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Tout conte fait – Eric Beauvillain - 1/48 AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits. Cela peut être la SACD pour la France, la SABAM pour la Belgique, la SSA pour la Suisse, la SACD Canada pour le Canada ou d'autres organismes. A vous de voir avec l'auteur et/ou sur la fiche de présentation du texte. Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues et les droits payés, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

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AVERTISSEMENT

Ce texte a été téléchargé depuis le site

http://www.leproscenium.com

Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits. Cela peut être la SACD pour la France, la SABAM pour la Belgique, la SSA pour la Suisse, la SACD Canada pour le Canada ou d'autres organismes. A vous de voir avec l'auteur et/ou sur la fiche de présentation du texte.

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues et les droits payés, même a posteriori.

Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

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Tout Conte Fait Une pièce d’Eric Beauvillain

1h45 pour 13 à 15 adultes

(4 femmes – 2 hommes – 7 à 9 asexués)

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SOMMAIRE

P.2 – Sommaire

P.3 - Ce qu’il faut savoir

P.4 – Début du texte…

P.36 - … à la fin du texte

P.37 – Notes et conseils

P.42 - Bibliographie (comme dans les vrais livres, trop la classe)

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Ce qu’il faut savoir :

Cette pièce dure environ une heure quarante-cinq.

Le décor donné est minimal. Rien ne vous empêche de rajouter des ornements

ou, au contraire, de laisser le plateau nu.

La pièce demande 13 à 15 comédiens dont au moins quatre femmes et deux

hommes (plus de détail dans les notes finales). Les rôles restants peuvent être

tenus à mon sens par des hommes ou des femmes indifféremment (y compris le

garde et le bouffon).

Les chœurs sont réalisables par les comédiens ou par une bande son (là encore,

je donne plus de détails dans les notes finales).

Si vous jouez ce texte, communiquons, écrivez-moi sur [email protected]

pour me donner les dates et lieux – voire m’envoyer des photos du spectacle et

de l’affiche … Je mettrai avec plaisir toutes les infos sur mon site :

http://eribeauvillain.free.fr

D’ailleurs, j’aime présenter les troupes qui m’ont joué. Si vous la jouez,

n’hésitez pas à me contacter pour me fournir une photo des comédiens, un

historique de la troupe pour que je vous crée un article sur mon site…

Etant membre de la SACD, cette pièce n’est pas libre de droits et vous devez

donc la déclarer si vous la jouez en public, même gratuitement. Cette somme me

permettra de continuer à écrire et répondre individuellement à tous les mails que

je reçois sans passer par une réponse automatique et impersonnelle. Merci d’en

tenir compte.

En espérant que la lecture vous plaira !

Eric Beauvillain

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1. Kerpstaag : Raaaaaaaaaaaah ! Thiriiz : Eh ! Bien, mon enfant… Quel motif à tant de colère ? Kerpstaag : J’en ai assez, Mère ! Je ne comprends pas pourquoi la princesse Florinelle ne m’aime pas ! J’ai tout fait, pourtant ! Thiriiz : Qu’as-tu fait, mon enfant ? Kerpstaag : Je lui ai porté un bouquet des chardons qui poussent dans notre contrée ! Elle les a jetés par la fenêtre ! Thiriiz : Peut-être n’aime-t-elle point les fleurs… Kerpstaag : Je lui ai fait concevoir une armure sur mesure du fer de nos terres ! Elle n’en a point voulu ! Thiriiz : Peut-être est-elle trop fragile pour la porter… As-tu songé aux compliments ? Kerpstaag : Je n’ai point cessé de lui répéter qu’elle était belle comme Flèche, ma jument ; que ses cheveux étaient soyeux comme sa crinière ! Elle me repousse ! Thiriiz : Peut-être n’est-elle pas sensible à l’amour que tu portes à ta jument… Mais pourquoi tiens-tu tant à cette fille ? Je t’en ai présenté tant d’autres… Kerpstaag : Les autres ne m’intéressent pas ! Thiriiz : Pourtant, la princesse Pimprenelle était particulièrement attrayante… Kerpstaag : Elle râle tout le temps ! Ça m’énerve, je ne supporte pas ça ! Thiriiz : Et la princesse Tendrissandre ? Elle était calme et sereine… Kerpstaag : Elle était plus grande et plus large que moi. De quoi aurais-je eu l’air à ses côtés ? Thiriiz : Il y avait la princesse Guenedon. Ni trop belle, ni trop grande… Kerpstaag : Elle est plus intelligente que moi. Toujours à raconter des choses que je ne comprenais pas ; j’avais l’air encore plus bête que je ne le suis. Thiriiz : La princesse Craminelle ? Tu aurais brillé d’intelligence avec elle. Kerpstaag : Elle ne mange que des légumes ! Ce n’est point une vie ! Et puis elle ressemble à une courge. Thiriiz : Soit. Et qu’est-ce que celle-ci a de plus ? Kerpstaag : Elle a plein de terres arborées ! Ça doit regorger de gibier ! Je pourrais y chasser à foison ! Thiriiz : Nous avons des terres arides, certes, mais pleine d’un minerai que les autres Royaumes nous envient… Kerpstaag : Ce n’est que caillasse, Mère ! Impossible d’y faire courir Flèche au risque de lui casser une jambe ! Florinelle possède de longues étendues de prairie, je pourrais y chevaucher à loisir… Elle a tout pour elle ! Je la veux ! Je la veux ! Je la veux ! Thiriiz : Alors, tu l’auras. Kerpstaag : Et comment ? Elle ne me prête point attention ! Thiriiz : Te souviens-tu de ce combat à l’épée contre le prince Montverbier ? Kerpstaag : J’avais gagné. Et pourtant, je ne suis pas fort à l’épée… Thiriiz : C’est parce que j’avais donné ordre au forgeron de fêler son épée… Et ce tournoi de tir à l’arc sur le domaine de Gambestan… Kerpstaag : J’avais gagné aussi. Et pourtant, je ne suis pas fort à l’arc… Thiriiz : Parce que j’avais fait mettre un produit dans les yeux de tes adversaires pour les rendre aveugle. Et te souviens-tu de Ganacée ? Kerpstaag : La toute moche qui s’est pourtant mariée avec Malaath ? Thiriiz : Je n’y suis pas pour rien… Kerpstaag : Donc, c’est possible ! Je gagne à tout et pourtant, je ne l’ai toujours pas ! Thiriiz : Rassure-toi, mon fils. Si tu la veux, tu l’auras. Ta mère te le promet ! A Il était une fois, dans un royaume lointain et aujourd’hui oublié, la Reine Clarissia, aimée par son peuple, adulée, admirée pour sa beauté, sa bonté et sa loyauté. Au-delà de cette façade, l’on ne savait pas qu’elle était froide, dure, envieuse et qu’elle ne s’intéressait qu’au

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profit. Elle avait deux filles : Célimendre qui était revêche et jalouse autant que Florinelle était douce et belle… et amoureuse d’un homme valeureux mais sans fortune. 2. Annonce : Florinelle et Landramor ! Florinelle : Mère ! Voici l’homme dont je vous avais parlé. Clarissia : Ah… Et que me veux-tu… ? Landramor : Landramor, Reine Clarissia. Clarissia : Eh! Bien que me veux-tu, Landramor ? Landramor : Majesté, j’ai l’honneur de vous demander la main de votre fille. Je l’aime, elle m’aime, nous nous aimons. Clarissia : Vous vous aimez. Cela est bien joli mais qu’as-tu à lui offrir ? Landramor : Tant de choses ! Tout l’amour de la terre ! Les fleurs qui embaument, le soleil qui nous inonde de sa chaleur, le vent dans ses cheveux et le pépiement des oiselets. Clarissia : Tout cela, elle peut déjà le posséder... Landramor : Je lui composerai chaque jour des poèmes pour vanter ses beautés et qualités ; je lui prouverai à chaque instant par mes sonnets et mes verbes combien je tiens à elle ! Clarissia : Mais encore ? Landramor : Je lui aménagerai une douce chaumière au creux de la forêt pour qu’elle s’éveille dans la nature luxuriante et rieuse. Clarissia : En hiver, vous rirez moins. Landramor : Je lui assurerai une descendance heureuse et multiple. Des dizaines d’enfants heureux et joyeux qui lui apporteront le bonheur et avec qui nous découvrirons le monde qui sera notre immense domaine. Clarissia : Tu conquerras de nouveaux territoires pour elle ? Landramor : Non, Majesté ! Nous voyagerons. Clarissia : Cela ne lui apportera pas grand-chose… Landramor : Je la comblerai de joie, Majesté ! Je lui ferai découvrir la nature. Je lui apporterai les plantes qui adouciront sa peau pour toujours et gommeront ses rides à jamais. Je pourrais d’ailleurs vous en faire profiter dès maintenant, vous aussi, cela vous ferait le plus grand bien. Clarissia : Tu… Bien, laisse-nous. J’ai à discuter avec ma fille. Landramor : Bien, Majesté. Je suis déjà si heureux à l’idée de l’épouser ! Poète : Au Royaume, une nouvelle trame se noue Landramor à Clarissia livre ses vœux doux Sa naïveté enfantine en préambule Il conclut, maladroit, par peau sèche et ridules 3. Florinelle : Oh ! Mère, vous avez vu comme il est parfait ! Je me meurs d’amour pour lui ! Clarissia : Tu te meurs, tu te meurs… Une princesse ne se meurt pas d’amour ! Florinelle : Mais il est si beau ! Je suis joyeuse, je suis gaie, la vie est si belle ! J’ai rencontré l’amour ! Clarissia : Pardonne-moi, ma fille, mais je ne partage point ta liesse. Pour ma part, je ne comprends guère ce que tu trouves à cet homme qui n’est pas même chevalier… Florinelle : La chevalerie n’est pas le plus important, Mère. C’est l’amour ! Vous avez bien vu ? Il est si beau ! Clarissia : Quoi, la beauté ? Quoi ? Ce n’est pas ce qui fait un homme. Regardez votre père. Il était affreux mais c’était un bon Roi. Florinelle : Mais il est si tendre, si attentionné… Il est prévenant en toute circonstance. Il me comblerait de bonheur… Clarissia : Le bonheur, le bonheur… Il n’y a pas que le bonheur, dans la vie ! Que fais-tu de la richesse ? Est-il riche ?

