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Chapitre 2 C
omportem
ents stratégiques et différenciation des
biens
Com
plém
ents d
e lecture :
chapitre 8
de C
arlto
n et P
erloff
Section 1 D
es biens homogènes aux
biens différenciés•
La différenciation com
me m
oyen de relâcher la concurrence entre produits sur un m
ême m
arché–
Le prix =
plus le seul critère de choix pour le consom
mateur
–Biens différenciés =
substituts imparfaits
•Deux m
odes principaux de différenciation –La différen
ciation horizo
ntale
: les modèles
d’Hotelling
et de Salop
–La différen
ciation vertica
le: les m
odèles de Shaked et
Sutton
et Mussa-R
osen
•Question clé
pour une entreprise: com
ment se
différencier par rapport àses concurrents ?
–au m
aximum
? au minim
um ?
Applications
•3 exem
ples de différenciation horizontale maxim
ale –Le m
archédes cartouches d’im
primantes
–Le m
archédes consoles de jeux vidéos
–Le m
archédes lecteurs M
P3
Application : le m
archédes
imprim
antes•
Leader : H
P (41%
de PDM
en 2003)–
une vache àlait : 28 %
du CA, m
ais 50% du résultat
opérationnel en 2006•
Taux de m
arge élevésur les cartouches et toners =
80%
–soit 2 000 $ le litre d
’encre
•Les challengers : L
exmark, E
pson, Canon
•Fondem
ents du pouvoir de marché
de HP sur les
cartouches d’encre:–
une différenciation horizontale extrême
•les im
primantes H
P com
patibles seulement avec les cartouches H
P–
consommateur verrouillé
ou captif
»équivalent à
un coût de transport très élevédans le m
odèle Hotelling
•Voir aussi les m
achines àcafé
avec dosettes
Le m
archédes jeux vidéos
•Un m
archémondial en pleine expansion
–CA = 1/3 ventes de consoles, 2/3 jeux
–Essor des jeux en réseau (via Internet)
•Un m
archéplus concentré
sur les consoles de salon
–Sony (P
S 2, P
S3, P
SP), M
icrosoft (Xbox, X
box360) et Nintendo (G
ame C
ube, Gam
eboy, Wii)
•…
que sur les éditeurs de jeux :
–leader incontesté
: Electronic
Arts (20%
d’Ubisoft), devant les
français Atari (ex Infogram
es), Vivendi U
niversalGam
es, …
Le m
archédes consoles de jeux vidéos
(128 bits)•
Chronologie–
En 2000
: Sortie de P
layStation 2, avec D
VD vidéo intégré
(prix initial de 299 €avant de passer à
149€)
–En 2001
: Sortie de la G
ame C
ube de chez Nintendo (prix
initial 199 €, avant de passer à99€) et
–sortie de la X
-Box de chez M
icrosoft avec disque dur intégré
(prix initial 299 €avant de passer à
149€)
•Une concurrence en différenciation horizontale
–Liée à
la technologie, aux options et au design des consoles
–mais surtout aux catalogues de jeux incom
patibles •
1 300 jeux pour PS2, 600 jeux pour X
box,
Le m
archédes consoles de jeux
vidéos (nouvelle génération) •
Xbox360 sortie N
ovembre 2005
–Lecteu
r DVD
et disque dur 20 Go
–Jeu en réseau
–160 jeux en cours de développem
ent–
Com
patible avec certains titres de la Xbox
–Prix de vente entre 280€
et 450 €selon les versions
•Différenciation verticale intra-m
arque
•Playstation 3 sortie en m
ars 2007–Lecteu
r DVD Blue-Ray
–Com
patible avec 1 300 jeux sortis sur PS1 et P
S2
–Jeu et vidéo en ligne
–Prix 599 €
=> annonce d’une baisse de 200€
•Différenciation horizontale par incom
patibilitédes jeux …
–Succès d’H
alo3 sur Xbox360=
> 170 m
illions $ de recettes pour le prem
ier jour
Le m
archédes consoles de jeux
vidéos (nouvelle génération)•
Pourquoi S
ony a-t-il décidéde baisser de 200 €
le prix de la console P
S3 ?
•Les E
chos du 4 octobre 2007–
«Après avoir positionné
sa PS3 com
me un coûteux term
inal multim
édia haut de gamme, S
ony s'est souvenu que, dans l'acte d'achat, le prix passe avant les prouesses technologiques en matière de graphism
e et de fonctionnalités, surtout en Europe.
