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Alain Renaud, Ovni 435 "El Quetzal" Opsis de haut en bas : Fiddle Dedee (Alain et Christiane) - Ovni 435 Sea Lance (Didier et Chantale) http://sealance.free.fr - Ovni 455 Perrotin (Didier, Véronique, Mitch, Chocho) - Ovni 455 Mobilis2 (François et Monique) - Ovni 435 Ramatoa (Benoît et Dominique) www.ramatoa.com - Ovni 395 Opsis (Joseph et Isabelle) - Ovni 435 El Quetzal (Alain et Anne-Laure) - Ovni 435 A l'arrivée à Bahia, nos Ovni sont facilement identifiables avec leur bimini et leur taud de GV bleu canard. Le ravaudage des voiles fait partie des petits travaux qu'il est toujours possible d'effectuer en mer. ÉQUIPER SON BATEAU Bilans sans concession Sept Ovni à l'é preuve de l'Atlantique Cette année, sept Ovni s'alignaient au départ du Rallye des Iles du Soleil. L'occasion était trop belle de faire, à l'arrivée au Brésil, un bilan de ces quelque 3 000 milles sur ces dériveurs intégraux en aluminium, véritables archétypes du bateau de voyage. Texte et photos : Albert Brel. L es Ovni, produits par le chantier Alu- bat, ont de quoi faire rêver les can- didats au voyage. Leur construction en alliage d'aluminium est un gage de sé- curité en cas de choc et leur ti- rant d'eau ridicule dérive haute leur permet d'approcher la côte au plus près. Mais malgré leur succès certain, ces bateaux sont- ils prêts, au sortir du chantier, à traverser l'Atlantique ? Mal- heureusement la réponse à cette question est plutôt néga- tive. Pour en parler en toute connaissance de cause, nous avons suivi, dans le cadre du Rallye des Iles du Soleil (RDIS), sept Ovni (quatre 435, un 395 et deux 455). Rappelons que ce rallye annuel part des Canaries en octobre pour rejoindre Sal- vador de Bahia au Brésil avec escales au Cap Vert et au Séné- gal et remonte ensuite jusqu'à Belém avant d'embouquer l'Amazone. Heureusement, si le bateau sorti de chantier ne semble pas répondre à toutes les exigences d'une grande tra- versée, ni le concept ni la construction ne sont remis en cause par les observations que nous avons pu faire à Salvador de Bahia. Et les mêmes proprié- taires qui nous ont fait part de leurs déboires ne remettaient pas pour autant en question leur choix initial. Simplement, un grand départ demande un ni- veau d'équipement particulier qu'on est en droit d'attendre en standard sur un bateau de voya- ge. On pourrait croire aussi que certaines erreurs anciennes se- ront prises en compte sur les nouveaux modèles. Dans cette optique, nous avons profité des remarques des propriétaires: ils ont répondu avec beaucoup de sérieux à nos questions. Tout d'abord, un point important à signaler, ils sont tous satisfaits du concept, du sérieux de la construction, du rapport quali- té/prix; cependant, ils sont plus réservés, comme nous allons le voir, sur la réactivité du chantier lorsqu'ils ont quitté nos eaux et sur certains détails qui peuvent empoisonner la vie du bord lors d'un grand voyage. Equipement minimaliste Avant de voir en détail les pro- blèmes rencontrés sur nos Ovni, intéressons-nous à l'inventaire standard. Pour nous, un bateau de voyage doit au minimum avoir une autonomie énergéti- que suffisante, ce qui sous-en- tend une capacité de batteries qui permet de tenir au minimum une journée sans avoir à démar- rer le moteur, des moyens de recharge efficaces, un confort minimum avec des toiles anti- roulis pour les couchettes, un système de retenue dans la cui- sine et des échelons de mât. Lorsque l'on regarde la liste de l'équipement standard, on en est loin. Sur le 395, on trouve trois batteries, une pour le mo- teur (95 Ah) et deux pour le bord (2 x 95 Ah). Quand on sait qu'un bateau de croisière équi- 96 97

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Alain Renaud, Ovni 435 "El Quetzal"

Opsis

de haut en bas :

Fiddle Dedee (Alain et Christiane) - Ovni 435Sea Lance (Didier et Chantale) http://sealance.free.fr - Ovni 455Perrotin (Didier, Véronique, Mitch, Chocho) - Ovni 455Mobilis2 (François et Monique) - Ovni 435Ramatoa (Benoît et Dominique) www.ramatoa.com - Ovni 395Opsis (Joseph et Isabelle) - Ovni 435El Quetzal (Alain et Anne-Laure) - Ovni 435

A l'arrivée à Bahia, nos Ovni sont facilement identifiablesavec leur bimini et leur taud de GV bleu canard.

