28
Cœur et âme de l’horlogerie française Besançon

Besancon renouveau horlogerie 2011

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Besancon renouveau horlogerie 2011

Cœur et âme de l’horlogerie française

Besançon

Page 2: Besancon renouveau horlogerie 2011
Page 3: Besancon renouveau horlogerie 2011

“Victor Hugo observe le temps qui passe.” Sculpture de Ousmane Sow,

inaugurée le 17 octobre 2003 sur l’esplanade des Droitsde l’Homme à Besançon.

Page 4: Besancon renouveau horlogerie 2011

De Mégevandà Leroy

Ils ont choisi Besançon Ils témoignent0 6 1 2 2 21 2 3

Page 5: Besancon renouveau horlogerie 2011

0 5

Besançon, cœur et âme de l’horlogerie française, est une réalité incontestable. Aujourd’hui encore, en écho à la tradition de notre savoir-faire, Besançon, ville horlogère, ville de la montre, résonne bien au-delà de nos frontières.

Depuis Mégevand en 1793, qui installa à Besançon quelque 700 horlogers suisses, l’histoire de la ville et de l’horlogerie s’est nourrie de belles réussites mais aussi de leçons de crises. Aux périodes d’opulence qui ont enrichi Besançon, les temps plus difficiles ont aussi marqué son histoire économique et sociale.

Du point de vue technologique et scientifique, notre région et sa capitale sont reconnues comme pionnières et à la pointe de la mesure du temps. Notre université, notre école d’ingénieurs et nos grands laboratoires développent notamment les résonateurs les plus stables et les plus précis au monde, permettant aux industries aéronautiques, spatiales ou des télécommunications de réaliser le saut technologique indispensable à leurs avancées.

Si ce leadership dans la mesure du temps à très haute précision nous caractérise, tout un tissu industriel de petites et moyennes entreprises travaille toujours à la conception, la fabrication, l’assemblage, l’entretien et la réparation de montres et de composants horlogers. Profitant de la compétence exceptionnelle des professionnels, de l’appui des centres de recherche qui déve-loppent des programmes pour l’industrie du luxe et de la précision, ces entreprises dynamiques ont ravivé l’activité horlogère bisontine.

Les grandes marques suisses ne s’y sont d’ailleurs pas trompées ; elles ont recommencé depuis plusieurs années déjà à implanter à Besançon des unités d’horlogerie et de logistique dont l’effectif et l’importance progressent régulièrement.

Plus récemment, le très précieux poinçon de la Vipère décerné par l’observatoire de Besançon, prisé par les collectionneurs les plus férus de haute horlogerie, est à nouveau à l’œuvre.

Tous ces éléments sonnent comme une alchimie de renouveau horloger pour notre ville. Il me semblait important de l’expliquer et de vous le faire partager.

Jean-Louis Fousseret maire de Besançon, président du Grand Besançon

Bâle Zurich

Milan

Francfort

Besançon à 2 h de Paris,Lyon,Genève.

Page 6: Besancon renouveau horlogerie 2011

0 6

MégevandLeroy

De

à

Page 7: Besancon renouveau horlogerie 2011

Au-delà d’une histoire commune, la ville de Besançon et l’horlogerie partagent un lien profond qui les unit,

que l’on pourrait croire originel. En réalité, l’activité horlogère n’apparaît au cœur de la cité bisontine qu’à

la fin du XVIIIe siècle grâce à l’intervention d’un homme. Le genevois Laurent Mégevand, négociant en horlogerie, projette à

l’époque d’y installer une fabrique horlogère autonome. À force de volonté et de persévérance, il y fonde en 1793 la Manufacture

Française d’Horlogerie. Il convainc une partie de la main d’œuvre horlogère suisse, touchée par le chômage, de le suivre en France et

lance de nombreux ateliers de sous-traitance. On recense alors entre 400 et 700 horlogers immigrés, originaires principalement du Locle, de

Neuchâtel mais aussi de Genève et de Porrentruy. L’industrie horlogère était lancée à Besançon.

En 1795, la ville compte 1 000 horlogers. La production horlogère progresse peu à peu et passe de 14 700 pièces de 1794 à 1795 à 21 400 de 1802 à 1803. D’abord exclusivement

suisse, la communauté horlogère va être progressivement remplacée par la main-d’œuvre locale. La suppression des faveurs accordées à leur arrivée pousse les immigrés suisses à

regagner leur région natale. D’autres voient leurs entreprises faire faillite, à l’instar de la Manufacture Française d’Horlogerie de Mégevand. L’Etat se retire finalement du projet tandis

que Mégevand, ruiné, perd le titre d’entrepreneur en 1798 et meurt d’une balle perdue pendant le blocus de 1814. Le pôle industriel horloger est néanmoins déjà bien ancré dans le paysage bisontin ce qui

permet à certains entrepreneurs de la ville de reprendre le comptoir d’horlogerie créé par Mégevand et d’organiser la production en fonction de la demande. À l’aube du XIXe siècle, l’industrie horlogère

bisontine est ainsi en passe de vivre ses heures de gloire et ne le sait pas encore.

0 7

horlogères à BesançonPremières heures

Page 8: Besancon renouveau horlogerie 2011

À la fin du XIXe siècle, une des plus belles pièces d’horlogerie de la ville est

achevée : il s’agit de l’horloge astronomique, installée au sein de la cathédrale Saint-Jean. Construite

par Auguste Lucien Vérité de 1858 à 1860, l’horloge astronomique de Besançon est considérée comme un chef-d’œuvre du genre. Elle est dotée d’un

mécanisme précis et complexe de plus de 30 000 pièces et 11 mouvements. Entraînés par des poids, certains servent aux animations de sonneries, automates... Ses 57 cadrans

fournissent de nombreuses indications : calendriers, mouvement des planètes, éclipses, heure de la pleine mer dans différents ports, solstice... L’horloge

a été classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1991.

