Blyton Enid Le mystère du collier de perles

8/7/2019 Blyton Enid Le mystre du collier de perles

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ENID BLYTON

LE MYSTEREDU

COLLIER DE PERLES

CRRCULEZ ! crie M. Groddy, le policeman. Et que je ne vous rretrrouve plussurr mon chemin!

Fatty, Larry, Daisy, Pip et Betsy (sansoublier le chien Foxy) ne l'entendent pas de cetteoreille. Ils flairent un mystre et rien ne les

empchera de tirer l'affaire au clair.La poursuite d'insaisissables cambrioleursles conduit tous au milieu des baraques et desmanges de la fte foraine. L, Fatty espre bien prendre quelques longueurs d'avance sur M.Groddy et arriver le premier jusqu'au chef de labande... Rien de tel pour cela que de se dguiser!

Mme ses compagnons ignorent sous quels

traits se cache Fatty. Un vagabond, unemarchande de ballons... ou l'empereur Napolonen personne ?

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ENID BLYTON

LE MYSTREDU

COLLIER DE PERLESILLUSTRATIONS DE JACQUES FROMONT

HACHETTE337

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TABLE

1. Les cinq dtectives en qute d'un mystre 62. Un mystre dans l'air 143. O est Fatty? 224. Le muse de cire 305. La vieille marchande de ballons 416. Le mystre se prcise 487. Un incident bizarre 57

8. Serait-ce une piste? 639. Fatty entre dans le jeu 7110. Du travail pour les dtectives 7911. L'enqute se poursuit 8712. Du nouveau, enfin! 9313. Une surprise pour Cirrculez 10114. Un plan hardi 11015.

Parmi les statues de cire 11716. Les malheurs de Fatty 12417. Un collier de perles 13318. Et le mystre continue 14219. Le numro trois 14920. La poursuite 15821. La chasse aux perles 166

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CHAPITRE PREMIER

CINQ DTECTIVES EN QUTE D'UN MYSTRE

PHILIP ET LIZABETH HILTON plus couramment appels Pip etBetsy taient allongs sur la pelouse de leur jardin, avec l'espoir d'ytrouver un peu de fracheur. En dpit d'une tenue estivaleultralgre, le frre et la sur suffoquaient presque, car le soleild'aot brillait dans un ciel sans nuage.

Voil dj un mois de vacances termin! soupira Pip ens'tirant. Bien sr, nous avons pass quinze jours au bord de la mer!Mais part a il ne nous est rien arriv du tout. Je commence m'ennuyer ferme.

Je m'ennuie moi aussi, affirma Betsy en cho. Quellesvacances assommantes! Pas l'ombre d'un mystre policier claircir!Si encore Larry, Daisy, Fatty et Foxy taient l pour jouer avecnous...! Il me semble qu'ils sont partis depuis des sicles.

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Lawrence et Margaret Daykin - - dits Larry et Daisy taientles amis de Pip et de Betsy, au mme titre que Fatty... de son vritablenom Frederick Adalbert Trotteville.

Le surnom de Fatty lui venait de ce qu'il tait grassouilletcomme le clbre Fatty, cet acteur comique qui jouait dans les vieuxfilms muets. Ses initiales formaient le mot FAT et il avait suffit d'yajouter ty pour complter le diminutif.

Quant Foxy, le chien du jeune Trotteville, c'tait un amusant ettrs intelligent fox-terrier que tous les enfants adoraient.

Fatty et Larry avaient treize ans, Pip et Daisy en avaient douze.Betsy, la benjamine, en avait huit seulement.

Les cinq amis s'taient baptiss Les Cinq Dtectives et leur

Chien parce que, au cours de prcdentes vacances, ils avaientrussi dbrouiller plusieurs problmes policiers dont M. Groddy, lepoliceman de Peterswood, n'avait pu venir bout.

Mais cet t-ci, malheureusement, fit remarquer Betsy sonfrre, on dirait bien que nous n'aurons aucune nigme rsoudre. Letemps passe et rien n'arrive. Et puis, notre quipe de cinq est rduite deux, Pip; juste toi et moi! Il me semble que j'aurais plus d'entrain siles autres taient ici. Les vacances vont bientt se terminer. Vous

repartirez tous dans vos lyces comme pensionnaires et je resteraiseule m'ennuyer.

- Cesse donc de geindre! s'cria Pip, agac. Nous avons encorequatre longues semaines devant nous et nos amis doivent rentrer d'unjour l'autre... Allons, bb, souris vite! Je te parie que ce vieux Fattyaura invent un tas de dguisements nouveaux. Il essaiera sans doutede nous mystifier. Mais nous nous mfierons cette fois-ci et nous nenous laisserions pas attraper. D'accord?

Betsy se mit rire. Elle se rappelait qu'un jour Fatty s'taitdguis en jeune colier franais et leur avait si bien jou la comdie tous qu'aucun d'eux ne l'avait dmasqu. Oui, Fatty tait un as quandil s'agissait d'adopter un travesti. Aux dernires vacances, il s'taitprocur quantit

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de vieux habits ainsi que des perruques et des faux sourcils.Comdien-n, le jeune garon incarnait la perfection diffrentspersonnages et c'tait toujours pour ses amis une grande joie que del'applaudir dans ses imitations.

Non, cette fois, je te le garantis, il ne nous attrapera pas! rptaPip d'un air dcid. Je regarderai sous le nez les trangers quis'approcheront pour me parler ou qui feront mine d'entrer dans lejardin. Je me dirai en moi-mme : Attention ! Ce doit tre Fatty , etje ne me laisserai pas prendre.

Mais l'esprit de Betsy revenait dj la pense qui ne cessait dela hanter.

Dis, Pip, crois-tu que nous aurons la chance d'avoir un mystre

claircir avant la fin des vacances? J'aime tant chercher des indiceset dresser une liste de suspects! C'est si amusant de barrer les nomssur la liste au fur et mesure que l'enqute prouve l'innocence des unset des autres! Et la fin le seul nom qui reste, c'est celui du coupable!Nous avons russi tous les coups jusqu'ici !

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- On peut dire que nous avons eu beaucoup de chance, affirmaPip. Nous avons en effet dbrouill tous les mystres qui se sontofferts nous. Cela ne signifie pas que nous serons aussi heureuxdans l'avenir. Je suppose que mme des dtectives professionnelschouent quelquefois.

Tout en parlant, Pip saisit la bouteille de limonade pose surl'herbe ct de lui... et constata qu'elle tait vide.

Betsy! Espce de gourmande! Tu as fini la limonade! Eh bien,il ne te reste plus qu' porter cette bouteille la cuisine et la remplird'eau glace.

Betsy tait trop accable par la chaleur pour bouger. Ellerprima un billement, puis se mit pleurnicher.

Je m'ennuie! Je veux que les autres reviennent pour jouer avecmoi! Je veux trouver la solution d'un problme policier. Et je veuxaussi, je veux surtout que nous arrivions au but avant Cirrculez!

Cirrculez n'tait autre que M. Groddy, le policeman du village.Chaque fois qu'il rencontrait des enfants ou des chiens il ne manquait pas de s'crier Cirrculez! , en roulant les r , suivant sonhabitude. Il dtestait cordialement les Cinq Dtectives, qui lui avaienttrop souvent dam le pion, et se plaignait d'eux leurs parents ds que

l'occasion s'en prsentait. La petite Betsy avait un peu peur de lui caril criait trs fort quand il tait en colre.

Pip arrta net les jrmiades de sa sur. Tu veux, tu veux! Ce que je veux, moi, c'est que tu ailles me

chercher de l'eau glace. Combien de fois faut-il te le rpter?- Peuh! Tu me donnes des ordres parce que tu es plus vieux que

moi. Tu n'es pas trs gentil. Je prfrerais bien avoir Fatty commefrre! Il est aimable, lui!

- Il le serait moins si tu tais sa sur. Moi, je t'ai toutle temps sur le dos et comme tu n'es qu'un bb...

Vexe, Betsy se leva et dclara avec dignit : C'est bon. Je vais remplir cette bouteille. Mais c'est bien parce

que j'ai bon cur. Plains-toi de m'avoir pour sur aprs a !

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Ces petites disputes entre Pip et Betsy taient frquentes depuisqu'ils taient livrs eux-mmes. Les autres leur manquaientnormment. Cependant, ils n'eurent pas attendre trop longtempsencore le retour de leurs amis.

Deux jours plus tard, Larry, Daisy, Fatty et Foxy firent ensembleleur rapparition. Ils taient si hls que Pip et Betsy eurent du mal les reconnatre.

Foxy, lui, n'avait pas bronz, bien entendu, mais il tait toujoursaussi dmonstratif. Il s'lana sur Pip et Betsy ds qu'il les aperut, lesdbarbouillant grands coups de langue et aboyant de joie tant etplus.

Oh! Foxy, tu as engraiss, ma parole! s'cria Betsy en riant.

Comme te voil brune, Daisy! Je suis bien contente de te revoir,Larry! Et toi, Fatty... tu as terriblement grandi! C'est peinecroyable.

En effet, Fatty s'tait tir au cours des derniers mois. Il taitmoins grassouillet et, en revanche, tait mont en graine selonl'expression de Pip. Il dpassait Larry maintenant et dominait de loinPip dont la taille n'avait gure vari depuis six mois.

a fait plaisir de se retrouver, pas vrai? lana-t-il d'un ton

joyeux.Betsy laissa chapper un cri de surprise. Fatty! Qu'est-il arriv ta voix? Tu parles comme une grande

personne prsent! Est-ce... heu... une manire de dguisement?- Mais non, petite sotte! rpondit Fatty en lui tirant les cheveux

d'un geste amical. Je suis en train de muer, voil tout! De muer?... Comme un serpent? demanda la petite fille,

vaguement alarme.

Les autres se tordirent de rire. Ce n'est pas moi qui mue, expliqua Fatty. C'est ma voix. Je ne

tiens pas changer de peau, tu sais! Et, devant l'air intrigu de Betsy, il ajouta : Tu dois bien te douter que les garons ne gardent pas toute leur

vie leur voix d'enfant. En grandissant, ils prennent peu peu une voixd'homme, beaucoup plus grave.

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Allons, ne fais pas cette tte-l! Maintenant que j'ai grandi et que je parle comme un adulte, je pourrai varier davantage mesdguisements.

Le visage de Betsy s'claira. C'est vrai, dit-elle. Jusqu'ici, tu ne pouvais jouer que les petits

tlgraphistes, les garons bouchers ou les commis piciers.Dsormais, tu pourras tenir le rle d'un postier, d'un laveur decarreaux, d'un balayeur... et mme d'un vieux monsieur en te mettantune fausse barbe. C'est merveilleux! Quand vas-tu commencer?

