Bicentenaire COURBET - Ornans Arc&Senans · 2018-11-16 · Musée Courbet : 18 les grandes expositions depuis 2011 200 ans après G. C. 20 Le Département du Doubs célèbre l’homme

1B I C E N T E N A I R E C O U R B E T / L E D O U B S C É L È B R E L ' E N F A N T D U P A Y S

BicentenaireCOURBET Le Doubs célèbrel’enfant du pays

2 B I C E N T E N A I R E C O U R B E T / L E D O U B S C É L È B R E L ' E N F A N T D U P A Y S


S O M M A I R E

Courbet, 4l’art d’être libre

Courbet, de l’enfant choyé à l’exilé 6

Courbet l’enraciné 10

Courbet et le réalisme : 12un style, une technique

Courbet, l’homme par qui le scandale arrive 14

Pays de Courbet, pays d’artiste 16

Musée Courbet : 18les grandes expositions depuis 2011

200 ans après G. C. 20Le Département du Doubscélèbre l’homme et son œuvre

Courbet dans le monde 24

Louis-Edmond Cougny (1831-1900)Courbet assis, palette à la mainVers 1855 - Terre cuiteOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat

Couverture L. Durand et CieCourbet converse avec lui-mêmeVers 1863ContretypeOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat


Courbet, l’art d’être libre

Quelques traits de caractèreCharles Léger, dans son ouvrage Courbet et son temps (Les Editions Universelles, 1948) décrit le peintre : «Grand, élancé, barbe pointue, longs cheveux noirs, pipe à la bouche, circulant avec une énorme canne». Solide, plein de vitalité, ce jeune homme en impose !

L’un de ses amis, le critique d’art Jules Castagnary, dit de lui qu’il est doté « d’une inébranlable confiance et d’une indomptable ténacité ». Il poursuit : « À Paris [il] était resté Franc-Comtois. Le milieu ambiant n’avait aucune prise sur lui, il avait gardé ses idées, son vocabulaire, son accent […] ». (Courbet raconté par lui-même et par ses amis, sous la direction de Pierre Courthion, Genève, éd. Pierre Cailler, 1948, p. 170).

Il applique à la lettre la devise que lui a inculquée son grand-père maternel, authentique sans-cu-lotte : « Crie fort et marche droit ».

S’il se déclare socialiste, c’est pour s’empresser d’ajouter qu’il est avant tout démocrate et républi-cain, soucieux de la liberté individuelle du citoyen.

En 1870, Courbet refuse la Légion d’honneur dont Napoléon III veut l’honorer. « J’ai 50 ans et j’ai tou-jours vécu libre », écrit-il au ministre Maurice Richard.

Son art passe avant sa vie amoureuse. Après le mariage de sa sœur Zoé, il confie à son père : « Il faut encore que Juliette se marie. Zélie et moi, nous serons vieux garçons [sic]. Elle n’a pas assez de santé pour se marier, et moi j’ai mon art qui ne comporte guère le mariage. »(Lettre à ses parents, Paris, 9 jan-vier 1868)

« Il faut encanailler l’art, il y a trop longtemps que les peintres, mes contemporains, font de l’art à l’idée et d’après les cartons. »

Lettre à Francis et Marie Wey, 26 novembre 1849

« Quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi : celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, à aucun régime, si ce n’est le régime de la liberté. »

Gustave Courbet, Peut-on enseigner l’art ?, 1861

Ces propos esquissent le portrait d’un homme farouchement indépendant, signe particulier que l’on retrouve aussi bien dans sa démarche artistique que dans ses engagements politiques ou dans sa vie intime.

Louis-Joseph Lebœuf (1823-1867) Portrait de Gustave Courbet

1860 - PlâtreOrnans, musée Gustave Courbet

© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat


L’hirondelle, symbole de libertéSurprise à la découverte de l’atelier de Courbet à Ornans, lorsque le Département du Doubs en fait l’acquisition en 2008… Si l’artiste a peint des paysages sur les retombées de plafond de son atelier, il a aussi fixé des hirondelles en plein vol sur ce dernier à Ornans. Ce vaste espace aux murs sombres – pour lui permettre de se concentrer sur son travail en cours – s’ouvre sur un ciel dégagé où virevoltent avec légèreté celles qui annoncent le printemps. Le contraste est saisissant !

Louise Michel, égérie de la Commune, dont Courbet partage les idéaux, a exalté ce symbole dans l’un de ses poèmes dont il a peut-être eu connais-sance. Elle semble, d’ailleurs, décrire des paysages issus des tableaux du maître du réalisme.

L’hirondelle devient ainsi l’emblème du bicente-naire de la naissance de cet homme libre.

Hirondelle qui vient de la nue orageusehirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.

Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,vers les astres errants qui roulent dans les airs.

Ah ! laisse-moi pleurer, pleurer, quand de tes ailestu rases l’herbe verte et qu’aux profonds concertsdes forêts et des vents tu réponds des tourelles,avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.

Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !

Je ne sais quel écho par toi m’est apportédes rivages lointains ; pour vivre, loi suprême, il me faut, comme à toi, l’air et la liberté.

Louise Michel in Chansons d’oiseaux I (1861)


Courbet, de l’enfant choyé à l’exilé

L’enfance de l’artAvec une précision plus républicaine qu’administra-tive, et une simplicité apparente, Gustave Courbet pose les éléments fondateurs de son parcours : une ville, un département, une date. Il entre déjà dans l’Histoire !

