Barbarin Georges - La Réforme Du Caractère

8/17/2019 Barbarin Georges - La Réforme Du Caractère

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GEORGES BARBARIN

LA RËFORMEDUCARACTÈRE

~1aIIM1~\ ~ . ..... f,~1la.I...a...--~.~~es ••••••• Romene ~ .m •• __ o.• 8 5 Gennigny fexempt • www.georgesbarbarin.com


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TITRE ANNEEetDITIONSGENRE 926B1lammarion poésie 926B2rix de la Femmeoman 927B3lammarion nature 928B4lammarionhumour 929BSlammarionroman 93B6lammarionroman 935B1azainville Astrapirituel 936BBalman-Lévv oman 936B9 Stocknature 936B10dyar J ai Lusotérique 937B11Danolespirituel 937B12 PlonsotériQue 938B13ourrier du Livrepirituel 938B14 Adyarsotérique 939B15a Sourcerie ociété 939B16.OlivenlAGB pirituel 939B17alman-Levy oman 942B18 AstrasotériQue 942B19ourrier du Livrepirituel 943B20 Danglespirituel 943B21ourrier du Livrepirituel 944B22Ntclausociété 945B23J.Olivenociété 946B24dyar J ai Lusotérique 946B25u Roseau pirituel 946B26 AstrasotériQue 947B27u Roseaupirituel 947B28Aillaudvécu 949B29mniuml AGBpirituel 949B30iclaus AGBpirituel 949B31Danglespirituel 949B32 Ermitesotérique 95B33Danolespirituel 95B34stra DanQlesIpirituel 95B35 Ermiteature 95B36 Nictausociété 95B37Du Rocherpirituel 95B38u RochersotériQue 95B39angleslAGBpirituel 95B40 Oervysotérique 953B41ubanellDanotes ociété 953B42mour et vie IAGB ociété 953B43Niclausociété 954B44iclaus AGBpirituel 954B45Danolespirituel 954B46 Astrasotérique 954B66Auteurociété 955841Aubanelpirituel 955B48 Adyarsotérique 955B49 Nizetpirituel 956B50stral AGBpirituel 956BS1 Nizetociété 95BS2 Astrapirituel 958B53u Roseaupirituel 959B54repin-Leblond ature 96B55lammarionoman 96B56Niclausociété 962B51Age d orpirituel 963B58iclaus AGBpirituel 963B59ubanel AGBpirituel 963B60ge d orl AGBpirituel 964B61ge {forl AGBpirituel 964B62ubanel AGBpirituel 966B63stral AGBvécu 966B64ubanel/AGB pirituel 968B65J.Meyersotérique 2 2B68 AGBpirituel


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V RTISS M NT

Nou, avon, longtemp, attendu pour écrire ce livre. Il nou, ,emblait que nou, ne pouvion, nou, 1/déterminer qu aprè, avoir réformé complètementnotre caractère.Mai, le, année, pallent et nou, nou,rendon, compte, chaque jour davantage,de ce quecelui-ci renferme d imperfection. e ,orte que, Iinou, attendon, encore, il e,t probableque nou, mourron, ana avoir écrit une œuvre dont l utilité pourtant e,t évidente.

Nou, avon, pen,é au i qu un tel ouvrage ne gagnerait rien à itre élaborépar un ,aint, parce qu ilne ,erait à la me,ure d aucun homme ordinaire,alor, qu étant mOI/enet imparfait nou,-mime, n~,omme, en ,ituation de propo,er de, ezemple, ,deleur niveau auz homme, moyen,.

Si le, meilleur, garde,-chg. e, ,ont d ancien, braconnier le, meilleur, réformateur, ,eront ceuz quiauront eu le pire caractère, à la condition qu il, ,aient, le, una et le, autre changé de mœur, et d inclination.

Or nou, avon, été per,onnellement doté, dè, l enfance, d un caractère emporté. Nou, étion, le liègede dé,ir,·violen . Nou, et1me, el ,ubir la contagionde bien de, égoï,mes qui , ajoutèrent à notre égoflme naturel.

Par bonheur, le ,en, de la ju,tice·était· en nou, et,fort Mt, nou, prIme, no, re,pon,abilité individuelle, et iociale,. A me,ure que nou, nou, adaption,el l évolution, le délir nou, vint de nou, améliorer.


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-12-Ainsi par amputations successives de diverses régions trop personnelles nou avons fini par trouverdans cette lutte contre i1ous-m~me u réel attrait ..

Actuellement nous ne pouvons encore dire quenous sommes doté d un c bon caractère :t mais nousnous y efforçons chaque jour davantage. Comme toujours c est moins le résultat qui compte que l effortvers le résultat.

Parmi ceux qui nous liront il est évident que nombreux seront les lecteurs ou lectrices affligés d unmauvais caractère. C est précisément ceux-là quenou visons parce qu ils ont à soutenir u plu grandcombat. Avoir un mauvais caractère est souvent lapreuve qu on a du caractère. Avoir un bon caractèree t parfois l indice qu on n a pas de caractere du tout.

Souvenez-vous qlle des hommes comme saint Paulsaint Augustin ou le Père de Foucault n ont pas commencé par ~tre des anges. Mais la victoire que cesc survoltés :t ont remportée ur eux-mlmes est infiniment plus féconde que celle qu ont obtenue lesnonchalants sur leurs instincts. Voilà ce qu entendaitdémontrer Jésus dans ses paraboles de l Enfant Prodigue et de la Brebis Perdue. L Ecriture sous-entendqu enfant et brebis dépassèrent en zèle par la suiteceux qui étaient restés u bercail.

Ne craignez donc point votre imperfection si vousfaites de votre mieux pour l amoindrir et si vousrestez sans cesse sur la brèche.

En réformant votre caractère vous réformez votrevie. En réformant votre vie vous réformez celle desautres. En réformant la vie des autres vous hdtez laréalisation d un monde meilleur.

ENTREE EN MATIERE

Il Y a une révolution à faire tout de suite et c est •la v6tre.

La révolution extérieure ne changera rien en vous.La seule qui compte pour vous est votre révolution

intérieure. Car si vOllS attendez votre accomplissement d une action extérieure à vous-même vous arriverez à la fin de votre existence sans avoir c chassé le tyran :t•..

Mais si vous tuez 1. Egoïsme en vous et prenez lepouvoir à sa place vous connaitrez une nouvelle viecel le du Royaume de l Amour. .

On n a fait jusqu ici et l on ne propose pour le futur que des révolutions collectives : politiques économiques ou sociales• .or le propre de ces révolutions est d être exclusivement matérielles et ~e reposer sur l adhésion d une foule de gens. Commentces gens s entendraient-ila entre eux quand ils secontredisent déjà en eux-mêmes ? Ne voit-on pasque leurs intérêts divergent et qu il n y a aucuneutilité à additionner leura différends ?

Ce qui urge c est la révolution individuelle autrement dit la révolution en soi que personne ne fera à votre place et qui restera à faire tant que vousn en aurez pas pris vous-même l initiative et la responsabilité.

La plupart des révolutionnaires se bornent à suivre des meneurs qui suivent à leur tour un personnage plus considérable lequel est le plus souventà la remorque de ses passions et des événements.


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-14-Tandis que ce que nous vous proposons c e st précisément de ne prendre mot de personne et de réformer souverainement le domaine où vous êtes le maitre unique et où nul ne peut rien sans vous.

Et croyez bien que ce qui suit n a pas pour but devous mettre en antagonisme avec le reste des hommes. Si vous réalisez votre harmonie, vous aiderezà l harmonie de la société.

n n est qu un seul chemin d amélioration du corpssocial : celui qui passe en vous-même, puisque tout,intégralement, de ce qui est extérieur à vous estfonction de ce que vous en pensez.

Contrairement à ce que l on croit, vous êtes tou-Jours l auteur de ce que vous ressentez. Ce qu il urge de changer, ce n est pas l attitude ouverte des autres mais votre attitude cachée à vous.

Qu importe, en effet, si une personne est trouvéebonne par tous les autres si vous vous la trouvez.mauvaise 1Et qu importe que tout l univers la trouvemauvaise si vous VOUsla trouvez bonne 1 Cette personne ne peut être bonne ou mauvaise pour vous quepar rapport à vous et suivant la manière dont votreesprit la considère. C est là d ailleurs ce qui expliquela diversité des jugements.

Tout jugement implique un comportement, autrement dit on se comporte avec autrui suivant la manière dont on le juge. Modifions donc notre jugementintime et notre comportement externe y rèpondra.

Deux stades sont à envisager, en effet, dans la ré--forme du caractère :

° nos rapports avec nous-même;2° nos rapports avec autrui .n va de soi que nous ne pouvons améliorer le sort

d autrui que si nous nous améliorons nous-mêmes-.et qu avant de prétendre redresser l armature desautres, il est indispensable de redresser la nôtre, ée·qui est infiniment plus aisé.

Mais nous ne saurions nous réformer efficacement

-15-que si nous sommes clairvoyants et équitables, c està-dire si nous sommes animés envers nous-mêmesd un réel esprit de sincérité.

Un homme contrefait désireux de suivre des coursd esthétique ne devra pas poser d emblée pour uneimage d Apollon. Prenant la mesure de ses défectuosités, il adoptera les méthodes les plus opportunes,soit pour faire disparaitre ses tares physiologiques,soit pour les atténuer. Ce n est qu après avoir ob

tenu une véritable amélioration qu il cherchera àbénéficier de sa nouvelle forme, en utilisant la grâce, le mérite et aussi la suggestion.

Il est donc expressément convenu avec vous quevous vous examinerez loyalement dans votre miroirpsychologique et que vous aurez l honnêteté d admettre tout ce par quoi vous péchez.

Faute de ce c fair play :t, votre désir de réformeserait vicié dans sa base et vous ne pourriez rien espérer de durable ni de sérieux.

Commencez par vous traiter sans ménagements.Ne vous dissimulez rien de vos appétits ou de vostendances. Numérotez avec. soin vos parties malades avant de vous reconstruire à neuf.

Votre pire ennemi c est vôus.Avant de craindre les autres, craignez-vous vous

même. Les coups dont vous vous plaignez, c est vousqui les avez portés.