Ds que l'occasion s'en prsentera, sois tranquille,assura Fatty en riant. Je vais m'entraner trs srieusement partird'aujourd'hui. Lorsque j'tais en voyage avec mes parents cela ne m'a

pas t possible, mais j'ai le temps de me rattraper. Pour commencer,apprenez que je me suis procur diffrents habits convenant manouvelle taille... des vtements d'adulte, je tiens vous le prciser.Vous verrez, si un nouveau mystre se prsente nous, je serai parpour m'en occuper... sous une identit ou sous une autre!

Il est certain que tu as des allures de grande personne ,dclara Daisy en regardant plus attentivement son camarade.

D'un air avantageux, Fatty engagea Pip et Larry tter ses

biceps. Les deux garons ne parurent pas trs enthousiastes. Peuh! fit Larry. Je connais un petit de douze ans qui a des

muscles plus durs que les tiens. Tu dis a parce que tu es jaloux! s'exclama Fatty sans se

fcher. Mais parlons de choses srieuses. Voyons, Pip et Betsy...quelles sont les nouvelles? Quand je suis arriv, tout l'heure, il m'a sembl que notre petite ville tait plus anime quede coutume.

a c'est certain! s'cria Pip. Avec cette chaleur, la place de la rivire est envahie par les villageois des environs. Ilsviennent en bateau aussi bien que par la route. a fait une jolie foule.Alors, pour amuser tout ce monde, une fte foraine s'est installesur la rive. Quand les visiteurs en ont assez de barboter aufrais dans la rivire, ils font le tour des baraques.

Qu'y a-t-il comme distractions? demanda Larry ens'allongeant sur la pelouse et en chatouillant le ventre de Foxy

avec un brin d'herbe.

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On y trouve un peu de tout, expliqua Pip, entre autres un muse de cire ambulant... tu sais, un de ces endroits o l'on exposedes figures de cire reprsentant des gens clbres!.., des autostamponneuses, des tirs, des loteries...

- Et aussi un jeu d'anneaux, ajouta Betsy. Vous avez droit dixanneaux de bois chaque partie. Il s'agit de les lancer sur diffrentsobjets exposs. Si vous russissez entourer l'un d'eux avec unanneau, vous pouvez l'emporter.

- L'ennuyeux, c'est qu'on ne gagne jamais ! bougonna Pip. Eh bien, lana Fatty, Peterswood devient un endroit o l'on

s'amuse, dirait-on! Il faudra que nous allions voir toutes cesattractions.

- Oh! oui, s'cria Betsy avec enthousiasme. Et tu te dguiseras,Fatty. Ce sera une bonne occasion d'exercer tes talents.

Je ne dis pas non, murmura Fatty. J'aimerais bien attraper cevieux Cirrculez. Il connat tous mes anciens dguisements mais je

parie qu'il ne me reconnatra pas si j'en prends un nouveau.

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- En quoi vas-tu te transformer? demanda Betsy aveccuriosit.

- Je n'en sais rien encore... Au fait, tant que j'y pense... vousseriez bien gentils, les uns et les autres, si vous pouviez meprocurer de vieux vtements ayant appartenu vos pres et dont ils nese servent plus. a m'aiderait agrandir ma garde-robe.

- Nous ferons ce que nous pourrons! promit Larry. Betsysoupira de joie. Maintenant que Fatty tait de

retour, elle se sentait enfin revivre !

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CHAPITRE II

UN MYSTRE DANS L'AIR

LES JOURS SUIVANTS furent des plus joyeux. Les CinqDtectives se baignrent dans la rivire, firent de longues promenades bicyclette, flnrent dans le jardin, se chamaillrent avec dlice et sebourrrent de glaces et de limonade frache. Foxy ne dtestait pas la

limonade et raffolait des glaces. Aussi en avait-il sa part. Tu vas finir par tre si gros, mon pauvre Foxy, lui dit Pip, quetu ne pourras plus courir aprs les lapins. Je me demande mme si tues encore capable d'attraper une souris qui danserait sous ton nez! Tune marches plus, tu te tranes. Tu ne respires plus, tu souffles...

- Cesse de le taquiner! protesta Betsy qui tait persuade que lepetit chien comprenait le langage des humains. Du reste, tu exagres.Je parie que si Foxy apercevait Cirrculez il se prcipiterait sur lui

comme une flche.

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Au fait, que devient-il, ce brave vieux Cirrculez?demanda Fatty.

Je l'ai aperu hier, dclara Daisy. Il s'agitait beaucoupet se donnait des airs importants.

Peut-tre, suggra Larry, est-il proccup par un problmepolicier dont nous ne savons rien. J'ai entendu dire qu'il y avait eu plusieurs vols dans la rgion. Il est possible que Groddy ait tcharg de retrouver les voleurs.

- Hum... murmura Fatty. Les cambriolages dont tu parles n'ont pas eu lieu dans ce district mais plusieurs kilomtres d'ici.J'ai lu a dans le journal. Les bijoux de Lady Rexham ont t drobsla semaine dernire et, juste avant, ce sont les diamants de je ne sais

plus quel autre riche personnage qui ont disparu. Les coupables, parat-il, forment une vritable bande, mais ils n'oprent pas dansnotre secteur... jusqu' prsent du moins!

C'est dommage! soupira Betsy candidement. Car alors nous pourrions les attraper. Tu te dguiserais, Fatty, et tu auraisvite fait de les reprer.

- Ce n'est pas si simple que cela, et tu le sais bien!rpliqua Fatty en riant. Rappelle-toi toutes les difficults que

nous avons rencontres lors de nos prcdentes enqutes !- Tout de mme, Fatty, tu pourrais essayer un de tes nouveauxdguisements, dit Daisy. Mets des vtements de grande personne.Fais-toi une tte qui aille avec... et nous essaierons de te dmasquer !

- Je me suis dj entran dans la remise, avoua Fatty. Je neveux pas tenter l'exprience avant d'tre sr de moi. Mon travesti les vtements comme le maquillage doit tre parfait. Ds que jeserai prt, je vous prviendrai. Et tenez... je donnerai mon stylobille

quatre couleurs celui d'entre vous qui me reconnatra le premier. Oh! Fatty, s'exclama Betsy, enchante. Tu veux parler de ce

crayon qui crit noir, bleu, vert et rouge? C'est vrai que tu l'offriras augagnant?

Certainement. J'en ferai cadeau, je le rpte, au premier quime dcouvrira sous mon dguisement de grande personne.

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Je parie que ce sera moi ! s'cria Larry avec assurance. Lesfilles, elles, n'y parviendront jamais. Quant Pip, mme s'il y arrive,ce sera aprs moi !

- Ne te vante pas trop vite! protesta Daisy, vexe. Veille bien enfermer Foxy avant de te prsenter nous!

conseilla Pip. Sinon, il collera tes talons et te trahira toutde suite.

Tu entends, Foxy! murmura Fatty en caressant les oreilles de sonchien. Il te faudra rester l'cart, mon vieux. Je crois que je vaist'enfermer ds demain.

Betsy poussa un cri de joie. Tu as bien dit demain, Fatty? C'est demain que tu vas te

dguiser! Comme j'ai hte de te voir! Je ferai de mon mieux pour tereconnatre. Je regarderai de trs prs tous ceux qui m'approcheront

Entendu, mais j'ai l'impression que mon stylobille seraencore dans ma poche demain soir ! Vous tes sans doute de bonsdtectives mais je suis encore plus malin que vous! dclara Fatty.

- Toujours aussi modeste! lana Pip en souriant. Tu n'es pasfatigu, la longue, de toujours chanter tes propres louanges ?

C'est vrai, a! renchrit Larry. Ce que tu peux tre

prtentieux, mon pauvre Fatty! Tu passes ton temps plastronner et...

Fatty, qui tait tendu tout de son long sur la pelouse, se redressavivement et, sans laisser Larry le temps d'achever sa phrase, il se jeta sur lui en le bourrant de coups de poing. Foxy, ravi de cetteamicale bagarre, se mit aboyer comme un dment.

La porte de la maison s'ouvrit et Mme Hilton, la maman de Pipet de Betsy, parut sur le seuil.

H bien, h bien, mes enfants! Que se passe-t-il? Vous enfaites un bruit! J'attends des visiteurs et j'aimerais que vous alliez crierailleurs. Que diriez-vous d'une promenade?

Oh! maman, il fait trop chaud pour marcher! grommela Pip.

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J'aurais cru qu'il faisait galement trop chaud pour vousbattre, riposta Mme Hilton d'un air rprobateur.

Fatty et Larry se redressrent et mirent un peu d'ordre dans leurtoilette. L'air penaud, le premier s'excusa, expliquant qu'il tait seulcoupable, et dclara que l'ide d'une promenade tait excellente.

Fatty se montrait toujours d'une extrme courtoisie avec lesgrandes personnes et Mme Hilton retrouva vite son sourire.

Tiens, Pip, dit-elle son fils, prends cet argent et allezdguster une glace. Cela vous occupera au moins pendant un petitmoment.

Les enfants remercirent, tout heureux. Ce serait la quatrimeglace de leur journe mais ils se gardrent bien de le dire. La mre de

Fatty avait offert la premire, Mme Daykin la seconde, et Fatty lui-mme la troisime.

Les Cinq Dtectives se mirent donc en route avec l'agrableperspective d'une quatrime aubaine. Leur objectif tait certain petitsalon de th qui faisait des glaces encore plus succulentes que cellesde la meilleure ptisserie du village. Ils s'installrent une table en bordure de la devanture et, tout en mangeant et en bavardant,s'amusrent regarder dans la rue.

C'est ainsi qu'ils virent passer M. Groddy sur sa bicyclette. Lepoliceman pdalait avec ardeur. Son gros visage tait tout rouge.

Cirrculez a l'air de se dmener, vous ne trouvez pas? fitremarquer Fatty ses camarades. Il doit avoir beaucoup de travail ence moment...

Avant que les enfants aient termin leur glace, M. Groddyrepassa, toujours aussi rouge et press. Le poste de police se trouvaitpresque en face du salon de th. D'o ils taient les Cinq Dtectives

aperurent le gros homme qui rentrait dans son bureau. Ilsdistingurent sa silhouette gesticulante par la fentre ouverte et serendirent compte qu'il parlait quelqu'un avec animation.

a alors! s'cria Fatty stupfait. Que se passe-t-il donc? Je n'aijamais vu Cirrculez aussi affair. Aurait-il eu la chance de dnicher unjoli petit mystre?

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Le policeman pdalait avec ardeur.

