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BEING A FOREIGNER IN ITALY lost in translation [giulia marchi] « La présence de travailleurs immigrés dans les entreprises, réduit sensiblement le risque d’accidents pour les travailleurs nationaux : les étranger sont les premiers à être utilisés pour les tâches les plus ardues et dangereuses, et pour les horaires et les tours les plus durs ». (extrait de “Accidents noyé”, de Francesco Fasani, La Stampa, 10/05/04) « Lorsque l’économie ralentit, les entreprises commencent à réduire la tertiarisation , qui est compo- sée pour la plupart par des étrangers ». (Guglielmo Loy, secrétaire de la confédération Uil) « Quand on aborde le sujet des migrants, prévaut l’hypocrisie et la loi du silence, ainsi qu’une grande diversité entre ce qui est dit et ce qui est fait, c’est-à-dire les comportements concrets ; on ignore ex- près les évidences. On vous rappelle alors qu’un tiers des enfants nés à Milan sont fils des immigrés, que les immigrés versent 5 milliards d’euros de cotisations par ans, et qu’en Italie on a le record européen en ce qui concerne les accidents mortels sur le travail, avec une hausse exponentielle par rapport à ceux des travailleurs étrangers ». (extrait d’une conférence de presse de la fédération de la construc- tion - Fillea nationale - et de la Cgli de la région Lombardie. 22/07/10)

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BEING A FOREIGNER IN ITALYlost in translation

[giulia marchi]

« La présence de travailleurs immigrés dans les entreprises, réduit sensiblement le risque d’accidents pour les travailleurs nationaux : les étranger sont les premiers à être utilisés pour les tâches les plus ardues et dangereuses, et pour les horaires et les tours les plus durs ». (extrait de “Accidents noyé”, de Francesco Fasani, La Stampa, 10/05/04) « Lorsque l’économie ralentit, les entreprises commencent à réduire la tertiarisation , qui est compo-sée pour la plupart par des étrangers ». (Guglielmo Loy, secrétaire de la confédération Uil)

« Quand on aborde le sujet des migrants, prévaut l’hypocrisie et la loi du silence, ainsi qu’une grande diversité entre ce qui est dit et ce qui est fait, c’est-à-dire les comportements concrets ; on ignore ex-près les évidences. On vous rappelle alors qu’un tiers des enfants nés à Milan sont fils des immigrés, que les immigrés versent 5 milliards d’euros de cotisations par ans, et qu’en Italie on a le record européen en ce qui concerne les accidents mortels sur le travail, avec une hausse exponentielle par rapport à ceux des travailleurs étrangers ». (extrait d’une conférence de presse de la fédération de la construc-tion - Fillea nationale - et de la Cgli de la région Lombardie. 22/07/10)

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Abdelaziz Shaltout, 26 ans. Il vient de Sharkia, Égypte. Il est en Italie depuis sept ans, où il vit avec son oncle Latif, son frère et son cousin, en rue Arquà à Milan (une rue latérale de via Padova, là où il y a eu des tensions interethniques en février 2010, suite au meurtre d’un jeune Égyptien). Abdelaziz travaille comme maçon : ce n’était pas son rêve, il avait essayé d’entrer dans une école pour pilotes d’avion dans son pays. Mais il gagne sa vie, et cela lui plaît d’être indépendant et de vivre dans une ville comme Milan. Il est en train de se construire une maison en Égypte où il pense ira vivre avec une famille à lui. Il n’a pas de rapport avec les italiens par contre ; les gens qu’il fréquente sont tous des compatriotes, soit des maghrébins. Il vient d’avoir ses papiers, grâce à l’acte de régularisation qu’il y a eu en Italie à la fin de 2009. L’acte de régularisation était pour les employées de maison et les “badanti” : il a été déclaré employée de maison. (Milan, septembre 2010)

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144, via Padova. Milan. C’est le Centre Culturel Islamique, point de repère pour les musulmans de la zone [comme Abdelaziz], et de tout le reste de la ville. Les musulmans à Milan sont autour de 150 mille, et pour la prière du vendredi, un des cinq piliers de l’Islam, ils se retrouve en 4 mille. Où ? C’est un ancien garage ce centre culturel, dont le sol a été couvert par des tapis, sur les murs ont été installés des haut-parleurs et sur le plafond des ventilateurs. Et quand il faut, il se transforme en maison de prière, où les gens arrivent pour trois tours consécutifs, le vendredi, parce qu’ils sont trop nombreux. Au même temps, dans d’autres coins de la ville, en via Cambini et en via Iseo plus précisément, deux gymnases sont louées pour l’occasion et accueillissent les fidèles pendant un sol tour.

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Gueye Mbaye, appelé aussi Billy. Il a 35 ans et vient du Sénégal. Il est en Italie depuis bientôt trois ans, mais il n’est pas content de ce qu’il a trouvé. Il est électricien et il travaille pour une entreprise de Rimini en ce moment ; et il a un contrat de travail. Mais au début, pendant un an, il n’a pas eu de contrat ; il a essayé de changer le lieu de travail aussi, et aller plus au nord (dans la région de la Vénétie), mais il est tombé sur des gens qui ont profité de lui et qui l’ont maltraité. Depuis ce moment, il a perdu la confiance en ce pays “où les personnes changent de trottoir quand ils te voient”. (Rimini, septembre 2010)

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Gueye Mbaye écrit à propos de lui, de son parcours, de l’Italie.