Enfant vif et choyé, il grandit dans une famille de propriétaires terriens et de négociants aisés. Le jeune Gustave est entouré de femmes aimantes dès son enfance : sa mère et sa grand-mère maternelle, ses trois sœurs dont il est l’aîné : Zoé, Zélie et Juliette. Très tôt, il préfère arpenter la campagne plutôt que fréquenter les bancs de l’école. Il poursuit des études au petit séminaire d’Ornans puis au collège royal de Besançon, période pendant laquelle il reçoit ses pre-miers enseignements artistiques.

À nous deux Paris !« Puisque dans tout et partout je dois toujours faire exception à la règle générale, je m’en vais poursuivre ma destinée. »Lettre à ses parents, 1837

À 20 ans, avec l’assurance d’un Rastignac, le jeune Gustave monte à Paris où il abandonne rapidement les études de droit auxquelles son père le destinait. Même s’il a toujours prétendu être son propre maître, il suit les cours de peinture de Carl August Von Steuben puis de Nicolas Auguste Hesse. Il se rend régulièrement au Louvre pour réaliser des co-pies. Il fréquente la brasserie Andler, haut-lieu de la bohème artistique. Il noue des relations fortes avec des intellectuels en vogue tels Charles Baudelaire, Champfleury, Castagnary… et Proudhon, une ren-contre majeure.

Dans une lettre à ses parents datée du 20 avril 1845, il affirme : « […] je veux tout ou rien. […] Je veux faire de la grande peinture. […] Ce qui est sûr, c’est qu’il faut qu’avant cinq ans j’aie un nom dans Paris. »

En 1845, Courbet rencontre Virginie Binet qui sera son modèle et sa maîtresse pendant dix ans. Un en-fant naîtra de cette union tumultueuse, décédé en 1872. Même si Juliette fait disparaître l’essentiel de la correspondance amoureuse de son frère, celui-ci conservera la réputation d’un séducteur rétif à tout engagement affectif.

Courbet est admis pour la première fois en 1844 au Salon, exposition annuelle officielle organisée par l’Académie des Beaux-Arts. Il y participera jusqu’en 1855 et remportera plusieurs médailles.

«Je suis né à Ornans, département du Doubs, le 10 juin 1819.»

Lettre à Édouard Reynart, 19 mars 1850

Claude-Antoine Beau (1792-vers 1850) Gustave Courbet en saint Vernier1837 - Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet,dépôt de la Ville d’Ornans© Musée Gustave Courbet, photo : Pierre Guenat


La rupture du réalismeLe rendez-vous avec « la grande peinture » a lieu en 1850 avec la présentation au Salon d’Un Enter-rement à Ornans (Paris, Musée d’Orsay). Et c’est un scandale qu’il soulève.

En 1855, L’Atelier du peintre (Paris, musée d’Orsay) est refusé à cause de ses dimensions hors normes (3,61 m x 5,98 m). Courbet décide d’organiser et de financer sa propre exposition : il fait aménager le « Pavillon du Réalisme ».

Proudhon figure parmi les nombreux personnages de cette œuvre. Dès lors, les échanges intellectuels se développent entre le philosophe et l’artiste pour aboutir, en 1865, à la publication Du principe de l’art et de sa destination sociale. Dans cet ouvrage fondamental, Proudhon commente des œuvres de Courbet pour déployer sa pensée sur les rapports entre l’art et la société.

Un succès mondialDès le début des années 1850, Courbet obtient une reconnaissance mondiale et se constitue un cercle d’amateurs, de collectionneurs, comme le banquier montpelliérain Alfred Bruyas (Bonjour Monsieur Courbet, la rencontre, musée Fabre, Montpellier), et de fidèles partisans. Ses œuvres sont exposées à Bruxelles, à Berlin ainsi qu’à Vienne. Il aborde de nouveaux sujets comme les scènes de chasse et les marines à partir de 1841. Il séjourne régulièrement en Normandie où il travaille notamment aux côtés d’Eugène Boudin et de Claude Monet.

L’engagement politiqueSi Courbet défend très tôt les idées républicaines, inscrites dans sa tradition familiale, c’est lors des évènements de la Commune de Paris, en 1871, qu’il exprime pleinement son engagement. Il est élu conseiller municipal et président de la Fédéra-tion des artistes. Ce rôle de premier plan, ainsi que l’accusation infondée d’une participation à la des-truction de la colonne Vendôme, le conduiront en prison après la victoire des Versaillais sur les Com-munards.

Courbet est incarcéré notamment dans la prison parisienne de Sainte-Pélagie, séjour qu’il immorta-lisera avec le célèbre autoportrait présenté au mu-sée Courbet, à Ornans. Dès lors sa santé se dégrade, sa vie bascule…

À sa sortie de prison, il ouvre un atelier où il em-ploie des élèves, notamment Marcel Ordinaire et Cherubino Pata, afin de faire face à de nombreuses commandes et de rembourser ses dettes.

Gustave CourbetPortrait du grand-père Oudot (1768-1848) Vers 1847Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet, photo : Pierre Guenat

Gustave CourbetAutoportrait à Sainte-PélagieVers 1872Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet, dépôt de la Ville d’Ornans© Musée Gustave Courbet, photo : Pierre Guenat


L’exil et la maladieDe nouveau jugé en 1873, il est condamné à payer une amende très élevée pour la reconstruction de la colonne Vendôme. Plutôt que la prison, il choisit l’exil, en Suisse où il passe les dernières années de sa vie. Brisé moralement, épuisé physiquement, il peint sans relâche pour payer progressivement son amende. Il espère ainsi être amnistié pour rentrer en France. En vain. Il meurt le 31 décembre 1877 à La-Tour-de-Peilz (Suisse).

