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Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

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LESPRESSESDEL’É[email protected]://www.lespressesdelecureuil.net

Les Presses de l'Écureuil sont une marque éditoriale des Nouveaux Éditeurs.

Éditeurices : Gwénaël Graindorge, Emmanuelle LescouëtSous la direction de : Bénédicte Shawky-Milcent, Nathalie Brillant Rannou, François Le Goff, Nathalie Lacelle Correction : Gwénaël Graindorge, Emmanuelle LescouëtRelecture : Nathalie Brillant Rannou, Gwénaël Graindorge, Nathalie Lacelle, François Le Goff, Emmanuelle Lescouët, Bénédicte Shawky-MilcentCouverture et mise en pages : Gwénaël Graindorge

Ouvrage composé sous Stylo, outil de rédaction sémantique développé par la Chaire de Recherche en Écritures Numériques de l'Université de Montréal.

© Les Presses de l'Écureuil, 2020Dépôt légal : janvier 2020ISSN : en coursISBN : 979-10-384-0000-9

Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les Art. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Cet ouvrage a été réalisé avec le concours des équipes de recherche suivantes :

L'UMR 5316 LITT&ARTS CNRS, Université Grenoble Alpes, FranceL’équipe d’accueil 3206 CELLAM de l’Université Rennes 2, FranceUniversité du Québec à Montréal. Chaire de recherche en littératie médiatique multimodaleLLA-CRÉATIS, Université de Toulouse, Toulouse, France

LMMCHAIRE

EN LITTÉRATIE MÉDIATIQUE MULTIMODALECHAIRE DE RECHERCHE

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Sous la direction de

BÉNÉDICTE SHAWKY-MILCENT • NATHALIE BRILLANT RANNOU

FRANÇOIS LE GOFF • NATHALIE LACELLE

CHERCHEUR·SE·SLECTEUR·ICE·SSCRIPTEUR·ICE·S

LESPRESSESDEL’ÉCUREUIL

AUTOBIOGRAPHIES

DE

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Intro duction

17

Autobiographies de lecteurs, autobiographies de chercheurs,expériences littéraires et didactiques

par Nathalie BrillaNt raNNou

Nathalie lacelle

FraNçois le GoFF

BéNédicte shawky-MilceNt

TABLE DES

MATIÈRES

Page 5: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

IMatières terres d'enfances et d'adolescences

33

Lire écrire s’apprendre au pays des korrigans et du dahu

Nathalie BrillaNt raNNou

39

Des cadeaux à contempler la terre

Béatrice Bloch

47

StigmatiséeMicheliNe dispy

55

Itinéraire d’un lecteur gâté

JeaN-louis duMortier

65

Le carton maudit

luc MaisoNNeuve

69

Oui-Oui et Agatha

david vrydaGhs

73

Toni Ungerer, l’enfance en Alsace entre tradition et modernité

aNNe schNeider

2Jalons eMpreintes, traces et rencontres

83

Autobiographie de lectrice en forme de haïkus boiteux

Marie-José FourtaNier

87

Prestige Arcona, vieil anglais excelsior

aldo GeNNaï

97

Autobiographie d’un lecteur tardif

stéphaNie leMarchaNd

101

Le fil de mes rencontres littéraires

sylvie Farré

109

Au détour de la thèse

claire auGé

115

Deux petits livres bleus

MaGali BruNel

119

L’Abécédaire de ma bibliothèque

BriGitte louichoN

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3passeurs lire et faire lire

131

Passeuses et passeurs de livres, quelques souvenirs personnelsJeaN-FraNçois Massol

149

CVvéroNique larrivé

153

L’embarras du choixolivier dezutter

161

L’héritage de Monsieur GermainceNdriNe waszak

165

Points de suspensionBéNédicte shawky-MilceNt

173

Une graine de flamboyantNoëlle soriN

181

Savoir lire… Histoire de Manon qui n’avait pas encore appris à lireJeaN verrier

4cheMineMents coMbats en faveur du lecteur

189

MélangesaNNie rouxel

203

De la lecture sauvage au Texte du lecteur, Les tribulations d’un didacticien improviséaMor séoud

215

Note sur le dispositif du lecteurcatheriNe Mazauric

217

C’est une histoire de géométriesoNya Florey

221

La merveilleuse et troublante histoire de la didactique de la littératureMarie BerNaNoce-Brulotte

233

Éclats de mémoire…séveriNe de croix

doMiNique ledur

243

Parole d’Antoinepierre sève

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5parcours traJectoires de vie et de pensée

255

BiographèmesviolaiNe houdart-Mérot

261

Autobiographie d’une chercheuresylviaNe ahr

271

Hypertexte et gribouillischristiaN vaNdeNdorpe

275

Le temps de la recherche retrouvé. Une trajectoire personnelleMax roy

285

Écrire, s’écrire, se décrire ?…sylvie dardailloN

289

Un itinéraire de lecture d’écriture et de recherche en didactique de littératureJeaN-louis duFays

299

Une Bovary au XXIe sièclecatheriNe Mariette

6coMplicités liens et Médiations

313

Deux petits livresMoNique leBruN

331

Clé de mémoireNathalie lacelle

339

De la lecture comme médiationMicheliNe caMBroN

345

Jeu se souvientJeaN-charles chaBaNNe

351

Les Rencontres, une belle création pour les chercheursisaBelle de peretti

355

Chère Annie…Neide luzia de rezeNde

359

Le trainséBastieN ouellet

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7flâneries fictionnalisations et réinventions

367

Héraclite au VénézuelaMarioN sauvaire

373

Synesthésies matinalesaMarie petitJeaN

375

Journal d’une fille à muséesMarie-sylvie claude

381

Comment j'ai lu Yeux-Billes, d'Antoine EmazlaureNce BertoNNier

391

La maladresse, chronique du jour d’aprèsFraNçois le GoFF

3957L’écrivain inexistantMarcel Goulet

401

Le « vélo de Toto », le sultanat de Zanzibar, sans oublier l'âne du voisinGérard laNGlade

Post face

413

Histoire de la didactique de la littérature francophone, 1980-2020Noël cordoNier

425

Biographies – Bibliographies

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avertisseMent

Tout au long de cet ouvrage, le choix a été laissé à chacune et à chacun d'utiliser, ou non, les rectifications orthographiques du français de 1990, qui recommandent une nouvelle orthographe pour certains mots du français afin de la rendre plus simple ou d'en supprimer certaines incohérences. Elles ont pour origine un rapport du Conseil supérieur français de la langue française, publié dans les Documents administratifs du Journal officiel de la République française du 6 décembre 1990.

En réponse aux inégalités persistantes entre les femmes et les hommes, les éditeurices des Presses de l'Écureuil ont à cœur d'encourager l'écriture inclusive, lorsque celle-ci peut l'être. Pour cela, Les Presses de l'Écureuil s'appuient sur le manuel d'écriture inclusive édité par l’agence de communication d’influence Mots-Clés.Pour rappel, l’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques qui permettent d’affirmer une égalité de représentations des deux sexes.

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Mélanges offerts à

ANNIE ROUXEL

MARIE-JOSÉ FOURTANIER

JEAN-FRANÇOIS MASSOL

GÉRARD LANGLADE

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INTRODUCTION

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Et le sujet lecteur

dans tout ça ?

Nathalie BrillaNt raNNou

Nathalie lacelle

FraNçois le GoFF

BéNédicte shawky-MilceNt

INTRODUCTION

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De lecture en lecture, les rencontres n’ont pas cessé […] Georges-Arthur Goldschmidt. Le Poing dans la bouche.

Àla fin des années 1990, une génération de didacticiennes et de didacticiens de la littérature, rompue aux théories de la réception, entreprit d’interroger l’expérience vécue des lecteurs, et en particulier, celle des lecteurs experts. En effet,

la critique littéraire et les écrivains eux-mêmes ne nous offrent-ils pas des modèles de lecture privilégiés ? En s’intéressant aux journaux et

L’originaLité de ce Livre coLLectif tient donc à La réflexivité de son projet et à la variété des propositions recueillies : ces textes, que l’on qualifierait volontiers de créatifs, épousent presque autant de formes qu’il y a d’auteurs, le tout appuyé sur de riches arrière-plans théoriques plus ou moins explicités. En fait, nous souhaitions que l’entreprise reflète l’effervescence des débuts de la didactique de la littérature, tout en étant convaincus que se constituerait ainsi une mine de renseignements de première main sur l’histoire de cette recherche durant les trente dernières années. C’est à travers sept chapitres qu’ont été réparties les cinquante contributions.

AUTOBIOGRAPHIES DE LECTEURS, AUTOBIOGRAPHIES DE CHERCHEURS,

Nathalie BrillaNt raNNou

Nathalie lacelle

FraNçois le GoFF BéNédicte shawky-MilceNt

EXPÉRIENCES LITTÉRAIRES ET DIDACTIQUES

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18 • Nathalie BriLLant rannou • Nathalie LaceLLe • François Le goff • Bénédicte Shawky-MiLcent

aux autobiographies de Pierre Dumayet, Roger Martin du Gard, André Gide, Serge Doubrovsky, Michel Tremblay, Annie François, Agnès Desarthe (…), des didacticiens comme Jean Verrier, Annie Rouxel, Gérard Langlade, Marie-José Fourtanier, Jean-François Massol ont rapidement révélé la puissance de la subjectivité, le fécond entrelacs entre détails de la vie ordinaire et épisodes imaginaires, émotions intenses et moteurs interprétatifs. Oui, les « grands lecteurs » ont une enfance, des souvenirs, des blessures et chez chacun d’entre eux, la rencontre accompagnée ou inopinée de livres décisifs, de textes hors normes, constitue de véritables évènements. Ces témoignages scrutés par les chercheurs sont vite devenus des réservoirs de gestes, de postures repérables aussi chez des lecteurs en formation. Et d’un format d’enquête, l’autobiographie de lecteur a évolué en dispositif pour la classe. Faire écrire son autobiographie de lecteur, puis son autobiographie de scripteur a permis de recueillir des données considérables sur les processus d’apprentissage et sur l’expérience littéraire. Aujourd’hui, les pratiques de l’autobiographie et les écrits à la première personne nourrissent les démarches réflexives dans le cadre d’enseignements à l’écoute de la subjectivité des élèves, de leur parcours réel, des liens et des ruptures entre lectures scolaires, familiales et privées.

Toutefois, trop peu d’enseignants-chercheurs s’autorisent encore à dire « je », à prendre en compte leurs propres activités fictionna-lisantes, à expérimenter des écrits de recherche aux formats inédits. Ainsi, lors des XXèmes Rencontres des chercheuses et chercheurs en

didactique de la littérature 1, quand est venu le moment d’offrir un volume collectif en reconnaissance à ces pionniers, les principes d’une écriture subjective se sont imposés : autobiographique, réflexive, reliée au creuset

des imaginaires et à l’expérience sensible, individuelle et collective. C’est dans cet esprit que le volume que nous ouvrons ici tente de contribuer à une connaissance toujours accrue des rouages subjectifs de la lecture, de l’écriture et de la créativité du lecteur. Nous avons proposé aux chercheurs intéressés par ces questions de s’emparer, chacun à leur manière, non sans plaisir, du protocole des auto- biographies de lecteur, de scripteur auquel nous avons ajouté celui de chercheur. Pour contribuer au projet, il a donc fallu s’autoriser à déployer un texte personnel de forme libre, à la première personne,

NOTE 1

https://20rccdl.sciencesconf.org

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 19

qui retrace son itinéraire propre. Les résonances intimes que suscite cette prise de parole dans un cadre collectif font de l’écriture un défi : il ne suffit pas de se forger un code, d’accumuler des procédés, de jouer avec la fiction et les genres de l’écriture de soi ; il revient encore de laisser paraître sa voix, une voix inhabituelle, souvent cachée, fragile peut-être. Se remémorer, convoquer, évoquer, formuler, raconter tout le magma intime de son propre rapport aux livres peut se réaliser selon une palette d’écritures autobiographiques, de l’essai, l’aveu narrativisé, le souvenir d’enfance, l’introspection dialoguée, à l’autofiction. Aussi, écrire à la première personne dans un contexte universitaire ne manque pas de poser de nombreuses ques-tions qui nourriront les suites de cet ouvrage : dans quelle mesure la fiction pénètre-t-elle le pacte autobiographique d’un chercheur ? Comment, dans une telle entreprise, se déconstruit et se re-construit l’éthos du sujet lecteur ? Quels topoï thématiques, stylistiques, comportementaux, apparaissent au gré d’un tel collectage ? Comment peut-on combiner écriture littéraire et savoirs ?

L’originalité de ce livre collectif tient donc à la réflexivité de son projet et à la variété des propositions recueillies : ces textes, que l’on qualifierait volontiers de créatifs, épousent presque autant de formes qu’il y a d’auteurs, le tout appuyé sur de riches arrière- plans théoriques plus ou moins explicités. En fait, nous souhaitions que l’entreprise reflète l’effervescence des débuts de la didactique de la littérature, tout en étant convaincus que se constituerait ainsi une mine de renseignements de première main sur l’histoire de cette recherche durant les trente dernières années. C’est à travers sept chapitres qu’ont été réparties les cinquante contributions.

Le chapitre I rassemble des textes qui laissent la part belle aux émois littéraires de l’enfance et de l’adolescence, et aux gestes initia-tiques qui construisent le lecteur à venir.

« Aussi loin que… depuis que… Il m’a toujours semblé que… » (Nathalie Brillant Rannou) : les textes nous convient à un retour aux sources, au tout début du plaisir des mots.

On trouvera, ici magnifiés, les invariants de l’autobiographie de lecteur analysés par Annie Rouxel. Dans le temps retrouvé de l’enfance, tout ressurgit, ou presque : les voix familières des passeurs,

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les lieux dédiés à la lecture, « univers jailli des bibliothèques » (Béatrice Bloch), des circonstances qui font revivre dans le présent de l’écriture des « synesthésies mémorielles » (Micheline Dispy), l’aspect des ouvrages pour enfants — « petits livres brochés aux cou-vertures impressionnantes » (Jean-Louis Dumortier), les collections qui, sur les rayonnages, forment bientôt « une famille, un ensemble presque organique » (David Vrydaghs), l’expérience des premières lectures en solitaire, et puis, selon les mots de Gracq « le tout-venant habituel [des] lectures de jeunesse, le tuf dont s’est nourrie au jour le jour, pêle-mêle et au petit bonheur, une adolescence littéraire affamée… » (1980).

Dans cette évocation des commencements, on trouvera aussi le rôle de l’école qui, tantôt stigmatise, enferme par des étiquettes briseuses d’élan et de confiance en soi, fige dans des pratiques contraignantes ou ennuyeuses, tantôt ouvre pour toujours des mondes et des horizons, et à qui l’on aimerait aussi « dire merci » (Luc Maisonneuve). De ce brassage des souvenirs surgissent des clés pour comprendre des vocations, des réparations, une cons- truction de soi qui doit parfois à la « confrontation des valeurs » (Anne Schneider) portée par certains livres offerts pendant l’enfance.

Les contributeurs du chapitre II évoquent leur lien à la littérature par le prisme des livres qui ont marqué leur mémoire singulière, comme autant de jalons et de repères existentiels. Ils nous guident dans leur bibliothèque intérieure, et s’effacent pour laisser parler les ouvrages retenus. Les titres semblent condenser à eux seuls des éblouissements indicibles, comme si l’essentiel se donnait à deviner dans les blancs qui les entourent. Quelle trace laisse dans la mémoire le livre qui a fait évènement ? Invitation est lancée à laisser revivre en soi le souvenir des sensations qui ont accompagné les circons-tances d’une telle lecture — « Et aussi sous une pluie battante/En été dans l’odeur des fraises » (Marie-José Fourtanier) — et à ressaisir, en pensée ou en réalité, l’objet dans toute sa matérialité, à l’instar de ce Conan Doyle au « cuir épais, mais souple, moelleux et rouge, presque rubicond, comme cuit et tanné au grand air » (Aldo Gennaï). Témoin d’époques révolues, ou trait d’union avec des êtres disparus, certains ouvrages laissent une empreinte indélébile parce qu’ils

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ouvrent « un monde, le monde » et permettent « de rentrer un peu plus dans la vie » (Stéphanie Lemarchand), tandis que d’autres encouragent un « questionnement intérieur » (Sylvie Farré).

D’autres encore sont les témoins d’une époque, ils savent par exemple nommer une « déflagration de violence » ressentie collec-tivement (Claire Augé), quand certains jouent le rôle d’initiateurs, et resteront à jamais des « talismans des grands jours » (Magali Brunel).

Si des œuvres restent « en mémoire comme un tremblement », il se peut aussi « que des livres vous arrivent par hasard » (Brigitte Louichon) : comme une invitation à laisser souffler sur cette biblio-thèque réelle ou virtuelle le vent du désordre, de l’inattendu et du mystère.

Dans le chapitre III, les textes réunis interrogent la figure du passeur de livres : privé ou scolaire, occasionnel ou professionnel, proche ou lointain. À quels émois secrets, ébranlements souterrains, sources, racines, territoires intimes s’arrime le désir de traverser le miroir, et de devenir à son tour passeur de littérature ? S’il ne peut pas toujours répondre à cette question, le passeur de livres se sait habité par sa propre expérience du passage : de l’espace privé à celui de la classe ou de l’amphithéâtre, de la lecture pour soi à la lecture pour autrui, du lire au faire lire… Avec cette autre question, tenace, qui le taraude : « Mais que passe-t-on finalement ? Qu’est-ce qui passe ? » (Jean-François Massol).

Qu’est-ce qui passe de nos lectures quand on devient passeur à son tour ? Et passeur de gestes professionnels permettant la transmission de la littérature (Véronique Larrivé) ?

Se dessine alors, en filigrane, la silhouette de ce passeur dont l’éthos se reflète notamment dans « la sélection des lectures », « geste par lequel la personne enseignante exerce son jugement professionnel, affirme sa liberté, se dévoile et affiche (une partie de) ses convictions » (Olivier Dezutter). Dans les textes rassemblés, cette figure du passeur, aux multiples visages, questionne indirectement les recherches sur la transmission de la littérature.

Qu’est-ce qui passe et qu’est-ce qui se passe, entre les murs de l’école, quand l’enseignant donne voix aux textes, et quand, « comme un funambule, il [faut] avancer le long des vers sans verser dans une

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émotion trop visible, sans perdre le souffle attentif de la classe » (Cendrine Waszak) ? Quelle place l’enseignant peut-il laisser à cette autre moitié du lecteur, et à « tout le plaisir enfantin de la lecture pour rien » (Bénédicte Shawky-Milcent) ? Quels sont les gestes qui composeraient cet art d’être passeur et permettraient de semer avec certitude chez les apprentis lecteurs « une petite graine… de flamboyant ou de bougainvillier » (Noëlle Sorin) ? Quelle douceur de la vie privée faudrait-il insuffler à l’enseignement de la littéra-ture pour (r)allumer à l’école et entretenir le désir de lire ? Comme chez cette petite fille écoutant une histoire lue par son grand-père : « Oh ! J’aimerais savoir lire ! » (Jean Verrier).

Le chapitre IV, au cœur de cet ouvrage, livre quelques facettes du combat mené depuis 30 ans pour « le droit à la littérature pour tous » dans l’enseignement scolaire, par les chercheurs et chercheuses auxquels nous rendons ici hommage, suivis aujourd’hui par de nom-breux autres. Plusieurs étapes et aspects de ce cheminement collectif sont ainsi évoqués. La première bataille, loin d’être gagnée, consiste à déplacer l’enseignement de la littérature « vers l’activité des lec- teurs réels », et à admettre que l’élève, sujet lecteur et scripteur, « puisse trouver des enjeux personnels dans la lecture » ; la notion de texte du lecteur développée à partir de 2008 encourage à l’école « la reconnaissance des lectures singulières » (Annie Rouxel).

Le paradigme du sujet lecteur conduit ainsi à opposer deux visions de l’enseignement de la littérature. Dans la première, « on apprend surtout à manier des dispositifs, des techniques, et certainement plus un savoir sur la littérature que la littérature. Dans l’autre, à dire je, à créer, à faire de la littérature, ce qui s’appelle faire. Puisqu’il s’agit de former des lecteurs… qui écrivent » (Amor Séoud).

D’un côté est entretenu ce que l’on peut appeler le dispositif de lecture « qui procède des déterminations du texte et fournit un cadre à la lecture hors duquel il n’est plus que dé-lire » (Catherine Mazauric), et de l’autre, « le dispositif de lecteur qui constitue la stabilisation provisoire d’une reconfiguration d’une œuvre par l’activité d’un sujet lecteur » (Catherine Mazauric et al.).

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Ce chapitre évoque trois des conditions qui permettraient que se produise à l’école chez tout apprenti lecteur « ce quelque chose de l’ordre de l’intime qui rend la littérature essentielle » (Sonya Florey) : — La reconnaissance déjà bien amorcée par l’Université des recher- ches en didactique de la littérature et de leur importance dans la formation des étudiants (Marie Bernanoce-Brulotte). — Une formation qui autoriserait pleinement les futurs professeurs à être eux-mêmes des sujets lecteurs, osant se confronter au texte, à son altérité et à sa polysémie. Et, dans le cadre de la formation des enseignants, la rédaction d’une autobiographie de lecteur contribue à « former des usagers du monde des livres et des lecteurs confirmés, potentiels ambassadeur·ice·s de la littérature auprès de leurs futur·e·s élèves » (Séverine De Croix et Dominique Ledur). — Une école qui éduquerait davantage qu’elle ne le fait à la subjectivité, et qui apprendrait à parler de soi : « savoir parler, savoir parler à un étranger, savoir parler de soi avec justesse à un représentant d’une institution, cela s’apprend, et cela s’apprend à l’école » (Pierre Sève).

