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Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 37 : 10 au 16 juillet 2008 Le journal de la finance africaine Hebdomadaire www.lesafriques.com Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD. Les valeurs boursières africai- nes renouent avec la hausse. Page 8 Performances des fonds de matières premières. Page 8 Bourse de Casablanca : un premier semestre dominé par les télécoms et l’immobilier. Page 9 Le gouvernement algérien va recapitaliser les banques publi- ques pour relancer le crédit. Page 5 L’agriculture en Méditerranée devant des scénarios catas- trophes. Page 20 Nouvelle stratégie pour la relance du coton ivoirien. Page 10 Compétition de firmes étran- gères en Guinée. Page 11 Le Mali mise sur le riz. Page 10 Les torches de la discorde au Nigeria. Page 12 Bolloré en croissance de 15 à 20% sur l’Afrique. Page 15 Le Sénégal compte sur le tou- risme. Page 16 Sotelma : une bataille qui s’annonce rude. Page 18 Internet haut débit : encore lent et cher. Page 18 L’été des Arabes en Egypte traîne sa cohorte de clichés. Page 23 Les collectivités locales face à l’urbanisation. Page 16 Eau : la BAD met 14 mil- liards de dollars. Page 15 Cameroun : fiscalité incitative pour les investisseurs. Page 17 Douanes : RCA et Tchad mécontents du Cameroun. Page 17 Londres délivre ses « African Business Awards 2008 ». Page 19 Crise alimentaire mondiale : de l’éthanol au marché à terme. Page 19 Le G8 tente de contenir une crise alimentaire. Page 23 BOURSE BANQUES, ASSURANCES ENTREPRISES ET MARCHÉS PRODUITS DE BASE ECONOMIE POLITIQUE Pour l’Afrique, l’UPM risque d’élargir la barrière du Sahara A quelques jours du sommet inaugural de l’Union Pour la Méditerranée qui aura lieu le 13 juillet à Paris, l’Afrique du Nord, se partage en trois tendances. L’Egypte, la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie seront de la partie, l’Algérie est encore indécise et la Libye est contre. Au Sud du Sahara, les appréhensions sur les consé- quences d’un arrimage du Maghreb à l’Europe se sont faites plus vives à l’approche du sommet de Paris. Non sans quelques arguments de bon sens. Le projet de Nicolas Sarkozy, disait Angela Merkel en décembre 2007, porte le risque que « l'Union européenne se désintègre en son noyau » et se divise. Ce qui est valable pour l’Europe ne l’est-il pas pour l’Afrique ? Lire en page 13 Mehdi Tahiri propose le capital risque en partenariat public-privé Pour Mehdi Tahiri, président de l’Association marocaine du capital investissement (AMIC), « il est parfaitement imaginable, au niveau de l’Afrique en géné- ral, que le secteur public initie des opérations de capital risque en lançant des appels d’offres auprès de gestionnaires. Ce type de partenariats entre les secteurs public et privé constitue une solution pour accompagner le développement. Aujourd’hui, les 5 à 10% d’investissements en capital consacrés au capital ris- que le sont de façon très opportu- niste et non stratégique, toujours dans la même optique de crédibi- lité. C’est pourquoi les véhicules d’investissement publics couplés aux fonds multilatéraux peuvent jouer un rôle moteur ». Lire en page 7 La première banque du Nigeria s’invite au Burkina-Faso Quelque 37,84% du capital de la Banque internationale du Burkina (BIB) sur les 47,84% qu’en détient l’Etat vont changer de main au profit de UBA. L’opération a déjà reçu la caution obligatoire de la Commission bancaire de l’UEMOA qui, pour donner cette imprimatur, avait épluché également les pro- positions d’Atisari Bank et d’Ecobank Transnational. En l’état actuel des procédu- res, seule l’autorisation du ministre de l’Economie et des Finances burkinabé, Jean- Baptiste Compaoré, est attendue pour clôtu- rer la transaction. Lire en page 5 La bonne gouvernance progresse en Afrique Vers un recadrage du contrat de la Samir La cuvée 2008 des Indicateurs de gouvernance dans le monde, établie par des chercheurs de la Banque mondiale, montre un certain degré d’afro-optimisme : le Ghana, le Rwanda, le Liberia, l’Algérie, l’Angola, l’Ethiopie, et même la RDC ont sensiblement progressé. Le Botswana et Maurice font même mieux, à certains égards, que l’Italie ou la Grèce… Lire en page 3 Le syndicat du port d’Alger s’oppose aux accords avec DP World Président du syndicat de l’EPAL et figure emblémati- que du syndicalisme ouvrier à Alger, Guermache Mâamar, dit Abbas, a déclaré aux Afriques « Pour nous, il ne s’est rien passé. Nous atten- dons que quelqu’un vienne nous annoncer cela à Alger. Et alors nous allons tout bloquer. Il y aura la grève. Ils le savent, nous leur avons dit que nous ne voulions pas de la venue de partenaires étrangers dans nos ports. L’Algérie à 1200 km de côte, qu’ils aillent investir dans un nouveau port ». Lire en page 14 Aminata Lô Dieng, ministre sénégalais du Tourisme, présente sa vision 2010 du Sénégal. Lire en page 16 Le modèle monopolistique du contrat liant la Samir à l’Etat marocain est plus que jamais mis sous pression à cause du « pétrole cher ». Ira-t- on jusqu’à encourager plus de libéralisation en opposition à un modèle d’approvisionnement basé sur un fournisseur unique sur lequel pèsent les 100 millions de barils de pétrole consommés quotidiennement par le Maroc ? Lire en page 12 Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Mehdi Tahiri, président de l’Association marocaine du capital investissement. La centrale thermique de Tahaddart.

BANQUES, ASSURANCES PRODUITS DE BASE … · Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar devant des scénarios catas-N o 37 : 10 au 16 juillet 2008 Le journal de la finance africaine Hebdomadaire

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R é d a c t i o n : A l g e r , C a s a b l a n c a , D a k a r � N o 3 7 : 1 0 a u 1 6 j u i l l e t 2 0 0 8

Le journal de la finance africaine

Hebdomadairewww.lesafriques.com

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.

Les valeurs boursières africai-nes renouent avec la hausse.

Page 8

Performances des fonds dematières premières.

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Bourse de Casablanca : unpremier semestre dominé parles télécoms et l’immobilier.

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Le gouvernement algérien varecapitaliser les banques publi-ques pour relancer le crédit.

Page 5

L’agriculture en Méditerranéedevant des scénarios catas-trophes.

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Nouvelle stratégie pour larelance du coton ivoirien.

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Compétition de firmes étran-gères en Guinée.

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Le Mali mise sur le riz.Page 10

Les torches de la discorde auNigeria.

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Bolloré en croissance de 15à 20% sur l’Afrique.

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Le Sénégal compte sur le tou-risme.

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Sotelma : une bataille quis’annonce rude.

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Internet haut débit : encorelent et cher.

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L’été des Arabes en Egyptetraîne sa cohorte de clichés.

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Les collectivités locales faceà l’urbanisation.

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Eau : la BAD met 14 mil-liards de dollars.

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Cameroun : fiscalité incitativepour les investisseurs.

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Douanes : RCA et Tchadmécontents du Cameroun.

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Londres délivre ses « AfricanBusiness Awards 2008 ».

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Crise alimentaire mondiale : del’éthanol au marché à terme.

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Le G8 tente de contenir unecrise alimentaire.

Page 23

BOURSE

BANQUES, ASSURANCES

ENTREPRISES ET MARCHÉS

PRODUITS DE BASE

ECONOMIE

POLITIQUE

Pour l’Afrique, l’UPM risque d’élargir la barrière du SaharaA quelques jours du sommet inaugural de l’Union Pour laMéditerranée qui aura lieu le 13juillet à Paris, l’Afrique du Nord,se partage en trois tendances.L’Egypte, la Tunisie, le Maroc et laMauritanie seront de la partie,

l’Algérie est encore indécise et laLibye est contre. Au Sud du Sahara,les appréhensions sur les consé-quences d’un arrimage du Maghrebà l’Europe se sont faites plus vives àl’approche du sommet de Paris.Non sans quelques arguments de

bon sens. Le projet de NicolasSarkozy, disait Angela Merkel endécembre 2007, porte le risque que« l'Union européenne se désintègre enson noyau » et se divise. Ce qui estvalable pour l’Europe ne l’est-il paspour l’Afrique ? Lire en page 13

Mehdi Tahiri propose le capitalrisque en partenariat public-privé

Pour Mehdi Tahiri, président del’Association marocaine ducapital investissement (AMIC),« il est parfaitement imaginable,au niveau de l’Afrique en géné-ral, que le secteur public initiedes opérations de capital risqueen lançant des appels d’offresauprès de gestionnaires. Ce typede partenariats entre les secteurspublic et privé constitue unesolution pour accompagner le

développement. Aujourd’hui, les5 à 10% d’investissements encapital consacrés au capital ris-que le sont de façon très opportu-niste et non stratégique, toujoursdans la même optique de crédibi-lité. C’est pourquoi les véhiculesd’investissement publics couplésaux fonds multilatéraux peuventjouer un rôle moteur ».

Lire en page 7

La première banque du Nigerias’invite au Burkina-FasoQuelque 37,84% du capital de la Banqueinternationale du Burkina (BIB) sur les47,84% qu’en détient l’Etat vont changer demain au profit de UBA. L’opération a déjàreçu la caution obligatoire de la Commissionbancaire de l’UEMOA qui, pour donner cetteimprimatur, avait épluché également les pro-

positions d’Atisari Bank et d’EcobankTransnational. En l’état actuel des procédu-res, seule l’autorisation du ministre del’Economie et des Finances burkinabé, Jean-Baptiste Compaoré, est attendue pour clôtu-rer la transaction.

Lire en page 5

La bonne gouvernance progresse enAfrique

Vers un recadrage du contrat de la Samir

La cuvée 2008 des Indicateurs de gouvernancedans le monde, établie par des chercheurs de laBanque mondiale, montre un certain degréd’afro-optimisme : le Ghana, le Rwanda, leLiberia, l’Algérie, l’Angola, l’Ethiopie, etmême la RDC ont sensiblement progressé. LeBotswana et Maurice font même mieux, àcertains égards, que l’Italie ou la Grèce…

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Le syndicat du portd’Alger s’oppose auxaccords avec DP WorldPrésident du syndicat del’EPAL et figure emblémati-que du syndicalisme ouvrierà Alger, Guermache Mâamar,dit Abbas, a déclaré auxAfriques « Pour nous, il nes’est rien passé. Nous atten-dons que quelqu’un viennenous annoncer cela à Alger. Et

alors nous allons tout bloquer.Il y aura la grève. Ils le savent,nous leur avons dit que nousne voulions pas de la venue departenaires étrangers dans nosports. L’Algérie à 1200 km decôte, qu’ils aillent investir dansun nouveau port ».

Lire en page 14

Aminata Lô Dieng,ministre sénégalais duTourisme, présente sa

vision 2010 du Sénégal. Lire en page 16

Le modèle monopolistique du contrat liant laSamir à l’Etat marocain est plus que jamais missous pression à cause du « pétrole cher ». Ira-t-on jusqu’à encourager plus de libéralisation enopposition à un modèle d’approvisionnementbasé sur un fournisseur unique sur lequelpèsent les 100 millions de barils de pétroleconsommés quotidiennement par le Maroc ?

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Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

Mehdi Tahiri, président de l’Associationmarocaine du capital investissement.

La centrale thermique de Tahaddart.

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2 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008CONDENSÉ

�AFRIQUE DU SUD

L’achat de Meeg Bank parAbsa's Group risque d’êtrebloquéLe projet de rachat du restedes parts de Meeg Bank par legroupe Absa, une filiale de labanque britannique Barclays,pourrait être bloqué par des organisations d’hommes d’affaires noirs. Le « BlackManagement Forum » et laChambre nationale de com-merce et d’industrie font pres-sion sur le gouvernement dela province de Cape Est pourne pas céder le restant desactions de la banque à Absa.Les deux organisations veu-lent que les Noirs gardent desparts au sein de la banque.Absa avait annoncé, en marsdernier, son intention d’ache-ter les 25,5% restant du capi-tal de Meeg Bank à 20% deplus que la valeur de l’action.

Baisse de l’activité manufac-turièreL’industrie manufacturière aenregistré une baisse de prèsde 11% le mois dernier.L’index « Investec PurchasingManagers » a baissé de 49,1en mai à 43,8 en juin. Cettesituation est appelée à durer,notent les spécialistes, quiconsidèrent que le secteur« fait face à des ventscontraires ». L’activité manu-facturière, qui a d’habitudeun taux d’accroissement del’ordre de 16%, est descendueau-dessous de la barre des10% après la hausse des tauxd’intérêts qui a eu pourconséquence un ralentisse-ment de la consommation.

ArcelorMittal va augmenterles prix de l’acierArcelorMittal va augmenterde 3 à 14% ses tarifs de l'acieren août et s’attend à des haus-ses supplémentaires sur lemarché international. Lesproduits longs et plats gagne-ront en moyenne 500 rands(63 $) la tonne métrique.Deux autres produits aug-menteront. La tonne d’acierroulé passera à 1080 $ latonne, contre 1200 $ sur lemarché nord-américain et1260 $ en Europe.

Réduire l’inflation… par lechangement des règles decalculLe Bureau des statistiquesveut réduire, à partir de 2009,la part de l’alimentation dansl’indice des prix, ce qui feraitbaisser le taux de l’inflation.L’organisme considère qu’ac-tuellement « le taux de chan-gement des prix des produitsalimentaires est plus haut quele taux moyen de changementdans les prix ». Cette révisionvise à « refléter les change-ments » dans les dépenses desconsommateurs durant lescinq dernières années où « lesménages ont dépensé moinsdans l’alimentation et pluspour les voitures ». Ces « ajus-tements » pourraient amenerle taux d’inflation dans lafourchette de 3 à 6% et« réduire la pression sur laBanque centrale », qui pourraalors continuer à élever sestaux d'intérêt.

�ALGÉRIE

Bientôt les premières conces-sions de foncier industriel engré à gréL’Agence nationale d’inter-médiation et de régulationfoncière (Aniref) va bientôtlancer les concessions d’as-

siettes industrielles sousforme de gré à gré. C’est unenouvelle formule de mise àdisposition du foncier indus-triel après celle de la mise auxenchères publiques. Troisassiettes foncières, situéesdans les daïras de Chiffa et deBéni Mered (Blida), serontaccordées aux porteurs deprojets. Les superficies varientde 2003 à 97 390 m2. Le mon-tant de la redevance annuellepour la concession varie de1,8 et 94,1 millions DA.

La Lloyd’s revientLa Lloyd’s, leader mondialdans le classement des navi-res, prévoit de se réinstallerdans le pays après plus de 15années d’absence. Son pro-chain bureau de liaisond’Alger couvrira l’ensemblede l’Afrique du Nord. Selonson vice-président pour larégion Moyen-Orient etAfrique, John Curley, leretour de la Lloyd’s s’expliquepar la prévision d’une haussedu volume du transport etdes échanges maritimes appe-lés à « tripler dans les douzeprochaines années ».

Programme de soutien auxexportationsOptimexport, un programmealgéro-français de renforce-ment des capacités exporta-trices des PME, a été lancérécemment en collaborationentre le Ministère du com-merce et l’Agence française de développement (AFD).L’objectif de ce projet, financépar les deux parties à hauteurde 2,1 millions $, est d’ap-puyer techniquement la qua-rantaine d’entreprises bénéfi-ciaires par la professionnali-sation de leurs démarches dedéveloppement international.Une formation aux métiers del’exportation, de l’informa-tion commerciale et de laprospection des marchésextérieurs doit être apportée.

Le bilan des privatisationsdans le secteur des boissons Depuis son lancement en2004, l'opération de privatisa-tion des entreprises relevantde la Société de gestion des participations SGP-Cojub(boissons et jus) a rapporté12,41 milliards DA. Les postesde 1533 travailleurs ont étépréservés et 708 nouveauxemplois créés.

Vers une production de 2,2millions de tonnes d’alumi-niumSelon le PDG de Sonatrach,Mohamed Meziane, le paysprévoit la production de 2,2millions de tonnes d'alumi-nium par an, dont la majoritésera destinée à l'exportation,pour tirer profit de la haussede la demande mondiale quiaugmente de 4% par an. Unealuminerie, d'une capacité de700 000 t/an, sera mise en ser-vice en 2012 dans la futurezone industrielle de Beni Saf.Le projet d’une seconde alu-minerie, d'une capacité de 1,5million de tonnes par an, a étéinitié par le groupe privéCevital en partenariat avecRio Tinto Alcan.

Partenariat entre Humilis etHiram, deux sociétés deconsultingLes sociétés de conseil finan-cier Humilis CorporateFinance (HCF - Algérie) etHiram Finance (France) ontsigné un accord de partena-riat qui a pour objet d’offrir àleurs clients présents enAlgérie ou intéressés par le

marché local « une expertisecomplémentaire couvrant lafinance d'entreprise, la financede marché et la gestion des ins-titutions financières ». La col-laboration entre ces deuxsociétés permettra, selon leprésident de HCF, Liès Kerrar,d'accompagner la réforme dusecteur financier et de propo-ser des solutions adaptées aucontexte du marché.

82e place dans le palmarèsdes exportations mondialeshors hydrocarburesAvec un montant de 1,3 mil-liard $ en 2007, l’Algérie estclassée à la 82e place mondialedes pays exportateurs, soitune progression d’environ82% en 5 ans. Les matièrespremières et les produitsbruts occupent respective-ment 73,3% et 13,3% duvolume global des exporta-tions, contre 7,2% pour lesproduits alimentaires (crevet-tes, boissons et dattes), 3,8%pour les équipements indus-triels et 2,5% pour lesconsommables non alimen-taires. Les ventes de déchetsferreux et non ferreux ontprogressé de 421% en 2007.

Sonatrach optera pour descontrats gaziers à courttermeLa compagnie publique algérienne d'hydrocarburesSonatrach optera à l'avenirpour des contrats gaziers àcourt terme en remplacementdes contrats à long terme qui« ont engendré des difficultéspour renégocier » le prix dugaz, a annoncé le ministrealgérien de l'Energie ChakibKhelil. Il a souligné queSonatrach a eu des problèmesdans l’exécution des contratsà long terme en particulier « àcause de la clause qui concernele prix du gaz ».« On n'est jamais parvenu àrenégocier un prix du gaz quisoit acceptable pour les deuxparties », a-t-il dit.

69% des exportations horshydrocarbures dans la zoneeuro69% des exportations horshydrocarbures sont destinéesaux pays de l’Union euro-péenne contre 21% vers leProche et le Moyen-Orient.La France demeure le 1er clientavec 26,5%, suivie de l’Italie(11,3%), des Pays-Bas (10,5%),de l’Espagne (9,4%), du Maroc(8,1%), de la Belgique (7%),de la Turquie (5,3%), de laTunisie (4,5%), du Portugal(2%) et de l’Inde (1,9%).

Les produits palestiniensexonérés des droits doua-niersLe ministre du Commerce,Hachemi Djaaboub, a signé unaccord avec son homologuepalestinien de l'Economie,Mohamed Kamel Hassouna,prévoyant l'exonération pourles produits palestiniens destaxes douanières et des impôtsà effet similaire, en applicationde la décision du sommetarabe tenu au Caire en 2000.Cet accord a été suivi parl’inauguration d’une boutiquepalestinienne « Watani » àAlger-Centre.

�BÉNIN

Prix du carburant et duciment à la hausse A compter du 1er juillet,le gouvernement a décidéd’augmenter les prix de plu-sieurs produits dont le cimentet les produits, pétroliers. Leprix de la tonne de ciment

passe de 69 000 à 80 000FCFA (129 à 196 $). Le litred’essence coûte désormais500 FCFA, contre 475 FCFAprécédemment. Le gasoilpasse de 430 à 480 FCFA. Lepétrole lampant est le seulproduit dont le prix resteinchangé : 350 FCFA le litre.

�BURKINA-FASO

Hausse de 11,4% du chiffred’affaires des entreprisespubliques en 2007Quatorze entreprises publi-ques du pays ont réalisé unchiffre d’affaires global de432,25 milliards FCFA en2007, soit une hausse de11,4% par rapport à 2006. Lavaleur ajoutée dégagée estestimée à 80 milliards FCFA.Satisfait de ces résultats, lePremier ministre estime tropimportantes les charges depersonnel qui sont passées de25 à 28,3 milliards FCFA enun an. La contribution de cessociétés au budget national adiminué de plus d’un milliardpour s’établir à 12,79 mil-liards FCFA.

Lancement en juin 2009 del’exploitation de la mine dezinc de PerkoaLe début d’exploitation de lamine de zinc de Perkoa (cen-tre-ouest du pays) est prévupour juin 2009. Après les fon-dations et le forage de la gale-rie, les travaux s’achèverontavec la construction de l’usinequi doit traiter le minerai. Lamine de zinc de Perkoa, quidétient des réserves estimées à6 millions de tonnes de mine-rai, permettra au pays d’être« un des rares pays africainsproducteurs de zinc, et géné-rera pour l’Etat d’importantesrecettes de l’ordre de 130 mil-liards de francs CFA », selon leministre des Mines, desCarrières et de l’Energie,Abdoulaye Abdoul KaderCissé. Le PDG d’AIMRessources, la compagnie quiexploitera la mine, a faitsavoir que le montant d’in-vestissement nécessaire est de120 milliards FCFA.

�BURUNDI

La contribution du Burundià la CEA fixée à 1 million $La contribution du Burundiau budget annuel de fonction-nement de la Communautéest-africaine (CEA) de libre-échange s'élèvera à un million$ par an jusqu'à 2009, au lieudes 4 millions exigés pourd’autres pays. La décision a été prise lors du récent sommet des chefs d'Etatmembres de la Communauté.La contribution du Burundidevra revenir au niveau nor-mal à l'horizon 2010. LeRwanda, l'Ouganda, le Kenyaet la Tanzanie sont les quatreautres Etats membres plusnantis qui cotiseront norma-lement la somme exigée.

�CENTRAFRIQUE

Les procédures de dédouane-ment au port de Doualajugées « peu satisfaisantes »Les autorités centrafricainesse plaignent des conditions dedédouanement au port came-rounais de Douala, à cause de« la minoration de la valeurréelle » des marchandises. Lanature de la fraude, explique-t-on, consiste à dédouaner lesmarchandises au nom de la République centrafricaine,bénéficiant du régime suspen-sif, pour que ces marchandisesse retrouvent sur le marché

camerounais. Conséquence :un manque à gagner mensuelde 2 milliards FCFA pour lesTrésors publics des deux pays,et autant d’argent pour lestrafiquants des deux côtés.

�CONGO

Hausse de 29% du chiffred’affaires du port de Pointe-NoireLe port autonome de PointeNoire (PAPN) a enregistréune augmentation de 29% deson chiffre d’affaires en 2007,ce qui correspond à plus de 20milliards FCFA, soit +15%par rapport à 2006.

�CONGO RDC

Les bons indicateurs de laRDC selon le FMILe représentant du FMI enRDC, Xavier Maret, a déclaréque l’exécution du pro-gramme économique 2008est « très satisfaisante ». Lacroissance, qui était évaluéeà 8,5%, devrait atteindre les10% à la fin de l'année,et l'inflation a été relative-ment maîtrisée, a-t-il relevé.L'inflation, actuellement de14%, pourrait atteindre, englissement annuel les 24%,mais elle est due essentielle-ment à des facteurs extérieurscomme la hausse des prix desdenrées alimentaires de baseet du pétrole. Selon le FMI,la politique de rigueur du gouvernement a permis de« modérer » l'inflation et demaintenir un taux de changeconstant du franc congolais,établi depuis plusieurs mois àentre 550 et 560 FC pour undollar américain.

Le FMI a des réserves sur lescontrats avec la Chine Le FMI a estimé que le cadreéconomique était satisfaisanten RDC Congo, mais n’envi-sage pas un nouveau pro-gramme au titre de la Facilitépour la réduction de la pauvreté et pour la croissanceavant d’évaluer l’impact des contrats avec la Chine.Malgré des indicatifs positifsqui auraient pu ouvrir la voieà une relance d’un pro-gramme économique, l’insti-tution estime qu’elle doitd’abord évaluer la « soutena-bilité » de la dette et de laconvention signée en avril2008 entre la RDC et les entreprises chinoises. Laconvention prévoit des inves-tissements chinois de 9 mil-liards $, six pour le dévelop-pement des infrastructures ettrois pour la relance du secteur minier en RDC, par-tiellement remboursables entitres miniers.

La compagnie Hewa Borareprend ses dessertes versl’EuropeLa compagnie aérienne pri-vée Hewa Bora va remettreen circulation son avion long courrier, un Boeing767, immobilisé depuis plusd'une année à Bruxelles enraison d’une panne de réac-teur. Cette reprise des volsvers les pays de l’Unioneuropéenne permettra aussià la compagnie de ne plusfigurer sur la liste des com-pagnies congolaises interdi-tes. La compagnie envisageégalement la conquête deslignes du Moyen-Orient parDubaï, Beyrouth et Pékin.

�CÔTE D'IVOIRE

Promesse de 191 milliardsFCFA par des bailleurs defonds arabesLe gouvernement a organisé,pendant deux jours, une tableronde afin de mobiliser lesbailleurs de fonds arabes pourfinancer un programme d'ur-gence destiné à améliorer leniveau de vie de la popula-tion. Un montant total de 191milliards FCFA a été promispar plusieurs bailleurs defonds, dont la Banque islami-que de développement (BID),la Banque arabe pour le déve-loppement économique enAfrique (BADEA), le Fondsde l'organisation des paysexportateurs de pétrole, leFonds koweitien de dévelop-pement et le Fonds saoudiende développement.

�EGYPTE

Priorité au contrôle de l’in-flationLe gouvernement se fixecomme « priorité des priori-tés » la baisse de l’inflation(qui a atteint 19,1% en mai,son plus haut niveau de ladécennie), selon le journal Al-Ahram citant le Premierministre Ahmed Nazif.

La Banque nationale deGrèce veut s’étendreLa Banque nationale deGrèce, la plus importante dupays, veut étendre son pro-pre réseau après l’échec deson offre pour acheter laBanque du Caire, dont lavente a été annulée le 25 juindernier en raison du niveaudes offres jugé très bas par legouvernement.

La Banque centrale aug-mente le taux d’intérêt dedépôt à 10,5%La Banque centrale a aug-menté son taux d’intérêt dedépôt à 10,5% après unehausse de l’inflation. Le taux

d’intérêt de prêt a égalementété augmenté d’un demi-point, passant ainsi à 12,5%.C’est la 4e fois cette annéeque le taux d’intérêt est revuà la hausse d’un total dedeux points.

Emmar Misr fait la promo-tion de ses villasLa société immobilière EmmarMisr for Development S.A.E.,filiale de Emaar PropertiesPJSC, a tenu sa premièremanifestation au Jeddah Gatesales center, en Arabie saou-dite, pour la vente de ses villasd’Egypte. Le projet, d’unevaleur de 2,1 milliards $,de construction immobilièredans la périphérie du Caire etde la côte nord a déjà attirébeaucoup d’investisseurs desEmirats arabes unis et duKoweït, en attendant le mar-ché saoudien.

De nouvelles estimations dubloc pétrolier de Kom OmboLa compagnie GroundstarResources a annoncé qu’unenouvelle estimation indépen-dante, menée par la sociétéGustavson Associates surcinq puits pétroliers dans lebloc de Kom Ombo, situé enhaute Egypte, porte à 569millions de barils de pétroleles capacités de champ. 60%de ces ressources, soit 341millions de barils, reviennentà Groundstar.

Découverte de pétrole dansle sud du paysDana Gas a annoncé avoirréalisé une découverte depétrole dans le sud de pays.Cette découverte, qualifiée de« grande importance », faitpartie d’un programme d’ex-ploration de 170 millions $portant sur 15 puits d’explora-tion et quatre autres de déve-loppement pour l’année 2008.

Bisco Misr vise l’exportationLa société Bisco Misr a signéun contrat de 18 mois avectrois compagnies françaisespour améliorer et redessinerleurs produits. Le but estd’avoir un large spectre deproduits pour satisfaire lesexigences à l'exportationimposées par l’Union euro-péenne. La mise à niveaudevrait concerner les labora-toires, le personnel et lecontrôle de la qualité, avec lamise en oeuvre des technolo-gies les plus récentes dansl’ensemble du processus defabrication.

Hesham Ramez, gouverneurde la Banque centraleHesham Ramez a été nommégouverneur de la Banque cen-trale d’Egypte (CBE) pour un

Editeur : Editions Financières duSud Eurl, 11 rue de Bassano – F-75116 Paris. Gérant : Koly Keita.Filiale à 100% de Les AfriquesEdition et Communication SA.Genève. Administrateurs :Abderrazzak Sitail (Président),Michel Juvet, François-EricPerquel, Dominique Flaux (Adm.délégué, directeur de la publica-tion). Comité des Fondateurs :Philippe Séchaud (Président).Editeurs partenaires : AtlasPublications (Maroc). AvenirCommunication (Sénégal).

Directeur de la rédaction etrédacteur en chef Finance :Adama Wade (Casablanca).Rédacteur en chef Economie etpolitique : Ihsane El Kadi(Alger). Rédacteur en chefGestion publique et coopération :Chérif Elvalide Seye (Dakar).Rédaction : Louis S. Amédé

(Abidjan), Charles A. Bambara(Londres), Mohamed Baba Fall(Casablanca), Said Djaafer(Alger), Amadou Fall (Dakar),Daikha Dridi (Le Caire).

Ont également participé à cenuméro : Sarah Morsi (Abuja),Faycal Metaoui (Alger), RobertAdandé (Cotonou), IsmaelAidara (Paris), Aliou Diongue(Dakar), Hance Guèye (Dakar),Mamadou Lamine Diatta(Dakar), Bénédicte Châtel(Paris), Sana Harb (Alger),Achille Mbog Pibasso (Douala),Samy Injar (Alger). Avec leconcours d’African Investor -AI40 (Londres), de S&P (Paris)et de CommodAfrica (Paris).

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Dépôt légal : Juillet 2008

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Page 3: BANQUES, ASSURANCES PRODUITS DE BASE … · Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar devant des scénarios catas-N o 37 : 10 au 16 juillet 2008 Le journal de la finance africaine Hebdomadaire

ACTUALITÉLes Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 3

Cette perte de 242 millions dedollars enregistrée dans l’exer-cice anticipé de 2009 sonnecomme un rappel : la méthodeFMI, qui a triomphé jadis dansun monde bipolaire aux fron-tières idéologiques et financiè-res bien tracées, peine àtrouver aujourd’hui son che-min dans l’ère de la globali-sation. La montée en forcedes alternatives au finance-ment, conjuguée à la faillite dela plupart des recettes appli-quées en Afrique (dévaluationde 50% du franc CFA en 1994)et en Amérique latine (faillitede l’Argentine), ont considéra-blement réduit les clients de l’institution au rang dequelques bons élèves qui col-lectionnent les distinctions.Certes, perdre de l’argent n’estpas forcément un drame. Maisn’est-ce pas déjà une évalua-tion du chemin qui reste à par-courir pour cette institutionqui a déjà accepté de revoir larépartition du pouvoir en sonsein ? D’autres changementssont paraît-il à l’atelier. Maispourvu qu’ils puissent rattra-per à temps les mouvementsspectaculaires de l’économie

mondiale. Les réserves endevises de la Chine, les fondssouverains du Golfe (sept desplus importants proviennentde cette région) et la BancoDel Sud, qui constitue la nou-velle préoccupation révolu-tionnaire de Hugo Chavez,sont autant de signaux mon-trant que l’ère de la toute puis-sance du FMI a vécu. Placeaux nouvelles alternatives.Pour les économistes, lamauvaise passe que mettent en évidence les bilans de2008 et 2009 signifie quel’institution a besoin d’uneréforme allant plus loin quele plan de départ volontairepréconisé. La bonne vieillerègle consistant à accorderdes prêts aux Etats en diffi-culté à des conditions sévè-res ne tient plus devant unmarché de la dette diversifiéauquel tout pays émergentpeut désormais accéder sanstracas. En attendant, le FMIa abaissé le coût des prêtsnon concessionnels accordésaux pays membres. Ne dit-on pas que la concurrence ades vertus ?

Adama Wade, Casablanca

FMI, l’inévitablevirage

900 000. Le nombre d’Algériens vivant à l’étranger etattendus pour la saison estivale 2008. Le chiffre est de DjamelOuld Abbès, ministre algérien de la Solidarité nationale.

100 milliards. L’estimation en barils de la quantité depétrole non exploité que recèle le sous-sol de la région arctique.

51 milliards de FCFA. L’investissement de lasociété sud-coréenne Eco Cement pour la construction d’unecimenterie à Madingou, dans le département de la Bouenzadu Congo.

10 milliards de dollars. Le volume d’investis-sements libyens en Egypte pour les deux prochaines années,selon le secrétaire du Comité populaire général de la Libye(Premier ministre) al-Baghdadi al-Mahmoudi, qui s’expri-mait à l’issue d’un entretien avec le président Hosni AlMoubarak.

984 000 euros. Le montant consacré par le gouverne-ment kenyan à la préparation de ses athlètes pour les jeuxOlympiques de Pékin 2008.

47 millions. Le parc d’abonnés actifs qui maintient leNigeria en tête du marché africain, devant l’Afrique du Sudqui compte 42,3 millions d’usagers.

