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Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). LEROY T. Le Grand-Duc 78 : 1-12 1 Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). THIERRY LEROY Résumé: Plus de 8000 observations d’oiseaux, essentiellement réalisées de 2000 à 2010, permettent d’identifier et de caractériser l’avifaune du lac des Bordes (Compains, Puy- de-Dôme). 157 espèces ont été signalées, dont 24 sont nicheuses, 8 nicheuses dans les prairies alentours, 25 de passage et 100 migratrices. En moyenne, 92 espèces sont notées par an. 58 sont observées régulièrement tandis que les 99 autres l’ont été moins de 20 fois. Les mois de juillet à septembre sont les plus riches, tant en nombre de taxons qu’en effectifs. Seulement 11 espèces ont été notées en hiver. Le peuplement est dominé par les espèces aquatiques et forestières. Cette avifaune se caractérise par 1) la nidification de plusieurs espèces aquatiques originales, Mouette rieuse, Goéland leucophée, Vanneau huppé, Grèbe huppé et Bruant des roseaux ; 2) le stationnement de nombreux migrateurs, dont un flux assez exceptionnel de limicoles lors du passage postnuptial ; 3) un riche cortège de nicheurs dans les prairies alentours ; 4) une fréquentation estivale par de nombreuses espèces dont particulièrement les rapaces ; 5) le faible cortège des hivernants (11 espèces). Au final, le lac des Bordes apparaît comme l’une des 10 zones humides d’altitude d’intérêt majeur pour les oiseaux en Auvergne. Le lac des Bordes, commune de Compains, département du Puy-de-Dôme, est connu depuis plusieurs décennies pour son intérêt ornithologique. En le comparant à 3 zones humides de proximité, AMBLARD et al. (1983) remarquent sa faible diversité de milieux, avec la quasi absence des strates arborées et arbustives ainsi que des rives dépourvues de végétation aquatique. Ils le caractérisent donc par une faible richesse et diversité des nicheurs, tant aquatiques que forestiers. Ils notent cependant sa forte attractivité pour les limicoles, en raison des importantes vasières qui se dégagent en fin d’été et début d’automne. Frenoux (2005) note aussi cet intérêt et considère le lac des Bordes comme l’un des principaux sites du Puy-de- Dôme pour son accueil en limicoles. Après 10 années de suivi intensif, LEROY (2010b) caractérise la migration automnale des limicoles de ce site : 24 espèces recensées, 16 vues annuellement, pour 170 données et 2000 oiseaux, ce qui représente 57% de la richesse spécifique et 11% des observations faites annuellement en Auvergne. Il estime que le lac des Bordes est un des sites majeurs de la région Auvergne pour l’accueil des limicoles en migration postnuptiale. BOITIER (1999) démontre deux caractéristiques de l’avifaune du Cézallier : une proportion importante de nicheurs et/ou chasseurs terrestres (Tarier des prés, Alouette des champs, Caille des blés, Traquet motteux…) ainsi que d’espèces aquatiques (Grèbe huppé, Grèbe castagneux, Foulque macroule, Râle d’eau, Mouette rieuse…) pour lesquelles l’altitude de nidification est intéressante à l’échelle de l’Europe occidentale. Il remarque que ces deux particularités fournissent une réelle originalité à ce massif, ce qui l’individualise nettement par rapport aux autres massifs montagneux du département. Nul doute que le lac des Bordes participe de cette originalité, en particulier pour les espèces aquatiques, car c’est actuellement le seul site de reproduction certain de la Mouette rieuse et du Goéland leucophée dans le département (LEROY, 2006 et 2008). Après une dizaine d’années de suivi intensif et à la demande du Conseil Général du Puy-de-Dôme, qui a acheté ce site en 2008 dans le cadre de sa politique “Espaces Naturels Sensibles – ENS ”, il était intéressant de synthétiser l’ensemble des observations réalisées, de définir l’avifaune du site, d’en dégager les caractéristiques afin de proposer des mesures adaptées pour une bonne conservation. Site Le lac des Bordes est situé à 1186 m d’altitude sur le plateau volcanique du Cézallier. C’est un plan d’eau d’une surface de 14,5 ha, dont environ 3 ha sont constitués d’îles permanentes de nature tourbeuse. Sept unités de végétation sont présentes : l’eau libre et des tapis de renouée pour 10 ha ; des cariçaies à Carex rostrata pour 1,9 ha ; des pelouses à Carex limosa, Carex lasiocarpa et sphaignes ainsi que de la tourbière tremblante acidicline pour 2 ha et des saussaies pour 0,5 ha. L’une des caractéristiques du fonctionnement de ce plan d’eau est l’apparition de vastes étendues tourbeuses ou vaseuses du mois de juillet à début novembre, atteignant entre 2 et 4 ha selon les années. Ces vasières se recouvrent partiellement de végétation, essentiellement de la cariçaie à Carex rostrata et echinata. Ces étendues sont très attrayantes pour les oiseaux, limicoles, anatidés et autres. Ce lac serait apparu vers la fin du 17 ème siècle (PONT & BOURSANGE, 2011). La construction d’une digue y a rehaussé le niveau d’eau d’environ 1,5 m. L’île tourbeuse principale est probablement une tourbière qui s’est détachée de son substrat lors de l’ennoiement du lac et qui maintenant flotte au moins partiellement. Le lac des Bordes est entouré de milieux ouverts, pâtures ou prairies de fauche. Quelques arbres isolés et petits boisements sont présents, mais n’altèrent en rien l’impression d’un paysage ouvert d’étendues herbeuses. Plusieurs prairies humides ou petits plans d’eau sont

Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme).files.biolovision.net/...Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). L EROY T. Le Grand-Duc 78 : 1-12 3 Le peuplement global et nicheur est

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Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). LEROY T. Le Grand-Duc 78 : 1-12

1

Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme).

THIERRY LEROY

Résumé: Plus de 8000 observations d’oiseaux, essentiellement réalisées de 2000 à 2010,

permettent d’identifier et de caractériser l’avifaune du lac des Bordes (Compains, Puy-

de-Dôme). 157 espèces ont été signalées, dont 24 sont nicheuses, 8 nicheuses dans les

prairies alentours, 25 de passage et 100 migratrices. En moyenne, 92 espèces sont

notées par an. 58 sont observées régulièrement tandis que les 99 autres l’ont été moins

de 20 fois. Les mois de juillet à septembre sont les plus riches, tant en nombre de taxons qu’en effectifs. Seulement 11

espèces ont été notées en hiver. Le peuplement est dominé par les espèces aquatiques et forestières. Cette avifaune se

caractérise par 1) la nidification de plusieurs espèces aquatiques originales, Mouette rieuse, Goéland leucophée,

Vanneau huppé, Grèbe huppé et Bruant des roseaux ; 2) le stationnement de nombreux migrateurs, dont un flux assez

exceptionnel de limicoles lors du passage postnuptial ; 3) un riche cortège de nicheurs dans les prairies alentours ; 4)

une fréquentation estivale par de nombreuses espèces dont particulièrement les rapaces ; 5) le faible cortège des

hivernants (11 espèces). Au final, le lac des Bordes apparaît comme l’une des 10 zones humides d’altitude d’intérêt

majeur pour les oiseaux en Auvergne.

Le lac des Bordes, commune de Compains,

département du Puy-de-Dôme, est connu depuis

plusieurs décennies pour son intérêt ornithologique. En

le comparant à 3 zones humides de proximité,

AMBLARD et al. (1983) remarquent sa faible diversité

de milieux, avec la quasi absence des strates arborées et

arbustives ainsi que des rives dépourvues de végétation

aquatique. Ils le caractérisent donc par une faible

richesse et diversité des nicheurs, tant aquatiques que

forestiers. Ils notent cependant sa forte attractivité pour

les limicoles, en raison des importantes vasières qui se

dégagent en fin d’été et début d’automne. Frenoux

(2005) note aussi cet intérêt et considère le lac des

Bordes comme l’un des principaux sites du Puy-de-

Dôme pour son accueil en limicoles. Après 10 années

de suivi intensif, LEROY (2010b) caractérise la

migration automnale des limicoles de ce site : 24

espèces recensées, 16 vues annuellement, pour 170

données et 2000 oiseaux, ce qui représente 57% de la

richesse spécifique et 11% des observations faites

annuellement en Auvergne. Il estime que le lac des

Bordes est un des sites majeurs de la région Auvergne

pour l’accueil des limicoles en migration postnuptiale.