L’héritageLégataire universelle de son frère, Juliette Cour-bet s’attache à la réhabilitation de la mémoire de l’homme comme de l’artiste, ce qu’elle obtiendra en partie auprès du Président de la République, le franc-comtois Jules Grévy. L’amende est annulée.

Dans l’ancien atelier du peintre à Ornans, Ju-liette aménage une sorte de musée intime. Avant sa mort en 1915, elle lègue des œuvres à la Ville d’Ornans, ce qui constituera l’embryon du musée départemental Gustave Courbet.

Gustave CourbetHelvétia ou La liberté

Vers 1875 - PlâtreOrnans, musée Gustave Courbet

© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat

Eugène FeyenMelle Juliette Courbet

dans l’atelier d’OrnansTirage photographique

Ornans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,

photo : Pierre Guenat


Gustave CourbetLe château de Chillon (détail)1874 - Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet, dépôt de la Ville d’Ornans© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat


Courbet l’enraciné

Tout au long de sa vie, Courbet revient régulière-ment à Ornans chez les siens, occasion de s’adon-ner aux fêtes, aux parties de chasse, voire au braconnage, aux promenades avec son âne Gé-rôme chargé du matériel nécessaire au dessin et à la peinture… Ces séjours réguliers lui permettent de marquer une pause dans sa vie parisienne tré-pidante et nourrissent son inspiration.

Dès qu’il s’éloigne, il reprend le fil d’une volumi-neuse correspondance, en particulier avec son père auquel il demande toujours des nouvelles du pays. Quand il acquiert une bâtisse à Ornans pour en faire son atelier, il achète des terres jusqu’à la Loue afin d’y faire planter des pommiers et des cerisiers.

Il fait construire un chalet – aujourd’hui disparu – pour y accueillir ses amis. Dans une lettre à Victor Hugo, il confesse : « […] j’aime le plancher des vaches et l’orchestre des troupeaux sans nombre qui habitent nos montagnes ».

Une œuvre consacrée aux deux tiers au paysageIl fait de son terroir son principal sujet d’inspira-tion, ce qui constitue déjà un premier acte révolu-tionnaire à l’époque. Les deux-tiers de son œuvre sont en effet consacrés au paysage. Il a notamment immortalisé plus d’une douzaine de fois la source de la Loue. De même, il a souvent représenté le ra-vin du Puits noir, ou encore le miroir de Scey, des sites emblématiques de la vallée. « Je vais vous peindre la nature telle qu’elle est ! », écrit-il à son ami Champfleury (À propos de Gustave Courbet). C’est-à-dire la nature telle qu’il la vit, la voit et la ressent.

Une époque de mutationsÀ son époque, la vallée de la Loue est très diffé-rente d’aujourd’hui. Le paysage est ouvert, les coteaux sont plantés de vignes. Une agriculture basée sur l’élevage bovin, le lait et le comté, est en pleine expansion ; les prairies prennent la place de cultures diversifiées. La vallée est parcourue de scieries, de forges et de clouteries qui profitent de la force motrice des rivières et des torrents. Nombre de tableaux témoignent de cette période où les mutations s’accélèrent. En opposition au centralisme parisien, Courbet affirme une forme de régionalisme sans idéalisme.

« Pour peindre un paysage il faut le connaître. Moi je connais mon pays, je le peins. Ces sous-bois, c’est chez moi ; cette rivière, c’est la Loue, celle-ci est le Lison ; ces rochers, ce sont ceux d’Ornans et du Puits noir. Allez-y voir : vous reconnaîtrez tous mes tableaux. »

Lettre à Francis et Marie Wey, 26 novembre 1849.

À travers cette affirmation définitive, Courbet exprime son attachement profond à son pays natal, Ornans et la vallée de la Loue, et il établit directement un lien avec l’œuvre qu’il construit. Les paysages jurassiens, calcaires et chaotiques, se sont imprimés en lui dès son plus jeune âge.

Gustave CourbetGrotte de la

source enneigéeVers 1866

Huile sur toileOrnans,

musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,



Un attachement contrariéOrnans et sa vallée sont connues aujourd’hui dans le monde entier grâce à Courbet. Mais la petite ville comtoise n’a pas toujours été fière de ce rejeton turbulent. Ses frasques à Paris, ses orientations politiques et son anticonformisme ont choqué plusieurs générations. Le jeune Pêcheur de chavots qu’il avait offert à la Ville pour orner la place des Îles-basses a été mutilé à deux reprises. Ce n’est qu’en 1995 qu’un tirage contemporain est installé définitivement sur la place, rebaptisée du nom de Courbet. Depuis, l’enfant du pays est honoré à sa juste valeur.

Gustave CourbetLe Chêne de Flagey dit aussi Chêne de Vercingétorix, camp de César près d’Alésia1864Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet, photo : Pierre Guenat

Gustave CourbetLe pêcheur de chavots(détail)1862 - Plâtre Ornans, musée Gustave Courbet, dépôt de la Ville d’Ornans© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat

Eugène FeyenCourbet peignant dans le parc du séminaire d’Ornans1864Tirage moderneOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat


Courbet et le réalisme :un style, une technique

De l’audace, toujours de l’audaceCourbet se distingue d’emblée par sa façon de bousculer les conventions et la hiérarchie des genres, en rupture avec le romantisme finissant et l’académisme dominant. Avec les Casseurs de pierre et Les Paysans de Flagey de retour de foire, il fait entrer le petit peuple au Sa-lon officiel.D’un veau, d’un arbre, d’une grotte, il dresse un portrait comme jamais un peintre n’a osé le faire jusque-là. Du renard pris au piège, il fait un martyr. Les su-jets populaires, il les traite sur de grandes toiles, dimensions réservées alors aux thèmes religieux, mythologiques ou historiques. Ses paysages sont souvent le reflet de son âme, dans une subjectivi-té revendiquée, sans idéalisme ni romantisme. « Je n’ai jamais eu d’autres maîtres que la nature et mon sentiment » écrit-il à Edouard Reynardt en 1850, année de L’Enterrement à Ornans).