Mais votre plus grand ami c est vous.Vous pouvez panser toutes vos blessures. La main

qui guérit c est la vôtre. Un Dieu et un diable sonten vous.

•

Nous n ajouterons qu un mot mais il est d importance.. Jusqu à présent, les méthodes qui vous ont étéproposées reposaient, à peu près exclusivement, surdes données mentales, d ailleurs d une réelle effica-


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-16-cité. Ces conseils de l intelligence dont lei basellont surtout logiques vous ont permis d acqullriren même temps qu intérêt mémoire et aptitude dllductive cette arme précieuse qu est la volonté.

Toutefois aucune de ces facultés n est capablede vous permettre une réforme totale du caractèreparce que celui-ci empiète sur les territoires de l Ame et comporte des prolongements spirituels.

Nous nous proposons donc de vous faire accéderà un nouvel étage de la connaissance de vous-même. Pour cela nous serons amené à vous indiquercertains leviers supérieurs de la Vie dont le maniement suppose un esprit déJà évolué.

Nous le ferons en termes acceptables pour tousmême pour ceux qui n ayant pas la foi religieusesont tout de même hantés par le souci d accéder àl Intelligence Cachée et à l Equilibre supllcleur.

Ceci n a rien à voir voui le devinez avec les procédés de l occultisme si fort en honneur aujourd hui. Au contraire nous entendons il la 11n de cetouvrage particulièrement demeurer sur le plan dela spiritualité pure et par une exploration de l Homme Total vous montrer vos merveilleuses possibilités.

PREMIERE PARTIE

CE QU IL FAUT DEMOLIR

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Jetons à terre les murs branlants les toits crevés.Reprenons l ensemble par les fondations car le malest bien souvent à la base. Nous poserons ensuitela première assise à même le rocher.

L égoïsme

Ce qu il convient d abattre en premier vous l avez deviné c est l Egoisme non tant pour une raison morale que pour une raison d intérêt.

Le plus grand adversaire d un homme quelconquepris au hasard c est inévitablement son égoismecar le propre de l égoisme est d être inintelligent.Beaucoup d égoistes se croient intelligents précisément à cause de leur égoisme. Ceux-là pensent quele fait de tout ramener à soi-même est une cause desuccès et d enrichissement. On ne saurait faire decalcul plus trompeur ni de raisonnement plus fragile. Les déboires et les mécomptes de l égoiste viennent justement de ce qu il veut être le centre detout. Or ses manœuvres aboutissent beaucoup pluscomplètement qu il ne le supposait en ce sens qu elles font de hii une cible vers laquelle se dirigentle bon et le mauvais. Encore ce bon n est-il qu un

accroissement matériel des satisfactions les plus vul :gaires telles qu argent honneurs etc. Chacune d elles traine après soi la lie des jouissances humaineset nul ne reçoit sans contrepartie autrement dit ilY a e la note à payer :.. De plus un homme donnéne se fait pas impunément le centre d intérêt desautres hommes. Dès qu il réussit matériellementl envie la jalousie l avidité la haine qu éprouventles autres hommes naissent grandissent s assemblent se liguent contre lui. Plus le succès apparentde l égoisme est grand plus haute se fait la barrière des égoismes qui l entourent. On peut poser enprincipe que l égoisme engendre automatiquement

1

-21-l égoisme se resème se marcotte se bouture et faitsouche de tous côtés.

Le vrai père des c péchés capitaux lt

Nous verrons plus loin qu il en est exactementde même pour l Amour et pour l altruisme et que ce

lui qui sème ces vertus les voit croitre et multiplierautour de lui.Dans Le Règne de la ~te nous avions souligné que

l égoisme ne figure pas sur la liste des péchés capi

taux qui sont au dire de l Eglise l orgueil l envieavarice la luxure la gourmandise la colère et laparesse. Cela tient à ce que ces péchés ont tous pourpère l Egoisme.

e Que celui-ci disparaisse disions-nous et les aue tres ne seront plus.

e Ne penser qu à son Moi extérieur tout rapportere à sa personne apparente voilà le Vice majeur dee la Personnalité humaine ..

e L orgueil c est le culte de la carapace ; de làe vis-à-vis des autres le péché d envie. L avaricee ou besoin d acquérir et de garder pour soi est le

e fruit des notions de propriété et d argent. Luxuree gourmandise colère et paresse ne visent qu à obe tenir des satisfactions personnelles tantôt d unee manière active tantôt d une manière passive.

e Mais à quoi sert de lutter contre l orgueil lae colère etc. s il reste une seule racine d égoisme ?e Autant couper au ras du sol la touffe d oseillee sauvage. Celle-ci repousse obstinément :..

C est donc l Egoisme qu il faut faire disparaîtreen premier faute de quoi toute réforme intérieureest impossible. Et- nous nous proposons de VOUImontrer que cette disparition est possible et quevous en avez les moyens.


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-22-Nous ne voua conseillerons rien par la suite qui

ne soit il la portée d une volonté et d une intelligenee ordinaires. Noua aurions effectivement échouédans notre entreprise si, au lieu de l accord de presque tous nos lecteurs et nos lectrices, nous n emportions que l adhésion de quelques-uns.

Les fils et fille de l égoïsmeamour-propre et peur

On serait donc fondé il croire qu il faut être foupour être égolate et que seule une inexplicable démence conduit l Homme à agir contre ses véritablesintérêts.

Comment donc est-on amené à urie attitude si opposée au bonheur de l Homme et quelle puissanceinconnue porte celui-ci à jouer contre son jeu ?

Deux mots suffisent à expliquer, en dehors du besoin immédiat de jouir, la naissance et la persistancede l égoïsme dans l Homme.

Ce sont l Amour Propre et la PeurCes deux sentiments sont opposés et pourtant ils

s additionnent. Le cœur humain est partagé entre lacrainte et l orgueil. _

Dans La Clé 1), nous soulignions cette atmosphère de peur qui investit la race humaine, en dépit deson arrogance et de sa fierté.

c La peur est il la racine de tout ce qui est mal,c de même que l Amour est à la racine de tout cec qui est bien •••

c Votre peur s accroit de la peur d autrui et votrec peur accroit la peur des autres ...

c La Peur crée le mal, car le mal n existe pas parc lui-même. Le mal, représentation fausse de votrec esprit, n est qu une création arbitraire de la peur :..

1) Librairie Alua.

-23-De même, il est dit dans L Ami des Heures Diffi-

ciles 1 :c Vous qui souffrez de la grande maladie univer

c selle de la Peur ; vous qui avez peur constamc ment et sans vous en douter ; vous que, dansc chacun de vos actes, la Peur éperonne et parac lyse ; vous qui payez tribut il la peur, sous toutesc les formes et dans tous les lieux ; vous qui nais

c sez il la connaissance avec la Peur et mourrezc la Peur en croupe, sachez que votre existence spic rituelle, morale, fluidique, mentale et charnellec est faussée d un bout il l autre par la Peur :..

C est parce que les hommes ont peur de la pauvreté, de l obscurité, du péché, de l erreur, de l injustice, de la tyrannie, des injures, des coups, desbêtes, de l opinion, du diable, de l enfer, de la mort,de l au-delà, de l inconnu, du surnaturel; de la, divinité, de la maladie, des accidents, de la faim, dela soif, de la guerre, des révolutions, des événements,des phénomènes de la nature, des sorts, du chagrin,de la souffrance, de la solitude, etc., qu ils sont égoïstes, car ils s imaginent de la sorte être mieux protc\gés du péril. Alors qu en réalité plus leur manteaud égoïsme est tissé serré plus ils sont en butte ill égoïsme des autres hommes, en vertu du principeuniversel que les semblables s attirent et que les contraires se repoussent, comme il est facile de s enrendre compte sur le terrain de l Amour.

Si vous n aviez pas peur de manquer, vous n amasseriez pas de richesses ; si vous n aviez paspeur d être nu, vous n auriez pas un excès .devêtements. Chaque acte de votre individu est commandé et conditionné par une peur latente qui vousfait redouter à la fois ou successivement la rouille,le voleur, la tuile, l épidémie, etc. .•

Que vous réussissiez il éliminer cette Peur, au

1) Ni ·- JIit,v Ro ~Cl.A~ t:: .) Pai Or .


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-24-moins partiellement, et vous serez purgé d une partie de votre égoisme. L homme qui n a peur de rien- à supposer qu il existe - est affranchi de toutégoïsme, parce qu il se trouve comblé comme il est.

Il vous faut donc lutter en premier contre laPeur, installée en vous comme une maladie. Chercher il vous défaire des maladies ordinaires est inutile tant que vous ne serez pas débarrassé de la mèrede toutes les maladies, qui est la Peur 1 .

Comment se-débarrasser de la peur

Mais comment, objectez-vous, me délivrerai- je dela Peur, puisque c est le lot commun de tous leshommes et que, sous une forme ou sous une autre,il n est aucun d entre eux qui ne lui paie tribut ?Plusieurs moyens s offrent à vous dont nous avons,dans divers ouvrages, préconisé la puissance. Leprincipal est la oi qui est la confiance dans leTout. Avoir la Foi c est se confier dans ce qui est etdans ce qui sera. Avoir la Foi c est s adapter à toutd avance. Avoir la Foi c est être grand ouvert à toutes les compréhensions. Avoir la Foi c est affirmerle Bien, même contre toute apparence et c est nier lemal, contre toute apparence aussi. Ouvrons une parenthèse qui nous semble indispensable pour ceuxde nos lecteurs qui n auràient pas lu nos autre,s livres ou qui, de formation positive et d éducation rat ionalis te, seraient peu enclins à adopter des moyensdont l aspect semble religieux. Les religions ne sontpas les seules il utiliser la Foi. Celle-ci est à la basede toutes les entreprises humaines et sert de moteuraussi bien aux incroyants qu aux croyants. Il n y apas de réussite sans la Foi. Il n y a pas d victoiresans la Foi. Sans la Foi, pas d entreprise féconde,

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pas de construction durable. Les grands saints, lesgrands héros, les grands artistes n ont grandi quepar la Foi. C est leur .Foi qui a suscité les fondateursde religions, les inventeurs de génie, les rois de l industr ie et du commerce, les chefs et les conducteurs.

