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Royaume du Maroc Institut Agronomique et Vétérinaire HASSAN II MEMOIRE DE 3 ème CYCLE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’INGENIEUR D’ETAT EN GENIE RURAL Soutenu publiquement par : Pascal OUEDRAOGO Devant le jury composé de : Pr. Abdelilah El GUENNOUNI (D.G.R. IAV Hassan II) Président Pr. El Houssine BARTALI (D.G.R. IAV Hassan II) Rapporteur Mme SOUALHINE (Service Mécanique des sols -S.E.C.E.) Rapporteur Pr. M'hamed TAYAA (D.S.S. IAV Hassan II) Membre Mr. SEFIHETE (Service Eau -D.R.E.R.S.Z.Z) Membre - Juillet 2003 - Institut Agronomique et Vétérinaire HASSAN II B.P : 6202 Instituts, 10101 Rabat Tél. : 037 77 17 58 / 59 45 ou 037 77 07 92 Fax : 037 77 81 35 ou 037 77 58 38 Internet : http://www.iav.ac.ma DIAGNOSTIC ET VOIE DE REHABILITATION DES PETITS BARRAGES EN TERRE AU MAROC

Barrages en Terre

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Barrage

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Page 1: Barrages en Terre

Royaume du Maroc

Institut Agronomique et Vétérinaire HASSAN II

MEMOIRE DE 3ème CYCLE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’INGENIEUR D’ETAT EN GENIE RURAL

Soutenu publiquement par :

Pascal OUEDRAOGO

Devant le jury composé de :

Pr. Abdelilah El GUENNOUNI (D.G.R. IAV Hassan II) Président Pr. El Houssine BARTALI (D.G.R. IAV Hassan II) Rapporteur Mme SOUALHINE (Service Mécanique des sols -S.E.C.E.) Rapporteur Pr. M'hamed TAYAA (D.S.S. IAV Hassan II) Membre Mr. SEFIHETE (Service Eau -D.R.E.R.S.Z.Z) Membre

- Juillet 2003 -

Institut Agronomique et Vétérinaire HASSAN II B.P : 6202 Instituts, 10101 Rabat Tél. : 037 77 17 58 / 59 45 ou 037 77 07 92 Fax : 037 77 81 35 ou 037 77 58 38

Internet : http://www.iav.ac.ma

DIAGNOSTIC ET VOIE DE REHABILITATION DES PETITS BARRAGES EN TERRE AU MAROC

Page 2: Barrages en Terre

DEDICACES

A mon cher Père et à ma chère Mère qui sont de ma vie, la source et l’essence,

A mes sœurs, mes frères et Mr Maïga pour qui, me

soutenir et me conseiller fut une tâche quotidienne,

A tous mes amis et amies, qui furent pour moi des soutiens indéfectibles,

A mes enseignants à qui je dois mes

connaissances,

Ce travail vous est dédié.

Page 3: Barrages en Terre

REMERCIEMENTS

J'exprime mes vifs remerciements au Pr. H. BARTALI et à Madame SOUALHINE,

mes deux encadrants pour leur disponibilité, le suivi, les conseils avisés dont j'ai

bénéficié et l'encadrement pour la conduite de ce travail.

Mes remerciements également à l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) qui

assure le financement du programme CRESA.

J'exprime aussi ma gratitude au Directeur de la Direction des Aménagements

Hydrauliques de m'avoir donné son aval pour la visite des barrages.

Mes remerciements s'adressent à Mr le Directeur de 1a Direction Provinciale de

l'Equipement de Khémisset pour ses efforts consentis et à son Equipe d'exploitation

des barrages Ait Lamrabtia et Arid qui ont soutenu les travaux de ce mémoire;

notamment Mr GOURMA et le chauffeur.

J'exprime aussi ma gratitude à Mr SEFIETE, Chef du Service Eau de la Direction

Régionale de l'Equipement de Rabat-Salé-Zemmour-Zaers pour les facilités offertes

lors de mes visites du barrage Ain Aouda et sa disponibilité qui m'a été d'un grand

apport pour la réalisation de ce travail.

J'exprime également mes sincères reconnaissances au Directeur de la Direction

Provinciale de l'Equipement de Fès et son personnel pour les facilités accordées

pendant mes visites des barrages Blad El Gaada et Mahrez.

De même, mes remerciements s'adressent au Directeur de la Direction Provinciale de

l'Equipement de Sefrou et à l'équipe d'exploitation du barrage Aggay, qui n'ont

ménagé aucun effort pour la visite de leurs barrages.

Aux Professeurs de la Filière de Formation en Génie Rural de 1'Institut

Agronomique et Vétérinaire Hassan II, je témoigne ma profonde gratitude pour les

enseignements qu'ils m'ont donné.

Aux membres du jury, j'exprime ma reconnaissance pour leur participation au

jugement de ce travail et leurs remarques pertinentes pour son amélioration.

Je tiens à exprimer enfin mes sincères remerciements à mes Collègues de l'IAV

Hassan II pour leur soutien et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la

réalisation et la réussite de ce présent document.

Page 4: Barrages en Terre

LISTE DES ABREVIATIONS

B.C.R: Béton Compacté au Rouleau

D.A.H: Direction des Aménagements Hydrauliques.

D.G.R : Département de Génie Rural

D.P.E.F: Direction Provinciale de l'Equipement de Fès

D.P.E.K : Direction Provinciale de l'Equipement de Khémisset

D.R.E.R.S.Z.Z: Direction Régionale de l'Equipement Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

D.S.S : Département des Sciences du Sol

E.D.F: Electricité De France

M.A.R.A.: Ministère de l'Agriculture et de la Reforme Agraire

M.I.I : Ministère de l'Intérieur et de l'Information

M.T.P : Ministère des Travaux Publics

N.G.M : Niveau Général de la Mer

P.H.E : Plus Hautes Eaux

PVC : Polychlorure de Vinyle

R.N.: Retenue Normale

S.E.C.E : Secrétariat d'Etat Chargé de l'Eau

Page 5: Barrages en Terre

RESUME

La présente étude a consisté à faire une évaluation de l'état de la gestion

et de l'entretien de quelques petits barrages en terre, d'établir un bilan de santé de

ces barrages et enfin de proposer des solutions de réhabilitation pour une

meilleure gestion de ces ouvrages. Pour ce faire, nous avons mené notre étude

sur six petits barrages en terre, en l'occurrence: le barrage Ain Aouda (Temara),

Arid et Ait Lamrabtia (Khémisset), Aggay (Sefrou), Blad El Gaada et Mahrez

(Fès). L'évaluation s'est faite à travers des études sur documents, des visites

d'inspection des sites et des entretiens avec les gestionnaires des barrages

concernés.

Le diagnostic de chaque barrage et ses ouvrages annexes nous a permis

de recenser différentes dégradations qu'on a classé en deux types: les

dégradations majeures et les dégradations mineures. Comme dégradations

majeures on a par exemple les érosions régressives et la défaillance des vannes

constatées sur le barrage Arid et les éboulements du versant de la montagne

bordant le coursier du barrage Aggay. Egalement, nos entretiens avec les

gestionnaires des barrages nous ont permis de relever les problèmes afférents à

leur gestion.

Il ressort de notre étude que les petits barrages souffrent d'un manque

d'entretien et il n'y a pas d'association d'usagers d'eau autour de ces petits

ouvrages. De plus, les communes ne disposent pas de moyens pour couvrir les

frais de réparation des dégradations récurrentes et certains barrages sont

abandonnés dans la nature. L'absence de consigne d'exploitation favorise

l'envasement.

Afin de réhabiliter ces petits barrages, on a proposé un certain nombre de

solutions pour réparer les dégradations observées et des recommandations pour

une meilleure gestion des barrages. Ces recommandations comportent un volet

technique qui indique les tâches à effectuer pour assurer une maintenance des

ouvrages et un volet réglementaire qui est relatif à la création d'une loi sur la

sécurité des barrages.

Mots clés: Petit barrage en terre, Diagnostic, Réhabilitation, Communes, Maroc.

Page 6: Barrages en Terre

ABSTRACT

The present study aims to make an evaluation of the management and the

maintenance of some small embankment dams in Morocco and to give an

overview thier state in order to come with some solutions for better

management.

As case study, our work was focussed on six small embankment dams, in

occurrence: dam Ain Aouda (Temara), Arid and Ait Lamrabtia (Khémisset),

Aggay (Sefrou), Blad El Gaada and Mahrez (Fes). To make evaluation,

litterature retrivial was done, visits to the sites and interviews with the dams’

managers were organized.

The diagnosis of every dam and its annex structures allowed us to list various

damages of these structures which can be classified on: The Major Damages and

the Minor Damages. For major damages, we can list for instance the regressive

erosions and the blackouts of the gates observed on the Arid Dam, and the

collapsing of the mountain side which lines the Aggay Dam. Furthermore, our

interviews with the managers have reveled problems in the dams management.

The output of our study shows that the concerned small dams are suffering from

a lack of maintenance and there are no water users’ associations or organizations

around these small structures. Furthermore, the municipalities do not arrange

means to cover the expenses of repairs of recurring damages and then certain

dams are abandoned in the nature. Abcsence of the consigne d’exploitation

favorise l’envasement.

To rehabilitate these small dams, we proposed some solutions to repair

damages observed on the dams and recommendations for a better management.

These recommendations contain a technical aspect, which indicates tasks to be

done to assure good maintenance of the structures. For the dams safety we have

recommended a law creation which take into consideration the statutory aspect

of the dam management. Keywords: Small embankment dams, Diagnosis, Rehabilitation, Municipalities, Morocco.

Page 7: Barrages en Terre

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE............................................................................................ 1 PREMIERE PARTIE: PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DU TRAVAIL......................... 3

I - PROBLEMATIQUE ......................................................................................................... 4 II - OBJECTIFS DE L’ ETUDE ............................................................................................ 5

II.1- Objectif général .................................................................................................................. 5 II.2- Objectifs spécifiques .......................................................................................................... 5 III - CADRE DU TRAVAIL...................................................................................................... 6 DEUXIEME PARTIE: BIBLIOGRAPHIE ............................................................................... 7

CHAPITRE I: GENERALITES SUR LES BARRAGES...................................................... 8 I.1- INTRODUCTION ............................................................................................................... 8 I.2- DEFINITION GENERALE D'UN BARRAGE.................................................................. 9 I.3- DIFFERENTS TYPES DE BARRAGE.............................................................................. 9 I.3.1- Barrages rigides ................................................................................................................ 9 I.3.1.1- Barrages- poids en maçonnerie ou en béton................................................................. 9 I.3.1.2- Barrages à contreforts ................................................................................................. 10 I.3.1.3- Barrages voûtes............................................................................................................ 10 I.3.2- Barrages en remblai ........................................................................................................ 10 I.3.2.1- Barrages en terre.......................................................................................................... 11 I.3.2.1.1- Barrages en terre homogène ..................................................................................... 11 I.4- FACTEURS INFLUENÇANT LE CHOIX D’UN TYPE DE BARRAGE...................... 14 I.5- CLASSIFICATION DES BARRAGES............................................................................ 14 I.6- OBJECTIFS ET BUTS DES PETITS BARRAGES........................................................ 15

CHAPITRE II: ETUDE DE DIMENSIONNEMENT D'UN PETIT BARRAGE EN TERRE ................................................................................................................................. 17

II.1- ETUDE TOPOGRAPHIQUE .......................................................................................... 17 II.2- ETUDES GEOLOGIQUES ET GEOTECHNIQUES ..................................................... 17 II.3- EVALUATION DES BESOINS...................................................................................... 18 II.4- ETUDES HYDROLOGIQUES ....................................................................................... 19 II.4.1- Etude des apports et estimation de la crue de projet ..................................................... 19 II.4.2- Estimation de la crue de projet ...................................................................................... 19 II.4.3- Evaluation des pertes..................................................................................................... 20 II.4.3.1- Pertes par dépôts solides ............................................................................................ 20 II.4.3.2- Pertes par infiltration dans la cuvette ......................................................................... 20 II.4.3.3- Pertes par évaporation ................................................................................................ 20 II.5- DIMENSIONNEMENT DE LA DIGUE......................................................................... 21 II.5.1- Largeur en crête............................................................................................................. 21 II.5.2- Tranchée d’ancrage ....................................................................................................... 21 II.5.3- Pentes des talus et longueur à la base............................................................................ 22 II.6- PROTECTION DES TALUS........................................................................................... 24 II.6.1- Protection du talus aval ................................................................................................. 24 II.6.2- Protection du talus amont .............................................................................................. 24 II.7- ETUDE DE STABILITE ................................................................................................. 25 II.8- DISPOSITIFS DE PROTECTION CONTRE LES EFFETS DE L'EAU ....................... 26 II.8.1- Filtres et drains ............................................................................................................. 26 II.8.2- Etanchéité du remblai.................................................................................................... 27 II.9- OUVRAGES ANNEXES ................................................................................................ 27 II.9.1- Evacuateur de crues:...................................................................................................... 27

Page 8: Barrages en Terre

II.9.2- Ouvrages de prise et de vidange.................................................................................... 29 II.9.2.1- Vidange de fond ........................................................................................................ 29 II.9.2.2- Prise d’eau .................................................................................................................. 29 II.10- COMPACTAGE DU REMBLAI................................................................................... 30

CHAPITRE III: SURVEILLANCE ET ENTRETIEN DES BARRAGES ......................... 32 III.1- SURVEILLANCE .......................................................................................................... 32 III .1.1- Inspection visuelle ...................................................................................................... 33 III.1.2- Mesures d'auscultation................................................................................................. 33 III.1.3- Essais de fonctionnement............................................................................................. 34 III.2- ENTRETIEN................................................................................................................... 35 III.2.1- Entretien de la retenue ................................................................................................. 35 III.2.2- Entretien des ouvrages hydromécaniques.................................................................... 37 III.3- Impacts des petits barrages au Maroc ............................................................................ 38 III.4 Résultats des études préliminaires.................................................................................... 38

CHAPITRE IV: RISQUES DES BARRAGES .................................................................. 40 IV.1- QUELQUES DONNEES STATISTIQUES................................................................... 40 IV.2-PRINCIPALES CAUSES DE RUPTURE ...................................................................... 41 IV.2.1-Erosion régressive ou renard ........................................................................................ 42 IV.2.2- Pression interstitielle.................................................................................................... 43 IV.2.3- Formation de fissures et glissement des talus.............................................................. 44 IV.2.5- Crues exceptionnelles ................................................................................................. 44 IV.3- CONSEQUENCES D'UNE RUPTURE......................................................................... 45 TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE DU TRAVAIL ET PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................................................................................... 46

CHAPITRE I : APROCHE METHODOLOGIQUE ........................................................... 47 I.1- COLLECTE DES DOCUMENTS .................................................................................... 47 I.2- VISITES DES BARRAGES ETUDIES............................................................................ 48 I.3- METHODES ET MOYENS DE DIAGNOSTIC.............................................................. 48 I.4- REHABILITATION.......................................................................................................... 48

CHAPITRE II: PRESENTATION DES BARRAGES ETUDIES ...................................... 49 II.1- GENESE DE LA POLITIQUE DES PETITS BARRAGES ........................................... 49 II.2- DESCRIPTION DES BARRAGES ................................................................................. 50 II.2.1- BARRAGE AIN AOUDA ............................................................................................ 50 II.2.2- BARRAGE AGGAY .................................................................................................... 55 II.2.3 - BARRAGE AIT LAMRABTIA .................................................................................. 58 II.2.4 - BARRAGE DE ARID.................................................................................................. 61 II.2.5- BARRAGE DE BLAD EL GAADA ............................................................................ 64 II.2.6 - BARRAGE DE MAHREZ........................................................................................... 69

CHAPITRE III: RESULTATS DU DIAGNOSTIC ............................................................ 74 A- MODIFICATIONS DE CHANTIER.................................................................................. 74 B- TYPES DE DEGRADATIONS SUR LES BARRAGES.................................................. 75 1- Dégradations majeures......................................................................................................... 75 1.1- Erosion régressive sur le talus aval ................................................................................... 75 1.2- Présence de végétation arbustive sur les corps des barrages ............................................ 77 1.3- Dégradations sur les coursiers .......................................................................................... 78 1.4- Désordres sur l'ouvrage de vidange .................................................................................. 82 2- Dégradations mineures......................................................................................................... 83 2.1- Tassement de la crête ........................................................................................................ 83 2.2- Rupture mur parapet ......................................................................................................... 84 2.3- Déplacement de la protection du talus amont ................................................................... 84 2.4- Désordres impliquant la vidange de fond ......................................................................... 85 2.5- Envasement du Canal de liaison Mahrez- Blad El Gaada ................................................ 85 2.6- Etat des retenues ............................................................................................................... 87

Page 9: Barrages en Terre

2.7- Dispositifs d'auscultation .................................................................................................. 88 C- PROBLEMES RELATIFS A LA GESTION DES BARRAGES ...................................... 88

CHAPITRE IV: REHABILITATION DES BARRAGES................................................... 92 IV.1- REHABILITATION DES DEGRADATIONS CONSTATEES SUR LES BARRAGES.................................................................................................................................................. 92 IV.2- RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE GESTION DES PETITS BARRAGES............................................................................................................................. 97

CONCLUSIONS................................................................................................................ 100 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : ......................................................................... 102 WEBOGRAPHIE :............................................................................................................. 104 ANNEXES ......................................................................................................................... 105

Page 10: Barrages en Terre

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Barrage en terre homogène. [7]................................................................... 12 Figure 2: Barrage zoné. [7].......................................................................................... 13 Figure 3: Barrage à masque amont. [7]....................................................................... 14 Figure 4: Evacuateur de crue. [7]................................................................................ 28 Figure 5:Coupe type du barrage Aggay ....................................................................... 56 Figure 6: Coupe type du barrage Ait Lamrabtia.......................................................... 60 Figure 7: Coupe type du barrage Arid ......................................................................... 63 Figure 8: Coupe type du barrage Mahrez .................................................................... 71 Figure 9: Erosion régressive sur le pied du talus aval (Barrage Arid) ....................... 76 Figure 10: Apparition de zones humides en rive droite (Barrage Arid) ..................... 77 Figure 11: Fracture des dalles du radier (barrage Ait Lamrabtia)............................. 78 Figure 12: Erosion du chenal (Barrage Ait Lamrabtia) .............................................. 79 Figure 13: Zone d'éboulement du versant de la montagne .......................................... 80 Figure 14:Vue en plan schématique de l'évacuateur de crue (Barrage Arid) ............. 81 Figure 15: Erosion provoquée par les eaux de crue sur la partie droite du coursier (Barrage Arid) .............................................................................................................. 81 Figure 16: Absence de porte de la chambre de vannes (Barrage Mahrez).................. 83 Figure 17: Envasement total du canal de restitution à l'exutoire de la vidange de fond. (Barrage Blad El Gaada).............................................................................................. 85 Figure 18: Etat des dépôts solides et stagnation de l'eau dans la partie amont du canal de liaison....................................................................................................................... 86

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Pentes des talus des barrages en terre. [7]................................................ 23 Tableau 2: Tableau de réhabilitation du barrage Ait Lamrabtia................................. 92 Tableau 4: Tableau de réhabilitation du barrage Arid ................................................ 93 Tableau 5: Tableau de réhabilitation du barrage Aggay............................................. 94 Tableau 6: Tableau de réhabilitation du barrage Blad El Gaada ............................... 95 Tableau 7: Tableau de réhabilitation du barrage Mahrez........................................... 96

Page 11: Barrages en Terre

INTRODUCTION GENERALE

Le Maroc a connu au cours de la décennie 1980 des années de sécheresse. Cet

épisode de sécheresse a affecté les potentialités du monde rural engendrant un

exode rural massif. Les problèmes de désertification sont les résultats de la

conjugaison de nombreux facteurs tant naturels qu’anthropiques dont les effets

se trouvent amplifiés par des modes et systèmes, parfois inadaptés,

d’exploitation des ressources naturelles disponibles. Ces problèmes se

manifestent dans la dégradation des terres et du couvert végétal conduisant à

l’affaiblissement des ressources productives, et donc une dégradation des

conditions d’existence des populations dans les zones arides, semi-arides et sub-

humides sèches .

Face à cette variabilité qui détermine la disponibilité en eau, il n’y a en

effet pas d’autre alternative que de maîtriser et stocker l’eau de surface pendant

les périodes humides pour pouvoir l’utiliser et faire ainsi face à l’ensemble des

besoins en eau du pays, résultant des activités économiques et sociales de

l’année. Ainsi, Le Maroc n’a pas cessé depuis son indépendance d’œuvrer pour

se mettre à l’abri des conséquences de ces changements, devenus aujourd’hui un

défi majeur pour toute la planète.