»[…
] Après u
n très fo
rt dém
arra
ge, la
courb
e des ven
tes s'est très n
ettemen
t infléch
ie, et le prix, co
mm
e le manque d
e titres en
exclusivité, a
joué
un rô
le déterm
inant d
ans cet
infléch
issemen
t »,analyse un éditeur de jeux. A
vec ce prix plus raisonnable, S
ony prévoit d'écouler dans le monde 16,5
millions de consoles à
la fin mars, contre 5,5 m
illions actuellem
ent. Pour soutenir les ventes de sa P
S3, le groupe
compte aussi sur des jeux phares, com
me M
etalGear
4, dont une précédente version avait dopé
les ventes de la PS2.
Le m
archédes baladeurs M
P3
•Baladeur M
P3 né
en Corée en 1998
–le M
PM
AN
–licence de vente obtenue par D
iamond
qui lance le RIO
•Lancem
ent de l’IPOD par A
pple–
succès : PDM
de 22% (71%
sur les juke-boxes MP3 -
avec disque dur)
•Form
at MP3 : standard par défaut
–avantage pour les consom
mateurs : stim
ule la diffusion/les ventes
–inconvénient pour les fabricants : risque de concurrence frontale en prix qui réduit les m
arges
Vers une guerre des standards
•Enjeu : se différencier horizontalem
ent des concurrents et s’im
poser comme le standard de fait
–choix de standards incom
patibles
•Concurrence entre plate-form
e/système logiciel
propriétaire permettant de télécharger/vendre de la
musique en ligne et de gérer les droits d’usage :
–plateform
e Window
s •
volontéd’im
poser un format de fichier propriétaire W
MA, le systèm
e de D
RM (digital right m
anagement) Janus et son systèm
e d’exploitation propriétaire P
ortable Media C
enter
•a réussi à
rallier de nombreux fabricants (D
ell, Sam
sung, Iriver) et des fournisseurs de services de m
usique en ligne (OD2, V
irginMega,
Ecom
pil, FNAC)
Vers une guerre des standards
–Plateform
e Apple-D
olby•
volontéd’im
poser le format de fichier propriétaire A
AC, son
propre système de D
RM Fairplay et son logiciel d’exploitation
itunes(http://w
ww.apple.com
/fr/itunes/)
•seuls A
pple et HP sont vendeurs de hardw
ares compatibles
avec ce système
•Apple refuse de licencier sa technologie–
Saisine du C
onseil de la Concurrence par V
irginMega
(rejeté)
•leader pour l’instant, m
ais àlong term
e la mêm
e issue que dans la bataille P
C-M
icrosoft/Macintosh ?
–si A
pple maintient sa m
ainmise sur la production de H
ardware, il
pourrait perdre sa position dominante sur ce m
arché
Vers une guerre des standards
–Un troisièm
e challenger : la plate-forme S
ony Magic
Gate
•volonté
d’imposer le form
at de fichier propriétaire ATTRAC
3Plus, son propre systèm
e de DRM Sony M
agicGate
•logiciel et site de vente propriétaire : S
ony Connect
•Systèm
e uniquement com
patible avec les produits (hardware)
Sony
•Mais projet d’un D
RM interopérable
–Alternative : les plate-form
es libres•
volontéde développer des form
ats libres (Ogg, F
LAC) et un
système d
’exploitation de type Linux, sans D
RM
•Iriver, R
io ont intégréces form
ats libres
S2 A
pplication au marché
de la presse
•Modèle de G
abszewicz, L
ausselet Sonnac
(2002)–Choix du positionnem
ent politique ou idéologique des journaux, en présence de revenus tirés de la vente et de la publicité
–Hypothèse : lecteurs ayant des opinions politiques
uniformém
ent distribués de l’extrême gauche à
l’extrême droite
•Désutilité
àlire un journal éloigné
de ses idées (coût quadratique)
–Lorsque les v
entes rep
résentent une part im
portante
des rev
enuset que les lecteurs ont une forte désutilité
àlire des journaux exprim
ant des idées éloignées des leurs, alors les journaux se différencient au m
aximum
•Résultat classique du m
odèle d’Hotelling
en coût quadratique
S2 A
pplication au marché
de la presse–
Lorsque les rev
enus directs so
nt lim
ités par ra
pport aux
revenus publicita
ires, alors la concurrence conduit les journaux àse positionner sur le centre de l’échiquier et à
fixer des prix de vente bas (voir nul)•
Différenciation m
inimale =
> m
oins de place pour les idées radicales =>
recherche de l’audience maxim
ale pour attirer le plus d’annonceurs
•Im
plications :–
Les journaux gratuits ne vont pas exprim
er des idées radicales =>
vision édulcorée du monde, peu d’idéologie =
> souci de
l’objectivité
•Cas de O
uest France
–en situation de quasi m
onopole dans la presse quotidienne régionale dans le G
rand Ouest =
> positionnem
ent politique au centre pour attirer le m
aximum
d’audience et retirer le maxim
um
de revenus publicitaires–
mais sur le F
inistère en concurrence avec Le T
élégramme =
> les
positionnements de ces deux journaux sont très proches centre
droit/centre gauche
La concurrence conduit-elle à
un nombre
optimal de firm
es ?