Le ravaudage des voiles fait partie des petits travauxqu'il est toujours possible d'effectuer en mer.

ÉQUIPER SON BATEAU

Bilans sans concession

Sept Ovni à l'é preuvede l'AtlantiqueCette année, sept Ovni s'alignaient au départ du Rallyedes Iles du Soleil. L'occasion était trop belle de faire,à l'arrivée au Brésil, un bilan de ces quelque 3 000 millessur ces dériveurs intégraux en aluminium,véritables archétypes du bateau de voyage.Texte et photos : Albert Brel.

L es Ovni, produitspar le chantier Alu-bat, ont de quoifaire rêver les can-didats au voyage.

Leur construction en alliaged'aluminium est un gage de sé-curité en cas de choc et leur ti-rant d'eau ridicule dérive hauteleur permet d'approcher la côteau plus près. Mais malgré leursuccès certain, ces bateaux sont-ils prêts, au sortir du chantier, àtraverser l'Atlantique ? Mal-heureusement la réponse àcette question est plutôt néga-tive. Pour en parler en touteconnaissance de cause, nousavons suivi, dans le cadre duRallye des Iles du Soleil (RDIS),sept Ovni (quatre 435, un 395 etdeux 455). Rappelons que cerallye annuel part des Canariesen octobre pour rejoindre Sal-

vador de Bahia au Brésil avecescales au Cap Vert et au Séné-gal et remonte ensuite jusqu'àBelém avant d'embouquerl'Amazone. Heureusement, sile bateau sorti de chantier nesemble pas répondre à toutesles exigences d'une grande tra-versée, ni le concept ni laconstruction ne sont remis encause par les observations quenous avons pu faire à Salvadorde Bahia. Et les mêmes proprié-taires qui nous ont fait part deleurs déboires ne remettaientpas pour autant en question leurchoix initial. Simplement, ungrand départ demande un ni-veau d'équipement particulierqu'on est en droit d'attendre enstandard sur un bateau de voya-ge. On pourrait croire aussi quecertaines erreurs anciennes se-ront prises en compte sur les

nouveaux modèles. Dans cetteoptique, nous avons profité desremarques des propriétaires: ilsont répondu avec beaucoup desérieux à nos questions. Toutd'abord, un point important àsignaler, ils sont tous satisfaitsdu concept, du sérieux de laconstruction, du rapport quali-té/prix; cependant, ils sont plusréservés, comme nous allons levoir, sur la réactivité du chantierlorsqu'ils ont quitté nos eaux etsur certains détails qui peuventempoisonner la vie du bord lorsd'un grand voyage.

Equipementminimaliste

Avant de voir en détail les pro-blèmes rencontrés sur nos Ovni,intéressons-nous à l'inventairestandard. Pour nous, un bateaude voyage doit au minimumavoir une autonomie énergéti-que suffisante, ce qui sous-en-tend une capacité de batteriesqui permet de tenir au minimumune journée sans avoir à démar-rer le moteur, des moyens derecharge efficaces, un confortminimum avec des toiles anti-roulis pour les couchettes, unsystème de retenue dans la cui-sine et des échelons de mât.Lorsque l'on regarde la liste del'équipement standard, on enest loin. Sur le 395, on trouvetrois batteries, une pour le mo-teur (95 Ah) et deux pour lebord (2 x 95 Ah). Quand on saitqu'un bateau de croisière équi-

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Le choix d'une construction en tôle d'aluminium n'est remisen cause par aucun des équipages interrogés.

