

f.",:fi i'ffi it?.;="'ll';f ,x,:';*lltlnam;:x,"1*"*i'.::,*;'".,::n':.i:'.:',1":,i,*.';:;fi ffi;,fi $;ff ;suivantno.trecheminement,uns des moments essentiels d,respondauae".r,oo.-.",i'.**::i*"*i*;'",*x,::*:ii*:.',;i.,:j,t rons ne t tes pour l , id6e d ,uneme nts de ru ui. t....,t.. a,, t*::i.di'lfiffiI'#ffJ:S,:: lHf:..:1,",f;,.;iorsqu'on le l imite aux seuies rmages qul se trouvent dans le s

i{i','.iiil,?J::s**"1*;.r*jxf *:J;.J:$::,,,#:ift+,iill itur.sie du jour rn

o.,"ii'.iTijii''ll,:1.,'l'ji:"ff:.T3._*i:t n:l:.jT::'.'"", r,*rustration des

[:ill:i:,l'":': trif,{i':,.i.,;*#i}:fi*#:'#::*tiffi ff:T:lf;*:.i:: T:::.':H:: :;f :.:r.il:,*::" # g,? ffi : ltJil;i ;HT;:l:;.':.:,.:..';:,:l'.;.":',,::T:J :;_3: i:'ffi "*.xlHi*:il*#lTJXT1:i',,'11,',',1" ]'il'i:: .;;y:fi1',:ilkT:x: il:ffi:"q

xiou, Athines ,e85, p 1?e, signa,e que rcs'-,"1i ,i,lililt.11*::ff::::):T:l.j.tl,lh::;:g::il:i"jljli3t;ti?l1iil;,1;,:ra

i, tr,'FJ:" ;'';::jifi'::'i!ji:l?'i;::*;Lt' ::1"t,;';;t ';,,.'s du , vc,e di, d.s Douz,J uI , ,FRENN[, Mir t ra. p. i6, n 63,

li:ri,:'g: il.:l r-t,1.: *:::::iiiii;1r,,,-:*jl, **id*, ;ir'1i** j",:lx-":ilfiii.'.,:;-5:,ll:;l*;j.[*'x.,1:.i,xj/.';:"?#:::?J:i:I!:;::1y"^:r;.T,::.J::J'.:t.i::i:t;:i;i:ll,?*r,*:Ti;?it,i'r;*:t,,:ili,rrG:i.r,'#::;cycre des r€res les images qui ont decore

1:::.b.1:i" *h:,.." pJl;" p;;.:il,:;!.j::ill.r"jiitff$"::- T: .rrffi d*?,t:s* f: iii T": ii?prur;"ri::"llii,'."'','.rysi x;;:',"..;;",,';;.::TiiH::i::'.':fr::[i,f,x,li*,ll ii"Ti; ff::1x9.,;;1,t1."1i,.":.t,?:t;d_Jylill; il Tr, !iT;;l#,*Tffl:.!rx!1";;.1,{:u*: j;mru a*iijf I jri[:T l?:"."11':.":]:"i:.1 ::i,;l i."iiiffiXa*:Xi*l;:",,'5t i,.",iliXXi""i.,.;,i,,.giq". ii p",t

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LrruRGrE DT pRocRAMMES rcoNocRApHrquDs 585

Croix, qui ne sont pas des f€tes au sens strict du mot, tandis que, par exemple,l 'Exaltation de la Croix n'est jamais repr6sent6e 53. Plutdt que de consid€rer que cesimages renvoient ) un moment du cycle l iturgique annuel, je propose de direqu'elles sont l i6es au d6roulement de chaque c6l6bration l iturgique, conduisant il '616ment central de la l i turgie, le Sacrif ice, qui s'accomplit par la Descente du SaintEsprit sur les oblats qui sont ainsi transform6s en chair et en sang du Christ i{.