BOITIER (1999) démontre deux caractéristiques de

l’avifaune du Cézallier : une proportion importante de

nicheurs et/ou chasseurs terrestres (Tarier des prés,

Alouette des champs, Caille des blés, Traquet

motteux…) ainsi que d’espèces aquatiques (Grèbe

huppé, Grèbe castagneux, Foulque macroule, Râle

d’eau, Mouette rieuse…) pour lesquelles l’altitude de

nidification est intéressante à l’échelle de l’Europe

occidentale. Il remarque que ces deux particularités

fournissent une réelle originalité à ce massif, ce qui

l’individualise nettement par rapport aux autres massifs

montagneux du département. Nul doute que le lac des

Bordes participe de cette originalité, en particulier pour

les espèces aquatiques, car c’est actuellement le seul

site de reproduction certain de la Mouette rieuse et du

Goéland leucophée dans le département (LEROY, 2006

et 2008).

Après une dizaine d’années de suivi intensif et à la

demande du Conseil Général du Puy-de-Dôme, qui a

acheté ce site en 2008 dans le cadre de sa politique

“Espaces Naturels Sensibles – ENS ”, il était

intéressant de synthétiser l’ensemble des observations

réalisées, de définir l’avifaune du site, d’en dégager les

caractéristiques afin de proposer des mesures adaptées

pour une bonne conservation.

Site

Le lac des Bordes est situé à 1186 m d’altitude sur le

plateau volcanique du Cézallier. C’est un plan d’eau

d’une surface de 14,5 ha, dont environ 3 ha sont

constitués d’îles permanentes de nature tourbeuse. Sept

unités de végétation sont présentes : l’eau libre et des

tapis de renouée pour 10 ha ; des cariçaies à Carex

rostrata pour 1,9 ha ; des pelouses à Carex limosa,

Carex lasiocarpa et sphaignes ainsi que de la tourbière

tremblante acidicline pour 2 ha et des saussaies pour

0,5 ha. L’une des caractéristiques du fonctionnement de

ce plan d’eau est l’apparition de vastes étendues

tourbeuses ou vaseuses du mois de juillet à début

novembre, atteignant entre 2 et 4 ha selon les années.

Ces vasières se recouvrent partiellement de végétation,

essentiellement de la cariçaie à Carex rostrata et

echinata. Ces étendues sont très attrayantes pour les

oiseaux, limicoles, anatidés et autres.

Ce lac serait apparu vers la fin du 17ème

siècle (PONT &

BOURSANGE, 2011). La construction d’une digue y a

rehaussé le niveau d’eau d’environ 1,5 m. L’île

tourbeuse principale est probablement une tourbière qui

s’est détachée de son substrat lors de l’ennoiement du

lac et qui maintenant flotte au moins partiellement.

Le lac des Bordes est entouré de milieux ouverts,

pâtures ou prairies de fauche. Quelques arbres isolés et

petits boisements sont présents, mais n’altèrent en rien

l’impression d’un paysage ouvert d’étendues herbeuses.

Plusieurs prairies humides ou petits plans d’eau sont

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Le Grand-Duc N°78 – juin 2011

2

situés à proximité immédiate, ce qui renforce la

capacité d’accueil ornithologique du site. Il est situé sur

le plateau du Cézallier, vaste étendue herbeuse de

moyenne montagne, ponctuée de lacs et de tourbières.

Ces plans d’eau forment un réseau fonctionnel de site

d’accueil des oiseaux et le lac des Bordes y tient un

rôle prépondérant.

Objectifs et méthodes

L’objectif de ce travail est de dresser une avifaune du

lac des Bordes, de lister les espèces fréquentant le site

en précisant leur statut et leur abondance, et d’en

caractériser les principaux traits. Il s’agit aussi

d’évaluer les enjeux de conservation liés à ce groupe

faunistique et, de proposer des mesures de préservation

et/ou suivi qui pourront être mises en place dans le

cadre de la politique ENS.

Aucune méthode particulière n’a été utilisée, cependant

depuis l’an 2000 l’auteur a réalisé un suivi attentionné

du site en notant toutes les observations. Globalement,

on peut définir trois types d’échantillonnage :

• Les sorties printanières, effectuées le matin, en

faisant presque toujours le tour du plan d’eau,

• Les sorties estivales et automnales, faisant l’objet

d’une station assise prolongée avec observation

attentive à la longue vue du chemin ouest, réalisée

généralement en soirée par lumière favorable,

• Les sorties non spécialement ornithologiques mais

pendant lesquelles les observations ont été notées.

Les données collectées sont soit issues de la base

personnelle de l’auteur, soit de la base “faune-

auvergne.org” en fonctionnement depuis 2009. Toutes

ces informations ont été regroupées et traitées dans une

base de données unique sous Excel.

Pour l’établissement de la fréquence d’observation des

espèces, la codification utilisée par BOITIER (2000) et

déjà utilisée dans LEROY (2008 et 2010a) a été reprise :

• accidentel : 1 ou 2 données ;

• occasionnel : 3 à 10 données ;

• peu fréquent : 11 à 20 données ;

• régulier : plus de 20 données.

Quatre statuts biologiques ont été établis :

• nicheur : dont la reproduction a été au moins une

fois prouvée au sein de la parcelle ENS,

• nicheur de proximité : dont la reproduction est

confirmée dans les prairies alentours,

• de passage : pour les espèces fréquentant le site en

période de reproduction mais sans s’y reproduire,

• migrateurs : uniquement de passage lors des

migrations pré ou postnuptiales.

Bien que les espèces puissent cumuler plusieurs statuts

biologiques, seul le plus important au regard de la

reproduction a été attribué.

Les catégories écologiques (milieux aquatiques,

forestiers purs et dégradés, découverts et rupestres)

sont issues de FERRY (1973).

Résultats généraux

De 1977 à 2010 inclus, 8264 données d’oiseaux ont été

collectées au cours de 927 sorties (tableau 1). 6272

données proviennent de l’auteur, soit 76%. Seulement 4

autres observateurs ont procuré plus de 100 données

chacun (Lionel Pont, François Guélin, Emmanuel

Boitier et Sabine Boursange) : ils cumulent 1139

données, soit 14%. Les autres observateurs, listés en fin

d’article, réunissent 853 données, soit 10%. La pression

d’observation et les données récoltées sont disparates

selon les années. Quatre périodes peuvent se distinguer.

Une première, de 1977 à 1993, où la pression

d’observation est très faible ainsi que le nombre de

données et d’espèces observées. Une deuxième, de

1994 à 1999, marquée par une légère augmentation des

3 paramètres. Une troisième, de 2000 à 2002, qui voit

cette augmentation s’accentuer. Enfin une quatrième,

de 2003 à 2010, caractérisée par une forte pression

d’observation, avec une moyenne de 85 sorties par an,

882 données obtenues et 92 espèces d’oiseaux

observées.

Au final, 157 espèces d’oiseaux ont été observées. De

2003 à 2010, période de plus forte pression

d’observation, il est noté entre 87 et 107 espèces selon

les années, avec une moyenne de 92.

Les mois de juillet, août et septembre sont les plus

prospectés, les plus riches en données et en diversité

ornithologique (tableau 2). Septembre cumule 110

espèces ! Les mois printaniers (mars à juin) et octobre

sont moins prospectés et moins riches en données et

espèces. L’hiver est à la fois peu prospecté et peu

diversifié. Seulement 11 espèces ont été observées en

janvier et février : Bécassine des marais, Buse variable,

Corneille noire, Faucon crécerelle, Goéland leucophée,

Héron cendré, Merle noir, Pie bavarde, Pie-grièche

grise, Pipit farlouse et Vanneau huppé. La relation

pression d’observation et nombre de données/d’espèces

est évidemment corrélée. Cependant les rudes

conditions climatiques hivernales, voire printanières et

d’octobre, expliquent aussi le peu d’oiseaux.

Parmi les 157 espèces recensées (tableau 10), 24 sont

nicheuses dans la parcelle ENS (tableau 3), 8 nichent

dans les prairies alentours, 25 sont de passage et 100

migratrices.

58 espèces sont observées régulièrement. Il s’agit bien

sûr des nicheurs locaux ou des prairies alentours et des

migrateurs les plus fréquents. 25 espèces sont peu

fréquentes. 38 sont occasionnelles et 36 accidentelles.

Ces deux dernières catégories regroupent presque

uniquement des migrateurs.

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Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). LEROY T. Le Grand-Duc 78 : 1-12

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Le peuplement global et nicheur est logiquement

dominé par les espèces aquatiques et forestières

(tableau 9).