Le chapitre V rassemble des textes qui mettent à l’épreuve la notion d’autobiographie de chercheur, ici en littérature et didactique de la littérature. Ces contributions offrent tout d’abord des aperçus très intéressants sur des travaux portant sur la lecture, la transmission de la littérature, la germination de l’écriture, la littérature de jeunesse… Avec ce qui ferait la spécificité du sujet chercheur qui enseigne : « une expérience sensible et un examen critique du domaine concerné, qui, en l’occurrence, est d’une nature triple puisqu’il s’agit tout à la fois de l’enseignement de la littérature, de la formation à cet enseignement et de la recherche qui leur est liée » (Sylviane Ahr).

Mais, ces contributions invitent aussi à s’interroger sur ce qui fa-çonne l’identité du sujet chercheur. Elles suggèrent combien cette identité mobile, en constante évolution, épouse les étapes de la vie, se nourrit de découvertes, de lectures, de tâtonnements et d’éblouis-sements, de remises en question, de rencontres « humaines autant qu’intellectuelles », dans un mélange de « biographèmes » (Violaine Houdart-Mérot) ; ces textes rappellent que le chercheur est lui aussi « un sujet, avec son histoire et son expérience, lorsqu’il expose ses sources, ses données et ses résultats de recherche. Il se fait l’interprète

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d’une partition inédite » (Max Roy). Ils soulignent aussi le rôle du temps qui, entre les évènements déclencheurs et l’officialisation de conclusions permet la maturation des idées (Christian Vandendorpe).

Certains mettent en lumière le rôle des circonstances, qui pro-voquent des questions de recherche, a fortiori pour la didactique de la littérature, confrontée « à la nécessité de concevoir des outils et des dispositifs de formation initiale et continue, prenant en compte les enjeux de la lecture littéraire à l’école » (Sylvie Dardaillon). Enfin, ces témoignages montrent combien tout parcours de recherche, procède tout à la fois « d’un point de vue en mouvement », comportant des « évolutions », par exemple une diversification des choix et des outils méthodologiques, mais aussi de « choix insistants » : des concep- tions ou problématiques qui ne cessent d’interpeller la réflexion personnelle (Jean-Louis Dufays).

Ainsi, il n’y aurait « pas de sens à séparer autobiographie et auto-biographie intellectuelle » (Catherine Mariette).

Le Chapitre VI rassemble des contributions très différentes les unes des autres, mais qui donnent à réfléchir aux « relations humaines pour lesquelles la lecture a été la médiation cruciale » (Micheline Cambron).

L’activité fictionnalisante du lecteur, cette créativité suscitée par la lecture, ouvre des espaces pour une rencontre avec soi-même et pour un dialogue avec l’altérité.

Deux textes suggèrent combien, dans la vie privée, l’écoute de la lecture subjective, la sienne ou celle de proches, permet de compren- dre des vies, de renouer des liens à travers le temps, de redécouvrir des filiations.

Le premier montre comment l’activité fictionnalisante prend des inflexions très particulières quand il s’agit de lire des textes privés qui composent l’héritage de sa propre famille (Monique Lebrun).

Le second suggère combien l’accès à la fictionnalisation qu’un proche a pu faire d’une œuvre littéraire éclaire sa destinée, fonctionne aussi comme une « clé de mémoire », et donne du sens à sa propre vie (Nathalie Lacelle).

Les textes suivants se font l’écho des liens amicaux et chaleureux qui ont pu être favorisés dans « cet espace et ces temps de Rencontres consacrés à la didactique de la littérature, à la fois exigeants

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 25

scientifiquement et affectivement rassurants. Forme vivante de “chronotope” » (Isabelle de Peretti). En effet, ces Rencontres an- nuelles, moments d’écoute et d’échange, mobilisent les théorisations et les expériences sensibles de la littérature de leurs participants : « réfléchissant sur la lecture et la formation des lecteurs, nous som-mes aussi lecteurs de littérature (…). Nos lectures, pour peu qu’elles nous engagent, peuvent en effet constituer de puissants liens. Nous nous découvrons mutuellement à travers les œuvres lues » (Micheline Cambron).

Tandis que les recherches sur la lecture et sur la transmission de la littérature progressent, et que les lecteurs qui les impulsent restent prompts à penser « que les théories sont de belles histoires qu’on raconte aux enfants » (Jean-Charles Chabanne), le paradigme du sujet lecteur poursuit tranquillement sa route à travers le monde, et notamment au Brésil (Neide Luzia de Rezende) : ce chapitre est de nouveau l’occasion de saluer le travail de ceux et de celles qui lui ont donné vie (Sébastien Ouellet).

Les textes rassemblés dans le chapitre VII, à la lisière de la fiction, emmènent le lecteur sur le versant très secret de l’appropriation de la littérature, du côté des « ruses du plaisir » et du braconnage chers à Michel de Certeau, du côté du pillage, du bricolage, des réinventions de la mémoire, là où la lecture permettrait peut-être d’« effleurer, ne serait-ce qu’un instant, l’infinité de mondes qui resteront toujours hors de notre portée ? » (Marion Sauvaire). Les contributions donnent à méditer sur le bruissement intérieur qui accompagne la lecture, et en font « une traversée des strates de souvenirs involontaires, où se mêlent plaisamment vie sensible et vie rêvée » (AMarie Petitjean). Elles font songer au caractère ténu et volatil de ces « impressions » qui puisent dans l’identité mouvante du lecteur :

Parfois je me dis je sens mon cœur taper je dis je lirais bien quelque chose de gai 16 je lis vite hors de soi et le puits enfin promesse d’un mieuxLaurence Bertonnier

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26 • Nathalie BriLLant rannou • Nathalie LaceLLe • François Le goff • Bénédicte Shawky-MiLcent

Elles rappellent aussi le caractère fantasque des réminiscences littéraires qui ressurgissent inopinément, parfois au contact d’autres œuvres artistiques, « en vrac et pas toujours savamment, en vrac et pas toujours exactement, en vrac et rarement raisonnablement » (Marie-Sylvie Claude). Enfin, les (re)créations de ce dernier chapitre interrogent les liens mystérieux entre lecture et écriture, le va-et- vient énigmatique duquel naissent « ces histoires de vie, ces matières faites de tout ce que l’âme fabrique, invente, conserve, enregistre, éprouve de joies, de peines, et de désirs » (François Le Goff). Ainsi, en s’aventurant loin sur ce versant très intime de nos propriétés intérieures, on en vient à découvrir que « le texte du lecteur peut même être celui d’une œuvre qui n’existe pas » (Marcel Goulet).

Le chapitre se clôt par une contribution qui invite le lecteur à tout reprendre depuis le début : au « récit des origines », à « l’expérience fondatrice [où] beaucoup de choses étaient déjà là »… Et à revivre « tout le spectacle sans fin de la lecture » (Gérard Langlade).

Nous remercions Noël Cordonier de nous avoir fourni par sa contribution la postface de cet ouvrage, lui qui, « du temps-espace réversible » a « hérité d’une Histoire de l’enseignement de la littérature francophone, publiée en 2050 », dont il nous offre « en primeur le chapitre sur la période 1980-2020 ».

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 27

#SUJET LECTEUR#DIDACTIQUE#LITTÉRATURE#ENSEIGNEMENT

mots-clés

BIBLIOGRAPHIE

Goldschmidt, Georges-Arthur. 2004. Le Poing dans la bouche. Paris: Éditions Verdier.

Gracq, Julien. 1980. En lisant en écrivant. Pléiade. Paris: Gallimard.

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PARTIE 1

MATIÈRES

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Terres d’enfances et

d'adolescences

Nathalie BrillaNt raNNou

Béatrice Bloch

MicheliNe dispy

JeaN-louis duMortier

luc MaisoNNeuve

david vrydaGhs

aNNe schNeider

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Aussi loin que… depuis que… il m’a toujours semblé que… au bout de l’écheveau des fils de la mémoire, il y a ces livres anciens, leurs images surannées dans la poussière, mais surtout les contes avec leurs voix. Même si la légende familiale veut que

ma mère m’ait récité des fables et du Victor Hugo à foison « parce qu’il faut bien parler aux bébés, mais que franchement on ne sait pas tou-jours quoi leur dire », c’est la voix de mon père qui m’apparaît comme étant la plus ancienne dans ce tricot à souvenirs. Toute la familia couchée dans la même grande chambre de vacances, sans électricité, au Centre Bretagne : tendre l’oreille le plus longtemps possible pour

tout entrait en Synergie : travaiL, poéSie, théories du discours, questionnement des élèves, questionnement sur leurs questionnements. La lecture n’était plus une passion, mais le métier passionnant d’une passion à découvert.

LIRE, ÉCRIRE, S’APPRENDRE AU PAYS

DES KORRIGANS ET DU DAHU

Nathalie

BrillaNt raNNou

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34 • Nathalie BriLLant rannou

entendre la suite de « Celui dont les os grincent » ou « Les aventures de la petite locomotive »… Tout ce bric-à-brac narratif réinventé par notre père télescopant les balades entre chien et loup, dans la lande, quand l’extinction de la moindre lampe de poche signe l’intervention maligne des korrigans — pour ne pas dire l’Ankou en personne ! Ce halo de frissons, de fictions, de récits emmêlés de vieilles pierres, de chapelles, de crêpes, de délicieuses fontaines aux fées au milieu des noisetiers, n’a pas encore exactement le nom de légendes ; il s’agit du plaisir de Bretagne au feu de bois, avec le vieux Roger, tout simplement. Il me semble donc, qu’avant les Bibliothèques Rose, Verte et de l’Amitié, avant la fameuse leçon de CE2 sur la poésie versifiée par Madame Dufeu, bien avant le livre de poche d’Éluard à la tranche bleue, déniché dans le placard de notre père, il y a ce fonds collectif d’aventures dans l’imaginaire, le temps libéré, les sensations brutes dans une nature rugueuse, filiale et atemporelle.

Je me suis laissée aller à condenser cette partie d’enfance en négligeant les Pomme d’Api, les petits livres à plier soi-même et les disques d’histoires, mais c’est bien à partir de ce matériau oral et familial, je m’en rends compte maintenant, que j’avais tenté une autobiographie de lectrice en vidéos 1 l’année où je demandai à mes

propres étudiants en littérature de s’y risquer. Alors, bien sûr, écouter, dire, lire, inventer, écrire, participent d’un continuum perpétuel, et je ne sais pas exactement si c’est pour lire ou pour écrire que m’inscrire en classes

préparatoires de lettres après un bac de sciences fut une évidence. Lire était une autre façon d’inventer et d’écrire, de déployer ces mon-des et ces mots dans la sensualité des pensées. Et réciproquement. Les disques de Menie Grégoire… Comment pourrais-je les oublier alors que je les sais encore pratiquement par cœur ! J’ai bien essayé de réciter Le Petit Prince à mes copines, avec le ton de Gérard Philippe dans le 33 tours, mais ce sont « Les trois cocottes » ou « David et le petit chameau » qui ont gagné leur préférence, car je pouvais tout leur raconter entièrement en seulement trois trajets de la boulangerie jusqu’à l’école ! Quand je me surprends à résumer gaiement une intrigue en plein amphi, ou à lire un album (métaleptique bien sûr !) à mes étudiants, je crois bien retrouver l’appétit gourmand de mon auditoire en primaire. 3 centimes le Carambar, on s’y croirait.

NOTE 1

https://youtu.be/Slc8U3IvyaM

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 35

Si je poursuis le fil chronologique dans ma malle à souvenirs, avec ses inévitables bonds et rebonds, je risque de n’alourdir qu’un constat déjà analysé maintes fois, par Jean-François Massol notamment : ma vie de collégienne se déroula comme une histoire à deux brins : d’un côté l’ennui de la convention scolaire, l’aversion pour les exer-cices de grammaire, et de l’autre le plaisir dans les friches, les lectures et pratiques littéraires privées, familiales, amicales et intimes. Les éditions Desclée de Brouwer avaient même développé une sorte de parrainage auprès des jeunes qui les contactaient pour échanger : l’adulte qui m’avait répondu s’appelait Viviane. Nous avons tenu long-temps une correspondance mêlant confidences, poèmes, chansons, questionnements de tous ordres. Son écriture était violette et ronde. Elle m’allait bien. Autrement dit, d’un côté les professeurs de français me reprochaient constamment mes hors-sujets sans orthographe et mes graffitis sur les tables ; de l’autre, ma grand-mère — qui avait observé ma tête quand on regardait « Apostrophes » — affirmait que je deviendrais écrivain.

Cette double vie (c’est drôle de prendre conscience de tout cela) n’a cessé véritablement qu’en prépa, quand Pierre Campion nous a mis Jaccottet entre les mains. Ce poète — qui n’était pas encore le vieux monsieur de Grignan à qui je rendrais visite vingt ans plus tard — était au programme. Ce fut plus qu’une révélation. Une découverte renversante, un espace de paroles où enfin l’essentiel devenait vivant ! Le poème : humble et performatif, pâte de réel pétri de silence et de mots. On pouvait lire, écrire et vivre ça ! Ensuite il y eut une cascade de transmissions inouïes : Jean Rohou déclamant Andromaque en amphi, Jean-Luc Steinmetz improvisant des poèmes entre deux analyses psychanalytiques de Breton ou Rimbaud.

Des fontaines verticales — dit-il un jour en regardant les peupliers tressaillir — c’est beau ça : Des fontaines verticales.

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36 • Nathalie BriLLant rannou

Il s’écoutait improviser, brillant, sans notes. Sa séduisante vanité n’amusait pas tout le monde, moi je l’adorais, des années avant qu’il devienne un véritable ami de la famille. L’analyse littéraire s’avérait indissociable d’une expérience vivante, un ébranlement des sens et du sens véritable, un bain verbal, disponible à chaque instant. Au trimestre suivant, magistrale, Francine Dugast venait défendre le Structuralisme et le Nouveau Roman. Une théoricienne, une femme, une évidence. Pas un seul instant je n’aurais imaginé tutoyer un jour cette figure intellectuelle, cette puissance de pensée, de présence et de conviction. Je n’avais pas non plus encore compris à quel point intelligence et générosité sont synonymes.

Pourtant, Annie Rouxel n’est pas arrivée immédiatement dans cette grande foulée… Mais plus tard. Devenue moi-même enseignante en collège et lycée, chargée de TD « poésie » à Rennes 2, celle qui deviendra ma directrice de thèse (et pas seulement) m’interpella un jour dans la salle des photocopieuses : « Je forme une équipe académique d’enseignants pour expérimenter les lectures cursives, voudrais-tu te joindre à nous ? ». J’étais évidemment à mille lieues des soucis d’une didactique que j’imaginais technique, formelle et platement prescriptive. Je préférais transférer chez mes lycéens la magie poétique qu’avait pu exercer sur moi Pierre Campion. Mais l’expérience du GIR me tenta, et l’envie d’y investir tout mon temps libre pendant des années, s’en suivit : sous les yeux d’Annie, des copies d’élèves, des extraits de carnets, des confidences rechi-gnantes à l’égard d’un texte devenaient de véritables objets de vie dignes d’interprétation. Il y avait dans ces relevés d’enquêtes des savoirs à extraire parfaitement fascinants ! La littérature devenait une littérature lue, assimilée, repoussée, transformée. Elle était agie et agissante, réceptacle et offrande. À vrai dire, ce n’est pas exactement la didactique, nos si chers Gérard Langlade et Marie-José Fourtanier qui m’accueillaient, mais tout un pan de considérations phénoméno- logiques, teintées des valeurs de Ricœur, Lévinas, que j’avais lus ailleurs, qui pénétraient jusqu’au plus intime de mon travail.

Dès lors tout entrait en synergie : travail, poésie, théories du discours, questionnement des élèves, questionnement sur leurs questionnements. La lecture n’était plus une passion, mais le métier

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 37

passionnant d’une passion à découvert. Pas vraiment moyen d’enfermer tout cela dans les règles d’un protocole unique. Pas possi- ble de quantifier ces données non calibrées dans des items pré-codés. Et alors ? Peut-on apprendre dans la subjectivité ? Peut-on com-prendre et enseigner via la sensibilité ? Peut-on chercher et trouver quand la lecture crée davantage qu’elle ne transmet ?

Et tout ce qui n’était qu’hypothèses et conviction devint progressive-ment générateur de preuves. Collègues chercheurs, étudiants, élèves, illustrèrent de plus en plus fréquemment l’exigence et l’efficacité d’une appréhension subjective des œuvres littéraires et de la langue. Créer non seulement pour rêver, mais aussi pour apprendre. Lire écrire de la poésie non pour enjoliver le quotidien, mais pour trans-figurer l’ordinaire en terre féconde et vivifiante. Grenoble, Toulouse, mais aussi Bordeaux, Montpellier ou encore Rabat, Genève, Louvain, Montréal, Sherbrooke, Cergy, Lyon, Caen, Lausanne, entraient dans la danse… Une ronde presque sans fin nous rappelait à quel point seul parfois l’inimaginable peut rendre hommage à ce que les pionniers n’auraient jamais osé imaginer.

À ce jour, on ne sait pas encore jusqu’où rouleront les paris lancés par nos quatre Mousquetaires. Moi je sais qu’ils n’ont pas fini de nous faire tournebouler. Et si vous ne croyez pas les korrigans, demandez alors au dahu. Vous verrez, ce sont ses yeux qui me l’ont soufflé.

#SOUVENIRS D'ENFANCE#SENSIBLE#POÉSIE#TRANSMISSION

mots-clés

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PARTIE 3

PASSEURS

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Lire etfaire lire

JeaN-FraNçois Massol

véroNique larrivé

olivier dezutter

ceNdriNe waszak

BéNédicte shawky-MilceNt

Noëlle soriN

JeaN verrier

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—Alors, tu vas vraiment faire ça, « Évoquer tes souvenirs de lectrice ? »…— J’hésite… Je pensais que ce serait facile, que les mots couleraient de source… que le texte existait déjà, en

filigrane, dans ma mémoire… qu’il suffirait de le défroisser un peu et de l’offrir en partage…

— Et… ???

deux Micro-évèneMentS vont M’aMener à La recherche en didactique de la littérature… Un jour, en classe, je viens de terminer une belle lecture analytique en trois parties… Elle m’a demandé beaucoup de temps de préparation… Mes élèves sont anormalement silencieux… Je surprends le regard vide d’un élève sage et discret, il est bien présent et pourtant totalement absent au texte étudié, à la lecture proposée… ou plutôt imposée… Et je réalise que, avec la meilleure volonté du monde, je cultive de l’absence… la culture littéraire de l’absence à soi-même…

POINTS DE

BéNédicte

shawky-MilceNt

SUSPENSION…

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166 • Bénédicte Shawky-MiLcent

— Et, c’est difficile, douloureux… Je ne vois que le vide, le silence et l’absence… et puis des accrocs, des cassures… rien de bien linéaire… Je tourne autour de quelque chose que je n’arrive pas à capturer… une voix peut-être ?

Un jour il faudra te direLa blessure de la première aubeAu cœur sonore de mon enfanceEt tu crois que je me souviendrai ? René-Guy Cadou. Forges du vent.

— Mais quand même, tous ces livres, depuis ton enfance, tous ces livres de part et d’autre ? Comment peux-tu… Avec tout ce que tu leur dois…

— Des livres oui, mais des lectures ? On n’en parle jamais… des vies secrètes qui se côtoient… Même ce grand-oncle qui les habille de vélin et les relie avec tendresse ne parle jamais de ce qu’ils contiennent… Quelles menaces est-il en train d’endiguer ? Quels secrets protège-t-il ?

— Tu chipotes…— Mais des livres, ah oui, bien sûr… partout… à volonté… à Nevers,

cette ville dont un enfant peut faire le tour… je les revois… toute la Bibliothèque de l’amitié… Ramona sans peur… Secret pour une pierre blanche… Les Tintin, que je lis couchée sur la moquette de la Maison de la Culture… les Club des cinq… les Spirou… les Picsou… les Quick et Flupke… les Bécassine… Petite Princesse…

— Tu ne partages rien de tout cela ?— Si, je lis des histoires aux petits autour de moi… J’enregistre

même pour eux, sur le magnétophone familial, Le Cerf Éric, en pro-nonçant Cerffe, et, un peu plus tard, en duo avec l’un de mes frères, Le Monstre poilu…

— Tu t’attendris sur toi-même… Ces lectures offertes : début d’une vocation ?

— Peut-être… C’est grâce à cette lecture à haute voix d’un texte de Nodier, Smarra ou les démons de la nuit, faite à des élèves de seconde, bien des années plus tard, dans un lycée technique de la périphérie de Reims, que je me sentirais enfin lectrice… vraie lectrice…

— Rien d’autre pour ces jeunes années ?

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 167

— Si, l’Esprit de famille qui a tant marqué le début de mon ado-lescence… E=mc2 mon amour… Love story… Les gens de Mogador… L’Adieu à la femme sauvage…

— Ce n’est pas de la très grande littérature tout ça, tu vas en parler quand même ?

— Non… je ne peux rien en dire… des tressaillements… des boule-versements volés aux choses sérieuses… aux devoirs… l’impression de grandir en douce… de vivre en douce… Et c’est à ce moment-là qu’il faut répondre à des voix d’un autre monde… « Mais on t’appelle, c’est servi, tu n’entends pas ? »

— Tu n’as rien de plus… présentable… à évoquer pour ces premières années ?

