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Azor Levy, komise beton

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2 20 juillet 2012No 666

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEF

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONJoël FANFANDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDREMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNElisée DécembreJunior Plésius LouisPeguy Flore PierreRaphaël FéquièreEnock NéréLégupeterson Alexandre

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson EstèvePhotographesFrédérick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel Louis

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 3456 1920 / 2945-4646 3806-3717

Le chanteur de compas love Alan Cavé vient de sortir deux nouvelles chansons intitulées respectivement « Grave sou kè’m » et « Nènè (Good Thing ».

Le texte de « Grave sou kè’m » est écrit par Alan, Syto et Myrtho Cavé. La musique est d’Alan Cavé et d’Alix Saget et mixée par John Andy Barrow. « Grave sou kè’m » est produite par Fabrice Rouzier au Bwa Moket Studio. Notons aussi la participation de Kéké Bélizaire à la guitare.

Les paroles de la seconde chanson « Nènè (Good Thing) sont d’Alan Cavé. Produite par Harold Saint-Louis for M.A.D.D Music Prod, cette version est aussi mixée par John Andy Barrow.

Alan Cavé n’a pas donné de date officielle pour la sortie de son album solo.Alan Cavé est à l’affiche au Sitwonel Club, ce vendredi 2012, de concert avec la

formation Trankil et DJ Klasik. Cette soirée baptisée « Love Génération » est une invita-tion signée « Sound Production ».

Gilles Freslet ([email protected])

Alan Cavéchante encore l’amour

Une nouvelle formation musicale a vu le jour à Port-au-Prince. Répondant au nom de Nu-Bel, elle est formée de plusieurs ex-membres du groupe Take Off (# 1) qu’on a connu il n’y a pas longtemps.

Ce groupe compte un effectif de huit musiciens : Guybenson Myrthil (maestro-keyboardiste),Wendy (chanteur), Jean Jean (guitariste), Mass Kòd, ex Mass Konpa, (2e guitariste), Samuel (batteur), Wendy Bélizaire (bassiste), Carl Henry (percussionniste) et Maxime (tambourineur).

Ayant à sa direction un staff managérial composé de six personnes dont Getro, Marco, Babas, Daniel, Junior-Barbancourt, Nu-Bel procédera à sa présentation ce jeudi 19 juillet 2012 à Mango Lounge (Pétion-Ville) à partir de 5 h PM.

Lors de cette rencontre avec la presse, une jam session sera offerte à l’assistance et les responsables de ce groupe procèderont aussi à la distri-bution d’une démo deux musiques titrées respectivement « M p’ap lage » et « Kole sou mwen », lesquelles sont déjà en rotation sur les ondes de certaines stations de radio de la capitale.

Le premier album de Nu-Bel est presqu’achevé et sa sortie est prévue pour le mois de décembre prochain.

Gilles Freslet ([email protected])

Nu-Bel se lance à Mango Lounge

Après une absence de plus de deux ans, Raj Magazine revient pour le bonheur de ses fidèles lecteurs. Le magazine socio-culturel qui a fait ses débuts à la fin de l’année 2006 a à son actif onze numéros réguliers et un hors-série consacré à l’écrivain haïtien Frankétienne. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 avait contraint les responsables à interrompre leurs services, mais deux ans après, ils reviennent à la charge et procèdent à la relance du magazine.

Une cérémonie de relance a eu lieu le mercredi 18 juillet 2012 au Café de l’Europe. Au cours de cet événement qui a réuni la presse et les amis de Raj Magazine, les responsables de la revue ont remercié leurs différents sponsors et tous ceux qui les ont aidés pendant les pério-des difficiles. Il a aussi été annoncé que le ma-gazine, qui était initialement imprimé et vendu, sera désormais disponible gratuitement sur In-ternet. Une version physique sera quand même distribuée dans les ambassades, les hôtels et dans certaines entreprises commerciales, entre autres. Mais le fort de cette cérémonie de re-lance était la présentation officielle du second hors-série, Rhum Barbancourt, l’or du temps. Ce numéro spécial est entièrement consacré à la doyenne de la production nationale haïtienne, Rhum Barbancourt, qui célèbre sa 150e année d’existence. Tous les participants en ont reçu un exemplaire.

Raj Magazine, dont la mission est de contri-buer à la promotion des valeurs haïtiennes, veut marquer de façon claire et définitive son retour en offrant aux lecteurs ce hors-série. On espère que le prochain numéro ne se fera pas trop attendre.

Daphney Valsaint MALANDRE

Relance de Raj magazine

21, c’est désormais le chiffre magique de Caleb Desrameaux, le patron de Réseau 21 and Marketing Group qui a jeté son dévolu sur 21 animateurs de différents médias pour lancer le samedi 21 juillet la programmation progressive de Fréquence 21, une radio nichée sur le web. « C’est une radio thématique pour sortir des programma-tions ordinaires avec la collaboration de journalistes seniors et de professeurs d’université », a indiqué Caleb Desrameaux.

Le jeune entrepreneur a choisi symboliquement la date du 21 juillet pour lancer la programmation de Fréquence 21 (sur le www.reseau21.com ) avec 21 voix d’animateurs connus sur la bande FM. Les voix provenant des fréquences qui branchent littéralement les auditeurs sont : Carel Pèdre et Evens Jean de Radio One, Gilles Freslet de Magik 9, Brégard Anderson de Caraïbes FM, Bruno Pierre de Radio Solidarité et Guy Wewe de Vision 2000. « Certaines des interventions seront diffusées en duplex sur Fréquence 21 et à la radio de l’animateur concerné », a expliqué M. Desrameaux, lui-même présenta-teur vedette de Matin Caraïbes.