22. Le nombre de colonels promus par le président AbdelazizBouteflika, samedi, à l’occasion de la célébration du 46e anniver-saire de l’indépendance, a annoncé l’agence officielle Algériepresse service (APS).

4 millions d’euros. L’amende infligée à la SociétéGénérale par l’organe de contrôle des banques en France pour« carences graves du système de contrôle interne », à la suite del’affaire Jérôme Kerviel.

100 millions d’euros. L’investissement prévu parle groupe Dubaï Ports World (DP World) pour développer leterminal à conteneurs du port de Dakar.

Les chiffres de la semaine

Valeurs africaines

Côte d’Ivoire : manœuvres délicates pourSoumaila Bakayoko Les premières négociations directes entre le chefd'état-major de l'ex-rébellion ivoirienne, legénéral Soumaïla Bakayoko, et ses hommes quise sont soulevés à Séguéla (centre-ouest de la

Côte d'Ivoire) ont été rompues. Chargé de cette mission déli-cate, le général Bakayoko a fait savoir aux 320 mutins que l’in-térêt général doit primer sur le particulier. Un discours de fer-meté qui a eu son effet à l’heure où des voix réclament le retourde l’ancien commandant, le chef de guerre Zacharia Koné,limogé pour « acte d’indiscipline » le 18 mai dernier. La priseen main de ce dossier de mutinerie par le général SoumailaBakayako en personne aurait incontestablement servi à fairetriompher la logique de la réconciliation.

Barry Aminata Touré réplique au G8Plus de 1000 personnes se sont rendues diman-che dernier à Koulikoro (50 km à l'est deBamako) pour participer au « Sommet des pau-vres », organisé par des altermondialistes enmarge du sommet du G8 au Japon, ont annoncé

vendredi les organisateurs. Pour Barry Aminta Touré, prési-dente de la coalition des alternatives dette et développement(CAD-Mali), l’objet de cette 7e édition était de donner la paroleaux paysans africains, aux femmes et aux jeunes du continent.« Nous n'allons pas laisser notre destin entre les mains des paysriches », a-t-elle affirmé aux médias. Vaste programme.

Moussa Toybou, président de l’Iled’Anjouan Moussa Toybou a été élu dimanche présidentde l'Ile d'Anjouan avec 52,37% des suffrages,selon des résultats provisoires portant sur latotalité des bulletins exprimés. Moussa Toybou,ingénieur des travaux publics peu connu sur la

scène politique mais bénéficiant du soutien du président del'Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, devrait ainsi suc-céder à l'ex-homme fort de l'île Mohamed Bacar, renversé finmars lors une opération militaire soutenue par l'Union africaine.

Omar el-Béchir veut reprendre en mainl’aérienLe président soudanais Omar el-Béchir, qui par-ticipait au sommet de l’Union africaine (UA), alicencié lundi le directeur de l'Autorité de l'avia-tion civile, quelques heures après un quatrièmeaccident aérien mortel en deux mois au

Soudan, a rapporté l'agence officielle Suna. Le général Abou BakrJaafar a été licencié par décret présidentiel après qu'un avionrusse, un Iliouchine 76, s'est écrasé lundi au décollage de l'aéro-port de Khartoum, tuant quatre membres de l'équipage russe.Cela suffira-t-il pour autant à rendre le ciel soudanais plus sûr ?

Le Premier ministre équato-guinéencontraint à la démissionLe Premier ministre équato-guinéen RicardoMangué Obnama Nfubea a présenté vendredila démission de son gouvernement au prési-dent Teodoro Obiang Nguema, qui l'a accep-tée en qualifiant ce gouvernement d'un « des

pires jamais formés », a rapporté samedi la télévision nationale.« Par impératif constitutionnel (...) j'ai décidé de présenter madémission comme Premier ministre chef du gouvernement et decelle de mon équipe gouvernementale, avec un esprit civique et leprivilège d'avoir servi le peuple (...) sous les directives de SonExcellence, le président de la République », a expliqué M.Mangué en présentant sa démission au président Obiang.

Amos Kimunya dans de sales drapsLes parlementaires kenyans ont voté unemotion de défiance contre le ministre desFinances, Amos Kimunya, pour la vente jugée« douteuse et sous évaluée » d'un hôtel dans lacapitale Nairobi. Ainsi, le ministre doit démis-sionner, ou le cas échéant être limogé par le pré-

sident Mwai Kibaki après l'adoption de cette motion. Des parle-mentaires soutenant la coalition au pouvoir, dont des membresdu parti du ministre, le PNU (Parti de l'unité nationale), ont votéen faveur de cette motion, la première depuis la nomination enfévrier dernier du gouvernement d'union nationale.

L’Afrique incite à l’afro-optimisme

Par Louis S. Amédé, Abidjan

« Certains pays progressent rapidementdans le domaine de la gouvernance, notam-ment en Afrique, ce qui montre qu’un cer-tain degré d’afro-optimisme serait demise ». Daniel Kaufmann, co-auteur durapport et directeur de la gouvernance àl’Institut de la Banque mondiale, ne pou-vait rendre meilleur hommage aux pays

africains, trop souvent mis au banc desaccusés pour mal gouvernance. C’est quela version 2008 des Indicateurs de gouver-nance dans le monde, établie par des cher-cheurs de la Banque mondiale, montreque les gouvernements de nombre de paysen développement ont fait des progrèsremarquables dans la lutte contre la cor-ruption, et que certains d’entre eux ontmême obtenu des résultats comparables àceux des pays riches pour l’ensemble desparamètres de la gouvernance.

Palmarès En effet, au cours de la décennie 1998-2007, des pays dans toutes les régions ontaffiché des améliorations sensibles de lagouvernance. Certains partaient du plusbas niveau d’évaluation. Leurs progrèsapparaissant encore plus éclatants. Aunombre de ces bons élèves figurent en

bonne place : le Ghana, l’Indonésie, leLiberia et le Pérou dans la catégorie« voix citoyenne et responsabilité », leRwanda, l’Algérie et l’Angola pour la sta-bilité politique et l’absence de violence/ter-rorisme ; l’Afghanistan, la Serbie etl’Éthiopie pour l’efficacité des pouvoirspublics ; la Géorgie et la Républiquedémocratique du Congo pour la qualitéde la réglementation ; le Liberia et laSerbie pour la lutte contre la corruption.En outre, plus d’une douzaine de paysémergents, notamment la Slovénie, leChili, le Botswana, l’Estonie, l’Uruguay,la République tchèque, la Hongrie, laLettonie, la Lituanie, Maurice et le CostaRica, ont réalisé, pour certains aspectsclés de la gouvernance, des performancessupérieures à celles des pays industriali-sés comme la Grèce ou l’Italie. Et dansbien de cas ces différences sont significa-tives au point de vue statistique.

Croissance et bonne gouvernanceDe ces évolutions, les auteurs du rapporten infèrent que : primo, la bonne gouver-nance peut se remarquer dans des pays àtous les niveaux de revenus. Les écono-mies émergentes ayant obtenu des résul-tats similaires à ceux des pays riches surdes dimensions clés de la gouvernance enapportent la preuve. Secundo, que là oùdes réformes sont engagées, la gouver-nance peut être améliorée rapidement, cequi arrive effectivement.Tertio, que les progrès sont en rapportavec les réformes dans les pays où lesdirigeants politiques, les décideurs, lasociété civile et le secteur privé considè-

rent la bonne gouvernance et la luttecontre la corruption comme des facteursindispensables à une croissance durable etpartagée. « En dépit des acquis en matièrede gouvernance dans certains pays, la qua-lité générale de celle-ci à travers le monde nes'est pas véritablement améliorée au coursde la dernière décennie », déplorent lesauteurs du rapport. Et de faire remarquerque « si certains pays ont enregistré de bonsrésultats, d’autres, en nombre égal, ont vuleurs performances se dégrader sur plu-sieurs aspects de la gouvernance, notam-ment le Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, leBelarus, l’Érythrée et le Venezuela ». Necachant pas leur désarroi devant le faitque « d’autres, plus nombreux encore, n’ontmontré aucun changement significatif aucours de ces dernières années ».

Marges d’erreurReconnaissant les faiblesses possibles deleur travail, Aart Kraay, co-auteur desIndicateurs et économiste principal dugroupe de recherche sur le développementde la Banque mondiale, conseille aux éven-tuels utilisateurs du rapport de « prendreau sérieux les marges d’erreur signalées,marges d’erreur qui traduisent les difficultésinhérentes aux mesures de la gouvernanceau moyen d'un type quelconque de don-nées. » Pour autant, Les indicateurs de gou-vernance dans le monde ne demeurent pasmoins un outil intéressant à la dispositiondes décideurs pour apprécier les effortsfaits (ou à faire) par leur pays (ou toutautre) en matière de gouvernance.

Rapport : www.worldbank.org/wbi/governance

La cuvée 2008 des Indicateurs de gouvernance dans le monde, établie par des chercheurs de la Banque

mondiale, est sortie avec des surprises heureuses pour nombre de pays en développement.

Primo, la bonne gouvernance peut se

remarquer dans des pays àtous les niveaux de revenus.

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4 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008CONDENSÉ

mandat se terminant ennovembre 2011. M. Ramezoccupait le poste de directeurgénéral de la banque CanalSuez. Tarek Amer, l’actuelprésident de la Banque natio-nale d’Egypte, qui avait déjà occupé le poste de gou-verneur de la CBE, a égale-ment rejoint la Banque cen-trale en tant que membre deson directoire.

�GUINÉE-BISSAU

La hausse des prix du pétrolese répercute sur la filièrenoix de cajouLes exportateurs de noix decajou peinent à acheminerleur production des régionsde l’intérieur vers le port de Bissau, en raison de lahausse des coûts du trans-port, conséquence de l’aug-mentation des prix du carbu-rant. Le coût de location descamions a doublé en quel-ques semaines, passant de75 000 à 140 000 FCFA. Leprix du carburant a étémajoré de 28% au cours dessix derniers mois. Du coup,les opérations d’exportationde noix de cajou sontmomentanément interrom-pues. Le prix du kg acheté auxproducteurs a chuté de 350 à300 FCFA en quelques jours.

Promotion du biocarburantLe gouvernement a signé unaccord de principe avec lacompagnie Geocapital, unesociété spécialisée en matièrede biocarburant dont le siègese trouve à Macau, en Chine,pour la production de biocar-burant. Cet accord permettrade lancer « des études de faisa-bilité et d’impact en vue de laréalisation » du projet. Lacompagnie Geocapital compteinvestir 40 millions $ enGuinée-Bissau, en Angola etau Mozambique pour la pro-duction de biocarburant.

�KENYA

KTDA suspend l’importa-tion d’engraisL’Agence kenyanne de déve-loppement du thé (KTDA) neva pas importer d’engraisdestinés aux fermiers en rai-son des prix élevés. Le coût dusac d’engrais de 50 kg estpassé à 3400 Sh, contre 1296Sh il y a quelques mois.

KPLC vise un million denouveaux abonnés en 5 ansLa société d’électricité KenyaPower and Lighting Company(KPLC) prévoit de connec-ter un million de nouveauxabonnés durant les cinqprochaines années. Le pro-gramme d’électrificationdevrait coûter entre 128 et192 milliards Sh, selon lesestimations de la compagniequi veut ainsi doubler lenombre de ses clients.

D’anciens employés de labanque KCB exigent 1,5 mil-liard Sh de dommagesPas moins de 200 anciensemployés de la KenyaCommercial Bank (KCB) exi-gent un montant de 1,5 mil-liard au titre de dédommage-ment. Ils accusent la banqued’avoir enfreint les contratsen changeant le régime despensions sans en informer lesconcernés.

Les hôtels vont être notés parune agence indépendanteLe ministre du Tourisme,Najib Balala, a annoncé qu’ilvoulait revoir la classificationdes hôtels. La décision est jus-

tifiée, selon lui, en raison dumanque de capacité del’Autorité des hôtels et res-taurants (HRA) à réaliser laclassification. Les hôteliers,en particulier ceux du litto-ral, ont critiqué la manièreavec laquelle a été menée laclassification.

Automatisation des opéra-tions de cargaison au port deMombasaL’Autorité des ports duKenya (KPA) a accomplil’automatisation des opéra-tions de cargaison au port deMombasa. Le projet de bordde mer de Kilindini, déve-loppé à un coût de 200 mil-lions Sh, est désormais opé-rationnel. Les zones infor-matisées incluent les opéra-tions de traitement desconteneurs et leur stockage,ainsi que le traitement des cargos conventionnels.L’informatisation concerneaussi bien les ressourceshumaines que les opérationsfinancières et de fournitures.

L’économie a reculé de 1,3%au 1er trimestreL’économie kenyane a reculéde 1,3% au 1er trimestre 2008en raison des violences post-électorales qui ont causé unebaisse sensible de la produc-tion dans les secteurs de l’in-dustrie et de l’agriculture. Cedéclin est à comparer avec les7,7% de croissance enregistrésun an auparavant.

�LIBYE

Des dispositions pour endi-guer la hausse des prixPour freiner la hausse desprix, le Comité populairegénéral libyen a décidéd'exonérer les produits ali-mentaires de base des impôtssur la consommation et destaxes d'importation, et deréduire de 75% les taxes liéesaux formalités d'analyse surles produits importés. LeComité a également convenude la mise en place d'unfonds de stabilisation desprix visant à préserver lepouvoir d'achat des citoyens.

�MALAWI

La Banque mondiale accordeun prêt de 37,8 millions $pour la croissance agricoleLa Banque mondiale aoctroyé un crédit de 37,80millions $ pour appuyer desinvestissements visant l’amé-lioration de la sécurité ali-mentaire et la croissance agri-cole. Le financement provientà hauteur de 32 millions $ dela part de l’Association pourle développement internatio-nal (AID), fourni par le biaisdu Programme de développe-ment agricole (ADP-SP), etde 5,8 millions de dollars duFonds pour l’environnementmondial (FEM).

�MALI

Révision de la loi sur larecherche pétrolièreLe Parlement a modifié la loirelative à « l’organisation de larecherche, de l’exploitation, dutransport et du raffinage deshydrocarbures » dans le sensd’un rallongement de ladurée totale de la recherchede 10 à 12 ans. Ces amende-ments, estime-t-on, doiventpermettre aux sociétés enga-gées dans la recherche pétro-lière de travailler dans lesmeilleures conditions pour lamise en évidence de gise-ments d’hydrocarbures.

�MAROC

La BAD appuie la réforme del’administrationLa Banque africaine de déve-loppement (BAD) a accordéun prêt de 66 millions d’eurospour le financement de la 3e

phase du programme d’appuià la réforme administrative(PARAP III). Le programmevise le renforcement de la ges-tion des finances publiques,l’efficacité de la gestion desressources humaines, la maî-trise de la masse salariale dansla fonction publique, la sim-plification des procédures etl’introduction de l’adminis-tration électronique.

Front commun avec lePortugal pour faire face à lacrise énergétiqueLe Maroc et le Portugal ontdécidé de renforcer leur coo-pération dans le domaineénergétique pour faire face àla flambée des prix. Les entre-tiens entre les deux ministresdu secteur ont mis l’actionsur la coopération en matièred’énergie électrique et desénergies renouvelables.

Hausse des prix du carbu-rant à la pompeLe gouvernement a revu à lahausse les prix du carburant àla pompe. Il s’agit de la pre-mière augmentation en 2 ans.L’essence et le gasoil 350 aug-mentent d’un dirham (envi-ron 0,14 $) le litre. Pour lefuel industriel, la hausse estde 500 dirhams la tonne. Lesautres catégories de consom-mation, dont le gasoil nor-mal et le gaz butane, n’ontpas connu de hausse. Le prixdu litre d’essence passe ainsià 11,25 Dh (1,5 $), le gasoil350 à 10,13 Dh et le gasoilnormal à 7,22 Dh. La sub-vention des produits pétro-liers a atteint près de 20 mil-liards Dh en 2007. Plus de 30milliards Dh sont prévuspour 2008.

Appel à une zone maghré-bine de libre-échange A l’occasion de la conférencesur l’agriculture maghrébineouverte dans la ville impé-riale de Fès, le Maroc a lancéun appel pour la créationd’une zone de libre-échangeau sein de l’Union du magh-reb arabe (UMA). Pour les Marocains, l’agriculturedevrait occuper une placestratégique dans ce proces-sus, pour assurer la sécuritéalimentaire de la région.

�MAURITANIE

Besoin de 87 millions $ pourl’insertion des réfugiésLe processus d’insertion desréfugiés mauritaniens reve-nus du Sénégal nécessite uneenveloppe de 87 millions $. 25millions $ seront débloquéspar l’Etat, alors que le reste« sera recherché auprès de par-tenaires au développement »,a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances,Abdarrahmane Ould HamaVezaz. Un premier contingentde 4105 réfugiés est rentré le29 janvier dernier. 24 000autres ont exprimé leur sou-hait de regagner le pays aprèsavoir été contraints de le quit-ter dans la foulée des affron-tements interethniques surve-nus en 1989.

Hausse de 20% des prix ducarburantLes prix à la pompe du litre degasoil et de l’essence ont enre-gistré une hausse respective

de 20 et 18%, passant ainsi de253 à 303 ouguiyas (de 1,11 à1,45 $), et de 289 à 340ouguiyas (1,5 à 1,88 $).Aucune explication officiellen’a accompagné cette impor-tante hausse souhaitée depuisplusieurs mois par les compa-gnies d’approvisionnementen produits pétroliers.

13,5 millions $ pour renfor-cer le climat des affairesLa Banque mondiale aaccordé un prêt de 3 200 000droits de tirages spéciaux(environ 13,5 millions $)pour aider le pays à renfor-cer le climat des affaires.L’objectif est d’améliorer lessecteurs financier et judi-ciaire, l’environnement régle-mentaire et, aussi, à larestructuration de certainesentreprises publiques. LaBanque mondiale « appuie legouvernement dans différentsdomaines aux fins de promou-voir la stabilité macroéconomi-que, la croissance, la libéralisa-tion des marchés et le dévelop-pement des investissements », adéclaré le représentant rési-dent de la Banque mondiale,François Rantrua, lors de lasignature de l’accord de prêt.

�MOZAMBIQUE

Une dette de 393,4 millions $annulée par le PortugalLe ministre des Finances asigné avec son homologueportugais un accord portantsur l’annulation du reliquatde la dette, estimé à 393,4millions $, accumulée depuisl'indépendance du pays en1975. Les négociations relati-ves à cette annulation avaientcommencé en 2005.

�NIGER

La Banque mondiale accorde13 milliards FCFA pour lescommunesLa Banque mondiale vafinancer, à hauteur de 13 mil-liards de FCFA, le développe-ment des communes urbainesdu pays sujettes à d'innom-brables difficultés de fonc-tionnement en raison dumanque de ressources. Leprojet permettra de « soutenirla capacité des administra-tions locales et d'autresacteurs de l'aménagementurbain à fournir les services debase, à planifier, réaliser etentretenir les infrastructuresdans les villes qui seront sélec-tionnées », a indiqué le minis-tre nigérien de l'Economie etdes Finances, Lamine Ali Zène.

�NIGERIA

Les travailleurs de Chevronsuspendent leur grève Le syndicat des travailleurs de la compagnie pétrolièreChevron a décidé de suspen-dre la grève après cinq joursd’arrêt de travail, à la suited’un accord conclu entre legouvernement et les respon-sables de la compagnie. Ilporte sur le règlement desquestions de sécurité sur leslieux de travail ainsi que surles conditions de recrute-ment. La grève n’a pas entaméla production de Chevron,qui produit environ 350 000barils par jour de ces 32champs.

72 milliards $ évaporés dansdes gaz torchés en 36 ansEn 36 ans (entre 1970 et2006), le Nigeria a perdu 72milliards $ dans les gaz tor-chés, soit environ 2,5 mil-liards $ par an, selon le

président de l’Associationnigériane du gaz (NGA),Chris Ogiemwonyi. Selon lui,le volume actuel des gaz tor-chés est de 24 millions de ton-nes par an.

L’or, le fer et cinq autresminéraux pour garantir85% des richessesLe ministre des Ressourcesminières et du Développementsidérurgique, a déclaré qu’aulieu des 34 minéraux pourlesquels le gouvernementavait, auparavant, sollicitédes investisseurs, le Nigeriava finalement concentrer lesefforts d’investissement sursept d’entre eux représen-tant 85% des richessesminérales du pays : l’or, lebitume, le charbon, la bary-tine, le fer, la pierre à chauxet le zinc.

Plus de 917 milliards de nai-ras en circulationLa Banque centrale (CBN)estime à plus de 917 milliardsde nairas la quantité de cashen circulation au mois de maidans l’ensemble du pays, soit19 milliards N de plus parrapport à avril. Lors d’uneréunion du Comité de politi-que monétaire (MPC), legouverneur de la Banque cen-trale a exprimé sa craintequ’une injection supplémen-taire de cash conduise à l’accroissement de l’inflationdont le taux actuel est tou-jours à un seul chiffre (8,2%).

Près de 178 milliards N desubvention des tarifs del’électricité en 3 ansLe régime multi-annuel destarifs (MYTO), récemmentannoncé par le gouverne-ment, est entré en vigueurdès le 1er juillet. Un desobjectifs de ce régime est desubventionner les tarifs del’électricité, à hauteur de177,95 milliards de nairaspendant les trois prochainesannées, pour éviter de recou-rir à la hausse des prix. Aprèsl’annonce de ce régime, lescompagnies nationales ontété plus nombreuses à expri-mer leur désir d’investirdans le secteur que les socié-tés étrangères.

Hausse du chiffre d’affairesen bourseLe chiffre d'affaires total desactions enregistré par laBourse du Nigeria (NSE) àla fin du mois de juin aatteint 121,62 milliards detitres, évalués à 1730 mil-liards de nairas. Pour lamême période de l’annéedernière, un total de 64,1milliards de titres ont éténégociés pour une valeur de866,24 milliards de nairas.Le sous-secteur des assuran-ces a été le plus actif avec unvolume du chiffre d'affairesde 9,85 milliards de titres,évalué à 22,8 milliards denairas, réalisé dans 51 523transactions. Le sous-secteurbancaire arrive en 2e positionavec 7,25 milliards de titrespour une valeur de 74,95 mil-lions de nairas, échangés dans161 357 transactions.

�OUGANDA

Accord dans plusieurs sec-teurs économiques avecl’EgypteUn accord portant sur plu-sieurs secteurs économiquesa été signé avec l’Egypte lorsde la visite en Ouganda desministres égyptiens de laCoopération internationaleet de l’Agriculture. L’accord

porte sur la création de joint-ventures dans les domainesde l’agriculture, du tourismeet de l’industrie. Les deuxparties ont particulièrementconvenu de promouvoir la production de blé, deconstruire un abattoir ainsiqu’une usine de fabricationd’aliment de bétail. LesEgyptiens se sont montréstrès intéressés également parla construction d’un hôtelsur le bord du Lac Victoria.

�SÉNÉGAL

80 millions $ pour le secteurde l’électricitéLa Banque mondiale aaccordé un crédit IDA de 80millions $ (environ 40 mil-liards FCFA) pour appuyer lamise en valeur à long termedes services de l’électricité etde la fourniture en produitspétroliers. A travers ce crédit,la BM va apporter un appuifinancier additionnel à laSociété nationale de l’électri-cité (SENELEC), pour l’aiderà restaurer, d’ici fin 2009, seséquilibres financiers et parve-nir à un ratio de couverturede son service de la detteconforme aux standards. Il estattendu de ce programmequ’il accroisse les ressourcespubliques par la réductiondes subventions à la SENE-LEC et à la Société africainede raffinage (SAR).

�TOGO

Un don de 630 millions FCFApour la réhabilitation desroutesLa Banque mondiale aaccordé un don de 630 mil-lions FCFA pour le finance-ment de la réhabilitation etl’entretien des infrastructuresroutières de Lomé.

�TUNISIE

BMW double ses approvi-sionnements à partir de deTunisieBMW prévoit de doubler sesapprovisionnements en com-posants automobiles produitsen Tunisie pour les porter à30 millions d’euros. « Cettedécision n’a pas été prise quepour des considérations decompensation, mais égale-ment en raison de la qualitédes produits et dans le cadredu développement des syner-gies avec la Tunisie », adéclaré le Dr Segler, seniorvice-président de BMW.

Amen Bank lance son acti-vité des options de changeAmen Bank a annoncé à saclientèle qu’à la faveur de lanouvelle circulaire n°2007/27de la BCT, elle met à sa dispo-sition, pour la première foisen Tunisie,un nouvel instru-ment de couverture contre lerisque de change : les optionsde change. Cet instrument,qui étend la couverturejusqu’à 3 ans, confère à sondétenteur, moyennant le pai-ment d’une prime négociable,le droit et non l’obligationd’exercer à l’échéance lecours convenu tout en luipermettant de renoncer à cedroit et de profiter d’une ten-dance favorable des cours,précise la lettre d’informa-tion Tustex. Les entreprisestunisiennes sont invitées àutiliser ce nouveau produitplus souple que le change àterme en vue d’optimiser lacouverture du risque dechange, en fixant le cours decouverture en fonction deleur propre profil de risque.

Des bureaux régionaux de laBFPMELa direction générale de lapromotion des PME et laBanque de financement despetites et moyennes entrepri-ses (BFPME) ont convenu dela création des bureaux régio-naux de la banque, afin demieux promouvoir l’investis-sement dans les différentesrégions du pays.

Alstom construira une cen-trale électrique à Gabes pour335 millions d’eurosLa Société tunisienne d'élec-tricité et du gaz (STEG) asigné un contrat avec Alstompour la construction d’unecentrale électrique à cyclecombiné d’une capacité de400 MW à Gabes. Le coût duprojet est de 335 millionsd’euros. Il s’agit de la 3e centrale électrique queconstruit Alstom, après cellesde Sousse et de Rades, misesen service respectivement en1994 et 2001.

11 millions DT pour troisprojets dans l’industrieLa Société de développementdes industries a annoncé lacréation de trois nouveauxprojets dans la région dunord-ouest (Kef, Béja etSiliana), pour un montantdépassant les 11 millions dedinars. Il s’agit de l’implanta-tion d’une briquetterie à Elksour au Kef, d’une usine demarbre à Siliana et d’un ate-lier de pâtisserie industrielle àBéja, financés par une sociétéà capital risque.

L’ISO 9001 pour l’Office de lamarine marchandeL’organisme allemand de cer-tification TUV CERT adécerné à l’Office de lamarine marchande et desports deux certificats auxnormes internationales ISO9001, relatifs aux activitésdans les ports de la Gouletteet de Rades. Ces normesconcernent la gestion de laqualité. Elles donnent les exigences organisationnellesrequises pour l’existence d’unsystème de gestion et serentde base la certification deconformité de l’organisme.

�ZAMBIE

L’inflation atteint 12,1% enjuin Le taux d’inflation a atteint12,1% en juin, contre 10,9%en mai, en raison de la haussedes prix des produits alimen-taires. Les estimations de laBanque centrale tablent surun ralentissement de l’infla-tion au 2e semestre dû au ren-forcement de la monnaienationale, de kwacha, parrapport aux principales devi-ses internationales, ainsi qu’àla réduction des taxes, ce quidevrait permettre la baissedes prix à la consommation.

�ZIMBABWE

Rio Tinto inquiet de la situa-tion politiqueLe groupe Rio Tinto, la 2e plusgrande compagnie minièredans le monde, estime néces-saire l’amélioration de lasituation politique au paysavant de mettre en œuvre sonprojet d’extension de la minede diamant de Murowa. Si legroupe ne va pas quitter lepays, il ne compte cependantpas investir davantage jusqu’àce que les conditions s’amé-liorent.

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Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 5BANQUES ET ASSURANCES

UBA s’invite au capital de laBanque internationale du Burkina

Par Louis S. Amédé, Abidjan

Au « pays des hommes intègres », on ditdu deal qu’il est déjà conclu ! Et sauf revi-rement à 180° des autorités burkinabées,37,84% du capital de la Banque interna-tionale du Burkina (BIB) sur les 47,84%qu’en détient l’Etat vont changer de mainau profit de UBA. L’opération a déjà reçula caution obligatoire de la Commissionbancaire de l’UEMOA qui, pour donnercette imprimatur, avait épluché égale-ment les propositions d’Atisari Bank etd’Ecobank Transnational. En l’état actueldes procédures, seule l’autorisation duministre de l’Economie et des Financesburkinabé, Jean-Baptiste Compaoré, estattendue pour clôturer la transaction. Lesmontants en jeu sont importants, on parlede « plusieurs centaines de millions defrancs CFA » qui devraient faire beaucoupde bien à la trésorerie de l’Etat.

Régionalisation Au terme de l’opération, l’Etat, qui jusque-là contrôle 48,84% (dont 25% en portagepar le Fonds burkinabé de développementéconomique et social) du capital de la BIB,ne devra en conserver qu’entre 10 et 11%.Les parts résiduelles se répartissant entredes privés nationaux (28%), la COFIPA(24%) et 37,84% pour UBA qui, par lamême occasion, devient le partenairetechnique de référence de la BIB. Desource proche de l’opération, on indiquemezza voce que la banque nigériane qui, àl’instar de ses consoeurs du même pays, estdans une forte dynamique d’expansionhors du Nigeria, ne compte pas s’arrêter

à ce niveau dans le capital de la BIB.Ouagadougou, la capitale burkinabée,bruit de ce que le top managment de UBA entreprendrait les dirigeants de laCOFIBA en vue de les convaincre de leurcéder « tout ou partie de leurs actionsBIB ». L’objectif de la manœuvre étantque UBA détienne la majorité du capital,ce qui lui permettrait de lui imprimerson mode de gestion et de mieux s’ap-puyer sur elle pour servir sa politique derégionalisation.Les responsables de la BIB sont loin d’êtrepréoccupés par cette rumeur. GaspardOuédraogo, PDG de la BIB, paraît ne pasêtre le moins heureux d’accueillir l’entréede UBA au capital de l’établissement ban-caire dont il préside aux destinées. Dumoins à en croire certains confrères burki-nabés. « C’est une bonne chose pour nous »se satisfait le PDG de la BIB. Qui relève aupassage le poids économique et stratégi-que de la banque nigériane : « Un totalbilan autour de 4000 milliards de FCFA(contre 200 milliards de FCFA pour la BIB)et des partenariats avec des institutions ban-caires et/ou financières internationales aunombre desquels la Société financière inter-nationale (SFI), la Banque africaine dedéveloppement (BAD)… » Les attentesfinancières et économiques de la transac-tion ne sont pas sans rapport avec la séré-nité avec laquelle pouvoirs publics et hautsresponsable l’appréhendent.

Belles perspectivesSi l’Etat burkinabé attend de cette réduc-tion de sa part au capital de la BIB qu’ellerenfloue ses caisses, il ne nourrit pas

moins le secret espoir que le partenariatentre la BIB et UBA qui va en découlerpermette un meilleur contrôle des fluxd’argent entre Ouagadougou et Lagos, etqu’elle serve la nouvelle dynamique com-merciale entre le Nigeria et le Burkina-Faso. Pour la direction générale de la BIB,le renforcement significatif des fonds pro-

pres de la banque consécutive à l’entrée deUBA dans son capital lui laissera unemarge de manœuvre suffisamment largepour poursuivre son développement et sapolitique d’accompagnement du dévelop-pement du pays, et lui permettra d’offrirde nouveaux services à la clientèle.Pour être belles, les perspectives qui enca-drent la prise de pied de UBA dans l’ex-Haute Volta le sont. Mais la question restede savoir si elles sauront convaincre lesusagers de la BIB qui l’ont vu contracté,depuis son ancêtre la Banque internatio-nale des Volta (BIV) en 1972, des « maria-ges » prometteurs qui se sont soldés, aufinish, par des divorces… retentissants ?

Le Nigérian United Bank for Africa (UBA) s’apprête à prendre pied au Burkina-Faso – après le Cameroun

et la Côte d’Ivoire – pour renforcer sa présence dans la zone franc.

L’Etat burkinabé attend decette réduction de sa part au

capital de la BIB qu’elle permette un meilleur contrôle

des flux d’argent entreOuagadougou et Lagos, etqu’elle serve la nouvelledynamique commerciale

entre le Nigeria et leBurkina-Faso.

Ahmed Ouyahia va recapitaliserles banques publiques pourrelancer le crédit

Par Samy Injar, Alger

Le nouveau Premier ministre algérien, AhmedOuyahia, revenu à la tête du gouvernement le 23juin dernier à la place d’Abdelaziz Belkhadem, amis en tête de sa démarche économique lefinancement de l’investissement des PME et despetits porteurs de projets. Il a décidé d’accélérerla recapitalisation des banques publiques algé-riennes et de relancer le mécanisme d’aide àl’emploi des jeunes, ANSEJ, qui assure les petitscrédits au moins de 35 ans pour créer leur pro-pre activité. Lors d’une de ses premières inter-ventions en tant que nouveau chef du gouverne-ment, Ahmed Ouyahia s’est étonné que levolume du financement par les banques desprojets ANSEJ se soit effondré ces deux derniè-res années. Il a affirmé que les banques, qui seplaignent d’une explosion des impayés sur cetype d’engagements, n’ont pas à s’en préoccuperpuisque « l’Etat a mis en place un fonds de garan-tie des crédits ». Une invitation directe à ne pasgêner la politique du gouvernement en direc-tion des jeunes, pour des considérations pru-dentielles « conservatrices » à laquelle ont déjàrétorqué des banquiers que « le mécanisme decouverture du risque crédit » par le fonds n’était

pas « suffisamment fluide ». La recapitalisationdes banques publiques - 85% des engagementsen 2007 sur le marché bancaire algérien - vise àleur permettre de relancer le financement del’économie, « jugé insuffisant » par les investis-seurs et les chefs d’entreprise. L’idée est répan-due sur la place d’Alger que les résultats d’ex-ploitation des deux dernières années de la majo-rité des cinq principales banques publiques« ont été arrangés » - notamment en faisantvarier artificiellement le taux des provisions -pour maintenir de petits résultats positifs.« Dans le cas de la seule Badr Bank, il faudrainjecter 100 milliards de dinars (1 milliard d’eurosenviron) pour revenir à un ratio de solvabiliténormal. Il en faudra bien plus pour fouetter le cré-dit à l’économie, l’Etat actionnaire en a-t-il vrai-ment la volonté ? », s’interroge un ancien direc-teur central de la Badr Bank.