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Le voici qui revient! lana Pip.En effet le gros policeman sortait du poste, boutonnant la hte

une de ses poches dans laquelle il venait de fourrer une norme liassede papiers.

Regardez comme il bombe le torse! dit Daisy en riant. Encoreun peu et il va clater.

- Il a l'air trs satisfait de lui, c'est certain, murmuraFatty, songeur. Avouez que ce serait enrageant s'il avait dbrouillerquelque problme policier dont nous n'aurions mme pasconnaissance !

M. Groddy se remit en selle et s'loigna. Fatty sentait sacuriosit crotre d'instant en instant. Il tait peu prs sr, maintenant,

qu'il y avait anguille sous roche. II suit une piste, c'est certain, soupira-t-il. a se lit sur sa

figure. Ilfautque nous sachions de quoi il retourne !- Charge-t'en, mon vieux. Et si tu y arrives, tu auras de la

chance! dit Larry. Tu penses bien que Cirrculez ne te fera pas deconfidences. Depuis le temps qu'il rve d'avoir une affaire dbrouiller lui tout seul! Pour une fois que les Cinq Dtectives nesont pas dans ses jambes!

Je ne veux pas tre tenu l'cart, grommela Fatty,furieux. Je ne le supporterai pas!

Et l-dessus il finit sa glace d'un seul coup. Quand il s'aperutqu'il n'avait pas pris la peine de la dguster, le gourmand fit lagrimace.

Allons, bon! Je ne l'ai mme pas sentie passer! Tant pis! J'offreune cinquime tourne. Je crois qu'il me reste encore de l'argent!

II se mit fouiller dans ses poches, et les autres le regardrent

avec un brin d'envie. Larry, Daisy, Pip et Betsy recevaient une petitesomme chaque samedi et ils devaient se dbrouiller pour la faire durerune semaine entire. Plus heureux, Fatty ne manquait jamais d'argentde poche. Il en recevait en abondance de sa nombreuse parent.Heureusement qu'il n'tait pas goste : trs souvent il rgalait sesamis ses frais.

Cette fois, cependant, tous repoussrent son offre gnreuse.

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Non, merci! dit Betsy la premire. Je ne pourrais pas avalerune bouche de plus.

Moi non plus, affirma Pip son tour. Une glacesupplmentaire me rendrait malade et maman me priverait desucreries pendant au moins huit jours.

Larry et Daisy se sentaient galement incapables de manger quoique ce ft. Aussi Fatty, sans la moindre honte, attaqua-t-il seul sacinquime glace. Cette fois, il n'en perdit pas une bouche. Justecomme il la terminait, M. Groddy reparut.

Encore lui! soupira Fatty en se htant de payer. C'est lapremire fois que je le vois se dplacer aussi rapidement.

II sortit du magasin, ses amis sur les talons, et salua le

policeman l'instant mme o celui-ci, descendu de bicyclette,s'apprtait entrer au poste.

Bonjour, monsieur Groddy ! Le gros homme lui jeta un regard indiffrent et ne se donna

mme pas la peine de rpondre. Mortifi, Fatty insista : Vous semblez trs occup, monsieur Groddy! Vous tes en

train de tirer au clair une nouvelle nigme policire, je suppose? Vousallez donner la mesure de votre talent... Et moi... heu..., j'aimerais bien

faire fonctionner aussi mon cerveau aprs ces vacances passes dansl'inactivit.

Ha! ha! s'cria Cirrculez d'un ton sarcastique. Parrce quevous avez un cerrveau? Je suis rravi de l'apprrendrre! Mais je n'ai pasde temps perrdre en bavarrdage. Je suis surr une affairre trrsimporrtante, comme vous l'avez devin. Et on m'a charrg de ladbrrouiller, oui, moi Grroddy! Ne comptez pas surr moi pourr vousexpliquer de quoi il s'agit. Je ne vous dirrai pas un mot de plus!

C'est trrop secrret pourr que des gosses comme vous s'en mlent.Com-prris ?

Pourtant, monsieur Groddy... insista Fatty. Plus un mot, je vous le rrpte. Et cessez de me tourr-ner

autourr, vous et votrre sale chien. Ce cas m'apparrtient et, quand jel'aurrai rrsolu, j'obtiendrrai de l'avancement, c'est surr! Etmaintenant, cirrculez! Je ne supporrterrai

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pas que des gamins trrop currieux entrravent mon enqute ! II disparut l'intrieur du poste de police, laissant Fatty et ses

amis fort dpits. Les Cinq Dtectives s'loignrent, l'oreille basse,discutant entre eux.

Dire que ce gros bent de Cirrculez possde l'nonc d'unproblme policier sans doute palpitant! soupira Fatty. a me met encolre rien que d'y penser. Comment faire pour savoir de quoi ils'agit?

Aucun espoir, moins que Groddy ne se dcide parler?commenta Larry, lugubre.

- C'est dsesprant! exhala Daisy, dprime elle aussi. Betsy s'effora de dtendre l'atmosphre.

N'y pensons plus pour l'instant, conseilla-t-elle. Songe plutt ton dguisement pour demain, Fatty !

Le visage du garon s'claira : il lui restait du moins cettedistraction en perspective !

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CHAPITRE III

O EST FATTY?

LELENDEMAINMATIN, Larry reut un mot de Fatty. Je te chargede prvenir les autres, crivait le chef des Dtectives. Alleztous la fte foraine au bord de la rivire cet aprs-midi. Je vous y

donne rendez-vous..., mais je serai dguis. Et je continue parierqu'aucun de vous ne me reconnatra!

Larry et Daisy s'empressrent d'aller trouver Pip et Betsyauxquels ils montrrent le billet. Les yeux de Betsy se mirent briller.

Je me demande comment Fatty sera habill! s'cria-t-elle. Oh!il me semble que je le devinerai sous n'importe quel travesti! Vite,vite, que cet aprs-midi arrive!

En apprenant que les enfants avaient l'intention de se rendre la

foire, Mme Daykin et Mme Hilton leur donnrent

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quelques picettes supplmentaires afin qu'ils puissent s'amuser.Les quatre amis prirent le chemin de la rivire ds deux heures

de l'aprs-midi. L'il aux aguets, il regardaient avec soin toutes lespersonnes qu'ils croisaient.

Comme ils descendaient une ruelle dbouchant dans une voieplus large, ils aperurent une sorte de vieux vagabond qui se dirigeaitvers un banc en tranant les pieds. Ses orteils avaient fait craquer sessavates innommables, aux talons culs. Il se tenait courb. Sonvisage s'ornait d'une barbe grise aux poils emmls. Ses yeux taient demi cachs sous d'normes sourcils poivre et sel. Toute sa personnerespirait la malpropret. Une veste sans couleur pendait de ses pauleset son pantalon de velours rp tait retenu la taille par un simple

morceau de corde.Un chapeau de feutre poussireux couvrait la tte de l'homme

qui, avanant encore de quelques pas en s'appuyant sur son bton, finitpar atteindre le banc au soleil et s'y laissa tomber en poussant unsoupir de soulagement.

C'est Fatty! Je suis sre que c'est lui! murmura Betsy avecanimation. C'est exactement le genre de dguisement qu'il devaitchoisir. Il est sensationnel, vous ne trouvez pas?

Le vagabond tira une pipe de sa poche et entreprit de la bourrer. Fatty a mme pens emprunter une pipe son pre, fit

remarquer Pip avec admiration. Mais... mais... il ne va tout de mmepas la fumer !

Et pourtant si! Le vieil homme commenait tirer des bouffesmalodorantes de sa pipe. Les enfants le dvisagrent, stupfaits.

Par exemple! s'exclama Larry. Je ne me doutais mme pas queFatty savait fumer. Il ne devrait pas... ce n'est pas de son ge!

Le vieux mendiant renifla de manire fort peu lgante puis sepassa la main sous le nez de faon moins lgante encore. Betsypouffa de rire.

II a tout tudi, mme ses gestes. Quel dguisementmerveilleux!

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Larry rejoignit le vagabond et s'assit ct de lui sur le banc. Salut, Fatty! Toutes mes flicitations. N'empche que nous

t'avons reconnu. Le vieil homme ne lui prta aucune attention. Il continua tirer

sur sa pipe et exhala un nuage de fume. Fatty! Arrte donc. Tu vas te rendre malade fumer comme

a! dit Larry.Daisy, Pip et Betsy vinrent s'asseoir leur tour sur le banc. Les

filles riaient. Pip envoya un lger coup de coude dans les ctes duvagabond.

Cesse de faire l'imbcile, Fatty. Tu vois bien que nous t'avonsdmasqu, mon vieux !

L'homme ragit la bourrade de Pip et foudroya les enfants duregard. On voyait peine ses yeux cachs par les gros sourcils enbroussaille. Il se recula un peu et se remit fumer.

Fatty, as-tu fini de faire l'ne? insista Pip. Parle-nous, veux-tu?

L'homme ta la pipe de sa bouche, plaa une main en cornetderrire son oreille et demanda d'une voix raille :

Kouakia ?

Le voil maintenant qui fait semblant d'tre sourd!s'cria Daisy en se tordant de rire.

Kouakia? rpta le vieil homme, l'air intrigu. Qu'est-ce que a signifie Kouakia? s'enquit Betsy. - a

veut dire quoi qu'il y a? ou plutt qu'y a-t-il? expliqua Larry... coute, Fatty, inutile de jouer plus

longtemps la comdie. Tu perds ton temps. Kouakia? rpta une fois de plus le vagabond en tendant

un peu plus sa vaste oreille.Et soudain cette oreille large et plate, ourle de rouge violac,

frappa Betsy. La petite fille retint un cri. Daisy, chuchota-t-elle sa compagne. Nous nous sommes

tromps. Ce n'est pas Fatty. Regarde ses oreilles! Daisy regarda, et les garons aussi. Non, Fatty lui-mme n'aurait

jamais russi se fabriquer des oreilles comme celles-l! Et il nes'agissait pas non plus de fausses oreilles.

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Kouakia ?

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C'taient des oreilles bien vivantes quoique trssales. Nom d'un chien! Betsy a raison. Ce n'est pas Fatty!murmura Pip, constern. Qu'est-ce que cet homme doit penser de

nous! Kouakia? insistait cependant le vagabond, de plus en plus

intrigu par l'trange comportement des enfants.- Heureusement qu'il est sourd ! soupira Daisy confuse. Allez,

venez vous autres! Nous nous sommes rendus assez ridicules commea! Fatty rirait de nous s'il nous voyait!