Ramatoa

pé d'un pilote in board, d'unréfrigérateur et d'un minimumd'électronique consomme enmoyenne 200 Ah (voir VMn°124 et 130), on peut considé-rer que c'est insuffisant. Avecles batteries standards, si l'onn'a pas d'autre moyen de re-charge que l'alternateur mo-teur, il faut faire au minimumcinq heures de moteur par jour.Le 435 est un peu mieux lotiavec une batterie de plus maisreste lui aussi sous-dimensionnéen énergie. En résumé, dès ledépart il faut au minimum dou-bler la capacité de batteries etprévoir des moyens de rechargesupplémentaires. En option, ilvous est proposé des échelonsde mât (1 375 €), une batterie(325 €) et un alternateur de plus(1716 € pour le 395 et 2110 €sur le 435). Quant aux toilesantiroulis, à la retenue dans lacuisine et aux autres équipe-ments qui paraissent indispen-sables en grande croisière, ils nesont pas proposés en optionmais vous pouvez toujours de-mander des aménagementspersonnalisés sur devis.

Que desurprises !

Pour le propriétaire d'un 435,les premiers déboires ont com-mencé à la réception du bateau.Seules 40 % des demandes fai-tes au chantier avaient été ho-norées et un certain nombre dedétails auraient pu être réglésavant la livraison. Parmi les pro-blèmes cités : les pompes d'éva-cuation des douches montées àl'envers, des portes qui ne fer-ment pas, la réserve d'eau quifuit (eau dans les fonds), laporte du frigo qui ferme mal(déperdition de froid), la jauge

ne avant/carré), deux groupesd'eau, l'isolation (5 908 €), unebatterie supplémentaire pour lebord (325 €) et un chargeurCristec. Malgré cette batteriesupplémentaire (360 Ah pourle bord), il fallait faire tournerle groupe toutes les quatre àcinq heures avec un minimumde trois à quatre heures par jour.Pour la mise au point du bateau,revoir les points que nous ve-nons de mentionner et finir lesmodifications demandées à lacommande, le propriétaire a dûattendre trois mois en étant tousles jours au chantier. Malgrécela, certaines modificationsdemandées et promises depuissix mois, comme le changementde la barre à roue qu'il estimetrop grande et qui entrave lepassage, ne sont toujours pasréalisées.Sur un Ovni 395 (avril 2006), lepropriétaire a été plus chan-ceux, il n'a dû rester que quinzejours sur place pour régler lesproblèmes et a trouvé les em-ployés très réactifs pour effec-

tuer certaines modificationsnon prévues à la commande etréalisées gratuitement. Maispour lui aussi, certains pointsauraient pu être déjà réglésavant la livraison.

Des erreursinacceptables

Par exemple, lors de la premiè-re sortie, les deux circuits decharge moteur (alternateurstandard et Alphapro) ont grillésuite à un mauvais montage, ilsont dû être changés. Le réser-voir de carburant supplémen-taire de 150 litres (option) étaitmonté sans évent, donc impos-sible à remplir. Le groupe op-tionnel Mastervolt, positionnéà l'envers, oblige à faire la main-tenance (vidange, turbine depompe à eau) par le fond de lacabine arrière. L'excuse duchantier sur ce point est quec'était la première fois qu'ilmontait un groupe de cette mar-que. A noter également qu'à la

à carburant qui ne fonctionnepas, la fermeture des tiroirs inef-ficace, les marches de descentequi vibrent, etc. Et pourtant, cemodèle est équipé de nombreu-ses options – groupe électro-gène Northern Lights 4,5 kW(18 227 €), deux climatiseursséparés (cabine arrière et cabi-

SEPT OVNI...

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Ramatoa

ET AUSSI...

Le comportement en merAux dires des sept propriétaires, pas de problème. Les réactionssont saines et le pilote (Raymarine pour une grande majoritéd'entre eux) barre efficacement le bateau dans toutes les condi-tions. Lorsque l'on compare la vitesse moyenne sur une distancede 2 100 milles (Dakar - Salvador de Bahia), on voit qu'elle estsupérieure à 6,5 noeuds pour le 455, entre 5,4 et 6 noeuds pourle 435 et de 5,36 pour le 395. Sur cette traversée qui a duré detreize à quinze jours, le nombre d'heures moteur avec le passagedu pot au noir a été de l'ordre de soixante à soixante-dix. Si l'oncompare cette moyenne à celle de bateaux de même taillecomme l'Hallberg-Rassy 46 (6,10 noeuds), le Super Maramu(5,68 noeuds), voire à des catamarans comme le Lagoon 380(5,32 noeuds) ou le Lagoon 440 (6,58 noeuds), les Ovni tirentbien leur épingle du jeu.