Le web fait désormais partie des médias de masse, a mis en avant le P.D.G. de Fréquence 21, qui espère trouver une niche pour le confort des stars du micro sur la bande FM. Certaines des nos émissions, dont « Fréquence verte », « Au micro de Caleb » et « Législativement », dit-il, seront relayées sur le réseau de Zénith FM à Port-

21 animateurssur Fréquence 21 ce 21 juillet

au-Prince, au Cap-Haïtien et à Saint-Marc. « Fréquence verte », a-t-il encore détaillé, est une émission de radio Solidarité consacrée à l’environnement. Elle est signée de l’animateur de « Dimanche on débranche », l’écrivain-journaliste et professeur d’université, Marc Exavier, un collaborateur de Le Nouvelliste.

Claude Gilles

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320 Juillet 2012No 666

A première vue, Azor Lévy a l’étof-fe d’un retardé mental, voulant imiter un policier de circula-tion. Sa façon d’intimider les

chauffeurs, sa tenue et ses jeux de mains hilarants en sont la preuve. Il ne fait pas partie des gens qui attendent qu’on leur offre un poste ou qui regardent la vie sans rien tenter. De sa philosophie il a fait un mode de vie. Apôtre de la non-violen-ce et de la confiance en soi, Azor Lévy est un homme énergique, dynamique mais

Azor LévyKomisè betonAzor LévyKomisè beton

surtout très sain d’esprit.Né à Port-au-Prince, 45 ans, Azor voue

une passion quasi-mystique à la circula-tion. Et cela ne date pas d’hier. A dix ans, lorsqu’il voit un policier de circulation pour la première fois, Azor a un véritable choc. Depuis il ne fait qu’imiter tous les agents de la circulation. Son rêve est de boucler ses études, devenir policier et décongestionner le trafic de sa zone (Sans-Fil). « Puisque ce carrefour n’a jamais eu un policier pour neutraliser

l’embouteillage, je vais le prendre en charge », se dit-il en commençant cette aventure.

Au début, pour lui, ce n’est qu’une façon d’aider les chauffeurs. Mais de jour en jour, son « travail » devient beau-coup plus sérieux. Si un jour il s’absente, le trafic devient impossible, il en est convaincu. Il se surnomme « Komisè Be-ton », confectionne des habits de policier de toutes les catégories ; et en tant que commissaire, il a le droit de faire correc-

tement son boulot, y compris demander aux chauffeurs leur permis de conduire. A chaque voiture qui passe on l’entend crier : « Chofè banm lisans ou », et ce métaphore signifie de lui gratifier d’un adoken ou dix gourdes pour l’encoura-ger.

En 1990, son « travail » devient encore plus important. Le directeur de la circula-tion de l’époque décide de le supporter avec un chèque de 300 gourdes chaque mois. Enfin un fonctionnaire d’Etat qui comprend et félicite ses actions positives. Et à ce moment il avoue : « Si mwen te nan volè, oubyen nan vye zak, yo pa tap janm peye m ; se sak fè m ap toujou kon-seye tout moun chwazi yon travay pou yo fè menm si se pa pou kob. Men yon jou y ap konprann ou ». Après la chute du régime Lavalas en 2004, Azor n’a plus de chèque. Mais il ne se décourage pas. Il continue son boulot avec l’aide des chauffeurs de minibus de Delmas et ceux des véhicules privés qui veulent encoura-ger son travail.

Marié et père de trois enfants, Lévy jusqu’à présent vit de la circulation. Sa femme et ses enfants parfois lui deman-dent de laisser tomber. Passionné et obstiné, il ne veut pas entendre raison. « Je pratique ce métier depuis 25 ans, peu importe qu’on m’humilie, qu’on me décourage, je ne compte pas laisser tomber. Je le fais avant tout pour me rendre utile, pour faire partie de ceux qui travaillent pour l’avancement de ce pays. Si quelqu’un veut m’aider en retour, je le remercie, dans le cas contraire, laissez-moi faire mon boulot et ne me dérangez pas », affirme Komisè Beton, confiant.

Aujourd’hui, peu de gens le suppor-tent, mais il a toujours la même passion pour la circulation. Il suppose qu’après ses 25 ans de service, l’Etat devrait lui donner quelque chose en retour. Et les policiers, surtout ceux de la circulation, devaient organiser en sa faveur une col-lecte de fonds lui permettant de recons-truire sa maison détruite lors du séisme survenu le 12 janvier 2010.

La prochaine fois que vous le croisez, rappelez-vous que ce fou n’est qu’un tra-vailleur acharné. Et lorsqu’il vous dira : « Banm lisans ou », n’hésitez pas à lui offrir même le peu que vous avez.

Elisée Dé[email protected]

Hans Peters et ses amisà Presse Caféle 18 juillet 2012

Hans et Fabrice ont accompagné la chanteuse Mexicaine Yvette Gonzalez.

Rutshelle, une voix a surveiller dans un duo improvisé avec un ami.