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Ramazan Selimoski, 34 ans, Macédonien. Il habite à Mestre et travaille comme maçon à Venise depuis presque deux ans ; il est muni de papiers, grâce au fait que son frère il travaillait déjà auprès de son actuel chef. Avant, il était arrivé en Italie avec un permis de séjour courte durée, juste pour travailler la saison de récolte des pommes au Trentin-Haut-Adige. Maintenant Ramazan gagne sa vie, pas comme il voudrait, mais ce qu’il faut pour sa famille : sa femme et ses trois enfants, dont le plus âgé a onze ans. Ils sont tous en Italie.Pour arriver en Italie, dit Monica, une syndicaliste de la confédération Fillea Cgil de Venise, soit on con-naît déjà quelqu’un, quelqu’un de la famille déjà installé dans le pays par exemple, qui fait de garant pour avoir un travail, soit on y arrive et on travaille au black. Parfois c’est un choix, celui de travailler au black : il y a des gens qui préfèrent ne pas payer les cotisations pour ensuite devoir rentrer chez eux, et ils restent ainsi sans aucune protection. (Venise, septembre 2010)

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Rialto Self Service, une cantine à Venise où les maçons et les travailleurs dans la zone se retrouvent pour la pause déjeuner, entre midi et 13h. (Venise, septembre 2010)

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Khadim Faye, 32 ans, Sénégalais. Il est magasinier maintenant, après avoir été maçon au tout début, quand il n’avait pas de papiers. Il est arrivé en Italie en 2001, à Rimini, où il est resté et il pense emme-ner sa femme, et son fils d’un an et demi, lorsqu’il en aura la possibilité.Khadim gagne 800€ par mois, et cela lui convient. Il n’a jamais trouvé difficile la vie en Italie, parce qu’il a plein d’amis compatriotes. (Rimini, septembre 2010)

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Séjour, chez Khadim à Rimini. Il habite dans cet appartement depuis 2004, avec deux autres sénégalais. Ils payent 700€ par mois. (Rimini, septembre 2010)

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Petrea Rusu, 54 ans, vient de Braşov, Roumanie. C’est depuis fin ‘97 qu’il est en Italie, où il est venu pour pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et sa fille Carmen. Petrea est un musicien de formation, il joue le saxophone ; mais en Italie il a été camionneur à Rome, où il avait débarqué en premier, ju-squ’en 2002, pour ensuite passer à Venise, comme maçon. Et pendant ces huit dernières années il est toujours resté auprès de la même entreprise ( « et cela vaut dire que je travaille bien », ajoute-il ), avec un contrat à durée indéterminée. Pourtant, l’entreprise lui a changé la formule en contrat à durée déterminée il n’y a pas longtemps. Petrea veut bientôt rentrer chez lui, où l’air est pur et « où il ne devra pas travailler dans la boue pour gagner sa vie ». Il a divorcé de sa femme l’année dernière, mais sa famille reste sa fille Carmen, de 22 ans, une championne de la natation, à laquelle il envoie tous les mois 200€.(Trévise, septembre 2010)

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Passage souterrain à la gare de Trévise, là où Petrea prend le train pour Venise tous les jours.Trévise-Venise : 30 km.

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Khaled Rahman, 24 ans, Bangladais. Il travaille dans une entreprise sous-traitante de Fincantieri, un chantier naval, au siège de Marghera (Venise). Lui, cela fait sept ans qu’il est en Italie, où il est venu pour rejoindre sa famille, dont son père, qui travaillait à Brescia, auprès du dépôt de l’Auchan. Khaled a terminé l’école au Bangladesh, et en Italie a suivi un cours d’italien et un pour métallurgiste, pour d’abord travailler dans une usine de poêles, ensuite comme aide-serveur dans un restaurant, et enfin dans une usine de collant à Mantova. C’est après, qu’il a rejoint l’entreprise sous-traitante de Fincantieri : d’abord à Ancona et ensuite, à cause d’un accident, à Mestre. Au chantier de Fincantieri, la plupart des ouvriers viennent du Bangladesh, et font partie d’entreprises sous-traitantes. Les règles qui gèrent le travail ne sont pas toujours respectées, ni connues. Khaled fait maintenant partie d’un groupe de compatriotes qui essayent de se révolter à leur patron, qui a souvent gardé une partie de leur salaire, entre autres. (Mestre, septembre 2010)

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Bangladais, c’est un travailleur de la même entreprise sous-traitante de Fincantieri où travaille Khaled. Fait partie du groupe qui à présent essaye de se révolter.(Mestre, septembre 2010)

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giulia marchi[1983, Conegliano (TV) - Italie]

Après un diplôme en langues orientales (chinois), elle vit pendant un an et demi au Bénin, où collabore avec des journaux locaux comme rédactrice et où elle réalise un reportage photo sur la présence chinoise dans le pays. Avec un article sur la situation du Bénin, en 2008 Giulia est une des lauréats du prix Claudio Accardi à Rome. Elle collabore ensuite avec les journalistes norvegiens Yngve Leonhardsen et Kjetil Gyberg pour Aften Posten Innsikt et Vinbladet.En 2010, elle s’intéresse à la photographie en suivant un cours auprès de l’agence photogra-phique Contrasto à Milan. La même année, elle est le Jeune Talent du prix photojournalistique Inail - Prospekt, et développe un projet autour de la sécurité dans le travail en ce qui concerne les immigrés, en recueillant photos, vidéo interviews et les histoires des protagonistes. Actuellement installée en France, elle suit comme assistante le photographe Charles Fréger sur un projet en collaboration avec le musée international du carneval et du masque de Binche, Belgique.