Mais si nous comparons ce que disent ces textes ir l 'uti l isation des irnages et auxcorrespondances telles que nous les trouvons par exemple dans le Rouleau de.J6ru-salem, on en retire f irnpression nette qu'i l n'y a pas n6cessairement correspondanceunivoque et 6l6ment par 6l6ment €ntre un cycle d'images et la l i turgie ou tel ou telcommentaire l iturgique. On constate, par exemple, que dans le Rouleau deJ6rusa,lem, les scBnes, repr6sent6es dans un ordre qui met en 6vidence les rapprochementsque l 'auteur a voulu faire avec certaines prilres l iturgiques, ne suivent pas I 'ordrechronologique de la vie du Christ, tel qu'i l est, pour l 'essentiel, respect€ dans le cvcled6corant les 6glises ". Par contre, dans I 'Eucharistia, d6j) rencontr6e, nous rrouvons,du moins dans la l iturgie de Basile, la mention d'6v€nements fondamentaux pourl 'histoire du salut : l 'Annonciation (" s'€tant incarn6 d'unc Vierge sainte "), laNativit6 (" I l a daign6 naitre d'une femme, de la sainte Mire de l)ieu et toujoursVierge... ,), le Bapt€me (" nous ayant purif i6s par 1'eau et sanctif l6s par l 'EspritSaint... "), puis la Passion (Cr-ucihxion, De scente aux Limbes) e t I 'Ascension :0. Cen'est 6videmment pas l) le cycle d6velopp6 de douze images, tel qu'i l f inira par ser6pandre, mais nous avons, dans les 6v6nements nomm6s ici, les aspects essentielsde la vie du Christ du point de vue de l 'histoire du salut, d savoir 1'Incarnation et lamort sur la croix concentr6s, en quelque sorte, dans le cadre d'une des priEres de laliturgie.

C'est donc plutdt la signification d'ensemble qu'i l faut prendre en compte . Uneconfirmation de cette hypothEse, qui doit encore €tre v6rif i6e dans le d6tail, peut etrecherch6e dans les petites €glises or) la place manque pour un cycle complet: lesscbnes qui sont maintenues paraissent bien €tre les moments essentiels de I 'Incarna-tion et de la Passion. I l faut donc dire en dernier ressort qu'i travers des scbnes dontla th€matique essentielle concerne l ' Incarnation et la Passion du Christ, est montr6ce qui a permis et donn6 son sens ) la c6l6bration qui forme le moment central de laliturgie.

TrEs logiquement, cette s6rie d'images de la vie du Christ, qui repr6sentent lesmoments d6cisifs de la vie terrestre de la divinitd, vient s' ins6rer entre l ' invocationde Ia divinit6 et de ceux ) travers lesquels elle s'est adress6e ). l 'homme, et le l ieu(mais on peut aussi dire le moment) de la communion, c'est-)-dire le rite qui permet) l 'homme de retrouver sa nature primitive et l 'union avec Dieu, rendue ) nouveaupossible par I ' Incarnation : ainsi, de m€me maniire qu'aux priires que nous venonsd'6voquer succbdent les paroles de l ' Institution de l 'Eucharistie, puis l ' invocation au

53. Autrcs exemples signal6s par GRABAR, Rouleau, p. 189 et n. 36.54. . Dans Ia c€l6brat ion des saints myst l res, I 'acte essenr ie l est la t ransformat ion des dons of fer ts

en corps et en sang div ins; la f in en est que les f id i les soienr sanct i f ids pour qu i is regoivent la r€missionde leurs p6ch€s et l 'h6r i tage du royaume des c ieux. , ; CAB.{SILis. Lt l l rgv1.) .

i 5 . C R A B { r l . . R o u l e a u . p l B 2 ) B l56. BRIGHTNIAN, Z, lzrgres, p. 325,1. 31 s

Page 13: ArT_Spieser - Liturgie Et Programmes Iconographiques

i l l b L \ \ _ \ l l l r i i L t _ : i , i r \ r . r t

Sain t -Espr i t pour .que s 'acconrpJ isse le n rys tb rc i ip ic l i se) , de m€me au d€cor del * . p a c " c e n r r " l d . l F g l i . , , u , . i - d r c e l u i d u s a n r r u a i r e , - ., L 'essent ie l de Ia c6 l6bra t ion es t , en e f fe t , le r i te de l ,Euchar is t ie qu i va se d6_rouler dans le sanctuaire cr en relation avec l iautel. L,Annonciation, qui est le plussouvent i 1 'en t r6e du sanc tu ; i re , c 'es t - i ,d i re devant l ,au te l , peut devo i r . . * . p iu . .privil6gi6e non seulement au f)it qu,elle marque le d6but de t,trr.u.rrution,'_ui,qu'elle d6signe ainsi le l ieu or) sa 1inarit6 essentiele se r6alise. ce ne sont pas'seul6-ment les fidiles qui vont participer ) ia c6l6bration, mais aussi la foul" a.. *1",r, qrivont f inir par 6trc figlr6s sur la partie basse des murs de l,6elise, comme dans'uneprocessron clur converge vers l,autel et qui aurait i sa t€te, pr6ients dans I,abside, Iessaints 6v6ques c6l€brant. I l semble quii ls soient .o,.,r,ent, en tout cas A une 6poque