Tableau 1 : nombre de données, de journées d’observation et d’espèces réparties selon les années

Années 1977 1978 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994

Nb de données 1 1 1 10 18 4 6 13 0 5 5 12 11 3 14 2 39

Nb de dates 1 1 1 7 9 4 4 4 0 3 3 7 4 3 5 1 6

Nb d'espèces 1 1 1 6 8 4 5 10 0 4 5 10 6 2 12 2 28

Années (suite) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Total

Nb de données 50 87 85 61 73 199 173 330 624 789 1180 822 820 864 902 1060 8264

Nb de dates 8 14 12 23 13 36 31 46 78 107 105 88 85 81 64 73 927

Nb d'espèces 36 42 38 30 32 44 47 65 87 87 102 81 89 107 89 91 157

Tableau 2 : nombre de données, de journées d’observation et d’espèces réparties selon les mois

Mois janvier février mars Avril mai juin juillet août sept oct nov déc Total

Nb de jours d’obs 3 10 42 76 70 94 142 226 177 69 14 4 927

Nb de données 10 44 266 586 539 888 1422 2151 1621 653 76 8 8264

Nb d’espèces 7 22 49 73 71 71 90 105 110 92 29 6 157

Tableau 3 : les nicheurs du lac des Bordes et leur nombre de couples

Espèces Nombre de couples estimé

Bergeronnette grise 1-2

Bruant des roseaux 1-2

Canard colvert 1-3

Chardonneret élégant 1-2

Corneille noire 0-2

Fauvette à tête noire 1-2

Fauvette grisette 1-2

Goéland leucophée 0-1

Grèbe castagneux 0-1

Grèbe huppé 1-4

Grive draine 0-1

Grive musicienne 0-1

Linotte mélodieuse 0-1

Merle noir 0-2

Mésange noire 0-1

Mouette rieuse 0-20

Pie bavarde 1-2

Pie-grièche grise 0-1

Pinson des arbres 1-3

Pipit farlouse 2-4

Roitelet huppé 0-1

Rougequeue noir 0-1

Serin cini 0-1

Vanneau huppé 1-4

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Le Grand-Duc N°78 – juin 2011

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Commentaires détaillés pour quelques espèces

Pour une dizaine d’espèces nicheuses, il est intéressant

d’apporter des précisions sur l’évolution des statuts,

des effectifs ou des connaissances.

� Grèbe castagneux Tachybaptus ruficollis

Sa première mention au lac des Bordes date du 27

juillet 1994 avec un couple. Ensuite, de 1998 à 2002,

un couple est présent chaque printemps, mais sa

reproduction n’est pas prouvée. De 2003 à 2009, le

nombre d’observations augmente. La seule

reproduction certaine s’effectue en août et septembre

2006 avec l’élevage de 2 juvéniles. En 2007, un couple

est cantonné, mais la reproduction semble échouer.

Ensuite, le site est déserté par les nicheurs.

� Grèbe huppé Podiceps cristatus

La première mention date du 17 mai 1981 et la

première reproduction certaine connue de 1994

(tableau 4). Depuis, les effectifs oscillent entre 1 et 4

couples selon les années, cependant jamais plus de

2 couples par an ne réussissent leur reproduction. De

1996 à 2000, 18 reproductions ont réussi, produisant

47 jeunes, soit une production de 2,6 jeunes par couple

réussissant sa reproduction et de 1,5 tous couples

confondu (n = 32). Lors de 3 années, la nidification a

échoué, probablement en raison de rudes conditions

climatiques. Ce grèbe arrive classiquement en mars

(date moyenne le 21 mars et les plus précoces : 12

février 2003 et 13 mars 2000 et 2007) et repart en

octobre (date moyenne le 4 octobre et les plus tardives

28 octobre 2005 et 23 octobre 2009).

Tableau 4 : évolution des effectifs nicheurs du Grèbe huppé sur

le Lac des Bordes (Compains, 63)

Année Nombre de couples Observateurs

1981 1 individu le 17/05 C. Amblard

1992 1 le 12/05 F. Guélin

1994 1 (3 juv) F. Guélin

1995 1 F. Guélin

1996 2 (un couple élève 2 juv) J.J. Lallemant, F. Guélin

1997 1 (3 juv) E. Boitier, F. Guélin

1998

2 (1 couple élève au

moins 1 juv) E. Boitier

1999 2 (3 et 2 juv) E. Boitier

2000

3 (échec de la

reproduction) E. Boitier, obs. pers.

2001 4 (2 couples élèvent 7

juv) F. Guélin, obs. pers.

2002

3 (2 couples élèvent 6

juv) F. Guélin, obs. pers.

2003 2 (2 et 5 juv) Obs. pers.

2004

2 (échec de la

reproduction) Obs. pers.

2005 2 (1 et 1 juv) Obs. pers.

2006 2 (1 couple élève 3 juv) Obs. pers.

2007 2 (2 et 2 juv) Obs. pers.

2008

2 (échec de la

reproduction) Obs. pers.

2009 2 (1 couple élève 4 juv) Obs. pers.

2010 1 (3 juv) L. Pont, obs. pers.

� Canard colvert Anas platyrhynchos

AMBLARD et al. (1983) le citent nicheur. Depuis 1996,

c’est entre 1 et 3 couples qui se cantonnent chaque

année. Des nichées ont été observées en 1996, 1999,

2000 puis tous les ans à partir de 2003, avec même

2 nichées en 2006. Le colvert est présent de février à

octobre.

� Foulque macroule Fulica atra

Un couple avec 7 poussins est observé le 13 juillet

1990 (par Dominique Albessard). C’est la seule

reproduction connue sur ce site. Ensuite, un couple est

noté le 27 août 1994. Les 8 autres observations

concernent des individus isolés. L’espèce n’a pas été

notée de 2006 à 2010.

� Vanneau huppé Vanellus vanellus

La première observation est notée le 30 août 1980, avec

30 individus. Plusieurs couveurs sont mentionnés le

12 mai 1988 et 3 couples le 23 mai 1989. Il est cité au

printemps 1990. De 1994 à 2010, de 1 à 4 couples sont

présents chaque printemps (tableau 5). Les réussites de

reproduction sont rarement mentionnées : 2 nichées

produisant 3 et 2 juvéniles en 2006 et une nichée avec 3

poussins en 2008 (obs. pers.). Le Vanneau est présent

toute l’année, sauf en décembre. Un groupe parfois

important stationne en été et début d’automne (LEROY,

2010b).

Tableau 5 : évolution des effectifs nicheurs de Vanneau huppé

sur le Lac des Bordes (Compains, 63)

Année

Nombre de

couples Observateurs

1994 4 F. Dioudonnat, F. Guélin

1995 2 F. Guélin

1996 2 J.J. Lallemant

1997 2-3 E. Boitier

1998 1 E. Boitier, F. Guélin

1999 2-3 E. Boitier, F. Guélin

2000 1 M. Bernard, obs. pers.

2001 1-2 obs. pers.

2002 2-4 obs. pers.

2003 1-2 obs. pers.

2004 2 obs. pers.

2005 1 obs. pers.

2006 2 obs. pers.

2007 2 obs. pers.

2008 2 obs. pers.

2009 1 obs. pers.

2010 2 obs. pers.

� Mouette rieuse Larus ridibundus

La présence printanière de Mouettes rieuses était

signalée au lac des Bordes depuis 1988, mais il a fallu

attendre 2003 pour certifier la reproduction de

6 couples produisant 11 juvéniles. Cet historique ainsi

que des éléments de biologie sont évoqués par LEROY

(2006). Depuis, c’est entre 2 et 20 couples qui se

cantonnent chaque printemps, avec parfois des pontes

et de la couvaison (tableau 6). En 2010, une deuxième

reproduction a réussi : 2 nichées à l’envol (1 et

3 juvéniles), après le cantonnement d’une vingtaine de

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couple et la couvaison d’au moins 13 individus le

4 juin. Cette mouette est présente de février à octobre,

avec une présence accrue de fin mars à début juillet. En

avril/mai, des groupes importants sont parfois observés

(LEROY, 2006).

Tableau 6 : évolution des effectifs nicheurs de Mouette rieuse

sur le Lac des Bordes (Compains, 63)

Année Estimation du nombre

de couples (en mai) Nombre de couveurs

2004 5 à 8 Au moins 3 en juin

2005 5 à 8 Au moins 1 en mai

2006 8 à 10 0

2007 10 à 20 Au moins 2 couveurs

en juin

2008 4 à 5 0

2009 2 à 3 0

2010 20

(début juin)

Un minimum de 13

couveurs début juin

� Goéland leucophée Larus michahellis

Après une installation progressive à partir de 1997, un

couple se reproduit avec succès en 2005 (LEROY,

2008). Depuis, un couple se cantonne chaque

printemps. En 2006, il y a eu une ponte. Le 26 juin

2007, un couple adulte accompagné d’un juvénile très

frais survole le lac, houspillant fortement hérons et

milans. Cette observation permet de supposer une

reproduction à proximité pour cette année-là. Ce

goéland est présent de janvier à novembre, avec une

assiduité soutenue d’avril à juillet. La majorité des

observations recueille 1 à 2 individus (moyenne du

nombre d’individus par observation : 1,9). Le groupe le

plus conséquent concerne 9 individus le 6 juin 2007.