— Si, Les Belles images ou encore L’Invitée de Simone de Beauvoir, dont tous les titres ont toujours chuchoté des secrets à mon oreille, avant même que je n’ouvre ses ouvrages… Et bien d’autres encore… qui feront chic…

— Et l’école dans tout ça ?— En 6ème, Madame Charbonnier nous demande de fabriquer un

petit livre à partir de la lecture du Roman de Renart… De ce souvenir ravi, je garderais sans doute l’idée qu’il faut mettre la main à la pâte des mots pour les faire siens…. Après quatre longues années, de la 5ème à la seconde avec des professeurs de français qui se font violemment chahuter, la 1ère arrive enfin… Madame Carré porte bien son nom : elle nous fait entrer fermement, en géomètre autoritaire du texte littéraire, dans des livres incroyables, dont jamais je n’aurais soupçonné l’existence. Les Pensées, La Modification, Alcools, Les Maîtres sonneurs… Ses cours se mêlent dans ma mémoire à ceux du professeur de philosophie de l’année suivante, Monsieur Murat, rescapé de Dachau, et à ceux de Mademoiselle Bernard, qui nous fait lire La Chute… Me voilà enfin au cœur des choses… enfin autorisée à penser par moi-même… j’existe… je m’envole…

— Et puis ?— Et puis… je me prends les pieds dans mes ailes… Me voici en

hypokhâgne, avec la fascinante Madame Barbéris, décrite par Agnès Desarthe dans Comment j’ai appris à lire… tous mes repères s’effondrent, dans un mélange d’exaltation et de panique… Contrai-rement à Agnès Desarthe, je me sens de plus en plus désarmée… interdite… pas assez… trop… Comment te dire… à la marge… auditrice

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168 • Bénédicte Shawky-MiLcent

et lectrice des paroles des autres sur les livres… Hamon, Kristeva, Barthes, Rousset, Spitzer, Starobinski, Richard… Complètement tue, je compile, annote, mets en fiches, écoute, entends parfois…, je ne sais plus où donner de la tête… mon cœur s’oublie… je déserte mon corps, et grignote, grignote…

— Tu as pensé à tout envoyer promener ?— Non, jamais… Il y avait là des canots de sauvetage qui se déplie-

raient par la suite, je le sentais intuitivement…— Et après ?— Après, j’ai repris mon souffle… découvert la littérature du Moyen-

Âge avec Michel Zink… passé de belles journées à la Sorbonne…— Tu pensais déjà à l’enseignement ?— Non… et pourtant… de dissertations en commentaires composés,

je me retrouve un beau matin de septembre 1992 face à une classe composée majoritairement de garçons… je ne sais pas trop ce que je fais là et j’hésite un instant à m’asseoir parmi eux pour attendre ce professeur qui tarde à arriver… Je sais que ma vraie histoire avec les livres commence à ce moment précis… je ne peux plus me défiler… Il me faut être « auteur de ma parole » sur les livres, et faire entendre ma voix… Si je ne lis pas les textes par moi-même, avant de les proposer aux élèves, leur mépris sera terrible… je le comprends tout de suite…

— Tout est facile ?— Non, rien n’est facile… Mais passionnant, enthousiasmant,

et humainement tellement fort… Enseigner la littérature, c’est renaître… C’est tricoter à l’infini pour autrui et pour soi un manteau de mots toujours renouvelé, souple et chatoyant… C’est…

— Oh là là, tu t’emballes…— Je me réconcilie alors avec la part manquante de mes lectures…— C’est-à-dire ?— Un jour, « titulaire remplaçante » désœuvrée dans l’académie

de Versailles, j’attrape à la bibliothèque un roman de Marie Nimier que je dévore… Et tout le plaisir enfantin de la lecture « pour rien » remonte et me submerge, après des années et des années de lec-tures contraintes, planifiées, pour les devoirs, pour le baccalauréat, pour les concours, pour les programmes, pour apprendre, pour le vocabulaire, pour la culture générale, pour réussir, pour les élèves… Et ce « pour rien » ne quittera plus jamais ni ma vie privée ni ma vie professionnelle… Ouf…

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 169

— Et la recherche ?— Je prépare d’abord un DEA avec Arlette Michel qui m’invite à lire

tout Balzac… Pendant deux années, je m’immerge dans La Comédie humaine et passe des journées entières dans le ventre de la Maison de Balzac rue Raynouard… Je garde de cette fréquentation très intime de mon idole, l’idée que, d’un auteur aimé, il faut toujours tout lire…

— On est loin de la classe, non ?— Deux micro-évènements vont m’amener à la recherche en didac-

tique de la littérature… Un jour, en classe, je viens de terminer une belle lecture analytique en trois parties… Elle m’a demandé beau- coup de temps de préparation… Mes élèves sont anormalement silencieux… Je surprends le regard vide d’un élève sage et discret, il est bien présent et pourtant totalement absent au texte étudié, à la lecture proposée… ou plutôt imposée… Et je réalise que, avec la meilleure volonté du monde, je cultive de l’absence… la culture lit-téraire de l’absence à soi-même… Pendant ces premières années d’enseignement, j’ai pris la parole… et je l’ai gardée… J’instaure alors chaque année, en seconde, la fabrication d’un « livre de la classe » dont tous les élèves sont co-auteurs… Nous écrivons des textes « à la manière » des écrivains croisés sur notre route, et chacun en offre un au livre collectif… mais ça ne suffit qu’un temps… les années passent… je suis de plus en plus à l’aise face à mes élèves, reconnue, appréciée, et pourtant de moins en moins tranquille…

— C’est tout ?— Une autre fois, plus tard, je fais passer les oraux du bacca-

lauréat de français, je demande à un candidat ce qu’il va lire pendant l’été, et, très étonné, il me répond : « mais Madame, la lecture, c’est fini ! »… je suis alors envahie par un immense sentiment de tristesse… Aujourd’hui encore, en repensant à cette remarque, je sens son poids sur mes épaules… Lisant à cette époque des montagnes d’albums à mes enfants, je suis bouleversée par Éloge de la lecture de Michèle Petit… elle dénoue le fil… et m’aide à tout repenser depuis le début…

Ce sentiment d’intranquillité professionnelle me conduit à envi- sager la préparation d’une thèse. Je contacte Jean-François Massol, et c’est le début d’un long compagnonnage intellectuel et amical… Jean-François pose sur mon travail d’enseignante et de chercheuse

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170 • Bénédicte Shawky-MiLcent

novice un regard d’une bienveillance indéfectible, et il sera un directeur de thèse exceptionnel. Il me conseille des ouvrages et des articles qui ne m’ont plus quittée… je suis éblouie… voilà enfin, sur l’enseignement de la littérature, des textes que j’aime, qui me représentent, qui métaphoriquement parlent de moi, qui m’ont faite ce que je suis, qui disent ce que je voudrais dire, qui m’ont révélée à moi-même…

— Et pour ces quatre-là, Marie-José Fourtanier, Annie Rouxel, Jean-François Massol, Gérard Langlade…. c’est quoi cette idée d’hommage ? Le mot est paralysant… pompeux… pour de bons vivants comme eux…

— Oh, c’est juste qu’on voulait leur dire ce qu’ils représentent pour beaucoup d’entre nous… Générosité… humanité… subtilité… intelligence… audace…

— Leur dire merci, en fait, c’est ça ?— Oui, c’est ça… merci et chapeau bas…

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 171

BIBLIOGRAPHIE

Cadou, René-Guy. 1938. Forges du vent. Paris: Éd. Sagesse.

Desarthe, Agnès. 2013. Comment j’ai appris à lire. Paris: Stock.

Duras, Marguerite. 1972. Hiroshima mon amour. Paris: Gallimard.

Rouxel, Annie. 2004. « Autobiographie de lecteur et identité littéraire ». In Le sujet lecteur, lecture subjective et enseignement de la littérature, dirigé par Annie Rouxel et Gérard Langlade, 137-152. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.

Sarraute, Nathalie. 1983. Enfance. Paris: Gallimard.

#SOUVENIRS D'ENFANCE#TRANSMISSION#VOIX#ÉCOLE

mots-clés

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PARTIE 6

COMPLICITÉS

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Liens etmédiations

MoNique leBruN

Nathalie lacelle

MicheliNe caMBroN

JeaN-charles chaBaNNe

isaBelle de peretti

Neide luzia de rezeNde

séBastieN ouellet

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Je voulais vous raconter mon histoire, comment les hommes de ma vie (pères, amoureux, fils) avaient tous été des personnages de livres, ou comment j’avais imaginé des romans pour chacun d’eux… aussi comment j’avais eu envie de scénariser ma propre vie, de lui

imposer un style, un rythme, des lieux, des événements, tous inspi-rés de la littérature… ou encore comment la réécriture fantasmée de chaque histoire lue animait mes jours et mes nuits. Ma dernière

je Me SuiS Souvenue du Livre offert par Marie-jo, qui a inspiré bon nombre de mes étudiants par la suite : « Une conception étriquée de la littérature, qui la coupe du monde dans lequel on vit, s’est imposée dans l’enseignement, dans la critique et même chez nombre d’écrivains. Le lecteur, lui, cherche dans les œuvres de quoi donner sens à son existence. Et c’est lui qui a raison. » (Todorov 2007).

CLÉ DE

MÉMOIRE

Nathalie

lacelle

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332 • Nathalie LaceLLe

lecture, « Comme dans un film des frères Cohen », m’avait encore une fois donné le goût d’en rajouter une couche, d’écrire la version de Carole ou de Gwyneth, de lui insuffler une dose d’interdits, de souffrances et de fantasmes au féminin, de mettre une touche de rouge sur chaque page ; je l’aurais ré-intitulée « Comme dans un film d’Almodovar ». Mais, je n’écrirai jamais d’histoire — par pudeur, je crois, et parce qu’être écrivaine, ça ne s’improvise pas ! —, sauf peut-être celle-ci.

Quelqu’un m’a retourné ma clé de mémoire oubliée dans un ordinateur lors d’un congrès. Toute la mémoire numérisée de ma mère se trouvait sur cette clé. Il n’en existait aucune autre. Ma mère était morte en 2013 et j’avais eu recours aux services d’un infor- maticien pour entrer dans son système Windows Vista afin d’en extraire les quelques fichiers inédits. Je n’avais jamais eu le courage de les parcourir… sauf que ce matin-là, trop pressée pour en cher-cher une autre, j’avais glissé mon diaporama dans cette clé, toujours cachée dans mon étui arborant un dessin de Niemeyer, souvenir jaune vif d’un moment partagé avec elle. Quelques jours plus tard, je reçus une enveloppe blanche sur laquelle une main anonyme avait écrit : « Ta clé de mémoire oubliée au congrès ». Je réalisai à cet instant précis que cette main venait de sauver une partie de l’existence de ma mère, que ce qui restait d’elle venait de frôler la mort. Je par- courus avec urgence chaque dossier, fichier, PDF, JPEG, ppt, et c’est ainsi que j’ai découvert le plus extraordinaire sujet-lecteur, celui qui liait intimement ma mère à l’œuvre magistrale « L’amour au temps du choléra » de Gabriel García Márquez.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 333

Comment oublier que, dans les dernières heures de sa vie, je lui avais fait la lecture du dernier chapitre du livre trouvé dans son sac à main, un bout d’enveloppe blanche déchirée lui servant de marque-page. Je me disais qu’elle voudrait emporter la fin de l’histoire avec elle, qu’elle ne pouvait mourir sans elle. Ma mère et moi étions unies par les histoires, celles des autres, des livres, des films et parfois les nôtres, dans les rares moments de révélations intimes. Toute petite, elle m’amenait dans son cinéma du village, où elle me laissait re-garder les films en boucle, qu’elle me racontait à nouveau avant de m’endormir, à sa manière, en commençant par la fin. Ainsi, pendant que je bordais ma mère pour la dernière fois, avec les mots de Gabriel García Márquez, je ne savais pas que je lui repassais les scènes inlassablement refictionnalisées par sa propre histoire, en recommençant par la fin.

Je connaissais l’existence de Raymond, de cet amour regretté au point où elle me disait parfois — et cela me faisait toujours un peu souffrir — qu’elle accepterait d’effacer sa vie si c’était pour la recom-mencer avec lui. Ainsi, Raymond et Liliane, c’était un mélange de Florentino et de Fermina. Il fallait bien les connaitre tous pour les défictionnaliser. Raymond était poète à ses heures, mais surtout le fils d’intellectuels de village, éventuellement étudiant prometteur en pharmacologie à Mc Gill (après la rupture avec Liliane, il sera finalement météorologue). Il était fou amoureux de Liliane.

Extrait trouvé sur la clé de mémoire de Liliane dans un « dossier sans nom », signé r.p. :

Aveux d’un amour d’adolescents

Liliane et Raymond se connaissent depuis l’enfance. Liliane est la sœur de Fernand, meilleur ami de Raymond. Ils se courtisent depuis peu. Ils se sentent bien ensemble. Ils se taquinent à qui mieux mieux, parlent musique et chansons, se bécotent pour le plaisir de la découverte, sans toutefois surtaxer leurs sens qui ne demanderaient qu’à s’exprimer. Car, en ce début des années 50, on ne badine pas

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334 • Nathalie LaceLLe

avec la vertu d’une jeune fille ; toute la société est aux aguets… prête à condamner la moindre incartade… Or, comme une sorcière de conte de fées, arrive alors la pleine lune de la fin d’août…

Une longue marche a conduit nos deux amis à l’orée du boisée des franciscaines. Ils le traversent et débouchent près du bosquet de caryers de l’École Normale des clercs de St-Viateur… … Devant eux, le terrain de jeu, la ferme ! Sa Majesté la Lune monte au-dessus des champs d’avoine des ecclésiastiques. Ils s’arrêtent ébahis par l’astre argenté. Éblouissant spectacle de la brise légère folâtrant dans les épis… Là-haut, un p’tit bonhomme malicieux, leur jette un clin d’œil complice. Liliane est radieuse dans le ciel sombre où les constel-lations d’été se font discrètes ! Les tourtereaux conscients du retour en classe prochain, apprécient pleinement cette dernière soirée des vacances. Raymond, ému, serre la belle dans ses bras :

— « Liliane ! » Il lui prend les deux mains ! « Il faut que je te dise… Ce n’est pas d’hier qu’on est amis, mais… quelque chose est en train de changer… Je ne te vois plus de la même manière… je ne te sens plus de la même façon… je n’imagine plus la vie sans toi… JE T’AIME — « Ce que j’avais hâte d’entendre ces mots-là… Raymond… Ça me rend si heureuse… » Ils s’embrassent longuement à en perdre la notion du temps… Quand ils reviennent à la réalité, ils sont allon- gés sur le gazon, étroitement enlacés… Raymond aide Liliane à se relever… « Je m’excuse de ce moment d’égarement… » dit-il, face à la Lune incrédule !

— « Avant qu’on ne fasse des bêtises… ramène-moi chez-moi s’il te plaît, Raymond. La route est encore longue. » — « Bien sûr, ma chérie ! Nous prendrons le raccourci à travers champs jusqu’au chemin de fer… il y a deux fossés à traverser… Je te porterai dans mes bras… mon amour… » r.p. 8 novembre 2012

Mais ma mère, qui n’avait pas fait d’études, lui préféra un méca-nicien du village, dont je porte le nom, mais qui n’est pas mon père — comme quoi sa vie allait prendre une autre tournure, et elle allait enfin se laisser séduire par un autre poète — qu’elle épousa pendant l’internat de Raymond à Montréal. Comme Florentino, il ne s’en remet-tra jamais. Il passera sa vie à réécrire l’histoire de Liliane et Raymond, à relire L’amour au temps du Choléra, à séduire d’autres femmes à la recherche de la femme perdue, sans jamais chercher à la revoir.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 335

Quelques années après la mort de mon père, à la demande de ma mère, j’ai entrepris de retrouver r.p. Nous nous sommes rendues chez lui, dans une jolie maison de la ville de Québec, sans prévenir. Il l’attendait depuis cinquante ans. C’est ainsi qu’ils entreprirent de s’écrire des centaines de courriels que je viens de retrouver un an plus tard dans des fichiers anonymes dans la clé de mémoire de ma mère, traces indifférenciées de Liliane & Raymond, de Florentino & Fermina. Ainsi, la fiction comblait l’oubli, la cohérence mimétique s’ancrait dans leur activité fictionnalisante.

Ma mère mourut le 13 avril 2013.

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336 • Nathalie LaceLLe

Courriel retrouvé dans mes archives

From: Nathalie Lacelle Sent: Saturday, April 20, 2013 12:44 PM To: [email protected] Subject: Ma mère

Cher Raymond, Comment vous annoncer le décès subi de ma mère ?… La fin de sa vie dans le monde physique, mais la continuité de son existence dans nos pensées, notre imaginaire qui cherche à reconstruire le parcours privilégié que chacun a partagé avec elle. Les mois de correspondance avec vous ont été de grands moments de bonheur et l’occasion d’introspections sur sa vie passée et présente. Elle était en paix. Elle a succombé à un accident vasculaire cérébral causé par une hémorragie au cerveau. J’étais auprès d’elle jusqu’à la fin. Sa dernière lecture (ou relecture…), « L’amour au temps du choléra » marquait d’un signet le dernier chapitre. Je crois bien qu’elle l’avait déjà lu, mais je lui en ai fait la lecture dans les dernières heures de sa vie. Je vous enverrai par la poste une citation transcrite de sa main sur un carton inséré au roman. Je crois bien qu’elle vous était destinée.

Je cherche encore le mot écrit de la main de ma mère. Peut-être l’ai-je envoyé à Raymond ?

Alors que mes doigts rejouaient l’histoire de Liliane & Raymond, telle une partition déjà écrite dans la mémoire de la clé, et qu’ils s’adonnaient à l’interprétation d’une histoire inscrite dans la littérature, celle de tous les Florentino & Fermina de ce monde, j’ai soudainement compris que je cherchais également à donner du sens à ma propre vie. Je me suis souvenue du livre offert par Marie-Jo, qui a inspiré bon nombre de mes étudiants par la suite : « Une conception étriquée de la littérature, qui la coupe du monde dans lequel on vit, s’est imposée dans l’enseignement, dans la critique et

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 337

même chez nombre d’écrivains. Le lecteur, lui, cherche dans les œu-vres de quoi donner sens à son existence. Et c’est lui qui a raison. » (Todorov, Tzvetan. 2007. La littérature en péril. Paris: Flammarion). Merci, Marie-Jo, de m’avoir offert ce livre et d’avoir saisi toutes les occasions de m’instruire, de m’inspirer. Merci, Annie, de m’avoir fait découvrir tous les possibles de la lecture littéraire. Merci, Gérard, d’avoir pris le temps de m’aider à réfléchir aux pratiques sensibles des lecteurs. Merci, Jean-François, d’avoir partagé la passion de la spectature et de toutes les lectures multimodales.

#ACTIVITÉ FICTIONNALISANTE#PARTAGE#TEXTE DU LECTEUR#HÉRITAGE

mots-clés

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PARTIE 7

FLÂNERIES

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Fictionnalisationset réinventions

MarioN sauvaire

aMarie petitJeaN

Marie-sylvie claude

laureNce BertoNNier

FraNçois le GoFF

Marcel Goulet

Gérard laNGlade

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Et à l’intérieur même du réduit, trois hommes se tenaient le dos cambré dans l’espace bas de plafond. Une bougie fixée sur les étagères les éclairait. “Qu’est-ce que vous fabriquez là ?”, demanda K., qui s’affolait sans toutefois élever la voix. Frantz Kafka. Le Procès.

Le Livre avait fait un Bruit Mat en toMBant. iL avait sursauté, il s’était donc assoupi ? Il s’était penché pour le ramasser, sans s’empêcher de jeter un coup d’œil furtif autour de lui alors qu’il se savait seul dans son appar tement. Il avait perdu la page. Fébrilement, il parcourut le dernier chapitre, troublé par son incapacité à se remé-morer le dernier épisode. L’avait-il lu ? Avait-il rêvé sa lecture ?

LA MALADRESSE

CHRONIQUE DU JOUR D'APRÈS

FraNçois

le GoFF

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392 • François Le goff

Il n’avait pas su le retenir. C’était une maladresse, oui certainement ; un geste inapproprié au moment de tourner la page. Il était là, à reproduire mentalement la scène. Il était assis dans le fauteuil de lecture conçu par les experts de la Grande Librairie, qu’il s’était vu offrir à l’issue d’un marathon livresque au cours duquel il avait su déployer l’étendue de sa bibliothèque intérieure. Le silence s’était fait dans l’appartement ; au-dehors, ne lui parvenaient plus que de façon lointaine, comme étouffés par les brouillards qui donnaient à la ville les contours d’un songe, les pas cadencés d’une milice. Il ne devait pas être plus de vingt-deux heures, il en était certain, car on ne permettait plus que la lecture se prolongeât plus avant dans la nuit depuis les désordres de l’été 451. Il était sur le point d’achever le dernier cha-pitre de la saga sélectionnée dans les lectures du mois, il participait de l’immense enthousiasme d’une cité entière qui portait dans un même élan idolâtre le livre, vécu et sans cesse réinventé sous l’haleine chaude et aimante de milliers de lecteurs.

Le livre avait fait un bruit mat en tombant. Il avait sursauté, il s’était donc assoupi ? Il s’était penché pour le ramasser, sans s’empêcher de jeter un coup d’œil furtif autour de lui alors qu’il se savait seul dans son appartement. Il avait perdu la page. Fébrilement, il parcourut le dernier chapitre, troublé par son incapacité à se remémorer le dernier épisode. L’avait-il lu ? Avait-il rêvé sa lecture ? Sa respiration s’accéléra pendant qu’il rangeait le livre sur le rayonnage. Il se repro-cha sa négligence ; comment avait-il pu être distrait au point de trahir la confiance du héros et de l’abandonner dans le fossé d’une page ? Aurait-il failli par vanité en mêlant dans sa lecture le seul événement mémorable des semaines passées, qu’il se plait à rejouer sous un éclairage avantageux, ce moment où il reçoit des paroles aimables de sa hiérarchie, des paroles qu’il a retenues sans effort et qu’il fait danser en pensées, comme s’il s’agissait d’un billet brûlant d’une jeune fille, encore émue de l’attention que lui prête Joshua et qui lui glisse dans la main un papier soigneusement plié, alors qu’elle descend de l’Emportexpress ?