Cette prise de conscience s’est traduite notamment par la mise en œuvre

d’une politique de construction de grands barrages pour épargner au Maroc les

effets néfastes de la sécheresse. Cette politique, initiée par feu SA MAJESTE

LE ROI Hassan II, dans les années 60 s’est avérée bénéfique à plus d’un égard.

Elle a permis au Maroc de mieux gérer, maîtriser et valoriser ses ressources en

eau si nécessaires au développement économique et social du pays. De

nombreux ouvrages ont été édifiés à travers le Royaume, et de nos jours le

Maroc dispose d’environ 97 grands barrages d’une capacité de stockage

Page 12: Barrages en Terre

dépassant les 14 milliards de mètres cube ; 7 moyens et plus d’une centaine de

petits barrages.

Cependant, en dépit de ces réalisations, le chemin est encore long pour

arriver à satisfaire la demande croissante en matière d’eau surtout avec la

croissance démographique et les problèmes posés par la pollution.

De ce fait le Maroc doit instaurer, dans le cadre de la stratégie du

développement durable, une gestion parcimonieuse du patrimoine hydraulique

(les meilleurs sites du point de vue technico-économique étant pratiquement

tous équipés) ; donc assurer la sauvegarde des ouvrages acquis. D’où la

nécessité de porter autant, sinon plus, l’attention sur la gestion que sur la

mobilisation de l’eau.

Alors, c’est dans le cadre de la gestion conservatoire des ressources

hydrauliques que s’intègre notre travail.

Page 13: Barrages en Terre

PREMIERE PARTIE: PROBLEMATIQUE ET

OBJECTIFS DU TRAVAIL

Page 14: Barrages en Terre

I - PROBLEMATIQUE

Les années 80 ont été marquées par le lancement officiel, sous les Hautes

directives de Feu SA MAJESTE LE ROI HASSAN II, du vaste programme de

réalisation des petits barrages. Durant cette période, la construction des petits

barrages va connaître un développement sans précédent. La réalisation de ces

petits ouvrages se fait par le biais de la convention tripartite établie entre 3

Ministères à savoir le Ministère des travaux Publics, le Ministère de l'Intérieur et

le Ministère de l'Agriculture. La gestion et les frais d'entretien devraient être

endossés par les Communes concernées; lesdites Communes bénéficient de

l'assistance technique des Directions Régionales/Provinciales de l'Equipement.

On est à mesure donc de se demander: est ce que les Communes arrivent à

s'acquitter de cette lourde tâche? Quelles sont les conséquences directes d'une

gestion insuffisante sur les ouvrages?

De plus, avec le vieillissement des barrages, les problèmes de sécurité

deviennent une préoccupation. En effet, la sécurité de la population en aval

dépend de la stabilité du barrage et celle-ci ne peut être effective sans un

entretien régulier.

Cela requiert des inspections, des évaluations, des modifications et des

rénovations des parties dégradées. C'est ainsi que, le diagnostic et la

réhabilitation s’imposent comme des moyens de prévention adéquats et une

assurance vie pour les barrages. A cet effet, le diagnostic permet de déceler

d’éventuels désordres dès leurs débuts avant qu’ils ne risquent de compromettre

l’intégrité de l’ouvrage ou celles qui engendreront des interventions lourdes, et

Page 15: Barrages en Terre

ceci en vue d’apporter des réparations en temps opportun aux différentes

dégradations.

Le présent travail s’intéresse aux petits barrages en terre et ce choix se

justifie par le fait que ces ouvrages sont souvent faiblement ou pas du tout

équipés en dispositif d’auscultation. En plus, pour des raisons économiques, on

adopte souvent des dispositions constructives parfois critiquable et pouvant

conduire à un vieillissement de certaines parties des barrages. Enfin, on note

qu'après leur réalisation on prête très peu d'attention à l'entretien de ces

ouvrages.

Ces particularités illustrent la nécessité impérieuse de mener une étude de

diagnostic sur les petits barrages.

II - OBJECTIFS DE L’ ETUDE

II.1- Objectif général

L’objectif général de ce travail est d’établir l’état de santé des six

barrages (barrage Ain Aouda (Temara); Arid et Ait Lamrabtia (Khémisset);

Aggay (Sefrou); Blad El Gaada et Mahrez (Fès)) et faire une évaluation de l'état

de leur gestion.

II.2- Objectifs spécifiques

- Dresser des fiches d’état de chacun des six barrages ;

- Inspecter les différentes parties du corps des barrages afin de dégager les

principaux types de dégradation observée sur les barrages ;

- Déterminer les principales causes de détérioration;

- Proposer des voies de réhabilitation pour une meilleure gestion de ces

ouvrages.

Page 16: Barrages en Terre

III - CADRE DU TRAVAIL

Le présent travail est conduit sous le Co-Encadrement de Pr. Houssine

BARTALI de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II et de Mme

SOUALHINE du Secrétariat d'Etat Chargé de l'Eau. Il s’intègre dans le cadre

d'une collaboration entre le Secrétariat d'Etat Chargé de l'Eau et l'Institut

Agronomique et Vétérinaire Hassan II et vise à établir le bilan de santé des petits

barrages au Maroc.

Nos travaux ont été effectués sur les six barrages sus cités. Ce sont des sites que

le Secrétariat d'Etat Chargé de l'Eau a choisi pour nous compte tenue de l'intérêt

qu'ils représentent par rapport au thème et aux objectifs de l'étude.

Page 17: Barrages en Terre

DEUXIEME PARTIE: BIBLIOGRAPHIE

Page 18: Barrages en Terre

CHAPITRE I: GENERALITES SUR LES BARRAGES

I.1- INTRODUCTION

Sans eau, il n'y a pas de vie sur notre planète. Elle est notre ressource la

plus précieuse, sans parler de l'air et de la terre. Pendant les trois derniers

siècles, la quantité d'eau douce utilisée a été multipliée par 35, alors que la

population mondiale a été multipliée par 8. Compte tenu du taux d'accroissement

de la population mondiale actuelle de 5,6 milliards de personnes (90 millions

environ par an), et compte tenu de leurs espérances légitimes en une

amélioration de leur niveau de vie, on prévoit un accroissement de la demande

globale en eau de 2 à 3 % par an au cours des prochaines décennies. [13]

Les ressources en eau douce sont limitées et mal réparties. Dans les pays à

très forte consommation, aux ressources abondantes et à l'infrastructure

technique très développée, diverses solutions (réduction des pertes, recyclage,

réutilisation) permettront sans doute d'arrêter plus ou moins la progression de la

demande. Par contre, il existe des régions où la fourniture d'eau conditionne

toute amélioration du niveau de vie, actuellement trop bas, et même la survie des

communautés existantes, ainsi que la satisfaction de la demande toujours

croissante résultant de l'accroissement rapide de leur population. Dans ces

régions, on ne saurait se passer de la contribution des barrages pour l'utilisation

des ressources en eau.

Les variations saisonnières et les aléas climatiques s'opposent à

l'utilisation complète des débits naturels des cours d'eau, les inondations et

sécheresses provoquant, de surcroît, de véritables catastrophes. Depuis presque 5

000 ans, les barrages participent efficacement à l'alimentation en eau, car ils

stockent les excédents en période d'abondance pour les relâcher en période

Page 19: Barrages en Terre

sèche; en outre, par ce mécanisme, ils éliminent ou réduisent les conséquences

néfastes des crues.

Il va sans dire que les barrages dont les retenues représentent actuellement une

capacité totale de stockage de près de 6 000 km 3 contribuent efficacement à la

gestion des ressources mondiales en eau qui sont limitées, mal réparties et

peuvent présenter de grandes variations saisonnières.

I.2- DEFINITION GENERALE D'UN BARRAGE

Un barrage est un « Ouvrage au travers des cours d'eau, en vue d'y

prélever une part plus ou moins importante du débit » mais qui sert aussi à "la

régulation des débits réclamée par l'agriculture", à "la production d'électricité" et

à la "protection contre les crues, la navigation, l'alimentation en eau potable, les

usages industriels, le tourisme et les loisirs ». [9]

I.3- DIFFERENTS TYPES DE BARRAGE

On peut distinguer plusieurs types de barrages en fonction de la géométrie

des sites et des objectifs qui leurs sont assignés.

I.3.1- Barrages rigides

I.3.1.1- Barrages- poids en maçonnerie ou en béton

Le barrage poids résiste à la poussée de l’eau et aux sous pressions grâce à

son propre poids. La surface en contact avec le réservoir (face amont) est

généralement verticale, alors que la face aval s'incline graduellement en se

rapprochant du sol. Etant donné que les pressions sont plus importantes près de

la fondation, il est généralement de profil triangulaire. Son poids doit être

Page 20: Barrages en Terre

suffisant pour qu’il ne glisse pas sur sa fondation et ne bascule sur lui-même.

Les barrages-poids en béton sont soit en béton conventionnel vibré, soit en béton

compacté au rouleau (B.C.R).

I.3.1.2- Barrages à contreforts

Ils sont constitués d’un voile d’étanchéité en béton armé, souvent incliné

vers l’aval, et ce sont cette fois, principalement, les contreforts qui compensent

la poussée de la retenue d'eau et non pas sa masse. Les barrages à contreforts

sont des ouvrages qui nécessitent de faibles volumes de béton, par contre le

coffrage doit être réalisé avec soin.

I.3.1.3- Barrages voûtes

Ce type d’ouvrage utilise la courbure du mur pour contrecarrer la pression

de l'eau. Ce sont les barrages les plus hauts et ils sont généralement installés

dans des gorges étroites avec des fondations présentant de bonnes qualités

mécaniques .Ils peuvent constituer des solutions relativement économiques par

rapport à des barrages –poids par exemple.

I.3.2- Barrages en remblai

Ce sont les plus nombreux et les plus simples à réaliser, Ils sont

généralement constitués de deux types de matériaux : du remblai et d’une

couche étanche disposée soit au milieu, soit à l’amont dans le cas des barrages à

masque.

Page 21: Barrages en Terre

I.3.2.1- Barrages en terre

Ils peuvent être constitués par des matériaux de caractéristiques très

diverses, à la différence des barrages en béton ou même en enrochement dont les

matériaux constitutifs restent contenu dans des fourchettes beaucoup plus

étroites. Ces barrages se subdivisent en deux familles principales selon le type

de structure :

I.3.2.1.1- Barrages en terre homogène

Les barrages homogènes sont le plus souvent réalisés en argile peu

plastique dont les caractéristiques tant hydrauliques que mécaniques permettent

en toute sécurité d’adopter des pentes de talus de 1/2 ou 1/2.5 en amont et en

aval, moyennant les spécifications de compactage. Ils sont constitués d’un

massif en terre compactée imperméable, muni d’un dispositif de drains dans sa

partie aval et d’une protection mécanique contre l’effet du batillage dans sa

partie amont. La forme générale est trapézoïdale avec des largeurs en crête de

3.5 à 5 m pour les hauteurs les plus courantes. Ces types de barrages sont

recommandés lorsqu’on dispose sur place et en quantité suffisante de matériaux

terreux permettant d’obtenir après compactage des conditions d’étanchéité et de

stabilité satisfaisantes.

Page 22: Barrages en Terre

Figure 1: Barrage en terre homogène. [7]

I.3.2.1.2- Barrage à profil zoné ou à noyau

Comme son nom l’indique, il est constitué d’un noyau étanche au centre

(ou en amont) et de deux recharges en matériau plus grossier dont le rôle est

d’assurer la stabilité de l’ensemble du massif. La fonction d’étanchéité est

assurée par le noyau réalisé en matériau argileux. En outre, l’étanchéité du

barrage doit être prolongée dans ses fondations soit par ancrage du noyau, soit

en réalisant au - dessous du noyau une coupure étanche telle que rideau

d’injection etc.

On s’oriente souvent vers ce type de barrage pour des ouvrages de grande

hauteur et/ou lorsqu’on constate l’hétérogénéité des matériaux disponibles sur

place et lorsque le volume de matériaux étanches est insuffisant pour constituer

tout le corps de l’ouvrage.

Protection amont Butée de pied drainant

DrainMassif homogène imperméable

Page 23: Barrages en Terre

Figure 2: Barrage zoné. [7]

I.3.2.2- Barrages en enrochement à masque amont

Ce sont des ouvrages–poids dont les matériaux constitutifs sont

essentiellement des tas de gros cailloux. La résistance à la poussée de l’eau est

assurée par le poids du massif, le masque amont est une paroi étanche reposant

sur une couche d’éléments fins drainant (et peut nécessiter, suivant sa nature,

une couche de protection) dans la partie amont du barrage. Il existe de

nombreuses natures de masque étanche telles que béton de ciment ou

bitumineux, chapes préfabriquées, membranes souples etc.

Le masque amont présente l’avantage de pouvoir être exécuté après

l’édification du remblai et de pouvoir être réparé aisément. Cependant, il est

exposé aux agressions extérieures (mécaniques ; thermiques…). Enfin, comme

dans le cas du barrage à noyau, le masque amont doit être prolongé s’il y a lieu,

par une coupure étanche dans les fondations du barrage.

Page 24: Barrages en Terre

Figure 3: Barrage à masque amont. [7]

I.4- FACTEURS INFLUENÇANT LE CHOIX D’UN TYPE DE BARRAGE

Le choix d’un type de barrage est conditionné par la morphologie du

talweg, de la qualité de la fondation, et de la disponibilité des matériaux de

construction en quantité et en qualité suffisantes proche du site. Aussi, la

disponibilité de la main d’œuvre abondante pourrait orienter le choix vers les

barrages en maçonnerie ou en gabions.

I.5- CLASSIFICATION DES BARRAGES

Il importe de signaler qu’il n’y a pas de classification universelle pour

différentier les petits et les grands barrages, la limite des classes est en effet

distincte d’un pays à un autre. Néanmoins, les critères de classifications sont

pareils partout et sont essentiellement : la hauteur de la digue, le volume de la

retenue et parfois la superficie du bassin versant.

Page 25: Barrages en Terre

Le Comité Internationale des Grands Barrages (CIGB) considère comme

grand barrage tout ouvrage dont la hauteur sur fondation est supérieure à 15 m,

ou une hauteur comprise entre 10 et 15 m avec toutefois une capacité de retenue

dépassant 1 million de m3, une longueur en crête de 500 m au maximum et un

débit évacuable supérieur à 2000 m3/s [5]. Actuellement le plus grand barrage du

monde est en cours de construction ; il s’agit de celui décidé par la Chine et

édifié sur le fleuve Yangtzé, son lac de retenue fera 600 kilomètres de long et

contiendra 40 milliards de mètres cubes d’eau. L’achèvement du projet est prévu

pour 2009. [A]

En France, si la hauteur de l'ouvrage est supérieure ou égale à 20 m et la

retenue d'eau supérieure à 15 millions de m3, il est appelé "grand barrage" ;

Sinon, il s’agit d’un petit barrage.

Au Maroc, on entend par petit barrage, l’ouvrage dont la hauteur est de 10

à 30 m ; le volume de la retenue ne dépassant pas 2 millions de m3 et avec une

superficie de bassin versant comprise entre 0.5 à 10 km2. Au-delà, il s’agit d’un

grand barrage. Le plus grand barrage du Maroc est celui d'Al Wahda avec une

capacité de 3,8 milliards m³ et 80 m de hauteur.

I.6- OBJECTIFS ET BUTS DES PETITS BARRAGES

Implantés dans des environnements fragiles et à faible activité

économique, les petits barrages apparaissent comme des aménagements très

innovants. Ils sont susceptibles de transformer profondément les systèmes de

production agricole traditionnels, et même de changer les comportements

sociaux face à cette mise à disposition d'une ressource naturelle rare et vitale:

l'eau. En effet, ces ouvrages s'intègrent de façon naturelle dans le paysage et sont

capables de maintenir les populations rurales en leur assurant de réelles

possibilités de développement.

Page 26: Barrages en Terre

La construction des petits barrages vise plusieurs objectifs:

- la protection contre les crues et la dégradation des infrastructures situées

en aval (villages, routes, périmètres agricoles);

- la dissémination de points d'eau dans le paysage pour l'alimentation en

eau potable, l'abreuvement du cheptel et l'irrigation;

- la régulation et la conservation des flux hydriques (captage du

ruissellement, recharge des nappes phréatiques etc.);

- l'amélioration de l'environnement par la création d'oasis, l'extension du

reboisement et la lutte contre l'érosion des sols et la protection des grands

barrages en aval contre l'envasement;

- le développement et l'amélioration des activités agricoles (cultures

maraîchères, pisciculture, vergers…);

- et enfin, la création d'activités économiques nouvelles comme la pêche, le

tourisme, les résidences secondaires et les aires récréatives.

Cependant, l'efficacité et la durabilité de ces ouvrages demeurent fonction de

nombreux problèmes à résoudre qui vont d'une part du choix du site et de la

réalisation technique jusqu'à la participation des acteurs locaux au projet et

d'autre part à la régularité sur les interventions d'entretien et de la maintenance

desdits ouvrages.

Page 27: Barrages en Terre

CHAPITRE II: ETUDE DE DIMENSIONNEMENT D'UN

PETIT BARRAGE EN TERRE

Les petits barrages sont des ouvrages de retenue d'eau de surface, créés

par une digue en terre. Le dimensionnement de ces petits ouvrages passe

d’abord par des études topographiques ; hydrologiques; géologiques et

géotechniques. Par la suite il y a un calcul de rentabilité économique et une

étude d’impact sur l’environnement afin d’optimiser au mieux le projet.

II.1- ETUDE TOPOGRAPHIQUE

Elle va permettre d’établir des documents (plans, cartes et profils) relatifs

à la retenue et au site du barrage. Lesdits documents permettront de se prononcer

sur l’aptitude topographique du site et de positionner l’axe du barrage et ses

ouvrages annexes. En outre ils serviront à estimer la capacité de la retenue et sa

surface et de fournir aux géologues les fonds de plan pour les études

géologiques. Les documents sus cités sont généralement établis aux échelles

1/2000 ou 1/500 pour l’axe de la digue et 1/50000 ou 1/25000 pour la cuvette.

II.2- ETUDES GEOLOGIQUES ET GEOTECHNIQUES

Les études géologiques et géotechniques d’un site de barrage permettront

de valider ou de réfuter le choix d’un site. Ces études concernent essentiellement

la stabilité mécanique; l’étanchéité des appuis et des fondations ; l’étanchéité de

la cuvette de la retenue et la stabilité de ses versants. En effet les études

géologiques et géotechniques permettent d’arrêter les fonds de fouilles pour les

Page 28: Barrages en Terre

différentes variantes envisageables sur le site et par conséquent les volumes

d’excavation; ceci, afin de procéder à une comparaison économique des

variantes.

Les études géotechniques permettent de fixer les hypothèses sur les

paramètres qui seront pris en compte dans les calculs de stabilité et par

conséquent conditionnent étroitement la conception de l’ouvrage.

Cette partie de l’étude est capitale pour la suite du projet puisque c’est au

cours de cette phase qu’on arrête l’emplacement de l’axe de la digue et le type

de barrage à construire. A l’issu de ces différentes études, commence le

dimensionnement de l’ouvrage en question.

II.3- EVALUATION DES BESOINS

Les barrages sont construits pour satisfaire des demandes diverses et bien

définies. De ce fait, les besoins en eau potable,les sollicitations agricoles et

pastorales doivent être évalués avec soin, sachant que les paramètres utilisés ne

sont pas toujours aisés à obtenir, surtout en milieu rural. En plus, il faut prendre

en considération les diverses pertes d’eau (infiltration, évaporation) et les pertes

de la capacité de la cuvette causées par l’envasement.

Pour l’estimation des besoins en eau on peut utiliser les données

suivantes : Les besoins journaliers moyens en eau pour l’homme sont de 150 l

en milieu urbain, et de 20 à 40 l en milieu rural [7].

Les besoins agricoles sont estimés en fonctions des différentes

spéculations et de la surface à irriguer. On évalue les paramètres tels que les

besoins en eau des cultures, l’évapotranspiration potentielle et l’infiltration.

Les besoins pastoraux sont d’environ 20 l/tête pour les ovins et caprins et

de 30 à 50 l/tête pour les bovins [7].

Page 29: Barrages en Terre

II.4- ETUDES HYDROLOGIQUES

Ces études permettent d’évaluer les apports moyens annuels, d’arrêter le

choix de la crue de projet qui conditionne le dimensionnement de l’évacuateur

de crue, et de fixer la crue de chantier qui conditionne le dimensionnement des

batardeaux. On évalue aussi les pertes au barrage et les différentes

caractéristiques de l’ouvrage.

II.4.1- Etude des apports et estimation de la crue de projet

On entend par apport, la quantité d’eau susceptible d’arriver à l’exutoire

du barrage pendant une période considérer. Ainsi, on procédera à une étude

détaillée que possible des apports annuels afin de déterminer le volume maximal

utilisable sur le site avec le taux de satisfaction choisi, et on vérifie que ce

volume est satisfaisant pour remplir la retenue envisagée.

