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Comité condition féminine Baie-James Rédaction et mise en page par Me Manon Fortier Décembre 2011 L A PAUVRETÉ DES FEMMES EN J AMÉSIE Avis régional présenté à la Table jamésienne pour la solidarité et l’inclusion sociale

Avis pauvreté des femmes en Jamésie

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Avis pauvreté des femmes en Jamésie

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Comité condition féminine Baie-James

Rédaction et mise en page par Me Manon Fortier

Décembre 2011

LA PAUVRETÉ DES

FEMMES EN JAMÉSIE

Avis régional présenté à la Table jamésienne pour la

solidarité et l’inclusion sociale

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PRÉAMBULE

Si le Comité condition féminine Baie-James vous interpelle aujourd’hui dans le processus d’élaboration du plan d’action régional pour l’inclusion et la solidarité sociale, c’est pour vous livrer deux messages qu’il juge essentiel. LES FEMMES SONT PARTICULIÈREMENT TOUCHÉES PAR LA PAUVRETÉ.

L’éventualité d’être pauvre a toujours été plus élevée chez les femmes et la transformation de l’économie n’a pas amélioré leurs conditions de vie; certains parlent de féminisation de la pauvreté pour qualifier cet appauvrissement. 1 D’ailleurs, le gouvernement du Québec, dans sa politique gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes: Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait, reconnaît ce fait et indique : «On constate que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à vivre dans des conditions de précarité et de pauvreté. Cette éventualité est plus élevée pour certains groupes de femmes notamment les responsables d’une famille monoparentale, les femmes seules et âgées, les femmes autochtones, les femmes handicapées, celles qui appartiennent à une minorité visible, les femmes immigrantes d’arrivée récente, les travailleuses moins instruites ou les salariées des secteurs manufacturiers frappés par les restructurations économiques »2 Parce que les femmes, il n’y a pas si longtemps encore, étaient confinées à la sphère privée du travail domestique non rémunéré, leur autonomie économique est encore fragile et elles ont encore du rattrapage à faire sur ce plan. La pauvreté des femmes s’explique aussi du fait qu’elles effectuent encore une grande part du travail non rémunéré, qu’elles travaillent dans des secteurs d’activités moins bien payés et que leur statut d’emploi est souvent précaire. Ainsi, au Québec, il existe encore aujourd’hui des écarts importants qui persistent entre les revenus des femmes et celui des hommes. D’après les

1 Mener la barque à bon port : cahier de réflexion éthique sur des interventions auprès des femmes en situation

de pauvreté, Dumais et Beaulieu, 1998 2 Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait, Politique gouvernementale pour l’égalité entre les

femmes et les hommes, Gouvernement du Québec, Ministère de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine,

2006

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statistiques fiscales de 2006, le revenu moyen total des femmes s’élevaient à 25 870 $ ce qui représente 67,2 % du revenu moyen total de 38 509 $ des hommes3. De tous les employés au salaire minimum, 60 % sont des femmes.4 De plus, les femmes sont plus dépendantes des transferts gouvernementaux, ces transferts étant deux fois moindres chez les hommes.5 Dans notre région, ceci est un fait marquant. Malgré le fait que les femmes aient investi massivement le marché du travail depuis 40 ans, elles continuent d’afficher des taux de pauvreté plus élevés pendant la vie active et à la retraite, d’avoir davantage besoin des transferts gouvernementaux, notamment l’aide sociale et le supplément de revenu garanti, de recevoir moins de programmes tels l’assurance emploi et les régimes de retraite du Québec et du Canada. Vous comprendrez dès lors que la mise en place d’un plan d’action régional pour lutter contre la pauvreté doit tenir compte de cette réalité spécifique aux femmes. Il existe un outil de gestion qui permet cette prise en compte de la réalité des femmes comme celle des hommes : l’analyse différenciée selon les sexes. L’ANALYSE DIFFÉRENCIÉE SELON LES SEXES (ADS) EST UN OUTIL QUI

SOLIDARISE ET QUI INCLUT.

