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Paris, 19 décembre 2018 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 Télécopie : 01 45 53 58 77 Bilan 2018 et prévisions 2019 Après près de 5,0 % en volume sur 2017, le bâtiment affiche une croissance de 2,3 % de son activité en 2018. En détail, le logement neuf ralentit fortement à +2,8 %, compte tenu des premiers effets du décrochage des mises en chantier qui s’établissent à 404 000 unités contre 428 000 il y a un an. A l’inverse, le non résidentiel neuf accélère à +7,4 %, notamment grâce aux segments des bureaux et des bâtiments administratifs en fortes progressions respectives de 11,9 % et 9,1 %. Enfin, l’amélioration-entretien, qui compte pour plus de la moitié de l’activité, s’affiche en petite hausse de 0,8 %, mais avec des disparités prononcées entre le logement, en progression de 1,5 %, et le non résidentiel en retrait de 0,3 %. En termes d’emploi, 30 000 postes ont été créés par les entreprises du bâtiment en 2018, dont 24 000 salariés et 6 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP). Globalement, la construction ressort comme le secteur le plus dynamique cette année, qui plus est avec une présence sur tout le territoire. Reste que les entreprises de bâtiment ont souffert, tout au long de l’année, de deux problèmes majeurs : des difficultés de recrutement en forte augmentation, toutes tailles de structure et tous métiers confondus, ainsi qu’une modeste hausse des prix ne permettant pas de compenser la progression plus rapide des coûts, notamment des matériaux, des salaires et de l’énergie, donc des trésoreries et des marges qui peinent à se redresser. En 2019, l’activité du bâtiment devrait connaître un atterrissage à -0,5 % en volume, résultant d’un premier semestre encore bien orienté mais d’un second en repli. Ce retournement de tendance sera dû au recul de 4,5 % du marché du logement neuf, les ouvertures de chantier poursuivant leur repli à rythme inchangé pour s’établir aux environs de 377 000 logements. S’agissant des autres grands segments, ils verront leur activité encore progresser, mais à des rythmes moindres, soit +3,0 % pour le non résidentiel neuf et +0,5 % pour l’amélioration-entretien, ce dernier segment bénéficiant notamment de la réintégration du remplacement des fenêtres à simple vitrage dans le champ du CITE.

Bilan 2018 et prévisions 2019...Les créations d’emplois toujours soutenues, bien qu’en ralentissement, tireraient également la consommation et permettraient, en outre, de diminuer

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Paris, 19 décembre 2018

FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77

Bilan 2018 et prévisions 2019

Après près de 5,0 % en volume sur 2017, le bâtiment affiche une croissance de 2,3 %

de son activité en 2018. En détail, le logement neuf ralentit fortement à +2,8 %, compte

tenu des premiers effets du décrochage des mises en chantier qui s’établissent à

404 000 unités contre 428 000 il y a un an. A l’inverse, le non résidentiel neuf accélère

à +7,4 %, notamment grâce aux segments des bureaux et des bâtiments

administratifs en fortes progressions respectives de 11,9 % et 9,1 %. Enfin,

l’amélioration-entretien, qui compte pour plus de la moitié de l’activité, s’affiche en

petite hausse de 0,8 %, mais avec des disparités prononcées entre le logement, en

progression de 1,5 %, et le non résidentiel en retrait de 0,3 %.

En termes d’emploi, 30 000 postes ont été créés par les entreprises du bâtiment en

2018, dont 24 000 salariés et 6 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein

(ETP). Globalement, la construction ressort comme le secteur le plus dynamique cette

année, qui plus est avec une présence sur tout le territoire.

Reste que les entreprises de bâtiment ont souffert, tout au long de l’année, de deux

problèmes majeurs : des difficultés de recrutement en forte augmentation, toutes

tailles de structure et tous métiers confondus, ainsi qu’une modeste hausse des prix

ne permettant pas de compenser la progression plus rapide des coûts, notamment

des matériaux, des salaires et de l’énergie, donc des trésoreries et des marges qui

peinent à se redresser.

En 2019, l’activité du bâtiment devrait connaître un atterrissage à -0,5 % en volume,

résultant d’un premier semestre encore bien orienté mais d’un second en repli. Ce

retournement de tendance sera dû au recul de 4,5 % du marché du logement neuf, les

ouvertures de chantier poursuivant leur repli à rythme inchangé pour s’établir aux

environs de 377 000 logements. S’agissant des autres grands segments, ils verront

leur activité encore progresser, mais à des rythmes moindres, soit +3,0 % pour le non

résidentiel neuf et +0,5 % pour l’amélioration-entretien, ce dernier segment

bénéficiant notamment de la réintégration du remplacement des fenêtres à simple

vitrage dans le champ du CITE.

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Compte tenu de l’habituel décalage entre baisse d’activité et décrochage de l’emploi,

ainsi que des difficultés de recrutement toujours prégnantes fin 2018, le bâtiment

créera encore aux environs de 5 000 postes salariés et intérimaires ETP en 2019.

Au-delà, le contexte économique et institutionnel étant marqué par un tassement de

la croissance et par les élections municipales de 2020, deux scénarios sont

envisageables. Le premier, favorable puisqu’il reviendrait à effacer la baisse de 2019,

table sur l’annonce rapide –avant fin juin 2019– d’un retour durable du PTZ à 40 % en

zones B2 et C. Le second scénario, avec disparition du PTZ en zones B2 et C dès

2020, ferait entrer de manière anticipée le bâtiment dans une nouvelle phase de crise,

après seulement trois ans et demi d’une reprise avortée.

1. Bilan 2018

1.1 Le contexte

La croissance économique a fortement ralenti en 2018, à +1,5 % en volume contre +2,3 % en

2017 (cf. graphique 1). La composante ménages explique en grande partie ce mouvement :

- premièrement, malgré les baisses de charges sociales salariales opérées en deux

temps et la suppression à l’automne d’un tiers du montant de la taxe d’habitation pour

les ménages modestes, les dépenses de consommation ont pâti des hausses de la

CSG, des taxes sur le tabac et les carburants intervenues en début d’année, ainsi que

du rythme plus rapide de l’inflation à 1,9 %, tirée par les coûts de l’énergie. Par ailleurs,

les traditionnels achats de fin d’année ont souffert du mouvement des « gilets

jaunes » ;

- deuxièmement, l’investissement des ménages, qui relève très majoritairement d’achats

de logement neuf ou de réalisation de gros travaux, a progressé à un rythme trois fois

moins rapide qu’en 2017.

Seuls les investissements des entreprises et des administrations publiques ont continué

d’augmenter sur un rythme proche de 2017, respectivement à +3,6 % et +1,8 %.

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Graphique 1 – Le PIB et ses composantes

Source : FFB à partir de l’Insee, Comptes de la Nation

Quant à l’environnement financier, les taux d’intérêt se sont maintenus à des niveaux

relativement faibles, à l’instar du taux de l’emprunt phare à dix ans proche des 0,80 % (cf.

graphique 2).

