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Belle Époque Pour les articles homonymes, voir Belle Époque (ho- monymie). La Belle Époque est une période marquée par les pro- L'exposition universelle de Paris, en 1900. Último baile, 1905. Peinture d’Aurélio de Figueiredo. grès sociaux, économiques, technologiques et politiques en Europe, s’étendant de la fin du XIX e siècle au début de la Première Guerre mondiale en 1914. L'expression est née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre et postérieure à la dépression économique de 1870 à 1896. Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expan- sion, insouciance, foi dans le progrès, etc.). Le terme est principalement usité en France et Belgique. Il correspond pour les Britanniques à la fin de l'époque victorienne et à l'époque édouardienne. Pour les Alle- mands, c'est le Wilhelminisme. 1 En Europe 1.1 Généralités : une période de paix Après la guerre franco-prussienne, l'Europe vit une longue période de paix de quatre décennies, chose rare et favorable aux progrès économiques et techniques [réf. nécessaire] . Tous ces progrès touchent plus particulièrement la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche-Hongrie. Dans toute l'Europe, la main-d’œuvre s’organise en syndicats ou en partis politiques : c'est pendant cette pé- riode qu'apparaissent les premiers partis socialistes euro- péens, de plus en plus influents. Les populations de cette époque sont très optimistes [réf. souhaitée] et insouciantes quant à l'avenir, grâce aux extraordinaires progrès techniques. Le positivisme et le scientisme ont fait leur apparition. La Belle Époque se fait ressentir essentiellement sur les boulevards des capitales européennes, dans les cafés et les cabarets, dans les ateliers et les galeries d'art, dans les salles de concert et les salons fréquentés par une moyenne bourgeoisie qui profite des progrès économiques. 2 La Belle Époque : La France de 1879 à 1914 2.1 Intégration des provinces et enjeux socio-démographiques Après la Grande Dépression des années 1873 à 1896, la France entre dans une période de croissance soutenue dans le cadre de la deuxième révolution industrielle, sur fond d'expansion internationale galopante de la place fi- nancière de Paris. La France s’est beaucoup agrandie pendant le Second Empire. Elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perd l'Alsace-Lorraine (l'Alsace en totalité hormis le territoire de Belfort et la Lorraine en partie) au traité de Franc- fort de 1871 et elle tombe dans un nationalisme revan- chard, bien moins généralisé cependant qu'on ne le laisse entendre aujourd'hui. L'espace national s’unifie en intégrant les nouvelles pro- vinces et les campagnes. Ainsi le tacot, dont le réseau fer- roviaire se densifie, contribue-t-il à désenclaver les cam- pagnes (loi Freycinet). En effet, la population, qui s’urba- 1

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Belle Époque

Pour les articles homonymes, voir Belle Époque (ho-monymie).La Belle Époque est une période marquée par les pro-

L'exposition universelle de Paris, en 1900.

Último baile, 1905. Peinture d’Aurélio de Figueiredo.

grès sociaux, économiques, technologiques et politiquesen Europe, s’étendant de la fin du XIXe siècle au début dela Première Guerre mondiale en 1914.L'expression est née après la Première Guerre mondialepour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre etpostérieure à la dépression économique de 1870 à 1896.Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expan-sion, insouciance, foi dans le progrès, etc.).Le terme est principalement usité en France et Belgique.Il correspond pour les Britanniques à la fin de l'époquevictorienne et à l'époque édouardienne. Pour les Alle-mands, c'est le Wilhelminisme.

1 En Europe

1.1 Généralités : une période de paix

Après la guerre franco-prussienne, l'Europe vitune longue période de paix de quatre décennies,chose rare et favorable aux progrès économiques ettechniques[réf. nécessaire]. Tous ces progrès touchent plusparticulièrement la France, le Royaume-Uni, la Belgique,l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche-Hongrie.Dans toute l'Europe, la main-d’œuvre s’organise ensyndicats ou en partis politiques : c'est pendant cette pé-riode qu'apparaissent les premiers partis socialistes euro-péens, de plus en plus influents.Les populations de cette époque sont trèsoptimistes[réf. souhaitée] et insouciantes quant à l'avenir,grâce aux extraordinaires progrès techniques. Lepositivisme et le scientisme ont fait leur apparition. LaBelle Époque se fait ressentir essentiellement sur lesboulevards des capitales européennes, dans les cafés etles cabarets, dans les ateliers et les galeries d'art, dans lessalles de concert et les salons fréquentés par une moyennebourgeoisie qui profite des progrès économiques.

2 La Belle Époque : La France de1879 à 1914

2.1 Intégration des provinces et enjeuxsocio-démographiques

Après la Grande Dépression des années 1873 à 1896,la France entre dans une période de croissance soutenuedans le cadre de la deuxième révolution industrielle, surfond d'expansion internationale galopante de la place fi-nancière de Paris.La France s’est beaucoup agrandie pendant le SecondEmpire. Elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perdl'Alsace-Lorraine (l'Alsace en totalité hormis le territoirede Belfort et la Lorraine en partie) au traité de Franc-fort de 1871 et elle tombe dans un nationalisme revan-chard, bien moins généralisé cependant qu'on ne le laisseentendre aujourd'hui.L'espace national s’unifie en intégrant les nouvelles pro-vinces et les campagnes. Ainsi le tacot, dont le réseau fer-roviaire se densifie, contribue-t-il à désenclaver les cam-pagnes (loi Freycinet). En effet, la population, qui s’urba-