� Pie-grièche grise Lanius excubitor

Elle est observée tous les ans depuis 1998, avec une

fréquence accrue de juillet à octobre (131 observations

sur 151). Sa reproduction sur le site n’a jamais été

prouvée, bien que parfois des familles (adultes et

juvéniles frais) y aient été vues, comme par exemple

début août 2009, et que des individus soient cantonnés

durant les printemps de 2005 à 2010. Cette présence

estivale accentuée est inexpliquée : arrivée d’oiseaux

nichant à proximité et attirés par la nourriture issue du

plan d’eau, cantonnement tardif, deuxième ponte ?

� Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus

Il est connu depuis 1994 sur le site, avec les premiers

indices de reproduction en 1996. Depuis, de 1 à 2

couples sont cantonnés chaque année. Il est présent de

février à novembre, avec un pic d’avril à juillet ainsi

qu’en octobre.

Discussion

Avec 8264 données collectées, essentiellement durant

les 10 dernières années, on peut estimer une pression

ornithologique suffisante pour définir et caractériser

l’avifaune du lac des Bordes. Cette pression est

supérieure à celle effectuée sur la proche réserve

naturelle des sagnes de La Godivelle : 6081 données

collectées au cours de 597 journées d’observation de

2000 à 2008 (LEROY, 2010a).

Le lac des Bordes a donc accueilli 157 espèces

d’oiseaux. C’est une diversité honorable pour ce site

d’altitude, surtout si on la compare aux 302 espèces

notées dans le département du Puy-de-Dôme et aux

343 de la région Auvergne (BOITIER & TOURRET,

2000).

Sur les 157 espèces observées, 24 sont nicheuses,

8 nichent dans les prairies alentours, 25 sont de passage

et 100 migratrices. 83 espèces sont d’observations

assez fréquentes (régulières et peu fréquentes) alors que

74 sont rares (occasionnelles et accidentelles). Les

peuplements global et nicheur sont dominés par les

espèces des milieux aquatiques et forestiers.

7 espèces aquatiques se sont reproduites durant les

10 dernières années. Les Canard colvert, Grèbe huppé,

Vanneau huppé et Bruant des roseaux sont des nicheurs

réguliers et assez abondants. Si la Mouette rieuse se

cantonne en nombre chaque début de printemps, sa

nidification réussit rarement puisque seulement

8 couples ont élevé avec succès des jeunes en 2005 et

2010. Depuis maintenant 15 ans, un couple de Goéland

leucophée s’installe chaque printemps, mais une seule

reproduction a réussi en 2005 (LEROY, 2008). Le Grèbe

castagneux est un nicheur ponctuel. Enfin, un couple de

Foulque macroule réussit sa reproduction en 1990. Cet

évènement est resté unique. L’espèce n’a même pas été

observée durant les 5 dernières années. L’évolution de

ces nicheurs aquatiques est délicate à définir. Compte

tenu de leur progression récente en Auvergne, on peut

penser que Grèbe huppé, Goéland leucophée et Bruant

des roseaux sont apparus durant ces dernières

décennies.

Seulement 2 nicheurs sont typiques des milieux

découverts : le Pipit farlouse et la Bergeronnette grise.

Ce sont des nicheurs réguliers et probablement anciens.

Les prairies alentours accueillent un intéressant cortège

d’espèces des milieux découverts : Tarier des prés,

Caille des blés, Alouette des champs et Bruant proyer.

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Le Grand-Duc N°78 – juin 2011

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Parmi les 8 espèces fréquentant les milieux forestiers

dégradés, 4 nichent régulièrement : Fauvette à tête

noire, Fauvette grisette, Chardonneret élégant et Pie

bavarde. Les autres sont des nicheurs ponctuels ou

rares : Corneille noire, Linotte mélodieuse, Pie-grièche

grise et Serin cini.

Des 6 espèces forestières, seules le Pinson des arbres et

le Merle noir sont des nicheurs réguliers. Grives draine

et musicienne, Mésange noire et Roitelet huppé sont

des reproducteurs ponctuels.

Onze espèces nicheuses du lac des Bordes ou dans les

prairies alentours sont inscrites dans les Listes rouges

nationale ou régionale (tableau 7). Une telle quantité

est remarquable. Il s’agit essentiellement d’espèces

aquatiques ou des milieux découverts.

Tableau 7 : les espèces nicheuses inscrites en Liste rouge

régionale ou nationale

Liste rouge régionale (DREAL Auvergne, 2008)

vulnérable Rare

Pie-grièche grise

Goéland leucophée

Vanneau huppé

Grèbe huppé

Mouette rieuse

Liste rouge nationale (UICN, 2008)

en danger vulnérable potentiellement

menacé

Pie-grièche

grise

Linotte

mélodieuse

Pipit farlouse

Tarier des prés

Bruant proyer

Fauvette grisette

Mésange noire

Les espèces de passage sont au nombre de 25.

Remarquons les survols répétés de nombreux rapaces :

Milans noir et royal, Busard cendré, Epervier, Faucons

hobereau et pèlerin, Aigle botté… qui viennent profiter

de l’abondante nourriture liée au plan d’eau. Le

Circaète Jean-le-Blanc est quotidien en fin d’été. Le

Héron cendré est extrêmement fréquent, avec parfois

des regroupements de plusieurs dizaines d’individus

durant l’été. En juin et juillet, des vols de plusieurs

centaines de Corbeau freux fréquentent les prairies

alentours. Chaque année, l’Etourneau sansonnet établit

un dortoir, qui atteint parfois plusieurs milliers

d’individus, entre juin et octobre.

100 espèces migratrices strictes ont été recensées. C’est

un chiffre remarquable pour un site aussi petit. Cela

s’explique par la qualité du plan d’eau et de son

fonctionnement, par son environnement préservé,

prairial et peu fréquenté, mais aussi par sa situation

géographique, placée sur un axe migratoire notoire, au

sud-ouest de la Limagne, dans le prolongement de la

Montagne de la Serre (MENU, 1993 ; EYMARD &

FRENOUX, 2003). Les migrateurs aquatiques sont

majoritaires avec 60 espèces. Parmi ceux-ci, les

limicoles sont particulièrement bien représentés, avec

26 espèces recensées. C’est 60% des 44 espèces

rencontrées en Auvergne et 68% des 38 espèces du

Puy-de-Dôme (FRENOUX, 2005). Lors de sa récente

étude de caractérisation, LEROY (2010b) a démontré

que le lac des Bordes est un des sites majeurs en

Auvergne pour l’accueil des limicoles en migration

postnuptiale. Il y a aussi 10 espèces d’anatidés, dont il

faut remarquer le passage fréquent de la Sarcelle

d’hiver (124 observations) et les deux observations de

Nette rousse en juin. La présence des mouettes rieuses

au printemps doit favoriser le passage et la halte de

certaines espèces, en particulier les Guifettes noire et

moustac qui sont assez régulières en avril et mai, mais

aussi les rares Mouettes pygmée et mélanocéphale ainsi

que le Goéland cendré. Parmi les passereaux, les

Bergeronnettes printanière et grise fréquentent le site

en quantité en fin d’été. La Grande Aigrette est de plus

en plus fréquente. Les 19 espèces forestières

migratrices sont rares ou peu fréquentes, il y a par

exemple le Gobemouche noir, le Merle à plastron, les

mésanges… 13 espèces migratrices fréquentent les

milieux forestiers dégradés. La plus fréquente est le

Busard Saint-Martin, avec 158 observations. Une seule

espèce migratrice relève des milieux rupestres : l’Aigle

royal, avec un immature observé le 18 mars 2003.

Globalement, l’avifaune du lac des Bordes présente des

similitudes à celle de la proche réserve naturelle des

sagnes de la Godivelle, dont une synthèse a été publiée

récemment (LEROY, 2010a). Il est vrai que compte tenu

des surfaces d’étude (260 ha pour La Godivelle), des

milieux en place, des méthodes et pression

d’échantillonnage différentes, la comparaison doit être

relativisée. Elle est cependant source d’informations.

