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Béatification du Père Marie-Eugène DOSSIER D’INFORMATION Le 3 mars 2016 le Pape François a autorisé la béatification du vénérable père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, PRÊTRE, CARME DÉCHAUX, FONDATEUR de l’Institut séculier Notre-Dame de Vie. La béatification sera célébrée sous la présidence du Cardinal Angelo Amato, LE 19 NOVEMBRE 2016 au Parc des expositions en Avignon. « Je suis fait pour conduire les âmes à Dieu »

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Béatification du PèreMarie-Eugène

DOSSIER D’INFORMATION

Le 3 mars 2016 le Pape

François a autorisé la

béatification du vénérable

père Marie-Eugène de

l’Enfant-Jésus,

PRÊTRE,

CARME DÉCHAUX,

FONDATEUR

de l’Institut séculier

Notre-Dame de Vie.

La béatification sera

célébrée sous la présidence

du Cardinal Angelo Amato,

LE 19 NOVEMBRE 2016

au Parc des expositions

en Avignon.

« Je suis fait pour conduire les âmes à Dieu »

[email protected]

2- 19 NOVEMBRE 2016 : BÉATIFICATION DU PÈRE MARIE-EUGÈNE / DOSSIER D’INFORMATION / WWW.PERE-MARIE-EUGENE.ORG

Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque

Si j’avais eu à choisir une devise, j’aurais pris :

« LIVRÉ À LA GRÂCE DE DIEU »

Comment le saint transformé par l'amour et identifié au Christ Jésus ne

porterait-il pas en lui ces richesses caractéristiques de l'amour divin ici-bas ?

De fait, l'amour qui le divinise le laisse un homme comme nous ; il porte en

lui le Thabor et Gethsémani ; il est le plus heureux des hommes parce qu'il

jouit du Verbe en son sein et le plus malheureux parce qu'il porte le péché du

monde.

Fixé en Dieu par l'union transformante, il est cependant l'homme et le saint

d'une époque, d'un peuple, d'un âge bien déterminé du corps mystique du

Christ en pleine croissance. Le divin et l'éternel qui sont en lui ne l'empêchent

pas ou plutôt l'obligent à s'incarner dans le temporel le plus humain de son

époque. (Je veux voir Dieu, p. 1034).

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19 NOVEMBRE 2016 : BÉATIFICATION DU PÈRE MARIE-EUGÈNE / DOSSIER D’INFORMATION / WWW.PERE-MARIE-EUGENE.ORG - 3Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque

Sommaire

PORTRAIT ....................................................................................................................................4

NOTICE BIOGRAPHIQUE ................................................................................................................5

L’ENFANCE ET L’APPEL AU SACERDOCE....................................................................................5

UN CHRÉTIEN SOUS L’UNIFORME ............................................................................................5

PRÊTRE....................................................................................................................................5

L’APPEL DU CARMEL................................................................................................................6

SPIRITUALITÉ : « C’est Dieu qui fait les saints »........................................................................6

UN MESSAGE À TRANSMETTRE, AVEC D’AUTRES .....................................................................7

MISSION NOUVELLE, RENCONTRE PROVIDENTIELLE................................................................7

APOSTOLAT À TRAVERS LE MONDE.........................................................................................7

NAISSANCE AU CIEL ET CAUSE DE BÉATIFICATION...................................................................8

SON ŒUVRE ................................................................................................................................9

SON ENSEIGNEMENT...............................................................................................................9

JE VEUX VOIR DIEU..................................................................................................................9

PRÉDICATION........................................................................................................................10

CORRESPONDANCE...............................................................................................................10

LE SERVICE DE L’ORDRE DU CARMEL......................................................................................11

NOTRE-DAME DE VIE.............................................................................................................13

CITATIONS .................................................................................................................................15

PRIÈRE À DIEU TRINITÉ..........................................................................................................15

L’ÉCRITURE SAINTE ...............................................................................................................16

JÉSUS ....................................................................................................................................17

L’ESPRIT SAINT ......................................................................................................................18

L’ÉGLISE ................................................................................................................................19

L’ORAISON ............................................................................................................................19

LE TÉMOIGNAGE...................................................................................................................20

MARIE...................................................................................................................................21

CHRONOLOGIE............................................................................................................................22

BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................24

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Portrait

Par Monseigneur Guy Gaucher

Même s’il a parcouru des milliers de kilomètres, été un remar-

quable bâtisseur, un organisateur au sens pratique, son secret,

ce n’est pas dans l’ampleur de son action qu’il faut le chercher,

mais dans la contemplation, source de ses actes.

« Livré à la grâce de Dieu », ami de l’Esprit Saint, sa riche

nature humaine était pétrie de sa Foi, de son Espérance, de son

Amour.

Si, à l’heure de sa mort, il voulait laisser à ses enfants de

Notre-Dame de Vie, comme ultime testament : contemplation

et action bien unies, c’est qu’il avait vécu toute sa vie cette

union au niveau le plus profond de son être d’enfant de Dieu,

« comme s’il voyait l’invisible » (He 11, 27).

C’est la forte impression qui se dégageait de sa personne et qui a fasciné tant de ses

contemporains.

Un mot lui était familier, celui d’« antinomies ». On le trouve souvent dans Je veux

voir Dieu et dans sa prédication. Apparentes contradictions dans l’être, elles ne sont ni

contrastes, ni paradoxes mais elles trouvent leur synthèse par l’action de l’Esprit Saint.

Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus les a vécues avant de les décrire : contemplatif

et actif ; tempérament de chef et pauvre homme ; extraordinaire par certaines grâces

et ordinaire dans le quotidien ; déterminé à marcher et patient ; imprégné de vie surna-

turelle et attentif aux moindres détails de la vie matérielle (de la taille de la vigne à la

construction de bâtiments importants) ; père spirituel et enfant de Dieu ; fort et

faible ; exigeant et plein de bonté paternelle ; inspirant parfois la crainte et attirant

par ses puissants charismes ; avide de solitude et apôtre parcourant le monde ; écrivain

prolixe et fondateur prophétique ; combatif et calme ; paysan et théologien ; mortifié

et libre de tout ; prédicateur inlassable et avide d’oraison ; souffrant souvent et rebon-

dissant toujours ; mystique et aimant rire ; héritier de la grande Tradition catholique et

ouvert sur le monde moderne…

Guy Gaucher, La vie du père Marie-Eugène, p. 188-189.

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Notice biographique

L’ENFANCE ET L’APPEL AU SACERDOCE

Né le 2 décembre 1894 au Gua, petit village du bassin minier de Decazeville en

Aveyron, Henri Grialou grandit dans une famille rurale modeste. 1904 : son père

meurt ; il n’a pas 10 ans. Sa mère doit travailler rudement pour nourrir ses cinq

enfants. Très tôt, Henri perçoit un appel au sacerdoce. Pour ne pas peser financiè-

rement sur sa mère, il décide de répondre à une proposition d’études gratuites au

Petit Séminaire de Suze en Italie, l’un des lieux refuge de la Congrégation des

Pères du Saint Esprit alors expulsée. Sa détermination est forte. N’ayant pas à 11

ans, il part seul vers l’inconnu, loin de sa famille, pour deux ans. Renté en France,

à Mende, il se rend compte que sa vocation n’est pas dans la Congrégation des

Spiritains. En 1908, il revient étudier au Petit Séminaire de Graves près de Rodez.

En 1911 il entre au Grand Séminaire de Rodez.

