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2S16 CONGRÈS ADELF – EPITER B1-3 Estimation du risque de cancer associé aux gènes BRCA : étude GENECAN HASSID S. (1), NOGUÈS C. (2), CARAYOL J. (3), ALARCON F. (3), LABBÉ M. (4), REZVANI A. (5), STOPPA-LYONNET D. (6), BERTHET P. (7), FRICKER J.P., LE GROUPE GÉNÉTIQUE ET CANCER (8), ANDRIEU N. (1), BONAÏTI-PELLIÉ C. (3) (1) Inserm U794 & Service de Biostatistiques, Institut Curie, Paris ; (2) Centre René Huguenin, Saint-Cloud ; (3) Inserm U535, Villejuif ; (4) Inserm U605, Villejuif ; (5) Inserm U557, Paris ; (6) Institut Curie, Paris ; (7) Centre François Baclesse, Caen ; (8) Centre Paul Strauss, Strasbourg. Objectifs : Les facteurs familiaux et la diversité des mutations des gènes BRCA1/2 sont probablement à l’origine de l’hétérogénéité des risques de cancer du sein (CS) et/ou de l’ovaire (CO) estimés. Notre objectif est d’estimer ces risques en corrigeant sur les facteurs familiaux, et d’étudier leur variation en fonction du type et de la nature de la mutation. Méthode : Les familles éligibles pour l’étude GENECAN devaient remplir les critères recommandés pour la recher- che d’une mutation. Au total, 650 familles ont été incluses à partir de 11 centres d’oncogénétique. Pour chaque membre, un antécédent de CS et/ou CO, le génotype, l’âge au diagnostic et à l’interview sont renseignés. Le mode de recensement de ces familles est difficile, voire impossible à modéliser. La méthode GRL (Genotype-Restricted- Likelihood) est utilisée. Son principe repose sur la vraisemblance des génotypes sachant les phénotypes, ce qui permet de s’affranchir du mode de recensement (Carayol et al. 2004). Résultats : Une mutation BRCA a été trouvée dans 213 familles, dont 93 familles BRCA1 et 41 BRCA2 remplis- saient les conditions d’application de la méthode. Le risque cumulé à 80 ans associé à BRCA1 est estimé à 45 % pour le CS, et 10 % pour le CO. Celui associé à BRCA2, est de 65 % et de 2 % respectivement. Une mutation « stop » dans la région OCCR (Ovarian-Cancer-Cluster-Region) de BRCA2 ne semble pas conférer un risque accru de CO. Les risques de CS et de CO sont plus élevés pour les mutations tronquantes que pour les faux-sens dans BRCA1 (à 80 ans, CS : 59 % versus 9 %, CO : 13 % versus 1,8 %). Conclusion : Les risques estimés dans GENECAN sont plus petits que ceux de la littérature. Les mutations tronquantes confèrent un risque plus élevé que les mutations faux-sens délétères. Ces différences, si confirmées, pourraient orienter les stratégies de surveillance des femmes mutées. B1-4 Incidence et facteurs pronostiques des cancers du sein découverts au cours ou en dehors du dépistage organisé en Loire-Atlantique MOLINIÉ F. (1), BLAIS S. (1), ALLIOUX C. (2), BILLON S. (1), BERCELLI P. (1) (1) Registre des cancers de Loire-Atlantique et de Vendée, CHU Nantes, Nantes ; (2) Structure de gestion du dépis- tage organisé (DO) en Loire-Atlantique, Cancer Atlantique Prévention (CAP) Santé Plus 44, Nantes. Objectifs : Notre objectif était d’évaluer l’impact de la mise en place du dépistage organisé (DO) du cancer du sein en 1996 en Loire-Atlantique sur l’évolution de l’incidence et des caractéristiques des cancers du sein entre 1991 et 2002. Méthodes : Le registre des cancers de Loire-Atlantique a recueilli les caractéristiques de tous les cancers diagnos- tiqués entre 1991 et 2002. La structure de gestion du DO a permis de caractériser les cancers découverts par DO. L’évolution de l’incidence a été étudiée selon quatre périodes de trois ans. Les facteurs pronostiques des cancers décou- verts par DO ont été comparés à ceux découverts hors DO sur la période 1997-2002 pour les classes d’âge cibles du DO. Résultats : Entre 1991 et 2002, 9 330 nouveaux cancers du sein ont été diagnostiqués en Loire-Atlantique dont 736 par DO entre 1997 et 2002. Le taux d’incidence standardisé est passé de 81,8 à 117,8/100 000 et la proportion des cancers in situ de 5,2 % à 10,4 %. L’augmentation a été plus marquée dans les classes d’âge cibles du DO. Les taux d’incidence des cancers découverts par DO sont restés stables entre 1997-99 et 2000-02 alors que l’incidence hors DO a continué de croître. Les cancers découverts par DO étaient plus souvent que les autres de petite taille ( 10 mm) (33 % versus 24 % ; p < 0,0001) et présentaient moins souvent un envahissement ganglionnaire (30 % versus 39 % ; p = 0,03). Conclusion : Une hausse importante de l’incidence des cancers du sein a été observée en Loire-Atlantique, parti- culièrement dans la tranche d’âge cible du DO. L’augmentation persistante des cancers in situ découverts hors DO suggère une contribution parallèle du dépistage « individuel ». Les résultats du DO respectent les recommandations européennes (25 % de cancers dépistés 10 mm, 15 % de cancers in situ). La plus grande fréquence des can- cers de meilleur pronostic parmi ceux découverts par DO constitue une évaluation préliminaire encourageante. B1-5 Consommation parentale de tabac pendant la grossesse et tumeur cérébrale maligne de l’enfant : étude ESCALE PLICHART M., MÉNÉGAUX F., CLAVEL J. Inserm, U754, IFR69, Université Paris-Sud, Villejuif, France. Objectifs : Étudier le rôle de la consommation parentale de tabac pendant la grossesse, dans la survenue des tumeurs cérébrales (TC) chez l’enfant.