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2 2 LA BELLE ÉPOQUE : LA FRANCE DE 1879 À 1914

nise progressivement, reste en majeure partie rurale (56% en 1911). La démographie française reste en revanchepeu dynamique.La population française, toujours très hiérarchisée, prendconscience d'appartenir à une seule et même nation et ac-quiert la fierté d'être une grande puissance. Les classesmoyennes exercent un poids important dans les conditionsde la vie politique nationale, marquée par la constitutionde nouveaux partis libéraux (modérés et radicaux), avecun large consensus républicain et patriotique.Paris est une ville en pleine urbanisation etmodernisation,à l'image de la France. Elle incarne à elle seule le prestigede la France à la Belle Époque. Fortement rénovée parHaussmann, la capitale se peuple de plus en plus.Ce constat positif doit cependant être nuancé puisque l'onobserve en France un retard économique indéniable dûà des problèmes d'ordre démographique (peu de nais-sances, malthusianisme), structurel (une majorité de trèspetites entreprises, très peu de salariés et un artisanattrès attaché à la tradition qui ralentissent la produc-tion), malgré de nombreux investissements à l'étranger(les emprunts russes), et dans le domaine de l'agriculture(main d'œuvre agricole trop nombreuse : 40 % des actifstravaillent dans l'agriculture contre seulement 32 % dansle secondaire et 28 % dans le tertiaire). Ce retard dansle domaine agricole est dû à de petites propriétés héritéespendant la Révolution de la vente des domaines cléricaux,sur lesquelles on pratique la polyculture et l'élevage exten-sif ; de plus, la mécanisation agricole bien qu'existante,reste minoritaire. La France reste tout de même la qua-trième puissance mondiale. De 1871 à 1913, le taux decroissance du PIB par tête (1,4 % par an) est inférieur àcelui de l'Allemagne (1,7 %) mais supérieur à celui duRoyaume-Uni (1,2 %).

2.2 La République souveraine et libérale

Article détaillé : Troisième République.

La culture politique dominante était la République[1],sous la forme française de la démocratie libérale[2],[3]avec un large consensus patriotique.La culture républicaine s’est imposée progressivement ens’enracinant dans des fêtes, rites et symboles nationaux,comme la Marseillaise[4] (hymne national en 1879) etla fête nationale du 14 juillet (fête nationale en 1880).La culture républicaine se voulait héritière du libéralismedes Lumières et s’inscrivait autour du positivisme. Laculture dominante a essayé de répondre aux attentes dela classe moyenne et bourgeoise en protégeant notam-ment les droits des individus et en favorisant la liber-té d'entreprise. Elle a eu un rôle décisif sur la laïcité,l'instruction publique et la formation du citoyen.Le président du Conseil et l'ancien ministre del'Instruction publique, Jules Ferry, instaure plusieurs

La laïcité : séparation des Églises et de l'État. Devise de la Répu-blique française sur le tympan de l'église Aups, Var, conformé-ment au Concordat qui précède la loi de 1905.

grandes lois, la loi du 21 décembre 1880 qui ouvre auxfilles l'accès à l'enseignement secondaire public, la loidu 16 juin 1881 qui établit la gratuité de l'enseignementprimaire, et enfin la loi du 29 mars 1882 qui rendl'enseignement public, laïc et obligatoire. La sécularisa-tion opérée par Jules Ferry a seulement réduit la place dela religion dans la définition des normes du savoir, desmœurs et dans l'espace public en général.Les émeutes ouvrières de juin 1848 et la Communede 1871, ont longtemps cultivé une légende noire etun souvenir horrifiant pour les principaux acteurs de laIIIe République. Dans ce contexte, le ministre Waldeck-Rousseau abolit la loi Le Chapelier (1791) le 21 mars1884 et autorise les syndicats ouvriers.Les démocrates sont incarnés entre autres par ÉdouardHerriot et Anatole France. D'autres cultures politiquesnourrissent la vie politique : l'anarchisme, le socialisme, leradicalisme, le pacifisme, le patriotisme et le nationalisme(Maurice Barrès, Jacques Bainville, Action française) ; etfaits politiques majeurs, tels l'affaire Dreyfus, ou l'AffaireBoulanger, unmouvement antiparlementaire de gauche etd'extrême-gauche né du Scandale de Panamá.L’Affaire Dreyfus a durablement marqué les esprits, tantpar son hostilité que son intensité, et malgré la grâceprésidentielle dont a joui le militaire en 19 septembre1899, cette affaire a eu pour conséquence de constituer enFrance deux blocs antagonistes[5], sur un fond religieux.Après l'affaire Boulanger, la droite devient dominantenotamment en récupérant le flambeau nationaliste[6], etparce que les penseurs républicains sortent grandis del'affaire Dreyfus. De nombreux intellectuels basculentvers la droite (Péguy, Halévy).La France connait une certaine fracture religieuse[7] auxdébuts des années 1900, appelée parfois la « guerre desdeux France ». L’année 1902 voit la victoire aux électionsdu Bloc des Gauches et la nomination au poste de Pré-sident du Conseil d’Emile Combes, figure du radicalismeet anticlérical convaincu. La place de l’Église catholiquedans les affaires politiques provoque de violentes que-

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2.3 Une lente mutation de la société 3

L'Affaire Dreyfus a bouleversé la société française pendant douzeans, de 1894 à 1906.

