Au pays des Intha et des Pao

Les lacs Inlé et Shankar Indeye l’émouvante

endormie…

• Le lac Inlé , au sud de l’état Shan, fait une cinquantaine de km . Habité par les Intha (fils du lac) . Environ 100 000 personnes vivent sur la côte et des villages ainsi que des jardins flottants . Les Paos, un autre peuple Shan, occupent la périphérie et un autre lac plus au sud: nul ne peut y pénétrer sans leur autorisation et accompagnement.

• Le site d’Indei, longtemps interdit aux étrangers, est en fait une territoire de 1000 stupas endormis dans la végétation: émouvants, on se prend a errer en pensant à hier, c’est-à-dire à il y a 500 ans, dans ces lieux où on croit entendre les chants d’un peuple d’ombres qui vous accompagnent invisiblement…

• Rien n’a bougé depuis………...

On habite dans ces maisons de bois sur pilotis: quelques hôtels flottantsse sont installés depuis 1996

Indeye l’endormie

Au bout du lac et des canauxc’est le choc: un site qui n’a pas bougé depuis un demi millénaire. Un millier de stupas (temples reliques)noyés dans la végétation, la broussaille, déglingués par le temps. Ils attendent avec leurs statues que des prédateurs modernes viennent satisfaire leur envie de profits.

On se sent privilégié de bénéficier de la parenthèse et de pouvoir, encore,rêver et imaginer dans ces lieux intouchés que le tourisme aseptisera un jour; les ombres anciennes qui vous accompagnent en silence, les désertant alors……

La symbiose entre la végétation qui reprend ses droits: fascination du temps qui passeinéluctablement et rend tout «éphémère… n’en restent que ces témoignages muets dressés comme des prières et supplications vers le ciel …..

…

La relève,sur le chemin de l’école, dans la garrigue, entre les stupas….

Mais les statues des Natscontinuent de veiller, enfouies…

Dans ce dédale, on trébuche sur des morceaux de statues, des briques etpierres tombées: c’est devenu l parait-il le refugefavori de serpents, derniers gardiens des lieux sacrés .On contourne un stupa puis un autrepour tomber sur des bas-reliefs dressés ou jonchant le sol et qui , ailleurs,seraient exposés dans les musées,avec d’infinies précautions.

Mais ici les statues et les visages vivent comme les pièces d’un ensemble où chacune fait partie d’un Tout, d’un échiquier sacré..

Ce jour là j’étais seul , comme une âme errante,à marcher, escalader, contourner et je sentaiscomme une nimbe m’englobant, silencieusemais forte: peut être le poids invisible de toutesles âmes ayant passé dans ces lieux au cours des âges... Étrange sentiment d’emprunterseul les sentiers du passé,…

Peut être dans le futur des dizaines de milliers de touristes fouleront-t-ils ce sol, avec des guides et des audio-guides comme ailleurs à Angkor ou en Égypte. Peut être alors les ombres du passé déserteront-t-elles pour ne revenir qu’à la nuit, restituer l’enchantement…

Quittons ces lieux magiques où les humains ont dressés leurs mains tendues vers un ciel silencieux, annonçant clochers, minarets et modernes fusées vers un espace noir et sans réponse….

.. Et revenons au monde des vivants: ici un marché de l’ethnie Pao , en territoire Intha

Les marchés tournent aux abords des lacs Inlé ou Sankar.. Ils sont haut en couleurs, dans unebonne humeur générale et des sourires à profusion… les images parleront d’elles-mêmes….

Des galettes de riz super-légères, empilées comme mille-feuilles au vent….

Photo non de moi ,désolé! d’un inconnu….. Mais superbe!

Lac Inle

Lac Sankar

Check point Pao

Du lac Inlé on peut passer la frontière du territoire Pao (avec guide obligatoire et contrôle d’autorités) pour se rendre au lac Sankar au sud. Une pirogue avec moteur à longue queue fend et surfe sur une prairie de nénuphars pendant deux heures , en suivant un étroit cours d’eau,, pour atteindre Henno, le monastère de Tharkhaung, ainsi que nombres de stupas anciens semi-immergés par suite de la construction d’un barrage.

Le tourisme est inexistant et les paysages superbes

Une mer de nénuphars et autres plantes aquatiques: on se demande commentl’hélice de la longue-queue se débrouille…..

Au monastère un Bouddha de marbre, au corps étrangement féminin…

Au territoire naguère interdit des Pao

Une stèle répertorie les noms desdonateurs, en plusieurs langues….

Au retour vers le lac Inlé, une petite maison sur pilotis…..

Une fabrique artisanale de cigares Cherriots: une quinzaine de filles en rangs d’oignons chantonnent à genoux. Elles sont très rapides et font 700 cigares en moyenne, par jour, chacune!!! Il convient de remarquer que la limitation de l’âge d’embauche en France ne sera porté à seize ans qu’en en 1959!!!

Voici venir…

La fin de ce voyage….

Powerpoint non commercial de Bernard GEORGES – Février 2009