B1-5 - Consommation parentale de tabac pendant la grossesse et tumeur cérébrale maligne de l’enfant : étude ESCALE

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Page 1: B1-5 - Consommation parentale de tabac pendant la grossesse et tumeur cérébrale maligne de l’enfant : étude ESCALE

2S16 CONGRÈS ADELF – EPITER

B1-3Estimation du risque de cancer associé aux gènes BRCA : étude GENECAN

HASSID S. (1), NOGUÈS C. (2), CARAYOL J. (3), ALARCON F. (3), LABBÉ M. (4), REZVANI A. (5), STOPPA-LYONNET D. (6), BERTHET P. (7), FRICKER J.P., LE GROUPE GÉNÉTIQUE ET CANCER (8), ANDRIEU N. (1), BONAÏTI-PELLIÉ C. (3)(1) Inserm U794 & Service de Biostatistiques, Institut Curie, Paris ; (2) Centre René Huguenin, Saint-Cloud ; (3) InsermU535, Villejuif ; (4) Inserm U605, Villejuif ; (5) Inserm U557, Paris ; (6) Institut Curie, Paris ; (7) Centre FrançoisBaclesse, Caen ; (8) Centre Paul Strauss, Strasbourg.

Objectifs : Les facteurs familiaux et la diversité des mutations des gènes BRCA1/2 sont probablement à l’origine del’hétérogénéité des risques de cancer du sein (CS) et/ou de l’ovaire (CO) estimés. Notre objectif est d’estimer ces risquesen corrigeant sur les facteurs familiaux, et d’étudier leur variation en fonction du type et de la nature de la mutation.Méthode : Les familles éligibles pour l’étude GENECAN devaient remplir les critères recommandés pour la recher-che d’une mutation. Au total, 650 familles ont été incluses à partir de 11 centres d’oncogénétique. Pour chaquemembre, un antécédent de CS et/ou CO, le génotype, l’âge au diagnostic et à l’interview sont renseignés. Le modede recensement de ces familles est difficile, voire impossible à modéliser. La méthode GRL (Genotype-Restricted-Likelihood) est utilisée. Son principe repose sur la vraisemblance des génotypes sachant les phénotypes, ce quipermet de s’affranchir du mode de recensement (Carayol et al. 2004).Résultats : Une mutation BRCA a été trouvée dans 213 familles, dont 93 familles BRCA1 et 41 BRCA2 remplis-saient les conditions d’application de la méthode. Le risque cumulé à 80 ans associé à BRCA1 est estimé à 45 %pour le CS, et 10 % pour le CO. Celui associé à BRCA2, est de 65 % et de 2 % respectivement. Une mutation« stop » dans la région OCCR (Ovarian-Cancer-Cluster-Region) de BRCA2 ne semble pas conférer un risque accrude CO. Les risques de CS et de CO sont plus élevés pour les mutations tronquantes que pour les faux-sens dansBRCA1 (à 80 ans, CS : 59 % versus 9 %, CO : 13 % versus 1,8 %).Conclusion : Les risques estimés dans GENECAN sont plus petits que ceux de la littérature. Les mutationstronquantes confèrent un risque plus élevé que les mutations faux-sens délétères. Ces différences, si confirmées,pourraient orienter les stratégies de surveillance des femmes mutées.

