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NOUS DEVONS CREER UN STATUT EUROPÉEN SPÉCIAL POUR LES JEUNES ENTREPRISES INNOVANTES BENOÎT THIEULIN PrésidentduConseil NationalduNumériquede2013à 2016, BenoîtThieulinest par ailleursl'un desfondateursen 2007 de la Netscouade, uneagencewebquivient récemmentde rejoindre le groupeOpen. 2006-2007 Directeur delacampagne numérique deSégolène Ruyal 2007 Fondateur dela Netscouade -- 2 FL 2 .? 16 CMNum Président duCNNum 2016 Directeur del'Innovation d'Open DE QUOI ETES-VOUS I.K l'LI S FIER DANS CE QUE VOUS AVIEZ MIS EN PLACE EN TANT QUE PRÉSIDENT DU CNN? I Benoît T h i eu l i n : Mon premier motif de fierté est d'avoir contribué à l'inscription de la neutralité du Net d an s la loi française. Je le mets en tête parce que c'est un sujet éminem- ment politique. Être le premier pays au monde à l'avoir inscrit en droit n'était pas une chose facile. En effet, il faut convaincre une chaîne de déci- sion autour d'un concept qui est clé et qui n'est pas facile à appréhender pour beaucoup de politiques. Le deuxième sujet est d'avoir réussi à développer l'enseignement du numé- rique à l'école et plus globalement la science des machines à l'école et au sein de l'Éducation nationale. Ce n'est pas allé aussi vite que nous l'avions imaginé mais au moins cela a pu démarrer. Le troisième élément est d'avoir réussi à porter deux sujets au niveau euro- péen : la neutralité du Net et la porta- bilité des données. Bien évidemment, nous n'étions pas les seuls, mais nous sommes parvenus à créer une relation forte avec la Commission Européenne et nous avons joué un rôle important. Nous avons également fait progresser le débat autour de la loyauté des plates- formes. En effet, cette économie de plate-forme bouleverse tout ! Le droit de la c on cu rr en ce n'est pas toujours adapté à cette nouvelle économie A CONTRARIO, QUE N'AVEZ-VOUS PAS PU RÉALISER ET QUE VOUS REGRETTEZ? I Mon plus gros regret est d'avoir perdu une bataille sur l'inscription des c o m m u n s autour d'une défini- tion positive de ce qu'est le domaine public. Aujourd'hui, le domai ne public est défini de manière néga- tive : à savoir, qu'est du domaine public ce qui n'est pas du domaine privé. Nous voulions revoir cette défi- nition car je pense que les biens com- muns informationnels sont à la base d'un nouveau système, qui ne va pas nécessairement prendre la place de l'ancien, mais se mettre à côté. C'est une vision du futur, une posture pros- pective. La France aurait été l'un des premiers au monde à porter cette nou- velle vision. Mais nous avons eu face à nous une levée de boucliers très vio- lente, notamment de tous les représen- tants des ayants droit. C'est un débat sur la propriété intel- lectuelle. Aujourd'hui, c'est une défi- nition négative, notamment par rapport Tous droits de reproduction réservés PAYS : France PAGE(S) : 20-22 SURFACE : 228 % PERIODICITE : Mensuel DIFFUSION : (15000) JOURNALISTE : Stéphane Larcher 1 avril 2017 - N°156

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NOUS DEVONS CREERUN STATUT EUROPÉEN SPÉCIAL POUR

LES JEUNES ENTREPRISESINNOVANTES

BENOÎT THIEULINPrésidentduConseilNationalduNumériquede2013à 2016,BenoîtThieulinest parailleursl'un desfondateursen 2007de la Netscouade,uneagencewebqui vient récemmentderejoindre le groupeOpen.

2006-2007Directeurdelacampagnenumérique

deSégolèneRuyal

2007FondateurdelaNetscouade

- -2FL

2.?

16 CMNumPrésidentduCNNum

2016Directeurdel'Innovationd'Open

DE QUOI ETES-VOUSI.K l'LI S FIER DANS CE QUE VOUSAVIEZ MIS EN PLACE EN TANTQUE PRÉSIDENT DU CNN?I B en o î t T h i eu l i n : Mon premiermotif de fierté est d'avoir contribuéà l'inscription de la neutralité du Netd an s la loi française. Je le mets entête parce que c'est un sujet éminem-ment politique. Être le premier paysau m o n d e à l'avoir inscrit en droitn'était pas une chose facile. En effet,il faut convaincre une chaîne de déci-sion autour d'un concept qui est cléet qui n'est pas facile à appréhenderpour beaucoup de politiques.Le deuxième sujet est d'avoir réussi àdévelopper l'enseignement du numé-rique à l'école et plus globalementla sc i en ce d e s m a ch i n e s à l'écoleet au sein de l'Éducation nationale.Ce n'est pas allé aussi vite que nousl'avions imaginé mais au moins celaa pu démarrer.