Les nombres d’espèces cumulées observées sont

étrangement similaires : 156 en 10 ans à La Godivelle

(157 pour le lac des Bordes) et 169 depuis 1971. Sur ce

dernier chiffre, 135 espèces sont communes. 22 sont

spécifiques au lac des Bordes. Il s’agit uniquement de

migrateurs, dont 19 espèces aquatiques : 13 espèces de

limicoles, les Mouettes mélanocéphale et pygmée,

Sterne hansel, Gorgebleue… 28 espèces sont

spécifiques à La Godivelle. Il s’agit aussi

essentiellement de migrateurs (16 espèces), mais aussi

d’oiseaux de passage (8 espèces) et de 4 nicheurs (Bec-

croisé des sapins, Bouvreuil pivoine, Cincle plongeur et

Cisticole des joncs). La majorité de ces 28 espèces sont

forestières, soit pures (10 espèces), soit dégradées (8).

Le peuplement du lac des Bordes est moins riche en

nicheurs et espèces de passage que celui de la réserve

naturelle des sagnes de la Godivelle (tableau 8). Par

contre, il accueille plus d’espèces migratrices. Les

fréquences d’observation sont assez équivalentes entre

les deux sites, cependant le lac des Bordes apparaît

moins pourvu en espèces régulières.

Sur l’ensemble des espèces observées, le lac des

Bordes accueille plus d’espèces aquatiques et moins

d’espèces forestières que la réserve naturelle des sagnes

de la Godivelle (tableau 10). Pour les nicheurs, le lac

des Bordes se caractérise par une plus forte proportion

d’espèces aquatiques et une plus faible d’espèces des

milieux découverts, alors que les proportions d’espèces

forestières sont équivalentes.

Pour les 2 sites, diversité et fréquentation sont

maximales durant les mois de juillet, août et septembre.

Le lac des Bordes est fréquenté par 9 hivernants alors

que la Godivelle l’est par 19.

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Tableau 8 : comparaison des nombres d’espèces du lac des Bordes et de la réserve naturelle des sagnes de la Godivelle répartis selon leur

statut biologique et leur fréquence d’observation

Lac des

Bordes

Réserve naturelle

de la Godivelle

(LEROY, 2010a)

Nicheur 24 + 8 53

De passage 25 43 Statut

biologique Migrateur 100 60

Régulière 58 71

Peu fréquente 25 14

Occasionnelle 38 36

Fréquence

d’observation

Accidentelle 36 35

Tableau 9 : Comparaison des nombres d’espèces observées et nicheuses du lac des Bordes et de la réserve naturelle des sagnes de la

Godivelle (Leroy, 2010a) répartis selon leur sensibilité écologique

Nombre d’espèces observées (%) Nombre d’espèces nicheuses (%)

Catégories écologiques (Ferry, 1973) Lac des Bordes

Réserve naturelle

des sagnes de la

Godivelle

Lac des Bordes

Réserve naturelle

des sagnes de la

Godivelle

Milieux aquatiques 69 (44 %) 52 (33 %) 7 (29 %) 10 (19 %)

Milieux forestiers purs 34 (22 %) 43 (28 %) 6 (25 %) 12 (23 %)

Milieux forestiers dégradés (buissons, taillis,

jardins…) 30 (19 %) 36 (23 %) 8 (33 %) 18 (34 %)

Habitats découverts 14 (9 %) 11 (7 %) 2 (8 %) 8 (15 %)

Milieux rocheux et bâtiments 10 (6 %) 14 (9 %) 1 (4 %) 5 (9 %)

Total 157 156 24 53

Conclusion

L’avifaune du lac des Bordes se caractérise par :

1. la nidification de plusieurs oiseaux d’eau originaux.

Avec des reproductions réussies en 2005 et 2010,

c’est le dernier site du Puy-de-Dôme qui accueille la

Mouette rieuse. C’est actuellement l’unique endroit

où le Goéland leucophée s’est reproduit avec succès

dans le département. Grèbe huppé, Bruant des

roseaux, Vanneau huppé y nidifient tous les ans.

Quatre de ces cinq espèces sont inscrites dans la

Liste rouge régionale ;

2. le passage et le stationnement de nombreux

migrateurs : 100 espèces inventoriées. Cette

migration concerne de nombreuses familles, surtout

aquatiques : limicoles, laridés, anatidés, ardéidés…

mais aussi rapaces, passereaux… Le flux des

limicoles lors du passage postnuptial est assez

exceptionnel et identifie fortement le site. Il y a

aussi les laridés au printemps, probablement attirés

par la colonie de mouettes rieuses ;

3. le riche cortège des nicheurs dans les prairies des

alentours du lac : Tarier des prés, Alouette des

champs, Caille des blés, Bruant proyer…

4. l’utilisation du site et des environs par de

nombreuses espèces, en particulier les rapaces en

période estivale : Circaète Jean-le-Blanc, Milans,

Busards, Faucons… Un dortoir d’étourneau s’y

établit chaque année.

5. une rareté hivernale, avec seulement 11 espèces

hivernantes.

Ces caractéristiques ainsi que la forte richesse

ornithologique du site, 157 espèces recensées, sont

assez exceptionnelles pour un site si petit et si haut en

altitude. Sans conteste, le lac des Bordes fait partie des

10 zones humides d’altitude d’intérêt majeur en oiseaux

de la région Auvergne. C’est l’un des maillons les plus

importants du réseau de zones humides du Cézallier,

avec les lacs de La Godivelle, de Bourdouze, de Saint-

Alyre entre autres. Ce réseau possède un réel intérêt

ornithologique, de niveau régional ou suprarégional. Sa

conservation est essentielle.

Afin de préserver les intérêts ornithologiques du lac des

Bordes, il conviendrait de :

• Veiller à sa tranquillité, tant en période de

reproduction que de migration postnuptiale en été

et automne (faible fréquentation touristique,

absence de chasse et pêche, absence de canotage

et de baignade…) ;

• Veiller à la qualité des eaux ;

• Conserver les variations spontanées de niveaux

des eaux, et en particulier conserver l’exondation

de vasières en été et début d’automne, si

favorables pour l’accueil des limicoles et autres

oiseaux d’eau ;

• Conserver les petites îles dépourvues de

végétation arbustives et arborées mais riches de

végétation herbacée, car c’est le lieu privilégié de

reproduction pour les Mouettes rieuses et

Goélands leucophées et c’est aussi un lieu de

repos et de tranquillité pour de nombreuses autres

espèces ;

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Le Grand-Duc N°78 – juin 2011

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• Maintenir des rives variées, à végétation riche et

spontanée, avec absence de pâturage ;

• Maintenir l’actuelle diversité de milieux (eau

libre, tourbière, arbustes épars, rives boisées et

non boisées…) ;

• Maintenir les prairies et le caractère ouvert des

paysages alentours ;

• Veiller à des pratiques agricoles du bassin versant

compatibles avec la présence du cortège d’espèces

des prairies (Tarier des prés, Caille des blés…

fauche tardive, caractère extensif…) ;

• Conserver les zones alentour (des simples sagnes

ou tourbières plus importantes), car elles forment

un réseau interconnecté.

Plusieurs suivis et études complémentaires peuvent être

envisagés :

• Le suivi annuel des nicheurs aquatiques à valeur

patrimoniale est primordial (Mouette rieuse,

Goéland leucophée, Vanneau huppé, Grèbe

huppé, Grèbe castagneux) ;

• La réalisation d’une étude sur les passereaux

nicheurs par la méthode des plans quadrillés

pourrait être réalisée à pas de temps régulier.

Cette étude permettrait de préciser le statut et les

densités des nicheurs à petits cantons présents

puis à terme de mesurer les évolutions.

L’utilisation de cette méthode standardisée

permettrait aussi des comparaisons avec d’autres

sites, notamment avec la réserve naturelle des

sagnes de la Godivelle où un tel suivi est mené

depuis plusieurs décennies ;

• Dans l’objectif de tenter d’expliquer l’origine des

variations interannuelles des effectifs de limicoles

lors de la migration postnuptiale, une étude sur les

capacités trophiques des vases et tourbes pourrait

être envisagée, comme le propose LEROY

(2010b) ;

• Devant la dynamique du lac, le rétrécissement

progressif de l’eau libre, la progression de la

végétation et des étendues tourbeuses et/ou

vaseuses, il serait intéressant d’une part de suivre

ce phénomène, d’en définir les modalités et

caractéristiques et d’autre part de réfléchir en

amont aux moyens et à la façon de gérer cette

évolution.

Espérons que la protection, issue du classement en

“Espaces Naturels Sensibles” du département du Puy-

de-Dôme, puisse conserver durablement la richesse et

la diversité des oiseaux fréquentant le lac des Bordes et

assurer un suivi efficace.