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Florinelle : Il n’est guère fortuné, Mère… Clarissia : Comment peut-on être beau sans être riche, allons… Florinelle : Mais il a tout l’amour du monde à me donner et toutes les fleurs de la terre à m’offrir pour me rendre heureuse. Clarissia : Nous serons jolis en cas d’attaque avec toutes les fleurs de la terre… Florinelle : Il est vaillant, Mère ! Il n’a pas hésité à grimper dans un arbre pour m’y cueillir des fruits que je convoitais. Clarissia : La belle affaire ! A-t-il terrassé un dragon ? S’est-il battu contre une armée ? Saura-t-il repousser les barbares ? Florinelle : Il est contre la violence, Mère… Il saura apporter la paix à notre Royaume. Dès lors, quel besoin de savoir guerroyer ? Clarissia : Ecoute, mon enfant… L’on m’a fait des propositions d’un Royaume voisin… Le prince Kerpstaag… Florinelle : Quoi ? Mais il me prend pour une jument ! Il n’aime que les chardons et croit que pour danser, il faut porter une armure ! Et puis il est affreux comme un pou. Clarissia : La beauté, encore la beauté… Il a une beauté intérieure et… Personnelle. A nulle autre pareille. Et puis il a gagné un tournoi à l’arc. Florinelle : Contre un borgne ! Je préfèrerais mourir que me marier avec lui ! Clarissia : Une princesse ne meurt pas ! Elle se marie ! Et elle écoute sa mère. Va te promener, nous en reparlerons. Je dois sous peu recevoir la Reine Thiriiz, sa mère. Florinelle : Bien, Mère… Mais je ne me marierai pas au prince Kerpstaag ! Florinelle sort. Poète : Chacune a des vues pour un prochain mariage Las ! A l’homme, elles ne voient pas même visage Le bras de fer de la scission est engagé Qui l’emportera : la passion ou l’intérêt ? Clarissia : Veux-tu bien cesser, Poète, de faire rimer tous ces faits qui devraient être tus !? Poète : Majesté ! J’ai promis sur son lit de mort à notre aimé mais hélas défunt Roi, que je narrerai l’Histoire du Royaume à chacun de ses pas ! Toutes ses avancées se doivent d’être consignées, par des vers, pour la postérité ! Clarissia : Tu m’échauffes ! C’est bien pour le Roi que je te laisse rimer mais je te serai gré de versifier en ta tête ! Je voudrais voir mon conseiller ! 4. Conseiller : Me voici, Majesté ! Pensez-vous à moi que j’arrive aussitôt ! Toujours à votre écoute et votre disposition. Clarissia : Bien. Puisque, comme je le subodore, tu as tout ouï : as-tu des idées pour me sortir de ce mauvais pas ? Conseiller : J’en fourmille, Majesté, j’en regorge ! Nous pourrions faire… Oh ! Dieu ! ... Bien des choses en somme. Puisque vous voulez que Florinelle, votre fille, oublie Landramor pour porter ses désirs sur Kerpstaag, nous pourrions lui faire perdre la mémoire par un philtre ou lui en donner quelque autre qui lui fera briller les yeux de l’amour à la vue du prince voisin, mais je sais : vous allez dire qu’on ne peut toucher à votre fille. Clarissia : Tu me connais bien, conseiller. Conseiller : Dès lors, le grand marché arrivant avec son flot de voleurs et de manants, nous pourrions y surprendre Landramor pour l’attaquer – ou le faire tomber dans un guet-apens lors de ses promenades en forêt ; une attaque par nos gardes déguisés, mais je sais : vous allez dire que Landramor blessé, votre fille n’aura de cesse de le soigner. Clarissia : Tu parles avec sagesse, conseiller, mais tu parles beaucoup. Conseiller : La solution radicale serait de faire disparaître totalement l’impudent en mettant un poison dans son repas ou en mettant quelque charme dans son vin pour le transformer en arbre afin qu’il reste à jamais dans la nature qu’il aime tant pour faire ami-ami avec les

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chênes, mais je sais : vous allez dire que sa disparition chagrinera votre fille qui se morfondra sans fin. Clarissia : Je suis bien aise que tu saches tout de moi mais si l’on pouvait en arriver à la solution… Conseiller : Majesté, votre fille est attachée aux valeurs du Royaume. Celles-ci veulent que, si deux prétendants désirent une princesse, ils soient envoyés chercher un objet que vous choisirez ; celui revenant en premier remportant l’honneur des épousailles. La tradition perdure et votre fille ne pourra s’y soustraire. Envoyez Landramor chercher de la pierre de lune par-delà les marais. Quand bien même, il parviendrait à en revenir, jamais il ne pourrait battre Kerpstaag – je m’y engage. Vous ne pourrez rien vous reprocher, ce sont les Lois et Florinelle devra s’en accommoder. Clarissia : Merci, conseiller. Je n’en attendais pas moins de toi. Mais il sera bien capable d’en trouver, de la pierre de lune… Conseiller : Je me charge de lui demander une chose introuvable… Clarissia : Bien. Poète : Le conseiller surgit en rapace qu’il est Son âme est noire, tortueuse et torturé Sur le qui-vive, invisible, toujours présent Il tire les plus sombres idées du néant Clarissia : Ne serait-ce la promesse faite au roi, je t’enverrais volontiers croupir au cachot ! Conseiller : Ne pourrait-on lui couper la langue ? Poète : Paroles blasphématoires ! On veut couper dans l’Histoire… 5. Annonce : La reine Thiriiz. Conseiller : Il va falloir lui annoncer la nouvelle… Clarissia : Dieu ! Elle qui pensait l’affaire faite… Poète : Le désarroi s’abat sur notre Reine en peine Alors qu’entre brusquement l’autre souveraine… Thiriiz et Kerpstaag entrent. Clarissia : Majesté. Thiriiz : Majesté. Conseiller : Majesté. Kerpstaag : Mère, quand mange-t-on ? Thiriiz : Mais nous avons mangé avant de partir. Kerpstaag : J’ai encore faim ! Thiriiz : Ne vous l’avais-je point dit ? C’est un bon vivant ! Clarissia : En effet… Thiriiz : Avec lui, le banquet du mariage sera somptueux. Clarissia : A propos du mariage… Thiriiz : Vous avez déjà trouvé votre robe ? Moi, j’ai la mienne. C’est une merveille. Clarissia : Oui… Kerpstaag : Mère, ça me gratte ! Thiriiz : Veux-tu te tenir tranquille ! Vous voyez ? Il essaye déjà son costume de cérémonie. N’est-il point pressé ? Clarissia : Justement, à propos du mariage… Kerpstaag : Mère, vous n’avez pas répondu : quand est-ce qu’on mange ?! Thiriiz : Et il a de la suite dans les idées ! Un tenace, tout comme son père. C’est important pour gérer un royaume.

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Clarissia : Oui… Alors, à propos du mariage… Thiriiz : Je suis très contente de la couleur. N’est-ce pas, Kerpstaag ? Kerpstaag : J’aime pas la couleur. Thiriiz : De cette robe ! C’est pour ça que j’ai pris l’autre. Kerpstaag m’a aidée. Il a un goût exquis. Poète : La joie se fait jour ici quand l’obscurité, De l’autre côté, ne parvient à s’immiscer… Thiriiz : Qu’est-ce que celle-là ? Conseiller : Elle livre l’Histoire sur ordre du roi… Clarissia : On ne peut s’en débarrasser, il faut s’y faire… Et donc, à propos du mariage, j’ai un léger souci. Thiriiz : Dans le choix de l’étoffe ? Clarissia : Non… Thiriiz : Quel genre de souci ? Conseiller : Oh ! Tellement petit que c’est à peine un souci. Plutôt un léger contretemps. Une légère contrariété. Une anecdote. Thiriiz : Florinelle n’est point malade, au moins ? Clarissia : Non, non… C’est… Qu’il y a un second prétendant. Kerpstaag : Quoi ? C’est toujours pareil ! Pis j’ai toujours faim ! Poète : L’annonce est tombée comme un couteau de boucher C’est le drame, l’effroi ; l’ambiance s’est glacée… Thiriiz : Comment, un autre prétendant ? Mais nous avions tout prévu, il me semble… Clarissia : C’est… Conseiller : Un rien du tout. Une broutille. Un nuage que l’on va dissiper. Clarissia : Et… Pour cela… Il conviendra que Kersk… Krepch… Que votre doux fils, réussisse une… Epreuve… Thiriiz : Une épreuve ? Kerpstaag : Ah ! Non, j’aime pas les épreuves… Conseiller : Ce sera à peine une épreuve, pour vous ! Une étape. Un détail. Une futilité. Poète : Le conseiller calme et atténue, minimise Pourra-t-il jusqu’au bout garder cette maîtrise ? Thiriiz : C’est somme toute pénible, cela. Clarissia : Je ne vous le fais pas dire. Conseiller : Ne peux-tu donc t’en aller ? Poète : Plaisantes-tu, conseiller ? Pour une fois qu’il se passe quelque chose ! Mais je bouillonne ! J’effervescente ! J’inspirationne ! Kerpstaag : Mais ça va retarder le mariage, ça ! Quand irai-je galoper avec Flèche !? Thiriiz : Oui ! Voyez l’état dans lequel vous mettez mon fils ! Alors que notre venue n’avait pour but que de régler des détails. Conseiller : Cela retardera le mariage… A peine. De quelques jours, tout au plus. Quelques heures. Cela ne le retardera peut-être même pas. Clarissia : Oui, il suffit que Kerpch… Kerpt… Votre fils ramène un objet vu pour la dernière fois… Aux tréfonds des marais. Poète : Une épreuve terrible et glauque, si j’en juge… Kerpstaag : Les marais ?! On ne va pas se marier dans les marais ! Ça pue et c’est infesté de moustiques ! Thiriiz : Il n’est point question que mon fils aille se perdre dans les marais ! Conseiller : Rassurez-vous. Tout est prévu : il n’aura qu’à entrer dans la forêt. Aussitôt qu’il voit un arbre, il reviendra. Poète : Rebond déloyal, il existe un subterfuge !