Il se coucha sans se résoudre à admettre le caractère sérieux de ce qui venait d’arriver. Un trou béant s’élargissait sous ses pas, il le contournait avec la précaution maniaque d’un aveugle qui avance

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 393

dans l’obscurité. Les nuits qui suivirent firent voler en éclats la barricade de la mauvaise foi derrière laquelle il avait cru se protéger. Abandonné au sommeil, il reçut les trois visions de la condamnation ; personne dans son entourage n’aurait été en mesure de les décrire, mais tout le monde savait ce qu’elles signifiaient. La première des visions le surprit autant que la chute du livre. La vue des draps froissés et trempés de sueur confirma la réalité de la scène. Il s’était débattu, il s’était réveillé dans un râle d’asphyxié, avec le goût amer du papier mâché dans la bouche. Même si les deux autres visions allaient le jeter un peu plus à terre et lui arracher les derniers ori- peaux de l’innocence feinte, celle-ci le hanta comme jamais une vision d’imagination issue de ses lectures ne l’avait fait jusqu’alors. Il était pudique. Des images très précises, privées de sons le mettaient en scène tantôt ouvrant la porte du cagibi qu’il avait réservé pour le stockage de ses mémoires de lecture, tantôt assis, ligoté sur une chaise, nu, encadré par cinq officiers de sécurité qui se gênaient dans l’exiguïté du local pour le fouetter consciencieusement. Il se regardait, épouvanté, occupé à ingérer ses mémoires jusqu’à en faire une pâte visqueuse et blanchâtre. L’encre coulait de ses lèvres en un filet continu, tombait en gouttelettes sur son sexe ridicule, que l’on aurait cru plongé dans un encrier. À la manière dont ils tenaient leur badine, Joshua était certain qu’il s’agissait d’officiers. Pourtant, ils n’avaient rien de féroce et semblaient remplir leur office avec un mouvement de lassitude dans le poignet, ce qui ne manquait pas de décontenancer Joshua quand il revivait, éveillé, la scène.

Après ce festin littéraire, il subit la deuxième vision comme une confirmation. Elle vint se loger dans son sommeil qui n’était plus qu’un grand chaos d’apnées et d’essoufflements. Il ouvrait son garde-livre et n’y trouvait que des larves qui se tournaient vers lui frondeuses et agressives, comme dérangées dans leur besogne. En le voyant, elles redoublaient d’intensité dans le soin vorace de la dévoration, excitées sous le regard interdit de Joshua, la bouche contractée sous l’effet de la douleur, les yeux de noyé emportés par le joyeux désordre des livres en décomposition. Son ensevelissement eut lieu la sixième nuit qui suivit la maladresse. Crucifié sur son lit, il ne distinguait plus ses états de veille des fuites vers les songes. Il se moqua de la première page qui lui caressa le visage, souffla sur celles qui retombaient sur

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394 • François Le goff

son corps endolori et sans sommeil. Au-dessus de lui, un immense cadran lâchait, seconde après seconde, une page. Au bout de quelques heures, elles formaient une couverture épaisse et sensuelle sous la-quelle il disparaissait. Il délirait, assommé, le crâne comme fendu par une hache, sous l’effet régulier de la chute de lourds ouvrages, qui ponctuait le passage du temps chaque demi-heure. Il voyait pré-cisément dans l’ouverture du cadran le titre du livre avant qu’il ne tombe. C’était sa bibliothèque qui lui revenait en pleine tête. Comme un démon, il riait. La question du génitif dans l’ensevelissement du livre le préoccupait, pendant qu’il se vidait de son sang.

Au matin du septième jour, il ne se reconnut pas dans la glace. Il y avait sur son visage des traces de griffures, des hématomes, des marques laissées par des morsures. Il quitta son logement, inspecta le désordre, renonça. Au bas de l’immeuble, le portier lui ouvrit la porte de l’ascenseur. Joshua se retourna, l’homme le regardait obstinément, il semblait le plaindre et lui sourire comme pour lui dire je te comprends. Il savait ! Il savait donc ! Il en faisait partie, ses mains portaient la tache indélébile de la faute ! Il lui souriait du tréfonds de son obscure parenté, et lui, Joshua, aspirait de l’air, tentait de refaire surface, les mains plongées dans les poches de son pardessus. À la fin de la journée, il ne rentra pas chez lui. Ses pas lui firent prendre un chemin opposé. Il ne pouvait résister à une force qui le menait tout droit vers la place de la Grande Librairie. Il reconnaissait le chemin, le passage des rues, les façades des immeubles. Il avait souvent effectué cette promenade en compagnie des femmes qu’il avait connues. Un nombre croissant d’individus suivaient ce chemin. Il n’était pas seul, mais personne ne remarquait son pas régulièrement contrarié par une conscience qui voulait faire demi-tour, bifurquer ; ses pas désaccordés lui donnaient l’air d’un homme ivre ; il était le témoin d’une lutte, son corps et son esprit se livraient bataille. Quelque chose en lui avait déjà lâché prise, c’étaient les derniers sursauts d’une volonté qui capitule. On l’ignorait, mais pourtant il appartenait encore à ces visages, à ces corps qui ne vou-laient pas manquer le spectacle de la façade des déchus, comme ils le faisaient chaque soir lors des journées que l’on appelait libérées. Ils venaient seuls ou en famille, ils quittaient leurs livres et arrivaient, comme un flot ininterrompu sur la place, dans le jour finissant.

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Joshua sentait cette fébrilité qui ne l’habitait plus, mais qui lui montrait le chemin. Il n’avait plus d’efforts à faire. À mesure que la foule devenait plus compacte, il sentait confusément la tension de ces corps en marche, comme aspirés. Quand on arrivait devant la Grande Librairie, on sentait le souffle du rassemblement, la chaude respiration de la foule conquise, la morne satisfaction de la masse enfin parvenue au point de ralliement. La lumière crue provenait de la façade violemment éclairée. Elle agressait les visages aux yeux agrandis, tournés vers le mur de verre, vrillés dans une fixité de pierre. Contrairement aux autres, Joshua ne regardait pas la façade de lumière. Un œil placé au-dessus de la foule l’aurait sans peine repéré. Comme une aiguille aimantée par une irrésistible force, son corps tout entier était à présent détaché de l’assemblée à quatre-vingt-dix degrés, formant un accroc dans l’alignement impeccable des spectateurs, immobiles dans le recueillement du soir. L’œil aurait vu alors une déchirure lentement se former et sans un murmure, sans un signe complice, mille têtes se tourner vers Joshua, les yeux pleins de larmes. Ils savaient, ils savaient donc ! À mesure qu’il grandit, se répercutant contre les façades qui ceinturaient la place, son rire se déforma et se changea en plainte, une longue et doulou-reuse plainte. La saignée faite dans la foule formait à présent une ligne droite ; à l’une des extrémités, Joshua riait et son visage avait l’empreinte du masque du condamné ; à l’autre extrémité, une porte étroite laissait filtrer un rai de lumière provenant de l’intérieur de la Grande Librairie. Un portier était là, qui attendait.

Joshua s’engagea dans la voie libérée et mille paires d’yeux l’accompagnaient. À quelques mètres de la porte étroite, il ralentit le pas, prononça quelques mots que personne n’entendit, mais qui furent interprétés comme une ultime tentative d’explication ; la nuque lui faisait mal, il n’aurait su dire si les visages qui l’entouraient ex-primaient une forme de sollicitude, d’encouragement ou de mépris. Les liens se défaisaient ; bientôt, il aurait quitté l’Humanité liseuse. Le portier lui ouvrit le battant central et lui dit « nous vous attendions ». Quand il se retourna, Joshua vit qu’il pleurait, infiniment, les mains interdites, inertes le long de son long corps. Joshua regarda les siennes et frémit.

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396 • François Le goff

Il était maintenant installé sur un fauteuil de cuir blanc. Sous lui, derrière la paroi vitrée, se tenait la foule. Il distinguait nettement les visages baignés par la lumière de la Grande Librairie, les pèlerins du livre venus communier devant la façade des réprou-vés. Il en faisait partie dorénavant, menotté comme tous ses frères d’infortune, devant un écran-livre aux pages blanches, condamné à les noircir, à les recharger en histoires de soi, à livrer jusqu’à la lie ses parts les plus intimes, celles qu’il ne s’était pas même confiées à lui-même, à se vider dans le déversoir de la Grande Librairie. C’étaient ces histoires de vie, ces matières faites de tout ce que l’âme fabrique, invente, conserve, enregistre, éprouve de joies, de peines et de désirs et que le Grand Ordinateur mâchait, malaxait, tritu-rait pour alimenter le fond de la Grande Librairie, dont les lecteurs assemblés sur la place pourraient se repaitre. Le cycle infini du Livre des imaginaires se poursuivrait ainsi encore longtemps, d’autres maladresses d’autres individus comme Joshua viendraient racheter leur faute ; et comme lui, quand ils auraient épuisé leur âme, vidé leur sac d’humanité, ils rejoindraient les déclassés, la caste de ceux qui étaient privés du livre, exsangues, les portiers et tous ceux dont la fonction imposait de tenir dans les mains autre chose qu’un livre. Et pendant ce temps, les ombres inamicales de la nuit se terraient dans les angles de la place.

#IMAGINAIRE#INTERLECTURE#CRÉATION#RÊVERIE

mots-clés

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Biographies Bibliographiesauteur·ice·s

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426 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Ahr sylviane

BIOGRAPHIEProfesseure agrégée de lettres modernes, j’ai enseigné au collège puis au lycée et, parallèlement durant une dizaine d’années, j’ai formé des enseignants de français à l’IUFM de l’académie de Versailles. Après l’obtention d’une thèse de doctorat portant sur l’enseignement de la littérature au collège, j’ai été recrutée comme maître de conférences par ce même institut, devenu ÉSPÉ en 2013. Habilitée à diriger des recherches, j’ai été nommée professeure des universités en langue et littérature françaises à l’ÉSPÉ Midi-Pyrénées. Aujourd’hui PU émérite, je suis membre associé du laboratoire ÉMA de l’UCP et membre honoraire du laboratoire LLA-CRÉATIS de l’UT2J. Également membre de jurys de thèses et d’HDR, j’ai dirigé et dirige encore des thèses de doctorat portant sur la formation des lecteurs de littérature. Ce parcours professionnel, semblable à celui de nombreux chercheurs en didactique du français et, en particulier, de la littérature explique les orientations que j’ai données à mes recherches, celles-ci conjuguant majoritairement réflexion épistémologique et approche praxéologique. Mes travaux portent sur l’histoire de l’enseignement de la littérature, la constitution des corpus littéraires scolaires et les modalités de leur transmission dans le secondaire, la lecture littéraire, le rôle de l’École dans les processus de patrimonialisation, l’approche critique de la littérature contemporaine pour adolescents, la médiation artistique et culturelle ainsi que la formation des professeurs de français par et à la recherche.

BIBLIOGRAPHIEAhr, Sylviane. 2015. Enseigner la littérature aujourd’hui :

« disputes » françaises. Didactique des lettres et des cultures. Paris: Éditions Honoré Champion.

———, (dir.). 2018. Former à la lecture littéraire. Maîtriser. Canopé – CNDP.

———. 2017. « L’enseignement de la littérature en dialogue avec les arts : des discours institutionnels à harmoniser ». Dirigé par Anne-Marie Petitjean et Anne Leclaire-Halté. Pratiques Didactiques et médiations des arts et de la littérature, no 175-176. http://journals.openedition.org/pratiques/3568

———. 2017. « Les écritures de la réception chez les professeurs stagiaires de lettres ». In Les formes plurielles

des écritures de la réception, dirigé par Marie-José Fourtanier et François Le Goff, Première édition, Volume I : Genres, espaces et formes : 95-109. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2015. « L’explication de texte au Capes de lettres : miroir d’un enseignement qui se questionne ». In Enseigner la littérature au début du XXIe siècle. Enjeux,

pratiques, formation, dirigé par Sonya Florey, Noël Cordonier, Christophe Ronveaux, et Soumya El Harmassi. ThéoCrit’, 9:225-35. Bruxelles: Peter Lang.

———. 2019. « L’interprétation : un concept stabilisé ? à stabiliser ? » In Approches didactiques de la littérature, dirigé par Nathalie Denizot, Jean-Louis Dufays, et Brigitte Louichon, 89-106. Recherches en didactique du français. Namur: Presses Universitaires.

———, (dir.). 2013. Vers un enseignement de la lecture

littéraire au lycée. Expérimentations et réflexions. Grenoble: CNDP/CRDP Grenoble.

Ahr, Sylviane. 2017. « Actualisation / (re)contextualisation des textes patrimoniaux : d’un questionnement épistémo-logique à des questions d’ordre didactique ». In Recherches

& Travaux, no 91, dirigé par Jean-François Massol, Gersende Plissonneau et Béatrice Bloch. Grenoble: UGA Éditions. https://journals.openedition.org/recherchestravaux/954

Ahr, Sylviane. 2016. « La didactique de la littérature : un champ de recherche en construction ». In Didactiques du

français et de la littérature, dirigé par André Petitjean. 267-84. Recherches textuelles 14. Université de Lorraine.

Ahr, Sylviane. 2018. « « Littérature pour les collégiens » du cycle 4 : quelles valeurs ? quelles postures de lecture face à ces valeurs ? » In Enseigner la littérature en

questionnant les valeurs, dirigé par Nicolas Rouvière. 29-40. Kinder. Berlin: Peter Lang.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 427

Augé claire

BIOGRAPHIEEnseignante de Lettres Modernes au lycée Charlie Chaplin à Décines et formatrice à l’ÉSPÉ de Lyon, j’ai découvert le monde du sujet-lecteur et des carnets de lecteurs, il y a quelques années à présent, en me lançant dans l’aventure doctorale sous la direction de Jean-François Massol et Magali Brunel.

BIBLIOGRAPHIEAugé, Claire. 2018a. « Écriture collaborative numérique et appropriation d’une œuvre patrimoniale ». Le Français

aujourd’hui, no 200 (mars):57-66.

Augé, Claire. 2018b. « Lire collaborativement Le Traité sur la tolérance de Voltaire : la construction d’une pensée éthique personnelle ». In Enseigner la littérature en

questionnant les valeurs, dirigé par Nicolas Rouvière. Berlin: Peter Lang.

Augé-Rabier, Claire. 2013. « Méduse à trois têtes : de la polyphonie au tragique. Médée Kali de Laurent Gaudé ». MuseMedusa. Consulté le 18 juillet 2019. http://musemedusa.com/dossier_1/auge-rabier.

Bernanoce-brulotteMarie

BIOGRAPHIEJe suis professeur des universités émérite à l’Université Grenoble Alpes, Litt&Arts UMR 5316 (Unité Mixte de Recherche, CNRS, composante Litextra). Je suis spécialiste de didactique du théâtre et de théâtre jeunesse. Outre une soixantaine d’articles dans des revues et volumes collectifs, j’ai publié ou dirigé une dizaine d’ouvrages consacrés au théâtre contemporain et à l’enseignement du théâtre. J’ai également contribué à plusieurs dictionnaires et encyclopédies. J’ai également publié deux pièces. J’ai été promue au grade de Chevalier de la Légion d’honneur en 2018. Militante du théâtre-éducation, je suis vice-présidente de l’ANRAT (Association Nationale de Recherche et d’Action Théâtrale) et présidente de TAP (Théâtre À la Page, association organisant et accompagnant des comités de lecture de théâtre jeunesse dans des classes en région Auvergne-Rhône-Alpes).

BIBLIOGRAPHIEBernanoce-Brulotte, Marie. 2006. À la découverte de cent

et une pièces. Montreuil/Grenoble: Éditions Théâtrales/SCEREN-CRDP de Grenoble.

———. 2015. Libellules (Court au théâtre 3). Montreuil: Éditions Théâtrales.

———. 2018. Loulous. Montreuil: Éditions Théâtrales.

———. 2012. Vers un théâtre contagieux. Montreuil: Éditions Théâtrales.

Bernanoce-Brulotte, Marie, et Sandrine Le Pors. 2015. « Entre théâtre et jeunesse, formes esthétiques d’un engagement ». Recherches et Travaux, no 87.

———. 2018. Poétiques du théâtre jeunesse. Corps et voix.

Arras: APU.

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428 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Bertonnier rosazlaurence

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIEJe suis née à Paris en 1971. J’ai souvent déménagé. Je viens de m’installer à Toulon. Je suis professeur des écoles. J’ai publié des poèmes dans les revues Verso, N 47, Décharge, Comme en poésie… Je prépare actuellement une thèse sous la direction de Jean-François Massol et Bénédicte Shawky-Milcent explorant les albums poétiques d’Anne Herbauts et les albums d’artiste d’Anne Brouillard et de Chen Jiang Hong. Je m’intéresse notamment à l’interaction mot/image : comment s’appuyer sur ce puissant catalyseur de créativité pour faire lire autrement et davantage de poèmes à l’école ?

Blochbéatrice

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIEBéatrice Bloch est Professeure à l’Université de Poitiers, et membre de l’équipe de recherches FoReLLIS (EA 3816), axe « Poétique des genres ». Ses travaux portent sur la littérature contem-poraine et sur les rapports entre musique et littérature. Elle a publié Le Roman contemporain : Liberté et Plaisir du lecteur (Paris, L’Harmattan, 1998) et Une Lecture sensorielle : Le Récit poétique contemporain, Gracq, Simon, Kateb, Delaume (Rennes, PUR, 2017). Un ouvrage en préparation porte sur la lecture de la poésie contemporaine. Elle a aussi écrit des ouvrages sur l’art et l’esthétique, en collaboration comme aux Presses Universitaires de Bordeaux, l’ouvrage Écriture de la littérature et des arts (2017) et son intérêt porte sur l’écriture contemporaine et sur la réception, comme en témoigne Contextualiser et actualiser les œuvres littéraires au collège et au lycée (sous la direction de Gersende Plissonneau, Jean-François Massol et Béatrice Bloch), Recherches et Travaux, no 91, 2017 (https://journals.openedition.org/recherchestravaux/951).

Brillant rannounathalie

BIOGRAPHIEPoésies contemporaines, lectures sensibles, écritures créatives et numériques, théories de la réception et de l’enseignement littéraire… constituent mes principaux centres d’intérêt en tant que maître de conférences au sein du CELLAM. Après avoir conçu le volet « poésie » du séminaire ETPA à l’UMR Litt&Arts de Grenoble, j’interviens dans le groupe de Lectures et Médiations Numériques, pilote les projets Louis Guilloux et développe le séminaire de recherche en Didactique de la Littérature à l’Université Rennes 2. Vidéos de lecteurs, tenue de Carnets, autolecture, aiguillonnent pour moi enseignement et recherches, persuadée que les pratiques culturelles et artistiques, ainsi que les textes réflexifs d’écrivains, sont des leviers pour

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 429

Boutevin, Christine, Nathalie Brillant Rannou, et Gersende Plissonneau (dir.). 2018. À l’écoute des poèmes,

enseigner des lectures créatives. ThéoCrit’. Bruxelles: Peter Lang.

Brillant Rannou, Nathalie (dir.). 2013. « L’expérience du sujet lecteur : travaux en cours ». Recherches et Travaux, no 83. Grenoble: Presses Universitaires de Grenoble.

Brillant Rannou, Nathalie. 2017a. « L’autolecture : un ressort pour la recherche et la formation ». In Le sujet

lecteur-scripteur de l’école à l’université : postures et outils

pour des lecteurs divers et singuliers, dirigé par Jean-François Massol, 89-103. Didaskein. Grenoble: UGA Édition.

Brillant Rannou, Nathalie. 2017b. « Les gestes d’écriture en résidence : du carnet de bord au numérique ». In Questions de communication, série actes 35 / 2016, dirigé par Carole Bisenius-Penin, Tome 35:71-95. Questions de communication, série actes. Metz: Presses universitaires de Nancy – Éditions Universitaires de Lorraine.

Brillant Rannou, Nathalie. 2018a. « Du booktube à la vidéo de lecteur : enjeux d’un genre scolarisable ». Revue de

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l’enseignement. En outre, je m’exprime à loisir à travers la photographie et l’expression poétique sous diverses formes. Mes travaux me mènent au Brésil, au Liban, dans diverses villes d’Europe, ce qui alimente l’utopie selon laquelle l’expérience littéraire est une chance bénéfique pour tous.

BIBLIOGRAPHIE

BrunelMagali

BIOGRAPHIEMagali Brunel est maître de conférences au sein de l’INSPE de l’Université Nice-Sophia Antipolis, membre du laboratoire LINE. Après une thèse sur le théâtre et les genres littéraires au XVIIe siècle, elle a poursuivi des recherches concernant la didactique du théâtre et des genres littéraires. Mais ses travaux de recherche portent aujourd’hui principalement sur l’enseignement de la lecture/littérature et sur les enjeux et moyens de la lecture et de l’écriture littéraire en contexte numérique. Elle prépare sur ce sujet un ouvrage aux Presses Universitaires de Rennes, à la suite de la soutenance de son HDR (2019). Elle conduit, en outre depuis 2015, au sein du groupe international GARY, une étude sur le curriculum du lecteur. Il s’agit d’analyser comment les compétences de lecteur, face à

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430 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

un texte littéraire, sont mobilisées aux différents âges des élèves dans quatre pays francophones (Belgique, Suisse, Québec, France). Cette étude d’ampleur devrait aboutir au cours de l’année 2020-2021.