L’horloge astronomique

1 7 9 30 6 8 2

2 8 0 4

1 8 4 40 7 3 3

2 9 5 5

1 8 5 80 7 4 7

2 9 6 9

Création de la Manufacture Française Nationale d’Horlogerie par Laurent Mégévand

Ouverture d’un atelier d’horlogerie dans le couvent des Petites Carmes, au sein du quartier Battant.

Construction de l’horloge astronomique dotée d’un mécanisme précis et complexe de plus de 30 000 pièces et de 57 cadrans

par Auguste-Lucien Vérité.

Création de l’entreprise Lip par Emmanuel Isaac Lipmann.

Ouverture d’une Ecole Municipale d’Horlogerie avec le soutien de la ville qui met à disposition son ancien grenier à blé.

1 8 6 70 7 5 6

2 9 7 8

1 8 6 10 7 5 0

2 9 7 20 8

Les premiers enseignements horlogers se mettent en place. En 1801, un premier atelier d’apprentissage d’horlogerie est installé dans l’hôpital Saint-Jacques. Puis, face à un besoin grandissant de formation, la première école d’horlogerie ouvre ses portes en 1844 dans le couvent des Petites Carmes, au sein du quartier Battant. Gérée par l’abbé Faivre, l’école connaît un important succès. Bien que le nombre de ses apprentis ne cesser d’augmenter, elle sera toutefois contrainte de fermer en 1848 par manque de moyens financiers.

À cette époque, l’horlogerie locale voit sa production doubler entre 1842 et 1854 atteignant jusqu’à 100 000 pièces par an. La petite production artisanale encore majoritairement représentée voit l’arrivée de nouveaux investisseurs et de nouveaux procédés de fabrication. Les premières usines se crééent : Geismar, spécialisée dans les boîtes de montres ou encore l’entreprise Lip, fondée par le bisontin Emmanuel Isaac Lipmann en 1867 qui deviendra rapidement la plus puissante des manufactures françaises.

En 1860, l’horlogerie locale continue de connaître une forte progression et produit à l’année un peu plus de 370 000 pièces. Deux ans plus tard, la municipalité est amenée à fonder l’Ecole Municipale d’Horlogerie dans l’ancien grenier à blé qu’elle met gracieusement à disposition. Référence nationale, cette école rencontrera un grand succès et obtiendra de nombreux prix lors des expositions universelles de Paris.

L’aboutissement d’une longue tradition

en mouvementL’horlogerie

Page 9: Besancon renouveau horlogerie 2011

L’évolution de l’organisation traditionnelle et l’apparition des premières usines à fonds privés permettent peu à peu à la ville de dominer le marché national de la montre. En 1872, Besançon fournit 99,63 % de la production française, ce qui lui vaut le statut de « Capitale de la montre ». Avec une production atteignant les 395 000 pièces, la ville fabrique alors l’équivalent de 12 % de la production mondiale totale de montres. L’industrie horlogère prend une ampleur considérable. En 1878, Besançon fonde son observatoire astronomique, météorologique et chronométrique dans le quartier de La Bouloie et développe un organisme certificateur indépendant en 1885. Les horlogers bisontins sont désormais informés quotidiennement de l’heure exacte et peuvent réaliser le contrôle officiel de leurs produits. La production locale avoisine alors les 500 000 pièces par an.

Quelques années plus tard, en 1888, est mis en place un concours chronométrique annuel qui verra ensuite la création d’une coupe chronométrique en 1906.

Parallèlement, l’Etat reconnaît les bienfaits de l’Ecole Municipale d’Horlogerie. Elle devient Ecole Nationale d’Horlogerie et se voit allouer une subvention en 1890. L’excellence et la réputation de la main-d’œuvre horlogère bisontine sont à l’époque largement reconnues, tant et si bien que des entreprises parisiennes de renom s’installent dans la ville, comme la maison Leroy. En 1900, les

établissements L. Leroy présenteront la montre Leroy 01 lors de l’exposition universelle de Paris.

Chef d’œuvre d’horlogerie, elle demeura pendant plus d’un demi-siècle la montre la plus compliquée

du monde. L’arrivée du XXe siècle voit la progression du nombre d’ateliers de fabrication horlogère en ville.

On en recense une centaine dans les années 1910-1920 (Bloch-Geismar, Sarda, Piguet, Ulmann, Kummer…) Le

projet de construction d’un nouvel établissement d’ensei-gnement est également lancé. Le lycée de « l’Horlo », tel

qu’il est appelé à l’époque et qui deviendra plus tard le lycée Jules Haag, est ainsi construit en 1923 sur l’avenue

Villarceau. En 1933, le bâtiment accueille le Laboratoire de Chronométrie créé en 1901 dont le 1er diplôme d’ingénieur a

été délivré en 1902. Le laboratoire deviendra plus tard l’Institut de Chronométrie et de Mécanique Horlogère avec à sa direction,

le Professeur Jules Haag.

En 1932, l’entreprise Lip est érigée au rang de première entreprise horlogère de France et un Centre Technique de l’Industrie Horlogère

(CETEHOR), permettant aux horlogers bisontins de bénéficier d’avancées techniques majeures, est créé en 1945. L’horlogerie

bisontine vit alors des heures fastes.

0 91 8 7 80 7 6 7

2 9 8 9

1 8 8 50 7 7 4

2 9 9 6

1 9 3 20 8 2 1

2 0 4 3

1 9 4 50 8 3 4

2 0 5 6

1 8 8 80 7 7 7

2 9 9 9

1 9 0 00 8 9 9

2 0 1 1Création de l’observatoire dans le quartier de la Bouloie

Inauguration du service chronométrique à l’observatoire

L’entreprise Lip est érigée au rang de première entreprise horlogère de France

Création d’un Centre Technique de l’Industrie Horlogère : CETEHOR

Présentation de la Leroy 01, la montre la plus compliquée alors, Grand prix de l’Exposition

universelle de Paris

Création d’un concours chronométrique annuel

Page 10: Besancon renouveau horlogerie 2011

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le milieu horloger local va connaître un premier recul mais reste néanmoins dominant. Certaines entreprises quittent la capitale comtoise comme les établissements Leroy. En 1961, l’Ecole Nationale Supérieure de Chronométrie et Micromécanique (ENSCM) - qui deviendra, en 1979, l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM) -, voit le jour. Un an plus tard, la ville fête le centenaire de l’Ecole Nationale d’Horlogerie en présence du Général de Gaulle et du maire Jean Minjoz. Lors de cet événement, les acteurs politiques se félicitent du développement industriel de la ville et font part de leur volonté de le conforter. En 1971, le premier prototype de montre à quartz est ainsi présenté à la presse.