Pour l’évaluation des apports plusieurs formules sont proposées, mais, dans le

contexte africain cet aspect est l’une des parties de l’hydrologie les plus mal

connues du fait de manque de données sur le coefficient d’écoulement.

II.4.2- Estimation de la crue de projet

Le dimensionnement d’un barrage nécessite impérativement la

détermination de la crue maximale qu’il doit évacuer en tenant compte de l’effet

de laminage par la retenue. Le débit laminé est calculé sur la base d’un débit de

pointe évalué à partir de l’étude du régime des crues. On choisi une période de

retour de crue, ce qui revient à accepter un certain risque qui va être en rapport

avec l’intérêt économique de l’ouvrage et les impératifs de sécurité liés au

contexte local.

Page 30: Barrages en Terre

II.4.3- Evaluation des pertes

II.4.3.1- Pertes par dépôts solides

Les particules arrachées pendant le ruissellement aboutissent au barrage

et s’y déposent, ce qui engendre à la longue le comblement de la retenue. Le

transport solide, tout comme les écoulements, sont fonction notamment des

caractéristiques géologiques, morphologiques, pédologiques, de la couverture

végétale et de l’état de dégradation du bassin versant.

Le problème au niveau d’un barrage est de prévoir la quantité de dépôts et le

nombre d’années nécessaire au comblement de 10%,20% etc., de la capacité de

la retenue.

II.4.3.2- Pertes par infiltration dans la cuvette

L’infiltration au niveau de la cuvette est un facteur inévitable surtout lors

de la première mise en eau du barrage. Cependant, lors du choix du site on doit

veiller à ce que ce phénomène ne dépasse pas un certain seuil. En première

approximation on peut l’évaluer à 10% de la hauteur utile de la réserve. [7]

En réalité, l’infiltration diminue avec le temps du fait des dépôts d’argiles

colloïdales au fond de la cuvette et pour être étanche , le fond de la cuvette doit

présenter sur une épaisseur minimum de 0.5 m une perméabilité assez faible,

inférieur à 10-6 m/s.[7]

II.4.3.3- Pertes par évaporation

Les pertes par évaporation sont de loin les plus importantes en Afrique. Ces

pertes dans une réserve sont subordonnées à la surface du plan d’eau, de la durée

d’ensoleillement, du déficit de saturation de l’air et de la surface exposée au

vent.

Page 31: Barrages en Terre

II.5- DIMENSIONNEMENT DE LA DIGUE

Elle constitue le corps du barrage et elle est constituée de divers matériaux

selon le type barrage choisi. Les éléments qui entrent dans son dimensionnement

sont : la largeur en crête, la tranchée d’ancrage et les pentes des talus.

II.5.1- Largeur en crête

Elle doit être suffisante pour permettre la circulation des engins de

terrassement pour les travaux de finition de la digue et son entretien à venir,

pour cela on adopte un minimum de 3.5 m.

II.5.2- Tranchée d’ancrage

La tranchée d’ancrage ou d’étanchéité a pour rôle de servir d’assise à la

digue et d’empêcher l’eau de passer sous le barrage en allongeant le chemin de

la filtration. Sa profondeur à chaque profil est déterminée selon la règle de

LANE qui est la suivante : Lv = 1/3Lh> C*H [II.1]

Avec :

Lv = cheminement vertical de l’eau ;

Lh = cheminement horizontal de l’eau ;

C = coefficient de Lane, qui dépend de la nature des matériaux ;

H= la charge effective de l’eau qui s’applique sur les fondations aux plus hautes

eaux.

Page 32: Barrages en Terre

II.5.3- Pentes des talus et longueur à la base

Les pentes des talus d’un barrage en terre sont fixées par les conditions de

stabilité mécanique du massif et de ses fondations.

En ce qui concerne le massif, on donne en général aux parements des

pentes qui paraissent optimales compte tenu de la nature des matériaux, et on

vérifie si possible par une étude de stabilité que le barrage présente une sécurité

satisfaisante avec ses pentes.

On doit tenir compte aussi de la fondation qui doit être stable du point de

vue mécanique, car si elle est de mauvaise qualité, meuble par exemple, on est

amené à réduire la pente des talus en élargissant la largeur à la base de

l’ouvrage.

La largeur maximale à la base est donnée par la formule :

B = (m1 + m2)* H + Lc [II.2] B étant la largeur maximale (en m); m1 et m2 sont respectivement les fruits

amont et aval ; H est la hauteur de la digue (en m) et enfin Lc la largeur à la

crête (en m).

Le tableau ci après donne à titre indicatif les valeurs de pentes de talus suivant

la hauteur et le type de barrage.

Page 33: Barrages en Terre

Tableau 1: Pentes des talus des barrages en terre. [7]

Pentes des talus Hauteur du barrage

(en m) Type de barrage

Amont (m1) Aval (m2)

Inférieur à 5 m Homogène

A zones

1/2.5

1/2

1/2

1/2

5 à 10 m

- Homogène, granularité étendue

- Homogène, à fort pourcentage

d’argile

- A zones

1/2

1/2.5

1/2

1/2

1/2.5

1/2.5

10 à 20 m

-Homogène, granularité étendue

- Homogène, à fort pourcentage

d’argile

- A zones

1/2.5

1/3

1/2

1/2.5

1/3

Supérieur à 20 m

- Homogène, granularité étendue

- Homogène, à fort pourcentage

d’argile

- A zones

1/2.5

1/2.5

1/2

1/2.5

1/2.5

1/3

Page 34: Barrages en Terre

II.6- PROTECTION DES TALUS

Les talus d'un barrage en terre sont sujets à l'érosion due au ruissellement

des eaux de pluies, à l'action mécanique des vagues, pour le parement amont et,

à l'érosion interne provoqués par le ressuyage des eaux de saturation du barrage.

Il y a donc lieu de prévoir une protection des talus.

II.6.1- Protection du talus aval

Le talus aval peut être protégé efficacement contre le ravinement

provoqué par les eaux de ruissellement par un enherbement qui doit être réalisé

immédiatement à l'achèvement des travaux. Pour cela, il faut avoir soin de

recouvrir le parement d'une couche végétale de 5 à 10 cm. Les espèces

herbacées doivent être sélectionnées selon leur aptitude à supporter le climat

local, avec une préférence pour les espèces rampantes couvrant mieux le talus.

Toute plantation d'arbustes et, a fortiori, d'arbre est à proscrire.

On recommande en outre, de prévoir une risberme à mi-talus pour les

barrages de hauteur supérieures ou égal à 15 m, ceci dans le but de casser

l'énergie des eaux de ruissellement. Un fossé sur la risberme permettra alors

d'évacuer ces eaux.

II.6.2- Protection du talus amont

Le talus amont est en général protégé contre le batillage par un

enrochement, un revêtement perméable (béton bitumineux ouvert, dallettes de

béton préfabriqués etc..) qui repose sur un filtre, ou un traitement au ciment.

Cette protection est destinée à éviter que les matériaux terreux qui constituent le

barrage ne soient érodés par les vagues qui se forment notamment dans la partie

supérieure de la retenue sous l'action des vents. Il est de plus nécessaire,

Page 35: Barrages en Terre

d'interposer une couche de transition graveleuse (épaisseur de l'ordre de 20 cm

pour une granulométrie 0/100 mm) afin de parachever la dissipation de l'énergie

des vagues à travers les interstices des blocs et éviter le pompage par celles-ci

des matériaux fins du remblai entre les enrochements.

Dans le cas d'une protection en enrochement, l'épaisseur de l'enrochement

varie de 0.3 à 1 m et les éléments de cet enrochement doivent être tels que 50%

des pierres aient un diamètre supérieur à 20 cm, les éléments les plus petits

n'ayant pas un diamètre inférieur à 10 cm.

II.7- ETUDE DE STABILITE

Cette étude intéresse la stabilité des talus amont et aval sur la fondation. Elle

permet de vérifier la stabilité de l'ouvrage dans ses diverses phases de "vie", et

d'améliorer les caractéristiques du profil type. Toutes les méthodes permettant

de calculer la stabilité se basent sur des hypothèses de la forme de la surface de

rupture au contact de laquelle il peut y avoir glissement. En général on prend

une surface cylindrique circulaire à axe horizontal, qui parait comme un cercle

appelé cercle de glissement dans une coupe verticale de la digue. Les méthodes

de calcul en rupture circulaire, FELLENIUS, BISHOP (la méthode de

FELLENIUS est en général la plus pessimiste) conviennent dans les cas

courants. Le coefficient de sécurité calculé est fonction de la géométrie, des

caractéristiques géotechniques (c', Φ') et des pressions interstitielles régnant

dans l'ouvrage dans les diverses phases de son histoire:

- En cours de construction et en fin de construction (stabilité du talus à

pente la plus forte).

- En fonctionnement normal à retenue pleine lorsque le régime hydraulique

permanent est établi (stabilité du talus aval).

Page 36: Barrages en Terre

- Au cours des phases transitoires de fonctionnement, en particulier lorsque

le niveau de l'eau s'abaisse rapidement lors des vidanges rapides (stabilité

du talus amont).

Les valeurs minimales du coefficient de sécurité généralement admises sont

de 1.5 pour le talus aval en régime permanent, et de 1.2 à 1.4 pour le talus

amont en vidange rapide. Toutefois, ces valeurs sont susceptibles de varier en

fonction du risque encouru, de la quantité et de la qualité des informations

disponibles ainsi que le mode de fonctionnement prévu pour la retenue. Il faut

noter que la rupture du talus amont en vidange rapide est beaucoup moins lourde

de conséquences (retenue au moins partiellement vidée) que celle du talus aval

en régime permanent.

II.8- DISPOSITIFS DE PROTECTION CONTRE LES EFFETS DE L'EAU

II.8.1- Filtres et drains

Le corps de la digue est muni d’un ou plusieurs dispositifs de drainage et

de filtre. Du fait de la charge hydraulique en amont du barrage, l’eau s’infiltre

progressivement dans son massif et ses fondations, même si les matériaux de

construction et l’implantation de l’ouvrage aient été choisis de manière à limiter

les infiltrations. De ce fait, il importe d’éviter que la résurgence de ces eaux ne

nuise à la stabilité de l’ouvrage par le phénomène de renardage. Une attention

particulière doit être portée au respect des spécifications dimensionnelles de ces

organes ainsi qu’au respect de la régularité des pentes dans le sens de

l’écoulement pour les drains.

Les filtres sont en général constitués de couches successives de matériaux

perméables et de granulométries de plus en plus fins.

Les drains sont constitués soit de graviers perméables, soit d’éléments de

tuyaux en béton poreux ou en PVC perforé également entourés d’une couche de

graviers.

Page 37: Barrages en Terre

On distingue :

Le drain tapis, disposé dans la partie aval et au contacte avec les

fondations. Il intercepte les infiltrations dans le massif.

Le drain vertical, disposé au centre de la digue, constitue une solution

efficace pour intercepter les eaux d’infiltration.

II.8.2- Etanchéité du remblai

Lorsque la terre du remblai n'est pas suffisamment imperméable pour

constituer un barrage homogène étanche, on l'équipe d'un organe d'étanchéité

spécial. Les techniques les plus couramment mises en œuvres sont les noyaux

en matériau argileux compacté, les masques à l'amont en béton bitumineux.

II.9- OUVRAGES ANNEXES

II.9.1- Evacuateur de crues:

Les ouvrages annexes des barrages en matériaux meubles sont

pratiquement toujours disposés en dehors de l'entreprise de ceux-ci. Le choix sur

le type, forme et positionnement est guidé par les critères de stabilité visant à

assurer la sécurité, la durabilité, le bon fonctionnement hydraulique de

l’ouvrage.

L'évacuateur de crues est souvent constitué par :

- un déversoir par où s’effectue le laminage de la crue ;

- un canal qui est soit à air libre (ou chenal d’évacuation), soit sous pression

par où s’écoule le débit laminé ;

- un bassin de dissipation qui va permettre la dissipation de l’énergie érosive de

l’eau.

Page 38: Barrages en Terre

Figure 4: Evacuateur de crue. [7]

Très souvent, les matériaux extraits pour réaliser cet organe sont utilisés

dans le corps du barrage. Un aspect fondamental du problème de l'évacuation

des crues réside dans le risque mortel que courrait le barrage en cas de

déversement. Un massif de terre ou d'enrochement ne peut pas résister à

l'érosion superficielle et, en peu de temps, le barrage serait entièrement détruit.

C'est avec ce type d'ouvrage que l'on doit prendre les marges de sécurité les plus

confortables dans l'évaluation de la plus grosse crue convenable. De plus,

pendant l'exécution des travaux, des dispositions doivent être soigneusement

étudiées pour qu'une crue intempestive ne provoque pas une catastrophe avant

que l'ouvrage ait atteint le niveau où les eaux pourront être entonnées dans le

canal d'évacuation des crues. C'est l'étude de chaque cas particulier qui peut

donner une solution concrète.

Page 39: Barrages en Terre

II.9.2- Ouvrages de prise et de vidange

De manière à pouvoir suivre, entretenir et exploiter correctement un barrage, on

lui adjoint en général un ouvrage de vidange et de prise.

II.9.2.1- Vidange de fond

Son rôle principal est de permettre une vidange totale ou partielle de la

retenue en cas d'accident susceptible d'endommager gravement la digue.

L'ouvrage d’évacuation est nécessaire pour extraire l’eau du réservoir en

continue. Il permet d'abaisser le plan d'eau en cas de besoin ou de vider

complètement la retenue. Il doit pouvoir vider la retenue en 8 ou 10 jours en cas

de danger, lors de contrôle, de l’entretien ou de la réparation du barrage. La

vidange de fond sert également à évacuer les sédiments qui se déposent dans la

retenue.

On utilise en général une conduite qui peut être soit un tuyau de gros

diamètre, soit une canalisation en béton de type galerie. L'écoulement dans la

conduite doit être aéré dès l'aval de la vanne amont par un reniflard, afin d'éviter

des phénomènes de battements ou des vibrations sous l'effet du passage en

écoulement instable à fort débit.

II.9.2.2- Prise d’eau

Les petits barrages en terre, et particulièrement ceux destinés à une

utilisation agricole, disposent d'un ouvrage de prise. C'est à partir d'elle que l'eau

accumulée va pouvoir atteindre, par une conduite, une galerie ou un canal, le but

qui lui est assigné. Elle est généralement placée à un niveau permettant de

pouvoir capter l'eau d’une qualité acceptable surtout dans le cas d’une

alimentation en eau. Elle comprend un dispositif de prise à l'amont, une

conduite enterrée ou posée sous la digue et un ouvrage de raccordement au

réseau d'irrigation à l'aval. La conduite peu être en béton armée ou en acier et est

pourvue de vannes permettant de réguler le débit.

Page 40: Barrages en Terre

II.10- COMPACTAGE DU REMBLAI

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on a pratiquement

abandonné la technique du remblayage hydraulique au bénéfice du compactage.

Les progrès considérables réalisés dans les gros engins de terrassement

permettent actuellement de construire, dans des conditions économiques, des

massifs aussi volumineux que les précédents, mais plus stables.

On détermine expérimentalement sur le chantier l'épaisseur des couches et le

nombre de passes de l'engin compacteur par des essais. Le nombre de passes

permettant d'atteindre la densité sèche désirée doit être compris entre 6 et 12,

afin d'obtenir un remblai de compacité suffisamment homogène. Si la

caractéristique recherchée est obtenue avec un nombre de passes inférieur à 6,

on augmente l'épaisseur de la couche. Si le nombre doit être supérieur à 12, on

diminue cette épaisseur. L'épaisseur des couches avant compactage doit rester

sensiblement comprise entre 0.25 et 0.5 m. Une épaisseur supérieur à 0.5 m

nécessite en effet un compactage avec une forte énergie qui aboutit à un

surcompactage de la partie supérieure de chaque couche avec formation de

glacis de surface. Cela donne au remblai une structure feuilletée à perméabilité

horizontale prépondérante. Le choix du rouleau compacteur doit donc être fait

de manière à compacter des couches d'épaisseur convenable.

Les engins de compactage utilisés sont de diverses sortes : rouleaux à

joints lisses pouvant aller jusqu'à 20 tonnes par pneu ; rouleaux à pieds de

diverses formes (pieds coniques, pieds prismatiques, pieds de mouton, pieds de

club), le pied ayant une surface de contact de 30 à 80 cm2 et exerçant au fond de

l'empreinte une pression de 20 à 35 bars ; enfin rouleaux vibrants d'un poids de 8

à 10 tonnes.

Page 41: Barrages en Terre

Les rouleaux vibrants sont de plus en plus employés, ils sont très efficaces

et permettent de compacter toutes sortes de matériaux, dans les terres fines

jusqu'aux gros enrochements. Les engins de compactage circulent constamment

en passant plusieurs fois au même endroit.

Page 42: Barrages en Terre

CHAPITRE III: SURVEILLANCE ET ENTRETIEN DES

BARRAGES

Le risque de rupture brusque et imprévue d'un barrage reste extrêmement

faible. La situation de rupture parait plutôt liée à une évolution plus ou moins

rapide d'une dégradation de l'ouvrage. Cela souligne l'importance de la

surveillance. En outre, il faut noter que la longévité des barrages repose

largement sur la maintenance et l’entretien de leurs pièces maîtresses.

III.1- SURVEILLANCE

Les activités relatives à la surveillance de la sécurité des barrages

comprennent le contrôle du comportement structural, la mise en place de plans

d'alerte et de secours, la formation du personnel exploitant, des exercices

mobilisant les organismes publics et la population locale, et la mise en place de

mesures de réduction des risques. Au fur et à mesure que le développement

résidentiel et économique s'étend dans un bassin fluvial, les caractéristiques

hydrologiques de celui-ci sont modifiées. Cela nécessite périodiquement une

étude complète des précipitations et des conditions de ruissellement, de même

que l'identification d'autres modifications hydrologiques du bassin fluvial.

La visite technique est recommandée dès que VH 2 > 5 (avec H est la hauteur

du barrage en m et V son volume en m3). Elle est effectuée par un bureau

d'étude lorsque le propriétaire ou l'exploitant ne dispose pas des compétences

minimales nécessaires. La périodicité recommandée est:

* une fois par an lorsque VH 2 /100, ou lorsque le barrage intéresse la sécurité

publique;

Page 43: Barrages en Terre

* une fois tous les deux ans lorsque 50[ VH 2 <100 ;

* une fois tous les trois à cinq ans lorsque VH 2 <50. [16].

Des visites intermédiaires peuvent s'imposer en cas de circonstance

exceptionnelle (forte crue, tempête, séisme).

La surveillance des petits barrages repose sur les éléments suivants :

III .1.1- Inspection visuelle

Elle est de toute première importance, il s'agit d’une méthode qualitative

qui intègre de très nombreux paramètres et qui permet de "détecter de l’ordre de

90% des désordres et anomalies susceptibles d’affecter l’ouvrage", (Royet,

1994) [16]. De même, J.Combelles (EDF) et al [3] affirment que "l'expérience

montre que la plupart des anomalies ont été détectées lors des visites

d'inspection", d’où le caractère irremplaçable de l'intervention humaine.

L’inspection visuelle de routine et les visites techniques approfondies

permettent de déceler rapidement tout phénomène nouveau affectant le barrage

ainsi que de suivre qualitativement les évolutions. Ces examens concernent

l'observation des parements de la digue, des ouvrages annexes (évacuateur et

vidange de fond) et des rives. Toutefois, on note que cette méthode n'est pas

toujours facile, surtout pour les zones pratiquement toujours immergées en

occurrence le parement inférieur amont.

III.1.2- Mesures d'auscultation

Contrairement à l’observation visuelle, l'auscultation est une méthode

quantitative basée sur l'utilisation d'instruments de mesure, choisis et positionnés

pour rendre compte de l'évolution du comportement de l'ouvrage. Le dispositif

Page 44: Barrages en Terre

d’auscultation doit donc être conçu en fonction du type, des dimensions et des

particularités techniques du barrage.

Les principaux dispositifs d’auscultation adaptés aux petits barrages sont

classés en quatre grandes catégories :

- Mesures de déplacements superficiels par des procédés topographiques

(altimétrie pour le tassement et planimétrie pour le déplacement amont - aval)

de repère de nivellement en crête de remblai et pilier d’observation

topographique ;

- Mesures de déplacements internes par tassomètres et clinomètres pour les

barrages en matériaux meubles ;

- Mesures de déformations locales par extensomètres pour les fondations

rocheuses et les ouvrages massifs en béton;

- Mesures de phénomènes hydrauliques (mesures des débits de fuite,

piézomètres pour la mesure des pressions interstitielles) et de la côte du plan

d'eau (par une échelle limnimétriques).

La consistance du dispositif d'auscultation pour les barrages de petite

dimension et non dangereux pourra se limiter en repères alignés sur la crête;

quatre à six repères permettront de suivre le comportement de la digue

(tassement et déplacement amont – aval).