BIBLIOGRAPHIEBrunel, Magali. 2019. « La fanfiction numérique : un espace lettré de communication et de création ». Revue de Littérature médiatique Multimodale, 10. https://litmedmod.ca/la-fanfiction-numerique-un-espace-lettre-de-communication-et-de-creation.

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L’écriture numérique à l’école, nouvelles textualités, nouveaux

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CaMbronMicheline

BIOGRAPHIESpécialiste de la littérature et de la culture québécoises des XIXe et XXe siècles, Micheline Cambron est professeure associée au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal et membre du CRILCQ. Ses travaux, principalement inspirés de ceux de Paul Ricœur et de Fernand Dumont, visent à éclairer les relations entre littérature et société, ce qui leur confère une dimension interdisciplinaire. Ses recherches portent sur la presse et les médias, l’épistémologie des sciences humaines, les pratiques de l’histoire littéraire et les théories de la lecture.

BIBLIOGRAPHIEBourassa, Lucie, Micheline Cambron, et Suzanne Foisy (dir.). 2013. « L’héritage littéraire de Paul Ricœur ». https://www.fabula.org/colloques/sommaire1852.php

Cambron, Micheline. 2001. « Des petits récits et du grand récit. Raconter l’histoire de la littérature québécoise ». Littérature, no 55 : 77-93.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 431

ChabanneJean-charles

BIOGRAPHIEJean-Charles Chabanne est professeur de sciences de l’éducation et de la formation à l’ENS de Lyon. Après une thèse sur Raymond Queneau, il s’est intéressé à l’enseignement du français dans une perspective disciplinaire et interdisciplinaire. Il travaille actuellement sur les problèmes professionnels posés aux acteurs en charge de l’éducation artistique, culturelle et esthétique, comme enjeu au carrefour des éducations formelle et non-formelle, entre enseignement et médiation. Cette éducation aux arts et par les arts est abordée à partir des pratiques langagières et plurisémiotiques qu’elle engage, et la littérature a beaucoup à en dire.

BIBLIOGRAPHIEChabanne, Jean-Charles (dir.). 2018. Enseigner la littérature

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ClaudeMarie-sylvie

BIOGRAPHIEJ’ai enseigné le français pendant douze ans dans un lycée de l’Académie de Créteil puis j’ai exercé comme formatrice d’enseignants pendant aussi longtemps, dans la même académie. Dans ce cadre, j’ai animé de nombreux stages de formation continue dans différents musées parisiens, pour les professeurs de français ou d’autres disciplines.En lien avec ces activités, j’ai publié plusieurs ouvrages pédagogiques, dont, en co-écriture, en 2006, Quand se rencontrent littérature et arts plastiques, au CRDP. J’y montrais avec force illustrations et exemples de séquences pédagogiques que faire un détour par la peinture avait toutes les chances de favoriser, en retour, les apprentissages en lecture littéraire.Prise alors de doute quant à la validité scientifique de mes propositions, issues de mon expérience d’enseignante, j’ai entamé un travail de recherche sous la direction de Patrick Rayou, à Paris VIII. J’ai soutenu cette thèse, que j’ai intitulée Commenter la peinture, commenter la littérature : présupposés, limites et perspectives d’un détour, en juin 2015. Ce travail n’a pas désenchanté pour moi les agréments de la peinture en classe de français, mais il m’a permis de comprendre que ce détour n’allait pas de soi et ce n’était pas sans conditions qu’il était profitable aux apprentissages des élèves.Ayant goûté à la recherche, j’ai eu la chance de rejoindre l’équipe de Jean-François Massol à Grenoble : difficile de faire mieux pour en poursuivre l’expérience et en élargir le champ.

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432 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

BIBLIOGRAPHIEClaude, Marie-Sylvie. 2016. « Commentaire de la peinture et commentaire de la littérature : étude comparée de l’activité des élèves ». In Didactique du français et de la

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Cordoniernoël

BIOGRAPHIEEnseignant retraité de didactique de la littérature à la Haute École Pédagogique du Canton de Vaud et de littérature française à l’Université de Lausanne. Président de la Fondation Charles Ferdinand Ramuz.

BIBLIOGRAPHIEFlorey, Sonya, et Noël Cordonier. 2019. « Dix-sept années de recherches en didactique de la littérature (2001-2016). Typologie, histoire, perspectives. ». In Approches

didactiques de la littérature, dirigé par Nathalie Denizot, Jean-Louis Dufays et Brigitte Louichon. 17-32. Namur: Presses Universitaires.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 433

de croixsévérine

BIOGRAPHIESéverine De Croix (Université du Québec à Montréal, Québec, Canada) et Dominique Ledur (Haute École Galilée, Belgique) ont enseigné le français dans les filières de transition et de qualification de l’enseignement secondaire. Elles s’investissent dans la formation initiale et continue des enseignants dans le domaine de la didactique du français. Leurs intérêts de recherche concernent notamment l’enseignement et l’apprentissage de la lecture des textes littéraires et

Dardaillonsylvie

BIOGRAPHIESylvie Dardaillon est docteure en langue et littérature françaises, PRAG de Lettres, à l’ÉSPÉ Centre Val de Loire, Université d’Orléans, site de Tours-Fondettes. Ses domaines d’enseignement et de recherche : didactique de la littérature et de la langue (Master MEEF premier et second degré, Master FLE). Elle est membre associée de l’équipe de recherche EA 4246 DYNADIV (Dynamiques et enjeux de la diversité : langues, cultures, formations), université François-Rabelais, Tours. Également membre de l’AFRELOCE (Association française de recherche sur les livres et objets culturels de l’enfance).

BIBLIOGRAPHIEDardaillon, Sylvie, et Christophe Meunier. 2019. « La Quinzaine du Livre jeunesse en Touraine : 40 ans de militantisme et d’émulation ? ». Le Français aujourd’hui, no 206, septembre.

Dardaillon Sylvie, et Marc Debono. 2019. « Écriture de la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) et écriture littéraire. Réflexion à partir de l’article de James Clifford “De l’ethnographie comme fiction : Conrad et Malinowski” (1985) », Fragmentum, vol. 53.

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Dardaillon Sylvie, et Didier de Robillard. 2016. “Glottopolitique des albums de jeunesse : esquisses”, Actes du Congrès du Réseau francophone de sociolinguistique, « Hétérogénéité et changements : perspectives socio-linguistiques », organisé par le LIDILEM (Grenoble 3) et ICAR (Lyon 2), 10-12 juin 2015.

Dardaillon, Sylvie. 2016. « Circulation temporelle chez Béatrice Poncelet : Jeux de rythmes et de voix », Strenæ, 10, mis en ligne le 18 avril, consulté le 02 novembre 2019. http://journals.openedition.org/strenae/1520

Dardaillon, Sylvie, et Stavros Kamaroudis. 2015. « L’album pour la jeunesse comme lieu d’expression de l’altérité et du multiculturalisme. », 2ο Διεθνές Συμπόσιο για τη Μετασχηματιστική Παιδαγωγική και Μάθηση στην Προσχολική Ηλικία, Ioanina, mai.

Dardaillon, Sylvie. 2015. « Yvan Pommaux, relecteur et passeur des mythes grecs », Nathalie Prince et Sylvie Servoise (dir.). In Les personnages mythiques dans la littérature

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LedurdoMinique

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434 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

BIOGRAPHIEMes travaux, dans le champ de la didactique du français et de la littérature, concernent le premier et le second degrés. Ils portent principalement sur la scolarisation de corpus littéraires classiques ou contemporains et leurs réceptions par les élèves de différentes filières d’enseignement et à différents niveaux des cursus scolaires, sur la formation des enseignants et sur les pratiques professorales concernant la lecture et la littérature. Dans mes différents travaux, la place du théâtre, du théâtre classique comme du théâtre contemporain de jeunesse, a une grande part. J’étudie spécifiquement le rôle du jeu dans son approche scolaire en lien avec la lecture littéraire et la réception des spectacles. J’aborde le théâtre classique et le théâtre contemporain de jeunesse dans leurs dimensions poétique et dramaturgique tout autant que didactique et pédagogique.

BIBLIOGRAPHIE

De perettiisabelle

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informatifs aux différents niveaux de l’enseignement primaire et secondaire. Leurs travaux portent plus particulièrement sur les difficultés d’apprentissage des jeunes lecteurs et sur la formation des enseignants à la prise de ces dernières.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 435

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De rezendeneide luzia

BIOGRAPHIENeide Luzia de Rezende est professeur de didactique de Langue Portugaise et Littérature à la Faculté d’Education de l’Universidade de São Paulo (USP), au Brésil, et travaille avec la formation des maîtres. Ses recherches portent sur l’enseignement de la lecture et de l’écriture litteraires à l’école secondaire et au lycée.

BIBLIOGRAPHIERezende, Neide Luzia de. 2018. Leitura e escrita literárias

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Page 75: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

436 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Dezutterolivier

BIOGRAPHIEOlivier Dezutter est professeur titulaire au département de pédagogie de la Faculté d’éducation et Codirecteur du Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture. Spécialiste des questions d’enseignement-apprentissage du français dans divers contextes, il a participé à l’élaboration de différents matériels didactique et à la direction de plusieurs ouvrages scientifiques dont Les temps et les lieux de la lecture (Dezutter, Olivier et Érick Falardeau, dir., Presses Universitaires de Namur, 2015). Il mène différents programmes de recherche dont un centré sur la question de la lecture des œuvres littéraires dans les milieux scolaires. C’est dans ce cadre qu’il a initié et coordonné le projet de réalisation de l’anthologie et du guide pédagogique Tracer un chemin/Meshkanatsheu (Dezutter, Olivier, Naomi Fontaine et Jean-François Létourneau, Éditions Hannenorak, 2017).

BIBLIOGRAPHIEBucheton, Dominique, et Olivier Dezutter. 2016. Le développement des gestes professionnels dans

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Dezutter, Olivier, Naomi Fontaine, et Jean-François Létourneau (dir.). 2017. Tracer un chemin/Meshkanatsheu. Wendake: Éditions Hannenorak.

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Dezutter, Olivier. 1985. Écrire, même… Un parcours en classe de français dans l’enseignement spécial, Document numéro 1, de l’Unité de Didactique du français. Louvain-la-Neuve, novembre.

DispyMicheline

BIOGRAPHIEEn 1980, j’entame une carrière d’institutrice primaire que je poursuis pendant une quinzaine d’années jusqu’à ce que le hasard ne m’entraine dans une valse à trois temps qui s’achèvera bientôt. Au premier temps de cette valse, deux inspecteurs me prennent sous leur aile et me persuadent que je pourrais ne pas devenir la pire de leurs collègues. J’obtiens le brevet en 1996. Au deuxième temps, quelque dix ans plus tard, ma route croise celle d’un professeur d’université qui m’apprend à faire part de ma réflexion sur le savoir d’expérience, m’engage dans son Service de didactique en tant que collaboratrice scientifique et m’incite à décrocher une maitrise en Sciences de l’Éducation (2010). Vais-je alors entreprendre un doctorat ? Le destin en décide autrement : un de mes deux premiers mentors me propose alors de lui succéder à la direction de l’École supérieure de Pédagogie de la Province de Liège où je participe depuis plus de vingt ans à la formation continuée des maitres. J’accepte et deviens donc directrice de cette insti-tution où je puis œuvrer à ce qui a toujours été ma préoccupation : améliorer les pratiques

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 437

d’enseignement en proposant des innovations fondées sur les avancées de la recherche. Convaincre sans enjoindre, proposer sans imposer, s’informer pour proposer et ne pas succom- ber au chant des sirènes de l’investigation sans retombées sur le terrain : voilà les principes qui m’ont guidée et que j’ai tenté de mettre en œuvre dans une demi-douzaine de livres, une vingtaine d’articles et une grande quantité de dossiers de formation continuée.

BIBLIOGRAPHIEDispy, Micheline. 2011. « De la compréhension de l’implicite dans le récit fictionnel ». In Didactique de la lecture,

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DufaysJean-louis

BIOGRAPHIENé en 1959, Jean-Louis Dufays est romaniste et docteur en Philosophie et Lettres. Après avoir conjugué pendant 14 ans les métiers d’enseignant dans le secondaire et de chercheur, il a été nommé en 1996 professeur à l’Université catholique de Louvain, où il enseigne depuis lors la théorie littéraire et la didactique du français et dirige le Centre de recherche interdisciplinaire sur les pratiques enseignantes et les disciplines scolaires (CRIPEDIS). Ses recherches portent sur la lecture littéraire, sur les stéréotypes, sur les genres de la poésie, du récit de vie, du comique et de la chanson, ainsi que sur l’analyse des pratiques enseignantes et de leurs effets.Depuis 2014, il est également président de la Commission des agrégations de l’UCLouvain et conseiller de la Ministre de l’éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles.Il a écrit ou coécrit plus de trois cents articles ainsi qu’une vingtaine de livres, parmi lesquels Stéréotype et lecture (Mardaga, 1994, 2e éd. Peter Lang, 2010), Pour une lecture littéraire (De Boeck, 2 vol., 1996, 3e éd. 2015), Didactique du français langue première (De Boeck, 2010, 2e éd. 2019) et Enseigner et apprendre la littérature aujourd’hui, pour quoi faire ? (Presses universitaires de Louvain, 2007). Il a également coordonné la collection de manuels scolaires « Parcours et références » (De Boeck, 2003-2004) et codirige aujourd’hui les collections « Formation des maitres » (De Boeck) et « ThéoCrit’ » (Peter Lang).

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438 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Dufays, Jean-Louis. 2010. Stéréotype et lecture. Essai sur la

réception littéraire. 2e édition revue et actualisée [1re éd. : Mardaga, 1994]. ThéoCrit’. Berne: Peter Lang.

Dufays, Jean-Louis, Magali Brunel, Judith Emery-Bruneau, Olivier Dezutter, et Érick Falardeau (dir.). 2017. L’enseignement et l’apprentissage de la lecture aux

différents niveaux de la scolarité. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

Dufays, Jean-Louis, et Bertrand Daunay (dir.). 2014. Didactique du français : du côté des élèves. Comprendre les

discours et les pratiques des apprenants. Bruxelles: De Boeck.

Dufays, Jean-Louis, Nathalie Denizot, et Brigitte Louichon (dir.). 2019. Approches didactiques de la littérature.

Recherches en didactique du français. Namur: Presses Universitaires.

Dufays, Jean-Louis, Louis Gemenne, et Dominique Ledur. 2015. Pour une lecture littéraire. Histoire, théories, pistes

pour la classe. 3e édition revue et actualisée [1re éd. : De Boeck, 1996]. Pratiques pédagogiques. Bruxelles: De Boeck-Duculot.

Dufays, Jean-Louis, Michel Lisse, et Christophe Meuree. 2009. Théorie de la littérature. Une introduction.

Louvain-la-Neuve: Academia-Bruylant.

Dufays, Jean-Louis, et Sylvie Plane (dir.). 2009. L’écriture

de fiction en classe de français. Recherches en didactique du

français 2. Namur: Presses Universitaires.

Dufays, Jean-Louis, et Paul Servais (dir.). 2013. Publier

en sciences humaines. Quels enjeux, quelles modalités, quels

supports, quelle diffusion ? Intellection 20. Louvain-la-Neuve: Academia.

Dufays, Jean-Louis, Claude Simard, Joaquim Dolz, et Claudine Garcia-Debanc. 2019. Didactique du français

langue première. 2e édition revue et actualisée [1re éd. : De Boeck, 2010]. Bruxelles: De Boeck.

BIBLIOGRAPHIE

DuMortierJean-louis

BIOGRAPHIEAgrégé de l’enseignement secondaire supérieur en 1971, j’ai enseigné le français langue première au collège, au lycée et dans une ex « école normale » pendant dix-sept ans avant d’être chargé de la formation continuée des maîtres de FL1 de 1989 à 1999, puis de diriger le Service de didactique du français de l’Université de Liège jusqu’à ma mise à la retraite en 2014. L’expérience du terrain m’a donné maintes occasions de réfléchir à ce qui fait l’unité de la discipline et à ce qui peut assurer la continuité de son enseignement. Elle m’a vacciné contre spécialisation en didactique ou fait de moi un touche-à-tout, comme on voudra. Généraliste ou propre à rien, donc, j’ai commis une quinzaine de livres, entrainant souvent quelque complice dans mes entreprises. J’ai collaboré à une trentaine d’ouvrages collectifs dont ni mon éclectisme, ni ma difficulté à chanter en chœur n’ont rebuté les responsables et j’ai fatigué le landerneau de deux bonnes centaines d’articles, consacrés pour la plupart à didactique du français, de l’école primaire à l’université. J’ai aggravé mon cas en dirigeant ou co-dirigeant une douzaine de publications, deux collections de manuels et suis toujours le rédacteur en chef de la revue « Traces », émanation du Centre d’Études Georges Simenon. Retraité, je participe encore, perseverare diabolicum , à la formation en cours de carrière des instituteurs, dans le cadre de l’École supérieure de Pédagogie de la Province de Liège.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 439

Dumortier, Jean-Louis. 2008. Devenir un professionnel de

l’enseignement du français (sans perdre le gout de l’enseigner). Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2003. Georges Simenon : un romancier pour

aujourd’hui ? Bruxelles: Labor.

———. 2001. Lire le récit de fiction. Bruxelles: De Boeck.

———. 2005.Tout petit traité de narratologie buissonnière à

l’usage des professeurs de français qui envisagent de former

non de tout petits (et très mauvais) narratologues, mais des

amateurs éclairés de récits de fiction. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

Dumortier, Jean-Louis, et Christine Bister. 2017. Conversations. Des dispositifs didactiques pour apprendre à

distinguer les facteurs de réussite ou d’échec des interactions

verbales quotidiennes. Tactiques. Namur: Presses Universitaires.

———. 2019. Enseigner la lecture littéraire dans une

perspective d’éducation interculturelle. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

Dumortier, Jean-Louis, et Micheline Dispy. 2006. Aider les jeunes élèves à comprendre et à dire qu’ils ont compris

le récit de fiction. Tactiques. Namur: Presses Universitaires.

———. 2008. Des textes pour comprendre le monde.

Propositions pour étayer l’apprentissage des écrits non

fictionnels. Tactiques. Namur: Presses Universitaires.

Dumortier, Jean-Louis, Micheline Dispy, et Julien Van Beveren. 2013. Explorer l’exposé. S’informer et écrire pour

prendre la parole en classe. De la fin du primaire à la fin du

secondaire. Tactiques. Namur: Presses Universitaires.

Farrésylvie

BIOGRAPHIEProfesseure des écoles depuis 1982… Essentiellement dans des classes de septembre 1982 à juillet 2019, j'ai passé le CAFIPEMF le 30 septembre 2001, puis j'ai assuré la fonction de directrice d'école d'application à partir de 2006.

J'ai réalisé de nombreuses animations pédagogiques y compris à l'étranger à Rome et à Bucarest. Je suis également formatrice à l'ESPE en sciences de l'éducation depuis septembre 2013. Tout d'abord en temps partagé jusqu'en 2018 puis depuis septembre 2019 à temps plein. Dans le cadre de cette mission, j'encadre des mémoires en littérature de jeunesse sur des questions concernant notamment la construction de l'identité et l'altérité à travers les personnages d'albums.

À la suite d'un mémoire de master 2 consacré à l'étude du stéréotype et de l'archétype du renard et du loup en classe de MS et GS pour favoriser les postures de lecteur au cycle 1…, j'ai commencé une thèse sous la direction de Jean-François Massol portant sur l'appropriation du personnage des albums narratifs : un levier pour construire un sujet lecteur dès le cycle 1 dont la soutenance est prévue pour 2023.

Je m'intéresse tout particulièrement à la subjectivité du lecteur en devenir et la manière dont il s'investit dans une œuvre fictionnelle alors qu'il n'est pas encore engagé dans un processus de décodage

Je participe aux activités de recherche de l'équipe Litextra à Grenoble.

BIBLIOGRAPHIE

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440 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Floreysonya

BIOGRAPHIESonya Florey est professeure ordinaire en didactique de la littérature à la Haute École Pédagogique du canton de Vaud (HEP Vaud). Elle contribue à la formation des futur·e·s enseignant·e·s de français, dans les filières primaire et secondaire. La littérature de jeunesse et la littérature de l’extrême-contemporain — avec leurs didactisations respectives — ainsi que les enjeux du numérique en milieu scolaire constituent ses champs de recherche prioritaires.

BIBLIOGRAPHIEBrunel, Magali, Jean-Louis Dufays, Sonya Florey, Vincent Capt, et Judith Émery-Bruneau. 2018. « Le discours des élèves sur les valeurs du texte littéraire et leur exploitation didactique par les enseignants : quelles variations selon les classes d’âge et selon les pays ? » In Enseigner la littérature en questionnant les valeurs, dirigé par Nicolas Rouvière. Bruxelles: Peter Lang.

Florey, Sonya, et Vincent Capt. 2018. « Ressources numériques pour l’enseignement de la littérature de jeunesse. Promesses du temps jadis, représentations enseignantes et essai manqué de typologie ». Revue de

Recherches en Littératie Médiatique Multimodale 8, no 3.

Florey, Sonya, et Noël Cordonier. 2019. « Dix-sept années de recherches en didactique de la littérature

(2001–2016). Typologie, histoire, perspectives ». In Approches didactiques de la littérature, dirigé par Nathalie Denizot, Jean-Louis Dufays, et Brigitte Louichon. Namur: Presses Universitaires.

———. 2017. « Pour une place raisonnée dans la compréhension/ interprétation et la réception des œuvres multimodales ». Revue de Recherches en Littératie Médiatique

Multimodale 6, no 3.

Florey, Sonya, et Vanessa Depallens. 2018. « Lecture et littérature au cycle 3. Conceptions, pratiques déclarées des enseignant·e·s et proposition de séquence didactique ». Forumlecture.ch Didactiques de la lecture et de la littérature,

et nouveaux plans d’études, no 3.