L’ADS s’applique sur une démarche lorsque des femmes et des hommes sont concernés par le projet, directement ou indirectement, ou lorsque des enjeux d’égalité entre les sexes se posent. C’est indéniablement le cas en ce qui concerne l’inclusion et la solidarité sociale On peut définir l’ADS comme un processus d’analyse qui tient compte les effets distincts sur les femmes et les hommes que pourra avoir l’adoption d’un projet

3 Statistique Canada. Recensement de 2006. Compilations spéciales préparées pour le Conseil du statut de la

femme, 2008, dans le Portrait statistique Égalité femmes/hommes, Où en sommes-nous? 2010, CSF. 4 Institut de la statistique du Québec (2008) Annuaire québécois des statistiques du travail 2008, Vol. 4(1) in

L’égalité entre les femmes et les hommes au Québec Faits saillants, Secrétariat à la condition féminine Ministère

de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2010, page 20 5 Institut de la statistique du Québec (2006) Recueil statistique sur la pauvreté et les inégalités socioéconomiques

in L’égalité entre les femmes et les hommes au Québec Faits saillants, Secrétariat à la condition féminine

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2010, page 20

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destiné aux citoyennes et aux citoyens (dans le cas qui nous préoccupe, le Plan d’action régional pour la solidarité et l’inclusion sociale), et ce, sur la base des réalités et des besoins différenciés des femmes et des hommes. L’ADS s’effectue au cours des différentes étapes du projet : soit la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation. L’ADS favorise l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes.

L’utilisation de l’ADS dans le plan d’action régional sollicite : l’élaboration d’un portrait socioéconomique ou de toutes autres statistiques,

ventilés selon les sexes, des personnes vivant en situation de pauvreté de notre région;

l’analyse de ces données en tenant compte des réalités, des besoins propres aux femmes et aux hommes de même que des écarts entre les femmes et les hommes qu’elles mettent en évidence et des causes de ces écarts;

la planification en fonction de la réalité des femmes et des hommes qui se dégagent de l’analyse;

la mise en œuvre afin que les femmes et les hommes profitent de façon équitable du plan d’action;

le suivi et l’évaluation afin que le plan d’action tienne compte de l’impact de toute la démarche sur les femmes et les hommes et effectuer les corrections si nécessaire.

Par exemple, le MSSS a intégré l’ADS au Plan d’action interministériel en itinérance 2010-2013. Celui-ci vise à circonscrire la réalité de l’itinérance selon les différents sous-groupes. Des efforts particuliers ont été faits pour documenter les réalités différentes des femmes et des hommes quant à l’itinérance. La Table régionale de concertation des aînéEs du Centre-du-Québec, responsable de l’entente spécifique en matière d’adaptation des services et des infrastructures aux besoins des personnes aînées du Centre-du-Québec 2008-2013, a intégré l’ADS aux différentes étapes de réalisation des projets reliés à l’entente spécifique, permettant ainsi l’analyse des réalités particulières des femmes et des hommes, pour ainsi offrir des mesures adaptées aux besoins spécifiques des unes et des autres.

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Nous vous incitons fortement à travailler selon cette approche afin de raffiner l’action entreprise dans notre région, d’adapter notre intervention aux besoins de toutes et de tous et d’optimiser les ressources financières et humaines mises à notre disposition. Avec en bonus, une contribution à une plus grande égalité entre les femmes et les hommes.

Avant de passer à l’analyse, nous tenons à faire une mise en garde. Bien que les données de la Jamésie dans l’ensemble soient plus positives, que celles du reste du Québec, il n’en demeure pas moins que les problèmes de pauvreté des femmes sont aussi importants prit individuellement. Nous pensons donc qu’il ne faut pas minimiser la pauvreté en général, et celles des femmes en particulier, parce que la Jamésie est une région qui au cours des 10 dernières années se voit favoriser sur le plan économique. En effet, puisque la situation est meilleure, le moment est bon pour mettre en place les structures qui seront nécessaires quand la situation économique se dégradera, ce que nous évaluons a plus ou moins une génération.

