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UCL – Chaire Travail-Université FTU – Fondation Travail-Université asbl c/o FOPES, Rue de la Lanterne Magique, 32 BP L2.04.01 1348 Louvain-la-Neuve www.uclouvain.be/fr/chercher/cirtes/chaire-travail-universite.html www.ftu-namur.org/csc Baromètre 2016 de la qualité du travail et de l’emploi Rapport technique Gérard Valenduc Étude de la Fondation Travail-Université / Chaire Travail-Université (UCL) réalisée pour la CSC dans le cadre du mécénat BNB Février 2017

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Baromètre 2016 de la qualité du travail et de l’emploi

Rapport technique

Gérard Valenduc

Étude de la Fondation Travail-Université / Chaire Travail-Université (UCL) réalisée pour la CSC dans le cadre du mécénat BNB

Février 2017

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 2

Cette étude a été réalisée pour la CSC par la Fondation Travail-Université asbl et la Chaire Travail-Université (UCL), dans le cadre du programme pluriannuel de mécénat de la Banque nationale.

Protection de la propriété intellectuelle : la Fondation Travail-Université et la Chaire Travail-Université utilisent le système de licences et de partage des connaissances Creative Commons http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/be/deed.fr

Le Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail, de Gérard Valenduc, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 3.0 non transposé. Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à [email protected].

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CSC – FEC (Formation Éducation Culture)Chaussée de Haecht, 579, B-1030 Bruxelles Contacts : [email protected]

Chaire Travail-Université (UCL)c/o FOPES-UCL, Rue de la Lanterne Magique, 32, BP L2.04.01, B-1348 Louvain-la-Neuve www.uclouvain.be/fr/chercher/cirtes/chaire-travail-universite.htmlSite web : www.ftu-namur.org/cscContacts : Patricia Vendramin ([email protected]), Gérard Valenduc ([email protected])

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 3

Sommaire

Présentation Du baromètre 2013 au baromètre 2016 ........................................................................................ 4

L’utilisation par la CSC du baromètre 2013 ..................................................................................... 4 Les changements introduits dans le Baromètre 2016..................................................................... 4

Indicateurs du baromètre et commentaires méthodologiques ...................................................... 6

1. Le marché du travail .................................................................................................................... 61.1 La structure de l’emploi ....................................................................................................... 6 1.2 Les créations et destructions d’emplois ............................................................................ 15 1.3 L’emploi atypique et la sécurité d’emploi ......................................................................... 19 1.4 L’éducation et la formation ............................................................................................... 24 1.5 La structure du chômage ................................................................................................... 30

2. La qualité du travail ................................................................................................................... 352.1 Les conditions de travail .................................................................................................... 35 2.2 L’organisation du travail .................................................................................................... 39 2.3 Satisfaction et reconnaissance dans le travail ................................................................... 42

3. Le vieillissement au travail ........................................................................................................ 443.1 La structure d’âge de la population salariée ..................................................................... 44 3.2 L’emploi des travailleurs âgés (50+) .................................................................................. 45 3.3 Les conditions de travail des salariés âgés (50+) ............................................................... 47 3.4 La soutenabilité du travail ................................................................................................. 47

4. Le numérique et l’emploi : un état des lieux .............................................................................. 524.1 L’utilisation des technologies numériques dans le cadre du travail ................................. 52 4.2 Les compétences numériques ........................................................................................... 54 4.3 L’emploi dans les professions des TIC ............................................................................... 56 4.4 L’emploi dans le secteur des TIC ....................................................................................... 59

Annexes Définitions, sources statistiques et glossaire des abréviations ......................................................... 61

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 4

Présentation Du baromètre 2013 au baromètre 2016

L’utilisation par la CSC du baromètre 2013

Le congrès de la CSC wallonne et bruxelloise de 2013 a clairement donné une priorité à l’emploi de qualité. La première édition du baromètre, publiée début 2014, a permis de fournit des arguments en faveur de la promotion de la qualité de l’emploi et du travail. Elle a reçu un écho favorable non seulement dans le monde syndical, mais aussi dans la presse écrite et audiovisuelle, car plusieurs journalistes ont apprécié la formule.

En 2015-2016, la FEC a choisi le thème de l’emploi de qualité comme fil conducteur du tronc commun de formation des délégués. Le baromètre 2013 a occupé une bonne place dans le matériau pédagogique mis à disposition des formateurs. La FTU a préparé en outre des supports de présentation destinés aux formateurs.

Tout comme le Baromètre 2013, celui de 2016 comporte deux documents : une version destinée à un large public, aussi bien dans le monde syndical que dans le monde des médias (en format imprimé et en format web), et un rapport technique qui contient des données plus détaillées et fournit des commentaires méthodologiques sur les sources de données et leur utilisation.

Les changements introduits dans le Baromètre 2016

Le Baromètre 2013 exploitait essentiellement des données provenant de l’enquête sur les forces de travail (LFS) de 2012, des statistiques administratives de l’ONSS de 2012 et du volet belge de l’enquête européenne dur les conditions de travail (EWCS) de 2010. Le baromètre 2016 repose sur les données LFS et ONSS de 2015, sur le volet belge de l’enquête EWCS de 2015 et sur le volet belge de l’enquête européenne sur la société de l’information de 2015.

Les deux premières parties du Baromètre 2016 (marché du travail et qualité du travail) correspondent aux deux premières parties du Baromètre 2013, ce qui permet de mesurer les évolutions survenues au cours de cette période. Des rubriques additionnelles ont été introduites dans la première partie (marché du travail) :

− Une section concernant le processus de création et de destruction d’emplois, reposant sur la base de données DynaM, permet de mettre évidence que l’évolution de l’emploi ne peut pas être décrite uniquement à partir de deux « photographies instantanées » prises en 2012 et en 2015. Le mouvement de création et de destruction d’emplois a une ampleur bien plus importante que le solde net au terme d’une période donnée.

− Une section concernant l’évolution récente de l’emploi indépendant « solo » (indépendants n’employant pas de personnel) permet d’étayer la réflexion sur l’expansion récente de cette forme d’emploi dans certains secteurs (transport et livraison, informatique et services web, presse écrite et audiovisuelle, services professionnels aux entreprises, activités paramédicales), notamment à travers le travail « free-lance ». Il en résulte une coexistence de plus en plus fréquente d’indépendants et de salariés au sein des mêmes collectifs de travail.

La troisième et la quatrième partie sont des thèmes nouveaux traités dans le Baromètre 2016 : le vieillissement au travail et l’emploi dans l’économie numérique. Ces deux thèmes ont pris une importance croissante dans l’actualité politique et syndicale au cours des dernières années.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 5

La troisième partie, concernant le vieillissement au travail, permet d’exploiter les résultats du volet belge de l’enquête EWVC 2015 concernant la soutenabilité du travail en fonction de l’âge. Ces résultats ne sont disponibles que depuis novembre 2016. Le Baromètre 2016 fournit ainsi des données nouvelles sur la perception qu’ont les salariés belges de l’horizon de leur fin de carrière.

La quatrième partie fournit quelques éléments d’appréciation concernant l’emploi dans l’économie digitale (ou économie numérique). Des données sont exposées et commentées sur les thèmes suivants : l’utilisation des technologies numériques par les salariés belges, les compétences numériques des salariés, l’emploi et la formation dans les métiers du numérique et l’emploi dans le secteur des technologies et services numériques.

Dans la mesure du possible, des données désagrégées au niveau régional sont présentées : Wallonie, Bruxelles et Flandre (données provenant de l’enquête sur les forces de travail ou de l’ONSS). Les données nationales sont toujours utilisées comme référence. En général, quand il s’agit de données d’enquêtes (LFS), la distinction régionale est effectuée selon le lieu de résidence du salarié. Quand il s’agit de données administratives, il est parfois possible de faire la distinction selon la localisation de l’établissement où travaille le salarié (ONSS).

Pour les données provenant d’autres enquêtes, notamment le volet belge de l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS) de 2015 et l’enquête Eurostat sur la société de l’information, il n’est pas possible de faire des distinctions par Région.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 6

Indicateurs du baromètre et commentaires méthodologiques

1. Le marché du travail

1.1 La structure de l’emploi

Plusieurs sources peuvent être utilisées : l’enquête sur les forces de travail (LFS), les statistiques administratives de l’ONSS (travailleurs occupés ou postes de travail) et les rapports publiés par l’Institut des comptes nationaux de la Banque nationale (ICN). Voici les avantages et les inconvénients respectifs de ces sources :

− Les données ONSS couvrent tous les salariés soumis à la sécurité sociale des salariés en Belgique, mais elles doivent consolider les données provenant de l’ONSS et de l’ORPPS (anciennement ONSS-APL – administrations et pouvoirs locaux). L’ORPPS couvre des travailleurs dans plusieurs secteurs : l’administration publique, la police locale, la santé et l’action sociale, l’énergie et l’environnement, notamment. Depuis 2013, les données consolidées ONSS et ORPPS sont disponibles beaucoup plus rapidement qu’auparavant.

− Les données LFS sont les seules à fournir une répartition par profession, selon la classification internationale des métiers (ISCO). Les données LFS couvrent à la fois les salariés et les indépendants. Il est donc important de pouvoir les distinguer si on s’intéresse uniquement aux salariés.

− Dans les données LFS accessibles sur le site de la DGSIE (Statbel), les données sont souvent présentées par Région (Flandre, Bruxelles, Wallonie) mais de nombreux tableaux concernent à la fois les travailleurs salariés et les travailleurs indépendants. Pour isoler les salariés, il faut consulter les données LFS sur le site Eurostat, mais dans ce cas il n’est pas possible d’extraire une répartition par Région. Dans les sources des tableaux, on mentionnera « LFS-DGSIE » quand il s’agit des données Statbel ou « LFS-Eurostat » quand il s’agit de requêtes effectuées dans la base de données Eurostat.

− Les méthodes de mesure LFS et ONSS sont différentes. Les tableaux ONSS reposent sur des données administratives collectées par les employeurs, chaque trimestre. Les séries historiques accessibles en ligne remontent jusque 2005. Les données LFS reposent sur une enquête par échantillon, menée chaque trimestre. Elles mesurent la situation de l’emploi pendant la semaine où l’enquête se déroule. La procédure est uniformisée par Eurostat. Les séries historiques accessibles en ligne remontent jusque 1999.

− L’ONSS fournit deux types de mesure de l’emploi : par poste de travail ou par travailleur occupé. La mesure par poste de travail comporte une répartition régionale par lieu de travail (localisation des établissements), tandis que la mesure par travailleur occupé se réfère au lieu de résidence du travailleur. La mesure par travailleur occupé élimine, en principe, les doubles comptages dus au fait qu’un même travailleur peut occuper plusieurs postes de travail. La mesure par poste de travail (selon la localisation du travail) n’élimine pas ces doubles comptages.

− Dans sa publication des comptes nationaux et régionaux, l’ICN (Banque nationale) mesure l’emploi intérieur dans chaque Région, selon la localisation du travail ; l’ICN se base pour cela sur les statistiques des postes de travail de l’ONSS et rectifie lui-même les doubles comptages, selon une méthode différente de l’ONSS. De plus, les critères de localisation des emplois de l’ICN ne sont pas identiques à ceux de l’ONSS. Les comptes régionaux de l’ICN ont en moyenne un an de retard sur les données LFS ou ONSS. Par ailleurs, dans ses comptes nationaux, l’ICN fournit des

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 7

séries statistiques longues (depuis 1995) sur l’emploi et le marché du travail. Ces données servent notamment de base aux publications du Conseil supérieur de l’emploi.

Ces problèmes de mesure sont expliqués de manière plus détaillée dans la notice méthodologique des rapports du FOREM sur la situation du marché du travail 1 et leur portée est bien expliquée dans une note de l’IDD 2, ainsi que dans un document d’analyse des indicateurs du marché du travail réalisé par la FTU pour la CSC dans le cadre du mécénat BNB, en 2015 3.

Dans cette section du baromètre, nous avons privilégié les données LFS, sauf pour les répartitions entre Régions, pour lesquelles les données ONSS ont également été utilisées. On présentera des données nationales, en mettant en évidence des différences entre les Régions lorsque les chiffres sont disponibles et que les différences sont significatives.

a) La structure de l’emploi par branche d’activité

Tableau 1 – Emploi salarié par secteur d’activité, Belgique, 2015 (par Région : voir tableaux 3A/3B)

Hommes Femmes Total % du total

Agriculture 7 334 2 509 9 843 0.3%

Industries 422 200 129 832 552 032 14.4%

Énergie, eau, déchets 45 228 11 401 56 629 1.5%

Construction 204 650 20 203 224 853 5.9%

Commerce, garages 249 943 245 192 495 135 12.9%

Transport, logistique 189 063 45 188 234 251 6.1%

HoReCa 48 957 47 029 95 985 2.5%

Info & communication 81 493 32 176 113 669 3.0%

Finance, immobilier 76 720 77 461 154 181 4.0%

Autres services aux entreprises 151 697 217 003 368 700 9.6%

Administration publique 189 972 185 964 375 936 9.8%

Enseignement 121 934 290 067 412 001 10.7%

Santé, action sociale 109 206 470 454 579 660 15.1%

Culture & loisirs 27 241 24 196 51 437 1.3%

Autres services aux particuliers 43 648 69 635 113 283 3.0%

Total 1 969 286 1 868 308 3 837 594 100.0%

Sous-total industries 672 078 161 436 833 514 21.7%

Sous-total services non marchands 421 112 946 484 1 367 597 35.6%

Sous-total autres services 868 762 757 879 1 626 641 42.4%

Source : LFS (DGSIE)

1 FOREM, Situation du marché de l’emploi wallon, novembre 2016, pp. 42-56.

2 Defeyt Ph., L’état des statistiques en Belgique : constats et recommandations, Institut pour un développement durable (IDD), août 2013.

3 Valenduc G., Une analyse critique des indicateurs de référence des politiques de l'emploi, FTU-CSC, juin 2015 (téléchargeable sur www.ftu-namur.org/csc).

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Tableau 2 – Évolution de l’emploi salarié par groupe de secteurs, Belgique, 2002-2015

2002 2012 2015 Variation 2002-2015

Variation 2012-2015

Industries, énergie 733 706 618 638 608 661 -17.0% -1.6%

Construction 200 262 238 617 224 853 +12.3% -5.8%

Administration publique, enseignement, santé et action sociale (services non marchands)

1 131 439 1 335 377 1 367 597 +20.9% -0.9%

Services aux entreprises et aux particuliers (principalement services marchands)

1 326 047 1 566 313 1 626 641 +22.7% +1.1%

Emploi salarié total 3 411 150 3 855 582 3 837 594 +12.5% -0.6%

Population active 4 379 051 4 847 422 4 920 683 +12.4% +1.5%

Source : LFS (DGSIE), calculs FTU-UCL

Par rapport au Baromètre 2013 : bien que l’emploi salarié total n’ait qu’un peu diminué entre 2012 et 2015 (-22000 emplois, soit -0.6%), des changements importants concernent la diminution de l’emploi dans l’industrie manufacturière (-11000 emplois), le secteur de la construction (-14000), dans le secteur information, informatique et communication (-10000) et surtout dans l’administration publique (-25000, dont la majeure partie entre 2012 et 2013). En revanche, l’emploi a augmenté dans les services professionnels aux entreprises (+34000), qui incluent notamment les agences d’intérim, dans le commerce et les garages (+7000) et dans la santé et l’action sociale (+6000).

b) La répartition régionale des emplois

Les tableaux 3A et 3B sont établis sur la base du lieu de résidence des travailleurs (LFS). Flandre, Wallonie et Bruxelles doivent donc être interprétés comme salariés flamands, salariés wallons et salariés bruxellois. Les données datent de 2015 (données annuelles consolidées).

Les tableaux 4A, 4B et 4C, en revanche, donnent la répartition de l’emploi en fonction de la localisation des établissements, selon les critères ONSS (nombre de postes de de travail). Les données datent également de 2015 (à la fin du dernier trimestre).

Par rapport au baromètre 2013 : la structure régionale de l’emploi n’a pas connu de changement significatif, ni par rapport à la résidence des salariés ni par rapport à la localisation des entreprises (tableaux 3B, 4B et 4C). Les diminutions et les augmentations de l’emploi mentionnées dans le commentaire des tableaux 1 et 2 concernent les trois Régions, de manière proportionnelle. L’augmentation importante de l’emploi dans les services professionnels aux entreprises s’est manifestée de manière un peu plus nette dans les entreprises situées en Flandre et en Wallonie qu’à Bruxelles.

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Tableau 3A – Répartition par secteur de l’emploi salarié selon la Région de résidence des travailleurs (2015)

Flandre Wallonie Bruxelles Total ligne

Agriculture 6 594 2 417 832 9 843

Industries 394 323 140 549 17 160 552 032

Énergie, eau, déchets 32 162 19 587 4 880 56 629

Construction 139 912 71 702 13 239 224 853

Commerce, garages 320 621 137 132 37 382 495 135

Transport, logistique 152 039 63 504 18 708 234 251

HoReCa 49 361 26 836 19 787 95 985

Info & communication 67 194 29 507 16 968 113 669

Finance, immobilier 90 882 45 152 18 147 154 181

Autres services aux entreprises 217 494 93 259 57 946 368 700

Administration publique 194 261 150 359 31 316 375 936

Enseignement 245 616 133 002 33 382 412 001

Santé, action sociale 366 271 174 621 38 768 579 660

Culture & loisirs 26 828 17 579 7 030 51 437

Autres services divers aux particuliers 44 487 26 762 42 035 113 283

Total colonne (Région) 2 348 046 1 131 969 357 579 3 837 594

Sous-total industries 566 397 231 838 35 279 833 514

Sous-total services non marchands 806 149 457 983 103 465 1 367 597

Sous-total autres services 968 906 439 732 218 003 1 626 641

Source : LFS (DGSIE)

Tableau 3B – Structure de l’emploi salarié par secteur dans chaque Région de résidence des travailleurs, en % (2015)

Flandre Wallonie Bruxelles Belgique

Agriculture 0.3% 0.2% 0.2% 0.3%

Industries 16.8% 12.4% 4.8% 14.4%

Énergie, eau, déchets 1.4% 1.7% 1.4% 1.5%

Construction 6.0% 6.3% 3.7% 5.9%

Commerce, garages 13.7% 12.1% 10.5% 12.9%

Transport, logistique 6.5% 5.6% 5.2% 6.1%

HoReCa 2.1% 2.4% 5.5% 2.5%

Info & communication 2.9% 2.6% 4.7% 3.0%

Finance, immobilier 3.9% 4.0% 5.1% 4.0%

Autres services aux entreprises 9.3% 8.2% 16.2% 9.6%

Administration publique 8.3% 13.3% 8.8% 9.8%

Enseignement 10.5% 11.7% 9.3% 10.7%

Santé, action sociale 15.6% 15.4% 10.8% 15.1%

Culture & loisirs 1.1% 1.6% 2.0% 1.3%

Autres services divers aux particuliers 1.9% 2.4% 11.8% 3.0%

Total colonne 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Sous-total industries 24.1% 20.5% 9.9% 21.7%

Sous-total services non marchands 34.3% 40.5% 28.9% 35.6%

Sous-total autres services 41.3% 38.8% 61.0% 42.4%

Source : LFS (DGSIE)

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 10

Tableau 4A – Répartition par secteur de l’emploi salarié selon la Région de localisation des établissements (2015)

Flandre Wallonie Bruxelles Belgique

Agriculture 21044 3788 103 24935

Industries 332390 121753 16834 470977

Énergie, eau, déchets 25135 15008 7481 47624

Construction 128788 60160 14104 203052

Commerce, garages 305309 128058 57799 491166

Transport, logistique 134380 50274 28348 213002

HoReCa 69887 29575 27048 126510

Info & communication 50698 14264 31438 96400

Finance, immobilier 59453 25565 62617 147635

Autres services aux entreprises 326487 112238 101939 540664

Administration publique 152116 121400 108168 381684

Enseignement 223030 128021 62285 413336

Santé, action sociale 336841 172942 64816 574599

Culture & loisirs 26665 14272 9860 50797

Autres services divers aux particuliers 38135 22639 26721 87495

Total colonne (Région) 2230358 1019957 619561 3869876

Sous-total industries et construction 486313 196921 38419 721653

Sous-total services publics et non marchands 711987 422363 235269 1369619

Sous-total autres services (surtout marchands) 1011014 396885 345770 1753669

Source : ONSS (nombre de postes de travail)

Tableau 4B – Structure de l’emploi salarié par secteur selon la Région de localisation des établissements, en % (2015)

Flandre Wallonie Bruxelles Belgique

Agriculture 0.9% 0.4% 0.0% 0.6%

Industries 14.9% 11.9% 2.7% 12.2%

Énergie, eau, déchets 1.1% 1.5% 1.2% 1.2%

Construction 5.8% 5.9% 2.3% 5.2%

Commerce, garages 13.7% 12.6% 9.3% 12.7%

Transport, logistique 6.0% 4.9% 4.6% 5.5%

HoReCa 3.1% 2.9% 4.4% 3.3%

Info & communication 2.3% 1.4% 5.1% 2.5%

Finance, immobilier 2.7% 2.5% 10.1% 3.8%

Autres services aux entreprises 14.6% 11.0% 16.5% 14.0%

Administration publique 6.8% 11.9% 17.5% 9.9%

Enseignement 10.0% 12.6% 10.1% 10.7%

Santé, action sociale 15.1% 17.0% 10.5% 14.8%

Culture & loisirs 1.2% 1.4% 1.6% 1.3%

Autres services divers aux particuliers 1.7% 2.2% 4.3% 2.3%

Total colonne (Région) 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Sous-total industries et construction 21.8% 19.3% 6.2% 18.6%

Sous-total services publics et non marchands 31.9% 41.4% 38.0% 35.4%

Sous-total autres services (surtout marchands) 45.3% 38.9% 55.8% 45.3%

Source : ONSS (nombre de postes de travail)

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 11

Tableau 4C – Répartition de l’emploi dans chaque secteur, selon la localisation des établissements, en % (2015)

Flandre Wallonie Bruxelles Total ligne

Agriculture 84.4% 15.2% 0.4% 100.0%

Industries 70.6% 25.9% 3.6% 100.0%

Énergie, eau, déchets 52.8% 31.5% 15.7% 100.0%

Construction 63.4% 29.6% 6.9% 100.0%

Commerce, garages 62.2% 26.1% 11.8% 100.0%

Transport, logistique 63.1% 23.6% 13.3% 100.0%

HoReCa 55.2% 23.4% 21.4% 100.0%

Info & communication 52.6% 14.8% 32.6% 100.0%

Finance, immobilier 40.3% 17.3% 42.4% 100.0%

Autres services aux entreprises 60.4% 20.8% 18.9% 100.0%

Administration publique 39.9% 31.8% 28.3% 100.0%

Enseignement 54.0% 31.0% 15.1% 100.0%

Santé, action sociale 58.6% 30.1% 11.3% 100.0%

Culture & loisirs 52.5% 28.1% 19.4% 100.0%

Autres services divers aux particuliers 43.6% 25.9% 30.5% 100.0%

Ensemble de l’économie 57.6% 26.4% 16.0% 100.0%

Sous-total industries et construction 67.4% 27.3% 5.3% 100.0%

Sous-total services publics et non marchands 52.0% 30.8% 17.2% 100.0%

Sous-total autres services (surtout marchands) 57.7% 22.6% 19.7% 100.0%

Source : ONSS (nombre de postes de travail)

Les tableaux 4B et 4C soulignent la singularité de la Région bruxelloise en termes de localisation des emplois. Par exemple, alors que Bruxelles représente 16% du total des emplois, on y trouve 42% des emplois du secteur financier, 33% des emplois de l’information, informatique et communication, 31% des emplois des services aux divers aux particuliers, 28% des emplois de l’administration publique (tableau 4C).