RAPPORT
COUT
DE
TRANSPORT/COUT FIXE
NO
MB
RE
FIRM
ES
OP
TIMAL
NO
MB
RE
DE
FIRM
ES
CO
NC
UR
RE
NTIE
L100
24
2003
5300
36
4004
7
Résultat d’une sim
ulation sur le modèle de S
alop (1979) => différenciation horizontale circulaire
Exem
ples
•La grande distribution–Réglem
entation de l’installation des hypermarchés
•Loi R
oyer, loi Raffarin, …
–M
eilleure maîtrise de l’urbanism
e en périphérie des villes
–M
ais effets pervers : hausse de la concentration et du pouvoir de m
archéde la grande distribution
•Une réglem
entation stigmatisée par la com
mission A
ttali
•Utilisée par les entreprises en place com
me une barrière
àl’entrée contre des groupes de distribution étranger
(notamment les hard discounters com
me A
ldi)
Exem
ples•Le transport aérien–Réglem
entation de l’accès au marché
•DGAC = attribution de créneaux horaires (slots)
–Le choix des créneaux horaires com
me un choix
de localisation sur le cercle de Salo
p
–La navette d’A
ir France com
me une stratégie de
prédation et de barrière àl’entrée
•M
ultiplication des créneaux pour évincer AirL
ib
–M
ême stratégie agressive de D
écathlon ou M
cDonalds
•M
ultiplication des points de vente pour éliminer toute
concurrence
Différenciation dans le transport aérien
•Libéralisation du secteur aérien en E
urope dans les années 90
•Pourquoi certaines com
pagnies ont mieux réussi leur
entrée que d’autres ?–
Faillite d’A
irLib
(ex Air L
ibertéet A
OM
), Air L
ittoral, Air
Toulouse
–Réussite d’E
asyjet, Ryanair
(compagnies low
costs)
•Un problèm
e de positionnement face aux com
pagnies historiques offrant un service de qualité
au sol et àbord et une fréquence élevée, m
ais àdes prix élevés,
–Air L
ib : positionnement identique à
Air F
rance •
Conséquence : concurrence frontale et guerre des tarifs
–Low
costs: positionnem
ent bas de gamme
•Conséquence : concurrence relâchée
Différenciation dans le transport aérien
•Easyjet: une com
pagnie lowcostrentable
–Données sur 2006•
32,9 millions de passagers (+
11%)
•CA = 1,62 m
illiards £(+
20%)
•Profits=
94 millions £
(+59%
)
•Clés du succès : une m
aîtrise des coûts–
«ea
syJetco
mprim
e les coûts en
élimin
ant les d
épen
ses in
utiles et les ch
ichis q
ui ca
ractérisen
t les com
pagnies
aérien
nes tra
ditio
nnelles »
.Site Internet easyjet.com
•Réservation directe (Internet ou téléphone)
•Taux d’utilisation des avions optim
isés (escale courte, rotation fréquente)
•Services lim
ités àl’em
barquement et dans l’avion
•Perm
ettant de proposer des tarifs attractifs–
Coût par siège=
38,34£// revenu par siège=
38,28£+ revenus
additionnels =3,37£
Des écarts de prix im
portants entre E
asyjetet AirF
rance•Pour le m
ardi 16 octobre, un vol vers 8h30
•Air F
rance–départ P
aris C
harles d
e Gaulle, a
rrivée
Londres H
eathrow 263 €
–départ P
aris O
rly, arriv
ée City Airport
372 €
•EasyJet:–départ P
aris C
harles d
e Gaulle, a
rrivée
Londres L
uton 166 €
MDD et grandes m
arques : un exemple
de différenciation verticale artificielle
•Jus d’orange–Eckes-G
raniniN°1 européen des jus de fruits
•marques Joker, R
ea, Granini,
•mais aussi 30%
de sa production sous MDD
Auchan, C
ora, Carrefour, C
hampion,…
•1,90 €/litre pour Joker, 1,50€/litre en M
DD