Graphique 2 – Taux d’intérêt

Source : Banque centrale européenne, Banque de France

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Taux de refinancement Taux Euribor 3 mois Taux de l'emprunt phare 10 ans

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1.2 Les marchés du bâtiment

1.2.1 Le logement neuf

Après avoir progressé de 7,2 % en 2017, les autorisations de logements fléchissent de 6,6 %

en 2018. La baisse ressort quasiment de même ampleur entre individuel (- 6,1 %) et collectif

(-7,0 %).

On relève aussi qu’en 2018, le taux d’annulation des logements autorisés a continué de

progresser assez rapidement sur le segment du collectif (cf. graphique 3). Il s’établit aux

environs de 25 %, contre 17 % en moyenne sur longue période.

Graphique 3 – Taux d’annulation des logements autorisés

Source : FFB d’après Ministère de la transition écologique et solidaire (MTES)/Commissariat général

au développement durable (CGDD)/Service de la donnée et des études statistiques (SDES), Sit@del2

Ce repli des permis et la hausse de ses annulations s’expliquent par trois jeux de facteurs :

- un contexte macroéconomique un peu moins favorable et un moral des acteurs qui a

fléchi, comme en témoigne notamment l’indicateur synthétique de confiance des

ménages qui n’a cessé de se dégrader tout au long de l’année pour atteindre son plus

bas niveau depuis début 2015, bien au-deçà de sa moyenne de longue période (cf.

graphique 4) ;

- un secteur locatif social dont les investissements et travaux ont connu un coup d’arrêt

sous l’effet conjugué de la mise en place de la Réduction de loyer de solidarité (RLS)

et des incertitudes quant au regroupement des organismes prévus par la loi Elan ;

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- une détérioration de la solvabilité des ménages. Malgré les conditions de crédit qui se

sont améliorées grâce à un nouvel allongement des durées des prêts immobiliers, la

hausse soutenue du prix des logements, de l’ordre de 3 % sur l’ensemble de l’année,

couplée avec la forte dégradation de l’environnement institutionnel (suppression de

l’APL accession, réduction de moitié de la quotité de PTZ neuf en zones B2 et C,

suppression de l’accès au Pinel en zone B2) ont fortement pesé sur le pouvoir d’achat

immobilier des ménages, notamment des plus jeunes et des plus modestes parmi les

primo-accédants. D’ailleurs, le nombre de PTZ accordés en neuf s’est effondré

(- 37,8 % en glissement annuel au premier semestre 2018), davantage encore en

zones B2 et C (-56,0 % sur la même période), soit les territoires les plus touchés par

le rabotage des aides.

Graphique 4 – Indicateur synthétique de confiance des ménages

Source : Insee

Par voie de conséquence, les mises en chantier de logements reculent de 5,7 % en 2018, pour

s’établir aux environs de 404 000 unités, contre près de 430 000 en 2017 (cf. graphique 5). Le

repli s’avère un peu plus prononcé dans le collectif (-6,5 %) que dans l’individuel (-4,7 %),

compte tenu d’un effet base particulièrement fort au quatrième trimestre 2017, au cours duquel

81 700 logements collectifs avaient été commencés.

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Graphique 5 – Permis et mises en chantier dans le logement (en date réelle estimée)

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

À l’échelon régional, les mises en chantier progressent encore dans la majorité des régions

(cf. carte 1b). Toutefois, ce ne sera plus longtemps le cas puisque seules les ex Limousin,

Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Nord-Pas-de-Calais et Basse-Normandie affichent

une hausse de leurs permis (cf. carte 1a).

Cartes 1a et 1b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin octobre 2018 des permis et des mises en chantier de logements neufs

Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

1.2.2 Le non résidentiel neuf

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En 2018, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées de bâtiments non résidentiels

ressortent en légère baisse de 2,7 % (cf. graphique 6), mais avec de fortes disparités entre

segments.

Graphique 6 – Surfaces autorisées et commencées de bâtiments non résidentiels

neufs (hors locaux agricoles, en date de prise en compte)

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

Ainsi, les bureaux ont connu, de nouveau, une très belle année avec des surfaces autorisées

en forte hausse de 11,5 %, après +12,2 % en 2017, notamment en réponse à une demande

placée de bureaux franciliens toujours dynamique, à +6,1 % en glissement annuel sur les trois

premiers trimestres de 2018, alors que l’offre s’affichait en baisse soutenue.

Les bâtiments industriels et assimilés affichent une stabilisation de leurs surfaces autorisées,

en cohérence avec les intentions d’investissement qui ressortent finalement étales sur 2018

dans les enquêtes récentes de l’Insee auprès des industriels. Il s’agit néanmoins d’une petite

déception, car ces derniers prévoyaient encore à l’été une hausse de 3,9 % en valeur de leurs

investissements pour 2018.

Malgré le positionnement favorable dans le cycle électoral municipal, les surfaces autorisées

de bâtiments administratifs se lisent en retrait de 1,3 %. La suppression annoncée de la taxe

d’habitation et les atermoiements sur les contreparties associées expliquent probablement une

prudence des élus locaux plus forte qu’à l’accoutumée.

Enfin, les locaux commerciaux et assimilés ont connu une année 2018 catastrophique, avec

des surfaces autorisées qui abandonnent 22,5 %. Cela s’explique probablement par une forme

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Autorisations Mises en chantier

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de saturation du marché français, d’autant que l’essor du commerce en ligne pénalise les

bâtiments commerciaux au profit de locaux de stockage.

S’agissant des surfaces commencées, hors locaux agricoles, elles progressent modestement

de 1,3 %, pour s’établir au niveau encore faible de 19,8 millions de m², contre 23,8 en moyenne

depuis 1986. Seuls les bureaux et les bâtiments administratifs se positionnent en territoire

positif à +13,2 % chacun, alors que les commerces et les bâtiments industriels reculent

respectivement de 2,9 % et 7,3 %. Pour ces derniers, comme vu avec les permis, la tendance

baissière pourrait n’être que transitoire.

Au global sur le non résidentiel neuf, il convient de souligner que sept régions affichent encore

des surfaces autorisées en hausse de plus de 10 %, à savoir les ex Basse-Normandie, Alsace,

Rhône-Alpes, Poitou-Charentes, Limousin, Haute-Normandie et Nord-Pas-de-Calais (cf. carte

2a). Pour ce qui concerne les surfaces commencées, les progressions les plus rapides se

lisent sur un croissant s’étalant de l’ex Nord-Pas-de-Calais à l’ex Midi-Pyrénées, si l’on excepte

l’ex Franche-Comté (cf. carte 2b).