UN CHRÉTIEN SOUS L’UNIFORME

Devançant volontairement l’appel pour le service militaire en 1913 afin de rester proche de son diocèse,

il se trouve encore sous les drapeaux quand éclate la déclaration de guerre. Il participe notamment aux

batailles de l’Argonne, de Verdun et du chemin des Dames. Il s’occupe

également de l’instruction des nouvelles recrues : on lui confie les forts

tempéraments. Il partage ses sentiments à un ami : « La guerre est dure,

terrible, sauvage sans doute ; elle impose de grandes fatigues. […] Cepen-

dant on se retrouve homme et surtout chrétien le soir après la bataille et

c’est alors qu’on souffre le plus en entendant les cris des pauvres blessés ou

le râle des agonisants1 ». Devenu entre-temps sous-officier puis lieutenant,

il est démobilisé en 1919.

PRÊTRE

Le 4 février 1922, il est ordonné prêtre à Rodez. Au soir de son ordination, il médite : « Je suis Prêtre,

Prêtre pour l’éternité. […] Je m'offre à vous pour tout ce que vous voudrez, pour la paix, la joie comme

pour l'obscurité et la souffrance2 ». Son existence est pour toujours enracinée dans la mission sacerdo-

tale. En 1966, lors de la dernière retraite prêchée à des prêtres, il s’exprime ainsi : « Je ne sais pas moi-

même jusqu’à quand je pourrai continuer ce ministère auprès de vous, mais il est bien certain que c’est le

dernier que j’abandonnerai et que je délaisserai le reste pour continuer à m’occuper des prêtres3 ».

1 Lettre à un ami, 01.09.19142 Voir Gaucher, Guy, La vie du Père Marie-Eugène, p. 42.3 Retraite sacerdotale, 8 septembre 1966 [inédit].

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L’APPEL DU CARMEL

13 décembre 1920, pendant la retraite de préparation à son ordination au sous-diaconat, Henri Grialou

lit un Abrégé de la vie de saint Jean de la Croix. À travers cette lecture « insipide », un appel intérieur

s’impose à lui : il doit entrer dans l’Ordre du Carmel. Il rencontre d’abord l’opposition de son évêque, de

son directeur spirituel, et surtout de sa mère qui s’oppose au départ de son fils, pensant qu’il se trompe

de voie et le croyant perdu pour elle4. Quelques jours après son ordination sacerdotale, le 24 février, en

accord avec son évêque, il est reçu chez les Carmes déchaux au couvent d’Avon, près de Fontainebleau.

Il prend le nom de Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus : Marie, comme sa mère ; Marie-Eugène, comme la

prieure du Carmel de Rodez ; de l’Enfant-Jésus, pour signifier son lien déjà très fort avec Thérèse de

Lisieux, non encore béatifiée.

SPIRITUALITÉ : « C’est Dieu qui fait les saints ».

Durant son noviciat, il expérimente la spiritualité dominante à cette époque, tournée vers la pénitence etl’ascèse. Il se donne à fond dans ce qui lui est demandé tout en se posant intérieurement la question dela justesse de ces perspectives. Thérèse de Lisieux, à qui il se confie au terme de cette première forma-tion, lui donne la lumière : c’est la voie de l’enfance spirituelle qui sera sienne et qu’il enseignera5. Laraison de cette décision est fondamentale : le grand obstacle à la sainteté n’est autre que l’orgueil del’intelligence, qui nourrit la volonté de puissance devenue prométhéenne. C’est cet obstacle qu’il fautcombattre.

Cette expérience illumine la vie et la mission du Père Marie-Eugène. « Pour avoir en héritage la vie éter-

nelle6 », il s’agit premièrement de regarder Dieu, c’est-à-dire le Christ Jésus, d’un regard de foi, pour que

Lui-même transforme notre vie – y compris nos pauvretés. Il s’agit d’oser se tourner vers Dieu7 tel que

l’on est et de répondre à son appel par le don de nous-mêmes. Le baptisé est une personne qui vit sous

l’influence de l’Esprit Saint de manière ordinaire8. Il faut agir, certes, mais en réponse à l’appel de Dieu.

« Il y a quelque chose de merveilleux dans sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : son utilisation de l’échec qui

vient surtout de la faiblesse. Par faiblesse, il faut entendre ici misère, tendances. Il y a quelque chose de

sublime dans cette utilisation de l’échec pour faire triompher la miséricorde. Le secret que sainte Thérèse

de l’Enfant-Jésus a mis en lumière, c’est l’utilisation de la faiblesse, de la misère concrète9. »

À la fin de sa vie, le père Marie-Eugène reconnaît simplement : « J’ai compris la Miséricorde. Sainte

Thérèse de l’Enfant-Jésus en a senti la douceur, moi j’en sens la puissance10. »

4 Au moment de son départ de l’Aveyron, il lui fait porter une lettre dont voici un extrait. Tu sais combien j’ai résisté à cause duchagrin que je te causais. Mais cet appel du bon Dieu s’est fait de plus en plus net. J’ai pleuré moi aussi à la pensée du sacrificeque je t’imposais mais je ne puis pas résister à la volonté du bon Dieu si nettement manifestée. Lettre à sa mère, 15.02.19225 Ainsi cette confidence du 12.01.1966 à Marie Pila, cofondatrice de Notre Dame de Vie : Pendant la première année de monnoviciat, je me suis livré à une mortification extraordinaire : je couchais par terre, je ne mangeais pas le matin et le soir, je neprenais un repas qu’à midi... La lumière m’a été donnée, cette vie était celle d’un géant et je n’en étais pas un. Je sentais mafaiblesse et j’ai compris avec Sainte Thérèse de l’E.-J. que ce n’était pas une voie à suivre.6 Mt 19, 16.7 Cf. Conférence, 24.01.1965.8 Cf. Conférence, 18.08.1958-29 Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Les premiers pas de l’Enfant-Dieu, p. 46.

10 R. RÈGUE, Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus maître spirituel pour notre temps, éd. du Carmel 1978, p.118.

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UN MESSAGE À TRANSMETTRE, AVEC D’AUTRES

En 1924, il est nommé au couvent des Carmes de Lille, responsable de la revue Carmel. Cette ville est le

lieu d’une effervescence intellectuelle et théologique dont le Père Marie-Eugène profite. Il contribue

largement à faire connaître les saints du Carmel, que l’actualité met en lumière : canonisation de

Thérèse de l'E.J. (1925), Doctorat de Jean de la Croix (1926). Il confie à un ami : Les âmes qui cherchent

Dieu, il y en a partout. Ah ! Si je pouvais les atteindre toutes et leur parler de l’Amour Infini.

MISSION NOUVELLE, RENCONTRE PROVIDENTIELLE

En 1928, à moins de 33 ans, il est supérieur du couvent du Petit-Castelet à Tarascon, dans les Bouches-

du-Rhône. C’est là qu’il rencontre en 1929 trois jeunes femmes, directrices d’un cours d’enseignement

pour jeunes filles à Marseille. Leur désir de mener une vie de prière intense tout en conservant leur

activité professionnelle rejoint le désir du Père Marie-Eugène de diffuser

l’enseignement du Carmel en plein monde.

De cette rencontre naît en 1932 le groupement qui deviendra l’Institut séculier

Notre-Dame de Vie. Le Père Marie-Eugène dispense alors à Marseille une formation

à l’oraison qui lui permet d’entrer en relation avec des philosophes comme Jacques

Paliard et Gaston Berger. Ces interventions sont à l’origine de son ouvrage Je veux

voir Dieu. En 1932 il est nommé successivement prieur du noviciat des Carmes à

Agen, puis, en 1936, prieur puis du couvent de Monaco.