Liste des observateurs : Dominique Albessard, Bertrand Alliot,

Christian Amblard, Emmanuel Amor, Matthieu Bernard, Thomas

Bernard, Emmanuel Boitier, Sabine Boursange, Dominique

Brugière, Jean-François Carrias, Clément Cherie, Jean-Pierre

Dulphy, Marion Escalle, Christophe Eymard, Jean-Marie Frenoux,

Bruno Gilard, Bruno Gilbert, Olivier et Sylvie Gimel, François

Guélin, Jean-Claude Lablanquie, Jean-Jacques Lallemant, Charles

Lemarchand, Thierry Leroy, Stéphan Oleszczynski, Damien Pagès,

Eric Parra, Lionel Pont, Pierre Rigaux, Miguel Verges.

Bibliographie

AMBLARD C., BRUGIERE D., BRUNHES J., DULPHY J.P., FRANCEZ A.J. & VILLEPOUX O., 1983. L’avifaune de la

région du lac de La Godivelle (Puy-de-Dôme), comparaison avec d’autres zones humides de la région. Le Grand Duc,

22 : 3-13.

BOITIER E., 1999. L’avifaune des Monts du Cézallier. II.- Caractérisation, liste systématique et statut des espèces. Le

Grand Duc, 54 : 13-33.

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saison 2002 et retour sur 17 années d’étude. Le Grand Duc, 62 : 20-38.

FERRY C., 1973. Liste des oiseaux nicheurs de Cote d’Or : composition actuelle et évolution depuis un siècle. Le Jean

le Blanc, 12 : 1-23.

FRENOUX J.M., 2005. Etat des populations des limicoles en Auvergne. Nidification, phénologie migratoire et

hivernage. Bilan de 35 années d’observation (1970-2004). Le Grand Duc, 67 : 1-101.

LEROY T., 2010a. Avifaune de la réserve naturelle des sagnes de la Godivelle (Puy-de-Dôme) : suivi qualitatif. Le

Grand Duc, 76 : 9-23.

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LEROY T., 2008. Nidification réussie du Goéland leucophée Larus michahellis à 1 186 m en Auvergne. Ornithos, 15

(3) : 226-228.

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1186 m d’altitude : éléments d’histoire et de biologie. Le Grand-Duc, 68 : 1-4.

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Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). LEROY T. Le Grand-Duc 78 : 1-12

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d’étude LPO Auvergne. 111 p.

PONT L. & BOURSANGE S., 2011. Espace Naturel Sensible du Lac des Bordes : Plan de gestion 2011-2015. PNRVA,

127 p.

� Thierry LEROY

Les Communaux

63850 Chanonat

[email protected]

Tableau 10 : liste commentée des oiseaux observés au lac des Bordes, classés par ordre alphabétique

(Légende du statut biologique : N = nicheur ; Npro = nicheur à proximité ; M = migrateur ; P = de passage)

Nom français Nom latin Classe de

fréquence

Nb de

données

Statut

biologique Commentaires

Accenteur mouchet Prunella modularis accidentel 2 M Un chanteur les 7 et 12/04/2010

Aigle botté Aquila pennata accidentel 1 P Un clair le 02/09/2010

Aigle royal Aquila chrysaetos accidentel 1 M Un 1ier hiver le 18/03/2004

Aigrette garzette Egretta garzetta occasionnel 3 M 2 le 12/05/1998, 4 le 11/08/2006 et 1 le 25/08/2007

Alouette des champs Alauda arvensis régulier 213 Npro Nicheur commun dans les prairies alentour

Alouette lulu Lullula arborea occasionnel 5 M Observé en migration active en octobre 2003, 2004, 2005 et 2008

Autour des palombes Accipiter gentilis occasionnel 3 P Un individu le 31/08/2008, le 15/09/2008 et le 29/08/2010

Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus régulier 24 M Observé quasiment tous les ans, surtout en septembre (19 obs) mais aussi en

août (4) et avril (1)

Barge à queue noire Limosa limosa occasionnel 6 M Un juvénile le 25/07/2006

Barge rousse Limosa lapponica occasionnel 3 M 4 le 01/05/1998, 1 le 15/05/2003 et 1 le 20/09/2006

Bécasseau cocorli Calidris ferruginea peu fréquent 14 M Cf. Leroy 2010b + 1 individu le 3/08/1997

Bécasseau de Temminck Calidris

temminckii peu fréquent 13 M Cf. Leroy 2010b + 1 individu le 31/08/1997

Bécasseau maubèche Calidris canutus accidentel 1 M Un individu le 23/09/2005

Bécasseau minute Calidris minuta régulier 66 M Cf. Leroy 2010b + 4 le 6/09/1995, 1 le 28/09/1996, 8 le 10/09/1998 et 1 le

9/08/1999

Bécasseau sanderling Calidris alba occasionnel 3 M Uniquement vu en septembre : 2 les 3/09/1995 et 03/09/1996, 1 le 15/09/1996

Bécasseau tacheté Calidris melanotos accidentel 2 M 1 le 4/10/2007, revu le 8/10/2007

Bécasseau variable Calidris alpina régulier 139 M Cf. Leroy 2010b + 6 obs de 1988 à 1999

Bécassine des marais Gallinago gallinago régulier 390 M Cf. Leroy 2010b + 24 obs de 1981 à 1999

Bécassine sourde Lymnocryptes minimus accidentel 1 M 2 individus le 21/10/2008

Bergeronnette des ruisseaux Motacilla

cinerea occasionnel 3 P

Bizarrement très peu contacté : 1 les 31/07/2007 et 15/09/2008 et 2 le

15/08/2009

Bergeronnette grise Motacilla alba régulier 128 N De 1 à 2 couples se reproduisent chaque année. Souvent des attroupements

atteignant 50 individus entre août et octobre

Bergeronnette printanière Motacilla flava régulier 158 M

Observé tous les ans en migration, surtout en août (88 obs) et septembre (43),

mais aussi en juillet (14), octobre (6), avril (4) et mai (3), avec parfois des

effectifs importants, par exemple 90 le 18/08/2009 ou 70 le 20/08/2008

Bihoreau gris Nycticorax nycticorax accidentel 1 M Un juvénile le 25/07/2006

Bondrée apivore Pernis apivorus régulier 22 P Observé tous les ans, surtout d'août à début octobre (migrateurs) mais aussi de

mai à juillet (locaux)

Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus régulier 117 N Cf. commentaires

Bruant jaune Emberiza citrinella régulier 22 M Observé quasiment tous les ans, de mars à novembre, avec un pic en septembre

(12 obs)

Bruant ortolan Emberiza hortulana accidentel 1 M Un individu le 31/08/1998

Bruant proyer Emberiza calandra peu fréquent 16 Npro De 1 à 2 chanteurs sont contactés en moyenne une année sur deux, surtout en

juin (12 obs)

Busard cendré Circus pygargus régulier 101 P Observé tous les ans, d'avril à septembre avec un pic de juin à septembre (86

obs)

Busard des roseaux Circus aeruginosus régulier 46 M Observé quasiment tous les ans, surtout en septembre (24 obs) et août (16) mais

aussi en octobre (5) et juin (1)

Busard Saint-Martin Circus cyaneus régulier 158 M

Observé tous les ans, surtout en août (56) et septembre (56) mais aussi en

octobre, novembre et de mai à juillet. Parfois un petit dortoir en fin d'été, par

exemple 5 oiseaux le 12/06/2009

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Le Grand-Duc N°78 – juin 2011

10

Nom français Nom latin Classe de

fréquence

Nb de

données

Statut

biologique Commentaires

Buse variable Buteo buteo régulier 105 Npro Nicheur régulier dans les rares boisements alentour. Observé tous les ans, de

mars à décembre.