Hans Peters, initiateur de ce nouveau rendez-

vous hebdomadaire

Un public composé d’amis pour une nuit agréable

Fabrice Rouz-ier, l’invité spécial

Quand Jean Hervé Paul ne joue pas, il apprécie

Si vous avez l’habitude de longer la route de Sans-Fil, il est impossible de ne pas croiser Azor Levy dit Komisè Beton. Depuis 25 ans, sans aucune formation dans le domaine de la circulation, il choisit de rendre « service » à la population en rendant fluide le trafic énor-me qui règne dans ce croisement.

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4 20 juillet 2012No 666

1/ Savoir faire le triPour créer une garde-robe idéale, il

faut d’abord se plier au plus grand sup-plice de toute fashionista : trier... et jeter ! Pour cela, organisez-vous en mettant à votre disposition :

- Un grand sac-poubelle pour les vêtements à donner ou à vendre

- Un grand sac poubelle pour les vêtements à jeter

- Une corbeille pour les vêtements que vous voulez garder mais qui ont besoin d’une nouvelle jeunesse (ex :

couture, pressing, etc.) - Votre lit pour y déposer tous vos vête-ments et avoir une vision d’ensemble pour pouvoir opérer vos choix.

Quelques règles à suivreSi vous ne portez plus un vêtement,

demandez vous pourquoi :Jetez ce vêtement si :1/ Il trône fièrement dans votre

armoire depuis 2 ans mais vous ne l’avez jamais porté (certes il est d’un très bel effet dans votre garde-robe mais vous ne le porterez pas plus demain !)

2/ Sa coupe ou sa couleur ne vous va pas (mauvaise choix lors d’un sale ou cadeau jamais porté)

3/ Il est vieux et trop démodé pour être reporté

4/ Il est abimé et irréparable5/ Vous ne l’aimez plus car votre style

a évolué avec les années (ce T-shirt de mauvaise qualité ou cette robe d’adoles-cente aux imprimés flashy)

Conservez ce vêtement si :1/ Il vous va mais ne s’accorde

pas avec le reste de votre garde-robe :

Petites idéespour organiser votre garde-robe

Vous adorez la mode mais vous avez du mal à suivre, surtout question budget ? Dans vo-tre armoire c’est le bazar ? Pas de panique, il est très facile d’être dans le coup. Il vous suffit de posséder dans votre penderie quelques basiques correctement accessoirisés… mais aussi et surtout de savoir faire le tri et avoir une garde-robe bien entretenue.

vous pourrez toujours investir dans une pièce qui va avec

2/ C’est une pièce sentimentale et vous ne pouvez vous résoudre à vous en débarrasser

3/ C’est un basique 4/ Il est abimé mais réparable ou à

besoin de passer au pressing (dans ce cas, déposez-le dans la corbeille des vêtements à réparer).

Gardez sur votre lit uniquement les vêtements que vous allez conserver.

2/ Ranger vos vêtements par catégorie

Une fois ce tri effectué, vous aurez une vision d’ensemble de votre garde-ro-be. Rangez vos vêtements par typologie : jupes, robes, pantalons, t-shirts… et par couleurs. Ainsi, vous pourrez du premier coup d’œil réaliser des combinaisons et choisir plus facilement vos tenues le matin.

3/ Faire un bilan de votre garde-robe et acheter intelligemment

Avant de vous engager dans une nouvelle mission shopping, listez ce dont vous avez besoin. Cela vous permettra de mieux cibler vos achats et d’éviter les erreurs de casting.

Surtout n’oubliez pas: investissez dans des basiques (au moins une paire de jeans bien coupée, des tops pour toutes les circonstances, au moins une robe noire habillée, un grand sac à main ; une veste, un pantalon et une jupe en toile également noirs, une paire de lunettes de marque et quelques chaussures de bon goût). N’allez pas jeter votre argent dans des vêtements que vous aurez rarement l’occasion de porter. La mode s’en va et revient, n’oubliez pas ! Alors autant avoir des trucs qui seront toujours de mise.

Marie-Brunette B. MainsourSources combinées

Depuis déjà six ans, l’École nationale des arts accueille dans un programme bien particulier, la compagnie Jean Appolon Expressions (JAE) sur une période d’un mois chaque été. A cette

période de l’année, plusieurs danseurs de troupes et d’écoles de danse de Port-au-Prince viennent parfaire leurs connaissances dans le domaine. Au début, les clas-ses ne contenaient pas plus que trente-sept participants de niveaux différents qui ont passé le test d’admission. Cette année, les initiateurs du programme ont été éton-nés de l’affluence des intéressés. « On a auditionné près de deux cents jeunes danseurs, affirme Gerda Samson B., professeur d’expression corporelle, de gymnastique

La danse comme thérapie pour les jeunes

Des jeunes de divers coins de la zone métropolitaine se réunissent à l’Enarts pour une formation de mise à niveau en danse. Ouvert au grand public, cette forma-tion réalisée par la compagnie Jean Appolon Expressions s’étendra sur un mois, selon les responsables.

et d’initiation à la danse haïtienne depuis dix-huit ans à l’Enarts et aujourd’hui responsable de cette section. Nous en sommes restés à plus que d’habitude. Cela prouve que la jeunesse a soif de danser, de faire du théâtre… Les bâtiments n’ont peut-être pas résisté au séisme, mais l’art a survécu. »

Toujours selon Gerda, cette formation débutée le 27 juin revoit le niveau de base des participants et permet un partage de la culture de la danse.