1111i":: .,.p.6:.lt6s et rcgroup6s dans un ordre proche je celui dans lequel i ls si,,t

eVOqUeS dans la l ltUrqrc 53.Lc sanctuaire est ainsi l,aboutissement du d6cor comme il est celui de la l i turgie.Il est donc normal que le l ien entre iconographie et l i turgie y sort particulidrement

€troit - et donc aussi bicn apparent _, en raison I la f i is ae la proximit6 " ohv_srque ' entre rmage et rite, et de I ' importance du rite en cause. c,est donc urrri iui.cette zone que les modifications ou rarianres dans I. image ont ie moins de chanced'6tre " graruites " et doivent etrc l iccs de manilre t.., j ..f ir. i des variations durituel et de sa signification.s. Nous en trouvons effectivement des indications dansl e v o l u r i o n d u d d r o r d u s a n , r u r i r e

. Le premier lait qui attire l,attention est l,6volution de la repr6sentation des

Xi:ii:X.1y^"';: 1u il€lut du xr.. sibcle, on rrouve .r,.o.., .o*m. i ta panagia t6n\ - n a r K . o n - d e t h e s s a l o n r q u e . r l a r i e d e t n a n i b r e s t r e d c I 0 2 g p a r u n e i n s c i i p t i o n .quatre €v€ques reprisent€s frontalement entre les fen6tres de llatside or. Ur p.i., o1,.,,

57. Ct esr au d€cor de I absir le que Chr Walter consacre une grande part ie de son l ivr_e :cf . WAr-TER, I r drd R ihal , p. 17B s. (cn parr icul ier ce qu, i l d i r des 6v6qu"es of f ic iant , du r , rz l r rzos, de lacommunron. lcs aD6tr .s l

, "_^19. . ?, , i i r " " : . .Vi ' t ra, p 60-b2. On voi t aussi fac i lement, par cer exemple, comment au symbo_

i j .s1.- , ] l i 11 ' : , . . p.1t se supefposer un autr€ n iveau de s igni t icat ion, comme ic l la coupote repr€sentant

i . monrre_{ctestF s opposanr aux part res basses des murs, symbol isant I ,Egl ise terrestre. be m€memanrerei Lr ne laur prs opposer ce symbol isme l i turgic lue i ce qui est d i t par les cornmentateurs sur iasrgn'r ' � anon de' drr terenles part ies de l '€g1ise, opposant en part ic ' r ier nef ct sanctuaire. Nous avonsarra ' r :^a. l_r : . i : - : rx d: s-Lgnr lLtaUons compl6mentaires et non opposis ou contradLctorres.

- l " t r lcc ge,n:ra le quc pJus une image ou un cvcle se rrouvt , prEs du " foyer , de la c6l6brat ion,

Frus son (nnFnu lur rst tL i c i se rrouve d€termin€, est un des thamcs fondamenraux de sINDING_

-aji::) liTgi,pt f]",.1 ll, a tanhario, Ies contraintes sont moins lbrtes pour re narthex, ce quiexpr que une ptus grandc I iberr i poLrr l ,ordonnancement du d€cor (cf. ci dessus n. 35).

_._, ly. l i nrvoquerar pas rcr.tes. progr_ammes des absides tar€rates, diakonikon et prorhise, qui

3;r;"", r" developpemenr particulier : cf. G. B,csri, Les chapettes anne:res dx igl|,u blzantinzs, parts

.61 . Su r l a s i gn i f i ca t i on a . . " u . , . 1n . , vo i r auss i ScHULZ , L u rg ; . , p .173 s . , ma i s ce lu i , c i neIT:l:.11:

"i.l i l"l9i: i:" :l..pr* -r:s plus anri"ns cf. \r ̂ rriq A,! and Ritu,lt. p.200s..