La fréquence des mesures doit être définie en fonction de l’ouvrage et de

son exploitation, la période la plus sensible étant la première mise en eau du

barrage.

III.1.3- Essais de fonctionnement

Les essais de fonctionnement sont effectués essentiellement à travers les

manœuvres des vannes de vidange (vanne de réglage et vanne de garde) et, le

cas échéant, des vannes d'évacuation de crues. Ce qui va permettre de détecter

les éventuels défauts à travers une vérification complète de tous leurs organes.

Page 45: Barrages en Terre

III.2- ENTRETIEN

Afin d'assurer la pérennité des bienfaits apportés par un barrage, il est

nécessaire d’établir un plan complet d'exploitation, d'entretien et de

réhabilitation. L’auscultation et la surveillance d’un ouvrage ont pour objet de

mettre en évidence toute évolution rendant une intervention nécessaire soit sur

les fondations soit sur le barrage lui-même. Si les fondations sont rocheuses, les

interventions se limitent généralement à la réduction des sous-pressions et à la

limitation des débits de fuite (drainage et injections supplémentaires). Si les

fondations sont en terrain meuble, des déformations transversales importantes

peuvent apparaître dans des couches de faible consistance, nécessitant de mettre

en place des banquettes latérales de part et d’autre du corps du barrage en

remblais.

En ce qui concerne le corps du barrage, les interventions d’entretien

peuvent être très variées (colmatage ou injection de fissures, amélioration du

drainage, remise en état des masques amont, entretien des parements et de la

crête…).Enfin, des travaux d’entretien de la retenue elle-même peuvent être

nécessaires comme l’élimination des dépôts solides et de la végétation, contrôle

et maîtrise des fuites, d’éventuels glissements des berges.

III.2.1- Entretien de la retenue

En temps normal, le cours d'eau évacue par lui même sa charge solide. Or

les conditions calmes qui règnent dans une retenue posent le problème du

comblement dont la vitesse dépend de 2 facteurs: le transport moyen par unité

de temps et la capacité du réservoir.

La sédimentation dans les retenues est en général un facteur limitant la

productivité car elle conduit à une perte de volume. Il est vrai qu'en plus de la

perte du capital sol, l'érosion entraîne de graves conséquences pour la gestion de

Page 46: Barrages en Terre

l'eau. C'est dire que la diminution des performances des ouvrages se traduit

immanquablement par des pertes économiques au niveau des usages (eau

potable, abreuvement, irrigation,...) et nécessite la création de capacités de

stockage nouvelles de remplacement pour autant que des sites favorables à leur

réalisation existent à proximité. De même, l'érosion et les très fortes charges en

sédiments compliquent-elles, également, l'exploitation des ouvrages annexes

(prise d'eau, vidange de fond, canaux...) et renchérissent leurs coûts d'opération,

d'entretien et de maintenance. Dans certaines retenues, ce phénomène a comme

conséquences le colmatage des drains et les évacuateurs de fond et la

perturbation de la piézométrie de l'ouvrage. Il faut noter également que ces

boues deviennent rigides après un certain temps et ne peuvent plus êtres

évacuées.

Au Maroc la capacité totale des barrages, "estimée à 14,5 milliards de

mètres cubes, a perdu, aujourd'hui, quelque 1,1 milliard à cause de la vase.

Celle-ci progresse annuellement de près de 65 millions de mètres cubes.

Nombreux sont les ouvrages qui sont sérieusement menacés. C'est le cas du

barrage Mohammed V sur la Moulouya qui a perdu la moitié de sa capacité"

[10].

Plusieurs méthodes sont employées pour l'évacuation de cette vase. Les

vidanges doivent être effectuées périodiquement (au moins une fois tous les 10

ans). On peut procéder notamment à des chasses. Ce procédé consiste, lorsque

l'on procède à une vidange totale, à effectuer un lâché brutal mais d'un volume

limité depuis un barrage situé en amont de la retenue. La chasse doit être

effectuée avant que les matériaux soient exondés (essorage et compactage). Pour

les retenues qui peuvent rester vides pendant de longues périodes, on utilise la

méthode des purges, qui consiste à laisser le cours d'eau reprendre son

Page 47: Barrages en Terre

creusement naturel. Cette méthode est particulièrement adaptée pour les vallées

à flans raides qui favorisent les glissements et ravinements.

Dans certains cas, on a dimensionné la retenue afin qu'elle puisse absorber

une importante masse de sédiments avant que sa productivité ne soit altérée.

Une méthode similaire consiste à construire en amont de la retenue un bassin de

décantation. Dans ces deux cas, le coût est important et le problème irrésolu,

c'est pourquoi l'on choisira plutôt des méthodes curatives dont la réussite est

étroitement liée à une bonne connaissance de la granulométrie des sédiments et

de la variabilité des lieux de sédimentation en fonction de la hauteur d'eau dans

la retenue, d'où la nécessité de réaliser de mesures bathymétriques.

III.2.2- Entretien des ouvrages hydromécaniques

Les ouvrages hydromécaniques, du fait qu'ils sont en contact avec l'eau,

sont exposés au risque de corrosion et l'attaque de la rouille. Les opérations

d'entretien consistent donc à effectuer régulièrement un badigeonnage sur les

boulons et les volants de manœuvre des vannes. L'ouverture périodique des

vannes garanti leur sécurité par rapport au risque de coincement. En outre, ces

opérations doivent être périodique et les manœuvres doivent être aussi proche

des conditions de fonctionnement normales que le permet la sécurité de la

population aval, d'autant plus que tout incident entraînera la vidange totale de la

retenue du barrage et provoquer des inondations.

Enfin, les conduites doivent être régulièrement observées dans leurs

parties visibles et le cas échéant nettoyées et repeintes.

Page 48: Barrages en Terre

III.3- Impacts des petits barrages au Maroc

La construction des petits barrages s'avère être la technique la mieux

adaptée aux besoins des petits ensembles ruraux. Ils apportent une ressource en

eau disséminée dans le paysage pour l'alimentation des agglomérations rurales

en eau potable, l'abreuvement du cheptel, l'irrigation, les usages domestiques.

Leur construction protège également les villes et les périmètres agricoles contre

les crues et l'érosion et contribue à recharger les nappes phréatiques.

La politique des petits barrages a permis la création d'emplois, permettant ainsi

de résorber le chômage et l'exode rural; la formation professionnelle des

ouvriers qui, au départ, ne possédait aucune qualification; ainsi que le

développement du commerce local principalement au niveau du secteur tertiaire,

développement dû à l'effet induit de l'injection des salaires versés aux ouvriers.

Devant les résultats encourageants des première expérience et les retombées

positives incalculables pour le développement du monde rural, l'opération initiée

en 1985, a été poursuivie et étendue à 15 barrages collinaires en 1986. En 1987

on dénombrait 34 barrages de capacité globale de retenue de l'ordre de 32

millions de m3, créant des possibilités d'irrigation d'appoint de l'ordre de 2320

ha et d'abreuvement de 73 000 têtes de bétail [8]. De nos jours le Maroc dispose

de plus d'une centaine de petits barrages.

III.4 Résultats des études préliminaires

Il convient de souligner qu'il a eu des travaux antérieurs sur les petits barrages

au Maroc. De ces études, il en ressort que l'état de santé général des barrages

sont satisfaisants, aucun désordre menaçant dans l'immédiat la stabilité de ces

ouvrages. Toutefois, les barrages présentent des dégradations et des anomalies,

notamment, la présence de végétation sauvage, des déplacements de protection

des talus et/ou démolition des parapets, l'envasement important avec des taux de

30 à 100% (DOGONBADA, 2002) [10].

Page 49: Barrages en Terre

Des problèmes relatifs à la géologie sont également signalés avec des fuites et

des problèmes d'étanchéité sur l'axe de certains barrages et des retenues

(HEYOUNI, 1994) [11].

Page 50: Barrages en Terre

CHAPITRE IV: RISQUES DES BARRAGES

Un barrage n’est pas une structure inerte, il vit, travail sous l’action de

diverses forces et se fatigue. En effet, l’ensemble des forces qui agissent sur la

structure de l'ouvrage: défauts de conception, érosion interne des sols, colmatage

des filtres et drains, fissuration des bétons, séisme, crue exceptionnelle, etc.

peuvent entraîner des dégradations, souvent évolutives dans le temps et pouvant

occasionner des accidents sur la stabilité de l’ouvrage. De nombreux cas

d'accident de barrages ont été recensés dans le monde. La majorité de ces

d'accidents se sont produit sur les petits barrages. Une étude statistique de M.

Serafim, Professeur de l'université de Coimba, sur les cas de ruptures

mentionnés dans le registre mondial du CIGB donne: 69% concernent des

barrages de moins de 30 m de hauteur, 23% entre 30 et 60 m et 8% aux barrages

de plus de 60 m [4].

En Roumanie, suivant la classification des incidents survenus sur les

barrages, on a 75% qui se sont produits sur des ouvrages de peu d'importance

[2].

IV.1- QUELQUES DONNEES STATISTIQUES

Il importe de souligner que les données que nous exposerons ne reflètent pas

réellement le nombre d'accidents qui se produisent dans le monde. Il est sûr que

pour certains Responsables, une rupture présente un caractère affamant qui les

conduit à procéder à la rétention d'information.

Dans le monde :

35.000 à 40.000 barrages d'une hauteur supérieure à 15 m (dont la moitié en

Chine) 80% sont inférieurs à 30 m ; 1% est supérieur à 100 m.

- Entre 1959 et 1987, 30 accidents significatifs de barrages ont été recensés,

faisant 18.000 victimes, [B].

Page 51: Barrages en Terre

- En France, chaque année (depuis les cinq dernières années), une à deux

ruptures se produisent en moyenne sur les milliers de petits barrages répartis sur

les cours d’eau. Les derniers en date sont ceux qui ont survenu dans la nuit du

29 au 30 décembre 2001. A cette date la "Savoureuse" entre en crue en amont de

la ville de Belfort et sur les huit ouvrages qui équipaient des bassins de rétention

pour protéger les habitations, trois se sont rompus et deux autres ont été

endommagés. Il n’y a pas eu de victimes mais cinq cents maisons ont été

inondées et des centaines de véhicules endommagés, [C].

Les cas de ruptures spectaculaires sont les deux accidents survenus, le

premier en 1895 à Bouzet-Vosges faisant 100 morts et le deuxième en 1959, à

MALPASSET provoquant 421 morts, 155 immeubles entièrement détruits, 1000

hectares de terres agricoles totalement sinistrés, 2 milliards de francs de dégâts

[B].

Aux Etats-Unis plus de 400 ruptures de barrages ont été identifiées entre

1985 et 1994 occasionnant des dégâts immobilières, [D].

Au Maroc les désordres constatés jusqu’à présent sont limités à des

ruptures de petits seuils réalisés pour des fins agricoles, mais n’a engendré

aucun dégât.

IV.2-PRINCIPALES CAUSES DE RUPTURE

Il importe de signaler que les accidents fâcheux sont toujours la

conjugaison de plusieurs causes défavorables et non la défaillance d'un seul

facteur. Il apparaît que le vieillissement des ouvrages est lié aux options

constructives qui tendent à réduire le coût de la construction au mépris des

règles de l'art, ainsi qu'à l'absence de suivi et d'entretien ne permettant pas de

déceler les dérives de comportement en temps utile.

Page 52: Barrages en Terre

Les origines des ruptures des barrages peuvent être classées en 3 catégories:

• technique : vices de conception, de construction, de matériaux (géologie,

fondations, sous-pressions hydrauliques, renards, drainages...) : 33% des

accidents ;

• naturelle : crues exceptionnelles, inondations (33% des accidents),

mouvements de terrain et éboulements dans le lac de retenue, séisme

(auquel les barrages résistent relativement bien) ;

• humaine : erreurs d'exploitation, de surveillance et d'entretien,

malveillance.

IV.2.1-Erosion régressive ou renard

Les matériaux meubles, qu'ils soient déposés par la nature (sol de

fondation) ou déposés par l'homme (corps de barrages) sont soumis à un risque

redoutable, appelé " érosion régressive "ou " renard ". Ce risque provient du fait

que ces massifs sont toujours parcourus, quelle que soit leur perméabilité, par un

écoulement d'eau, dont le débit minime au début mais, s’auto accélère au fur et

à mesure de l’augmentation du gradient hydraulique. Il s’agit donc d’un

phénomène évolutif et devient critique lorsqu’il est accompagné d'un

entraînement des matériaux. Le travail d'érosion interne se développe tout

d'abord prés du point de résurgence du filet liquide, car à cet endroit le poids de

la terre à soulever est faible ainsi que la longueur d'entraînement, vers

l'extérieur des particules désagrégées. On voit alors sourdre une petite source en

aval de l'ouvrage. Puis, peu à peu, grâce aux espaces vides dégagés par les

particules entraînées, l'eau s'écoule plus rapidement vers l'extrémité du filet et sa

force d'entraînement s'en trouve accrue. Aussi, on voit l'érosion gagné en

intensité et remonter vers l'amont: il s'agit du phénomène d'érosion régressive.

Page 53: Barrages en Terre

Le danger de ce phénomène vient du fait qu'il se développe

sournoisement, et avec le temps, un véritable tunnel se creuse sous l'ouvrage

entraînant ainsi son affaissement. Ce qui peut provoquer un déversement

conduisant à la ruine sans rémission de l'ouvrage.

La cause d’apparition du renard est à priori un défaut d’exécution des

dispositifs de drainage, toutefois on peut dire que les accidents par renards, qui

ont été extrêmement nombreux autrefois, 25% de cas de rupture en France

(LONDEZ, 1980) [14], ont pratiquement disparu grâce à la connaissance de leur

mécanisme et des moyens adéquats de défense.

IV.2.2- Pression interstitielle

Un danger supplémentaire est celui qui concerne la possibilité de rupture

du rocher à l’aval des fondations. Les diaclases se trouvent remplies d’eau à la

pression du lac en amont et à la pression nulle en aval. Sur toute la longueur on a

une forte différence de pression. Les fragments de roches, soumis à ces

différentes forces, peuvent mettre en danger toute la fondation. L'augmentation

des pressions interstitielles est généralement liée à l'ouverture progressive des

fissures transversales dans le noyau ou même dans le corps du remblai. Ces

fissurations ont pour origine, soit un tassement différentiel, soit des fissurations

liées aux fluctuations du niveau de la retenue (fracturation hydraulique), soit

celles liées aux propriétés intrinsèques du matériau. De même lorsqu’on

compacte une terre humide, les interstices entre les grains solides sont remplis

d’eau et d’air. Pour qu’une résistance soit assurée il faut que les grains solides

soient imbriqués, il faut donc éviter un excès d’eau d’arrosage. La pression

interstitielle peut atteindre des valeurs considérables, et provoquer des incidents

sur l'ouvrage.

Page 54: Barrages en Terre

Les remèdes les plus couramment usités pour remédier à ce problème

sont: les injections; amélioration du drainage de la recharge aval; parois

moulées; décapage de la zone suspecte et remblaiement avec de l'argile.

IV.2.3- Formation de fissures et glissement des talus

Ces désordres qui sont toujours graves, amènent en général la remise en

cause de la stabilité et l’étanchéité de l’ouvrage.

Le cas typique de glissement de talus est l’apparition d’une ligne de glissement

quasi circulaire dans le corps du remblai aux pentes de talus trop raides. Ce

mécanisme de glissement s’avère le plus fréquent dans les remblais homogènes

où aucune ligne n’est déterminée par la structure interne du massif.

Les problèmes de fissuration concernent essentiellement les barrages en

maçonnerie et en béton. Cette dégradation est le résultat de phénomènes

physico-chimiques causés par des agents tels que le gaz carbonique dissout dans

l’eau, l’acidité des eaux pures, les écarts thermiques…Toutefois, leur apparition

et développement sont fortement influencés par la qualité et les conditions de

réalisation de l’ouvrage (absence de cure des bétons, pas d’humectation

préalable des pierres de maçonnerie, enrobage des aciers insuffisants…).

IV.2.5- Crues exceptionnelles

Les crues exceptionnelles sont à l'origine de nombreux accidents qui sont

produits dans le monde. A titre d'exemple on peut citer notamment la rupture des

barrages South Frock – USA (1889): 2500 Victimes; Irukaike – Japon (1868):

1100 morts; Macchu II – Inde (1979): 1800 morts (en 1979), [4].

La rupture des petits barrages en terre survient souvent à l’occasion de

crues car c’est à ce moment que la charge sur l’ouvrage est la plus forte.

L’évacuateur de crue se révèle être le point faible principal des barrages.

Normalement conçu pour supporter au moins une crue millénale, il suffit qu’il

Page 55: Barrages en Terre

soit sous dimensionné, mal entretenu ou obstrué pour que sa capacité

d’écoulement soit dépassée. En outre, la zone de contact entre l’évacuateur et le

remblai s’avère être toujours particulièrement fragile.

IV.3- CONSEQUENCES D'UNE RUPTURE

Elles sont de trois ordres : humains, économiques et environnementaux.

L'onde de submersion occasionne d'énormes dommages par sa force intrinsèque.

L'inondation et les matériaux transportés, issus du barrage et de l'érosion intense

de la vallée, causent des dommages considérables :

• effets sur les hommes : noyade, ensevelissement, personnes blessées,

isolées, déplacées ;

• effets sur les biens : destructions, détériorations et dommages aux

habitations, aux ouvrages (ponts, routes...), au bétail, aux cultures ;

paralysie des services publics...

• effets sur l'environnement : endommagement, destruction de la flore et

de la faune, disparition du sol arable, pollutions diverses, dépôts de

déchets, boues, débris.

Page 56: Barrages en Terre

TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE DU TRAVAIL

ET PRESENTATION DES RESULTATS

Page 57: Barrages en Terre

CHAPITRE I : APROCHE METHODOLOGIQUE

Le présent travail s'intègre dans le cadre global de la gestion conservatoire

des ouvrages hydrauliques. Notre but est de parvenir à établir un diagnostic

complet sur l'état de santé des barrages ciblés, avec une proposition des voies de

réhabilitation de ces petits ouvrages.

Afin de répondre aux objectifs que nous, nous sommes fixés nous avons

adopté la démarche suivante:

I.1- COLLECTE DES DOCUMENTS

Dans un premier temps nous avons procédé à la collecte de la

documentation auprès du Secrétariat d'Etat de l'eau et des Directions

Provinciales de l'Equipement. Il s'agit des mémoires techniques ainsi que des

notes relatives aux évènements marquants sur chaque barrage. Ces documents

nous ont permis de prendre connaissance des informations concernant les études

de conception de chaque ouvrage. Il s'agit notamment, des types de matériaux

utilisés dans la construction de ces ouvrages, la géologie du site et de la

fondation et les conditions de réalisation des barrages. Ainsi, on a pu dresser des

fiches synoptiques de chaque barrage et nous renseigner sur les évènements

exceptionnels qui se sont produits sur les ouvrages depuis leur construction.

Page 58: Barrages en Terre

I.2- VISITES DES BARRAGES ETUDIES

Après avoir pris connaissance sur documents des renseignements sur

chaque ouvrage, nous avons entrepris des sorties de terrain. Au cours de cette

étape nous avons mené d'une part des entretiens avec les gestionnaires des

barrages et d'autre part, effectué également des visites d'inspection des

différentes parties des ouvrages. Ce qui nous a permis de remarquer les

modifications opérées sur les chantiers par rapport aux prescriptions des

mémoires techniques et de recenser les principaux problèmes des barrages.

I.3- METHODES ET MOYENS DE DIAGNOSTIC

Pour faire l'inventaire de l'état des dégradations des barrages nous avons

établi des fiches de visites présentant les détails des différentes parties à

inspecter (voir annexe).

La démarche déontologique du diagnostic des petits barrages se présente comme

suit: l'observation visuelle; les mesures d'auscultation; et les essais de

fonctionnement. Cependant, compte tenu du fait que les petits barrages, dans le

contexte d'étude, sont peu ou pas du tout équipés en dispositifs d'auscultation et

compte tenu du fait qu'il est importun d'effectuer des essais de fonctionnement,

le seul moyen que nous disposons pour ce travail est l'observation visuelle. Nous

le jugeons sans doute suffisant pour détecter des éventuelles anomalies sur les

ouvrages.

I.4- REHABILITATION

Dans cette partie nous proposerons un ensemble de solutions, à travers des

recommandations, permettant de remédier aux problèmes majeurs que

rencontrent les gestionnaires de ces petits ouvrages.

Page 59: Barrages en Terre

CHAPITRE II: PRESENTATION DES BARRAGES ETUDIES

Avant de présenter les barrages sur lesquels nous avons mené notre

travail, il est nécessaire de revenir sur les contextes dans lesquels ces ouvrages

ont été réalisés.