Les quatre amis quittrent donc le vagabond et poursuivirentleur route. Chemin faisant, ils rencontrrent un mitron avec son panier

sur la tte. Betsy lui jeta un long regard en se demandant si ce n'taitpas l Fatty camoufl... Mais non. Ce garon tait trop grand.Ils croisrent ensuite un laveur de carreaux. Il y en avait

plusieurs dans la rgion, qui allaient de village en village pournettoyer les vitrines des commerants. Celui-ci, peu prs de la taillede Fatty et de mme corpulence que lui, attira l'attention de la petitetroupe. Sous prtexte de regarder son attirail, Larry, Pip, Daisy etBetsy l'entourrent et l'examinrent de prs.

Que se passe-1-il, les gosses? s'exclama jovialement le laveurde carreaux. V's avez jamais vu de seaux ni d'chelles dans votre vie?Qu'est-ce que les miens ont de particulier?

Oh! rien, s'empressa de rpondre Larry. Mais les chelles glissire... heu... nous intressent beaucoup.

Voyez-vous a! murmura l'homme d'un ton souponneux.Dites-donc..., est-ce que vous ne vous moqueriez pas de moi, parhasard?

Les enfants bredouillrent une vague protestation ets'loignrent dconfits. Si nous continuons ainsi, fit remarquer Larry, nous finirons par

nous faire tirer les oreilles. Il faut observer les gens avec plus dediscrtion.

Pour arriver au bord de la rivire o se tenait la fte foraine, lesenfants devaient traverser un passage niveau. Ils s'y engagrentlorsque Betsy s'cria soudain :

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Regardez! C'est Fatty! Cette fois, j'en suis sre! Elledsignait un porteur dont la lvre suprieure s'ornait d'une petitemoustache et qui poussait un diable devant lui. Tout dans son allurerappelait le chef des Dtectives. Pip n'hsita pas. Il cria tue-tte, l'airgoguenard :

Hep! mon vieux! Coucou! Cet uniforme te va trs bien mais ilte serre un peu, non?

L'homme tourna vers les enfants un visage courrouc : Dites-donc, petits malappris! En voil une faon d'interpeller lesgens! J'ai bien envie de...

Oh! monsieur, excusez-nous! murmura Betsy consterne.Nous... nous vous avions pris pour un camarade nous...

Les quatre amis se htrent de filer. Pip, tout penaud, reprocha sa sur de l'avoir aiguill sur une mauvaise piste.

J'ai eu tort de t'couter, Betsy. A partir de maintenant, soyonstrs prudents. Sinon, nous allons nous attirer des ennuis.

Je vous l'ai dj dit tout l'heure, grommela Larry. Mme sinous croyons reconnatre Fatty, prenons des prcautions pourl'aborder. Compris ?

Arrivs la foire, les enfants regardrent autour d'eux. Une foule

nombreuse se pressait devant les diffrentes baraques : mange, jeuxdes anneaux, tirs, loteries, muse de cire, etc. Plusieurs personnesauraient pu tre Fatty dguis. Les Dtectives les suivirent les unesaprs les autres, les examinant avec soin et dcidant enfin qu'aucunen'tait leur camarade.

Un homme, s'apercevant qu'il tait fil, apostropha assezrudement Larry que cette dernire exprience acheva de refroidir. Ilcommenait se demander s'il arriverait dmasquer Fatty, ainsi qu'il

l'avait imprudemment annonc.A un certain moment, Betsy tira Pip par la manche. Je crois que j'ai trouv Fatty! chuchota-t-elle. C'est le garon

qui vend les billets du mange de chevaux de bois. Il a le teint sombreet les cheveux noirs mais il ressemble bien Fatty.

Pip, comme Larry, tait assez dcourag. Depuis si longtemps

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qu'il croyait reconnatre le chef des Dtectives dans la plupartdes gens qu'il croisait!

Tu te trompes sans doute encore une fois de plus, marmonna-t-il entre ses dents. Enfin! O est cet individu dont tu parles?

L-bas, je te l'ai dit, prs du mange... Bien que Pip doutt que Fatty ait russi obtenir la permission

de vendre des tickets de mange, il s'approcha du personnage que luidsignait sa sur. Le garon du mange lui ddia un blouissantsourire et brandit dans sa direction une liasse de tickets.

Un tour de mange! chantonna-t-il. Un petit tour agrable surnos chevaux de bois! Pas cher, monsieur, pas cher!

Pip s'avana et acheta un billet. Il en profita pour examiner le

garon brun qui continuait lui sourire. Pip lui sourit en retour. Ainsi, dit mi-voix le frre de Betsy, c'est bien toi, mon vieux

Fatty! Bravo pour la transformation! De quoi parlez-vous? demanda l'interpell d'un air

surpris. Et qui appelez-vous Fatty? >;Pip prfra ne pas rpondre bien qu'il ft tout fait certain de se

trouver en face de Fatty. Il grimpa sur le mange et choisit commemonture un lion d'aspect terrible qui, par un ingnieux mcanisme, se

dplaait non seulement de haut en bas et de bas en haut mais pivotaitencore autour de son axe.

Aprs une passionnante chevauche sur le dos de la bte froce,Pip mit pied terre et repassa devant le garon du mange en luiadressant un clin d'il complice. Le garon cligna de l'il son touret se mit rire.

Ce que vous tes drle, vous! s'exclama-t-il avec bonnehumeur.

Pip alla rejoindre les autres. J'ai trouv Fatty, annona-t-il. Ou plutt, c'est Betsy qui me l'a

fait dcouvrir. C'est l'employ du mange... celui qui vend les billets. Oh! non, ce n'est pas lui! affirma Larry avec force. Daisy et

moi nous avons dmasqu Fatty et nous sommes srs

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de ne pas nous tromper. C'est l'homme qui appelle les gens grands cris et les invite tenter leur chance au jeu des anneaux. -Jamais de la vie! protesta Pip en jetant un coup d'il l'homme enquestion. On n'aurait pas confi ce genre de travail Fatty. Vousfaites erreur.

Et je crois que je me suis trompe aussi, soupira Betsy d'unair contrit. Fatty ne peut pas tre le garon du mange. Fatty chausseune bonne pointure et l'employ, lui, a des pieds tout petits. C'estun dtail que je n'avais pas remarqu sur le moment. Quand on a despieds minuscules, on peut les camoufler en mettant de grands souliersmais le contraire est impossible.

Tu vois bien, Pip, que c'est nous qui avions raison. Fatty

et l'homme du jeu d'anneaux ne font qu'un! dclara Daisy. Ce n'est pas sr du tout, rpondit Pip qui tait furieux d'avoir

commis une nouvelle mprise. On! et puis j'en ai assez de ce petit jeu de devinette! Puisque nous sommes la foire et que nous avonsen poche de quoi nous distraire, eh bien, profitons-en. Nous auronsbien le temps ensuite de discuter sur l'employ du mange ou celui dujeu d'anneaux !

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CHAPITRE IV

LE MUSE D CIRE

AYANT DCID de ne plus penser pour l'instant au personnaged'emprunt de Fatty, Larry, Daisy, Pip et Betsy s'en donnrentalors cur joie. Betsy acheta six anneaux pour essayer son adresse.Elle les reut de la main de l'homme que Daisy et Larry

souponnaient d'tre Fatty. La petite fille se proposaitd'encercler une pendulette dont dj, avec ravissement, elle se voyaitpropritaire.

Elle fera si bien sur la chemine de ma chambre! confia-1-elle aux trois autres.

Comme elle tait trs adroite, son cinquime anneau alla coifferl'objet de ses dsirs. Mais le patron du stand doucha sa joie.

Navr! s'cria-t-il. L'anneau n'a pas encercl convenablement

la pendulette.

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Mais si! protesta la pauvre Betsy. Voyez vous-mme! Et moi, je vous dis que non! rpta le patron avec une

mauvaise foi vidente.L'homme que Daisy et Larry souponnaient d'tre Fatty jeta un

regard indiffrent la pendulette et ne pipa mot. Daisy, convaincuequ'il s'agissait du chef des Dtectives, fit appel lui car elle taitindigne de voir Betsy frustre du bibelot convoit et bien rellementgagn par elle.

N'est-ce pas, qu'elle a raison? s'cria-t-elle. Exigez qu'on luidonne son d !

Je regrette, mademoiselle, rpondit l'homme. Elle n'a pasencercl convenablement cette pendulette.

Betsy s'loigna, suivie de ses amis. Vous voyez bien que cet homme n'est pas Fatty! soupira-t-elle.

Fatty aurait pris ma dfense. Il n'aurait jamais permis qu'on me vole ! Peut-tre a-t-il t oblig de soutenir son patron ,

insinua Larry.Mais Betsy n'tait pas convaincue. Pour distraire la petite fille,

les autres l'entranrent jusqu'aux autos tamponneuses. Elle montadans l'une d'elles avec Pip tandis que Daisy et son frre s'installaient

dans une autre. Tous quatre prirent beaucoup de plaisir se poursuivreet se heurter. A la fin de la partie, la bonne humeur gnrale taitrevenue.

Maintenant, allons faire un tour au muse de cire, proposaLarry.

J'ai trop chaud pour m'enfermer l-dedans, objectaDaisy. Et puis... heu... je n'aime pas beaucoup ces figures de cirequi vous regardent avec fixit. Elles me font peur. On dirait qu'elles

sont vivantes et mortes tout la fois. Moi, je veux les voir! dclara Betsy qui n'avait jamais eu

l'occasion de visiter une exposition de ce genre. Il parat que la reineElisabeth Ire est reprsente dans un costume d'apparat, et Napolonavec une main dans son gilet, et Nelson avec un seul bras et un seulil, et...

Bon, bon! coupa Daisy. Si cela te fait vraiment plaisir,entrons donc! Avec une chaleur pareille, je me demande comment

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Exigez qu 'on lui donne son d !

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ces statues ne fondent pas! Je me sens fondre moi-mme. Enfin,nous irons dguster une ou deux glaces en sortant de l ! Nous enaurons besoin.

Les enfants rglrent leur entre et pntrrent dans la baraque.Celle-ci, assez vaste, constitue par des cloisons de bois dmontables.Un jeune garon aux cheveux roux, vrifia les billets. Betsy le regardaavec attention. tait-ce Fatty dguis? Elle savait que le chef desDtectives possdait une perruque rousse et des sourcils assortis... Et puis elle se rappela que Fatty avait affirm qu'il prendrait undguisement de grande personne. Le rouquin devait donc tre limin.

Au mme instant le garon s'aperut qu'elle ne le quittait pas desyeux. Insolemment, il lui tira la langue.

Qu'est-ce que vous me trouvez d'extraordinaire? grommela-t-il. Vous n'avez jamais vu de cheveux roux?

Betsy piqua un fard et se dpcha de rejoindre les autres. Desgradins taient disposs tout autour de la salle et sur les degrs,s'chelonnaient les fameuses statues de cire.