:::.E^RM1NN- 14 r"sc u tcH, Kufiin,a\o, p. 67 s.; voir aussi les nombreux exemples r€unis p".3. Toru

Kr.,vlu, i Les eveques tocaux dans ta composit ion absidale des saints off iciant,, BNJ 23, lg9l,D . 6 5 - 8 8 .

, . 62 K PApADopouLos, Die I'/andnatedm des XL Jahfi. in der Kirche pazagia t6n Ch,atkr6n inI 'hasakniki. Craz 1966, p. 28,30. I l laur not.. qr,e WeLrt i , op. ra., en parrrcul ier pi t7+,t ZZ 1ct a.,"sip. 200), pense que la repr6scntation des €"iqu., .h"ng. .o-piet.-enr de lignificatron a partrr du momcnr

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l , t ruRctE ET PROGRAMMES IcoNocRAPHIquEs 587

tard, ) Sainte-Sophie d'Ohrid, i ls sont encore repr6sent6s de la m€me maniBre or.

L'introduction de l ' innovation essentielle qui permet de voir les 6v€ques en train

d'officier - ils ne sont donc plus repr6sent6s de face , mais de profil et inclin6s -, est

dat6e de maniEre relativement pr6cise : l'exemple le plus ancien parait €tre celui de

l'6glise de la Vierge El6ousa de Veljusa,- construite aux environs de 1080. Il s'agit

sans doute d'un d6cor de transition dans la mesure orl les deux 6v€ques " ext6-

rieurs D sont encore repr6sent6s de face, tandis que les deux 6v6ques centraux, pr€ct-

s6ment Basile etJean Chrysostome, sont repr6sent6s de profi l, de part et d'autred'un trdne vide, tenant ) la main un rouleau ouvert or) l 'on peut l ire le d6but de la

premidre et de Ia deuxidme pritre pour les frdEles dans leur l i turgie respective 6{ Plus

s0rement dat€e que Veljusa est l '6glise de SaintJean-Chrysostome ; Koutsovendis(entre 1092 et 1 118) 45. Plus tardive est la repr6sentation du trdne vide dans l 'abside

de Saint-Pant6l6imon de N6r6zi, bien dat6e de 1164 6 : dans la zone inf6rieure de la

cqnque de l 'abside i l est entou16 par deux anges-diacres inclin€s vers lui et tenant desrhipidia dla main. Des deux c6t6s viennent des 6v€ques en procession, conduits d'un

c6t6 par Basile, de I 'autre par Chrysostome et tenant chacun i la main un rouleau

portant un texte de la liturgie correspondante 67.

Gordana Babi6 donne i ces compositions une m8me siglnif ication. bien pr6cise,

puisqu'elle y voit 1'offrande des oblats d la Trinit6, en relation donc avec les d6batsth6ologiques de la premiEre moiti6 du XII 'sibcle. I l faut rappeler que l 'autel 6tait

ori i ls sont montr is off icianl : c 'est alors seulement que la signif icat ion l i rurgique )ui parait attest6€Voir aussi M. CHATZTDAKTS, " Bu(ovrrvig rorlqypoqi€q o.dv'Op(Dro ",,Dr, Chr. Arch. Et., +'serie,1, 1960, p. 87 107, qui consacr€ un long passage (p. 91-99) a cette quesl ion, en sugg€rant dej) queles €v€ques repr6sent€s dc face n'avaient en r icn une signif icat ion l i turgique; i l s 'agiraitsimpJement . d' ic6nes " (cf. p. 95). Cette id6e est confort€e par la repr6sentarion d'6v€ques de faceen debors de l 'abside r par exemple, ) Hosios Loukas, Jean Chrysostomc. Basi le, Nicolas et Gr6goirele Thaumaturge sc trouvent dans des niches sous )a coupole (WALTER, ap. ctt . , p 1?6) Je ne sais passi I 'on peut €tre aussi aff irmati f : la posit ion de Chr. Walter sur ce point est l i6e i une problEmatiqueplus g6n6rale. oi i l d€nie une signi l ical ion l i turgique au d€cor des absides pd6ochr€tiennes Poursch6matiser sa pens€e, on pourrait dire qu'avant l ' iconoclasme, on a affairc i une iconographie imp6'r iale qui va €tre remplac6e un certain temps apras cette p6riode Par une iconographie " l i turgiquc "