APOSTOLAT À TRAVERS LE MONDE

Élu définiteur général (conseiller) de son Ordre le 17 avril 1937, il part pour Rome. Il assumera cette

charge jusqu’en 1954. La seconde guerre mondiale l’oblige à rester en France : mobilisé le 2 septembre

1939, démobilisé en août 1940, il ne peut retourner à Rome qu’en 1946. Il profite de ce séjour prolongé

en France pour aider les Carmels en difficulté et accompagner la croissance

de sa jeune fondation.

Nommé par Pie XII, le 23 février 1948, visiteur apostolique des cent qua-

rante trois monastères de Carmélites de France, il s’attache à cette mission

jusqu’en 1953. Au terme de ces visites, qui lui permettent de travailler à

l’unité de l’ordre du Carmel qui lui tient très à cœur, il est nommé respon-

sable de l’organisation des fédérations des carmélites de France dont il

devient l’assistant religieux. Suite au décès accidentel du général de l’Ordre, il assume la fonction de

vicaire général de mars 1954 à avril 1955. Ces missions au service de son ordre le conduisent en Irak, en

Égypte, au Liban, en Israël, aux Philippines, à Macao, au Vietnam, au Cambodge, à Singapour, au Sri

Lanka, en Inde.

Après ces années romaines, il redevient prieur du couvent du Petit-Castelet à Tarascon, puis provincial

de la province Avignon-Aquitaine de 1957 à 1960. Il est réélu provincial en 1963, puis en 1966 (quelques

mois avant sa mort). Pendant cette période, il se rend aux États-Unis, au Canada, au Mexique, aux Phi-

lippines et au Vietnam. En même temps que ces missions, il veille sur le développement de Notre-Dame

de Vie. À partir de 1961, il réside définitivement à Venasque (Vaucluse), lieu de cette fondation.

Avec Marie Pila

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Tout au long de sa vie, le Père Marie-Eugène assume une intense activité de directeur spirituel auprès de

personnes très diverses. Une correspondance importante (9 800 lettres) est conservée.

En raison de ses charges de gouvernement, il participe à divers titres (président, conférencier, auditeur)

à de nombreux congrès et colloques : ainsi, en 1936, au congrès du Tiers Ordre carmélitain à Lourdes ; de

1937 à 1956, à Avon, aux congrès de psychologie dans le cadre des Études carmélitaines11 ; en 1937, à

Lisieux, au congrès eucharistique ; en 1947, au congrès thérésien organisé par l’Institut catholique de

Paris ; en 1950, à Rome, au congrès des états de perfection ; en 1953, à Louvain, au congrès sur

l’apostolat carmélitain ; en 1957, à Rome, au congrès sur l’apostolat des laïcs ; en 1963, à Venasque, au

congrès international des Instituts séculiers.

NAISSANCE AU CIEL ET CAUSE DE BÉATIFICATION

Il meurt le lundi de Pâques 27 mars 1967, jour de la fête de Notre Dame de Vie12.

« Je m’en vais vers l’étreinte de l'Esprit Saint. »

Sa cause de béatification a été ouverte en 1985 dans le diocèse d’Avignon.

Le 19 décembre 2011, le pape Benoît XVI reconnaît ses vertus héroïques.

Le 3 mars 2016, le pape François autorise la congrégation pour les causes des saints à signer le décret

d’authenticité du miracle qui lui est attribué (la guérison d’un petit garçon âgé de quelques semaines).

Sa béatification a lieu au terme de l’année jubilaire consacrée à la Miséricorde, le 19 novembre 2016.

11 Les Congrès de psychologie d’Avon furent l’occasion de rencontres novatrices entre psychologues, psychanalystes etthéologiens, autour de questions relatives à la vie spirituelle.12 En 1957, il avait demandé l’autorisation de célébrer cette fête de l’apparition du Ressuscité à sa Mère selon la tradition desPères de l’Église reprise par Sainte Thérèse d’Avila Cf. par exemple GIANNELLI C., » Témoignages patristiques grecs en faveurd’une apparition du Christ ressuscité à la Vierge Marie », Revue des études byzantines, 1953, V. 11, n°1, pp. 106-119. SainteThérèse d’Avila fera sienne cette tradition in Relations 15, 15-16 avril 1571, Œuvres complètes, Éd. du Cerf, Paris, 2006, p. 395.Saint Jean-Paul II l’a faite sienne lui aussi, cf. Audience du 21 mai 1997.

« II est vivant l'Espritd'Amour qui vit en moiet qui m'a pris depuislongtemps.Présence vivante,envahissante,dominatrice.

C'est lui qui diffusel'Amour et qui faitl'Église.

Ma sainteté sera decroire en Lui, en saprésence et de me livrerà son emprise »..Note intime 1952.

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Son œuvre

L’œuvre du Père Marie-Eugène échappe à toute mesure. On peut seulement mettre en lumière quelques

aspects qui s’inscrivent dans l’histoire de l’Église de notre temps : son enseignement, le service de

l’Ordre du Carmel et la fondation de l’Institut Notre-Dame de Vie en forment comme trois axes, par

ailleurs inséparables. Leur source commune est, dans un seul mouvement, la grâce de l’ordination sacer-

dotale et celle de la vocation prophétique du Carmel, à la suite du Prophète Élie qui en est le père.

SON ENSEIGNEMENT

JE VEUX VOIR DIEU

En mai 1931 à Marseille, le Père Marie-Eugène commence une école de

prière où il donne plusieurs séries de conférences. Ces interventions

s’adressent à un public de chercheurs de Dieu qui désirent vivre comme

des chrétiens engagés pleinement dans le monde par leurs charges fami-

liales ou leur vie professionnelle : enseignants, universitaires, industriels,

personnes de divers milieux sociaux.

Je veux voir Dieu est, pour une part, la reprise de ces enseignements. Cet

ouvrage est d’abord publié en deux volumes. Le premier, Je veux voir Dieu,

paraît en 1949 ; le second, Je suis fille de l’Église, paraît en 1951. Un pre-

mier totum paraît en 1957 sous le titre de Je veux voir Dieu. De multiples

traductions voient le jour : espagnol, allemand, italien, anglais, polonais,

chinois, portugais. Des traductions en partie publiées circulent, incomplè-

tes, en coréen, en vietnamien…

Dans la lumière de l’enseignement des maîtres du Carmel, Sainte Thérèse d’Avila, Saint Jean de la Croix

et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Je veux voir Dieu propose d’éclairer l’itinéraire de foi d’un baptisé13.

Étape par étape, dans le respect de la complexité de l’humain et du rythme parfois lent et souvent chao-

tique de son développement, le Père Marie-Eugène y présente l’œuvre de la grâce du Christ et la ré-

ponse que l’homme peut apporter. Une conviction anime la rédaction de cet ouvrage : la vocation de

l’homme, sa grandeur, est dans le développement d’une relation filiale et confiante avec Dieu.

La structure générale de l’ouvrage est empruntée à la présentation de la vie spirituelle telle que Thérèse

d’Avila la décrit dans son Livre des Demeures14. De « demeures en demeures », de plus en plus docile à

l’action de l’Esprit Saint, la personne apprend à coopérer à l’action de la grâce qui se développe, l’envahit

et fait d’elle dans un même mouvement, une âme contemplative et un apôtre.

13 Pour une introduction à la lecture de Je veux voir Dieu, on pourra se reporter à « Pour lire Je veux voir Dieu », Vives Flammes,n° spécial, 1999.14 THÉRÈSE D’AVILA, Le Château intérieur, Œuvres complètes, Éd. du Cerf, Paris, 2006, p. 962 s.