Cartes 2a et 2b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin octobre 2018 des surfaces autorisées et commencées de bâtiments non

résidentiels neufs (hors locaux agricoles)

Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

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1.2.3 L’amélioration-entretien

En 2018, l’activité en amélioration-entretien enregistre une petite croissance de 0,8 %,

toutefois avec une différence de tendance notable entre le logement, en hausse de 1,5 %, et

le non résidentiel, en baisse de 0,3 %. En détail, après un premier trimestre de bonne tenue,

le logement a vu son activité ralentir au deuxième trimestre avant de se stabiliser (cf. graphique

7) ; s’agissant du non résidentiel, les évolutions enregistrées tout au long de l’année ressortent

beaucoup plus heurtées et plus difficilement lisibles.

Graphique 7 – Évolutions (en volume) de l’activité en amélioration-entretien par

segment (en glissement annuel sur un trimestre, en %)

Source : FFB/Réseau des CERC

1.2.4 Le bâtiment

Après une année 2017 en forte progression de 4,9 % en volume, le bâtiment voit son activité

ralentir en 2018 à +2,3 %. En détail, le logement neuf (+2,8 %) et l’amélioration-entretien

(+0,8 %) continuent de croître, mais à des rythmes bien moins rapides qu’en 2017. En

revanche, le non résidentiel neuf accélère fortement +7,4 %.

À prix constants, le niveau d’activité de 2018 ressort comparable à celui de 2010 (cf. graphique

8).

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Graphique 8 – Production bâtiment

Estimation : FFB

1.3 Les entreprises de bâtiment

1.3.1 L’emploi

L’emploi dans le bâtiment suit avec retard l’évolution de l’activité. De fait, 2018 s’avère une

très belle année en ce domaine (cf. graphique 9).

Graphique 9 – Niveaux d’emploi salarié et intérimaire dans le bâtiment

Source : FFB d’après Ministère du Travail, DARES

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Les créations nettes de postes s’élèvent à 30 000 unités dans le secteur, se répartissant en

24 000 salariés et 6 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP). 50 000

emplois ont donc vu le jour dans le bâtiment en l’espace de deux années, malgré le fort

accroissement des difficultés de recrutement qui s’observe depuis plusieurs trimestres (cf.

graphique 10). En effet, parmi les plus de dix salariés, quatre entreprises sur cinq, et un artisan

sur deux rencontrent aujourd’hui ce type de difficulté, comme ce fut déjà le cas au cours des

années 2000. Cela explique d’ailleurs le ralentissement un peu plus fort que prévu de l’activité

(+2,3 % effectivement réalisé en 2018 contre +2,4 % à +2,5 % initialement anticipé).

Graphique 10 – Part des entreprises déclarant des difficultés de recrutement

dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de

conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

1.3.2 La démographie des entreprises

La dynamique des créations d’entreprises dans le secteur de la construction ne s’est pas

démentie en 2018 (cf. graphique 11). De fait, la progression se lit proche de 11 %, avec ou

sans micro-entrepreneurs. Dans le même temps, les défaillances ne reculent plus que

d’environ 1 % sur l’ensemble de l’année 2018. On relève même une nette inflexion à la hausse

depuis l’été, aux environs de +7 %. Par ailleurs, sur le seul champ bâtiment, d’après les

données d’Altares, les défaillances progressent pour les entreprises de dix salariés et plus en

2018, plus précisément d’environ 3 % pour les 10 à 19 salariés, 13 % pour les 20 à 49 et

155 % pour les 50 et plus.

20

30

40

50

60

70

80

90

T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

En %

d'e

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eprises

Gros œuvre - plus de 10 salariés Second œuvre - plus de 10 salariés

Ensemble - plus de 10 salariés Artisans

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12

Graphique 11 – Créations et défaillances dans la construction

Source : Insee ; Banque de France

1.3.3 La situation financière des entreprises

Malgré trois années de reprise, la situation financière des entreprises de bâtiment peine à se

redresser véritablement. De fait, la petite hausse des prix bâtiment, estimée aux environs de

+1,5 % en 2018 selon les données officielles, ne compense que très partiellement la

progression sensiblement plus rapide des coûts, qui s’affichent à +2,5 %, notamment tirés par

les postes matériaux et salaires (cf. graphique 12).

0

340

680

1 020

1 360

1 700

2 040

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

En

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Créations hors micro-entrepreneurs Défaillances

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13

Graphique 12 – Prix et coûts dans le bâtiment

Source : Insee ; FFB

En conséquence, les trésoreries des entreprises se tendent à nouveau et leurs marges

plafonnent (cf. graphique 13).

Graphique 13 – Taux de marge (excédent brut d’exploitation corrigé de la rémunération de

l’exploitant / valeur ajoutée)

Estimation : FFB à partir de l’Insee

96

98

100

102

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108

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2014 2015 2016 2017 2018

Base 1

00 e

n 2

015

Coût des matériaux dans la construction de bâtiments

Coût des matériaux dans la rénovation de bâtiments

Coûts salariaux dans la construction

Coûts dans le bâtiment

Prix dans le bâtiment

5%

10%

15%

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30%

35%

40%

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1999

2000

2001

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2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Industrie manufacturière

Construction

Services marchands, hors immobilier et financier

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14

2. Le contexte macroéconomique et l’environnement institutionnel

pour 2019

2.1 Le contexte macroéconomique

Avertissement : le scénario macroéconomique retenu ici ne tient pas compte des

mesures sur le pouvoir d’achat annoncées par le Président de la République le 10

décembre 2018, faute d’en connaître de manière suffisamment précise le détail, tout

comme leurs éventuelles contreparties, donc d’en estimer l’effet net.

En 2019, le PIB conserverait le même rythme de croissance qu’en 2018, à +1,5 % en volume

(cf. tableau 1), soit un scénario modérément optimiste.

Tableau 1 – Le scénario macroéconomique 2019 retenu par la FFB

Source : FFB

En détail, la consommation des ménages retrouverait un peu de vigueur à +1,4 %, contre

+0,8 % en 2018, le pouvoir d’achat se trouvant amélioré par plusieurs facteurs :

- une inflation plus contenue, aux environs de 1,5 %, contre +1,9 % en 2018 ;

- une légère accélération du salaire nominal par tête ;

- les pleins effets de la baisse des prélèvements obligatoires opérée en 2018 (baisse

des charges sociales salariales et suppression d’un tiers de la taxe d’habitation pour

les ménages les plus modestes) et poursuivie en 2019 (suppression d’un nouveau tiers

de la taxe d’habitation).

2019 Rappel 2018

PIB 1,5% 1,5%

Dépenses de consommation des ménages 1,4% 0,8%

Dépenses publiques 1,2% 1,2%

Investissement total 2,6% 2,8%

Ménages 0,8% 1,7%

Entreprises 3,4% 3,6%

État et collectivités locales 2,1% 1,8%

Exportations 3,9% 3,5%

Importations 4,1% 2,2%

Taux de chômage 8,5% 8,8%

Taux d'épargne des ménages 13,7% 13,9%

Taux d'intérêt des obligations d'État à 10 ans 1,1% 0,8%

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ab

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en

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(en %

)

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15

Les créations d’emplois toujours soutenues, bien qu’en ralentissement, tireraient également la

consommation et permettraient, en outre, de diminuer de 0,3 point le taux de chômage.