Terrien jusqu’au boutdes onglesLa connaissance intime qu’il a de son pays natal s’exprime dans sa manière frontale de traiter les sujets, sans artifices, sans anecdotes. Apport sans doute de la photographie, les cadrages sont serrés, la perspective s’estompe, ce qui donne de la puis-sance au sujet comme le montre le Chêne de Flagey.

Terrien jusqu’au bout des ongles, Courbet travaille une matière pâteuse, des couleurs franches, au couteau, au doigt et au chiffon comme pour res-tituer le caractère rude de son pays. Il traduit sa vision de la réalité qui l’entoure avec l’émotion d’un témoin direct. Même pour ses marines, il

joue sur les variations de couleur et de matière, ouvrant déjà la voie à l’impressionnisme. « Regar-dez l’ombre dans la neige comme elle est bleue, écrit-il. Voilà ce que les faiseurs de neige en chambre ne savent pas » (Gustave courbet, Sur l’art).

Sur sa palette, Courbet dissocie les tons selon leur intensité, à côté des couleurs franches disposées en éventail. Il part d’une toile sombre, l’éclaircis-sant peu à peu de demi-teintes, la nuançant enfin à l’aide de touches plus claires.

Audace pour les uns, maladresse pour les autres, cette vigueur d’aspect, ce «truellage» insolent, entre pour beaucoup dans le scandale que soule-va son envoi au Salon de 1850-1851. On dénonça alors ce peintre qui, non content de se satisfaire de la nature prosaïque, l’avilissait une seconde fois par sa facture grossière, ses formes trop sim-plifiées et rigides.

« Le beau est dans la nature et se rencontre dans la réalité sous les formes les plus diverses. Dès qu’on l’y trouve, il appartient à l’art, ou plutôt à l’artiste qui sait l’y voir. […] Le beau, comme la vérité, est une chose relative au temps où l’on vit et à l’individu apte à le concevoir. »

Lettre aux jeunes artistes de Paris, 25 décembre 1861.

Gustave CourbetCascade dans le Jura

Vers 1875Huile sur bois

Ornans,musée Gustave Courbet

© Musée Gustave Courbet, photo : Pierre Guenat


Réalisme n’est pas mimétisme«M. Courbet est un réaliste, je suis un réaliste : puisque les critiques le disent, je les laisse dire. Mais, à ma grande honte, j’avoue n’avoir jamais étudié le code qui contient les lois à l’aide desquelles il est permis au premier venu de produire des œuvres réalistes.»

Champfleury, Du réalisme, Lettre à madame Sand, septembre 1855

Le réalisme apparaît notamment en France et en Grande-Bretagne dans la seconde moitié du XIXe

siècle, avant de gagner les États-Unis. À ses dé-buts, ce mouvement se manifeste aussi bien en littérature avec Honoré de Balzac, Champfleury et Louis-Edmond Duranty, qu’en peinture avec un certain nombre d’artistes parmi lesquels Gustave Courbet. Dans une période marquée par l’oppo-sition entre le romantisme et le classicisme, le réalisme ouvre une nouvelle voie en abordant des thématiques politiques ou sociales.

Le réalisme n’est pas une tentative d’imitation du réel. Il s’agit pour Courbet de prendre pour objet la réalité du monde qui l’entoure. Le peintre sou-haite « traduire les mœurs, les idées, l’aspect de son époque » mais en faisant ressortir sa « propre indi-vidualité ».

Dans le catalogue de son exposition personnelle de 1855, il tient à lever toute ambiguïté :

« Le titre de réaliste m’a été imposé comme on a im-posé aux hommes de 1830 le titre de romantiques. […] J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. Je n’ai pas plus voulu imiter les uns que copier les

autres ; ma pensée n’a pas été davantage d’arriver au but oiseux de l’art pour l’art. Non ! J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité.

Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Etre à même de traduire les mœurs, les idées, l’aspect de mon époque, selon mon appréciation, en un mot, faire de l’art vivant, tel est mon but. »

Gustave CourbetLa plage de Saint-Aubin1872Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat

Gustave CourbetLe renard pris au piègeVers 1860Huile sur toileOrnans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,photo : Pierre Guenat


Courbet, l’homme par qui le scandale arrive

Du Salon officielà FacebookUn autre de ses tableaux continue de provoquer aussi bien un enthousiasme qu’un rejet dispro-portionnés. Resté longtemps inconnu, L’Origine du Monde (musée d’Orsay, Paris) est exposé pour la première fois en 1988 à New-York. Un diplomate turc, passionné d’art érotique, l’avait commandé à Gustave Courbet en 1866. Après avoir changé de mains et connu bien des vicissitudes pendant la Seconde Guerre mondiale, le tableau est acquis par le psychanalyste Jacques Lacan, en 1954. À la mort de sa veuve, Sylvia Bataille, il est confié, par dation, au musée d’Orsay, à Paris.

Entretemps, le tableau a fait deux réapparitions pu-bliques : en 1988, à New-York, au musée de Brooklyn, et en 1991… à Ornans, au musée Courbet !