Si vous amputez l Homme de sa Foi, vous l amputez de ses initiatives, car l initiative, base de touteconstruction humaine, n est fondée au commencement (inilium) que sur la Foi.

Où se procurer la Foi

Où donc se procurer la Foi, si on ne l a pas ? Et ,si on l a en quantité insuffisante, comment la fortifier, l étendre, l enrichir ?

Il est hors de doute que certains hommes trouvent la Foi dans leur berceau, comme un don descélestes Fées. Ceux-là viennent au monde avec leurdot. A quel miracle de grâce doivent-ils ce merveilleux élément, qui les fera riches toute leur viePeut-être l apportent-ils d autres existences, peutêtre viennent-ils au monde dans une atmosphère deFoi. Boire le lait d une mère pleine de Foi c estsucer la Foi aux mamelles de la Vie. Prendre le seind une mère désespérée, c est boire l eau du désespoir.

L homme qui a congénitalement la Foi n a doncpas grand chose à faire pour entretenir la flammed énergie qui br1l1e en lui. _

Il en est autrement de la plupart des hommes dontl héritage moyen est fait de Joies et de peines etque le scepticisme général envahit presqu à leurinsu. L étincelle de Foi qui est en eux - comme elleest toujours dans tous les hommes - ne tarde pasà s obscurcir dans les cendres du Doute et de laPeur.


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-26-Voilà pourquoi nous vous engageons premièrement

à écarter ces cendres éteintes et à ranimer l étincelle qui elle ne peut pas mourir.

Culture de la Foi

Si persuadé que vous soyez de l impossibilité oùvous êtes de ressusciter votre Flamme dites-vous et nous en parlons par expérience - qu on peut toujours la transformer en brasier.

Il suffit d y amasser le bois sec de l Amour et desouffler avec persévérance. Si froid et noir que soitl âtre de votre âme il s échauffera et s illumineraun jour.

Peut-être connaissez-vous la nouvelle célèbre deJack London: c Construire un feu :t où l on voit deshommes de l Arctique chercher à faire jaillir laflamme dans le gel qui les circonscrit. Chaque minute perdue représente pour leurs membres engourdis une ligature nouvelle. Encore un peu et les doigtsrefuseront de faire leur office. Encore un peu et lefroid aura vaincu. Mais le danger rend industrieux.L Homme allumera à temps le foyer de vie et sesoustraira à la mort.Ce que la peur de mourir a provoqdé ne le provoquerez-vous pas vous aussi par l amour de vivre ?

Si vous réussissez à allumer votre foyer invisible toute votre existence resplendira comme unsoleil.

Au contact de la :Foi le scepticisme fondratel un glaçon dans l eau chaude. A la lueur de laFoi la Peur s évanouira avec ses cauchemars.

Les hommes d autrefois s en allaient bardés defer pour affronter les événements et les hommes.Mais leurs cuirasses étaient pesantes et le dardsavait en trouver le défaut.

-27-Les hommes d aujourd hui doiv.ent s en aller bar

dés de Foi. C est une cuirasse inviolable. Et pluselle est épaisse plus elle est légère à porter.

On vous a peut-être dit que la Foi était une vertuà l usage des dévots et des bonnes femmes. N encroyez rien. Ce que nous vous conseillons ne ressemble nullement à la Foi du charbonnier. Ces sortesde FoLmineure sont de courte vertu comme de court

métrage. Elles s appliquent généralement à des objetsmesquins sans étendue ni relief.La Foi que nous vous souhaitons est une Foi in

telligente qui peut fort bien cadrer avec le Jeu dela raison. Autrement dit vous avez à délibérer votreFoi à l instituer en plein libre-arbitre non pas dansle vague ni pour avoir un siège dans le paradis deSt-Pierre mais pour un objet grand et précis.

La Foi doit être pour vous le véritable engrais dela Vie. Quand la pensée a déposé sa semence celle-civa nécessairl ment germer. C est alors qu agira laFoi en proportion de ce que vous en mêlerez auxchoses de la terre. Et· des plante~ vigoureuses s élèveront par-dessus les autres Jusqu au ciel.

Gymnastique de la Foi

L ex ercice de la Foi doit être pour vous commecelui d une gymnastique formelle. Sa pratique quotidienne vous fera des biceps moraux. Chaque progrès engendrera le progrès suivant et votre musculature spirituelle deviendra à ce point admirableque vous pourrez avec la certitude de la victoirevous mesurer avec les hommes et les événements.

La discipline de la Foi n est pénible - et encore- qu au début lorsque les ligaments de votre âmen y sont pas entrai nés et que la courbature survient vite.

Ayez au moins la constance de ceux qui abor-


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-28-dent les exercices physiques et qui n escomptentpas un progrès dès le premier jour d entrainement.

Cependant le dynamisme de la Foi est si grandqu on obtient des résultats presque tout de suite.Ceux-ci paraissent même si invraisemblables qu ilsont parfois l allure de miracles et rien n encourage mieux les hésitants.

Celui qui s est engagé à fond dans les cheminsde la Foi et qui mise totalement sur celle-ci netarde pas à devenir un maitre de la Vie. A son grandétonnement à sa grande admiration les concoursles plus inattendus se présentent et les obstacless ettacent spontanément.

Visez à devenir l un de ces athlétes de la Foi dontle pouvoir est grand sur les êtres et sur les chosessur les circonstances et sur les faits.

Quand la Foi nous emplit complètement il n ya plus de place pour la Peur qui dissocie le courage de tant d hommes. La Foi est en même tempsle remède et l antidote de la Peur.

Car ne le sentez vous pas? la Peur n est riend autre qu un manque de Foi de sorte que ceux quiprétendent avoir la Foi en concomitance avec laPeur s égarent et s abusent. C est ainsi que ce soidisant c croyant. n a pas de. Foi qui cultive celle

ci avec la peur de l enfer.L homme de Foi n a peur ni de Dieu ni deshiérarchies invisibles. Sa Foi en eux est telle qu ils y abandonne en toute confiance et en plein Amour.

Et lorsque l on a vaincu la Peur par la Foi ona déjà éliminé la moitié de l Egoïsme.

Impuissance claire et puissance cachée

Il existe encore d autres moyens de contrecarrer la Peur p uis de la réduire puis enfin de l éliminer. Ce n est pas une question de volonté croyez-

1

-29-le mais bien d imagination. Et comme l avait si opportunément démontré Emile Coué lorsque l imagination est en connit avec la volonté c est toujours la première qui l emporte et cela d autantplus nettement que l homme a davantage de volonté.

Cela tient à ce que la volonté est conscientealors que l imagination est inconsciente. La volontéc est de l intelligence; l imagination c est souventde l instinct. Où notre instinct va-t-il puiser l idée

de peur sinon dans la nuit ancestrale et dans lestréfonds de l hérédité ?Quand vous avez peur vous ne traduisez pas seu

lement votre propre émoi mais celui de mille générations poursuivies qui vous lèguent à travers lachair les affres de leur matérialité. Et commenten serait-il autrement quand à partir des échellesinférieures de la Vie tout un monde animal passeson existence dans l a~goisse le ver craignant lataupe le lièvre craignant le renard le fauve eraignant l homme et l homme redoutant le monde matériel ?

C est par conséquent en dehors de votre mentalqu il faut agir puisque votre mental est serf de vosénergies inconscientes. Par conséquent menez lalutte dans les terres de l inconscient. Cela vous estimpossible directement car votre conscience émergée n a pas d action immédiate sur votre conscienceprofonde. Mais vous avez la faculté d agir par simple auto-suggestion.

Certains esprits rationalistes ont raillé ces procédés d ordre spécial par quoi l impuissance claires adresse à la puissance cachée. Nous ne nous dissimulons pas qu il s agit là de pur empirisme etque la logique cartésienne y perd ses droits. Maisnous ne sommp.s pas ici pour faire de la casuistique. Nous sommes pour obtenir des résultats expérimentaux. Or tous ceux qui ont pratiqué l autosuggestion et l ont appliquée à la conduite de leurvie savent quel admirable bénéfice ils ont pu en re-


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tirer. Il vaut mieux triompher contre les lois de laraison qu être défait suivant les règles de la logique.Pour notre compte nous avons enregistré maintesfois les bienfaits d une suggestion consciente lln soiet autour de soi.

Vertu de l affirmation

Pour obtenir dans l inconscient. il suffit d affirmerdans le conscient, ce qui est à la portée de tout lemonde. Les oraisons jaculatoires, les prières formelles seraient des affirmations puissantes si leurrépétition machinale n en détruisait pas l effet.

Car ce qu il fàut, avant tout, c est penser profondément son affirmation, puis l imprimer par leverbe dans la substance sans forme jusqu à sa matérialisation dans le domaine conscient., Prenez l exemple de la maladie organique, telle

que nous l avons décrite dans c Les lés de la nté (1). Il faut être malade ou médecin pourcroire qu une affection nait dans le corps par suited une déficience organique. Ce raisonnement simpliste prend l effet pour la cause et c est l explication de l impuissance médicale. acharnée à guérir seulement l effet. Une telle méthode rappellecelle du propriétaire d un immeuble, inondé parune fuite d eau des canalisations du sixième étageet qui s obstine à faire reconstituer par le plAtrierles plafonds endommagés, des étages inférieurs.Quand bien même des équipes d ouvriers se succèderaient, jour et nuit, pour pomper l eau, refaireles escaliers, réparer les murs; reconstituer les boiseries, il tombe sous le sens que la main-d œuvres usera à ce travail de Pénélope tant que l eau continuera à descendre des hauteurs. L architecte in-

1

t- I (~1) atnmJlr l \stfa. -. , \ r

-31-telligent commencera par dégager la canalisationdéfectueuse et par aveugler la fuite. Après quoi lesouvriers remettront la maison en ordre et le travail sera définitif.

L intervention dans le spirituelet dans l inconscient

L intervention doit donc se faire, à la fois, dansle spirituel et dans l inconscient, là où se trouve lesiège réel de la maladie et, dès lors, les réparationsorganiques auront une durable efficacité.

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes le témoin d une débAcle humorale chez un homme de notre voisinage, en qui tout est objéctif etmatériel.