II.1- GENESE DE LA POLITIQUE DES PETITS BARRAGES

La politique des grands barrages entrepris depuis les années 60 a permis

de réaliser un grand nombre de grands barrages répartis autour des grands

centres urbains. Toute fois, cela ne peut continuer sans provoquer des disparités

qui engendrent des déséquilibres pour les régions déshéritées. Ainsi, sous les

hautes directives de FEU SA MAJESTE HASSAN II, les autorités

gouvernementales ont décidé dans le cadre d'une politique de suppression de ces

déséquilibres interrégionaux d'initier la politique des petits barrages pour la mise

en place de petites et moyennes hydrauliques.

L’originalité de l’approche marocaine dans la construction de ces petits

barrages vient du fait que ces ouvrages sont réalisés par l’Administration et

avec le concours de la population locale. En fait, il y a eu une convention

tripartite entre le Ministère des Travaux Publics (MTP), le Ministère de

l'Intérieur et de l'Information (MII), et le Ministère de l'Agriculture et de la

Reforme Agraire (MARA) durant la période 1984 – 1986; convention pour

laquelle chaque entité a une tache précise:

Le Ministère de l'Intérieur et de l'information fournit la main d'œuvre,

finance l'achat de carburant pour le fonctionnement des engins ainsi que l'achat

des matériaux de construction et celui du petit outillage;

Le Ministère de l'Equipement, de la formation Professionnelle et de la

formation des cadres assure la conception des barrages et l'encadrement

Page 60: Barrages en Terre

techniques des ouvriers pendant leur construction ainsi que le fonctionnement du

matériel (gros engins, camions, bétonnière…);

Le Ministère de l'Agriculture et de la reforme Agraire intervient à l'amont

des retenues des barrages pour les travaux de protection des bassins versants

contre l'érosion et à l'aval pour l'aménagement de périmètre irrigué.

L'exploitation et l'entretien de ces petits barrages, comme nous l'avons

souligné plus haut, devraient être assurés par les bénéficiaires de l'eau regroupés

en Association ou coopératives d'usagers des eaux sous la tutelle de Messieurs

les Gouverneurs des provinces concernées.

Les frais d'entretien et de réparation éventuelles devraient être à la charge

desdites associations. Les Directions provinciales des travaux publics assurent

l'assistance technique au niveau de l'entretien et la réparation, et effectue des

visites périodiques d'inspection pour s'assurer du bon fonctionnement du barrage

et de ses ouvrages annexes.

II.2- DESCRIPTION DES BARRAGES

Nous présentons succinctement les différentes parties de chaque barrage,

ses ouvrages annexes, les matériaux constitutifs et la géologie de ses fondations.

II.2.1- BARRAGE AIN AOUDA

a) Situation et accès

Le site se situe dans le domaine royal de Ain Aouda dans la province de

Temara-Skhirat à une vingtaine de kilomètre au sud de Rabat. L’accès au site se

fait par la route principale RP22 Rabat-Rommani-oued zem, ensuite par une des

pistes du domaine à 4.4 Km de Ain Aouda.(Fig.2 en annexes)

Page 61: Barrages en Terre

b) But de l’ouvrage Le barrage a été construit pour les objectifs suivants :

- l’irrigation d’une partie du périmètre agricole du domaine royal de Ain

Aouda ;

- la création d’un plan d’eau pour la pisciculture

- l’abreuvement du cheptel et du gibier de la région

c) Géologie du site

La région fait partie de la meseta côtière où la série stratigraphique comprend

des formations allant des schistes et quartzites du cambrien jusqu'au

conglomérat du pliocène.

d) Description de la digue

Le barrage est constitué d’une digue construite avec un mélange de limons

et de tufs plus ou moins argileux. La hauteur de l’ouvrage est de 10.5 m au

dessus de la fondation avec des pentes de talus de 3 h/1v pour l’amont et

2.75h/1v pour l’aval, la largeur en crête est de 5 m.

Compte tenu de la bonne qualité de la fondation il n'a pas été prévu de surélever

la crête pour compenser un quelconque tassement différentiel, le substratum

schisteux se trouve à une faible profondeur et a été atteint par décapage du

terrain de couverture.

La digue a été ancrée dans la fondation par une clé de 5 m de largeur au

plafond et 2 m de hauteur, centré au droit de l’axe de la digue. Cette tranchée a

été remblayée avec les matériaux limoneux du corps de la digue.

Un tapis drainant est prévu à la base de la partie aval de la digue et est

constitué d’une couche de gravier (Φ4-40mm) sur 40cm d’épaisseur, posé

Page 62: Barrages en Terre

directement sur la fondation et séparée du corps de la digue par une transition en

sable (Φ0.5mm) et constitue un filtre vis-à-vis des limons fins.

Le talus amont a été protégé par une couche de rip-rap (sur une épaisseur

de 50 cm) contre l’action de l’eau ( batillage et déferlement).Cette couche

reposera sur des couches de transition Φ4-40mm/0.5-5 mm et constitue un filtre

entre le rip-rap et le limon de la digue.

Le talus aval a été protégé par du tout venant.

Page 63: Barrages en Terre
Page 64: Barrages en Terre

e) Ouvrages annexes

Evacuateur de crue

Il a été dimensionné pour la évacuer crue de pointe millénale soit un débit

de 49 m3/p. C’est un dalot carré de 1.5 m de côté, implanté en rive gauche, il

débouche à l’aval dans un canal à ciel ouvert creusé dans la tranchée. L’entrée

du dalot a été stabilisée par une dalle en béton.

Vidange de fond

C’est une conduite circulaire en tôle d’acier Φ800, enterré et enrobée en

béton et de 43 m de long. A l’entrée un entonnement est aménagé avec insertion

d’une grille métallique fixe et une réservation pour le logement d’une vanne

batardeau. Des écrans anti-renard ont été disposés radialement à la conduite.

Une chambre à vanne est prévu à l’aval, dans laquelle sont disposées 2

vannes papillons en série : une de réglage et l’autre de garde.

Une zone de transition avec bassin amortisseur est prévue à la sortie de la

chambre à vannes, et un canal trapézoïdal pour conduire l’eau vers le lit de

l’oued.

Page 65: Barrages en Terre

II.2.2- BARRAGE AGGAY

a) Situation et accès

Le barrage est situé dans la province de Fès à environ 6 Km au sud-ouest

de Séfrou. L'accès au site se fait en empruntant une piste carrossable d'environ 6

Km, partant de la ville de Sefrou. (Fig.1 en annexe)

b) But de l'ouvrage

Le barrage est construit dans le but de protéger la ville de Séfrou contre les

crues.

c) Géologie du site et la fondation dans l'axe du barrage

Les rives sont constituées de dolomies massives, très fracturées, masquées

en bas de pente par des limons gravelo-caillouteux. De part et d'autre de l'oued

s'étendent de puissantes terrasses, d'épaisseur supérieure à 10 m, constituées par

une alternance de limons sableux et de couches graveleuses à galet

centimétrique. Le fond de la vallée est recouvert par les puissantes terrasses à

dominance limoneuse, ce qui assure l'étanchéité de la fondation.

d) Digue

La variante de digue adoptée est celle d'une digue homogène du fait de

l'importante terrasse limoneuse existante au voisinage du site et de la faible

qualité de l'enrochement qui ne pourrait pas servir pour une variante digue

zonée. La crête de la digue est calée à la côte 1055 NGM, soit une hauteur du

barrage sur terrain naturel de 37 m, la largeur en crête est de 5 m.

Page 66: Barrages en Terre

La coupe type présente:

- un talus amont de pente 4 h/ 1 v et un talus aval de 3 h/ 1v;

- le corps de la digue est constitué par un seul matériau, le limon;

- un drain tapis à l'aval, d'épaisseur 2 m prolongé par un drain cheminé

verticale. cette couche drainante est frettée de filtre pour se prémunir

contre toute érosion de la digue et de la fondation;

- un rip-rap de protection du parement amont ayant une épaisseur de 0.5 m

reposant sur une couche de drain de filtre.

Figure 5:Coupe type du barrage Aggay

e) Ouvrages annexes

Evacuateur de crues

L'évacuateur de crues, de type seuil déversant libre, est implanté en rive

gauche pour des raisons topographiques et géologiques (rocher affleurant et

meilleure restitution).

Page 67: Barrages en Terre

D'amont en aval il comporte:

- Une plate forme d'approche, non revêtue, arasée à la côte 1054 NGM;

- un mur bajoyer en béton, à droite de l'évacuateur, incliné du côté de la

digue où celui-ci prend appui;

- un seuil libre en maçonnerie en forme de bec de canard de 40 m de

longueur développé. ceci permet la réduction de la hauteur de la lame

déversante;

- un chenal de transition revêtu en maçonnerie;

- un coursier de largeur 20 m revêtu en maçonnerie de longueur 90m;

- un saut de ski pour la restitution des eaux dans l'oued, creusé dans la

roche.

Vidange de fond

L'ouvrage de vidange du barrage qui peut servir également de prise d'eau

est implanté en rive droite (rocher en faible profondeur), et encastré dans le

rocher sain pour éviter les problèmes de tassement. Il est constitué par une

conduite d'acier Φ800 mm enrobée dans un anneau en béton armé sur lequel

prendra appui le remblai. Le système de contrôle de la vidange est disposé en

pied aval du barrage et comporte deux vannes papillon disposées en série.

Le calage de l'entrée de la conduite a été fixé à la côte 1030NGM.

Page 68: Barrages en Terre

II.2.3 - BARRAGE AIT LAMRABTIA

a) Situation et accès

Le barrage de Ait Lamrabtia est situé sur l’oued Khanaaza à environ 250

m de sa confluence avec l’oued Tannous. Il est accessible par la route secondaire

reliant oulmès à Mekhnès qui passe par la confluence Khanaaza-Tannous. (Fig.3

en annexe).

b) But de l’ouvrage

Le barrage a été construit pour l’irrigation et l’abreuvement du cheptel.

c) Géologie du site

Les affleurements rencontrés sur le site et dans la cuvette sont des schistes

du primaire qui ont subi plusieurs phases tectoniques. La schistosité est plissée

et cisaillée donnant par endroit un débit en fragments millimétriques. Les

fractures sont fermées avec ou sans remplissage de quartz.

La rive gauche est entaillée par des talwegs dont les versants sud-ouest

sont dénudés, montrant les affleurements de schistes et les versants Nord –Est

sont couverts par des colluvions argilo schisteuses qui constituent par ailleurs le

support des herbages et des arbustes.

La rive droite est également entaillée par des talwegs montrant des

affleurements schisteux.

Page 69: Barrages en Terre

d) Description de la digue Le barrage de Ait Lamrabtia est une digue zonée. La digue a une hauteur de

13 m, une largeur en crête de 5 m et des pentes de talus amont de 3h/ 1v et aval

de 2.5h/ 1v ; un parapet en gabion de 1 m de haut est disposé sur le côté amont

de la crête. La digue comporte :

- Un noyau central vertical avec une largeur en crête de 3 m et des pentes

amont et aval de 0.5h/ 1v.La crête du noyau est protégée par des alluvions fines

sur 50 cm et des alluvions grossières sur 50 cm également.

- Une recharge aval comportant des alluvions fines écrêtées à 20 mm

disposée contre le noyau , pentée à 0.7 h/1 v et des alluvions grossières (tout

venant à 2.5 h/ 1v.

- Une recharge amont en alluvions grossières pentée à 3h /1v

- Un rip-rap de protection du parement amont ayant une épaisseur normale

de 1 m

Un sable de 50 cm d’épaisseur est interposé entre les alluvions fines et la

fondation. Ce sable est introduit dans les rives au contact du noyau et du talus de

la tranchée para fouille, ceci en raison de l’intense fracturation du rocher.

Page 70: Barrages en Terre

Figure 6: Coupe type du barrage Ait Lamrabtia

e) Ouvrages annexes

Evacuateur de crue

Il est implanté en rive droite, il s’agit d’un évacuateur à seuil libre de 8 m

de longueur, dimensionné pour une crue de pointe milléniale, soit un débit de 40

m3/s. D’amont en aval il comporte une plateforme d’approche, un seuil en

maçonnerie et un coursier revêtu sur les 10 premiers mètres.

Le seuil en maçonnerie a un parement amont vertical de 1 m de hauteur,

une crête plane de 50 cm de largeur suivie d’un talus avec une pente de 0.75 h/

1v. Le seuil est limité en rive droite par le talus de fouille non revêtu et côté rive

gauche par un mur de soutènement du remblai en maçonnerie. Le talus des

fouilles du chenal de l’évacuateur a une hauteur d’environ 2 m de façon à éviter

tout débordement.

812.00NGM

Page 71: Barrages en Terre

Vidange de fond La vidange de fond du barrage ait Lamrabtia est une conduite fondée au

rocher et implantée au pied de la rive droite de l’ouvrage. Elle a une longueur de

66.5 m et une section carré de 0.8 m de côté. La conduite est exécutée en béton

armé coffré avec des joints tous les 8 m de longueur traversés par des aciers. Ce

choix impose de disposer le système de vannage à l’amont pour éviter d’avoir

une conduite comportant des joints en charge sous le remblai. La disposition

amont des vannes entraîne l’exécution d’une tour de vanne noyé dans la retenue.

Le système de vannage comporte :

- une vanne de garde à glissement à l’extrémité amont, ayant une étanchéité

aval.

- Une vanne de réglage disposée à l’intérieur de la tour, de même

caractéristique que la vanne amont, mais avec une étanchéité amont.

Les deux vannes sont manoeuvrables depuis le sommet de la tour qui est

construite en maçonnerie et a une section de 4 m2.

II.2.4 - BARRAGE DE ARID

a) Situation et accès

Le barrage de Arid est situé dans la région de Rommani et est accessible

par la route principale P.22 à environ 1.8 Km de Rommani en direction de oued

zem, le barrage est au bord de la route. (Fig.4 en annexe).

Page 72: Barrages en Terre

b) But de l’ouvrage

Le barrage a été construit pour l’alimentation de la ville de Rommani en

eau potable et sa protection contre les crues.

c) Géologie du site

Le fond de la vallée est constitué d’une couche d’alluvions grossières peu

roulées avec des passages gravelo- sableux à gravelo-sablo-limoneux sur une

épaisseur de 4 cm. Les rives sont constituées d’argiles vertes, compactées

plastiques provenant du basalte altéré.

Le fond de la retenue et les parties inférieures des rives ; sont constitués

d’argiles rouges du trias, recouvertes par des dolérites basaltiques. Des diaclases

et des fissures à l’intérieur de ces dolérites affectent quelque peu l’étanchéité de

la cuvette, par contre les rives ne montrent aucun signe d’installation.

d) Description de la digue La digue a une hauteur de 17.5 m à partir du TN, une largeur en crête de 5 m,

occupée sur les 50 cm amont par un parapet en gabion de 1 m de hauteur et les

risbermes confèrent aux talus amont et aval une pente moyenne de 4.5 h/ 1 v.

Il est composé de :

- un noyau central avec une largeur en crête de 3 m et des pentes amont -

aval à 0.5 h/ 1 v. Il est construit à partir de limon argileux et se prolonge vers

l’amont par un tapis drainant de 1.5 m d’épaisseur. A l’aval un filtre de sable

propre d’épaisseur 1 m est disposé contre le noyau et se poursuit à partir du pied

aval du noyau jusqu’au puits de décompression par un tapis drainant de 1 m

d’épaisseur constitué d’alluvions fines. La partie supérieure est protégée par du

sable et des alluvions grossières sur 50 cm.

Page 73: Barrages en Terre

- Une recharge aval constituée d’alluvions tout –venant réglée suivant un

talus à 4 h/ 1 v, avec une risberme de 15 m de largeur au contact de la recharge

et du noyau, un filtre horizontal de 1 m d épaisseur assure l’étanchéité.

- Une recharge amont formée d’alluvions tout-venant avec une pente de 4

h/ 1 v comportant une risberme. Les recharges alluviales amont sont protégées

par une couche d’environ 70 cm d’épaisseur normale.

Le talus amont est protégé avec du rip – rap de dimension allant de 250à

500mm sur environ 70 cm d’épaisseur directement posés sur les alluvions de

recharge amont.

Figure 7: Coupe type du barrage Arid e) Ouvrages annexes

Evacuateur de crue

Il est situé en rive droite et a été dimensionné pour évacuer un débit de crue

de 150m3/s. Il se compose de :

Page 74: Barrages en Terre

- un seuil en maçonnerie de moellons en forme triangulaire. On a un profil

vertical à l’amont de 1.2 m de haut, horizontal en crête de 50 cm de largeur et

penté à 0.75h/1v à l’aval. Il est limité côté rive droite par un mur bajoyer en

- maçonnerie. Ce dernier a un profil poids avec une largeur en crête de 50

cm et des parements symétriques à 0.2h/1v.

- un chenal d’évacuation en maçonnerie de 40m de largeur dans la partie

centrale du coursier. Le chenal se termine par un massif en gabion sur lequel le

jet d’eau viendrait se briser.

Vidange de fond

C’est une conduite circulaire en béton armé de 80 cm de diamètre et 141.2 m

de long. Elle est située dans le corps du remblai en rive droite. Le système

comporte :

- une vanne de réglage disposée à l’intérieur de la tour ayant une étanchéité

amont.

- une vanne de garde à glissement à l’extrémité amont ayant une étanchéité

aval.

- un tour en maçonnerie avec une section carré de 4.5 m de côté et un puit

central d’accès et de manœuvre de la vanne de réglage.

II.2.5- BARRAGE DE BLAD EL GAADA

a) Situation et accès

Le barrage est situé sur l'oued Boukerfane à 5 Km au Sud-Est de la ville

de Fès, et à 1.5 Km environ à l'aval de l'intersection de cet oued avec la route

secondaire reliant la RP 20 à Sidi Harazem.

L'accès au site est possible en empruntant les routes goudronnées. (Fig.5 en

annexe).

Page 75: Barrages en Terre

b) But de l'ouvrage

Le barrage a pour but essentiel, le renforcement du débit de l'oued Fès

pendant les périodes d'étiage, afin de lutter contre les pollutions de la ville en

assurant un débit de salubrité. Il protège également la ville de Fès contre les

éventuelles crues.

c) Géologie du site

La morphologie du site est marquée par la présence des formations argilo

marneuses qui ont modelé la topographie de la région. Au droit de l'axe, la rive

gauche est constituée entièrement par des marnes verdâtres, massives ou en

plaquettes, d'âge tortonien. Ces marnes sont masquées par des colluvions limono

marneuses, de faible épaisseur (1 à 2 m) associées à des éléments de terrasses

qui forment le plateau au dessus des rives.

La rive droite est constituée de bas en haut par des marnes identiques à

celles de la rive gauche sur lesquelles reposent les matériaux de terrasse. Il s'agit

de terrasse d'âge quaternaire, constituée d'une alternance métrique de couche

argilo- crayeuses riche en concrétion blanches et de bancs conglomératiques

moyennement cimentés.

Le fond de la vallée est comblé par des terrasses alluviales constituées de

silts argileux à fissures de retrait et interceptés de lits lenticulaires de graviers

caillouteux. Le substratum est de nature marneuse.

Page 76: Barrages en Terre

d) Description de la digue La digue est à profil zoné, disposant d'un massif qui exploite dans les

proportions optimales les disponibilités en matériau dans la zone d'emprunt. La

largeur de couronnement à la côte 408 NGM a été fixée à 6 m et il est long de

390 m. La coupe type présente:

- un corps central étanche, constitué de limons argileux (noyau);

- une recharge amont et aval de composition identique, mais chaque

recharge est divisée en deux parties:

. La zone 2 A constituée par des alluvions écrêtées à 150 mm et

constitue la transition entre le noyau et les recharges;

. La zone 2, constituée par des alluvions grossières non écrêtées.

- un système de drainage aval constitué par un filtre cheminé et un drain

exutoire;

- une couche de rip-rap sur le talus amont et un pied en enrochement à

l'aval du drain exutoire.

Le noyau est central et dispose d'une largeur au sommet de 4 m, étant donné

les talus symétriques et pentés à 3v /1h. Cette géométrie résulte de la

considération des aspects principaux suivants:

- le caractère silteux des limons pour le noyau, avec des éléments de nature

calcaire au milieu;

- une perméabilité moyenne des limons;

- la résistance faible à l'érosion hydraulique interne des limons silteux.

Les pentes des talus ont été fixées à 3h/1v pour le talus amont et 2.5h/1v pour

le parement aval. Ces parements sont protégés par une couche de rip-rap sur 0.3

m d'épaisseur. Devant la grande hauteur du barrage (24.5 m sur T.N et 29.5 m

sur fondation), une risberme de 3 m de large a été prévue sur le parement aval à

la côte 392 NGM, ce qui sert comme passage à l'autre rive.