Lancée en 2006, l’animateur de cette formation est Jean Appolon, un danseur professionnel (Bachelor en danse), ancien élève de Vivianne Gauthier, de Harvard University, d’Alvin Ailey Dance et de Joffrey Ballet

School, professeur à Boston Ballet et au Wesley College. Grand conservateur de la danse traditionnelle haïtienne et contemporaine, les principales activités de sa compa-gnie (JAE) se basent sur des séminaires, conférences et spectacles, afin de doter les jeunes de nouvelles capaci-tés. De part son expérience personnelle, Appolon veut faire de ces séminaires en Haïti la meilleure thérapie vers laquelle les jeunes puissent accourir. « On travail du lundi au vendredi de neuf heures à quatre heures avec cinquante jeunes », dit-il le ton calme, les yeux fixés vers des jeunes qui s’étirent. « On débute avec la respiration, le folklore traditionnel, le développement des muscles. On se statue surtout sur les rythmes de respiration afin d’expier ce qui est mauvais en nous », continue-t-il Fort de trente-six années d’expérience dans le domaine, Jean Appolon compte se rétablir en Haïti pour camper une école de performance d’art afin de mieux faciliter l’échange culturel entre Haïti et les USA où il évolue actuellement.

Satisfait de la collaboration de l’Enarts et de l’en-gouement des participants, il prévoit un spectacle de clôture le 27 de ce mois. Soutenu financièrement par ses élèves aux États-Unis et par un staff technique en Haïti, Jean Appolon et sa compagnie JAE attendent que le pays accorde une chance à ses jeunes en formation.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

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Vendredi 20 juillet 2012 5

Qu’y a-t-il dans le garage de Messi ?

Question voiture, Lionel Messi est plutôt gâté par ses sponsors…Contrairement à son grand rival du Real Madrid, Cristiano Ronaldo, Léo n’est pas connu pour être un fan absolu de belles automobiles. Mais ces dernières années, le garage de la star a néanmoins vu passer de bien jolie modèles. On retient notamment la Ferrari Spider grise métalisée et la Dodge Charter, incontestablement les stars de notre sélection. Lionel Messi a également eu la chance de recevoir plusieurs voitures de ses sponsors, ces derniers temps.

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Vendredi 20 juillet 20126

La sélection nationale haïtienne de football masculin U-20 ans ef-fectuera son entrée en lice pour un billet qualificatif de la Coupe

du Monde U-20 Turquie 2013, dans le Groupe III de la zone caribéenne à Porto Rico le 25 juillet prochain. Trois autres sélections briguent ce billet qualificatif pour le second tour aux côtés de l’équipe haïtienne. Il s’agit du pays hôte, Porto Rico, de la Barbade et des Bermudes.

Haïti disputera son premier match le mercredi 25 juillet à 5 h contre la formation de la Barbade au stadio Panamericano de Mayaguez en lever de rideau de la rencontre qui mettra aux prises Porto Rico et les Bermu-des. Ensuite, elle croisera le fer avec les Bermudes le 27 juillet 2012 à 5 h en lever de rideau du match Porto Rico – Barbade avant de défier Porto Rico, à 7h du soir, le 29 juillet après le match qui opposera les Bermudes à la Barbade.

Quatre groupes émanant de la Caraïbe disputeront cette première phase. Jamaïque s’étant qualifiée dans le groupe I, la République Domini-caine accueillera le Groupe II composé de la République Dominicaine, de Cuba, d’Aruba et Saint-Kitts du 26 au 30 juillet. Porto Rico accueillera le Groupe III composé de Porto Rico, Haïti, la Barbade et les Bermudes du 25 au 29 juillet alors que Saint-Vin-cent accueillera le Groupe IV composé de Saint-Vincent, Trinidad, Guyana et Surinam.

Le premier de chaque groupe est qualifié directement pour le second tour. Les 2 meilleurs 2e de ce tour préliminaire rejoindront les 4 vain-queurs pour former les six sélections qui s’affronteront dans un hexagonal qu’accueillera la Jamaïque du 3 au 11 novembre 2012. Les 5 premiers de

cet hexagonal caribéen rejoindront les représentants de la UNCAF et de l’Amérique du Nord dans la phase finale au niveau de la CONCACAF qui se tiendra du 18 février au 2 mars 2013 au Mexique. Les trois premiers de cette phase finale obtiendront leur billet pour la Turquie où le coup d’en-voi de la phase finale de la Coupe du Monde masculine U-20 sera donné le 21 août 2013.

Haïti prendra la route de ce long

périple mardi pour une première étape où elle effectuera les 3 premiers pas devant le placer sur la voie selon le calendrier suivant :

Mercredi 25 juillet : Haïti – Bar-bade à 5 h

Vendredi 27 juillet : Haïti – Ber-mudes à 5 h

Coupe du Monde u20 Turquie 2013/Groupe iii/Zone Caribéenne

En route pour Turquie 2013Dimanche 29 juillet: Haiti - Porto

Rico à 7 hLa sélection nationale haïtienne

des moins de vingt ans est entraînée par le sélectionneur cubain, Manuel Navarro Rodriguez, assisté de son compatriote Julio Cesar et des Haï-tiens, Gérald Beauvais (actuel coach de l’Aigle Noir). Son équipe type évoluant en 4 – 4 – 2 pourrait-être composée de :

Marc Donald Mervil (FICA) - Mar-

dochée Samuel Pompée (Valencia), Charles Alexandre (ASC), Voltaire Ismael (Don Bosco), Shelove Compère (Aigle Noir) – Amicy Esso Faudelin, Wilberne Augusma (Violette) Jean Dany Maurice (Valencia), Horat Luc-kner (Aigle Noir) – Jacquelin Prud-homme (Baltimore) et Chery Johnley

(Aigle Noir) ou Renaldy Marseille (USA) et Jimmy Fédé (Don Bosco).