Concernant l’investissement des ménages, il ralentirait encore à +0,8 %, en lien avec les

tendances observées sur le logement neuf. S’agissant de l’investissement des entreprises, il

resterait dynamique à +3,4 %, compte tenu des taux élevés d’utilisation des capacités de

production, du retour d’une mesure de suramortissement au 1er janvier 2019 et de conditions

de financement toujours attractives. Quant à l’investissement des administrations publiques, il

accélèrerait à +2,1 %, en lien avec les élections municipales de 2020.

Enfin, la contribution nette du commerce extérieur deviendrait légèrement négative. D’une

part, les importations accélèreraient nettement sous l’effet d’une demande intérieure

soutenue ; d’autre part, les exportations, toujours dynamiques, souffriraient d’une légère

hausse du taux de change et du ralentissement de la croissance mondiale.

Du côté de l’environnement financier, malgré une légère mais progressive remontée tout au

long de l’année 2019, les taux d’intérêt afficheraient encore de faibles niveaux, à l’instar du

taux de l’emprunt phare à dix ans à 1,1 %.

2.2 L’environnement institutionnel

Pour ce qui concerne les marchés du bâtiment, l’environnement institutionnel resterait

globalement dégradé en 2019. Pour mémoire :

- s’agissant de la primo-accession à la propriété dans le neuf, la quotité de PTZ neuf est

maintenue à 20 % en zones B2 et C ;

- s’agissant de l’investissement locatif privé neuf, le dispositif Pinel n’est pas rétabli en

zone B2. Par ailleurs, les revenus immobiliers ne bénéficieront toujours pas du

Prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % (y compris prélèvements

sociaux) comme c’est le cas des valeurs mobilières ;

- s’agissant des travaux d’amélioration-entretien, ces derniers réalisés dans le parc

locatif privé ne seront déductibles, une fois encore, qu’à hauteur de 50 %

(compensation de l’année blanche du prélèvement à la source) ;

- s’agissant du secteur locatif social, la réduction du loyer de solidarité (RLS) continuera

de s’appliquer à hauteur de 800 millions d’euros comme en 2018, ainsi que le taux

réduit de TVA à 10,0 % ;

- enfin, seul le patrimoine immobilier restera imposé à l’impôt sur la fortune (IFI).

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Il convient d’y ajouter, en 2019, la « contemporanéisation » du calcul de l’APL et des

ressources, appuyée sur le prélèvement à la source. La mise en place de cette mesure devra

être surveillée de près, de sorte qu’elle ne conduise pas, pour des raisons purement

techniques ou de mauvais calibrage, à un nouveau brouillage sur les aides personnelles, de

nature à déstabiliser un peu plus le modèle HLM.

Au versant positif, il faut signaler la réintégration du remplacement des fenêtres à simple

vitrage dans le CITE qu’il convient de saluer. Par ailleurs, le lancement effectif de l’opération

« Action cœur de ville » et la création, pour les périmètres bénéficiant d’une Opération de

revitalisation du territoire (ORT) du dispositif « Denormandie ancien » en faveur de

l’investissement locatif privé avec gros travaux (25 % du montant de l’opération) devraient

permettre un surcroît d’activité et la remise au goût du jour de centres-villes aujourd’hui en

perte de vitesse par la reprise d’un cadre bâti inadapté.

Enfin, le remplacement du CICE par une baisse des charges sociales patronales devrait se

traduire par une amélioration transitoire de la situation financière des entreprises avec salarié.

De fait, il se traduira par le versement en 2019 du CICE au titre des salaires 2018, alors que

la baisse de charge entrera en vigueur dès le 1er janvier 20191. Au global, l’avantage pour les

entreprises de la construction ressortira, selon nos estimations, à 3,7 milliards d’euros en 2019

(cumul des deux mesures), après 2,4 milliards d’euros en 2018 (CICE à 7 %) et avant de

retomber à 1,6 milliard d’euros en 2020 et au-delà.

1 Du 1er janvier au 30 septembre 2019, les charges sociales patronales seront abaissées de 6 points jusqu’à 2,5 SMIC. À partir du 1er octobre 2019, une réduction supplémentaire interviendra de manière dégressive, de 4 points de plus au niveau du SMIC jusqu’à 0 point de plus à 1,6 SMIC. Ce dernier schéma constituera le nouveau régime en année pleine.

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17

3. Prévisions 2019

3.1 Le logement neuf

En 2019, du fait du contexte institutionnel évoqué ci-avant, les autorisations de logements

chuteront de 7,9 %. Cela s’inscrit dans la droite ligne des indicateurs avancés du marché,

aujourd’hui très déprimés : en glissement annuel sur les dix premiers mois de 2018, les ventes

de logements individuels diffus chutent de 14,2 % ; quant aux ventes et mises en vente des

promoteurs, elles reculent respectivement de 2,4 % et 5,6 % sur les trois premiers trimestres

de 2018 par rapport à la même période un an auparavant.

Par segment de marché, la baisse des permis ressortira légèrement plus forte dans le collectif

(-8,2 %), que dans l’individuel (-7,6 %), la fin du PTZ neuf en zones B2 et C, prévue pour

l’heure au 31 décembre 2019, conduisant à un phénomène d’anticipations de la part des

ménages, principalement du côté de l’individuel, au quatrième trimestre 2019.

Près de 377 000 logements seront commencés en 2019, soit 27 000 unités de moins qu’en

2018 (-6,6 %), ce nouveau et net recul ramenant à un niveau proche de celui observé en 2016

et environ 19 000 unités au-delà de la moyenne de long terme (358 000 logements par an sur

1986-2017). Le collectif subira une baisse légèrement plus marquée que l’individuel, soit

respectivement -7,2 % contre -5,9 %. En détail, 11 000 logements commencés seront perdus

dans l’individuel contre 16 000 dans le collectif.

S’agissant de l’activité, compte tenu des délais de production, elle s’affichera en recul de 4,5 %

en 2019, soit la première année de baisse depuis 2015. Le décrochage ressortira d’ampleur

relativement similaire dans l’individuel et le collectif, à respectivement -4,3 % et -4,7 %.

3.2 Le non résidentiel neuf

En 2019, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées de bâtiments non résidentiels neufs

s’inscriront en augmentation de 2 %.

En détail par segment, après la forte chute enregistrée en 2018 (-22,5 %), les surfaces

autorisées de commerces se stabiliseront en 2019 (-0,5 %). En effet, le rebond du placement

en immobilier commercial au premier semestre 2018 constitue un élément encourageant.