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Clarissia : Allons par là. Seuls. Nous serons tranquille pour tout vous expliquer. Conseiller : Va conter en dedans le château d’autres parties de l’Histoire. Kerpstaag : Ça tourne jamais comme je veux. Pis j’ai encore faim, moi ! Poète : On me chasse, on me pousse, on censure sans gloire Et pourtant… Pourtant… J’aurais bien aimé savoir. B Au-delà de la salle du trône de la Reine Clarissia, par delà les épaisses murailles, dans les entrailles du domaine, au cœur vivant du château, œuvraient les petites gens qui en assuraient le bon fonctionnement : les cuisinières, les gardes et les servantes, le bouffon… L’on s’y côtoyait, l’on si aidait ou s’y chamaillait dans la routine d’une vie sans importance. 6 Poète : Aller narrer les histoires des entrailles du château… Quel intérêt ? C’est toujours la même chose… Tiens ! L’éternelle rengaine entre ces deux-là… Garde : Encore là, toi ! Bouffon : Et toi ? Encore là ? Garde : Tu ne voudrais pas arrêter de me suivre ! Bouffon : Et toi, tu ne voudrais pas arrêter de me suivre ? Garde : Cesse donc de répéter ce que je dis, perroquet ! Bouffon : Je ne répète rien du tout, paltoquet ! Garde : Tu as répété que je voulais que tu arrêtes de me suivre ! Bouffon : Tu déformes ! J’ai demandé à ce que tu arrêtes de me suivre ! Garde : Parfait. Cessons de nous suivre tous deux. Bouffon : Mais personne ne suit personne puisqu’on marche côte à côte ! Garde : Rha, bouffon de malheur ! Ne peux-tu te taire un peu ! Tu embrouilles tout ! Bouffon : Ah ! Tu vois que j’ai raison ! Tu ne comprends rien ! Garde : C’est moi qui ai raison : tu ne sers à rien d’autre qu’à donner mal au crâne ! Bouffon : Parce que tu es stupide, comme je le disais. Garde : Tu ne dis que des stupidités ! Tu es l’inutile par essence ! Bouffon : Pardon ! Je suis le bouffon, la joie de vivre, le rayon de soleil perçant la grisaille. Je donne le rire quand toi tu ne prêtes qu’à rire ! Garde : Je ne suis pas là pour rigoler ! Je suis là pour garder et c’est ce que je fais ! Bouffon : Que tu es ennuyeux… Si je n’étais point là, le Royaume serait d’un triste… Garde : Si je n’étais point là, il n’y aurait plus de Royaume. Bouffon : Je donne de la légèreté à la Reine ! Garde : Je lui procure sécurité. Bouffon : Oh ! Mais moi aussi, je peux faire le hibou. Ça n’a rien de compliqué de marcher comme une grue ! Garde : C’est facile de faire des blagues ! Tout le monde est capable de faire rire ! Bouffon : Ah ! Oui ? Et ça ? Tu arrives à le faire, ça ? Et des blagues, tu en as ? Conte m’en une pour voir ! Garde : Tu m’ennuies. J’ai ma ronde à finir ! Bouffon : Tu te défiles ! Ce qui prouve que je suis le plus utile au Royaume ! Garde : C’est parce que je suis le plus utile que je retourne à ma mission ! Bouffon : Moi aussi ! Garde : Rha ! Ne voudrais-tu pas arrêter de me suivre ! Bouffon : Et toi, ne voudrais-tu pas arrêter de me suivre ? Poète : Que d’ennui… Garde, bouffon et leur combat verbal Comme une ritournelle… Dieu ! C’est d’un banal… Ah… Qu’entends-je par là-bas ? Non… Les servantes qui se chamaillent. C’est d’une morosité…

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7. Izencelle : Parce que tu appelles cela nettoyé, Andranille ? Andranille : Mais j’ai fait ce que vous m’aviez demandé : j’ai lavé le sol avec application en passant deux fois… Cela ne peut être plus propre… Izencelle : Et les carreaux ! On ne voit pas plus au travers qu’au travers du mur ! Andranille : Les… C’est que vous ne m’aviez rien dit à ce sujet… Vous n’aviez parlé que du sol… Izencelle : Suis-je toujours obligé de dire les choses ?! Il te faudrait avoir plus de jugeote… Andranille : Mais c’est que quand je prends des initiatives, vous me rappelez que ce n’est pas mon rôle… Izencelle : Personne ne te demande de nouveautés ! Sol, fenêtre. On a toujours fait ainsi. Andranille : Au contraire… Sans vouloir vous froisser, quand on fait l’un, habituellement, on ne fait pas l’autre… Izencelle : Vas-tu cesser de contester ?! As-tu fini de préparer le trousseau de la princesse Florinelle ? Andranille : Comme vous me l’avez demandé : les six draps blancs pliés et leurs six taies d’oreiller assorties, la dentelle bleue à broder et les tissus roses… Izencelle : Ensemble ! Mais cela va déteindre ! Andranille : Je vous promets avoir fait bien attention… Izencelle : C’est à voir. Il faut toujours passer derrière toi. La semaine passée, de quelle couleur était le flot que je t’avais demandé d’accrocher à son baldaquin ? Andranille : Rose… Izencelle : Et j’avais demandé corail ! Il n’y a rien que tu fasses correctement ! Andranille : C’est que je n’ai guère vu la différence, je vous demande bien pardon. Mais je saurai, désormais. A propos de roses : j’ai installé celles fraîchement cueillies sur la table du repas. Izencelle : Quoi !? Est-ce qu’il va falloir te le dire comment !? Pas de roses sur les tablées ! Ça bouche la vue, ça se dépétale, ça gâche l’odeur du repas ! Andranille : Mais Florinelle m’avait demandé… Izencelle : Ce n’est pas la princesse que tu dois écouter mais moi ! Andranille : Izencelle… ? Et… Pour Florinelle… Que fait-on ? Izencelle : A quel propos ? Andranille : Pour l’épreuve… Vous avez entendu comme moi que le conseiller a un stratagème. Izencelle : Et alors ? Andranille : C’est déloyal… Ne faudrait-il en prévenir Florinelle ? Izencelle : Quelle sottise vas-tu encore inventer !? Bien sûr que non ! Andranille : Elle a pourtant toujours été bonne pour nous… Il me semble… Izencelle : Il me semble que tu ferais bien de te taire ! Si nous devons nous mettre à bien quelqu’un, c’est la Reine Thiriiz et son fils Kerpstaag qui régira le château après le mariage. Andranille : Il… Me semble… Que si nous devons être loyales, c’est… Envers Florinelle. Elle nous en sera reconnaissante quand elle épousera Landramor. Izencelle : Mais jamais elle ne l’aura ! Andranille : A… A moins que nous fassions quelque chose… Izencelle : On a tout à gagner à ne s’en pas mêler. Andranille : On a tout à perdre en se taisant… Izencelle : Ecoute bien, ma petite… Si l’on doit prendre soin de quelqu’un, c’est de la Reine Thiriiz qui nous en remerciera par la suite. Alors oublie Florinelle ! Est-ce clair ?! Andranille : Jamais je ne pourrai oublier Florinelle ou la trahir mais… J’ai bien compris, oui. Nous nous taisons et faisons ce que nous avons à faire... Poète : Nouvelle dispute et nouvelle mise au point C’est toujours la même chose, de loin en loin… J’enrage qu’on m’ait éloigné des magouilles à venir ! Qu’y a-t-il à raconter ici que je n’ai dit cent fois… Les deux sœurs, maintenant…

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8. Célimendre : Mais qu’as-tu encore à geindre ? Florinelle : Mère veut me faire épouser un prince autre que Landramor… Célimendre : Oooooh… Tu as deux amoureux… Que c’est dur. Florinelle : Ne te rends-tu point compte ?! Célimendre : Non. Je n’ai aucun prétendant, moi. Florinelle : Enfin, Célimendre… Qu’as-tu ? Célimendre : Rien, justement ! N’as-tu point mal au cœur pour moi ? Non, bien sûr, tu ne penses qu’à toi… Florinelle : Mais que vas-tu chercher là, Célimendre ? Célimendre : Et que j’ai deux amoureux ! Et qu’on va me marier ! Et que je suis malheureuse qu’on s’occupe encore et toujours de moi… Florinelle : On ne s’est jamais plus occupé de moi que de toi, Célimendre. Et l’on nous a toujours aimées autant. Célimendre : Es-tu donc naïve ou aveugle ? J’ai toujours été la cinquième roue du carrosse ! On t’a toujours tout donné et à moi, rien : que les restes ! Avais-tu les belles robes que moi, qu’elles m’aillent ou non, je les récupérais quand tu les avais usées. Quand Père est revenu de sa chasse au dragon, tu as eu l’oiseau bleu au doux pépiement ; moi, j’ai hérité du dragon nain. Il puait, il piquait, il me brûlait mes affaires en laissant son odeur de souffre partout ! Florinelle : Y suis-je pour quelque chose dans les décisions de nos parents ? Je te le donne, si tu le souhaites, cet oiseau bleu ! Célimendre : Il est mort ! Florinelle : Je ne me rendais pas compte, Célimendre… Pardonne-moi… Tu restes ma sœur préférée ! Célimendre : Je suis la seule !! Ça a toujours été comme ça ! Et ça l’est toujours ! Quand je recevais les haridelles souffreteuses, on t’offrait un étalon. Aujourd’hui encore, tu en as deux pour toi… Florinelle : Qui puis-je ? La tradition exige que l’aînée soit mariée en premier. Est-ce ma faute si l’on me présente un prince quand j’ai déjà rencontré l’amour ? S’il ne tenait qu’à moi, Célimendre, je te donnerais volontiers Kerpstaag… Célimendre : Tu me donnerais volontiers Kerpstaag… A toi le bellâtre jouvenceau, à moi l’infect grogneur répugnant… Florinelle : Mais, Célimendre… Je ne puis t’offrir Landramor. Lui et moi, nous nous aimons et je préfère mourir qu’être mariée à Kerpstaag ! Célimendre : Alors fais-le ! Meurs et laisse-moi champ libre ! Florinelle : Célimendre ! Me haïrais-tu à ce point ? Je n’ai pourtant rien voulu… Que pourrais-je faire pour te montrer que tu es ma sœur et que je tiens à toi ? Célimendre : Tandis que j’écoutais sans le faire exprès à une porte, j’ai entendu dire que Mère demanderait à tes prétendants de ramener du fond des marais la Lyre des Cinq Vents à la douce mélopée pour te l’offrir. Comme il semble assuré que Kerpstaag la ramènera, il te faudra l’épouser. Tu n’oserais t’opposer aux valeurs du Royaume… Florinelle : Mais jamais Landramor ne m’ôtera de son esprit… Célimendre : Alors défigure-toi ! Mutile-toi ! Plonge ton visage dans de l’huile bouillante pour qu’il soit à jamais écœuré de te voir ! Tu voulais savoir ce que tu pouvais faire pour me rappeler ton fraternel amour ? Puisque tu ne peux avoir Landramor, arrange-toi pour que je l’obtienne ! Florinelle : Célimendre… Poète : La nouvelle querelle, certes vigoureuse Aura bien, comme toujours, une fin heureuse… Quelle monotonie routinière… Mais qu’on me donne un peu de croquant à mordre ! Ah… 9.