relles (« le cléricalisme, voilà l’ennemi ! ») entre des partiscléricaux et des groupes politiques anticléricaux souventà gauche[8] et représentés à la chambre des députés. L’an-ticléricalisme est donc la réaction contre cette tendance àsubordonner le politique au religieux. Edgar Quinet vou-lait par exemple détruire toutes les églises et instaurer unathéisme et un laïcisme à l'ensemble de la société. Cesattaques frontales, aboutissent aux Loi de Séparation del’Église et de l’État de 1905, dont Jules Ferry reste ce-pendant à l'origine de la sécularisation concrète et réelle(l’enseignement public, laïque et obligatoire ; ci-dessus).La laïcité telle qu’elle s’est construite en France à partirde la loi de Séparation de l’Église et de l’État de 1905, aassuré la liberté de conscience et d’expression de chacun.La France de la Belle Époque est aussi l'un des plus grandsempires coloniaux de l'époque. Cet empire est exposélors des Expositions universelles. La colonisation était àl'époque souvent perçue comme positive parmi une cer-taine élite républicaine, souvent de gauche, et les critiquesont mis du temps à se mettre en place, mais elles ontexisté ; Georges Clemenceau (parti radical) s’y est oppo-sé avec véhémence lors de joutes oratoires contre JulesFerry. Excepté la droite monarchiste (Maurras, Barrès)et une certaine frange marginale de la gauche marxisteou encore la masse des paysans et ouvriers, ont toujoursété contre la colonisation lors de la Belle Époque.

2.3 Une lente mutation de la société

2.3.1 Une population rurale nombreuse et peu ho-mogène

Les actifs de l’agriculture représentent encore 44 % de lapopulation totale en 1906, soit un peu plus tard (1911)5,3 millions d’hommes et 3,2 millions de femmes.Les situations personnelles sont assez variables, mais surce total, environ la moitié sont des ouvriers agricoles.Ce sont pour la plupart des domestiques, des « valets deferme » qui s’engagent pour un an à la Saint-Michel, aumoment de la « foire aux valets ».Les conditions de vie sont difficiles, différentes d’une ré-gion à l’autre, un peu plus favorables dans les provincesdes vignobles ou des grandes cultures céréalières. Dansl’ensemble, c’est l’impression d’une grande pauvreté dumonde rural, même chez les propriétaires étant donné lafaible superficie des exploitations qui domine.La crise agricole qui se manifeste dans les années 1890favorise un exode rural déjà entamé qui alimente enmain-d'œuvre les centres industriels qui se développentou la nombreuse domesticité (des femmes surtout) dansla bourgeoisie citadine. La volonté d’instruire les Fran-çais a conduit les différents gouvernements à générali-ser les obligations scolaires dans les campagnes avec l’es-poir d’homogénéiser les mentalités quitte à lutter contreles différences régionales et à estomper l’empreinte descultures provinciales (par exemple l'interdiction de par-ler le breton même pendant les récréations). Ces projetscoïncident avec le souci d’attacher à la République unélectorat stable.

2.3.2 Une bourgeoisie citadine triomphante

Loge dans la Sofiensaal Josef Engelhart, 1903.

La haute société mêle l’ancienne aristocratie bien im-plantée par ses propriétés rurales dans les provinces et la

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grande bourgeoisie d’affaires, des capitaines d’industrie(Schneider par exemple) et de hauts fonctionnaires, deshommes politiques ou des médecins célèbres constituentdes élites qui partagent fortune, puissance et influence, aumoment où Paris devient le lieu de toutes les spéculationsinternationales permettant un enrichissement rapide.Les traditions familiales varient quelque peu pour chacunde ces groupes mais ils partagent le même genre de vie etfréquentent les mêmes lieux. À Paris, ils vivent dans deshôtels particuliers servis par de nombreux domestiqueset animent la « saison », c’est-à-dire la période des ré-ceptions et des spectacles qui ont façonné le mythe de la« Belle Époque ». En été, ils s’installent dans leurs châ-teaux à la campagne ou dans les villas de la côte nor-mande. Les stations thermales et les stations balnéairespréférées sont Biarritz, Deauville, Vichy, Arcachon et laCôte d'Azur.La moyenne et la petite bourgeoisie quant à elles ontla particularité de ne pas travailler de leurs mains, derechercher l’ascension sociale et d’aspirer à mener une« vie bourgeoise ». Concernant les revenus dont elles dis-posent, l’échelle se révèle assez étendue : on y trouve despetits rentiers, des cadres et ingénieurs, des entrepreneursindustrielles mais aussi des fonctionnaires ainsi que despropriétaires ruraux habitant en ville.Les mentalités ou plus exactement la « morale bour-geoise » qui s’inscrivent dans la tradition française appar-tiennent à ce groupe : il s’agit d’une vie fondée sur la res-pectabilité, le souci de l’épargne qui assure une certaineaisance et l’obsession des « bonnes manières » inculquéesdans la famille.

2.4 Un monde ouvrier aux visages mul-tiples et à la recherche de structures

2.4.1 Des conditions très diverses

Les ouvriers forment 30 % de la population à la BelleÉpoque et sont répartis de la manière suivante : envi-ron 5 millions pour les hommes et 2,5 millions pour lesfemmes. Dans ces chiffres sont confondus les ouvriers desateliers hautement qualifiés (artisans), les ouvriers de lagrande industrie et les mineurs de fond. Tout les différen-cie : les salaires d’abord, qui sont par ailleurs plus élevésà Paris qu’en province (presque du simple au double pourun adulte).Les femmes perçoivent un salaire inférieur de 30 à 50 %à celui des hommes.Les conditions de travail sont aussi très diverses : dans lesateliers les ouvriers sont très proches de leur patron quitravaille avec eux depuis la fin de leur apprentissage maisdans les grandes entreprises, la rentabilité est recherchéepar tous les moyens et on exige rapidité et efficacité surdes machines de plus en plus rapides et dangereuses.Malgré la dureté de leur condition, les ouvriers ont connu

depuis le Second Empire une amélioration de leurs sa-laires (environ 60 %) et de leur vie quotidienne.