Marc Donald Mervil ,Mardochée Samuel Pompée

Charles Alexandre, Voltaire Is-maël Shelove Compère, Wilberne Augusma, Amicy Esso Faudelein Horat Luckner, Jean Dany Maurice,

Jacquelin Prudhomme Jo-hnley Chery ou Renaldy Marseille Jimmy Fédé. A noter que la sélection nationale haïtienne des moins de vingt

ans dispute deux matches amicaux de préparation contre Cuba les 19 et 21 juillet 2012 au stade Sylvio Cator. Elle quitte Haïti le 22 juillet à destination de Santo Domingo d’où elle ralliera Porto Rico le 23 juillet.

Enock Néré/[email protected]

de gauche à droite : Mme Monique andré, membre du comité de la FHF, beauvoir etienne, président de la commission d’organisation du tournoi u--17, et patrick Massenaa, secrétaire exécutif (photo : Yonel Louis)

Jeux oLYMpiques de Londres/déLéGaTion HaïTienne

11 personnes composeront la délégation qui représentera Haïti aux Jeux Olympiques de Londres du 27 juillet au

13 août 2012. 5 athlètes dont une Judokate, Linouse Desravines (21 ans) catégorie 52 kg dame, un specialiste du triple saut, Samyr Lainé (28 ans), un spécialiste du 800 mètres, Moïse Joseph (31 ans), une spécialiste du 200 et du 400 mètres, Marlena Hilaire Wèche (21 ans) et enfin un spécialiste du 110 mètres haies, Jef-frey Julmiste (28 ans). 5 membres de cette délégation, dont un chef de mission, 1 médecin, un délégué de la Fédération haïtienne d’athlétisme, un entraîneur de judo, un entraîneur d’athlétisme et trois entraîneurs

quitteront Port-au-Prince dimanche 22 juillet à destination de Londres où ils retrouveront un entraîneur d’ athlétisme. Là-bas ils seront rejoints, le 25 juillet par les 5 athlètes dont la majorité s’entraîne actuellement en France où ils assisteront ensemble à l’ouverture des Jeux Olympiques de Londres le 27 juillet.

A noter que d’après les informa-tions fournies par les responsables lors de la conférence de presse d’avant départ donnée ce Jeudi au local du Comité Olympique Haïtien, l’Etat aurait contribué à hauteur de six millions de gourdes à la participation haïtienne à ces jeux.

Enock Néré/[email protected]

Une délégation de 11 membres pour Londres

Marlena Hilaire Wesh ( 200 m et 400 m) Moïse Joseph (800 m plat)

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Vendredi 20 juillet 2012 7

7 buts inscrits dont 3 du pied gauche, 3 du pied droit et un but de la tête depuis le début de la saison: l’équilibre est presque parfait. On dirait que Jocelyn Sénat aurait aussi marqué de la main, si c’était autorisé. Mais qui est ce buteur dont les sept réalisations, en 17 rencontres disputées cette saison, contribuent tant à maintenir l’América en tête du classement après 17 journées et de nourrir le rêve d’être champion national? Lisez la suite

« Je suis un fils de l’América. Je suis formé par ce club avec lequel j’ai connu toutes les promotions: 3e division, 2e division et mainte-

nant nous visons la tête du classement en première division ». En une phrase, Jocelyn Sénat se définit ainsi pour les amateurs de football.

D’aspect timide et d’apparence frêle, il ne paie pas de mine cet atta-quant dangereux qui fait peur avec son 1m 77 de haut et ce corps , on dirait, dépourvu de graisse. Ceux qui l’auraient sous-estimé en ont fait les frais dans l’immédiat: Baltimore, Cavaly, Tempête, Aigle Noir,excusez du peu.

A bientôt 30 ans, Jocelyn Sénat aborde cette saison la 15e année de son existence au sein de l’América des Cayes, mais aussi sa 14e année d’évo-lution au sein de ce club. Né le 5 juillet 1982, à Simon (un quartier de la ville des Cayes), le benjamin des enfants d’Irélie F. et Joseph Sénat commence le football vers l’âge de 7 ans dans les rues de sa ville natale avec les garçons de son quartier au poste de milieu de terrain droit. Rapidement, il prend quelques gallons qui lui rendent apte à participer aux petits matches de l’équipe de sa classe d’abord, puis de son école. Il a 15 ans de pratique de football derrière lui quand il se décide à intégrer le club América nouvel-lement remis sur pied. Et les choses sérieuses commencent.

Avec l’América, il apprend vrai-ment à jouer au football. Il est re-converti attaquant mais pour des raisons qu’il n’explique pas, l’América connaît un coup d’arrêt. Il végète pendant quelques temps ignorant encore quelle suite donner à sa car-rière quand l’América reprend du service en 2003. Il a 21 ans, mais est toujours disponible. Et l’aventure en 3e division commence en 2004. Il y passe deux saisons et finalement se retrouve en 2e division en 2007. Là encore il joue deux saisons et à

la fin de 2009, l’América se hisse en première division. Pour les Cayens, c’est l’apothéose avec un certain Jean Ronald Dorescat à la barre comme entraîneur.