Cet homme, atteint d une suppuration de la jambe, a essayé mille remèdes. Il a consulté les médecins, subi des interventions, sans tarir son écoulement. Quand celui-ci s arrête sur un point, il trouve aussitôt une autre cheminée. Parfois, il sembledormir, comme le chat qui joue avec la souris.Puis une brusque griffe montre qu il est là, patient,persévérant, inflexible. Après une rémission pluslongue que les autres, le mal s est frayé issue à labase du crAne sous forme d un volumineux anthrax.Les injections de pénicilline (cette dernière illusiondes hommes) ont endigué l éruption mais le cheminement obscur se fait par d autres voies insidieuses.Aux dernières nouvelles, une congestion cérébraledéfinitive s est déclarée. Or il y a corrélation aveuglante entre ceci et cela. Les médecins n ont riencompris à cette affection déroutante. Mais rious, noussavons parfaitement que le nom de cette maladieest: la Peur.

Si vous voulez agir sur la maladie de la Peur, quiest la plus gluante des maladies, c~mmencez avant


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-32-tout par un curetage spirituel. Débridez vos abcèsmoraux, purgez-vous de VOl toxines égoistes, drainez YOShumeurs inconscientes, retranchez les tumeurs de votre esprit. Alors seulement vous imposerez silence à l instinct par des affirmations conscientes, telles que :

JE SUIS PLEIN DE COURAGE.MA SANTE EST EXCELLENTE.MES ENTREPRISES PROSPERENT.JE SUIS VHOMME DE TOUTES LES

VICTOIRES.TOUT ME SERT.TOUT M AIDE.TOUT M AIME.JE REUSSIS.J Al LA FOI 1).

Faire de l imagination dirigée

Soyez persuadé que c est l force de répéter cesaffirmations à haute voix et de les penser avecforce en vous-même que votre imagination agirasur votre inconscient. Or l inconscient est le grandpeureux de votre personne intérieure. ·Nous l avonsdéjà comparé à un jeune cheval, dont la .force estgrande, mais que peut conduire un adolescent.Laissez-le sans bride et sanl mors et tout lui portera ombrage. Il s effraie d une haie, d une flaquesur la route, de son ombr~, de son propre bruit.De même agit l inconscient, cette puissance crèdulequi peut, à chaque panique, précipiter les battements de yotre cœur, ouvrir les compte-gouttes de

(1) Dans c Affirmez et vous obtiendrez. ~ .•• }, nousavons groupé des modèles d affirmations pratiques dansun ordre progressif.

1

-33-l endocrine, c couper» vos bras et vos jambes, comprimer votre pharynJl.

L affirmation crée l atmosphère. L atmosphèrenourrit l imagination. L imagination règle la vie inconsciente. Pour employer un mot actuel, failes del imagination dirigée et vous ne connaitrez plus laPeur.

La peur est toujours la preuve d un manquede caractère

Pour peu que vous réfléchissiez aux circonstances de la Peur vous ne manquerez pas d admettreque celle-ci retentit directement sur le caractère.

Que I?eut-on attendre, physiquement, mentalement,moralement, spirituellement d un homme qui a peur

Quelle stabilité, quel équilibre, quelle égalité d humeur peuvent être le lot de l homme qui tend lesépaules et attend, d une minute à l autre, le coupqui doit l accabler

Le résultat habituel de cette Peur, individuelle.et grégaire, c est que l Homme d aujourd hui n oseplus rester en tête l tête avec lui-même de crainted y voir le spectre de sa Peur .

Aussi recherche-t-il avidement tout ce qui luipermet de s évader de s~i, d échapper l sa proprepensée, de se plonger le plus possible dans l anonymat du monde extérieur. D où son désir de fête,de cinéma, de sport, de réunion, de foule, d où sonbesoin d immerger et de fondre dans la chose collective sa misérable et tremblante personnalité. D où,par suite, son horreur habituelle de l isolement, dela méditation, du silence, jusqu au Jour où la ruine,l abandon, la souffrance l obligent l se confronteravec lui seul. S il est mdr alors pour la compréhension, s il est perméable aux eaux célestes, il se réintroduit en lui-même et y trouve enfin le Divin . .

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Qu on est bien et comme on est fort dans le voisinage dun homme plein de courage 1

Qu on est malheureux et comme on est faibleauprès d un homme qui a peur 1

L un galvanise tout ce qu il y a de noble et degrand en vous. L autre soulève toutes les vases dela Vie. Celui-ci est un boulet pour les autres hommes.Celui-là est un tremplin pour la société.

C est qu en effet la Peur ne pose même plus laquestion du bon ou du mauvais caractère. Pouravoir ce dernier encore faut-il en avoir un.

En réalité la Peur fait le départ entre deux échantillons humains fort opposés: l homme qui a toujours peur n a pa de caractère; l homme qui n ajamais peur est uncaractère et un grand.

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CHAPITRE II

L Amour-propre

Nous avons à maintes reprises souligné les dangers de l amour-propre, qui est, avec la Peur, l undes facteurs de l égoisme et que l homme portecomme un bandeau sur les yeux.

Tous, nous nous abandonnons plus ou moins aUxsollicitations de l amour-propre et celui qui seraittotalement sans amour~propre serait véritablement Unsaint.

e Il n y a peut-être pas d attitude plus dangereusee que celle de l amour-propre.· Le sentiment exagérée de votre valeur est à l origine de bien des mae lentendus. Il ne faut pas confondre le respect dee soi avec l adoration de soi, ni conférer la mêmee dignité à ses bons et à ses mauvais actes»(1).

On voit d ici quel rÔle de premier plan jouel amour-propre dans le caractère. Il est la pierre detouche des rapports avec les tien.

Un poison pernicieux du caractêre

c L existence en commun serait d une extrêmee simplicité si les humains n y, mêlaient l amoure l>ropre... Vous introduisez dansVOl relations ... un

(1) L Ami des Heures Difficiles(JWitfell_ JU.Jbl ••,,).

t .1 . ,:) 1) ( r l P (Il 1 0 1-


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e souci perpétuel de concurrence, de comparaison,e de hiérarchie et tout votre comportement s ene trouve faussé. (1).

C est, en effet, moins les dispositions du caractère,quant à soi, que les dispositions du caractère, quantaux autres hommes, qui doivent être changées pouraboutir à une réforme de quelque valeur.

e Pour une satisfaction de vanité que l amour

e propre a cru vous procurer, vous avez enregistrée mille blessures silencieuses. L homme qui a une amour-propre exagéré est comme un écorché vif.e Sa sensibilité est à fleur de peau et le moindree choc lui esl pénible .. Aussi l amour-propre este toujours à la, hase de vos différends familiauxe et professionnels. Combien de contacts et mêmee de heurts seraient demeurés inoffensifs s il n ye avait pas eu,l /lmour-propre 1 Celui-ci envenimee la moindre plaie et. entretient sans cesse l infecetion. Considérez donc l an lOur-propre COIBm~une microbe dangereux et dont la contagion s étendc de proche en proche. Le mal, sans l amour-propre.e ne serait que I;e qu il est •.

L orgueil a certains côtés qui ne sont pas sansnoblesse. Il existe- un orgueil du bien et du beau

qui n est pas absolument sans valeur. Sans douteil vaudrait mieux n avoir pas d orgueil du tout, maisl Homme n est jamais une créature parfaite et toutce qu on lui demande est de se mettre en route versla perfection. •

Hyperti:pphie de la susceptibilité

L nmour-propre, lui, n est qu une hypertrophie deln sllsceptibilit~, une caricature de la sensibilité,parce qu il est presque uniquement fait d égoisme.

(1) L Ami des Heures Difficiles. tJId1 ••••. III L_~).

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-8:1-.C est donc l une des attitudes les plus opposées

à la réforme du caractère, donc celle qu il fautvaincre et effacer en premier.

Dieu nous garde des personnes emportées maisbien plus des personnes susce}>tibles 1 Les réactionsdes premières ne représentent qu un feu de pailledont les résidus ne sont rien .. Celles des secondesn ont jamais de fin et leurs susceptibilités s engendrent les urres les autres, de telle manière quel être susceptible s y trouve pris comme l oiseaudans le filet. Une fois dans la toile des suscepti- .bilités, on ne peut s en dépêtrer, puisque. la susceptibilité est sans cesse renaissante et que les grandssusceptibles ont tous l âme à fleur de peau.

Nous irons même plus loin dans cette décorticationde l amour-propre. Celui-ci est à ce point aveuglequ il est souvent plus fort que l égoisme et va contrela peur elle-même de l individu. On a vu des hommessacrifier leurs intérêts matériels et moraux, braverle danger, la mort même, par simple amour-propreet dans le désir d en imposer à autrui.

La première chose à faire désormais est doncd affaiblir l amour-propre, de le décourager, -et,s il se peut, de l anéantir.

e Sans doute,côntinue l Ami des Heures difficilese on ne se débarrasse pas de l amour~propre du joure au lendemain et tout le monde n a pas la mêmee qualité d amour-propre. Mals n importe qui peut,e dès aujourd hui, commencer à en débarrasser sae maison •.

e Aussitôt que vous êtes résolu à mettre l amoure propre sous vos pieds, vous débutez par de menuse sacrifices. Vous jugulez une petite colère. vouse réprimez une impatience, vous supportez unee observation sans riposter. Les premiers temps.e vous aurez l impression d avoir été mis en étate d infériorité par autrui, mais vous aurez aussie l impression de ne plus être en état d inférioritée vis-à-vis de vous-même. :Persévérez seulement et


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e dites-vous que votre repli est délibéré. Agissant e ainsi vous faites preuve de force et non de faie blesse. Et peu-à-peu mettant la bride à votrec amour-propre vous vous rendez compte qu il dee vient plus facile à votre antagoniste de brider sonc amour-propre à lui •.

Un exemple convain~nt

Il nous souvient personnellement d avoir été jadisen antagonisme avec une vieiIIe parente. Celle-ciavait un·très mauvais caractère et le nôtre ne valaitpas mieux. Comme les. circonstances nous rapprochaient assez souvent et nous contraignaient à vivredans les mêmes conditions matérielles nous ne perdions pas une occasion de nous contredire et denous affronter. Il suffisait que l un s exprimât d unefaçon pour que l autre émit une proposition adverse.Nous étions en opposition constante d opinion dego~its d idées. Nos habitudes nos personnes physiques elles-mêmes se heurtaient. Il en résultait uneintolérance et une incompréhension sans cesse ag gravées dont notre entourage lui-même subissait les

contre-coups. On ne sait où nous en serions venusde cette querelle permanente où les blessures s ajoutaient aux blessures et les dépits aux dépits. Maisl ère de notre heU spirituel survint et nos propresyeux s ouvrirent non sur ce cas particulier mais surl orientation de notre vie en-général.