2.4.2 Les revendications ouvrières

Malgré la faible proportion d’ouvriers syndiqués avant1914, certaines attentes sont en partie satisfaites : les jour-nées de travail sont réduites à 10 heures par jour pour lestrois-quarts des établissements et à huit heures par jourpour les mineurs de fond, le repos hebdomadaire est ac-quis à partir de 1906. Mais les retraites et l’assurance-chômage ou les remboursements médicaux sont encoredu domaine de l’utopie.Les syndicats ouvriers sont pourtant assez combatifs ausein de la C.G.T. En 1906 la charte d’Amiens qui est ledocument fondateur rappelle à tous que le syndicalismeest indépendant des partis politiques, que les ouvriers en-tendent penser et agir par eux-mêmes dans le domainesocial mais aussi sur le plan politique en s’affirmant plus« révolutionnaires » que la S.F.I.O au moins pendant lespremières années.L’originalité de la C.G.T. réside aussi dans le fait qu’ellevise tous les corps de métiers alors que la plupart des syn-dicats ne s’adressent qu’à une catégorie professionnelle.C’est aussi dans ce sens qu’elle anime les Bourses du tra-vail dans les grandes villes industrielles.

2.5 Une riche période culturelle, de diver-tissement et d'inventions

Dans l’imaginaire français, la Belle Époque reste le tempsde l'avènement de l'idéal des Lumières (libéralisme et ré-volution de 1789) et d'un foisonnement de réalisations ar-tistiques et d'inventions[9].La croyance en un progrès de l’humanité anime une bonnepartie des élites françaises, notamment dans les sciences(positivisme). Construite pour l'Exposition universelle de1889, la Tour Eiffel, symbole de Paris, fait de la capitalefrançaise la vitrine du monde et du progrès. Certains pen-seurs, avant ou après le carnage de la « Grande Guerre »,avaient cependant fait preuve de réserves ou d'ironie àl’encontre de l'idée d'un Progrès inéluctable (Bernanos).

2.5.1 D’importantes découvertes scientifiques

Article détaillé : Innovation en Europe à la Belle Époque.

Les savants français ont toujours une place de choix dansla recherche scientifique européenne mais, contrairementaux périodes précédentes, ils ne travaillent plus dans l’iso-lement ; la publication systématique de leurs travaux lesmet en relation rapide avec leurs confrères étrangers, cequi fait progresser plus rapidement les programmes enta-més par chacun.

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2.5 Une riche période culturelle, de divertissement et d'inventions 5

Tableau de Georges Garen peint en 1889, intitulé Embrasementde la tour Eiffel pendant l’Exposition universelle de 1889.

Les congrès scientifiques leur permettent d’échanger leursidées et les expositions universelles les font connaître dugrand public et des industriels. Désormais, leur prestigeest très grand et leur statut social se modifie ; ils de-viennent les nouvelles figures qui bénéficient de la recon-naissance et du respect des autorités. Ils sont honorés parleurs compatriotes et respectés sur le plan international.Les ingénieurs qui les relaient dans les entreprises ac-quièrent une stature nouvelle ; ils ne sont plus de simples« fonctionnaires » mais des innovateurs qui introduisentdes techniques révolutionnaires pour la rentabilité ou lasécurité.Les découvertes les plus importantes ont été d’abord ap-pliquées à la vie quotidienne. C’est le cas de la maî-trise de l’électricité quandMarcel Deprez et Aristide Ber-gès mettent au point un système pour transporter le cou-rant. L’éclairage domestique en bénéficie et cette nouvelleforme d’énergie révolutionne les techniques industrielles.L’électrométallurgie se développe et l’électrolyse trans-forme le travail de l’aluminium en abaissant le prix derevient de ce métal.Dans la foulée, des ingénieurs inventent la radio ; la T.S.F.(Téléphonie Sans Fil) d’après les travaux d' ÉdouardBranly et le cinéma dont la base de fonctionnement estla maîtrise du courant (techniques des frères Lumière en

1895).Pour l’automobile, les ingénieurs déploient une éner-gie et une inventivité efficaces qui en font les inven-teurs du pneu démontable (Michelin en 1895) ou les ac-teurs d’améliorations notables pour le moteur à explo-sion comme Panhard et Levassor. Les frères Renault sonten France les pionniers de la fabrication industrielle del’automobile. Ils contribuent à faire du pays l’un desmieuxéquipés, à savoir 100 000 voitures en 1914.Certaines découvertes ont été déterminantes pour les an-nées futures : les expériences de Clément Ader en 1903-1906 permettent aux aviateurs Louis Blériot en 1909 deréussir la première traversée de la Manche et à RolandGarros la traversée de la Méditerranée en 1913.Pour la médecine, les travaux des physiciens et deschimistes ont été des étapes primordiales : Pierre et MarieCurie isolent le radium en 1898 en travaillant à par-tir des travaux de Becquerel qui a mis en évidence laradioactivité de l’uranium en 1896. Ils partagent d'ailleursavec ce dernier le Prix Nobel de physique 1903, pourla découverte de la radioactivité. Marie Curie obtiendraquant à elle un deuxième Prix Nobel en 1911 et restecomme la plus grande savante française de son époqueavec Louis Pasteur.Ils font ainsi progresser les possibilités d’utilisation desrayons X découverts en 1895 par l’Allemand WilhelmRöntgen appliquées à la radiographie dont l’usage se gé-néralise pour le dépistage de la tuberculose.