La présentation des contributrices et contributeurs à cet ouvrage est égaleMent disponible en ligne, sur le site des éditions :

www.lespressesdelecureuil.net

Page 80: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 441

FourtanierMarie-José

BIOGRAPHIEMarie-José Fourtanier est professeure émérite en langue et littérature françaises à l’université de Toulouse 2-Jean Jaurès et membre du laboratoire LLA-Créatis (lla-creatis.univ-tlse2.fr/). Ses domaines de recherche sont les récits mythiques et leur enseignement, la lecture subjective et l’imaginaire du lecteur liés à la notion de texte de lecteur.

BIBLIOGRAPHIEFourtanier, Marie-José. 2018. Le Mythe dans la pensée

contemporaine. Paris: L’Harmattan.

———. 2011. Le Texte du lecteur et Textes de lecteurs en

formation. Peter Lang.

———. 2017. Les Formes plurielles des écritures de la

réception. Vol. Volumes I et II. Namur: Presses Universitaires.

———. 2017. Patrick Chamoiseau et la mer des récits.

Bordeaux: Presses Universitaires de Bordeaux.

———. 2012. Récits de genèse. Avatars des commencements. Bordeaux: Presses Universitaires de Bordeaux.

Gennaïaldo

BIOGRAPHIEMaitre de conférences en langue et littérature françaises à l’Université de Montpellier (laboratoire : LIRDEF). Mes recherches en didactique de la littérature portent en particulier sur les œuvres classiques et patrimoniales (caractérisation de l’objet patrimonial et de ses enjeux, dispositifs didactiques permettant la lecture et l’étude dans les classes des textes du patrimoine, en intégrant notamment les objets sémiotiques secondaires qu’ils génèrent et les outils et supports numériques).

BIBLIOGRAPHIEGennaï, Aldo. 2018. « Enseigner la littérature avec des bandes-annonces littéraire ou ce que les book trailers font aux œuvres littéraires ». Revue de recherches en littératie

médiatique multimodale, no 8. https://litmedmod.ca/enseigner-la-litterature-avec-des-bandes-annonces-litteraires

———. 2018. « Parcours multimodal de lecture dans une œuvre du patrimoine au cycle 3 ». In Enseigner la littérature

en dialogue avec les arts. Confrontations, échanges

et articulations entre approches didactiques, dirigé par

Jean-Charles Chabanne, 139-57. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2018. « Patrimoine littéraire et formation éthique dans les textes officiels pour l’école élémentaire (cycle 3) en France ». Repères Le tournant éthique en didactique de la

littérature, no 58: 63-79.

Gennaï, Aldo, et Micheline Cellier. 2016. « Le “sac à histoires” : un dispositif autour des oraux élaborés en cycle 1 ». Repères, no 54: 79-100.

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442 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

GouletMarcel

BIOGRAPHIEDétient une maitrise en philosophie et un doctorat en littérature de l’Université de Montréal. Professeur à la retraite, a enseigné la philosophie au Collège de Shawinigan (1977-1993), la littérature au Cégep Édouard-Montpetit (1993-2014) et a donné le séminaire Former des lecteurs au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal (2000-2019). Il a fondé, en 2011, le Laboratoire intercollégial de recherche en enseignement de la littérature (LIREL). Chercheur attaché au CRILCQ, il est l’auteur de nombreux travaux sur la lecture littéraire et l’enseignement de la littérature.

BIBLIOGRAPHIEGoulet, Marcel. 2012-2013. « L’éducation en l’absence de l’homme ». Les Cahiers Fernand Dumont, no 2: 103-23.

———. 2015. « Les lieux de la lecture : du braconnage au bricolage ». In Les temps et les lieux de la lecture, dirigé par Olivier Dezutter et Érick Falardeau, 271-305. Namur: Presses Universitaires.

———. « Les usages et les pouvoirs de la littérature ». groupe lirel. Consulté le 15 septembre 2019. https://groupelirel.files.wordpress.com/2018/04/goulet-les-usages-et-les-pouvoirs-de-la-litterature.pdf

———. 2015. « L’usage de la littérature. Du récit de voyage au récit de lecture ». In L’événement de lecture, dirigé par Micheline Cambron et Gérard Langlade, 59-77. Montréal: Nota bene.

———. 2011. « Textes singuliers et texte commun ». In Le

texte du lecteur, dirigé par Catherine Mazauric, Marie-José Fourtanier et Gérard Langlade, 65-75. Bruxelles: Peter Lang.

Houdart-Mérotviolaine

BIOGRAPHIEJe suis professeure émérite en littératures de langue française à l’Université de Cergy-Pontoise. Mes travaux portent sur les littératures française et francophones contemporaines (et notamment le théâtre), sur la didactique de la littérature et enfin sur les écritures créatives, la création littéraire et les processus de création. Je suis à l’origine du master de création littéraire et du doctorat de « Pratique et théorie de la création littéraire » de cette université et je participe actuellement au groupe de recherche « Écriture créative en formations : enjeux épistémologiques et méthodologie de recherche », que porte l’Initiative d’excellence Paris Seine, groupe dirigé par AMarie Petitjean. Des « Mélanges » m’ont été offerts, Codicille à la Querelle des Anciens et des Modernes (AMarie Petitjean & Christiane Achour dir.), L’Harmattan, 2019. Ils reflètent bien tous les sujets qui continuent à me passionner et mon désir de renouveler les études de lettres.

BIBLIOGRAPHIEHoudart-Mérot, Violaine. 2006. Écritures babéliennes. Bruxelles: Peter Lang.

———. 2018. La création littéraire à l’université. Libre cours. Vincennes: PUV.

———. 1998. La Culture littéraire au lycée depuis 1880. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.

———. 2004. Réécriture & écriture d’invention. Paris: Hachette.

Page 82: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 443

lacellenathalie

BIOGRAPHIENathalie Lacelle, PhD, professeure au Département de didactique des langues de l’UQAM, et directrice de la Chaire en littératie médiatique multimodale (LMM) de l’UQAM. Elle dirige plu-sieurs projets de recherche contribuant au développement de savoirs scientifiques sur l’intégration des ressources numériques dans les designs didactiques en LMM, sur la recherche-design visant l’innovation en didactique de la lecture et de la production de textes multimodaux sur différents supports et sur la théorisation des processus d’écriture et de lecture numériques. Elle a aussi en-cadré des projets de création d’œuvres numériques jeunesse éducatives et de recherche-action en soutien à l’édition numérique jeunesse au Québec. Enfin, à titre de cochercheuse et de partenaire (Chaire LMM), elle siège sur le comité de direction (volet éducation) du partenariat CRSH du projet Littérature québécoise mobile (LQM) et est directrice adjointe de la Revue de recherches en littératie médiatique multimodale (R2LMM). En 2019, Nathalie Lacelle a obtenu le Prix d’excellence en recherche – Carrière (2019).

BIBLIOGRAPHIE

———. 2013. Rires en francophonie. Amiens: Encrages édition.

Houdart-Mérot, Violaine, et Pierre-Louis Fort. 2015. Annie Ernaux, un engagement d’écriture. Paris: Presses Sorbonne Nouvelle.

Houdart-Mérot, Violaine, et Christine Mongenot. 2013. Pratiques d’écriture littéraire à l’université. Paris: Éditions Honoré Champion.

Chabanne, Jean-Charles, Nathalie Lacelle, et Monique Richard (dir.). 2017. « Relations intersémiotiques en didactiques des arts et de la littérature. » Revue de

recherches en littératie médiatique multimodale, 6 (décembre). https://id.erudit.org/iderudit/1043744ar

Lacelle, Nathalie, et Monique Lebrun. 2017. « L’écriture transmédiatique dans le processus d’appropriation d’univers narratifs. » In Les formes plurielles des écritures

de la réception, dirigé par François Le Goff et Marie-José Fourtanier. CEDOCEF, collection Diptyque. 239-260. Namur: Presses Universitaires.

Brunel, Magali, et Nathalie Lacelle (dir.). 2017. « Du texte à l'écran : nouveaux corpus, nouvelles pratiques dans l’enseignement de la littérature ». In Revue de recherches en

littératie médiatique multimodale, 5 (mars). https://id.erudit.org/iderudit/1046899ar

Lemieux, Amélie, et Nathalie Lacelle. 2016. Approches

transactionnelle, subjective, et phénoménologique en didactique

de la lecture. Myriades, 14-28. http://cehum.ilch.uminho.pt/myriades/static/volumes/2-2.pdf

Lacelle, Nathalie. 2014. « Du roman au jeu : parcours didactiques de lecture multimodale en contexte scolaire. » In Barnabé et Björn-Olav Dozo (dir.), Numéro spécial « Livre et jeu vidéo », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, 5 (2 - printemps). https://id.erudit.org/iderudit/1024777ar

Lacelle, Nathalie, et Jean-François Boutin (dir.). 2015. « Vers une “multilecture” et “une multiécriture” littéraire. » Revue de recherches en littératie médiatique multimodale 1 (janvier). https://id.erudit.org/iderudit/1047787ar

Lacelle, Nathalie, et Gérard Langlade. 2008. « Former des sujets lecteurs/ spectateurs grâce à une approche subjective de la lecture/spectature ». In Enseigner et

apprendre la littérature aujourd’hui. Pour quoi faire ? Sens,

utilité, évaluation, dirigé par Jean-Louis Dufays. 55-64.Université catholique de Louvain: Presses universitaires de Louvain.

Page 83: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

444 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

langladegérard

BIOGRAPHIEJe suis aujourd’hui professeur émérite en langue et littérature françaises à l’université de Toulouse 2 — Jean Jaurès et membre du laboratoire LLA-Créatis, après avoir enseigné au collège, au lycée et à l’IUFM Midi-Pyrénées dès sa création. Mes recherches s’intéressent aux interactions entre les prescriptions des œuvres littéraires et les expériences de lecture (affectives, intellectuelles, éthiques, esthétiques) des lecteurs empiriques, à travers, notamment, l’étude d’autobiographies de lecteurs écrivains, universitaires, étudiants, élèves… Ces travaux associent approche théorique de la lecture littéraire et réflexion sur l’enseignement de la littérature, en vue d’un renouvellement des pratiques scolaires et universitaires de lecture littéraire et de la formation des enseignants de lettres.

BIBLIOGRAPHIELanglade, Gérard. 2000. « Et le sujet lecteur dans tout ça ? », dirigé par Karl Canvat. Enjeux, Université de Namur, no 51/52.

———. 2014. « Je suis né avec le livre de poche ». In Le livre

de poche une bibliothèque pour la jeunesse, dirigé par Chantal Lapeyre. Cahier Robinson. Université d’Artois.

———. 2014. « La lecture subjective est-elle soluble dans l’enseignement de la littérature ». In Les passions en

littérature. De la théorie à l'enseignement, dirigé par Raphaël Baroni. Lausanne: Presses Universitaires de Lausanne.

———. 2006. « L’activité fictionnalisante du lecteur ». In Les enseignements de la fiction, dirigé par Michel Braud, Béatrice Laville, et Brigitte Louichon. Bordeaux: Presses Universitaires de Bordeaux.

———. 2013. « Lectures cinématographiques comparées d’une œuvre patrimoniale, La Princesse de Clèves ». In École et patrimoines littéraires : quelles tensions, quels usages

aujourd’hui ?, dirigé par Sylviane Ahr, et Nathalie Denizot.

CEDOCEF, collection Diptyque. 17-32. Namur: Presses Universitaires.

———. 2013. « Chartreuse(s) de Parme : d’une lecture

subjective à l’autre ». In L'expérience du sujet-lecteur : travaux en cours, dirigé par Nathalie Rannou. Recherches & Travaux 83:41-53. Grenoble: Sérén.

———. 2016. « Opacité linguistique, résistance stylistique

et lecture des œuvres ». In Enseigner les littératures dans le souci de la langue, dirigé par Christophe Ronveaux. Bruxelles: Peter Lang.

Langlade, Gérard, et Micheline Cambron (dir.). 2015. L’événement de lecture. Montréal: Nota Bene.

Langlade, Gérard, et Annie Rouxel. 2004. Le sujet lecteur

— Lecture subjective et enseignement de la littérature. Rennes: Presses universitaires de Rennes.

Mazauric, Catherine, Marie-José Fourtanier, et Gérard Langlade (dir.). 2011. Le texte du lecteur. Bruxelles: Peter Lang.

larrivévéronique

BIOGRAPHIEVéronique Larrivé est MCF en didactique de la littérature à l’INSPE de Toulouse. Elle participe à la formation initiale et continue des professeurs des écoles et des professeurs de français. Ses travaux de recherche portent sur les dispositifs d’écriture qui accompagnent la lecture scolaire des œuvres de fiction et facilitent une approche sensible des textes par les élèves. Elle s’intéresse notamment au “journal de lecteur” et au “journal de personnage”.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 445

le gofffrançois

BIOGRAPHIEFrançois Le Goff est professeur de langue et littérature françaises à l’université de Toulouse Jean-Jaurès, INSPE. En charge de la formation des professeurs de français, ses domaines de recherche concernent la didactique de la littérature. Il est membre du Laboratoire LLA-Creatis.

BIBLIOGRAPHIELe Goff, François, et Marie-José Fourtanier (dir.). 2017. Les formes plurielles des écritures de la réception. Volume 1 :

Genres, espaces et formes ; Volume 2 : Affects et temporalités. Namur: Presses Universitaires.

Le Goff, François, et Véronique Larrivé. 2018. Le temps

de l’écriture. Écritures de la variation, écritures de la réception. Didaskein. Grenoble : UGA Éditions.

Brillant Rannou, Nathalie, François Le Goff, Marie-José Fourtanier, et Jean-François Massol. 2020. Un dictionnaire

de didactique de la littérature. Paris: Éditions Honoré Champion.

Le Goff, François. 2020. « Processus de subjectivation littéraire : enjeux didactiques d’un glissement terminologique ». In Revue en ligne transpositio.org, numéro thématique « Circulation entre recherche et pratiques enseignantes en didactique de la littérature : histoire et concepts », coordonné par Sonya Florey et Chiara Bemporad.

Larrivé, Véronique. 2017. « Empathie fictionnelle et théories de la fiction. Quelles implications en didactique de la littérature ? » In Les formes plurielles des écritures

de la réception, dirigé par François Le Goff et Marie-José Fourtanier. Volume 1 : Genres, espaces et formes. Dyptique 34. Namur: Presses Universitaires.

———. 2018. « Le journal de personnage ou l’art de se mettre “dans la peau d’un autre” », dirigé par Marie-France Bishop et Véronique Boiron. Le français d’aujourd’hui

Le personnage, no 201: 67-76.

Le Goff, François, et Véronique Larrivé. 2018. Le temps

de l’écriture. Écritures de la variation. Écritures de la réception. Grenoble: UGA Éditions.

BIBLIOGRAPHIE

lebrunMonique

BIOGRAPHIEMonique Lebrun, PhD, est didacticienne du français et professeure émérite de l’Université du Québec à Montréal, où elle a enseigné une trentaine d’années et où elle a le statut de professeure associée depuis 2009. Ses travaux ont couvert tous les champs de la didactique, soit l’oral, l’écrit, la grammaire, la lecture et enfin la littératie médiatique multimodale. Elle a été bénéficiaire de plu- sieurs subventions de recherche d’organismes fédéraux, provinciaux et internationaux. Ses articles sont publiés, entre autres, dans la Revue des sciences de l’éducation, les Cahiers de la recherche en éducation, Dialogues et cultures, La Revue de recherche en littératie médiatique multimodale (R2LMM),

Page 85: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

446 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Allard, Michel, Paul Aubin, Anik Landry, et Claude Vargas. 2007. Le manuel scolaire d’ici et d’ailleurs, d’hier à

demain. Dirigé par Monique Lebrun. Sainte-Foy: Presses de l’Université du Québec.

Lacelle, Nathalie, Jean-François Boutin, et Monique Lebrun. 2017. La littératie médiatique multimodale appliquée. LMM@. Québec: Presses de l’Université du Québec.

Lebrun, Monique. 2015. « Former des enseignants de français pour les nouvelles humanités numériques: enjeux épistémologiques et empiriques ». Tréma, no 43: 69-78.

———. 2016. « La lecture sur écran : ce que les enquêtes peuvent apprendre à l’enseignant de français ». In L’enseignement du français à l’ère informatique, dirigé par Sonya Florey et Noël Cordonier. Haute École pédagogique du canton de Vaud: Lausanne: AIRDF et HEP du canton de Vaud. https://www.hepl.ch/files/live/sites/systemsite/files/uer-fr/actes-colloque-airdf-2016-hep-vaud.pdf

———. 2006. Le manuel scolaire, un outil à multiples facettes. Sainte-Foy: Presses de l’Université du Québec.

———. 2017. « L’écriture transmédiatique dans le processus d’appropriation d’univers narratifs ». In Les formes

plurielles des écritures de la réception, dirigé par François Le Goff et Marie-José Fourtanier, 1:236-58. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2004. Les habitudes de lecture des adolescents

québécois. Sainte-Foy: Multimondes.

Lebrun, Monique, Jean-François Boutin, et Hamel. 2015. « La littératie visuelle, genèse, défense et illustration ». Revue de recherche en littératie médiatique multimodale Littératie illustrée, enseignement et apprentissage. http://litmedmod.ca/r2-lmm-vol2-octobre-2015

Lebrun, Monique, Luc Collès, et Marie-Cécile Robinet. 2007. La littérature migrante dans l’espace francophone. Cortil-Wodon: Éditions modulaires européennes.

Lebrun, Monique, Nathalie Lacelle, et Jean-François Boutin (dir.). 2012. La littératie médiatique multimodale.

De nouvelles approches en lecture-écriture à l’école et hors de

l’école. Québec: Presses de l’Université du Québec.

LIDIL et Enjeux. Elle est l’auteure d’une vingtaine de rapports et de monographies. Elle a été nommée en juillet 2000 Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française en récompense pour ses travaux et son implication en didactique du français.

BIBLIOGRAPHIE

leMarchandstéphanie

BIOGRAPHIEStéphanie Lemarchand est docteure en littérature française, membre associée du CELLAM de l’Université Rennes 2 et formatrice à l’INSPE de Bretagne. Ses recherches portent sur la lecture des élèves en difficulté et particulièrement sur l’appropriation des œuvres par des non lecteurs. L’analyse du rapport des jeunes au récit fournit la base d’une recherche didactique sur des dispositifs à même de permettre à tous les élèves de prendre plaisir à fréquenter les œuvres.

BIBLIOGRAPHIELemarchand, Stéphanie. 2018. « De la posture de non-lecteur au plaisir de parler des oeuvres ». In Le sujet lecteur-

scripteur de l’école à l’université, dirigé par Jean-François Massol et Nathalie Rannou. Didaskein. Grenoble: ELLUG.

———. 2017. « De l’imaginaire singulier à l’imaginaire collectif, l’écriture comme médiation ». In Les formes

plurielles des écritures de la réception, dirigé par Marie-José

Fourtanier et François Le Goff. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2015. « De l’influence de la culture des écrans sur la lecture d’élèves en lycée professionnel ». Revue de

recherches en littératie médiatique multimodale 1 (janvier). http://litmedmod.ca/de-linfluence-de-la-culture-des-ecrans-sur-la-lecture-deleves-en-lycee-professionnel

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 447

———. 2017. Devenir lecteur, l’expérience de l’élève de lycée

professionnel. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.

———. 2015. « La subjectivité de la lecture pour s’approprier le patrimoine ». In Les patrimoines littéraires à

l’école : tensions et débats actuels, dirigé par Marie-France Bishop et Anissa Belhadjin. Paris: Honoré Champion.

———. 2019. « Le carnet dialogique pour un passage à la réflexivité : expériences en lycée professionnel ». In Les carnets aujourd’hui : supports d’apprentissage et objets

de recherche, dirigé par Elise Ouvrard et Sophie Hébert. Caen: Presses Universitaires de Caen.

———. 2017. « Rendre compte de la réception des œuvres littéraires : le dessin du lecteur ». In Actes des

XVIIe Rencontres de didactique de la littérature, dirigé par Jean-Charles Chabanne. Lyon. http://rdidlit17.hypotheses.org/lemarchand

Lemarchand, Stéphanie, et Annie Rouxel. 2018. « À l’écoute du poème, entre fascination et résilience ». In À l’écoute des poèmes, enseigner des lectures créatives, dirigé par Christine Boutevin, Nathalie Rannou, et Gersende Plissonneau. ThéoCrit’. Bruxelles: Peter Lang.

louichonbrigitte

BIOGRAPHIEBrigitte Louichon est professeure de langue et littérature françaises à l’université de Montpellier et membre du LIRDEF. Après avoir mené des travaux portant sur le XIXe siècle, elle est actuellement spécialiste de didactique de la littérature. Ses recherches se sont plutôt inscrites dans une perspective épistémologique et théorique mais elle pilote actuellement le projet TALC (du Texte à La Classe) portant sur les pratiques d’enseignement de la littérature en cycle 3.

BIBLIOGRAPHIELouichon, Brigitte. 2016. « Dix ans de “Sujet Lecteur” ». Recherches Textuelles Didactique du français et de la littérature, dirigé par André Petitjean. No 14: 403-22.

———. 2011. « La lecture littéraire est-elle un concept didactique ? ». In Les Concepts et les méthodes en didactique

du français, dirigé par Bertrand Daunay, Yves Reuter, et Bernard Schneuwly, 195-216. Recherches en didactique du français. Namur: Presses Universitaires.

———. 2009. La Littérature après coup. Paidea. Rennes: PUR.