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Kerpstaag : Mère ! Rien ne va plus ! Thiriiz : Que t’arrive-t-il encore, mon fils ? Ne vas-tu point avoir tout ce que tu souhaites ? Kerpstaag : Ça, je n’ai guère tout compris. Mais il y a plus grave ! Flèche boîte ! Et je ne trouve point mes bottes ! Thiriiz : Eh ! Bien mais soignez votre cheval et demandez à une servante de fouiller… Izencelle entre. Izencelle : Pardonnez mon intrusion, ma Reine… Kerpstaag : Qui c’est, celle-là ? Izencelle : Je me prénomme Izencelle. Je suis au service de la princesse Florinelle. Thiriiz : Et que nous vaut cette intrusion ? Izencelle : Je possède des informations de la plus haute importance, ma Reine. Je me prénomme Izencelle. Thiriiz : J’avais entendu. Quelles sont-elles ? Izencelle : Si la coutume veut que le Roi nouvellement marié vienne avec ses servantes… Il me plairait beaucoup de rester au service de la princesse Florinelle… Kerpstaag : Vous savez trouver des bottes dans des malles ? Thiriiz : Et ? Izencelle : Et je me dis que mes informations pouvant vous être utiles, il pourrait vous plaire de me garder à votre service par la suite… Mon prénom, c’est Izencelle. Thiriiz : Vous l’avez déjà dit. Quelles sont ces informations ? Izencelle : Elles sont de la plus haute importance ! Kerpstaag : A propos de Flèche ? Thiriiz : Vas-tu te taire ?! Kerpstaag : Mais, Mère… Qu’y a-t-il de plus important que Flèche ? Izencelle : Je vous rappelle que je me prénomme Izencelle… Thiriiz : Voilà cent fois que vous le dîtes ! Allez-vous me donner cette information ? Izencelle : Savez-vous qu’ici, une servante comme moi ne perçoit qu’une solde de cinq écus ? Thiriiz : Est-ce là votre information importante ? Izencelle : Que nenni ! Mais je pensais qu’une fois à votre service… Je pourrais en recevoir six… Peut-être sept ? Kerpstaag : Sauriez-vous soigner Flèche, au moins ? Thiriiz : Très bien, sept écus si l’information en vaut la peine. Quelle est-elle ? Izencelle : Une telle information pourrait même bien valoir huit écus… Thiriiz : Vas-tu finir par parler ?! Izencelle : Encore que je pense que certains pourraient gager neuf écus de solde pour pareil renseignement… Kerpstaag : Mère ! Laissez-moi la faire parler, vous verrez, ça ira vite ! Thiriiz : Il y a intérêt à ce que ton information soit nécessaire et indispensable ! Izencelle : Nous pourrions même arrondir à dix écus pour faire un compte rond… Thiriiz : Bien, en voilà assez ! Allons chercher tes bottes. Kerpstaag : Tout de même ! Après, il faudra trouver un soigneur pour Flèche. Izencelle : Attendez ! Va pour neuf écus… Ma Reine, tendez l’oreille. Thiriiz : Je ne fais que ça. Kerpstaag : Et mes bottes ? Izencelle : Voilà : alors que par hasard et sans le vouloir, nous n’avons point fait exprès d’écouter ce que vous disiez, nous avons entendu qu’un stratagème ferait rapporter la Lyre des Cinq Vents par votre fils, Kerpstaak en toute certitude. Thiriiz : Kerpstaag. Kerpstaag : Mais elle écoute aux portes ! Thiriiz : Et alors ?

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Izencelle : Alors… Ma perfide collègue qui est fourbe comme le renard voulait apporter la nouvelle à Landramor pour l’aider. Oh ! Je l’ai fait taire, cela va de soi. Mais je crains que par quelque moyen, elle n’aille tout de même lui apporter soutien… Thiriiz : Voilà qui est intéressant… Kerpstaag : Ça ne m’aide point à retrouver mes bottes, moi… Izencelle : Alors, me prendrez-vous à votre service ? Rappelez-vous, je me prénomme Izencelle. Thiriiz : J’aurais du mal à l’oublier… Voyons si vous êtes digne de confiance… Izencelle : Oui, ma Reine. Kerpstaag : Comment peut-on faire confiance à une servante qui écoute aux portes ?! Thiriiz : Trouvez-moi un garde à qui je pourrais confier une mission. Izencelle : Je m’y emploie immédiatement, ma Reine ! Avec plaisir, ma Reine. Merci de votre confiance, ma Reine. Thiriiz : Cesse de te répandre et va ! Izencelle : Oui, ma Reine. Kerpstaag : Bon. Mais mes bottes, alors ? Thiriiz : Que tu peux être pénible ! Poète : Oho… Une vilenie ? Une félonie ? Un intérêt soudain éveille mon esprit… Mais voilà les tourtereaux maudits… 10. Florinelle : Landramor, mon aimé, écoutez-moi. Landramor : Je ne puis faire que cela, douce Florinelle : votre voix est le plus doux des chants qu’il m’ait été donné d’entendre. Florinelle : Justement. A propos de chant et de musique, nous avons un léger souci… Une épreuve que Mère veut vous imposer. Landramor : Quel souci ? Quelle épreuve ? Quelle musique ? Votre Mère ne m’aimerait donc point pour m’imposer une épreuve afin de conquérir votre amour ? Florinelle : Mon amour, vous l’avez, Landramor. Mère veut départager les prétendants. Serez-vous prêt à accepter cette épreuve ? Landramor : Mais pour vous, mon estimée, je décrocherais la lune du haut de la plus haute de toutes les montagnes ! Florinelle : Ce ne sera point nécessaire. Mère veut seulement que celui qui m’épousera m’apporte la Lyre des Cinq Vents. Landramor : Alors, j’irai. Où se trouve-t-elle ? Dans les vastes prairies à la verte douceur ? Florinelle : Plus loin. Landramor : Dans les verdoyantes forêts ? Florinelle : Plus loin. Landramor : Dans les collines luxuriantes qui bordent le Royaume ? Florinelle : Plus loin. Landramor : Mais où donc ? Florinelle : Elle se trouve au fond des marais ! Landramor : Quoi ? Cet endroit sale et plein de moustiques ? Quelle idée ! Florinelle : Il vous faudra être valeureux et vaillant pour obtenir ma main. Le serez-vous ? Landramor : Bien sûr, ma mie ! Mais c’est plein d’eau croupie, de bêtes infâmes… Cela n’a rien de poétique ! Florinelle : C’est ce que Mère veut… Landramor : Je possède déjà une magnifique Lyre à neuf cordes extrêmement rare qui vaut largement celle des Cinq Vents. Peut-être cela la satisferait-elle ? Florinelle : Non, elle veut la Lyre des Cinq Vents. Landramor : Tout de même… Pourquoi dans les marais alors que nous pourrions avoir plus belles réjouissances ? Ne pourrions-nous plutôt organiser un concours de poésie où celui qui composerait la plus belle ode vous aurait pour récompense !

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Poète : Oh ! Là, doucement ! C’est qu’il voudrait donc me prendre ma place ! Florinelle : Ce serait merveilleux, Landramor, et vous m’éblouiriez certainement mais ce n’est point ce que Mère souhaite… Landramor : Ou mieux ! Une chasse aux papillons multicolores dont le plus magnifique pourrait orner avec magnificence votre superbe chevelure. Je connais d’ailleurs un endroit où les papillons sont… Florinelle : Landramor, ce serait une merveille qui me ravirait mais tel n’est point le désir de Mère. Landramor : Je sais ! Nous pourrions ramener chacun un bouquet de fleurs ! Je sais où fleurissent les Edeilweiss de printemps et les soyeuses fleurs du paradis qui embaument Florinelle : Bon, Landramor, cela va bien ! Mère exige la Lyre des Cinq Vents et rien d’autre, est-ce bien entendu ? Landramor : Oui… Florinelle : La rapporterez-vous ? Landramor : Bien sûr, ma vénérée ! Je pars et ferai en sorte que nous soyons réunis pour toujours ! Florinelle : Vous emplissez mon cœur de joie, Landramor. Landramor : Je vais dans cet endroit lugubre pour faire exploser notre bonheur. Florinelle : Allez, mon aimé et revenez-moi ! Landramor : Je m’envole tel l’azur à la quête de la Lyre qui verra naître notre union ! Florinelle : C’est merveilleux. Alors allez-y, maintenant. Landramor : Oui. Poète : Et notre amoureux part avec un temps d’avance Sera-t-il piégé ou aura-t-il de la chance ? Il va me falloir mieux pour m’intéresser. Il n’y a point là de quoi écrire un pamphlet… 11. Célimendre : Ah ! Je colère ! J’enrage ! J’écume ! Il me faudrait quelqu'un pour me conseiller… Conseiller : Vous m’avez mandé, princesse Célimendre ? Célimendre : Toujours où il faut, vous… Conseiller : C’est ce que l’on attend de moi, Princesse… Que puis-je vous conseiller qui ferait votre plaisir ? Célimendre : C’est ma sœur, Florinelle ! Je ne veux pas qu’elle épouse Landramor ! Conseiller : Cela tombe à merveille, Princesse ! Votre mère, sa Majesté, ne le souhaite point plus et m’emploie à cette fin. Célimendre : Mais moi, je le veux, Landramor ! Il suffit que les bonnes choses aillent à Florinelle ! Je veux en profiter aussi ! Conseiller : Et c’est parfaitement envisageable puisque votre sœur épousera Kersptaag. Landramor, libre, pourra vous revenir… Célimendre : Mais il ne l’oubliera pas ! Il en est fou ! Il cherchera forcément à la récupérer et moi, il ne regardera pas ! Conseiller : Je vois… Vous voudriez qu’il oublie Florinelle pour n’avoir œil que pour vous… Célimendre : J’ai quelques idées ; pourriez-vous me dire ce que vous en pensez ? Conseiller : Je m’y consacrerai avec plaisir, Princesse. Célimendre : La méthode la plus efficace car la plus radicale : un accident de carrosse. Florinelle emportée par un cheval incontrôlable tombe dans un ravin. N’allons pas la tuer, mais les jambes brisées, le coccyx en morceaux, le visage déformé et les bras rompus, fêlés, broyés, la voilà inutilisable ! Landramor la délaisse, il est à moi. Conseiller : Oui, oui, oui… Calmons-nous, Princesse. Voilà une suggestion qui me paraît un tantinet excessive. Il nous faudrait peut-être une réaction plus nuancée… D’autant qu’inutilisable, elle le serait aussi pour Kerpstaag qui se rabattrait sur vous… Célimendre : Vous avez raison. Conseiller : C’est ma fonction…