Page 77: Barrages en Terre
Page 78: Barrages en Terre

e) Ouvrages annexes

Evacuateur de crues

Il a été dimensionné pour transiter sous la côte 406.7 NGM, la crue de projet

correspondant à une fréquence de 1/5000, de 107 m3/s de débit de pointe laminé.

L'évacuateur de crue est un seuil libre, implanté en rive droite. Il est constitué de

l'amont vers l'aval des parties suivantes:

- un entonnement sous forme de plateforme horizontale creusé dans le

terrain naturel. De part et d'autre de la plateforme sont disposés des murs

guideaux;

- un seuil épais, de faible hauteur- type WES- dont la crête est à la côte 405

NGM; construit en béton et prolonge par un mur de coupure jusqu'au

substratum marneuse. La longueur du seuil est de 25 m.

- un coursier sous forme d'un canal de section rectangulaire, long de 140m;

il est perpendiculaire à l'axe du barrage et rectiligne sur les premiers 10m,

ensuite il prononce une rotation de 45° vers la gauche de manière à

s'orienter vers le lit de l'oued pour la restitution. Il se décompose de la

façon suivante:

. un premier tronçon large de 25 m et long de 37 m, de pente du radier

de 6.06%

. un convergent de 101 m de long, faisant passer la largeur du coursier

de 25 m à 15 m et une pente de radier de 12.87%.

Le canal est limité des deux côtés par un mur en maçonnerie de 2 m de haut;

toutefois, le mur de l'extrados de la partie courbe du radier est surélevé d'1 m-

hauteur de 3 m;

- un bassin de dissipation en devers de 30 m de longueur et 15 m de largeur,

disposant d'un contre épi à l'aval de 2 m de haut;

Page 79: Barrages en Terre

- une restitution à gradins en gabions, en nombre de trois; le premier et le

deuxième gradin sont longs de 30 m chacun; le troisième fait une

restitution directe dans le lit de l'oued.

Vidange de fond

Elle est implantée en rive droite et est constituée par une conduite

métallique de diamètre 800mm, et long de 110 m. La côte de la génération

inférieur est de 390 NGM. La conduite est encastrée dans le substratum sous le

remblai de la digue et elle est enrobée en béton légèrement ferraillé.

A l'amont, la vidange de fond est munie d'un entonnement adéquat et d'une

grille, et à l'aval de deux vannes Φ800 installées dans une chambre à vannes.

L'organe de dissipation de l'énergie de la vidange est constitué par un

bassin type impact, dimensionné à partir des recommandations du " Design of

Small Dams". A l'aval de la structure de dissipation un canal protégé par des

enrochements est disposé pour acheminer l'eau vers l'oued et pour lutter contre

les affouillements au pied du barrage.

Le débit maximum transitant dans la vidange de fond sous la PHE est de

5.3 m3/s et sous la charge RN de 5 m3/s.

II.2.6 - BARRAGE DE MAHREZ

a) Situation et accès

Le barrage est situé au sud de la ville de Fès sur l'oued Mahrez. Son

accessibilité est possible à partir de la R.S partant de Fès vers Sefrou. A la sortie

de Fès et sur environ 5 Km, on emprunt à droite la R.S qui relie la route de

Sefrou à celle d'Imouzzer, sur 800 m environ. A gauche, une piste de 5 Km

traversant les terrains agricoles jusqu'au barrage. (Fig.6 en annexe).

Page 80: Barrages en Terre

b) But du barrage

Le but principal assigné à cet ouvrage est la protection de la ville de Fès

contre les crues. Les volumes d'eau emmagasinés sont dérivés vers la retenue du

barrage Gaada.

c) Géologie du site

La géologie du site est marquée par la présence de formations meubles,

argilo silteuses qui ont modelé la topographie de la vallée, lui donnant un aspect

ouvert et doux. La rive droite est couverte par une formation argilo- limono-

caillouteuse. Par contre la rive gauche est couverte par des argiles limono-

tuffacées et des encroûtements calcaires par endroit.

Au fond de la vallée, les terrasses sont constituées de limons argilo

caillouteux sur une épaisseur dépassant 1 m. Le lit mineur de l'oued est comblé

par un matériau alluvionnaire dans une matrice argileuse.

L'étanchéité de la fondation est assurée par la formation argilo limoneuse

qui couvre l'ensemble du site et la retenue.

d) Description de la digue

Le barrage est à profil zoné, conçu pour exploiter dans des proportions

optimales les disponibilités des matériaux dans la zone d'emprunt.

Le profil type se compose de:

- un corps central étanche, constitué de limons argileux;

- une recharge amont et aval de composition identique, constituée par des

alluvions grossières;

- un système de drainage aval constitué par un filtre et un drain exutoire;

- une couche rip - rap sur le talus amont et un pied en enrochement à l'aval

du drain exutoire;

-

Page 81: Barrages en Terre

- un mur de protection en gabion de 1 m de haut est érigé sur le parement

amont pour protéger la crête contre tout déferlement des vagues lors d'une

crue maximale.

Le noyau est central et dispose d'une largeur en crête de 4 m, les talus sont

symétriques et pentés à 1.5H/1V.

La largeur de couronnement du barrage à la côte 500 NGM est de 5 m, les

pentes des talus de la digue sont fixées à 3H/1V pour le parement amont et à

2.5H/1V pour le parement aval.

Figure 8: Coupe type du barrage Mahrez e) Ouvrages annexes

Evacuateur de crues

Compte tenu des possibilités d'écrêtement des crues par la retenue et de la

nécessité de dériver une partie des eaux emmagasinées vers le barrage Gaada, il

a été projeté 2 évacuateurs de crues:

- un évacuateur principal implanté en rive gauche nécessaire pour évacuer

la crue de projet (Q1000 laminé = 250 m3/s), Sa longueur déversante est

de 50m.

- un évacuateur de dérivation, implanté en rive droite, et dimensionné pour

le débit laminé de la crue centennale qui passe dans cet ouvrage (Q100

Page 82: Barrages en Terre

laminé = 35 m3/s). La longueur déversante de cet ouvrage est fixée à 10 m.

Les deux ouvrages sont constitués par un seuil épais de faible hauteur, construit

en béton, suivi d'un coursier sous forme de canal, de section rectangulaire et

limité des deux côtés par des murs en maçonnerie.

Evacuateur de dérivation

L'évacuateur de dérivation est positionné en rive droite et est constitué de:

- un entonnement, sous forme de plateforme horizontale arasée à la côte

496 NGM. de part et d'autre de la plateforme sont disposés des murs

guideaux pour acheminer les filets d'eau vers le coursier;

- un seuil épais, construit en béton et prolongé en profondeur par un mur de

coupure jusqu'au substratum;

- un coursier, constitué par un premier tronçon en béton permettant

d'assurer entre le seuil épais en béton et le reste du canal en maçonnerie.

Un convergent permet de réduire la largeur du canal de 10 à 4 m. le canal

est limité des deux côtés par un mur bajoyer de 3 m de hauteur;

- un bassin de dissipation de 20 m de long et 4 m de large permettant de

restituer l'eau vers le canal de dérivation.

Evacuateur principal

Il est construit de la même façon que l'évacuateur de dérivation, mais il est

positionné en rive gauche.

La plateforme horizontale arasée à la côte 496.5 NGM est suivie d'un seuil épais

en béton d'une longueur déversante de 50 m. Cette dernière est prolongée par un

coursier permettant de réduire la largeur de 50 à 10 m.

Page 83: Barrages en Terre

Canal de dérivation

Pour dériver les eaux de la retenue du barrage Mahrez, on a opté pour un

canal à ciel ouvert car c'est le moins cher au niveau investissement et le plus

facile à réaliser.

Le canal est dimensionné sous un débit de 35 m3/s (débit de laminage de

la crue centennale), il est trapézoïdal sur 3115 m et rectangulaire sur 580 m. Il

est construit en perré maçonné, ceci, pour éviter l'érosion des terrains

encaissants et faciliter les conditions de marnage; de même pour améliorer les

conditions d'écoulement et assurer la pérennité de l'ouvrage.

Le radier du canal a une largeur de 3 m, son épaisseur ainsi que celle des berges

est 30 cm et sont en perré maçonné. Un collecteur longitudinal (20*20 cm) est

prévu le long du canal, au dessus du radier pour collecter les fuites et éviter les

sous pressions sous le perré maçonné.

Vidange de fond

Il s'agit d'une conduite circulaire en acier de 800 mm de diamètre, elle est

enterrée et enrobée de béton. La conduite débouche dans une chambre à vanne

équipée de 2 vannes papillon Φ800 (vanne de garde et de réglage). La chambre

abrite également un té et une vanne Φ200 pour la dérivation éventuelle de l'eau

vers l'oued. Les eaux de vidange sont restituées par un canal en maçonnerie vers

le canal de dérivation.

Page 84: Barrages en Terre

CHAPITRE III: RESULTATS DU DIAGNOSTIC

Notre diagnostic nous a permis de distinguer, outre les modifications

opérées sur les chantiers, deux grands groupes de problèmes: Il y a ceux qu'on a

constaté directement sur le corps des barrages et les problèmes qui sont relatifs

à la gestion de ces ouvrages.

A- MODIFICATIONS DE CHANTIER

Une modification a été apportée au profil du talus amont du barrage Arid.

Initialement une risberme était prévue à la côte 354 NGM, elle n'a pas été

réalisée. Ce changement n'est pas en faveur de la sécurité de l'ouvrage car il peut

engendrer des problèmes de fuites avec le raccourcissement de la longueur de

cheminement horizontal des eaux d'infiltration.

Des mesures correctives ont été apportées aux évacuateurs de crues des

barrages Ait Lamrabtia et Ain Aouda. L'évacuateur de crue des barrages Ait

Lamrabtia a été élargi. En effet, au début de sa construction une crue est

survenue lorsque sa hauteur atteignait environ trois mètres et a provoqué un

déversement. L'eau a emporté une grande partie du remblai. Cet incident a un

peu retardé le chantier car il fallait refaire des excavations des parties

endommagées et reprendre le compactage. Les observations effectuées sur la

crue ont permis de corriger la largeur de l’évacuateur de crue (il était sous

dimensionné), donc, au lieu de 8 m il a été élargi à 11 m.

- le même constat est signalé sur le barrage Ain Aouda qui dispose

maintenant de deux évacuateurs de crues. Le premier qui est de section

carré et ancré dans le corps de l'ouvrage s'est avéré insuffisant, il a fallu

donc réaliser un deuxième à seuil déversant en rive gauche pour suppléer

le premier afin d'écrêter des crues exceptionnelles.

Page 85: Barrages en Terre

Ces deux modifications sont des mesures correctives visant à garantir la sécurité

des ouvrages.

- Des apports sont également à signaler, il s'agit de l'ajout d'une vidange de

demi fond au niveau du barrage Mahrez, ce qui n'était pas prévu dans les études

et une conduite de prise d'eau pour le barrage Aggay. Là aussi ce sont des

mesures tendant à améliorer les conditions d'exploitation des retenues.

B- TYPES DE DEGRADATIONS SUR LES BARRAGES

On n'a pas constaté de désordre pouvant entraîner dans l'immédiat la ruine

des barrages. Toutefois, des signes de détérioration de degré de gravité différent

(selon l'état de l'organe affecté) ont été observés. De ce fait, on va distinguer

deux catégories de dégradations:

Les dégradations majeures: ce sont celles qui risque d'affecter à long terme la

stabilité des ouvrages ou qui peuvent engendrer des travaux lourds pour la

réhabilitation. Ces altérations nécessitent des interventions urgentes.

Les dégradations mineures: ce sont celles qui sont nuisibles au

fonctionnement normal de l'ouvrage et qui feront l'objet d'interventions légères.

1- Dégradations majeures

1.1- Erosion régressive sur le talus aval

Ce type de dégradation a été constaté sur le barrage Arid. On a observé

des zones de résurgence des eaux provenant probablement des puits de

décompression. Ces eaux provoquent une érosion régressive au niveau du pied

du talus aval (cf. Fig.9).

Page 86: Barrages en Terre

Figure 9: Erosion régressive sur le pied du talus aval (Barrage Arid)

Nous classons ces désordres comme celles pouvant entraîner la ruine du

barrage du fait que ce phénomène a entraîné pas mal de ruptures de barrages en

terre dans plusieurs pays; exemple barrage des Ouches dans le Puy-de-Dôme en

juillet 2001 en France [C].

Il faut noter que l’apparition de ces fuites n’est pas récente, elles existaient

depuis la première mise en eau du barrage, mais à un rythme relativement faible.

Un rapport d'une visite technique de l'Equipe d'exploitation de la Direction

Provinciale de l'Equipement de Khémisset (D.P.E.K) de 1996 mentionne

qu'elles étaient de l'ordre de 5.5 l/s. Ce débit n'empêchait pas l’ouvrage de se

remplir et d’assurer ses fonctions. Actuellement, la situation devient

préoccupante car le phénomène semble se généraliser sur toute la longueur du

talus. Il y a, en effet, une apparition de zones humides en rive droite (cf. Fig.10)

Page 87: Barrages en Terre

et un élargissement des trous où s'effectue la résurgence. Ces suintements sont

des signes précurseurs du phénomène de renard qui est redoutable pour ce type

d'ouvrage.

Figure 10: Apparition de zones humides en rive droite (Barrage Arid)

1.2- Présence de végétation arbustive sur les corps des barrages

On a observé ce type de dégradation sur cinq barrages. Ce phénomène est

particulièrement remarquable sur le barrage Ain Aouda où on a constaté une

densité assez importante d'arbustes en cours de régénérescence sur le parement

aval et la présence d'un arbre adulte en parement amont à proximité de

l'évacuateur de crue.

La présence des arbres et/ou arbustes sur les barrages en terre est à

proscrire. En effet, par le réseau de racines qu'ils développent, ces végétaux

peuvent entraîner le soulèvement et/ou la fissuration d'objets rigides (évacuateur,

Page 88: Barrages en Terre

vidange fond) et créer aussi des zones de cheminement préférentielle de l'eau le

long des racines surtout après leur mort avec le risque d'apparition de renard.

Ce phénomène doit être combattu au niveau de ces petits ouvrages: Il ne

s'agit pas de couper simplement ces arbustes, mais de les arracher si possible

(tout en prenant soin de remblayer et compacter la zone) ou d'appliquer un

produit nocif sur la cicatrice fraîche après la coupe. Les responsables de ces

ouvrages doivent avoir à l'esprit que plus un arbre est gros, plus son système

racinaire est développé, par conséquent, il serait plus judicieux d'intervenir au

stade juvénile.

1.3- Dégradations sur les coursiers

Trois cas majeurs de détérioration ont été constatés:

Les érosions du coursier du barrage Ait Lamrabtia où l'on a constaté

que la majeure partie du coursier de l'évacuateur de crue en aval de la crête a été

arrachée et détruite par les déversements (cf. Fig.11). La dalle du coursier était

mince, non armée et non ancrée.

Figure 11: Fracture des dalles du radier (barrage Ait Lamrabtia)

Page 89: Barrages en Terre

Par ailleurs, des dégâts sont également observés en amont du coursier

avec une destruction par cavitation de la maçonnerie du chenal avec

l'arrachement des gabions de protection (cf. Fig.12).

Figure 12: Erosion du chenal (Barrage Ait Lamrabtia)

Le second cas de dégradation qui intéresse le coursier est celui observé sur

le barrage Aggay. On a constaté un dépôt de matériaux provenant de

l'éboulement du versant de la montagne limitant la rive gauche du coursier (cf.

Fig.13). En effet, lors de la construction de l'ouvrage les excavations réalisées

sur le versant n'ont pas atteint le rocher stable et ont laissé le versant abrupt.

Cette situation a provoqué une érosion de la rive avec des éboulements. Ces

éboulements pourront entraîner une réduction du coursier ou de nuire à son

fonctionnement lors des prochaines crues, ce qui serait néfaste pour la sécurité

du barrage.

Page 90: Barrages en Terre

Figure 13: Zone d'éboulement du versant de la montagne (Barrage Aggay)

Le dernier cas est l'érosion provoquée, par les crues, de part et d'autre des

murs guideaux du coursier de l'évacuateur du barrage Arid (cf. Fig. 14-15). Les

origines de ces dégradations sont d'une part le fait que le mur de raccordement

du seuil à la rive droite n'a pas été réalisé et d'autre part la hauteur des murs

guideaux (1.2 m) qui est relativement faible par rapport à la hauteur de la lame

d'eau maximale (2m) qui doit être évacué.

Page 91: Barrages en Terre

Figure 14:Vue en plan schématique de l'évacuateur de crue (Barrage Arid)

Figure 15: Erosion provoquée par les eaux de crue sur la partie droite du coursier (Barrage Arid)

Crête digue

Talus aval

Talus amontSeuil de l'évacuateur

Coursier

Mur bajoyer

ErosionErosion

Colline TN

Mur de raccordement rive gauche

Murs guideaux

Page 92: Barrages en Terre

1.4- Désordres sur l'ouvrage de vidange

Les ouvrages hydromécaniques souffrent en général de problèmes de

maintenance et de manque de dispositions sécuritaires contre leur accessibilité.

Le dégât majeur constaté est le blocage des deux vannes (vanne de garde

et vanne de réglage) du barrage Arid depuis le mois de décembre 2002. En effet,

c'est lors d'une opération de vidange, effectuée par l'équipe d'exploitation de la

D.P.E.K, que l'incident s'est produit. Tout le système de vannage s’est décollé du

mur de la tour (les boulons de fixation ont cédé) lors de la manœuvre laissant la

conduite ouverte. Le débit de fuite à la sortie de la conduite était de l’ordre de

500 l/s pendant les mois de décembre – janvier. A la date de notre visite (le

06/03/03) le barrage était presque vide.

Une intervention de la D.P.E.K a permis de fixer l’axe de la vanne sans

toutefois stopper les fuites. Les vannes sont inaccessibles car le puit dans lequel

elles sont logées était presque plein. Les murs de la tour de vannes sont en

maçonnerie, ce qui entraîne beaucoup d'infiltrations dans le puit. Le même

constat a été observé sur le barrage Ait Lamrabtia qui dispose également d'une

tour de vannes avec un puit à moitié plein. Cette situation limite la marge de

manœuvre en cas d'urgence (blocage des vannes lors d'une crue…) et ne permet

pas par ailleurs, d'inspecter et de réparer l'étanchéité des vannes.

L'autre type de problème pour les ouvrages de vidange est la dégradation

des locaux dans lesquels ils sont logés. On a constaté au niveau des barrages

Aggay et Mahrez que les chambres de vannes ne disposent plus de portes (cf.

Fig.16), ce qui expose les conduites ainsi que les volants aux risques de

manœuvre accidentel et des actes de vandalisme. Les conduites présentent un

état de corrosion avancé. Ces détériorations sont des signes de manque

d'entretien qui vont conduire inéluctablement les chambres de vannes à la ruine.

l'état de ces chambres traduisent les signes d'abandon des ouvrages.

Page 93: Barrages en Terre

Figure 16: Absence de porte de la chambre de vannes (Barrage Mahrez)

2- Dégradations mineures

2.1- Tassement de la crête

Le profil général des crêtes des barrages est en bon état, néanmoins on

note un tassement différentiel sur le barrage Arid. Sur ce site la crête présente

une légère pente vers la rive gauche, ce qui crée un plan de ruissellement

préférentiel des eaux de pluies et des ravinements sur ce côté en talus aval.

On a observé également sur la crête du barrage Ain Aouda, des zones

d'orniérage avec des traces de stagnation des eaux de pluies, ceci est dû à

l'absence d'exutoire.

Ces désordres n'ont pas atteint un niveau critique, cependant, ils sont

nuisibles du fait qu'ils constituent des zones de concentration des ruissellements

qui acquièrent ainsi une puissance érosive accrue.

Page 94: Barrages en Terre

2.2- Rupture mur parapet

Pour ce qui est de l'état des murs parapets, on signale des cas de ruptures

mineures d'environ 1 m et 2.5 m respectivement sur les barrages Blad El Gaada

et Mahrez, ce sont des passages crées pour la circulation des animaux.

Sur le barrage Arid, on a constaté des cas de multiples ruptures de fils de

la cage du parapet (constitué d'une rangée de gabion) et des prélèvements de

gabions.

Tous ces dégâts sont provoqués par des actes de vandalisme.

2.3- Déplacement de la protection du talus amont

Ce type de désordres est constaté sur les barrages Blad El Gaada et

Mahrez. Il s'agit des déplacements ponctuels de l'enrochement de la protection

antibatillage. En effet, il y a une activité de pêche qui s'effectue sur lesdits sites

et les pêcheurs déplacent les blocs de rip – rap (vers la base du parement) pour

rechercher des vers. Ainsi, il y a une désorganisation avec des éboulements de

l'enrochement de la partie supérieure mettant donc à nu par endroit la couche de

transition.