II me semble que la question d'un €ventuel sens l i turgique, sinon eucharist ique du d€cor des absides

. ant6rieures ir l ' iconoclasme ne peut pas €tre aussi simplement 6cart6e. I l me semble imponant de signa-ter ici le riche livre de G. HELLEMO, Aduentus Domini. Eschatologial

'fhought in 4th Cmtury Apses afld Cate'r iarrs (Supp)ements to Vigi l iae Christ ianac V), Leiden 1989, qui m est parvenu troP tardrvement pourque je puisse le fairc entrcr dans la discussion.

63. Sur Sainte-Sophie d'Ohrid, voir A. GRABAR, C,4rr, l . 15, 1965, p. 257-265.64 . BR IGHTMAN- , Z i twg ; ' sp .316 ,1 . 11 16 ; p . 317 ,1 . 9 -16 .WALTER,Ar tandR i t@l ,p .207 , pense

que la scine des 6v6ques off iciant repr6sente l 'anaphore, en tant que symbole de l 'ensemble de la c€16-bration.

65. Pour la date, cf. C. MAh-co et E. HAWKINS, " Report on Fieldwork in Istanbul and Cyprus,1962-1963 ", DOPl8, 1964, p.333-339;cf. maintenant A. etJ. STYLIANOU, The Paintzd Chutches oJC lp rus , Lo r ' d res 1985 ,p .456 -463 (on les f resquesson tp lu t6 tda t€esde1100 -1118 ) .

66. G. BABIi, "Les discussions ch stologiques et le d€cor des €gl ises byzantines au xII 's., ,Fri)hm;ltr l l tL. S,. 2, 1968, p. 368'386, en part icul ier p. 374 s.; p. 382-383, la discussion sur Ia datat iondes peintures de Veljusa, avec mention de la bibliographie ant6rieure; voir aussi M lLJKovIi-PEPEK,Velju:a, Skopje 1981 - compte rendu dansCArch.33, 1985, p. 183'185.

67. Les textes sont ci t€s avcc les r6f€rences ) l '6dit ion de Brightman par G. B^BrC, op. ci t . , p 375'376. On remarquera que tous ces textes f i l r a huir 6r icues repr6senr6s) prol iennent de moments dif f€-rents de la t irurgie

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, 1 . . \ \ \ 1 1 { : j i i _ t _ r f l l . . s f : R

[i,!"*:,i,:;ll, J:::.'J'i::il",ii,:*,?i:: ]s*1: j:'.t::XTffi ::l::,:.:: i;tr6ne cle Dieu Le sens iiturgiclr,. d" i ' i-ug. J.r ?"eq".r .erebrant est aussi clairlorqqu'ils.se dirigent rers le c!ntre de l,absid"e, oi .i"n i ."t ng-,,.C, comme s,ils offi_cra ient i l ' : ru te l pr -6senr dans J '69 l ise (Lagoujera, Baak; i , que lorsqu, i ls sont i i -gur6s de part et d'autre d,un autel sur liquel sont d,aborj reprcsent6s seulernentcalice et patine (les exempics les plus anciens, au.,. un. eglir. en rour cas, pararssent€tre la premiire couche je B<1'extrcnle r'" 'i" "li'-.i,''i",;\'f'l:'-?:'1:j llll:l^""'*t'".' de Kastoria'j'�) c'est )

lrss du christ -p,6;.;it:;;i'::?l]'i,*.,rul,lli,l"";'l'iT!l'':JJ'#il,i:l,l:dev iendra hab. i tuc l par la s r r i te , o i le Chr ]s t , ' sous la fo rme u un per r r en tan t . es tcouch6 clans la p:rtdnc -. (l ig. 1). Sar,. uu,ri. U"rnln .i" ..p.end." le problimed ensemble de cette scdne t,, qui est bien connue, or_., r,oir aorar-aar, elle montre de la:f,1i:.-., l ." o1"' pr6cisc et la pius insistante l. .;;.;p, .;;,;; l de la c€l6bration : cetui. le ia prescnce r6cile dans le sacrif ice eucharistique, qui per_met ) celui qui y prendpart d'avoir part aussi i la c€l6bration de la l i tureie ieilr,J.