Malgré les efforts entrepris, l’essor fulgurant de l’industrie bisontine va brusquement prendre fin, en 1973, avec la crise pétrolière qui correspond également pour Besançon au début d’une crise économique. La concurrence de la Suisse et le développement des centres horlogers de l’Extrême-Orient mettent encore davantage la ville en difficulté. Cette crise est symbolisée par la célèbre affaire Lip qui marquera durablement l’histoire de Besançon. Menacée d’un plan de licenciements au printemps 1973, l’entreprise est le théâtre d’une lutte sociale d’un nouveau genre. Les anciens sala-riés décident d’autogérer l’entreprise et organisent la marche Lip qui réunira entre 80 000 et 100 000 personnes venues de toute la France et d’Europe. Un élan de solidarité national se forme autour de l’ancienne première fabrique française d’horlogerie. Après une brève reprise d’activité, le dépôt de bilan est inéluctable et Lip disparaît finalement en 1977. D’autres domaines de recherche naissent alors et la ville se spécialise dans la micromécanique et les microtechniques.

La Leroy 01

1 0

1 9 4 80 8 3 7

2 0 5 9

1 9 5 20 8 4 1

2 0 6 3 1 9 5 20 8 4 1

2 0 6 3

1 9 5 20 8 4 1

2 0 6 3

Implantation de l’entreprise Yema fondée

par Louis Belmont

Réalisation de l’une des premières montres électriques

par l’entreprise Lip qui la commercialise en 1958

Production des premières séries de chronographes automatiques

de fabrication entièrement française par Yema

Création de l’entreprise Maty par Gérard Mantion et premières ventes de montres par correspondance

Les annéesquartz et la crise

Page 11: Besancon renouveau horlogerie 2011

L’activité horlogère aura marqué le territoire pendant près de deux siècles. Les savoirs et les réflexions autour de la mesure du temps sont toujours présents.

Besançon est peu à peu passée du titre de « Capitale horlogère » à « Capitale du Temps ». En 2004, la ville a accueilli la première Biennale Internationale

du temps. En 2009, l’observatoire a organisé le premier concours interna-tional de chronométrie du XXIe siècle en collaboration avec le musée de l’horlogerie du Locle. Plus récemment, l’observatoire a également repris ses activités de certification en délivrant à nouveau, aux horlogers locaux et extérieurs, le célèbre poinçon à tête de vipère.

Si l’activité horlogère s’était ainsi réduite ces dernières décennies, elle a toutefois perduré et évolué. Le savoir-faire des Bisontins et plus largement des Francs-Comtois, passés maîtres dans l’art du petit et du précis, est reconnu internationalement. Les grandes marques horlogères le savent et trouvent à Besançon le cadre propice à leur développement. Audemars Piguet, Breitling, Seiko, Swatch…, présents dans la capitale comtoise, en attestent. Des en-treprises locales, tel que Silberstein, se sont positionnées sur la haute horlogerie tandis que des créateurs sont apparus. Parallèle-ment, le biomédical et les microsystèmes, les savoir-faire issus de l’horlogerie ont trouvé leurs applications. Il y a une dizaine d’années, la marque espagnole Festina choisissait d’implanter ses sièges France et Europe à Besançon, créant dans un même temps 120 emplois. Plus

récemment, en novembre 2010, les établissements Leroy ont également fait leur grand retour en ouvrant un atelier d’assemblage de montres

d’une douzaine de salariés, rue de l’Observatoire.

La Leroy 01

La montre la plus compliquée du mondeChef-d’œuvre du Musée du Temps, la Leroy 01, qui fut un temps « la montre la plus compliquée du monde », est une

pièce d’horlogerie mécanique absolument unique. Elle possède 24 complications, des plus recherchées comme l’affichage

du ciel étoilé de Paris, Lisbonne ou Rio, aux plus incongrues, comme l’indication de la température ou de l’altitude.

Réalisée à partir d’une montre à onze complications, elle a été transformée pour répondre au souhait d’un riche collec-

tionneur portugais, qui voulait voir réuni dans une montre l’essentiel du savoir de l’horlogerie mécanique. Pour y

parvenir, le mouvement de la montre ne compte pas moins de 975 pièces. L’ébauche et les pièces de la montre, fabriquées en Suisse dans la Vallée de Joux, sont assemblées à Besançon à partir de 1899.Rachetée par la Ville de Besançon grâce une souscription en 1956, la montre rentre alors dans les collections municipales. Il faut attendre

1989 pour qu’une montre mécanique Patek Philippe réunisse 32 complications et

détrône la Leroy 01.