L'action des vagues sur cette partie peut creuser le remblai et aboutir ainsi

à la formation de marche d'escalier. Cela peut conduire ensuite à des glissements

localisés qui progressent peu à peu en diminuant à terme la largeur en crête du

remblai.

Pour ces cas de désordres localisés, il suffit de procéder à des réparations

ponctuelles, en remettant en place les enrochements.

Page 95: Barrages en Terre

2.4- Désordres impliquant la vidange de fond

On a constaté également un envasement total du canal de restitution de la

vidange de fond du barrage Blad el Gaada (cf.Fig.17) et celui de Ain Aouda. Cet

état perturbe inéluctablement le fonctionnement normal des ouvrages.

Figure 17: Envasement total du canal de restitution à l'exutoire de la vidange de

fond. (Barrage Blad El Gaada)

2.5- Envasement du Canal de liaison Mahrez- Blad El Gaada

Il convient de souligner tout d'abord la place primordiale qu'occupe le

canal dans la gestion des deux ouvrages et particulièrement celui de Mahrez. La

gestion des eaux du barrage Mahrez se fait de telle sorte qu'il n'y ait pas de

restitution des crues par l'évacuateur principal. En effet, l'évacuateur principal

situé en rive gauche du barrage restitue directement les eaux dans l'oued, ce qui

risque de provoquer des inondations de certains quartiers de la ville de Fès.

Ainsi, le canal, Outre le fait qu'il permet le transfert d'eau entre les deux

barrages, il constitue le deuxième évacuateur de crue du barrage Mahrez. Alors,

c'est grâce à lui qu'on évite la restitution par l'évacuateur principal.

Page 96: Barrages en Terre

A titre indicatif sur les transferts d'eau, on signale que des transferts

d'environ 110.000 m3 ont eu lieu du 28/04/03 au 4/04/03 à raison d'un débit de

182 l/s.

Les dégâts notés sur cet ouvrage sont essentiellement les dépôts de vase

provenant surtout de la vidange de demi fond du barrage Mahrez et les érosions

du mortier de revêtement des berges. L'envasement est beaucoup plus accentué

en amont du canal et s'étend depuis la jonction des deux canaux (canal de

vidange de demi fond et canal de liaison) sur environ 300 m (cf. Fig. 18). On

note également à ce niveau une stagnation de l'eau à l'amont du canal.

Figure 18: Etat des dépôts solides et stagnation de l'eau dans la partie amont du canal de liaison

Des opérations de curage du fond du canal s'imposent donc pour faciliter

l'écoulement de l'eau et éviter en même temps le transfert de vase du barrage

Mahrez vers le barrage Blad El Gaada.

Page 97: Barrages en Terre

2.6- Etat des retenues

L'absence d'échelle limnimétriques sur les barrages ne nous permet pas de

donner une idée exacte sur les taux de remplissage des barrages. Néanmoins, les

estimations de l'équipe d'exploitation des barrages Mahrez et Blad El Gaada font

état, à la date de notre visite (le 15/04/03), respectivement des taux de 56% et

44% pour ces barrages. Le barrage Ait Lamrabtia était à 100% plein et déversait.

Pour ce qui est des autres sites on ne peut pas s'aventurer à donner une

estimation.

Les taux d'envasement selon les services d'exploitation des barrages, sont

estimés à environ 20% pour Ain Aouda et Arid et à 30% pour Ait Lamrabtia.

Ces taux relativement élevés sont liés au mode de gestion des barrages. En effet,

les vidanges ne se font pas régulièrement, il n'y a pas de consigne d'exploitation

et il existe certains barrages où l'on ne fait plus de vidange en occurrence les

barrages Aggay et Mahrez.

Pourtant, vu la capacité réduite de ces ouvrages, une gestion

parcimonieuse de leur capacité s'impose pour pouvoir atteindre la durée de vie

escomptée. De plus, outre le désenvasement que la vidange provoque, elle

permet de maintenir en bon état de fonctionnement les ouvrages de contrôle.

Des problèmes d'étanchéité existent sur le barrage Aggay où il y a

beaucoup d'infiltrations dans la cuvette, ceci est dû à la géologie de la cuvette

qui est constitué par un affleurement de couche de dolomies intensément

fracturé.

Page 98: Barrages en Terre

2.7- Dispositifs d'auscultation

Sur les six barrages, trois étaient équipés seulement d'échelles

limnimétriques, mais actuellement il ne reste que des traces.

Ce dispositif représente un minimum en matière d'équipement d'un

barrage et tout ouvrage doit en posséder. Il participe à la gestion de la retenue

par une connaissance continue des volumes d'eau disponibles et permet

d'enrichir les données hydrologiques par mesure des débits de crues, de ce fait il

devrait être protégé.

Le développement des arbres et arbustes sur le talus aval des barrages est

un signe des infiltrations dans le remblai, mais aucun moyen ne nous permet

d'avoir une idée sur l'importance des sous pressions qui y règnent. Il faut dire

que l'état de santé des barrages ne peut être évalué complètement sans des

mesures d'auscultation.

A la lumière de ce diagnostic on note que l'ensemble des dégâts observés, de

natures diverses, est la conséquence directe d'un problème majeur qui est la

mauvaise gestion de ces petits ouvrages. On abordera ce problème dans le

paragraphe suivant.

C- PROBLEMES RELATIFS A LA GESTION DES BARRAGES

L'un des problèmes majeurs dont souffrent les petits barrages en terre

Marocains est celui qui est imputable à la gestion et à l'entretien de ces petits

ouvrages.

Conformément à l'accord tripartite, ce sont les bénéficiaires de l'eau des

retenues regroupés en associations ou coopératives d'usagers des eaux sous la

tutelle de Messieurs les Présidents des Communes concernées qui devraient

assurer la gestion et le financement des opérations d'entretien des petits barrages.

Page 99: Barrages en Terre

Certes les premières expériences ont montré des signes encourageants et

des retombés positifs pour le développement du monde rural. Néanmoins, ceci

ne constitue pas une bonne base pour confier l'entretien des petits barrages aux

Communes. Cette décision d'accorder aux Communes la responsabilité de

l'entretien des barrages a été appliquée à tous les petits barrages et dans toutes

les régions sans une étude préalable sur les capacités réelles et l'intérêt des

Communes bénéficiaires à honorer cette tâche. La réalité du terrain est que ces

Communes n'ont pas les ressources nécessaires pour assumer cette

responsabilité, et on a tendance à voir qu'elles portent peu d'intérêt à l'entretien

des barrages. Cela se ressent au niveau de l'état des ouvrages. En effet, les

Communes ne disposent pas de budget pour l'entretien régulier des barrages, ce

qui accélère leur rythme de vieillissement. Certaines Communes n'ont pas jugé

nécessaire de se procurer les services d'un gardien laissant donc leurs barrages

abandonnés dans la nature avec le risque des actes de vandalisme et de

détérioration des ouvrages annexes (vol des portes des chambres de vannes,

ouverture et/ou blocage des vannes…). De même pour la réparation des dégâts,

il y a une réticence pour le financement de la part des Communes. Ce qui

entraîne une évolution des désordres qui occasionnent d'une part, un

alourdissement du coût d'intervention et d'autre part, le risque de conséquences

néfastes pour l'ouvrage et la population en aval. Pour y remédier certaines

Directions Régionales de l'Equipement interviennent souvent soit en prenant en

charge le gardien le cas échéant (c'est le cas de la D.P.E.K) soit elles prennent en

charge les opérations d'entretien.

Un autre aspect des problèmes liés à la gestion des barrages est le mode

d'exploitation des retenues. Il y a peu ou pas de terres aménagées pour

l'irrigation à l'aval des barrages. De ce fait l'eau n'est pas utilisée et à chaque

crue les retenues se remplissent. En plus de cela les opérations de vidange ne

Page 100: Barrages en Terre

s'effectuent pas normalement. On note le cas du barrage Blad El Gaada où les

lâchers d'eau provoquent l'inondation d'un quartier clandestin qui s'est établi (au

su de la Commune) juste à l'aval de l'ouvrage. Cette situation fait qu'il est

difficile d'effectuer des lâchers avec des débits importants. Il y a également le

cas du barrage Mahrez où les lâchers se font uniquement par la conduite de la

vidange de demi fond (des lâchers par la vidange de fond risquent de provoquer

des inondations dans certains quartiers de la ville de Fès comme le quartier

Mont Fleuri), ce qui ne permet pas d'évacuer une vase assez importante de la

retenue. Au niveau de ces deux sites on constate actuellement, une réoccupation,

par des agriculteurs, des terres non inondées dans la retenue (ces terres ont été

pourtant expropriées). Cette situation conduit à la réduction de la superficie de la

retenue et augmente le risque d'envasement.

Le cas le plus critique est celui du barrage Aggay, l'ouvrage est abandonné

à lui-même de la part de la Commune et de la Direction Provinciale de

l'Equipement de Sefrou. Aucune visite technique ne se fait, pas de lâchers et

pourtant le barrage dispose toujours d'un volume d'eau assez important. Cette

situation est déplorable dans la mesure où l'ouvrage assure la sécurité de la ville

de Sefrou et tout incident peut engendrer des conséquences sur les habitations en

aval.

Même si les Communes n'arrivent pas à s'acquitter de leurs tâches, c'est

aux responsables des Directions Provinciales de l'Equipement de les soutenir

dans la mesure où elles sont impliquées dans la gestion des barrages. En effet,

c'est à elles qu'incombent les tâches des visites techniques pour des inspections

de routine les lâchers d'eau pour la vidange et/ ou le transfert d'eau en ce qui

concerne les barrages Mahrez et Blad El Gaada. Elles devraient aussi encourager

les responsables des Communes à créer des activités autour des barrages de sorte

à assurer un budget d'entretien. Pourtant certaines Communes comme celle du

Sais (barrage Blad El Gaada) et celle d'Ouled Tayeb (barrage Mahrez) ont tenté

quelques initiatives en essayant de créer des activités de pêche par

Page 101: Barrages en Terre

l'empoissonnement de leur barrage respectif. Mais, ce fut un échec car il n'y a

pas eu de suivi (absence de service de gardiennage) et la pêche s'est faite de

manière anarchique. Dans ces cas précis il faut tirer les leçons de l'échec et

repartir sur de bonnes bases et surtout avec des projets établis dans un processus

de développement durable.

Page 102: Barrages en Terre

CHAPITRE IV: REHABILITATION DES BARRAGES

IV.1- REHABILITATION DES DEGRADATIONS CONSTATEES SUR

LES BARRAGES

Il importe de signaler que les devis estimatifs sur les coûts des travaux de

réhabilitation ne sont représentatifs. On n'a pas fait une étude des prix, mais ce

sont des prix estimés à partir des communications personnelles avec des chefs

des services d'exploitation des barrages de Khémisset et de Fès. Les tableaux des

devis sont à titre illustratif.

BARRAGE AIT LAMRABTIA

Tableau 2: Tableau de réhabilitation du barrage Ait Lamrabtia

Dégradations observées Solutions proposées

Erosion de la maçonnerie du chenal et des dalles du coursier de l'évacuateur de crues

Confortement de la maçonnerie et réalisation des dalles en béton légèrement armé qui sera ancré dans la fondation

Présence d'arbustes sur le talus amont

Les arbustes devront être coupés

Devis estimatif de réhabilitation Travaux U Prix unitaire

(DH) Quantité Prix total

(DH) Réalisation des dalles en

Béton légèrement armé pour radier

M3 750 33 24750

Confortement de la Maçonnerie du chenal

M3 300 6 1800

Total 26550

Explicatif des travaux: La réhabilitation de ce barrage consiste à réaliser, au

niveau du coursier, des dalles en béton légèrement armé, d'une épaisseur de 30

cm sur 15 m de long et 11 m de largeur et qui sera ancrées dans le substratum.

Page 103: Barrages en Terre

Le confortement de la maçonnerie sera réalisé sur les cinq premiers mètres du

chenal.

Cette disposition permettra de réduire les interventions récurrentes sur le

coursier. Le confortement de la maçonnerie se fera sur les premiers 5 m.

Les arbustes présents sur le talus amont devront également être arrachés ou

coupés tout en ayant soin d'éliminer régulièrement les repousses.

BARRAGE ARID

Tableau 3: Tableau de réhabilitation du barrage Arid

Dégradations

observées

Solutions proposées

Vannes non fonctionnelles

Remplacer tout le système de vannes

Débordements de l'eau sur les murs guideaux

Rehausser les 2 murs et réaliser le mur de raccordement en rive droite

Erosion au niveau des puits de décompression

Une étude approfondie devrait être effectuée pour déterminer les origines exactes des fuites et contrôler les débits de fuite.

Devis estimatif de réhabilitation Travaux U Prix unitaire

(DH) Quantité Prix total

(DH) Vannes neuves 70.000 1 70.000

Rehausse des deux murs en maçonnerie

M3 350 30 10.500

Total 80.500

Explicatif des travaux: Les travaux de réhabilitation seront de remplacer tout le

système de vannage; de réaliser le mur de raccordement du seuil rive droite de

l'évacuateur et de surélever les murs bajoyers. Ces murs seront arasés à la même

côte que la crête du barrage et auront de ce fait une hauteur de 2.5 m sur le

terrain naturel sur toute la longueur du coursier.

Page 104: Barrages en Terre

BARRAGE AGGAY

Tableau 4: Tableau de réhabilitation du barrage Aggay

Dégradations observées Solutions proposées

Absence de porte pour la chambre à vanne

Equipement de la chambre de vanne d'une porte

Pas de service de gardiennage ni de local pour le gardien

Construction de local pour le gardien

Eboulement du versant de la montagne

Protection du versant

Devis estimatif de réhabilitation Travaux U Prix

unitaire (DH)

Quantité Prix total (DH)

Mise en place d'une porte pour la chambre de vanne

1 1500 1500

Construction d'un local pour le gardien en maçonnerie

Forfait 60.000

Total 61.500 Explicatif des travaux: La réhabilitation de ce barrage consiste à équiper la

chambre de vanne d'une porte et la construction d'un local de 9 m*9 m (3 pièces

et une cuisine) pour le gardien. Les réparations dans l'immédiat des éboulements

devront consister à évacuer régulièrement les dépôts des matériaux et pour une

solution à long terme il va falloir prévoir une stabilisation du talus vertical par

un système de treillis soudé et de béton projeté.

NB: Le type de local proposé est généralement construit lors de l'installation de

chantier. Donc, pour des futurs projets des petits barrages il faudrait que les

bénéficiaires pensent à conserver ces installations pour les gardiens.

Page 105: Barrages en Terre

BARRAGE BLAD EL GAADA

Tableau 5: Tableau de réhabilitation du barrage Blad El Gaada

Dégradations observées Solutions proposées

Absence de service de gardiennage et pas de local pour le gardien

Aménagement d'un local pour le gardien

Envasement total du canal de la vidange de fond sur environ 5 m.

Curage du canal

Déplacement des enrochements en talus amont

Réparations ponctuelles des parties dénudées

Devis estimatif de réhabilitation Travaux U Prix unitaire

(DH) Quantité Prix total

(DH) Aménagement du local pour le gardien

Forfait 60.000

Total 60.000

Explicatif des travaux: La réalisation d'un local pour le gardien est un préalable

pour la réhabilitation de ce barrage. Ainsi, les gestionnaires pourront lancer de

nouveau des projets d'exploitation de la retenue. La réparation des enrochements

déplacés consiste à remettre en place les enrochements déplacés. Le canal de

restitution devra être désenvasé totalement.

Page 106: Barrages en Terre

BARRAGE MAHREZ

Tableau 6: Tableau de réhabilitation du barrage Mahrez

Dégradations observées Solutions proposées

Absence de porte pour la chambre de vanne de la vidange de fond et de demi-fond

Equipement de la chambre de vanne d'une porte

Pas de service de gardiennage ni de local pour le gardien

Construction de local pour le gardien

Envasement du canal de liaison Curage du canal

Devis estimatif de réhabilitation Travaux U Prix

unitaire (DH)

Quantité Prix total (DH)

Mise en place des deux portes pour les chambres de vanne

1500 2 3000

Construction d'un local pour le gardien en maçonnerie

Forfait 60.000

Total 63.000

Explicatif des travaux: Les travaux vont consister à construire un local de 9 m*9

m pour le gardien, à l'équipement des portes pour les chambres de la vidange de

fond et de demi fond et un curage du canal de liaison surtout sur les premiers

500 m au moins.

Enfin, pour ce qui est du barrage Ain Aouda, les interventions seront axées

simplement sur l'élimination des arbres et arbustes sur les talus amont et aval.

Page 107: Barrages en Terre

IV.2- RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE GESTION DES

PETITS BARRAGES

Considérant l'importance de l'effort financier consenti par l'Etat, depuis les

années 1980 en matière de réalisation des petits ouvrages hydrauliques;

considérant la nécessité de sauvegarder et de maintenir le patrimoine

hydraulique de façon à lui garantir l'efficacité et la rentabilité maximale en vue

d'assurer la réalisation des objectifs escomptés; considérant les conséquences

graves qui pourraient résulter d'une maintenance insuffisante des ouvrages

hydrauliques. Nous recommandons:

Volet technique:

- d'accorder les moyens humains, techniques, et financiers, nécessaires aux

Communes ou d'organiser des sessions de formation continue pour leurs

personnels afin qu'ils puissent assurer d'une manière plus permanente la

maintenance, l'entretien et la remise en état des barrages;

- d'aménager des pistes d'accès et des locaux pour les gardiens pour les barrages

qui n'en disposent pas;

- d'équiper chaque barrage d'un service de gardiennage pour assurer la sécurité

des ouvrages;

- d'installer dans les ouvrages un appareillage d'auscultation aussi simple et

robuste surtout pour le suivi des pressions interstitielles et permettre les études

d'auscultation destinées à prévenir les incidents éventuels;

- une programmation correcte des différentes activités relatives à la gestion

normale des retenues à travers un cahier de consignes d'exploitation,

particulièrement pour les opérations de vidange et des visites techniques. Par

exemple, les vidanges doivent être faites à l'occasion de passage des crues et les

visites d'inspection générale une fois tous les deux ans et après une année

particulièrement pluvieuse;

Page 108: Barrages en Terre

- chaque Equipe d'exploitation d'un barrage doit disposer d'un registre qui

constituera en quelque sorte le "cahier journal" de l'ouvrage;

- de créer des activités rémunératrices autour de ces petits ouvrages (pisciculture

ou activité touristique) afin de disposer de moyens adéquats pour les éventuelles

opérations de réparation;

- pour palier à l'absence de dispositifs d'auscultation au niveau des petits

barrages, il faudrait au moins mettre l'accent sur des inspections visuelles. Elles

devraient être effectuées régulièrement à l'instar de ce qui se fait pour les grands

barrages au Maroc. En effet, pour ces derniers, les études d'auscultation consiste,

en plus de la collecte et l'interprétation des mesures d'auscultation, à effectuer

une visite annuelle par une équipe d'ingénieurs spécialisés afin de procéder à une

inspection visuelle de toutes les parties des barrages et de ses ouvrages annexes.

Volet réglementaire

Sur le plan de la réglementation il importe de signaler qu'il n'existe pas de

loi sur la sécurité des barrages au Maroc. Pourtant, le Maroc dispose d'un grand

nombre de barrages et ces ouvrages constituent un patrimoine national qu'il

convient de protéger durablement. Alors, des normes de sécurité pour les

barrages devront être établies.

De ce fait, nous suggérons aux Autorités Gouvernementales de s'inspirer

des exemples des cas d'accidents qui se sont produits dans d'autres pays pour

créer un Comité des petits barrages. Ce Comité devra œuvrer à l'élaboration

d'un projet de loi sur la sécurité des barrages. Mais, ceci devra être précédé

d'abord par la création d'un répertoire de tous les barrages dont la rupture

engendrera de lourdes conséquences pour la population en aval. Ce répertoire

devra contenir tous les renseignements relatifs à chaque ouvrage, notamment

pour ce qui concerne la localisation, la taille et les caractéristiques des barrages,

leur état général ainsi que leur classification effectuée sur la base des paramètres

Page 109: Barrages en Terre

de sécurité (la population en aval et les biens publics).

Cette loi devra comporter un double contrôle spécifique, a priori (conception,

réalisation et mise en service) et a posteriori (exploitation, inspection,

surveillance). Elle imposera par ailleurs une série d'obligations aux exploitants

de barrages, notamment en ce qui a trait à l'évaluation et au contrôle de la

sécurité de leurs ouvrages, à l'exécution des correctifs ainsi qu'à la mise en

oeuvre de plans de gestion des eaux et de plans de mesures d'urgence. De plus,

elle devra renforcer les moyens d'intervention dont disposent les autorités

publiques concernées afin de prévenir ou corriger toute situation susceptible de

compromettre la sécurité des personnes et la protection des biens à l'aval.