2.5.2 Le prestige du monde intellectuel

Henri Fantin-Latour, Un atelier aux Batignolles qui réunissaitdes artistes ou écrivains tels qu’Émile Zola, Auguste Renoir,Claude Monet…

Le terme « intellectuel » peu utilisé avant 1898 apparaîtdans le contexte de l’affaire Dreyfus. Il devient alors unsubstantif qui désigne aussi bien les hommes de scienceque les écrivains et certains artistes, des « hommes de purlabeur intellectuel ». Les romans suivent des tendancesvariées, le naturalisme de Zola voisine avec l’exotisme dePierre Loti et des romans plus personnels comme ceux

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d’André Gide ou de Marcel Proust.La culture française se distingue en tout cas par son ca-ractère novateur et son rayonnement singulier à l'échellemondiale. Plusieurs mouvements d'avant-garde se déve-loppent. Dans les arts, on peut citer l'impressionnisme[10],ouvrant voie au fauvisme, cubisme, expressionnisme età l'Art nouveau (Alfons Mucha, Hector Guimard, Eu-gène Grasset, Louis Majorelle). De grands marchandset galeriste tel Ambroise Vollard ou des collectionneurstels que Gustave Fayet sont alors les fervents révélateursde ces avant-gardes. Fayet rassemble près de soixante-dix œuvres de Gauguin et les prêtera pour les premièresrétrospectives à Weimar d'abord, puis à Paris au Salond'automne en 1906.On retrouve une activité littéraire intense etexcentrique[11] : Baudelaire, chantre de la moderni-té parisienne, Léon Bloy, Pierre Louÿs, Octave Mirbeau,qui en ont fait une époque d'excès et de fantaisie. VictorHugo et Émile Zola, à la fois intellectuels et écrivains,qui croyaient au progrès social et militaient pour unesociété plus harmonieuse, et qui n’auront de cesse dedénoncer les conditions de vie déplorables de la classeouvrière, marquent le siècle, de même que Voltaire amarqué le XVIIIe siècle.Le théâtre et la poésie explorent aussi des voies nou-velles, à caractère dénonciateur ; c’est ce que veut at-teindre Alfred Jarry avec Ubu roi où il tourne en dérisionles dictatures.La France connaît également une période riche de di-vertissement et de loisirs. Les Français s’amusent ou seréjouissent dans des activités principalement ludiques,hors des contraintes de la vie sociale et du travail, avecla De Dion-Bouton, la “fée électricité", le premier tourde France, ... Les frères Lumière, considérés comme in-venteurs du cinématographe, ce qui en ferait une inven-tion française, présentent leurs films sur des écrans géants.Les cabarets du quartier Pigalle comme le Chat noir (fré-quenté entre autres par Verlaine et Satie), Le Divan japo-nais ou la Nouvelle Athènes “encanaillent” leurs publics.Au Moulin Rouge qui a ouvert depuis 1889, Mistinguettlance en 1907 la “valse chaloupée”. Dans la plupart deces lieux il n'y a pas de scène jusqu'en 1918[12]. Les JeuxOlympiques, IIe de l'ère moderne après ceux d'Athènes,se déroulent dans le bois de Vincennes. Paris apparaîtcomme la capitale mondiale du divertissement, de lamode et du luxe. En 1900 avec l'Exposition Universelle,la Ville Lumière est au faîte de son rayonnement.

2.5.3 Une création artistique foisonnante

Les impressionnistes avaient ouvert la voie en 1874 enétudiant la variation des couleurs en fonction de la lu-mière. Auguste Renoir et Claude Monet continuent à tra-vailler de cette façon à la Belle Époque. Mais d’autrespeintres ouvrent de nouvelles voies de recherche. C’est lecas de Gauguin qui juxtapose des aplats de couleurs vives

Les Joueurs de cartes de Paul Cézanne. À cette époque, les jeuxde cartes deviennent très populaires dans les bars

et simplifie à l’extrême le tracé pour faire ressortir l’au-thenticité des scènes. Cézanne et Van Gogh accentuentces tendances en recourant à des couleurs très heurtées età un dessin qui fait de Cézanne le précurseur des cubistes.Les formes sont traitées par les cubistes de façon révolu-tionnaire ; la vision du réel est éclatée, décomposée, pourêtre restructurée selon des conceptions intellectuelles oùles formes qui s’imposent sont le cube, la sphère et lecylindre. Pablo Picasso et Georges Braque ou Juan Grissont les maîtres de la tendance.Les Demoiselles d'Avignon achevées par Picasso en 1907sont considérées comme le premier manifeste cubiste. Laconstruction du tableau est rigoureuse, les tracés géomé-triques articulent la composition, les emprunts du peintreaux civilisations africaines donnent à l'œuvre un caractèreétrange qui a été très contesté au moment de l’exposition.Ce sont les Russes qui ont exploré toutes les possibilitésde rejet de la réalité. Malévitch utilise la couleur commeunique support de sa pensée et fonde le suprématisme.Kandinsky en 1910 fait disparaître toute représentationfigurative, donnant à la forme et à la couleur le sens« d’une représentation graphique d’un état d’âme » ; ilfonde ainsi l’art abstrait.