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10-19 NOVEMBRE 2016 : BÉATIFICATION DU PÈRE MARIE-EUGÈNE / DOSSIER D’INFORMATION / WWW.PERE-MARIE-EUGENE.ORG

Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque

L’union à Dieu, c’est l’union au Christ en son Corps qui est l’Église. Sa finalité, en même temps que son

chemin, c’est le service de l’Église et l’ouverture aux autres. Les titres des deux parties, « Je veux voir

Dieu » et « Je suis fille de l’Église », deux exclamations attribuées à Thérèse d’Avila, font écho à la double

devise du prophète Élie : « Il est vivant le Seigneur en présence de qui je me tiens » ; « je brûle de zèle

pour sa gloire15 ». Ils révèlent le projet qui sous-tend l’ouvrage : la description d’un chemin pour unir

prière, témoignage et service, contemplation et action.

La nouvelle édition française de Je veux voir Dieu, parue en 2014 a été enrichie d’une introduction qui

permet d’entrer plus avant dans ce maître-ouvrage du Père Marie-Eugène.

PRÉDICATION

Prédicateur, il ne laisse pas moins de 4428 conférences et 911 homélies. Son auditoire est varié : laïcs

vivant un temps de ressourcement, prêtres et séminaristes, membres de Notre-Dame de Vie, carmes et

carmélites, ainsi que diverses communautés. En chacune de ses interventions, il souhaite conduire à une

relation vivante avec le Christ. Séminariste, méditant sur sa vocation, il écrivait déjà :

« Il est beaucoup de vérités que nous savons d’une façon théorique, nous les avons souvent entendues

énoncer, nous les avons répétées à l’occasion mais sans conviction parce que nous ne les savons pas

d’une façon pratique, elles ne nous ont pas encore frappés et ne nous ont pas déterminés à des actes.

Cette connaissance pratique est une véritable grâce que Dieu nous accorde16. »

Une méditation pendant son noviciat lui permet de préciser le but qu’il assigne à ses prédications : le

développement de la charité dans les cœurs. Commentant la parole de saint Paul dans sa première lettre

à Timothée : « Le but de cette injonction, c'est la charité qui vient d'un cœur pur, d'une bonne cons-

cience et d'une foi sincère17 », il écrit :

« Ne pas oublier cela lorsque j’aurai à m’occuper des âmes. Il faut les instruire, les élever mais toujours

pour les amener à Dieu, pour les purifier et développer en elles la charité18. »

CORRESPONDANCE

Tout au long de sa vie, le Père Marie-Eugène assume une activité

épistolaire importante auprès de personnes très diverses. Il reste

9800 lettres de lui dont beaucoup sont des lettres

d’accompagnement spirituel. Il y révèle sa grande compréhension

et son humanisme délicat qui permettent d’entrevoir comment

lui-même envisage la réalisation concrète de ses enseignements :

il laisse découvrir sa bonté paternelle. Il y témoigne aussi de son

souci d’adaptation et d’inculturation de l’Évangile.

15 1R 17,1 ; 19,10.16 Cahier de notes personnelles B, p. 19 [inédit].17 1 Tm 1, 5.18 Cahier de notes personnelles D, p. 65.

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LE SERVICE DE L’ORDRE DU CARMEL19

Les années vingt’ sont une période faste pour le Carmel. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

est canonisée le 17 mai 1925 et saint Jean de la Croix déclaré docteur de l’Église le 24 août

1926. Le Père Marie-Eugène s’adonne alors à un ministère inlassable de prédications. En

1927, sur une période de huit mois, il assure douze triduums en l’honneur du Docteur

mystique. Sa science des âmes, alliée à un grand charme personnel, a raison des vieilles

préventions qui, pour des raisons historiques complexes, ont isolé les carmels

« d’observance française » de leurs frères Carmes Déchaux. Les liens étroits entretenus avec le carmel de

Lisieux et les sœurs de sainte Thérèse20 lui facilitent l’accès à bon nombre de monastères de carmélites

où il est le premier carme à pénétrer depuis trois siècles. Les quatre années passées à Lille sont intenses.

Elles s’achèvent avec la nomination du Père Marie-Eugène comme supérieur du Petit-Castelet près de

Tarascon (14 août 1928).

Il est nommé prieur du couvent d’Agen (4 mars 1932). De 1932 à 1937, le Père déploie un important

ministère de prédication dans les carmels de France où il est particulièrement apprécié. Il multiplie en

même temps des conférences publiques et marque de son empreinte les frères qu’il côtoie, à commen-

cer par les novices d’Agen. Le 17 avril 1937, le Père Marie-Eugène est élu 3e

Définiteur Général par le Chapitre Général des Carmes réuni à Venise. Cette

fonction de conseiller du Père Général bouleverse le cours de sa vie reli-

gieuse mais son grand sens ecclésial, son amour de l’Ordre le font entrer

immédiatement dans cette voie d’obéissance qui va amplifier son rayonne-

ment apostolique puis confirmer et nourrir ses intuitions spirituelles de

carme et de fondateur. Il va conserver cet office jusqu’en 1955 et résider

alors à Rome sauf pendant les années de la Guerre où il rentre en France.

Jusqu’en 1955, il est difficile de dissocier la vie personnelle du Père Marie-

Eugène de ses multiples engagements au service de l’Ordre carmélitain.

Cette expérience du gouvernement lui permet d’acquérir une connaissance

approfondie de ses composantes contemplative, missionnaire et internatio-

nale. La visite des couvents de carmes de Palestine (mars-avril 1939) lui fait

grande impression. Lorsque la guerre éclate, l’impossibilité de rejoindre

Rome l’oblige à rester en France (1940-1945) où il prêche de nombreuses retraites dans les carmels ou

dans des groupes divers. Le Père s’adapte à tous les publics. C’est un conférencier apprécié. Il parle sans

effets oratoires mais avec une grande force de conviction. Qu’il s’adresse à des universitaires, à des

séminaristes, des pasteurs d’âmes ou des laïcs enfouis dans la masse, son enseignement est le même :

contempler Dieu tout en restant dans l’action, transmettre au monde moderne la grâce du Carmel, vivre

sous l’emprise de Dieu et se donner, collaborer à l’œuvre du Saint-Esprit qu’il considère comme un

« Ami ». En bon carme, le Père Marie-Eugène est aussi une âme mariale.

19 Fr. LOUIS-MARIE DE JÉSUS, o.c.d. Extraits de « Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894- 1967) : quelques élémentsbiographiques » in MARIE-EUGÈNE DE L’ENFANT-JÉSUS, Je veux voir Dieu, Ed. du Carmel, 2014, p. 20-30.20 Sœur Geneviève (Céline) rendra hommage au Père Marie-Eugène en affirmant qu’il est un des meilleurs interprètes de lapensée de leur sainte petite sœur. Mère Agnès, au soir de sa vie, ira jusqu’à dire : « Je n’ai jamais vu une âme qui ressembleautant à ma petite sœur que le Père Marie-Eugène » cité par RÈGUE, RAYMONDE, Père Marie-Eugène de l’E.-J., numéro spécial de larevue Carmel, 1968, p. 5-6.

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Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque

Le 23 février 1948, Pie XII21 le nomme Visiteur apostolique des Carmélites Déchaussées de France. De

septembre 1948 à juin 1953, il visite les cent quarante-deux carmels concernés. Cette charge écrasante

prépare l’organisation des Fédérations des Carmélites de France qu’il orchestre de main de maître lors

des mémorables assemblées tenues à l’ombre du carmel de Lisieux (19-30 octobre 1953) sous le regard

bienveillant de sa vieille amie sœur Geneviève (Céline), dernière survivante des sœurs Martin22. Le 17

mai 1948, secondant le Père Général venu faire une visite au Carmel de France, il inaugure le Saint-

Désert des carmes de Roquebrune-sur-Argens (Var) qu’il a tant désiré et activement préparé. Il multiplie

les visites canoniques des maisons de l’Ordre au Proche- Orient (Palestine, Irak, Égypte, Liban du 1er

novembre 1947 au 30 janvier 1948) et en Belgique (1950). Favorable aux apostolats modernes, le Père

Marie-Eugène se rend dans le monde entier et stimule l’esprit missionnaire de ses frères ou des prêtres

séculiers dont il se sent proche. Son sens pratique hérité de ses origines terriennes lui permet de passer

d’un projet à l’autre avec une parfaite liberté d’esprit. Travailleur infatigable, il donne l’impression de

vivre constamment en présence de Dieu.