Cette situation particulière de la Région bruxelloise brouille les cartes quand on compare la répartition des emplois selon la Région de résidence des salariés ou selon la Région de localisation de l’établissement où ils travaillent. De nombreux emplois localisés à Bruxelles ne sont pas occupés par des salariés bruxellois, ni par des salariés wallons, mais par des salariés résidant en Flandre (39%). Le tableau 5 rassemble des données croisées sur la relation entre la résidence des travailleurs et la localisation de leur lieu de travail (source ONSS, calculs Forem et IWEPS).

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 12

Tableau 5 – Croisement entre le lieu de résidence et le lieu de travail des salariés de Wallonie (2015) et de Bruxelles (2010)

Lieu de travail des résidents Lieu de résidence des salariés travaillant en Wallonie ou à Bruxelles

Résidant en Wallonie

Résidant à Bruxelles

Résidant en Wallonie

Résidant à Bruxelles

Résidant en Flandre

Résidant à l’étranger

Total ligne

Travaillant en Wallonie

83.2% 6% 94.2% 1.5% 1.9% 2.4% 100.0%

Travaillant à Bruxelles

8.4% 80% 21% 39% 39% 1% 100%

Travaillant en Flandre

4.2% 13%

Travaillant à l’étranger

4.2% 1%

Total colonne

100.0% 100%

Sources : Forem, Marché de l’emploi, janvier 2013 ; IWEPS, Chiffres clés de la Wallonie, 2016.

c) La structure de l’emploi par catégories de métiers

Les tableaux 6 et 7 concernent l’évolution de l’emploi salarié par catégorie de métiers, à partir de 2002. Comme les données LFS-DGSIE mêlent les salariés et les indépendants, on a utilisé les données LFS-Eurostat pour sélectionner les seuls salariés, mais sans possibilité de donner une répartition régionale.

Tableau 6 – Évolution de l’emploi salarié (en milliers) des femmes et des hommes par catégorie de métiers (ISCO-08), Belgique, 2002-2015

2002 Hommes

2002 Femmes

2015 Hommes

2015 Femmes

Évolution hommes

Évolution femmes

Cadres de direction et gérants 146.1 64.6 161.7 86.9 10.7% 34.5%

Professions intellectuelles et scientifiques 286.1 378.0 363.1 490.9 26.9% 29.9%

Techniciens, assistants, superviseurs 229.6 155.3 304.7 293.2 32.7% 88.8%

Employés administratifs 278.5 387.4 177.7 304.1 -36.2% -21.5%

Vendeurs et services aux particuliers 127.3 235.0 146.2 344.4 14.8% 46.6%

Métiers qualifiés industrie et artisanat 349.8 30.2 378.8 22.5 8.3% -25.5%

Opérateurs et conducteurs 273.4 46.9 243.4 42.4 -11.0% -9.6%

Métiers peu qualifiés 176.0 178.4 168.1 291.7 -4.5% 63.5%

Total (à l’exception des métiers militaires) 1 866.8 1 475.8 1 943.7 1 876.1 4.1% 27.1%

Source : LFS (Eurostat)

La modification de la nomenclature des professions ISCO survenue en 2008 (passage de ISCO-88 à ISCO-08) a entraîné une rupture de continuité des données Eurostat, qui a actuellement été corrigée jusqu’en 2006. C’est pourquoi le tableau 7 rassemble les données LFS-Eurostat sur une période plus longue (2000-2015), par intervalle de trois ans. Les deux dernières colonnes permettent de voir l’évolution depuis l’édition précédente du Baromètre.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 13

Tableau 7 – Évolution de l’emploi salarié (en milliers) par catégorie de métiers (ISCO-08), Belgique, 2000-2015

2000 2003 2006 2009 2012 2015

Cadres de direction et gérants 193.1 217.9 262.9 283.7 258.8 248.6

Professions intellectuelles et scientifiques 656.4 636.9 764.1 821.5 801.0 854.0

Techniciens, assistants, superviseurs 400.5 423.7 448.7 456.3 617.8 597.9

Employés administratifs 630.9 641.7 619.1 647.0 557.6 481.8

Vendeurs et services aux particuliers 381.4 378.9 399.4 444.1 486.3 490.6

Métiers qualifiés industrie et artisanat 447.5 379.1 381.6 377.8 400.2 401.2

Opérateurs et conducteurs 256.1 327.8 310.8 310.8 276.2 285.8

Métiers peu qualifiés 436.5 380.8 382.7 386.1 435.5 459.8

Total (à l’exception des métiers militaires) 3 402.4 3 386.8 3 569.3 3 727.3 3 833.4 3 819.7

Source : LFS (Eurostat)

Par rapport au Baromètre 2013 : les tendances identifiées en 2013 sur une longue période (dix ans) se sont confirmées, notamment la polarisation des qualifications : augmentation de l’emploi salarié dans les métiers les plus qualifiés (cadres, professions intellectuelles et scientifiques ; techniciens, assistants et superviseurs), ainsi que, à l’autre bout de l’échelle, dans les métiers peu qualifiés (surtout pour les femmes) ; stagnation ou diminution de l’emploi dans les métiers moyennent qualifiés, qu’ils soient manuels ou de service (employés administratifs, vendeurs et personnel des services aux particuliers).

Sur les trois dernières années (2012-2015), on note toutefois un ralentissement de l’augmentation dans les métiers plus qualifiés, en particulier les professions dites intermédiaires (techniciens, assistants et superviseurs), et surtout une accentuation du déclin de la catégorie « employés administratifs ». Il faut cependant tenir compte que l’élévation du niveau de qualification requis dans de nombreux métiers administratifs (comptabilité, secrétariat) renforce la catégorie « techniciens et assistants » au détriment de la catégorie « employés administratifs ».

d) L’évolution de l’emploi indépendant « solo » (indépendants sans personnel)

Pour terminer cette section sur la structure de l’emploi, il est utile de fournir quelques données sur l’évolution de l’emploi indépendant. En effet, si la proportion d’indépendants dans l’emploi total reste assez stable au cours des quinze dernières années (environ 14%, mais 17% chez les hommes et 10% chez les femmes), on constate une expansion récente du nombre d’indépendants « solos », c’est-dire ceux qui n’emploient pas de personnel. Ils effectuent souvent des tâches semblables à celles des salariés, parfois au sein des mêmes collectifs de travail (dans les médias ou dans la santé, par exemple). Cette rubrique ne figurait pas dans le Baromètre 2013.

Les données rassemblées ici concernent les travailleurs indépendants qui n’emploient pas de personnel, au sens de l’enquête sur les forces de travail (LFS). Les statistiques de l’INASTI (sécurité sociale des indépendants) ne permettent pas de faire cette distinction. Il peut s’agir de professions libérales, d’artisans travaillant seuls, de travailleurs « free-lance » ou de contractants indépendants isolés. L’évolution de l’emploi indépendant « solo » par secteur (NACE) est indiquée dans le tableau 8, construit à partir de l’enquête LFS (Eurostat). Il n’est pas possible de remonter avant 2008. Le volet belge de l’enquête LFS ne contient malheureusement pas de données sur la répartition de l’emploi indépendant par catégorie de métiers (ISCO).

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Tableau 8 – Évolution de l’emploi des indépendants sans personnel, par secteur (en milliers, 2008-2015)

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 ∆ %

Agriculture 30.7 30.7 30.3 28.7 24.6 32.3 26.1 27.8 -9.4%

Industries 18.5 18.9 17.1 17.4 17.5 17.7 16.4 18.2 -1.6%

Construction 44.9 46.9 49.0 51.8 51.9 56.6 53.4 59.9 +33.4%

Commerce, garages 68.3 62.5 60.7 64.7 60.7 66.6 57.8 62.8 -8.1%

Transport, logistique 8.0 10.1 8.2 7.9 9.5 8.1 6.2 7.5 -6.3%

HoReCa 19.4 23.2 24.2 23.3 25.4 22.4 23.8 25.1 +29.4%

Info & communication 14.5 14.4 17.2 18.3 22.4 20.8 19.7 21.3 +46.9%

Finance, immobilier 14.6 11.8 12.6 14.5 12.3 15.7 16.1 12.6 -13.7%

Autres serv. aux entreprises 64.1 67.8 64.5 64.7 75.1 78.2 88.4 84.8 +32.3%

Enseignement et formation 3.6 3.1 4.1 2.2 3.4 5.1 5.3 5.3 +47.2%

Santé, action sociale 55.7 60.2 61.3 56.0 63.5 62.4 61.9 63.8 +14.5%

Culture & loisirs 7.4 7.6 9.1 11.2 9.5 10.3 9.3 10.1 +36.5%

Autres serv. aux particuliers 23.0 26.0 22.8 25.2 23.1 25.1 25.5 27.5 +19.6%

Total colonne 376.3 385.4 383.5 389.9 403.5 425.5 412.5 429.8 +14.2%

Source : LFS-Eurostat

Les augmentations les plus importantes concernent, d’une part, deux secteurs traditionnellement ouverts au travail indépendant (construction et HoReCa), et d’autre part, des professions intellectuelles : information, informatique et communication ; autres services professionnels aux entreprises ; santé et action sociale.

Les disparités entre hommes et femmes sont plus accentuées dans l’emploi indépendant que dans l’emploi salarié. Les femmes ne représentent que 34.7% de l’emploi indépendant solo, alors qu’elles représentent 48.7% de l’emploi salarié. Dans certains secteurs, les indépendants sont pratiquement tous des hommes.

Tableau 9 – Emploi des indépendants sans personnel et proportion de femmes, par secteur (en milliers, 2008 et 2015)

Total 2008 % femmes Total 2015 % femmes

Agriculture 30.7 14.0% 27.8 22.7%

Industries 18.5 17.3% 18.2 13.7%

Construction 44.9 0.0% 59.9 4.2%

Commerce, garages 68.3 37.2% 62.8 33.3%

Transport, logistique 8.0 0.0% 7.5 0.0%

HoReCa 19.4 37.1% 25.1 40.6%

Info & communication 14.5 18.6% 21.3 15.5%

Finance, immobilier 14.6 15.1% 12.6 24.6%

Autres services aux entreprises 64.1 32.8% 84.8 33.5%

Enseignement et formation 3.6 63.9% 5.3 60.4%

Santé, action sociale 55.7 57.8% 63.8 66.3%

Culture & loisirs 7.4 18.9% 10.1 31.7%

Autres services divers aux particuliers 23.0 75.7% 27.5 73.8%

Ensemble de l’économie (tous secteurs) 376.3 33.3% 429.8 34.7%

Source : LFS-Eurostat

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 15

1.2 Les créations et destructions d’emplois

Les données de la section précédente concernent la quantité d’emplois à une date donnée et leur évolution par rapport à une date antérieure ; il s’agit du « stock » d’emplois. L’évolution du stock dépend de la balance entre des créations et des destructions d’emplois. Une même évolution du stock peut résulter tantôt de mouvements importants de création et de destruction d’emplois, tantôt de mouvements peu importants. Pour évaluer ces mouvements, le projet DynaM 4 construit une modélisation des créations et des destructions d’emplois, à l’échelle nationale et régionale, sur la base des données ONSS. Le projet DynaM mesure deux dynamiques 5 :

− La dynamique des emplois : il s’agit de la balance des emplois créés ou détruits par les employeurs.

− La dynamique des travailleurs : il s’agit de la balance entre les travailleurs entrants et les travailleurs sortants dans les entreprises. Elle dépend non seulement de la création / destruction d’emplois, mais aussi de la mobilité entrante et sortante dans les entreprises et sur le marché du travail.

a) À l’échelle nationale

Le tableau 10 retrace l’évolution des mouvements de création et destruction d’emplois en Belgique de 2006 à 2015 (plus précisément, de juin 2006 à juin 2015).

Tableau 10 – Créations et destructions d’emplois salariés, Belgique, 2006-2015

Période Emplois créés Emplois détruits Évolution nette de l’emploi

Employeurs en expansion

Nouveaux employeurs

Employeurs en contraction

Employeurs sortants

2006-2007 184329 45319 128298 45514 +55836

2007-2008 201735 45766 120526 42777 +84198

2008-2009 157455 40967 169674 48598 -19850

2009-2010 173550 41753 133043 44355 +37905

2010-2011 176506 41738 119238 44932 +54074

2011-2012 149376 37620 153909 47585 -14498

2012-2013 132933 36061 146309 48290 -25605

2013-2014 168400 36953 130505 49149 +25699

2014-2015 164347 37961 123970 45476 +32862

Source : DynaM-dataset, ONSS et HIVA-KULeuven (DynaM – Release 2016)

Le tableau 11 rassemble les données des créations et destructions d’emploi pour les trois dernières périodes annuelles, de juin 2012 à juin 2015, par secteur d’activité économique, selon les regroupements effectués par DynaM. Les secteurs de l’industrie, de la construction et de la finance ont détruit davantage d’emplois qu’ils n’en ont créé au cours des trois dernières périodes annuelles. Dans des branches comme le commerce, transport et HoReCa, ainsi que l’administration publique, les destructions l’ont emporté en 2012-2013 mais la tendance s’est inversée dans les années suivantes.

4 DynaM résulte d’un accord de collaboration entre l’ONSS, les instituts régionaux de statistique (IWEPS en Wallonie, IBSA à Bruxelles et le département WSE de l’administration flamande). Les études sont réalisées par le HIVA-KULeuven. Les résultats sont disponibles sur www.dynam-belgium.org.

5 Goesart T., Struyven L., Dynamique sectorielle et régionale sur le marché du travail en Belgique, DynaM Review 2016/1.

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Tableau 11 – Créations et destructions annuelles d’emplois salariés par secteur d’activité, Belgique, 2012-2015

Emplois créés Emplois détruits Évolution nette de l’emploi

Employeurs en expansion

Nouveaux employeurs

Employeurs en contraction

Employeurs sortants

2014-2015

Agriculture 3249 1068 3174 1306 -163

Industries, énergie, déchets 15331 1890 21818 4049 -8646

Construction 11528 4547 13910 7125 -4960

Commerce, transports, logistique, HoReCa

47699 16791 38883 18194 +7413

Info et communication 4725 1154 3986 995 +898

Finance 3215 823 3411 964 -337

Immobilier 1246 697 968 736 239

Autres serv. professionnels 38550 5079 14712 6696 +22221

Adm. publ., enseignement 15708 674 11710 755 +3917

Santé et action sociale 15280 2117 5218 1359 +10820

Culture, loisirs, autres services personnels

7816 3121 6180 3297 +1460

2013-2014

Agriculture 5217 1476 2278 1419 +2996

Industries, énergie, déchets 14200 1649 21315 5360 -10826

Construction 12307 4668 14954 8909 -6888

Commerce, transports, logistique, HoReCa

43674 15955 40846 18570 +213

Info et communication 4649 910 4023 1083 +453

Finance 2822 828 4725 978 -2053

Immobilier 1248 713 1022 857 +82

Autres serv. professionnels 39883 5307 16428 6925 +21837

Adm. publ., enseignement 22970 353 13040 316 +9967

Santé et action sociale 13688 1818 5195 1412 +8899

Culture, loisirs, autres services personnels

7743 2991 6679 3320 +735

2012-2013

Agriculture 2710 1335 2573 1066 +406

Industries, énergie, déchets 14723 1607 24503 5191 -13364

Construction 12734 4914 14597 8234 -5183

Commerce, transports, logistique, HoReCa

39554 14735 44868 19128 -9707

Info et communication 4199 935 4122 1050 -38

Finance 2814 814 4964 885 -2221

Immobilier 1234 751 1007 824 +154

Autres serv. professionnels 24555 6299 26266 6589 -2001

Adm. publ., enseignement 9982 291 10935 314 -976

Santé et action sociale 13512 1649 5566 1570 +8025

Culture, loisirs, autres services personnels

6916 2731 6908 3439 -700

Source : DynaM-dataset, ONSS et HIVA-KULeuven

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 17

En termes relatifs, pour la période 2014-2015, pour 1000 emplois existants, 53 emplois ont été créés (taux de création : 5.3%) et 44 ont été détruits (taux de destruction : 4.4%), ce qui conduit à une création nette de 9 emplois, soit 0.9%.

Pour ce qui concerne la « dynamique des travailleurs », c’est-à-dire la balance entre les entrées et les sorties de travailleurs dans les entreprises, le projet DynaM identifie, pour 1000 travailleurs, 167 entrées (taux d’entrée : 16.7%) et 158 sorties (taux de sortie : 15.8%), soit 325 mouvements. Sur ces 325 mouvements, 97 résultent des créations et destructions d’emplois, tandis que les 228 autres concernent la rotation du personnel parmi les emplois maintenus. La grande majorité des entrées et des sorties (228 sur 325 par millier de travailleurs, soit 70%), concerne donc la mobilité inter-entreprises 6.

b) À l’échelle régionale

Le projet DynaM a mis au point une méthode d’estimation des créations et destructions d’emplois à l’échelle régionale ; la principale difficulté consiste à répartir, par Région, les créations et destructions d’emplois chez des employeurs qui ont des activités dans plusieurs Régions. La méthode n’a pu être appliquée qu’aux seules données ONSS, à l’exclusion des données ORPSS (administrations locales et provinciales, anciennement ONSS-APL). Le tableau 12 reprend les principaux résultats pour la période annuelle 2014-2015 (de fin juin 2014 à fin juin 2015) 7. Les différences avec le tableau 10 s’expliquent par l’absence des emplois assujettis à l’ORPSS.

Tableau 12 – Créations et destructions d’emplois salariés par Région, 2014-2015

Création Destruction Évolution nette

Entrées de travailleurs

Sorties de travailleurs

Solde entrées /

sorties

Transferts internes

vers autres Régions

Bruxelles 36163 34738 +1425 90258 86331 +3927 -2502

Flandre 124380 100063 +24317 357388 335793 +21595 +2722

Wallonie 52850 47741 +5109 136024 130695 +5329 -220

Belgique 213393 182542 +30851 583670 552819 +30851 0

Source : DynaM-dataset, ONSS et HIVA-KULeuven (emploi ONSS uniquement, hormis ORPSS)

Dans ce tableau 12, l’évolution relative de l’emploi (évolution nette par rapport à l’emploi régional total) est de +1.2% en Flandre, +0.6% en Wallonie et +0.3% à Bruxelles.

Le modèle régional DynaM permet également d’identifier, dans chaque Région, quels sont les secteurs les plus créateurs ou destructeurs d’emplois. Le tableau 13 rassemble les principales données pour les trois Régions 8. Dans les trois Régions, une création nette d’emplois est observée pour l’HoReCa, les services professionnels aux entreprises, l’enseignement, la santé et l’action sociale, tandis qu’une destruction nette d’emplois est observée dans l’industrie, la construction et l’administration publique. Dans les autres secteurs, la situation est plus contrastée d’une Région à l’autre.

6 Goesart T., Struyven L., Vets P., Dynamiques sur le marché de l’emploi belge 2005-2015, DynaM Release 13/12/2016.

7 Goesart T., Struyven L., Décomposition de la dynamique d’emploi régionale, DynaM Review 2016/3.

8 Les différences entre le nombre d’emplois par Région dans le tableau 13 et le tableau 4A sont dues à deux causes. D’une part, le tableau 13 ne contient pas les données des administrations locales et provinciales (ORPSS), mais ceci n’affecte que le secteur administrations publiques et, dans une moindre mesure, le secteur énergie et environnement. D’autre part, la méthode d’attribution des emplois aux trois Régions diffère dans le tableau 4A (localisation des établissements) et le tableau 13 (répartition régionale des emplois chez les employeurs multirégionaux propre au modèle DynaM).

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 18

Tableau 13 – Évolution nette de l’emploi salarié (solde créations – destructions) par secteur d’activité dans les trois Régions, juin 2014 – juin 2015

Wallonie Bruxelles Flandre

Emploi total

Évolu-tion

% Emploi total

Évolu-tion

% Emploi total

Évolu-tion

%

Agriculture 3713 +140 +3.8% 103 0 – 21203 -303 -1.4%

Industries 121631 -1671 -1.4% 16314 -457 -2.8% 332212 -6097 -1.8%

Énergie, eau, déchets 10521 +18 +0.2% 7232 +39 +0.5% 21742 -370 -1.7%

Construction 61005 -2009 -3.3% 13712 -484 -3.5% 128349 -2408 -1.9%

Commerce, garages 127238 +1503 +1.2% 57913 -1174 -2.0% 305018 +964 +0.3%

Transport, logistique 51455 +530 +1.0% 30028 -252 -0.8% 132782 +1485 +1.1%

HoReCa 30179 +1112 +3.7% 27015 +610 +2.3% 67678 +2705 +4.0%

Info & communication 13863 -85 -0.6% 31053 +635 +2.0% 49276 +383 +0.8%

Finance, immobilier 25012 +416 +1.7% 65144 -1925 -3.0% 60797 +1376 +2.3%

Autres serv. aux entreprises 103019 +3289 +3.2% 117546 +2888 +2.5% 313505 +16079 +5.1%

Administration publique 54960 -2258 -4.1% 82662 -1998 -2.4% 63471 -645 -1.0%

Enseignement 121329 +906 +0.7% 59010 +2246 +3.8% 222846 +4314 +1.9%

Santé, action sociale 127880 +2882 +2.3% 46678 +696 +1.5% 267424 +6427 +2.4%

Culture & loisirs 10793 +354 +3.3% 9367 -12 -0.1% 14051 +425 +3.0%

Autres serv. aux particuliers 21428 -18 -0.1% 26141 +613 +2.3% 35590 -18 -0.1%

Total 884022 +5109 +0.6% 566638 +1425 +0.3% 2035939 +24317 +1.2%

Source : DynaM Review 2016/3, p. 14, 23, 32 (emploi ONSS uniquement, hormis ORPSS)

Le tableau 14 décrit la même évolution, selon la taille des entreprises. Il montre que la dynamique de création d’emplois est supérieure à la moyenne dans les grandes entreprises ou organisations (>200 travailleurs) en Flandre, alors qu’en Wallonie et à Bruxelles c’est dans les entreprises ou organisations de taille intermédiaire (entre 50 et 200 travailleurs) et, dans une moindre mesure, dans les petites entreprises (jusqu’à 50 travailleurs).