C'tait un monde trange, immobile et silencieux. Dans cesvisages figs brillaient d'un vif clat des yeux de verre qui regardaientfixement les visiteurs, sans les voir.

Pip et Larry parurent apprcier cette foule muette qui lesenvironnait. En revanche les deux filles ne se sentaient gure leuraise.

Ah! Voici la reine Elisabeth Ire! s'cria Pip en dsignant unemajestueuse figure de cire qui se dressait tout au fond de la salle.

Et cet homme qui dploie son manteau devant elle afinqu'elle marche dessus, expliqua Larry, c'est sir Walter Raleigh, sonfavori, qui fut la fois marin, homme d'tat et crivain. Sapristi! On

peut dire qu'ils sont merveilleusement reprsents! Betsy considra la reine avec admiration. Comme elle a de beaux habits! soupira-t-elle. Regardez cette

collerette! Et ces bijoux! Je suis tonne que les gens ne les volentpas!

- Nigaude! rpliqua Pip en ricanant. Ces colliers et ces

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bagues viennent tout droit d'un magasin prix unique. Ils sonten toc et ne doivent pas valoir cher... Tiens, voici Nelson! Il est pluspetit que je ne pensais.

Et voil Winston Churchill... avec son insparable cigare ,ajouta Daisy.

Soudain Larry adressa un clin d'il complice Pip et montra dudoigt une marchande de sucre d'orge et de sucettes qui se tenait prsde l'entre.

Dis donc, Betsy! s'cria-t-il. Va donc nous acheter dessucettes!

II donna quelques pices la petite fille qui se dirigea vers lamarchande de friandises.

Quatre sucettes, s'il vous plat! demanda Betsy en tendant samonnaie.

La marchande regardait dans le vague et ne rpondit pas. Quatre sucettes, s'il vous plat! rpta Betsy en levant la

voix.L'autre ne rpondit pas davantage. Trs intrigue, Betsy

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ne savait que penser lorsque des rires touffs lui firent devinerqu'on s'tait moqu d'elle.

Vilains farceurs! s'cria-1-elle. Cette marchande est en cireelle aussi! Oh! j'aurais bien d me douter...

Tu peux te vanter d'tre une fire dtective, dclara Pip encontinuant se tordre de rire. Te laisser attraper comme a ! Tu nesais mme pas distinguer une figure de cire d'une personne bienvivante!

Comme Betsy tait dote d'un heureux caractre, elle ne se fchapas mais, au contraire, prit le parti de rire avec les autres. Puis lesenfants continurent leur visite. Certains des mannequins de ciretaient d'un aspect vraiment saisissant. L'un d'eux, entre autres,

reprsentait un policeman qui ressemblait beaucoup M. Groddy. II faudrait le montrer Cirrculez! s'cria Pip en s'esclaffant. Il

croirait se trouver en prsence de son jumeau..., cette diffrence prsque ce bonhomme en cire a l'air moins bte que lui !

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La visite termine, les quatre amis sortirent sans dplaisir de lafournaise. Dehors, il faisait tout de mme moins chaud! Lorsque Betsypassa devant le garon aux cheveux roux, celui-ci lui tira la languepour la seconde fois.

II est horriblement mal lev, confia-t-elle Daisy. Commentai-je pu imaginer un seul instant que c'tait Fatty! Fatty ne semontrerait jamais aussi impoli, mme dguis!

Allons nous rafrachir! proposa Daisy. Tenez, cette baraqueest une buvette... et on y vend des glaces et des gteaux.

Les enfants s'installrent autour d'une petite table en fer etcommandrent de la limonade glace et des gteaux.

Dommage que Fatty ne soit pas l! dclara Pip en se

rgalant.Quand tous se sentirent reposs, repus et dsaltrs, ils

dcidrent d'aller s'asseoir au bord de la rivire. II fera plus frais l-bas car il y souffle toujours une brise trs

agrable , expliqua Betsy.Comme ils se frayaient un chemin dans la foule, la petite fille

aperut soudain un spectacle qui la ravit. Regarde, Pip! s'cria-t-elle en tirant son frre par la manche.

Des ballons! Une grappe de ballons de toutes les couleurs! Je voudraisque tu m'en achtes un. As-tu assez d'argent?

- Quel bb tu fais! riposta Pip. Un ballon! C'est bon pour desgosses de trois ans.

- Je te dis que j'en veux un! insista Betsy.Les quatre amis s'approchrent de la marchande de ballons

devant laquelle ils taient obligs de passer pour gagner le bord de larivire. C'tait une vieille femme, vtue d'une robe informe. Un vaste

chle rouge lui couvrait la fois la tte et les paules. Des mches decheveux sales pendaient sur son visage rid mais ses yeux taientextraordinaire -ment vifs.

Un ballon, jeune homme? proposa-t-elle Pip d'une voixraille.

- Non, merci ! rpondit l'interpell. Betsy revint l'assaut.

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Je t'en prie, Pip, achte-m'en un!... Je regrette bien que Fattyne soit pas l. Il m'aurait fait plaisir, lui! Il est si gentil !

Bon, bon! a va! grommela Pip excd en tendant de lamonnaie sa sur.

Betsy se mit alors en devoir de choisir. Mais le choix luisemblait difficile parmi tant de jolis ballons. Les rouges taient si gaisd'aspect, les verts si sduisants, les bleus si semblables au ciel, les jaunes si clatants et tout pareils de minuscules soleils... Lequelprendre?

Quand tu te seras dcide, dit Pip avec impatience, tu n'aurasqu' nous rejoindre. Nous n'allons pas rester plants l t'attendre.

Larry, Daisy et Pip poursuivirent leur route tandis que Betsy

continuait admirer les ballons multicolores. Ne vous pressez pas, mademoiselle, murmura la vieille

marchande. J'ai tout mon temps! Betsy songea qu'elle tait bien gentille. Elle lui sourit et la vieille

lui rendit son sourire. Enfin la petite fille se dcida pour un ballonbleu. Elle paya la marchande qui tendit vers elle une main sale pourrecevoir l'argent.

Soudain, comme Betsy remarquait tout bas que cette main tait

particulirement crasseuse, un dtail la frappa...Certes oui, la main de la vieille femme tait d'un gris qui tirait

sur le noir. Mais merveille! -- les ongles en taient tonnammentpropres!... Plus propres mme que les ongles de Betsy!

C'est trange! songea celle-ci, trs intrigue. Pourquoi cettefemme a-t-elle des mains si sales et des ongles si soigns?

Dtachant son regard des mains de la marchande, Betsy lereporta alors sur le visage rid en face d'elle. Ses yeux rencontrrent

ceux de la vieille. Elle vit alors deux prunelles ptillantes de malice...et reconnut les yeux de Fatty!

Oh! Fatty, s'cria-t-elle, brusquement illumine. C'est bien toi,n'est-ce pas?

La vieille marchande s'assura d'un bref coup d'il que personnene pouvait l'entendre.

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Je voudrais que tu m'en achtes un.

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Oui, dit-elle, c'est moi, Fatty! Fameux dguisement, pas vrai?Comment as-tu fait pour me reconnatre, Betsy?

Tout en parlant, le chef des Dtectives avait redress sa taillevote et les rides semblaient s'tre effaces comme par magie de sonvisage. Betsy allait rpondre quand un groupe de clients ventuels sedirigea vers la marchande de ballons.

Quelqu'un vient. Il faut que je parte, chuchota-t-elle Fatty.O nous rencontreras-tu, Fatty?

Quittez la foire six heures et je vous rejoindrai quelque parten chemin, murmura le jeune garon en reprenant ses rides et son airaccabl. Mais ne dis rien aux autres encore.

Puis, d'une voix raille, il lana tout fort :

Des ballons ! De jolis ballons ! Pas chers ! Betsy s'loigna, les yeux brillants. Elle avait dcouvert Fatty et

s'merveillait de la perfection de son dguisement.

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CHAPITRE V

LA VIEILLE MARCHANDE DE BALLONS

TOUTECONTENTED'ELLE-MME, Betsy rejoignit les autres. Son ballonbleu flottait derrire elle, dansant au bout de sa ficelle. La voil

enfin! s'exclama Pip. Nous pensions que tu ne viendrais jamais,Betsy. Que t'est-il arriv? Tu as l'air drle!- Moi..., l'air drle? bafouilla la petite fille qui avait bien

du mal ne pas laisser clater sa joie. Tu te l'imagines... A propos, j'ai eu un message de Fatty. Nous devons partir d'ici six heures.Fatty nous rejoindra en chemin.

- Qui donc t'a transmis ce message? demanda Pip intrigu.- C'est... mon secret, murmura Betsy avec embarras.

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Aurais-tu parl Fatty lui-mme? avana Larry. C'estl'homme du jeu d'anneaux, j'en suis certain.

Je ne peux rien vous dire, assura Betsy. Je dois me tairequelque temps encore.

Ce qu'elle fit, au grand ennui des trois autres. Ils taient vexsque leur jeune camarade sache une chose qu'eux-mmes ignoraient.

A six heures prcises, Larry, Daisy, Pip et Betsy quittrent lafoire, traversrent le passage niveau et remontrent en direction duvillage. Ils aperurent soudain, assise sur un banc, la vieillemarchande de ballons. Elle se leva pour les aborder :

Ballons! proposa-1-elle. Beaux ballons! Non, merci, rpondit Pip. Nous vous en avons dj

achet un. Mais la vieille insista : Prenez-m'en un autre, mon petit monsieur! Non, merci ! rpta Pip en pressant le pas.La vieille marchande, cependant, loin de se dcourager, lui

courut aprs. Elle se dplaait tonnamment vite pour quelqu'un deson ge.

Allons, allons, vous me l'achetez,- ce ballon?

Sans doute aurait-elle continu longtemps importuner Pip siBetsy, incapable de se contenir davantage, n'avait clat de rire tout coup. Larry, Daisy et Pip la regardrent, interloqus.

Qu'est-ce qui te prend, Betsy? demanda Pip avec irritation. Oh! l! l! Excuse-moi!... C'est trop drle!- Je ne vois pas ce que tu trouves de si comique... commena

Pip.Mais soudain il s'interrompit et, bouche be, contempla la vieille

marchande de ballons. Celle-ci venait de retrousser ses amples jupes jusqu'au-dessus du genou, dcouvrant des jambes nues, minces etbronzes, et des pieds chausss de sandales de tennis. Et voici qu'ellese mettait en devoir d'excuter une gigue chevele devant* lesenfants, tout en produisant d'tranges bruits avec sa bouche.

Je t'en prie, Fatty! Arrte! s'cria Betsy qui se tenait les ctesde rire. Je n'en peux plus... !