Leur solidité est leur meilleur argument de vente, maisles Ovni tiennent également bien leur rang sous voiles.

PerrotinLes portiquesarrière formentun bon supportpour despanneauxsolaires, iciorientables. Leshydrogénérateurstraînés sont lesplus efficacesmoyens derecharge en mer.

ENERGIE

La recherche de l'autonomiePour ne pas avoir à faire tourner le moteurpendant la moitié du temps pour rechargerles batteries, il faut augmenter la capacité du parcmais aussi multiplier les moyens de recharge.

Dès que l'on envisage une longue traversée,il faut multiplier les moyens de productiond'énergie. Les éoliennes ont fait des progrèsmais restent peu efficaces au portant dans lesalizés. Quant au chargeur, il est le complémentindispensable du groupe électrogène.

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C'EST QUOI ?

Rallye des Iles du SoleilLe RIDS est un rallye annuel (13

e édition) qui part en octobredes Canaries pour se terminer en avril à la sortie de l'Amazone.Ce n'est pas une course mais avant tout la découverte de pays.Après les Canaries, le RIDS met le cap sur l'archipel du Cap Vertpuis fait route sur le Sénégal, remonte le Saloum avant de pren-dre, début décembre, le départ pour Salvador de Bahia (duréemoyenne de la traversée : treize à quinze jours). Après une esca-le d'environ cinq semaines, le rallye fait route sur San JoaoPessoa, les îles Fernando de Noronha, Fortaleza, Soure et Belémpuis remonte sur près de 500 milles le plus grand fleuvedu monde : l'Amazone. Ce rallye est ouvert à tous les bateauxarmés en première catégorie, mais attention, son succès (mérité)l'oblige à limiter le nombre d'inscrits.Renseignements : www.ilesdusoleil.com et au 04 67 60 21 61.

La remontée de l'Amazone est une expériencequi justifie pleinement la participation au rallye.

livraison, il manquait une voileet le tangon. Après le départ duRIDS, l'axe du vît-de-mulets'est défait. Lors de sa remise enplace, l'axe a été retourné, cequi semble mécaniquementplus logique. Le vase d'expan-sion du groupe d'eau a cassé, ilétait monté avec une colle maladaptée, la ferrure du tangonest tordue (d'origine). On peutaussi citer la poulie d'alterna-teur mal serrée sur le moteur, lecircuit de frein de bôme malpositionné, une entrée d'eau aupasse-coque d'échappement dugroupe et de l'eau en perma-nence sous le réfrigérateur. Cepoint, qui a pour conséquencede noircir le bois, se retrouvesur la majorité des Ovni et nedate pas d'aujourd'hui. Dans leRIDS 2005, les deux Ovni pré-sents avaient le même problè-me. Côté énergie, ce modèleétait équipé de 510 Ah (batte-ries au gel), d'un chargeur Cris-tec, d'une éolienne (Aérogen 6)et d'un hydrogénérateur. Sui-

vant les allures, pour compensercette consommation, il a dûfaire tourner son groupe entreune heure et demie et trois heu-res par jour.

Très chèresoptions !

Sur cet autre 455 (année 2006),le propriétaire a joué la cartedes options. Cette solution qu'ilne regrette pas lui a permisd'avoir en sortie de chantier unbateau en principe prêt à partir.Parmi les plus significatives, il afait installer un moteur pluspuissant – 75 ch à la place du60 ch, coût : 3 100 € – trois bat-teries supplémentaires (943 €),une table de cockpit relevable(837 €), un groupe électrogèneNorthern Lights de 4,5 kW(16 744 €), un dessalinisateurDessalator 60 l/h (12 103 €),l'isolation (4 784 €), un propul-seur (14 352 €), deux panneauxsolaires de 100 watts (2 583 €),