1 9 6 10 8 5 0

2 0 7 2

2 0 0 21 9 9 1

3 1 1 3

2 0 0 41 9 9 3

3 1 1 5

2 0 0 91 9 9 8

3 1 1 0

1 9 7 90 8 6 8

2 0 8 0

Création de l’Ecole Nationale Supérieure de Chronométrie et de Micromécanique (ENSCM)

Ouverture du Musée du Temps au sein du Palais Granvelle

Accueil de la première Biennale internationale du Temps

Organisation du premier concours international de chronométrie du XXIe

siècle par le musée d’horlogerie du Locle et l’observatoire de Besançon

L’Ecole Nationale Supérieure de Chronomé-trie et de Micromécanique (ENSCM) devient Ecole Nationale Supérieure de Méca-nique et des Microtechniques (ENSMM)

1 1

Besançoncapitale du temps

Page 12: Besancon renouveau horlogerie 2011

Le cœur de l’horlogerie française bat toujours à Besançon. Son savoir-faire perdure, sa main d’œuvre reste une référence, son observatoire est unique et un vent de renouveau souffle même sur la filière. Ainsi des manufactures se réveillent, des projets de fabrication de mouvements ne demandent qu’à éclore, des marques internationales se félicitent encore d’avoir installé ici leur service après-vente, des spécialistes des instruments pour professionnels, pilotes ou sportifs poursuivent là leurs explorations technologiques, des artistes du temps passent du tout petit au monumental ou s’inspirent de tableaux de maîtres, tandis que d’autres, plus sagement, ont choisi la production de masse et les petits prix… De la précision et de l’imagination, de l’innovation et de la fantaisie, il y a tout cela dans l’horlogerie bisontine.

1 2

Ils ont choisi

Besançon

Page 13: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 3

d’excellenceInspiration

En 1995, le spécialiste des instruments de mesure pour professionnels a choisi Besançon comme lieu d’implantation de son service après-vente pour la France et une partie de l’Europe. L’horloger suisse a également installé un centre de formation pour les futurs horlogers qui doivent être instruits sur les montres Breitling. La filiale de Breitling emploie 48 personnes très qualifiées, pour offrir un service irréprochable à ses clients.

Breitling

Laurent et Cédric Dodane, respectivement quatrième et cinquième générations de la maison créée en 1857, n’ont pas voulu laisser s’éteindre le savoir-faire familial et, en 2001, ont décidé de réactiver l’activité fondée par leurs aïeux. Fournisseur officiel de l’état-major de l’armée de l’air française des années 1950 aux années 90, avec son célèbre chronographe Type 21 et ses chronos de bord, la maison Dodane a repris ses développements technologiques pour continuer à équiper les pilotes du monde entier des meilleurs instruments horlogers. En 2011, en partenariat avec l’armée de l’air, elle a mis en fabrication le chronographe Type 23, petit frère du Type 21, et le décline en une version « civile » pour les amateurs. Une renaissance.

Dodane

DODANE1857

Implantée depuis 2000 à Besançon, parce que son PDG n’imaginait pas la positionner ailleurs, la filiale française de distribution (100 salariés) est la plus importante du groupe espagnol. Elle assure la vente annuelle de près d’un million de montres sur les 4,5 millions vendus sur toute la planète. Fer de lance du groupe, la marque jouit en effet d’une excellente notoriété dans l’hexagone. Dans la capitale de l’horlogerie française, le chronométreur officiel du Tour de France assure également le service après-vente des marques distribuées.

Festina

Page 14: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 4

Bruno Laville a travaillé plusieurs années dans l’horlogerie suisse, mais a toujours cru à l’existence du savoir-faire bisontin. Revenu dans sa ville d’origine, il a créé ses ateliers de mise au point, service après-vente et reconditionnement de mouvements que plébiscitent plusieurs marques suisses. Et c’est à lui - et à ses douze horlogers - qu’a été confiée l’exceptionnelle mission de fabriquer la nouvelle collection de la marque Leroy.

Les Ateliers Bruno Laville

La société Leroy, dont le modèle « 01 » fut présenté en 1900 à l’exposition univer-selle de Paris et resta longtemps la montre la plus compliquée du monde, s’est réinstallée à Besançon en 2010, où ses ateliers avaient fermé en 1954. Ce retour de la prestigieuse maison en terre franc-comtoise, on le doit à l’ambition de deux hommes : Miguel Rodriguez d’abord, déjà propriétaire du groupe espagnol Festina, qui a racheté la marque et son fonds d’archives en 2004. Guillaume Tripet ensuite, designer suisse persuadé qu’avec son observatoire ayant maintenu ses compétences en certification chronométrique et ses horlogers de talents, Besançon avait tout pour faire de nouveau rayonner la marque depuis la France, pays du luxe. C’est à lui que Miguel Rodriguez a confié la direction générale des Ateliers L. Leroy. La rencontre du designer avec l’horloger bisontin Bruno Laville fut à son tour déterminante. Lui aussi rêvait de la renaissance de la maison Leroy et allait mettre tout son savoir-faire dans ce fabuleux projet.La collection patiemment préparée pendant six ans est aujourd’hui au point. Depuis fin 2010, les montres Leroy sont de retour, sous le label « Besançon-France », aussi exceptionnelles que leurs grandes sœurs des siècles derniers.

Les Ateliers L. Leroy

Le spécialiste français de la vente à distance des montres et bijoux est bisontin. Maty a été créée il y a 60 ans par Gérard Mantion, qui s’est lancé dans la vente par correspondance - via les petites annon-ces du « Chasseur français » ! - parce qu’il n’avait pas les moyens d’ouvrir une boutique. Aujourd’hui, Maty envoie son catalogue à un million de foyers deux fois par an, renforce ses positions sur le web et développe son réseau en propre de bijouteries. A Besançon, la société compte plus de 600 salariés pour la fabrication, l’expertise, la réparation, la commercialisation… de près de 4 000 références, ce qui constitue le plus large choix du marché français.

Maty

Page 15: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 5

Une formation d’ingénieur « luxe et précision »Une formation par apprentissage délivrant un diplôme d’ingénieur, spécialité Microtechniques et Design dans le luxe et la précision, est dispensée depuis 2010 au sein de l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM), en collaboration avec le Centre de Formation d’Apprentis de l’Industrie (CFAI) Sud Franche-Comté, l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) et l’Institut régional des Techniques d’Ingénieurs de l’Industrie (ITII). Le cursus de la formation sur 3 ans allie pratique en entreprise et formation théorique à l’ENSMM permettant d’acquérir les ressources techniques et créatives nécessaires aux domaines de l’horlogerie et de la joaillerie notamment.