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Larry, Daisy et Pip n'en croyaient pas leurs yeux. Quoi! s'exclama enfin Pip. C'est... c'est Fatty? Impossible,

voyons! Je n'y crois pas! II fut bien oblig d'y croire, pourtant. Lorsque Fatty eut

dpliss son visage, selon l'expression de Betsy, il devint beaucoupplus reconnaissable. Larry et Daisy en restaient sans voix. Ainsi Fattyn'tait ni le garon du mange ni l'employ du jeu d'anneaux! C'tait lavieille marchande de ballons! Le chef des Dtectives avait vraimentchoisi un dguisement sous lequel il tait presque impossible del'identifier.

Nanmoins, il semblait bien que Betsy... Les regards de Larry,Daisy et Pip convergrent sur elle. Elle leur sourit et ils comprirent

qu'elle avait t plus maligne qu'eux. Larry prit la marchande deballons par le bras et tous s'assirent sur le banc.

Ainsi, dit Larry, te voil, Fatty? H oui! rpliqua la fausse vieille en riant. Il faut

que mon dguisement soit joliment bon pour que vous ne vous soyezdout de rien !

Betsy t'a tout de mme reconnu? C'est vrai. Et je me demande bien comment?... Veux-tu nous

l'expliquer, Betsy? Un dtail m'a mise sur la voie, lorsque je t'ai achet mon

ballon bleu, Fatty. Juste un petit dtail... J'ai remarqu que tuavais les mains sales, comme la plupart des gens de la foire.Cependant, au contraire d'eux tous, tes ongles taientimpeccables. a m'a paru drle qu'une personne malpropre etquand mme soin de se nettoyer les ongles !

C'est donc a! s'cria Fatty en considrant ses mains

maquilles aux ongles trop nets. Que je suis donc tourdi! J'aioubli de gratter de la terre avec mes ongles pourcomplter mon dguisement. Betsy, tes dons d'observation tefont honneur! Tu es trs, trs intelligente.

Les joues de Betsy s'empourprrent. Les compliments de Fattylui causaient un vif plaisir.

Tu crois, Fatty? murmura-1-elle timidement.

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Larry oublia la blessure inflige son amour-propre et renchritavec gnrosit :

Je suis de l'avis de Fatty. Tu nous as tous battus, Betsy! Toi, aumoins, tu as su faire travailler tes mninges. Nous pouvions remarquerle mme dtail que toi et en tirer les mmes dductions. Nous nesommes pas de ta force, dcidment! On a bien raison d'affirmer quela valeur n'attend pas le nombre des annes. Bravo, Betsy!

En tout cas, elle a gagn mon stylobille quatre couleurs,rappela Fatty. Je te le donnerai ds que je serai rentr la maison,Betsy. Tu l'as bien mrit!

A son tour, Daisy flicita Betsy rayonnante. Mais Pip restaitmaussade. Il avait peur que toutes ces louanges ne montent la tte de

la petite fille. Si vous continuez l'encenser comme a, bougonna-t-il, elle

va vouloir devenir le chef des Dtectives ta place, mon vieux Fatty. Oh! non, affirma Betsy vivement. Je sais que j'ai eu un

coup de chance, voil tout. Si la marchande de ballons n'avait pastendu la main vers moi pour prendre mon argent, je n'aurais pas mieuxvu ses mains que vous! Et puis, Pip, je te prterai le stylobillede Fatty aussi souvent que tu voudras.

Cette modestie, allie tant de gentillesse, caractrisait bienBetsy. Pip lui-mme ne pouvait longtemps tmoigner d'humeur lapetite fille. Il se drida et lui sourit en retour.

Merci, Betsy. Tu es un excellent dtective... et une surpatante !

H! s'exclama soudain Larry en baissant la voix. Regardezqui vient par ici... Cirrculez en personne! Il vaut mieux que nous nerestions pas avec toi, Fatty. Autrement, il pourrait deviner la vrit !

Larry, Daisy, Pip et Betsy se levrent aussitt, laissant lapseudo-vieille assise sur le banc, avec les ballons multicolores qui sebalanaient au-dessus de sa tte.

M. Groddy tait bicyclette, tout gonfl de son importance et dusecret impntrable qu'il se refusait rvler.

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II fit mine d'ignorer les enfants mais descendit de sa machine la vue de la marchande de ballons. Fatty semblait somnoler.

Dites donc, vous ! s'cria M. Groddy. Cirrculez ! Avez-vousseulement une licence pour vendre vos ballons?

Les enfants ralentirent le pas en entendant cette question. Ils sedoutaient bien que Fatty ne possdait pas de licence!

La marchande, cependant, paraissait ignorer le gros policeman.Un lger ronflement s'chappa de sa gorge. M. Groddy la secoua parl'paule : Fatty feignit de s'veiller en sursaut.

Montrez-moi votre licence! exigea Groddy qui se montraittoujours dur et arrogant avec les petites gens.

Que voulez-vous, monsieur? demanda la marchande

d'une voix tranante. Un ballon, peut-tre? Non, pas de ballon! Seulement rregarrder votrre

licence ! Ah! oui, ma licence... , marmonna Fatty.Et l-dessus il se mit fouiller sous ses jupes comme si le papier

s'y trouvait. Elle est quelque part par-l, monsieur. Attendez un instant.

Dans la poche d'un de mes jupons, peut-tre... Une vieille femme

comme moi a besoin de jupons, vous comprenez. Je dors souvent labelle toile. Il ne faut pas que je prenne froid...

Peuh ! grogna le policeman. Sur quoi il enfourcha son vloet s'loigna en faisant rageusement sonner son timbre. Lui, le grandGroddy, que ses suprieurs avaient charg d'lucider une affaireimportante, n'allait pas perdre son temps attendre que cettemisrable vieille ait pass tous ses dessous en revue!

Ds qu'il eut disparu, les enfants se prcipitrent vers leur

ami. Oh! Fatty, c'est patant! Tu as mystifi Cirrculez! Il ne t'a

pas du tout reconnu ! Et a me fait bien plaisir, assura Fatty. Heureusement aussi

qu'il n'a pas insist pour la licence : je n'en ai pas! Et maintenant,rentrons vite. Je meurs de chaleur sous ces habits. J'ai mis plusieurs jupons les uns par-dessus les autres pour avoir l'air d'une grossefemme informe.

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En traversant le village, la petite troupe arriva en vue du bancsur lequel le vagabond rencontr au dbut de l'aprs-midi tait encoreassis.

Betsy le dsigna Fatty : Tu vois cet homme en train de sommeiller sur ce banc? Eh

bien, nous l'avons pris pour toi quand nous sommes passs devant luiau dbut de l'aprs-midi.

Le chef des Dtectives regarda attentivement le vagabond. Je crois qu'il me serait facile de m'habiller comme lui,

murmura-t-il. Ce serait un bon dguisement. Il faudra que j'essaie. Tu ne pourras pas imiter ses oreilles, lui fit remarquer

Larry.

Non, mais je pourrai cacher les miennes ! Le bonhomme est sourd, tu sais! expliqua Pip. Quand on lui

parle il ne cesse de demander Kouakia? Kouakia? ... Le vieil homme ouvrit brusquement les yeux et vit les enfants

qui le regardaient. Il s'imagina qu'ils venaient de lui adresser la paroleet, mettant la main en cornet derrire son oreille, posa son ternellequestion :

Kouakia?

La marchande de ballons adressa un clin d'il Larry, Daisy,Pip et Betsy, puis s'installa ct du vagabond.

Beau temps! dit-elle de la voix raille que Fatty avait adoptepour jouer son personnage.

Kouakia? rpta le vieil homme.Puis il renifla et s'essuya le nez du revers de la main.

Immdiatement, Fatty reproduisit son geste, et cela avec tantd'exactitude que les quatre autres se mirent rire sous cape.

Beau temps cet aprs-midi! hurla Fatty pleine voix. Plusbeau encore que ce matin !

Pour ce matin, je n'en sais rien, rpondit le vagabond quiavait enfin entendu. Je dors toujours jusqu' prs de midi. Puis jemange et je viens ici fumer ma pipe. Je me suis fix dans le paysdepuis que je marche difficilement. C'est l'ge et les rhumatismes!

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II entreprit de bourrer sa pipe et Fatty ne perdit pas un seul de

ses gestes : il tudiait bien son modle.Quand il l'eut suffisamment examin, laissant le vieillard fumer

batement au soleil, il rejoignit les autres. Peu aprs les enfants sedispersrent et chacun rentra chez soi.

Fatty se faufila dans le jardin de ses parents en passant par laporte de derrire. Sa mre, qui se trouvait la fentre, aperut lamarchande de ballons.

Sans doute une amie de la bonne , songea-t-elle.Mais, ne la voyant pas reparatre, elle alla s'informer la cuisine.

L, sa grande surprise, elle apprit que la bonne ne connaissait

aucune marchande de ballons. Voil qui est extraordinaire! murmura Mme Trotteville. Cette

femme s'est mystrieusement volatilise. Elle tait loin de souponner que, dans la remise, Fatty tait en

train de dpouiller son personnage et de redevenir lui-mme.

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CHAPITRE VI

LE MYSTRE SE PRCISE

LE LENDEMAIN, Fatty remit en grande pompe Betsy le stylobille quatre couleurs qu'elle avait si bien mrit.

Merci beaucoup, Fatty! s'cria la petite fille, ravie.- En attendant, grommela Pip, le temps passe et nous n'avons

toujours pas de mystre en vue alors que Cirrculez, lui, parat tre en

train d'en dbrouiller un. Oui, cela, nous le savons, acquiesa Fatty d'un air soucieux.Si nous pouvions seulement deviner de quoi il s'agit! Peut-tre cela a-t-il quelque rapport, aprs tout, avec ces vols qui ont eu lieu dans lesdistricts voisins. La police doit tre en alerte et tenir l'il ouvert pourtcher de pincer les malfaiteurs !

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- Pourquoi n'ouvririons-nous pas l'il nous aussi? proposaBetsy. Nous pourrions reprer la bande?

Que tu es sotte! rpondit Pip. Justement parce qu'il estquestion d'une bande organise, crois-tu que ses membres se baladentdans la rue comme de vulgaires pickpockets? Ils sont plus malins quea. Ils doivent avoir leur lieu de rendez-vous secret, un truc pourchanger leurs messages, et aussi un bon moyen pour couler lesbijoux qu'ils ont vols. Qu'en penses-tu, Fatty?... Et ce n'est pas nousqui pourrions les dmasquer, mme en gardant les yeux ouverts !