. "- 1^::j l :,1].:r l ir- perrir ip,qnt d6ji les ap6tres";,, ca. c. n,est Evidemment pas ta( P n e n l s l o r l l U e , l u t c \ t r e n r p c e n l ; e d a n . l a C O m m u n r o n L l _ s irit".s'.';rc;;':;;;:;,:di6il;6: par le christ tui-urdme . c,.,, i:"^::?,,T:l'*!iie, 1

;;;ffi :f tl:l'fi : :J;,X'J"1" r'.' " "' .'-- " " i';' i;;"1 T"X': T JT:::g:#;,il ; ;;; ;: :il:. ilill;:,: : .::jii: *Fi]:"* t:,J i: #ifi iffi .$:: :ment dite., qui.se r6pand plus t:Lrd et orj le Chrisi ja caltl.. io.,. r., u"g...,._.-l.j

0."' inages, qui ct9t1r;1t en quelque sc,rte le-p;J;;--. i inographique,developpent cette id6e du salut d,une nature humaine qui'peut retrouver i,Eternit6dont ellc 6tait d6chuc et conrempler d. ,ro,]","uu ;i.;. i;, i;.g.s de la c6l6brationlitureiquc et la c6l6bratiori elle-m6mc ,o"t ao-;r,e.., aur,, i..onq.,. de l,abside, parf image clc ln \{ire clc Dicu :vcrra-prutot .i,,,ug. .i. 1u.p,.ji1ll:1ji::T"':TT:l:fl:: ill';i:jj:.r';I;:LIavec ta Divirrit6. '.,ninn .,,, ' . '..t . 'u.,it.rJ.1;;if;;":;;esure d6ji oi elle adonn6 chair au Christ. Bien srir, i l esr ainsi fait aliusion i l i lrr.u..,utio.,, mais, autant3ye

l,' imase de Dieu qui s,est Izrit homrne, "n", "ofo", i.i iu ir-.ture numarne sancti_ii6e' le r6sultat dera thl6sir rcnr'lue possibre po. l 't.r.u..ruiio.. c'est cette position dela Th6otokos dans ra rri6rarchie qLri rend pirr'rt. ,o" .oi. Jiin,....rr..,. dont parred6ji Photius dans son ser.on Elle ibrmJ ainsi l.;.;;Jp6i; du d6cor de l,6elise .

" ,U3f "t BORNI:RT, Cammentans. p 177; autres r6f6rences: WALTER, Irt and Riuat, p.201

o',. 'ii.'i:l'i:l::: J,r'Il:X;'" \It'.'a' P 2b: wALTER' 'r c'�t ' p 2oo'2()t' donne des exempres

7 0 H A n . R V A \ \ - M . , - t r t t t K t ; b t n L o . p . ? 4 - 7 8

""'li..Iill;ftn'i'f;,'.:,ili i;:^il-;li8iH.",?,,;:fih.y#ffi.?,:j, ,, ,p 201.203 et 205 s*,,-. " st,a*;,")r t ,,;;,;;; ",;" ', i , o,,,,nn/e 1200, Betgrade tess, o. 21s_;;41

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I -TTURGIE l i ' r PRoGRAMMES IcoNocRApHIeuES 589

non pas, comme on le dit d'habitude 73, simplement parce que la vo0te de l 'absideest la position la plus 6minente, aprds la coupole, mais parce que la Th6otokos repr6-sente l 'aboutissement de l 'histoire du salut. A la repr6sentation de la Divinit6effrayante correspond, ) I 'aboutissement du cycle l iturgique, ) travers I ' image de IaTh6otokos, la manifestation de la irouvelle nature de l 'homme.

L'aure image , qui, parallElement i celle de la Th€otokos, achdve le cycle, et quise trouve trds souvent dans les 6glises du XIl. sitscle (et d6j) ) Sainte-Sophied 'Ohr id ) , au-dessus du sanc tua i re , es t ce l le de l 'Ascens ion : l 'Ascens ion , c 'es t leChrist montant au ciel avec sa nature humaine, si bien que cette image montre elleaussi la possibil i t6 donn6e ) la nature humaine de monter au ciel et de retrouver lap ldn i tudc de sa v i r i tab le na tu re .