Le troisième élément est d'avoir réussià porter deux sujets au niveau euro-péen : la neutralité du Net et la porta-bilité des données. Bien évidemment,nous n'étions pas les seuls, mais noussommes parvenus à créer une relationforte avec la Commission Européenneet nous avons joué un rôle important.Nous avons également fait progresser

le débat autour de la loyauté des plates-formes. En effet, cette économie deplate-forme bouleverse tout ! Le droitde la c on cu rr en ce n'est pas toujoursadapté à cette nouvelle économie

A CONTRARIO, QUE N'AVEZ-VOUSPAS PU RÉALISER ET QUE VOUSREGRETTEZ?I Mon plus gros regret est d'avoirperdu une bataille sur l'inscriptiondes c o m m u n s autour d 'u n e défini-tion positive de ce qu'est le domainepublic. A u j o u r d 'h u i , le d o m a i n epublic est défini de manière néga-tive : à savoir, qu'est du d o m ai n epublic ce qui n'est pas du d o m ai n eprivé. Nous voulions revoir cette défi-nition car je pense que les biens com-muns informationnels sont à la based'un nouveau système, qui ne va pasnécessairement prendre la place del'ancien, mais se mettre à côté. C'estune vision du futur, une posture pros-pective. La France aurait été l'un despremiers au monde à porter cette nou-velle vision. Mais nous avons eu face ànous une levée de boucliers très vio-lente, notamment de tous les représen-tants des ayants droit.C'est un débat sur la propriété intel-lectuelle. Aujourd'hui, c'est une défi-nition négative, notamment par rapport

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aux ayants droit. Nous voulions faireévoluer cette notion, de manière trèscirconscrite en affirmant que cer-tains contenus devaient être régis pard'autres mo d es de propriété. Nousavions posé un premier jalon maisnous avons eu des critiques acerbesexpliquant qu'il s'agissait d'une brèchedans le dispositif du droit d'auteur, quecela risquait d'exproprier les ayantsdroit. Nous souhaitions proposer celasous la forme du volontariat ce qui n'estpas possible aujourd'hui dans le droitactuel de la propriété intellectuelle.Enfin, il y a bien sûr ces lois sécuritairespour lesquelles nous avons perdu tousles arbitrages et les batailles, même sinous étions san s illusion. Mais nousavons tout de même obtenu une chose,à savoir que l'on renforce les garantiesde contrôle que l'on donne à la com-mission nationale de contrôle des inter-ceptions de sécurité. Nous so m m esp assé s p ar d e s sén at e ur s et no u sl'avons obtenu.

VOUS SEMBLEZ ÊTRE FAVORABLEÀ LA MISE EN PLACE 1)1 REVENUUNIVERSEL. POUVEZ-VOUS NOUSEXPLIQUER LES RAISONS?I C'est un peu plus compliqué. Le der-nier rapport que nous avons remis à laministre du Travail est un rapport surles évolutions du travail via le numé-rique, sur son impact économique etsocial, notamment sur le droit du tra-vail. Notre constat - pas seulement duCNNum mais de l'écrasante majoritédes travaux faits par des chercheurs,universitaires, économistes sur les évo-lutions du travail - montre qu'il y a unbouleversement gigantesque en trainde se produire et nous n'en sommesqu'au tout début. Evidemment, il y aune partie schumpetérienne dans latransformation de l'économie mais pasuniquement. Une partie n'est pas de ladestruction créatrice pure et il convientde se poser la question à moyen termepour savoir si le solde sera positif ounégatif. La réponse des économistesest que le solde sera négatif.Cela ne veut pas dire que le travail vadisparaître mais qu'il va évoluer. Letravail salarié tel qu'il existe depuisc es ci n q u an t e d e rn i è r es a n n é esva se réduire et d'autres types d'ac-tivités sont en train de monter en

pas en assez grand nombre et on lesexporte vers la Silicon Valley qui nousrenvoie de l'I.A. dans des produits.Donc, nous envoyons des cerveaux etnous recevons des produits. Et c'est trèstrès inquiétant et très préoccupant.Nous avons beaucoup de données. Sion regarde la santé, nous avons énor-m ém e nt de d o n n ée s qui sont malexploitées. Aussi, pour faire de l'I.A.,il faut des données, de la puissance decalcul et des cerveaux et nous n'avonspas réussi à agréger tout cela.