Tableau 14 – Évolution nette de l’emploi salarié (solde créations – destructions) selon la taille des entreprises dans les trois Régions, juin 2014 – juin 2015

Wallonie Bruxelles Flandre

Emploi total

Évolu-tion

% Emploi total

Évolu-tion

% Emploi total

Évolu-tion

%

< 50 travailleurs 309800 +2983 +1.0% 142659 +927 +0.6% 648738 +6300 +1.0%

≥ 50 et < 200 travailleurs 121317 +1470 +1.2% 70014 +604 +0.9% 311205 +2800 +0.9%

≥ 200 travailleurs 452905 +656 +0.1% 353965 -106 -0.0% 1075996 +15217 +1.4%

Total 884022 +5109 +0.6% 566638 +1425 +0.3% 2035939 +24317 +1.2%

Source : DynaM Review 2016/3, p. 18-20, 27-29, 35-37 (emploi ONSS uniquement, hormis ORPSS).

Cependant, une analyse plus fine selon la taille de entreprises, mais sans répartition régionale, fait apparaître que le taux de création d’emplois est supérieur à la moyenne nationale dans les entreprises de moins de 10 travailleurs (TPE) et dans les entreprises entre 100 et 200 travailleurs.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 19

1.3 L’emploi atypique et la sécurité d’emploi

La caractérisation des emplois atypiques est identique à celle qui a été utilisée pour le dossier publié avec les Femmes CSC en 2012 et dans le Baromètre 2013. Les données de l’enquête sur les forces de travail 2015 sont utilisées ici pour l’emploi temporaire et l’emploi à temps partiel. Les données du volet belge de l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS 2015) sont utilisées pour estimer le sentiment d’insécurité d’emploi.

a) L’emploi à temps partiel et l’emploi temporaire

Tableau 15 – Évolution de la proportion de salariés à temps partiel et d’emplois temporaires, en % de l’emploi total des femmes ou des hommes, Belgique, 2002-2015

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

H temps partiel 5.6% 6.3% 6.9% 7.8% 7.8% 7.9% 8.3% 9.0% 9.2% 10.0% 9.9%

F temps partiel 39.5% 41.0% 42.4% 43.5% 44.2% 43.4% 43.6% 44.2% 44.8% 45.8% 46.1%

H temporaire 5.8% 6.2% 6.4% 6.8% 6.9% 6.8% 6.6% 6.5% 6.8% 7.7% 7.1%

F temporaire 11.2% 11.1% 11.7% 11.4% 10.9% 10.8% 10.2% 10.2% 9.6% 10.3% 9.3%

2013 2014 2015

H temps partiel 9.6% 9.4% 10.3%

F temps partiel 44.8% 43.5% 44.0%

H temporaire 7.3% 7.7% 8.4%

F temporaire 9.2% 9.7% 9.7%

Source : LFS (DGSIE)

Tableau 16 – Évolution de la proportion de salariés à temps partiel et d’emplois temporaires, en % de l’emploi total des femmes ou des hommes, selon la Région, 2002 et 2015

2002 2015

Wallonie Bruxelles Flandre Wallonie Bruxelles Flandre

H temps partiel 5.6% 9.7% 5.0% 9.9% 11.8% 10.3%

F temps partiel 39.7% 25.8% 41.4% 44.1% 32.5% 45.7%

H temporaire 6.8% 6.9% 5.1% 9.5% 12.8% 7.2%

F temporaire 12.4% 10.3% 10.8% 10.9% 14.8% 8.3%

Source : LFS (DGSIE)

Par rapport au Baromètre 2013 : l’augmentation de l’emploi féminin à temps partiel s’est stabilisée. La proportion d’emplois temporaires reste assez constante chez les femmes, mais elle est en augmentation chez les hommes (de 7.1% à 10.3% de 2012 à 2015). La proportion d’emplois masculins à durée déterminée n’a jamais été aussi élevée depuis 2002.

Les tableaux 17A et 17B concernent les raisons du temps partiel. La comparaison des tableaux 17A (Belgique) et 17B (Flandre et Wallonie + Bruxelles) met en évidence des différences significatives entre Régions concernant les raisons du temps partiel : en Wallonie et à Bruxelles, les raisons liées au marché du travail occupent une place prépondérante, tandis qu’en Flandre c’est le manque de services aux familles qui occupe une place prépondérante (chez les femmes). La Région bruxelloise et la Wallonie ont été regroupées car les chiffres bruxellois seuls sont sous le seuil de fiabilité statistique établi par la DGSIE.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 20

Tableau 17A – Raisons du travail à temps partiel des femmes et des hommes, Belgique, 2015 (en % de l’emploi à temps partiel des femmes ou des hommes)

Total Femmes Hommes

Temps partiel choisi 7.6 7.8 6.9

Choix volontaire de ne pas souhaiter de temps plein 7.6 7.8 6.9

Temps partiel contraint : raisons liées au marché du travail 31.1 29.1 38.9

Pas trouvé d’emploi à temps plein 9.6 8.4 14.7

Emploi souhaité uniquement offert à temps partiel 15.9 16.4 13.8

Pour compléter un autre temps partiel 4.0 3.1 7.5

Suite à la situation économique 0.7 0.5 1.4

Mauvaises conditions de travail 0.9 0.7 1.5

Temps partiel contraint : raisons liées aux services aux familles 19.7 23.1 5.8

Services de soins (garderie, aide aux personnes) non disponibles 19.7 23.1 5.8

Temps partiel contraint : raisons liées à des statuts particuliers 11.0 8.6 20.3

Prépensionné 1.6 1.1 3.9

Temps partiel lié à une incapacité de travail 6.4 5.5 9.7

Combinaison formation / emploi 3.0 2.0 6.7

Temps partiel de compromis 25.7 27.2 19.6

Autres raisons personnelles ou familiales 25.7 27.2 19.6

Autres raisons ou pas de réponse 4.9 4.1 8.4

Total 100 100 100

Source : LFS (DGSIE)

Tableau 17B – Raisons du travail à temps partiel des femmes et des hommes, Flandre et Wallonie + Bruxelles, 2015 (en % de l’emploi à temps partiel des femmes ou des hommes résidant dans la Région)

Wallonie + Bxl Flandre

Total F H Total F H

Temps partiel choisi 6.0 6.4 4.5 8.5 8.5 8.5

Choix volontaire de ne pas souhaiter de temps plein 6.0 6.4 4.5 8.5 8.5 8.5

Temps partiel contraint : raisons liées au marché du travail 42.3 40.0 50.8 24.5 22.9 31.4

Pas trouvé d’emploi à temps plein 17.9 15.9 25.5 4.8 4.1 7.8

Emploi souhaité uniquement offert à temps partiel 19.4 20.1 16.9 13.8 14.3 11.8

Pour compléter un autre temps partiel 3.8 3.1 6.4 4.1 3.1 8.3

Suite à la situation économique 0.7 0.6 0.9 0.7 0.5 1.7

Mauvaises conditions de travail 0.5 0.3 1.1 1.1 0.9 1.8

Temps partiel contraint : raisons liées aux services aux familles 12.8 15.2 3.6 23.7 27.6 7.3

Services de soins (garderie, aide aux personnes) non disponibles 12.8 15.2 3.6 23.7 27.6 7.3

Temps partiel contraint : raisons liées à des statuts particuliers 8.8 7.4 16.3 11.7 9.4 20.8

Prépensionné 2.2 2.1 5.5 2.8 2.1 5.5

Temps partiel lié à une incapacité de travail 4.3 3.7 6.3 7.6 6.5 11.8

Combinaison formation / emploi 2.3 1.6 4.5 1.3 0.8 3.5

Temps partiel de compromis 26.2 28.3 18.3 25.5 26.6 20.5

Autres raisons personnelles ou familiales 26.2 28.3 18.3 25.5 26.6 20.5

Autres raisons ou pas de réponse 3.9 3.3 6.4 5.5 4.6 9.6

Total 100 100 100 100 100 100

Source : LFS (DGSIE)

Par rapport au Baromètre 2013 : les différences entre Flandre et Wallonie + Bruxelles n’ont pas changé. Pour l’ensemble du pays, c’est le temps partiel pour des raisons liées au marché du travail qui a le plus augmenté.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 21

Les tableaux 18, 19 et 20 concernent l’emploi temporaire : l’évolution de la proportion relative des différentes formes d’emploi temporaire de 2002 à 2015 (tableau 18), la comparaison des différentes formes d’emploi temporaire entre Régions (tableau 19), l’évolution de l’emploi temporaire chez les jeunes (20-39 ans) selon la durée des contrats (tableaux 20A et 20B).

Tableau 18 – Évolution de la proportion relative des différentes formes d’emploi temporaire chez les femmes et chez les hommes, Belgique, 2002-2012-2015

2002 H 2002 F 2012 H 2012 F 2015 H 2015 F

Contrat à durée déterminée (CDD) 38.2% 49.2% 45.7% 55.7% 47.8% 58.6%

Contrat d’intérimaire 23.4% 12.7% 28.3% 17.4% 29.1% 15.3%

ALE 3.9% 14.2% 1.2% 5.1% 2.1% 2.4%

Contrat étudiant 6.0% 3.4% 5.3% 6.6% 4.4% 4.9%

Contrat formation 12.7% 4.8% 7.8% 3.7% 5.8% 3.6%

Travail occasionnel 1.6% 1.2% 3.3% 2.5% 2.4% 1.4%

Titres services (en CDD) 0.3% 4.5%

Autres 14.2% 14.5% 8.4% 9.1% 8.1% 9.3%

Total 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Source : LFS (DGSIE)

Tableau 19 – Proportion relative des différentes formes d’emploi temporaire selon la Région de résidence, 2015

Flandre Wallonie Bruxelles Belgique

Contrat à durée déterminée (CDD) 46.9% 57.8% 67.1% 53.4%

Contrat d’intérimaire 28.0% 17.2% 10.3% 21.9%

ALE 1.7% 2.8% 3.0% 2.3%

Contrat étudiant 6.0% 3.5% 2.5% 4.7%

Contrat formation 2.9% 7.3% 4.8% 4.7%

Travail occasionnel 2.4% 1.1% 1.6% 1.9%

Titres services (en CDD) 2.9% 1.4% 3.6% 2.5%

Autres 9.1% 8.8% 7.1% 8.7%

Total 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Source : LFS (DGSIE)

Tableau 20A – Évolution de l’emploi temporaire dans la tranche d’âge 20-39 ans, selon la durée des contrats, Belgique, 2002-2012-2015

Nombre d’emplois (milliers) Pourcentage relatif

2002 2012 2015 2002 2012 2015

< 1 mois 25.6 47.6 54.1 14.1% 21.9% 22.1%

1 à 6 mois 60.5 60.7 74.2 33.2% 27.9% 30.3%

7 à 12 mois 64.8 73.4 77.4 35.6% 33.8% 31.6%

13 à 24 mois 9.9 16.2 16.1 5.4% 7.5% 6.6%

>24 mois 31.0 21.6 25.2 17.0% 9.9% 10.3%

Total 182.2 217.4 245.1 100.0% 100.0% 100.0%

Source : LFS (Eurostat), calculs FTU

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 22

Tableau 20B – Durée des contrats des emplois temporaires des femmes et des hommes de 20-39 ans, Belgique, 2015

Nombre d’emplois (milliers) Pourcentage relatif

Tous Hommes Femmes Tous Hommes Femmes

< 1 mois 54.1 33.3 20.7 22.1% 29.0% 15.9%

1 à 6 mois 74.2 36.1 40.8 30.3% 31.4% 31.4%

7 à 12 mois 77.4 27.9 50.8 31.6% 24.3% 39.1%

13 à 24 mois 16.1 8.3 7.9 6.6% 7.2% 6.1%

>24 mois 25.2 12.3 12.9 10.3% 10.7% 9.9%

Total 245.1 115.0 130.0 100.0% 100.0% 100.0%

Source : LFS (Eurostat), calculs FTU

Par rapport au Baromètre 2013 : il n’y a pas d’évolution significative de la proportion relative des différentes formes d’emploi temporaire ; l’intérim reste proportionnellement plus répandu en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Le tableau 20A montre que le nombre d’emplois temporaires en début de carrière (20-39 ans) a poursuivi son augmentation au cours des trois dernières années et que la proportion de contrats de courte durée (jusque 6 mois) a augmenté. Le tableau 20B montre que, dans cette tranche d’âge, les hommes sont davantage exposés que les femmes aux contrats de courte durée (60.4% de contrats jusque 6 mois chez les hommes, contre 47.3% chez les femmes).

b) Le sentiment d’insécurité d’emploi

Les tableaux 21 à 23 concernent le sentiment d’insécurité d’emploi. Ils ont été construits à partir des résultats du volet belge de l’enquête européenne sur les conditions de travail (2015), en utilisant les réponses à deux questions :

− « Êtes-vous d’accord avec l’affirmation suivante : je risque de perdre mon emploi au cours des six prochains mois ? » Risque = (tout à fait) d’accord. Indécis = ni d’accord ni pas d’accord. Pas de risque = (absolument) pas d’accord.

− « Êtes-vous d’accord avec l’affirmation suivante : si je devais perdre ou quitter mon emploi actuel, il serait facile pour moi de trouver un emploi avec un salaire similaire » (même échelle de réponse)

Le tableau 21 donne les réponses à la première question pour l’ensemble des salariés et dans certains secteurs où la taille de l’échantillon permet de donner une estimation fiable.

Tableau 21 – Proportion de salariés qui craignent de perdre leur emploi dans les six prochains mois, par secteur (2015)

Risque Indécis Pas de risque

Ensemble des salariés 15.7% 10.6% 73.8%

Industries 19.6% 12.9% 65.2%

Construction 15.2% 15.3% 69.5%

Commerce, garages 21.2% 13.5% 65.3%

Transport & logistique 10.1% 7.2% 82.7%

Services aux entreprises 17.1% 15.7% 67.3%

Administration publique 6.6% 5.6% 87.8%

Enseignement 22.1% 7.9% 70.0%

Santé, action sociale 10.1% 7.0% 82.9%

Source : EWCS 2015. Réponses à la question “Êtes-vous d’accord avec l’affirmation suivante : je risque de perdre mon emploi au cours des six prochains mois ?” Risque = (tout à fait) d’accord. Indécis = ni d’accord ni pas d’accord. Pas de

risque = (absolument) pas d’accord.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 23

Les tableaux suivants croisent les réponses aux deux questions (tableau 22A) et permettent de construire une typologie des attitudes par rapport à la sécurité d’emploi (tableau 22B). Cette typologie avait déjà été proposée dans le Baromètre 2013.

Tableau 22A – Tableau croisé : risque de perdre son emploi dans les six prochains mois / risque de ne pas pouvoir retrouver un emploi aux mêmes conditions (2015)

Perdre son emploi au cours des six prochains mois

Risque Indécis Pas de risque Total ligne

Ne pas pouvoir retrouver un emploi aux mêmes conditions

Risque 6.1% 3.2% 34.9% 44.2%

Indécis 1.4% 3.9% 7.7% 13.0%

Pas de risque 8.4% 3.7% 30.7% 42.8%

Total colonne 15.9% 10.8% 73.4% 100.0%

Perdre son emploi : voir tableau 21. Croisé avec les réponses à l’affirmation “Si je devais perdre ou quitter mon emploi actuel, il serait facile pour moi de trouver un emploi avec un salaire similaire” (même échelle de risque).

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL (qualité de la corrélation : p<0.001)

Tableau 22B – Tableau croisé : risque de perdre son emploi dans les six prochains mois / risque de ne pas pouvoir retrouver un emploi aux mêmes conditions (2015) – typologie

Perdre son emploi au cours des six prochains mois

Risque Indécis Pas de risque

Ne pas pouvoir retrouver un emploi aux mêmes conditions

Risque En insécurité7.5%

Dans l’incertitude7.1%

Sur la défensive42.6%

Indécis

Pas de risque Mobilité favorable 12.1% En sécurité 30.7%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Le tableau 23 montre la répartition de ces cinq profils-types dans différents sous-groupes de la population, en indiquant la qualité de la corrélation, qui est parfois faible à cause de la taille de l’échantillon.

Tableau 23 – Typologie des attitudes par rapport à la sécurité d’emploi, Belgique, 2015

En insécurité Dans l’incertitude

Sur la défensive

Mobilité favorable

En sécurité

Tous les salariés (***) 7.5% 7.1% 42.6% 12.1% 30.7%

Hommes (**) 7.6% 7.8% 41.9% 13.3% 29.4%

Femmes (*) 7.3% 6.4% 43.4% 10.8% 32.1%

Âge : < 30 ans (*) 9.9% 4.1% 29.1% 17.9% 38.9%

Âge : 30 à 49 ans (**) 7.2% 7.3% 40.1% 12.7% 32.8%

Âge : ≥ 50 ans (**) 6.3% 8.6% 57.4% 7.2% 20.6%

Tous les salariés, EWCS 2010 11.7% 8.0% 37.5% 9.8% 33.0%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL Signification de la corrélation : ***= excellent (p<0.001), **= bon (p<0.01), *= faible (p<0.05)

Par rapport au Baromètre 2013 (basé sur EWCS 2010) : le sentiment d’insécurité est en recul, de même que le sentiment de sécurité, au détriment du sentiment d’être sur la défensive, qui progresse. L’impression de mobilité favorable est en légère progression. Les différences entre hommes et femmes sont moins importantes que les différences d’âge. En 2010, le sentiment d’insécurité ou d’incertitude était attribué aux effets la crise financière de 2008 ; cinq ans plus tard, ces effets se sont légèrement estompés.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 24

1.4 L’éducation et la formation

Dans les statistiques internationales, on distingue habituellement trois niveaux d’instruction, basés sur la classification des diplômes ISCED (International Standard Classification of Education) / CITE (Classification internationale type de l’éducation), qui a été revue par l’UNESCO en 2011 et dont la nouvelle version est d’application à partir de 2014 :

− Inférieur : pas de diplôme (ISCED 0), certificat d’études primaires (ISCED 1) ou certificat de l’enseignement secondaire inférieur CESI (ISCED 2) ;

− Secondaire (ou moyen) : diplôme de l’enseignement secondaire général, technique ou professionnel (ISCED 3), diplôme ou certificat post-secondaire obtenu dans l’enseignement de plein exercice ou dans l’enseignement de promotion sociale (ISCED 4) ;

− Supérieur : diplôme de l’enseignement supérieur court, comme les anciens graduats courts par exemple (ISCED 5), de bac général ou professionnalisant (ISCED 6), de master (ISCED 7) ou de doctorat (ISCED 8).

a) L’emploi et le niveau d’instruction

Les données de la DGSIE sur le niveau d’instruction proviennent de la LFS et concernent les actifs occupés (salariés et indépendants ensemble), les chômeurs et les inactifs ; la DGSIE fournit une répartition par Région de résidence. Si on veut les données sur le niveau d’instruction des seuls salariés, il faut utiliser la base de données Eurostat, qui se base sur les trois niveaux d’instruction ISCED mentionnés ci-dessus mais ne permet pas d’extraire les données par Région ; les dernières données sont celles de 2015.

Tableau 24 – Proportion des différents niveaux d’instruction parmi la population, parmi les salariés et parmi les chômeurs dans la tranche d’âge 25-64 ans (Belgique, 2015)

Population Salariés Chômeurs

Tous H F Tous H F Tous H F

Niveau inférieur 25.3% 26.4% 24.2% 17.2% 20.1% 14.3% 36.5% 41.0% 30.6%

Niveau secondaire 37.8% 40.0% 35.7% 38.8% 41.6% 35.8% 39.6% 37.5% 42.4%

Niveau supérieur 36.9% 33.6% 40.1% 44.0% 38.3% 49.9% 23.9% 21.5% 27.0%

100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Source : LFS (Eurostat)

Tableau 25 – Évolution de la proportion des différents niveaux d’instruction parmi les salariés dans la tranche d’âge 25-64 ans (Belgique, 2001-2015)

2001 2015

Tous Hommes Femmes Tous Hommes Femmes

Niveau inférieur 30.1% 34.3% 24.5% 17.2% 20.1% 14.3%

Niveau secondaire 35.0% 35.3% 34.5% 38.8% 41.6% 35.8%

Niveau supérieur 35.0% 30.4% 41.0% 44.0% 38.3% 49.9%

100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Source : LFS (Eurostat)

Par rapport au Baromètre 2013 : la proportion de diplômés de niveau supérieur a continué à augmenter parmi les salariés, davantage encore chez les femmes que chez les hommes. En revanche, parmi les chômeurs, on observe une diminution de la proportion de diplômés de niveau inférieur, ce qui veut dire que le chômage touche davantage mes diplômes secondaires et supérieurs.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 25

Dans sa publication Les chiffres clés de la Wallonie 2015 (octobre 2016), l’IWEPS fournit une estimation plus détaillée du lien entre le niveau d’instruction et l’insertion professionnelle parmi la population wallonne de 25 à 49 ans. Les calculs ont été effectués par l’IWEPS à partir des données LFS de l’année 2015. La colonne « en emploi » du tableau 26 contient à la fois les salariés et les indépendants. La colonne « au chômage » concerne les chômeurs selon la définition du BIT. Le tableau 26 propose à la fois une lecture des pourcentages en colonne et des pourcentages en ligne, car les deux lectures sont instructives. C’est la lecture en ligne qui est commentée dans les Baromètres 2013 et 2016.