… Indispensable mais non suffisanteLa recapitalisation des banques publiques,revendiquée depuis plusieurs années par lesmanagers du secteur en butte à une accumula-tion de mauvaises créances (300 milliards dedinars), a pris du retard. Une opération comp-table de réévaluation des actifs (bâtiments, ter-

rains, entrepôts industriels, etc.) des banquesavec la mise à la valeur du marché de leursbiens aurait du permettre de régler une partiede la recapitalisation. Mais, faute d’actes de

propriétés toujours conformes, et à cause decomplications juridiques, « les résultats dansles rubriques ont été le plus souvent insigni-fiants », à l’exception notable sans doute de laCNEP (logements), qui pourrait réévaluer de100% son capital social au terme de la nou-velle valorisation de ses actifs. « L’apport decapitaux fait par l’Etat était indispensable.Maintenant, il faut bien voir qu’il ne sera passuffisant. La faiblesse du management est tou-jours là, les méthodes sont inadaptées. Si rienn’est fait, nous aurons encore soit de mauvais

engagements, soit une incapacité à suivre lademande de financement de l’économie, mêmeavec un niveau de fonds propres conséquent »explique l’ancien cadre de la Badr Bank.L’autre obstacle décrié devant un meilleurfinancement des projets d’investissement est« la dépénalisation de l’acte de gestion ». Lesmanagers des banques publiques ne veulentpas prendre de risques sur le crédit, lesimpayés les conduisent souvent en prison si lesgaranties s’avèrent incomplètes.

Les grands projets, premiers bénéficiairesDans le court terme les banques publiquespourront accompagner chacune individuelle-ment de grands projets d’investissement. Lafaiblesse de leurs fonds propres et la limiteprudentielle qui plafonne les crédits à uneproportion de 25% du capital social de la ban-que ont obligé à chaque fois les grands projets(production d’électricité, pétrochimie, maté-riaux de construction, téléphonie mobile) àréaliser une syndication de leurs partenairesbancaires pour financer l’investissement, « desopérations lourdes qui n’aboutissent pas tou-jours car il faut donner des garanties à chacunedes banques engagées ».

Le nouveau chef du gouvernement algérien considère que « la construction d’autoroutes et d’écoles

n’est pas du soutien à l’investissement ». Il veut donner des moyens aux banques publiques, limitées

par de faibles fonds propres.

Ahmed Ouyahia s’est étonnéque le volume du financementpar les banques des projets ANSEJ (aide à l’emploi des jeunes) se soit effondré ces

deux dernières années.

Intégration d’une nouvellebanque dans le groupe Bank of AfricaEn association avec la société BIO et la Banque Degroof, legroupe Bank of Africa a racheté la participation de 55% déte-nue jusqu’alors par la Banque Belgolaise dans la Banque de cré-dit de Bujumbura (BCB). La Société belge d'investissementpour les pays en développement (BIO) est une institutionfinancière de développement créée en 2001 sous la forme d’unpartenariat public-privé entre l’Etat belge, représenté par leministre de la Coopération, et la Société belge d’investissementinternational (SBI/BMI). Quant à la Banque Degroof, fondéeen 1871, elle est la plus importante banque privée de Belgique.

HSBC démarre ses activitésen AlgérieHSBC, l’une des plus anciennes banques au monde, fondée en1865 à Honk Kong, a démarré ses activités en Algérie débutjuillet. L’autorisation reçue du Conseil de la monnaie et du cré-dit pour l'ouverture d'une banque multiservices permet à lasuccursale de la banque britannique d’offrir une gamme com-plète de produits et services à destination des PME et desgrands clients, ainsi qu'une sélection de services dédiés à sesclients particuliers. HSBC Algéria aura un effectif initial de 70personnes issues essentiellement de professionnels algériens dusecteur bancaire.

Le franc congolais fête ses dix ansLancé le 30 juin 1998, le franc congolais vient d'accomplir 10ans d'existence. Un anniversaire qui fait l’objet d’un communi-qué de la Banque centrale du Congo (BCC). Lors de son lance-ment, un franc congolais valait 0,72 dollar américain.Aujourd’hui, l’unité congolaise vaut environ 0,002 dollar.

Tunisie : Groupama en poleposition pour la StarL’assureur français Groupama a été informé ce lundi 30 juin2008 par les autorités en charge du dossier de recapitalisationde la Star qu’il a été choisi comme partenaire stratégique duleader tunisien de l’assurance. La notification officielle serafaite à l’issue de la réunion probable de la CAREPP ce jeudi 3 juillet, qui désignera Groupama en tant qu'adjudicataire pro-visoire le temps d’achever toutes les formalités administratives.

Augmentation du capitallibéré des banques kenyanesLes banques commerciales kenyanes doivent augmenter leurcapital libéré de 250 millions Sh à 1 milliard Sh dans les deuxprochaines années. La décision du Ministère des finances estégalement valable pour les établissements d’hypothèque, dontle capital libéré devrait également passer de 200 millions Sh à 1 milliard Sh.

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BANQUES ET ASSURANCES6 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

La Société Générale cible les Marocains de l’étranger

C’est une offre complète que la SociétéGénérale marocaine des banques vient delancer en direction des 3 millions de tra-vailleurs marocains résidant à l’étranger.Cette population à pouvoir d’achat élevéest concentrée sur la France (1,1 million),en augmentation rapide en Espagne (ilssont passés de 300 000 à 660 000) et enItalie (380 0000). A l’origine du tiers desdépôts bancaires marocains, les transfertsde cette population sont passés de 18 mil-liards de dirhams en 1998 à 55 milliardsen 2007. Selon les statistiques de l’annéedernière, 23 milliards de dirhams ont ététransférés de la France, contre 8 milliardspour l’Espagne (ce pays enregistre néan-moins une forte augmentation de 25%)et 7 milliards pour l’Italie. La CarteAhlan proposée par la SGMB permetpour 99 dirhams TTC l’ouverture d’uncompte bancaire exonéré de frais detenue de compte, l’obtention d’une cartede retraits et de paiement au Maroc etd’un abonnement gratuit aux services debanque à distance de la Société Générale(Sogetel, service de banque par télé-phone, service de banque via Internet).

Un seul point d’entréePour se positionner sur ce créneau trèsimportant des Marocains résidant àl’étranger (MRE), la SGMB compte surl’innovation avec, comme l’a présentéAlbert le Dirac’h, nouveau président dedirectoire, « un seul point d’entrée pro-

posé au travailleur étranger dans sonpays de résidence ».La puissance de la diffusion de ce produitrepose sur le réseau de 2900 agences de laSociété Générale France. Une synergiequi permet au client de contracter à par-tir de n’importe quelle agence en Franceun crédit immobilier au Maroc. Effortsupplémentaire, les 350 premières agen-ces SG France par l’importance du porte-feuille MRE seront pourvues d’un ser-vice spécialement dédié aux MRE.Ce dispositif viendra globalement enaddition au propre réseau français de laSGMB, qui compte trois agences déjà àParis, et dix d’ici la fin de l’année.Ne reste plus qu’à trouver le moyen d’at-tirer la clientèle. Pour cela, la SGMB jouesur son pack Ahlan, qui propose la baissedes coûts de transferts rendus possiblesavec la signature de partenariats. Ainsi,tous les transferts émis depuis l’Espagnesont exemptés de frais, comme le stipulela convention conclue avec Banco Popular(2500 agences). Avec l’Italie, un accordanalogue a été signé avec Banco Popular(holding qui n’a aucun lien avec sonhomonyme espagnol et à l’intérieurduquel il y a des banques commerciales)pour des transferts à coûts d’émissionsymboliques et exemptés de tout frais deréception (1,5 pour mille du montantreçu avec un minimum de 50 dirhams).Les accords de partenariat signés surl’Espagne et l’Italie permettent la domi-

ciliation des bureaux de représentationet la constitution d’équipes de conseillersclientèles favorisant la double relationbancaire. Notons qu’en France, la SGcommercialise depuis le 1er juillet 2008une offre permettant aux clients la gra-tuité. Cette offensive sur le marché desMRE s’est intensifiée à la SGMB depuisseptembre 2006 avec le lancement dupremier centre de Relation permanentedes Marocains résidant à l’étranger. Cecentre de relation permet aux travail-leurs de disposer d’offres commercialesenrichies. Le pack Ahlan, qui consignel’ensemble des produits de services debanque au quotidien, fait suite au lance-ment de la carte Western Union en juin2007 et de la carte Ahly, première carteprépayée rechargeable destinée à renfor-cer les liens entre Marocains du Maroc etde l’étranger, en juin 2007.

Les MRE rapportent plus que le tou-rismeLes transferts des MRE enregistrent unebonification de 5,1% à 21,2 milliards dedirhams au terme des cinq premiers moisde 2008, marquant ainsi un bond de 32,8%,comparativement à la moyenne des recettesenregistrées entre 2003 et 2007. C’est nette-ment au-dessus des recettes touristiqueslesquelles, durant la même période, ontatteint 19,8 milliards de dirhams.

Adama Wade

La SGMB a lancé un pack complet destiné à une clientèle devenue, avec un tiers de leurs dépôts, l’en-

jeu majeur des banques marocaines.

Tanzanie : la Bank M ouvre sa deuxième agenceLa Bank M, qui a commencé ses activités il y a dix mois avecune agence à Dar es Salaam sur l’avenue Nyerere, vient d’ouvrirsa deuxième agence dans le quartier d’affaires de la capitale. Cetinvestissement accompagne l’évolution rapide de cette banqueengagée dans un vaste programme d’extension.

FEB a tenu sa premièreassemblée d’actionnairesFirst Energy Bank (FEB), la première banque d’investissement dansle monde qui se focalise exclusivement sur le secteur de l’énergie, atenu une assemblée des actionnaires le 22 juin 2008. Des actionnai-res de différents pays dans le monde, notamment de Bahreïn,Arabiesaoudite, du Kuweït, de Lybie et des EAU, ont assisté à cette assem-blée. Présidée par Essam Janahi, l’institution a obtenu une licence debanque de gros selon les principes de la finance islamique. D’autresinitiatives bancaires devront suivre dans ce secteur si l’on s’en tientaux prévisions établies par l’AIEA. Selon l’Agence internationale, lademande internationale en pétrole va augmenter de 83,6 millionsde barils par jour (mb/j) en 2005 à 116,3 mb/j en 2030.

Crédit italien aux PME tunisiennesL'Italie a accordé une ligne de crédit de 36,5 millions d'eurospour l'appui des PME en Tunisie, notamment celles qui opè-rent dans le secteur du textile-habillement, a indiqué mercredil'agence officielle tunisienne TAP.

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BANQUES ET ASSURANCESLes Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 7

« L’Afrique est le prochain relais decroissance de l’économie mondiale »

Propos recueillis par Adama Wade, Casablanca

Les Afriques : A quand peut-on situer les pre-miers pas de l’industrie du capital investisse-ment au Maroc ?Medhi Tahiri : Le capital investissement faitses premières armes au Maroc entre 1993 et1994 avec la création de Moussahama, sousl’impulsion d’agences multilatérales, Proparcoet BEI, et de quelques banques marocaines.Dans une économie d’endettement protégée,les débuts sont timides. Il faut attendre l’ou-

verture économique de la fin des années 90 etla réglementation du marché financier pourassister au véritable démarrage de cette indus-trie. Outre ces facteurs macroéconomiquespropices, le capital investissement bénéficieconcomitamment de l’arrivée d’une nouvellegénération de managers capables de s’adapterà ce nouvel environnement. C’est égalementalors qu’apparaissent des structures duales : lesfonds et les sociétés de gestion.

LA : Quelles sont ces réformes ?MT : Ces réformes ont concerné le secteurbancaire, le segment des actions, les taux, lesproduits dérivés et le change. Le marché desactions a, lui aussi, été réformé en profondeuret a connu un formidable essor avec une boursedevenue vecteur de développement et facteurstructurant pour les entreprises. En plus de larèglementation du marché financier, il y a eu,au niveau macroéconomique, la signatured’accords de libre-échange avec l’Union euro-péenne. La mondialisation et, corollairement, lerenforcement de la concurrence, ont incité lesentreprises à se développer. Cela a davantagemis l’accent sur l’impérieuse nécessité de res-sources financières et sur l’importance des fondspropres. Enfin, l’accès au crédit est devenu règle-mentaire. Bref, ce regain d’importance de fondspropres a poussé vers plus de rigueur dans lagestion des entreprises. L’ensemble de ces fac-teurs explique le développement de ce que l’onappelle l’industrie des fonds propres.

LA : En termes de volumes d’investissements,où en est-on aujourd’hui ?MT : Nous sommes passés de 400 millions dedirhams de fonds sous gestion en 1995-1996 à1 milliard en 2000. A ce jour, la barre des 5milliards de dirhams a été dépassée et devraitatteindre 10 milliards en 2010. Il s’agit doncd’une évolution notable si l’on considère quele véritable démarrage du capital investisse-ment date de la fin des années 90.

LA : Comment s’explique la prépondérancedu capital développement par rapport aucapital risque ?MT : Dans les faits, moins de 10% des mon-tants investis sont consacrés au capital risquecar, dans ce domaine, le couple risque/rentabi-lité est très élevé. Ceci explique l’orientationdes fonds vers le capital développement. Audémarrage d’une industrie, pour asseoir sacrédibilité, on se dirige naturellement vers dessegments où les chances de réussite sont plusimportantes et les risques minimisés. De plus,

le tissu économique actuel réclame ce type devéhicules d’investissement. Notez aussi qu’auniveau mondial, l’émergence du capital risquen’a été rendue possible que grâce à des initiati-ves publiques dédiées à l’amorçage. Le secteurpublic a en effet moins d’obligations de rende-ment que le secteur privé. Il est donc parfaite-ment imaginable, au niveau de l’Afrique engénéral, que le secteur public initie des opéra-tions de capital risque en lançant des appelsd’offres auprès de gestionnaires. Ce type departenariats entre les secteurs public et privéconstitue une solution pour accompagner ledéveloppement. Aujourd’hui, les 5 à 10% d’in-vestissements en capital consacrés au capitalrisque - dont le couple risque/rentabilité esttrès élevé - le sont de façon très opportunisteet non stratégique, toujours dans la même opti-que de crédibilité. C’est pourquoi les véhiculesd’investissement publics couplés aux fondsmultilatéraux peuvent jouer un rôle moteur. Jeprends l’exemple du fonds Sindibad, dédié àl’amorçage, lancé au Maroc avec le concours dela CDG, de la BEI et de l’ONA.

LA : La crédibilité passe par le rendement,comme vous l’avez si bien dit. Qu’en est-ildonc des TRI des fonds de capital investisse-ment marocains ?MT : Le vrai rendement, c’est que nous avonsmaintenant des équipes de gestion de fondsbien rodées. L’expertise est le premier TRI. Lemeilleur indicateur parlant, c’est l’évolutiondes fonds sous gestion passés de 400 millions à5 milliards en une dizaine d’années. Ensuite,on est passé d’un ou deux acteurs à plus d’unequinzaine aujourd’hui. Enfin, la tendance estpositive puisque beaucoup de fonds interna-tionaux ont aujourd’hui intégré le Maroc etl’Afrique en général dans leurs stratégies d’in-vestissements. Quant au bilan proprement dit,l’heure de vérité sonnera en 2009-2010 aumoment où la première génération de fondsd’investissement entrera en phase de liquida-tion. Pour l’heure, le TRI prévisionnel devraitse situer entre 15 et 20%. C’est bien mieux queles TRI réalisés il y a 35 ans par la premièregénération de fonds d’investissements euro-péens, ou ceux réalisés par d’autres pays émer-gents. Par rapport aux autres classes d’actifs(bourse, immobilier), le capital investissementfait également bonne figure.

LA : Quelles sont les opportunités de sortieprivilégiées au Maroc ?MT : Tous les schémas classiques ont été misen œuvre : les cessions industrielles, les intro-ductions en bourse et, dans une moindremesure, les rachats par les entreprises.L’environnement au Maroc reste favorable àces différentes options de sortie. On est passéd’un tissu économique atomisé à un tissuconcentré. Avec la tendance à l’ouverture, onne peut plus raisonner aujourd’hui en termesd’économie locale marocaine, tunisienne oualgérienne, mais prendre l’Afrique et son mil-liard d’habitants dans sa globalité. L’avenirpasse par l’intégration régionale. L’ouvertureimpose préalablement des acteurs nationauxforts. Les bailleurs de fonds nous incitent d’ail-leurs à l’intégration régionale. En Europe, onne parle plus aujourd’hui de fonds français ouitaliens, mais de fonds paneuropéens. Dansquelques années, on ne parlera que de fondspanafricains chez nous.

LA : En termes de réglementation, que faut-ilchanger pour booster le capital investisse-ment au Maroc et en Afrique en général ?MT : L’Afrique est le prochain relais de crois-sance de l’économie mondiale. C’est indénia-

ble. Avec sa population d’1 milliard d’habi-tants, ses matières premières, ses ressourceshumaines et une économie encore vierge,l’Afrique réunit tous les ingrédients suscepti-bles de booster la demande en fonds propres. Anous maintenant de transformer l’essai. Lecapital investissement, l’un des vecteurs les plusimportants du développement, peut jouer unrôle prépondérant, comme cela a été constatéailleurs. Dans cette optique, il faut s’atteler à laformation d’équipes performantes, élargir lesecteur à d’autres catégories d’investisseurs etrendre la règlementation plus attractive.

LA : Concrètement, dans quel sens devras’orienter cette réglementation ?MT : Il y a l’offre et la demande. La demandeen fonds propres pour accompagner le capitalrisque, le capital développement et le capitaltransmission évolue de manière importante.L’offre en capitaux doit donc suivre cette ten-dance. Or, jusque-là, l’offre est souscrite pardeux types d’acteurs, à savoir les agences mul-tilatérales et les institutions financières locales.C’est grâce à la confiance de celles-ci que l’in-dustrie du capital investissement a pu se déve-lopper. Cependant, ces investisseurs ont leurspropres contraintes et critères de division derisques et d’allocation de fonds, et ne peuventsoutenir seuls la croissance des fonds. Les ins-titutionnels locaux, telles les compagnies d’as-surances ou les caisses de retraite, disposent eneffet d’une marge de manœuvre limitée auMaroc, puisqu’ils ne peuvent investir que leursréserves libres, l’investissement dans les fondsde private equity n’étant pas admis en couver-ture des réserves techniques. Face à l’élargisse-ment du marché non seulement en valeur eten volume, mais aussi d’un point de vue géo-graphique, une nouvelle réglementation en lamatière s’impose donc. D’autre part, une nou-velle classe d’investisseurs privés internatio-naux, encore rares en Afrique et guidés par laseule logique du rendement, s’avère égalementnécessaire pour investir plus et différemment.

LA : Finalement, peut-on dire que l’industriedu capital investissement est créatrice devaleur ?MT : Assurément. Le capital investissement aen effet accompagné non seulement la crois-sance économique du pays, le développementde la gouvernance et de la gestion des entrepri-ses, l’évolution de la transparence, mais aussila création d’emplois. Notre industrie a, parexemple, contribué à la mise en place de comi-tés de direction et de règles d’éthique ainsiqu’à la valorisation du facteur humain. Lacréation de la valeur n’est pas que mercantile,elle a plusieurs visages.

Président de l’Association marocaine du capital investissement (AMIC), Mehdi Tahiri, également président de

Capital Invest et directeur général d’Argan Capital, fait le point sur l’évolution de cette industrie au Maroc et en

Afrique sur les dix dernières années.

« Avec la tendance à l’ouverture, on ne peut plus

raisonner aujourd’hui en termesd’économie locale marocaine,tunisienne ou algérienne, mais

prendre l’Afrique et son milliardd’habitants dans sa globalité. »

Ouganda : NationalInsurance privatiséeLe gouvernement devrait probablement ven-dre sur le marché boursier ses 40% de partsdans la Compagnie nationale d’assurance, la 4e

plus grande société d’assurances du pays. Crééeen 1964, la National Insurance a été cédée àhauteur de 60% à la compagnie nigérianeIndustrial and General Insurance en 2005.

Al Baraka étend sonréseau algérien La banque Al Baraka (banque islamique) aouvert une nouvelle agence à Tizi Ouzou, por-tant ainsi son réseau d’exploitation à 20 agen-ces réparties sur le territoire national. AlBaraka est la première banque à capitaux mix-tes privés, créée il y a 17 ans. Son capital estdétenu à 56% par le groupe Al Baraka BankingGroup (Bahreïn) et à 44% par la banquepublique BADR. Al Baraka compte se lancerdans le leasing et le transfert rapide d’argent enpartenariat avec un groupe international.

Egypte : la CIBacquiert 50% de laCI Capital HoldingLa Banque commerciale internationale (CIB)a signé un accord lui permettant d'acquérir50% des parts de CI Capital Holding. D'aprèsle journal Al Mal, la transaction devrait êtrefinancée par les ressources financières de labanque ou à travers des échanges de parts.

Kenya : OPV pour la Co-operative BankLes actionnaires de la Co-operative Bank ontdonné leur aval pour une augmentation de 10milliards Sh du capital de la banque à traversune offre publique de vente (OPV) à la Boursedes valeurs de Nairobi (NSE). La banque veut serecapitaliser, diversifier ses produits et financerl’extension de son réseau. Co-operative Bank aenregistré un profit brut de 805 millions Sh au1er trimestre 2007, soit une hausse de 53% parrapport à la même période de 2006. Elle disposed’un dépôt de base estimé à 61 milliards Sh et deplus de 800 000 clients.

Notes confirméespour la BIAT, BH et BNAL’agence de notation Fitch a confirmé les notesde soutien extérieur « 2 » attribuées à la Banquenationale agricole (BNA), à la Banque de l’habi-tat (BH) et à la Banque internationale arabe deTunisie (BIAT). Ces notes reflètent la forte pro-babilité, pour les deux premières, d’un soutienétatique en cas de nécessité. Ces deux banquessont majoritairement détenues par l’Etat à hau-teur de 68,7% pour la BNA et 58,3% pour laBH, et jouent un rôle stratégique dans l’écono-mie. Par ailleurs, même si aucun soutien exté-rieur n’est attendu pour la BIAT, la Fitch consi-dère qu’il existe une forte probabilité pour queles autorités la soutiennent en cas de besoin,étant donné son importance dans le systèmebancaire national.

Les Saccos appeléesà fusionnerLe gouvernement kenyan a appelé les sociétésCo-opératives (Saccos) à fusionner pour fairedes économies d’échelle. Il existe plus de12 000 sociétés co-opératives de crédit. Legouvernement considère que le bas niveau decapitalisation des Saccos fait partie des fac-teurs de réduction de la compétitivité.

Medhi Tahiri.

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BOURSES8 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

La France se met au régime« sukuks »La France va adapter son système fiscal et juridique pour favo-riser le développement de la finance islamique, qui proscritl'usure, a annoncé mercredi la ministre de l'Economie,Christine Lagarde. « J'ai demandé à mon administration d'ap-porter les clarifications fiscales et juridiques nécessaires pour faci-liter l'émission de sukuks, et permettre la structuration d'opéra-tions immobilières de finance islamique », a déclaré MmeLagarde. La ministre s'exprimait lors du forum financier del'association Paris Europlace, chargé de promouvoir la placefinancière de Paris.

Algérie : succès de l’empruntobligataire de SonelgazLe groupe Sonelgaz a qualifié le deuxième emprunt obligatairegrand public de « franc succès ». Au terme de la période desouscription, du 1er au 30 juin derniers, Sonelgaz a levé 30 mil-liards de dinars répartis en 6 millions d'obligations vendues,atteignant ainsi le seuil maximum accordé par la COSOB, aindiqué aujourd'hui un communiqué de ce groupe. Les fondslevés contribueront à financer une partie d'un important pland'investissement qui permettra de répondre à la demandecroissante en énergie, de moderniser et d'améliorer la qualitéde service au citoyen. Grâce au succès de ce nouvel emprunt, legroupe Sonelgaz est leader du marché corporatif algérien, avec87,55 milliards de dinars levés sur le marché national.

Maroc : première cotationde Label VieHyper S.A. -Label Vie-, société du secteur commercial de la grandedistribution, a été cotée mercredi matin à la Bourse de Casablanca.Label Vie, cotée sur le marché boursier principal en mode continu,a donc opté pour l'introduction en Bourse afin d'institutionnali-ser son image et de financer ses projets de développement dans lesegment supermarchés et hypermarchés, étant ainsi la 77e entre-prise cotée à la bourse de Casablanca, a-t-on souligné lors de lacérémonie. Il s'agit d'une introduction par augmentation de capi-tal, qui permet à cette chaîne de supermarchés de financer sesplans de développement par cession de 458 150 actions nouvellesau prix de 1144 Dh l'action, a-t-on expliqué, ajoutant que le mon-tant global de l'opération est donc de 524 123 600 Dh.

Nigeria : tendance haussière La tendance haussière se poursuivait jeudi à la Bourse duNigeria (NSE). L’indice global de la place s’est apprécié de1,96%, se hissant à 57 047, 27 points. Pour sa part, la capitali-sation boursière de la place a atteint 11 130 milliards de nairas.La plus forte progression est l’œuvre de Oanso Plc, dont lecours de l’action est passé de 195,25 nairas à 203,99. D’autresvaleurs se sont illustrées durant cette séance à l’image de laGuinness Nigeria PLC, en appréciation de 6,14 nairas, et deFlour Mills Nigeria Plc, en hausse de 2,95 nairas.

Mouvement à la Bourse de NairobiLe conseil d’administration de la Bourse de Nairobi (NSE) adécidé de reconduire Chris Mwebesa au poste de directeurgénéral pour un mandat de trois ans. Cette décision met fin àune période de spéculations commencée depuis la fin ducontrat de M. Mwebesa en février dernier. A noter que parallè-lement, l’ancien président de la Bourse de Nairobi, JimnahMbaru, a été remplacé par James Wangunyu.

H Partners dans un projetMariott InternationalLe fonds d’investissement H Partners et la société Domaine PalmMarrakech réalisent un investissement touristique de près de 500millions de dirhams portant sur la construction d’un hôtel 5 étoilesà Marrakech. Ce dernier sera confié en gestion à la société améri-caine Marriott International. La société Domaine Palm Marrakechparticipera à hauteur de 35% dans la joint-venture MargueriteMorocco Hospitality SAS. L’hôtel, d’une capacité de 216 chambres,sera situé à Marrakech sur la nouvelle zone touristique DomaineRoyal Palm. L’ouverture de l’hôtel est prévue pour fin 2010.

Fonds indiciel répliquant l'Ai40

l’AI40 avec Scipion Capital Limitedwww.scipion-capital.com

Les valeurs boursières africainesrenouent avec la hausse

L’indice AI40 a enfin cassé satendance négative en clôturantla semaine du 27 juin 2008 avecun gain de 1% ramenant son

capital à 192,9 points. Sur lepremier semestre en cours, laprogression réalisée est d’àpeine 1 point (0,89%), à cause

Hormis la Bourse du Caire et d’Alexandrie, rattrapée par la conjoncture économique locale, les différen-

tes places africaines ont renoué avec les tendances positives.

AGF Matières Premières R 38.49 62.75 42.21 France ***

ALTIS Fund Global Resources -2.93 6.7 N/A Luxembourg ***

Argenta Industrie de Base Europe 7.67 -1.47 124.09 Luxembourg *****

AXA Or et Matières Premières C 3.64 13.52 92.37 France ****

AXA WF Hybrid Resources AC EUR 13.58 19.76 N/A Luxembourg

Barclays Ressources Naturelles -9.65 -11.14 37.14 France **

Baring Global Resources USD 5.53 19.28 111.88 Ireland (Eire) ***

Baring Real Asset Futures A 31.64 48.65 28.06 Ireland (Eire) **

BGF World Mining A2 USD 3.88 16.07 174.23 Luxembourg *****

CAAM Actions Minergior 3.25 N/A N/A France

CAAM Funds Global Resources C N/A N/A N/A Luxembourg

CAAM Ressour.-Indust. Monde P -6.35 -5.77 37.39 France ***

Carmignac Commodities 6.88 19.34 129.91 Luxembourg ****

Carmignac Commodities 6.88 19.34 129.91 Luxembourg ****

Commodity Alpha OP R 14.14 11.76 N/A Luxembourg

CS EF (Lux) Glbl Resources B 1.6 5.44 82.98 Luxembourg ***

DB Pl Commodity Euro R1C 35.98 76.37 161.48 Luxembourg *****

DB Pl Commodity Euro R1C-A 35.47 75.06 N/A Luxembourg

DB Pl Commodity USD R1C 25.94 52.83 106.08 Luxembourg ****

DB Pl III GSCI Prt EUR R1C/A1E 9.61 18.36 N/A Luxembourg

DB Pl IV Metal Drive Gtd Fds R1D 8.81 5.8 54.14 Luxembourg

DB Pl IV RICI Index Fd R1C EUR 27.94 51.98 N/A Luxembourg

db x-trackers DJ STOXX brdrsLyxor ETF DJ Stoxx 600 Oil & Gas

-5.59 -8.46 N/A France

Lyxor ETF DJStoxx 600 Basic R 6.5 8.61 N/A France

MAM Actions Matières Prem. 0.49 2.59 39.72 France **

Manulife GF Glb Resources AA 3.15 12.08 N/A Luxembourg

Market Access Jim Rgrs Com Idx 20.15 33.18 N/A Luxembourg

Martin Currie GF Glbl Resources 5.81 5.38 110.84 Luxembourg

MS INVF Commodities Alpha + A 20.44 28.61 N/A Luxembourg

Multi Sélection Biens Réels C -4.26 -2.02 44.19 France

Orsay Ressources -2.08 -2.18 38.25 France **

Pioneer SF EUR Cmdts A EUR ND 27.31 40.73 58.56 Luxembourg ***

RS £ JPM Natural Resources GBP -6.47 -2.97 100.65 Isle of Man

SGAM Fund Eq Glob Resources A 4.52 10.78 N/A Luxembourg

SGAM Invest Secteur Mat. Prem. 4.2 12.07 94.64 France ***

STABILITAS Growth Small Cap P -16.96 -18.05 N/A Luxembourg

STABILITAS Pacific Gold+Metals P -29.24 -20.14 N/A Luxembourg

STABILITAS Silber+Weissmetalle P -29.43 -36.96 N/A Luxembourg

STABILITAS Soft Commodities P -2.74 -13.41 N/A Luxembourg

The Emerging Commodities Fund -19.1 -15.14 N/A France

The Tectonic Fund -21.97 -42.36 1.42 France *

Tiberius Active Commodity OP 20.24 23.54 N/A Luxembourg

UBS (Lux) SS-RICI (CHF) 31.48 56.82 N/A Luxembourg

UBS (Lux) SS-RICI (EUR) 28.64 54.7 N/A Luxembourg

UBS (Lux) SS-RICI (GBP) 19.93 33.18 N/A Luxembourg

UBS (Lux) SS-RICI (USD) 18.5 31.68 N/A Luxembourg

VCH Expert Natural Resources -9.25 8.7 143.31 Luxembourg *****

Source – © Morningstar France. Tous droits réservés - Juillet 2008.

Fonds matières premières

31.12.200730.6.2008

29.6.200730.6.2008

1.7.200530.6.2008

Domicile NotationMorningstar

Mean/Count 6.42 14.29 85.93

de facteurs en général exogènescomme la crise politique auKenya, les ruptures d’approvi-sionnements énergétiques enAfrique du Sud et les perturba-tions de l’exploitation pétro-lière au Nigeria.

En hausse Ce dernier marché poursuit surun jeu de yo-yo en présentantdans le top 5 des fortes perfor-mances trois valeurs fortementbaissières la semaine précé-dente. Témoin de cette évolu-tion en dent de scie, l’indicegénéral de la Bourse de Lagos(Nigerian Stock Exchange) s’est

remis de sa chute de 9,65% ensignant une progression de unpoint cette semaine. Les analys-tes du marché attribuent cettehausse à la ruée des investis-seurs, qui profitent d’un niveauintéressant du marché pour sepositionner sur des valeurs àfort potentiel d’évolution.Egalement parmi les facteurs deconfiance, la réaction positivedu marché suite à la suspensiondu processus de recapitalisa-tion des intermédiaires bour-siers. Le capital minimum de8,4 millions de dollars exigéétait perçu comme un chal-lenge important de la part decette catégorie. La Commissionde la bourse (SEC) a aussiannoncé le lancement dessouscriptions électroniques.Un zeste de modernisationcensé aussi éliminer lesretards dans l’émission et lavérification des ordres.Dans ce climat d’optimisme,Oceanic Bank International asigné la meilleure perfor-mance, avec une progressionde 13,3% à 0,21 dollar. « Nouspensons que cette banque pro-fite d’une anticipation due à debons résultats trimestrielsattendus à fin juillet », déclareTemitayo Orekoya de PHBAsset Management. Pour sapart, la Guaranty Trust Bank(GTB) signe la deuxième per-formance, soit 11,7% à 0,22dollar. « Cette progression estdue là aussi à de bonnes per-formances au niveau des fon-damentaux, dépassant les pré-visions les plus optimistes. Surla base de marges brutes com-prises entre 23 et 30%, lavaleur a encore du potentiel »,explique M. Orekoya.