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ANALYSE

Vous trouverez en annexe A un portrait de la région de la Jamésie effectuée par Centre de recherche sociale appliquée (CRSA). Ce portrait est mis à votre disposition pour bien connaître la situation de pauvreté chez les femmes de la Jamésie. Nous en tirons les quelques points saillants suivants qui pour nous sont liés directement à la pauvreté des femmes et qui méritent d’être considérés afin de trouver des solutions à être intégré dans le futur Plan de lutte à la pauvreté de la Jamésie.

Démographie :

Nous constatons que les femmes monoparentales sont beaucoup plus nombreuses que les hommes monoparentaux. Même si le taux est plus bas que celui de l’ensemble du Québec, il n’en demeure pas moins que ces femmes sont plus susceptibles d’être touchées par la pauvreté.

Éducation :

Nous attribuons le fait que plus de femmes détiennent de diplômes professionnels en Jamésie que dans l’ensemble du Québec, par la formation disponible en Jamésie. Il est préoccupant aussi de concevoir que souvent les emplois liés aux diplômes professionnels, dans les champs que les femmes occupent traditionnellement (secrétariat, cuisine…) sont moins rémunérateurs que ceux occupés par les hommes (opérateur de machinerie lourde, mineur…).

De plus, les femmes possèdent plus de diplômes universitaires que les hommes. Ce qui pourrait s’expliquer par le fait que les hommes n’ont pas à se rendre au grade universitaire pour gagner de bons revenus. En effet, les emplois rémunérateurs dans une région ressource comme la Jamésie sont souvent occupés par des hommes ayant reçu une instruction moindre. Plusieurs hommes de plus de 45 ans se voient accorder des emplois dans les mines par

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exemple du seul fait qu’ils ont acquis une habileté et ne détiennent pas de diplôme. En contrepartie, les femmes désirant un revenu similaire à ceux gagnés en forets ou dans les mines doivent acquérir une formation plus élevée pour travailler dans ces secteurs.

Famille et Emplois

Les emplois bien rémunérés offerts dans le Nord-du-Québec sont souvent des emplois traditionnellement masculins soit dans les secteurs des mines, de la forêt, etc. Ces emplois étant majoritairement occupés par des hommes ceux-ci se retrouvent donc avantagés sur le plan financier par rapport aux femmes. De plus, ces emplois sont souvent sur des horaires atypiques de 7 jours au travail et 7 jours de congé. Les jeunes mères se retrouvent donc souvent durant la période de travail des hommes, les seules responsables de la maisonnée, ce qui a pour conséquence que peu d’entre elles sont sur le marché du travail. De plus, cette hypothèse semble se confirmer puisque 23 % des femmes du Nord-du-Québec consacre plus de 60 heures par semaine aux soins des enfants comparativement à 11 % pour l’ensemble du Québec. Lorsque le couple se brise, la conjointe devient donc vulnérable monétairement parlant sans compter qu’à l’âge de la retraite les années passées à la maison de ne permettront pas à celle-ci de retirer les mêmes avantages que le conjoint qui a travaillé.

Fait notable cependant, beaucoup de femmes sont travailleuses autonomes dans le Nord-du-Québec. Peut-être est-ce le moyen privilégié par les femmes de la région pour concilier les horaires atypiques de leurs conjoints avec la vie active sur le marché du travail.

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Revenus

Les données sur les revenus confirment que les femmes du Nord-du-Québec sont plus dépendantes des transferts gouvernementaux que leurs homologues québécoises confirment notre hypothèse mentionnée au point précédent.

Logement

Nous notons qu’il y a moins de femmes propriétaires dans le Nord-du-Québec que pour l’ensemble du Québec. De plus, deux (2) fois plus de ménages nord-québécois sont aidés dans le cadre de programme HLM que dans l’ensemble du Québec. Cette situation reflète pour nous le fait que les emplois bien rémunérés sont occupés par des hommes parce que ce sont des emplois traditionnellement masculins.

Santé

Les données liées aux agressions sexuelles et en matière de violence conjugale ne sont pas à jour depuis 2007. Cependant, les organismes sur le terrain dénotent une recrudescence de consultation pour ces types de violence. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure d’évaluer si cela est dû à la prévention et la sensibilisation6 ou parce qu’il y a plus d’actes qui sont commis.