Tableau 26 – Répartition de la population wallonne de 25-49 ans selon le statut par rapport à l’emploi et le niveau d’instruction (Wallonie, 2015)

En emploi Au chômage En inactivité Total

Primaire ou sans diplôme 3% 12% 20% 7%

Secondaire inférieur (CESI) 12% 24% 25% 15%

Secondaire supérieur 40% 44% 38% 40%

Supérieur 45% 20% 16% 38%

Total 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Primaire ou sans diplôme 35% 16% 49% 100%

Secondaire inférieur (CESI) 57% 15% 28% 100%

Secondaire supérieur 73% 10% 16% 100%

Supérieur 88% 5% 7% 100%

Total 73% 10% 17% 100%

Source : IWEPS, Les chiffres clés de la Wallonie, 2016, fiche L021

Par rapport au Baromètre 2013 (lecture en ligne) : parmi les diplômes inférieurs et secondaires, diminution de la catégorie « en emploi » mais augmentation de la proportion d’inactifs. Rappelons que cette dernière catégorie contient aussi les demandeurs d’emploi qui ne satisfont plus aux critères de la définition BIT (disponibilité immédiate et recherche active d’emploi) – voir section 1.4.

Pour estimer l’importance de la formation initiale dans l’insertion sur le marché du travail, on a retenu comme indicateur le taux d’emploi des jeunes des de 25 à 34 ans en fonction de leur niveau de diplôme. Pour rappel, le taux d’emploi inclut à la fois les salariés et les indépendants. La tranche d’âge 25-34 ans a été choisie pour définir un seuil d’âge au-delà de la durée habituelle des études supérieures. Il s’agit de données DGSIE basées sur la LFS ; elles sont disponibles au niveau national (tableau 27) et par Région (tableau 28).

Tableau 27 – Taux d’emploi des jeunes de 25-34 ans selon le niveau d’instruction (Belgique, 2015)

Total Hommes Femmes

25-29 ans 30-34 ans 25-29 ans 30-34 ans 25-29 ans 30-34 ans

Ensemble de la tranche d’âge 74.3% 79.1% 76.9% 83.5% 71.7% 74.7%

Niveau inférieur (ISCED 0-2) 48.2% 53.2% 59.0% 63.3% 34.3% 40.8%

Niveau secondaire (ISCED 3-4) 74.0% 80.4% 78.7% 85.8% 68.3% 73.6%

Niveau supérieur (ISCED 5-8) 84.6% 89.0% 83.9% 91.7% 85.2% 87.0%

Source : LFS (Eurostat)

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 26

Tableau 28 – Taux d’emploi des jeunes de 25-34 ans selon le niveau d’instruction, par Région (2015) à demander à DGSIE, plus disponible en ligne après 2013

Wallonie Bruxelles Flandre

Tous H F Tous H F Tous H F

Ensemble des 25-34 73.7% 77.0% 70.4% 63.9% 69.5% 58.6% 84.6% 88.2% 80.9%

Sans diplôme 27.8% 35.9% 18.5% 36.5% 53.5% 21.1% 51.5% 62.3% 38.4%

Primaire 44.6% 57.9% 26.3% 32.5% 44.5% 23.8% 50.9% 68.6% 29.3%

Secondaire inférieur 56.4% 64.3% 45.4% 49.6% 54.3% 42.9% 70.8% 78.4% 56.5%

Secondaire supérieur 72.0% 77.3% 65.4% 59.1% 66.5% 51.8% 85.0% 90.2% 78.3%

Supérieur court 90.3% 92.3% 89.1% 76.5% 86.6% 71.0% 93.2% 94.5% 92.5%

Supérieur long HE 89.2% 87.6% 90.3% 76.7% 78.0% 75.5% 92.6% 97.2% 88.5%

Supérieur long univ 86.7% 90.2% 83.6% 80.3% 83.1% 77.6% 88.1% 88.4% 87.9%

Source : LFS (DGSIE)

Pour mesurer l’abandon scolaire précoce, qui est souvent mentionné comme une des causes des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes peu diplômés, on a eu recours à l’indicateur proposé par Eurostat à partir des données LFS : la proportion de jeunes de 18 à 24 ans qui ont interrompu prématurément leur scolarité et n’ont pas repris de formation par après (tableau 29). Les données Eurostat sont disponibles pour les années 2005 à 2012.

Tableau 29 – Proportion de jeunes de 18-24 ans qui ont interrompu prématurément leur scolarité et n’ont pas repris de formation, au niveau national et par Région (% des jeunes 18-24 ans, 2005-2015)

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Belgique Total 12.9 12.6 12.1 12.0 11.1 11.9 12.3 12.0 11.0 9.8 10.1

Hommes 15.3 15.1 13.9 13.4 12.8 13.8 14.9 14.4 13.1 11.8 11.6

Femmes 10.5 10.0 10.3 10.6 9.3 10.0 9.7 9.5 8.7 7.7 8.6

Flandre Total 10.7 10.0 9.3 8.6 8.6 9.6 9.6 8.7 7.5 7.0 7.2

Hommes 13.3 11.9 10.9 9.6 9.9 11.4 12.1 10.5 9.2 8.3 8.6

Femmes 8.1 8.1 7.6 7.5 7.2 7.7 7.0 6.8 5.6 5.7 5.8

Wallonie Total 14.7 14.8 14.3 15.2 13.8 13.7 14.7 14.8 14.7 12.9 13.1

Hommes 17.2 18.4 16.1 16.9 16.2 15.9 17.7 17.9 17.8 15.9 15.0

Femmes 12.1 11.0 12.5 13.3 11.4 11.5 11.7 11.7 11.3 9.9 11.1

Bruxelles Total 19.4 19.3 20.2 19.9 15.6 18.4 18.9 20.1 17.7 14.4 15.8

Hommes 20.4 22.1 23.4 22.2 18.2 20.4 21.3 24.1 19.3 17.5 16.9

Femmes 18.5 16.7 17.3 17.9 13.2 16.5 16.8 16.3 16.1 11.2 14.8

Source : LFS (DGSIE)

Par rapport au Baromètre 2013 : l’abandon scolaire a reculé entre 2012 et 2015, surtout à Bruxelles (où le phénomène était le plus grave) mais aussi en Wallonie et en Flandre. Ceci semble indiquer que les politiques régionales de lutte contre l’abandon scolaire précoce commencent à porter leurs fruits.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 27

b) La formation professionnelle continue

On se trouve ici face à des difficultés méthodologiques importantes, qui concernent à la fois le choix des indicateurs statistiques et le choix des sources de données. Ces difficultés sont documentées dans divers travaux du Conseil central de l’économie (CCE) 9, de l’IWEPS et de la Commission consultative formation emploi enseignement Wallonie-Bruxelles 10, ainsi que dans un rapport du Bureau fédéral du plan (mais uniquement sous l’angle des investissements des entreprises dans la formation professionnelle continue) 11.

Le point le plus controversé concerne l’ampleur réelle de la formation professionnelle continue en entreprise. Trois sources de données sont disponibles, mais elles divergent considérablement :

− Les données du CCE et de la Banque nationale proviennent de l’analyse des bilans sociaux des entreprises et sont exploitées dans la procédure d’évaluation des engagements des partenaires sociaux en matière d’investissement dans la formation professionnelle continue des salariés. Il s’agit notamment de vérifier dans quelle mesure l’objectif de consacrer 1.9% de la masse salariale à la formation est atteint. Selon la Banque nationale 12, en 2014, 37% des salariés belges ont participé à des formations organisées ou financées par leurs employeurs (objectif fixé par les interlocuteurs sociaux : 50%), tandis que 23% ont participé à des formations informelles (tutorat, coaching, accompagnement, auto-formation). Les employeurs ont investi 1.07% de la masse salariale dans la formation (1.24% si on ne tient pas compte de l’administration publique et de l’enseignement).

− L’enquête européenne sur la formation professionnelle continue (CVTS) est une enquête quinquennale réalisée auprès des entreprises. Les derniers résultats disponibles datent de 2010 13 ; l’enquête CVTS concerne les entreprises d’au moins 10 salariés, dans tous les secteurs hormis l’administration publique, l’enseignement et l’agriculture. Selon l’enquête CVTS, en 2010, 52% des salariés belges ont participé à des formations en interne ou en externe.

− L’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS) est une enquête quinquennale réalisée auprès des travailleurs en emploi. La dernière enquête est celle de 2015. Selon celle-ci, 50% des salariés belges ont suivi une formation organisée ou payée par l’employeur au cours des douze derniers mois.

Les tableaux 30 à 32 présentent respectivement les indicateurs 2014 de la Banque nationale, les résultats de l’enquête CVTS 2010 et de l’enquête EWCS 2015 concernant la participation des salariés à la formation professionnelle continue.

9 Voir les avis récents (2012-1243, 2011-1325, 2011-0088, 2009-1691) et la note méthodologique sur l’évaluation des efforts de formation continue : http://www.ccecrb.fgov.be/txt/fr/doc09-1491.pdf

10 Documents du séminaire conjoint IWEPS-CCFEE « Formation professionnelle et éducation des adultes » du 16 juin 2010 : http://ccfee.be/publications/seminaires-statistiques/item/386-4eme-seminaire-statistiques-sur-la-formation-professionnelle

11 Groupe d’experts « Compétitivité et emploi », Coût salarial, subventions salariales, productivité du travail et efforts de formation des entreprises, Bureau fédéral du plan, juillet 2013.

12 Banque nationale, Statistiques des comptes annuels – Indicateurs de la formation professionnelle continue

13 Résultats partiels 2010 pour la Belgique sur le site de la DGSIE : http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/travailvie/formation/cvts/

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Tableau 30 – Proportion de salariés qui participent à la formation professionnelle continue, selon les indicateurs de la Banque nationale (Belgique, 2014)

Formation formelle (interne ou externe)

Formation informelle (tutorat, coaching, accompagnement, etc.)

Hommes 38.3% 23.0%

Femmes 37.5% 23.8%

Total 37.0% 22.8%

Source : Banque nationale, Statistique des comptes annuels

Tableau 31 – Proportion de salariés qui participent à la formation professionnelle continue, selon l’enquête CVTS auprès des entreprises (Belgique, 2010)

Formation formelle, en interne ou en externe

Formation informelle, sur le tas

Total Hommes Femmes Total

Flandre 51.7% 52.2% 50.8% 16.1%

Wallonie 43.5% 46.7% 37.1% 11.6%

Bruxelles 56.7% 60.1% 52.3% 22.4%

Total 51.8% 53.3% 49.1% 17.2%

Source : CVTS, d’après DGSIE

Tableau 32 – Proportion de salariés qui ont suivi une formation dans le cadre de leur travail au cours de l’année écoulée, selon l’enquête EWCS (Belgique, 2015)

Formation organisée ou payée par l’employeur

Formation sur le tas

Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes

Tous 50.2% 48.8% 51.6% 43.1% 41.7% 43.4%

Âge <30 ans 44.4% 43.6% 45.3% 44.0% 44.5% 43.4%

Âge 30-49 ans 53.0% 50.2% 55.8% 44.4% 41.5% 47.3%

Âge 50+ 48.3% 49.4% 47.1% 40.0% 40.2% 39.8%

Diplôme inférieur 32.6% 37.2% 25.2% 25.3% 30.4% 17.3%

Diplôme secondaire 43.6% 43.9% 43.1% 37.5% 36.9% 38.4%

Diplôme supérieur 62.4% 60.9% 63.6% 54.5% 53.1% 55.5%

Temps plein 52.2% 51.2% 54.0% 44.1% 42.4% 47.3%

Temps partiel 45.9% 35.3% 49.3% 40.9% 37.1% 42.1%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Les divergences entre les résultats BN, CVTS et EWCS portent à la fois sur la répartition sexuée (pour CVTS, les hommes ont davantage accès à la formation professionnelle continue que les femmes, tandis que pour EWCS, c’est l’inverse) et sur les taux de participation à la formation informelle. On pourrait avancer l’hypothèse que les formations considérées par les salariés comme « sur le tas » (EWCS) correspondent à une définition plus large que les formations considérées par les entreprises comme informelles (BN et CVTS). Elles font l’objet d’une différence d’appréciation selon le point de vue des entreprises ou celui des salariés.

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Le tableau 33, construit à partir de l’enquête EWCS 2015, indique comment les salariés apprécient les bénéfices de la formation professionnelle continue 14 en termes d’amélioration de leurs méthodes de travail, de renforcement de leur sécurité d’emploi ou d’amélioration de leurs perspectives futures dans leur travail.

Tableau 33 – Estimation des bénéfices perçus de la participation à la formation, en % des salariés qui ont suivi une formation au cours de l’année écoulée (Belgique, 2015)

J’ai pu améliorer ma façon de travailler (Q67A)

Je me sens plus en sécurité dans mon emploi (Q67B)

J’ai de meilleures perspectives futures dans

mon travail (Q67C)

Tous 76.9% 53.6% 44.8%

Hommes 76.1% 56.3% 47.5%

Femmes 77.9% 50.8% 42.2%

<30 ans 78.8% 69.1% 62.6%

30-49 ans 78.2% 50.6% 43.3%

50+ 73.4% 50.2% 37.3%

Diplôme inférieur 74.6% 62.0% 56.2%

Diplôme secondaire 75.0% 58.7% 48.7%

Diplôme supérieur 78.6% 48.8% 40.2%

Temps plein 78.7% 57.0% 48.2%

Temps partiel 73.1% 45.7% 37.2%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Par rapport au Baromètre 2013 : selon l’enquête EWCS, le taux de participation à la formation organisée ou payée par l’employeur a significativement augmenté de 2010 à 2015, passant de 39% à 50% des salariés ; ces chiffres sont toutefois nettement plus optimistes que ceux de la Banque nationale (basées sur l’analyse des bilans sociaux remis par les employeurs). Pour ce qui concerne les bénéfices perçus, les salariés sont moins optimistes en 2015 qu’en 2010, particulièrement en ce qui concerne l’impact de la formation sur les perspectives de carrière.

14 Quel que soit le type de formation : payée par l’employeur, sur le tas, payée par le salarié ou autre, au cours des 12 derniers mois (Q67).

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1.5 La structure du chômage

La mesure du chômage présente un certain nombre de difficultés méthodologiques et statistiques, qui sont connues des spécialistes et qui sont bien documentées, par exemple dans la notice méthodologique annexée à la publication périodique du FOREM « Situation du marché de l’emploi wallon » (http://www.leforem.be/chiffres-et-analyses/statistiques/region-wallonne.html) ou dans la publication de l’IWEPS « Les chiffres clés de la Wallonie ».

Le schéma ci-dessus montre à quel degré les principales définitions du chômage se recouvrent ou non :

− La définition de « chômeur BIT » est celle de l’enquête sur les forces de travail (LFS), qui sert à calculer le taux de chômage BIT, harmonisé au niveau européen. Un chômeur BIT doit répondre à trois critères : (a) être sans travail pendant la semaine de référence de l’enquête ; (b) être disponible pour travailler dans un délai de deux semaines ; (c) avoir activement recherché un travail au cours des quatre dernières semaines 15. Une personne sera considérée comme « en emploi » si elle a travaillé au moins un jour contre rémunération au cours de la semaine de référence.

− La définition de « demandeur d’emploi inoccupé » (DEI) repose sur les données administratives fournies par les agences régionales de l’emploi (VDAB, Forem, Actiris, ADG) et consolidées par le SPF Emploi. Les DEI comprennent les chômeurs complets indemnisés, les chômeurs inscrits sur la base de prestations à temps partiel, les jeunes en stage d’attente, les autres demandeurs d’emploi obligatoirement ou librement inscrits. Cette définition sert à calculer le taux de chômage administratif. Alors que le taux de chômage BIT sous-estime le chômage réel, le taux de chômage administratif a tendance à le surestimer. C’est pourquoi le Forem a construit un indicateur de demande d’emploi, qui inclut les DE inoccupés en demande d’allocation et les jeunes en stage d’insertion, à l’exclusion des DE inscrits obligatoirement ou librement ; il est donc légèrement inférieur au taux de chômage administratif.

15 La période de quatre semaine pour la recherche active d’emploi, selon les diverses voies proposées par le questionnaire d’enquête, a été introduite dans la LFS à partir de 2011 ; auparavant, aucun délai n’était précisé dans la question. La DGSIE met en garde contre une rupture de série statistique du taux de chômage BIT à partir de 2011, à cause de cette restriction supplémentaire. On constate effectivement que, entre 2010 et 2011, le taux de chômage BIT est passé de 8.4% à 7.2% (-14%), alors que le taux de chômage administratif a nettement moins reculé (11.0% à 10.5%, soit -4.5%).

DE non inscrits DE inoccupés

DE inoccupés DE hors critères BIT

non indemnisés ONEM

ALE

Travail occasionnel

Autres indemnisés ONEM non DE

Chômeurs âgés, prépensionnés,

chômage partiel, activation,

crédit-temps, etc.

DE indemnisés ONEM

Chômeurs BIT

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 31

− La définition de « chômeur complet indemnisé » répond à des critères de l’ONEM. Elle est davantage utilisée dans les études sur les dépenses de sécurité sociale que dans les études sur le marché du travail. Elle a une signification juridique précise en droit social, contrairement aux deux définitions précédentes. L’ONEM indemnise par ailleurs une série de travailleurs qui ne sont pas demandeurs d’emploi (chômeurs âgés, prépensions conventionnelles, chômage économique, mesures d’aménagement du temps de travail, mesures d’activation) et qui se situent donc en dehors du périmètre des DE inoccupés.

− Pour ne pas simplifier les choses, le Bureau fédéral du plan (BFP) utilise dans ses calculs une notion de « chômeur BFP » qui comprend, outre les DE inoccupés, les chômeurs âgés qui ne sont plus considérés comme demandeurs d’emploi. La notion de chômeur BFP n’est pas représentée sur le schéma de la page précédente. Le taux de chômage BFP est donc toujours supérieur au taux de chômage administratif.

Dans le schéma ci-dessus, seul le rectangle « chômage BIT » a le même périmètre quand on fait des comparaisons internationales. D’un pays à l’autre, les notions de « demandeur d’emploi inoccupé » et « indemnisation » recouvrent des périmètres très différents.

De plus, dans le calcul du taux de chômage, c’est non seulement le numérateur (nombre de chômeurs) qui change d’une définition à l’autre, mais aussi le dénominateur, c’est-à-dire la population active. Celle-ci comprend les actifs occupés (salariés et indépendants) et les demandeurs d’emploi inoccupés. La mesure de la population active occupée par l’enquête LFS et la mesure via les données administratives (ONSS + ONSS-APL + INASTI ou bien BFP) ne donnent pas les mêmes résultats 16.

Le tableau 34 indique le taux de chômage BIT et le taux de chômage administratif dans les trois Régions, pour les femmes et les hommes.

Tableau 34 – Taux de chômage BIT et taux de chômage administratif (15-64 ans, 2015)

Taux de chômage BIT

Taux de chômage administratif

Belgique Hommes 9.2% 11.4%

Femmes 7.8% 11.7%

Total 8.6% 11.5%

Flandre Hommes 5.7% 7.8%

Femmes 4.6% 7.8%

Total 5.2% 7.8%

Bruxelles Hommes 18.7% 18.4%

Femmes 15.9% 19.3%

Total 17.5% 18.8%

Wallonie Hommes 12.5% 15.3%

Femmes 11.4% 16.3%

Total 12.0% 15.8%

Sources : LFS (DGSIE) et SPF Emploi, indicateurs de la stratégie européenne de l’emploi

16 Defeyt Ph., L’état des statistiques en Belgique : constats et recommandations, Institut pour un développement durable, août 2013.

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Par rapport au Baromètre 2013 : le taux de chômage BIT a augmenté en Wallonie (+2.3 points de pourcentage chez les hommes, +1.4 points de pourcentage chez les femmes), en Flandre uniquement chez les hommes (+1.3 points), tandis qu’à Bruxelles il a légèrement augmenté chez les hommes (+0.7 points) et diminué chez les femmes (-0.8 points). L’écart entre le taux de chômage BIT et le taux de chômage administratif s’est restreint en Wallonie et à Bruxelles, il a augmenté en Flandre.

L’évolution du taux de chômage BIT au cours des dernières années se trouve dans toutes les statistiques publiées par la DGSIE (Statbel) et Eurostat. Par contre, il est plus difficile de compiler les données sur l’évolution du taux de chômage administratif ; c’est le SPF Emploi qui consolide les données des diverses agences régionales de l’emploi. Le tableau 35 retrace cette évolution de 2005 à 2015. Le taux de chômage administratif est resté assez stable au cours de la période 2007-2012, il a légèrement augmenté au cours de la période 2012-2015, sauf à Bruxelles.

Tableau 35 – Évolution du taux de chômage administratif (demandeurs d’emploi inoccupés) selon le genre, par Région (2005-2015)

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Belgique H 10.5% 10.5% 9.3% 8.8% 10.1% 10.3% 9.9% 10.2% 10.8% 11.3% 11.4%

Belgique F 15.0% 14.7% 12.6% 11.6% 11.8% 11.8% 11.3% 11.3% 11.5% 11.7% 11.7%

Belgique total 12.5% 12.4% 10.8% 10.1% 10.9% 11.0% 10.5% 10.7% 11.1% 11.5% 11.5%

Flandre H 6.9% 6.4% 5.2% 5.0% 6.4% 6.5% 6.0% 6.5% 7.2% 7.6% 7.8%

Flandre F 10.2% 9.4% 7.3% 6.5% 7.1% 7.2% 6.8% 6.9% 7.3% 7.5% 7.8%

Flandre total 8.4% 7.7% 6.1% 5.7% 6.7% 6.8% 6.4% 6.7% 7.2% 7.6% 7.8%

Bruxelles H 19.2% 19.7% 17.8% 17.1% 18.7% 19.7% 19.2% 19.2% 19.6% 19.0% 18.4%

Bruxelles F 22.1% 23.0% 21.4% 20.6% 20.8% 21.4% 21.4% 21.0% 21.3% 20.9% 19.3%

Bruxelles total 20.5% 21.2% 19.4% 18.6% 19.6% 20.4% 20.2% 20.0% 20.4% 19.9% 18.8%

Wallonie H 14.8% 15.5% 14.4% 13.6% 14.3% 14.4% 14.2% 14.1% 14.6% 15.7% 15.3%

Wallonie F 21.8% 22.0% 20.3% 18.8% 18.2% 17.8% 17.0% 16.7% 16.5% 16.7% 16.3%

Wallonie total 17.9% 18.4% 17.0% 15.9% 16.1% 15.9% 15.5% 15.3% 15.5% 16.2% 15.8%

Sources : SPF emploi (indicateurs de la stratégie européenne de l’emploi)

À l’intérieur de la Wallonie, les écarts entre sous-régions sont importants. On trouve dans les rapports du Forem (www.leforem.be/chiffres-et-analyses/statistiques/region-wallonne.html) et de l’IWEPS (www.iweps.be) des données détaillées sur la répartition du chômage par province et par commune.