La mort accidentelle du Père Silverio, Préposé Général, en visite canonique au Mexique (10 mars 1954) le

propulse à la tête de l’Ordre. Pendant un an, jusqu’au Chapitre Général d’avril 1955, il assume la fonction

de Vicaire Général. Les derniers travaux de la construction du Collège International des Carmes (Teresia-

num) et de la Maison Généralice qu’il a en partie supervisés s’achèvent, l’inauguration a lieu le 24 avril

1955.

Prieur du Petit Castelet (octobre 1955 à juillet 1957), Assistant des quatre Fédérations des Carmélites de

France (1956-1958) puis de celle du Sud-Est (1958-1967), Provincial d’Avignon-Aquitaine (1957-1960 ;

1963-1967), Directeur des Éditions du Carmel (1955-1966) et Rédacteur en chef de la revue Carmel

(1955-1960), il s’épuise progressivement, tout en continuant à communiquer la substance de son ensei-

gnement et de sa flamme intérieure.

21 Pie XII a beaucoup œuvré au renouveau de la vie monastique féminine.22 Elle mourra en 1959.

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NOTRE-DAME DE VIE

Dès le début de sa vie religieuse, le Père Marie-Eugène expérimente la puis-

sance de la spiritualité biblique du Carmel pour venir en aide aux chercheurs

de sens. Il repère que son fondement est la grâce du baptême et qu’à ce

titre, par-delà les formes diverses d’expression, la mission du Carmel a une

portée universelle. Il confiera un jour : « Quand j’étais au noviciat, je sentais

intérieurement que j’avais une mission, celle de répandre la miséricorde23. » Il s’agit bien d’aller partout

où il y a des chercheurs de Dieu, qui ne viennent plus frapper à la porte des monastères, ou même des

églises.

Lorsqu’il rencontre à Tarascon, en la fête de Pentecôte 1929, les trois fondatrices d’un établissement

scolaire, le Cours Notre-Dame de France à Marseille, désireuses de se donner à Dieu, il pressent que Dieu

exauce son attente : former des apôtres qui soient des contemplatifs. C’est le point de départ de ce qui

deviendra l’Institut séculier Notre-Dame de Vie.

En 1932 commence la fondation, dans une propriété que l’on vient de donner

au Père Marie-Eugène, le sanctuaire de Notre-Dame de Vie à Venasque (Vau-

cluse), lieu de prière depuis le VIe siècle, où les premiers membres, dont Marie

Pila (1896-1974), viennent tour à tour vivre une année de solitude profonde,

pour « s’accrocher à Dieu » et « apprendre, dans la docilité, à accorder leur

action à celle de l’Esprit Saint ».

En 1963, le fondateur précise encore la finalité de Notre-Dame de Vie :

« L’Institut est orienté vers cette nouvelle Pentecôte. Pentecôte de tous les jours,

continuelle. L’Institut est fait pour réaliser cette Pentecôte dans l’Église24. »

Notre-Dame de Vie est ainsi orienté vers la recherche de l’union à Dieu et le

service du monde de ce temps, pour y apporter le témoignage du Dieu vivant et de sa miséricorde. Dans

une conférence, le Père Marie-Eugène précise : « L’Institut est orienté directement vers l’athéisme, vers

l’apostasie moderne. Le motif de la création de l’Institut n’a pas été seulement d’attirer des âmes à la

perfection carmélitaine. Il existe pour que ces âmes, animées du zèle prophétique d’un Élie, de Sainte

Thérèse d’Avila, aillent à cette foule25. »

En 1947, le pape Pie XII érige les Instituts séculiers comme forme nouvelle de vie consacrée. Ce sont des

associations de clercs ou de laïcs dont les membres, en vue de tendre à la perfection chrétienne et de se

livrer totalement à l’apostolat, font profession de pratiquer, dans le monde, les conseils évangéliques26.

Ces consacrés vivent, dans les conditions ordinaires du monde, une écoute et une relation profonde avec

les signes des temps à la lumière de l’Évangile.

Ils considèrent le monde avec le même amour que Dieu « qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils,

son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle27 ». Paul VI ré-

23 Confidence à un membre de Notre-Dame de Vie.24 Cf. Entretien 1° Juin 1963.25 Conférence, 17.08.1964.26 Article 1 de la « Loi particulière des Instituts séculiers », Constitution Provida Mater Ecclesia.27 Jn 3, 16.

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sume leur double orientation : « la pleine consécration de la vie selon les conseils évangéliques ; la pleine

responsabilité d’une présence et d’une action transformante au-dedans du monde pour le modeler, le

perfectionner et le sanctifier28 ».

Notre-Dame de Vie, existant depuis 1932, érigé en 1937 sous forme de Fraternité du Tiers-Ordre du

Carmel puis de Pieuse Union, est reconnu Institut séculier de droit diocésain le 15 août

1948, puis de droit pontifical (en 1962 pour la branche féminine, en 1973 dans sa

forme définitive). Trois branches autonomes le composent, auxquelles sont rattachés

un groupement de foyers et des associés.

Les membres de la branche féminine sont actuellement cinq cents dans une vingtaine

de pays sur quatre continents. En 1945, un premier prêtre diocésain aveyronnais

découvre Notre-Dame de Vie. Il sera à l’origine avec quelques autres en 1964 du

groupement sacerdotal. Prêtres diocésains ou incardinés au service plus direct de

l’Institut et de ses œuvres dont les centres spirituels et le Studium Notre-Dame de Vie,

ils veulent vivre du charisme de Notre-Dame de Vie dans leur ministère sacerdotal ordinaire. Aujourd’hui

ils sont cent quinze prêtres et dix séminaristes de treize nationalités différentes dans vingt pays et

cinquante-six diocèses.

En 1947, un groupe de jeunes gens engagés dans une importante œuvre de jeunesse du diocèse de

Bordeaux, travaillant pour la plupart dans l’enseignement, rencontrent le Père Marie-Eugène. Ils cher-

chent comment se donner totalement à Dieu en restant laïcs. À partir de 1962, ceux qui deviendront les

premiers membres de la branche masculine laïque viendront passer tour à tour plusieurs mois à Notre-

Dame de Vie. Ils sont aujourd’hui trente membres dans huit pays.

Plus d’informations sur www.notredamedevie.org

28 Discours aux représentants des Instituts séculiers, 2 février 1972.

« Le Père Marie-Eugène était taillé pour l'action,c'était un réalisateur, il aimait l'entreprise et lalutte, mais son amour de l'action lui venait aussi deson amour de l'Église, des âmes, et cet amour étaitimmense. [...] Son âme d'apôtre brûlait d'un zèledévorant. […] On se souvient de sa joie au premierdépart pour les terres lointaines : 'Que je suis heu-reux de vous disperser ! Vous n'avez pas été choisispour rester à l'écart, pour veiller, pour prier, maispour être jetés dans la masse, mélangés à la foule,tel un ferment, pour y produire son action dès qu'ilest capable d'agir' ».Marie Pila

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Citations

PRIÈRE À DIEU TRINITÉ

Donnez à chacune de nos âmes, cette beauté, cette grandeur,

que vous avez rêvées pour elles de toute éternité.