B1-4Incidence et facteurs pronostiques des cancers du sein découverts au cours ou en dehors du dépistage organisé en Loire-Atlantique

MOLINIÉ F. (1), BLAIS S. (1), ALLIOUX C. (2), BILLON S. (1), BERCELLI P. (1)(1) Registre des cancers de Loire-Atlantique et de Vendée, CHU Nantes, Nantes ; (2) Structure de gestion du dépis-tage organisé (DO) en Loire-Atlantique, Cancer Atlantique Prévention (CAP) Santé Plus 44, Nantes.

Objectifs : Notre objectif était d’évaluer l’impact de la mise en place du dépistage organisé (DO) du cancer du sein en1996 en Loire-Atlantique sur l’évolution de l’incidence et des caractéristiques des cancers du sein entre 1991 et 2002.Méthodes : Le registre des cancers de Loire-Atlantique a recueilli les caractéristiques de tous les cancers diagnos-tiqués entre 1991 et 2002. La structure de gestion du DO a permis de caractériser les cancers découverts par DO.L’évolution de l’incidence a été étudiée selon quatre périodes de trois ans. Les facteurs pronostiques des cancers décou-verts par DO ont été comparés à ceux découverts hors DO sur la période 1997-2002 pour les classes d’âge cibles du DO.Résultats : Entre 1991 et 2002, 9 330 nouveaux cancers du sein ont été diagnostiqués en Loire-Atlantique dont 736par DO entre 1997 et 2002. Le taux d’incidence standardisé est passé de 81,8 à 117,8/100 000 et la proportion descancers in situ de 5,2 % à 10,4 %. L’augmentation a été plus marquée dans les classes d’âge cibles du DO. Lestaux d’incidence des cancers découverts par DO sont restés stables entre 1997-99 et 2000-02 alors que l’incidencehors DO a continué de croître.Les cancers découverts par DO étaient plus souvent que les autres de petite taille (≤ 10 mm) (33 % versus 24 % ;p < 0,0001) et présentaient moins souvent un envahissement ganglionnaire (30 % versus 39 % ; p = 0,03).Conclusion : Une hausse importante de l’incidence des cancers du sein a été observée en Loire-Atlantique, parti-culièrement dans la tranche d’âge cible du DO. L’augmentation persistante des cancers in situ découverts hors DOsuggère une contribution parallèle du dépistage « individuel ». Les résultats du DO respectent les recommandationseuropéennes (≥ 25 % de cancers dépistés ≤ 10 mm, ≥ 15 % de cancers in situ). La plus grande fréquence des can-cers de meilleur pronostic parmi ceux découverts par DO constitue une évaluation préliminaire encourageante.

B1-5Consommation parentale de tabac pendant la grossesse et tumeur cérébrale maligne de l’enfant : étude ESCALE

PLICHART M., MÉNÉGAUX F., CLAVEL J.Inserm, U754, IFR69, Université Paris-Sud, Villejuif, France.

Objectifs : Étudier le rôle de la consommation parentale de tabac pendant la grossesse, dans la survenue destumeurs cérébrales (TC) chez l’enfant.