Outre les inégalités régionales et sous-régionales, trois autres phénomènes sont importants en matière de chômage : le chômage des jeunes (tableau 36), le chômage de longue durée (tableau 37) et le chômage des moins diplômés (tableau 38). Pour le chômage des jeunes, les données LFS (chômeurs BIT) sont considérées comme plus fiables, car les données administratives (en moyennes annuelles) sont trop sensibles aux phénomènes saisonniers d’inscription directe des jeunes à la fin de leurs études. Pour le chômage de longue durée, les données administratives sont plus fines que les données LFS. Pour le taux de chômage par niveau de diplôme, les données LFS (chômage BIT) sont plus facilement disponibles.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 33

Tableau 36 – Taux de chômage BIT des jeunes de 20 à 24 ans, de 25 à 29 ans et de 30 à 34 ans (2015)

20-24 ans 25-29 ans 30-35 ans

Belgique Hommes 22.7% 12.5% 8.8%

Femmes 19.1% 10.2% 9.4%

Total 21.1% 11.4% 9.1%

Flandre Hommes 15.5% 7.1% 4.6%

Femmes 12.5% 5.2% 5.3%

Total 14.2% 6.2% 4.9%

Bruxelles Hommes 36.3% 20.6% 16.8%

Femmes 32.1% 18.0% 18.8%

Total 34.3% 19.3% 17.7%

Wallonie Hommes 33.3% 19.1% 13.6%

Femmes 28.6% 16.1% 13.5%

Total 31.2% 17.7% 13.5%

Source : LFS, DGSIE

Par rapport au Baromètre 2013 : le chômage des jeunes de 20-24 ans a augmenté en Flandre (+3.1 points de pourcentage) et en Wallonie (+4.8 points de pourcentage), tandis qu’il est resté stable à Bruxelles. Dans la tranche d’âge 25-29 ans, il n’a augmenté qu’en Wallonie (+2.4 points) et est resté stable ailleurs. Dans la catégorie des 30-35 ans, il a augmenté en Wallonie (+4.1 points), est resté stable en Flandre et a diminué à Bruxelles (-2.2 points). Rappelons que la définition du chômage BIT ne permet pas de mesurer les impacts des politiques de restriction en matière d’indemnisation du chômage, notamment la restriction des allocations d’attente des jeunes.

Tableau 37 – Répartition du chômage selon la durée d’inoccupation, par Région (chômage administratif, 2015)

<6 mois 6-11 mois 12-23 mois ≥ 24 mois

Belgique Hommes 30.0% 14.7% 17.9% 37.3% 100.0%

Femmes 33.6% 14.6% 17.2% 34.6% 100.0%

Total 31.7% 14.7% 17.6% 36.0% 100.0%

Flandre Hommes 34.8% 17.3% 18.1% 29.8% 100.0%

Femmes 38.1% 17.5% 17.1% 27.3% 100.0%

Total 36.3% 17.4% 17.6% 28.7% 100.0%

Bruxelles Hommes 22.1% 12.7% 16.7% 48.5% 100.0%

Femmes 23.4% 13.3% 16.6% 46.6% 100.0%

Total 22.7% 13.0% 16.7% 47.6% 100.0%

Wallonie Hommes 28.7% 13.1% 18.3% 39.9% 100.0%

Femmes 33.6% 12.6% 17.5% 36.3% 100.0%

Total 31.1% 12.8% 17.9% 38.2% 100.0%

Sources : SPF emploi (indicateurs de la stratégie européenne de l’emploi)

Par rapport au Baromètre 2013 : la proportion de chômeurs de longue durée reste très différente d’une Région à l’autre. Elle est restée stable au niveau national (36% des demandeurs d’emploi inoccupés sont au chômage depuis au moins deux ans), elle a augmenté en Flandre (+1.8 points de pourcentage) et à Bruxelles (+3.4 points) mais elle a diminué en Wallonie (-1.6 points). Dans les trois Régions, les hommes sont davantage exposés que les femmes au chômage de longue durée.

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Tableau 38 – Taux de chômage BIT par niveau de diplôme (15-64 ans, 2015)

Diplôme inférieur

Diplôme secondaire

Diplôme supérieur

Belgique Hommes 17.3% 8.5% 4.9%

Femmes 15.6% 9.0% 4.3%

Total 16.7% 8.7% 4.6%

Flandre Hommes 10.9% 5.1% 3.7%

Femmes 8.8% 5.4% 2.7%

Total 10.1% 5.2% 3.2%

Bruxelles Hommes 29.9% 21.8% 9.4%

Femmes 27.8% 20.9% 8.7%

Total 29.1% 21.4% 9.1%

Wallonie Hommes 22.0% 12.3% 5.5%

Femmes 21.7% 13.4% 5.8%

Total 21.9% 12.8% 5.6%

Sources : SPF Emploi, indicateurs de la stratégie européenne pour l’emploi

Par rapport au Baromètre 2013 : la situation relative des moins diplômés s’est détériorée dans les trois Régions mais davantage en Wallonie qu’en Flandre et à Bruxelles, ce qui fait que les écarts se sont creusés entre le taux de chômage des peu qualifiés et celui des diplômés de l’enseignement supérieur. Les différences entre Régions sont de même nature que trois ans plus tôt.

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2. La qualité du travail

2.1 Les conditions de travail

Concernant l’exposition aux risques et leurs conséquences pour les travailleurs (sur leur santé, sur leur satisfaction), la source de données utilisée est le volet belge de l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS) de 2015. Rappelons que, contrairement à l’enquête EWCS 2010, la base de données du volet belge de l’enquête EWCS 2015 ne permet plus de distinguer les salariés wallons ou bruxellois et les salariés flamands.

À partir des différentes variables des questions Q29 et Q30 du questionnaire EWCS 2015, on a construit 7 indicateurs d’exposition à des risques en matière de conditions de travail (tableau 31). Un travailleur est considéré comme « exposé » à un risque s’il y est confronté pendant au moins la moitié du temps.

Tableau 39 – Construction d’indicateurs d’exposition aux risques dans les conditions de travail

Indicateur d’exposition Variables EWCS (au moins la moitié du temps)

Bruit ou vibrations Q29A Exposition à des vibrations provoquées par des outils manuels, machines, etc.

ou Q29B Exposition à des bruits si forts que vous devez élever la voix pour parler aux gens

Températures trop basses ou élevées Q29C Exposition à des températures qui vous font transpirer même si vous ne travaillez pas

ou Q29D Exposition à des températures basses, que ce soit à l’intérieur de locaux ou à l’extérieur

Respiration de fumées, poussières, vapeurs

Q29E Respirer des fumées, des vapeurs (soudure, échappement, etc.) ou des poussières (bois, minéraux, etc.)

ou Q29F Respirer des vapeurs telles que des dissolvants ou diluants

ou Q29H Exposition au tabagisme passif

Contact avec des produits toxiques ou infectieux

Q29G Contact ou manipulation de produits ou substances chimiques

ou Q29I Manipulation ou contact direct avec des matériaux pouvant être infectieux (déchets, fluides corporels, matériel de labo, etc.)

Postures douloureuses ou fatigantes Q30A Travail qui implique des positions douloureuses ou fatigantes

Soulèvement de personnes ou lourdes charges

Q30B Travail qui implique de soulever ou de déplacer des personnes

ou Q30C Travail qui implique de porter ou déplacer des charges lourdes

Mouvements répétitifs de la main ou du bras

Q30E Travail qui implique des mouvements répétitifs de la main, de l’avant-bras ou du bras

Le tableau 40 montre les fréquences d’exposition à ces risques pour les salariés belges. On notera que les trois derniers indicateurs se rapportent au domaine des troubles musculo-squelettiques (TMS) ; ce sont eux qui obtiennent les scores les plus élevés (hormis le bruit chez les hommes).

Par rapport aux résultats de l’enquête EWCS 2010, on constate une diminution significative de l’exposition aux bruits ou vibrations (-4 points de pourcentage), aux températures très basses ou élevées (-4 points) et aux mouvements répétitifs de la main ou du bras (-10 points de pourcentage), pour les hommes comme pour les femmes. Pour les autres risques, les évolutions sont peu significatives.

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Tableau 40 – Proportion de salariés exposés à des risques, au moins la moitié de leur temps de travail (Belgique, 2015)

Hommes Femmes Total

Bruits ou vibrations 28.1% 10.7% 19.7%

Températures très basses ou élevées 17.9% 10.6% 14.4%

Respiration de fumées, poussières, vapeurs 19.1% 6.6% 13.0%

Contacts avec produits toxiques ou infectieux 12.8% 13.4% 13.1%

Postures douloureuses ou fatigantes 27.8% 30.7% 29.2%

Soulèvement de personnes ou lourdes charges 24.0% 19.0% 21.5%

Mouvements répétitifs de la main ou du bras 47.9% 50.4% 49.1%

Source : EWCS, 2015

Les problèmes de santé rencontrés en rapport avec les troubles musculo-squelettiques concernent autant les femmes que les hommes (tableau 41). La seule évolution notable depuis 2010 est l’augmentation de la proportion de femmes déclarant des douleurs du cou, des épaules et des membres supérieurs (+3 points de pourcentage).

Tableau 41 – Proportion de salariés qui déclarent avoir souffert des troubles suivants au cours de l’année écoulée (2015)

Hommes Femmes Total

Maux de dos 44.3% 45.7% 45.0%

Douleurs dans les épaules, le cou ou les membres supérieurs

41.0% 49.3% 45.0%

Douleurs dans les hanches ou dans les membres inférieurs

27.2% 28.1% 27.6%

Source : EWCS, 2015

Le tableau 42 montre une corrélation très claire entre d’une part, l’exposition à des risques posturaux (postures douloureuses ou fatigantes, soulèvement de personnes ou de lourdes charges, mouvements répétitifs de la main ou du bras pendant au moins la moitié du temps), et d’autre part, les troubles musculo-squelettiques (maux de dos, douleurs dans les articulations ou les membres supérieurs ou inférieurs). Cependant, la proportion importante de salariés déclarant avoir souffert de ces troubles sans avoir été exposés fréquemment à ces risques suggère que ces troubles peuvent être liés à d’autres facteurs que les risques posturaux.

Tableau 42 – Proportion de salariés qui déclarent avoir souffert des troubles suivants au cours de l’année écoulée, selon leur exposition aux risques posturaux (2015)

Postures douloureuses ou fatigantes

Soulèvement de personnes ou de lourdes charges

Mouvements répétitifs de la main ou du bras

Exposé Non exposé Exposé Non exposé Exposé Non exposé

Maux de dos 67.3% 35.8% 63.7% 39.8% 53.2% 37.0%

Douleurs dans les épaules, le cou ou les membres supérieurs

63.4% 37.4% 57.6% 41.6% 54.0% 36.4%

Douleurs dans les hanches ou dans les membres inférieurs

43.5% 21.1% 44.5% 23.0% 35.2% 20.4%

Source : EWCS, 2015, calculs FTU-UCL

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Les indicateurs de risques dans les conditions de travail ont été croisés avec deux autres questions de l’enquête EWCS, qui permettent de mesurer des impacts sur la santé ou la satisfaction au travail.

La première concerne l’opinion selon laquelle le travail a un impact « plutôt négatif » sur la santé, par opposition à « plutôt positif » ou « pas d’impacts » (Q74). Dans l’ensemble, 30.4% des salariés déclarent que leur travail a un impact plutôt négatif sur leur santé, 10.1% un impact positif et 59.5% aucun impact. Le tableau 43 indique une corrélation très claire entre l’exposition aux risques et la perception d’un impact négatif du travail sur la santé.

Tableau 43 – Proportion de salariés qui estiment que leur travail a un impact négatif sur leur santé, selon qu’ils sont ou non exposés à des risques au moins la moitié du temps (Belgique, 2015)

Hommes exposés

Hommes non exposés

Femmes exposées

Femmes non exposées

Bruits ou vibrations 46.6% 26.4% 42.0% 27.2%

Températures très basses ou élevées 50.3% 28.1% 47.3% 26.5%

Respiration de fumées, poussières, vapeurs 54.8% 26.7% 39.7% 27.9%

Contacts avec produits toxiques ou infectieux 45.8% 30.0% 41.3% 26.9%

Postures douloureuses ou fatigantes 48.2% 25.8% 47.5% 20.6%

Soulèvement de personnes ou lourdes charges 49.6% 26.4% 46.2% 24.7%

Mouvements répétitifs de la main ou du bras 39.0% 25.7% 35.9% 21.7%

Source : EWCS, 2015, calculs FTU-UCL Signification de la corrélation : ***= excellent (p<0.001) pour tous les items

La seconde question porte sur la satisfaction générale à l’égard des conditions de travail (Q88). Sont considérés comme insatisfaits ceux qui ne se déclarent « pas très satisfaits » ou « pas satisfaits du tout ». Dans l’ensemble, 11.3% des salariés (10.2% des hommes et 12.4% des femmes) expriment une insatisfaction à l’égard de leurs conditions de travail. Le tableau 44 montre une corrélation très nette entre l’insatisfaction par rapport aux conditions de travail et l’exposition aux températures extrêmes, les postures douloureuses ou fatigantes et le soulèvement de personnes ou de lourdes charges. En revanche, pour les autres facteurs de risque, la corrélation est plus faible, voire non significative quand le nombre de répondants concernés est trop petit.

Tableau 44 – Proportion de salariés qui se déclarent insatisfaits de leurs conditions de travail en général, selon qu’ils sont ou non exposés à des risques au moins la moitié du temps (Belgique, 2015)

Hommes exposés

Hommes non exposés

Femmes exposées

Femmes non exposées

Bruits ou vibrations *12.9% *9.0% ns ns

Températures très basses ou élevées ***18.8% ***8.3% ***24.8% ***11.1%

Respiration de fumées, poussières, vapeurs *14.4% *9.1% **22.9% **11.7%

Contacts avec produits toxiques ou infectieux *16.1% *9.3% *17.5% *11.6%

Postures douloureuses ou fatigantes ***19.5% ***6.5% ***19.6% ***9.2%

Soulèvement de personnes ou lourdes charges ***18.5% ***7.6% ***20.9% ***10.5%

Mouvements répétitifs de la main ou du bras ns ns *14.9% *10.1%

Source : EWCS, 2015, calculs FTU-UCL Signification de la corrélation : ***= excellent (p<0.001), **= bon (p<0.01), *= faible (p<0.05), ns= non significatif

L’importance des troubles musculo-squelettiques est confirmée par les statistiques du Fonds des maladies professionnelles concernant les demandes de première indemnisation en cours. Le tableau 45 compare les données de 2015 avec celles de 2012, qui figuraient dans l’édition précédente du baromètre. En trois ans, le nombre de dossiers de première indemnisation a crû de 37% ; cette

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 38

augmentation est essentiellement due aux tendinites, aux affections du canal carpien, aux pathologies articulaires, discales ou osseuses, ainsi qu’aux affections de la peau. Les maladies relevant des troubles musculo-squelettiques représentaient 62.7% des dossiers de première indemnisation en cours en 2012, elles représentent 74.2% en 2015.

Tableau 45 – Demandes de première indemnisation en cours de traitement, par catégorie de maladies professionnelles (Belgique, 2012 et 2015)

2012 2015 Variation 2012-2015

(%) Nombre Répartition Nombre Répartition

Surdité 828 11.8% 646 6.7% -22%

Affections respiratoires 1096 15.7% 908 9.4% -17%

Affections cutanées 377 5.4% 597 6.2% +58%

Canal carpien 929 13.3% 1519 15.8% +64%

Affections lombaires 1157 16.5% 1040 10.8% -10%

Pathologies articulaires, discales ou osseuses 1110 15.9% 1375 14.3% +24%

Tendinites 1220 17.4% 3198 33.3% +162%

Autres 280 4.0% 326 3.4% +16%

Total 6997 100.0% 9609 100.0% +37%

Source : Rapport annuel du Fonds des maladies professionnelles, 2012 et 2015 Secteur privé + administrations locales et provinciales

Un constat semblable peut être dressé à partir des statistiques INAMI concernant la répartition, par groupe de maladies, de l’effectif des salariés en invalidité au 31 décembre 2014 (tableau 46). Un salarié est considéré comme « invalide » après une durée d’incapacité de travail continue d’au moins un an. Les troubles mentaux constituent la première cause d’invalidité, devant les maladies ostéo-articulaires et musculaires ; ensemble, ces deux causes concernent 65% des salariés en invalidité et elles ont connu les plus forts pourcentages d’augmentation entre 2006 et 2014. Le travail n’est évidemment pas la seule cause d’invalidité, mais le tableau donne un point de vue sur la santé générale des salariés.

Tableau 46 – Nombre de salariés en invalidité (après au moins un an d’incapacité de travail), par groupe de maladies (Belgique, 2006 et 2014)

Effectif 2006 Effectif 2014 Répartition en 2014

Évolution 2006-2011

Tumeurs 12918 19539 6.1% 51.3%

Troubles mentaux 70833 112648 35.0% 59.0%

Maladies du système nerveux 13450 19102 5.9% 42.0%

Maladies circulatoires 19415 20434 6.4% 5.2%

Maladies ostéo-articulaires ou musculaires 55441 94884 29.5% 71.1%

Lésions traumatiques 14755 19900 6.2% 34.9%

Autres 29010 35066 10.9% 20.9%

Total 215822 321573 100.0% 49.0%

Source : statistiques en ligne INAMI 2015, calculs FTU

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 39

2.2 L’organisation du travail

Le questionnaire de l’enquête EWCS 2015 permet de sélectionner une série de facteurs de pression sur le travail :

– Être soumis à des rythmes de travail accélérés, au moins la moitié du temps (Q49A). – Devoir travailler dans des délais serrés, au moins la moitié du temps (Q49B). – Voir son rythme de travail déterminé par la pression des clients (Q50B). – Voir son rythme de travail déterminé par la pression des collègues directs (Q50A). – Voir son rythme de travail déterminé par des normes de production (quotas à atteindre, normes

de qualité ou de productivité) (Q50C). – Voir son rythme de travail déterminé par la hiérarchie directe (contremaître, chef d’équipe)

(Q50E). – Voir son rythme de travail imposé par le rythme des machines ou des automates (Q50D). – Ne bénéficier que rarement ou jamais de l’appui de ses collègues (Q61A). – Ne pas recevoir de feed-back de ses superviseurs (Q63E). – N’avoir jamais ou seulement parfois assez de temps pour finir son travail (Q61G). – Être dans des situations émotionnellement perturbantes, au moins les trois quarts du temps

(Q30H). – Devoir cacher ses sentiments au travail, toujours ou la plupart du temps (Q61O).

Le tableau 47 contient les résultats 2015 pour l’ensemble des salariés belges, avec une indication des écarts par rapport à 2010.

Tableau 47 – Proportion de salariés exposés à divers facteurs de pression sur le travail (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Tous Écart vs 2010

Rythmes rapides ≥ moitié du temps 45.4% 41.5% 40.8% +2.7

Délais serrés ≥ moitié du temps 55.9% 45.2% 50.7% +3.1

Rythme de travail lié à la pression des clients 55.8% 67.2% 61.3% -4.6

Rythme de travail lié à la pression des collègues 44.7% 33.0% 39.1% -3.1

Rythme de travail lié aux normes 54.0% 38.8% 46.6% +4.1

Rythme de travail lié au contrôle hiérarchique 42.9% 34.8% 39.0% +1.3

Rythme de travail imposé par les machines 21.1% 8.1% 14.8% -4.1

Parfois ou jamais assez de temps pour finir le travail 8.3% 11.2% 9.7% -1.9

Appui des collègues rarement ou jamais 6.6% 11.3% 8.8% -0.8

Pas de feed-back des superviseurs 18.1% 17.8% 18.0% -6.2

Situations émotionnelles perturbantes, ≥ ¾ du temps 11.4% 16.8% 14.0% nc

Devoir cacher ses sentiments, toujours ou la plupart du temps 26.4% 33.7% 30.0% -0.5

Être interrompu très souvent ou assez souvent dans une tâche pour devoir passer à une tâche imprévue et trouver ces interruptions perturbantes

25.1% 32.0% 28.5% nc

Source : EWCS 2015 et 2010 nc = non comparable (question posée différemment en 2015 et en 2010)

Le questionnaire EWCS contient aussi une série de questions qui permettent d’évaluer des effets de type psychosociaux sur la santé, perçus par les salariés au cours des 12 derniers mois. Les effets retenus sont le niveau perçu de stress dans le travail (Q61M), le sentiment d’anxiété (Q78H), le sentiment de fatigue généralisée (Q78I) et les troubles du sommeil (Q79ABC). Les résultats se trouvent dans le tableau 48.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 40

Tableau 48 – Effets perçus sur la santé au cours des 12 derniers mois (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Tous Écart vs 2010

Perception de stress dans le travail : toujours ou la plupart du temps

31.5% 34.3% 32.9% +5.3

Perception de stress dans le travail : parfois 38.4% 39.7% 39.1% -1.1

Sentiment d’anxiété 11.8% 16.5% 14.1% +5.4

Fatigue généralisée 34.4% 40.8% 37.5% +2.7

Troubles du sommeil fréquents 17 12.3% 19.5% 15.8% nc

Source : EWCS 2015 et 2010 nc = non comparable (question posée différemment en 2015 et en 2010)

L’autonomie dans le travail est une autre dimension importante de l’organisation du travail. Elle porte à la fois sur l’autonomie dans l’organisation des tâches, l’autonomie dans la gestion du temps et les modalités de contrôle et d’évaluation du travail. Les indicateurs suivants ont été retenus (tableau 49) :

− Le degré de latitude dans l’organisation des tâches : faculté de choisir ou changer soi-même l’ordre des tâches, les méthodes de travail, les cadences de travail (Q54ABC).

− La possibilité de choisir ses horaires de travail ou de les adapter dans une certaine marge flexible (Q42)

− La possibilité de faire une pause quand on le souhaite, parfois ou souvent (Q61F).

− Avoir fait l’objet d’une évaluation formelle des performances au cours de l’année écoulée (?).

− Devoir respecter des normes de qualité (Q53A).