Caille des blés Coturnix coturnix régulier 54 Npro Nicheur régulier dans les prairies alentours. De 2 à 4 chanteurs. Entendu surtout

en juin (30 obs) et juillet (17)

Canard chipeau Anas strepera accidentel 2 M Un individu le 2/09/1977 et 3 le 13/11/2010

Canard colvert Anas platyrhynchos régulier 306 N Cf. commentaires

Canard pilet Anas acuta occasionnel 4 M 4 le 18/03/1998, 9 le 9/10/2004, 1 le 6/09/2005 et 9 le 27/02/2007

Canard siffleur Anas penelope accidentel 1 M Un couple le 9/04/2003

Canard souchet Anas clypeata peu fréquent 19 M Le troisième anatidé le plus fréquent. Observé quasiment tous les ans, de mars à

mai et de juillet à octobre

Chardonneret élégant Carduelis carduelis régulier 73 N De 1 à 2 couples nichent régulièrement dans les épicéas

Chevalier aboyeur Tringa nebularia régulier 78 M Cf. Leroy 2010b + 5 obs de 1985 à 1998

Chevalier arlequin Tringa erythropus peu fréquent 19 M Cf. Leroy 2010b + 5 obs de 1981 à 1999

Chevalier culblanc Tringa ochropus régulier 215 M Cf. Leroy 2010b + 13 obs de 1981 à 1999

Chevalier gambette Tringa totanus régulier 47 M Cf. Leroy 2010b + 11 obs de 1982 à 1998

Chevalier guignette Actitis hypoleucos régulier 154 M Cf. Leroy 2010b + 11 obs de 1982 à 1999

Chevalier sylvain Tringa glareola régulier 196 M Cf. Leroy 2010b + 11 obs de 1984 à 1999

Choucas des tours Corvus monedula occasionnel 5 P 1 le 23/07/2002, 10 le 3/05/2006, 8 le 14/09/2007, 13 le 26/10/2008 et 1 le

22/10/2010

Cigogne blanche Ciconia ciconia occasionnel 3 M 1 ad le 21/07/2000, 1 le 8/09/2006 et 1 le 11/09/2008

Cigogne noire Ciconia nigra occasionnel 6 M Observé 6 années d'août à octobre et en avril, avec un max de 6 le 13/08/1989

Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus régulier 104 P Observé tous les ans d'avril à septembre avec un pic de juillet à septembre

Combattant varié Philomachus pugnax régulier 71 M Cf. Leroy 2010b + 12 obs de 1981 à 1999

Corbeau freux Corvus frugilegus régulier 99 P

Observé tous les ans d'avril à octobre, avec un pic de mai à août et parfois des

groupes importants surtout en juin et juillet, par exemple 550 le 27/06/2010 ou

500 le 30/06/2005

Corneille noire Corvus corone régulier 74 N Au moins un couple niche ponctuellement sur le lac et ses rives. Observé tous

les ans et toute l'année, en petit effectif

Coucou gris Cuculus canorus peu fréquent 20 P Observé quasiment tous les ans, en juillet (12 obs) et août (6) mais aussi en mai

(2), généralement à l'unité

Courlis cendré Numenius arquata régulier 50 M Cf. Leroy 2010b + 12 obs de 1981 à 1997

Courlis corlieu Numenius phaeopus peu fréquent 11 M Cf. Leroy 2010b + 1 les 28/06/1996 et 22/04/1998

Epervier d'Europe Accipiter nisus régulier 40 P Observé tous les ans, de juin à octobre et février, avec un pic de juillet à

septembre

Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris régulier 92 P Observé tous les ans de février à novembre, avec présence d'un dortoir de juin à

octobre, atteignant parfois 2500 individus comme le 10/08/2009

Faisan de Colchide Phasianus colchicus occasionnel 3 P 1 le 28/10/2008, 4 et 5/09/2010

Faucon crécerelle Falco tinnunculus régulier 179 Npro Observé tous les ans de février à décembre, avec un pic de juillet à octobre

Faucon émerillon Falco columbarius occasionnel 8 M Observé 6 années, en septembre/octobre (5 obs) et mars/avril (3 obs), à l'unité

Faucon hobereau Falco subbuteo peu fréquent 18 P Observé quasiment tous les ans, de mai à octobre, avec un pic fin août et

septembre

Faucon kobez Falco vespertinus accidentel 1 M 1 le 19/08/2001

Faucon pèlerin Falco peregrinus peu fréquent 11 P Observé quasiment tous les ans depuis 2003, de juin à septembre, à l'unité,

majoritairement des juvéniles (9 obs sur 11)

Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla régulier 24 N Nicheur régulier avec 1 à 2 couples selon les années, observé de juin à

septembre

Fauvette des jardins Sylvia borin accidentel 2 M 1 chanteur le 24/06/2006 et un autre le 30/05/2008

Fauvette grisette Sylvia communis régulier 25 N Nicheur régulier avec 1 à 2 couples selon les années, observé de mai à

septembre

Foulque macroule Fulica atra occasionnel 10 M Cf. commentaires

Fuligule milouin Aythya ferina occasionnel 5 M 1 les 13/03/2002, 9/07/2003, 30/06/2004, 2 le 27/06/2006 et 3 le 1/07/2007

Gallinule poule d'eau Gallinula chloropus peu fréquent 18 M

Observé en 2003, 2004, 2005, 2007 et 2008, surtout en août (11 obs) mais aussi

en septembre (5) et octobre (1). Quasi uniquement des juvéniles. Un couple le

30/05/2008

Geai des chênes Garrulus glandarius accidentel 2 P 1 les 20/07/2007 et 12/04/2010

Gobemouche noir Ficedula hypoleuca occasionnel 5 M Observé 5 années uniquement en août (2 obs) et septembre (3)

Goéland cendré Larus canus occasionnel 3 M 1 juvénile les 29/08/2002 et 4/10/2009 et 1 le 8/05/2010

Goéland leucophée Larus michahellis régulier 212 N Cf. commentaires

Gorgebleue à miroir Luscinia svecica accidentel 1 M 1 le 18/08/2003

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Avifaune du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). LEROY T. Le Grand-Duc 78 : 1-12

11

Nom français Nom latin Classe de

fréquence

Nb de

données

Statut

biologique Commentaires

Grand Corbeau Corvus corax régulier 47 P Observé tous les ans de février à octobre

Grand Cormoran Phalacrocorax carbo régulier 48 M

Observé tous les ans depuis 2001, surtout en 2008 (22 obs d'une dizaine de juv

qui ont séjourné en août et septembre) et 2010 (stationnement de 4/5 juv au

printemps). En augmentation.

Grand Gravelot Charadrius hiaticula régulier 105 M Cf. Leroy 2010b + 4 obs de 1994 à 1999

Grande Aigrette Egretta alba peu fréquent 14 M Observé en 2004 (1 obs), 2007 (1), 2008 (2), 2009 (7) et 2010 (3), surtout

d'août à septembre mais aussi en mars. En augmentation.

Grèbe à cou noir Podiceps nigricollis accidentel 2 M 3 le 26/03/1997 et 1 juvénile le 24/08/2005

Grèbe castagneux Tachybaptus ruficollis régulier 222 N Cf. commentaires

Grèbe huppé Podiceps cristatus régulier 571 N Cf. commentaires

Grive draine Turdus viscivorus peu fréquent 12 N Un couple niche irrégulièrement dans les épicéas. Observé quasiment tous les

ans d'avril à octobre

Grive litorne Turdus pilaris peu fréquent 11 M Observé tous les ans, de février à juin puis en octobre, avec des effectifs

souvent importants en mars, par exemple 250 le 18/03/2008

Grive mauvis Turdus iliacus accidentel 1 M En migration active le 17/10/2005

Grive musicienne Turdus philomelos occasionnel 8 N Un couple niche irrégulièrement dans les épicéas. Observé quasiment tous les

ans

Grosbec casse noyaux Coccothraustes

coccothraustes accidentel 1 M 1 le 8/10/2005

Grue cendrée Grus grus occasionnel 3 M 5 le 22/10/2003, 100 le 12/10/2003 et 4 le 21/10/2004

Guifette moustac Chlidonias hybridus peu fréquent 20 M Observé presque tous les ans, surtout en avril (10 obs) mais aussi en mai (2),

juin (5) et juillet (3). A l'unité ou petit groupe.

Guifette noire Chlidonias niger peu fréquent 20 M Observé presque tous les ans, d'avril à septembre avec un pic en mai (9 obs). 23

le 2/05/2005

Héron cendré Ardea cinerea régulier 524 P

Observé tous les ans de janvier à décembre, avec un pic de fin juin à septembre,

et parfois des regroupements de 10 à 25 individus, par exemple 24 le

11/09/200630/08/1999 ou 17 le

Héron gardeboeufs Bubulcus ibis accidentel 1 M 4 le 13/07/2007

Héron pourpré Ardea purpurea occasionnel 3 M 1 juvénile les 16 et 20/08/2001, 1 adulte le 13/05/2008

Hibou moyen-duc Asio otus accidentel 1 P 1 individu posé dans les épicéas le 12/04/2005, avec fientes et pelotes en

dessous

Hirondelle de fenêtre Delichon urbica régulier 28 P Observé tous les ans d'avril à octobre avec un pic en août/septembre

Hirondelle de rivage Riparia riparia peu fréquent 12 M Observé une année sur deux, d'août à octobre et en avril/mai

Hirondelle rustique Hirundo rustica régulier 120 P Observé tous les ans de mars à octobre. Niche à Brion

Huppe fasciée Upupa epops accidentel 2 M 1 le 19/08/2001 et 1 chanteur le 03/05/2008

