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Conclusion Author(s): Fernand Bentolila Source: La Linguistique, Vol. 24, Fasc. 1, Autour du verbe (1988), pp. 139-141 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30248570 . Accessed: 16/06/2014 19:46 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.253 on Mon, 16 Jun 2014 19:46:39 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Autour du verbe || Conclusion

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ConclusionAuthor(s): Fernand BentolilaSource: La Linguistique, Vol. 24, Fasc. 1, Autour du verbe (1988), pp. 139-141Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30248570 .

Accessed: 16/06/2014 19:46

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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CONCLUSION

Fernand BENTOLILA

Le Comite de Redaction de La Linguistique m'avait charg6 d'organiser ce debat parce que j'avais eu l'imprudence de dire

qu'il n'y avait pas assez de discussions, de dialogue dans notre revue. Si je voulais maintenant, aprts relecture du texte, dresser un rapide bilan, je dirais d'abord que ce ddbat a rdpondu at mon attente meme s'il n'apporte pas de solution definitive a chacun des problbmes evoquds. C'est ddjA une grande satisfaction qu'une telle discussion ait pu s'instaurer entre linguistes venus d'horizons diff6rents. J'ajouterai que meme entre fonctionnalistes, cette dis- cussion n'a pas etd inutile. Le dialogue avec un maitre comme Andre Martinet, t condition d'etre mend en toute independance d'esprit, reste quelque chose d'irremplagable. Et ceci, on le sait, peut s'inverser : le maitre a besoin de disciples eveilles pour vivifier son enseignement.

Que retenir comme faits marquants si on considbre successi- vement chacun des trois themes abordes dans la discussion ?

Pour la forme nue j'ai vu se ddgager deux problbmes. D'une part, on peut se demander si cette forme nue (le montme seul, non pourvu de determination) ne se confond pas avec ce que, dans d'autres langues, les descripteurs appellent racine. En berbbre par exemple, selon Lionel Galand, << le theme rdsulte de la combi- naison d'une racine et d'un scheme >>. Traduit en termes fonction- nalistes cela donnerait : la racine est la forme nue du mondme; mais pour s'ancrer dans la chaine parlie, pour figurer dans un

L4 Lii444i*iqaV oL 24# , fa2c. 2/1988

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6nonc6 reel, cette racine doit tre obligatoirement d6terminde par une modalit6 verbale qui se presente sous la forme d'un des trois schemes canoniques (aoriste, aoriste intensif, et pr6t6rit). En effet, entre racine et sch6me, il y a hierarchisation : la racine est le noyau et le scheme est le determinant.

Le deuxibme problkme est plus important. Il s'agit de decider si dans une langue donnee, telle forme verbale realise ou non la forme nue du verbe. C'est l1 qu'on note les plus grandes resistances de la part des fonctionnalistes aussi bien que des non-fonctionna- listes. Pour ma part, je ne crois pas qu'il soit possible d'apporter la preuve d6cisive que telle forme verbale est la forme nue du verbe. On ne s'etonnera pas alors de voir des linguistes choisir, selon leur humeur, entre ces deux voies, quand ils etudient par exemple le systhme verbal du frangais, faisant ou non du present de l'indicatif un mondme. Si on pose un monme present de l'indicatif, on affirme par la meme que, en frangais, tout verbe, pour se realiser dans le discours doit tre d6termine par une moda- lit6 verbale de la classe {present, imparfait, futur, etc.}.

Si nous passons maintenant au deuxitme theme, nous consta- tons l'apport inappreciable des sp6cialistes de langues. On sent

que les participants n'ont pas les memes preoccupations que moi & propos de l'imperatif << empecheur de classer en rond >>. En revanche, ils s'accordent a souligner la place -& part de l'imperatif et a consid rer l'injonction comme une operation "nonciative particulibre (opposte a l'assertion et a l'interrogation). Surtout ils apportent une moisson d'observations qui, meme si elles ne se

recoupent pas exactement d'une langue a l'autre, materialisent en quelque sorte le caractbre specifique et souvent marginal de

l'impdratif dans chaque langue 6tudide (non-integration dans le

systdme, flexion personnelle incomplete, impossibilite de coexister avec la negation, avec le parfait, constitution d'impdratifs & partir d'1elments non verbaux).

La legon pratique que je tire de cette confrontation c'est qu'il vaut mieux mettre l'imperatif a part, au moment de donner une image du systame verbal d'une langue - de la meme fagon que l'on met & part l'infinitif et les participes, quand ils existent.

La presentation du theme III (affixe ou modalitd) m'avait amend & poser deux problkmes qui me paraissent importants : celui du point d'incidence et celui de la hidrarchisation des moda-

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Conclusion 14x

lites verbales quand elles determinent ensemble le meme noyau verbal.

Par exemple, le critbre retenu (par Andre Martinet et Christos Clairis) pour distinguer synthbme et syntagme c'est le point d'inci- dence des determinations externes : entreprendre serait un synthbme parce que dans il entreprend souvent de grandes choses, souvent porte sur la totalit a<< entreprendre >>; prenait serait un syntagme parce que dans il prenait souvent le cas, souvent porte sur << prendre >> et non sur la totalit6 prenait (< prendre-dans-le-pass a>>). Je ne m'inscris pas en faux contre cette argumentation mais je la trouve difficile a manier dans le cas de langues qu'on ne maltrise pas aussi bien que sa langue maternelle. D'autre part, je ne vois pas comment le point d'incidence de fort peut &tre diff6rent dans il chantaitfort et dans lefait de chanter fort. Il est vrai que dans ce dernier exemple nous avons affaire a un parasyntheme et non ta un synthbme.

En revanche, quand on a abord6 la hidrarchisation des moda- lites verbales, la discussion m'a paru tres fructueuse meme si elle n'a pas abouti & un consensus sur tout. Pour beaucoup de parti- cipants le cas du passif doit tre distingue de celui du parfait. Ils feront volontiers du passif (en frangais) un affixe. Mais plusieurs collkgues admettent sans peine la concomitance du parfait et des autres modalites verbales sur un pied d'6galite. Peut-etre qu'il n'est pas important de savoir si le plus-que-parfait du frangais est un < parfait du pass6 >> ou un < passe du parfait >>; peut-etre qu'il s'agit

1. d'un faux probl6me et je suis tout pret a le retirer de la

circulation. Il ne restera plus qu' r6gler le probl6me, reel celui-lI, de la

hierarchisation dans le cas oi0 une modalite b ne peut apparaitre que si son noyau verbal est d6j' determine par une modalit6 a. Ce probleme est li6 au caracttre obligatoire de certaines classes de modalitis verbales; et cette notion de modalit6 obligatoire est souvent liCe elle-m~me a l'hypothese d'une forme nue.

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