Comme à l’accoutumée, ce sontles valeurs minières qui impri-ment la tendance en Afrique du Sud, à l’instar d’ImpalaPlatinum qui signe une perfor-mance de 7% à 40,67 dollars.La compagnie a publié uncommuniqué rassurant sespartenaires sur l’état de sesopérations au Zimbabwe, les-quelles n’ont pas été pertur-bées par la crise politique quicouve dans ce pays. La com-pagnie déclare aussi vouloirs’impliquer davantage dansl’environnement économiqueet social. Pour rappel, AngloPlatinum, a investi 400 millionsde dollars dans le projet d’UnkiPlatinum qui a démarré sesactivités en 2003 au Zimbabwe.Au niveau du Maghreb,la Marocaine Douja PromAddoha s’illustre avec une pro-gression de 5,7 points à 291,81dollars. C’est la valeur la pluséchangée à la Bourse deCasablanca, représentant, avecun turn over de 95 millions dedollars, jusqu’à 30% du volumedepuis le début de l’année. Lerush des investisseurs sur lavaleur s’explique par un niveaude prix jugé bon marché aprèsdeux semaines de correction.Le top 5 des meilleures perfor-mances de l’AI40 est complétépar la Zenith Bank (Nigeria), enprogression de 5,7% à 0,37 dol-lar. Cette action bénéficie desmêmes facteurs de succès quiont boosté la Bourse du Nigeriacette semaine.

En baisse A l’inverse de ces différentsmarchés africains, l’Egyptemarque le pas avec cinq valeursréalisant les plus fortes baissesde l’indice du cabinet AfricanInvestor. Des stats qui vont de paire avec la déprimegénérale de la Bourse duCaire et d’Alexandrie, en chutede 0,76%. Le groupe financierHermès abandonne 3,7 pointsà 9,04. De son côté, TelecomEgypt recule de 3,03 points, etOrascom Construction plongede 5 points à 67,27 dollars.L’opérateur Mobinil chute de 6points laissant la plus fortebaisse hebdomadaire à EL EzSteel Rebars (-6,8%). Cette cas-cade de contre-performancesserait la conséquence des déci-sions récentes prises par le gou-vernement égyptien d’augmen-ter les prix du gaz, du pétrole etde l’électricité. Ajoutée à l’aug-mentation des taux d’intérêt de50 points de base, l’équationdevient difficile pour des inves-tisseurs généralement en pertede confiance sur le comparti-ment actions.

Safaricom rejoint l’indice AI40Après le remarquable succès de son IPO,Safaricom va rejoindre prochainement legroupe des 40 valeurs africaines les plusliquides constituant l’indice AI40. Autrerecrue, Cel–Tel Zambia, première entreprise

zambienne a être intégrée dans ce grouperemanié tous les six mois en fonction de l’évo-lution des capitalisations boursières desentreprises et de leurs performances.

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Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)

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Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 9BOURSES

117 banques africaines enconclave à Abidjan Les présidents et directeurs généraux des 117 banques et établis-sements financiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont entamé, à Abidjan, une concertationpour des réflexions sur les réformes susceptibles de redynamiserles activités bancaires dans la sous-région. Initiée par le gouver-neur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest(BCEAO), Philippe-Henry Dacoury Tabley, qui veut faire dudéveloppement du secteur bancaire une priorité au cours de sonmandat, la rencontre devrait permettre aux participants de mieuxappréhender les implications de la réforme institutionnelle del’UEMOA et de la BCEAO adoptée le 20 janvier 2007. Il s’agit derevoir les conditions d’exercice des missions des banques centra-les, l’analyse des règles de fonctionnement en vigueur, le disposi-tif de gestion monétaire et le cadre réglementaire régissant les éta-blissements de crédit. Les réflexions portent également sur la luttecontre la criminalité financière, la modernisation des systèmes depaiement et le développement de la microfinance.

Afsud : PallinghurstGuernsey à la coteLa compagnie minière d’investissement Pallinghusrt Guernseyest en train d’apporter les dernières touches à son programmed’introduction à la Bourse de Johannesburg. Présidé par BirnaGilbertson, ancien PDG de BHP Billiton, Pallinghurst détientdes participations dans l’industrie de luxe, à travers le groupeFabergé, dans les mines d’émeraude (Gemfields), et un projetde manganèse au Cap. Le groupe est déjà coté aux Bermudas.

Tunisie : MAC SA se donneune dimension internationaleL’intermédiaire en bourse MAC SA fait un pas important dans laformalisation de ses relations avec des investisseurs internationaux,en l’occurrence ECP North Africa, rapporte la lettre d’informationTustex. En signant un accord de partenariat privilégié avec cettestructure internationale, visant le développement de la coopérationentre les deux entités sur le marché tunisien, MAC SA et ECP NorthAfrica renforcent leurs liens résultant d’une collaboration étroiteétablie depuis plus de cinq ans et qui s’est traduite par des opéra-tions réussies avec des groupes et des promoteurs nationaux. Pourrappel, ECP North Africa fait partie de Emerging Capital Partners(ECP), gestionnaire de fonds d’investissement (private equity) depremier plan spécialisé sur le continent africain et le Moyen-Orient,disposant de plus d’un milliard de dollars sous gestion.

Le Bénin veut donner à la bourse unrôle plus dynamique

Par Robert Adandé, Cotonou

Le microcosme économique béninois restequelque peu déconnecté des marchés finan-ciers et de tout ce qui touche à la bourse.Corriger cette anomalie était l’une des princi-pales motivations du forum sous-régional surla bourse et l’investissement, Afrikbourse, quis’est tenu les 23 et 24 juin derniers à Cotonou.C'est sur le thème « Le marché financier dansl'espace Uemoa et en Afrique : outil d'intégra-tion et financement du développement » quese sont penchés opérateurs économiques,représentants d'institutions régionales et spé-cialistes des marchés financiers.

Epargne nationale : 11,2% du PIBPour justifier la tenue de cet évènement, AlainKudzu, délégué général du forum, déplore uneculture boursière quasi inexistante dans la

sous-région, et sa lenteur à s'établir dans l'en-vironnement économique de l'Afrique occi-dentale francophone. Pour preuve, depuis lesdix années d’existence de la BRVM (Bourserégionale des valeurs moblières) de Cotonou,la seule entreprise béninoise à être cotée est laBank Of Africa (BOA). L'analyse de la politi-que de l'investissement révèle également untrès faible niveau de l'épargne nationale, quireprésente 11,2% du produit intérieur brut(PIB). « Instrument de référence par excellence,la bourse reste, à ce jour, le créneau idéal pourque les entreprises financent leur développementsur le long terme », soutient Alain Kudzu. Il aégalement été question du rôle des banques etdes assurances dans la promotion d'un marchéfinancier, du financement de l'habitat et dumarché hypothécaire. Un nombre importantde sociétés cotées à la BRVM étaient égalementde la partie, pour échanger leurs expériences

afin d'inciter les entreprises encore réticentes às'adresser au marché financier.

Le gouvernement approuveApportant son soutien à cette initiative, legouvernement béninois s'est félicité de l'orga-nisation d'une assise sur la question de l'inves-tissement. « Cela illustre la nécessaire synergieinduite par le partenariat public-privé, gaged'un développement durable », a déclaré MmeAdidjatou Matys, directrice de cabinet duministre des Finances. Elle a précisé que, nonseulement de nombreux obstacles se dressentaujourd'hui sur le chemin du financement desinvestissements, mais que le fonctionnementactuel des mécanismes mis en place pour sti-muler la croissance, à travers la promotion del'investissement, ne donne pas satisfaction. Lediagnostic du fonctionnement du marchéfinancier régional révèle une imperfection

structurelle de la BRVM qui justifie, entreautres, la réticence des opérateurs économi-ques de la région à venir en bourse. PourPascal Irenée Koupaki, représentant du chef del'Etat et ministre d'Etat en charge du

Développement, cette occasion devait, à tra-vers des réflexions fructueuses, enrichir ledébat sur le financement de l'investissementdans la région.

Dix années d’existence et seulement 39 entreprises cotées, dont une seule société béninoise. La Bourse régionale

des valeurs mobilières (BRVM) du Bénin ne joue pas son rôle dans le financement des entreprises et du dévelop-

pement. Un forum a cherché à savoir comment corriger cette anomalie.

« Cela illustre la nécessairesynergie induite par le

partenariat public-privé, gage d'un développement

durable. »

Bourse de Casablanca : un premier semestre dominé par les télécoms et l’immobilier

C’est un premier semestre sans progressionmajeure (les deux principaux indices ontgagné chacun 11% depuis janvier) qu’avécu la Bourse de Casablanca. Avec, d’unepart, un volume de transactions de 108,9milliards de dirhams et, d’autre part, unecapitalisation boursière qui a toujours dumal à s’éloigner définitivement de la lignedes 650 milliards de dirhams. Au final, lemarché a été largement dominé par le sec-teur de l’immobilier et celui des télécoms,alors que le secteur bancaire connaît unemarge de progression relativement limitée.

Immobilier porteurAu cours de ce semestre, les valeurs qui ontanimé le marché ont pour nom Addoha(20% des transactions), Maroc Télécom(15,23%), BMCE Bank (10,86%) et CGI(8,03%). Au niveau de la capitalisationboursière, l’opérateur télécom occupetoujours la première place avec 165,3milliards de dirhams, soit 25% de lacapitalisation totale du marché. Loinderrière viennent Attijariwafa Bank (63,1milliards), Addoha (60,7 milliards) etBMCE Bank (49, 054 milliards).En termes de variation, la Compagnieminière de Touissit, introduite en modede cotation continue depuis le débutjuin, occupe le premier rang au terme dece semestre avec une progression de36%. En 15 séances, cette valeur est pas-sée de 674 à 920 dirhams, totalisant unvolume d’échanges de 979 millions dedirhams. Les deux autres introductionsde ce semestre, Delattre Levivier et DeltaHolding, n’ont pas eu droit à un tel suc-

cès, avec même pour la première valeurune chute de près de 14% à 623 dirhams.Quant à Delta Holding, adossée à un sec-teur immobilier plus que jamais porteur,elle réalise une progression de 21% depuisson introduction le 15 mai dernier.Autre valeur en effervescence, AfriquiaGaz (29%), passée de 1110 à 1435 depuisle début de l’année. L’opérateur MarocTélécom a pour sa part réalisé l’une deses meilleures performances depuis sonintroduction en décembre 2004, en pas-sant de 146,5 dirhams à 188 dirhams. Parsecteur, l’indice des télécoms (+28%)dépasse largement celui de l’immobilier(+18%), ou encore du secteur bancaire(+5,7%). Dans ce dernier secteur, quipâtit de l’absence d’une opération straté-gique majeure, la meilleure progressionest l’œuvre de la BMCE Bank, qui a denouveau repassé en dessus de la barre des3000 dirhams, gagnant 9,17% sur le pre-mier semestre. L’action d’AttijariwafaBank, qui valait 3200 dirhams à la fin du

semestre, a pour sa part évolué de plus de6% sur la période considérée.

Faible signal des valeurs technologiquesAlors que Maroc Télécom cartonne, le secteur voisin des nouvelles technologiesn’arrive toujours pas à emporter l’adhé-sion du marché qui a tendance, à en croireles analystes, à préférer psychologique-ment le chiffre d’affaires aux autres élé-ments d’appréciation des valeurs. Vu lataille relativement modeste des valeurs dela nouvelle technologie, assez mal connuesdu grand public, l’on comprend que,durant ce semestre d’attentisme, le titre deM2M Group ait subi une correction del’ordre de -16%, ramenant son cours de990 à 823 dirhams. Presque une perfor-mance comparée aux reculs de Matel et deHPS, de respectivement -23 et -27%. Lapublication prochaine des résultats semes-triels aidera-t-elle ce secteur à retrouver laconfiance des investisseurs ?

A.W.

Faible signal des valeurs de la nouvelle technologie, accélération de celles des secteurs de l’immobilier et

des télécoms. Telles sont les principales tendances du premier semestre 2008 à la Bourse de Casablanca.

ITISSALAT AL-MAGHRIB 165 269 923 920,00 25,01

ATTIJARIWAFA BANK 63 109 678 920,00 9,55

ADDOHA 60 725 700 000,00 9,19

BMCE BANK 49 054 179 510,00 7,42

CGI 44 160 792 000,00 6,68

LAFARGE CIMENTS 37 209 210 690,00 5,63

ONA 32 794 481 100,00 4,96

SNI 20 383 000 000,00 3,08

CIMENTS DU MAROC 15 157 804 200,00 2,29

BCP 14 537 597 919,00 2,20

Libelle Capitalisation Part (%)

Les 10 plus fortes capitalisations à la fin du semestre :

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PRODUITS DE BASE10 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

DP World se déploie sur le port de Dakar« A compter du 1er juillet 2008, DP World prend directement etentièrement en charge toutes les opérations de manutention sur leterminal à conteneurs », selon un communiqué du groupetransmis à l'AFP. DP World avait remporté en octobre 2007 laconcession pour développer et exploiter le terminal à conte-neurs de Dakar. Depuis le 1er janvier, DP World gérait le termi-nal à conteneurs de Dakar, mais sous-traitait l'exploitation decelui-ci au groupe Bolloré, son concurrent français.

Sonatrach n’augmentera pas sa production« Nous allons maintenir à long terme le niveau de productionactuel qui est de 1,45 million de barils de pétrole par jour », adéclaré Mohamed Meziane, PDG de Sonatrach, à la radiopublique. Sonatrach investira 1,5 milliard de dollars par andans l'exploration pétrolière pour maintenir au niveau actuelsa production de brut, a ajouté M. Meziane. « En 2007, nousavons fait 20 découvertes de gisements de pétrole, contre 17 en2006. Il reste du chemin pour découvrir de nouveaux gisements.Le domaine minier de l'Algérie s'étend sur 1,5 million de km2 », aprécisé le PDG de Sonatrach.

Mauritania Airways pénalisépar le carburant cherNabil Chattaoui, PDG de Tunisair, a récemment confié à lapresse tunisienne que Mauritania Airways, filiale du groupequ’il préside, achetait le carburant 30% plus cher que lamoyenne de la région et au niveau mondial. « Il n’y a pas d’en-têtement de notre part à maintenir cette compagnie. Dans letransport aérien, lorsque nous ouvrons une ligne, nous attendonsen moyenne 3 ans pour pouvoir commencer à dégager des bénéfi-ces. Cette compagnie a été lancée dans un environnement difficileet nous serons là pour trouver des solutions adéquates pour dimi-nuer l’impact hexogène sur son exploitation », a notammentdéclaré le PDG de Tunisair.

Hausse de 24% du prix de l’électricité au KenyaLe Kenya a augmenté le prix de l'électricité de 24% en raison dela hausse du coût du pétrole, a annoncé la Commission derégulation de l'énergie.Cette hausse, qui a pris effet au 1er juillet, survient après unedécision du gouvernement de mettre fin aux subventions de laproduction nationale d'énergie à compter du 30 juin, a préciséle président de la Commission, John Mwirichia, qui a demandéaux Kenyans de faire des économies d'énergie. Le prix de l'élec-tricité n'avait pas évolué depuis 1999.

Maroc : l’OCP reçoit le BestTrade Name New MilleniumAward 2008L'Office chérifien des phosphates (OCP) a reçu le Prix BestTrade Name New Millenium Award 2008, attribué chaqueannée par le Trade Leader's Club. Ce prix a été remis àKamal Bouayad, directeur de la communication à l'OCP.Créée en 1978, cette distinction est attribuée aux entreprisesqui, par leur engagement envers l'innovation, la productivitéet la création, ont développé leur image de marque en vue deconsolider des progrès continus dans leurs domaines d'acti-vités respectifs.

Le Togo opte pour les biocarburantsLe Togo a décidé de se mettre aux biocarburants. Motif : unénorme déficit énergétique qui occasionne de fréquents déles-tages ainsi que la flambée des prix du pétrole. Le Togo comptetirer le carburant de la canne à sucre, une plante qui peut aussidonner de la nourriture et de l’aliment pour le bétail. Lasociété, qui aura besoin de 30 000 ha de terres pour planter lacanne à sucre, doit être financée par des banques suédoises. Lefinancement n’est toutefois pas encore bouclé, en raison de len-teurs administratives. L’énergie électrique produite (75 méga-watts dans un premier temps dont douze seront utilisés parl’usine) sera commercialisée par la Compagnie électrique duBénin (CEB). Le projet aurait été sérieusement étudié par laBanque mondiale qui aurait apporté son soutien, selon sonpromoteur Jacques Inglese.

Le Mali mise sur le riz

Par Bénédicte Châtel, Paris

Le riz TaïB, référence en la matière, long-temps resté à 200-300 $ la tonne, estactuellement à 950 $ sur le marché mon-dial, l’occasion pour le Mali de se fixerun objectif : accroître la productionnationale à 1 million de tonnes (riz mar-chand, soit 1,6 Mt de riz paddy, c’est-à-dire non décortiqué), afin de pouvoircouvrir la demande intérieure qui est de900 000 t, ce qui mettrait un terme à desimportations devenues très coûteuses, etdégagerait un excédent exportable notam-ment dans la sous-région. Le Mali pour-rait ainsi diversifier ses exportations, quiaujourd’hui reposent essentiellement sur

deux produits : l’or et le coton. Si le métalprécieux se porte à merveille, avec descours internationaux à des niveaux record,la filière cotonnière malienne, quant àelle, est bien malade. Le riz pourrait donccompenser la faiblesse du coton.Mais avant toute chose, le Mali veutatteindre l’autosuffisance alimentaire etdevenir une puissance agricole : « Selonle PDES édicté après la réélection du prési-dent Amadou Toumani Touré, les Maliensdoivent manger à leur faim par rapport àleurs potentialités », souligne KassoumDenon, directeur général de l’Office rizSégou, présent à Rome du 18 au 20 juin

à la conférence EMRC sur l’industrieagroalimentaire en Afrique.

42 milliards pour la filièrePour accroître la riziculture, le gouverne-ment va injecter 42 milliards de FCFAdans la filière. Tout d’abord, il s’agit demettre en valeur l’énorme potentiel deterres irriguées de l’Office du Niger quiassure 60% des besoins en riz du pays.« Il s’agit d’intensifier la maîtrise et leréaménagement du million d’hectaresdisponibles à l’Office du Niger et auxautres offices », dont celui de Ségou,poursuit M. Kassoum. Ceci est réalisépar le Mali, mais aussi par des étran-gers : la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Sensad) veut aménager quel-ques centaines d’hectares, l’UEMOAenviron 6000 ha, la Libye est égalementsur les rangs comme le Sénégal, entreautres. « L’Office du Niger reste la pro-priété exclusive du Mali. C’est uniquementune politique d’ouverture, d’incitation àl’investissement des privés et autres acteursdans le cadre de l’Office. Car nous avonsun problème d’aménagement : cela coûtetrès cher à l’hectare (3,5 millions/ha deFCFA). On a donc mis en place une politi-que d’incitation à l’investissement pouraider le Mali à aménager ses terres irriga-bles », souligne-t-il.En parallèle, la région Sud, proche desfrontières ivoirienne et guinéenne, versSikasso, Bougouni, Yanfolila, Kita, estune zone idéale avec une pluviométrie del’ordre de 800 à 1000 ml par an pourfaire pousser la variété Nerica, un rizstrictement pluvial. Ses rendements sontmoindres que ceux obtenus dans la zoneirriguée de l’Office du Niger, à raison de3-4 t/ha contre 5-6 t/ha, mais tout de

même significatifs lorsqu’on les compareaux 1,5 à 2 t/ha obtenus en moyenne enAsie, selon le courtier français spécialisteen riz Jean-Pierre Brun.Riz pluvial, riz irrigué, tous deux ontbesoin d’être boostés. Et sur son enve-loppe globale de 42 milliards de FCFAque le gouvernement va accorder à lafilière, 9 à 10 milliards sont consacrés àsubventionner engrais et semences. Lephosphate d’ammoniaque se trouve à22 500 FCFA sur le marché au Maliaujourd’hui ; l’Etat le cèdera au produc-teur à 12 500 FCFA, précise encoreKassoum Denon. La semence du Nerica,qui coûte 15 000 à 17 000 FCFA, sera sub-ventionnée jusqu’à 60%.

Le succès mènera à la libéralisationdes prixPour mettre en musique l’ensemble ets’assurer que « l’itinéraire technique » estbien respecté, l’Etat a recruté au mois demai 102 nouveaux agents pour mettre enplace un « encadrement très rapproché ».Un quasi-miracle est attendu. « Le Malipourrait être autosuffisant dans un an »,déclare, confiant, le directeur général del’Office de Ségou. Ce qui fera mécanique-ment baisser les prix et l’Etat pourra alorsmettre un terme à sa politique de gel desprix, maintenus à 310 FCFA/kilo. Unepolitique très coûteuse pour les financespubliques maliennes. Mais qui, jusque là, a préservé le Mali des « émeutes de la faim » que ses voisins, le Burkina, leSénégal, la Côte d’Ivoire ont connues.Toutefois, si les prix baissent sur le marchéintérieur, la tentation sera grande pour lesproducteurs d’exporter, et l’autosuffi-sance tant voulue par les pouvoirs publicspourrait être mise à mal.

Face à la flambée des cours internationaux du riz, le Mali entend saisir l’opportunité et a élaboré un

Plan opération riz pour la campagne 2008/09.

Un quasi-miracle est attendu.« Le Mali pourrait être

autosuffisant dans un an »,déclare, confiant, le directeur général de l’Office de Ségou.

Nouvelle stratégie pour larelance du coton ivoirien

Par Louis S. Amédé, Abidjan

S’il est une filière agricole qui paie un lourdtribut à la crise militaro-politique ivoi-rienne, c’est la filière coton. Chute de laproduction, qui tourne autour de 150 000tonnes (2,5 à 3 fois moins que les 400 000tonnes environ de la campagne 2002-2003), baisse du rendement moyen, quioscille désormais autour de 800 kg/hacontre 1200 à 1400 kg/ha six ans plus tôt,non rétribution des producteurs par leségreneurs qui restent leur devoir environ8,5 milliards de FCFA, baisse du revenu despaysans… le chapelet des symptômes de lamauvaise passe que traverse l’or blanc enCôte d’Ivoire ne manque pas de grains. Etrésumé « il y a péril en la demeure »,comme les planteurs n’ont eu de cesse detirer la sonnette d’alarme, prend des alluresde bel euphémisme. En effet, 56% des322 000 km2 de la Côte d’Ivoire sont adap-tés à la culture du coton, au travers de dixrégions et de 23 départements qui, globale-ment, exploitent plus de 300 000 ha. C’estdire si relancer cette filière revêt uneimportance capitale pour le pays.Mesures coupléesLe gouvernement ivoirien vient, danscette optique, d’adopter une nouvellestratégie. Les déclinaisons concrètesconsistant, dans la perspective de cam-

pagne 2008-2009, à « apporter aux pro-ducteurs, sous forme d’une subvention de50% du prix des engrais, pour un mon-tant estimé à 10 milliards de FCFA, fairediligence pour le décaissement par l’Etatde 3,6 milliards de FCFA pour soutenirles actions de développement de la CIDT,et rembourser une partie du prêt d’envi-ron 10 milliards de FCFA contractéauprès de la Banque islamique de déve-loppement (BID) pour le financement desintrants… » L’Etat espère, que coupléesà « un mécanisme efficient et transparentde fonctionnement et de régulation de lafilière », ces mesures permettront d’aug-menter et de sécuriser les revenus desproducteurs de coton.

Transformer en interneSi elles apportent une réponse aux pro-blèmes immédiats des cotonculteurs, cessolutions ne revêtent pas moins uncaractère quelque peu conjoncturel. « Ilen faudra bien plus pour que nous puis-sions renouer avec le record de productionde plus de 400 000 tonnes que nous avonsréalisé au cours de la campagne 1999-2000 », concède un responsable d’entre-prise coopérative affiliée à l’Union régio-nales des entreprises coopératives de lazone des Savanes de Côte d’Ivoire (URE-COS-CI). Pour ce qui est du long terme,

les autorités ivoiriennes, pour lever toutehypothèque sur les productions desannées à venir, entendent « définir unprogramme agricole cohérent pour les pro-ducteurs de coton ». Ces derniers eux-mêmes ne manquent pas d’idées. Ilsexplorent, avec leurs homologues desautres pays du continent, les pistes de lacréation d’usines d’engrais – pour semettre à l’abri de l’envolée du prix del’engrais –, et plaident pour le dévelop-pement des capacités de transformationen interne du coton. Et espèrent que legouvernement les accompagnera biendans la réalisation de ces chantiers.

La relance est un agenda capital pour les pouvoirs publics qui ont décidé de mesures pour augmen-

ter et sécuriser les revenus des producteurs de coton.

Balots de coton en Côte d’Ivoire.(Photo : Yann Arthus Bertrand)

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PRODUITS DE BASELes Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 11

Gazprom mise sur un barilde pétrole à 250 dollars« Nous prévoyons que le prix du pétrole atteindra prochainement250 dollars le baril. Dans ce cas, le prix du gaz pourrait atteindreplus de 1000 dollars les 1000 m3 », a estimé jeudi Alexeï Miller, lePDG du Russe Gazprom, premier producteur de gaz du mondele à l'issue d'une rencontre entre le président russe DmitriMedvedev et son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev àBakou. Le prix du gaz russe exporté vers l'Europe, qui est lié àcelui du pétrole, atteignait 370 dollars en mars.

L’Angola relève sa production à 100 000 barilsLe ministre angolais du Pétrole, Desidério da Costa, a déclarémercredi que l'Angola va augmenter sa production quoti-dienne de 100 000 barils avant la fin de cette année. « La pro-duction de pétrole angolaise, qui s'élève actuellement à 1,9 millionde barils (mb) chaque jour, atteindra 2,0 mb avant la fin de cetteannée », a annoncé M. Costa lors du Congrès mondial sur lepétrole (WPC), qui se déroulait du 29 juin au 3 juillet àMadrid. Pourtant, le ministre angolais partage l'avis de ses col-lègues de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole(OPEP) selon lequel l'approvisionnement est abondant actuel-lement sur le marché malgré la flambée des prix.

Toujours pas de traces depétrole à ZanzibarLors d'une session des députés de la Chambre de Zanzibar, levice-ministre de l'Energie de Zanzibar, Tafana Kassim Mzee, arévélé lundi qu'aucune trace de pétrole n'avait été trouvéedans cet archipel de l'océan Indien jusqu'à maintenant. Bienque l'exploration à Pemba et Unguja, deux îles importantes del'Archipel, date de 1950, aucune compagnie n'y a trouvé destraces de pétrole, selon le haut responsable. Les compagniespétrolières BP et Shell ont entamé ensemble leur explorationde pétrole à Zanzibar en 1952, avec cinq puits à Pemba et un àUnguja. En 1969, la Compagnie du développement du pétrolede la Tanzanie a été établie pour poursuivre l'exploration d'ornoir, avec la participation de la compagnie nigériane Agip Oil.

Le Mali modifie la loi relativeaux recherches pétrolièresLe Parlement malien a modifié la loi relative aux activitéspétrolières, allongeant la durée totale de la recherche de 10 à 12ans, a-t-on appris de Bamako. Cette loi est relative à l'organisa-tion de la recherche, de l'exploitation, du transport et du raffi-nage des hydrocarbures. Selon les experts du Ministère maliendes mines, cette modification permettra désormais aux sociétésengagées dans la recherche pétrolière de travailler dans lesmeilleures conditions pour une évaluation du potentiel pétro-lier du Mali et la mise en évidence de gisements d'hydrocarbu-res. La recherche pétrolière est actuellement en plein essor auMali depuis la révision du code pétrolier en 2004.

Le Burkina mise sur l’agricultureLe gouvernement burkinabé a mis en place un nouveau disposi-tif de conditions de vente à crédit et à tempérament du matérielagricole en vue d'accélérer la mécanisation agricole pour uneautosuffisance alimentaire. Pour ce faire, du matériel agricole estproposé aux salariés, aux producteurs, aux individus, aux orga-nisateurs de producteurs, aux entreprises, aux jeunes diplômés etaux autorités de mise en valeur des plaines. Dans cette optique,le ministre en charge de l'Agriculture, Laurent Sedogo, est allévisiter l'équipement agricole qui est proposé aux producteurs,soit au total 700 machines destinées aux exploitations agricoleset acquises en 2007 par le gouvernement burkinabé.

Le Maghreb se penche surson agricultureLes participants à la conférence sur « L'agriculture maghré-bine : défis et perspectives », tenue les 30 juin et 1er juillet à Fès,ont appelé à la relance du secteur agricole dans les pays del'Union du Maghreb arabe (UMA). Les participants, représen-tant les cinq pays de l'UMA, ont plaidé dans leur déclarationfinale pour l'accroissement de l'investissement dans le secteuragricole. A cet égard, ils ont appelé à la création d'un projetcommun visant la production et l'échange de semences amélio-rées entre les pays maghrébins, et à la mise en place d'une ban-que de données en la matière.

Entretien réalisé par Charles Bambara, Londres

Les Afriques : Apparemment le marchéde l’or est en effervescence. Quelle est lasituation à l’heure actuelle ?Matt Graydon : La demande a été trèsforte, ces dernières années. L’annéedernière uniquement, elle a atteint untaux record de 79 milliards de dollars.Cela est dû aux économies émergentescomme la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient, où la classe moyenne qui s’ac-croît sans cesse dispose d’un revenusubstantiel à dépenser. Un autre fac-teur explique cette effervescence dumarché, c’est l’avènement de fonds quirendent l’or accessible à une plusgrande catégorie d’investisseurs. Enfin,l’or est reconnu pour son caractère devaleur refuge contre le dollar ou l’infla-tion. Avec les troubles financiers, lemarché de l’or est celui vers lequel lesinvestisseurs affluent.

LA : Y a-t-il un lien direct entre la fai-blesse du dollar et la montée en force del’or ? MG : Récemment, en 2004, une recher-che a examiné cette relation et a admisune évidence suffisante de l’efficacité del’or comme valeur refuge par rapport audollar. Cette relation paraît consistanteau fil des ans face aux termes del’échange. La recherche a établi que pen-dant la période entre 1971 et 2002, consi-dérée comme une période de turbulen-ces économiques, l’or a constammentgardé sa qualité de valeur refuge contre

cette instabilité et également par rapportaux termes de l’échange.

LA : Nous savons que la production d’orau niveau mondial est très impor-tante… Quelles sont les quantités pro-duites en Afrique ?MG : L’Afrique a produit, en 2007, 511tonnes d’or, ce qui en fait le deuxièmeproducteur d’or dans le monde. L’Asiedevance l’Afrique à cause de la Chine.L’Afrique du Sud reste le premier pro-ducteur africain, suivi par le Ghana, leMali et la Tanzanie.

LA : Cela représente quelle part de la pro-duction mondiale d’or aujourd’hui ? MG : La production mondiale d’or est de3469 tonnes. Juste un peu plus de 2000tonnes viennent des compagnies miniè-res, et le reste provient de la vente desbanques centrales et des apprivoisementsdérivant de diverses sources. Au regardde ces chiffres, la quantité d’or commer-cialisée par l’Afrique représenterait 15%du commerce mondial, mais l’Afriqueproduirait à peu près 25% de l’or dans lemonde, ce qui représente le quart de laproduction mondiale.

LA : Vous avez parlé des banques cen-trales utilisant l’or, peut-on savoirquelle quantité d’or est déposée dansles coffres des banques centrales et desinstitutions financières ?MG : C’est une quantité très importantedu marché de l’or. Les banques centraleset le FMI ont 31 000 tonnes d’or, ce quireprésente 20% des stocks totaux dans le

monde. Il est important que la produc-tion reste modeste pour prévenir toutechute du prix de l’or. En même temps, unapprovisionnement adéquat doit êtremaintenu pour maintenir une fluidité dumarché. Donc les ventes d’or au niveaudes banques centrales constituent donc

un moyen de régulation. C’est aussi unefaçon pour les banques centrales de diver-sifier leurs portefeuilles de réserves d’ac-tifs. Ceci est autant valable pour les inves-tisseurs privés que pour les banques.

LA : Quelles compagnies minières sontassociées au Conseil mondial de l’or ?MG : Les principaux membres duConseil mondial de l’or sont Anglo GoldAshanti et le Gold Field, qui ont tousdeux leur siège en Afrique. Tandis que des compagnies comme BarrickGold Corporation et Newmont MiningCorporation font leurs principales opé-rations sur d’autres continents. Ces com-pagnies jouent un rôle majeur dans leséconomies locales en aidant directementles communautés locales.