une hélice Maxprop (2 990 €),des toiles antiroulis (777 €), unetrinquette sur enrouleur (5 740 €)et un contrôleur de batteries(448 €) soit, au total, 62 818 €d'options. Lors de la mise àl'eau, il a encore fallu deux se-maines pour régler des détailsqui auraient dû l'être au chan-tier. A la première sortie, entréed'eau à cause du moteur malaligné, le propulseur marchedeux fois et fume (une semainepour résoudre le problème) et,point toujours non résolu et quenous avons rencontré sur la ma-jorité des bateaux, la présenced'eau sous le réfrigérateur.Qu'en est-il des bateaux d'oc-casion ? En principe, les problè-mes de mise au point ont étéréglés. C'est le cas sur ce 455 âgéde onze ans qui a été racheté auxAntilles après défiscalisation.Le nouveau propriétaire l'aéquipé grande croisière avecdeux panneaux solaires de75 watts, une éolienne Aerogen6, deux chargeurs de batterieset 550 Ah de batteries pour lebord. Outre ces équipements, ila installé une ferrure d'étravequi lui sert à la fois de bout-de-hors pour les voiles et de sup-port pour la passerelle, un da-vier pour le mouillage arrière etun piano dans la coursive. Cebateau lui donne toute satisfac-tion et répond parfaitement àson programme de navigation.Sur ce 435 (2004), ce n'est pasle propriétaire qui est à bordmais deux jeunes qui l'ont louépour une année. Ce bateauconvient à leur périple : RIDSet retour en Bretagne. Toute-fois, ils ont remarqué que labarre est dure, qu'il manque derangements dans la cuisine, quele bouchon du réservoir d'eaufuit ainsi que le ballon d'eauchaude, ce qui entraîne pério-diquement le déclenchementdu groupe d'eau et que les plan-chers sont mal ajustés et fontbeaucoup du bruit. Côté éner-gie, il est équipé de panneauxsolaires, d'un hydrogénérateuret de batteries supplémentaires.A noter un régulateur d'allure(Wind Pilot) qui permet d'éco-nomiser l'énergie et évite defaire des heures moteur pourrecharger les batteries.Sur cet autre 435 (2005), ontrouve comme options chantierun groupe électrogène NorthernLights (4,5 kW), un propulseur,500 Ah de capacité batteries,des panneaux solaires (2 x55 watts) et un chargeur Cristecde 60 ampères. De nombreusesmodifications d'aménagement

ont également été réalisées auchantier. Un des cabinets detoilette a été remplacé par unatelier, la cabine arrière tribordpar un local technique. Le pro-priétaire est globalement satis-fait du bateau. Toutefois, il nousfait remarquer que le réfrigéra-teur (plaque eutectique) nepeut pas faire de glaçons, quel'eau du frigo se retrouve dansles fonds et que les bastaquessont difficiles à ranger. Pourcette traversée, il regrette de nepas avoir installé d'alternateurd'arbre (il a fait sept heures degroupe par jour) et de ne pasavoir de voiles de petit temps.

Pourquoi pasun revendeur ?

Sur ce dernier 435 (2003), qui adéjà parcouru 10 000 milles, lepropriétaire a traité non pasavec le chantier mais avec unconcessionnaire (BMS à St-Ra-phaël) qui a suivi les travaux.Parmi les options chantier, noustrouvons des batteries supplé-mentaires (5 x 105 Ah), deuxalternateurs, deux panneauxsolaires (2 x 50 watts) et un hy-drogénérateur. Egalementdeux modifications, la table àcartes dans le sens de la marcheet une table de cockpit (2 048 €).A la mise à l'eau, la barre étaitdure. Les bagues ont déjà étéchangées deux fois sans résultatsignificatif. Il y avait égalementdes entrées d'eau au niveau durail de génois. A l'usage, il a re-marqué de l'eau en bas du réfri-gérateur avec traces noires surla cloison (problème bienconnu), qu'il y avait une fuite auniveau du ballon d'eau chaude(déclenchement périodique dugroupe d'eau), que les portesdes placards avaient des char-nières trop faibles et que la cloi-son des toilettes arrière n'étaitpas renforcée. Et, détail impor-tant, les vannes d'évacuation etd'entrée d'eau des toilettes sontsur le même axe. En pratique,pour rincer vous pompez l'eaud'évacuation...On le voit, les problèmes ren-contrés par nos propriétairessont d'ordre et de gravité trèsvariables. Et aucun ne les a em-pêchés de réaliser en famille ouentre amis leur rêve de traver-sée. Mais ces soucis peuvent-ilsles amener à reconsidérer leurchoix ? L'ensemble des proprié-taires recherchait avant toutune construction en alliageléger et un dériveur intégral. Ilsestiment qu'ils ont fait le bon

SEPT OVNI A L'EPREUVE DE L'ATLANTIQUE

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Un carré de barre très accessiblepermet d'intervenir rapidement surla tringle de direction ou sur le pilote.