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Célimendre : Alors nous irons voir Merlin pour qu’il concocte une potion qui lui donnera une apparence nauséabonde, les dents noires, des verrues poilues, les cheveux tombant par endroit… Mais uniquement aux yeux de Landramor ! Elle pourra épouser Kerpstaag ! Conseiller : Hélas, Princesse, elle comprendra vite. Chaque potion ayant sa solution, elle la demandera et retrouvera son physique. Et la rendre laide ne vous rendra point belle pour autant. Aux yeux de Landramor, bien sûr. Célimendre : Je ne vais pas attendre qu’ils se marient et aient beaucoup d’enfants ! Je vais la découper en morceaux pour les cuisiner en bœuf bouilli ! Conseiller : Princesse ! Il me semblerait bon que vous vous calmiez. Célimendre : Je me calmerai quand vous m’aurez donné Landramor ! Conseiller : Cela reste dans le domaine du possible mais point de ces manières. Votre sœur est une femme. Il faut donc agir avec finesse et subtilité. Célimendre : Et que proposez-vous ? Conseiller : Le plus simple, pour que Landramor renonce, est que Florinelle elle-même le rejette. Si elle oppose un farouche refus à le voir, il abandonnera et dépérira… Célimendre : Et je n’aurai plus qu’à le récupérer pour le consoler ! Par quel miracle en arriverions-nous là ? Conseiller : Le point sensible de toute femme est la jalousie. Elle vous apportera satisfaction si vous savez l’employer : mettez une autre femme dans les bras de Landramor pour que Florinelle le découvre en cette fâcheuse posture… Célimendre : Déçue et malheureuse, elle le repoussera ! Vous êtes un génie ! Conseiller : On me le dit souvent, oui. Célimendre : Très bien ! Attendons qu’il revienne de son périple et je m’occuperai à le déshonorer ! Poète : Grand Dieux ! Un drame attend Landramor au retour ! Blablabla blablabla… Mais quel navrant discours… Si je veux devenir célèbre par mes narrations, il me faut du piquant, que l’on me donne de l’action ! Eh ! C’est pas mal, ça… 12. Bouffon : Poudoudoum, poudoudoum… Non. Ting, ting, ting, blaaaaaah ! Mouais… Andranille : Ah! Tu es là ! Tu es là ! Bouffon : Oui, je suis là je suis là. Qu’est-ce donc qui te met en tel état ? Andranille : Je dois te parler de chose d’importance ! Bouffon : Ting, ting, ting, blaaaaaah ! Andranille : Aaaaah! Bouffon : Trouves-tu cela drôle ? Andranille : Plus effrayant que drôle ! Qu’était-ce donc ? Bouffon : Il me faut trouver des nouveautés pour amuser sa Majesté. Et l’autre qui se croit le plus important. Andranille : Ecoute-moi ! J’ai promis à Izencelle parce que Kerpstaag doit avec le conseiller, pour la Lyre des Cinq Vents, mais c’est au détriment, Florinelle et Landramor, tu le sais et pour le mariage mais l’épreuve et j’ai promis ! Bouffon : Ce que tu dis est-il censé avoir un sens ? Andranille : Je ne sais pas ce que je fais, je ne devrais pas être là… Bouffon : Alors va et laisse-moi travailler. Flllllluuuuuuup ! Non… Andranille : Ecoute-moi, te dis-je ! Bouffon : En ce cas, exprime-toi plus clairement… Encore que c’est rigolo… Andranille : J’ai promis à Izencelle de n’en point parler à Florinelle mais elle ne m’a point interdit d’en parler à d’autres et tu me semble la personne idéale ! Bouffon : Je ne comprends rien parce que mes grimaces et pour le banquet alors vois-tu ? Andranille : Quoi ? Bouffon : Je fais comme toi… Cela me semble divertissant.

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Andranille : Il n’y a point de quoi se divertir ! L’heure est grave ! Pour épouser Florinelle, Landramor doit ramener la Lyre des Cinq Vents du marais. Bouffon : Grand bien lui fasse… Et quelque chose comme ça ? Patachtuing, patachtuing,… Andranille : Mais un complot se trame ! Il a besoin d’appui. Je t’en conjure, accompagne-le et aide-le ! Bouffon : Je ne vois rien à y gagner. Andranille : Tu sauverais une belle histoire d’amour ! Bouffon : Je suis là pour amuser. Je laisse le mièvre romantisme au poète… Poète : Non, mais eh, lui ! Andranille : Rend-toi compte que ta réussite te rendrait le plus important du Royaume… Loin devant le garde… Bouffon : Je suis déjà le plus important… Andranille : Tant pis. Si Florinelle épouse ce vil Kerpstaag, je ne donne pas cher de toi… Bouffon : Que veux-tu dire ? Andranille : As-tu remarqué que jamais cet homme ne sourit ? Il a horreur de ça. Alors que fera-t-il d’un bouffon dont c’est l’utilité ? Bouffon : Mais, mais, mais… Tout le monde a besoin d’un bouffon ! Andranille : Sauf lui. Bouffon : C’est pour rire que tu dis cela ? Andranille : C’est ton travail de faire rire, point le mien. Tandis que si tu aides Landramor, tu conserveras ta place… N’as-tu point vu comme il s’émerveille de tout ? Bouffon : Maintenant que tu le dis… Laisse-moi réfléchir… Andranille : … … Réfléchis donc un peu plus vite ! Bouffon : Cela ne enchante guère, mais je crains que tu aies raison… Il vaut mieux que je l’accompagne. Andranille : Grâce t’en sois rendue ! Viens vite, il est sur le départ ! Poète : Deux amants pour une même Lyre aux Cinq Vents Une servante au gentil et une au méchant… Un garde à engager, un bouffon maugréant… Sombre et clair, voilà qui devient intéressant… 13. Thiriiz : Karméname ? Garde : Euh… Non, ma Reine… Thiriiz : Oh. Je pensais que vous étiez de la garde de mon fils… Garde : Euh… Non, ma Reine… Thiriiz : Oh… Je croyais. A votre carrure, votre prestance… Ce n’est point possible. Que vais-je faire ? Garde : Vous avez un souci, ma Reine ? Thiriiz : Non, rien… J’ai une mission de haute importance à confier, qui serait amplement récompensée. Et je cherchais Karméname car il me faut personne vaillante… Garde : Mais je le suis, ma Reine, croyez-m’en ! Rien ne m’effraie ! Tenez : j’ai bravé le dragon qui avait attaqué le village, voici quelques années. Et non uniquement car j’étais de garde ce jour-là ou qu’on m’avait enjoint d’y aller, hein ! Certes, c’était un petit dragounet. Mais c’en était un tout de même ! Vous ne trouverez pas plus brave que moi ! Thiriiz : C’est que Karméname est fort, également… Garde : Moi aussi, ma Reine ! Tenez : quand la roue de la carriole s’est brisée, l’autre matin, on n’avait rien pour la soulever… Je l’ai fait ! A moi seul ! Parce qu’étant enfant, je vivais dans la forêt avec mon père. J’en ai coupé des arbres ! Je les abattais par dizaine. J’en ai coupé des centaines, ma Reine ! C’est des milliers, même, qui m’ont rendu fort ! Vous ne trouverez pas plus fort que moi ! Thiriiz : C’est que Karméname est endurant… Garde : J’ai déjà tenu deux jours de garde sans dormir ni manger ! Thiriiz : Il fait preuve de discrétion…

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Garde : Ça, je sais garder des secrets ! J’en garde plein ! Je peux vous en dire un, si vous voulez, pour vous montrer le genre de secret que je garde… Thiriiz : C’est que… La mission que je confierais… Et qui serait largement récompensée… Nécessite de se rendre dans ces dangereux marais… Garde : Je les connais comme ma poche, ma Reine ! Mieux que ma poche, même, vu que je ne suis jamais allé dans ma poche ! J’y vivais avec mon père. Thiriiz : Je croyais que c’était en forêt… Garde : A la lisière des deux, ma Reine… Thiriiz : Vous pourriez être celui que je cherche, finalement… Garde : Sûrement, ma Reine ! A combien se monte la récompense ? Thiriiz : Enorme. Garde : Que dois-je faire ? Thiriiz : Connaissez-vous ce Tandrator… Pandragore… Garde : Landramor ! Thiriiz : C’est cela. Je crains pour sa sécurité dans les marais où il doit se rendre… Garde : Je peux l’accompagner, ma Reine ! On prendra les chemins les plus sûrs si vous le désirez ! Ils sont plus longs, mais pour sa sécurité… Thiriiz : Vous me semblez plus compétent encore que Karméname… Alors soit. Allez. Mais qu’il ne se doute pas qu’on agit pour son bien ! Garde : Vous pouvez compter sur moi, ma Reine ! Poète : Enfin de l’action avec ces conspirations Offrant à mon crayon trésor de narration… C Aux confins du Royaume, au delà des prairies en fleur, à l’écart des fraiches forêts, loin des harmonieuses collines, s’étendent les marais. Poisseux, étouffants, pestilentiels et sordides, ces bourbiers marécageux sont infestés d’insectes donnant la fièvre et la maladie. Et, si l’on n’a guère de chance, on peut y rencontrer les sorcières ! 14. Landramor : C’est tout de même finalement joli, ici, ne trouvez-vous point ? Bouffon : Joli, joli… Je trouverai cela joli quand nous en serons sortis ! Ne peut-on se dépêcher d’avancer ? Garde : Allez, bouffon… Sois utile : souris et raconte-nous une histoire. Bouffon : Je suis trop mouillé pour avoir envie de rire ! Landramor : Et ce mariage entre ces arbres aux couleurs fangeuses et ce marais aux teintes arborées… Bouffon : Suis-je le seul à chercher ? Est-ce visqueux ! Et d’abord, à quoi ressemble une Lyre des Cinq Vents ? Ça bouge, ça pousse, ça vit ? C’est caché à quelle hauteur ? Là ? Là ? Là ? Poète : L’équilibre dans les objectifs à atteindre Bouffon : Va-t-il se taire, lui ?! Landramor : Il donne un charme à notre périple. Poète : Merci. Garde : Puisque tu ne veux nous faire rire… Bouffon : Il parle sans cesse ! Je comprends que sa Majesté fut ravie de nous le laisser… Garde : Nous pourrions faire une pause… Bouffon : Encore ? On en fait toutes les deux minutes ! Sommes-nous là pour chercher ou se reposer ? Et l’autre qui regarde les fleurs… Poète : Un bras de fer inconnu et secret à peindre… Bouffon : Ne peux-tu chercher en rimaillant, toi ? Garde : Vas-tu cesser de râler ? Seigneur Landramor ! Là ! Regardez : une grenouille !