———. 2017. « La question des modèles dans les recherches sur le sujet lecteur ». In Le sujet lecteur de l’école

à l’université, dirigé par Jean-François Massol et Nathalie Rannou, 47-57. Grenoble: ELLUG.

———. 2015. Le patrimoine : du passé dans le présent, dirigé par Marie-France Bishop et Anissa Belhadjin. École et patrimoines littéraires. Paris: Honoré Champion.

Louichon, Brigitte, Marie-France Bishop, et Christophe Ronveaux (dir.). 2017. Les Fables à l’école : un genre

patrimonial européen ? Exploration. Genève: Peter Lang.

Louichon, Brigitte, et Sylvain Brehm (dir.). 2016. Fictions

historiques pour la jeunesse en France et au Québec. Études

sur le Livre Jeunesse. Bordeaux: Presses Universitaires de Bordeaux.

Louichon, Brigitte, Nathalie Denizot, et Jean-Louis Dufays (dir.). 2019. Approches didactiques de la littérature.

AIRDF. Namur: Presses Universitaires.

Louichon, Brigitte, et Marion Sauvaire (dir.). 2019. « Le tournant éthique en didactique de la littérature ». Repères, no 58.

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448 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

Maisonneuveluc

BIOGRAPHIEProfesseur des Universités en langue et littérature françaises, après des études de philosophie, j’ai été successivement instituteur, professeur de lycée professionnel (en lettres/histoire), professeur de lycée puis de collège (en lettres modernes), formateur en formation continue puis initiale et continue (en français). Mon intérêt pour la lecture et son apprentissage et pour tout ce qui touche à la compréhension/interprétation des textes ont toujours été indissociablement mêlés comme l’ont toujours été enseignement et recherche.

BIBLIOGRAPHIEMaisonneuve, Luc. 2002. L’apprentissage de la lecture,

méthodes et manuels. Paris: L’Harmattan, 2 tomes.

Maisonneuve, Luc, et Anne Leclaire-Halté. 2017. « Les albums documentaires sur les peintres : un exemple d’interdisciplinarité au cycle 3 de l’école primaire. ». Pratiques, 175-176, mis en ligne le 22 décembre, consulté le 17 janvier 2018. http://journals.openedition.org/pratiques/3611

Leclaire-Halté, Anne, et Luc Maisonneuve. 2016. « L'album de littérature jeunesse : genre, forme et/ou médium scolaire ? ». Recherches, 65:49-64.

Loïs Lefeuvre, Luc Maisonneuve, et Gérard Sensevy. 2015. « Écrire pour lire, lire pour écrire au CE1 : l'exemple d'un travail sur Le Loup et l'Agneau. ». Repères, no 52:143-158.

Jean-Pierre Rivenc, Luc Maisonneuve, Yves Chobeaux. 2011. « La reine des fourmis a disparu… ». Lettrure, no 1:1-13. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01150665

Maisonneuve, Luc. 2010. « Lecture guidée d’une oeuvre littéraire avec des élèves de 9 à 11 ans, l’exemple du questionnement magistral. ». Vive le primaire, vol.23, no 1:39-41 (AQEP – Association québécoise des enseignantes et enseignants du primaire).

Maisonneuve, Luc, Sylvain Brégardis, Hubert Cabon, et Anne Henry. 2015. Je lis et j'écris avec Tyl et ses amis – CP.

Méthode de lecture. Paris: Belin.

Maisonneuve, Luc. 2006. « Des ateliers de lecture, pourquoi en faire et pour y faire quoi ? ». Actes du colloque de Namur de novembre 2005, Apprendre ensemble à (mieux) lire et écrire (ABLF). Caractères, no 22:25-31.

Maisonneuve, Luc. 2004. « Contraintes textuelles et résistances du lecteur. ». In Le sujet lecteur – lecture subjective

et enseignement de la littérature, dirigé par Annie Rouxel et Gérard Langlade. 279-289. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.

Mariettecatherine

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIECatherine Mariette est professeur de littérature française à l’Université Grenoble-Alpes, UMR « Litt&Arts ». Spécialiste du XIXe siècle, elle travaille essentiellement sur Stendhal, George Sand et la littérature féminine. Elle participe actuellement à l’édition du 3e tome des Journaux et papiers de Stendhal après avoir fait paraître une édition critique, Napoléon de Stendhal (Stock, 1998) et publié de nombreux articles sur cet auteur (dont, récemment, « Stendhal, critique des romancières de son temps », Stendhal et la critique, L’Année stendhalienne no 16, 2017 ; « Stendhal fait sa réclame : pratiques et usages du “puff” », l’Auteur et ses stratégies publicitaires au XIXe siècle, dirigé par Brigitte Diaz et

Page 88: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 449

Myriam Boucharenc, Presses universitaires de Caen, 2019 ; « Le “premier voyage à Paris” : le sujet romanesque en question dans Vie de Henry Brulard de Stendhal », Revue Romanesques no 11, 2019). Elle a édité Simon pour les Œuvres complètes de George Sand (éditions Honoré Champion, 2010) et a dirigé des ouvrages collectifs parmi lesquels La Tradition des romans de femmes XVIIIe-XIXe siècles, en collaboration avec D. Zanone, paru chez Champion, en 2012, L’expérience romanesque au XIXe siècle (revue Romanesques no 5, Garnier, 2013), George Sand face aux violences de l’Histoire (Les Cahiers George Sand, octobre 2015), Stendhal historien (Recherches & Travaux, juin 2017), Stendhal et Winckelmann (UGA éditions, novembre 2017).

MassolJean-françois

BIOGRAPHIELongtemps j’ai vécu à Vauvert (30600), avant d’aller faire mes classes à Nîmes, étudier à Montpellier et Paris. Ayant obtenu les concours pour enseigner, je l’ai fait du collège à l’université, à Chanteloup-les-Vignes (78), Houilles (78), Madrid, et dans des établissements de formation de professeurs à Meknès (Maroc), Bourges, Grenoble et Valence. Dans les villes françaises, j’ai participé à des manifestations syndicales et politiques. De l’urgence climatique, je n’ai pris conscience que récemment.Fils d’enseignants, j’ai aimé enseigner, — id est offrir, partager, aider, guider, nourrir, ouvrir… Et, après ma thèse, en IUFM ou à l’université, c’était aussi rencontrer jeunes filles et jeunes gens, qui m’ont souvent étonné.Depuis 2004, quel plaisir d’accompagner des collègues dans ces réflexions au long cours où s’élaborent leurs thèses en didactique ! Et, du côté de la recherche encore, de travailler en équipe, d’organiser journées d’étude et colloques, de co-diriger une collection !Loin de détester les images, je citerais des tableaux de Vélasquez, Goya, Manet d’abord, ou quelques films repères chez Pasolini, Hitchcock et d’autres… — mais pour les photographes, je suis dépassé par la profusion. Je me suis surtout passionné pour la littérature, comme « lecteur tous azimuts », et, professionnellement, à travers l’étude de poèmes en vers de Rimbaud, de l’œuvre Roger Martin du Gard, de splendides albums de jeunesse, en prenant aussi le regard souvent à trois niveaux du chercheur en didactique, et en composant quelques nouvelles à côté de mes écrits de recherche.

BIBLIOGRAPHIEMartin du Gard, Roger. 2014. « Journal de Maumort, 14 juin-21 juillet 1940 ». In Roger Martin du Gard, Écritures de

la guerre, édition, présentation et notes par Jean-François Massol, 131-233. Les cahiers de la NRF. Paris: Gallimard.

Massol, Jean-François. 2004. De l’institution scolaire de la

littérature française, 1870-1925. Grenoble: ELLUG.

———. 2003. « Du noir à la couleur : à propos de dix albums d’Yvan Pommaux ». Lire, écrire à l’école primaire, CRDP de l’académie de Grenoble, no 20 (décembre): 25-31.

———. 2011. « Entre contraintes et ambitions : Au pays bleu et La Maison des flots jolis d’Edouard Jauffret ». Dirigé par Francis Marcoin et Guillemette Tison. Cahiers

Robinson, Université d’Artois, Le Roman scolaire, no 29:181-96.

———. 1990. « La Nouvelle et le roman fleuve : à propos de R. Martin du Gard ». Poétique, no 81 (février): 63-75.

———, (dir.). 2017. Le sujet lecteur-scripteur de l’école

à l’université, variété des dispositifs, diversité des élèves. Didaskein. Grenoble: UGA éditions.

———. 1996. Avec la collaboration d’Emelyne Bedoin, Françoise Demougin, Patrick Demougin, Michèle Gewinner. Poésie contemporaine, 25 lectures et

commentaires pour les lycées. 36. Grenoble: CRDP de l’académie de Grenoble.

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450 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

———. 2004. « Subjectivité de la lecture pour un romancier objectif : à propos de Roger Martin du Gard ». In Le Sujet lecteur, Lecture subjective et enseignement de la

littérature, dirigé par Gérard Langlade et Annie Rouxel, 21-32. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.

Massol, Jean-François, Gersende Plissonneau, et Béatrice Bloch. 2017. « Actualiser et contextualiser les

textes littéraires au collège et au lycée ». Recherches &

Travaux, no 91 (octobre). http://journals.openedition.org/recherchestravaux/922

Massol, Jean-François, et François Quet (dir.). 2011. L’auteur pour la jeunesse de l’Édition à l’École. Didaskein. Grenoble: ELLUG et ENS de Lyon.

Mazauriccatherine

BIOGRAPHIEAgrégée en 1979, j’ai d’abord exercé dans le second degré en France (1980-82), puis travaillé à la formation des enseignants à l’ENSup de Bamako, Mali (1982-90), à l’EFPES de Praia, Cap-Vert (1990-93) et à l’ENS (actuelle FASTEF) de l’Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal (1993-99). J’ai re-joint l’Université Toulouse-Jean Jaurès en 1999, comme Prag puis maître de conférences au sein de l’EA LLA-Créatis après ma thèse Le Lecteur d’Afriques. Contribution à une didactique transculturelle de la lecture littéraire (2004). C’est depuis mon intérêt pour son enseignement que j’appréhende la lit-térature non comme un ensemble fermé de textes, mais comme l’enjeu de circulations, d’échanges et d’interactions pragmatiques entre les lecteurs et les œuvres. Cela m’a amenée à intégrer au début des années 2000 le GREL (Groupe de recherche sur l’enseignement de la littérature), alors animé à l’IUFM Midi-Pyrénées par Gérard Langlade et Marie-José Fourtanier, puis le réseau inter-national des chercheurs en didactique de la littérature. La dynamisation de l’expérience de lecture par la rencontre avec l’altérité et l’activité créatrice des lecteurs suturent les faces de mon profil.Depuis 2014 je suis professeure de littérature contemporaine d’expression française à Aix Marseille Université, où je dirige le CIELAM. Mes travaux actuels se concentrent sur les écritures migrantes et les relations entre littérature et migrations, notamment dans les littératures francophones africaines qui forment la base de mon identité de chercheure.

BIBLIOGRAPHIEMazauric, Catherine, Marie-José Fourtanier, et Gérard Langlade. 2011. Le Texte du lecteur. ThéoCrit’. Bruxelles: Peter Lang.

———. 2011. Textes de lecteurs en formation. ThéoCrit’. Bruxelles: Peter Lang.

Mazauric, Catherine. 2012. Mobilités d’Afrique en Europe :

récits et figures de l’aventure. Lettres du Sud. Paris: Karthala.

Mazauric, Catherine, et Cécile Canut. 2014. La Migration prise aux mots. Mise en récits et en images des

migrations transafricaines. Paris: Le Cavalier bleu.

Lévy, Ghyslain, Catherine Mazauric, et Anne Roche. 2018. L’Algérie : traversées. Paris: Hermann.

Mazauric, Catherine. 2012. « Le Mal à la racine : sur La Genèse, un film de Cheick Oumar Sissoko (1999) ». In Récits de genèse : avatars des commencements, sous la direction de Catherine Mazellier-Lajarrige, Jean-Louis Breteau, Marie-José Fourtanier et Françoise Knopper. 259-272. Pessac: Presses Universitaires de Bordeaux.

———. 2015. « Scènes de lecture en Afrique ». In L’Événement de lecture, sous la direction de Micheline Cambron et Gérard Langlade. 101-127. Montréal: Nota bene.

———. 2018. « Voix et voies de l’Autre dans Le Candidat de Frédéric Valabrègue ». In Cahiers d’études romanes 36,

Écrire et dire les migrations. Représentations de l’espace et de

l’altérité. 29-44. Aix-en-Provence: Centre aixois d’études romanes.

Page 90: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 451

———. 2018. « Mobilités de l’œuvre : exils, errances et retours ». Études littéraires africaines 45, Henri Lopes.

Lectures façon façon-là. 29-49. Metz: Université de Lorraine, Centre Écritures.

———. 2019. « Sillage, trace, empreinte : la migrance ambulatoire de Fatou Diome ». Présence francophone

92, Fatou Diome : une écrivaine de son temps. 46-69. Sherbrooke: College of the Holy Cross.

ouelletsébastien

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIESébastien Ouellet est professeur en didactique du français à l’Université du Québec à Rimouski. Son travail porte principalement sur la lecture littéraire et le sujet lecteur, notamment sur le rôle de la littératie médiatique multimodale dans l’apprentissage du français. Au moyen de la recherche développement et de l’étude de cas, ses travaux portent également sur le développement de dispositifs didactiques et l’utilisation de la bande dessinée auprès des élèves en difficulté. Les principaux articles qu’il a publiés sont Le sujet multimodal et l’appropriation du littéraire (2016), L’enseignement de la lecture et de l’écriture littéraires à partir du roman graphique : une approche multimodale en classe de français au secondaire (2016) et Accompagner l’expérience littéraire par la réception et la création de multitextes : comparaison de 2 dispositifs didactiques (2019). Il s’intéresse aussi à l’enjeu de la littératie en milieu rural dévitalisé, entre autres par le biais d’une recherche qui le mène à analyser l’implantation d’une médiathèque lors de la transformation d’une église patrimoniale.

petitJeanaMarie

BIOGRAPHIEJe suis maîtresse de conférences en littérature française, responsable du master de lettres et de certifications en écriture créative à l’université de Cergy-Pontoise. Je co-dirige l’axe Création du laboratoire Agora et porte le projet de recherche internationale « Écriture Créative en Formations », de L’Initiative d’excellence Paris Seine.Mes travaux portent sur l’écriture créative en cursus universitaire, la littérature numérique, l’épisté-mologie de la création littéraire et les littératures française et francophone des XXe et XXIe siècles. J’ai contribué aux 13e, 16e, 17e, 18e et 20e Rencontres des Chercheurs en Didactique de la Littérature et publié à ces occasions : « Explorer le patrimoine littéraire par l’écriture créative, aux États-Unis et en France », in Marie-France Bishop et Anissa Belhadjin, Les patrimoines littéraires à l’école, Champion, 2015, p. 303-315 ; « Les écritures créatives sont-elles des écritures de la réception ? », in François Le Goff et Marie-José Fourtanier, Les formes plurielles des écritures de la réception, vol. 1, Diptyque, P.U. de Namur, p. 201-219 ; « Représentations et usages artistiques de la langue littéraire chez des étu-diants en écriture créative », in Jean-Charles Chabanne, Enseigner la littérature en dialogue avec les arts, Diptyque, P.U. de Namur, p. 175-200.J’ai également coordonné Le français aujourd’hui no 196, « Écriture numérique : des usages sociaux aux formations » et no 200, « Écriture numérique : la conversion du littéraire ? », Les cahiers d’Agora, no 1, « Écritures contemporaines et processus de création » [https://www.u-cergy.fr/fr/laboratoires/agora/ cahiers-d-agora/numero-1.html], et dirigé avec Violaine Houdart-Mérot, Numérique et Écriture littéraire, Hermann, 2015.

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452 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

rouxelannie

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIED’abord centrées sur la théorisation et l’enseignement de la lecture littéraire, les recherches d’Annie Rouxel se sont ensuite développées sur la question du sujet lecteur et de ses expériences de lecture. Après avoir publié Enseigner la lecture littéraire (PUR, 1996) et Approches du discours littéraire au collège (Rennes : CRDP, 2001) elle dirigé avec Gérard Langlade l’ouvrage Le sujet lecteur. Lecture subjective et enseignement de la littérature (PUR, 2004) qui réoriente les recherches de réception vers les pratiques des lecteurs réels. Témoins, entre autres, les deux ouvrages : Lectures cursives, quel accompagnement ? (Delagrave/CRDP Midi-Pyrénées, 2005) et, Du corpus scolaire à la bibliothèque intérieure, publié avec Brigitte Louichon, (PUR, 2010).

royMax

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIEMax Roy était professeur titulaire à l’Université du Québec à Montréal jusqu’à sa retraite à l’automne 2019. Il demeure professeur associé au Département d’études littéraires, qu’il a dirigé de 2002 à 2007. Auteur de publications à propos de l’enseignement, de la formation des lecteurs et de la littérature québécoise, il est aussi profondément engagé dans la défense de l’Université et du corps professoral. Il a été président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) de 2009 à 2015. Mentionnons, parmi ses publications :

En collaboration avec Lafortune, Jean-Marie. (2019). « Quand décentralisation rime avec concen-tration des pouvoirs. L’UQAM en proie aux outils et à la novlangue de la gouvernance », dans : Bernatchez, Jean, Demers, Louis et Umbriaco, Michel. De l’administration à la gouvernance des universités: progrès ou recul ? L’expérience du Québec, Québec, PUQ, p. 121-134. Roy, Max. (2014). « Les conditions de la recherche universitaire au Québec », dans : La VRS (La vie de la recherche scientifique), no 397, p. 12-14 (+ versions anglaise et espagnole). Roy, Max. (2011). « De la lecture comme invention », dans : Fourtanier, Marie-José, Langlade, Gérard et Mazauric, Catherine. Le texte du lecteur, Bruxelles, Peter Lang, coll. « ThéoCrit’ », I, p. 41-50. Roy, Max, Brault, Marilyn et Brehm, Sylvain. (2008). Formation des lecteurs. Formation de l’imaginaire, Montréal, coll. « Figura », 200 p. Kylousek, Petr, Roy, Max, et Kwaterko, Jozef. (2006). L’imaginaire du roman québécois contemporain, Brno, Presses de l’université Masaryk/coll. « Figura », 218 p. Roy, Max. (1999, 2000, 2001). Lecture active du récit, « Activités d’animation de la lecture d’œuvres narratives », Montréal, ERPI, 61 p., 72 p., 86 p.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 453

Sauvaire, Marion. 2013. Diversité des lectures littéraires.

Comment former des sujets lecteurs divers ? Thèse de doctorat : Université Laval, Québec, Canada et Université Toulouse-le-Mirail, France. https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/24045/1/29976.pdf

———. 2016. « Herméneutique du sujet et diversité. D’une approche humaniste de l’identité vers une herméneutique du sujet divers ». In Éducation et

humanisme, dirigé par Denis Simard, Jean-François Cardin et Louis Levasseur. 211-230. Québec: Presses de l’Université Laval /Paris: Hermann.

Sauvaire, Marion et Érick Falardeau. 2016. « Susciter le moment critique. De l’investissement de ressources axiologiques à leur mise à distance par des sujets lecteurs élèves ». Arborescence, Voix et valeurs du discours littéraire, 6, 121-147.

Sauvaire, Marion. 2017. « Entre errance et erreur : la diversité des lectures subjectives à l’épreuve de la communauté interprétative ». In L’enseignement et

l’apprentissage de la lecture aux différents niveaux de la

scolarité, dirigé par Magali Brunel, Olivier Dezutter, Judith Emery-Bruneau et Érick Falardeau.Diptyque, 35:XX. Namur: CEDOCEF.

———. 2019. « La réflexivité en didactique de la littérature ». In Approches didactiques de la littérature.

Recherches en didactique du français, dirigé par Nathalie Denizot, Jean-Louis Dufays et Brigitte Louichon, 11:107-124. Namur: Presses Universitaires.

———. 2019. « Lecture littéraire et imagination éthique ». Recherches & Travaux, 94, mis en ligne le 20 juin, consulté le 18 juillet 2019. http://journals.openedition.org/recherchestravaux/1598

Louichon, Brigitte, et Marion Sauvaire. 2019. « Le tournant éthique en didactique de la littérature ». Repères, 58, mis en ligne le 17 avril, consulté le 18 juillet 2019. http://journals.openedition.org/reperes/1652

sauvaireMarion

BIOGRAPHIEOccitane d’origine, latine de cœur, québécoise d’adoption, je m’évertue à ouvrir et explorer des espaces de dialogues.

Deux maitrises, en Lettres modernes et en Didactique du FLE, réalisées à Montpellier m’ont amenée à enseigner le français et la littérature dans divers pays : le Venezuela, le Chili, la France, la Martinique. De ces expériences variées auprès d’élèves, d’étudiants et d’enseignants en formation est né mon désir d’explorer ce que la lecture littéraire apporte à la compréhension de notre diversité, individuelle et collective. Ce désir s’est concrétisé dans une thèse, sous l’impulsion de Gérard Langlade et d’Érick Falardeau, qui m’ont accompagnée dans l’aventure de la première cotutelle internationale entre l’université Laval de Québec et l’université de Toulouse II. En 2013, j’ai soutenu ma thèse, qui s’intitule Diversité des lectures littéraires. Comment former des sujets lecteurs divers ? Depuis, je suis professeure et chercheuse en didactique de la littérature à l’université Laval. Mes travaux portent sur la didactique de la littérature dans l’enseignement secondaire et supérieur en français langue première. Je m’intéresse à des questions épistémo-logiques et théoriques, en particulier à l’herméneutique contemporaine comme fondement des théories de la lecture. J’essaye de contribuer à une herméneutique du divers, dans une visée éthique, ouverte au pluralisme. Par ailleurs, je mène plusieurs recherches collaboratives sur l’enseignement et l’apprentissage de la lecture, de l’écriture réflexive et du débat interprétatif.