Le Conseil mondial de l’or a été créé à Londres en 1987. Il regroupe toutes les grandes compagnies

internationales présentes dans le domaine de l’or. Les Afriques a rencontré Matt Graydon, son direc-

teur des Relations extérieures.

« Les ventes d’or au niveaudes banques centrales

constituent donc un moyende régulation. C’est aussi

une façon pour les banques centrales de diversifier leurs portefeuilles de réserves d’actifs.»

Compétition de firmes étrangères en Guinée

Par Ismael Aidara, Paris

Entre février et juin 2008, la Haute auto-rité des mines de Guinée a enregistré prèsd’une dizaine de demandes d’agrémentpour la région de Simandou. Face à cetélan des investisseurs, l’Etat guinéen adécidé d’établir un nouveau code deconduite applicable aux opérateurs inter-venant sur ce site. Il s’agit d’un dispositifcomplémentaire qui renforce la législa-tion du code minier entrée en vigueurdepuis la mi-2007, placé sous la supervi-sion du comité de pilotage dirigé par leministre des Mines et de la Géologie,Ahmed Kanté.

Vitesse supérieureLe gouvernement est passé à la vitessesupérieure pour mettre de l’ordre dans lesecteur, « pour une gestion rationnelle desressources minières et une redistributionéquitable des profits entre l’Etat et les opéra-teurs privés », lit-on dans la circulaire offi-cielle adressée aux investisseurs le 25 juin2008. On apprend de source informée quela société Rio Tinto, concessionnaire d’unpermis d’exploitation qui opère dans la

région depuis fin 2005, suite à un avenantd’exploitation, devra se plier aux nouvel-les exigences des autorités guinéennes.Ces dernières ont demandé à l’opérateurbrésilien de recentrer les termes de réfé-rences du contrat qui le lie à l’Etat gui-néen et de réduire la durée du bail d’ex-

ploitation. Selon une source proche dudossier à Conakry, cette décision découled’une nouvelle option du gouvernement,dirigé par Ahmed Tidiane Souaré, quiréclame plus de flexibilité dans les inter-ventions des opérateurs privés sur le sitede Simandou.

Coup de frein libyenLe groupe libyen Laicco, qui avait desintentions sérieuses d’investir dans les

gisements de bauxite de Boké et deKindia, aura décidé de geler ses activitésdepuis le limogeage de l’ancien Premierministre guinéen Lansana Kouyaté, enattendant d’y voir plus clair. D’ailleurs, leprojet de construction d’un complexehôtelier cinq étoiles ultra moderne« Afriquiya » à Conakry par la Laicco n’estplus à l’ordre du jour, signale notre sourcequi a confirmé la résiliation du projet.

Challenger indienLa valse des investisseurs se poursuit et démontre le dynamisme du secteurminier et énergétique du pays. En parte-nariat avec la BEI (Banque européenned’investissement), qui a été sollicitéedans le montage financier, l’Etat prévoit,entre autres, la construction d’une dou-ble ligne ferroviaire et d’un port minéra-lier dans la région de Simandou. De plusen plus, les manœuvres en coulisses d’unautre opérateur privé dont on annoncel’arrivée sur le site de Simandou au côtéde Rio Tinto, commencent à se préciser.Il s’agit du holding indien Aga Khan, quia multiplié ces dernières semaines sestentatives de prospection.

Les réserves de gisements de minerai de fer de la région de Simandou font courir de plus en plus les

investisseurs privés étrangers qui sollicitent des permis d’exploitation.

Rio Tinto, concessionnaired’un permis d’exploitationqui opère dans la régiondepuis fin 2005, devra se

plier aux nouvelles exigencesdes autorités guinéennes.

L’Afrique deuxième producteurd’or mondial selon le WorldGold Council

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12 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

Unilever Côte d’Ivoire conclutdes accords stratégiquesUnilever Côte d'Ivoire a conclu un accord ayant pour objet, d'unepart la cession simultanée de ses intérêts dans l'huile alimentaire etdans les plantations de palmiers à huile, Palmci et PHCI, et d'autrepart l'acquisition de l'activité savonnerie de Cosmivoire, un pro-ducteur ivoirien d'huile alimentaire et de savon présent en Afriquede l'Ouest francophone. Les intérêts d'Unilever Côte d'Ivoire dansles plantations et dans l'huile alimentaire seront cédés à SIFCA,ainsi qu'à un consortium constitué par SIFCA et une joint-venturedétenue à parité égale par deux sociétés basées à Singapour,WilmarInternational Limited et Olam International Limited. Wilmar est leplus important opérateur d'huile de palme au monde et Olam estun fournisseur agro-industriel intégré disposant de nombreusesactivités implantées en Afrique. Pour ces opérations, Unilever étaitconseillé par le cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre, avec, pour lesaspects fusion/acquisition, Pierre Marly assisté de BénédicteBonnafous-Delmotte (avocats) et, pour les aspects réglementation,Olivier Benoit (associé) et Benoît Philippe (avocat).

Pressions sur l’imprimeurdes billets de banque zimbabwéensLe gouvernement allemand a indiqué vendredi avoir demandé àune société munichoise d'arrêter de livrer du papier spécial pourl'impression de billets de banque au régime du président zimbab-wéen Robert Mugabe. La ministre allemande du Développement,Heidemarie Wieczorek-Zeul, « a eu effectivement connaissance decette pratique » et « a écrit à la société munichoise pour lui demanderd'arrêter immédiatement la livraison », a indiqué un porte-parole dece ministère. Il y a aussi des demandes en ce sens d'organisations dedéfense des droits de l'homme, a-t-il souligné. La société Giesecke& Devrient GmbH « devrait, selon nous, respecter les droits del'homme et arrêter ses livraisons », a insisté le porte-parole.

Recul de la vente des véhiculesneufs en Afrique du SudLes ventes de véhicules neufs en Afrique du Sud sont tombées àleur plus bas niveau depuis quatre ans en raison notamment duresserrement des conditions monétaires frappant la population,a annoncé mercredi l'association des constructeurs automobi-les. Avec 22 861 unités en juin 2008, les ventes de véhicules neufssont en retrait de 7 964 unités (-25,8%) par rapport à juin 2007,a indiqué mercredi l'Association nationale des constructeursautomobiles d'Afrique du Sud (Namsa) dans un communiqué.

INVESTISSEMENT

Les torches de la discorde au Nigeria

Par Sana Harb, Alger

Depuis le début des années 80, les multi-nationales ont réussi à chaque fois àrepousser les dates limites fixées par legouvernement. Le pétrole représentant90% des recettes d'exportation du pays, legouvernement fédéral s'est retrouvé àchaque fois contraint de s'incliner devantla mauvaise volonté des opérateurs. Lanouvelle échéance de décembre 2008 ris-que, elle aussi, de ne pas être respectée. Lespétroliers viennent en effet d'annoncerque l'objectif ne pourrait être atteintqu'en 2012. Ils l'ont fait savoir jeudi der-

nier lors du second forum trimestriel de laNigeria Gas Association organisé à Abuja.Charles Adeniji, directeur exécutif de lasection des producteurs de pétrole de laChambre de commerce et d'industrie, aindiqué que le torchage sera réduit au« niveau minimal possible, soit 4% du totaldes gaz associés, en 2012 », avant d'indi-quer que la seule manière de mettre fin autorchage en 2008 serait de fermer les pro-duits de pétrole qui produisent égalementdu gaz. Le tout accompagné d'une mise engarde destinée à faire fléchir les détrac-teurs de pétroliers : si ces puits sont fer-més, la production nationale de pétrolebaissera de 50% par rapport à 2008. Pour

consoler des Nigérians plutôt remontéscontre les compagnies pétrolières, il a misen exergue les progrès réalisés qui ontréduit le torchage du gaz de 65% en 2002à 44% aujourd'hui.

Le gouvernement fédéral entre deuxpressionsC'est, du point de vue des défenseurs del'environnement, une sorte de chantagepermanent qui est exercé par les compa-gnies pétrolières à l'égard du Nigeria qui,on le devine, ne peut se passer des revenuspétroliers. Or le gouvernement fédéral estde plus en plus incité par les écologistes,mais aussi par des acteurs politiques etsociaux, à engager un bras de fer sanscesse reporté avec les pétroliers. Le Nigeriadétient le triste record mondial du paysqui brûle, en pure perte, la plus grandequantité de gaz. La pratique est communedans la région pétrolière du Delta duNiger, où les torchères font partie dudécor. En fait, depuis le début de l'exploi-tation du pétrole en 1950, les entreprisespétrolières n'ont jamais intégré l'objectifde mettre fin au torchage. Et malgré lespressions, elles sont réticentes à engagerles investissements nécessaires pour cap-ter et exploiter les grandes quantités degaz qui sont actuellement consumées. Lacompagnie nationale du pétrole, NNPC, achiffré à près de 20 milliards de mètrescubes le gaz annuellement brûlé fauted'être utilisé ou récupéré par les compa-gnies pétrolières. C'est environ 40% dugaz produit dans le pays qui part ainsi enfumée. A titre de comparaison, les effortsde l'Algérie ont fait passer le pourcentagede gaz associés torchés de 80% en 1980

à 11% en 2004, avec un objectif de 0%pour 2011.

150 milliards $ de pertes ! Les chiffres des pertes et des manques à gagner s'égrènent, effarants pour leNigeria qui reste un pays pauvre en dépitde ses richesses fossiles. Ainsi, du fait de cegaspillage de ressources, 72 milliards dedollars auraient été perdus entre 1970 et2006, soit une moyenne de 2,5 milliards dedollars par an. Le chiffre correspond à uneestimation de la Banque mondiale. Le pré-sident de la Nigeria Gas Association, Dr.Chris Ogiemwonyi, effectue une évalua-tion encore plus conséquente en ajoutantau prix du gaz brûlé les coûts des dégâtséconomiques, sociaux et environnemen-taux. Le coût réel du torchage serait de 150milliards de dollars entre 1970 et 2006. Ila déploré la peu flatteuse position duNigeria, la nation la plus polluante avec 1,2trillion de pieds cubes de gaz torché paran, de quoi produire 12 000 mégawattsd'électricité. Si le gouvernement fédéral nepeut se permettre une réduction de la pro-duction, il est fortement incité à sanction-ner les responsables. Au début du mois dejuin, le Comité nigérian du gaz, de l'envi-ronnement et de l'écologie, en collabora-tion avec l'industrie de l'amont pétrolier,a préconisé l'imposition d'une amendede 3,50 dollars pour chaque millier depieds cubes de gaz torché. Il a même pro-posé d'aller vers la cessation des activitésdes puits contrevenant. Ces sanctionsdevraient, selon le Comité du gaz, entreren vigueur à la date butoir du 31 décembre2008. Les pétroliers sauront-ils encore élu-der la menace et reporter l'échéance ?

La date limite du torchage du gaz par les entreprises pétrolières avait été fixée à décembre 2007 avant

d'être reportée, sus le chantage d’un arrêt de production et au grand dam des défenseurs de l'envi-

ronnement, à décembre 2008.

Le Nigeria détient le tristerecord mondial du pays quibrûle, en pure perte, la plus

grande quantité de gaz.

Maroc : vers un recadrage du contratde la Samir

Le modèle monopolistique du contrat liant laSamir à l’Etat marocain est plus que jamaismis sous pression à cause du « pétrole cher ».Lors d’une conférence de presse tenue lasemaine dernière à Rabat et consacrée au relè-vement du prix de certains produits pétroliers,Nizar Baraka, le ministre des Affaires généraleséconomiques, a effleuré le sujet, sans toutefoisapporter beaucoup de précisions. En filigrane,c’est l’idée de la renégociation du contrat liantl’Etat au raffineur en 2009 qui se profile à l’ho-rizon. Objectif, aller vers une démarche dediversification du risque, pertinente pour unpays aspirant au développement. Ira-t-onjusqu’à encourager plus de libéralisation, enopposition à un modèle d’approvisionnementbasé sur un fournisseur unique sur lequelpèsent les 100 millions de barils de pétroleconsommés quotidiennement par le Maroc ?C’est cette logique qui avait d’ailleurs dicté lesdérogations spéciales accordées à certains opé-rateurs du GPM (Groupement des pétroliersmarocains) pour importer directement desproduits pétroliers.

Modernisation coûteuse Cette fenêtre négociée avec le gouvernementde Driss Jettou et le management de la com-

pagnie était-elle la juste contrepartie des 650millions de dollars d’investissements, horsfrais financiers, engagés par la Samir dans unprogramme de modernisation coûteux endélais et en argent ? En effet, alors que les tra-vaux engagés ne devaient pas courir plus de36 mois, tout montre que ce délai est impossi-ble à tenir. Le rallongement de 20% du mon-tant initial du financement de ce programmede modernisation renseigne sur la difficultéde maîtriser les paramètres liés au temps et aufinancement. En clair, la livraison du projetest désormais suspendue au succès de l’em-prunt obligataire de 1,5 milliard de dirhamsdont le lancement est prévu en septembre.D’ici là, il faudra, pour tout le système maro-cain d’approvisionnement en produits pétro-liers, traverser un été délicat caractérisé pardes pics de consommation. C’est dire, commele rappellent ceux qui suivent de près ce dos-sier, que la réponse financière viendra davan-tage de l’extérieur que de l’intérieur. Car,même au cours de pétrole exceptionnellementélevé, le raffineur ne semble pas disposerd’une marge inépuisable de financement enfonds propres. Bien loin le temps où l’on van-tait les mérites d’un modèle au taux d’endet-tement d’à peine 1%.

La logique du plan B Selon les opérateurs du secteur, la logique d’undeuxième site s’impose d’elle-même au vu del’intérêt manifesté par différents partenaires,notamment arabes, pour la construction d’unedeuxième centrale englobant les soucis environ-nementaux de notre époque. Pour autant, il nes’agit pas de remettre en cause la Samir, mais detrouver une solution durable au vieillissementdes infrastructures datant de 1963, et situées,comme c’est le cas de celles de Madrid, en pleinpôle urbain. En définitive, le Maroc, à entendreles pétroliers, ne peut pas faire l’économie d’unplan B pour sécuriser ses approvisionnements.Le gouvernement veut être rassuré, en outre, parrapport aux questions inscrites dans le cahierdes charges (réduction de la quantité de soufredans le gasoil pour porter le ratio de 1% à 50

PPM, voie de passage obligée pour le respect desrecommandations de l’OMS), aux délais quirestent suspendus à une réticence du pool ban-caire local à financer les extras et aux contrain-tes dépendant des principaux fournisseurs (leconsortium turco-italien Snamprogetti-Tekfenet l’Italien Foster Wheeler Italia, obligés de faireface aux augmentations sensibles du coût del’acier qui alourdissent sensiblement leurs car-nets de commande).Sans remettre en question la qualité managé-riale du directeur général, Jamal Baamar, laSamir, qui a souffert du départ de quelquescadres parmi ceux qui avaient négocié lecontrat clé en main, gagnerait certainementbeaucoup à anticiper par les mécanismesappropriés ces fluctuations du marché.

MBF

Empêtrée dans un programme de modernisation dont le budget et le délai de livraison semblent difficilement maî-

trisables, la Samir pourra-t-elle assumer à elle seule le risque d’approvisionnement du Maroc ? L’hypothèse d’un

plan B pouvant bien prendre la forme d’un deuxième raffineur avance doucement mais sûrement.

Points clés du projet de modernisation- Démarrage du projet en septembre 2005dans le cadre du contrat de construction parle consortium Snamprogetti-Tekfen.- Nouvel accord commercial signé le 2 mars2006 : dans ce cadre, la Samir placeradirectement les ordres d’achats d’équipe-ment sur la base des recommandations du

consortium.-Septembre 2008 : lancement d’un empruntobligataire de 1,5 milliard de dirhams.- Démarrage prévisionnel de la production :novembre 2008. -Montant initial du projet : 650 millions dedollars.

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13Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 INVESTISSEMENT

Pour l’Afrique, l’UPM risqued’élargir la barrière du Sahara

Par Said Djaafer, Alger

A quelques jours du sommetinaugural de l’Union pour laMéditerranée, qui aura lieu le13 juillet à Paris, l’Afrique duNord se partage en trois ten-dances. L’Egypte, la Tunisie,le Maroc et la Mauritanieseront de la partie, l’Algérieencore indécise et la Libyecontre. Le 26 juin dernier, lesecrétaire général de l’Elysée,Claude Guéant, était chezMouammar Kadhafi, mais laLibye n’a pas changé son atti-

tude ouvertement hostile àl’égard du projet.Lors du mini-sommet arabeorganisé le 10 juin dernier àTripoli, Mouammar Kadhafia étrillé l’Union pour laMéditerranée, non pas enrecourant à l’argument clas-sique du refus de la normali-sation avec Israël, mais aunom du souci de la préserva-tion de l’unité africaine et du monde arabe. Faisant leconstat d’échec du Processusde Barcelone, Kadhafi aestimé que l’UPM n’en étaitqu’un remake et, surtout, il l’aconsidérée comme mépri-sante et diviseuse. « Ils nousjettent un hameçon pour nousentraîner dans de tels projets,c’est un affront », a-t-ildéclaré, « ils nous prennentpour des idiots. Nous n’ap-partenons pas à Bruxelles.Notre Ligue arabe est situéeau Caire et notre Union afri-caine à Addis-Abeba. S’ilsveulent coopérer, il faut qu’ilspassent par le Caire et Addis-Abeba ». L’africanisme ducolonel Kadhafi s’est naturel-lement nourri de l’européa-nisme d’Angela Merkel, qui alittéralement réduite à néantl’idée initiale d’une organisa-tion fondée sur un formatméditerranéen strict.

Wade : « Une barrière quiisole l’Afrique au sud duSahara »Ce projet, disait AngelaMerkel en décembre 2007,porte le risque que « l'Unioneuropéenne se désintègre enson noyau » et se divise. Elleajoutait que « la responsabilitéde la Méditerranée incombeaussi à un Européen du Nord,tout comme l'avenir de la fron-tière avec la Russie et l'Ukraineest l'affaire de ceux (des payseuropéens) qui sont au bord dela Méditerranée ».

Ce qui est valable pourl’Europe est aussi valablepour l’Union africaine ou laLigue arabe, avait estimé lecolonel Kadhafi. « Il est denotre droit, en tant que paysarabes regroupés sous l'éten-dard de la Ligue arabe et del'UA, de refuser d'être déchi-rés, ou que les institutionsauxquelles nous appartenonssoient marginalisées », a-t-ilinsisté. « Je persiste : UE-liguearabe oui, UE-UA oui ». Toutela Ligue et toute l’Union afri-caine, sinon rien, tel est le

programme du guide !« Pourquoi les pays riverainsde la Baltique seraient-ils plusconcernés (par l’Union pour la Méditerranée) que les payssubsahariens ou que ceux dubord de la mer Rouge ? », s’estdemandé, sur RFI, l’historienBenjamin Stora, en citant unjournal algérien qui s’interro-geait sur ce qu’il restait « deméditerranéen dans le projetUPM » après le lifting qui luia été apporté par l’UE.L’Afrique subsaharienne,c’est une évidence, n’est pasconcernée par l’Union pourla Méditerranée, mais ceux,pas nombreux, qui en par-lent la tienne en haute sus-picion. « Sous des apparen-ces consensuelles, l’UPM dis-simule un projet politiqueredoutable », écrit AdamThiam, ancien porte-paroleà l’Union africaine, considé-rant que « l’UPM serviraitainsi à scinder l’Afrique ditenoire du Maghreb ». Ce pointde vue n’est pas isolé, loins’en faut. Le président séné-galais, Abdoulaye Wade, aappelé l'Union africaine àexprimer sa défiance à l’égarddu projet d'Union pour laMéditerranée (UPM). « L’idéed’une Union méditerranéenne,si elle se fait, va permettre àl’Afrique du Nord d’être arri-mée à l’Europe. C’est unebarrière qui isole l’Afrique ausud du Sahara et il faut queles Africains en soient trèsconscients ».

Elargissement du fosséentre le Maghreb etl’Afrique En somme, aux yeux de nom-breux africains, le projet deSarkozy risque d’élargir lefossé entre l’Afrique du Nordet le reste de l’Afrique demanière plus radicale que nele fait le désert saharien.

« M. Bush avait essayé déjàde détacher les pays d'Afriquedu Nord pour faire le GrandMoyen-Orient, ça n'a pasmarché. Maintenant, il y a une autre stratégie quiconsiste à créer une sorte de communauté méditerra-néenne qui va intégrer les pays de l'Afrique du Nord à

l'Europe. Alors, il faut qu'on sepose la question d’où l’on veutaller », avait souligné le prési-dent sénégalais. A l’évidence,le président sénégalais pose laquestion aux chefs d’Etatnord-africains, et le seul échoqui vient est celui de Kadhafi,l’africaniste.Adam Thiam, qui craint que

l’UPM ne serve à bloquer lesefforts d’intégration afri-caine, met en garde leMaghreb : « S’il accepte lastratégie de “containment”du reste de l’Afrique résul-tant de la mise en œuvre duprojet sarkozien, il ne perdrien pour attendre et il seracertainement la prochaine

victime de l’Europe ».Faut-il voir dans l’insistancelibyenne et égyptienne àCharm El-Cheikh pour latenue d’un second sommetUA-Ligue arabe un écho àces appréhensions africainesà l’égard de l’UPM ? Le pre-mier sommet a eu lieu en1997… au siècle dernier.

Les appréhensions africaines sur les conséquences d’un arrimage du Maghreb à l’Europe se sont fai-

tes plus vives à l’approche du sommet de Paris. Non sans quelques arguments de bon sens.

« La responsabilité de la Méditerranéeincombe aussi à un Européen du Nord, toutcomme l'avenir de la frontière avec la Russieet l'Ukraine est l'affaire de ceux (des pays

européens) qui sont au bord de la Méditerranée. »

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INVESTISSEMENT14 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

Shell vend 25% de ses parts dans une raffineriesud-africaineLa compagnie Royal Dutch Shell Plc, qui détient 50% de laplus grande raffinerie du pays, a vendu 25% de ses parts dansune unité locale de raffinage à Thebe Investment Corp. poursatisfaire l’exigence de propriété pour des investisseurs noirsdécidée par le gouvernement. La transaction prendra effet àpartir d’octobre 2008. Les compagnies pétrolières opérantdans le pays ont consenti à vendre le quart de leurs parts à desinvestisseurs noirs d’ici 2010, dans le cadre d’un plan gouver-nemental visant à rétablir les déséquilibres raciaux engendréspar l’Apartheid.

Les ambitions algériennesde LG ElectronicsLG considère le marché algérien comme le 3e en Afrique. Lafirme sud-coréenne compte ouvrir une succursale et dépasserainsi le stade de la représentation en lançant un bureau de liai-son. Les responsables de la compagnie affichent l’ambition dedevenir N°1 sur le marché algérien des produits électroniques,où elle prévoit d’atteindre 60 millions $ de chiffre d’affaires en2008 et de passer à 240 millions d’ici 2012.

La Brésilienne Marcopolos’installe en EgypteLa société égyptienne GBAuto s’est alliée à la compagnie bré-silienne Marcopolo pour installer une usine d’assemblage etde fabrication de corps de bus à Suez. Le projet, qui devraitdémarrer en 2009, coûtera 70 millions $ et produira 1500 busla 1ère année avant d’atteindre 8000 unités d’ici 2014. GBAutodétient 51% des parts, contre 49% à Marcopolo. Avec cettenouvelle usine, GBAuto prévoit d’augmenter ses ventes de10% en 2009.

La SIB veut acheter lessupermarchés UchumiLa Standard Investment Bank (SIB), en partenariat avec lessupermarchés Chandarana, veut acquérir les supermarchéskenyans Uchumi. Cela porte à neuf le nombre des candidats àl’achat de cette chaîne de distribution. A travers cette vente,Uchumi souhaite dégager 800 millions Sh d’injection de capi-tal pour développer ses activités. C’est justement le montantqu’aurait proposé la SIB.

70 millions $ pour l’industrie à forte valeur ajoutéeLe gouvernement marocain a consacré 70 millions $ pour lamise en chantier d’un programme d’encouragement de pôlesindustriels à forte valeur ajoutée. Ce projet, destiné aux Pôlesd’excellence industriels intégrés (PEII), concernera, dans unepremière étape, deux sites à Casablanca et Kénitra relevant desindustries, aéronautique et automobile, et de l’agroalimentaire.Le programme s’assigne également pour objectif de se doterd’une nouvelle plateforme infrastructurelle au moindre coût àl’attention d’investisseurs marocains et étrangers.

« Il n’y a jamais eu autant d’argentdisponible pour l’Afrique »

Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta, Dakar

Les Afriques : quel est le bienfondé desforums AfricTalents ? Didier Acouetey : Leur vocation est demobiliser les entreprises qui se dévelop-pent sur notre cher continent et de mobi-liser aussi les cadres et compétences afri-cains en vue de favoriser la demande etl’offre de talents. Il n’y a pas de développe-ment sans ressources humaines de qua-lité. Chaque année à travers nos différentssalons, ce sont plus de 300 à 400 person-nes qui sont recrutées. C’est un chiffreimportant, d’autant plus que cela permetà ces cadres africains d’intégrer un mar-ché du travail de plus en plus exigeant.

LA : Comment se répartissent ces recru-tements ?DA : Le secteur public recrute de moinsen moins. Dans le privé, les multinationa-les, nos principales cibles, ont vraiment à cœur de trouver les ressources qui correspondent aux postes à pourvoir.Maintenant est-ce que les formationsrépondent aux besoins des entreprises ?C’est une question pendante. Des payscomme le Niger, le Mali, le Togo, le

Gabon, la RDC ou le Tchad n’ont vrai-ment pas encore réussi à adapter les for-mations aux besoins des entreprises. Parcontre, des pays comme le Sénégal, la

Côte d’Ivoire ou le Cameroun ont réussi àmieux répondre au marché, notammentdans le secteur privé de l’éducation. Iln’empêche, dans ces pays, le système édu-catif public peine quand même à répon-dre réellement aux besoins de nos écono-mies. Les réformes sont urgentes, sinonon va continuer à former des chômeurs.

LA : Quels sont les goulots d’étrangle-ment de l’entreprise en Afrique ?DA : Il y a des maux à plusieurs niveaux.Il y a tout d’abord la notion de gouver-nance d’entreprise qui sous-entend unproblème de gestion. Comment gérerl’entreprise africaine en toute transpa-rence avec des comptes régulièrementpubliés ? Une entreprise qui n’a pas, aucœur de sa démarche, la bonne gouver-nance, aura du mal à mobiliser les acteursde développement autour d’elle. Cesacteurs, ce sont les institutions de finance-ment comme les banques. Deuxièmement,lorsqu’en termes de ressources humaines

vous n’arrivez pas à mettre vos collabo-rateurs dans une dynamique de perfor-mance, cela ne leur permet pas de se libé-rer et de produire de la richesse. Ensuite,il y a le problème fiscal. Quand l’Etatcontinue de mettre la pression fiscale surles entreprises, ces dernières ne peuventpas se développer. De la même manière,quand l’Etat n’offre pas les infrastructu-res adéquates, avec notamment de fré-quentes coupures d’électricité dans nospays, c’est difficile.

LA : Dans quels secteurs d’activités avez-vous identifié un fort potentiel de déve-loppement de l’entreprise en Afrique ?DA : Potentiellement, sur tout le conti-nent il peut y avoir du développement.Tout dépend des secteurs et des axes quiparaissent prioritaires à certains pays quiont des avantages comparatifs. Prenez latransformation industrielle, voilà un sec-teur qui peut valablement faire décollerle continent. Il faut arriver à transformernos matières premières. Regardez lescours de ces matières. Les multinationa-les qui exploitent et transforment cesmatières premières arrivent à réaliser desprofits incroyables. Ceux qui produisentdu pétrole arrivent à multiplier par 4 ou5 leur rentabilité. En décidant de créerdes unités de transformation agricolepour nourrir les gens sur le continent, onpeut gagner de l’argent. Et croyez-moi leproblème du financement ne se pose pasà ce niveau parce qu’il n’y a jamais euautant d’argent disponible dans lemonde, y compris pour l’Afrique. Il n’y ajamais eu autant de fonds d’investisse-ments disponibles pour l’Afrique.

Président d’AfricSearch, Didier Acouetey se félicite de la présence de groupes de dimension mondiale

à ses forums. Signe que l’Afrique attire.

« Les réformes sont urgentes,sinon on va continuer à former des chômeurs. »

Alger : Le syndicat du port s’oppose auxaccords avec DP World

port d’Alger, GuermacheMâamar, plus connu sous lenom de Abbas, figure emblé-matique du syndicalismeouvrier à Alger, a réagi trèsvigoureusement à l’informa-tion officieuse de la présenced’une délégation algérienne àDubaï : « Pour nous il ne s’estrien passé. Nous attendons quequelqu’un vienne nous annon-cer cela à Alger. Et alors nousallons tout bloquer. Il y aura lagrève. Ils le savent, nous leuravons dit que nous ne voulionspas de la venue de partenairesétrangers dans nos ports.L’Algérie à1200 km de côtequ’ils aillent investir dans unnouveau port » a-t-il déclaréaux Afriques donnant librecourt à sa colère devant l’atti-tude des responsables du sec-teur des transports.

« Rien ne se fera si nous nesommes pas d’accord »L’hostilité à l’entrée de DPWdans les deux terminauxd’Alger et de Djendjen est par-

tagée également par les opéra-teurs privés qui y travaillent,à Alger notamment, et quidevraient faire place nettedans le cas de l’aboutissementdes nouvelles joint-venturesmanagés par DPW. Mais lesyndicat du port d’Alger a étéle porte flambeau de cetteopposition depuis le début :« Nous avons signé il y a plusd’un an en tant que coordina-tion des ports d’Algérie un pro-cès verbal avec le ministre desTransports qui disait clairementque rien ne se ferait sur le portd’Alger ou ailleurs sans quenous soyons tenu au courant.Nous considérons que nous ensommes toujours là. Personnene nous parle, rien donc ne sefera sans nous », affirme Abbas.Pour lui, il suffit d’acheterdeux portiques pour rendreperformante la gestion du ter-minal à conteneur d’Alger, parlequel transite 65% du trafic« boites » du pays. « Les émira-tis m’ont proposé de venir àDubaï pour qu’ils me montrent

ce qu’ils font. J’ai dit non, je n’aipas besoin d’aller là-bas car celane changera rien à notre oppo-sition. Nous ne sommes pas àacheter, un point c’est tout ».Un des négociateurs algériensde l’accord a affirmé en marsdernier que toutes les garan-ties avaient été obtenu au présde DPW pour que l’effectif desdockers ne soit pas touché :« Nous sommes 3600 travail-leurs, vous les croyez lorsqu’ilsdisent cela ? » rétorque Abbas.

Une année de négociationet bien des bugsLe ministre des Transports,Mohamed Maghlaoui, qui aparrainé la transaction avecles émiratis, a quitté le gou-vernement le 23 juin dernierpour raison de santé. L’autreparrain de l’opération DPWest Abdelhamid Temmar,ministre de l’Industrie et de laPromotion des investisse-ments. C’est sans doute à sondépartement qu’incombera ladélicate tâche « de vendre »

l’accord de Dubaï aux syndi-calistes du port d’Alger....Les autorités algériennes cher-chaient une solution d’exploi-tation pour le grand port eneau profonde partiellementachevé de Djendjen, à 400 kmà l’est d’Alger. Une étude euro-péenne suggéra d’attirer unopérateur de terminaux àconteneurs de taille mondialafin de développer Djendjen etde l’attirer avec une conces-sion sur le très rentable portd’Alger. Un port ou les délaisde transit des marchandisessont devenus fort pénalisantspour l’économie algérienne.Le rythme moyen de débar-quement de conteneurs y estde 7 par heure et par bateau.La norme en Méditerranée estde 25 conteneurs par heureet par bateau. Le rattrapagede cette norme sur le site duterminal actuel devrait éviterle lancement de la construc-tion d’un autre terminal àconteneur d’ici 2015.

C’est une annonce « stratégique » que s’apprête à faire le gouvernement algérien. La venue d’un

major, Dubai Port World, dans la gestion du port d’Alger et de Djendjen. Détail gênant, l’annonce

menace de déclencher la paralysie des ports algériens…

Didier Acouetey : « Il n’y a pas de développementsans ressources humaines de qualité. »

Par Ihsane El Kadi, Alger

Le protocole d’accord algéro-émirati donnant en conces-sion les terminaux à conte-neurs du port d’Alger de deDjendjen (littoral est du pays)à deux joint-ventures détenuesà 50% par Dubaï Port World(DPW) a été finalisé au niveaudes experts le week-end der-

nier à Dubaï. Le gouverne-ment algérien a choisi de nepas communiquer encore surle sujet. La raison n’est pas dif-ficile à deviner : la coordina-tion des syndicats des dockersest hostile à l’entrée d’un par-tenaire étranger dans la ges-tion des terminaux à conte-neurs. Le président du syndi-cat de l’EPAL, l’entreprise du

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INVESTISSEMENTLes Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 15

Les bailleurs de fonds arabes s’engagent sur la Côte d’IvoireUne table ronde des bailleurs de fonds arabes s'est ouvertelundi à Abidjan en vue de mobiliser des financements pourun programme spécial d'urgence, dans le cadre du proces-sus de sortie de crise en Côte d'Ivoire, a constaté un journa-liste de l'AFP. Cette table ronde va rassembler pendant deuxjours la Banque islamique de développement (BID), laBanque arabe pour le développement économique enAfrique (BADEA), le Fonds de l'Opep ainsi que les Fondssaoudiens de développement (FSD) et ceux du Koweït. Ceprogramme vise à la réhabilitation des infrastructuressociales endommagées depuis l'éclatement d'une rébellionen septembre 2002, notamment des écoles, hôpitaux etautres bâtiments administratifs.