Nous vous le demandons humblement,

ô Père source de toute lumière,

ô Jésus notre Frère, notre Maître, notre Roi,

ô Esprit Saint, Amour substantiel, architecte et ouvrier des desseins de Dieu.

Réalisez tout entière cette pensée de Dieu.

Que pas une étincelle de cet amour que vous nous destinez ne reste inemployée,

mais qu’elle descende ici-bas.

Unissez-nous à vous,

Entrevoyez déjà toute notre participation à votre vie trinitaire.

Voilà la prière que nous faisons, ô Trinité Sainte.

Elle est pour votre gloire, votre joie, pour l’expansion de votre vie trinitaire.

Assurez son efficacité par une nouvelle emprise de l’Esprit Saint.

Que chaque jour, chaque instant de notre vie

marque une croissance de votre emprise.

Et lorsque vous dominerez sur chacun de nous,

nous porterons témoignage de vous,

là où vous nous enverrez, comme vous nous enverrez.

Et dans cet apostolat de témoignage,

nous trouverons notre raison d’être, ô Père, ô Fils, ô Saint-Esprit.

Considérez ce que vous avez fait,

et réalisez complètement votre œuvre en nous et, par nous,

en tous ceux que nous introduirons dans le même dessein d’amour,

dans votre vie trinitaire, auprès de vous et en vous. Ainsi soit-il.

Homélie, Pentecôte 1963.

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L’ÉCRITURE SAINTE

En lisant la Sainte Écriture, on communie sans doute à la Sagesse éternelle. Quelle joie on éprouve à y

trouver les débordements de l’amour infini, et cela, même dans l’Ancien Testament. On y sent non seule-

ment les battements du Cœur de Jésus mais les battements du Cœur de toute la Trinité Sainte.

Cahier de notes personnelles, D, p. 7 [inédit].

Il n’est pas d’ouvrage qui puisse, au même degré que la Sainte Écriture, nous éclairer sur Dieu et le

Christ, assurer un aliment plus substantiel à notre méditation, favoriser le contact vivant avec Jésus et

créer l’intimité avec Lui. Elle offre une nourriture qui convient au débutant ; le parfait ne veut point

d’autre livre, car il est le seul dont les mots se chargent pour son âme de clartés toujours nouvelles et de

saveurs toujours nourrissantes. Aussi n’est-il point contemplatif, à qui les Saintes Écritures ne deviennent

très chères.

Je veux voir Dieu, t° 206.

Pour que se crée et subsiste dans notre vie quotidienne cette intimité affectueuse et constante avec le

Christ Jésus, qui est l’aliment de l’oraison de recueillement, il faut connaître le Christ vivant, le voir tel

qu’il a vécu, savoir comment et dans quelles conditions intérieures et extérieures il a agi et parlé, et il faut

aussi que toutes nos puissances, depuis les sens jusqu’aux profondeurs de notre intelligence, soient rem-

plies de cette connaissance vivante et concrète.

Je veux voir Dieu, t° 203-204.

Comment connaître le Christ ? Dans la Sainte Écriture. C’est le livre de Dieu, là nous trouverons la

vérité, l’aliment de notre oraison. Nous verrons vivre le Christ, nous connaîtrons ses gestes humains. En le

voyant agir, lui qui était mû par la divinité, nous saurons comment agir parfaitement. Dans l’Ancien

Testa- ment, nous percevrons le Christ annoncé, figuré. Tout cela est dit dans un langage qui porte le

reflet humain de celui qui a composé le livre, mais c’est l’Esprit Saint qui en est l’auteur. Là nous trouve-

rons une lumière extraordinaire.

Conférence, 1942.

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JÉSUS

Quand on veut connaître quelqu’un, on va le voir. Il faut aller voir Notre-Seigneur dans l’Évangile. Il

faut le trouver dans l’Évangile, par la méditation. Votre oraison vous aide à comprendre l’Évangile. Oui, il

faut avoir une science, une connaissance personnelle du Christ. C’est comme cela qu’on devient chrétien

et qu’on devient spirituel. C’est ce qu’il faut mettre à la base de votre vie spirituelle. La lecture attentive

de l’Évangile doit être la base de votre science. C’est plus important que n’importe quelle science.

Conférence, 13 décembre 1965.

Jésus est mystérieux. Quand nous l’abordons, habituellement il reste silencieux. Dans ce silence, quel-

les sont ses dispositions à notre égard ? Il nous le dit dans la parabole du bon Pasteur : il nous voit avec

son amour, il nous connaît, et bien qu’il reste silencieux, il sait parfaitement ce que nous sommes, ce que

nous pensons, ce que nous aimons, ce que nous faisons. Cette connaissance du Christ doit être notre

consolation.

Homélie, 2 mai 1965.

Nous sommes chez nous quand nous sommes en lui, quand nous sommes chez lui, car c’est lui le

pâturage auquel il nous conduit. La porte à laquelle il nous conduit, c’est son âme, c’est sa vie, c’est lui-

même.

Conférence, 7 septembre 1964.

En tout cas pour nous, cela nous arrive d’être de pauvres hommes par la souffrance que nous portons,

par ce que nous sommes et par la souffrance que nous donne le spectacle de la déchristianisation,

l’indifférence des âmes que nous aimons... ce flot, cette quantité d’âmes dans vos paroisses et dans le

monde, que nous ne pouvons pas atteindre et que nous voudrions atteindre, que nous pourrions (nous

semble-t-il) rénover et éclairer, si nous pouvions les avoir un instant... Cette souffrance, Notre-Seigneur l’a

portée.

Conférence, 8 septembre 1966.

Jésus est là, à notre disposition, pour nous purifier, nous sanctifier. La Passion est transitoire ; ici, c’est

son attitude foncière. Dans cette disposition, il y a quelque chose d’éloquent, d’émouvant : elle n’abaisse

pas Notre-Seigneur, elle le grandit. Cela nous déconcerte. Il est le serviteur de nos âmes, il se livre pour

nous, il affirme la mission que Dieu lui a donnée, cette mission le met à notre disposition. Il est voué à

l’Église, à chacune de nos âmes. N’ayons jamais peur de le mettre à contribution, nous lui faisons remplir

son rôle de maître, de Christ, de médiateur.

Il nous sert avec cette humilité, cette simplicité affectueuse qu’il a mise dans ce lavement des pieds. Il

est là, à genoux, pour nous servir. Voilà comment il commence sa Passion. « Comprenez-vous ce que j’ai

fait ? » Le Christ s’est penché sur les apôtres pour qu’à leur tour, ils lavent les pieds de leurs disciples.

Nous devenons les serviteurs, parce que ce que nous avons, nous a été donné pour les hommes.

Conférence, 6 août 1945.

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L’ESPRIT SAINT

Il ne s’agit pas de croire à l’Esprit Saint d’une façon vague ; il faut que nous croyions en lui comme à

une réalité vivante, à une Personne vivante, intelligente, toute-puissante, comme à une personne qui sait

ce qu’elle veut, qui fait ce qu’elle veut, et qui sait où elle va.