BIBLIOGRAPHIE

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454 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

schneideranne

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIEAnne Schneider est Agrégée de Lettres et Maître de conférences en langue et littérature françaises à l’Université de Caen-Normandie (INSPE).Ses domaines de recherches sont fondés sur la francophonie, en particulier sur les écrivains pour la jeunesse issus de l’immigration maghrébine, sur la guerre d’Algérie, sur les migrations et conflits contemporains racontés aux enfants. Sa thèse, soutenue en 2008 à l’Université Paris IV-Sorbonne a été publiée sous le titre La Littérature de jeunesse migrante. Récits de l’Algérie à la France, L’Harmattan, 2013. Elle dirige la collection « Littérature de jeunesse et histoire » aux Presses Universitaires de Rouen-Le Havre pour laquelle elle publie le premier volume D’une guerre à l’autre, la littérature de jeunesse veilleuse de mémoire, PURH, janvier 2020. Elle poursuit des recherches sur la didactique du texte migrant, le mixte langagier, l’utilisation du carnet de lecture à l’école, en particulier dans le cadre du réseau des chercheurs en didactique de la littérature dont elle a co-organisé en 2005, à l’IUFM de Strasbourg, les 6èmes rencontres, publiées sous le titre Écoute mon papyrus, Littérature, oral, oralité, Scéren CRDP d’Alsace, 2006 et, en 2017, à l’ESPE de Caen, les 18èmes rencontres.Elle est actuellement chargée de mission « Égalité des droits entre les femmes et les hommes » pour l’Université de Caen-Normandie et effectue des recherches sur le genre dans le cadre du GRR MIXPRIM de l’Université de Rouen (RIN Région Normandie).Elle est présidente de l’Institut Charles Perrault depuis 2018.

Séoud, Amor. 1987. Zola à l’école. Tunis: Éditions Salammbô.

———. 1990. Pour une introduction à la sociologie de la

littérature. Tunis: Maison Tunisienne de l’Édition.

———. 1994. « Document authentique ou texte littéraire en classe de français ? ». In Études de Linguistique Appliquée, no 93, Littérature et cultures en situation didactique, Paris.

———. 1994. « Des nécessités d’une pédagogie interculturelle ». In Français 2000, no 141-142, Pédagogie

interculturelle, de la théorie à la pratique. Bruxelles: SBPF, Société Belge des Professeurs de français, Bruxelles.

———. 1996. « Enseigner la littérature : à quoi bon ? ». In Revue Tunisienne des Langues Vivantes, no 8, Où en est l’enseignement du français en Tunisie ? Tunis: Faculté des Lettres de la Manouba.

———. 1997. Pour une didactique de la littérature. Langue

et Apprentissage des Langues. Paris: Crédif /Éditions Hatier/Didier.

séoudaMor

BIOGRAPHIEAmor Séoud est professeur des universités, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université de Sousse (Tunisie). Il est responsable de l’Unité de Recherche École et littérature.Son champ de recherche : didactique de la littérature.

BIBLIOGRAPHIE

Page 94: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 455

———. 2001. « Les enjeux extra-pédagogiques de l’enseignement du français langue étrangère ». In Le Français aujourd’hui, no 132, Le Français vu d’ailleurs. Paris: Association Française des Professeurs de Français.

———. 2010. « La place de la littérature dans l’enseignement du FLE : de l’explication de texte à la lecture ». In Actes du Colloque international « La place de la

littérature dans l’enseignement du FLE » des 4-5 juin 2009,

Athènes, dirigés par Fidériki Tabaki-Iona, Argyro Proscolli et Kyriakos Forakis. Athènes: Université d’Athènes.

———. « Lire la lecture : libres propos sur la liberté du lecteur ». In Actes du colloque international « Le texte du

lecteur », dirigés par Catherine Mazauric, Marie-José Fourtanier, et Gérard Langlade. 248-251. Bruxelles: Peter Lang.

sèvepierre

BIOGRAPHIEAprès un service dans divers lycées comme professeur de Lettres Classiques, j’ai consacré l’essentiel de ma carrière à la formation des maitres de l’école primaire à partir 1990. Depuis 2012, je suis maitre de conférences à l’ESPE de Clermont-Auvergne. J’ai contribué à la didactisation de la lecture et de l’écriture littéraires dans le premier degré, en particulier dans les années 1995-2010. J’ai conduit des recherches sur les moyens de favoriser l’enseignement de la production de textes entre 2010 et 2015. Dès le début de mon engagement dans l’École Normale du Puy-de-Dôme, je me suis aussi investi dans une réflexion sur les débuts de l’étude de la langue et je travaille actuellement à l’élaboration d’un outil à destination des maitres, qui vise à favoriser chez les enseignants comme chez les élèves une réelle culture linguistique. Bref, j’ai tenté de répondre, au mieux de mes forces, aux difficultés des maitres du premier degré, dans l’ensemble du tripode : la langue, le langage et la parole, qui me parait le fondement de ma discipline.

BIBLIOGRAPHIESève, Pierre. 1996. « Lire et éprouver le littéraire : la compréhension comme événement ». Repères, 13:49-68.

———. (2003). « Lire sans comprendre : à la recherche de la lisibilité ». Enjeux, 58:55-70.

———. (2006). « Évaluer les écrits littéraires à l’école primaire ». Repères, 31:29-53.

Sève, Pierre, et Corinne Ambroise. 2009. « Images, ciseaux, tirettes : un exemple de bricolage didactique au CE autour de l’opposition nom/verbe ». Repères, 39:103-123.

Sève, Pierre. 2013. « La figure de l'auteur dans l'activité interprétative des sujets lecteurs à l'école ». Recherches &

Travaux, 83:91-100.

———. (2014). « Se connaître, se reconnaître auteur à l'orée de l'apprentissage ». In Inventions de l'écriture, dirigé par Martine Jacques et Caroline Raulet-Marcel. 275-288. Dijon: EUD.

———. (2014). Littérature et conduites de classe : trois

études de cas. Grenoble: Éditions Linguistiques et Littéraires de l’Université de Grenoble.

———. (2017). « Pour faire parler ces lettres que l'on croirait muettes ». Le Français aujourd'hui, 198:53-66.

———. (2018). « Que peuvent entendre des élèves français d'aujourd'hui dans le conte de frères Grimm Le Roi grenouille ou Henri de fer ? ». Ondina/Ondine 1:215-226. https://papiro.unizar.es/ojs/index.php/ond/issue/view/170

———. (2018). « Par l'autre bout de la lorgnette : enseigner l'écriture par et dans ses effets ». In Repenser

la production écrite et son évaluation au primaire et au

secondaire, dirigé par Bernadette Kervyn, Catherine Brissaud et Martine Dreyfus. Diptyque. 149-182. Namur: Presses Universitaires.

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456 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

shawky-Milcentbénédicte

BIOGRAPHIEAgrégée de Lettres modernes, Bénédicte Shawky-Milcent est actuellement maître de conférences en didactique de la littérature à l’Université Grenoble Alpes, UMR LITT&ARTS CNRS, équipe Litextra. Elle a enseigné pendant longtemps le français dans le secondaire, notamment au lycée et cela l’a conduite à mener des recherches sur la transmission de la littérature. Elle a soutenu en 2014 une thèse dirigée par Jean-François Massol sur « l’appropriation des œuvres littéraires en classe de seconde », qui a obtenu le Prix Le Monde de la recherche universitaire en 2015. Ses thèmes de recherches sont notamment la didactique de la littérature et de l’écriture, la lecture des adolescents, la transmission des œuvres patrimoniales, l’enseignant lecteur.

BIBLIOGRAPHIEShawky-Milcent, Bénédicte. 2011. « Texte du lecteur et commentaire de texte : relations, évolutions, modalités d’apprentissage ». En collaboration avec Jean-François Massol, in Textes de lecteurs en formation, dirigé par Catherine Mazauric, Marie-José Fourtanier et Gérard Langlade. ThéoCrit’, volume 3. 231-234. Bruxelles: Peter Lang.

———. 2012. « Quelle place pour la rencontre personnelle de l’élève avec l’œuvre classique lors de l’étude en classe ? ». In Enseigner les « classiques »

aujourd’hui, dirigé par Isabelle de Peretti et Béatrice Ferrier. 247-258. Bruxelles: Peter Lang.

———. 2013. « De la bibliothèque intérieure à la biblio-thèque collective — Lecture subjective et appréhension du patrimoine littéraire ». In Les Patrimoines littéraires à l’école,

Usages et enjeux, dirigé par Nathalie Denizot et Sylviane Ahr. Diptyques. p.137. Namur: Presses Universitaires/Cedocef.

———. 2014. L’appropriation des œuvres littéraires en

classe de seconde. Thèse de doctorat, Grenoble: Université Grenoble Alpes. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01677062

———. 2016. La lecture, ça ne sert à rien ! Usages de la

littérature au lycée et partout ailleurs… Partage du savoir. Paris: Puf.

sorinnoëlle

BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIENoëlle Sorin est professeure retraitée de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où elle a œuvré au Département des sciences de l’éducation de 1998 à 2011. Auparavant, elle a été chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), de 1989 à 1998. Son principal domaine de recherche a été la didactique de la littérature pour la jeunesse où elle a exploré particulièrement la lecture/écriture littéraire, la lecture subjective et le sujet lecteur. Plus tard, elle s’est intéressée au français langue seconde. En effet, depuis sa retraite (2011), elle est intervenue en Haïti, sur une base volontaire, notamment dans un programme de maîtrise conjoint entre l’Université d’État d’Haïti (UEH), l’École Normale Supérieure de Port-au-Prince et l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Elle y a aussi piloté récemment (2018-2019) un projet financé par le Fonds Mondial pour l’Enseignement du Français (FMEF), section Québec, projet s’inscrivant en formation professionnelle de professeurs de français, dont le but était de les initier à la lecture subjective et au sujet lecteur.

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Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 457

Noëlle Sorin a plusieurs ouvrages collectifs à son actif, qu’elle a dirigé ou codirigé. Ainsi, Littérature pour la jeunesse. Les représentations de l’enfant, codorigé avec Suzanne Pouliot, paraît aux Cahiers scientifiques de l’ACFAS, en 2005. En 2005 également, La mémoire comme palimpseste en littérature pour la jeunesse est publié aux Éditions Nota bene, sous sa direction. À signaler, en 2006, la paru-tion de l’ouvrage collectif Imaginaires métissés en littérature pour la jeunesse, sorti des Presses de l’université du Québec, toujours sous sa direction. En 2007, elle codirige avec Falardeau, Fisher et Simard, l’ouvrage collectif intitulé La didactique du français. Les voies actuelles de la recherche, paru aux Presses de l’université Laval. En 2008, Noëlle Sorin publie une monographie, Robert Soulières, aux Éditions David d’Ottawa. En 2008 également, un article, « L’interprétation de La Petite Sirène par des étudiantes québécoises », paraît dans Lire La Petite Sirène d’Andersen. Interroger la littéra-ture autrement, dirigé par Dubois-Marcoin. En 2011, sort l’article « Classiques pour la jeunesse et modalités de lecture », en collaboration avec Monique Lebrun, dans Textes de lecteurs en forma-tion, dirigé par Mazauric, Fourtanier et Langlade. En 2013, Noëlle Sorin publie un article intitulé « La fonction des stéréotypes socioculturels dans la série des Cadavres de Robert Soulières » dans La littérature pour la jeunesse et les études culturelles, dirigé par Guillemette et Le Brun. Parmi ses publications récentes, mentionnons l’article « De l’intégration de la compétence à appré-cier des œuvres littéraires par de futures enseignantes à l’ordre du primaire », dans L’événement de lecture, dirigé par Cambron et Langlade (2015) ainsi que « De la construction du sujet lecteur au 2e cycle du primaire québécois », en collaboration avec Pouliot, dans Le sujet lecteur-scripteur de l’école à l’université, dirigé par Massol (2017).

vandendorpechristian

BIOGRAPHIEChristian Vandendorpe est spécialisé en didactique et en sémiotique. Il a publié sa thèse sous le titre Apprendre à lire des fables : une approche sémiocognitive (Montréal, 1989). Il a été professeur au département des Lettres françaises de l’Université d’Ottawa, dont il a dirigé le Centre d’écriture. Afin de répondre aux besoins de ce centre, il a développé une grammaire informatisée pour le perfectionnement du français écrit. Les problèmes posés par la mise en forme de cette grammaire l’ont amené à se questionner sur le nouveau type d’organisation textuelle qu’impose l’hypertexte, ce qui a débouché sur l’essai Du papyrus à l’hypertexte (Montréal et Paris, 1999), traduit en espagnol (2003), en polonais et en anglais (From Papyrus to Hypertext. Toward the Universal Digital Library, 2009). Il a codirigé divers collectifs sur les impacts de l’ordinateur : Aides informatisées à l’écriture (Montréal, 1995) ; Hypertextes. Espaces virtuels de lecture et d’écriture (Québec, 2002) ; Les défis de la publication sur le web : hyperlectures, cybertextes et méta-éditions (Lyon, 2004). En parallèle, il a mis en place une base de données sur le récit de rêve (reves.ca) et a travaillé sur des questions de littérature et de rhétorique. Depuis son départ à la retraite, il consacre une bonne partie de ses loisirs à Wikipédia.

BIBLIOGRAPHIE

Vandendorpe, Christian. 1997. « Actions manquées et imaginaire ». In Action, passion, cognition, dirigé par Pierre Ouellet. 307-17. Québec: Nuit Blanche.

———. 1999. « Allégorie et interprétation ». Poétique, no 117 (février): 75-94.

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458 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

———. 2001. « Contre les nouveaux féodalismes ». Le Débat, no 117 (décembre): 53-58.

———. 2006. « Internet, le média ultime ». Le Débat, no 139 (avril): 135-45.

———. 2008. « Le phénomène Wikipédia : une utopie en marche ». Le Débat, no 148 (février): 17-30.

———. 2001. « L’hypertexte et l’avenir de la mémoire ». Le Débat, no 115 (août): 145-55.

———. 2001. « Pour une bibliothèque virtuelle universelle ». Le Débat, no 117 (décembre): 31-42.

———. 2003. « Typographie et rhétorique du lisible. Les créations de David Carson ». Communication &

langages, no 137 (octobre): 4-24.

Vandendorpe, Christian, et Karl Canvat. 1996. « La fable comme genre : essai de construction sémiotique ». Pratiques, no 91 (septembre): 27-56.

Vandendorpe, Christian.1992. « Comprendre et interpréter ». In La Lecture et l’écriture. Enseignement

et apprentissage, dirigé par Clémence Préfontaine, et Monique Lebrun. 159-81. Montréal: Éditions Logiques.

verrierJean

BIOGRAPHIEJ’ai enseigné de 1970 à 2000 au département de littérature française de l’université Paris 8 — Vincennes à St-Denis où j’ai animé le séminaire « Systèmes scolaires et manières de lire », et j’ai dirigé plusieurs thèses et habilitations à diriger des recherches en didactique de la littérature. À ce titre j’ai voyagé et collaboré avec de nombreux didacticiens de la littérature dans de différents pays. Je continue à m’intéresser aux conflits d’interprétation dans la lecture des textes.Parallèlement j’étais resté actif à la revue de l’Association Française des Enseignants de Français : Le Français aujourd’hui dont j’ai assuré la rédaction en chef de 1975 à 1984. J’ai écrit dans des revues comme : Littérature, Poétique, Langue française, Langages, Revue des Sciences humaines… et publié des ouvrages aux éditions Bertrand Lacoste.En 2000, à Rennes, j’ai participé aux premières Rencontres de didactique de la littérature avec Marie-José Fourtanier, Gérard Langlade, Jean-François Massol et Annie Rouxel.

BIBLIOGRAPHIEVerrier, Jean. 1994a. « De l’enseignement de la littérature à l’enseignement de la lecture ». In Vingt ans dans l’évolution

de la didactique des langues 1968-1988. LAL. Paris: Hatier-Didier.

———. 1994b. « L’Enseignement de la littérature ». In Dictionnaire universel des littératures, dirigé par Béatrice Didier. Paris: Presses Universitaires de France.

———. 1995. Tzvetan Todorov des Formalistes russes aux

Morales de l’Histoire. Repères. Paris: Bertrand-Lacoste.

———. 1996. « Pierre Dumayet, l’amour des livres au service de tous ». CinémAction, no 79.

———. 2001. « L’illusion de la lecture ». In Comprendre

et interpréter la littérature, à l’école et au-delà, dirigé par Catherine Tauveron. 55-68. Lyon: Publications de l’INRP.

Page 98: Autobiographies de chercheur·se·s, lecteur·ice ... - Furet

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s • 459

vrydaghsdavid

BIOGRAPHIEDavid Vrydaghs est professeur de théorie de la littérature et de littératures française et francophones des XXe et XXIe siècles à l’Université de Namur (Belgique). Il y dirige également le Centre d’Études et de Documentation pour l’Enseignement du Français (CEDOCEF) et assure dans ce cadre diverses formations continues d’enseignants de français. Membre du Conseil d’Administration de l’AiRDF depuis 2010, il gère la trésorerie internationale de l’association.Ses recherches concernent principalement deux champs distincts : la sociologie de la littérature (Michaux l’insaisissable : socioanalyse d’une entrée en littérature, Genève, Droz, 2008) et la didactique du français (Statuts des genres en didactique du français, codirigé avec Glaís Sales Cordeiro, Namur, PUN, 2016). On lui doit aussi des travaux sur la bande dessinée (avec le groupe ACME : L’Association, une utopie éditoriale et esthétique, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2011 ; avec Gert Meesters et Frédéric Paques : Les métamorphoses de Spirou : le dynamisme d’une série de bande dessinée, Liège, PUL, 2019).

BIBLIOGRAPHIEDumortier, Jean-Louis, Julien Van Beveren, et David Vrydaghs (dir.). 2012. Curriculum et progression en français.

Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

Gabriel, Jean-Benoît, Nathalie Gillain, et David Vrydaghs. 2020. « La didacticité des discours sur l’enseignement des lettres ». In Diffusion et influences des

recherches en didactique du français, dirigé par Ophélie Tremblay, Érick Falardeau, Priscilla Boyer, et Isabelle Gauvin. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

Gillain, Nathalie, et David Vrydaghs. 2017. « Poésie, oralité et oralisation : un modèle didactique ». Enjeux, no 91: 69-86.

Vrydaghs, David. 2011. « Coordonner l’apprentissage de l’interprétation et celui de la langue. L’exemple des romans métasémiotiques ». In Enseigner la langue et la

littérature : des dispositifs pour penser leur articulation, dirigé par Sandrine Aeby-Daghé, 99-112. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2015. « Développer conjointement la compétence multimodale et les compétences sémiotiques spécifiques à l’aide d’un dispositif associant la littérature, les séries télévisées et la bande dessinée ». Revue de

recherches en littératie médiatique multimodale 1 (janvier).

———, (dir.). 2014. « Didactiques et sociologie : rencontres et échanges ». La Lettre de l’AIRDF, no 55.

———. 2012. « L’apprentissage des genres littéraires aux 2e et 3e degrés de l’enseignement secondaire en Belgique. Problèmes posés par le curriculum prescrit et pistes didactiques pour y répondre ». In Curriculum et progression

en français, dirigé par Jean-Louis Dumortier, Julien Van Beveren, et David Vrydaghs, 539-52. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2014. « L’interventionnisme en didactique : principes et champs d’action ». In Littérature, langue,

didactique : hommages à Jean-Louis Dumortier, 259-85. Diptyque. Namur: Presses Universitaires.

———. 2013. « Proposition d’un parcours multimodal à travers la culture contemporaine (littérature, séries télévisées, bande dessinée) ». La Lettre de l’AiRDF, no 53: 23-26.

Vrydaghs, David, et Glaís Sales Cordeiro (dir.). 2016. Statuts des genres en didactique du français : recherche,

formation et pratiques enseignantes. Recherches en didactique

du français. Namur: Presses Universitaires.

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460 • BiographieS • BiBLiographieS auteur· ice·S

waszakcendrine

BIOGRAPHIEJ’ai d’abord enseigné le français en régions parisienne et lyonnaise pendant une quinzaine d’années, puis au Canada, dans une université anglophone, et en Belgique. J’ai eu la chance de faire ma thèse sous la direction de Jean-Louis Dufays, à l’UCL, sur la lecture des romans du 19e siècle au secondaire. Docteure depuis 2017, j’ai été PRAG à l’ÉSPÉ de Versailles. L’équipe ESCOL vient de me recruter comme MCF, j’exerce désormais à l’ÉSPÉ de Créteil. Mes travaux de recherche portent sur l’accompagnement des lycéens dans la lecture d’œuvres patrimoniales. Je participe également à la recherche PELAS (pratiques effectives de lecture analytique dans le secondaire).

BIBLIOGRAPHIEWaszak, Cendrine. 2018. « “Moi je trouve qu’elle a que ce qu’elle mérite” Que faire des jugements éthiques des lycéens sur leurs lectures ? ». Repères, 58. Le tournant éthique en didactique de la littérature.

———. 2017. Un outil d’analyse des écritures de la réception. In Les formes plurielles des écritures de la

réception. Vol. 2 : Affects et temporalités, dirigé par François Le Goff et Marie-José Fourtanier. Namur: CEDOCEF/Presses Universitaires.

Waszak, Cendrine, et Jean-Louis Dufays. 2015.

La lecture de romans du 19e siècle au secondaire. Analyse de pratiques enseignantes. In Les temps et les lieux de la lecture, dirigé par Olivier Dezutter et Érick Falardeau. Namur: CEDOCEF/Presses Universitaires.

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