Toutefois, les perspectives demeurent fragiles pour ce segment, fortement concurrencé par le

e-commerce.

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Les surfaces autorisées des bâtiments industriels et locaux de stockage enregistreront une

hausse de 2,1 %. De fait, d’une part, les indicateurs d’activité s’avèrent plutôt bien orientés,

d’autre part les premières prévisions concernant l’investissement dans l’industrie s’affichent à

+4,4 % pour 2019 (cf. graphique 14), ce qui devrait profiter à des projets d’agrandissement ou

de création de nouveaux locaux, la part consacrée aux extensions de capacité de production

se maintenant à 16 % de l’ensemble d’après les industriels interrogés en octobre 2018.

Graphique 14 – Taux de croissance annuels des investissements dans l’industrie (en

valeur)

Source : Insee, enquête trimestrielle sur les investissements dans l’industrie

Quant aux surfaces autorisées de bâtiments administratifs, elles connaitront une modeste

hausse de 0,6 %, après un recul de 1,3 % en 2018. Cette inflexion s’avère habituelle à un an

des élections municipales, même si tous les permis signés ne se transforment pas en

ouvertures de chantier.

Enfin, les bureaux connaitront la plus forte hausse, à +5,3 % en 2019, avec des perspectives

d’investissement en immobilier d’entreprise toujours bien orientées. Toutefois, le

ralentissement sera net, après les progressions observées en 2017 et 2018 à respectivement

+12,2 % et +11,5 %.

S’agissant des surfaces mises en chantier, hors locaux agricoles, pour la première fois depuis

2015, un léger retrait de 0,4 % se dessinera en 2019, avec 19,7 millions de m² concernés. Par

segment, les commerces s’afficheront en net recul, à -14,2 %, conséquence directe de la chute

des permis observée en 2018. Les locaux industriels verront leurs surfaces commencées se

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

En v

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(en %

)

Prévision en octobre N-1 Prévision en janvier N

Prévision en avril N Prévision en juillet N

Prévision en octobre N Estimation en janvier N+1

Réalisation constatée en avril N+1 Réalisation constatée en juillet N+1

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19

stabiliser en 2019 (-0,3 %), après la baisse de 7,3 % observée en 2018. Du côté des bâtiments

administratifs, les surfaces commencées ralentiront nettement, à +1,2 %, contre +13,2 % en

2018. Enfin, les bureaux afficheront toujours la plus forte progression, à +9,0 % en 2019.

En termes d’activité, en tenant compte des habituels délais de production, le non résidentiel

neuf s’affichera toujours en croissance en 2019 à +3,0 % en volume, bien qu’en net

ralentissement. Les bureaux caracoleront en tête avec une activité à +14,0 %, suivis par les

bâtiments administratifs à +5,9 %. À l’inverse, les bâtiments industriels et les commerces

seront orientés à la baisse, respectivement à -4,3 % et -9,5 %.

3.3 L’amélioration-entretien

S’agissant du logement, l’activité ressortira en légère hausse de 0,9 % en 2019, compte tenu

de la création du « Denormandie ancien » et de la réintégration du remplacement des fenêtres

à simple vitrage dans le CITE. Toutefois, l’environnement institutionnel toujours dégradé pour

le secteur HLM pèsera encore sur la croissance du segment.

S’agissant du non résidentiel, après une baisse de 0,5 % en 2018, le volume des travaux

d’amélioration-entretien se stabilisera en 2019.

Au global, le grand segment de l’amélioration-entretien connaîtra une petite hausse de 0,5 %

en volume en 2019.

3.4 Le bâtiment

En 2019, le bâtiment connaitra un début d’atterrissage de son activité, à -0,5 % en volume (cf.

graphique 15), le recul du logement neuf (pour mémoire, - 4,5 %) n’étant que partiellement

compensé par la petite progression du non résidentiel neuf (+3,0 %) et la très faible hausse

de l’amélioration-entretien (+0,5 %).

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Graphique 15 – Production bâtiment et emploi

Source : FFB

Il convient toutefois d’en détailler le profil infra-annuel de 2019, heurté. De fait, le premier

semestre de l’année 2019 bénéficiera de l’élan pris en 2018 et ressortira stable par rapport au

premier semestre 2018. Le haut niveau des carnets de commandes des entreprises de

bâtiment, qui s’établissent à 7,5 mois pour les plus de dix salariés et 3,8 mois pour les artisans

(cf. graphique 16), militent en ce sens. Cela s’explique pour partie par l’impact des fortes

difficultés de recrutement mentionnées par les entreprises depuis plusieurs trimestres : elles

ont eu pour effet d’allonger mécaniquement les délais de production, donc à reporter une partie

des chantiers de la fin 2018 au début 2019.

800

860

920

980

1 040

1 100

1 160

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1 280

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105 000

110 000

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Graphique 16 – Carnets de commandes des entreprises de bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment ; FFB

En revanche, le second semestre 2018 affichera un retournement de l’activité estimé aux

environs de 1 %, en glissement annuel.

Compte tenu des habituels délais entre évolutions de l’activité et de l’emploi, ainsi que des

difficultés actuelles de recrutement déjà mentionnées, l’emploi dans le bâtiment continuera de

croître en 2019, avec des créations nettes estimées à 5 000 postes salariés et intérimaires

ETP, soit +0,4 %.

Avertissement

Le champ des autorisations et des mises en chantier, répertoriées dans le tableau 2

qui suit comprend les DROM, de façon à être cohérent avec les statistiques Sit@del2.

En revanche, les niveaux de production sont calculés sur la seule France

métropolitaine. En effet, la répartition de la production par marché est calée sur une

base 2007 issue de l’Enquête annuelle d’entreprise qui n’inclut pas les DROM. Nous

avons donc raisonné en niveau France métropolitaine, mais en y appliquant les

évolutions observées sur la France entière. Si cette méthode pose un problème

théorique, il reste qu’en termes d’évolutions, l’incorporation ou non des DROM dans

le calcul global ne modifie que très marginalement les résultats.