- Oui, soupira Betsy due. Sans doute as-tu raison... Eh

bien... si nous demandions l'inspecteur Jenks en quoi consiste cemystre? Peut-tre nous permettrait-il de l'aider! C'est une ide! s'cria aussitt Daisy. Encore fallait-il y

penser! Oui, je suis sre que si nous interrogions Jenks il nousrenseignerait. Nous l'avons dj aid prcdemment!

L'inspecteur principal Jenks tait le grand ami des enfants. Iltait ce que Daisy appelait l'un des rouages numro un de la police et habitait la ville voisine. Au cours des enqutes que les enfants

avaient dj menes, l'inspecteur n'avait eu qu' se louer de leur perspicacit. En revanche, M. Groddy ne dcolrait pas quand ils'apercevait que ces insupportables gosses fourraient leurr nez dansdes affairres qui ne les rregarrdaient pas . Il tmoignait d'autant plusd'humeur qu'il n'tait pas personnellement un trs bon dtective.

Ma foi oui, opina Fatty. Je crois que l'ide de Betsy estexcellente. Si quelqu'un est au courant des activits de Cirrculez, c'estbien l'inspecteur Jenks. Allons le voir! Il nous dira certainement cequ'il en est. Il n'ignore pas que nous savons garder un secret!

Sans plus attendre, les Cinq Dtectives partirent bicyclettepour la ville voisine. Foxy, dans le panier fix sur le porte-bagages deson matre, tait de la partie.

Ils se rendirent tout droit au commissariat et l demandrent parler l'inspecteur.

Dites donc, vous ne doutez de rien, grommela le policeman deservice.

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Vous voulez voir le chef! Des gamins comme vous! Je ne pensepas qu'il vous reoive. C'est un personnage important et, de plus, il esttrs occup en ce moment!

Attends un peu, dit un autre policeman qui n'avaitcess de dvisager les cinq amis depuis leur arrive... Voyons, mes petits, n'tes-vous pas ces... heu... dtectives qui nous ont aids dbrouiller quelques cas difficiles Peterswood?

Oui, c'est bien nous, assura Fatty. Nous n'avons pasl'intention de dranger l'inspecteur s'il est occup mais nousaimerions bien le voir tout de mme si c'est possible.

Tu crois que je peux me risquer les annoncer?

demanda le premier policeman d'un air sceptique. C'est que le chefm'enverra promener si ses visiteurs ne sont pas les bienvenus !

- Laisse! Je vais les annoncer moi-mme , dcida son camaradeavec un bon sourire.

Il se leva et disparut dans la pice voisine. Les enfantsattendirent en dissimulant leur impatience. Ils se doutaient bien queleur vieil ami accepterait de les recevoir !

L'aimable policeman fut bientt de retour.

Le chef veut vous voir, annona-t-il. Suivez-moi... Les Cinq Dtectives s'empressrent d'obir. Ils traversrent

d'abord un bureau dsert, puis longrent un interminable couloir au soldall. A ce premier couloir succda un second. Betsy regarda autourd'elle, vaguement apeure. Elle s'attendait apercevoir des cellulesavec, derrire les grilles, le visage pathtique de prisonniers.

Enfin le policeman ouvrit une porte et annona : Les enfants de Peterswood, monsieur !

L'inspecteur en chef Jenks tait assis derrire un bureau couvertde papiers. C'tait un homme encore jeune, grand et bien bti, auxtraits agrables. Il tait en uniforme. A la vue de ses jeunes visiteurs,ses yeux se mirent ptiller et il sourit largement.

Tiens, tiens, tiens! s'cria-t-il. Les Cinq Dtectives aucomplet... sans oublier Foxy! Bonjour, mes petits. Comment

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allez-vous? Je parie que vous venez m'apporter la solution duproblme qui nous tourmente depuis plusieurs mois?

Tout en plaisantant, il serrait les mains la ronde. Puis il prit lapetite Betsy sur ses genoux. Elle leva vers lui un regard admiratif : ilavait tant de prestige ses yeux!

Fatty s'claircit la voix :

Non, monsieur, dclara-t-il. Nous n'avons rsolu aucunmystre... et pour la bonne raison qu'aucun ne s'est offert nousdepuis longtemps. C'est mme ce propos que nous sommes venusvous voir. Il semble que M. Groddy soit sur une nigme en ce momentet nous avons pens que... peut-tre... vous accepteriez nos services.Encore faudrait-il que nous sachions de quoi il s'agit.

- C'est vrai, dit l'inspecteur avec gravit. Groddy est sur uneaffaire... comme du reste tous les autres policiers de la rgion. Mais

c'est un cas auquel je prfre ne pas vous savoir mls. Vous ne

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pourriez d'ailleurs gure nous aider, si fins limiers soyez-vous, mesamis.

Oh! soupira Fatty, du. Est-ce que cela a quelque chose voir avec la fameuse srie des cambriolages ?

- Oui, prcisment, admit l'inspecteur. Cette bande de voleurs estremarquablement organise. Ils savent au juste quels bijoux prendre,le meilleur moment pour oprer... oui, oui, en vrit, ils dressent desplans fort habiles. Et nous ne connaissons pas un seul de ces hommes!Pas un seul... Nous avons quelques soupons, bien sr, mais sanspreuves l'appui.

Fatty commenait dsesprer. Pourquoi l'inspecteur ne leur endisait-il pas plus long? Cirrculez devait en savoir davantage, bien sr!

Sinon, il n'aurait pas arbor des airs conqurants et ne se serait pasautant dmen !

M. Groddy semble sur une piste! lana tout hasard le chefdes Dtectives. Se passerait-il quelque chose Peterswood mme,monsieur?

L'inspecteur marqua une hsitation. coutez, dit-il enfin, je ne puis que vous rpter qu'il s'agit

d'une affaire trop dangereuse pour des enfants comme vous. Je ne

veux pas que vous vous- en mliez et je suis sr que vous seriezd'accord avec moi si vous tiez au courant de la situation. Nous nesommes mme pas certains que Peterswood soit li cette histoire.Nous souponnons seulement que la bande s'y rend... pour y tenir desrunions... ou pour faire passer des messages... Rien de prcis, ensomme.

Malgr lui, l'inspecteur Jenks avait laiss chapper unrenseignement. Les yeux des enfants se mirent briller.

Monsieur, proposa vivement Fatty, est-ce que nous ne pouvons pas au moins garder les yeux ouverts? Nous ne nous livrerons aucune enqute puisque vous nous l'interdisez mais... nous sommescapables d'observer, d'couter... et de vous signaler ce /que noussurprendrons d'anormal. Les enfants voient et entendent souventmieux que ne pourraient le faire des grandes personnes. On ne semfie pas d'eux, vous comprenez...

L'inspecteur, perplexe, pianota un moment sur son bureau sans

piper mot. Fatty devinait qu'il pesait le pour et le contre. Allait-il leurpermettre de surveiller le village

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suspect? Il le souhaitait de tout son cur. Ce serait trop bte depasser ct d'un important mystre sans y participer, ft-ce untout petit peu!

L'inspecteur Jenks tait vraiment le dernier espoir des CinqDtectives. Sans lui, ils ne pourraient rien entreprendre pour dmlerun cheveau qui paraissait fort embrouill. Et s'ils essayaient quandmme, on pouvait parier que M. Groddy y arriverait avant eux car iltait beaucoup mieux renseign. Et cela, Fatty ne voulait pasl'envisager!

Brusquement, l'inspecteur se dcida.

Trs bien, soupira-t-il. Je vous autorise garder les yeuxouverts , comme vous dites, mais rien de plus. N'allez surtout pasfoncer tte baisse dans une aventure prilleuse. Je vous interdis devous montrer tmraires. Contentez-vous d'observer ce qui se passeautour de vous. Il est exact que, du fait que vous n'tes que desenfants, on se mfiera moins de vous. Si vous avez le moindresoupon, communiquez-le-moi aussitt.

Oh! merci, s'crirent en chur les Cinq Dtectives, ravis.

- C'est trs aimable vous, monsieur, ajouta Fatty, de nous permettre de vous aider. Nous dcouvrirons quelque chose, vousverrez ! Et nous dploierons autant de zle que M. Groddy.

Une lueur malicieuse passa dans les yeux de Jenks. Cette fois-ci, dclara-t-il, je crois que votre vieil ennemi va se

distinguer. Il en sait plus long que vous, videmment. Mais je ne puisvous en dire davantage. Allons, mes petits, au revoir! Et merci devotre visite. J'ai eu grand plaisir vous voir !

Les enfants s'en allrent. Une fois dehors, ils enfourchrent leurs bicyclettes et reprirent le chemin de Peterswood. Tous taientenchants du rsultat de leur dmarche et bavardaient avec animation.

Arrivs destination, ils se runirent dans le jardin de Pip, l'ombre de la serre qui se trouvait hors de vue de la maison, et tinrentun grave conseil de guerre.

Nous l'avons, tout de mme, notre mystre! commena Fatty.Il s'agit de dcouvrir la bande qui vole tant de bijoux

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depuis quelque temps. Cirrculez a t charg de l'enquterelative Peterswood et peut-tre est-il dj sur un dbut de piste.Nous voil dans la course notre tour... Voyons, l'un de vous aurait-ilremarqu quelque chose de louche ou simplement d'anormal dansnotre village ces jours derniers?

Tous se mirent rflchir intensment. Mais ils eurent beau seconcentrer aucune tincelle ne jaillit. Il ne s'tait rien produitd'extraordinaire, en dehors du fait que la canicule avait attir au bordde la rivire quantit de gens venus des environs.

Je ne vois rien, avoua Larry le premier.- On ne peut pas dire que ce soit un mystre facile rsoudre,

ajouta Daisy en fronant les sourcils. On ne sait par o le prendre.- On pourrait trouver des indices et tablir une liste des

suspects, comme d'habitude? suggra Betsy.- Que tu es sotte! jeta Pip. Quels indices chercher? Et

possdes-tu un seul nom inscrire sur ta liste?

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Pas d'indices, pas de suspects! rsuma Larry d'une voixlugubre. Je voudrais bien savoir quels renseignements possdeGroddy.

Lui doit avoir dj une liste de suspects. Et de plus il doitconnatre le dtail des vols qui ont t commis rcemment.Je vais me procurer des journaux et tudier les affaires en question,dcida Fatty.

As-tu un plan? demanda Pip. Que devons-nous faire? Lechef des Dtectives rflchit un moment en silence. Il tait bienembarrass. Au fond, il ne savait qu'une chose : les malfaiteurs serencontraient de temps en temps Peterswood. Encore n'tait-ce pas

sr. Ma foi, dit-il enfin, je crois que je vais me dguiser comme levieux vagabond qui se chauffe au soleil, sur un banc, au milieu duvillage. Il n'est jamais l le matin et je vais en profiter pour mesubstituer lui. De ce poste d'observation il est possible que jeremarque des dtails importants. Je peux voir des hommes setransmettre des messages, ou les entendre se parler voix basse.