En 2011, cette peinture provoque un nouveau scan-dale via Facebook : le compte d’un internaute qui venait d’en publier une reproduction sur son mur est désactivé. On crie alors à la censure, Facebook jure avoir d’autres raisons pour cette désactivation. Enfin, sept ans plus tard, la justice donne raison au réseau social. La Poste française elle-même re-fuse à une association philatélique franc-comtoise l’autorisation d’en imprimer des exemplaires à titre commémoratif.

Près de 200 ans après sa naissance, Courbet est donc toujours celui par qui le scandale arrive !

Il en était bien conscient puisqu’il écrivait déjà à ses parents, en 1846 : « […] changer le goût et la manière de voir d’un public, ce n’est pas une petite besogne. C’est ni plus ni moins renverser ce qui existe et le rem-placer ». Mais, avec un sens aigu de la communica-tion, il parviendra rapidement à s’imposer.

« J’ai toujours vécu grâce au bruit que je faisais »

Gustave Courbet.

La présentation d’Un Enterrement à Ornans, en 1850 (musée d’Orsay, Paris), au Salon officiel, provoque un premier scandale autour de Courbet. Le maître du réalisme y représente une cérémonie marquante de la vie quotidienne du peuple, sans grandiloquence, sans concession. De surcroît, il le fait dans un format im-posant, ce qui choque les amateurs d’art. Courbet bouleverse ainsi profondément la hiérarchie des genres et les codes artistiques.

Puis c’est autour des Baigneuses (musée Fabre, Montpellier), en 1853, que la presse comme le public s’en-flamment et se divisent. L’impératrice Eugénie se serait écriée : « Après les percherons [NDLR : immense tableau champêtre de Rosa Bonheur], voici la percheronne ! » ; et Napoléon III aurait fouetté le tableau de sa cravache en s’exclamant : « Cette percheronne mérite bien une fessée ! ». Tout au long de sa vie, Courbet continuera de susciter des débats vifs, comme en 1855 avec L’Atelier du peintre (Musée d’Orsay, Paris) et, en 1857, avec Les Demoiselles des bords de la Seine (Petit Palais, Paris), en raison de la sensualité dégagée par ce sujet.

Musée CourbetInauguration

de l’expositionAutour de

l’Origine du monde,cet obscur objet de désir

Juin 2014


Nadar (Félix Tournachon dit) (1820 - 1910)

Portrait de Gustave Courbetà l’âge de 42 ans - Vers 1861Tirage sur papier albuminé

Ornans, musée Gustave Courbet© Musée Gustave Courbet,



Pays de Courbet, pays d’artiste

Le musée au centre d’un parcoursSur plus de 2000 m2 répartis en 22 salles, le nouveau musée ménage des ouvertures sur le paysage qui a tant inspiré Courbet. Sous des dalles de verre coule la rivière pour parachever cette immersion ! Une collection permanente riche de près de 80 œuvres se déploie dans une succession de pièces, dans une ambiance intime. Un bel espace, sur deux niveaux, est réservé aux ex-positions temporaires. D’année en année, celles-ci explorent les relations entre Courbet, des artistes de son époque et ceux qui l’ont suivi, éclairant ain-si son œuvre sous des angles différents. Séduit par la démarche, le musée d’Orsay est devenu un par-tenaire indéfectible du musée qui a su s’attirer le soutien d’autres structures culturelles comme la Fondation Louis Vuitton.

Par ailleurs, le musée Courbet a reçu le label Mai-son des Illustres délivré par le ministère de la Culture.

L’atelier du maître en résidence d’artisteEn 2008, le Département du Doubs a eu l’opportuni-té d’acquérir l’ancien atelier, appelé communément la Villa Courbet, à Ornans. Resté quasiment dans son jus depuis 1873, il comporte encore des peintures murales de la main de Courbet, en particulier des hi-rondelles virevoltantes. Après une campagne de res-tauration, ce lieu est destiné à accueillir des artistes en résidence.

« C’est dans la ville qui a été son berceau que je désire placer,comme dans un salon de famille, les œuvres les plus caractéristiquesde sa vie ».

Juliette Courbet

L’osmose entre Courbet et son pays natal est si forte que l’idée de constituer un Pays d’artiste mettant tous les éléments en cohérence s’impose au moment de la rénovation du musée départemental Gustave Courbet, en 2011. Celui-ci occupe alors l’hôtel particulier Hébert où le peintre a passé une partie de sa jeunesse avec sa famille. Désormais, il s’étend à la maison Borel et à l’hôtel de Champereux, contigus, le long de la Loue.


À Flagey,la ferme familialeCette ancienne propriété de la famille paternelle, restaurée et ouverte au public en 2009, prolonge le parcours au Pays de Courbet. Chaleureux avec sa cheminée, ses fauteuils moelleux et ses rayon-nages de livres, le Café de Juliette jouxte une vaste salle destinée à accueillir diverses manifestations : expositions, concerts, ateliers… Le jardin regorge de plantes aromatiques et de roses anciennes tout en délivrant l’enivrant parfum du passé. La ferme est redevenue un lieu de vie et de rencontre entre les artistes et le public.

À la source est la LoueCe site emblématique de l’œuvre de Courbet a été réaménagé pour le rendre accessible à tous et en raconter la riche histoire pastorale et industrielle. Classé Natura 2000, imposant, Il dégage un mystère incomparable.

Chemin faisantDifférents sentiers relient entre eux des sites que Courbet a parcourus ou immortalisés. Ils invitent à s’imprégner des paysages qui l’ont inspiré pour mieux comprendre sa démarche d’artiste.