2

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5

6

7

8

9

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1997199819992000200120022003200420052006200720082009201020112012201320142015201620172018

En m

ois

de C

A

Plus de dix salariés - bâtiment Plus de dix salariés - gros œuvre Artisans

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22

Tableau 2 – Synthèse des prévisions

Sources : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2 (acquis) et FFB (estimations et prévisions)

2017Acquis 2018

(10 mois)Estimé 2018 Prévu 2019 2017 / 2016

10 mois 2018 /

10 mois 2017

Estimé 2018 /

2017

Prévu 2019 /

estimé 2018

Logement individuel 214 006 168 771 201 010 185 740 8,3% -6,1% -6,1% -7,6%

Logement collectif 282 594 222 029 262 897 241 376 6,4% -6,5% -7,0% -8,2%

Logement neuf 496 600 390 800 463 907 427 116 7,2% -6,3% -6,6% -7,9%

Bâtiments agricoles 10 013 8 074 9 402 9 329 -1,9% -6,2% -6,1% -0,8%

Bâtiments industriels 12 663 10 858 12 659 12 925 10,3% 0,8% 0,0% 2,1%

Bureaux 5 101 4 643 5 690 5 994 12,2% 12,4% 11,5% 5,3%

Commerces 5 810 3 723 4 502 4 479 5,9% -22,7% -22,5% -0,5%

Bâtiments administratifs 5 644 4 650 5 569 5 602 10,6% 0,1% -1,3% 0,6%

Non-résidentiel neuf hors locaux agricoles 29 218 23 874 28 420 29 000 9,8% -2,0% -2,7% 2,0%

Non-résidentiel neuf 39 231 31 948 37 822 38 329 6,5% -3,1% -3,6% 1,3%

2017Acquis 2018

(10 mois)Estimé 2018 Prévu 2019 2017 / 2016

10 mois 2018 /

10 mois 2017

Estimé 2018 /

2017

Prévu 2019 /

estimé 2018

Logement individuel 190 870 153 351 181 854 171 118 12,5% -3,8% -4,7% -5,9%

Logement collectif 237 330 173 149 221 828 205 850 19,2% -1,6% -6,5% -7,2%

Logement neuf 428 200 326 500 403 682 376 968 16,1% -2,7% -5,7% -6,6%

Bâtiments agricoles 5 777 5 191 6 054 5 702 -6,9% 4,6% 4,8% -5,8%

Bâtiments industriels 8 605 6 663 7 976 7 952 16,9% -6,7% -7,3% -0,3%

Bureaux 3 487 3 218 3 947 4 303 8,0% 18,1% 13,2% 9,0%

Commerces 3 422 2 777 3 322 2 852 4,4% -1,1% -2,9% -14,2%

Bâtiments administratifs 4 014 3 699 4 544 4 599 3,2% 13,4% 13,2% 1,2%

Non-résidentiel neuf hors locaux agricoles 19 528 16 357 19 789 19 706 10,0% 2,6% 1,3% -0,4%

Non-résidentiel neuf 25 305 21 548 25 843 25 408 5,6% 3,1% 2,1% -1,7%

2017Acquis 2018

(9 mois)Estimé 2018 Prévu 2019 2017 / 2016

9 mois 2018 /

9 mois 2017

Estimé 2018 /

2017

Prévu 2019 /

estimé 2018

Logement individuel 21 716 21 774 20 827 12,0% 1,1% 0,3% -4,3%

Logement collectif 17 128 18 157 17 310 15,0% 8,4% 6,0% -4,7%

Logement neuf 38 844 39 931 38 137 13,3% 4,2% 2,8% -4,5%

Bâtiments agricoles 864 862 840 -4,3% -2,3% -0,1% -2,6%

Bâtiments industriels 4 788 5 034 4 815 14,6% 7,8% 5,1% -4,3%

Bureaux 4 296 4 808 5 480 3,8% 10,7% 11,9% 14,0%

Commerces 2 466 2 523 2 284 1,5% 3,4% 2,3% -9,5%

Bâtiments administratifs 6 541 7 135 7 558 -1,8% 8,1% 9,1% 5,9%

Non-résidentiel neuf 18 955 20 362 20 977 3,5% 7,5% 7,4% 3,0%

Amélioration-entretien 76 684 77 328 77 752 1,5% 0,7% 0,8% 0,5%

BATIMENT 134 483 137 621 136 866 4,9% 2,7% 2,3% -0,5%

AUTORISATIONS

MISES EN CHANTIER

PRODUCTION

En

Meuros

2017

En

nombre

(DRE)

En

milliers

de m²

de surf.

de

plancher

(DPC)

En

nombre

(DRE)

En

milliers

de m²

de surf.

de

plancher

(DPC)

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23

4. La demande FFB : retour à un PTZ neuf à 40 % en zones B2 et C

jusqu’à fin 2021

En l’état actuel des textes, le PTZ neuf disparaîtra à compter du 1er janvier 2020 en zones B2

et C. Afin de redynamiser le marché de la primo-accession, aujourd’hui d’autant plus en berne

qu’il a aussi souffert de disparition de l’APL accession, et d’éviter une nouvelle chute d’activité,

la FFB demande le retour à une quotité de 40 % sur ces territoires et à une prorogation du

dispositif jusque fin 2021, comme tel est le cas en zones A et B1.

La zone B1 n’a pas été concernée par le rabotage du PTZ. Or, le nombre de prêts accordés y

a chuté d’environ 25 % en glissement annuel au premier semestre 2018. Il faut y lire la

conjugaison de la suppression de l’APL accession, de la hausse d’environ 3 % des prix

immobiliers, de la dégradation de confiance des ménages en l’avenir, etc.

Sans rabotage, on peut donc supposer que les zones B2 et C auraient connu des reculs de

même ampleur et non l’effondrement de 55 % observé au premier semestre 2018. Ainsi, le

relèvement de la quotité de PTZ de 20 à 40 % en zones B2 et C permettrait de minorer

d’environ 30 points de pourcentage la baisse constatée aujourd’hui, soit 15 000 opérations

supplémentaires par rapport à la tendance 2018 (+5 000 opérations en B2 et +10 000 en C).

Le surcoût budgétaire associé s’élèverait à un peu plus de 400 millions d’euros par rapport à

2018. Par conséquent, le coût budgétaire global pour les deux zones ressortirait aux environs

de 600 millions d’euros.

Afin d’éviter toute rupture dans la chaine de production, il importe que cette prolongation soit

annoncée au plus vite, en tous cas avant la fin juin 2019.

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24

Annexe

Prévisions d’activité : présentation de quelques modèles

économétriques utilisés pour établir les prévisions

I. Le logement collectif neuf

I.1 Les permis de construire

On cherche à expliquer le nombre de permis de construire de logements collectifs2 publié par

les services statistiques du MTES, noté permiscol.

Quatre variables explicatives ont été retenues :

- le nombre de permis de construire de logements collectifs décalé d’un trimestre, notée

permiscol1 ;

- le nombre d’agréments de logements locatifs sociaux, décalé d’un an, notée agr4 ;

- le délai d’écoulement de l’encours de logements collectifs des promoteurs, en

trimestres de ventes, décalé de deux trimestres, notée delai2.

- le taux de l’OAT à dix ans décalé de deux trimestres, notée oat2.

Les signes des coefficients s’avèrent bien cohérents avec la théorie économique (cf. tableau

A.1). De fait, le nombre de logements collectifs autorisés est lié :

positivement aux permis de construire du trimestre précédent ;

positivement aux agréments de logements locatifs sociaux ;

négativement aux délais d’écoulement des logements collectifs des promoteurs ;

négativement au taux d’intérêt.