Le changement de c. décor • intérieur

Du Jour où notre conduite ne fut plus axée sur lemental - lequel est impulssant à administrer sagement le monde dit logique - notre conception

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-39-du monde visible et invisible se trouva changée dutout au tout. Réformant nos vues générales nousréformâmes du même coup nos vues particulières.Et cela se produisit tout naturellement sans délibération et à notre insu. Quand nous eftmes compriset mis en pratique la Loi d Amour notre Amese modifia et bien que rien ne le décelât formellementdans notre attitude extérieure les âmes de notreentourage se modifièrent aussi. Cela se fit sans motset sans gestes. Il n y eut pas de plaidoiries pas deprêches pas de démonstrations. Je commençai àconsidérer la vieille parente avec amitié et celle-cicommença à me considérer avec confiance. C estcomme si la barrière d amour-propre qui nous séparait avait disparu sans laisser de traces ou comme sile masque dont nous nous couvrions était tombé. NousfQ.mes peu-A-peu d accord sur divers points puisnos sentiments s adaptèrent. Nous constatâmes. quenous avions beaucoup d opinions identiques et depoints communs. Enfin vinrent l estime et l amitiéqui nous rapprochèrent db plus en plus l un del autre. Le petit miracle social était réalisé.

Nous n avons rappelé ici ce souvenir que parcequ il repose tout entier sur une aberration del amour-propre mais la vérité nous oblige à dire que

rien n eftt été possible de cette singulière métamorphose sans l intervention d éléments d ordre supérieur. Toutefois le temps n est pas encore venu deparler des hautes interventions. Ce sera l objet spécial de notre dernière partie. Qu il nous suffise pourl instant de montrer que tout est réalisable en matière de haine et d Amour.


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CHAPITRE III

L Esprit de critique

Vous voici lixé sur les deux moteurs essentiels del égolsme, celui-ci étant considéré comme le principal obstacle à la réforme du caractère que vouasouhaitez.

Nous allons voir que la Peur et l Amoùr-proptent des coadjuteurs qui, bien que de second ordre,n en sont pas moins à éliminer ..

Les tendances A la critique

c Imparfaits comme vo~· êtes, dit l lé 1) vouSpassez votre temps l critiquer et l censurer lese autres •.

e Le Christ a dit cependant: e Ne Jugez point,c afin que voua ne soyez pu Jugés. Ne condamnezc point et vous ne serez pu condamnés. Car one vous mesurera avec la mesure dont vous VOUI sereze servis ••.

c Ne dites pas: c Tout irait bien ai mon mari,e ma femme, ma m6re, mes enfants, mon Voisbi,e mon chef, mea subordonnés faisaient ceci oue cela.•.•.

1 Op. cU.


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-42-e Vous tentez vainement ainsi de rejeter votre

e faute sur les épaules des autres ~.e Si ceux qui vous entourent ou avec lesquels vous

e êtes en contact dans la vie ne sont pas tels quee vous les souhaitez, vouS ne pouvez vous en prene dre qu à vous ~.

e La manière d agir de votre entourage et, danse une certaine mesure, celle de votre ville, de votre

e clan ou de votre peuple dépendent de la direce tion de vos pensées et de votre propre compore tement ~.

e Vous seul êtes responsable de l attitude dese autres envers vous. Et, si singulier que cela puissee paraître, ce que vous appelez la méchanceté d aue trui n est que l écho de votre méchanceté persane nelle ~..

e La preuve en est qu il vous suffit de changer vose pensées à l égard de votre entourage et aussitôte les pensées de votre entourage à votre égard chane geront ~.

Esprit critique et esprit de critique

Mais c est dans les Clés du Bonheur 1) que setrouve analysé le plus exactement l esprit de critique,si malfaisant dans les rapports entre hommes :

e Ne confondez pas l esprit critique qui est biene faisant avec l esprit de critique qui est nocif ~.

e Un esprit critique èst celui qui compare lese êtres, les choses, les faits, les sentiments, les idéesc et se détermine, après examen, avec sagesse ete modération ~.

e Un esprit de critique est celui qui n est satisfaitc de rien, qui trouve tout répréhensible, injuste ete mauvais, même en lui, même chez lui, mais princ cipalement chez les autres ».

1) E4itioar:AstH.

1

-43-e Le premier est fécondant, le second est sté

e rilisant ».e L esprit de critique vous pousse à dissocier tout

e ce qui est, à mal user de tout, à tout condamner,e à mal parler de tout, à tout déplorer, à tout mée connaitre ~.

e Les plaintes, les récriminations, les médisances,e le scepticisme, l indignation, la colère sont les

e enfants de l esprit de critique ou ses petitse enfants ~.e Tant que vous êtes empli de l esprit de critique,

e rien ni personne ne trouve grâce devant vous.e Les meilleures intentions, les plus belles vertuse sont suspectées. Vous ne reconnaissez aux indivie dus que de bas mobiles, aux collectivités que dee laides intentions. Les événements, les phénomènese de l Univers sont taxés par vous d incohérence.e Il n est jusqu à la providence que vous n accusieze d injustice, d impuissance et d incompréhension ».

e Or l injustice est dans votre propre cœur rime puissance est dans votre propre esprit, l income préhension est dans. votre propre pensée, care l habitude de tout critiquer est une preuve d im~e puissance et .d incompréhension ~.

La critique est une preuve d impuissance

Les Français, plus qu aucun autrepeuple,sontportés à l esprit de critique. C est là ordinairementla rançon d une plus grande finesse de l intelligence,mais aussi d une plus grande légèreté.

Cela s appelle raillerie, ironie, e blague~, e rosserie ». Beaucoup d entre nous ont été élevés danscette atmosphère de mulli-critique, alimentée par lescommérages, les journaux, le théâtre, les chansonniers.

Qui ne voit là une réaction de l o pinion, cristal-


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-44-Usée dans les manifestations stériles où l indignation remplace l enthousiasme où la protestation remplace l acceptation 7

. On croit faire preuve ainsi d indépendance et deself-détermination alors qu on adhère seulement auplus navrant conformisme car le propre de la critique est dedémolir sans rien mettre à la place

Quel esprit élevé adopterait celle altitude d im

puissant 7Cessez donc de critiquer habituellement les événements et les hommes. La critique est toujoursinefficace et cache le vide du cœur.

Mais faites œuvre de construction en substituantle bon au mauvais par la pensée par la parole etpar l acte. Institutions mœurs opinions sont cequ on les fait.

•CHAPITRE IV

La Malhonnêteté

Par contre ne cessez jamais de proposer au mondedes actes généreux des paroles fécondes d harmonieuses pensées. C est la plus.Î -e manière de ruinerles édifices du Mal.

C est uniquement dans ce but que nous insisteronssur l Honnêteté vertu négligée dans les temps modernes et qu un homme de caractère doit substituerà la malhonnêteté.

De tout temps il y eu des hommes sans probitémais ceux-ci abondent dans les périodes troublées.Celle que nous abordons est de nature universelleet se caractérise par une grandissante improbité.

La guerre école de malhonnêteté

Affection chronique de chaque époque la malhonnêteté devient à la nôtre affection aiguë.Le princi-pal responsable est la guerre cette école supérieurede malhonnêteté. Les désordres engendrés par l étatde belligérance le renversement de toutes les loismorales et économiques la lubstitution sous le couvert de patriotisme de notions fausses aux concepts


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-46-de vérité la licence des idées et des mœurs lafaillite des techniciens l e1I ondrement des systèmesacculent nécessairement les hommes et les foules Al état de malhonnêteté.

l heure où ces lignes sont écrites et bien quel univers soit encore plein d honnêtes gens J honnêteté est en régression dans le monde : improbitéde l individu et des collectivités glorification dusystème D c est-A-dire de l Egoïsme adoration dumuffle culte de la friponnerie admiration pour lacanaille habile ou pour le clan oppresseur.

Pourquoi l on est malhonnête

Cette mort de l honnêteté caractérise de plus en. p lus les temps modernes. Et toutes les catégoriessociales en ont la responsabilité.

Vous êtés malhonnête èn tant que particulierquand vous mentez quand vous êtes hypocritequand vous calomniez quand vous prenez la partdes autres quand vous ne tenez pas vos promesses

quan~ vous abjurez votre foi. Plus simplement quandvous passez outre à une interdiction quand vouspiétinez les règlements quand vous brisez du verresur la route.

Vous êtes malhonnête en tant que producteur ouintermédiaire quand vous manquez d activité ou decourtoisie quand vous prélevez de trop gros bénéfices quand vous réalisez une fortune en trop peude temps.

Vous êtes malhonnête en tant qu acheteur quandvous faites un marché trop avantageux quand vousdépréciez les bonnes marchandises.

Vous êtes malhonnête en tant que propriétairequand vous ne faites pas de justes réparation. ou

-41-«pIand vous exigez de la chose vendue ou louée unrapport excessif.

Vous êtes malhonnête comme locataire lorsquevous occupez à un ou à trois un appartement poursept ou huit personnes que vous refusez de payervotre loyer ou profitez de taux exagérément bas.

Vous êtes malhonnête en temps que fonctionnairequand vous perdez votre temps quand vous acceptezune commission quand vous êtes discourtois quandvous appliquez moins l esprit que la lettre.

Vous êtes malhonnête en temps que public quandvous récriminez sans raison quand vous êtes demauvaise foi quand vous prenez le tour de votrevoisin.

Vous êtes malhonnête en tant que contribuablequand vous fraudez quand vous faites des déclarations inexactes quand vous vous acquittez tardivement.

Vous êtes malhOnnête en tant que patron quandvous vous montrez avide orgueilleux brutal incompréhensif retardataire.