•Différences ? –
mêm
es qualités d’orange àla base (m
ême jus brut), m
ême
ajout de pulpe
–différenciation par le packaging
et le marketing
MDD et grandes m
arques : un exemple
de différenciation verticale artificielle•Salades en sachet–Florette
: 50 % de P
DM
•moitié
de la production pour les MDD
•Florette
vendue 15 à20%
plus cher que les MDD
•mêm
es salades, mêm
es procédés d’emballage
–mêm
e si plus sélectif pour la marque F
lorette
•Saum
ons –Labeyrie
36€/kg, MDD 30€/kg
•issus des m
êmes ferm
es d’élevage en Norvège, E
cosse
•mêm
es procédés de fabrication–
différenciation par l’emballage et la m
arque
Marché
du médicam
ent•
Définition d’un m
édicament générique par l’article
L601-6 du C
ode de la Santé
publique:
–«on entend par spécialité
générique d’une autre spécialitéune spécialité
qui a la mêm
e composition qualitative et
quantitative en principe actif, la mêm
e forme
pharmaceutique, et dont la bio-équivalence avec l’autre
spécialitéa été
démontrée par des études appropriées de
bio-disponibilité».
–Part des génériques : 8,2%
des unités de médicam
ents vendues en F
rance, 35% en A
llemagne, plus de 50%
au Royaum
e-Uni et aux E
tats-Unis et aux P
ays-Bas
•Im
pact de la fin d’un brevet–
Baisse de 60 %
du CA de l’antidépresseur P
rozac en 2002 –
Baisse de 80 %
des ventes américaines de G
lucophageet
de Budaspar, en 2002
Évolution des prix des m
édicaments
génériques et des produits princeps aux USA
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
12
34
56
78
9
Temps en années depuis l'entrée des génériques
Ratio " Pg / Pp "Note
:P
g= P
rix des médicam
ents génériquesP
p = Prix des m
édicaments princeps
Source
: Frank et S
alkever(1997) «
Generic
Entry and the P
ricingof P
harmaceuticals
», Journal of E
conomics
Managem
ent Strategy, p.75-90.
Modèles économ
étriques estimés
•log(P
p )= β
0+β1. log(N
) (1)
•log(P
g )=α0 +α
1 log(N)+α
2 log(Pp )
(2)•
Avec
: –
N=nom
bre de producteurs de médicam
ents génériques
–Estim
ation en panel avec effets fixe (dummypour chaque
médicam
ent et chaque année)•
en prenant N com
me variable exogène
•en endogénéisantN
( régression sur les volumes de vente,
l’anciennetédu produit, nom
bre d’années depuis la fin du brevet et éventuellem
ent un trend)
Résultats économ
étriquesV
ariables E
stimation avec n
exogène
Estim
ation avec n
endogène
Estim
ation des équations du prix des médicam
ents princeps (P
p )
Nom
bre de génériques (β
1 )
0.007
(2,25)
0.011
(2,97)
Constante
-1.487
(101,97)
-1.479
(95,12)
Estim
ation des équations du prix des médicam
ents génériques (P
g)
Nom
bre de génériques (α
1 )
-0.073
(3,83)
Pp (α
2 )
0.074
(0,41)
Constante
-1.480
(5,06)
Source : F
rank et Salkever (1997)
Pourquoi le prix des m
édicaments princeps
augmentent avec l’entrée de génériques ?
•Stratégie de différenciation verticale «artificielle»
des laboratoires pharmaceutiques
–M
aintien de la production du princeps•
=> pour la clientèle dont la D
AP est la plus élevée (dem
ande peu sensible au prix)=
> hausse du prix du princeps
–et production du générique sous un nom
différent (et un em
ballage différent)•
=> pour la clientèle dont la D
AP est m
oins élevée (demande
plus élastique) => baisse du prix