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Landramor : Quelle merveille de petite bête… Bouffon : Je comprends pourquoi l’on a demandé mon soutien… Rha ! Peste des moustiques ! Garde : Si nous mangions des moustiques grillés ? C’est très bon et cela nous nourrira pour notre quête… Bouffon : Manger des moustiques ? Folie quand un bon repas nous attend au château ! Garde : C’est qu’il va nous falloir penser à bivouaquer… Bouffon : Dormir dans cet enfer ? Tu n’y songes pas ! Retournons à la clairière pour dormir ! Garde : Pour refaire le chemin demain matin ? Es-tu fou, bouffon ? Bouffon : Alors trouvons la Lyre avant ce soir et rentrons au plus tôt ! Poète : L’un tire dans un sens, le second va dans l’autre Je suis d’accord avec vous, Landramor ! Cette balade m’inspire ! Bouffon : Balade, balade… Landramor : Oooooooh ! Bouffon : Vous avez trouvé la Lyre ? Landramor : Non, mais que c’est beau, ce soleil faisant son berceau des marécages… Bouffon : Bon, allez, elle n’est pas là ! Avançons ! Garde : Il me semble plus prudent de prendre par là… Bouffon : Nous en venons ! Quelle malice guide donc ton sens de l’orientation ? Garde : Mais… Rien… Bouffon : Allez, poursuivons notre calvaire… Le fou et le garde sortent. Landramor regarde le ciel. Poète : Lequel à son demandeur sera bon apôtre ? Bouffon : Alors ! Il ne vient pas ? Landramor : Que les étoiles doivent être belles, la nuit, dans cet verdeur glauque… Bouffon : Oui, oui, allez. Garde : Ne le brusquons point ! 15. Vermicia : Est-elle bien morte ? Mavillia : Elle ne respire plus… Pernicia : Il faut se méfier, avec elle… Elle est capable de tout… Vermicia : Non, non, non… Je pense que nous l’avons bien occise. Mavillia : Nous voilà enfin débarrassées de cette acariâtre vipère ! Pernicia : Il nous va falloir chercher qui aura la succession à la tête de notre groupe… Vermicia : Fariboles et trépanassées ! Quelle recherche ? Il est évident que ce sera moi ! Mavillia : Par la bave de Presnesis, notre crapaud centenaire ! Quelle idée saugrenue ! C’est forcément à moi de prendre la tête ! Pernicia : Mes consœurs, mes amies, calmez-vous. Quand je parlais de chercher, c’était figure de style. Il n’y a point à tergiverser : je serai la nouvelle meneuse. Vermicia : Calembredaine et tripatouillée ! Je suis à même de prendre la tête du groupe car de toutes, je suis la plus âgée ! J’ai l’expérience nécessaire au statut de Grande Sorcière ! Mavillia : Par les pattes du rat trépané ! C’est pour son âpre méchanceté qu’on a voulu s’en défaire ! Et c’était vieillesse et sénilité qui l’avait ainsi rendue ! L’argument est réfutable ! Pernicia : Mes précieuses, mes adorées, en ce cas, calmons-nous : je suis la plus jeune de nous trois. La force vive de notre alliance. Quand vous serez fripées et décaties, je tiendrai encore debout ! Vermicia : Giboulées ! Que l’on me retienne de l’anéantir pour son intrépide insolence ! Mavillia : L’âge n’a point à entrer en ligne de compte ! Celle qui nous représentera doit être celle qui connaît le plus de formules. Et c’est moi qui l’emporte haut la main.

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Pernicia : S’il faut savoir les alchimies, il faut encore s’en rappeler. Et l’âge amène perte de mémoire quand je suis loin d’avoir vos tares ! Vermicia : Calinotade et crapuscule ! Je suis de loin la plus méchante de nous trois ! N’est-ce point moi qui ai fomenté pour nous libérer de cette harpie ? Je serai la Première ! Mavillia : Par la chouette aux yeux de feu ! Ce n’est pas le tout d’avoir l’idée si l’on n’a pas l’audace et la connaissance de mettre en pratique ! Ce que j’ai fait ! Je serai l’Essentielle ! Pernicia : Calmons-nous encore une fois, mes bonnes, mes chéries… N’est-ce pas à l’Unique de tout diriger et laisser le travail aux autres ? Ce que j’ai fait dans cette affaire… Vermicia : Très bien ! Puisque nous nous croyons à égalité, jouons la place ! Mavillia : Que la Destinée désigne la successeuse ! Pernicia : Faisons une partie de Crapaud, Marmite, Brasier, Mare. Vermicia : Crapaud ! Mavillia : Mare ! Pernicia : Brasier ! Vermicia : Le Crapaud l’emporte en marchant sur la Mare ! Pernicia : Je gagne ! Le Brasier brûle le Crapaud ! Mavillia : C’est moi l’Elue : la Mare éteint le Brasier ! Vermicia : Mais puisque je marche dessus ! Pernicia : Tu ne peux : tu es brûlée ! Mavillia : Non, puisque je t’ai éteinte ! Vermicia : Coquecigrue et parasthèse ! L’on tourne en rond ! Mavillia : Jouer la place est indigne de nous. Pernicia : Vous avez raison, mes fières, mes terribles. Lançons-nous un défi. De par ma magie, je transformerai cette branche en araignée ! Vermicia : Que voilà un sort pour apprentie ! Laissez-moi faire et je la change cendre d’un regard, cette branche ! Mavillia : Et moi, je lui apporterai la vie en la transformant en colombe ! Pernicia : Les sorcières ne font point de colombes ! Qui donnerait la tête de notre fratrie à celle qui par erreur a changé une citrouille en hamster au lieu d’un destrier ? Vermicia : Apocryphe et rocambole ! Comment peux-tu sortir pareille attaque quand ta dernière potion, par omission de gui, a fait dépérir la malade au lieu de la guérir ?! Mavillia : Pas la griffe effilée du chacal ! Tu es bien bonne à te moquer ! As-tu omis ton philtre d’amour qui a fait tomber en admiration ce malheureux face à un écureuil à rester au pied de l’arbre pendant des semaines ? Pernicia : Calmez-vous, mes frêles, mes corneilles… Et si nous étions toute trois dirigeantes à part égal de notre alliance ? A chaque vote, toujours deux personnes d’un côté… Vermicia : Voilà qui ne s’est jamais fait… Mavillia : Cela se peut envisager… Pernicia : Chut ! Voilà quelqu'un… 16a. Garde : Par ici, le chemin est meilleur. Vermicia : Mais qui nous voilà… Malvillia : De la visite ? Pernicia : Et du beau monde, qui plus est… Bouffon : Des sorcières ! Bravo pour la sûreté du chemin ! Poète : La souricière des sorcières d’âge mûr ! Notre équipée est en bien fâcheuse posture… Vermicia : Qui aurait un âge mûr ? Malvillia : Laisse-le donc, c’est un poète. Pernicia : Bienvenue chez nous mes agnelets… Garde : Arrière ou je vous trépane ! Bouffon : Ne nous les fâche point… Landramor : Chez vous ? Mais qui peut vivre dans ces marais froids et inhospitaliers ?

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Vermicia : Nous, mon mignon… Mais je t’accorde que l’humidité qui règne ici n’est guère réjouissante… Malvillia : Cela remue nos douleurs qui reviennent chaque matin pour ne nous quitter qu’au soir… Pernicia : Que serions-nous mieux face à la belle flambée des cheminées du château… Vermicia : Le château… Je me souviens… Malvillia : Nous y serions encore si celle-ci n’avait pas failli… Pernicia : Que dis-tu là ?! C’est de sa faute à elle ! Vermicia : Que nenni ! C’est celle-ci qui nous a fait bannir ! Malvillia : Ce n’est pas moi ! Pourquoi ce serait toujours moi !? Landramor : Ne vous fâchez point… Pernicia : Je vous demande pardon, Seigneur perdreau… Mais il est important de noter que c’est de sa faute ! Voilà bien longtemps, alors que nous vivions sereines et heureuses au château, celle-ci de mes amies s’est irritée d’un mauvais mot à son encontre. Appelant à elle les maigres ressources qu’il lui restait alors, elle s’est vengée en lançant un sort qui cristallisa tous les soldats du domaine. Il a fallu deux mois pour qu’ils reprennent forme humaine et utilité ! Deux mois où n’importe quelle attaque aurait mis le trône en péril ! En punition, nous fûmes envoyés dans ces contrées invivables… Poète : Je note pour mes brochures. Garde : Pour s’être attaquée à des gardes, c’était bien mérité ! Vermicia : Malpeste et putréfaction ! C’est totalement erroné ! Le Roi lui-même nous avait donné raison, arguant qu’il ne fallait point nous moquer ! C’est elle qui nous a exilées ! Par un matin d’un vieil été, alors que son Altesse passait en revue ses écuries, elle se navrât de la vieillesse de ses chevaux qui ne pouvaient plus guère rendre service. Demandant à cette vipère dénuée de toute adresse de ragaillardir ses bourrins pour en faire des étalons, il fut ulcéré de voir qu’elle en était incapable ! Se trompant de formule, elle avait transformé tous les canassons en cochon qu’il a fallu courser pour leur rendre leur forme ! Poète : Je note quoi, exactement, alors ? Malvillia : Par la tentaculaire hypoïde ! Tout ceci est faux ! Le Roi lui-même avait été amusé de cette course et heureux du festin qui en avait résulté ! Perdus pour perdus, ses chevaux transformés en victuailles l’avaient rassasié ! C’est elle, la fautive ! Pour amuser la galerie, justement, elle n’avait rien trouvé de mieux que de donner la parole aux tableaux du château ! Mais cruche écervelée qu’elle est, elle ne savait comment les faire taire ! Il nous a fallu des semaines entières pour trouver le contresort ! Des semaines où personne ne pouvait dormir dans le vacarme de ces tableaux parlants ! On peut comprendre qu’irrité, le Roi l’ait chassée ! Mais nous avec… Bouffon : Bien fait ! L’amusement est réservé aux bouffons ! Poète : Je note tout, je trierai après. Garde : Maintenant, écartez-vous ou je vous transperce ! Landramor : Paix, enfin… Bouffon : Que pourraient-elles nous faire quand elles ne se souviennent point de leur passé ? Vermicia : Craquelure et carnasserie ! C’est qu’ils commencent à m’échauffer, ces deux-là ! Malvillia : Par les profondeurs de l’insondable, montrons-leur qui nous sommes ! Pernicia : Allions-nous mes sœurs et remettons-les à leur place !

(…)

Mais que va-t-il se passer ? Landramor parviendra-t-il à obtenir l’amour de Florinelle ?

Comment ça, des potions vont tout changer pour tout le monde ? Comment cela, ça va devenir fou ?

Pour calmer toutes ces angoissantes questions et/ou jouer le texte, une seule solution :

écrivez-moi à [email protected]

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(je réponds TOUJOURS à TOUS mes mails ! Si ce n’est pas le cas après une semaine c’est

que votre mail n’est pas arrivé ou le mien… Retentez le coup, tentez de passer par mon site : http://ericbeauvillain.free.fr par mon profil facebook :

http://www.facebook.com/EricBeauvillainAuteur ma seconde messagerie :

[email protected] … Dans tous les cas, si je ne réponds pas, ce n’est pas normal : n’hésitez pas à me relancer !)