Par conséquent le chrétien, non pas seulement ceux qui ont une charge et des responsabilités, mais

tout chrétien doit vivre en contact avec l’Esprit Saint. Ne pas vivre en contact avec l’Esprit Saint, c’est

méconnaître la puissance agissante, c’est méconnaître véritablement l’architecte, le maître, – excusez

l’expression – le « patron » dans l’Église, dans cet édifice en construction. […]

Je vous invite à faire un acte de foi en cet Esprit Saint qui est dans nos âmes. L’Esprit Saint n’est pas

une pensée ou une réalité qui vit dans les régions supérieures ; c’est quelqu’un qui est en nous, qui est la

vie de notre âme, le souffle vivant de notre âme, qui est l’hôte de notre âme et agit sans cesse en nous. Et

quand nous allons en nous-mêmes, comme cela nous arrive certainement pour notre prière ou bien pour

sonder nos sentiments et voir où nous en sommes, ce que nous devons chercher en premier lieu et pres-

que uniquement, c’est cet Esprit Saint qui est vivant en nous. Il est là, l’ami, il est là, l’hôte ; il est là,

l’architecte de l’Église ; il est là, l’ouvrier de notre sanctification. Il est là, celui qui fait l’Église, ce grand

œuvre auquel il nous associe. […]

Car, comme le dit Notre Seigneur, celui qui a l’Esprit et qui croit en lui, des fleuves de vie jaillissent de

son sein (Jn 7,38), l’Esprit Saint se répand par cette âme. Des flots de vie et de lumière descendent sur les

âmes, par l’Esprit Saint mais aussi par cette âme qui a ouvert pour ainsi dire ces écluses divines par la foi

en l’Esprit Saint.

Au souffle de l’Esprit, pp. 260-276.

L’Esprit Saint, c’est un grand personnage qui s’occupe de tous les petits, de chacun de nous. […] Vous

pouvez vous dire : l’Esprit Saint me suit depuis que j’existe, depuis toujours Il veut que je l’aime.

Conférence, 14 mai 1959.

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19 NOVEMBRE 2016 : BÉATIFICATION DU PÈRE MARIE-EUGÈNE / DOSSIER D’INFORMATION / WWW.PERE-MARIE-EUGENE.ORG - 19Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque

L’ÉGLISE

Nous avons une place à occuper, une mission à remplir dans le corps mystique du Christ. Occuper cette

place, réaliser cette mission sont choses inséparables de notre perfection, ou plutôt la constituent et la

précisent. La sainteté ne peut se trouver que dans l’accomplissement de la pensée de Dieu. La spiritualité

qui veut nous conduire à la sainteté doit nous révéler ce dessein unique de Dieu qu’est l’Église, nous

guider vers la place qui nous y est réservée, nous faire réaliser la mission qui nous y est confiée.

Je veux voir Dieu, t° 662.

Nos devoirs envers l’Église se résument en un seul : l’amour. Terme de la miséricorde de Dieu, l’Église

est amour et nous lui devons l’amour. Notre-Seigneur, à qui l’on demandait quel était le premier com-

mandement, disait : aimer Dieu, et le second lui est tout pareil : aimer le prochain. En aimant l’Église, on

satisfait aux deux commandements, on aime Dieu et le prochain. C’est un fait d’expérience que les âmes

qui avancent dans l’amour de Dieu, avancent aussi dans l’amour de l’Église.

Conférence, 18 juillet 1932.

L’ORAISON

La rencontre de deux amours, voilà ce qu’est l’oraison !

Conférence, 3 septembre 1966.

En cette époque d’indifférence générale à l’égard de Dieu, où tout le monde cherche le paradis ici-bas,

Dieu cherche des âmes partout, n’importe où, et il leur donne autant qu’elles espèrent. Plus que jamais

l’Amour veut se répandre.

Conférence, 24 juillet 1932.

Quelle ne sera pas la joie de Dieu lorsqu’il trouvera une âme qui Lui laisse toute liberté et en qui il peut

se répandre selon toute la mesure qu’il désire !

Je veux voir Dieu, t° 37.

Dieu a toujours la porte ouverte pour nous laisser entrer en lui par la prière.

Conférence, 2 mai 1957.

Je puis créer des liens avec Dieu, des liens réciproques. Il me connaît, il m’aime et moi, à mon tour, je le

connais et je l’aime. Il m’aime comme un Père, et je l’aime comme un fils. Ma grâce est filiale, c’est un

esprit de fils que j’ai reçu, c’est donc une possibilité que j’ai reçue de le connaître et de l’aimer : relation

réciproque. C’est sa joie.

Conférence, 23 août 1961.

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Le danger vient surtout de ce qu’on attend une consolation sensible et qu’on la recherche. Il s’agit

d’aller à l’oraison pour Dieu, de savoir qu’on fait un échange avec Dieu, et on lui dit : « Voilà, vous savez

ce que je suis, vous savez ce que je vaux, vous savez ce dont j’ai besoin ». Et Dieu donne ce dont on abesoin.

Conférence, 16 mai 1957.

La contemplation est un regard simple et, parce que simple, il va à Dieu. Nous sommes pris en Dieu,

pris en Dieu par ce regard de foi. Par la contemplation, sa vie descend en nous, par ce regard « noussommes transformés de clartés en clartés jusqu’à la ressemblance du Verbe ».

Conférence, 18 août 1946.

LE TÉMOIGNAGE

Notre monde moderne a faim et soif de bonheur. Il a faim de pain,

il a plus encore faim et soif de Dieu.

Homélie, 3 juin 1963.

Actuellement, le grand moyen de la mission, ce n’est pas la discussion : les gens n’y croient plus. Ce ne

sont même pas les œuvres. Le grand moyen, c’est le témoignage de quelqu’un qui est pris par Dieu, quipar ses attitudes, par ses paroles, laisse voir Dieu, laisse apparaître Dieu, montre ce que Dieu peut faire

dans une vie et dans une âme. Voilà le grand témoignage, le témoignage efficace.

Conférence, 22 août 1966.

On peut avoir parfois un caractère un peu difficile et quelques défauts, et porter un grand, un largetémoignage de charité. Regardez les saints qui avaient gardé leur rudesse et qui au-delà de tout, ren-

daient un témoignage d’amour : on les sentait pleins d’amour, on les sentait « diffuseurs d’amour ».

Homélie, 24 janvier 1965.

On convertit beaucoup plus par ce que l’on est que par ce que l’on fait ou dit. C’est dans ce que noussommes de fond qu’est la véritable fécondité. Certes, il faut savoir agir, parler, mais il faut surtout être.

Conférence, 18 août 1950.

Car il ne s’agit pas ici du nombre : qu’importe qu’il y ait mille témoins ou qu’il y en ait deux. Si mille

témoins sont des témoins médiocres, ils témoigneront peut-être parfois contre la vérité, sans le vouloir etmalgré leur générosité. Deux témoins qui sont des saints, témoigneront du Christ car ils étaleront le Christ

et l’Esprit Saint qu’ils portent dans leur âme. Leur action sera tout inspirée par l’Esprit Saint et, par consé-quent, efficace : elle sera un véritable apostolat.

Conférence, 8 février 1956.

Témoignez du Dieu vivant, de l'Esprit d'amour, non d'une civilisation. Donnez votre témoignage de la

Vérité et de l'Amour qui est Dieu... et cela comme vous pourrez, en parlant, en agissant, en priant ou ensouffrant… Dilatez votre confiance à la mesure du don immense qu'il veut faire aux âmes. Enfoncez-vous

dans l'obscurité lumineuse de la foi et de l'amour pour vous mettre aux dimensions de votre tâche.

Lettre 163 à un missionnaire

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MARIE

L’exercice de la Miséricorde convient essentiellement à une mère :

une mère est faite pour la faiblesse de son enfant.

Je veux voir Dieu, t° 886-887.

La Vierge a été humaine, plus que nous-mêmes sommes humains ; elle a senti plus profondément que

nous parce qu’elle était plus sensible. Elle a souffert plus que nous ne pouvons le faire nous-mêmes. La

Vierge est aussi plus mère que toutes les mères : elle est uniquement mère.