Tableau 49 – Proportion de salariés bénéficiant d’une certaine autonomie dans leur travail (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Tous Écart vs 2010

Possibilité de choisir l’ordre de ses tâches 67.6 76.2 71.8% +3.9

Possibilité de choisir ses méthodes de travail 69.9 75.0 72.4% +3.3

Possibilité de choisir sa cadence de travail 72.5 73.0 72.7% +2.1

Possibilité de choisir ou d’adapter ses horaires de façon flexible 33.3 36.1 34.7% +8.4

Possibilité de faire une pause quand on veut, au moins parfois 66.8 57.9 62.5% +5.4

Devoir respecter des normes de qualité précises 78.4 68.0 73.4% -5.9

Source : EWCS 2015 et 2010

Le troisième groupe d’indicateurs en matière d’organisation du travail concerne les horaires de travail flexibles. Le tableau 50 indique la fréquence de 13 formes différentes d’horaires flexibles, en distinguant les femmes et les hommes.

17 Un indice composite a été construit à partir des questions 79A (difficultés à s’endormir), 79B (se réveiller fréquemment pendant son sommeil) et 79C (se réveiller en se sentant fatigué et épuisé). Les troubles sont considérés comme fréquents si les trois réponses à ces questions comprennent au moins deux fois « plusieurs fois par semaine » et au moins une fois « plusieurs fois par mois ».

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 41

Tableau 50 – Horaires atypiques ou flexibles, au cours des 12 derniers mois (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Tous Écart vs 2010

Ne pas travailler le même nombre d’heures chaque jour 38.7% 47.1% 42.8% -3.0

Ne pas avoir les mêmes horaires chaque jour 39.9% 33.9% 37.0% +1.9

Travailler en soirée (au moins 2 heures après 18h) au moins 4 fois / mois

31.3%

Travailler le samedi au moins 2 fois par mois 24.5% 21.2% 23.0% -5.0

Ne pas travailler le même nombre d’heures chaque semaine 32.2% 25.3% 28.8% +1.6

Ne pas travailler le même nombre de jours chaque semaine 17.8% 17.3% 17.5% -2.0

Travailler le dimanche au moins 2 fois par mois 17.1% 17.1% 17.1% +0.4

Faire des journées de plus de 10 heures, au moins 4 fois par mois

18.8% 8.7% 13.9% -2.6

Devoir faire face à des changements d’horaires annoncés la veille ou le jour même

10.3% 11.8% 11.0% -4.8

Travailler en roulements (pauses, horaires coupés) 20.7% 14.0% 17.4% +1.6

Travail de nuit (au moins 2 heures entre 22h et 5h) au moins 4 fois /mois

12.2% 5.7% 9.0% -4.8

Source : EWCS, 2015 et 2010

Les difficultés de conciliation entre travail et hors-travail font l’objet du tableau 51, construit à partir des données de l’enquête EWCS 2015. Par rapport à l’enquête de 2010, celle de 2015 contient de nouvelles questions qui permettent de dépasser la question de la conciliation et d’estimer dans quelle mesure le travail interfère avec la vie privée.

Tableau 51 – Difficultés de conciliation entre travail et hors-travail (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Tous Écart vs 2010

Horaires de travail qui ne s’accordent pas très bien ou pas bien du tout avec les engagements sociaux et familiaux (Q44)

14.3% 12.5% 13.5% -1.5

Plutôt ou très difficile de prendre une heure ou deux sur le temps de travail pour des problèmes personnels ou familiaux (Q47)

29.1% 36.6% 32.7% -2.3

Travailler sur son temps libre pour répondre aux exigences du travail, au moins une ou deux fois par semaine (Q46)

8.7% 14.2% 11.3% -5.7

Se sentir trop fatigué après le travail pour faire des tâches domestiques qui doivent être faites, toujours ou la plupart du temps (Q45B)

19.1% 23.3% 21.2% nc

Penser que son travail empêche de consacrer à sa famille le temps qu’on souhaite, toujours ou la plupart du temps (Q45C)

8.0% 9.3% 8.7% nc

Avoir difficile à se concentrer sur son travail à cause de ses responsabilités familiales, toujours ou la plupart du temps (Q45D)

3.4% 3.3% 3.3% nc

Penser que ses responsabilités familiales empêchent de consacrer à son travail le temps voulu, toujours ou la plupart du temps (Q45E)

2.7% 2.5% 2.6% nc

Source : EWCS, 2015 et 2010 nc = non comparable (question non posée en 2010)

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 42

2.3 Satisfaction et reconnaissance dans le travail

Ce sont également des indicateurs provenant de l’enquête EWCS 2015 qui ont été utilisés pour cette section. Ils sont rassemblés dans les tableaux 52 à 55. Le tableau 55 se réfère aux catégories de métiers (voir explication liée au tableau 6).

Tableau 52 – Proportion de salariés concernés par différents indicateurs d’implication dans le travail (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Total Écart vs 2010

Être consulté avant que les objectifs de son travail soient fixés : Toujours ou la plupart du temps Rarement ou jamais

53.7%30.3%

50.9%32.4%

52.3%31.4%

+4.5 +0.2

Être impliqué dans l’amélioration de l’organisation du travail : Toujours ou la plupart du temps Rarement ou jamais

54.4%27.1%

52.5%26.4%

53.5%26.7%

+7.9 -5.5

Pouvoir appliquer ses propres idées dans son travail : Toujours ou la plupart du temps Rarement ou jamais

62.7%17.7%

61.6%16.9%

62.2%17.3%

+2.5 -1.6

Avoir le sentiment de faire un travail utile : Toujours ou la plupart du temps Rarement ou jamais

87.1%4.3%

89.3%4.1%

88.1%4.2%

+1.0 +1.3

Source : EWCS, 2015 et 2010

Tableau 53 – Proportion de salariés concernés par différents indicateurs de reconnaissance dans le travail (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Total Écart vs 2010

Estimer être bien payé pour le travail qu’on fait D’accord Pas d’accord

67.6%19.6%

62.8%25.9%

67.3%22.7%

+7.8 +2.6

Bénéficier du soutien de son supérieur hiérarchique Toujours ou la plupart du temps Rarement ou jamais

66.4%15.8%

62.9%17.0%

64.8%16.4%

+8.8 -5.4

Recevoir la reconnaissance qu’on mérite pour son travail D’accord Pas d’accord

69.1%15.6%

72.0%15.8%

70.5%15.7%

nc

Les salariés sont appréciés quand ils font du bon travail D’accord Pas d’accord

74.2%10.3%

74.6%12.1%

74.4%11.2%

nc

Source : EWCS, 2015 et 2010 nc = non comparable (question non posée en 2010)

Tableau 54 – Proportion de salariés concernés par différents indicateurs de développement professionnel (Belgique, 2015, en % des salariés ; écart par rapport à 2010, en points de pourcentage)

Hommes Femmes Total Écart vs 2010

Avoir de bonnes perspectives de carrière D’accord Pas d’accord

43.2%35.5%

33.8%45.0%

38.7%40.0%

-1.3+3.2

Apprendre de nouvelles choses dans son travail 78.4% 76.4% 77.4% +5.8

Avoir pu bénéficier d’une formation payée par l’employeur, au cours de l’année écoulée

48.8% 51.6% 50.2% +11.9

Avoir pu bénéficier d’une formation sur le terrain, au cours de l’année écoulée

41.7% 43.4% 43.1% +2.9

Source : EWCS, 2015 et 2010

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 43

Tableau 55 – Proportion de salariés concernés par certains indicateurs des tableaux 44 et 46, par catégorie de métiers ISCO-08 (EWCS, 2015 et 2010)

Être préalablement consulté sur les objectifs de son

travail

Être impliqué dans l’amélioration de l’organisation sur son lieu de travail

Avoir de bonnes perspectives de

carrière

2015 2010 2015 2010 2015 2010

Cadres de direction et gérants 75.9% 68.1% 84.8% 65.6% 58.5% 50.4%

Professions intellectuelles et scientifiques 56.1% 47.9% 61.2% 55.3% 40.6% 41.1%

Techniciens, assistants, superviseurs 60.7% 56.9% 63.0% 52.1% 41.7% 48.9%

Employés administratifs 48.0% 47.2% 42.3% 40.4% 33.4% 40.8%

Vendeurs et services aux particuliers 52.4% 44.0% 55.5% 44.6% 40.6% 31.2%

Métiers qualifiés industrie et artisanat 48.7% 43.1% 50.2% 36.6% 45.2% 40.3%

Opérateurs et conducteurs 34.8% 41.7% 39.4% 30.8% 36.0% 37.3%

Métiers peu qualifiés 43.5% 35.5% 32.7% 30.7% 20.9% 28.6%

Ensemble des métiers 52.3% 47.8% 53.4% 47.6% 38.8% 40.0%

Source : EWCS, 2010 et 2015

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 44

3. Le vieillissement au travail

3.1 La structure d’âge de la population salariée

Les tableaux 56 et 57 concernent la structure d’âge de la population salariée. Le tableau 56 a servi à établir les pyramides des âges qui se trouvent dans les Baromètre 2013 et 2016. Le tableau 57 indique, dans chaque secteur d’activité, la proportion de travailleurs âgés de 50 ans et plus.

Tableau 56 – Évolution de la répartition de l’emploi salarié par tranche d’âge de 5 ans, Belgique, 2002-2012 (données ayant servi à établir la pyramide des âges 2012)

Tranche d’âge 2002 Hommes

2002 Femmes

2012 Hommes

2012 Femmes

2015 Hommes

2015 Femmes

15-19 1.6% 1.1% 1.1% 0.8% 0.9% 0.7%

20-24 8.1% 9.0% 7.6% 6.9% 7.0% 6.4%

25-29 12.8% 14.8% 12.2% 12.7% 12.4% 12.6%

30-34 14.8% 16.0% 13.0% 13.7% 13.1% 13.2%

35-39 15.5% 16.1% 12.8% 13.6% 12.9% 13.5%

40-44 14.8% 15.9% 13.8% 14.3% 13.1% 13.7%

45-49 13.9% 13.3% 14.4% 14.7% 13.9% 13.8%

50-54 11.5% 9.5% 13.6% 12.7% 13.5% 13.5%

55-59 5.7% 3.7% 9.0% 8.4% 10.3% 10.0%

60-64 1.2% 0.6% 2.5% 2.2% 2.9% 2.7%

Tous 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

50+ 18.5% 13.8% 25.0% 23.2% 26.7% 26.2%

<30 22.5% 24.9% 20.9% 20.4% 20.3% 19.6%

Source : LFS (Eurostat)

Tableau 57 – Salariés de 50 ans et plus par secteur, Belgique, 2015

50+ Tous Proportion de 50+

Agriculture 2 351 9 843 23.9%

Industries 139 631 552 032 25.3%

Energie, eau, déchets 16 258 56 629 28.7%

Construction 49 200 224 853 21.9%

Commerce, garages 109 308 495 135 22.1%

Transport, logistique 71 370 234 251 30.5%

HoReCa 17 680 95 985 18.4%

Info & communication 18 130 113 669 15.9%

Finance, immobilier 49 550 154 181 32.1%

Autres services aux entreprises 81 751 368 700 22.2%

Administration publique 135 072 375 936 35.9%

Enseignement 122 582 412 001 29.8%

Santé, action sociale 164 393 579 660 28.4%

Culture & loisirs 14 120 51 437 27.5%

Autres services 33 596 113 283 29.7%

Total 1 024 990 3 837 594 26.7%

Source : LFS (DGSIE)

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 45

Par rapport au Baromètre 2013 : le vieillissement de la population salariée s’est encore accentué. La pyramide des âges se déforme vers le haut, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. La proportion de 50+ parmi les salariés est passée de 24.3% à 26.7%. Plusieurs secteurs affichent des proportions nettement supérieures à la moyenne : l’administration publique, le secteur financier, l’enseignement, le transport et la logistique. Ce sont les mêmes que trois ans plus tôt.

Dans le Baromètre 2013, il n’y avait pas de chapitre consacré aux travailleurs âgés ; seuls les indicateurs de cette section 3.1 étaient repris dans le chapitre sur marché du travail.

3.2 L’emploi des travailleurs âgés (50+)

Entre 2010 et 2015, le taux d’emploi des 50+ est passé de 46.9% à 50.4% chez les hommes et de 29.1% à 39.0% chez les femmes, poursuivant ainsi une tendance continue depuis le début des années 2000. La durée moyenne de la vie de travail s’est allongée de manière importante au cours des quinze dernières années (tableau 58), davantage pour les femmes que pour les hommes. C’est une conséquence, entre autres facteurs, de l’alignement de l’âge légal de la retraite des femmes sur celui des hommes, à partir de 2008.

Tableau 58 – Évolution de la durée moyenne de la vie de travail (en années) des femmes et des hommes, Belgique, 2000-2015

2000 2003 2006 2009 2012 2015

Tous 30.2 29.9 31.5 32.1 32.2 32.6

Hommes 33.8 33.5 34.4 34.7 34.7 34.6

Femmes 26.4 26.1 28.3 29.3 29.6 30.4

Source : LFS (Eurostat)

Divers travaux, notamment ceux réalisés à la FTU 18, montrent que le métier exercé est un facteur important de différenciation dans le vieillissement au travail, bien davantage que le secteur d’activité. Le tableau 59 décrit la distribution des salariés de 50 ans et plus (50+) par catégories de métiers, ainsi que l’évolution au cours des cinq dernières années (2010-2015).

Tableau 59 – Emploi des salariés de 50 ans et plus, selon les catégories de métiers ISCO-08 : nombre de salariés hommes et femmes en 2015 et variation 2010-2015 (en milliers)

Salariés en 2015 Variation de 2010 à 2015

Hommes Femmes Hommes Femmes

Cadres de direction et gérants 55.5 18.7 -1.9 -3.7

Professions intellectuelles et scientifiques 92.7 106.5 +6.9 +5.1

Techniciens, assistants, superviseurs 85.7 78.2 +11.2 +42.7

Employés administratifs 54.2 93.3 -6.9 +1.8

Vendeurs et services aux particuliers 31.7 83.1 +1.1 +26.1

Métiers qualifiés industrie et artisanat 83.5 6.0 +21.3 +1.3

Opérateurs et conducteurs 66.7 9.6 +3.1 -1.3

Métiers peu qualifiés 45.2 96.4 +2.5 +32.3

Ensemble des métiers (hormis métiers agricoles et militaires)

515.2 491.8 +37.3 +104.3

Source : LFS (Eurostat)

18 Vendramin P., Valenduc G. (2012), Métiers et vieillissement au travail, ETUI Working Paper 2012.09, Institut syndical européen, Bruxelles. Vendramin P., Valenduc G. (2013), Le vieillissement au travail, Courrier du CRISP n°2185, Bruxelles.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 46

Ce tableau montre qu’au cours des cinq dernières années, la catégorie des salariés âgés (50+) a augmenté de 141 600 unités (37 300 hommes et 104 300 femmes). Les augmentations les plus importantes concernent les professions intermédiaires (techniciens, assistants, superviseurs) chez les hommes et chez les femmes, les métiers de la vente et des services aux particuliers chez les femmes, les métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat chez les hommes, les métiers peu qualifiés chez les femmes. En pourcentage, le nombre de salariés masculins de 50 ans et plus a augmenté de 7.2%, le nombre de salariées de 21.1%.

L’augmentation de l’emploi à temps partiel est une autre caractéristique de l’emploi des salariés âgés (tableau 60A). Cependant, depuis 2016, diverses mesures gouvernementales ont restreint l’accès au crédit-temps pour les travailleurs âgés.

Tableau 60A – Pourcentage de temps partiels parmi les salariés de 50 ans et plus – évolution 2000-2015

2000 2005 2010 2015

Hommes 6.5% 13.2% 16.3% 16.2%

Femmes 44.3% 50.3% 56.1% 54.2%

Source : LFS-DGSIE

Un module thématique de l’enquête européenne sur les forces de travail (LFS) de 2012 a tenté d’estimer la proportion de salariés de 50 à 69 ans qui avaient réduit leur temps de travail avant de prendre leur retraite. Parmi ceux de cette tranche d’âge qui étaient toujours en emploi, 15.4% des hommes et 11% des femmes avaient réduit leur temps de travail avant la retraite. Parmi ceux qui étaient déjà partis à la retraite, les proportions étaient de 26% chez les hommes et 17% chez les femmes.

À partir des données de la LFS, il est possible de calculer la structure d’activité ou d’inactivité dans la tranche d’âge 50-59 ans (tableau 60B). Pour les 60-64, certains effectifs sont trop petits et le calcul n’est pas possible. Les catégories d’activité ou d’inactivité sont les suivantes :

– L’emploi salarié – L’emploi indépendant – La situation de demandeur d’emploi (chômeur BIT, inclus dans le calcul de la population active,

ou demandeur d’emploi hors critères BIT, inclus dans la population inactive) – La situation d’inactivité où on n’est plus demandeur d’emploi (à l’exclusion de l’incapacité, de la

retraite ou de la charge de famille) – L’incapacité de travail ou la maladie de longue durée – La retraite (ou statut assimilé au statut de retraité, notamment dans certains régimes spéciaux

de retraite) – L’inactivité économique pour raison familiale (charge de famille, soins à des proches) – Les autres raisons.

Selon ces catégories de la LFS, il n’est pas clair de savoir si les prépensionnés sont inclus dans la catégorie « autres » ou dans la catégorie « non demandeurs d’emploi ». Cela dépend sans doute de la nature de la prépension et de l’âge du prépensionné (obligation de disponibilité pour un emploi).

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 47

Tableau 60 B – Répartition des statuts d’activité ou d’inactivité dans la population de 50 à 59 ans, en milliers de personnes (2015)

Hommes Femmes Total

Salariés 469.4 451.7 921.1

Indépendants 115.4 48.6 164.0

Demandeur d'emploi 46.3 31.1 77.4

Non demandeur d'emploi 22.5 35.6 58.1

Incapacité/maladie 39.9 62.9 102.8

Retraité 16.9 22.0 38.9

Inactif charge de famille 2.8 67.3 70.1

Autres 74.0 65.9 139.9

Total population 50-59 787.3 785.0 1572.3

Source : LFS (Eurostat), calculs UCL-FTU

3.3 Les conditions de travail des salariés âgés (50+)

Les situations de travail des 50+ restent marquées par une exposition soutenue aux risques, notamment les postures douloureuses et fatigantes, qui concernent 30% des salariés âgés. Toutefois, l’exposition au travail en roulement et au travail de nuit diminue au-delà de 50 ans. Les 50+ ne disposent pas de moins d’autonomie que les plus jeunes mais leur accès à la formation diminue légèrement avec l’âge, tandis que le manque de perspective de carrière augmente avec l’âge, davantage pour les femmes que pour les hommes. Avec l’âge, la crainte de ne pas pouvoir retrouver un emploi si on venait à perdre le sien devient plus importante : elle atteint 70% chez les hommes et 85% chez les femmes dans la tranche d’âge 56-60 ans. D’une manière générale, le sentiment d’insécurité dans l’emploi s’est accru entre 2010 et 2015 chez les 50+.

Certains impacts sur la santé deviennent plus répandus avec l’âge, notamment les maux de dos et le sentiment de fatigue générale (respectivement 53% et 39% des salariés au-delà de 50 ans). Le sentiment de voir sa santé menacée par son travail connaît une recrudescence entre 46 et 50 ans (un salarié sur trois), nettement plus marquée chez les femmes que chez les hommes. La proportion de salariés déclarant un faible niveau de bien-être psychologique augmente avec l’âge, pour atteindre 25% chez les femmes et 18% chez les hommes entre 51 et 55 ans ; elle est plus importante parmi les catégories de métiers suivantes : employés moyennement qualifiés des services commerciaux et administratifs, emplois féminins peu qualifiés et professions intermédiaires. 19

3.4 La soutenabilité du travail

Les résultats belges de l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS 2015) permettent d’analyser les attitudes des salariés par rapport au vieillissement au travail. L’enquête 2015 comporte trois questions à ce sujet :

− Jusqu’à quel âge voulez-vous travailler ? (Q92)

− Pensez-vous que vous serez capable de faire votre travail actuel ou un travail similaire jusqu’à l’âge de 60 ans ? (variante pour les travailleurs de 56 ans et plus : pensez-vous que vous serez capable de faire votre travail actuel ou un travail similaire dans cinq ans ?) (Q93)

19 Les données des sections 3.3 et 3.4 proviennent de : Vendramin P., Valenduc G. (2016), Travailleurs âgés et travail soutenable, chapitre X de Lamberts M. et al., La qualité de l’emploi en Belgique en 2015. Analyse sur la base de l’EWCS 2015 (Eurofound), SPF Emploi, Bruxelles.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 48

− Pour ceux qui ont répondu positivement à la question Q93 : jusqu’à quel âge pensez-vous que vous serez capable de faire votre travail actuel ou un travail similaire ? (Q94)

Le tableau 61 présente la distribution des réponses à la question « jusqu’à quel âge voulez-vous travailler ? », pour l’ensemble des salariés. La réponse la plus fréquente est 60 ans (34.3% des répondants), suivie de 65 ans (17.3% des répondants), tandis que 13.1% répondent spontanément « le plus tard possible ». Dans le tableau 61, les âges souhaités ont été regroupés en quatre groupes : jusque 55 ans au plus tard, jusqu’entre 56 et 60 ans inclus, jusqu’entre 61 et 65 ans inclus, au-delà de 65 ans. Les salariés ont été répartis en quatre tranches d’âge :

Tableau 61 – Jusqu’à quel âge voulez-vous travailler ? – selon l’âge des salariés et le sexe (2015)

Tranche d’âge Sexe Jusque ≤ 55 ans

Jusque 56-60 ans

Jusque 61-65 ans

Au-delà de 65 ans

Aussi tard que possible

56-60 ans Hommes – 49.5% 34.7% 5.3% 10.5%

Femmes – 42.0% 46.6% 4.5% 6.8%

Tous – 45.9% 40.4% 4.9% 8.7%

51-55 ans Hommes 6.9% 50.0% 25.9% 8.0% 9.2%

Femmes 11.0% 51.2% 15.7% 5.5% 16.5%

Tous 8.6% 50.5% 21.6% 7.0% 12.3%

46-50 ans Hommes 3.7% 57.8% 15.5% 8.7% 14.3%

Femmes 14.3% 52.6% 15.6% 3.9% 13.6%

Tous 8.9% 55.2% 15.6% 6.3% 14.0%

≤ 45 ans Hommes 14.7% 34.1% 24.6% 11.2% 15.4%

Femmes 17.1% 42.4% 18.8% 10.5% 11.1%

Tous 15.9% 38.3% 21.7% 10.8% 13.3%

Tous les âges Hommes 10.2% 40.4% 25.5% 10.1% 13.7%

Femmes 14.1% 44.0% 20.6% 8.9% 12.4%

Tous 12.1% 42.1% 23.1% 9.5% 13.1%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Pour interpréter les réponses « aussi tard que possible », on peut les croiser avec les réponses à la question Q94, qui demande jusqu’à quel âge au-delà de 60 ans les répondants pensent pouvoir continuer le même travail qu’actuellement. Seuls 15% des salariés qui ont répondu « aussi tard que possible » à la question Q92 donnent un âge supérieur à 65 ans dans leur réponse à la question Q94. Cela veut donc dire qu’il ne faut rajouter que 2% (c’est-à-dire 15% de 13.6%) dans la colonne « au-delà de 65 ans » ; les autres salariés qui ont répondu « aussi tard que possible » ne pensent pas pouvoir continuer leur travail actuel au-delà de 65 ans.