Le barbecue fixé sur l'échelle de bainbascule en cas d'incendie ou aprèsla cuisson pour vider les cendres.

Ovni 455 Sea Lance

Les mélomanes peuvent mêmeembarquer leur piano à bord !

Ovni 435 Mobilis 2

Le davier sur jupe s'impose avec un dériveurintégral : il faut pouvoir mouiller par l'arrière.

Indispensable pour dormiren navigation, mais aussi pour rangeren sécurité : les toiles antiroulis.

PRATIQUE

Des idées à reprendreChacun apporte ses idées sur son bateau,a fortiori s'il s'apprête à y passer un bonmoment. C'est forcément le cas de nosnavigateurs en balade transatlantique quiont eu le temps de prévoir leur vie à bord.Mais certains aménagements portent aussila patte du chantier qui sait d'expériencequ'une bonne partie de sa productionne restera pas toute sa vie au fondd'une marina entre deux catways.

Cette ligne arrière en sangle, stockée sur son tambour,permet de mouiller par l'arrière ou de s'amarrer à terre.

Pour varier les plaisirs,ce rangement à bouteillesest très réussi.

A bord de ce bateau, l'étrave a été aménagéeen atelier. Une bonne idée car la couchette avantest souvent la plus inconfortable en navigation.

L'isolation entre les vaigrageset le pont en alu offre un vraiconfort thermique et acoustique.

Perrotin101

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Sea-Lance

PAS PRATIQUE

Là où ça coince...Erreur de montage, mauvaiséquipement ou défaut de conception?Les problèmes mis ici en exerguene devraient pas se rencontrer surdes bateaux sortis d'un grand chantier.

Ramatoa

Un vît-de-mulet était montéà l'envers : il n'a pas tenula distance.

De l'eau stagne sous le moteurdu frigo et le bois est marqué.

Mobilis2

Beaucoup auraient préféréune barre de plus faible diamètre.

Pour éviter les galères, les filtres des moteursdoivent être facilement accessibles.

Oups! Un accastillage tout neufqui montre des traces de rouille...

A éviter : monter la prise d'eau des toilettesjuste derrière l'évacuation !

choix. Les raisons : un bon rap-port qualité/prix, l'anciennetédu chantier et une constructionsérieuse du point de vue chau-dronnerie. Certains n'en étaientpas à leur premier bateau chezAlubat. Ce qu'ils regrettent,dans l'ensemble, ce sont lespoints qu'ils ont mis en avant;en particulier un bateau pas prêtà la livraison, des problèmesnon résolus comme l'eau sousle réfrigérateur qui, à terme,pourrit le bois, ou encore desfinitions parfois légères.

Tout prévoiravant le départ

Le chantier, s'il est réactif pourrégler les problèmes lors de lalivraison du bateau, avec descollaborateurs efficaces, l'estmoins lorsque le bateau est ennavigation. Là, les réponses sefont attendre et, bien souvent,n'arrivent pas. Un propriétairenous faisait remarquer avec hu-mour que lorsque l'on envisagel'achat d'un Ovni, il y a troissolutions. La première, cellequ'il a retenue et qu'il ne re-grette pas, s'adresser à unconcessionnaire compétent quiassure le lien avec le chantier etsuit les travaux. La deuxième,acheter un bateau d'occasion enprenant soin de voir avec le pré-cédent propriétaire tout ce quia été modifié. Et la troisième,celle retenue par la majorité,traiter avec le chantier et avoirsuffisamment de temps à passersur place pour suivre les tra-vaux et la mise au point.

Pour une telle traverséeil est impératif de prévoirdes voiles de petit temps.

SEPT OVNI A L'EPREUVE DE L'ATLANTIQUE

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