6 Celles-ci sont plus présentes sur le territoire, notamment grâce aux programmes du Centre régional en santé et

services sociaux de la région, qui donnent des projets aux Centres de femmes en la matière.

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Aînées

Les femmes aînées sont peu nombreuses sur le territoire. Cette situation est due selon nous au fait que ces dernières quittent la région après 65 ans afin de se rapprocher des services et/ou de leur famille qui n’habite plus les régions. Notons que 61 % des femmes de la région reçoivent le Supplément de revenus garanti, c’est donc dire que seulement 39 % de nos aînées ont pu se créer, au fil des ans, un fonds de pension adéquat.

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PISTES DE SOLUTIONS RÉGIONALES

Suite à l’étude que nous avons faite de notre territoire concernant la pauvreté des femmes, nous suggérons les pistes de solutions suivantes :

Appliquer l’analyse différenciée selon les sexes

Nous ne le répèterons jamais assez, nous croyons qu’il est fondamental que chaque mesure qui sera inscrite dans le plan d’action de Lutte à la pauvreté passe par le moulinet de l’analyse différencié selon les sexes. En effet, bien que la pauvreté existe tant pour les hommes que pour les femmes elle ne se vit pas de la même façon pour l’un et pour l’autre. L’ADS permettra ainsi de mettre en perspective ces différences et d’adapter les actions selon les réels besoins de chaque genre. Le partenaire privilégié pour ce faire est le Comité condition féminine Baie-James qui détient déjà l’expertise en la matière.

Créer des centres d’économie familiale

La région de la Jamésie n’a pas d’association coopérative d’économie familiale. Il est clair pour nous, qu’il soit primordial que chaque ville ou localité ait accès aux services qui y sont normalement dispensés. Ce type de centre permettrait d’outiller les personnes en situation de pauvreté. Une liste d’organismes ou de personnes potentielles pour intervenir pourrait ainsi être créée partout en région.

Nous croyons également qu’une formation pourrait être dispensée par les centres de femmes parce qu’elle permet de valoriser le potentiel de chacun et d’augmenter l’estime de soi.

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Nous pensons que les partenaires privilégiés pour travailler à ce dossier sont les Centres de femmes de la région puisqu’ils sont déjà présents sur l’ensemble du territoire et qu’ils travaillent déjà la question de la pauvreté et détiennent l’expertise concernant les formations sur l’estime de soi.

Augmenter la place des femmes dans les métiers

traditionnellement masculins

Puisque la région est une région ressource avec une majorité d’emplois traditionnellement masculins bien rémunérés, il est primordial de faire la promotion de ses métiers auprès des femmes. D’augmenter le nombre de formations offertes sur le territoire relativement à la main-d'œuvre recherchée et de stimuler les femmes à se former et à demeurer dans ces sphères notamment par des groupes de soutien.

De plus, des politiques en conciliation famille-travail ET famille-étude doivent être développées dans les entreprises et les centres de formation. Elles devraient tenir compte d’une recherche de solution pour favoriser la place des femmes notamment lorsque des horaires atypiques sont requis.

Les partenaires pour mettre en place ces mesures sont : la Commission scolaire de la Baie-James, Emploi-Québec, le Centre de formation professionnelle, le Cégep ainsi que le Comité condition féminine Baie-James qui travaille la question depuis déjà quelques années.

Maintenir et augmenter les places dans les Centres de la petite

enfance

Il est nécessaire que la région maintienne ses services de garde à coût minime et qu’elle augmente le nombre de places disponibles afin de réellement répondre au besoin des familles. Actuellement, les secteurs de Chibougamau, Chapais et Matagami ne supportent pas la demande.

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Augmenter les fonds des cuisines collectives

Pour les familles à faibles revenus, les cuisines collectives permettent non seulement de nourrir adéquatement les familles, mais aussi de briser l’isolement des femmes en situation de pauvreté. Bien que des fonds soient déjà disponibles, ceux-ci sont insuffisants pour répondre à la demande. Il devient donc important de bonifier ces fonds. Le CRSSS de la Jamésie est dans ce cas le partenaire adéquat pour travailler ce dossier.