L’ethnopôle : un thème, un lieuLa conception du pôle muséal Courbet, au cœur du Pays d’artiste, a justifié la création d’un ethnopôle en 2010. Ce label de la direction des Patrimoines du ministère de la Culture distingue une structure qui met en œuvre une politique d’action culturelle associée à une politique de recherches en sciences sociales, autour d’une thématique bien identifiée, d’un intérêt interrégional, national, voire interna-tional. Cette thématique porte en l’occurrence sur les liens entre Courbet et son pays natal. Des ex-positions, des journées d’études, des publications s’inscrivent dans ce cadre. En 2018, il existe dix eth-nopôles en France.


Musée Courbet :les grandes expositions depuis 2011

2 juillet > 3 octobre 2011Courbet-Clésinger : œuvres croiséesLa réouverture du musée Courbet est marquée par ce rapprochement entre le peintre et un sculpteur un peu oublié, pourtant audacieux. Les deux hommes étaient amis et partageaient les mêmes goûts artistiques.

19 novembre 2011 > 12 mars 2012Les graveurs de CourbetUn patrimoine graphique de plus de 80 œuvres, gra-vures en taille douce, lithographies ou gravures de presse et d’édition, rarement montré, issu des collec-tions de l’Institut Gustave Courbet.

30 juin > 1er octobre 2012À l’épreuve du réel, les peintres et la photographie au XIXe siècleUne exploration des relations complexes entre la peinture et la photographie au cours du XIXe siècle.

24 novembre 2012 > 25 février 2013Les chasses de Monsieur CourbetQuelques-uns des 130 tableaux de Courbet repré-sentant la chasse, les chasseurs ou le gibier, mis en regard d’œuvres de ses contemporains sur lesquels il a eu une influence évidente.

29 juin > 14 octobre 2013Courbet-Cézanne : la vérité en peintureUne exposition construite autour d’un jeu d’identité et d’opposition que la vie des deux artistes révèle et que leurs œuvres démontrent.

14 décembre 2013 > 21 avril 2014Hector Hanoteau, un paysagiste ami de CourbetUn peintre paysagiste nivernais sorti de l’oubli. Courbet et Hanoteau ont conçu ensemble le tableau Baigneuses prêté par le musée d’Orsay pour la cir-constance.

13 décembre 2014 > 20 avril 2015Auguste Baud-Bovy, poète de la montagneUne redécouverte d’Auguste Baud-Bovy, peintre suisse connu pour ses paysages et ses portraits, ami et soutien de Courbet quand il connut l’exil. Un évé-nement en lien avec la Fondation Beyeler, à Bâle, et le musée d’Art et d’Histoire à Genève.

7 juin > 1er septembre 2014Cet obscur objet de désir,autour de l’Origine du mondeUn succès public retentissant ! L’occasion de ques-tionner la représentation du sexe féminin dans l’his-toire de l’art.

12 décembre 2015 > 18 avril 2016Le Retour de conférence, un tableau disparuUne exposition autour d’une œuvre disparue de Courbet. À la fois critique et comique, elle exprimait l’anticléricalisme du maître du réalisme.

4 juillet > 12 octobre 2015Sensations de nature, de Courbet à HartungEn passant par Monet, Pissaro, Cézanne, Bonnard, De Staël… Comment les artistes, à partir de Courbet, se sont affranchis des conventions au profit d’une approche intuitive, subjective et corporelle de la nature.

9 juillet > 17 octobre 2016Courbet et l’impressionnismeCourbet était proche des jeunes peintres qui for-mèrent le groupe impressionniste. Ses choix esthé-tiques et techniques favorisent l’émergence de nou-velles formes d’expression.

17 décembre 2016 > 30 avril 2017Courbet, Clergue : rencontre photographiqueLucien Clergue sur les traces de Gustave Courbet en Franche-Comté : plusieurs dizaines de photogra-phies de ce grand nom du XXe siècle font écho à la vie et à l’œuvre de l’enfant du pays.

1er juillet > 16 octobre 2017Histoires d’ateliers, De Courbet à SoulagesLes peintres et leur atelier, une histoire intime res-tituée par le photographe suisse Vincent Knapp. De César à Aurélie Nemours en passant par Soulages, Zao-Wou-ki, Olivier Debré, Vieira da Sylva, Alechinsky…

23 décembre 2017 > 23 avril 2018Gustave Courbet et la Fédération des artistes sous la CommuneDe la chute du Second Empire à la condamnation de Courbet, l’exposition retrace les actions et revendica-tions du peintre, et des hommes engagés à ses côtés, pour transformer la société et le monde de l’art se-lon des idéaux nouveaux.

6 juillet > 15 octobre 2018Léon Frederic (1856-1940), un autre réalismeUn événement en collaboration avec le musée d’Orsay, les musées royaux de Belgique et le dé-partement d’Histoire de l’Art de l’Université Pa-ris-Sorbonne, pour découvrir un artiste belge in-contournable et pourtant méconnu en France, profondément marqué par l’œuvre de Courbet.


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À l’épreuvedu réelles peintres etla photographieau XIXe siècle

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Auguste Baud-Bovy

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Poète de la montagne

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RENCONTREPHOTOGRAPHIQUE

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12 déc. 2015 18 avril 2016>

Le Retour de la conférence

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De Courbet à Soulages

PhotographiesVincent Knapp

> 1er juillet 16 oct. 2017


200 ans après G. C.Le Département du Doubs célèbre l’homme et son œuvre

Qu’on se le dise, le 10 juin 2019, Gustave Courbet sera bicentenaire. Cet événement, d’ores et déjà mis au nombre des Commémorations Nationales, sera célébré de la plus belle des façons par le Département du Doubs, dans la lignée de la politique de valorisation culturelle et scienti-fique qu’il a mise en place depuis plus de 10 ans.