Linotte mélodieuse Carduelis cannabina régulier 58 N Un couple niche irrégulièrement. Présent tous les ans, de février à octobre, avec

des parfois des regroupements en fin d'été, par exemple 100 le 3/09/2000

Martinet noir Apus apus régulier 43 P Observé tous les ans, de mai à septembre, avec un pic en juin/juillet

Martin-pêcheur d'Europe Alcedo atthis occasionnel 7 M Observé en 2005, 2007, 2008 et 2010, surtout en août (3 obs) et septembre (2)

mais aussi en juillet (1) et octobre (1), uniquement à l'unité

Merle à plastron Turdus torquatus accidentel 1 M 14 de sous-espèce torquatus le 12/04/2005

Merle noir Turdus merula régulier 27 N Au moins un couple nicheur régulier. Observé tous les ans, de janvier à octobre

Mésange à longue queue Aegithalos

caudatus accidentel 2 M 3 le 18/03/2003 et plusieurs le 26/10/2008

Mésange bleue Parus caeruleus peu fréquent 15 M Observé presque tous les ans, de juillet à octobre

Mésange charbonnière Parus major peu fréquent 16 M Observé presque tous les ans, de juillet à octobre

Mésange noire Parus ater occasionnel 4 N Un couple niche parfois dans les épicéas, avec une reproduction certaine en

1996

Mésange nonnette Parus palustris accidentel 1 M 1 le 23/07/2005

Milan noir Milvus migrans régulier 167 P Observé tous les ans de mars à octobre, avec un pic en juillet (57 obs), plus

faible en août (30), juin (29) et mai (25)

Milan royal Milvus milvus régulier 165 P Observé tous les ans, de mars à novembre, avec un pic d'août à octobre

Moineau domestique Passer domesticus occasionnel 10 P Observé presque tous les ans surtout sur les chemins, de juillet à septembre.

Niche à Brion

Mouette mélanocéphale Larus

melanocephalus occasionnel 4 M 2 le 28/04/1998, 1 les 22/07/2005, 4/06/2010 et 22/06/2010

Mouette pygmée Larus minutus occasionnel 4 M 5 le 26/04/2005, 1 le 16/05/2004, 1 le 18/04/2006 et 2 le 20/04/2009

Mouette rieuse Larus ridibundus régulier 237 N Cf. commentaires

Nette rousse Netta rufina accidentel 2 M 1 couple le 30/06/2003 et 1 mâle adulte le 14/06/2007

Oie à tête barrée Anser indicus accidentel 2 M Un couple les 26 et 27/04/2004

Petit Gravelot Charadrius dubius régulier 92 M Cf. Leroy 2010b + 11 observations de 1982 à 1999

Phragmite des joncs Acrocephalus

schoenobaenus accidentel 1 M 1 le 21/08/2008

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Le Grand-Duc N°78 – juin 2011

12

Nom français Nom latin Classe de

fréquence

Nb de

données

Statut

biologique Commentaires

Pic épeiche Dendrocopos major occasionnel 3 M 1 les 2/11/2005, 15/09/2008 et 10/07/2010

Pic noir Dryocopus martius accidentel 2 M 1 les 18/04/2006 et 6/08/2008

Pic vert Picus viridis accidentel 1 M 1 le 28/09/2009

Pie bavarde Pica pica régulier 101 N De 1 à 2 couples nichent quasiment tous les ans dans les arbres et arbustes.

Présent toute l'année

Pie-grièche écorcheur Lanius collurio occasionnel 6 M Malgré un individu vu le 16/06/2007, ne semble pas nicher sur le site. Observé

en 1997, 2007, 2008 et 2009, de juillet à septembre

Pie-grièche grise Lanius excubitor régulier 151 N Cf. commentaires

Pigeon colombin Columba oenas occasionnel 4 M Observé 2 années, en mars puis septembre et octobre

Pigeon ramier Columba palumbus régulier 32 Npro Niche dans les boisements alentours. Observé tous les ans depuis 2003, de mars

à octobre. Semble en augmentation

Pinson des arbres Fringilla coelebs régulier 102 N De 1 à 3 couples nichent. Présent de février à novembre

Pinson du Nord Fringilla montifringilla occasionnel 7 M Observé 5 années, en octobre (4 obs), novembre (2) et mars (1)

Pipit à gorge rousse Anthus cervinus accidentel 1 M 1 le 7/10/2005

Pipit des arbres Anthus trivialis peu fréquent 18 M Observé quasiment tous les ans, d'avril à octobre, sauf en juillet, avec un pic en

août (4 obs) et septembre (9)

Pipit farlouse Anthus pratensis régulier 109 N Nicheur certain (probablement de 2 à 4 couples), présent de février à décembre.

Des regroupements sont observés en septembre

Pipit spioncelle Anthus spinoletta occasionnel 9 M Observé 7 années, en mars (2 obs) puis en septembre (6) et octobre (1)

Pluvier argenté Pluvialis squatarola occasionnel 7 M Observé 3 années (1996, 2001, 2005), en juin, septembre et octobre

Pluvier doré Pluvialis apricaria occasionnel 10 M Observé 5 années, en mars (2 obs) puis d'août à octobre

Pouillot fitis Phylloscopus trochilus peu fréquent 14 M Observé 7 années, en août (6 obs) et septembre (7). Un chanteur le 8/05/2010

Pouillot véloce Phylloscopus collybita régulier 47 M Observé quasiment tous les ans, de mars à octobre, sauf en juin, avec un pic en

septembre (17 obs) et octobre (14)

Râle d'eau Rallus aquaticus accidentel 2 M Des cris les 22/07/2003 et 30/05/2008

Roitelet à triple bandeau Regulus

ignicapillus accidentel 2 M 1 le 26/10/2008 et 1 le 5/09/2009

Roitelet huppé Regulus regulus peu fréquent 11 N Un couple a niché avec certitude dans les épicéas en 2010 (nourrissage de juv

non volant) et probablement en 2008.

Rougegorge familier Erithacus rubecula peu fréquent 16 M Observé 6 années, d'août à novembre, avec un léger pic en octobre (8 obs),

mais aussi en mars (1 obs)

Rougequeue noir Phoenicurus ochruros peu fréquent 18 N

Observé 4 années, de mars à octobre sauf en mai avec un léger pic en août et

septembre. A probablement niché dans la cabane de la digue en 2008. Niche à

Brion

Rousserolle effarvatte Acrocephalus

scirpaceus accidentel 1 M 1 le 24/08/2008

Sarcelle d'été Anas querquedula peu fréquent 14 M Observé 7 années, de février à septembre, avec un léger pic en juillet et août

Sarcelle d'hiver Anas crecca régulier 124 M

C'est le deuxième anatidé le plus fréquent. Observé tous les ans, de février à

novembre, sauf en mai et juin, avec un pic en août (44 obs) et septembre (47).

En moyenne, 3,5 individus sont observés et le groupe maximal concerne 26

individus le 7/09/2005

Serin cini Serinus serinus occasionnel 10 N Observé 6 années, de juin à septembre. Doit nicher parfois dans les épicéas.

Niche à Brion.

Sterne hansel Sterna nilotica accidentel 1 M 2 adultes le 27/04/2007

Tadorne de belon Tadorna tadorna occasionnel 3 M 2 le 31/03/2002 puis 1 les 27/04/2005 et 21/06/2007

Tarier des prés Saxicola rubetra régulier 115 Npro Nicheur commun dans les prairies alentours, présent d'avril à octobre

Tarier pâtre Saxicola torquata occasionnel 3 M 2 le 8/10/2005, 1 les 16/04/2009 et 15/08/2010

Tarin des aulnes Carduelis spinus occasionnel 4 M 1 le 26/08/2005 puis 3 observations de migrateurs en octobre

Torcol fourmilier Jynx torquilla accidentel 1 M 1 le 4/09/2010

Tournepierre à collier Arenaria interpres occasionnel 3 M 1 les 18/08/2000 et 1/09/2008, 2 le 31/08/2008

Tourterelle turque Streptopelia decaocto accidentel 1 M Seulement 2 oiseaux le 29/08/2009 !

Traquet motteux Oenanthe oenanthe régulier 63 M Observé tous les ans, d'avril à octobre avec un pic en septembre (37 obs).

Nicheur à Brion.

Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes occasionnel 8 M Observé 4 années uniquement en septembre et octobre

Vanneau huppé Vanellus vanellus régulier 552 N Cf. commentaires

Vautour fauve Gyps fulvus accidentel 2 P 3 ensemble le 18/05/2004 et 1 le 4/06/2010

Verdier d'Europe Carduelis chloris peu fréquent 14 Npro Un couple niche probablement irrégulièrement dans les épicéas. Observé

quasiment tous les ans de juin à octobre