Page 110: Barrages en Terre

CONCLUSIONS

A l'issu de ce travail on note qu'avec le souci de minimiser les coûts de

construction, les barrages n'ont pas été réalisés à 100%. En effet, on a constaté

que les petits barrages étudiés ne sont pas équipés de dispositifs d'auscultation.

Ce qui ne permet pas le suivi de certains paramètres (sous pressions,

tassement…) dans le remblai et limite de ce fait la fiabilité sur l'analyse de la

santé de ces petits ouvrages. Néanmoins, à travers l'observation visuelle on a pu

recensé un certain nombre de détériorations sur les barrages et leurs ouvrages

annexes. Ces dégradations de natures diverses (érosion régressive, présence de

la végétation arbustive, défaillance de vannes…) n'entraînent pas nécessairement

la ruine des barrages, mais nécessitent des interventions urgentes afin d'éviter le

risque d'engendrer des travaux lourds. De ce fait, on ne peut pas affirmer que les

barrages se portent bien car cela donnera un faux sentiment de sécurité, il est

plus judicieux de signaler que le risque de rupture brusque reste minime.

Les causes des dégâts observées sur les barrages sont, en grande partie,

imputables au manque d'entretien. Les Communes n'arrivent pas à supporter les

frais d'entretien et de réparation des ouvrages. Cela est dû au fait qu'il n'y a

aucune activité rémunératrice autour de ces retenues. Ainsi, certains barrages

sont abandonnés dans la nature au risque des actes de vandalisme.

Les réhabilitations proposées se résument essentiellement à des petits

travaux de confortement pour les dégradations, et des recommandations pour

une gestion conséquente des barrages. Ces recommandations sont regroupées en

deux volets: un volet technique renfermant les tâches à accomplir pour assurer la

gestion des barrages et un volet réglementaire qui est relatif à la création d'une

loi sur la sécurité des barrages.

Page 111: Barrages en Terre

Pour ce qui est des recommandations émanent de ce travail, nous

suggérons que:

• des études plus approfondies soient effectuées sur le barrage Arid pour

déterminer les origines des fuites;

• des études pour la stabilisation des versants de la montagne du barrage Aggay;

• des travaux Similaires à notre étude soient effectués sur les autres types de

petits barrages et étendues à d'autres régions.

Page 112: Barrages en Terre

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

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ouvrages annexes. p:108-128.

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Congrès des Grands Barrages. Q.49, R.19. New Delhi. p:277.

[3] COMMISSION INTERNATIONALE DES GRANDS BARRAGES; (1979)-13è

Congrès des Grands Barrages;. Q.49, R.37.New Delhi. p:557.

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[5] Direction Générale de l'Hydraulique, 1998, Les grands barrages du Royaume

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cas au Burkina et au Maroc. Mémoire. IAV Hassan II, Rabat. p:47-48.

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en Afrique sahélienne et équatoriale, Paris, France.

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collinaires. E.M.I. p:25-47.

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[11] HAROUNA S. et SAOUDI H.; (2000).Etude d’un petit barrage sur l’oued

Makrech dans la province de Taounate. Mémoire. IAV Hassan II, Rabat. p:1-4.

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[12] HEYOUNI M.; (1994). Apport de la géologie appliquée aux études des barrages

collinaires: application à des exemples marocains. Thèse, Université Mohamed V.

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[13] LECORNU J., (1998). Conférence Internationale Eau et Développement

Durable. Les barrages et la gestion des eaux. Paris.

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terre. Paris

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[16] ROYET P.; (1994). Guide pratique-La surveillance et l’entretien des petits

barrages. p:17-25, 55-70. CEMAGREF Editions.

[17] Direction des Aménagements Hydrauliques, (1988). Division des Barrages

collinaires. Barrages collinaires dans la province de Fès, Barrage El Gaada, Avant

projet détaillé.

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collinaires, Barrage de dérivation Moulay Arafa, Avant projet Détaillé.

[19] Direction des Aménagements Hydrauliques, (1990). Barrages collinaires

dans la province de Fès. Barrage Aggay. Note descriptive et justificative.

[20] Direction des Aménagements Hydrauliques, (1988). Programme des

barrages collinaires. Barrage collinaire Ain Aouda, Avant projet détaillé.

[21] Direction des Aménagements Hydrauliques, (1985) Programme des barrages

collinaires. Barrage Ait Lamrabtia. Mémoire technique et justificatif.

[22] Direction des Aménagements Hydrauliques, (1989). Programme des

barrages collinaires. Barrage oued Arid. Mémoire technique et justificatif.

Page 114: Barrages en Terre

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[A] www. cnrs.fr/dossiers/doseau/AAdégradation/200-htm, 10.8 Ko

[B] www.environnement.gouv.fr, le risque barrage, 25 janvier 2000

[C] www.cemagref.fr/ presse/InfMédia/Im51/Quand les barrages cèdent

cor1.doc, janvier 2002

[D] www.dodson-hydro.com/Dam Safety And Rehabilitation

[E] http://www.aude.pref.gouv.fr/ddm/PDF/barrage.pdf

[F] http://www.dams.org/dam_stats_fr.htm

[G] http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/fr/eau/barrages/lacs-co2.htm

[H] http://users.Skynet.de/pereinar/site-tpe/dossiers/barrages/barrages.html

[I] http://www.dams.org/report/wcd_tour.htm

[J] http://www.cbdb.org.br/small Dams/ACCEIL.HTM

Page 115: Barrages en Terre

ANNEXES

Page 116: Barrages en Terre

CHECK-LIST POUR VISITE D'UN BARRAGE EN TERRE

Date visite:………………

Nom du barrage :…………………………………..

Cordonnées géographiques :…………………….

But de l’ouvrage :…………………………………..

Côte du plan d'eau par rapport au niveau normal:…………

Service de gardiennage:……………………………

Etat du corps de l'ouvrage:

Points à obsrver Renseignements notés Observations

Couronnement du remblai:

- état de la crête du

barrage

murette pare-vague

Parement amont

- Etat de la protection

antiballage

Parement aval:

-état général du talus

-Présence de ravins

Zones humides et

suintements

-amorce de glissement

- Orniérage ?

- Points bas? - Profil général de la crête

Rupture/ fissure? - déplacement des rip-rap? -déformation du parement en marche d'escalier? - présence de végétation arbustive? - nombre, importance, profondeur, origine? - localisé? - sur des lignes horizontales? - instabilité du talus

Page 117: Barrages en Terre

Etat des ouvrages annexes: Points à observer Renseignements à noter observations

Evacuateur de crues - seuil

- coursier

- bajoyers

- dissipateur d'énergie

Vidange de fond - vannes

- tour de prise

Evènements marquants depuis la précédente visite

Noter le type d'évacuateur

-état général

présence d'obstacles

état général?

érosion radier?

végétation?

stabilité, déformations

fissuration?

Débordements?

érosion?

Déformation des structures

déplacement des

enrochements

Noter le nombre et le type en bon état de fonctionnement? essai lors de la visite? Corrosion? rouille? problème d'étanchéité, état général présence d'eau dans le puit? travaux d'entretien? travaux de confortement? très forte crue?

Page 118: Barrages en Terre

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Page 119: Barrages en Terre

Fiche synoptique du barrage Mahrez A- Données générales •Maître d'œuvre : DAH • Bureau d'étude : SCET- MAROC • Province : Fès B- Caractéristiques hydrologiques • Superficie du bassin versant : 107 km2 • Apports moyens interannuels : 8.5 hm3 • Débit de la crue de projet (T= 1000ans) : 450 m3/s C- Caractéristiques de la retenue •Cote de la R.N : 496 NGM • Niveau P.H.E : 498.5 NGM • Volume à R.N : 620 000 m3 • Surface à R.N : 18.52 km2 •Taux d'envasement : 25 000 m3/ an D- Géologie de la fondation:La géologie du site est marquée par la présence de formation meubles, argilo-silteuses. Le fond de la vallée est constitué de limons argilo caillouteux sur environ 1 m. E- Le barrage La digue •Type variante : digue zonée • Côte en crête : 500 NGM • Longueur en crête : 508 m • Largeur en crête : 5 m • Hauteur max sur fondation : 17 m • Hauteur max sur T.N : 14 m • Pente du talus amont : 3 H/ 1 V • Pente du talus aval : 2.5 H/ 1V • Volume de l'ouvrage : 145 750 m3 F- Les ouvrages annexes F-1. Evacuateur de crues •Type : seuil libre • Implantation : rive gauche • Côte du seuil : 496.5 NGM • Longueur de déversement : 50 m • Crue de projet (T = 1000 ans) : 450 m3/s F-2. Vidange de fond •Type : conduite circulaire en acier •Implantation : dans le barrage en rive droite •Section : Φ800 • Longueur : 42.6 m •Contrôle : grille amont et deux vannes papillons Φ800 disposées à l'aval •Côte seuil entonnement : 493 NGM G- Canal de dérivation

Page 120: Barrages en Terre

Débit de dimensionnement : 35 m3/s Longueur totale : 4100 m Type : canal en maçonnerie trapézoïdal sur

3115 m et rectangulaire sur 985 m. Pente des berges : 3H/ 2V Largeur au fond : 3 m Implantation : rive droite

H- Coût global et délai d'exécution Coût global (barrage + canal) : 30 MDH Délai d'exécution (barrage + canal) : 22 mois

Page 121: Barrages en Terre

Fiche synoptique du barrage Arid

A- Données générales : • Nom : Oued Arid • Situation : Pronvince de Khémisset • Hydrologie : • Bassin versant : Superficie 24 km2 • Les crues

Période de retour (ans) 10 50 100 500 1000 Débit de pointe (m3/s) 15 32 40 60 70

• Envasement : le taux d’envasement est

évalué à 5300 m3/an C- Géologie de la fondation : Le fond de la vallée est constitué d'une couche d'alluvions grossières avec des passages gravelo-sableux à gravalo-sablo-limoneux sur une épaisseur supérieure à 4 m. D- La retenue • Côte de la retenue normale : 362 N.G.M • Côtes des plus hautes eaux : 363 N.G.M • Volume de la cuvette en retenue normale : 660 000 m3 E- Le barrage : La digue : • Type du barrage choisi : remblai zoné • Hauteur maximum au dessus de la fondation : 19.60 m • Hauteur maximum sur TN : 17.50 m • Côte crête : 364 N.G.M + parapet amont de 1 m de

haut • Longueur en crête : 205 m • Largeur en crête : 5 m – parapet de 0.5 m de largeur •Pente des talus amont : 4.5 H/ 1 V aval : 4.5 H/ 1 V • Volume total de fouilles : 31 500 m3 • Volume total de remblai : 220 000 m3 • Volume total de béton : 1520 m3 F- Ouvrages annexes F- 1. Evacuateur de crue : • Type : seuil libre • Implantation : rive droite • Côte du seuil : 362 N.G.M • Longueur de déversement : 70 m • Débit maximal évacué sous PHE : 133.3 m3/s • Restitution : chenal non revêtu

Page 122: Barrages en Terre

F- 2.Vidange de fond : • Type : conduite en béton coffré, fondé au

rocher • Section : circulaire de 80 cm de diamètre • Côte seuil d’entonnement : 349 N.G.M • Côte seuil à la sortie : 346.25 N.G.M • Longueur de la conduite : 141.20 m • Pente moyenne : 2 % • Débit maximum sous la RN : 5 m3/s • Contrôle : par deux vannes installées à l’amont manoeuvrable à partir d’une tour murale de 0.80 * 0.80

Page 123: Barrages en Terre

Fiche synoptique du barrage Aggay

B- Données générales • Maître d'œuvre : DAH • Bureau d'étude : CID TEAM MAROC • Province : Fès • Commune : Sefrou •But de l'ouvrage : Protection de la ville de Sefrou

contre les crues B- Caractéristiques hydrologiques • Superficie du bassin versant : 63.6 km2 • Pluie moyenne annuelle sur le bassin : 650 mm • Apports moyens interannuels : 6.6 hm3 • Débit de la crue de projet (T= 5000ans) : 600 m3/s C- Caractéristiques de la retenue • Cote de la R.N : 1055 NGM • P.H.E : 1058.83 NGM • Volume à R.N : 1.25 hm3 • Surface à R.N : 0.13 km2 • Taux d'envasement : 11 000 m3/ an D- Géologie de la fondation: une importante couche d'alluvions (alternance de limons sableux et de couches graveleuses à galets centimétriques) excédant les 15 m masquent le substratum. E- Le barrage La digue •Type variante : digue homogène • Côte en crête : 1060 NGM • Longueur en crête : 156.3 m • Largeur en crête : 5 m • Hauteur max sur fondation : fonction des résultats de reconnaissances • Hauteur max sur T.N : 37 m • Pente du talus amont : 4 H/ 1 V • Pente du talus aval : 3 H/ 1V • Volume de l'ouvrage : 336 970 m3 • Coût global de l'ouvrage : 314 000 000 DH F- Les ouvrages annexes F-1. Evacuateur de crues •Type : seuil libre en bec de canard • Implantation : rive gauche •Côte du seuil : 1055 NGM • Longueur de déversement : 40 m • Charge max : 3.83 m • Restitution : chenal de 20 m de largeur F-2. Vidange de fond •Type : conduite circulaire en acier •Implantation : dans le barrage en rive droite •Section : Φ800

Page 124: Barrages en Terre

•Contrôle : deux vannes papillons disposées

à l'aval •Côte seuil entonnement : 1030 NGM

Fiche synoptique du barrage BLAD EL GAADA C- Données générales • Maître d'œuvre : DAH • Bureau d'étude : Hidrotecnica MAROC • Province : Fès •But de l'ouvrage : Protection de la ville de Fès contre

les crues B- Caractéristiques hydrologiques • Superficie du bassin versant : 38 km2 • Apports moyens annuels : 3 hm3 •Débit de la crue de projet (T= 5000ans) : 200 m3/s C- Caractéristiques de la retenue • Cote de la R.N : 405 NGM • P.H.E : 406.7 NGM • Volume à R.N : 2 893 400 m3 • Surface à R.N : 37.96 km2 • Taux d'envasement : 20 000 m3/an D- Géologie de la fondation: les marnes du tortonien constitue le substratum du site E- Le barrage La digue •Type variante : digue zonée • Côte en crête : 408 NGM •Longueur en crête : 390 m • Largeur en crête : 6 m • Hauteur max sur fondation : 29.5 m • Hauteur max sur T.N : 24.5 m •Pente du talus amont : 3 H/ 1 V • Pente du talus aval : 2.5 H/ 1V • Volume de l'ouvrage : 348 850 m3 F- Les ouvrages annexes F-1. Evacuateur de crues •Type : seuil libre suivi d'un canal bétonné • Implantation : rive gauche • Côte du seuil : 405 NGM • Longueur de déversement : 25 m • Volume excavation : 22 250 m3 • Volume béton : 1 990 m3 F-2. Vidange de fond

Page 125: Barrages en Terre

•Type : conduite circulaire en acier enrobé de béton

•Implantation : dans le barrage en rive gauche •Section : Φ800 •Longueur : 110 m •Equipement hydromécanique : grille amont, 2 vannes papillons aval 800mm + 1 vanne 200 mm •Côte : 390 NGM G- Coût global et délai d'exécution • Coût global de l'ouvrage : 33 000 000 DH • Délai d'exécution : 12 mois

Page 126: Barrages en Terre

Fiche synoptique du barrage Ain Aouda

A- Données générales : • Maître d’œuvre : Administration de l’Hydraulique • Bureau d’études : Equiter • Province : Temara Skhirat • Ville la plus proche : Rabat • Cours d’eau : Sehb Argoub Al Kelkha B- Hydrologie : • Bassin versant : Superficie 8.5 km2 • Apports moyens annuels : 120 000 m3 • Les crues :

Période de retour (ans) 10 50 100 1000 Débit des crues (m3/s) 12 26 31 49

Volume (m3) 18 400 40 000 48 000 75 000 • Envasement : le taux d’envasement est

évalué à 1 800 m3/an C- Géologie de la fondation : Le substratum du site de l’ouvrage est constitué de grès noirâtre et grisâtre et de schistes verdâtre d’âge primaire. D- La retenue • Côte du fond de lit au niveau du site : 225 N.G.M • Côte de la retenue normale : 230.70 N.G.M • Côtes des plus hautes eaux : 232.85 N.G.M • Volume de la cuvette en retenue normale : 120 000 m3 • Aire du plan d’eau en retenue normale : 48 670 m2 E- Le barrage : La digue : • Type du barrage choisi : Digue homogène • Hauteur maximum au dessus de la fondation : 10.50 m • Côte crête : 233.35 N.G.M • Longueur en crête : 152 m • Largeur en crête : 5 m • Pente des talus amont : 3 H/ 1 V aval : 2.5 H/ 1 V • Volume de terrassement : 4050 m3 • Limon : 16500 m3 • Enrochement : 1870 m3 • Filtre : 2230 m3 • Grave- crête : 80 m3 • Volume total de la digue : 20680 m3

Page 127: Barrages en Terre

F- Ouvrages annexes F- 1. Evacuateur de crue : •Type : Dalot à section carrée de 1.5 m * 1.5 m • Implantation : rive gauche • Côte du seuil : 230.7 N.G.M • Longueur de déversement : 1.5 m • Charge maximale au dessus du seuil : 2.15 m • Débit maximal évacué sous PHE : 49 m3/s • Volume de terrassement : 400 m3 • Volume de béton : 25 m3 F- 2.Vidange de fond : • Type : conduite circulaire en acier

enrobé de béton • Implantation : rive gauche • Côte de calage : 226.80 N.G.M • Dimension : Φ 800 mm • Longueur de la conduite : 48 m • Pente : 0.46 % • Volume de terrassement : 180 m3 • Volume de béton : 85 m3 Equipement de la vidange : Vanne à papillon : Φ800 Grille de protection : 1 U Coût de l’ouvrage : 2 007 000 DH

Page 128: Barrages en Terre

Fiche synoptique du barrage Ait Lamrabtia

A- Données générales : Nom : Ait Lamrabtia Situation : Province de Khémisset

B- Hydrologie : • Bassin versant : Superficie 5 km2 • Les crues :

Période de retour (ans) 100 1000 5000 Débit moyen des crues (m3/s) 7.3 10 12

Débit de pointe (m3/s) 29 40 48 • Envasement : le taux d’envasement est

évalué à 3000 m3/an C- Géologie de la fondation : Les affleurements rencontrés sur le site et la cuvette sont des schistes du primaire qui ont subi plusieurs phases tectoniques D- La retenue

Côte de la retenue normale : 891 N.G.M

Côtes des plus hautes eaux : 892.6 N.G.M Volume de la cuvette en retenue normale : 200 000 m3

E- Le barrage : La digue :

Type du barrage choisi : remblai avec noyau central et recharges en alluvions

Hauteur maximum au dessus de la fondation : 19.50 m Hauteur maximum sur TN : 13 m

Côte crête : 893 N.G.M + parapet amont de 1 m de

haut Longueur en crête : 108 m Largeur en crête : 5 m – parapet de 0.5 m de largeur Pente des talus

amont : 3 H/ 1 V aval : 2.5 H/ 1 V

Volume total de fouilles : 11 500 m3 Volume total de remblai : 42 000 m3

F- Ouvrages annexes F- 1. Evacuateur de crue :

Type : seuil libre en maçonnerie Implantation : rive droite Côte du seuil : 891 N.G.M Longueur de déversement : 8 m Débit maximal évacué sous PHE : 29.8 m3/s Restitution : chenal de 8 m de largeur revêtu en maçonnerie sur les 10 premiers mètres

F- 2.Vidange de fond :

Page 129: Barrages en Terre

• Type : conduite en béton coffré, fondé au

rocher • Section : carré de 80 cm de côté • Côte seuil d’entonnement : 880.93 N.G.M • Côte seuil à la sortie : 879.51 N.G.M • Longueur de la conduite : 70 m • Pente moyenne : 2.1 % • Débit maximum sous la RN : 5.5 m3/s • Contrôle : par deux vannes installées à l’amont manoeuvrable à partir d’une tour en maçonnerie

Page 130: Barrages en Terre

FIGURE 1: PLAN DE SITUATION DU BARRAGE AGGAY

Barrage Aggay

Page 131: Barrages en Terre

FIGURE2: PLAN DU BARRAGE AIN AOUDA

Barrage Ain Aouda

Page 132: Barrages en Terre

FIGURE 3 : PLAN DE SITUATION DU BARRAGE AIT LAMRABTIA

Barrage Ait Lamrabtia

Page 133: Barrages en Terre

FIGURE 4 : PLAN DE SITUATION DU BARRAGE ARID

Page 134: Barrages en Terre

FIGURE 5 : PLAN DE SITUATION DES BARRAGES MAHREZ ET BLAD

EL GAADA

Barrage Mahrez

Barrage Blad El Gaada

Page 135: Barrages en Terre

PHOTO DES BARRAGES

Photo du Barrage Ait Lamrabtia

Photo du Barrage Arid