Promouvoir l’entrepreneuriat féminin

Comme nous avons pu le constater, les travailleuses autonomes sont très présentes en Jamésie. Nous pensons donc que l’information, la formation ainsi que le développement d’accessibilités à des financements répondant à leur réalité doivent être des pistes de solutions à explorer en profondeur. Nous avons la chance d’avoir en Jamésie l’un des 11 Femmessor de la province. Il est donc primordial que cet acteur travail ce dossier.

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PISTES DE SOLUTIONS PROVINCIALES

Nous croyons qu’il est nécessaire de mobiliser le milieu afin que celui-ci continue les revendications auprès du gouvernement provincial et qu’il participe activement aux actions menées par les différents groupes nationaux et régionaux dans les domaines suivants :

• L’amélioration globale du Régime des rentes du Québec afin qu’il joue mieux son rôle d’assurer une continuité de revenu après la retraite, notamment pour les mères et les aidantes qui se retirent du marché du travail pour donner des soins à leurs enfants et à leurs proches

• L’adoption de modifications à la Loi sur la santé et la sécurité du travail pour inclure la couverture obligatoire des aides familiales par leurs employeurs au régime d’indemnisation, et ce, sans égard au statut d’immigration ni à la validité du permis de travail

• L’adoption de mesures pour reconnaître les compétences acquises à l’étranger par les personnes immigrantes et le respect des programmes d’accès à l’égalité (PAE) qui ont pour objectif d’éliminer la discrimination systémique dont sont de façon générale victimes certains groupes sur le marché du travail (femmes, minorités visibles et culturelles, autochtones et personnes handicapées)

• L’adoption d’une vraie politique de conciliation travail-famille-études

• Un meilleur encadrement du travail atypique pour assurer aux travailleuses l’égalité de traitement en entreprise et l’accès aux mêmes droits : à la CSST, à l’assurance-emploi, aux congés de maternité et parentaux et au Régime des rentes du Québec

• Au chapitre de l’équité salariale : une stratégie pour atteindre les travailleuses non syndiquées, ainsi que l’encadrement et le suivi du maintien de l’équité salariale là où elle a été réalisée une première fois

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• La refonte en profondeur du régime fiscal de façon à réduire les iniquités, a assuré plus de cohésion dans les programmes de transfert, particulièrement ceux ayant un grand impact sur les femmes et les familles à faibles revenus

• Le maintien et l’indexation du régime universel d’allocations familiales assorti d’une allocation supplémentaire en fonction des besoins réels des enfants.

• L’augmentation des montants pour les besoins essentiels des familles et des femmes et l’indexation annuelle complète des prestations d’aide sociale.

• La non-récupération des pensions alimentaires pour enfants auprès des familles prestataires de la sécurité du revenu.

• La gratuité des médicaments pour les personnes dont les revenus sont inférieurs à 12 000 $ par année.

• Une augmentation importante du financement de nouveaux logements sociaux, de manière à accroître le pourcentage de ceux-ci sur l’ensemble du parc de logements locatifs.

• Le maintien et le renforcement des lois concernant la fixation des loyers, l’adoption de mesures législatives afin d’éviter les évictions pour non-paiement de loyer et le maintien des suppléments au loyer d’urgence.

• La refonte en profondeur du régime fiscal de façon à réduire les iniquités, a assuré plus de cohésion dans les programmes de transfert, particulièrement ceux ayant un grand impact sur les femmes et les familles à faibles revenus.

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CONCLUSION

En conclusion, nous croyons fermement que la région doit se doter de structures nécessaires pour contrer la pauvreté, qui nous touche et qui inévitablement touchera de plus en plus les régions ressources comme la nôtre. Les femmes étant les plus vulnérables, nous espérons que les montants accordés devraient répondre à leurs besoins en proportion de leur taux de pauvreté. Les pistes de solutions mentionnées ci-haut ne sont que la pointe de l’iceberg et nous devons agir rapidement en tant que société.