Souhaiter travailler longtemps est une chose, se sentir capable de le faire en est une autre. L’analyse des réponses aux questions Q93 et Q94 permet de mesurer la perception de la soutenabilité du travail. Le tableau 62 indique le pourcentage de réponses négatives à la question « Pensez-vous que vous serez capable de faire votre travail actuel ou un autre travail similaire jusqu’à l’âge de 60 ans (ou dans 5 ans si vous êtes âgé de 56 ans ou plus) ? », selon l’âge et le sexe des répondants.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 49

Tableau 62 – Pourcentage de salariés qui pensent ne pas être capables de faire leur travail actuel ou un travail similaire jusqu’à l’âge de 60 ans (ou 5 années de plus s’ils ont déjà 56 ans ou plus)

(2015)

Tranche d’âge Hommes Femmes Tous

41 à 45 ans 30.0% 36.4% 33.2%

46 à 50 ans 35.7% 34.0% 34.9%

51 à 55 ans 24.4% 25.4% 24.8%

56 à 60 ans 32.2% 34.6% 33.3%

61 à 65 ans 36.0% 36.8% 36.4%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Le tableau 63 montre la proportion de réponses négatives parmi les salariés de 50 ans et plus, selon les catégories de métiers, pour les femmes et pour les hommes (quand cette distinction est possible car dans certains métiers, les hommes ou les femmes sont statistiquement trop peu nombreux).

Tableau 63 – Pourcentage de salariés âgés (50+) qui pensent ne pas être capables de faire leur travail actuel ou un travail similaire jusqu’à l’âge de 60 ans (ou 5 années de plus s’ils ont déjà 56 ans ou plus), selon les catégories

professionnelles ISCO (2015)

Hommes Femmes Tous

Cadres de direction et gérants 25.9% ns 21.1%

Professions intellectuelles et scientifiques 14.9% 35.6% 24.6%

Techniciens, assistants, superviseurs 37.3% 25.0% 32.3%

Employés administratifs 18.5% 22.0% 20.8%

Vendeurs et services aux particuliers ns 27.7% 25.8%

Métiers qualifiés industrie et artisanat 41.0% ns 40.9%

Opérateurs et conducteurs 30.6% ns 30.2%

Métiers peu qualifiés ns 48.8% 41.7%

Ensemble des métiers (hormis métiers agricoles et militaires)

29.4% 30.6% 29.9%

NS = pourcentages non significatifs (nombres trop petits) Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

L’enquête EWCS 2015 permet également d’évaluer les souhaits des salariés âgés en termes de réduction du temps de travail. L’enquête demande aux répondants « En supposant que vous puissiez choisir librement vos heures de travail et en tenant compte du besoin de gagner sa vie : combien d’heures par semaine préféreriez-vous travailler actuellement ? » (Q25). Le tableau 64 donne les réponses pour différentes tranches d’âge.

Tableau 64 – Nombre d’heures de travail par semaine souhaité par les salariés, selon l’âge (2015) (en pourcentage du nombre de salariés de chaque tranche d’âge)

Tranche d’âge ≤ 20h/sem 21-32h/sem 33-38h/sem 39-40h/sem >40h/sem

≤ 45 ans 9.1% 24.5% 37.1% 20.5% 8.8%

46-50 ans 11.7% 30.2% 33.6% 17.8% 6.7%

51-55 ans 15.9% 28.2% 32.4% 13.6% 9.9%

56-60 ans 26.9% 27.4% 25.7% 9.7% 10.3%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 50

Le tableau met en évidence que le souhait d’un temps de travail réduit (≤32 heures par semaine) augmente progressivement avec l’âge, jusqu’à devenir majoritaire parmi les 56-60 ans. En revanche, la proportion de ceux qui souhaitent travailler de 33 à 38 heures ou de 39 à 40 heures par semaine diminue avec l’âge.

En combinant les réponses à cette question Q25 avec celles de la question Q24 « Combien d’heures travaillez-vous d’habitude, par semaine, dans votre principal travail rémunéré ? », on peut calculer quelles sont les proportions de salariés de 50 ans et plus qui souhaiteraient diminuer leur temps de travail, qui souhaiteraient l’augmenter ou qui ne souhaitent pas de changement (tableau 65).

Tableau 65 – Préférences individuelles des salariés de 50 et plus en termes de diminution ou d’augmentation de leur durée hebdomadaire de travail (2015)

50+ hommes 50+ femmes 50+ tous

Pas de changement 62.9% 65.8% 64.3%

Diminution de 8h/semaine ou plus 15.3% 16.2% 15.7%

Diminution de moins de 8h/semaine 11.5% 9.6% 10.6%

Augmentation 13.5% 8.8% 9.4%

Total 100.0% 100.0% 100.0%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Ce tableau 65 montre qu’un quart des 50+ souhaitent réduire la durée hebdomadaire de leur travail (25.8% des femmes et 26.8% des hommes). La préférence pour une diminution importante (8h par semaine ou plus) l’emporte sur des diminutions plus faibles (moins de 8h), aussi bien chez les femmes que chez les hommes. En revanche, près de deux salariés sur trois (62.9% des hommes et 65.8% des femmes) ne souhaitent pas de changement.

Un traitement statistique plus avancé des résultats belges de l’EWCS 2015, réalisé dans le cadre d’une étude pour le SPF Emploi 20, permet de repérer quels sont les indicateurs de qualité de l’emploi et du travail qui ont un impact significatif sur le sentiment de pouvoir rester dans l’emploi actuel jusque 60 ans (ou encore cinq ans si on a 56 ans ou plus).

Les résultats de ce traitement statistique sont repris dans le tableau 66. Ils concernent les salariés de 45 ans et plus, hommes et femmes confondus (afin d’avoir un échantillon de taille suffisante). Chaque indicateur obtient un score, compris entre 0 et 100. Le tableau donne le score moyen, le score de ceux qui pensent pouvoir faire le même travail jusque 60 ans, celui de ceux qui pensent le contraire et le degré de signification pour chaque indicateur.

20 Vendramin P., Valenduc G. (2016), Travailleurs âgés et travail soutenable, chapitre X de Lamberts M. et al., La qualité de l’emploi en Belgique en 2015. Analyse sur la base de l’EWCS 2015 (Eurofound), SPF Emploi, Bruxelles.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 51

Tableau 66 – Scores d’une série d’indicateurs de qualité du travail selon les réponses à la question « Pensez-vous que vous serez capable de faire votre travail actuel ou un travail similaire jusqu’à l’âge de 60 ans (ou encore 5 ans pour les 56

ans et plus) ? » (Q93) – Salariés de 45 ans et plus.

Indicateur Score

moyen

Oui à la question

« 60 ans »

Non à la question

« 60 ans » Signification statistique

Lecture du score de 0 à 100

Contenu du travail

Pression émotionnelle 44.3 43.8 45.4 – Plus de pression

Tâches répétitives 25.0 24.0 27.2 – Plus de répétition

Pression liée aux rythmes 35.0 33.3 38.7 *** Plus de pression

Autonomie dans les tâches 73.3 74.4 71 – Plus d’autonomie

Complexité des tâches 73.3 72.8 74.4 – Plus de complexité

Conditions de travail

Exposition à des risques (tous risques) 18.1 15.1 24.7 *** Plus de risques

Risques ergonomiques 20.9 17.7 27.9 *** Plus de risques

Risques de l’environnement de travail 12.7 10.2 18.2 *** Plus de risques

Risques biochimiques 7.8 5.9 11.8 *** Plus de risques

Lieu de travail fixe ou variable 55.0 54.4 56.3 – Plus de variation

Conditions d’emploi

Autonomie d’organisation de son temps 44.4 46.3 40.3 *** Plus d’autonomie

Travail à temps plein 62.5 63.9 59.3 – Plus de temps plein

Horaires atypiques 25.3 23.5 29.3 * Plus atypiques

Flexibilité des horaires 25.8 24.3 29.0 * Plus flexibles

Type de contrat 95.0 94.1 97.0 * Plus de CDI

Niveau de salaire 51.0 52.6 47.7 * Salaire plus élevé

Rémunération variable (« panier ») 13.3 12.6 14.7 – Panier plus variable

Opportunités de carrière 41.6 44.7 34.9 *** Plus d’opportunités

Accès à la formation 58.8 58.6 59.2 – Plus d’accès

Relations sociales

Possibilité de s’exprimer 48.8 51.6 42.8 *** Plus de possibilités

Soutien des supérieurs hiérarchiques 84.3 87.4 77.8 *** Meilleur soutien

Support social 70.8 72.2 67.8 * Meilleur support

Harcèlement, comportements agressifs 21.4 18.0 28.7 *** Plus d’agressivité

Représentation des travailleurs 61.5 64.2 55.7 * Existante

Source : EWCS 2015, calculs HIVA-KULeuven et FTU-UCL. Degré de signification : ***= très bonne (p<0.001), **= bonne (p<0.01), *= faible (p<0.05), (–) = non significative (p ≥0.05)

La lecture de ce tableau révèle une série de facteurs favorables au fait de se sentir capable de faire le même travail jusque 60 ans : l’autonomie dans l’organisation de son temps, de meilleures opportunités de carrière, de meilleures possibilités d’expression, le soutien de la hiérarchie, mais aussi, avec une corrélation moins significative, le support des collègues, un bon niveau de salaire et l’existence d’une représentation des travailleurs. Le tableau met également en évidence une série de facteurs défavorables, dont la plupart relèvent des conditions de travail ou de l’organisation du travail : des rythmes de travail élevés, une exposition à des risques physiques, biochimiques ou ergonomiques, la confrontation à des comportements agressifs ou au harcèlement, mais aussi, avec une corrélation un peu moins significative, les horaires atypiques ou flexibles.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 52

4. Le numérique et l’emploi : un état des lieux

Cette section vise à fournir une série de données sur l’utilisation actuelle des technologies numériques (TIC – technologies de l’information et de la communication) dans l’environnement professionnel, sur les compétences numériques des salariés et sur l’évolution de l’emploi dans le secteur des technologies et services numériques (aussi dénommé secteur des TIC). Elle ne concerne pas le domaine plus large de l’utilisation des technologies et services numériques dans la vie quotidienne, ni les différents aspects de la « fracture numérique » et des inégalités sociales liées aux usages des TIC. Sur ces sujets, d’autres publications de la Fondation Travail-Université / Chaire Travail-Université sont disponibles. 21

4.1 L’utilisation des technologies numériques dans le cadre du travail

Quelle est la proportion de salariés belges qui utilisent actuellement les technologies numériques (ordinateurs, internet, portables) dans le cadre de leur travail ? Plusieurs sources de données permettent de répondre à cette question mais les résultats dépendent de ce que l’on inclut ou non dans le périmètre des technologies numériques.

L’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS 2015) interroge les travailleurs sur leur fréquence d’utilisation des « ordinateurs, laptops, smartphones, etc. » dans le cadre de leur travail (Q30i). Trois catégories d’utilisateurs sont définies ici : utilisateurs fréquents (tout le temps, presque tout le temps, au moins les ¾ du temps), utilisateurs moyens (environ la moitié ou environ un quart du temps), utilisateurs épisodiques (presque jamais ou jamais). Parmi l’ensemble des salariés belges, on trouve 47.4% d’utilisateurs fréquents, 18.1% d’utilisateurs moyens et 34.5% d’utilisateurs épisodiques. Ces proportions varient peu avec l’âge : le pourcentage d’utilisateurs fréquents est un peu plus élevé parmi les 45-60 ans (50%), un peu plus faible parmi les 21-30 ans (46%). Le tableau 67 indique leur répartition par sexe et par niveau d’instruction.

Tableau 67 – Intensité d’utilisation des technologies numériques par les salariés dans le cadre de leur travail (2015)

Utilisation fréquente

Utilisation moyenne

Utilisation épisodique

Tous 47.4% 18.1% 34.5%

Hommes 44.5% 18.5% 37.0%

Femmes 50.5% 17.8% 31.8%

Niveau de diplôme inférieur 21.1% 14.8% 64.1%

Niveau de diplôme secondaire 33.9% 20.4% 45.7%

Niveau de diplôme supérieur 69.1% 17.3% 13.5%

Niveaux de diplôme : voir section 1.3 Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

À titre de comparaison, dans la tranche d’âge 25-54 ans, 87% des individus utilisent internet de manière régulière (tous les jours ou plusieurs fois par semaine) dans le cadre de leur vie quotidienne. L’utilisation des TIC est donc nettement plus répandue dans la vie quotidienne que dans le travail.

Le tableau 68 montre que le métier exercé influence très fortement l’intensité d’utilisation des technologies numériques dans le cadre du travail. De même, le tableau 69 montre que l’utilisation intensive de ces technologies est très inégalement répartie d’une branche d’activité à l’autre.

21 Voir http://www.ftu-namur.org/publications/publi-6.html

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 53

Tableau 68 – Intensité d’utilisation des technologies numériques par les salariés dans le cadre de leur travail, selon les catégories de métiers ISCO (2015)

Utilisation fréquente

Utilisation moyenne

Utilisation épisodique

Tous 47.4% 18.1% 34.5%

Cadres de direction et gérants 86.5% 5.4% 8.1%

Professions intellectuelles et scientifiques 60.2% 24.0% 15.9%

Techniciens, assistants, superviseurs 74.9% 15.7% 9.3%

Employés administratifs 75.3% 12.4% 12.3%

Vendeurs et services aux particuliers 26.9% 23.3% 49.8%

Métiers qualifiés industrie et artisanat 15.0% 24.3% 60.7%

Opérateurs et conducteurs 20.1% 18.3% 61.5%

Métiers peu qualifiés 2.8% 10.0% 87.1%

Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Tableau 69 – Intensité d’utilisation des technologies numériques par les salariés dans le cadre de leur travail, selon les branches d’activité NACE (2015)

Utilisation fréquente

Utilisation moyenne

Utilisation épisodique

Tous 47.4% 18.1% 34.5%

Industries 39.5% 24.5% 35.9%

Construction 24.2% 9.2% 66.7%

Commerce, garages 51.0% 22.7% 26.3%

Transport, logistique 42.7% 16.6% 40.8%

HoReCa 21.1% 19.7% 59.2%

Info & communication 87.9% 3.4% 8.6%

Finance, immobilier 97.6% 2.4% 0.0%

Autres services aux entreprises 51.7% 6.0% 42.3%

Administration publique 58.1% 18.1% 23.8%

Enseignement 41.5% 27.5% 31.0%

Santé, action sociale 45.3% 22.5% 32.2%

Autres services 30.8% 11.5% 57.7%

Nombre de répondants trop petit dans les secteurs agriculture, énergie et environnement, culture et loisirs. Source : EWCS 2015, calculs FTU-UCL

Dans l’enquête européenne sur la société de l’information (ISOC), la question de l’utilisation des TIC dans le travail est posée différemment et les résultats obtenus sont donc différents. Les constats sont cependant similaires à ceux tirés de l’enquête EWCS 2015 pour ce qui concerne l’inégale répartition entre secteurs. L’enquête ISOC retient trois indicateurs : le pourcentage de salariés utilisant des ordinateurs connectés à internet ; le pourcentage de salariés utilisant l’informatique, le pourcentage de salariés disposant d'appareils portables fournis par l'entreprise pour une connexion mobile à l'internet à usage professionnel. L’enquête concerne les entreprises de 10 salariés au moins, à l’exclusion du secteur financier, du secteur public (administration et éducation) et du secteur de la santé et de l’aide sociale. Le tableau 70 rassemble les résultats disponibles pour la Belgique en 2016.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 54

Tableau 70 – Pourcentage de salariés utilisateurs des TIC dans le cadre de leur travail, selon le type d’entreprise (2016)

Équipements informatiques

Ordinateurs connectés à

internet

Portables fournis par l’employeur pour

connexion à internet

Tous les salariés du secteur marchand à l’exception du secteur financier

63% 55% 27%

Petites entreprises (10-49 salariés) 54% 49% 22%

Entreprises de taille moyenne (50-249 salariés) 60% 53% 23%

Industries manufacturières 58% 47% 18%

Construction 42% 40% 23%

Commerce de détail (hormis garages) 56% 42% 12%

Garages et réparation automobile 67% 58% 21%

Transport, logistique – – 18%

HoReCa 53% 51% 21%

Information et communication 98% 97% 68%

Services spécialisés, scientifiques et techniques pour les entreprises

86% 81% 42%

Secteur des TIC (industries et services informatiques et télécom)

96% 95% 67%

Entreprises de ≥ 10 salariés, à l’exclusion du secteur financier, du secteur public (administration et enseignement), du secteur de la santé et de l’action sociale et des autres services non marchands

Source : Enquête ISOC 2016, Eurostat

4.2 Les compétences numériques

L’enquête ISOC d’Eurostat construit une échelle de mesure des compétences numériques des individus, à travers des questions concernant leurs capacités à réaliser certaines tâches sur un ordinateur (compétences informatiques) 22 ou sur internet (compétences internet) 23. Dans chaque cas, la liste comporte six tâches. Les individus qui se déclarent capables de réaliser une ou deux des six tâches se voient attribuer un niveau de compétence faible ; trois ou quatre tâches, un niveau moyen ; cinq ou six tâches, un niveau élevé. Le niveau « aucune compétence » rassemble les individus sans expérience dans aucune des six tâches et ceux qui n'ont jamais utilisé d'ordinateur ou internet. Il s’agit de compétences instrumentales, liées à la capacité d’effectuer certaines opérations ; l’enquête ne mesure pas les compétences informationnelles (capacité de sélectionner et d’interpréter les informations, de leur donner du sens).

L’enquête ISOC ne permet pas d’isoler la population des salariés. Dans le tableau 71, la catégorie « en emploi » comprend à la fois les salariés et les indépendants, mais la population concernée s’étend de 16 à 74 ans. Dans les tableaux 72 et 73, la population concernée est restreinte à 25-54 ans, mais tous les statuts par rapport à l’emploi sont confondus. Dans cette tranche d’âge 25-54 ans, le taux d’activité est de 85.1% et le taux d’emploi de 78.5% en 2015.

22 Tâches concernant l’usage d’un ordinateur : copier ou déplacer un fichier ou un dossier ; utiliser les fonctions copier et coller pour reproduire ou déplacer des informations à l'intérieur d'un document ; utiliser des formules arithmétiques de base (additionner, soustraire, multiplier, diviser) dans une feuille de calcul ; compresser des fichiers ; connecter et installer de nouveaux périphériques, ex. une imprimante ou un modem ; écrire un programme informatique en utilisant un langage de programmation spécialisé

23 Tâches concernant l’utilisation d’internet : utiliser un moteur de recherche pour trouver de l’information ; envoyer un courriel avec des pièces attachées ; poster des messages sur des forums ; utiliser internet pour passer des appels téléphoniques ; utiliser des logiciels peer-to-peer pour échanger des films, de la musique ; créer une page web.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 55

Tableau 71 – Niveau des compétences numériques des individus dans l’utilisation de l’ordinateur et l’utilisation d’internet (% de la population de 16 à 74 ans, 2015)

Aucune compétence

Compétences faibles

Compétences moyennes

Compétences élevées

Compétences d’utilisation de l’ordinateur

En emploi (salarié ou indépendant) 16% 23% 31% 30%

Demandeur d’emploi 31% 30% 24% 15%

Étudiant 6% 16% 44% 34%

Retraité ou autre inactif 51% 23% 17% 8%

Compétences d’utilisation d’internet

En emploi (salarié ou indépendant) 5% 28% 49% 18%

Demandeur d’emploi 17% 32% 35% 16%

Étudiant 1% 10% 55% 34%

Retraité ou autre inactif 34% 35% 27% 4%

Source : SPF Emploi, d’après l’enquête ISOC Eurostat, 2015

Tableau 72 – Niveau des compétences numériques des individus dans l’utilisation de l’ordinateur et l’utilisation d’internet, selon la Région de résidence (% de la population de 25 à 54 ans, 2015)

Aucune compétence

Compétences faibles

Compétences moyennes

Compétences élevées

Compétences d’utilisation de l’ordinateur

Flandre 15% 22% 31% 32%

Wallonie 23% 26% 29% 22%

Bruxelles 21% 21% 29% 29%

Belgique 18% 24% 30% 28%

Compétences d’utilisation d’internet

Flandre 6% 27% 48% 19%

Wallonie 7% 33% 46% 14%

Bruxelles 9% 21% 50% 20%

Belgique 7% 28% 48% 17%

Source : SPF Emploi, d’après l’enquête ISOC Eurostat, 2015

Tableau 73 – Niveau des compétences numériques des individus dans l’utilisation de l’ordinateur et l’utilisation d’internet, selon le niveau de diplôme (% de la population de 25 à 54 ans, 2015)

Aucune compétence

Compétences faibles

Compétences moyennes

Compétences élevées

Compétences d’utilisation de l’ordinateur

Niveau inférieur 42% 28% 20% 10%

Niveau secondaire 20% 31% 31% 18%

Niveau supérieur 5% 14% 34% 47%

Compétences d’utilisation d’internet

Niveau inférieur 21% 34% 35% 10%

Niveau secondaire 5% 36% 45% 14%

Niveau supérieur 1% 18% 57% 24%

Niveaux de diplôme : voir section 1.3 Source : SPF Emploi, d’après l’enquête ISOC Eurostat, 2015

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 56

Les tableaux 71 à 73 permettent de tirer les constats suivants :

− Le niveau d’instruction (niveau de diplôme) est un facteur déterminant du niveau de compétences numériques.

− Le niveau de compétences numériques en Wallonie est inférieur à la moyenne nationale et aux deux autres Régions.