L’analyse des résidus fait ressortir quatre points aberrants au quatrième trimestre 1998, aux

premier et deuxième trimestres 1999 et au troisième trimestre de l’année 2011. On les corrige

en introduisant quatre variables indicatrices notées dum1, dum2, dum3 et dum4.

Au final, la relation permet d’expliquer 85 % des variations des permis de construire des

logements collectifs (cf. graphique A.1).

2 en date réelle estimée.

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25

Tableau A.1 – Estimation des permis de construire de logements collectifs

Source : FFB

Graphique A.1 – Permis de construire de logements collectifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

Prévisions intra-échantillon

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

19953

19962

19971

19974

19983

19992

20001

20004

20013

20022

20031

20034

20043

20052

20061

20064

20073

20082

20091

20094

20103

20112

20121

20124

20133

20142

20151

20154

20163

20172

20181

20184

En

no

mb

re d

e lo

ge

me

nts

Estimé Observé

Page 26: Bilan 2018 et prévisions 2019...Les créations d’emplois toujours soutenues, bien qu’en ralentissement, tireraient également la consommation et permettraient, en outre, de diminuer

26

Les tendances s’avèrent bien respectées (cf. tableau A.2), à la hausse comme à la baisse, sur

2015-2017. La moyenne des écarts de prévisions s’élève toutefois à 4,2 points sur ces trois

années.

Tableau A.2 – Prévisions intra-échantillon des permis de construire de logements

collectifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

I.2 Les mises en chantier

Dans un deuxième temps, on cherche à expliquer les mises en chantier de logements collectifs

publiés par les services statistiques du MTES, notées mchcol.

Trois variables explicatives ont été retenues :

- le nombre de permis de construire de logements collectifs décalés d’un trimestre, notée

permiscol1 ;

- le nombre de permis de construire de logements collectifs décalés de deux trimestres,

notée permiscol2 ;

- le ratio, décalé d’un trimestre, entre les permis de construire et les mises en chantier

des deux dernières années, assimilé à un « taux de transformation des permis de

construire », notée ratio1. Un faible ratio, très proche de 1, rend compte d’un fort taux

de conversion des permis de construire en mises en chantier.

Les signes des coefficients ressortent bien cohérents (cf. tableau A.3). De fait, les mises en

chantier de logements collectifs sont liées :

positivement à permis1 et permis2 ;

négativement à ratio1.

L’analyse des résidus fait ressortir cinq points aberrants : le troisième trimestre 1989, les

quatrièmes trimestres des années 2010 et 2011, le troisième trimestre 2012 et le quatrième

trimestre 2017. On les corrige en introduisant cinq variables indicatrices notées dum1, dum2,

dum3, dum4 et dum5.

Observé Prévu Observé Prévu

2015 224 988 213 031 8,8% 3,0%

2016 265 665 257 049 18,1% 14,3%

2017 282 392 290 161 6,3% 9,2%

En nombre de logements En variation annuelle

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27

Tableau A.3 – Estimation des mises en chantier de logements collectifs

Source : FFB

Au final, la relation permet d’expliquer 79 % des variations des mises en chantier de logements

collectifs (cf. graphique A.2).

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28

Graphique A.2 – Mises en chantier de logements collectifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

Prévisions intra-échantillon

Les tendances sont respectées en 2016 et 2017 (cf. tableau A.4). Toutefois en 2015, la

prévision ressort nettement en deçà des mises en chantier effectivement réalisées. La

moyenne des écarts des prévisions s’élève à 4 points sur ces trois années.

Tableau A.4 – Prévisions intra-échantillon des mises en chantier de logements

collectifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

198

81

198

83

198

91

198

93

199

01

199

03

199

11

199

13

199

21

199

23

199

31

199

33

199

41

199

43

199

51

199

53

199

61

199

63

199

71

199

73

199

81

199

83

199

91

199

93

200

01

200

03

200

11

200

13

200

21

200

23

200

31

200

33

200

41

200

43

200

51

200

53

200

61

200

63

200

71

200

73

200

81

200

83

200

91

200

93

201

01

201

03

201

11

201

13

201

21

201

23

201

31

201

33

201

41

201

43

201

51

201

53

201

61

201

63

201

71

201

73

201

81

201

83

En

no

mb

re d

e lo

ge

me

nts

Estimé Observé

Observé Prévu Observé Prévu

2015 181 076 167 498 1,8% -5,8%

2016 199 084 194 952 9,9% 7,7%

2017 237 872 234 073 19,5% 17,6%

En nombre de logements En variation annuelle

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29

II. Les bâtiments administratifs neufs

II.1 Les surfaces autorisées

On cherche à expliquer les surfaces annuelles autorisées de bâtiments administratifs3 publiées

par les services statistiques du MTES, notées permisadm.

Cinq variables explicatives ont été retenues :

- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées d’un trimestre, notée

permisadm1 ;

- une variable binaire permettant de résumer le rôle traditionnellement contracyclique de

la commande publique en cas de récession via d’éventuels plans de relance, notée

planrelance. Elle vaut 1 pour l’année de l’annonce d’un tel plan ainsi que pour les deux

années suivantes, 0 sinon ;

- une variable qualitative modélisant le cycle électoral municipal, noté cyclean12prime.

Elle vaut 1 durant les deux premières années du cycle, comme c’est le cas par exemple

en 2014 et 2015, 0 en milieu de cycle et -1 durant les deux dernières années du cycle ;

- une variable traduisant une partie des recettes futures des collectivités locales, à savoir

le nombre de transactions de logements anciens décalé d’un an, notée translogtanc1,

qui donnent lieu à versement de droits de mutation. Il faut toutefois signaler que cette

variable ne prend pas en compte l’évolution des prix ;

- une variable binaire isolant l’effet de la baisse de la dotation globale de fonctionnement

(DGF) pour les collectivités depuis 2014, notée effetbaissedgf.

Les signes des coefficients semblent corrects (cf. tableau A.5). Les surfaces autorisées de

bâtiments administratifs sont ainsi liées :

positivement aux surfaces du trimestre précédent ;

positivement aux effets des plans de relance ;

négativement à cyclean12prime, à savoir un début de cycle électoral davantage

défavorable ;

positivement au nombre de transactions dans l’ancien ;

négativement à la baisse de la DGF.

3 en date de prise en compte.

Page 30: Bilan 2018 et prévisions 2019...Les créations d’emplois toujours soutenues, bien qu’en ralentissement, tireraient également la consommation et permettraient, en outre, de diminuer

30

Tableau A.5 – Estimation des surfaces autorisées de bâtiments administratifs

Source : FFB

Au final, la relation permet d’expliquer 85 % des variations des surfaces autorisées de

bâtiments administratifs (cf. graphique A.3).

Graphique A.3 – Surfaces autorisées de bâtiments administratifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

400

1 400

2 400

3 400

4 400

5 400

6 400

7 400

8 400

9 400

10 400

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

En

mill

iers

de

m² d

e s

urf

ace

de

pla

nch

er

Estimé Observé

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31

Prévisions intra-échantillon

Les tendances s’avèrent bien respectées (cf. tableau A.6), à la hausse comme à la baisse.

