Autorité et éducation

Alain Marchive – Sciences de l’éducationalainmarchive.com

Bibliographie sommaire• ARENDT H., « La crise de l’autorité », in La crise de la

culture, Gallimard, 1972

• HOUSSAYE J., Autorité ou éducation, ESF, 1996.

• MENDEL G., Une histoire de l’autorité, La Découverte, 2002.

• MILGRAM S., La soumission à l’autorité, Calmann-Lévy, 2002.

• ROBBES B., L’autorité éducative dans la classe, ESF, 2010

• RENAUT A., La fin de l’autorité, Flammarion, 2004.

Une crise de l’autorité ?• Dans tous les domaines de la vie publique :

relations sociales, vie politique, monde économique

• Dans la vie privée• A l’école

• Les trois piliers de la modernité (Arendt) : tradition, religion, autorité

La forme scolaireUne forme inédite de relation (la relation pédagogique) fondée sur la discipline :• clôture de l’espace• art du rang• emploi du temps• sanctions normalisatrices• examen• visibilité (regard)

Remise en cause• De la violence brutale : Erasme, Rabelais, Montaigne

• D’une violence psychique plus insidieuse : A. Miller (cf. M. Haneke, Le ruban blanc)

• De l’école traditionnelle (Kant, Durkheim) centrée sur le maître : - Freinet : Pour l’école du peuple- Neill : Libres enfants de Summerhill- Rogers : Liberté pour apprendre

• De l’école de Jules Ferry (école républicaine) :

école libératrice, égalité des chances, mérite

« Puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de coercition ; là où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et qui opère par un processus d’argumentation. […] S’il faut vraiment définir l’autorité, alors ce doit être en l’opposant à la fois à la contrainte par force et à la persuasion par arguments » (Arendt, La crise de la culture, 1972, 123).

Les racines de l’autorité• Auctoritas / augere : pouvoir et surpouvoir• Autorité = hiérarchie, différence, supériorité• Autorité = reconnaissance de cette différence• Autorité = légitimité

• Ni coercition (cf. La leçon, Ionesco)• Ni persuasion (qui suppose l’égalité)• Ni séduction (Alcibiade/Socrate)

La structure de l’autorité

• L’autorité est une relation• Un porteur et un sujet de l’autorité• L’autorité vaut dans un domaine• L’autorité n’est pas réciproque• L’autorité n’est pas définitive• La personne et le groupe

Les formes de l’autorité

Les trois formes de l’autorité

• L’autorité épistémique (expert/ savoir)• L’autorité déontique (statut/pouvoir)• L’autorité charismatique (nature/personne)

• Une autre autorité ?• L’autorité didactique (situation/enseignement)

La perte de l’autorité du professeur

• Plus le seul détenteur des savoirs• Obsolescence des savoirs• Quels savoirs transmettre ?

• La perte de crédibilité de l’institution

• Dernier recours : les qualités personnelles

L’autorité didactique• La nécessaire interrogation sur les conditions de transmission des

connaissances

• Organiser des situations propices à l’engagement de l’élève (un milieu pour apprendre)

• L’autorité didactique n’est pas exclusive des autres formes d’autorité (savoirs, institution, personnalité)

• Le contrat didactique : le paradoxe de la croyance, le paradoxe de la dévolution

• Les trois piliers de l’autorité (Ricoeur): l’antériorité, la supériorité, l’extériorité