C'EST LA FRANCE OU L'EUROPELE BON NIVEAU?I L'Europe évidemment. Et c'est toutle problème, un autre drame. On neparle pas de l'Europe dans le débat.II faut a b so l um e n t créer un statutde jeune entreprise innovante euro-p ée n ne . Il en existe un mais il nemarche pas car il ne procure aucunavantage. C'est très compliqué d'har-moniser fiscalement, da n s le droitdu travail, l 'é con o mie eu r op ée nn edéjà structurée. Il faut des années dedirectives, de compromis. Mais si ondisait demain pour les jeunes entre-prises, les jeunes pousses innovantesdans FIT, les biotech, l'I.A., que l'oncr ée un droit du travail, fiscal, definancement spécifique : voilà un pro-jet politique fort que l'on doit fairedirectement au niveau européen. Cedevrait être débattu car cela préparel'avenir. Alors que l'on évoque uni-quement des recettes du passé.

puissance : donner des cours du soir,loger quelqu'un via une plate-formeco m m e Airbnb, un e plate-formefreelance. Cette «plateformisation»permet d'avoir tout un champ de nou-velles activités, ré munérées ou non,et pour lequel le droit du travail n'estpas adapté. Dans cette économie pairà pair qui monte en puissance, il y ales deux : rémunérées ou non.Aussi, nous pensons que ces activitéssont susceptibles d'apporter énormé-ment à la collectivité, en particulierd an s le r ed é ve l o p p em en t du liensocial. Il faut donc encourager celaet expérimenter une forme de revenuuniversel. Il faut se poser la ques-tion de savoir à qui il est versé, sousquelle forme, pendant quelle durée.Si nous devions refaire les 35 heuresaujourd'hui, on ne les referait certai-nement pas de la même manière. Parexemple, cette demi-journée de travailen moins par semaine serait consa-crée à u ne autre activité, laquellepourrait être rémunérée par ce biais.Voilà notre position. Ce sont des formesde revenu universel. Ce que nous pro-posons n'est pas la version maximalistede Benoît Hamon, mais il est obliga-toire de se poser la question d'autresformes d e contribution. 11 y a des mil-liers de facettes sur ce revenu universelet beaucoup de débat. C'est une erreurde ne pas se poser la question. 11en vade même pour la taxation des robots.À titre personnel, je ne suis pas cer-tain d'aimer complètement cette idéemais il est indispensable de poser laquestion.

PLUSIEURS PERSONNALITÉSCONSIDÈRENT QUE, DANSLE DOMAINE DE L'I.A., NOUSSOMMES AUJOURD'HUI UN PAYSSOUS-DÉVELOPPÉ. PARTAGEZ-VOUS CE CONSTAT?I Oui je le p ar t a ge et je m'eninquiète b e au co u p . LaurentAlexandre a une formule trèsforte. 11 dit que nous sommesun pays colonisé. Nous ven-d o n s no s m a t i èr e s pre-m i èr es , à sav o i r n o sm at h é ma t i c i en s, n osi n g én i e ur s qu e l'onforme et qui sont detrès bonne qualité et

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«JE SUIS FASCINÉ PAR LÉMERGENCEDE LÉCONOMIE DE PAIRÀ PAIR QUI FAIT SUITE

À L'ESPRIT DE L'INTERNET»QUE PENSEZ-VOUS DESPROGRAMMES NUMÉRIQUESDES DIFFÉRENTS CANDIDATS?I N o u s s o m m e s t o u s e f f o n d ré s.N o t a m m e n t p a r c e q u e c e rt a i n sconnaissent le sujet. François Fillonest l'un des rares hommes politiquesde sa génération qui sait en détailcomment un ordinateur fonctionne :processeur, mémoire RAM et autreset ce n'est pas fréquent. Évidemment,Emmanuel Macron, par sa jeunesseet les missions qu'il a eu, a égalementune bonne connaissance. De même,Marine Le Pen a ramassé l'étendarddes lois n u m é ri q ue s sur la liberté.Jean-Luc Mélenchon fait des pas surle d é v el o p p em e n t d es c o m m u n s.Nous parlions de Benoît Hamon ausujet du revenu universel. Donc ilsemble qu'ils s'en préoccupent. Maisce n'est pas une question de débatpublic et c'est dramatique.On parle de Vercingétorix, de pro-gramme d'histoire. C'est intéressantmais ce n'est pas ce qui va changer ledestin de la France. Alors que je suispersuadé que nous avons un boule-vard avec le numérique pour changerle destin de notre pays. Pourquoi cesujet - capital je le répète - n'est pasabordé ? Est-ce parce que ce n'est pasvendeur, parce que ce n'est pas clivé?Pourtant aujourd'hui, nous s om me senfin sortis de la querelle des ancienset des modernes, avec d'un côté lesjeunes geeks qui voyaient le change-ment du monde et les vieux qui ne com-prenaient rien et étaient sceptiques.Aujourd'hui le débat est clos. Tout lemonde est convaincu que c'est majeur.Mais maintenant il convient de s'inter-roger sur ce que l'on en fait. Le numé-rique peut devenir un instrument decontrôle complet des peuples. Dansl'autre sens, ce peut être un outil dedétricotage des États et de toute formed'organisation de grande taille. C'est