Conférence, 19 août 1933.

Au Calvaire, après le désastre, Notre-Seigneur est mis au tombeau, les Apôtres sont dispersés, les

Saintes Femmes désespérées. C’est le soir non seulement d’une bataille perdue mais d’un royaume dé-

truit... Et dans ce désastre se dresse la Sainte Vierge...» Stabat Mater ». Oui, tout est détruit, abandonné.

Seule elle se dresse comme l’unique espérance.

Conférence, 19 août 1933.

Marie veille dans la nuit car elle est l’astre qui éclaire les nuits les plus sombres. Elle sera tendre pour

son enfant jusque et surtout dans les situations les plus angoissantes et dans les détresses les plus méri-

tées. Lorsqu’il n’y a plus d’espoir apparent ou même réel, c’est l’heure de Marie parce qu’elle est toute

mère et uniquement mère.

« Les frères de la Bienheureuse Marie du Mont Carmel », 1943.

Nous nous sommes approchés du cœur de Marie, de la Mère de la Vie et nous rendons témoignage

que la lumière et la vie en ont jailli et continuent à en jaillir.

Homélie, 22 août 1958.

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22-19 NOVEMBRE 2016 : BÉATIFICATION DU PÈRE MARIE-EUGÈNE / DOSSIER D’INFORMATION / WWW.PERE-MARIE-EUGENE.ORG

Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque

Chronologie

1894 2 décembre Naissance d’Henri Grialou au Gua (Aveyron)

13 décembre Baptême à l’église du Gua.

1905 18 juin Première communion

1905-1913 Études à Suse (Italie), Langogne (Lozère), puis Graves

et Rodez (Aveyron).

1907 30 juin Confirmation

1919-1922 Après la guerre, retour au Grand Séminaire de Rodez.

1920 13 décembre Appel impératif au Carmel.

1921 29 juin Diaconat

1923 4 février Ordination sacerdotale à Rodez

24 février Entrée au couvent des Carmes d’Avon(Seine-et-Marne)

10 mars Prise d’habit, reçoit son nom :Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus.

11 mars Profession simple

1926 11 mars Profession solennelle à Lille

1928-1937 Supérieur des couvents de Tarascon, d’Agen,puis de Monte- Carlo.

1932 Fondation de l’Institut Notre-Dame de Vie àVenasque.

1937-1955 Élu pour faire partie du gouvernement général desCarmes à Rome.

1939 Septembre Mobilisation jusqu’en août 1940, puis missions enFrance jusqu’en 1946.

1947 L’Institut Notre-Dame de Vie est officiellement agrégéà l’Ordre du Carmel.

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1948 Nommé par Pie XII Visiteur apostolique des CarmélitesDéchaussées de France, il organise leurs fédérations.

24 août Reconnaissance, par l’archevêque d’Avignon, deNotre-Dame de Vie comme Institut séculier.

1949, 1951 Parutions de Je veux voir Dieu et Je suis fille de l’Église(en 2 livres, réunis en totum en 1957).

1954 Remplace le Père Général des carmes, décédé ;grand voyage en Extrême-Orient.

1957-1960,1963-1967

Le Père est Provincial des Carmes d’Avignon-Aquitaine ; grands travaux de prédications.

1962 Reconnaissance, par Rome, de l’Institut Notre-Damede Vie de Droit pontifical ; les fondations dans les paysse développent.

1963-1964 Naissance des groupements des Fils et des Prêtres deNotre-Dame de Vie.

1966 23 décembre Hospitalisé en Avignon.

24 décembre Dernière messe à la chapelle de Notre-Dame de Vie.

1967 30 janvier Dernière messe célébrée.

15 février Grave opération.

23 mars, Jeudi Saint Dernière communion

24 mars, Vendredi Saint Sacrement des malades

26 mars,Dimanche de Pâques

Dernières directives à Marie-Pila, co-fondatrice deNotre-Dame de Vie.

27 mars, Lundi de PâquesFête de Notre-Dame de Vie

20h.50 : le Père Marie-Eugène entre dans la Vie.

1985 À Pâques Ouverture de la Cause de canonisation.

1994 Clôture des enquêtes diocésaines sur les vertushéroïques (Avignon) et sur le miracle (Malines-Bruxelles).

2011 19 décembre Reconnaissance de l’héroïcité des vertus du PèreMarie-Eugène,déclaré Vénérable par le pape Benoît XVI

2016 3 mars Reconnaissance du miracle par le pape François.

19 novembre Béatification en Avignon.

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Bibliographie

TEXTES DU PÈRE MARIE-EUGÈNE DE L’ENFANT-JÉSUSJe veux voir Dieu, Éd. du Carmel, Toulouse, 9e éd., 2014, traduit en 7 langues.

Les oraisons des débutants, Éd. du Carmel, réédition, Toulouse, 2008.

Assidus à la prière avec Marie, Éd. du Carmel, 2010.

Au souffle de l’Esprit, Prière et Action, Éd. du Carmel, 6e éd., 2013 + e-book + CD-MP3.

Chemins vers le silence intérieur, Éd. Parole et Silence, 2016.

Croyez à la folie de l’amour qui est en Dieu, Éd. du Carmel, 2e éd., 2010.

En marche vers Dieu, Extraits de textes du P. Marie-Eugène, Éd. Salvator, 2008.

Jean de la Croix, Présence de lumière, Éd. du Carmel, 2e éd., 2007 + e-book.

Jésus, Contemplation du Mystère pascal, Éd. du Carmel, 3e éd., 2005 + e-book.

La joie de la miséricorde, Textes présentés par Yvette Périco, Éd. Nouvelle Cité, 2e éd., 2013.

La Vierge Marie toute Mère, Éd. du Carmel, e-book.

Les premiers pas de l’Enfant-Dieu, Éd. du Carmel, 2001 + e-book.

Prier 15 jours avec le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Éd. Nouvelle Cité, 3e éd., 2011.

Ton amour a grandi avec moi – Un génie spirituel, Thérèse de Lisieux, Éd. du Carmel, 3e éd., 2015 + e-book.

POUR LE CONNAÎTRECollectif : Pour lire Je veux voir Dieu, Vives Flammes,n° spécial, 1999.

Carmel, « Un maître spirituel, le Père Marie-Eugène o.c.d. », numéro spécial, 1988/3-4, n° 51.

Collectif : Témoins dans l’Esprit Saint – Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, paradoxes et prophétie, collection Sorgue,Éd. Parole et Silence, 2009.

Collectif : Une figure du xxe siècle – le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Colloque du centenaire 1894-1994, Éd.du Carmel, 1995.

COULANGE, PIERRE : La vie ordinaire, chemin vers Dieu avec le père Marie-Eugène, collection Sorgue, Éd. Parole etSilence, 2012.

GAUCHER, GUY : La vie du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Éd. Cerf-Carmel, 2e éd., 2011.

MENVIELLE, LOUIS : Thérèse Docteur, racontée par le Père Marie-Eugène, Éd. du Carmel – Parole et Silence, 1998, 2vol. Vol. I : Histoire d’un Thérésien ; vol. II : Les clés de la ‘Petite Voie’.

RÈGUE, RAYMONDE : Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, maître spirituel pour notre temps, Éd. du Carmel, 1978.

POUR LES PLUS JEUNESDARY, THIBAULT ET GRYCAN, JULIEN : Père Marie-Eugène, Dieu pour ami, bande dessinée, éd. Mame, 2013.

DORON, FRANÇOISE-EMMANUELLE : Le secret d’un audacieux, petite vie d’Henri Grialoupère Marie-Eugène, Éd. du Carmel, 2015.