En 2010, l’América joue ses pre-mières rencontres comme pension-naire de l’élite du football haïtien. Il rate, certes, son tournoi des martyrs organisé à la mémoire de Jean Yves Philogène Labaze disparu dans le

séisme du 12 janvier mais aussi de Nativita Lafleur et de tous les autres sportifs fauchés par le séisme, mais se reprend en championnat natio-nal après avoir été étrillé lors de la première journée (l’ASCAR les avait battus 4-0 au Land des Gabions). La défaite a eu le don de leur inculquer l’humilité et la suite fut intéressante. L’América a flirté toute la saison avec les sommets du classement et termine la saison en 2e position au classement général.

De cette première saison en fan-fare parmi l’élite, Jocelyn Sénat n’a disputé que trois petites rencontres. Certes, il n’est pas blessé mais entre ses études universitaires et le cham-pionnat de D1, il a été contraint de faire un choix. « J’ai stoppé à cause de mes études en Sciences Adminis-tratives à l’Université Publique du Sud (UPSAC) », regrette-t-il.

L’année suivante (saison 2011), il est prêté au Paloma des Cayes qui lutte pour la montée en 2e division. Il plante 11 réalisations et conduit le Paloma en D2 avec une place de vice-champion national de D3. Mais tout en plantant des buts pour pousser Paloma vers les sommets de la D3, Jocelyn n’a qu’un rêve : retrouver les

rangs de l’América des Cayes. Logi-que, croit-il nécessaire de redire avec émotion : « Je suis un fils de l’Amé-rica. Je suis formé par ce club avec lequel j’ai joué en 3e division, puis en seconde division avant de jouer avec eux en première division. Evoluer au sein de ce club c’est comme une lente montée vers les sommets et je me sens concerné tant par les bons que par les mauvais moments ». Et

les dirigeants le font revenir. Pour le bonheur du club. Depuis, il marque sept fois offrant la victoire à l’América à 3 reprises.

Pourquoi le football ? « Parce que c’est ma passion », répond-t-il tout de go avant d’ajouter, les yeux brillants : « Je joue un peu au volley-ball comme passeur mais le football reste mon sport de prédilection »

Et ça te permet de vivre ? « Oui. Et je pourrai même dire que je vis bien sur le plan matériel. Je perçois un salaire mensuel, auquel s’ajoutent les primes de matches, les primes de victoires, les primes de performance qui me permettent de vivre bien. Ne me demandez pas combien je per-çois exactement parce qu’avec les variations, (primes de match, prime de performance, prime de victoire et autres) c’est difficile de dire exacte-ment combien je perçois mensuelle-ment », répond-t-il.

48 buts inscrits au cours de sa carrière en match officiel dont 7 en première division, Jocelyn n’avait jamais été à pareille apogée puisqu’il n’a inscrit que ces 7 buts en D1 que cette saison. Mais déjà, il rêve d’imiter Kenz Germain et surtout de remporter le championnat de D1 en football. « A

près de 30 ans, mon rêve aujourd’hui se limite à gagner un ou deux titres de champion en D1 avec l’América des Cayes avec en prime, si possible, un titre de meilleur buteur »

Une sonnerie se fait entendre. Son téléphone sonne, quelqu’un s’im-patiente dehors et veut absolument le voir. Histoire peut-être de le remercier du fait d’avoir participé à la victoire de l’América 1-0 aux dépens du Violette Athlétic Club en match comptant pour la 17e soirée. Nous quittons les vestiaires, et dehors, plus d’une centaine de gens commentent encore la victoire. Les questions pleuvent de part et d’autres. América sera-t-il champion ? Serons-nous champion national ? L’équipe est bonne. Le destin des Cayens semble désormais s’associer à l’América. Et, parce que nous devons traverser la pelouse en diagonale pour sortir, les gens viennent lui presser la main. C’est un enfant du pays. C’est un fils de l’América et c’est l’un des artisans de la position de leader. Sans sourciller, il presse les mains et on sent bien qu’en fils du pays, il identifie chaque fan au milieu de la foule.

Enock Néré/[email protected]

Jocelyn Sénaten bref

Nom : SénatPrénom : JocelynDate de naissance : 5 juillet

1982Lieu de naissance : Simon

(Cayes)Niveau d’études : Universi-

taireEtat Civil : CélibatairePère : Joseph SénatMère : Irélie Forge SénatPosition de naissance : benja-

min sur 6 ( il a 3 frères et 2 sœurs)Sport pratiqué : Football,

Volley-ballPoste : demi ou attaquant en

football, passeurClubs successifs : América des

Cayes, Paloma des Cayes, America des Cayes

Palmarès : champion D2 avec America des Cayes en 2009, en 3e division avec Paloma

Buts inscrits : 48 buts inscrits jusqu'à présent dont 7 en D1

PréférencePlats : Banane avec harengBoisson : CitronnadeCouleur : NoirJoueur préféré : Charles Hé-

rold Jr, Leonel A. MessiEntraineur : Garnet AugustinClub : BarceloneMarque de voiture : NissanEquipementier : AdidasLieu de vacances : Camp-

PerrinMode de transport : Moto

“Le foot, c’est ma passion”

Qui est Jocelyn Sénat?

Jocelyn sénat (photo : Yonel Louis)

Page 8: Azor Levy, komise beton

8 20 juillet 2012No 666

Dossiers Interdits

XXV

-J’aime bien donner un titre à mes dossiers, me déclara un jour René Ouari. Un numéro, des lettres, je trouve cela trop ano-nyme, trop restreint. On réduit une histoire humaine, souvent exceptionnelle à un rien. La maison qui aimait les femmes ! Cela au moins, vous dit immédiatement quelque chose. Une sensation. Un questionnement. Un mystère.