Vous êtes malhonnête en temps qu ouvrier ou eoiployé quand vous Jouez contre votre usine QUvotre

entreprise par p~relle par sabotage ou par défi.Vous êtes malhonnête en tant que Journalistequand vous publiez des nouvelles fausses ou tendancieuses ou immorale ••

Vous êtes malhonnête en temps qu écrivain ouartiste quand vous prostituez votre instrument ouvotre plume et ne tendez qu au profit.

Mais ce n est pas tout

Vous êtes malhonnête aUlli en tant que prêtred une religion quand vous faites le contraire de ce


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-48 -que YOUSdites, quand vous servez le jeu des puissances de guerre et méconnaissez les puissancesd'Amour.

VOIISêtes malhonnête en tant que chef d'un parti,en créant la division, en préparant la guerre civile.

VOIISêtes malhonnête en tant que dirigeant 'ouactionnaire d'un trust, parce que vous faites unepolitique d'accaparement et que vous faussez leslois naturelles au profit de quelques-uns.

VOIISêtes malhonnête en tant que chef d'arméeparce que votre état vous condamne au plus grandcrime contre l'Homme, qui est de tuer l'Hommelui-mème ou d'obliger l'homme à tuer.

Vous êtes mal~onnête enfin en tant que philosophe d'une école, par ce que vos sophismes accroissent le désarroi du monde, son incertitude, sondésespoir.

Ainsi la malhonnêteté est partout et sa contagionest redoutable, car l'exemple est de plus en plusfuneste, à mesure qu'il vient de plus haut.

Malhonnêteté de la politique

Comment l'homme de la rue résisterait-il àl'exemple qui lui vient de l'Etat, soutenu et escortépar le gouvernement, les Chambres, les institutions,les Académies ?

Si la Justice était de ce monde, chaque fois qu'unindividu est appelé devant les tribunaux Arépondred'une indignité ou d'une faute l'Etat devrait êtrepoursuivi pour crime d'excitation et de complicité.

Et qu'on ne dise pas que ce mal est seulementd'un pays. Il ronge toutes les nations du monde.

C'est dans la sage, la correcte, la disciplinée Angleterre que l'épiscopat catholique déclarait publiquement le 29 avril 1946 :

-49-e Il est malheureusement vrai que, dans le mon

e de entier, les déclarations officielles des gouvere nements sont devenues de plus en plus suspectese aux citoyens réfléchis. Le terme de propae gande ... a perdu maintenant tout crédit. Jadise il signifiait la diffusion de la vérité. Aujourd'huie ce terme est communément censé désigner l'ere reur déguisée en vérité pour servir des intérêts

e nationaux ou ceux d'un. parti. Presque partout,e des renseignements d'un' intérêt vital pour lese peuples sont tenus secrets ou sont dénaturés :e c'est là une pratique courante de la politiquee moderne ... Quand le peuple perd confiance danse la probité de ses gouvernants la sécurité inté-e rieure et nationale est en danger ... ».

Et ce jugement sévère n'exclut personne, pasmême le gouvernement de Sa Majesté.

Pour remonter le courant

Rien n'est donc plus urgent que de remonter lecourant d'improbité qui 'semble. emporter le monde.

Aussi, comme nous l'~vons dit A plusi~mres reprises à propos d'autres attitudes, notamment dansL Invisible et Moi (1), faites, dès maintenant, votredépart personnel. Et, surtout, n'attendez pas les au':tres. Commencez tout de suite, dès maintenant, votrepropre évolution.

Nous y insistons une fois encore: la révolutionintérieure est plus méritoire que la révolution extérieure. Celle-ci ne s'obtient qu'en contraignant lesautres; celle-lA ne s'effectue qu'en se contraignantsoi-même, ce qui est beaucoup plus fécond.

Formez, ail besoin vous seul le parti des hon-

(ï') 'iï -rAirill Allt•••.•. Plh'J r


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nates gens, vous d un côté. la société dé l autre. Vousverrez quelle force cette idée vous donnera et comJ»ienvotre rÔle vous paraîtra supérieur.

Mais ceci dit, et uniquement pour vous permettrede prendre la mesure de vos forces, vous ne tarderezpas à constater qu il existe un très grand nombred hommes disposés à faire la même conversion quevous. Et cela non seulement parce que vous donnerez l exemple, mais aussi parce que la probité,fille de la Justice, est ancrée congénitalement dansle cœur humain.

N avez-vous pas observé, même dans les bas-fondssociaux, ce besoin inné d une équité distributive, quiincite les pires malfaiteurs à user, entre eux. deprocédés dits c réguliers. 1 C est le plus bel hommage rendu à la vertu dans un monde attaché au Vice, mais où les purs, les droits, les désintéresséssont ~euxqui font le moins de bruit.

Avant de réformer les autreBt réformez-voUsvous-même

Si l on procédait au recensement des honnêtesgens, on serait stupéfait de leur multitude et l onse demanderait comment une telle majorité subit laloi d une telle minorité.

Cela tient en partie à ce que, dans un untversindustrialisé, sophistiqué la probité prend l allured une maladie honteuse, qu on n avoue plus touthaut et qui n ose même plus dire son nom.

C est contre cette défaillance de l esprit publicqu il faut vous dresser. On doit avoir le courage deson honnêteté comme, on a le courage de son habileté. Rendons à l honnêteté sa considération première en l élevant, comme une oriflamme, au-dessusdu tumulte des passions.

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-51-La collectivité peut-elle redevenir honnête? Oui,

si une forte proportion des individus qui la composent est honnête. C est donc à une réforme del individn que l on vous convie, et d abord, à uneréforme de votre propre individu.

Réhabilitation de la loyauté

Le devoir le plus pressant ...des honnêtes gens,lorsqu ils ont pris notion d eux-mêmes, est de saisirpartout les leviers de commande qui sont au pouvoir des aigrefins.

Ceux-ci sont persuadés qu ils doiventà leur improbité et à leur mauvaise foi les succès qu ilsobtiennent dans le domaine des choses matérielles.Et, par contre, les honnêtes gens sont convaincusque leur infériorité sur le terrain des réalités obJectives est dtle à leur bonne foi.

Dissipons ce mirage qui repose en entier sur d ineonsistants sophismes. La sincérité est la plus hab~lediplomatie, celle qui permet de triompher en touslieux. S il s y joint le désintéressement on peut poseren règle absolue que le détenteur de ces deux vertusest le maître des événements:

Quelle merveilleuse escrime que celle de laloyauté 1 Combien simple et efficace 1

Etes-vous entouré d intrigues, ci .lrtifices ? Opposez-leur le bouclier de la loyauté. On dirait unearme de diamant contre quoi s émoussent toutes lesruses et se dissipent les obscurités.

Il nous est Jadis arrivé, quandDOUS ne comprenions pas encore les grandes lois de la Vie, d essayerde nous battre, sur le terrain de la logique, avec desadversaires dangereux. Nous étions faible démesurément et l homme d en face nous touchait à songré, dans un endroit ou dans l autre, parce que nous


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-52 -cherchions à le battre sur leterr in de s m lhon-nêteté

Or ce n est nullement à cette stratégie que l honnêteté doit avoir recours. Il est de toute importancequ elle transporte la luttesur son terr in elle etc est là précisément que son adversaire commenceà perdre pied.

Combien avons-nous vu de ces spadassins de l improbité qu un assaut direct de la loyauté trouvaitinterdits et sans défense, comme il arrive dit-on,

.du droitier d escrime qui, pour la première foisde sa vie, sc trouve en présence d un gaucher?

Il n est rien de tel pour clarifier un débat, viderun abcès, purger une situation, assainir une atmosphère que d y introduire, sans passion et avec calme,le fer rouge de la sincérité. Mensonge et perfidie s ytrouvent cautérisés, Le contact est parfois brutal etdouloureux mais les lendemains sont salubres. En

. vérité c est une étonnante chirurgie aseptique quel usage de la loyauté.

Contagion de la probité

C est paree que trop de gens confondent probitéavec naÏvetÙ que beaucoup dissimulent leur mérite.Nous en sommes venus à ce stade que les moinsintelligents des hommes honnêtes ont la vergogned être loyaux.

Bien loin de vous cacher d être probes, il faut,non le crier sur les toits, comme font tous les malhonnêtes, mllis le prouver, à chaque instant, par tousles actes de votre vie. Et cette admirable propagandeaura des fruits immédiats.

Rien n est plus contagieux qu une probité intelligente, c est-il-dire pleine de mesure et qui s exercera au bon endroit.

-53-.Dites-vous bien que des quantités de gens n at

tendent que votre exemple pour axer leur grégarisme dans la même direction que vous.

Partout autour de vous se. trouvent des probités,ouvertes ou latentes, qui n attendent qu un geste,qu un signe, pour déserter le camp de la malhonnêteté.

Si vous êtes persévérant dans vos agissements etvos propos vous ne tarderez pas à démontrer auxhommes de votre milieu que l honnêteté est c ren- •table », c est-à-dire qu elle c paie », même matériellement, et qu elle est productrice de dividende etde loyer.

La loyauté est la colonne vertébrale du caractère

Les vertus humaines ont une hiérarchie. Leùr ensemble forme un assemblage qui représente l êtremoral bien construit.

Il est donc de toute importancequel votre individualité supérieure ait un bon squelette. Dans celui-ci la colonne vertébrale sera la loyauté. Loyautéenvers vous-même, loyauté envers les autres hommes,

loyauté envers les animaux et les choses, loyautéenvers les Forces cachées qui sollicitent· votre collaboration ..

Il n existe pas de grand caractère sans loyauté. Lemanque de loyauté dénonc~ toujours un petit caractère. L homme déloyal est comme une maison con:taminée où la maladie sans cesse renaîtra.

Si otre caractère n est pas absolument droit, remettez-le sans cesse dans les c formes» de laloyauté et le redressement s opérera par simple pratique des pensée loyales.

La loyauté est une eau lustrale qui vous purifie enentier.


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. Soyez comme les Quakers, secte religieuse aft ran-t chie de dogmes et de hiérarchie, dont le oui est oui·f

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Interdisez-vous tout mensonge

Cela seul doit vous interdire tout usage du men Songe, même pour des fins c pieuses., même dansun but c humanitaire., parce que le contact decertains outils suffit à salir les mains.