L’AFPA forme aux métiers de l’horlogerie En région, l’AFPA propose quatre cursus de formation dans le domaine de l’horlogerie à destination du public adulte pouvant accueillir jusqu’à 16 stagiaires par session. Deux sessions sont dédiées au métier d’horloger réparateur et deux autres sessions à celui de technicien horloger. À l’issue de ces formations, les stagiaires sont notamment capables d’assurer la remise en état de tous les systèmes d’horlogerie mécanique, électrique, électronique ou à quartz, de petit volume (montres - chronographes) et de gros volume (horloges et pendules). Les différentes sessions proposées à l’AFPA sont dispensées par quatre formateurs et s’adressent à des demandeurs d’emploi, des salariés en congé individuel de formation, en formation simple ou par alternance.

Et aussi :Le lycée Jules Haag, spécialité microtechniquesÀ Besançon, le lycée Jules Haag propose des formations microtechni-ques en lien avec les métiers de l’horlogerie dont le baccalauréat STI microtechniques, le BTS CIM conception et industrialisation en microtechniques ou encore le BTS MAI mécanique et automatisme industriels.

Le lycée Edgar Faure, spécialité horlogerieLe lycée Edgar Faure à Morteau, à la tête d’un réseau d’écoles de for-mation en horlogerie depuis octobre 2008, offre plusieurs possibilités de formation. Sa filière horlogerie comprend une formation en deux ans, sanctionnée par un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) mais également un Brevet des Métiers d’Art (BMA) et un Diplôme des Métiers d’Art (DMA).

De plus, le Greta du Haut-Doubs (groupement d’établissements publics) permet au lycée Edgar Faure de dispenser une formation pour adultes visant à l’obtention d’un CAP transfrontalier en un an.

apprentissageL’

nourrit l’excellence

Page 16: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 6

Arrivé à Besançon dans les années 70, Alain Silberstein, architecte d’intérieur et designer, est de ceux qui parient sur l’avenir de la montre mécanique haut de gamme. Son inspiration artistique – le Bauhaus en tête – est évidente dès les premières séries limitées sorties de sa Fabrique, avec des boîtiers géométriques noirs ponctués des couleurs primaires qui ont très vite séduit Japonais et Rus-ses. Ce spécialiste de la couleur rêve de pouvoir un jour développer ses propres mouvements et complications. Avant cela, il imprime son style en redéfinissant l’ensemble de ses collections : Bauhaus, la référence, avec un nouveau chrono de diamètre 45, mais également Marine, iKrono, Basik et Tiger, la petite dernière. Tiger, dont le premier chrono reprend les codes chromatiques d’un tableau de Matisse, La desserte (Harmonie en rouge).

À l’arrivée du quartz, en 1978, Philippe Bérard, lui, a parié sur la montre comme accessoire de mode et le petit prix. Ses nombreuses marques ont permis à SMB, sa société horlogère, de traverser les crises, tant et si bien que son dernier bébé, dans l’univers féminin, est une collection nettement plus haut de gamme. Certus Paris allie les diamants à l’acier, à l’or rose, au plaqué or cinq microns. La collection trouve son inspiration dans les parfums à la française, la fashion week et les symboles de la ville lumière : le dôme des Invalides, l’Opéra Garnier, les fleurs de lys. Du luxe parisien dans des montres made in France.

La Fabrique Silberstein

Designer de formation, Jean Muller a débuté comme styliste dans un grand groupe horloger, avant de lancer les montres Bugatti, dans les années 80. Depuis une quinzaine d’années, il a fait le choix de mettre son talent et sa triple expertise (design, développement et fabrication) au service des grands noms de l’horlogerie suisse et de la joaillerie française : Chopard, Girard Perregaux, Tag Heuer, Leviev, Guy Ellia, Richard Mille et bien d’autres qui comptent sur sa discrétion. Ce designer et maître d’œuvre en haute horlogerie pourrait bien, un jour prochain, revenir à une marque propre…

Muller

SMB

Page 17: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 heureÀ moins

de belles entreprisesd’

1 7

Entre Besançon et la Suisse, sur les hauteurs jurassiennes, la tradition horlogère n’a pas pris une ride. En toute discrétion, quelques entreprises conçoivent ici aussi des instruments de mesure du temps de très belle facture, qui n’ont rien à envier aux pièces fabriquées de l’autre côté de la frontière. Ainsi la maison Emile Péquignet, à Morteau, a ouvert un magasin à Besançon. Chez Saint-Honoré, à Charquemont, on vient de souffler 125 bougies, pour célébrer 125 ans de belles créations maison. Chez Herbelin, à Charquemont toujours, on continue à créer vent debout. Depuis les années 80, la société n’a eu de cesse d’accompagner les skippers dans leurs aventures du grand large. À Maîche, le groupe Christian Bernard s’est vu confié la création et la distribution des montres Cacharel et Replay. A Morteau, il y a encore Ambre, qui conçoit et fabrique sous licences les montres Zadig et Voltaire, Younger et Bresson femme, Yema, Prima Classe… Et aux Fins, le groupe TWC Clyda assure la conception des modèles griffés Cerrutti, Christian Lacroix, Ted Lapidus, Thierry Mugler…

Après Matra Horlogerie, puis la CGH (Compagnie générale horlogère), le groupe Seiko Watch Corporation est maintenant représenté en France, à Besançon par sa filiale Seiko France, où le siège parisien l’a rejoint en 1998. Ici, les 62 salariés assurent le marketing et la distribution des montres et réveils Seiko, Pulsar et Lorus. Et désormais, également une partie de la création des montres Pulsar…

Utinam, ou « plaise à Dieu ». En choisissant la devise latine de Besançon comme nom de marque de Weal’s Concept, sa petite entreprise, Philippe Lebru affirme incontestablement son attachement au lieu. Ce chaudronnier devenu horloger ne s’est pas contenté de dessiner des montres personnalisables pour des constructeurs automobiles ou aéronautiques, ou des montres insolites pour des événements culturels. Après s’être penché sur le tout petit, il est revenu aux plus grosses pièces en créant « Hortence », une horloge comtoise contemporaine tout inox, ou plus récemment « Pop’Up », en résine. Voire aux pièces monumentales, avec l’horloge accrochée place de la Révolution, à Besançon, ou celle de six tonnes qui marquera le temps de la future gare TGV Besançon – Franche-Comté. Joli retour de balancier.