Page 2: B1-5 - Consommation parentale de tabac pendant la grossesse et tumeur cérébrale maligne de l’enfant : étude ESCALE

DIJON – 30, 31 AOÛT, 1er SEPTEMBRE 2006 2S17

Méthodes : ESCALE est une étude cas-témoins nationale, réalisée en population générale, qui incluait les cas detumeur cérébrale maligne survenus en 2003 et 2004 âgés de moins de 15 ans et résidant en France métropolitaineau diagnostic. L’échantillon témoin a été constitué en population générale en stratifiant sur l’âge et le sexe. Autotal, 231 cas incidents de TC (81 % des cas éligibles) et 1 681 témoins (69 % des témoins éligibles) ont été inclus.Les données ont été obtenues par interview téléphonique des mères, à l’aide d’un questionnaire standardisé qui apermis de recueillir les consommations maternelles de tabac, d’alcool, de café et de thé pendant la grossesse, ainsique la consommation paternelle de tabac avant, pendant et après la grossesse.Résultats : Le tabagisme paternel après la grossesse était modérément mais significativement associé aux TC chezl’enfant (≤ 15 cigarettes/jour : OR = 1,1 [0,8-1,5] ; > 15 cigarettes/jour : OR = 1,4 [1,0-2,1]). Les données ne per-mettaient pas de distinguer les consommations paternelles avant, pendant et après la grossesse. La consommationmaternelle de tabac pendant la grossesse n’était pas associée aux TC de l’enfant (OR = 1,2 [0,9-1,8]), et ce quelque soit le niveau de consommation rapporté. Cependant, une association significative avec le tabagisme maternelpendant la grossesse a été observée chez les mères qui buvaient du thé (toute fumeuse OR = 1,8 [1,0-3,2] ;< 10 cigarettes/jour : OR = 1,7 [0,9-3,1] ; ≥ 10 cigarettes/jour : OR = 2,2 [0,9-5,1], ptendance = 0,04).Conclusion : Ces résultats suggèrent une association entre fortes consommations de tabac chez le père et TC chezl’enfant, déjà observée dans d’autres études. Ils suggèrent également un rôle possible de la consommation mater-nelle de tabac modulée par la consommation de thé pendant la grossesse, qui mériterait d’être approfondi.

B1-6Influence des mouvements de population sur le risque de leucémie aiguë de l’enfant

RUDANT J. (1), BACCAÏNI B. (2), RIPERT M. (1), GOUBIN A. (1), BELLEC S. (1), HÉMON D. (1), CLAVEL J. (1)(1) Inserm, U754, IFR69, Université Paris-Sud XI, Villejuif ; (2) Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Objectifs : Les leucémies aiguës de l’enfant pourraient être une séquelle rare d’une infection fréquente et spécifi-que, et seraient favorisées par les mouvements de population dans des zones géographiquement isolées. L’objectifde notre étude est d’étudier, en France, le lien entre l’incidence des leucémies aiguës avant l’âge de 7 ans et lesmouvements de population au niveau du lieu de résidence à la naissance.Méthode : L’étude concerne les naissances françaises entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 1998. Les cas deleucémies survenus chez des enfants de moins de sept ans au cours de cette période ont été identifiés à partir duRegistre National des Hémopathies malignes de l’Enfant, et affectés à la commune dans laquelle ils résidaient à lanaissance. L’isolement des communes, leur densité et leurs caractéristiques démographiques ont été obtenus à par-tir des recensements de 1990 et 1999. Les mouvements de population ont été estimés à partir des nombres d’immi-grants de la commune.Résultats : Chez les enfants résidant à leur naissance dans des communes isolées de plus de 50 habitants/km2, lerisque de leucémie aiguë lymphoblastique augmentait avec le taux d’immigrants, et ce d’autant plus que les immi-grants venaient de loin (région : Risque Relatif (RR) = 2,6 [1,5-4,5] ; département : RR = 2,4 [1,1-4,7] ; commune :RR = 2,0 [0,8-4,6]). Aucun lien n’a été trouvé pour des densités de population plus faibles. Chez les enfants rési-dant à leur naissance dans des communes non isolées, le risque augmentait uniquement pour des densité supérieuresà 5 000 habitants/km2 (région : RR = 1,6 [1,0-2,5] ; département : RR = 1,8 [1,0-3,2] ; commune : RR = 1,2 [0,8-1,8]).Conclusion : Nos résultats sont cohérents avec les modèles de propagation d’épidémie, la densité de populationpouvant être considérée comme un marqueur du nombre de contacts entre les individus. Cette étude est la premièreà s’intéresser au brassage de population au niveau du lieu de résidence à la naissance à un échelon national.