L être propre ne doit pas l être à demi, ni auxtrois quarts, mais totalement, de la tête aux pieds,

du mental à l âme, dans ses pensées, dans ses paroles, dans ses actes, dans ses gestes, dans ses décisions.

Nous avons connu des femmes dévouées, dontcertaines revêtues d habits religieux, par ailleursimbues de l esprit de devoir et de sacrifice, qui mentaient sans cesse à propos de menues circonstancesde la vie commune, par. crainte de la règle, par désirde ménager les malades, pour ne pas éveiller d ombrages, pour écarter les obstacles et, ce qui est plusforl que tout le reste, afin de tout simplifi r Or précisément rien n est simplifié et tout est compliquépar le mensonge. Celui qui ment habituellement,même dans les meilleures intentions du monde, s entoure d un réseau de fils innombrables et compliqués.La peur de voir un mensonge découvert entrai ne àd autres mensonges et, d i nexactitude en inexactitude, de contre vérité en contre vérité, l esprit glisseau maquis mental des mauvaises attitudes où il estrapidement enlisé.

Dans quelque état que vous soyez et quelque profession que vous exerciez, demeurez homme de caractère, c est-A-dire droit, direct, salubre, sans ombre,sans pièges et sans replis.

Que votre oui soit ouiet que votre non soit non

-55-,et le non est non L honnêteté des disciplines deGeorge Fox et de William Penn est si nette et à cepoint reconnue que nul n hésite jamais à faire fondsur leur probité.

Admirable situation, attitude privilégiée, quimettent ainsi l homme moderne au niveau des premiers chrétiens 1

Politique sans défaut, stratégie incomparable qui,

parce qu elles ne sont justement ni stratégie ni politique, obtiennent les résultats les plus féconds 1 •Sans doute les Quakers primitifs ont été persécu

tés, tellement la vérité porte ombrage dans une société mensongère, mais quelle moisson par la suiteet quelle abondance de fruits heureux 1

La colonisation américaine de William Penn(l homme qui n avait qu une parole) fut l un des plusgrands bienfaits collectifs. Aujourd hui encore lescommerçants ou ind.ustriels quakers occupent lessituations les plus prospères parce que leur sincérité draine automatiquement la sincérité d autrui. 1

Chaque nature de pensées attire à soi les penséesde nature correspondante. L homme de mensongeattire à lui le mensonge; l homme de vérité attireà lui la vérité • .

Tout, dans la vie, est accord, syntonisation, résonance. Tout s attire ou se repousse selon d immuables lois . Le mal obéit aux mêmes sollicitationsque le bien. Comme lui,il s allie, s additionne, semultiplie ..

Dans un jardin il y a de bonnes et de mattvaisesherbes. Il dépend du jardinier de cultiver celles-ciou celles-là. De même vous êtes libre de plantel deaframboisiers, des groseilliers , des cass ssiers ou desronces, des orties et. des épines. Mais alors ne soyezpas surpris si, d un arbuste à l autre, les fruits sOntdifférents .


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Essayez les gymnastiques de vérité

Il est clair que le plus vertueux des hommesn atteint pas à la perfection. S il était parfait, il neserait plus homme.

On ne saurait donc prétendre à la possessioncomplête de la Vérité.

Mais si l on ne peut être absolument loyal du premier coup, rien n empêche, dès à présent, de s efforcer de l être. L essentiel est d abord d en avorrl intention.

A partir de l heure où vous avez résolu d êtreloyal, la loyauté s infiltre en vous et irrigue toutevotre âme. Et si sincère que vous ayez été dans lapartie précédente de votre vie, vous vous trouvezheureux et l aise dans volre nouvelIe attitudecomme un mineur de fond d:105 du linge frais.

Jouissez du bonheur d être lavé, purifié des noirceUl s ambiantes. Et attendez seulement un peu.roules les blnncheurs du monde viendront à von .

J affirme l honnêteté

Le titre de ce paragraphe est d abord une affirmation.

Ceux de nos lecteurs qui ont suivit les enseignements découlant de La Clé y reconnaitront la miseen application d une des lois profondes de la pensée.Tout doit être affirmé dans l esprit avant de l êtredans le mental. Tout doit être affirmé dans le mentalavant de l être dans la matière. La pensée engendrela parole et la parole engendre les faits.

Jamais il n a été si urgent d affirmer l honnêtetédans un monde malhonnête.

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-67-Jamais on n eut davantage besoin d affinper la

primauté du spirituel sur le matériel.Dire: Je suis honnlte est une réaction, une ré

voIte, une insurrection.Dire: Je· suis honnlte est un consentement, une

approbation, une adhésion.Dire: Je sais honlllte ·est ·un encouragement, une

sollicitation, une prière. }. Dire: Je sds honnlte est une libération, un fermapropos, une décision.


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CHAPITRE V

La Colère

Nous ne parlons pas ici de1a haine qui est vile etcorruptrice et ronge celui qui la porte en lui.L homme de haine est nécessairement un être basplongé dans les lour:des eaux de la matiè re et quin arrive pas à en sortir.

Tant que le haineux ne se sera point séché augrand soleil de l Amour et telle ~énlx ne se serapas brdlé dans sa fiamme aucune réforme de caractère ne sera possible car la Haine est une scoliose del esprit. Concevoir la haine .el la conserver rdt-cecontre le pire ennemi est une infirmité véritableplus gênante et plus durable qu une paralysie ouqu une gibbosité.

Sans la grande chirurgie de l Amour qui amputel Homme de sa haine aucune vie spirituelle n estpOlSlble et la vie matérielle est elle-même empoisonnée à Jamais.

Aussi ne nous arrêteronl-nous pas cette lentemaladie chronique mals nous borneronl-nous l affection algu15 de la colère dont les accès sontpassagers.

Alors que la haine suppose une absence de cœuret une déviation constante du caractère la colèrepeut cohabiter avec la rectitude et un cœur aimant.


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-60-Malheureusement sa flambée est si soudaine que

le coléreux sc trouve jeté hors de ses gardes avantmème parfois d avoir e réalisé:) l invasion.

L accès de fureur est une épilepsie mentaleet une forme de la possession

Il existe deux sorles d irascibilité. L une se complait dans sa faute et même en tire de l orgueil.L autre en garde repentir après coup et mêmeépmuve du remords pendant l acte. La première estplus difficile à guérir que la seconde parce qu il ya alliance avec le mal.

On a tout dit des méfaits causés par la colère nonseulement dans l organisme d autrui mais dans sonpropre corps à soi. Le raz-de-marée de la colère netient plus compte des limites. Il submerge aveuglément ce qui est autour de lui. Physiquement, ildétruit les cellules par millions; spirituellement, ilbrouille toutes les ondes. L homme en colère, mt-ilune des plus hautes consciences du monde, est, durant l accès, privé de raison.

Provisoirement il n est plus lui, mais un instru

ment des forces aveugles, un mécanisme avili, unjouet méprisé ..

L ébranlement moral de la colère est tel qu il videla substance nerveuse, ébranle toutes les fibres men-tales et laisse l homme exsangue et appauvri.

A quoi sert-il d économiser toute l année vosforces physiques et morales, de reconstituer vosénergies intérieures, de capitaliser vos possibilitéssi, propos d un rien parfois, vous gaspillez d uncoup vos réserves les meilleures et jetez follementpar la fenêtre des biens durement acquis

Ce n est pas au moment de l accès qu il faut réfléchir, c est avant, quand l ivresse n a pas gagnévotre âme, lorsque votre vision est encore lucide

-61-et votre cerveau intact. Une fois lancé sur la pente,vous êtes la proie du torrent qui vous entraine.Sans doute sa force est alors irrésistible mais vousétiez libre de ne pas vous y plonger.

Dès ce moment ce n est plus vous qui délibérez.Une autre entité agit pour vous, se servant de vous,cavalier de mort sur cheval aveugle, vous jetantdans la bataille où vous ne sentez même plus Iescoups.

Où est le libre arbitre dont vous étiez fier ,.Qu est devenue votre volonté orgueilleuse , VouSvous retrouvez dégrisé ,au milieu de ruines fumanteset contemplez le mal que vous avez fait.

Tactique à employer contre la colère

Reprenons, à propos de la colère, l Ami de Heure •ifficiles

e Gardez-vous donc de la colère comme vous vouse gardez d une fièVre maligne. Quand elle est unee fois déclenchée nul ne sait où elle s arrêtera. (:one sidérez la colère comme un explosif dangereuxe que le moindre choc réveille. Montez sans cessee la garde contre la colère de peur qu elle ne boulee verse votre foyer. Peut-être n avez-vous pas cete ennemi à demeure en vous et vous êtes, dans cee cas, privilégié parmi les hommes, mais peut-êtree aussi lui payez-vous tribut de temps à autre sanse pouvoir vous soustraire à sa domination :t.

e Ne secouez pas le Joug violemment. Ce seraite tomber d un écueil dans l autre. Ne vous attaqueze pas aux grands accès de colère qui submergente votre raison. Mais attachez-vous, chaque jour, àe réprimer vos colères vénielles. Mo~érez vos ime patiences à mesure qu elles naissent, Faitese d abord la police des plus minuscules fureurs.e Celui qui veut devenir athlète ne manie pas d em-


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-62-e blée des poids de vingt kilos, mais des haltèrese d une livre. Peu peu ses muscles s entrainent,e sa résistance s affermit. Mais ce n est là qu un proe cédé mental, impuissant à lui seul dissiper lae colère. Combattre la colère, c est encore la recone naître et lui faire une place dans votre esprit.e POlir que la colère n ait pas de quoi se loger, inse taliez l Arnoul sa place. Là où est l Amour il nee reste rien pour la colère et vous échappez à votree ennemi. Ayez chaque jour des pensées d Amour,e des accès d Amour, comme vous aviez chaque jourc des accès de colère. De la sorte vous amasserez

, c l Amour d autrui et non la colère d autrui autourc de vous. Il est tout aussi aisé de prendre l habie tude de l Amour que l habitude de la colère •.

La pente

Lutter contre les autres est facile et la portée dupremier venu.

Lutter contre soi n est donné qu aux meilleurs, àceux que n effraie point la victoire sur soi-même.

La bataille contre autrui est spectaculaire et satisfait de violents instincts.