Le Département du Doubs s’est en effet mobilisé depuis de nombreuses années autour de cette

immense figure artistique : réhabilitation du mu-sée départemental Gustave Courbet, acquisition et réaménagement de la ferme familiale de Flagey, acquisition du dernier atelier du peintre à Ornans, aménagement de parcours de randonnée. La label-lisation ethnopôle - acquise dès 2010 et unique en France pour un Pôle Beaux-Arts - ainsi que la pro-grammation culturelle du Pays de Courbet viennent lier par ailleurs l’ensemble de ces sites en un seul et même projet de découverte culturelle et scienti-fique, au profit de l’ensemble des habitants du terri-toire départemental.

À la veille de l’année 2019, le Département se saisit avec jubilation de ce Bicentenaire et se met en ordre de marche pour célébrer son enfant terrible à sa juste valeur. Le projet ainsi élaboré consiste à rendre hommage non seulement au génie de l’artiste, mais aussi à faire découvrir au plus grand nombre la complexité et la richesse d’une personnalité hors du commun, ancrée dans une époque dont il s’est fait le guide. Le Bicentenaire évoquera ainsi l’artiste, l’amoureux de la nature et de son pays, l’humaniste, l’épicurien, l’écrivain, le voyageur et bien sûr le jouis-seur, aussi tonitruant qu’attachant.

Un programme complet de festivités pour tous les habitants du Doubs Pour bâtir cette célébration, le Département a choi-si de faire appel aux forces vives du territoire. Il a proposé à ses partenaires - institutions, experts, personnes ressources, porteurs de projets artis-tiques, scientifiques et culturels - de constituer un projet fédératif.

Celui-ci s’appuie, d’une part, sur une dimension nationale portée par le Département lui-même. Il prend appui, d’autre part, sur une dimension plus départementale et locale, visant à partager les cé-lébrations avec les habitants de manière populaire et festive. Les projets inscrits dans la programma-tion du Bicentenaire feront ainsi vivre et retentir l’événement sur l’ensemble du territoire, avec pour objectif de toucher le plus grand nombre.

Une programmation àrayonnement national Cinq temps forts au rayonnement national voire international rythmeront la programmation du Bicentenaire :

Yan Peï-Ming face à Courbet du 10 juin au 30 septembre 2019. Cette exposition d’été au musée Courbet mettra en regard et en dialogue Gustave Courbet et Yan Peï-Ming, figure internationale de la peinture contem-poraine. Le peintre d’origine chinoise sera en effet en résidence à partir de mars 2019 dans le dernier atelier de Courbet à Ornans, nouvellement restauré. Les œuvres qu’il réalisera à cette occasion seront ex-

Yan Peï-Minget Christine Bouquin

Inauguration de l’exposition

Histoires d’ateliers,De Courbet à Soulages

Juillet 2017


posées au musée à partir du 10 juin, et ce jusqu’au 30 septembre. Elles seront mises en vis-à-vis d’œuvres du maître-peintre issues du fonds permanent du mu-sée Courbet, ou avec des œuvres que l’artiste contem-porain aura sélectionnées et qui seront empruntées aux grands musées internationaux.

Courbet dessinateur

du 15 février au 29 avril 2019. Sur un sujet novateur car peu étudié jusqu’alors, cette exposition explorera un pan mal connu de l’œuvre de

Courbet et donnera l’opportunité de découvrir des dessins issus de collections privées. L’exposition est le résultat d’une étroite collaboration du musée Cour-bet avec des historiens de l’art suisses. Elle sera l’oc-casion d’une importante publication réalisée avec les Archives Jura Bruschwiler et le musée Jenish de Vevey, musée où l’exposition sera ensuite reprise d’octobre 2019 à janvier 2020.

Courbet-Hodler

du 30 octobre au 5 janvier 2020. Cette exposition illustrera, à travers deux destinées singulières et courageuses, les bouleversements es-thétiques que connaît l’histoire de l’art européen entre le XIXe et le XXe siècle. Elle permettra aussi de rendre compte des riches collaborations du musée Courbet avec les musées suisses et avec la Fondation Hodler en particulier.

Courbet autrement

les 27, 28 et 29 juin 2019. Ce colloque international est organisé par le Départe-ment du Doubs et la Ville d’Ornans, en collaboration avec l’Université de Besançon. Placé sous le haut-pa-tronage de Jean-Luc Marion, membre de l’Académie française, ce colloque donnera, en particulier, l’oppor-tunité à de jeunes chercheurs de faire connaître leurs travaux et permettra de porter un autre regard sur le peintre d’Ornans.

L’Orchestre des Nations

dirigé par Jordi Savall, en résidence à la Saline royale d’Arc-et-Senans, s’attache à préparer un concert événement dans le cadre de la programmation du Bi-centenaire.


Une programmation à rayonnement départementalet local Des actions et événements de dimension départe-mentale et locale, en parfaite adéquation avec les missions et les politiques publiques du Départe-ment du Doubs, sont également programmés dans le cadre du Bicentenaire de la naissance de Courbet. Alimentés par des projets départementaux et des projets relevant d’initiatives d’acteurs locaux, ils as-sureront un maillage plus serré du territoire. Ils per-mettront ainsi de faire en sorte que la personnalité de Courbet, son œuvre et ses valeurs infusent litté-ralement le Doubs.

Le site de la Ferme Courbet à Flagey

fêtera ses 10 ans en 2019.

À cette occasion, le Département proposera une pro-grammation exceptionnelle.

