BIBLIOGRAPHIE / FILMOGRAPHIE

– Michel Chion, La comédie musicale, Les Cahiers du cinéma, 2002– Alain Masson, Comédie musicale, Ramsay poche cinéma, 1999– Patrick Brion, La comédie musicale, du Chanteur de Jazz à Cabaret, La

Martinière, 1993– Michel Chion, L'audio-vision, Nathan, 1990– Michel Chion, Le son au cinéma, Les Cahiers du cinéma, 1985– André Bazin, Qu'est-ce que le cinéma ?, Cerf, 1976

4 articles cités lors de la conférence : – Charles Chaplin, « Charlie Chaplin Attacks the Talkies », interview de

Gladys Hall, Motion Picture Magazine, n°38, mai 1929– Louis Chavance, « Les conditions d'existence du muet » :– Louis Chavance, « Chantons sous la pluie », Le Figaro, 19-20 septembre

1953 :– auteur inconnu, « Rumeurs du monde », Le Progrès, 10 avril 1929 :

Documents pédagogiques– dossier CNC : – fiche élève CNC : – transmettre le cinéma :

http://www.transmettrelecinema.com/film/chantons-sous-la-pluie/

Quelques vidéos citées dans la conférence– King Vidor à propos du passage au parlant

http://m.ina.fr/video/I12044397– extrait des Lumières de New York :

https://www.youtube.com/watch?v=zWdpw22S78c&ab_channel=CarlosOlmedo

– conférence de Claude Bailbé, « L'histoire du cinéma sonore est-elle seulement technique ? », La Cinémathèque française, 3 décembre 2010 : https://www.canal-u.tv/video/cinematheque_francaise/l_histoire_du_cinema_sonore_est_elle_seulement_technique_une_conference_de_claude_bailble.7198

– démonstration de Vitaphone, The Voice from the screen, 1926 : https://www.youtube.com/watch?v=4yWXhpY76rU

– chanson initiale de Chantons sous la pluie dans le film Hollywood Revue of 1929 : https://www.youtube.com/watch?v=fUba07FwXSw&list=RDfUba07FwXSw&t=3

– 1927-2017 : anniversaire du « Chanteur de jazz » (1927), triomphe du Vitaphone. Conférence de Jean-Pierre Verscheure :https://vimeo.com/210732611

– le phénomène des benshi au Japon : https://www.youtube.com/watch?v=n1x2F7VWfuA&ab_channel=LesCin%C3%A9masduGr%C3%BCtli

Quelques films à découvrir ou redécouvrir...– Le Chanteur de jazz, Alan Crosland, 1927– Un Américain à Paris, Vincente Minnelli, 1952– Tous en scène, Vincente Minnelli, 1953– Beau fixe sur New York, Stanley Donen et Gene Kelly, 1955– Drôle de frimousse, Stanley Donen, 1957– On connait la chanson, Alain Resnais, 1997.– The Artist, Michel Hazanavicius, 2011– La La Land, Damien Chazelle, 2016

Vous pouvez notamment vous intéresser aux filmographies des réalisateurs George Cukor, Stanley Donen, Vincente Minnelli, Busby Berkeley, Alain Resnais, Howard Hawks, Lloyd Bacon... Ainsi qu'à celles des acteurs de Chantons sous la pluie !

Charles Chaplin, « Charlie Chaplin Attacks the Talkies », interview de Gladys Hall, Motion Picture Magazine, n°38, mai 1929

Les talkies ? Vous pouvez dire que je les déteste ! … Ils viennent gâcher l’art le plus ancien du monde, l’art de la pantomime. Ils anéantissent la grande beauté du silence. Ils jettent à bas l’édifice actuel de l’écran, ce courant qui a créé les vedettes, les cinéphiles, l’immense popularité du cinéma, l’appel de la beauté. Car c’est la beauté qui importe le plus au cinéma. L’écran est pictural. Image. Aimables jeunes filles, beaux jeunes hommes dans des scènes adéquats. Vous dites qu’ils ne savent pas jouer ? Évidemment ils n’ont pas de talent. Et après ? Qui s’en soucie ? Beauté ; beauté et sex-appeal. Ce sont là les deux éléments qui ont fait du cinéma ce qu’il est aujourd’hui. Ce sont là les deux éléments qui ont amené le public à fréquenter les salles obscures, c’est cela qu’ils désirent et dont ils se soucient. Je ne me servirai pas de la parole pour mon nouveau film City Lights. Je ne m’en servirai jamais. Pour moi, ce serait fatal. Et je ne puis comprendre pourquoi ceux qui peuvent parfaitement s’en passer y ont recours […]. Mais je me servirai de l’accompagnement musical synchronisé et enregistré. C’est là une toute autre affaire, et d’une importance et d’un intérêt inestimable pour nous. Bien des gens qui n’ont jamais pu entendre de la véritable musique en entendront désormais au cinéma […] L’essence du cinéma est le silence. Dans mes films je ne parle jamais. Je ne crois pas que ma voix puisse ajouter à l’une de mes comédies. Au contraire, elle détruirait l’illusion que je veux créer, celle d’une petite silhouette symbolique de la drôlerie, […] non un personnage réel, mais une idée humoristique, une abstraction comique. Si mes comédies muettes procurent encore un divertissement d’un soir au public, je serai parfaitement satisfait…

Article paru dans Le Figaro du 19-20 septembre 1953 «Chantons sous la pluie» par Louis Chauvet

Chants, danses et petites satires de l'époque où le cinéma devenait parlant.C'était aussi l'époque où les costumes dessinaient la ceinture des robes très au-dessous de la taille.Imaginez tout un peuple de figurantes affublé de la sorte, en 1953. On sourit cinq minutes! Puis cette longue parade ennuie le bon goût.Scénario presque invisible: il se réduit au sketch, d'ailleurs drôle, montrant l'ancienne vedette du muet affligée d'une voix de crécelle et qui, pour s'adapter à la nouvelle technique, doit accepter une doublure.Reste la partie chorégraphique. Elle est remarquable. Gene Kelly nous y confirme ses multiples talents: comédien sympathique, chanteur, danseur, il dirige en outre les numéros musicaux et la mise en scène! Le jeune virevoltant et bondissant Donald O'Connor l'assiste avec un entrain spirituel.

Plusieurs phases de la chorégraphie dénotent une charmante inspiration. Les perspectives du plateau, le jeu des ventilateurs qui depuis la coulisse déroulent, agitent, soulèvement, l'écharpe sans fin de la ballerine, et beaucoup d'autres détails inconcevables dans un cadre théâtrale étroit, suggèrent les possibilités diverses et toutes neuves du ballet cinématographique.Ces possibilités Gene Kelly les exploite à merveille.Il ira loin, j'en suis sûr. Il fera de beaux films musicaux, plein d'envolées, de rythmes enchanteurs, de rêves concrets et d'images multicolores.Il ne lui manque plus désormais qu'un scénariste: je veux dire un homme capable de mettre autour de ses danses quelque chose d'intellectuellement plus valable que les ventilateurs.

Louis Chauvet