La Banque mondialeaccorde un prêt auSénégal…Le Sénégal et la Banque mondiale (BM) ont signé lundi unaccord de prêt de 80 millions de dollars pour le secteur del'énergie. Ce prêt va aider le Sénégal à moderniser, à longterme, les services de l'électricité et de la fourniture en pro-duits pétroliers pour la relance du secteur de l'énergie, mar-qué par plusieurs dysfonctionnements à cause de la haussedes cours du pétrole et du manque d'investissements.L'accord a été signé par le ministre sénégalais des Finances,M. Abdoulaye Diop, et pour le directeur des opérations dela BM pour le Sénégal, M. Madani Tall.M. Diop a salué la signature de cet accord « qui figure, sansaucun doute, parmi les plus importants que le gouvernement duSénégal ait conclu dans le cadre de sa coopération financièreinternationale ».

… Et à la MauritanieLa Banque mondiale (BM) a accordé à la Mauritanie un prêt de8,5 millions d'euros pour améliorer l'environnement des affai-res dans ce pays, a rapporté mercredi l'Agence mauritanienned'information (AMI, publique). L'accord a été signé mardientre le ministre mauritanien de l'Economie et des Finances,Abderrahmane Ould Hamma Vezzaz, et un représentant de labanque, François Rantrua. Le prêt doit notamment contribuerà « améliorer les secteurs financier, juridique et judiciaire », selonl'AMI. Il sera également mis à contribution pour renforcer l'en-vironnement réglementaire de la Mauritanie en apportant unappui à la restructuration de certaines entreprises publiques,précise la même source.

S&P retire les notations du MaliStandard & Poor's Ratings Services retire les notes à long etcourt termes « B » de la République du Mali. Le retrait faitsuite à la demande de la République du Mali. Les notes« B/stable/B » reflétaient le faible niveau de développementéconomique du Mali, la fragilité des finances publiques dupays et la vulnérabilité de l’économie face aux chocs exté-rieurs. Les notes tenaient également compte de l’apparte-nance du Mali à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et du fort soutien des bailleurs de fondsinternationaux.

Bolloré en croissance de 15 à20% sur l’Afrique

Par Bénédicte Châtel, Paris

2008 serait un très bon crû pour le groupeBolloré, selon Dominique Lafont, direc-teur général Afrique : son chiffre d’affairesen Afrique est en hausse de 16,9% au pre-mier semestre par rapport aux six pre-miers mois de 2007, ce qui donnerait unecroissance de 15 à 20% cette année, contre10 à 15% en 2007.Plantons le décor. L’Afrique est une cartemajeure pour le groupe : 19 000 salariésdans 200 agences réparties dans 41 pays etun quart de son chiffre d’affaires (1,7 mil-liard) sur un total groupe de 6,4 milliardsd’euros. Le secteur transport et logistiqueest sa carte maîtresse, représentant lesdeux-tiers de l’activité du groupe, auxcôtés de la distribution d’énergie et desmédias en France et en Europe. Or, lesactivités africaines représentent 40% dupôle transports du groupe.

Des gains de parts de marchéA quoi peut-on attribuer ces bons résul-tats en Afrique ? Tout d’abord, à des« gains de parts de marché dans le domaineportuaire avec un mouvement croissant demise en concession. » En Côte d’Ivoire, le

groupe a investi 50 millions d’euros cesquatre dernières années alors que le cahierdes charges initial en prévoyait 35. « Onpropose une nouvelle vague de 30 millionscar d’ores et déjà le port d’Abidjan aretrouvé le niveau des volumes antérieur àla crise : on a atteint le premier niveau deproductivité d’Afrique selon le classementdes armateurs. » Quant au port de Dakar,le Sénégal ayant préféré Dubaï PortsWorld, Dominique Lafont souligne : « Ona perdu sur Dakar car on n’a pas voulu pro-mettre davantage que ce qui était possiblede tenir. » L’incidence sur les activités dugroupe serait mineure, de l’ordre de 3%.Deuxième facteur, les grands projetslogistiques, qu’ils soient énergétiques,industriels ou miniers. « L’année dernière,nous avons remporté la quasi-totalité desappels d’offres auxquels nous avons parti-cipé », soit au total dix : Bechtel à Soyo, en

Angola, Hwini-Butre au Ghana, la cen-trale électrique à Cusco, au Ghana, Totalen Angola, Alucam (Rio Tinto) auCameroun, Projet CNR (CanadianNational Ressources) à Port Gentil, auGabon, Buzwagi (Barrick Gold) enTanzanie, EABL (Guiness) entre le Kenyaet l'Ouganda, toutes les mines d’or auBurkina-Faso et Phelps Dodge (cuivre) auKatanga. Le groupe se bat notamment auNigeria sur des projets pétroliers, au Nigersur le projet uranium et au Liberia surcelui d’acier de Mittal.

La stratégie australeBolloré a aussi pénétré de nouveaux mar-chés ces deux dernières années : Djibouti,l’Ethiopie, la Namibie, l’Algérie. Il a ren-forcé sa position en Mauritanie et, defaçon plus accentuée et stratégique, enAfrique australe. En mars, il a racheté ($36 millions) 51% du groupe White Horse,opérateur de référence du transport sur lecorridor du Copper Belt opérant depuis laZambie et l’Afrique du Sud, renforçantaussi son ouverture vers la RD Congo.« Au début des années 2000, nous avonscompris que le Katanga allait connaître unnouvel essor. Nous n’avons eu de cesse derenforcer notre implantation sur place »,confie M. Laffont.Quid du Zimbabwe ? « Nous y mainte-nons notre drapeau et renforçons nos posi-tions, car depuis l’acquisition de WhiteHorse, nous sommes amenés à développernotre réseau sur les différents points depassage aux frontières. Mais notre pré-sence demeure symbolique. »Autre acquisition ($ 18 millions) réaliséeen mai, SAEL, cinquième société de com-mission de transport d’Afrique du Sud.Son fonds de commerce était particuliè-rement « séduisant », avec des groupesmajeurs sud-africains tel Sasol. Bollorépeut ainsi se poser auprès de ces derniers

comme facilitateur de pénétration enzone francophone.Actuellement, l’Afrique australe repré-sente le quart de ses implantations afri-caines en matière de transport et logisti-que, avec un chiffre d’affaires multipliépar quatre durant ces cinq dernièresannées, alors qu’il n’y était que peu pré-sent au tournant du siècle.

A plein régimeLe groupe revient aussi en Afrique duNord. Depuis la cession de Delmas àCMA-CGM, Bolloré n’était plus auMaroc : il est revenu dans le shipping avecGrimaldi. M. Lafont devait se rendre cettesemaine en Algérie pour « visiter cinq à sixsites dans lesquels il y aura des appels d’of-fres prochainement. » Il y travaillerait enpartenariat avec un autre groupe interna-tional déjà implanté localement. Bolloréest aussi dans le shipping et le transit enTunisie. Il n’a toujours qu’un représentanten Egypte, mais la question de sonimplantation « se posera un jour ». Il ensera de même en Libye, mais « on verra »,souligne-t-il.D’ici décembre, le groupe se positionnesur les appels d’offres des ports de PointeNoire et de Guinée Conakry, sur des pro-jets logistiques dans le golfe de Guinée,avec la mine de fer de Belinga au Gabon,divers projets miniers au Cameroun etpétroliers au Nigeria. Le port de Dar es-Salaam veut s’étendre alors que Bolloré ya déjà ouvert récemment un port sec pourdécongestionner le portuaire, comme ill’a aussi fait à Mombassa. Rappelons queBolloré a une part de marché de 20 à 30%sur l’exportation de thé, de tabac, de café,de coton en Afrique de l’Est. A l’ouest,cette part dans la logistique d’exportationdes commodities atteint 50 à 80% sur lecafé, le cacao, le coton.Le groupe est aujourd’hui « sous une cer-taine tension », notamment en termes deressources humaines pour accompagnersa propre expansion et la forte croissanceen Afrique. « Aucune organisation ne peutassurer une croissance plus forte qu’elle n’ales moyens de l’absorber. Aujourd’hui,nous sommes à plein régime, avec desinvestissements annuels de l’ordre de 150 à200 millions d’euros par an en Afrique.Notre croissance, hormis les deux acquisi-tions en Afrique australe, est principale-ment organique, donc une croissancelourde en termes d’implications commer-ciales et opérationnelles. »

L’Afrique est une région stratégique pour le groupe Bolloré. Dans certains pays comme l’Angola, le

taux de croissance du chiffre d’affaires atteint les 70%.

Bolloré a aussi pénétré de nouveaux marchés cesdeux dernières années :

Djibouti, l’Ethiopie, la Namibie, l’Algérie.

Eau : la BAD met 14 milliards de dollars

La BAD a fait de l’eau l’une de ses quatre prio-rités. Le président de la banque, DonaldKaberuka, a soutenu devant le 11e sommet del’Union africaine à Sharm El Sheik, dont lethème était « Quel financement pour les infra-structures en matière d’eau et d’assainisse-ment pour l’atteinte des objectifs du millé-naire ? », que « la BAD entend contribuer effi-cacement à relever les défis que posent l’eau etl’assainissement aux pays africains », et aannoncé une allocation de 14,2 milliards dedollars au secteur.C’est que le retard est considérable. Plus de60% des Africains n’ont pas accès à des servi-ces d’assainissement décents et plus d’un mil-

lion d’Africains meurent tous les ans parmanque d’hygiène, d’assainissement et d’ac-cès à l’eau potable. Face à cette situationpréoccupante, la communauté internationales’est engagée en septembre 2000, à l’occasiondu Sommet du millénaire de l’ONU, à réduirede moitié, d’ici à 2015, le nombre d’Africainsn’ayant pas accès à l’eau potable. Pourtant,l’Afrique regorge d’eau. Environ 60 fleuvesinternationaux et bassins lacustres.

CoopérationLa BAD sait ne pas pouvoir venir seule à boutd’un tel défi. Elle a décidé de renforcer sa coo-pération avec les partenaires au développe-

ment. A l’occasion de la première Semaine afri-caine de l’eau, organisée à Tunis en mars der-nier, il avait également été préconisé d’encoura-ger la gestion partagée des ressources en eautransfrontalières.Les Nations Unies sont déjà engagées dans cepartenariat. Le prince Willem-Alexanderd’Orange des Pays-Bas, secrétaire général desNations Unies pour l’assainissement, qui apris part au sommet de l’UA, a, pour sa part,fixé les objectifs. « Pour atteindre les Objectifsdu millénaire pour le développement (OMD)en matière d’eau en Afrique, 33 millions de per-sonnes devraient chaque année avoir accès àl’eau potable. Selon les données actuelles, seule-

ment 15 millions de nouveaux usagers sontenregistrés chaque année ; ce qui veut dire quenous n’atteindrons pas cet objectif. Nous avonsencore plus que besoin de doubler nos efforts.Mais pour atteindre les OMD en matière d’as-sainissement, le nombre de personnes disposantde toilettes devrait augmenter encore plus. Alorsque le chiffre est actuellement de 10 millions denouveaux usagers chaque année, il devrait pas-ser à 45 millions de personnes chaque année,soit une multiplication par cinq ». Il a proposéque 2008 soit déclarée Année internationalede l’assainissement.

CES

L’eau est bien au cœur de la problématique du développement en Afrique. L’actuelle crise alimentaire l’a souligné.

Dominique Lafont, directeur général Afrique.

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GESTION PUBLIQUE16 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

Croissance prévisionnelle de 5,8% pour la CEMACLa croissance économique au niveau de la Communauté écono-mique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) devra se situerà 5,8% en 2008, a annoncé vendredi à Brazzaville, dans un com-muniqué, le Comité politique monétaire (CPM) de la Banque desEtats d'Afrique centrale (BEAC). « Pour l'année 2008, le CPM noteavec satisfaction la consolidation de la situation macroéconomiquede la CEMAC, avec une croissance économique prévue à 5,8%, unrenforcement de l'excédent budgétaire, une amélioration du solde destransactions courantes et un taux de couverture extérieure de la mon-naie à près de 100% », précise le communiqué du CPM.

Le FMI salue les performances de la TunisieLe FMI a salué « l'excellente performance économique » tuni-sienne en 2007, a rapporté vendredi le journal tunisien LeQuotidien. « La bonne gestion de l'économie et la politique socialecontinuent de porter leurs fruits, notamment à travers une accéléra-tion de la croissance, une amélioration des indicateurs sociaux et lapréservation des grands équilibres macroéconomiques », a indiquéle FMI dans un communiqué publié suite à une récente missionde ce fonds en Tunisie. Le rapport de la mission estime néan-moins que la conjoncture pourrait s'avérer plus difficile en 2008,et que la flambée des cours mondiaux des produits alimentaireset pétroliers représentait « un défi principal » à l'économie.

L’inflation s’envole à MauriceLe Bureau central des statistiques (BCS) mauricien a confirmévendredi que le taux d'inflation pour l'année financière 2007-2008 est de 8,8%, contre 10,7% en 2006-2007. Selon les donnéesmensuelles recueillies par le BCS, l'indice des prix à la consom-mation (CPI) a augmenté de 0,4 point le mois dernier pouratteindre 113,4 points. Pour les douze mois se terminant au 30juin 2008, l'indice a progressé de 13,4 points. Concernant l'évolu-tion des sous-indices, les données officielles montrent que, pourles produits alimentaires et les boissons non alcoolisées, unehausse de 1,1% a été notée le mois dernier. Le sous-indice pour lemobilier/équipement ménager a augmenté de 0,6%, alors queceux du transport et de la restauration ont aussi grimpé de 0,2%.

La BOAD approuve plusieurs financementsLe conseil d'administration de la Banque ouest-africaine dedéveloppement (BOAD), qui a tenu mercredi à Lomé sa 69e

réunion ordinaire, a approuvé plusieurs propositions de prêtsde financement. La banque accordera ainsi un prêt de 5,25 mil-liards de FCFA pour le financement partiel du projet d'aména-gement et de bitumage de la route Dapaong-Ponio, frontièredu Burkina-Faso en République togolaise. Un autre prêt, d'unmontant de 4,5 milliards de FCFA, sera destiné au financementpartiel du projet de création d'une aciérie par la Société desaciéries de Côte d'Ivoire. Au Sénégal, le projet de construction,par la Société Concorde SA, du Complexe hôtelier (Park InnDakar), bénéficie d'un prêt de 4 milliards de FCFA.

Le Sénégal mise sur le tourisme

Propos recueillis par Hance Guèye, Dakar

Les Afriques : Quelle est la place du tou-risme dans la Stratégie de croissanceaccélérée (SCA) du Sénégal ?Aminata Lo Dieng : La SCA est unevision du chef de l’Etat, soutenue parnos partenaires au développement, qui apour ambition majeure de porter le tauxde croissance à 7 - 8%, en vue de réduirela pauvreté de moitié d’ici à 2015 et defaire du Sénégal un pays émergent. Letourisme fait partie des secteurs por-teurs de croissance sélectionnés dans lagrappe « Tourisme, industries culturel-les et artisanat d’art », qui permet derepenser le développement des secteursd’activité suivant une démarche globaleet dans le cadre d’un partenariat public-privé se fondant sur une claire réparti-tion des rôles.Ainsi, le tourisme apporte aux compo-santes culture et artisanat un marché,une visibilité internationale, la confron-tation à une demande étrangère évoluéeet exigeante.Le secteur touristique contribue large-ment au développement économique dupays par les revenus et les emplois qu’ilcrée, les investissements réalisés, lesapports nets en devises étrangères et lacontribution aux ressources de l’Etat. Laproduction totale du tourisme est esti-mée à 273 milliards de FCFA (416 mil-lions d’euros).Secteur transversal, il produit ses effetssur les autres branches de l’économiesénégalaise à travers les consommationsintermédiaires en produits locaux (servi-ces marchands, commerce, énergie, agri-culture, alimentation, etc). Les résultatsattendus sont de 40 000 emplois créés en2010, un chiffre d’affaires additionnel de280 milliards FCFA (426 millions d’eu-ros) en 2010.

LA : Quels sont les principaux atoutstouristiques du Sénégal ?ALD : Le tourisme constitue un des raressecteurs où le Sénégal dispose de réelsavantages comparatifs sur le marchéinternational : ensoleillement (tempéra-ture moyenne de 25° C), qualité du litto-ral et de l’arrière pays, proximité des

marchés émetteurs, infrastructures aéro-portuaires et hôtelières sous-utilisées,faible décalage horaire avec l’Europe,diversité des sites et des produits poten-tiels (plages, parcs nationaux, chasse,pêche, tourisme culturel, tourismed’aventure), stabilité politique, bonnequalité des ressources humaines et légen-daire tradition d’hospitalité, symbioseinterreligieuse et interculturelle qui favo-rise un dialogue religieux et culturelfécond, générant une tradition de paix,d’entente, de cordialité et de solidarité, etune forte implication des autorités dansle processus de l’intégration africaine,qui ouvre naturellement au Sénégal lesportes de la mondialisation et de la soli-darité entre les peuples.

LA : La saisonnalité du tourisme séné-galais reste l’un de ses freins. Commenty remédier ?ALD : Le tourisme sénégalais a le handi-cap d’une forte saisonnalité. La périodede novembre à mai, qui correspond àl’hiver européen, est assez bien vendue :35% à 40% de plus de touristes en hautesaison qu’en basse saison. Pourtant, il estparfaitement établi que la période quicorrespond à l’été sur les marchés occi-dentaux n’est pas une saison morte.Ainsi, des efforts supplémentaires doi-vent porter sur cette partie de l’année.L’Italie, l’Espagne et les USA représen-tent, de ce point de vue, des marchésintéressants d’allongement de la saisontouristique. Leurs ressortissants voyagentbeaucoup pendant cette période.En outre, le tourisme interne peut êtreaussi un remède. Les Sénégalais neconnaissent pas bien leur pays. Nousdevons les encourager à voyager à l’inté-rieur du pays.Dans la Lettre de politique sectorielle dedéveloppement du tourisme (LPSDT), lademande intérieure devrait être hissée à25% de nos flux hôteliers, et les actionspour faire une bonne campagne de pro-motion touristique ont déjà été élaboréeset définies. Enfin, nous devons aussicompter sur la diversification du produittouristique largement dominé par le balnéaire et le tourisme d’affaires.L’écotourisme, le tourisme culturel ou reli-gieux sont aussi des créneaux à exploiter.

LA : Quels sont les grands projets àvenir du tourisme sénégalais ?ALD : Les grands projets en perspectivedéveloppés dans la LPSDT concernentles aménagements touristiques dans lessites prioritaires (le Delta du Saloum, larégion de la Grande Côte Nord, laCasamance, la région de Tambacounda).Ces sites devront se positionner dans ladécouverte du patrimoine, l’écotou-risme, la chasse, la pêche, le golf et les loi-sirs touristiques pour une clientèle hautde gamme. Il s’agira d’accroître l’offre duservice touristique : mettre en place lesinfrastructures de base en cohérence avecle thème d’aménagement de chaquepôle : routes, accès à l’électricité, à l’eaupotable, systèmes de santé, de formation,d’appui financier ; développer l’identitéde chaque pôle touristique ; encourager

les activités de soutien à chaque pôle aubénéfice des populations locales (artisa-nat, maraîchage, produit d’élevage,pêche, etc) ; les mettre à niveau par desdémarches de qualité ; faire appel au sec-teur privé, en particulier aux spécialistesen développement de sites, pour aména-ger et commercialiser les sites ; créer unfonds d’investissement en monnaielocale pour appuyer l’investissementdans les pôles touristiques.

LA : Quels objectifs chiffrés fixez-vousau tourisme ?ALD : L’objectif stratégique majeur estde 1,5 million de touristes à l’horizon2010 ; 2 millions de touristes à l’horizon2015. Pour stabiliser les taux d’occupa-tion moyens à 60%, nous programmonsla réalisation de dix mille nouveaux lits.En définitive, il s’agira de faire du tou-risme le premier secteur économique denotre pays.

Le Sénégal veut faire du tourisme son premier secteur d’activité économique avec 1,5 million d’arri-

vées dès 2010, révèle Mme Aminata Lo Dieng, ministre des Sénégalais de l’extérieur et du Tourisme.

« La période de novembre à mai, qui correspond à l’hiver européen, est

assez bien vendue : 35% à 40% de plus de touristes

qu’en basse saison. »

Les collectivités locales face à l’urbanisation

Par Sarah Morsi, à Abuja

D’ici 2030, la population urbaine en Afriquedevrait atteindre 748 millions d’habitants,contre environ 300 millions actuellement.Or, les villes africaines ne semblent pas prê-tes à affronter une évolution démographiqued’une telle ampleur. Près de 72% de la popu-lation urbaine vit dans des bidonvilles et lesinfrastructures et services publics locauxdemeurent globalement insuffisants et défec-tueux, note le professeur Akin Magobunje,urbaniste renommé, auteur de A NewParadigm for Urban Development.La vague de décentralisation que connaît le conti-nent depuis les années 1980 a transformé les gou-vernements locaux en acteurs essentiels du déve-loppement économique et de la gestion urbaine.Cette évolution n’a d’ailleurs pas échappé auxbailleurs de fonds internationaux : la Banquemondiale, l’AFD ou encore USAID multiplient

les projets en faveur des autorités locales, perçuescomme les plus à même d’utiliser l’aide au béné-fice des plus démunis. La commune de Sédhiou(Sénégal) vient ainsi de bénéficier de 400 millionsde francs CFA de la Banque mondiale dans lecadre du programme de renforcement et d’équi-pement des collectivités locales.

Programme sur 15 ans Les CGLUA réunissent les gouvernementslocaux africains afin d’échanger des bonnes pra-tiques et de former les maires à la gestionurbaine. Ceux-ci sont effectivement confrontésà deux évolutions majeures : la mondialisationd’une part, qui a notamment pour conséquencela disponibilité de l’information pour toutes les couches de la population, et une nouvelleapproche du développement, cherchant le justemilieu entre les niveaux d’intervention macroé-conomique et microéconomique. Les gouverne-ments locaux se doivent donc de favoriser

l’émergence de villes inclusives, capables d’inté-grer les nouveaux migrants et de fournir des ser-vices adéquats à l’ensemble de leurs habitants.En vue de préparer les collectivités locales à faireface à leurs responsabilités, la première assem-blée générale des CGLUA a développé un pro-gramme cadre de travail de 15 ans articuléautour de la lutte contre la pauvreté, du déve-loppement économique et de la démocratisa-tion en Afrique.

Echange d’expériencesLes autorités locales sont invitées à renforcer leurscapacités de gestion, condition nécessaire à l’accèsaux marchés financiers et à la conclusion de par-tenariats public-privé fructueux. Les villes deRabat et de Brazzaville ont, par exemple, procédéà un échange d’expériences en matière de collectedes ordures. Une initiative qui pourrait êtrerelayée par les CGLUA. L’attraction des investis-seurs passe également par une meilleure commu-

nication, comme le souligne François Milis,secrétaire général d’Echos Communications, uneONG belge oeuvrant pour la promotion d’uneimage positive des villes africaines.La reconnaissance des CGLUA ainsi que ses

avancées ont toutefois été entravées par des dif-ficultés d’ordre institutionnel. En effet, l’Afriqueaustrale n’était pas représentée à cette premièreassemblée. « L’urgence est de retrouver notre unitéet de produire des résultats sur le terrain »,conclut Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétairegénéral de l’organisation.

Les nouveaux défis liés à l’urbanisation rapide du continent ont été au cœur de la première assemblée générale des

Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), qui s’est tenue à Abuja du 26 au 28 juin.

D’ici 2030, la populationurbaine en Afrique devrait

atteindre 748 millions d’habitants, contre environ 300 millions actuellement.

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Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 17DROIT, FISC, DOUANES

Hausse des prix : la Côted’Ivoire reconduit les exonérations fiscalesLe gouvernement ivoirien a décidé de reconduire de troismois les mesures d'allègement fiscal prises en avril dernierpour lutter contre la hausse des prix des produits de grandeconsommation, a-t-on appris mercredi. « Le gouvernementreconduit pour une période de trois mois les mesures de l'or-donnance du 1er avril 2008 », selon le secrétaire général dugouvernement, Félix Tyéoulou, cité mercredi par la presselocale. « Les négociations engagées avec les opérateurs écono-miques de certaines filières ont abouti à des résultats quidevraient garantir la stabilité des prix », a-t-il déclaré.« Ainsi, le prix de l'huile devrait rester égal à son niveauactuel de 800 FCFA (1,22 euro) le litre. Il en est de même pourle pain, dont le prix reste inchangé, c'est-à-dire 150 FCFA(0,23 euro) la baguette », a précisé le secrétaire général dugouvernement.

Silence après le rapportTaubiraSollicitée par Nicolas Sarkozy au mois d’avril dernier pourréfléchir au moyen de relancer les APE (Accords de partena-riat économique) négociés entre la Commission euro-péenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique), sousla houlette de l’OMC (Organisation mondiale du com-merce), Christiane Taubira, parlementaire de gauche(PRG), a rendu son rapport deux mois plus tard. Le prési-dent français ne s’est toujours pas prononcé sur les conclu-sions de ce document à tout le moins dérangeant.

Le Maroc élu à la vice-présidence de l’OMDLe Maroc a été élu vice-président du conseil de l’Organisationmondiale des douanes (OMD) et représentant de la région del’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient, alors quele directeur général de l’Administration des douanes etimpôts indirects (ADII), Abdellatif Zaghnoun, a été élu prési-dent du Comité d’audit de l’OMD à partir de mars 2009.Cette élection est intervenue à l’occasion de la participationde l’ADII aux travaux des 111e et 112e sessions du Conseil del’OMD et à la réunion des directeurs généraux de la région del’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient, tenues àBruxelles du 24 au 28 juin derniers, indique un communiquéde l’ADII.

Projet de réforme de la TVA sur les hydrocarburesau SénégalLe gouvernement sénégalais a élaboré un projet de change-ment de la base taxable de la TVA sur les hydrocarbures quisera soumis à l’Union économique et monétaire ouest-afri-caine (UEMOA), a annoncé lundi à Dakar le ministre sénéga-lais de l’Energie. Ce projet « vise à atténuer les prix à la haussedes produits des hydrocarbures, et par conséquent à amoindrirleurs prix de vente aux consommateurs », a précisé Samuel Sarrau cours d’une conférence de presse. M. Sarr, qui rencontraitla presse à propos des perturbations notées ces derniers joursdans la distribution de l’électricité au Sénégal, a assuré que lasituation devrait revenir à la normale « à compter de cettesemaine ». « Les difficultés notées dans la production et la distri-bution de l’électricité résultent pour l’essentiel d’arrêts program-més de certaines centrales de la SENELEC (Société nationaled’électricité) pour cause d’entretien, entraînant un déficit de 90MW, accentué par le retrait momentané des 50 MW de GTI, unproducteur indépendant qui vend de l’électricité à la SENE-LEC », a expliqué M. Sarr.

Microsoft en wolofUn glossaire de 2000 mots wolof traduits en français et enanglais a été remis par Microsoft aux autorités sénégalaises ven-dredi dernier dans le cadre du projet « Unlimited potentiel ».En collaboration avec les gouvernements, les partenairesindustriels, les ONG et les universitaires, Microsoft élaboredes programmes spécialement conçus pour des communautésd’Afrique et du monde entier, pour offrir aux populations « le maximum de possibilités de voir leurs langues traduites »,pour élargir les opportunités de communication à plusgrande échelle.

Par Achille Mbog Pibasso, Douala

Les procédures de dédouanement desmarchandises au port de Douala à desti-nation de la Centrafrique et du Tchadsont au centre d’une controverse impli-quant la douane camerounaise d’unepart et les responsables de la douane desdeux pays, d’autre part. La principale rai-son de cette incompréhension résideraitau niveau de l’application de la valeurréelle des marchandises en direction desdeux pays dépourvus d’une façade mari-time, et dont plus de 80% du volume desmarchandises à l’exportation et à l’im-portation transitent par le port deDouala. La valeur réelle des marchandi-ses serait minorée. Un trafic qui leurferait perdre en moyenne 6 millionsd’euros par mois. Le Trésor public came-rounais y perdrait également de l’ordrede 2 millions d’euros par mois, selon dessources douanières.La fraude, explique-t-on, réside dans lesinformations contenues dans le mani-feste des importations que la douanecamerounaise transmet aux Guichetsuniques des opérations du commerceextérieur de chacun des deux pays, ins-

tallés à Douala. Les douaniers centrafri-cains et tchadiens calculant les taxes àpartir des informations communiquéespar la douane camerounaise, les taxesdouanières baissent d’autant.Après une mission tchadienne il y a quel-ques mois à Douala, où les responsables duBureau d’affrètement du fret tchadien(BAFT) ont rencontré les autorités came-rounaises, c’était au tour des Centrafricainsd’échanger le 26 juin dernier avec la partiecamerounaise, les responsables du Bureaude gestion de fret terrestre (BGFT) duCameroun et ceux du Bureau d’affrète-ment routier centrafricain (BARC), tousbasés à Douala.

Corridor conventionnelLa délégation centrafricaine, compre-nant de hauts fonctionnaires du Ministèredes finances ainsi que le directeur géné-ral de la douane, déplore « les problèmesdans la chaîne de dédouanement des mar-chandises à destination de la RCA ». Dessources concordantes révèlent égalementque des marchandises bénéficiant, aunom de la République centrafricaine, durégime suspensif se retrouvent sur lemarché camerounais. Les trafiquants se

recrutent de part et d’autre. « Cette trans-action pénalise davantage la Centrafrique,dont 80% du volume de marchandises àl’exportation et à l’importation transitentpar le port de Douala », a souligné la délé-gation centrafricaine.

De nouvelles dispositions sont proposéesqui appellent à plus de vigilance et decollaboration pour éradiquer ce fléau.Des unités de surveillance du corridorconventionnel Douala-Bangui et Douala-N’Djamena sont invitées à veiller au bondéroulement du processus de dédouane-ment. Les autorités camerounaises pro-mettent de traiter la question avec dili-gence. Il s’agit de préserver des relationsde bon voisinage, mais également, pour leport de Douala, de conserver sa clientèle.

La République centrafricaine et le Tchad sont mécontents des procédures de dédouanement au port

de Douala. Autorités camerounaises, centrafricaines et tchadiennes en discutent pour les améliorer.

Deux pays dépourvus d’unefaçade maritime et dont plus

de 80% du volume des marchandises à l’exportationet à l’importation transitent

par le port de Douala.

Douanes : RCA et Tchad mécontents du Cameroun

Par Achille Mbog Pibasso, Douala

L’amélioration du climat des affairesconstitue pour le gouvernement came-rounais l’un des principaux objectifs à atteindre au cours des prochainesannées. Un objectif qui commande l’exis-tence d’un environnement fiscal et juridi-que approprié garantissant la promotionde l’investissement public et privé. Danscette perspective, a indiqué le Ministèredes finances et du budget, malgré la reva-lorisation de 15% du salaire des fonction-naires et des agents de l’Etat, ainsi que ladéfiscalisation de certains produits degrande consommation au mois de marsdernier (ce qui a entraîné respectivementprès de 31 millions d’euros supplémen-taires au Trésor public et 6 millions d’eu-ros de manque à gagner au titre des droitsdouaniers et fiscaux), les autorités ontprescrit une pause fiscale au cours del’exercice budgétaire 2008.En vue de garantir une plus grandesécurité juridique aux entreprises, laprocédure de rescrit fiscal a été explici-tement consacrée dans la loi desFinances 2008 en donnant « un signalfort » aux entreprises nouvellementcréées, par l’exonération, pour lesdeux premières années d’activité, del’impôt le plus représentatif qu’est lapatente. Des mesures qui ont permisde réduire substantiellement les procé-dures relatives à la création desemplois. Cet allègement de la pressionfiscale est un début de réponse auxrécriminations faites par les deuxprincipales organisations patronales dupays, le Groupement inter patronal du

Cameroun (GICAM) et le Syndicat desindustriels du Cameroun (Syndustricam).