Quelles conclusions peut-on tirer de toutes ces remarques dont beaucoupdemandent ) €tre encore d6velopp6es ?

La premibre parait €tre la correspondance entre la d6marche liturgique et lad6marche iconographique, non pas correspondance terme ) terme, qui ferait del'une l ' i l lustration de l 'autre, mais correspondance globale dans la signification, quifinit par montrer visiblement Ie contenu du moment le plus myst6rieux de la l i turgie,par la repr€sentation du corps du Christ sur l 'autel '+. C'est une autre et importantequestion, encore ouverte, de savoir i partir de quand cette l iaison entre l iturgie eticonographie existe : i l reste vraisemblable, mais i l faut rester prudent sur ce point,que les changements, intervenus dans la l iturgie proprement dite et dans son symbo-lisme, qui apparaissent lorsqu'on compare la Mystagogie de Maxirne et l' Histoire eccli-siastique de Germain 75, aient exerc6 une influence d6frnit ive sur Ie programmeiconographique re. C'est l) que semblent apparaitre les significations symboliquesdes rites l iturgiques 77. La formule volontairement prudente de Bornert qui terminele chapitre sur I 'Histoire ecclisiastique (" Dans le commentaire l iturgique et dans I ' ico-nographie des 6glises, le souvenir des 6v6nements historiques du salut, rendus dequelque manitre pr6sents par la c6l6bration de la l i turgie, 6tait la source d'unecontemplation des r6alit6s spirituelles que cette mSme liturgie repr6sentait ensymboles ")", doit particuliErement s'appliquer ir ce qui deviendra le cvcle dit desDouze f€tes; mais c'est bien dans ce contexte que nous trouvons les premibres indi-cations pour le type d'interpr6tation que, en partant de Nicolas Cabasilas, nous'avions suggdr€ au d6but de ce travail, ) savoir que le cycle iconographique est unredoublement, par ses moyens propres, du d6roulement l i turgique.

Il faut ensuite insister sur le fait que les images, dans ce redoublement de laliturgie, ne sont pas coneues cornme des i l lustrations, de m€me que les mots de laliturgie ne sont pas simple r6cit. Les mots, comme les images, conduisent les fid€les

73. Cf. encore ScHULz, L;turg;e, p. 105.74. Mais n'oubl ions pas que les images du sanctuaire 6taien! cach6es par I ' iconostase et que, en

principe, seuls pretre et diacre les voyaient, de m€me d'ai l lcurs que les l idi les n entcndaient pas les( Prleres secreres

75. Cf. BORNERT, Commentaits, p. 161-180.76. Cf. d6j), pour une intuit ion d'ensemble de cette question, BOR\L:Rr' , bp. ci l . ,p. 179-180.77. Yorr ibid., p. 171-173,Ies probl€mes du rapport entre signif iant ct siqnif i€, du rapport entre

svmbolique et spir i tuel impliqu6s par ce commentaire et pour lesquels B.,rnerI apporre d€j i de nom-br-eux €l6nrents de r6ponse.

/^B. lhid.. D 1Pt\

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i 90 . J C A N \ r r C ] l r a r . s P l E S t i R

d se rendre dignes de recevoir la nourriture sacr6e qui est prEpar€e par le rite, ce quiveut dire, ies conduisent i accepter la v6rit6 proclam€e pir le rite. Nous avons doncrcr, lr nous nous placons encore ) un autre niveau d,interpr6tation, un doublesystdme.rituel, quijoue sur les termes de crdation et de repr6sentation, qui fonc_tionne de manibre i faire croire ir ce qui est cr€6 par l,existence m€me du rite.L'image fonctionne au m€me niveau de rh6torique que le verbe. De par Ia possibil i tdde son existence, elle proclame l 'existence de ce qutelle met sous lei yeux. L,imagebyzantlne met ainsi en scbne une modalit6 du fonctionnement des systhmes d'imaieen g6n6rai, qui est la cr6ation d'un univers symbolique, qui, comme tout systbriesvmbolique , contribue i d6terminer des aspects d'un systbme de valeurs.

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