Seiko

Utinam

Page 18: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 8© Ateliers Réparalux

Page 19: Besancon renouveau horlogerie 2011

1 9

ingéniositéL’

des « grandes complications »

Adossé au groupe IMI depuis 1994, Cheval Frères est sous-traitant horloger depuis 1848, et Didier Cheval, son dirigeant, représente la sixième génération. Spécialiste des pièces de mouvements, l’entreprise n’a cessé de se diversifier, dans les couronnes de remontoirs et les poussoirs dans les années 20, puis dans les pierres d’horlogerie et rubis à la Seconde Guerre mondiale. La société s’est équipée de la technologie laser dès les années 70, et de celle de la céramique dans les années 2000. Avec ses filiales, elle compte aujourd’hui environ 450 salariés. Cheval exporte ses produits horlogers à 80 %, fournit 30 % des couronnes et poussoirs des montres suisses de plus de 1 500 euros, et est devenu un acteur majeur du rubis et du cœur du mouvement. Elle s’oriente de plus en plus vers des composants de haute technologie, des micro-systèmes pour des pièces multifonctions, et pousse toujours plus loin les recherches matériaux pour les industries du luxe.

Chez Réparalux, le savoir-faire aussi s’est transmis de père en fils. Il y eut le fondateur, Marcel Humbert-Droz, puis Jean, son fils, puis Frédéric, aujourd’hui aux commandes. Julien, son fils, qui représente la quatrième génération, est en train de se former au métier… Spécialiste des produits techniques, bien connue sur la place Vendôme, la maison compte une quinzaine d’horlogers capables de réaliser des travaux très délicats et à la carte : du développement d’une montre à l’assemblage, à la logistique au service après-vente.

Ils travaillent dans la plus grande discrétion, mais leur savoir-faire est très prisé

des horlogers suisses et des grandes marques de la place Vendôme. À Besançon et

dans les environs de la capitale régionale, les fabricants de composants ont suivi les

hauts et les bas de l’horlogerie mondiale et su s’adapter. On fabrique toujours ici des

boîtes, là des bracelets, cuir ou métal, des ébauches de mouvements, des couronnes,

des verres…

Cheval Fréres : Exemples de couronnes techniques

© Ateliers Réparalux

Page 20: Besancon renouveau horlogerie 2011

2 0

Sur la technopole Temis, Créatech dispose d’un parc machines d’usinage six axes très sophistiqué qui lui permet de réaliser avec une précision extrême, pour de la petite, moyenne ou grande série, des maillons, prototypes ou pièces de boîtes, poussoirs, lunettes en acier, titane, or… Créée en 1999 par Denis Lyautey, rejoint par des partenaires financiers de la filière horlogère en 2005, la petite entreprise de six salariés est passée avec enthousiasme de la conception seule à la fabrication de composants horlogers pour marques suisses et françaises. Créatech travaille désormais également pour le secteur pointu et exigeant du biomédical.

A Besançon, il y a aussi Sibra, filiale de ZRC, qui en 2011 double sa capacité de production en Inde. Ce développement aura incontestablement des retombées positives sur l’atelier bisontin, créé en 1991 par Gérard Simon, et où 20 personnes sont spécialisées dans la production de bracelets cuir pour le marché horloger d’entrée haut de gamme. Il y a également le CESH (Centre européen de service horloger), du Swatch Group, qui assure désormais tout le SAV des montres tactiles Tissot. Un virage bien pris pour l’équipe de 5 salariés de l’ancienne société Universo, jusque-là spécialisée dans les aiguilles. Il y a encore Fralsen, filiale de Timex, qui conçoit et fabrique rouages, roues, ressorts et platines, comme les Bisontins ont toujours su le faire sur ce site industriel où Kelton, dans les années 70, a compté jusqu’à 3 000 salariés.

Parfois héritiers du « travail à la fenêtre » qui occupait l’hiver les populations rurales et montagnardes à des travaux de précision à domicile, certains sous-traitants sont restés dans les bourgs et villages. Entre Besançon et la Suisse subsistent ainsi de belles entreprises microtechniques. A Avoudrey par exemple, chez SIS, 40 personnes assurent le développement et la production mensuelle de 8 000 à 10 000 bracelets cuir pour de grandes manufactures suisses et internationales qui, de plus en plus, comprennent des inserts pour mieux s’adapter à la montre. Des bracelets en reptile, alligator, galuchat, anguille, autruche… A Vercel, FM Industries s’est diversifiée dans les produits de maroquinerie haut de gamme mais fabrique toujours des boîtes et des bracelets métalliques pour de grandes marques françaises, suisses, américaines, espagnoles… Plus près de la frontière suisse, en Pays horloger, ISA France, Berthet ou encore Verlux assurent avec la plus grande précision la fabrication d’ébauches de mouvements, mécanismes à complications ou verres de montres. Ici aussi, le savoir-faire a été précieusement transmis.

Page 21: Besancon renouveau horlogerie 2011

2 1

aussi...Akteo, Vuillemin Régnier, MB watches... pour les marques horlogères. Et les sous-traitants : Mouche (assemblage), Interstrap (bracelets), Manufacture Jean Rousseau, Silaque (laquage), Decodol (micro-décolletage), Baron SAS (décolletage), Avipo SAS (gravure)...

Et

Page 22: Besancon renouveau horlogerie 2011

2 2

témoignentIls

Page 23: Besancon renouveau horlogerie 2011

Tempsle Musée du

fait le lien

D’ hier à demain,

Un musée

Installé depuis 2002 au Palais Granvelle, le plus bel édifice Renaissance de la ville, le Musée du Temps rend hommage à l’histoire et à la tradition horlogère de Besançon. L’évocation de Besançon comme capitale française de la montre s’inscrit au musée dans une réflexion plus large sur la mesure du temps, qui s’étire des premières montres mécaniques jusqu’aux dernières découvertes dans le domaine du quartz et du temps-fréquence.