La bataille contre soi est secrète, sans profits matériels évidents. Elle est livrée ontre l orgueil etl instin t et au seul bénéfice des aspirations spirituelles.

La violence est la marque des faibles; la nonviolence est la marque des forts.

Qui travaille veut travailler; qui paresse veut paresser. Qui se met en colère, a, de plus en plus, enviede se mettre en colère et chaque abdication de volonté engendrant d autres abdications, la volontéfinit par être mise de côté et l on vit dans un perpétuel état de colère, qui ne laisse place ni à la bonté.ni l enthousiasme, ni la justice, ni à la clairvoyance, ni même à la raison.

-63-C est une pente, comme nous l avons dit, mai.

qui, heureusement, est reversible. Dans ce jeu debascule, qui est celui du caractère, nous avons lafaculté d o rienter le tremplin dans le sens que nous.voulons. De sorte que, si nous le voulons, nous pouvons faire la pente en direction de l Amour. Qui.aime veut aimer davantage. Et nul apprentissagen est plus doux que celui de la douceur.

Chaque vice et chaque vertu créeson atmosphère

Chaque vice, chaque vertu crée son atmosphèrespéciale et la déplace avec elle ou avec lui.

Le colèrique se promène dans un nuage d électri~cités contraires, qui aimante négativement tout ce.qu il approche et troQble même les inoffensifs.

L envieux fait naitre sous ses pas les jalousies, le.menteur les fourberies, l avare .les cupidités, le méchant les haines, le concupiscent les convoitises, 10paresseux les inerties, etc.•.

Tout défaut attire contre lui des défaut semblablesen opposition avec lui. Toute qualité attire vers elle.des qualités correspondantes, en sympathie avecelles.

, L anxieux communique son angoisse. L être serein,communique sa paix.

Chaque affection a ses germes qu~ ne demandentqu à se disséminer et à reprendre vie. Il dépend doncde vous d ensemencer votre. vie, celle des autres;hommes, celle du monde, en violence ou en bonté~


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l·.- .11 F

CHAPITREVI

L Envie et la Jalousie

Quelest celui d entre nous qui n a jamais éprouvéun sentiment d envie ou de jalousie c est-A-diren apas considéré avec hostilité et convoitise ce qui luiparaissait constituer le lot du prochain ? .

Tout homme pourrait-on dire aussi a dans lecœur un envieux quI sommeille.L important est de.ne pas réveiller aelui-ci.

On est jaloux de la réussite d autrui des biensqu il a des dons qu il possède. On envie sa glob:esa beauté sa santé sa fortune son succès etc. Lesmeilleurs ne lui veulent pas de mal mais si la malchance fond sur lui ils ne cachent pas un certainsourire. En un mot ce qu ils croient être le bonheurdes autres obscurément les agace et ce qu ils croientêtre son malheur sourdement les réjouit.

Les envieux oublient seulement .qu ils jalouaentune apparence car le plus souvent l homme envién a que l apparence du bonheur. Et si la Providenceavait la petitesse d esprit des envieux elle infligeraitA ceux-ci la r~ali de ceux qu ils envient. Or celleci est parfois une des pires faces du malheur.

De plus les envieux ne sont jaloux que des chosesmatérielles ou de ce qui sert Aen jouir. On ne voitguère envier le sacrifice la vertu A moins que cene soit sous les dehors de l hérolsme auquel cas onn envie pas sacrifice et vertu pour eux-même mais

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bien pour la gloire et la notoriété qu on en peuttirer.

Un cancer moral

Si votre envie est passagère ou fugitive et ré.primée dès sa naissance vous avez peu l craindred elle et vous trouverez les éléments de victoire dans

votre cœur.Si votre envie est coutumière et durable nousvous plaignons car le démon de la jalousie est bieninstallé au fond de vous. Dès lors ce démon ne vouslaissera pas un instant de tranquillité. Ses suggestions acides tomberont sur vous goutte l gouttebrOlant et corrodant les facultés nobles de votreesprit.

Plus vous lui donnerez d aliments plus il se fortifiera. Plus il sera fort plus il vous tourmentera.Plus vous serez tourmenté et moins vous aurez derésistance plus vous céderez l la tentation.

Cercle vicieux cercle infernal où se trouve entraînée l envie. D aveuglement en aveuglement elle court l sa perdition.

L envie est un cancer moral un dévergondage descellules spirituelles une prolifération des sentimentsmaladifs. Il n existe pas de médecins ni de chirurgiens professionnels pour vous amputer de l envie.C est en vous seul qu est le remède et il est grandtemps de l employer.

Cristallisation de la jalousie

Tant que vous aurez l amour des faux biens c està-dire des biens matériels et des honneurs de laforme vous serez incapable de vous débarrasser del envie parce que celle-ci a toujouts pour basel esprit de concurrence et de rivalité.

-67-C est en effet par comparaison surtout que

s exercent la jalousie et l envie. Vous n êtes pas ouvous êtes peu envieux du bonheur des Chinois ou desAustraliens. Vous n êtes pas ou peu jaloux de la fortune des milliardaires américains ou de la beautéd une star d Hollywood. Mais vous êtes terriblementenvieux du sort de votre parent de votre ami devotre concurrent de votre adversaire. Tout cela parce que vous avez fait de votre petit milieu le centrede l Univers. Vos rancunes vos déceptions vos humiliations vos concupiscences se sont groupées centrées autour d un quelconque noyau social. Dansvotre étroitesse d e sprit vous rapportez tout l cemilieu et l ce noyau comme s il était seul au mondeet comme s il n existait pas sur terre d identiques et·innombrables compartiments de la société.

Votre amour-propre n est hérissé qu en fonctionde deux ou trois cents personnes dont vous dédaignez le j1lgement individuel et dont vous adorez lejugement collectif.

Que vous veniez l quitter votre commune votrequartier votre région et aussitôt votre hérissementchangera d enveloppe. En peu de temps vous serezsensible au jugement de personnalités dont hier vous

ignoriez l existence; en peu de temps vous deviendrez insensible à l opinion de gens perdus de vuèet dont vous oublierez même le nom.

Pourtant ni les uns ni les autres n auront changép r r pport à eux Ils auront changé p r r pport àvous et cela prouve à quel point la source du bienet du mal est en vous-même et que vous seul pouvezl volonté l accroître ou la tarir.

La cure de désintéressement

Bien entendu nous n essaierons même pas de vousamender si vous chérissez votre infirmité et n avez


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nul désir de vous en déCaire. Par contre, si vousêtes résolu à changer de caractère, nous vous yaiderons et voici le maître-mot.

L eall chaude du désintéressement fail fondre lescristaux de l envie.

Seulcment, voilà: êtes-vous capable de désintéressement

Le désintéressement, tel que nous l entendons, neconsiste pas à abandonner votre situation,. ni ce quevous possédez, ni les avantages que vous ,ont conscntis la Nature et les hommes. Nous ne vous demandons pas de déserter vos occupations, ni voscroyances, ni votre milieu.

Il VallS suffira seulement de tout quitter en espritde n envisager vos biens ou va facultés que commeun prêt d abdiquer dans l intérêt commun vos vuestrop particulieres de vous considérer en un motcomme lin gestionnaire de l intérêt universel.

Ricn nc S lra modifié apparemment dans votre situation et pourtant vous aurez donné le coup debalai véritable. Vous aurez réalisé cette indispensable révolution intime que tout homme sera inévitablcment amené à Caire sous peine d arrêter sonévolution.

La grande erreur moderne, en effet, consiste àtenir compte exclusivement du problème extérieurde l Homme alors que celui-ci n a à résoudre, en fait,que son problème intérieur.

En réalité, dans la vie, tout est subordonné auprcmier, alors que tout devrait être subordonné ausecond. La plupart des hommes épargnent et travaillent pour un placement positif, à la fois illusoireet transitoire, puisque la mort positive y mettra lepoint finn . Peu d entrc eux misent uniquement surle placement subjectif, seul réel et valable, puisquela mort positive nc l atteint pns.

En étant désintéressé, VOU8 faites le mellleurplacement du monde

- Comment, direz-vous, puis-je être désintéressé 1Est-ce en me privant, en épargnant 1 Est-ce en Jetant l argent par les fenètres ?

Ce n est ni l un ni l autre. Etre désintéressé, c estréaliser son détachement morl\l.

Chercher à atteindre les hommes ou les choses,non pour soi mais pour eux et pour elles, cela est dudésintéressement.

Considérer les hommes ou les choses atteintsnon comme son fief ou sa propriété person~elle,mais comme un objet de compréhension oud alliance, cela est du désintéressement.

Jouir des hommes et des choses non despotique- .ment ni pour des fins égoistes mais comme d éléments nobles, sur un pied d égalité réciproque, celaest du désintéressement •.

Celui qui, étant disposé à réformer son caractère,se sent incapable d être désintéressé n a pas comprisle désintéressement ni son sens véritable. De mêmequ i l y a une Jouissance inférieure à être intéressé,de même il y a une jouissance supérieure à être désintéressé. Mais on ne peut le savoir qu e n pratiquant le désintéressement sous toutes ses formes.Et alors il se produit ce miracle, que toutes les influences tendant à ruiner les calculs et la tactiquede l homme intéressé s emploient à servir les _butset la stratégie de l homme désintéressé. De sorte qu en un temps très court le désintéressement biencompris devient, même matériellement, le meilleurplacement du monde.

Ce n est pas là une affirmation gratuite et ce quenous disons nous sommes en mesure de le prouver.Nous avons souvent fait l expérience du désintéres-


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-70-:sement et l avons trouvée concluante. Nous ne pen.sons pouvoir en donner de meilleur exemple que.celui de notre ouvrage La Clé.

Un défi commercial

Nos lecteurs savent que nous avons signé et éditécette œuvre, en collaboration, dans le but le plusdésintéressé du monde. Pour écrire et lancer La Clénous avons abandonné, durant près d un an, tous nostravaux, toutes nos collaborations. Nous n avons économisé ni notre temps dont nous étions riche) ninotre argent dont nous étions pauvre). Nous noussommes donnés, nous et notre entourage, à cetteœuvre, sans spéculation objective et dans un objetspirituel. Le livre écrit, imprimé, distribué, l imprimeur payé, nous en avons céd

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Barbarin Georges - La Réforme Du Caractère