Comme je ne disais rien, il se leva pour aller prendre un épais dossier sur son bureau. Il le feuilleta avec attention, puis re-vint s’asseoir en face de moi, le document, fermé, posé sur ses genoux. Il se versa un verre de whisky.

-C’est une histoire plus que curieuse qui nous a donné du fil à retordre, continua Ouari. Elle a commencé un matin de mai 2007.

***Société Anonyme de Désenvoutement

Port-au-Prince.La jeune femme que Immacula, la

secrétaire de la SAD, venait d’introduire dans le bureau de René Ouari resta debout, comme désemparée. Elle ouvrait et fermait la bouche dans l’attitude de quelqu’un en quête d’air. René Ouari comprit immédiate-ment qu’il devait lui venir en aide. Il se leva, vint la prendre par le bras pour la conduire vers un fauteuil.

-Asseyez-vous, mademoiselle Fernand Je comprends que vous devriez être im-pressionnée, mal à l’aise en vous retrouvant ici. Mais soyez certain que nous ferons tout notre possible pour vous aider.

Elle prit un mouchoir pour se tampon-ner les yeux.

-Vous ne savez même pas pourquoi je suis ici, arriva-t-elle enfin à dire. Je ne sais même pas si j’arriverai à vous parler.

-Vous décider à venir nous voir est déjà

beaucoup mademoiselle. Je vous assure que le reste est plus facile. Je vous écoute.

Elle prit une profonde inspiration.-Je suis saine d’esprit, monsieur Ouari.

Je suis une institutrice. J’ai fait l’école nor-male et j’ai été la meilleure de ma promo-tion.

-Si nous avions un doute, nous ne vous aurions pas reçu, dit Ouari. Nous sélec-tionnons avec minutie nos clients. Alors, racontez-moi tout.

-Monsieur Ouari, je suis enceinte.-Vous êtes enceinte, répéta bêtement

Ouari.-Et je ne sais pas de qui.-Ah ! s’exclama Ouari.Il se gratta le crâne, l’air gêné. Il ne s’at-

tendait pas du tout à ce que cet entretien prenne cette tournure. Il ne se risqua pas à poser une question. Le terrain était glissant.

-Je ne suis pas une traînée, monsieur Ouari. Je suis même une de ces femmes qu’on ne trouve pas aussi facilement aujourd’hui. J’attends le mariage pour avoir une relation sexuelle. Jusqu’à ce jour, à 27 ans, je suis vierge !

Ouari qui était debout jusqu’à présent alla s’asseoir. Ou plutôt il se laissa tomber dans son fauteuil. Une légère migraine commença à frapper à ses tempes.

-Vous êtes pourtant enceinte, rétorqua Ouari.

-C’est pour cela que je suis ici, monsieur Ouari. Je ne sais pas comment je suis tom-bée enceinte.

-Vous êtes certaine que vous avez frappé à la bonne porte, mademoiselle ? Il peut avoir une explication au fait que vous soyez enceinte. Si vous l’êtes vraiment.

-Je vous ai apporté les résultats d’exa-mens réalisés dans l’une des meilleures cliniques de la ville. Je vous autorise aussi

à interroger mon gynécologue. De toute manière, c’est lui qui m’a référée à vous.

-On peut vous avoir violée, mademoi-selle.

-C’est ce que je pense, monsieur Ouari et c’est pour cela que je suis ici.

-Pourquoi pas la police ? s’étonna Ouari. Ou le ministère à la Condition féminine ?

-Pensez-vous qu’on me prendrait au sé-rieux si je disais que ma maison m’a violée ?

René Ouari encaissa mal le coup. Il se leva brusquement, une colère soudaine faisant saillir les veines de son cou.

-Ecoutez, mademoiselle. Ici, à la SAD, nous n’avons pas de temps à perdre. Il y a des gens plus compétents qui peuvent traiter votre cas.

-Je vous dis que c’est la maison, mon-sieur Ouari. Il n’y a pas d’autre explication. On m’avait dit pourtant que la SAD était le seul endroit où on pouvait examiner mon cas. On se serait donc trompé ?

Elle affronta du regard René Ouari. Quelque chose dans l’attitude de la jeune femme eut raison de la colère du patron de la SAD. Il se rassit, ferma les yeux, respira profondément. Il n’aurait pas dû se comporter ainsi. C’était la fatigue. Le stress. Il fallait écouter. Il y avait de fortes possibilités qu’il ait affaire à une folle. Une très mince que se présentait à lui un cas aberrant, exceptionnel.

-Je suis enceinte de quatre mois, mon-sieur Ouari, expliqua, la jeune femme. J’ai cru au début à un retard, même si je suis assez régulière. Je pensais aussi au stress à cause de ce rêve étrange que j’avais com-mencé à faire quelques semaines aupa-ravant. Cela pouvait être une grossesse nerveuse.