2.5.4 Le succès des arts décoratifs

Parce que l’Art nouveau utilise des matériaux de l’indus-trie comme le fer ou le verre qui sont faciles à travailleret offrent beaucoup de possibilités, il est très significatifde la Belle Époque. Les arts décoratifs adoptent les mo-tifs végétaux pour créer des objets utilitaires (mobilier,vaisselle) traités comme des œuvres d’art. Les bouches demétro imaginées par Hector Guimard utilisent une formede végétalisme abstrait et les vases d'Émile Gallé (« Écolede Nancy ») évoquent des silhouettes de fleurs. Les im-meubles de l'architecte Jules Lavirotte en collaborationavec le céramiste Alexandre Bigot prônent un style an-tiacadémique au symbolisme érotique parfois exubérant.

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2.5 Une riche période culturelle, de divertissement et d'inventions 7

Quant aux bijoux de René Lalique, ils mêlent métaux pré-cieux et corolles florales.

2.5.5 Une musique qui rompt avec le passé

La vie musicale est marquée par Fauré, Saint-Saëns,Debussy et Ravel mais aussi par les Espagnols à Pa-ris : Albeniz, Granados ou Manuel de Falla. Le pia-niste espagnol Vines sera d'ailleurs aussi bien le créa-teur des œuvres pianistiques majeures des premiers quedes seconds, qu'il fera connaître dans toute l'Europe etl'Amérique latine[13]. À partir de 1909, les Ballets russeséblouissent la scène parisienne par leur nouveauté cho-régraphique et musicale (par exemple Stravinski et sonSacre du printemps en 1913 au théâtre des Champs-Élysées). Les grands salons parisiens animent cette in-tense vie artistique, ceux de la comtesse Greffuhle[14], dela princesse de Polignac, de la princesse de Cystria ouencore de Misia ou de madame de Saint-Marceaux[15].Les premiers festivals de musique se développent dans leSud de la France, comme au théâtre antique d'Orange etaux arènes de Béziers où l'on monte de grandioses spec-tacles, tels la Déjanire de Saint-Saëns ou l'Héliogabale deSéverac[16].

En outre, c’est à Paris que les compositeurs, français ouétrangers installés à Paris, ont présenté leurs œuvres, pro-ductions musicales jugées scandaleuses tant elles rompentavec la tradition. Ainsi Claude Debussy doit-il affronterles critiques les plus acerbes pour Pelléas et Mélisande, etson Martyre de saint Sébastien n’est pas mieux accueilli.Mais c’est Igor Stravinsky qui déroute le plus avecL'Oiseau de feu, Petrouchka, ou le Sacre du Printempsen 1913. Les Ballets russes de Diaghilev provoquent lesmêmes réactions horrifiées lors de la première de l’Après-midi d’un faune, sur la musique de Debussy, où l’art duchorégraphe est dynamisé par le talent de Nijinski.Il y avait aussi une grande palette musicale populaire :chansons d'amour, comiques troupiers, rengaines grave-leuses, chahut comique, les refrains répétitifs des versd'oreille et le ragtime[17].

2.5.6 Innovations sculpturales

Le sculpteur Auguste Rodin (1840-1917) symbolise à luiseul le prestige des arts français de la fin du XIXe siècle etdu début du XXe siècle. Ses premières œuvres sont assezclassiques dans leur facture, mais, des Bourgeois de Calaisau Penseur, elles deviennent de plus en plus expressives.Les sentiments y sont de plus en plus visibles pour devenirce que Rodin souhaitait obtenir avec son Balzac. « La res-semblance… est celle de l’âme », écrit-il peu après avoirterminé cette œuvre qui est refusée par les commandi-taires de la Société des gens de lettres.Une « communauté féconde d'artistes, tous arts confon-dus, qui résident à Paris ou alentours, en synergie et aussi

en compétition, a érigé l'innovation permanente en prin-cipe moteur seul capable d'apporter une distinction etune valeur ajoutée au travail artistique. La concentrationdes artistes et des créateurs, des industriels de la culture(cinéma, disque, presse, livre), des marchands et gale-ristes comme des entrepreneurs, des mécènes, collection-neurs et faiseurs de mode (...) les met tous dans une fruc-tueuse proximité et facilite le rapport entre l'offre et lademande. »[18] C'est donc une centralisation de la vie ar-tistique, littéraire et culturelle qui caractérise cet extraor-dinaire foisonnement de la Belle Époque en France.

2.5.7 Technologies nouvelles

Article détaillé : Innovation en Europe à la Belle Époque.Une succession d'inventions va modifier profondément

Cadillac Model A de 1903.

La Ford T.

le mode de vie. La photographie va engendrer le ciné-ma, le vélocipède se mue en bicyclette, la réalisation demoteurs plus petits et légers permet la mise au point desmotocyclettes, des automobiles, des avions. Des progrèsimmenses sont aussi accomplis dans la chimie (Pierreet Marie Curie), l'électronique et la sidérurgie. Le dé-veloppement de la médecine et de l'hygiène permet defaire baisser la mortalité des nourrissons et d'augmenterl'espérance de vie. La France s’équipe de plus en plus

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8 3 SOURCES

de l'électricité. En 1895, la projection du premier filmde l'histoire à Paris marque le succès qui attend lacinématographie.Les hommes de l'époque voient un espoir sur le dévelop-pement dans la technologie ; pour eux, elle est capable detout, même de ce qui était jugé impossible un siècle au-paravant.

2.5.8 Le phénomène des expositions universelles

Article détaillé : Exposition universelle.