Les prévisions enregistrent toutefois des variations légèrement plus fortes que celles

observées.

Tableau A.6 – Prévisions intra-échantillon des surfaces autorisées de bâtiments

administratifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

II.2 Les mises en chantier

Dans un deuxième temps, on cherche à expliquer les surfaces trimestrielles commencées de

bâtiments administratifs publiées par les services statistiques du MTES, notées mchadm.

Quatre variables explicatives ont été retenues :

- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées d’un trimestre, notée

permisadm1 ;

- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées de deux trimestres, notée

permisadm2 ;

- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées de trois trimestres, notée

permisadm3 ;

- une dernière variable indicatrice isolant un effet de saisonnalité propre aux deuxième

et quatrième trimestres, notée trim2prime.

Les signes des coefficients s’avèrent cohérents (cf. tableau A.7).

L’analyse des résidus fait ressortir six points aberrants qu’on corrige en introduisant des

variables indicatrices, à savoir, au quatrième trimestre 1993 (noté dum1), troisième trimestre

1994 (dum2), troisième trimestre 2003 (dum3), quatrième trimestre 2009 (dum4), premier

trimestre 2012 (dum5) et quatrième trimestre 2014 (dum6).

Observé Prévu Observé Prévu

2015 4 659 4 282 -8,6% -16,0%

2016 5 105 5 331 9,6% 14,4%

2017 5 644 5 720 10,6% 12,0%

En milliers de m² de surface

de plancherEn variation annuelle

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32

Tableau A.7 – Estimation des surfaces commencées de bâtiments administratifs

Source : FFB

Au final, la relation permet d’expliquer 84 % des variations des surfaces commencées de

bâtiments administratifs (cf. graphique A.4). Sans correction des points aberrants, le R² ressort

à 76 %.

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33

Graphique A.4 – Surfaces commencées de bâtiments administratifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

Prévisions intra-échantillon

Les tendances à la hausse ou à la baisse sont respectées, hormis pour 2016 (cf. tableau A.8).

Toutefois, les niveaux estimés ressortent systématiquement au-dessus de ceux réellement

observés pour les trois années étudiées.

Tableau A.8 – Prévisions intra-échantillon des surfaces commencées de bâtiments

administratifs

Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES

800

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

2 000

2 200

2 400

198

81

198

83

198

91

198

93

199

01

199

03

199

11

199

13

199

21

199

23

199

31

199

33

199

41

199

43

199

51

199

53

199

61

199

63

199

71

199

73

199

81

199

83

199

91

199

93

200

01

200

03

200

11

200

13

200

21

200

23

200

31

200

33

200

41

200

43

200

51

200

53

200

61

200

63

200

71

200

73

200

81

200

83

200

91

200

93

201

01

201

03

201

11

201

13

201

21

201

23

201

31

201

33

201

41

201

43

201

51

201

53

201

61

201

63

201

71

201

73

201

81

201

83

En

mill

iers

de

m² d

e s

urf

ace

pla

nch

er

Estimé Observé

Observé Prévu Observé Prévu

2015 4 135 4 270 -8,8% -5,8%

2016 3 890 4 208 -5,9% 1,8%

2017 4 014 4 377 3,2% 12,5%

En milliers de m² de surface

de plancherEn variation annuelle

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34

III. Amélioration-entretien

Le modèle

Le modèle d’estimation de l’activité d’amélioration-entretien repose sur plusieurs types de

variables :

- l’activité décalée d’un trimestre (indae1) ;

- une variable macro-économique, à savoir le taux de chômage (txchom) ;

- trois variables indicatrices pour tenir compte de la saisonnalité (trim1prime, trim2prime

et trim3prime) ;

- une variable qualitative pour modéliser l’effet de la mise en place de la TVA à taux

réduit pour les travaux dans des logements de plus de deux ans depuis le 15

septembre 1999 (effettva). Elle vaut 0 avant le quatrième trimestre 1999, 1 entre le

quatrième trimestre 1999 et le quatrième trimestre 2011, 0,89 entre le premier trimestre

2012 et le quatrième trimestre 2013 pour tenir compte du relèvement du taux réduit à

7 % et enfin, 0,82 à partir du premier trimestre 2014 afin de simuler l’impact du retour

à 5,5 % du taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique des logements, soit

une petite moitié du marché de l’entretien du logement, mais également l’effet de la

hausse à 10 % du taux réduit pour les autres travaux dans le logement ;

- une variable binaire pour isoler l’effet du surcroît exceptionnel de travaux lié aux deux

tempêtes de fin décembre 1999 (effettempete) ;

- une variable quantitative retraçant les montants alloués de crédit d’impôt en faveur des

dépenses d’équipement de l’habitation principale mis en place en 2000, puis du Crédit

d’impôt développement durable (CIDD) lancé en 2007 et remplacé par le Crédit d’impôt

transition énergétique (CITE) en septembre 2014 (credimpplus1_aptva) ;

- une variable qualitative pour modéliser, par palier, le nombre annuel de transactions

de logements anciens décalé d’un an (translogtanc_qual4), ces acquisitions étant

souvent propices à la réalisation de travaux importants.

Le modèle est complété par deux indicatrices visant à corriger deux points aberrants, mal

restitués par le modèle, aux premiers trimestres 2017 et 2018, notées dum1 et dum2.

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Tableau A.9 – Estimation de l’activité en amélioration-entretien

Source : FFB

Ainsi, 98 % des variations de l’activité totale d’amélioration-entretien sont expliquées par le

modèle (cf. graphique A.5).

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Graphique A.5 – Indice d’activité en amélioration-entretien (en volume)

Source : FFB, à partir de CAH, Baromètre de l’amélioration-entretien ; Insee, soldes d’opinion et

IPEA ; FFB/Réseau des CERC

Prévisions intra-échantillon

Pour mémoire, sauf choc exogène (tempête, choc de TVA, etc.), le marché de l’amélioration-

entretien connaît des fluctuations annuelles relativement faibles, entre -3 % et +3 %, en

volume. Par conséquent, l’erreur de prévision tolérée doit être bien plus faible que celles

retenues sur les marchés du neuf.

Les trois dernières années de 2015 à 2017 ont été parfaitement estimées (cf. tableau A.10).

Tableau A.10 – Prévisions intra-échantillon de l’activité en amélioration-entretien

140

150

160

170

180

190

200

199

51

199

53

199

61

199

63

199

71

199

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199

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199

93

200

01

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11

200

13

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21

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23

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41

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91

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93

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01

201

03

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23

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81

201

83

En

ind

ice

Estimé Observé

Observé Prévu

2015 0,3% 0,4%

2016 1,0% 1,1%

2017 1,5% 1,6%

En évolution annuelle