− L’écart entre le niveau de compétences numériques des personnes en emploi et des demandeurs d’emploi est important.

4.3 L’emploi dans les professions des TIC

Les spécialistes des TIC ou professionnels des TIC sont définis par l’OCDE comme « des travailleurs qui sont capables de développer, d’implémenter et de maintenir en service les systèmes d’information et de communication et pour lesquels les TIC constituent la partie principale de leur travail ». Eurostat a adopté cette définition et l’a concrétisée dans la classification des professions ISCO-08. Dans cette classification, les professionnels de l’informatique et des TIC se trouvent dans les sous-classes suivantes :

− Parmi les cadres et dirigeants : directeurs de services informatiques (code 133)

− Parmi les professions supérieures : professionnels des TIC (code 25), incluant les développeurs et analystes dans le logiciel et le multimédia (code 251) et les spécialistes des bases de données et administrateurs de systèmes (code 252).

− Parmi les professions intermédiaires : techniciens des TIC (code 35), incluant les techniciens opérationnels et de support aux utilisateurs, ainsi que les techniciens réseaux et web (code 351) et les techniciens de la communication audiovisuelle et des télécommunications (code 352).

Eurostat ajoute à ces trois classes diverses autres sous-classes de niveau 4, pour lesquelles les données collectées via la LFS sont plus imprécises :

− Parmi les professions supérieures : les ingénieurs en électronique et en télécommunication, les designers graphiques et multimédia, les formateurs TIC, les professionnels du commerce des TIC.

− Parmi les professions intermédiaires : les techniciens de l’ingénierie électronique.

− Parmi les métiers manuels qualifiés de l’industrie : les électromécaniciens, les installateurs de dispositifs TIC.

La base de données Eurostat sur la société de l’information (ISOC Eurostat) rassemble, sous le titre « spécialistes des TIC en emploi », des données couvrant l’ensemble des sous-classes ci-dessus, extraites de l’enquête européenne sur les forces de travail (LFS). Les tableaux 74 et 75 montrent l’évolution de l’emploi dans les métiers des TIC de 2005 à 2015. Il s’agit de l’ensemble des professionnels des TIC, quel que soit leur secteur d’activité.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 57

Tableau 74 – Évolution de l’emploi (salarié et indépendant) dans les professions des TIC, en milliers de travailleurs (Belgique, 2005-2015)

2005 2007 2009 2011 2013 2015

Tous 98.4 115.7 113.9 159.2 189.3 188.4

Hommes 82.3 97.3 95.9 135.0 159.9 159.9

Femmes 16.0 18.4 18.0 24.2 29.4 28.5

< 35 ans 44.7 47.7 47.2 59.4 65.4 62.9

≥ 35 ans 52.7 68.0 66.7 99.8 123.9 125.5

Diplôme inf. ou secondaire 21.4 27.2 23.3 47.4 51.1 44.8

Diplôme supérieur 76.8 88.5 90.6 11.8 138.2 143.6

Source : Eurostat, base de données Information Society (ISOC)

Tableau 75 – Évolution de l’emploi (salarié et indépendant) dans les professions des TIC, en pourcentage par sexe, âge et niveau de diplôme (Belgique, 2005-2015)

2005 2007 2009 2011 2013 2015

Tous 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

Hommes 83.7% 84.1% 84.2% 84.8% 84.5% 84.9%

Femmes 16.3% 15.9% 15.8% 15.2% 15.5% 15.1%

< 35 ans 46.4% 41.2% 41.4% 37.3% 34.5% 33.4%

≥ 35 ans 53.6% 58.8% 58.6% 62.7% 65.5% 66.6%

Diplôme inf. ou secondaire 21.8% 23.5% 20.5% 29.8% 27.0% 23.8%

Diplôme supérieur 78.2% 76.5% 79.5% 70.2% 73.0% 76.2%

Source : Eurostat, base de données Information Society (ISOC)

Le nombre de travailleurs salariés et indépendants exerçant un métier du numérique a presque doublé entre 2005 et 2015. Ces métiers sont essentiellement masculins ; la proportion de femmes n’a pas augmenté au cours des dix dernières années, malgré de nombreuses campagnes pour attirer les femmes dans les formations TIC. Il s’agit de métiers « jeunes », où la proportion de moins de 35 ans est élevée, mais cette proportion a diminué au fil des années, ce qui indique une certaine continuité dans les carrières. Le niveau de qualification est élevé : environ les trois quarts des professionnels des TIC ont un diplôme de l’enseignement supérieur. On aurait pu s’attendre à une proportion encore plus élevée. Divers travaux montrent cependant que les métiers des TIC sont exercés par de nombreux travailleurs qui ont acquis leur qualification dans des formations thématiques courtes et ciblées, pas toujours certifiantes et qui ne délivrent pas de diplôme de l’enseignement supérieur.

L’enjeu de la formation aux métiers des TIC est important. Les universités et les hautes écoles de Wallonie-Bruxelles organisent une série de formations aux métiers des TIC, depuis les formations classiques en sciences informatiques, en ingénierie informatique, en analyse et programmation, jusqu’à des formations plus récentes dans le domaine du web, du multimédia et de l’e-business. Le tableau 76 rassemble les dernières données complètes disponibles (fin de l’année académique 2012-2013) concernant les diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine des TIC en Communauté française Wallonie-Bruxelles (à l’exclusion des diplômés du baccalauréat universitaire de premier cycle). Ce qui manque dans ce tableau : le nombre de diplômés en baccalauréat en informatique dans l’enseignement de promotion sociale ; ces données ne sont plus disponibles en ligne depuis l’année académique 2010-2011.

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Tableau 76 – Nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine des TIC, Wallonie-Bruxelles, 2013

Hommes Femmes Total % femmes

Master en sciences informatiques (M60+M120) 112 7 119 5.9%

Master en bio-informatique 5 0 5 0.0%

Ingénieur civil en informatique 39 1 40 2.5%

Ingénieur civil en informatique et gestion 17 2 19 10.5%

Master en sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC)

8 11 19 57.9%

Ingénieur industriel en informatique 21 1 22 4.5%

Sous-total niveau master (+5) 202 22 224 9.8%

(À titre de comparaison : ingénieurs de gestion) (316) (207) (523) (39.6%)

Bac en arts graphiques et infographie 8 5 13 38.5%

Bac en techniques infographiques 183 77 260 29.6%

Bac en écriture multimédia 26 14 40 35.0%

Bac e-business 22 11 33 33.3%

Bac en informatique de gestion (analyste-programmeur) 214 12 226 5.3%

Bac en informatique et systèmes (technologie informatique)

279 6 285 2.1%

Sous-total niveau baccalauréat HE (+3) 732 125 857 14.6%

Total Universités + Hautes écoles 934 147 1081 13.6%

Sources : CREF (universités) et ETNIC (hautes écoles), 2013

Le tableau met notamment en évidence les disparités entre les femmes et les hommes dans ces formations. Le constat est assez clair : la proportion de femmes parmi ces diplômés est très faible, hormis dans les filières multimédia dans les hautes écoles et dans la filière intitulée « sciences et technologies de l’information et de la communication » en facultés de lettres ou de communication dans les universités. Le contraste avec les ingénieurs de gestion, qui sont souvent en concurrence sur le marché du travail avec les diplômés universitaires en informatique, est très net : 40% de femmes ingénieurs de gestion contre 10% en informatique.

Le tableau 77 indique l’évolution du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine des TIC, de 2006 à 2013 (en fin d’année académique) et de la proportion de femmes, en Communauté française Wallonie-Bruxelles. Les catégories du tableau 76 ont été regroupées, car certains intitulés de diplômes ont changé entre 2006 et 2013.

Ce tableau montre que le nombre de diplômés dans les formations supérieures menant aux métiers du numérique a significativement diminué de 2006 à 2013, à l’exception des diplômés en infographie des hautes écoles. Ceux-ci deviennent la cohorte de diplômés la plus importante, dépassant les bacs en informatique de gestion (auparavant analystes-programmeurs) et les bacs en informatique et systèmes (auparavant technologie informatique et informatique industrielle). Les bacs en infographie/multimédia sont la seule filière où la proportion de femmes est importante et où elle a augmenté de manière significative.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 59

Tableau 77 – Nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine des TIC, Wallonie-Bruxelles, évolution 2006-2013

Total 2006 % femmes Total 2013 % femmes

Master en informatique (tous sauf STIC) 169 7.1% 124 5.6%

Master en STIC 36 55.5% 19 57.9%

Ingénieur civil et industriel (toutes orientations TIC) 111 5.4% 81 4.9%

Sous-total niveau master (+5) 316 12.0% 224 9.8%

Bac en infographie (toutes orientations) 275 18.9% 313 30.7%

Bac en informatique de gestion + e-business 332 7.8% 259 8.8%

Bac en informatique et systèmes 360 2.2% 285 2.1%

Sous-total niveau baccalauréat HE (+3) 967 8.9% 857 14.6%

Total Universités + Hautes écoles 1283 9.7% 1081 13.6%

Sources : CREF (universités) et ETNIC (hautes écoles), 2006 et 2013

4.4 L’emploi dans le secteur des TIC

Il existe plusieurs définitions du « secteur des TIC ». Elles se distinguent essentiellement par les types d’activités industrielles incluses ou non dans le périmètre du secteur des TIC (notamment l’électronique domestique, l’instrumentation de précision ou l’industrie aérospatiale). La définition retenue dans ce document englobe :

− Le secteur du conseil et des services en informatique (NACE 62-63), qui comprend la consultance, la prestation de services informatiques, la programmation, la gestion de bases de données, les services web) et qui est le premier pourvoyeur d’emplois dans le secteur des TIC ;

− Les opérateurs de télécommunication (NACE 61), y compris la télédistribution ;

− La fabrication de composants et d’équipements TIC : fabrication de composants et cartes électroniques (NACE 261), fabrication d'ordinateurs et de périphériques (NACE 262), fabrication d'équipements de communication (NACE 263) ;

− Le commerce de gros d’équipements informatiques : ordinateurs, périphériques, logiciels (NACE 465) ; c’est dans cette rubrique que se trouvent les firmes d’informatique qui n’ont pas d’activité de production en Belgique, mais uniquement des activités de commercialisation (par exemple HP, Canon, Dell, Apple, etc.) ;

− Le commerce de détail d’équipements TIC en magasin spécialisé, c’est-à-dire à l’exclusion des grandes surfaces généralistes (NACE 474) ;

− L’édition de logiciels pour le grand public, notamment les logiciels de jeux (NACE 582) ;

− La réparation d’ordinateurs et d’équipements de télécommunication (NACE 951).

Le tableau 78 (source : ONSS) rassemble les données sur l’évolution 2009-2015 de l’emploi salarié dans diverses branches du secteur des TIC.

Ces emplois n’englobent pas seulement des métiers des TIC mais aussi d’autres métiers (commerciaux, administratifs, de gestion, de production) présents dans les entreprises du secteur des TIC. Si la proportion d’emplois « hors métiers TIC » est peu importante dans les sociétés de conseil et d’ingénierie en informatique, elle est par contre importante dans la fabrication et le commerce d’équipements TIC, ainsi que chez les opérateurs de télécommunication.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 60

Tableau 78 – Nombre d’emplois salariés dans diverses branches du secteur des TIC, Belgique, 2009 à 2015

2009 2011 2013 2015

NACE Secteur ou sous-secteur

F H Total F H Total F H Total F H Total

62-63

Activités informatiques (service, conseil, programmation, bases de données, services web)

11080 34206 45286 11624 34987 46611 12090 36799 48889 12419 39423 51842

61 Opérateurs et services de télécommunication

7461 18048 25509 7018 16036 23054 6814 15055 21869 6718 14614 21332

261 Fabrication de composants et cartes électroniques

1430 3031 4461 1309 2841 4150 1284 2639 3923 1291 2785 4076

262 Fabrication d'ordinateurs et de périphériques

230 443 673 199 400 599 157 346 503 155 349 504

263 Fabrication d'équipements de communication

901 2508 3409 844 2379 3223 554 2136 2690 519 2006 2525

465 Commerce de gros d'équipements TIC (constructeurs informatiques)

3352 9733 13085 3801 10584 14385 3592 10331 13923 3393 9900 13293

474 Commerce de détail d'équipements TIC en magasin spécialisé

1369 3652 5021 1470 3804 5274 1441 3722 5163 1303 3461 4764

582 Secteur de l’édition – édition de logiciels

109 487 596 122 484 606 154 598 752 161 613 774

951 Réparation d'ordinateurs et d'équipements de communication

302 1316 1618 399 1368 1767 409 1353 1762 256 781 1037

Total secteur TIC 26234 73424 99658 26786 72883 99669 26495 72979 99474 26215 73932 100147

Source : ONSS, nombre de travailleurs occupés à la fin du 2ème trimestre de chaque année

Le seul secteur dans lequel une progression significative de l’emploi salarié a été enregistré au cours des six dernières années est celui des services et du conseil en informatique (+6556 emplois sur la période, soit +14.5%). Les services de télécommunication ont perdu des emplois (-4177 sur la période), de même que l’ensemble des industries de fabrication TIC (-1438 emplois sur la période). L’emploi dans le commerce de gros d’équipements TIC, qui regroupe les constructeurs informatiques qui n’ont pas d’activité productive en Belgique, est resté assez stable mais fluctuant, car certaines grandes entreprises ont « dégraissé » leurs effectifs, alors que d’autres développaient leurs activités. Le bilan global n’est que légèrement positif.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 61

Annexes Définitions, sources statistiques et glossaire des abréviations

Définition des branches d’activités (classification NACE-08)

Classe NACE Dénomination Détails

A Agriculture Agriculture, sylviculture, pêche

B-C Industries Agroalimentaire, métallurgie, sidérurgie, chimie, pharmacie, matières plastiques, pierre, verre, papier, textile et habillement, bois et ameublement, machines, équipements électriques et électroniques, construction automobile et aérospatiale

D-E Énergie, environnement Électricité, gaz, eau, déchets, recyclage

F Construction Bâtiment, génie civil

G Commerce Commerce de gros et de détail, garages

H Transport et logistique Transports publics et privés, manutention, entreposage, logistique

I HoReCa Hôtels, restaurants, cafés, services de restauration

J Info et communication Informatique, information et médias, édition, télécommunications

K-L Finance et immobilier Banque, assurances, intermédiaires financiers, immobilier, gestion de logements

M-N Autres services aux entreprises Services juridiques, comptables ou techniques, secrétariats sociaux, consultance, marketing, ingénierie, R&D, leasing, voyage, intérim, sécurité, nettoyage

O Administration publique Administrations à tous les niveaux de pouvoir, y compris justice et police

P Enseignement Tous niveaux, y compris la formation professionnelle

Q Santé et action sociale Hôpitaux, services de soins, aide sociale avec ou sans hébergement

R Arts et loisirs Arts et spectacles, musées, sports, attractions touristiques

S-T-U Autres services Associations, services personnels (coiffure etc.), services domestiques

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 62

Définition des professions (classification ISCO-08)

Classe ISCO Dénomination Exemples (tous les noms sont au masculin)

1 Cadres de direction et gérants

Y compris les hauts fonctionnaires et les mandataires politiques

2 Professions intellectuelles et scientifiques

Professions supérieures de l’ingénierie, architecture, recherche, gestion, marketing, informatique, justice, sciences sociales, culture, médias. Médecins, cadres infirmiers, pharmaciens, dentistes, professions paramédicales. Enseignants (tous niveaux, y compris la formation non scolaire).

3 Techniciens, assistants et superviseurs (professions intermédiaires)

Techniciens de la comptabilité, finance, immobilier, services commerciaux. Secrétariat spécialisé. Travailleurs sociaux. Inspecteurs. Métiers du sport, des arts et des loisirs. Techniciens de l’industrie, des laboratoires, des transports. Superviseurs, contrôleurs. Techniciens des TIC et médias. Techniciens et assistants de la médecine et du paramédical. Infirmiers.

4 Employés administratifs Employés de bureau, accueil, guichet, agences (secteur public ou privé).

5 Vendeurs et services aux particuliers

Personnel de la restauration ou intendance. Accompagnants des transports publics. Coiffeurs, esthéticiens. Services de protection et de sécurité. Vendeurs, caissiers. Aides-soignants, gardes d’enfants, personnel des soins à domicile ou en institution.

6-7 Métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat

Métiers de la mécanique, menuiserie, électrotechnique, métallurgie, imprimerie, agroalimentaire, bois et ameublement. Métiers du bâtiment.

8 Opérateurs et conducteurs

Opérateurs d’installations industrielles, ouvriers de chaînes d’assemblage. Conducteurs de transports publics et privés, d’engins de chantier.

9 Métiers peu qualifiés Manœuvres (industrie ou construction). Manutentionnaires, livreurs. Aides de cuisine. Agents de collecte ou recyclage des déchets. Aides de ménage, agents de nettoyage.

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 63

Sources statistiques et glossaire des abréviations

Abréviation Description et lien web Commentaires

ACTIRIS Service public de l’emploi de la Région bruxelloise www.actiris.be

Observatoire bruxellois de l’emploi. Statistiques et études sur le marché du travail dans la Région de Bruxelles Capitale.

BFP Bureau fédéral du plan www.plan.be

Section “marché du travail” dans la base de données en ligne. Le BFP utilise ses propres définitions des branches d’activité, des professions, du taux de chômage, pas toujours compatibles avec les enquêtes internationales.

DGSIE Direction générale des statistiques et de l’information économique (DGSIE), SPF Économie – Statbel www.statbel.fgov.be

Anciennement INS. Nombreux résultats d’enquête accessibles en ligne. Ce baromètre a utilisé les résultats de l’enquête sur les forces de travail (LFS), de l’enquête européenne sur les revenus et conditions de vie (SILC) et de l’enquête européenne sur la société de l’information (ISOC).

EWCS Enquête européenne sur les conditions de travail (European Working Conditions Survey) www.eurofound.europa.eu

Enquête quinquennale réalisée par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound). En 2010 et 2015, le SPF Emploi et concertation sociale a financé un échantillon plus important de manière à disposer d’une enquête “belge” sur les conditions de travail.

FMP Fonds des maladies professionnelles www.fmp-fbz.fgov.be

Rapport statistique annuel sur les maladies professionnelles.

FOREM Service public de l’emploi et de la formation en Wallonie www.leforem.be

Rapport annuel sur l’état du marché de l’emploi en Wallonie. Rapport annuel “État des lieux socioéconomique de la Wallonie”, avec une annexe statistique détaillée. Bulletin mensuel “Marché de l’emploi : chiffres et commentaires”.

ICN Institut des comptes nationaux www.inr-icn.fgov.be

Institut créé par la Banque nationale. Les “comptes régionaux” de l’ICN mesurent l’emploi intérieur de chaque Région, selon une méthodologie propre.

IWEPS Institut wallon d’études prospectives et statistiques www.iweps.be

Séries statistiques mensuelles du marché du travail. Tendances économiques trimestrielles. Rapport annuel “Chiffres clés de la Wallonie”

LFS Enquête sur les forces de travail (Labour Force Survey)

Enquête européenne par vagues trimestrielles, réalisée en Belgique par la DGSIE, auprès des salariés et des indépendants. Résultats disponibles sur le site Statbel ; base de données accessible via le site Eurostat. Les tableaux Stabel ne distinguent pas toujours salariés et indépendants, mais distinguent les trois Régions. Les requêtes dans la base de données Eurostat permettent d’isoler les salariés, mais pas d’extraire des données par Région.

ONSS Office national de sécurité sociale des travailleurs salariés www.onss.be/fr/statistiques

Statistiques administratives de l’emploi salarié par poste de travail (selon la localisation des établissements) ou par travailleur occupé (selon le lieu de résidence).

Statistiques relatives à l’enregistrement des travailleurs détachés.

SPF Emploi SPF Emploi, travail et concertation sociale

Indicateurs de la stratégie européenne pour l’emploi

FTU-UCL – Baromètre 2016 de la qualité de l’emploi et du travail – Rapport technique 64

Autres sources bibliographiques

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Conseil supérieur de l’emploi (2016), Économie numérique et marché du travail, Rapport 2016, SPF Emploi, travail et concertation sociale, Bruxelles.

Danguy J., Persyn L. (2016), “L’économie du numérique”, chapitre X du Rapport 2016 sur l’économie wallonne, IWEPS, DGO 6 et Sogepa, Namur.

Defeyt Ph. (2013), L’état des statistiques en Belgique : constats et recommandations, Institut pour un développement durable, août 2013.

Defeyt Ph. (2017), Le chômage en Wallonie : essayer d’y voir plus clair, Institut pour un développement durable, janvier 2017.

Eurofound (2016), Sixth European Working Conditions Survey : overview report, Publications Office of the EU, Luxembourg.

FOREM (2015), État des lieux socioéconomique de la Wallonie, Annexe statistique.

Goesart T., Struyven L. (2016), Dynamique sectorielle et régionale sur le marché du travail en Belgique, DynaM Review 2016/1.

Goesart T., Struyven L., Vets P. (2016), Dynamiques sur le marché de l’emploi belge 2005-2015, DynaM Release 2016/12.

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Lamberts M. et al. (2016), La qualité de l’emploi en Belgique en 2015 : analyse sur la base de l’EWCS 2015 – Résumé analytique, SPF Emploi, travail et concertation sociale, Bruxelles.

Pacolet J., De Wispelaere F. (2016), Posting of workers. Report on A1 portable documents issued in 2015, Report KE-04-17-164-EN, European Commission, Brussels.

Périlleux T., Vendramin P. (2017), “Le travail est-il devenu insoutenable ?”, dans Sociétés en changement, n°1, UCL-IACCHOS.

SETCa (2017), Le dumping social dans le secteur IT : vers un crash du contrat Belge ?, Bruxelles.

Valenduc G. (2014), Baromètre 2013 de la qualité de l’emploi et du travail, FTU-CSC.

Valenduc G. (2015), Une analyse critique des indicateurs de référence des politiques de l'emploi, FTU-CSC, juin 2015

Van Haeperen B. (2016), “Du chômage aux chômeurs”, dans Dynamiques régionales, IWEPS, n°2016/4.

Vendramin P., Valenduc G. (2013), “Le vieillissement au travail”, Courrier hebdomadaire du CRISP, n°2185.

Vendramin P., Valenduc G. (2016), Travailleurs âgés et travail soutenable, chapitre X de Lamberts M. et al., Jobkwaliteit in België in 2015. Analyse aan de hand van de EWCS 2015 (Eurofound), SPF Emploi, travail et concertation sociale, Bruxelles.

Gérard Valenduc Février 2017