« Le XIXe siècle a été le grand siècle duprogrès. Pour fêter les prodiges des arts, dessciences, de l'industrie et de l'agriculture, laFrance invita toutes les nations à participer àl'Exposition universelle qu'elle organisait à Pa-ris. Toutes répondirent à cette invitation ; ellestenaient à comparer les progrès de leur indus-trie avec ceux des autres nations. L'Expositionde 1900 fut une merveille. Le Champ-de-Marsavait son château d'eau et ses fontaines lumi-neuses qui, le soir, transformaient cette partiede l'Exposition en une véritable féerie, les quaisde la rive gauche de la Seine étaient occupéspar les palais des nations, chacun dans son ar-chitecture nationale. »

— Jeanne Bouvier (1865-1964), Mes mémoires, éditionsMarcineau, Poitiers, 1936

Les expositions universelles de 1889 (présentation de latour Eiffel) et de 1900 (électricité) sont les symboles dela Belle Époque.

3 Sources

3.1 Bibliographie générale

• Pierre du Bois de Dunilac, Les mythologies de laBelle Époque : La Chaux-de-Fonds, André Evard etl'Art Nouveau, Lausanne, 1975, W.Suter, 1975, 34p.

• Jean-Baptiste Duroselle, La France de la « BelleÉpoque, 2e éd., Paris, Presses de la FNSP, 1992.

• MichelWinock, La belle époque. La France de 1900à 1914, Coll. “Pour l'histoire”, Paris, Perrin, 2002

3.2 Sur la vie politique

• Raoul Girardet, Le Nationalisme français (1871–1914), Armand Colin, coll. « U / Idées politiques »,Paris, 1966.

• Anne Steiner, Le goût de l'émeute - Manifestationset violences de rue dans Paris et sa banlieue à la“Belle Époque”, Éd. L'Échappée, 2012 (critique Li-bération).

• Bruno Fuligni, Les frasques de la Belle-Époque : Lesplus belles unes du Petit journal, AlbinMichel, 2012.

• Anne Steiner, Les militantes anarchistes individua-listes : des femmes libres à la Belle Époque, Amnis,8/2008, texte intégral.

3.3 Sur la vie artistique et culturelle

• Myriam Chimènes, Mécènes et musiciens : Du sa-lon au concert à Paris sous la IIIe République, Paris,Fayard, 2004

• Mario d'Angelo (dir.), La Musique à la BelleÉpoque : Autour du foyer artistique de Gustave Fayet(Béziers, Paris, Fontfroide), Narbonne, MAGFF,2010

• Stefan Zweig, Le Monde d'hier, Paris, Belfond, 1987

• Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, Paris, Gallimard,1996

• Roseline Bacou, Odilon Redon, Genève, PierreCailler, 1956

• Suzy Levy, Le Journal inédit de Ricardo Vines, Paris,Aux amateurs de livres, 1987

• Vladimir Jankelevitch, La Présence lointaine, Paris,Seuil, 1983.

• ArthurMabelly,LaBelle Époque : Souvenirs et récits,Aix-en-Provence, Mabell-Brunel.

• Vincent Bouvet, Paris, de la Belle Époque aux An-nées folles, éd. Place des Victoires, 2012.

• L'art social à la Belle Époque : Aristide Delannoy,Jules Grandjouan, Maximilien Luce : trois artistes en-gagés, plaquette de l'exposition 19 novembre 2005- 16 janvier 2006, Adiamos 89, Musée-AbbayeSaint Germain d'Auxerre, 2005, (ISBN 2-909418-26-X)[19].

3.4 Divers témoignages

• Joseph Reinach, Histoire de l’Affaire Dreyfus, Ro-bert Laffont, collection Bouquins

• Jules Romains, Les Hommes de bonne volonté, cycleromanesque en 28 volumes (1932-1946)

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9

3.5 Films sur la Belle Époque

• French Cancan, de Jean Renoir.

• Casque d'or, de Jacques Becker.

• Minuit à Paris, de Woody Allen.

• Les Brigades du Tigre, de Jérôme Cornuau.

• Titanic, de James Cameron.

• Paris 1900, de Nicole Védrès.

4 Notes et références[1] René REMOND, La vie politique en France, 1848-1879,

Armand Colin, 378 p.

[2] BERSTEIN Serge, « La culture politique », dans R10UXJean-Pierre et SIRINELU Jean-François (s.d. de), Pourune histoire culturelle, Seuil, « L'univers historique »,1997, pages 371-386.

[3] « la synthèse démocrate-libérale de 1871-1970 » in Ladémocratie libérale (dir. BERSTEIN Serge), Paris, PUF,1998, 950 p.

[4] Michel Vovelle, Les Lieux de mémoire. Sous la directionde Pierre Nora.

[5] Jean-François Sirinelli, Pascal Ory, Les Intellectuels enFrance de l’affaire Dreyfus à nos jours, 3e édition mise àjour, Éditions Perrin, coll. « Tempus » (ISSN 1633-8294)nº 73, Paris, 2004 (1re éd. 1986), 435 p. (ISBN 2-262-02235-6)

[6] René REMOND, La République souveraine. La vie poli-tique en France, 1879-1939, Fayard, 2002, 435 p

[7] Jacqueline LALOUETTE, La République anticléricale,XIXe-XXe siècles, Paris, Seuil, « L’Univers historique »,2002.

[8] René RÉMOND, L'Anticléricalisme en France de 1815 ànos jours, Paris, Fayard, 1976.

[9] Mario d'Angelo (dir.), La Musique à la Belle Époque : Au-tour du foyer artistique de Gustave Fayet (Béziers, Paris,Fontfroide), Narbonne, MAGFF, 2010.