Une collection

Le Musée du Temps conserve les collections patrimoniales d’horlogerie de la ville, regroupées autour de la fameuse Leroy 01, la montre à 24 complications produite à Besançon, celle qui fut un temps « la plus compliquée du monde ». Achetée par voie de souscription en 1956, elle est la pièce majeure du musée. Le musée présente également une partie des instruments de l’observatoire astronomique de Besançon, qui certifiait la bonne marche des chronomètres, ainsi que le matériel pédagogique de l’Ecole Nationale d’Horlogerie, où étaient formés les cadres horlogers dont avait besoin l’industrie bisontine. Au-delà de la production de Besançon, les collections d’horlogerie du musée offrent un large panorama de l’histoire de la discipline où se retrouvent représentés avec Ferdinand Berthoud ou Antide Janvier les plus grands noms de l’histoire horlogère.

Un territoire

Le Musée du Temps se conçoit enfin comme un musée en phase avec les évolutions de la société, solidement ancré dans un territoire. L’industrie microtechnique locale, héritière d’une partie du tissu horloger bisontin, trouve naturellement sa place au musée, à travers la présentation des technologies les plus récentes issues du pôle de compétitivité bisontin.

2 3

Page 24: Besancon renouveau horlogerie 2011

cœurL’horlogerie

au

L’AFAHA, l’Association française des amateurs d’horlogerie ancienne

Entretien avecClaude Meyer

Créée en 1981, l’Association française des amateurs d’horlogerie ancienne (AFAHA) rassemble les collectionneurs d’horlogerie ancienne et moderne. Elle compte plus de 1 300 adhérents. Composée de passionnés, d’amateurs et d’anciens horlogers, l’association bisontine est une référence en la matière et dispose d’une envergure internationale bien que la plupart de ses adhérents soient francophones.

Parmi ses principales missions, l’AFAHA s’attache à enrichir les connaissances scientifiques, historiques et artistiques de ses membres en matière d’instruments destinés à la mesure du temps, tout en assurant la protection de l’art et de la science de l’horlogerie. Elle publie la fameuse revue « Horlogerie Ancienne ». Deux numéros par an de 160 pages informent des récentes actualités et abordent l’ensemble des thèmes historiques, techniques, décoratifs… de l’horlogerie et du temps. En parallèle, l’association offre également la possibilité d’entrer en contact avec de nombreux spécialistes. Une opportunité pour faire connaissance, échanger et dialoguer autour de ce sujet de passion qu’est l’horlogerie.

2 4

L’horloger bisontin, Claude Meyer, s’est vu transmettre son savoir-faire de père en fils.

Véritable passionné, il partage aujourd’hui à son tour cette tradition pour l’horlogerie.

L’horlogerie, c’est pour vous une histoire de famille ?Je suis en effet issu d’une famille d’horlogers, mon

père et mon grand-père étaient avant moi fabricants en horlogerie. C’est donc tout naturellement que j’ai choisi

cette voie. Je suis diplômé de l’ancienne école horlogère de Besançon, « l’Horlo ». J’ai travaillé un temps dans les

entreprises locales : Dodane, Philip, Yema et Lip, entre autres. L’horlogerie est avant tout pour moi une histoire de passion.

Pour faire ce métier, qui peut être plutôt ingrat et qui ne laisse rien passer, il faut bien sûr être passionné.

Quelles évolutions avez-vous pu remarquer au fil des années dans le milieu horloger local ?

Les premières évolutions sont apparues avec l’arrivée de la montre à diapason puis évidemment de la montre à quartz. Le savoir-faire tradi-

tionnel des horlogers locaux s’en est trouvé bouleversé. C’est à partir de ce moment que l’industrie horlogère a commencé à décroître. La tradition

horlogère était toutefois déjà bien ancrée, ce qui lui a permis de perdurer. Si aujourd’hui, les horlogers sont beaucoup moins nombreux - avant, tout le

monde travaillait dans l’horlogerie - on assiste à une forme de renouveau. La ville compte de nombreux ateliers d’après-vente de grandes marques et a récemment

vu le retour de Leroy, qui constitue un réel avantage pour Besançon. Par ailleurs, on connaît de nouvelles évolutions, il existe maintenant des montres « Kinétic », d’autres

fonctionnent au lithium.

Comment voyez-vous l’avenir ?Il y aura toujours de l’avenir dans l’horlogerie. Il y a bien sûr de nouvelles technologies mais les

montres automatiques gardent leur prestige. Il s’agit surtout de montres de luxe. Elles racontent une histoire et prouvent que le savoir-faire d’un horloger n’est jamais totalement complet, on

en apprend toujours. J’ai la chance, pour ma part, de connaître les montres de A à Z, des plus anciens modèles aux plus récents. Je fais partie des deux ou trois seuls horlogers en France

à pouvoir réparer des pièces rares, telle que la R27 (la première montre électrique conçue par Lip) qu’un horloger du Haut-Doubs m’a apportée il y a peu, car il n’arrivait pas à la réparer. Ce savoir-

faire, je m’attache aujourd’hui à le transmettre. Mon fils est actuellement en apprentissage au lycée Edgar Faure à Morteau et il devrait prendre par la suit e ma succession. J’accueille aussi dans mon

magasin des stagiaires de l’AFPA de Besançon et d’ailleurs : Valence, Rennes... De nombreuses personnes, y compris d’anciens horlogers, me demandent de prendre en apprentissage leurs enfants.

