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LA LEGENDE DE L’ARBRE DE NOËL

Poème de Henri BOËZPhotos et montage Jean-Yves BOËZ

L’enfant Dieu, dans ses pauvres langesDormait

Le concert des angesS’était tu. Le bœuf ruminait

Berçant l’Enfant dans sa nacelleDu doux bruit régulier de sa lente crécelle

Et la Vierge veillait…

Tout à coup, surgissant des proches alentoursLes pastours

Que l’astre descendu du ciel émerveillaitArrivèrent porteurs de leurs naïfs présents

Chacun du resteTrès modeste,

Car les riches étaient absents.

L’une portait un fuseau à la mainL’autre jouait du tambourin

Une troisième, des fruits, un autre un fluteauTaillé dans un simple roseau.

« Ne le réveillez pas ! » leur dit en souriantLa Vierge qu’éclairait l’étoile d’Orient

Et puis, elle ajouta, tout basAfin qu’il ne l’entendit pas :

« Garnissez donc, du haut en basDe vos charmants cadeaux, le sapin en

auventQue Joseph a placé pour l’abriter du vent. »

« Ainsi, mon fils contempleraVos dons dès qu’il s’éveillera »

Ils pendirent alors joujoux et fruits de miel.Aussitôt, les Anges du cielY ajoutèrent des étoiles.

Des fils d’or et d’argent, des lambeaux de leurs voiles

Et c’est ainsi qu’on vit, au pays d’IsraëlLe premier arbre de Noël.