[10] Pascal Bonafoux, Correspondances impressionnistes,Diane de Selliers, 2008.

[11] Présentés par Marie-Claire Bancquart, Écrivains fin desiècles, Gallimard, « Folio classique », 382 p.

[12] Mario d'Angelo, Socio-économie de la musique enFrance, La Documentation Française, Paris, 1997.

[13] Il tient très régulièrement un journal, entre 1898 et 1914,exceptionnel témoignage de la vie artistique de la BelleÉpoque. Voir Mildred Clary, Ricardo Vines, Actes Sud,2010.

[14] Très liée à Gabriel Fauré, elle est le principal modèle dela duchesse de Guermantes dans À la recherche du tempsperdu.

[15] Voir Marguerite de Saint-Marceaux, Journal, MyriamChimènes (éd.), Paris, Fayard, 2007. Voir également My-riamChimènes,Mécènes et musiciens : Du salon au concertà Paris sous la IIIe République, Paris, Fayard, 1964.

[16] Mario d'Angelo (dir.), La Musique à la Belle Époque : Au-tour du foyer artistique de Gustave Fayet (Béziers, Paris,Fontfroide), édité avec le concours de l'Observatoire mu-sical français, MAGFF, 2010.

[17] Chansons de la Belle Époque

[18] Idem, p.116.

[19] Institut international d'histoire sociale - notice.

5 Voir aussi

5.1 Articles connexes

• Art nouveau

• Affaire Dreyfus

• Fin de siècle

• Princesse Edmond de Polignac

• Bagnoles-de-l'Orne (un quartier Belle Epoque y estintégralement conservé)

• Innovation en Europe à la Belle Époque

• Mode sous la Belle Époque

5.2 Liens externes

• Il y a un siècle : La Belle Époque au jour le jour

• La Belle Époque en Europe, de 1870 à 1914 (imagesde l'architecture de l'Art Nouveau)

• Le mouvement de l’Art Nouveau en Europe de 1890à 1914

• La Belle Époque à Paris vu à travers des cartes pos-tales et documents

• Dijon à la Belle Époque vu à travers des cartes pos-tales

• Portail du XIXe siècle

• Portail des années 1900

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10 6 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

6 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

6.1 Texte• Belle Époque Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_Époque?oldid=108331713 Contributeurs : Orthogaffe, Céréales Killer, Treanna,

Mats Halldin, R, NucleoS, Roby, Archeos, MedBot, Iznogood, Phe-bot, Dromygolo, Goliadkine, Jef-Infojef, Yug, Poleta33, Karlof, Bob08,Gendy54, Sherbrooke, BrightRaven, Bbullot, DocteurCosmos, Tdoune, Elg, GôTô, Stanlekub, Zetud, Yelkrokoyade, EyOne, Matpib, Two-Wings, Zwobot, Ceridwen, Alexius Manfelt, RobotQuistnix, Ultrogothe, EDUCA33E, YurikBot, LeonardoRob0t, Tournachon, Mati24,Eskimbot, B-noa, Litlok, Felipeh, Sammyday, Alphabeta, Cyberugo, DonCamillo, Mutatis mutandis, Noel.guillet, MHM55, 08pb80, Le-chat, Puff, Pautard, Keats, Selvejp, Cédric Boissière, Bouktin, Esprit Fugace, Tony92, Webmasterrca, Mini.fb, MatB, Malta, Epsilon0,Bel Adone, Moumousse13, AntonyB, Liquid-aim-bot, Legolp, Grondin, Nilou17, Rooney13, Kokin, Rhadamante, NicoV, Thijs !bot, Es-carbot, Ganondorf, Bruxellensis, Lauxile, Treehill, Kropotkine 113, Melindaoba, Épiméthée, Oakim, Madame Grinderche, Sebleouf, Al-chemica, CommonsDelinker, Verbex, Bagnolesdelorne, Palamède, Helleborus, VonTasha, Tinodela, Kimdime, Analphabot, Wikialine,Salebot, OlivierEM, Zorrobot, LPLT, DodekBot, Isaac Sanolnacov, Peiom, TXiKiBoT, Félix Potuit, Xic667, SieBot, Funnyhat, Ordi-fana75, Louperibot, Shakki, Iafss, Antiamour, Vlaam, Hercule, MOREL Arthur, Pierregil83, DumZiBoT, SniperMaské, Alphos, TimoMetzemakers, Balougador, Spiessens, Fandepanda, HerculeBot, Bouture, SilvonenBot, ZetudBot, Titinedu63, Hermoniacus, Henrimont-leau, Elfix, Luckas-bot, Celette, Xenooo, GrouchoBot, JmCor, Ludivine A., Penjo, Le sourcier de la colline, Cantons-de-l'Est, Abracadabra,Alexandre loichon, Asfarer, JackBot, Cedalyon, Lacken, Varlaam, Passemuraaille, Coyote du 86, Lomita, TobeBot, Pikolas, ThF, Harbowl,EmausBot, Salsero35, Dudy001, Ediacara, EoWinn, Crochet.david.bot, Artfisa, Tim9, Lannecien, Mimizan, Luziendeluxe, Aavindraa,Angiejt333, FrenchTouchLiberal, WikitanvirBot, Wictorya, Chaanara, Ellande, Slippingspy, OrlodrimBot, Nice Breakfast, Sélim0877,OrikriBot, Noelbabar, Zythème, Florafer, Addbot, AméliorationsModestes, Agatino Catarella et Anonyme : 182

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