Page 25: Besancon renouveau horlogerie 2011

2 5

En réponse à une demande des horlogers francs-comtois et de la municipalité bisontine, le décret présidentiel du 11 mars 1878 crée à Besançon un « observatoire astronomique, météorologique et chronométrique ». Bien que n’ayant jamais cessée, l’activité de certification de l’observatoire avait peu à peu diminué à partir de la fin du XXe siècle jusqu’à devenir confidentielle. Depuis sa création l’observatoire de Besançon fonde sa particularité sur ses activités chronométriques. Elément essentiel de l’établissement, à l’époque, la chronométrie permettait à la ville de contrôler la qualité des montres et d’élever le niveau de sa production.

16 jours de contrôle pour les montres

En 2007, plusieurs fabricants de montres mécaniques de prestige ont demandé à l’observatoire de renouer avec ses anciennes activités de certification : le poinçon à tête de vipère, qui a cessé d’être frappé il y a trente ans, reste en effet un label très recherché par les amateurs d’horlogerie. Celui-ci est imprimé sur une pièce brute du mouvement après la délivrance d’un « bulletin de marche » et l’exécution d’une batterie de tests durant au moins seize jours consécutifs, dans cinq positions et à trois températures différentes sur la montre et les mouvements mécaniques.

Seul organisme habilité en France

L’observatoire qui étalonne aujourd’hui les horloges atomiques est le seul organisme habilité à mener ces tests de précision en France. La précieuse certification qu’il délivre est bien sûr conforme aux normes internationales en la matière.

Le retour du poinçon

une certification précieuse de l’observatoire

à tête de vipère :

Page 26: Besancon renouveau horlogerie 2011

Bassin d’emplois de 200 000 habitants, capitale de Franche-Comté, l’agglomération de Besançon constitue avec son vivier de plus de 900 entreprises, un pôle économique qui offre des compétences humaines et technologiques de la plus haute qualité.Déjà à moins de quatre heures des grandes régions industrielles européennes, Besançon gagne encore en accessibilité et en connexions rapides avec la mise en service de la LGV Rhin-Rhône. Désormais, Besançon est à 60 minutes de l’Allemagne, 2h de Paris, 2h de Lyon et 3h45 de Marseille.

Pôle position pour les micro et nanotechnologiesSi le petit et le précis sont inscrits dans les gènes de l’industrie locale, les entreprises de l’agglomération se caractérisent par leur capacité à innover. A la petite dimension et à la précision, elles ont ajouté l’intelligence et se positionnent aujourd’hui sur des sec-teurs à forte valeur ajoutée tels que le biomédical, la sûreté, la défense, la monétique ou l’énergie. Adossées au Pôle de compétitivité des microtechniques, entreprises et centres de recherche travaillent en réseau pour inventer les plus produits de demain, des implants biorésorbables aux valves neurologiques intelligentes, des micro-robots aux résonateurs à quartz considérés comme les plus fiables au monde…

Technopole et parcs technologiques pour faire grandir les talentsLa technopole multi-sites TEMIS et TEMIS Santé offre 100 hectares de terrains viabilisés et plus de 10 000 m2 d’espaces locatifs pour les activités technologiques et innovantes dans les domaines des microtechniques, du biomédical, de la monétique.. Pôle de recherche et de formation, la technopole accueille sur son périmètre près de 15 000 étudiants et plus de 1 000 enseignants-chercheurs entre l’Université de Franche-Comté, le Centre Hospitalier Universitaire et les écoles d’ingénieurs.Un nouveau parc tertiaire à proximité immédiate de la future gare Besançon Franche-Comté TGV sera prochainement opérationnel avec plus de 90 000 m2 de surfaces disponibles, reliées en très haut débit par fibre optique, maillées par un réseau efficace de transport en commun et de services de proximité.

Capitale d’art et de cultureAvec 180 monuments classés ou inscrits au titre des Monuments historiques, Besançon profite d’un centre ancien exceptionnellement préservé. Son Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie est le plus ancien en France et son Musée du Temps est aujourd’hui le seul sur la thématique en Europe.Emblème de son patrimoine remarquable, ses fortifications de Vauban sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.Avec le Festival de Musique et son concours international unique de jeunes chefs d’orchestre, la vie culturelle s’anime toute l’année sur trois scènes nationales. Une toute nouvelle salle de musiques actuelles, la Rodia, enrichit depuis peu la capacité scénique et l’offre musicale.

Nature généreuse

Toujours première ville verte française et capitale de la deuxième région boisée de France, Besançon s’insère dans un environne-ment propice aux activités de pleine nature : détente en famille ou sportifs chevronnés trouvent en ville et dans la campagne voisine nombre de disciplines promptes à satis-faire leurs pratiques.L’Eurovélo 6 Nantes-Budapest traverse la boucle du Doubs et chemine au fil de la rivière dans toute l’agglomération.

Besançonterritoire métropolitain

2 6

Page 27: Besancon renouveau horlogerie 2011

Conception réalisation rédaction : JC.Augé Crédits Photos : Ville de Besançon : E.Chatelain, J.C. Sexe, g. Vieille sauf :

Collection Musée du Temps Besançon : p. 06 boitiers de montre ornés, Besançon fin XIXe, p. 07 horloge d’édifice et montre Drevon, p. 10 montre Leroy 01, p. 15 horloge squelette, p. 22 salle musée Galerie 1er étage de Noak

J. Varlet p. 04, p. 26, C.Choffet p. 06, P. guenat images p. 02, 05, 08, Maty p. 12, 14, Breitling p. 13, Dodane p. 13, Festina p. 13, Silberstein p. 16, Muller p. 16, SMB p. 16, Seiko p. 17, utinam p. 17, Cheval frères p. 19, Leroy p. 14.

Impression : Est Imprim

Page 28: Besancon renouveau horlogerie 2011

Ville de

www.besançon. f rwww.grandbesancon. f r

Grand BesançonLa Ci ty - 4 rue Gabr ie l P lançon

25 043 Besançon CedexTél . : +33 (0 )3 81 65 07 00Fax : +33 (0 )3 81 82 29 60

Vi l le de Besançon2 rue Mégevand

25 034 Besançon cedexTél . : +33 (0 )3 81 61 50 50Fax : +33 (0 )3 81 61 50 99