-Quel rêve ? demanda Ouari.-Je me trouve chez moi. Dans mon

salon. Habillée comme si je vais à l’église. Je suis une catholique convaincue, monsieur O uari. Brusquement, je vois la maison autour de moi s’agiter. Les murs, le plafond se tordent, prennent la forme d’un homme dont je ne vois pas bien le visage. Et voici que je me retrouve dans la cour. La maison a disparu. Je suis allongée dans l’herbe du jardin. L’homme me parle. Je sens qu’il me dénude. Je ne peux m’oppo-ser à lui. Je suis seulement en proie à une terreur mêlée d’une terrible excitation. Je veux lui dire non. Mais il s’allonge sur moi et

-Et… -Il me pénètre. Il me fait l’amour. La

première nuit que j’ai fait ce rêve, je me suis réveillée avec des douleurs et du sang sur mes cuisses, sur le lit.

-Vous n’avez pas pensé à une sorte de complot ? lui demanda Ouari. Quelqu’un vous drogue, pénètre ensuite chez vous et vous viole. Votre esprit endormi forge ces images pour expliquer ce qui vous est arrivé.

Elle secoua la tête.-Non, monsieur Ouari. Personne n’a

pu accéder à la chambre durant la nuit. Ensuite, je dors avec une servante et sa fille. Comment auraient-elles pu ne pas se rendre compte de ce qui se passait ? Nous dormons dans la même chambre.

-De jour, vous ne vous souvenez pas d’un moment où il aurait pu se passer quel-que chose sans qu’elle ne s’en aperçoive ?

Cette fois ce fut la jeune femme qui laissa éclate sa colère.

-Puisque je vous dis que je ne suis pas folle. Je ne fabule pas. Je ne sais pas ce qui m’est arrivé, monsieur Ouari. Mais je suis certaine que c’est la maison. Ou quelque

chose dans cette maison.-Quoi dans cette maison ? Un esprit ?

Un fantôme ? Vous avez constaté des mani-festations anormales ?

Elle secoua la tête.-Non Rien de tel. Seulement ce rêve.

Dès que mon gynécologue m’a certifié que j’étais enceinte, j’ai quitté la maison. Je me suis réfugiée chez une amie.

-La servante et sa fille ?-Je ne leur ai rien dit. J’ai prétendu que

je devais travailler quelques jours hors de la capitale.

-Seraient-elles responsables de quelque chose ?

Elle regarda Ouari presque avec commi-sération.

-Si vous connaissez Madan Aline, ma servante, vous n’aurez même pas posé cette question. C’est l’innocence faite femme.

Ouari griffonna quelques notes sur son calepin. Pour rassurer la jeune femme. Ce n’était pas une histoire pour la SAD. C’était vrai qu’il savait recevoir des cas aberrants, mais ce qu’il venait d’entendre n’avait provoqué chez lui aucun déclic. Pourtant son instinct l’avertissait toujours quand un tentacule des univers invisibles le frôlait.

-Très bien, mademoiselle Fernand, dit-il finalement. Cette maison, elle vous appartient ?

-Non. Je l’ai louée il y a de cela huit mois.

-Le nom du propriétaire ?-Je ne sais pas. J’ai fait affaire avec

un avocat. Maitre Roulon. Le proprié-taire est au Canada. Je n’ai pas de famille. Seulement mon vieux père qui habite à Cavaillon. J’ai dû lutter dur pour faire mes études monsieur Ouari, pour me créer une situation respectable… Et me voici enceinte de je ne sais quoi ? Que vais-je devenir, mon Dieu ?

Elle éclata en sanglots. Ouari dut ad-mettre qu’elle était sincère. C’était impossi-ble qu’elle joue à ce point de la comédie.

-Calmez-vous, mademoiselle Fernand. Je vous promets qu’on va étudier votre cas. S’il y a quelque chose que nous pouvons faire, nous le ferons.

-Merci, monsieur Ouari, dit la jeune femme.

-Avant que vous ne partiez, une ques-tion. Il ne s’est rien passé avant que vous ne fassiez ce rêve qui vous obnubile tant ? Quelque chose d’étrange, d’anormal Je ne sais pas. Quelque chose qui aurait du attirer votre attention.

Elle réfléchit un instant.-Non !Elle se figea soudain.-Je me rappelle seulement de la pre-

mière fois que je suis venue visiter cette maison en compagnie de maître Roulon. A la fin de la visite, maitre Roulon m’a quittée. Il était en voiture. Moi, je suis restée sur le trottoir à attendre un taxi. Une vieille femme s’est approchée de moi. Elle m’a demandé si je voulais louer cette maison. Je lui ai répondu que j’étais intéressée à la location. Elle m’a dit sur un ton assez bizarre que ce n’était pas une bonne affaire. Quand je lui ai dit pourquoi, elle a eu l’air effrayé et elle est partie comme si elle était poursuivie par quelque chose. J’ai cru que c’était une folle. J’ai tout conclu le lende-main avec Maitre Roulon. Cette femme, je ne l’ai jamais revue.

-Très bien, dit Ouari. Je vais mettre l’agent Sourbier sur votre cas. Je vous contacterai au plus tard dans trois jours si on trouve quelque chose.

Elle se leva, tendit la main à Ouari. Ce dernier sonna Immacula la secrétaire pour qu’elle puisse accompagner la jeune femme. Le patron de la SAD resta seul à ré-fléchir. Aucun déclic. Il y avait seulement la sincérité de la jeune femme. Il demanderait à Sourbier de faire quelques vérifications de routine. Cela devrait suffire. Une maison faisant, en rêve, l’amour à une femme jusqu’à la mettre enceinte ! Cela dépassait l’entendement !

LA MAISON QUI AIMAIT LES FEMMES

Par Gary Victor