Les quatre saisons du Département(Saison numérique, Printemps des amateurs, Rési-dences d’artistes, Patrimoine commun) seront aux couleurs du Bicentenaire Courbet. Des installations numériques prendront pour sujet Gustave Courbet, le Printemps des amateurs sera consacré au peintre, ainsi que l’une des résidences d’artiste de l’été. La toute première édition de Patrimoine commun, à l’automne, s’inspirera de l’artiste et de son œuvre.

Les Archives départementales proposeront une exposition sur l’évolution des pay-sages du temps de Courbet à aujourd’hui, enga-geant ainsi une réflexion de fond sur ce qu’est un paysage et les enjeux de son évolution.

La Médiathèque départementale

proposera des actions de redécouverte et de réap-propriation de Courbet.

Enfin, de nombreuses institutions, compagnies, personnes ressources…

mettront en œuvre plusieurs dizaines de projets ar-tistiques, scientifiques, culturels, sportifs et festifs pour célébrer Courbet en 2019. Ces projets, rassem-blés en temps forts, rythmeront l’ensemble de l’an-née et s’adresseront, sur l’ensemble du territoire, à des publics variés.


Le Bicentenaire Courbet :une étape pour se projeter dans l’avenir Le Bicentenaire ne constitue pas une fin en soi. Au contraire, il se constitue en source d’inspiration effervescente et multiforme pour l’avenir du Pays de Courbet.

Les célébrations du Bicentenaire sont en effet l’occasion pour le Département, de mettre un coup de projecteur sur le Pays de Courbet dans l’ensemble de ses composantes. Il constitue également une opportunité, pour le Département du Doubs comme pour bien d’autres acteurs, de se demander ce que fait résonner Courbet aujourd’hui dans notre société et ce qu’il réveille en nous de beauté et d’humanité.

À la veille de l’élaboration d’un nouveau projet cultu-rel et scientifique pour le Pays de Courbet, ce Bicen-tenaire arrive ainsi à point nommé pour amorcer de nouvelles réflexions culturelles et scientifiques, poser le socle d’une politique de médiation réin-ventée et créer les conditions d’une compréhension peut-être renouvelée de cet artiste de génie.

Du 15 février au 29 avril 2019Exposition aumusée Courbet, Ornans Courbet dessinateur

30 mai 2019Hôtel du Département, Besançon Remise des trophées e-c@p aux collèges du Doubs.

Du 10 juin au 30 septembre 2019 Exposition au musée Courbet, Ornans Yan Peï-Ming, le peintre d’origine chinoise dialogue avec Courbet.

27, 28 et 29 juin 2019Colloque international sous le haut-patronage de l’académicien Jean-Luc Marion.

Les dates-clés à retenir


Courbet présentdans le monde entier

Pendant de nombreuses années, Courbet a pu se consacrer à son art grâce au mécénat. Il s’agissait

souvent de commandes d’amateurs d’art qui par-couraient le globe. C’est une des raisons qui peut ex-pliquer une telle présence de sa peinture aujourd’hui dans le monde entier. Tout d’abord en Europe, en France bien entendu, et en Suisse où il a longuement séjourné, mais aussi dans des villes comme Saint-Pé-tersbourg et Copenhague. Plus étonnant, certaines œuvres caractéristiques du maitre d’Ornans sont ex-posées en Amérique du Sud, comme Juliette Courbet âgée de dix ans, (1841, Buenos Aires) et Portrait de Zélie Courbet (1847, São Paolo).

En parcourant l’Asie ou l’Australie, les voyageurs dé-couvriront peut-être avec surprise Paysage avec cerf (1873) à Sydney et Renard pris dans un piège (1860) à Kurashiki, une des villes japonaises qui expose Courbet. Enfin d’Ottawa avec Femme au gant (1858) à Saint-Louis avec Les lévriers du comte de Choiseul (1866), sa peinture est également très présente en Amérique du Nord. Dans de nombreuses villes des États-Unis, comme Chicago et Philadelphie, des collections privées et publiques sont présentes.

Et c’est surtout à New-York, au Metropolitan Museum of Art, qu’une impressionnante collection de Cour-bet est présentée. Trois espaces lui sont consacrés avec notamment La femme à la source (1862), Vue d’Ornans, Le pont de Scey (1853-1857).

AMÉRIQUE DU NORDBostonChicagoClevelandLos AngelesMerionNew-YorkOttawaPasadenaPhiladelphieSaint-Louis


FRANCEBesançonDieppe GranvilleLe HavreLilleLons-le-SaunierLyonMarseilleMontpellierNantes

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AMÉRIQUE DU SUDBuenos AiresSão Paulo

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OCÉANIESydney


Notes


Musée départemental Courbet,1 place Robert Fernier, 25290 OrnansTél. : 03 81 86 22 88 Courriel : [email protected] Internet : musee-courbet.doubs.fr

Le musée est ouvert au public tous les jours sauf le mardi : Octobre à mars : de 9h à 12h et de 14h à 17h Avril à juin : de 10h à 12h et de 14h à 18h Juillet à septembre: de 10h à 18h

Clôture des caisses une demi-heure avant l'heure de fermeture.

Fermetures annuelles : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre


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Sandrine Crevoisier / 03 81 25 83 12 / [email protected]

ANNE SAMSON COMMUNICATIONSFederica Forte / 01 40 36 84 40 /[email protected]

Camille Julien / 01 40 36 84 35 /[email protected]

Documents

Bicentenaire COURBET - Ornans Arc&Senans · 2018-11-16 · Musée Courbet : 18 les grandes expositions depuis 2011 200 ans après G. C. 20 Le Département du Doubs célèbre l’homme