TransparenceLes nouvelles dispositions devraientouvrir aux entreprises, nouvelles ouanciennes, qui se lancent dans des pro-jets précis la possibilité de demander àl’administration de leur indiquer defaçon précise le régime fiscal applica-ble à ces projets. Ainsi, « ces entreprisesont la garantie de ne pas subir, à l’occa-sion des contrôles, des redressements dusà des divergences d’interprétation de laloi ». Cette mesure est accompagnéed’un arsenal juridique, question d’ame-ner les milieux d’affaires à investir auCameroun sans trop de craintes. Ils’agit d’encourager les investisseurs enleur garantissant un cadre appropriépour le développement de leurs activi-tés, la finalité étant de faire du« Cameroun un pays émergent à l’hori-zon 2015 ». Depuis quelques mois,d’importants projets industriels sontannoncés au Cameroun, d’aucuns ontd’ailleurs fait l’objet de signatures d’ac-cords, notamment dans les secteursénergétiques, miniers, portuaires avecla présence des multinationales nord-américaines, asiatiques et européennes.Le ministre camerounais des Financeset du Budget, Essimi Menyé, s’estvoulu rassurant : « Lorsqu’un opérateuréconomique s’est déjà engagé, son inves-tissement ne peut plus être à la mercides décisions politiques. Il y aura unepériode fixe pendant laquelle aucuntexte ne viendra changer les avantagesconsentis à un investisseur donné. Il est

par ailleurs prévu dans ce texte unepériode de vacances fiscales au cours delaquelle les opérateurs économiquesconcernés ne paieront pas de taxes. Le

changement sera perceptible au niveaude la création des emplois, avec pourcorollaire l’élargissement de la base deproduction », a-t-il souligné.Bien que le gouvernement déclareopter pour la transparence par la sim-plification des procédures, les milieuxd’affaires pensent de manière généralequ’il faut encore beaucoup pouratteindre le seuil autorisé, qui « per-mette aux opérateurs économiques depouvoir réaliser leurs investissements enpeu de temps, sans trop de tracasseriesadministratives. Nous ne pourrons faireune évaluation appropriée que dans lesprochains mois, lorsque toutes les mesu-res annoncées par le gouvernementseront applicables », affirme-t-on dansles milieux d’affaires.

La promotion de l’investissement préoccupe les autorités qui multiplient les mesures pour amé-

liorer le climat des affaires. C’est un début de réponse aux récriminations des opérateurs éco-

nomiques.

« Lorsqu’un opérateur économique s’est déjà

engagé, son investissementne peut plus être à la merci

des décisions politiques. Il y aura unepériode fixe pendant

laquelle aucun texte ne viendra changer les

avantages consentis. »

Cameroun : fiscalité incitativepour les investisseurs

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18 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008TECHNOLOGIES

Vodafone sur le point d’acquérir une part majoritaire de Ghana TélécomLe gouvernement du Ghana et la société de téléphone mobileVodafone ont annoncé jeudi avoir signé un accord permettantà cette dernière de racheter 70% des actions de la société natio-nale Ghana Télécom (GT). Dans un communiqué, le ministreghanéen de l'Information, Stephen Asamoah-Boateng, a indi-qué qu'un accord a également été trouvé avec Vodafone pourémettre les actions de GT à la Bourse du Ghana le plus vite pos-sible. Les accords devront être soumis à l'approbation del'Assemblée nationale ghanéenne. Selon le communiqué, lesGhanéens tireront de nombreux bénéfices de cette privatisa-tion, notamment la distribution de produits et de services dequalité, le renforcement de la part de marché de GT susceptiblede créer une concurrence sur les frais d'appel, l'assurance d'unservice ininterrompu pour les consommateurs, et l'injectiond'investissements substantiels dans l'économie.

Neuf Algériens sur dix ontaccès au téléphoneNeuf Algériens sur dix ont accès au téléphone, principalement leportable, contre 5 sur 10 en 2000, a indiqué mercredi à Alger leministre algérien de la Poste et des Technologies de l'information etde la communication, Hamid Bessalah. « Le taux de pénétration dutéléphone mobile, qui connaît une forte croissance, avoisine les 82%,et celui du téléphone fixe les 10,6%, contre 5,02% en 2000 », a déclaré M. Bessalah à l'ouverture d'un congrès international sur les techno-logies de l'information et de la communication. L'Algérie compteprès de 35 millions d'habitants, selon le recensement de la popula-tion effectué en avril. Le ministre a ajouté que les supports de trans-mission de la téléphonie sont constitués de 79 000 km en fibre opti-que et en faisceaux hertziens. L'Algérie compte par ailleurs près de4 millions d'internautes et 5000 cybercafés, a ajouté le ministre.

Les régulateurs des télécommunications/TICs’assemblentA la suite du Forum des régulateurs des télécommunicationsd'Afrique, tenu à Dakar du 4 au 6 juin 2008, les régulateurs réu-nis en session spéciale ont décidé de démarrer le processus decréation de l'Assemblée des régulateurs africains des télécomset des TIC par la mise en place d'un secrétariat. Le secrétariatsera abrité par l'ARTP du Sénégal et travaillera en étroite liai-son avec l'UIT, l'Union africaine et les associations régionalesexistantes de régulateurs africains. Le secrétariat devra présen-ter un rapport au prochain FTRA prévu à Lusaka en 2009.

Microsoft met un terme à la commercialisation de Windows XPMicrosoft a mis un terme lundi à la commercialisation de sonsystème d'exploitation Windows XP, bien plus populaire que sonsuccesseur Windows Vista lancé fin 2006, qui sera à partir demardi le seul proposé aux consommateurs. Les propriétaires dusystème XP continueront jusqu'à avril 2014 à bénéficier de misesà jour et d'un soutien technique, selon une lettre ouverte du vice-président de Microsoft, Bill Veghte, publiée la semaine dernière.En outre, les consommateurs s'équipant de nouveaux ordina-teurs équipés du système Vista auront accès s'ils le veulent au sys-tème XP antérieur. « Nous cesserons de vendre Windows XPcomme un produit de détail et de le vendre sous licence directementaux grands fabricants d'ordinateurs, mais les clients ayant encorebesoin de XP pourront l'obtenir », a assuré M. Veghte. Sorti fin2006, Vista ne s'est écoulé qu'à 150 millions de licences, beau-coup d'entreprises préférant garder XP, la version précédente.

Togo Telecel veut fidéliser sa clientèleLa société de téléphonie Togo Telecel vient de lancer un pro-gramme de fidélisation de ses clients. Le programme s’appelle« BAAL ». Le programme se présente sous la forme d’une cartequi octroie un certain nombre d’avantages à tout abonné de lasociété. La carte est délivrée automatiquement à tout client quivient solliciter un nouveau service auprès de Togo Telecel. TogoTelecel est la société de référence pour la téléphonie fixe, mobileet l’ADSL au Togo.

Internet haut débit : encore lent et cher

Par Hance Guèye, Dakar

L’internet en Afrique demeure lent etcher, estime le rapport 2008 de BalancingAct, entreprise du secteur des télécommu-nications, basée en Grande-Bretagne, quipublie un bulletin hebdomadaire et desrapports sur les télécommunications, l’in-ternet, l’audiovisuel et les industries desmédias en Afrique. Les prix ne sont pas lesmêmes selon les pays. Sur la base d’uneenquête dans 38 pays africains, le rapportcompare les différents débits proposés, leslimites de téléchargement et les prix entrele haut débit fixe et le mobile. Dans le petitgroupe de pays où les prix de l’internethaut débit sont assez bas pour permettrele développement du segment résidentiel,l’étude analyse la relation entre les prix etle nombre d’abonnés. « Certains opéra-teurs commercialisent des connexionsInternet à haut débit à des vitesses incroya-blement lentes. Un grand nombre d’opéra-teurs en Afrique ne croient pas vraiment enl’idée que l’internet est un service grandpublic et, par conséquent, offrent desconnexions haut débit à des prix légèrementplus bas que les liaisons louées proposéesaux clients entreprises. Cette stratégie com-merciale, pratiquée par la majorité despays, est de courte vue. A la fin de l’année2007, on comptait presque 3 millionsd’abonnés à l’internet haut débit. Ce chiffreva tripler dans les trois prochaines années »,indique le rapport.Ce sont cette lenteur et ce coût élevé qui

expliquent que le nombre d’utilisateursreste limité en comparaison avec la télé-phonie mobile. Des changements sonttoutefois attendus.

Vivement 2009 Vers 2009, la disponibilité de la fibreoptique en Afrique de l’Est devrait tirerles prix vers le bas sur tout le continent,en commençant par l’Afrique du Sud.Les prix à l’international, moins chers,vont entraîner la baisse sur les prix desbackbones nationaux. En plus, l’internethaut débit sera davantage disponible.La deuxième édition du rapport intitulé« African Broadband, Triple Play andConverged Markets », la première dataitde 2005, estime le potentiel de l’interneten Afrique entre la centaine de milliers etune dizaine de milliers selon les pays. Ceschiffres sont supérieurs au nombred’abonnés à l’internet, qui s’élève dans lamajorité des pays à quelques milliers. Cefait s’explique par le recours plus impor-tant qu’ailleurs aux cybercafés.

Panorama Sur plus de 155 pages, le rapport fournitdes données sur le marché en gros et audétail, les principaux éléments qui émer-geront du développement de l’internethaut débit… Le rapport note qu’aucun opérateur nedispose à présent de l’expertise nécessairepour créer une offre triple. Il cite toute-fois les acteurs potentiels, incluant les

opérateurs télécoms verticalement inté-grés, les câblo-opérateurs, les plus grandsopérateurs historiques, les opérateurs detélévision payante et les opérateurs alter-natifs. Le rapport identifie aussi lesacteurs à l’écart de cette tendance et lesalliances stratégiques qu’ils devront réali-ser pour réussir. Dans six marchés clés, lerapport fournit le nombre d’abonnés auxcâblo-opérateurs, à la télévision sur IP et

par satellite et évalue le nombre potentielde clients pour une offre triple basée surle nombre d’ordinateurs.L’internet haut débit en Afrique commepartout ailleurs se développe en fonctiondes applications et des services offerts auxutilisateurs. De plus en plus l’internetdevient un support de plein droit, toute-fois seulement 1% des dépenses publici-taires sont investies dans ce support enAfrique du Sud. La tendance devrait alleren s’accroissant rapidement dans les pro-chaines années.

Pour commander le rapport :

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Sotelma : une bataille qui s’annonce rudePlusieurs candidats pour la privatisationde Sotelma ont fait le détour par Paris oùs’est tenue la semaine dernière la confé-rence des investisseurs. Entre autres,Portugal Telecom, présent dans plusieurspays africains et allié depuis l’année der-nière à un influent fonds d’investisse-ment aux managers nigérians, Sudatel,présent au Sénégal et en Mauritanie,deux pays voisins du Mali. Egalementparmi les candidats potentiels, deuxMaghrébins aux profils différents. Il s’agitde Maroc Télécom (présent en Mauritanie,au Burkina-Faso et au Gabon) et deTunisie Télécom, un quasi-oustider qui

expérimente ainsi une toute premièresortie en Afrique subsaharienne. Assezprématuré pour parler de favori, vu quela date limite de dépôt est fixée pour le 22juillet. Pour Maroc Télécom, l’acquisi-tion de l’opérateur malien permettrait àtout le moins de concurrencer Orange(France Télécom, Sonatel) et de raccor-der le Mali à son réseau du Burkina-Faso,et demain au Niger. Fort d’un parcmobile de 480 000 abonnés et d’un parcfixe de 90 000 abonnés, Sotelma réaliseun chiffre d’affaires de 70 milliards defrancs CFA. L’opération consiste, rappe-lons-le, en la cession de 51% de son capi-

tal à un partenaire stratégique, 19% aupublic et 10% à ses salariés. L’Etat malienqui s’est engagé à ne pas délivrer de troi-sième licence avant 2011, prendra encharge le plan social, selon les messagesdélivrés par les émissaires du gouverne-ment malien lors de la conférence deParis. Lors de celle-ci, la présence et l’implication de la Banque mondiale sevoulaient sans équivoque : l’opérationdevrait se dérouler dans les règles del’art, étant le test pour une liste de priva-tisations inscrites dans l’agenda du gou-vernement malien.

MBF

Organe de régulation des télécommunications en GuinéeLes opérateurs de mobile en Guinée,Sotelgui, Intercel, Areeba, Orange etCellcom, vont désormais devoir comp-ter avec une autorité de régulation quidevrait être mise en place dans les pro-chains jours, les a informés le ministrede la Communication et des Nouvellestechnologies de l’information, TibouKamara. Le ministre estime que l’ab-sence d’un organe de régulation dusecteur des télécommunications enGuinée constitue toujours un handicapdans la normalisation des services ren-

dus par les opérateurs. « Il faut que leslicences soient délivrées aux opérateursau même titre et au même prix, pour quetous les opérateurs aient le même avan-tage et les mêmes obligations vis-à-vis del’Etat. En un mot, mon intention est demettre tout le monde au même degré dechance. Ce n’est nullement une chasseaux sorcières ». Le ministre a annoncéque l’Etat va par ailleurs réclamer lepaiement des redevances qui lui sontdues. Les opérateurs se sont félicités dela création d’un organe de régulation,

mais ont aussi appelé à une baisse desfacteurs de production, l’électriciténotamment. Et aussi à la déductibilitéde la TVA sur le carburant, à la baissedes tarifs douaniers qui frappent lestéléphones portables. L’implantationanarchique des pylônes a égalementété déplorée. « C’est le seul pays où l’onpeut trouver cinq pylônes dans un péri-mètre de 5m2 », a fait remarquer laSotelgui.

HG

L’internet haut débit en Afrique, encore lent et cher, va se développer à partir de l’année prochaine

avec la mise en service de la fibre optique en Afrique de l’Est, qui va tirer les prix vers le bas.

« A la fin de l’année 2007,on comptait presque 3 millions d’abonnés

à l’internet haut débit. Cechiffre va tripler dans les

trois prochaines années. »

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19Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 MEDIAS - REFLEXION

7e conférence des ministresde la Communication des non-alignésLe Maroc participe à la 7e conférence des ministres de laCommunication et de l'Information du Mouvement des non-ali-gnés (Cominac), prévue du 2 au 4 juillet à Isla Margarita(Venezuela), dans l'esprit de contribuer à l'élaboration d'unenouvelle vision au sein de cet ensemble, a affirmé Khalid Naciri,ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.Le royaume, « qui s'est engagé dans la voie de la consolidation de seschoix démocratiques, est habilité à apporter un témoignage impor-tant en la matière et à contribuer à l'élaboration d'une nouvellevision qui puisse lui permettre de peser de tout son poids sur la scèneinternationale, pour la défense des valeurs en lesquelles nous pou-vons croire », a souligné le ministre dans une déclaration à la MAP.

Augmentation des prix desquotidiens camerounaisLes éditeurs des cinq quotidiens publiés au Cameroun ontdécidé de faire passer, dès le 1er juillet 2008, le prix des journauxde 300 à 400 FCFA (0,8 dollar). « Depuis 13 ans qu'a connu ladernière augmentation du prix du journal à la vente, le prix dupapier a plus que doublé, les prix de tous les autres intrants dansla fabrication des journaux ont doublé, il devenait de plus en plusdifficile de continuer à fonctionner à ce rythme », a déclaré AlainBlaise Batongue, directeur de publication du quotidien privéMutations. « En mettant le prix à 400 FCFA, on ne règle pas tousles problèmes, mais au moins on diminue les charges qui deve-naient de plus en plus insupportables », a précisé M. Batongue.

Le Mali adopte une loi sur le régime de la propriété littéraire et artistiqueLe Parlement malien a adopté une nouvelle loi fixant régime de lapropriété littéraire et artistique, a-t-on appris mardi de source offi-cielle. En vertu de la nouvelle loi, les programmes d'ordinateurs etles compilations de données sont désormais protégés commedroits d'auteur, alors que la durée de la protection des oeuvres, quiétait de 50 ans après la mort de l'auteur, est portée à 70 ans. Unenouvelle notion liée aux droits voisins, qui concernent les artistesinterprètes ou exécutants, les producteurs de phonogrammescomme cassettes, CD et DVD, et les organes de radiodiffusion, faitapparition dans la nouvelle loi présentée comme un ensemble dedroits protégeant notamment les artistes interprètes, les acteurs etles chorégraphes. Elle introduit également le droit de location, quiimplique que les auteurs ou ayants droit pourront interdire ouautoriser la location au public d'originaux ou de copies des oeu-vres protégées par le droit d'auteur.

Londres délivre ses « AfricanBusiness Awards 2008 »

Par Charles Bambara, Londres

Ces premiers Awards ont été organisés enprésence de plus de cinq cents invités,parmi lesquels deux Premiers ministresafricains venus du Cameroun et du

Lesotho, de nombreux directeurs géné-raux de banques, d’entreprises commer-ciales et industrielles, et de nombreusespersonnalités, dont Mo Ibrahim, fonda-teur du groupe de télécommunicationsCELTEL, et le directeur exécutif du

groupe Coca-Cola au plan international.En tout, il y avait seize catégories pour cesAwards, couvrant des domaines aussivariés que l’innovation, la contribution àla réalisation des Objectifs du millénairepour le développement, la réduction de la fracture numérique, les télécommuni-cations, les compagnies aériennes ou la responsabilité citoyenne et sociale.L’objectif de ces trophées était de recon-naître et de rendre hommage aux chefsd’entreprise et aux compagnies qui ontapporté une contribution remarquableau développement du continent, auxaspirations économiques des citoyensordinaires à travers l’innovation, ouencore au changement de perception del’Afrique au niveau des marchés interna-tionaux et nationaux.

Trophées Le jury de six personnalités reconnues auplan international était présidé par OmariIssa, directeur exécutif de InvestmentClimate Facility in Africa. Et parmi cesmembres du jury, on retrouvait deuxfrancophones : Jean-Louis Ekra, prési-dent d’Afreximbank, et Amadou MatharBa, co-fondateur de All Africa GlobalMedia Group.Le géant minier Anglo-American a rem-porté trois des seize trophées en compé-tition, alors que MTN et Ecobank ravis-saient chacun deux trophées. Dans uneallocution de remerciement pour ces tro-phées remis, le représentant du groupeAnglo-American rappellera que la com-pagnie emploie 75 000 employés unique-ment en Afrique et qu’elle tente de foca-liser son œuvre sur le développement àtous les niveaux de ses employés.

Le Commonwealth Business Council (CBC) a organisé la semaine dernière à Londres les African

Business Awards, les trophées du monde des affaires africain du Commonwealth.

Crise alimentaire mondiale : del’éthanol au marché à terme

Comment l’économie mon-diale s’est trouvée en l’espaced’une année avec les prix desprincipales denrées de basehors de portée d’une partie dela population du globe ? Ladernière étude de la directiondes études économiques duCrédit Agricole ne rompt pasle consensus, rappelant cepen-dant que les fluctuations desprix des matières premièresagricoles ne constituent pasun phénomène nouveau. Il y aplus de trois cents ans déjà,Gregory King observait à laBourse des grains de Londres,l’un des premiers marchés desmatières premières agricolesde l’histoire, que lorsque l’of-fre diminuait de 10, 20, 30, 40et 50% par rapport à sonniveau « normal », les prixmontaient de 30, 80, 160 et450%. La cherté observée surle marché mondial des den-rées alimentaires découle-rait-elle d’une restriction de

l’offre pareille à celle qu’avécu Londres ? Certainement,observent les auteurs del’étude qui notent toutefoisqu’à la différence du marchérestreint d’il y a trois siècles, ily a aujourd’hui un marchémondialisé et une intégrationdu système agroalimentairemondial. Le rapport du CréditAgricole constate que seule-ment 20% du volume de cesdenrées agricoles est exporté.La différence avec le marchédu pétrole, qui fournit l’équi-valent de 660 kilogrammespar personne contre 440pour les matières agricoles,est évidente.Le rapport note que, malgré10 000 ans d’histoire agraire,le marché n’échappe pas à sescontradictions et à ses diver-gences exacerbées par sa ren-contre récente avec le marchéfinancier et, dernièrement,par le souci économique etgéopolitique de trouver un

substitut au pétrole. De làvient l’envolée du sucre,actionnée par une fortedemande d’éthanol-carburanten 2006. Ce biocarburant aaspiré 20% des culturessucrières mondiales avant dese rabattre sur le maïs. Bref,une sorte d’effet domino quia entraîné tous les grainsdans une logique de prix sansliens évidents avec leursniveaux de stocks.

Responsabilité des marchésfinanciersD’où les interrogations sur lerôle joué par les spéculateursdans l’envolée des prix. Qu’enest-il en réalité ? Pour l’étudedu Crédit Agricole, le volumed’activité sur les marchés àterme a beaucoup augmentéces dernières années. Ceciconcerne tous les produits,financiers et autres. En 2006 et2007, les produits agricoles,qui représentent 4% du nom-

bre de contrats négociés, ontvu croître leur volume un peuplus vite que la moyenne. Enmai 2008, le total des positionslongues sur le seul marché deChicago s’élevait à 25% desrécoltes annuelles de maïs et

de soja, et à 8% pour le blé, cequi est très élevé selon le rap-port. En outre, selon les statis-tiques, les intervenants danscette place sont, depuis deuxans, davantage motivés par letrading que par les tradition-nels contrats de couverturerecherchés par les commer-çants. Dans tous les cas, lesproducteurs (agriculteurs) oules courtiers, qui doiventadopter des positions courtessur le marché pour couvrirleurs positions physiques lon-

Des plus riches réunis au G8 aux plus pauvres en conclave à Koulikoro, la conclusion est la même :

la crise alimentaire mondiale est due aux hausses des cours du blé, du maïs, du soja, du riz… l’étha-

nol et les spéculations financières sont passés par là.

African Business Awards 2008Mo Ibrahim – Fondateur du groupeCELTELArnold Ekpe, du groupe Ecobank Mme Ndi Okereke-Onyiuke, de laBourse des valeurs du Nigeria Le groupe de télécommunicationsMTNAnglo-American – Afrique du Sud

Africa Invest, du Malawi Le Ghana

CELTEL (Zain)

South Africa Airlines

MTN – Afrique du SudBamburi Cement

Anglo-American – Afrique du Sud

Small Enterprise Fondation – Afriquedu Sud

Anglo-American – Afrique du Sud

Submarine Cable

Ecobank

Award récompensant l’ensemble desa carrière Award du meilleur chef d’entrepriseAward de la meilleure femme d’affai-res de l’année Award de la meilleure entreprise afri-caine Award de l’entreprise africaine dedimension mondiale Award de la meilleure PMEAward du meilleur pays africainayant amélioré le climat des investissements.Award de la meilleure compagnie detélécommunications de l’annéeAward de la meilleure compagnieaérienne Award de la meilleure marque Award de la meilleure entrepriseayant développé une responsabilitésociale et citoyenneAward de la meilleure entrepriseayant contribué aux OMD Award de la meilleure entrepriseayant contribué à l’innovation sociale Award de la meilleure entrepriseayant développé une sensibilité à laquestion du genre fémininAward de la meilleure entrepriseayant œuvré pour la réduction de lafracture numériqueAward pour l’innovation technologi-que

gues, ont un poids plus impor-tant que les acheteurs (entre-prises de transformation).Extraits : « En ce qui concernele blé, la forte hausse des prixentamée en juin 2007 ne semblepas être liée à un changement

évident de position d’un typed’agent en particulier. En ce qui concerne le maïs, c’est lecontraire qui s’est produit. Leshausses de prix de mi-2006 etmi-2007 ont en effet été accom-pagnées par un fort mouvementvers les positions longues de lapart des agents financiers (nonliés aux indices), contre unmouvement inverse des agents

commerciaux. Cela est assezsurprenant, puisque la haussedu prix du maïs est l'un desmouvements les plus confor-mes aux fondamentaux, étantdonné la forte demande pourcette céréale pour la productionde l’éthanol ; elle semble pour-tant due à des “spéculateurs” ».Le débat est certainement loind’être épuisé quant à la res-ponsabilité des financiers. Vula part infime des matièrespremières dans le marché defutures et d’options, il est clairque chaque mouvement desinvestisseurs peut engendrerde fortes répercussions sur lesprix. Doit-on pour autantemprunter le pas à l’Inde qui a interdit depuis 2007 leséchanges à terme sur le blé etle riz ?

MBF

Doit-on pour autant emprunter le pas à l’Inde qui a interdit depuis 2007 les échanges à

terme sur le blé et le riz ?

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POLITIQUE - ÉCONOMIE20 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

Rébellion chez les Forcesnouvelles Les mutins, qui se sont soulevés samedi à Vavoua et Séguéla,« ont évoqué des problèmes d'ordre matériel. Nous allons réglerces problèmes et aussi leur accorder le pardon », a affirmé lundisoir le porte-parole des FN, Sidiki Konaté, interrogé en directlors du journal de la télévision nationale ivoirienne. Leporte-parole de l'ex-rébellion a annoncé « des mesures deréintégration pour continuer le travail pour la paix », sans plusde précisions.

Des troupes rwandaisesbientôt en SomalieLe Rwanda prendra d'ici la fin 2008 une décision sur l'envoide troupes en Somalie pour renforcer les effectifs de la mis-sion de l'Union africaine en Somalie (Amisom), a annoncémercredi à l'AFP le porte-parole de l'armée rwandaise, JillRutaremara. « Le nombre de troupes à déployer en Somalie estune décision qui sera prise au plus haut niveau, mais le délai neva pas dépasser la fin 2008 », a déclaré le major Rutaremara.C'est la première fois qu'un haut responsable rwandais évo-que un éventuel envoi de troupes en Somalie. Lors de sa visiteofficielle effectuée au Rwanda en janvier 2007, le chef de l'Etatsomalien Abdullahi Yusuf Ahmed avait demandé au Rwandade contribuer à l'Amisom.

L’ONU exhorte les groupes armés congolais à négocierLa Mission de l'ONU en République démocratique duCongo (Monuc) a exhorté mercredi tous les groupes arméscongolais des Nord et Sud Kivu (est) à regagner les négocia-tions en cours dans le cadre du processus de paix, qui peineà s'instaurer dans la région depuis janvier. La Monuc asalué, « après plusieurs semaines de suspension », la reprisedes travaux de la sous-commission militaire du programmeAmani (paix, en swahili), a indiqué son porte-parole, KemalSaïki, au cours d'un point presse à Kinshasa. En revanche,elle a déploré l'absence des représentants du Congrès natio-nal pour la défense du peuple (CNDP), du chef rebelle tutsicongolais Laurent Nkunda, acteur majeur de la crise auNord-Kivu, et des Forces républicaines fédéralistes (FRF),mouvement de soldats dissidents banyamulenge (Tutsis duSud-Kivu).

L’Afrique du Sud organiseune journée de deuil L'Afrique du Sud a organisé jeudi une journée de deuilnational pour les victimes des récentes violences xénopho-bes, qui ont fait plus de 60 morts dans les quartiers pauvresdu pays. Un service religieux à la mémoire des victimes a eulieu à Pretoria en présence du président Thabo Mbeki. Lajournée de deuil était initialement prévue le 24 juin, maiselle avait dû être reportée pour des questions d'organisa-tion. L'Afrique du Sud est la première puissance économi-que du continent, ce qui attire de nombreux immigrés, maisun adulte sur trois y est au chômage et 43% de la popula-tion vit sous le seuil de pauvreté. La frustration des pluspauvres a pris pour cible les étrangers pendant une quin-zaine de jours en mai, faisant au moins 62 morts - dont unevingtaine de Sud-Africains pris dans les violences - et desdizaines de milliers de déplacés. Des milliers d'étrangerssont retournés dans leurs pays, et environ 13 000 sont tou-jours réfugiés dans des camps.

L’OMS avertit d’une pénurie de médecins en Afrique d’ici 2015L'Organisation mondiale de la santé a averti que l'Afrique feraface à une pénurie dramatique de médecins d'ici 2015, selonune nouvelle étude rendue publique mercredi. Le rapport del'OMS a estimé qu'il y aura environ 13 millions de docteursd'ici 2015, un chiffre qui satisfait la demande et dépasseramême l'objectif de voir 80% des naissances assurées par unepersonne qualifiée. Mais étant donné les déséquilibres de larépartition des médecins, l'Afrique devra faire face à une pénu-rie de soins, avec 255 000 docteurs en 2015, soit un manque de167 000 par rapport à ses besoins pour réaliser l'objectif decouverture des soins, selon l'OMS.

L’agriculture en Méditerranéedevant des scénarios catastrophes

Par Faycal Metaoui, Alger

Quelle sera la situation de l’agriculture enMéditerranée vers 2020 ? Difficile à pré-voir. Le Centre international de hautesétudes agronomiques méditerranéennes(CIHEAM), qui vient de publier le rap-port Mediterra 2008, Les futures agricoleset alimentaires en Méditerranée, a élaboréquatre scénarios possibles.Le premier : « La région aborde son avenirsans convictions, accablée par les difficultés,les méfiances... » Ce scénario prévoit ungaspillage des ressources naturelles (eau,gaz) et l’éclatement de conflits. La libéra-lisation annoncée des marchés agricolesaura des impacts négatifs sur la rive Sud :réduction du nombre des exploitations etaggravation du chômage.Second scénario : « Une Méditerranéesous tensions ». Il est bâti sur plusieursidées : le changement climatique sera plusrapide que prévu, la région sera incapabled’assurer la sécurité alimentaire despopulations, les inégalités d’accès auxressources d’eau vont s’intensifier et lesespaces ruraux subiront de plein fouet lapaupérisation.Troisième scénario : « Une Méditerranéeéclatée mais réactive ». « Une Méditerranéequi concentre de nombreuses tensions maisqui tente de réagir pour amortir, par desalliances stratégiques choisies, les multipleschocs provoqués par la mondialisation »,est-il prévu. Dans ce scénario, on citel’exemple de l’Algérie, qui troque son gazcontre du blé ukraïnien, ou encore l’inten-sification de la relation entre la Turquie,« grande puissance agricole », et les paysarabes méditerranéens dont les importa-tions sont croissantes compte tenu « despressions démographiques ».Quatrième scénario : « Une Euro-méditer-ranée en confiance ». Pari est fait sur une

mobilisation de tous les acteurs, y com-pris privés, pour booster la relation entrel’Europe et le monde méditerranéen.Seule manière d’éviter certains risques :« rivalités hydropolitiques, immigrationincontrôlée, insécurité alimentaire... » « Siun tel scénario se déploie, la politique desmarchés serait fondée sur l’intégration com-merciale des Etats de l’Euro-Méditerranée,qui compteront 850 millions d’habitants en2020 », est-il noté.

Le pourtour méditerranéen, une éco-région hypothéquée La prospective estime que l’agriculturepourrait devenir un moteur de l’émer-gence de l’acteur euro-méditerranéen, àl’image de la Politique agricole com-mune (PAC) qui a été « le ciment » de laconstruction européenne. Les expertspréconisent la création d’une plate-formeeuro-méditerranéenne de dialogue surl’agriculture qui pourrait plancher sur desgrands thèmes tels que la gestion des res-sources hydriques et le développement decomplémentarités productives entre lesdeux rives de la Méditerranée. Il est relevéque les réformes en cours en Europe nepeuvent plus ignorer la problématiqueagricole et rurale en Méditerranée.Actuellement, et selon Mediterra, seuls13% des sols de la région peuvent êtreconsidérés aptes pour l’usage agricole, lereste étant partagé entre pâturages, forêts,arbustes, zones urbaines, zones rocheusesétendues et déserts. D’où l’ampleur dudéfi. « L’érosion de la biodiversité se pour-suit et les menaces qui pèsent désormais surl’écosystème méditerranéen sont à la hau-teur de sa richesse. La Méditerranée devientune écorégion hypothéquée, rendue vulné-rable par la désertification, la déforestationet la disparition de certaines espèces anima-les et végétales », est-il souligné. Presque

30% de ces espèces sont menacées de dis-parition. Les sols méditerranéens souf-frent : d’un côté, les surfaces agricoles sontrongées par l’urbanisation galopante -surtout au Sud -, et de l’autre, les réservesfoncières sont dégradées par une intensi-fication mal maîtrisée. En Algérie, on n’apas trouvé mieux que de faire traverser untronçon autoroutier en plein parc natureld’El Kala, l’une des plus importanteszones humides au monde.

Le partage de l’eau, gisement de conflitsLa Méditerranée, selon le rapport,concentre la moitié de la populationmondiale « pauvre en eau » (3% des res-sources en eau douce du globe se trou-vent en Méditerranée). Vers 2025, 7% de lapopulation méditerranéenne n’aura pasaccès à de l’eau potable. « Beaucoup d’Etatsdépendent presque totalement de la disponi-bilité hydrique des pays voisins. C’est le cas de l’Egypte, de la Syrie, d’Israël et du Portugal(...) Ce caractère transfrontalier peut être unmotif de dissensions », est-il noté.

L’intégration agricole ne figure pas dans la première liste des projets qui font démarrer l’Union pour

la Méditerranée cette semaine à Paris. Une étude montre que les urgences et les enjeux stratégiques

sont dans la préservation des écosystèmes et de la biodiversité de la région.

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POLITIQUE - ÉCONOMIELes Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 21

Ethiopie : l’OFDM exige une enquêteLe Mouvement fédéral démocratique Oromo (OFDM, opposi-tion) en Ethiopie a appelé à ouvrir une enquête sur les affron-tements ethniques qui ont eu lieu dans la région ouest du pays,rapporte mercredi le quotidien local The Daily Monitor.« Entre le 16 et le 31 mai derniers, quelque 400 personnes habi-tant les villages de Hangar et Didesa ont été abattus par lescitoyens de la région de Gumuz Beneshangul, dans l'ouest del'Ethiopie », a fait savoir l'OFDM dans un communiqué.

Le FMI salue les performanceséconomiques du Cap-VertLe conseil exécutif du Fonds monétaire international (FMI) a salué,lundi, les performances économiques « impressionnantes » du Cap-Vert au cours de ces trois dernières années, exhortant toutefois lepays à continuer à observer une politique fiscale prudente pourmieux résister aux chocs. Dans un communiqué rendu public àPraia, le FMI indique que les « bonnes » politiques économiquesadoptées par le Cap-Vert ont servi de catalyseur aux investisse-ments et aux réformes économiques, spécialement dans le secteurdu tourisme, rompant la dépendance à l'aide et au transfert d'ar-gent et entraînant une croissance robuste et une inflation modérée.