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Notes et Conseils - pour ceux qui n’en veulent –

(mais ceux qui ont des idées, ne lisez pas, gardez les vôtres !!) 0. Genèse Cette pièce a été écrite en janvier/février 2013 pour un atelier que j’encadrais. J’avais envie, cette année-là, de travailler une chose que je n’avais jamais faite avec cet atelier : les chœurs. Nous étions dans un théâtre à l’italienne et l’idée était d’utiliser le premier balcon pour faire les chœurs, qu’ils viennent de derrière et au-dessus des spectateurs (les comédiens devaient sortir par l’issue de secours, derrière la scène, faire le tour du théâtre, dehors, en costume, pour rentrer devant et monter au premier. Ce fut amusant…). Je voulais aussi travailler le conte, dans ce qu’il a de plus traditionnel : sorcière, princesse, reine méchante, etc. 1. La durée Cette pièce dure approximativement 1h45. Selon le jeu et le traitement des chœurs, elle peut être allongée ou raccourcie d’une dizaine de minute. 2. Les personnages Les rôles ont été créés pour un atelier que j’encadrais. Chacun méritant de travailler autant, les rôles sont globalement équivalents – malgré l’arrivée des sorcières en milieu de pièce. Le plus lourd est celui de Kerpstaag ; le plus court est celui de Landramor. Cela se joue à une grosse centaine de mots, c'est-à-dire pas grand-chose… Voici la liste et les caractères : La famille sombre Kerpstaag : petit, laid, grincheux, barbu, chevelu, râleur… C’est le prince noir et désagréable sans aucune qualité pour lui. Thiriiz : mère du précédent, elle est dure, intelligente et avide. La famille moins sombre Florinelle : princesse rose dans toute sa splendeur, elle croit à l’amour, au prince charmant et aux petits oiseaux qui pépient. Célimendre : à l’opposé de sa sœur, Florinelle, elle est rentre-dedans et jalouse. Jamais rien ne lui convient. Clarissia : Mère des deux précédentes, elle est distinguée, presque rigide, intelligente. Froide également. Le prince amoureux Landramor : prince au cœur pur, naïf, amoureux de Florinelle, il croit à l’amour, à la princesse d’une vie et aux petits oiseaux qui pépient. Le personnel du château Le Conseiller : plein de sagesse, toujours présent et à l’affut, il est diplomate et manipulateur. Le Bouffon : sautilleur, espiègle, taquin, vif et adroit de son corps. Le Garde : à l’inverse du précédent, il est rigide, consciencieux, sérieux.

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Andranille : servante timide, craintive, soumise. Izencelle : servante arriviste, méchante, dure, autoritaire. Le Poète : il est poétique, prompt à faire des vers mais pas des plus courageux. Plus à l’aise avec les mots que les actions. Les sorcières Vermicia, Malvillia et Pernicia : les trois sorcières, telles qu’on peut les imaginer. 3. La distribution Ils sont quinze… car l’atelier que je dirigeais à l’époque de la création de ce texte était composé de quinze personnes ; deux homme et treize femmes. Aussi, l’expérience prouve que tous les rôles, conseiller, garde, fou… peuvent être tenu sans aucun souci par des femmes. Il va de soi que les deux princes doivent être des hommes et les deux princesses, des femmes – si l’on veut rester un tant soit peu cohérent avec la notion de conte classique. Il me semble que les deux Reines Mères doivent être féminines – pour le rapport aux hommes et au fils. Cela nous mène à deux hommes et quatre femmes minimum, les autres rôles étant modulables comme bon vous semble. Le Poète a été écrit pour une personne qui n’était pas sûr d’être à l’atelier jusqu’au spectacle. Son rôle a été réfléchi pour être supprimable et vous pouvez donc jouer toute la pièce sans lui – malgré le succès qu’il a pu avoir en représentation. Les trois sorcières ne sont là que pour rappeler celles de Shakespeare. Il importe peu qu’elles soient trois outre le langage de chacune et les interactions qu’elles peuvent avoir entre elles. Vous pouvez n’en mettre qu’une – mais vous éviterez les chamailleries entre elles, ce qui me semble dommage. Deux peuvent être suffisantes pour créer les disputes. Au final, le texte peut donc être joué par 13 à 15 comédiens. 4. Les scènes Certaines sont numérotées avec une lettre ensuite. 16a, 16b… C’est principalement parce que la scène se situe dans la continuité de l’action : il y a une entrée ou une sortie de personnages mais les autres restent là, contrairement aux scènes numérotées normalement qui enchaînent des scènes avec des personnes différentes ou des idées différentes. Cependant, cela faisait des scènes très longues et pour les travailler séparément (18 a, b, c, d), je les ai découpées. 5. Les décors J’ai présenté ce texte plateau nu. Probablement parce que j’avais un bon éclairagiste qui créait de jolis ambiances et habillait la scène. Peut-être aussi parce que les décors m’ennuient et me semblent limiter l’imaginaire.

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Rien ne vous empêche pour autant d’en mettre : un trône, un chandelier, un décor de château… Le plus simple, à mon avis, sont des panneaux pivotants : d’un côté, un décor de château avec mur, fenêtre, cheminée, portrait… De l’autre côté, ambiance marécage, arbres, chaumière ou grotte de sorcière. Il suffit de les retourner pour montrer le lieu souhaité. 6. Les costumes Au théâtre, tout est faisable. Costumes futuristes, symbolisés, neutres… Il me semble que le ton du texte, le conte, mérite que l’on aille à fond dans cette veine et que les reines et princesses aient des grandes robes et les princes de beaux habits – blanc ou noir, selon le caractère. Pour le garde, on s’était fait prêté le haut d’une armure de chevalier par une troupe proposant des spectacles médiévaux. Le bouffon avait un costume coloré, les servantes, des robes « pauvrettes », le poète, un habit ample et souple et le conseiller, quelque chose de digne. Les sorcières quant à elle avait revêtu une toge de celle que l’on trouve à pas cher dans les boutiques de déguisements. Elles avaient chacune accommodé leur costumes de pièces rapiécées, élimées, avant d’être salis dans de la boue et séchés. L’essentiel tenait au crêpage de cheveux et peints de gris, aux faux ongles longs, à la peau du visage et des mains passée à un mélange argileux. 7. La mise en scène Elle ne nécessite pas forcément beaucoup d’invention. Un conte étant quelque chose de classique, j’avais misé sur la simplicité des déplacements et mouvements. La scène 5, par exemple, avec les deux Reines, le Prince, le Conseiller et le Poète avait été traité comme si chacun était une pièce d’échiquier avec très peu de déplacements si ce n’est quasi aucun. L’essentiel tient dans le travail du comédien pour faire exister son personnage. 8. Les chœurs J’ai eu l’avantage de présenter cette pièce dans un théâtre à l’italienne où le son circule bien. Mes comédiens faisaient le tour, par l’extérieur, pour rejoindre le premier balcon où ils se plaçaient à quelques mètres les uns des autres. Le texte était découpé, retravaillé, répété parfois, complété d’autres fois, pour que le son tourne sur le balcon et donne un effet de stéréo. Voici des exemples de ce qui avait été fait dans une disposition 1 2 3 4 5 en cercle au balcon : A. « Il était une fois, dans un royaume lointain et aujourd’hui oublié, la Reine Clarissia, »

Donnait 1 : Il était une fois 3 (légèrement moins fort) : Il était une fois 5 (légèrement moins fort): Il était une fois 2 (légèrement moins fort): une fois… 4 (chuchoté) : une fois… 1 : Dans un royaume… 2 : Lointain

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3 (légèrement moins fort) : Lointain 4 (légèrement moins fort): Lointain 5 (légèrement moins fort): Lointain 2 : Et aujourd’hui… 4 : oublié… 1, 3 et 5 (comme une annonce royale) : la Reine Clarissia ! B. « les cuisinières, les gardes et les servantes, le bouffon… L’on s’y côtoyait » 1 : Les cuisinières 3 : De la place au fourneau ! 5 : Attention la poularde… 2 : Les gardes 4 : A mon commandement… Halte ! 3 : et les servantes 2 : Nettoyez ici ! 4 : Débarrassez cela ! 5 : Le bouffon 1 : Hihihihi 3 : L’on s’y côtoyait Brouhaha de discussion entre 1 et 2 d’un côté et 4 et 5 de l’autre. L’intermède C avait été travaillé en ajoutant, par ceux qui ne parlaient pas, des bruits de moustiques, de « spolc, spoltch »… Un travail avait également été réalisé pour que les adjectifs aient la voix de ce qu’ils représentaient : « froide, dure, envieuse » : était dit par trois personnes sur un ton sec, froid, cassant, traînant sur le dernier. « douce et belle » : était dit sur un ton éthéré, un filet de voix « les sorcières » : était dit sur un ton grinçant de sorcière et ponctué par trois rires sardoniques. Cela demande un léger travail (d’autonomie, majoritairement : si les comédiens ont compris le système, ils peuvent s’amuser à proposer eux-mêmes une version). Vous pouvez donc préférer dire ces chœurs sur scène – mais je conseille l’obscurité (c’est ce que j’avais fait pour le dernier, une phrase chacun, en ligne, sur scène, dans le noir). Vous pouvez également utiliser une bande son, bien plus pratique… Voir même les supprimer pour les remplacer par des musiques : les textes ne sont là que pour planter l’ambiance à venir. Le texte ayant été créé dans l’optique expliquée ci-avant, les comédiens faisant les chœurs ne pouvaient pas être dans la scène précédent ou suivant ceux-ci. Voici la distribution qui avait été faite : A – Conseiller, Bouffon, Garde, Vermicia, Malvilia, Pernicia B – Florinelle, Landramor, Andranille, Izencelle, Célimendre

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C – Kerpstaag, Clarissia, Conseiller, Vermicia, Malvilia, Pernicia D – Florinelle, Andranille, Izencelle, Célimendre E – Chacun une phrase 9. La communication Là aussi, c’est dit en préambule mais ça n’est pas mauvais de le rappeler : le principal avantage d’être un auteur vivant est d’être vivant ! Et c’est extrêmement plaisant de voir que sa pièce plaît, est jouée… Aussi, n’hésitez pas à m’écrire pour me donner les dates, des photos du spectacle et de l’affiche : je suis toujours preneur ! 10. Une question qui mérite réponse. Il arrive que les troupes qui jouent un texte contemporain invitent l’auteur. La question qui se pose est donc : est-ce que l’auteur viendrait ? Je fais partie d’une troupe, j’ai une famille et donc, beaucoup de week-ends chargés. Cependant, je suis toujours prêt à me déplacer quand j’en ai la disponibilité. A une chose près… Les derniers déplacements que j’ai faits, en Belgique, en France, m’ont coûté environ 150 euros à chaque fois (en essence, péage, train…) et une notoriété insuffisante pour avoir les moyens de me déplacer souvent à ce coût… Aussi, si mes dispositions le permettent, je peux venir si vous m’aidez à le faire en prenant en charge les frais de déplacement et l’hébergement (chez l’habitant, c’est parfait !)… N’allez pas croire que je joue ma star et cherche à abuser de la situation, mais je ne peux actuellement pas grever le budget familial à ce point… Si donc vous avez envie de me faire venir (en prévenant la presse, me demandant de dire un mot sur scène à la fin, tout ce que vous voulez) et que vous êtes d’accord avec les propositions ci-dessus, n’hésitez pas ! Je me ferai un plaisir de venir si mon emploi du temps me le permet ! Amicalement, Eric Beauvillain

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Bibliographie (comme dans les vrais livres pour que ça claque !)