d'ailleurs ce qu'a professé récemmentle patron de Google Eric Schmidt, expli-quant que les États ne dureraient pastrès longtemps, remplacés par des orga-nisations plus efficaces, plus rapides.Vous voyez qu'entre ces deux extrêmes,il y a un énorme champ de possibilités,une très large palette de choix. On peutinventer un nouveau monde avec cela,c'est ce qui est le plus intéressant. Çacrée de nouveaux clivages. Le numé-rique n'est pas un truc qui tombe duciel. On peut s'en servir pour contrô-ler ou au contraire libérer la société,une jungle ou une prison et plein demodèles entre ces deux extrêmes.

POURQUOI AVOIR REJOINTLE GROUPE OPEN?I La Netscouade a bientôt dix ans.Nous nous sommes créés au momentde l'arrivée du Web social et n o u savons ac c o m p ag n é les m ar q u es etles entreprises dans ce domaine autravers de différents moyens. Ensuite,nous avons été portés par la vaguedes contenus. Il s'est rapidement poséla question de la richesse des conte-nus et de leur importance.

Puis est venu le 3 e étage de la fusée,au m o m e n t d 'a i l l e u rs où j'ai étén o mm é à la présidence du CNNum.II a fallu créer notre propre pôle decréation et de transformation numé-rique pour les entreprises. Les entre-prises vont basculer et il va falloir lesaccompagner. L'innovation devientun facteur de compétitivité des entre-prises. Nous sommes à la fin du cyclede l'optimisation : finance, process,etc. C'est d'ailleurs un domaine où laFrance a été particulièrement bonne.Mais là démarre un nouveau cycle del'innovation qui ne consiste plus àfaire moins cher et plus efficace quele voisin mais qui consiste à ne pasfaire c e que fait le voisin.L'ensemble de l 'é c o no m i e et des

entreprises vont devoir se transfor-mer à tous les étages : relation client,stratégie, business models... Nousavons donc commencé avec quelquesconsultants et nous nous sommes rapi-dement rendus compte que c'était dif-ficile compte tenu de notre taille. Pourconvaincre des grands comptes, il estindispensable que cela soit intégrédans une offre globale avec des tas demétiers que la Netscouade et ses cin-quante collaborateurs ne couvrent pas.Donc j'ai regardé, d'autant plus que descabinets de conseil ont commencé ànous interroger sur cette transforma-tion numérique. J'ai discuté avec plu-sieurs types d'acteurs : grandes agencesde communication, grands cabinets deconseil et des ESN, parmi lesquelles ily avait Open.

Nous avons rapidement trouvé desco n v er g en c e s, n o t a m m e n t p a rc equ'Open ne faisait pas notre métiermais avait déjà c o m m en c é à rache-ter des entreprises dans le big data, lamobilité, les plates-formes d'e-com-merce. Enfin, notre culture geek, tech-nique pour une agence web, a été unautre facteur qui a facilité les discus-sions et l'intégration. Aujourd'hui noussommes intégrés dans leur businessdigital et cela marche bien

QUELLES SONT LES TECHNOSET LES DOMAINES QUI VOUSSEMBLENT AUJOURD'HUILES PLUS PROMETTEURS?

I J'ai toujours été fasciné par l'absencede distinction entre le beau et le fonc-tionnel, à la manière du Bauhaus. Onne fait pas assez attention en France àl'importance des interfaces. C'est uneévolution prodigieuse qui se produitdepuis quelques années et on en parletrès peu. L'iPhone, par exemple, a faitémerger une nouvelle grammaire. C'estla première fois que vous avez un outildont vous ne connaissez pas le moded'emploi et que vous utilisez pourtantde façon intuitive. C'est une révolutionsilencieuse. Il y a plein de possibilités.Ensuite, je suis fasciné par l'émergencede l'économie de pair à pair qui fait suiteà l'esprit de l'Internet. Et il y a ici unedimension écologique pour reconstruireet recommencer une économie diffé-rente. C'est une très belle dynamique. }

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE LARCHER

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