L’Union africaine conseilleMugabeL'Union africaine (UA) a appelé mardi à Charm el-Cheikh, enEgypte dans un projet de résolution sur le Zimbabwe, le prési-dent Robert Mugabe et le leader du parti d'opposition MDC(Mouvement pour le changement démocratique), MorganTsvangirai, à honorer leur engagement à dialoguer en faveur dela paix, de la stabilité, de la démocratie et de la réconciliationdans le pays. L'UA exprime dans ce projet de résolution sonsoutien à la création d'un gouvernement d'union nationale auZimbabwe et à la poursuite des efforts déployés par laCommunauté de développement de l'Afrique australe (SADC)pour aider les dirigeants et le peuple zimbabwéens à résoudreles problèmes dans le pays. Les Etats et les parties concernéesdoivent s'abstenir de toute action susceptible d'avoir unimpact négatif sur le climat de dialogue, souligne le texte.

Le Maroc appelle au libre-échange maghrébinLe ministre marocain de l'Agriculture et de la Pêche maritime,Aziz Akhannouch, a appelé lundi à accélérer la création d'unezone maghrébine de libre-échange, selon l'agence de pressemarocaine MAP. « La libéralisation des marchés et l'ouverture denouvelles zones de libre-échange dans le cadre de l'Organisationmondiale du commerce et des conventions bilatérales ou régionalesnous imposent d'accélérer la création d'une zone maghrébine delibre-échange », a affirmé M. Akhannouch à l'ouverture d'uneconférence sur l'agriculture maghrébine.

La revue de presse africaine de Londres

Deux sujets sont très largement commentésdans la presse britannique de cette semaine : leretour du président zimbabwéen RobertMugabe de Sharm-El-Cheihk, en Egypte, et latenue du sommet du G8 au Japon. Mais laparution cette semaine des trois mensuels dugroupe londonien IC Publications permet devarier cette couverture africaine…

Le président MugabeLe Financial Times titrait en fin de semaine« Je suis président », parlant de RobertMugabe. A l’aéroport d’Harare, où 4000 sym-pathisants étaient venus pour l’accueillir, leprésident zimbabwéen dira en effet, « je suisprésident de la République, et ça c’est une réa-lité. Chacun doit l’accepter avant qu’il n’y aitdes chances de dialogue ». Même si Mugabe n’apas été condamné par ses paires en Egypte,individuellement certains pays se sont mon-trés très durs avec le régime, selon le FT. Leministre des Affaires étrangères du Botswana adéclaré que son pays ne reconnaîtra pas legouvernement zimbabwéen. Le Nigeria aexprimé très fermement son désaccord sur

l’ensemble du processus électoral zimbab-wéen. Le Times a souligné que l’Afrique estsortie très divisée du sommet de Charm-El-Sheikh parce qu’elle n’a pu se mettre d’accordsur la question du Zimbabwe.

Le sommet du G8Nous restons avec le Times, qui précise que legouvernement japonais va dépenser 285 mil-lions de livres sterling pour abriter ce sommetdu G8, ajoutant que le secrétaire général desNations Unies Ban Ki-Moon a exhorté les paysdu G8 à maintenir leurs promesses faites àGleneagles en 2005, annonçant un accroisse-ment annuel de l’aide à l’Afrique de l’ordre de25 milliards de dollars. Le journal rapporte lespropos de l’ancien chanteur de rock BobGeldof, pour qui les pays du G8 ont plutôt faitdes annonces d’annulation de dettes, sans don-ner réellement de l’argent supplémentaire.African Business analyse aussi les marges d’ac-tion des pays membres du G8. Il y a trois ans àGleneagles, écrit Anver Versi, le rédacteur enchef, le monde a pris des engagements fermesenvers l’Afrique pour un dernier effort afin

d’éradiquer la pauvreté endémique du continent.Dans l’enthousiasme de ce sommet, les pays duG8 avait promis jusqu'à 50 milliards de dollarspar an jusqu’en 2010 pour aider l’Afrique. Alorsque le sommet d’Hokkaido a lieu, on se demandece que sont devenues ces promesses. Kofi Annan,l’ancien secrétaire général des Nations Unies, aannoncé dans un rapport publié au nom de lacommission pour l’Afrique qu’il manque 40milliards de dollars. Ce panel qui supervise laprogression de l’Afrique, et qui a été mis surpied par la Commission pour l’Afrique, com-prend de nombreuses personnalités, dont l’an-cien directeur général du FMI, MichelCamdessus, Tony Blair, Olusegun Obasanjo,Bob Geldof, Graça Machel, l’épouse de Mandelaet Tidjane Thiam, directeur financier du groupebritannique Prudential.

Assurrances nigérianesAfrican Banker, une autre publication dugroupe IC, analyse le systeme d’assurancesnigérian. Ce journal dédié aux banques afri-caines a rencontré Margaret Mwanakatwe,directrice de Barclays Bank Ghana.

Shame ! NewAfrican, qui a paru également cettesemaine en kiosques, titre en page de couver-ture « Shame », parlant de l’Afrique du Sud,où il y a quelques semaines des milliers deSud-Africains ont chassé dans les rues desAfricains venus d’ailleurs, et surtout duZimbabwe. Et à l’intérieur, il y a cette imagechoquante d’un Africain en flammes.

Compétence universelleBouclons cette revue de presse avec leFinancial Times, une fois de plus, qui, à la findu sommet de l’Union africaine en Egypte, arencontré le président Paul Kagamé. Le prési-dent rwandais a déclaré que si les pays euro-péens ont des juridictions à compétence uni-verselle, l’Afrique peut également en avoir,ajoutant ainsi qu’il n’écartait pas la possibilitéde poursuites contre des Européens devant les juridictions rwandaises si des progrèsn’étaient pas réalisés dans la mise en accusa-tion des hauts fonctionnaires rwandais par desjuges français et espagnols.

L’Afrique doit se mettre à niveau

Par Aliou Diongue, Dakar

La consommation d’énergie en Afriquesubsaharienne, 681 équivalent kg depétrole par personne, est 2,6 fois infé-rieure à la consommation mondiale, quiest de 1796 équivalent kg de pétrole parpersonne. La consommation d’électricité,

542 kWh par personne, est près de 5 fois(4,9) inférieure à la consommation mon-diale qui est de 2678 kWh par personne.L’Afrique a des ressources pétrolières ethydroélectriques importantes, mais ellereste très pauvre en énergie. Pourtant,quatorze pays africains détiennent 10%des réserves mondiales de pétrole et degaz, et assurent 12% de la productionmondiale de pétrole, et 6,4% de la pro-

duction de gaz naturel.Avec 16% de la population mondiale,l’Afrique assure seulement 4% de la pro-duction mondiale d’électricité. Dans uneétude publiée le 22 mai, le FMI situe à 24%le pourcentage de la population africainequi a accès à l’électricité, contre 40% dansles autres pays du monde à faibles revenus.L’Afrique n’investit actuellement que 0,7%du PIB continental dans le secteur énergé-tique, alors qu’elle devrait porter ce niveaud’investissement à 3% de son PIB.Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a lancéle 22 juin une initiative « Energie enfaveur des pauvres » qui sera dotée d’unfonds de 208,350 milliards de FCFA (500millions de dollars). Initiative destinée àatténuer l’impact sur l’économie des payspauvres des prix élevés du carburant et del’énergie. Il ne fait guère de doute quecette initiative aura plus d’impact sur lecontinent que les décisions arrêtéesrécemment par l’Association des paysproducteurs de pétrole africains (APPA).

Crise des infrastructuresSelon un économiste de la Banque mon-diale, si 12 milliards de dollars avaient étéconsacrés à l’entretien des routes, uneperte estimée à 45 milliards de dollars dela valeur du réseau routier continental

entre 1970 et 1989 aurait été évitée.La part de l’Afrique dans les exportationsmondiales a reculé de deux tiers environen l’espace de 30 ans, et ce recul est lié engrande partie aux coûts élevés des trans-actions commerciales induits par les pro-blèmes de transport.Les mêmes contraintes sont notées dans ledomaine des technologies de l’informa-tion et de la communication. En 2005,trois personnes seulement sur 100 utili-saient l’internet en Afrique subsaha-rienne, alors que le nombre d’utilisateursdans le monde était de 16%.

Le potentiel et les opportunitésL’Algérie regrette la faiblesse de seséchanges commerciaux avec l’Afrique. LaTurquie veut augmenter le volume de seséchanges commerciaux avec l’Afrique etles porter de 9,6 milliards de dollars en2005 à 25 milliards de dollars avant la finde cette année. La Chine, l’Inde, le Brésil,le Japon, l’Union européenne, toutes lesgrandes puissances émergentes et despuissances traditionnelles veulent coopé-rer étroitement avec l’Afrique. Avec de tel-les opportunités et le potentiel de déve-loppement énorme qui est le sien,l’Afrique a pourtant de réels atouts enmain pour assurer son développement.

Les ressources sont abondantes et leur prix élevé. Le potentiel de développement est énorme et les

opportunités sont là. Il suffirait peut-être à l’Afrique de se recentrer sur elle-même pour inverser « le

signe indien ».

Si 12 milliards de dollarsavaient été consacrés à

l’entretien des routes, uneperte estimée à 45 milliardsde dollars de la valeur duréseau routier continental

entre 1970 et 1989 auraitété évitée.

Afrique subsaharienne 681 6 542 6 15 7 4 7

Amérique latine et Caraïbes 1198 4 1 715 3 73 3 18 3

Asie de l’Est 1182 5 1 492 4 58 4 11 5

Asie du Sud 453 7 432 7 19 6 5 6

Etats-Unis 7893 1 13 648 1 135 1 69 1

Europe et Asie centrale 2826 2 3 633 2 88 2 19 2

Moyen-Orient et Afrique

du Nord 1270 3 1 358 5 53 5 14 4

Monde 1796 2 678 59 21

Sources : Banque mondiale

1 Les données relatives à la consommation d’énergie et d’électricité se rapportent à l’année 2005.

2 Les données relatives au nombre de lignes téléphoniques et au nombre d’utilisateurs d’Internet se rapportent à l’année 2006, sauf pour ce qui concerne

les lignes téléphoniques pour l’Europe et l’Asie centrale (2006) et les utilisateurs d’Internet pour l’Asie du Sud (2006).

Régions

Consommationd’énergie1

(équivalent kg de pétrole par

personne)Rang

Consommationd’électricité(kWh par personne)

Rang

Lignes téléphoniques

fixes et mobiles2

(par 100 personnes)

Utilisateursd’Internet(par 100

personnes)Rang Rang

Consommation d’énergie, d’électricité, lignes téléphoniques et utilisateurs d’Internet dans les grandes régions du monde

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INTERNATIONALLes Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008 23

Elu« Il a été élu, il a prêté serment, il est là avec nous, alors il est pré-sident, on ne peut pas lui demander plus. Ils ont fait des élec-tions, je crois qu'il les a gagnées. (…) D'ores et déjà, je peux vousdire que l'on n'est pas obligé de suivre les injonctions d'outre-mer. (…) Les Africains sont capables de décider par eux-mêmes.Nous avons même accueilli Mugabe comme un héros, vousl'avez vu tout à l'heure si vous étiez dans la salle, a-t-il ajouté. »Omar Bongo, au sommet de l’UA.

Mécontentement« Nous exprimons notre vif mécontentement quant au pro-cessus qui a conduit à cette élection et sur l'élection elle-même. Nous ne considérons pas le résultat de cette électioncomme une base pour aller de l'avant. Une paix durable nepeut être obtenue au Zimbabwe que si le pays revient austatu quo ante qui prévalait avant ce second tour. »Le chef de la diplomatie nigériane, Ojo Maduekwe.

Fort« Une chose que nous devons clairement établir auprès de nospartenaires, c'est que nous n'allons pas devenir protectionnis-tes. Nous croyons au libre-échange et aux marchés ouverts. »George Bush, président des USA.

Génocide« Il n'y a pas de fondement (pour les inculpations devant lesjustices espagnole et française...). Celles-ci sont en traind'inculper les personnes qui ont en réalité arrêté le géno-cide. (…) Heureusement, nos juges prendront aussi du plai-sir à inculper quelques Français. Je n'exclus pas cela, àmoins que les problèmes soient réglés. »Le président rwandais Paul Kagame, dans une interviewpubliée vendredi par le Financial Times.

Agir« Il est temps que les pays producteurs, pas seulementl'OPEP et l'Arabie saoudite, mais aussi la Russie et leVénézuela, s'asseoient autour d'une table avec les nationsconsommatrices, avec les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, encessant de s'accuser et de se défausser. Il faut qu'ils (les paysproducteurs) calculent de combien ils peuvent augmenterleur production. Si cela n'est pas possible, il faut agir pourréduire la consommation de pétrole. »Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono.

Riches« Il faut que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole(OPEP), ou certains de ses membres, se chargent de l'appro-visionnement de ces pays à travers des mécanismes spécifi-ques, subventions, donations ou accords. Nous n'en seronsni plus riches, ni plus pauvres. »Le président du Venezuela, Hugo Chavez.

Boycottage« Je veux que, comme première puissance mondiale, ils(USA) cessent de harceler les pays de l'OPEP. Avec le boycot-tage de la Libye, le boycottage de l'Iran et le problème crééen Irak, il y a cinq à six millions de barils par jour qui man-quent sur le marché. »Le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah el-Badri, dans unentretien paru mercredi.

Plan B« Je serais un président très négligent si je n'avais pas unplan B quelque part dans un tiroir. Nous devons être prêtsen cas de coup dur. (…) Cependant, seule une catastrophenaturelle pourrait changer la donne. Si nous devions activerle plan B, nous prendrions la décision après la Coupe desConfédérations. »Le président de la Fédération internationale de football(FIFA), Sepp Blatter.

Verbatim

L’été des Arabes en Egypte traînesa cohorte de clichés

Par Daikha Dridi, Le Caire

Mobilisées par l'Autorité égyp-tienne du tourisme, les plusgrandes stars du cinéma et de lachanson passent les unes aprèsles autres face à la caméra pourchantonner dans un souriremielleux : « Nawartou Massr »(Vous illuminez l'Egypte).Le spot publicitaire passe etrepasse sur les télévisions ara-bes et, même si cela n'est pas ouvertement dit, tout lemonde aura compris que ceuxqui sont invités aussi onc-tueusement à venir illuminer

la fournaise de l'été égyptiensont les touristes venant despays du golfe Persique.Pour ceux qui habitent LeCaire hiver comme été, « l'ar-rivée des touristes arabes »s'annonce immanquablementpar une certaine fébrilité dansl'air des prix, que ce soient ceux

des loyers d'appartements oules tarifs des taxis. L'on peutaussi remarquer, dans les hallsd'hôtels cinq étoiles, l'appari-tion de cortèges de nounousmalaises et indonésiennes trot-tinant derrière les abayas noi-res des femmes et les jalabasblanches des hommes.

Les touristes russes bienplus nombreux…Cette soi-disant « avalancheestivale » du Golfe est pourtantremise en cause par les chiffresofficiels sur les entrées touristi-ques de l'année dernière, selon

lesquels ce sont, en fait, destouristes européens qui peu-plent le Sinaï et les côtes de lamer Rouge en cette périodede l'année. L'année dernière,ce sont les Russes qui ont étéles plus nombreux à visiterl'Egypte, avec 1,5 million detouristes (soit une augmenta-

tion de 52% par rapport à2006), suivis par plus d'unmillion d'Allemands et d’unautre million d'Anglais. Enfait, l'Arabie saoudite, avec 412000 visiteurs en 2007, ne vientqu'en septième position duclassement, c'est-à-dire bienaprès les Russes, les Allemands,les Britanniques, les Italiens, lesFrançais ou les Libyens.Même en termes de tourismearabe, c'est la Libye qui envoiele plus de visiteurs arabes enEgypte, avec 439 000 touristesen 2007. Ce fait là n'est d'ail-leurs pas nouveau, il s'agitd'une vieille tradition qui esten constante augmentation.Fait encore plus intéressant, lesuccès de l'Egypte auprès desmarchés russe, britannique etallemand est étroitement lié audéveloppement d'un tourismebalnéaire et non culturel.Tendance qui explique l'arrivéemassive – et autrement plusspectaculaire que celle des paysdu Golfe – des Russes, maisaussi d'autres pays de l'Europede l'Est, comme l'Ukraine et laPologne, qui font leur entrée en

8e et 9e positions du top ten,juste avant les Etats-Unis.Difficile de le croire, mais endépit de son formidable patri-moine, l'Egypte vit au rythmed'une diminution du tourismeculturel, allant dans le sensd'une tendance mondiale où letourisme culturel ne représenteplus que 12% des activités tou-ristiques. En revanche, le tou-risme balnéaire, dopé par desinvestissements massifs, notam-ment 25% d'apports venantd'investisseurs arabes du Golfe,est en plein boom. Et les recettesissues du tourisme en 2007 ontété de 9,4 milliards de dollars,soit une augmentation de19,6% par rapport à 2006. Cesrevenus représentent 11,6% duPNB, assurent 20% des recettesen devises, sans compter que letourisme emploie 12% de lapopulation active.

Les pétro-touristes arabes,un marché pas encore autopL'année dernière, les grandshôtels du centre du Caire, quis'attendaient à 90% d'occupa-

Les touristes saoudiens, s’ils sont vite repérables dans la fournaise du Caire qu’ils visitent plutôt l’été,

ne sont pas les plus nombreux à venir en Egypte, même parmi les Arabes. Une « insatisfaction » pour

le gouvernement égyptien.

L'année dernière, ce sont les Russes qui ontété les plus nombreux à visiter l'Egypte, avec

1,5 million de touristes.

Guet-apens éthique pour le sommet japonais du G8

Par Saïd Djaafer, Alger

Si pour chaque dollar dépensé au secoursdu secteur bancaire, les dirigeants du G8donnaient deux cents de plus, cela pour-rait apaiser les souffrances de 290 millionsde personnes les plus durement touchéespar la crise alimentaire actuelle... A laveille de la tenue du sommet du G8 àHokkaido, au Japon, l’ONG Oxfam s’estplacée, chiffres à l’appui, en guet-apenséthique. C’est par une louange perfide à lacapacité de réaction rapide des dirigeantsles plus riches que Jeremy Hobbs, direc-teur exécutif d’Oxfam, a tenté de mettre lapression sur les dirigeants du G8 : « Face àla crise financière, les dirigeants du mondeentier ont dépensé 1000 milliards de dol-lars en six mois pour venir au secours deleurs banques. Ceci démontre qu’ils saventagir rapidement et avec fermeté pour trou-ver des fonds lorsque la volonté politiqueest au rendez-vous. »Oxfam n’est pas la seule à lancer une pierredans les jardins très protégés du G8 qui,dans un rituel consacré depuis le sommetde Kananaskis (Canada), accueille septchefs d’Etat africains et, depuis 2005, legroupe informel des G5 qui regroupe lespays émergents (la Chine, l'Inde, le Brésil,le Mexique et l'Afrique du Sud). Cettepierre est venue, contre son gré, de laBanque mondiale, dont un rapport gardéconfidentiel qui a été fuité par TheGuardian, confirme que l’orientation del’agriculture vers les biocarburants a une

incidence majeure sur la flambée des prixdes denrées alimentaires.

Une lourde pierre contre les biocar-burantsL’étude de la Banque mondiale, dirigée parun économiste de renom, Don Mitchell,« lead economist » à la Banque mondiale etancien professeur d’économie agricole, esttranchante. L’augmentation des prix del'énergie et des fertilisants a engendré unehausse de 15%, tandis que les biocarbu-rants sont responsables de 75% d'aug-mentation entre 2002 et février 2008. Acontrario, l’augmentation des revenusdans les pays en développement n’a pasdébouché sur une hausse importante de laconsommation mondiale et n’a pas été unfacteur important de hausse des prix.Conclusion : « Sans l'augmentation durecours aux biocarburants, les stocks mon-diaux de blé et de maïs n'auraient pasautant décliné, et l'augmentation des prixliée aux autres facteurs aurait été modérée ».Ce serait le chiffre de 75%, jugé trop brû-lant, qui a le plus gêné les responsables dela Banque mondiale, dont le porte-paroleà Londres, Derek Warren, a préféré utili-ser, dans le journal suisse Le Temps, l'ex-pression « considérable » pour qualifierl'impact des biocarburants sur la flambéedes prix. Avant ces tirs chiffrés d’Oxfam etde Don Mitchell, ce sont les chanteursirlandais Bono et Bob Geldof qui avaientmis à l’index les pays riches au sujet despromesses, non tenues, faites à l’Afrique

lors du sommet du G8 de Gleneagles, enEcosse, en 2005.

Des « invités »On avait promis 26 milliards d’aides sup-plémentaires à l’Afrique avant 2010, lechiffre a été ramené à 21,8 milliards, et àmi-parcours seuls 3 milliards ont été ver-sés, soit 14%. Voilà de quoi donner deséléments au contre-sommet des pauvresqui se déroulait, dimanche, à Koulikouro,à 50 km au nord de Bamako, et aux alter-mondialistes qui, malgré les mesures desécurité, ont manifesté au Japon. Sansattendre de réponse concrète de la part duG8 qui, officiellement, discutera d’uneréponse « globale » à la crise alimentaire.La chancelière allemande Angela Merkel aindiqué qu’une série de mesures va êtreannoncée lors du sommet pour « soulagerà court terme la crise alimentaire » mon-diale et prévoir « une stratégie à long termepour augmenter la production agricolemondiale ». L'hebdomadaire Der Spiegel afait état d’un document envoyé par MmeMerkel à ses collègues du G8 soulignantque cette crise pourrait « mettre en dangerla démocratisation, déstabiliser des Etats etse transformer en problèmes pour la sécu-rité internationale ». Théoriquement, ledécor est planté pour une action vigou-reuse d’un G8 que d’aucuns jugentdéphasé, car n’intégrant pas des acteurséconomiques aussi importants que l’Inde,la Chine ou le Brésil qui ne sont encoreque des « invités »…

Les sept pays les plus industrialisés du monde et la Russie tentent de contenir une crise alimentaire

lourde de conséquences pour la sécurité internationale. Pour la crise financière, l’essentiel a déjà été

fait… car la volonté n’a pas manqué.

tion en été venant spécifique-ment du Golfe, ont été déçus den'avoir eu que 70% d'occupa-tion, les Saoudiens ayant pré-féré payer moins et aller dansdes hôtels plus périphériques,ou louer des appartements dansles nouvelles banlieues. Ceshôtels ont en fait payé le prixd'une augmentation vertigi-neuse de leurs tarifs à l'appro-che de la « vague du Golfe », lestouristes saoudiens expliquantà la presse que « la destinationégyptienne n'est attractive qu'enraison de ses bas prix ! »

Enfin, le cliché du touristesaoudien répond encore moinsaux fantasmes galvaudés sur cesvieillards lubriques venus enEgypte s'offrir les corps d'en-fants pauvres et se vautrer dansles casinos interdits aux autoch-tones. Non, les Saoudiens quiviennent passer l'été en Egyptesont majoritairement des jeu-nes. Filles et garçons. Et leuractivité favorite est de se dra-guer entre Saoudiens, se trouverun mari ou une épouse de sonchoix, dans un contexte où lamixité n'est pas pourchassée…

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L’AFRICAIN DE LA SEMAINE24 Les Afriques - N° 37 - 10 au 16 juillet 2008

L’agenda

F.O. Licht's World Ethanol Conference3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, [email protected] ou +44 (0)20 7017 7500

Chad International Oil and Mining (CIOME)

8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier). www.cubicglobe.com

Forum Media & Développement

11 au 13 septembre 2008 à Ouagadougou (Burkina-Faso).Inscription et informations : http://media-dev.eu/

8e Forum Eurafric Partners consacré à l'eau et

à l'énergie

21 au 24 octobre 2008 à Lyon (France). www.adeafrance.org

IPAD, Infrastructure Partnership for African

Development

7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre 2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,[email protected]

Africa Petroleum Storage and Transport

22 au 24 septembre 2008 à Marrakech, Maroc (Kenzi Farah Hotel).www.cubicglobe.com

Rencontre des banques maghrébines sur la crise

financière

11 juillet à Tunis.En présence de Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale deTunisie, de Othman Benjelloun, président de l’UBM, et de Férid BenTanfous, président de l’Association bancaire tunisienne. Contact : Union des banques maghrébines. Tél. : + 216 71 96 03 46. www.ubm.org

Libya Maritime Exhibition and Conference

13 au 15 octobre 2008 à Tripoli (Base navale d’Abussetta). www.cubicglobe.com

SECUREX 2008

17 au 19 novembre 2008 à Tripoli (Base navale d’Abussetta). www.cubicglobe.com

Africa International Soft Commodities 2009

26 et 27 février 2009 à Londres (Kensington Conference Centre).Tel: 00 44 (0) 20 8605 0509

Geneva trade & development forum GTDF

17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center. + 41 22 807 17 40 www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch

Salon international de l’entreprise

5 au 14 décembre 2008, Yaoundé, Palais des Congrès. www.promote2008.org

12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finance

Conference and Exhibition

4 au 7 novembre 2008 à Malabo, Guinée équatoriale. www.ogtfafrica.com

8e Forum des dirigeants d’entreprises africaines

8 au 11 juillet – Paris Sorbonne.Groupe Afrique Challenge à Casablanca,

Tel : +212 22 36 04 18/20 [email protected]

Symposium mines Guinée (SMG 2008)

13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.Dan Coberman - [email protected]

Cycles des salons de Med It 2008

22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.1er et 2 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.

Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89

African Investor & NYSE Forum

15 septembre 2008 à New York.Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm

Dossongui Koné :« Les autres n’ont pas été patients »Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar

Dossongui Koné est-il le plus riche desIvoiriens ? La réponse ne viendra jamais delui. Il se contente, énigmatique, de répon-dre quand la question lui est posée par unjournaliste un peu trop curieux à son goût,« je me contente de faire mon travail... »La question ne manque pas de perti-nence. A 58 ans, natif de Gbon, au nordde la Côte d’Ivoire, Koné multiplie lesbonnes affaires. Banque, télécommuni-cations, assurances. Des secteurs parmiles plus juteux en Afrique.Dossongui Koné, c’est d’abord la banqueAtlantique. Présente dans sept des huit paysmembres de l’Union économique et moné-taire ouest-africaine, UEMOA (Bénin,Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger,Sénégal, Togo). Il en est le PDG.C’est aussi la téléphonie. Moov pour lemobile, implanté dans sept pays, et Datatransmission dans onze pays.Koné est également dans l’assurance, avecquatre compagnies. Il n’a pas pour autantoublié ses premières amours, puisqu’il adébuté les affaires dans l’agro-industrie.Le groupe Atlantique posséderait encore70 boulangeries, trois usines d’extractiond’huiles essentielles d’agrumes et uneusine de noix d’acajou à Korhogo.

PartenariatEst-ce par prudence ? La caractéristiquedans les affaires pour Koné est qu’il n’estjamais seul. Toujours adossé à de grandsgroupes à l’international : « Nous nous asso-

cions toujours à un partenaire, et cela nouspermet, entre autres, de faire bénéficier nosresponsables, et tout le personnel, d’assistanceet de formation à la pointe », répond-t-il.Ainsi pour la banque, est-il associé au réseau des Banques populaires deFrance. Pour les assurances, à Maghrebia,le 3e assureur de Tunisie, et pour les télé-coms, à Etisalat, le principal opérateur detélécommunication du Golfe, et au cabi-net français BYH.Il possède lui-même une fondation quiconstruit des écoles, des dispensaires, desforages, des églises, des mosquées, etc.« De manière générale, nous venons enaide aux couches défavorisées de la sociétéchaque fois que nous sommes sollicités »,soutient-il.

Prête-nomUne telle fortune, pour quelqu’un qui n’apas hérité, suscite toujours les mêmesinterrogations en Afrique. Qui se cachederrière lui ? Ne serait-il pas qu’un prête-nom ? « Personne ne se cache derrière nous.

Je puis vous affirmer que nous n’avonsaucun sponsor, ni politique, ni financier.Nous n’avons aucun homme politique de lascène nationale, encore moins internatio-nale, qui soit actionnaire, ni en Côte d’Ivoire,ni dans aucun autre pays. Si le groupeAtlantique a une activité et des résultats quivalent une admiration, le mérite ne revientqu’aux responsables et à l’ensemble du per-sonnel. Dans le cas contraire, je serai seul àdevoir m’expliquer ».S’il n’y a aucune personnalité derrière, n’a-t-il pas pour autant bénéficié des largessesde l’Etat providence africain ? Il faut luireconnaître qu’il n’a pas attendu d’êtreministre en 1999 pour se lancer dans lesaffaires. Il possédait déjà Palmindustrie.Il assure même que la courte parenthèsegouvernementale, un an et demi, a affecténégativement ses affaires, et qu’il est partiavec soulagement du gouvernement.Pourtant, il est resté dans le monde poli-tique puisqu’il est député et membre duparlement de l’UEMOA, dont il présidela Commission des affaires économiqueset financières depuis 1998.Dossongui Koné ne fait pas mystère dudébut de ses affaires. « Je suis un paysan. Jesuis un agriculteur arrivé aux affaires parun pur hasard. J’ai eu à assumer de hautesfonctions publiques. Quand j’ai quitté cesfonctions à la fin de la trentaine, j’ai alorsopté résolument pour les affaires. »

Prêt SFI« En 1989, grâce à un ami de la Banquemondiale, Serge Guetta, nous avons béné-ficié d’un prêt de la SFI (Société financièreinternationale) de 1,4 milliard de francsCFA pour créer des plantations et trois usi-nes d’extraction d’huile à essence d’agru-mes (bergamote, bigarade et citrons) ». Ale croire, grâce à ce prêt, il est devenu,avec vingt tonnes, le premier producteurmondial hors coopératives d’essence debergamote. L’appétit venant en man-geant, il se développe dans l’agro-indus-trie. « Parallèlement, je suis entré dans ledomaine de la boulangerie en montantune boulangerie. Puis, au bout d’un an,nous avons repris un parc de 4, grâce à uncrédit bancaire en 1990. Ce parc s’est trèsrapidement développé pour atteindre 70boulangeries actuellement gérées par desjeunes sous forme d’unités franchisées ».Nouvelle chance. La banque. La FrançaiseCIC, Crédit industriel et commercial,

décide de quitter la Côte d’Ivoire. Konéfait partie des heureux à qui il est proposéde participer au tour de table. « En groupe,nous avons repris chacun 1%. Les autresn’ont pas été patients. Nous qui sommesrestés avons, en dix-neuf ans, réussi grâceaux efforts de tous, à créer le groupe ban-caire Banque Atlantique ». Avec le succèsque l’on sait. Le groupe revendique la pre-mière place en Côte d’Ivoire et ambi-tionne d’intégrer le top ten des banques dela région. Grand challenge.

JeunesseAutre trait commun à toutes ses entrepri-ses, la jeunesse des employés. « La moyenned’âge des directeurs généraux tourne autourde 35 ans… et le nombre de diplômés HEC,ESCP, ESSEC, ESCA, Warton, Stanford etd’agrégés d’université peut effectivementimpressionner ! », se glorifie-t-il.Dans le dur milieu des affaires, la vien’est jamais un long fleuve tranquille.Koné a connu, et est encore confronté, àquelques soucis. L’une de ses premièresaffaires, Centradis, spécialisée dans ladistribution, n’a pas été une grande réus-site. Elle lui aurait valu quelques conten-tieux avec le fisc ivoirien.Plus préoccupant, l’affaire Telecel Faso auBurkina. Depuis 2005, les deux princi-paux actionnaires, Atlantique Télécom et Planor Afrique, se battent pour soncontrôle. Bataille judiciaire à multiplesrebondissements dont la dernière serait

favorable au groupe de Koné. En atten-dant, depuis le départ de l’ancien direc-teur général Ahmed Mamadou Cissé pourMOOV Côte d’Ivoire, en 2005, la société aété mise sous administration judiciaire.Autre contentieux, avec Séverin Adjovi,un homme politique béninois reconvertidans les affaires. Il était associé à hauteurde 49% dans Telecel Bénin, devenu Moov.Il réclamerait 114 milliards de FCFA aupatron du groupe Atlantique.

SérénitéDossongui Koné n’en est pas moinsserein. Apparemment sûr de son fait, ildit s’en remettre à la justice et ne penserqu’à l’avenir de son groupe. Pour sesenfants ? « Non, non. Les enfants prendrontle chemin qu’ils se choisiront eux-mêmes.C’est une entreprise qui est animée par dupersonnel de grande qualité professionnelleet morale. L’objectif, c’est que ces cadres quisont aux affaires parviennent, chacun parrapport à sa position, à assurer de plusimportantes responsabilités. Mes enfants,comme tous les jeunes d’Afrique et d’ail-leurs, peuvent travailler au sein du groupeou en dehors, suivant leurs aptitudes. »

Il est l’une des toutes premières fortunes de son pays, la Côte d’Ivoire. Il serait pourtant venu aux

affaires par hasard. Belle fortune !

La Française CIC, Créditindustriel et commercial,décide de quitter la Côte

d’Ivoire. Koné fait partie desheureux à qui il est proposé

de participer au tour de table.

Il assure même que la courteparenthèse gouvernementale,

un an et demi, a affecténégativement ses affaires,

et qu’il est parti avec soulagement du gouvernement.

Dossongui Koné : « Je suis un paysan. Je suis un agriculteur arrivé aux affaires par un

pur hasard. » (Photo Fraternité Matin)