J’écris pour le plaisir. Mais aussi pour mes ateliers (enfant, pra-ados, ados, adultes) ou les troupes que je connais. Les textes ci-dessous ont tous été montés et ne sont pas de simples délires d’auteur mais bien des textes jouables pour le plaisir ! (A noter que pour toute représentation, il faut une déclaration à la SACD) Ils sont disponibles sur simple demande – sauf les édités – et visibles avec photos, affiches et dates de représentation sur mon site : http://ericbeauvillain.free.fr Vous pouvez également trouver des pièces courtes ou levers de rideau, de 20 à 40 minutes pour adultes ou ados en cliquant ici : http://ericbeauvillain.free.fr/index.php?post/2012/05/19/Les-courtes Des pièces pour enfants, de la primaire au début collège, d’une durée comprise entre 20 et 30 minutes en cliquant ici : http://ericbeauvillain.free.fr/index.php?post/2012/05/19/Les-pi%C3%A8ces-pour-enfants Des pièces pour ados de collège ou légèrement plus, d’une durée comprise entre 20 et 40 minutes en cliquant ici : http://ericbeauvillain.free.fr/index.php?post/2012/05/19/Les-pi%C3%A8ces-pour-ados De nombreux recueils à thème, composés de textes courts de 3 à 8 minutes, sur un thème commun permettant de faire jouer entre 2 et 20 comédiens au moins pour réaliser un spectacle de 5 à 120 minutes en cliquant ici : http://ericbeauvillain.free.fr/index.php?post/2012/05/19/Les-recueils Des pièces éditées chez un vrai éditeur avec du vrai papier en cliquant ici : http://ericbeauvillain.free.fr/index.php?post/2012/05/19/Les-%C3%A9dit%C3%A9s Et voici les autres pièces pour adultes d’1h30 à 2h00, par ordre de distribution : Ça peut pas être pire – 2 : persos asexués – cupidité et malchance (1h15) L’art de descendre de plus en plus bas en se lançant dans de nouveaux projets en pensant à chaque fois – à tort – que ça ne peut pas être pire…

Deux pommes et un coup fin – 3 : 2 perso asexués et 1 ado – enlèvement, rançon, amitié Deux personnes pensaient qu’enlever un enfant de riche était la plus simple façon d’obtenir une rançon… Hélas… Non !!

Drumer Club – 4 : 4F – mystère et meurtre Trois femmes étudient la possibilité d’intégrer une nouvelle recrue à ce mystérieux club… L’homme du bureau : 4 ou 5 : persos asexués – entreprise, enquête, absurde Dans une entreprise, un homme est mort à son bureau. Des employés enquêtent pour se rendre compte qu’il est difficile de dire qui il était, ce qu’il faisait… Et même où se trouvait son bureau !

Qu'est-ce que tu as dans la tête ?! (avec Ann Rocard) – 4 à 20 : 2H 2F minimum – amitié, braquage

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La soirée promettait d’être sympa avant la découverte d’un cadavre… En plus de suivre l’histoire, on voit ce qui se passe dans la tête de chacun !

Poison d'Avril – 6 à 10 : perso asexués – boule de neige D’une petite blague dont on veut se venger, l’histoire peut aller très loin.

Rock in Chair – 6 ou 7 – 2F 2H 2 ou 3 asexué – amitié et humour visuel 25 ans après leur apogée, un producteur décide de reformer le groupe de rock Méthylène. Mais tout le monde ne s’est pas quitté en bon terme et le scénographe est farfelu…

Sortez-nous de là ! 6 ou 7 – 5 ou 6F 1perso asexué – prison Six femmes dans une cellule, sous la coupe d’un(e) gardien(e) assez sympa vont découvrir la raison de la présence de chacune et s’évader… mais pour une incroyable surprise !

Carpe Diem – 6 à 80 personnages – souvenirs et conscience La conscience de Sam vient le torturer pour lui rappeler de nombreux souvenirs et lui démontrer qu’il a été un salaud.

Bouse de là ! – 7 : 4F 2H 1 perso asexué – anniversaire, famille, campagne Comment faire partir ses neveux sans les vexer quand ils viennent vous souhaiter un anniversaire surprise et que vous avez déjà prévu une surprise qu’ils ne doivent pas voir ?

Ceci n’est pas un auteur – 7 : 1F 3H 3 persos asexués – mensonge, amour, célébrité Il peut être sympa de se faire passer pour un auteur afin de profiter de ses avantages… sauf quand le vrai auteur arrive !

Culbuto – 7 : 3F 3H 1A – faux-semblants, tromperies, mensonge Un gentil couple, une gentille fille, un bon patron, une vieille dame qui perd la tête… Chaque scène amène son lot de rebondissement pour nous montrer que RIEN n’est ce qu’il paraît !

Le Pourriversaire – 7 : 4F 3H – anniversaire et humour noir L’anniversaire le plus pourri au monde où la drague se passe mal, un voisin inventeur se fait tout piquer et un patron apprend qu’il a mis sa secrétaire enceinte.

Sans crier gare ! – 7 – 2F 5 persos asexués – argent, vengeance, amour Des personnes qui ne se connaissent pas… et pourtant, chacun va contrecarrer le destin des autres en voulant réaliser ses propres buts.

Huit Clos – 8 : 2F 1H 5 asexués – Huis clos Dans une usine pharmacochimique, une alerte retentit et le patron amène sa secrétaire et maîtresse dans l’abri. C’était sans compter 6 autres personnes qui arrivent !

Abyme – 8 ou 9 : 8F 1 perso asexué facultatif – théâtre dans le théâtre L’après-midi affreuse d’une troupe qui doit jouer le soir dans une salle pourrie… et un étonnant retournement.

La boîte à malices – 8 ou 9 : perso asexués – entreprise et manipulation Quand l’entreprise est rachetée par un américain, les employés débordent d’inventivité pour sauver l’affaire.

Comment foirer un anniversaire ? – 9 : 3F 2H 4 persos asexués – anniversaire, flash-back Quand un anniversaire préparé avec soin sombre lentement dans le cauchemar total

La croisière abuse (avec Isabelle Oheix) – 9 : 4F 3H 2 persos asexués – croisière, enquête Alors qu’elle promettait d’être reposante, la croisière sera mouvementée pour les voyageurs !

Pour être servie, madame est servie ! – 9 : 3F 3H 3 perso asexués – Catégorie sociale

Page 30: AVERTISSEMENT - Le ProsceniumTout conte fait – Eric Beauvillain - 7/48 Florinelle : Il n’est guère fortuné, Mère… Clarissia : Comment peut-on être beau sans être riche,

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1898. Une bourgeoise décide d’échanger de rôle avec ses domestiques pour leur montrer la difficile vie qu’elle mène. Changement de mondes cocasses.

Une nappe sur un cageot – 9 : 8F 1 perso asexué – amitié, entraide, SDF, braquage Quand la proprio du lieu veut les virer de là, des femmes vivants dans un squat décident de faire un braquage.

Mine de rien – 9 ou 10 : 6F 3H - Campagne Christophe espère bien arnaquer des « paysans » en rachetant une maison sise sur un gisement précieux. Mais l’arroseur pourrait être arrosé…

Chasse à Bru – 10 : 7F 3H – mariage Christiane a juré à son mari qui allait mourir que leur fils serait marié à 30 ans. Elle a donc passé une annonce pour se trouver une bru. Sans savoir que…

Gare au camping – 10 : 5F 5H – camping et petites guerres Règlements de compte au camping entre les premières amours et les places que l’on tient à garder.

L’énigme des 3 M – 10 : 1F 3H 6 perso asexués – enquête et superstition Lord et Lady Soapanfish ont réuni quelques personnes pour montrer en avant première un masque mortuaire de la VIIIème dynastie. Si tout commence bien, le meurtre de Lady Soapandfish, la disparition du masque et de biens étranges évènement vont bouleverser cette rencontre où tout le monde a un lourd secret…

Quatre Etoiles – 10 : 2F 3H 5 persos asexués – hôtellerie délire Jean et Mathilde doivent passer la nuit dans un 4 étoiles particulièrement étrange et plein de mystère.

Concessions Intimes – 10 ou 11 : 6F 5H 1 perso asexué facultatif - adultère et manipulation Damien, viré à la fin de son stage, a décidé de faire débarquer dans la garçonnière de Bernard tous ceux qui sont concernés par sa tromperie.

Un monde rêvé ? – 10 à 30 : persos asexués – Despotisme et Révolte Dans un pays de plus en plus proie à la surveillance, scène de vie et rebellion.

Bêêêlent familles – 11 : 1F 1H 9 persos asexués – Belles-familles insupportables C’est la catastrophe : les parents de Grégory sont morts dans un accident de voiture. Les familles paternelle et maternelle vont devoir se rencontrer… alors qu’elles ne se supportent pas !

Les Zoobsèques – 11 : 1H 1F 9 persos asexués – Belles-familles insupportables C’est la catastrophe : les parents de Grégory sont morts dans un accident de voiture. Les familles paternelle et maternelle vont devoir se rencontrer… alors qu’elles ne se supportent pas !

Ainsi soient-elles ? – 12 : 5F 3H 4 persos asexués – bonnes sœurs Quand un héritier veut transformer un couvent en centre commercial, les bonnes sœurs peuvent aller très loin pour se protéger !

Crime en plaqué or – 12 : 4F 2H 6 personnages asexués – crime et enquête Une enquête en direct et souvenirs sur un mort au milieu de gens « exceptionnels ».

Expérience atoonique – 12 : persos asexués – burlesque, visuel, manigances Deux mondes se mélangent : le nôtre et celui des toons !

Pas celui qu'on croit – 12 ou 13 : 4F 3H 3 persos asexués – Vengeance et enquête Chez un auteur à succès, profiteurs et célébrités défilent. La police a reçu une lettre : ce soir, quelqu'un sera tué. Mais qui ? Et par qui ?

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Tout Conte Fait – 13 à 15 : 4F 2H 7 à 9 asexués – princes(ses) et sorcières Florinelle, amoureuse de Landramor, se voit promise à un autre par sa mère. Bien des péripéties impliquant bouffon, garde, sorcières et servantes mènera l’histoire vers une fin heureuse.

Un joli gain de sable – 13 – 13 personnages asexués – voisinage Dans une cour d’immeuble où la vie suit son cours, entre plaintes et râleries, une nouvelle venue va apporter un grain de folie et de bonheur.

Touristes bienvenus – 14 – 4F 1H 9 personnages asexués – voyage organisé Les déboires drôlatiques d’un groupe parti en voyage organisé.

Ciel, mon diamant ! – 15 : 15 persos asexués – cambriolage, manipulation, argent Exposer chez soi un superbe diamant, c’est courir le risque de voir tous les voleurs de la région débarquer pour être les premiers à le voler…

Vice et vertu – 15 : 6F 1H 8 persos assexués – polar années 50 Tommy veut sauver Love de sa maison de passe. Gangster, flic ripou ou honnête, tous les ingrédients des polars à l’ancienne.