Les autres changrent des regards sans enthousiasme. Ils

n'avaient pas grande confiance en la mthode : Fatty dsirait avanttout se dguiser, c'tait clair! De toute faon, conseilla Daisy, ne va pas t'asseoir sur ce banc

l'aprs-midi. Imagine un peu ce que penseraient les gens en voyantdeux vagabonds exactement semblables installs cte cte !

- Cirrculez en ferait une maladie! s'exclama Larry enpouffant.

A ta place, je choisirais un autre dguisement, dit

Pip. Juste au cas o toi et ce bonhomme vous rencontreriez. Tu as sans doute raison, rpliqua Fatty, mais je suis tentde jouer le personnage de ce vagabond. Je suis un acteur-n, monvieux, et les grands acteurs ont un rle de prdilection. Il me sembleque, vtu de haillons, je me sentirai vritablement inspir. Tenez,regardez...

Fatty se mit renifler exactement comme son modle, puiss'essuya le nez du revers de la main. Les autres clatrent de rire et

n'eurent pas le courage de se moquer de ses fanfaronnades. Au fond,c'tait vrai : Fatty tait un grand artiste.

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Le grand artiste, cependant, connut une minute d'motion.Comme il venait d'mettre un second reniflement aussi russi que lepremier et qu'il s'essuyait de nouveau le nez du dos de la main, uneexclamation indigne le fit tressaillir.

La mre de Pip se dressait devant lui et n'en croyait pas sesyeux.

Frederick! Tu n'as donc pas de mouchoir! Et Fatty, honteux, ne put que bredouiller des excuses.

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CHAPITRE VII

UN INCIDENT BIZARRE

LELENDEMAINMATIN, de bonne heure, Fatty entreprit de runir lesdiffrents vtements capables de l'aider se transformer l'image duvieux vagabond.

Larry lui procura un vieux veston ayant appartenu son pre.

II tait suspendu dans un coin du garage depuis plusieursannes, expliqua-t-il. Papa ne s'en sert plus et a d l'oublier. Tu peuxdonc le prendre.

Sous le veston, Fatty dcida de porter une chemise lui, toutedchire. Pour plus de vraisemblance, il la frotta terre pour qu'elledevnt aussi sale que celle de l'authentique vagabond.

Le jardinier des Trotteville avait jet un vieux foulard que Fattyrcupra : ce foulard ressemblait beaucoup celui que son modle

portait autour du cou.

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Le problme du chapeau fut plus difficile rsoudre. Ce futBetsy qui en vint bout... La petite fille se rappela avoir vu, dans unchamp proche de Peterswood, un pouvantail dont le feutre caboss etplein de taches ferait merveille.

Pip enfourcha sa bicyclette et alla drober le couvre-chef.Cependant, en garon honnte, il remplaa le chapeau par un autre, enpaille, qu'il avait dnich dans le grenier de ses parents. L'pouvantailne perdait pas au change..., et Fatty y gagnait beaucoup.

Restait le pantalon. Les pres des Dtectives n'utilisaient jamaisde pantalons de velours grosses ctes comme celui, sicaractristique, du vagabond.

Finalement, aprs avoir longuement rflchi, Fatty dcida

d'acheter un pantalon de menuisier. Pour cela, il se rendit dans unbazar du village voisin. Il ne tenait pas ce qu'on le vt faire cetteemplette insolite Peterswood mme. Il rejoignit ses camarades peuaprs. Chacun alors s'escrima sur le malheureux pantalon qui, deflambant neuf qu'il tait, ne tarda pas ressembler une loquemalpropre. Le rsultat vis tait atteint.

Une paire de vieilles chaussures cules complta ledguisement. Fatty revtit alors ses haillons et fit tenir son pantalon

l'aide d'une corde. Puis il passa l'opration la plus dlicate de toutes :le maquillage.

Le chef des Dtectives possdait une barbe postiche, poivre etsel, qu'il tailla de la longueur approximative de celle de son modle. Ilcolla des sourcils assortis par-dessus les siens et fit dpasser de sonchapeau de longues mches, postiches elles aussi.

Ensuite, il s'enduisit le visage avec un fond de teint gristre et ytraa avec soin des rides qui le vieillirent d'un coup. Enfin, il rentra un

peu les joues : il semblait ainsi plus maigre et l'on pouvait supposerqu'il n'avait plus toutes ses dents.

Oh! Fatty! C'est extraordinaire! s'exclama Betsy. Tu essaisissant! Tu fais presque peur. Tu ressembles vraiment un trs vieilhomme.

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Kouakia? demanda Fatty d'une voix casse en mettant lamain en cornet derrire son oreille.

Ses mains taient aussi sales que son visage. Et, cette fois, il

n'avait pas oubli de se noircir les ongles. Quelle heure est-il? demanda-t-il soudain en consultant

machinalement son poignet dont il avait t son bracelet-montre... Oh!Onze heures? C'est gal, j'ai encore le temps de procder une petiterptition... Je vais aller me griller sur le banc, au soleil. Mon doublene sera pas encore l puisqu'il a eu la gentillesse de nous prvenir lui-mme qu'il ne venait jamais avant midi. Suivez-moi ! Vous me direzsi je joue bien mon rle...

- Nous t'embotons le pas mais nous ne nous assirons pas ctde toi, dclara Pip avec sagesse. Juste en face de ton banc, il y a unpetit salon de th. Nous irons y boire une limonade. Comme a, nousne te quitterons pas des yeux et nous serons aux premires loges pourvoir ce qui se passera.

Ceci entendu, Fatty envoya Larry en claireur jusqu' la porte dederrire du jardin. Il ne voulait pas s'aventurer dehors sans tre certainque la voie tait libre.

Sa mre, dj, avait paru inquite propos d'une marchande deballons qu'elle avait aperue dans les parages. Il ne fallait pas que lavue du vagabond achevt de la troubler.

Ds que Larry lui eut donn le feu vert, Fatty se glissa dehors.Une fois sur la route, Larry, Daisy, Pip et Betsy suivirent leurcamarade une certaine distance. Fatty tait tout fait dans la peau deson personnage. Il avanait en tranant les pieds, le dos vot, et sonchapeau enfonc jusqu'aux yeux pour cacher ses oreilles.

C'est peine croyable, chuchota Betsy Daisy. On dirait levritable vagabond. Mme en les voyant cte cte je me demande sije ne m'y tromperais pas !

Fatty renifla tout fort et les autres sourirent. Enfin le pseudo-vieux atteignit le banc ensoleill et s'y laissa tomber avec un soupir desoulagement.

Aaaah!Le chef des Dtectives tait certainement un merveilleux

acteur.

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Il tait l, assis sur son banc, courb sur le bton qui lui servaitde canne, image vivante d'un vieil homme heureux de se reposer.Suivant le programme tabli, ses quatre amis passrent devant lui sanslui accorder un regard et allrent s'attabler dans le petit salon de th.

Ils taient en train de terminer leur limonade lorsqu'un homme bicyclette parut. Il sifflait tout en pdalant. C'tait un individuquelconque, vtu d'un costume ordinaire, coiff d'une banalecasquette, et dont le visage n'offrait pas la moindre caractristique. Ala vue du vieil homme somnolent sur son banc, il freina brutalementpour le considrer avec stupfaction.

Puis il mit pied terre et, poussant sa bicyclette, s'approcha dubanc. Aprs avoir appuy sa machine contre le dossier du sige, il prit

place ct du vieil homme.Larry, Daisy, Pip et Betsy, qui surveillaient la scne,

commencrent s'inquiter. Ce cycliste aurait-il trouv quelque chosede bizarre dans l'allure de Fatty? Souponnait-il qu'il s'agissait d'undguisement? Allait-il dmasquer leur camarade?

Fatty, pour sa part, se sentit vaguement alarm. Jusqu'ici, il avaitpris un plaisir extrme jouer son nouveau personnage. Et soudain, illisait l'tonnement sur les traits du cycliste. Voici enfin que l'homme

s'asseyait ct de lui. Qu'est-ce que cela signifiait? Que faites-vous dehors cette heure-ci? s'enquit le cycliste

mi-voix. Je croyais que vous ne veniez que l'aprs-midi. Il y a duneuf? Vous attendiez quelqu'un?

Fatty fut trs surpris d'entendre ce chuchotement confidentiel. Ilcomprit que l'autre le prenait pour le vagabond et s'tonnait de le voirsur son banc ds le matin. Mais que signifiaient au juste sesquestions?

Tout coup, Fatty se rappela que son double tait sourd. Il portadonc la main hauteur de son oreille et tourna un peu la tte afin quel'homme ne pt le dvisager. Celui-ci, en regardant de trop prs, auraitt fort capable de dceler la supercherie.

Kouakia? demanda Fatty d'une voix croassante. Kouakia? L'homme poussa une exclamation d'impatience.

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J'oubliais... il est sourd! murmura-t-il en regardant autour delui pour voir s'ils taient bien seuls.

Juste ce moment un autre cycliste fit son apparition. L'hommes'carta un peu de Fatty et tira une cigarette de sa poche.

Le nouveau venu n'tait autre que M. Groddy, qui transpiraitd'abondance sous le soleil implacable. En apercevant les deuxhommes, il descendit de sa machine et fit semblant d'arranger sachane.

En face, dans la boutique, Larry, Daisy, Pip et Betsy retenaientleur souffle. Qu'allait-il se passer?

C'est alors que Foxy, tenu en laisse par Pip, s'chappasubitement, aprs s'tre libr d'une brusque secousse. Lui aussi avait

aperu son vieil ennemi Cirrculez. Il se rua sur le gros policeman et fitmine de lui mordre les mollets. Larry se prcipita sa suite : ilcraignait surtout que Foxy ne bondt sur Fatty pour lui lcher levisage, ce qui aurait irrmdiablement trahi le chef des Dtectives.

Ce fut une belle mle. Foxy aboyait, Groddy vocifrait, Larrycherchait s'emparer du chien.

Mettant cette bagarre profit, Fatty s'empressa de prendre lelarge. Il se leva en hte et, tranant les pieds comme son rle l'exigeait,

il fila sans tre vu du policeman et disparut bientt au coin de la rue.Soulags de le savoir l'abri, Daisy, Pip et Betsy prirent alors

plaisir ajouter la confusion en feignant de rappeler Foxy. Cela nefit qu'exciter davantage le petit fox-terrier.

Enfin, Larry russit l'attraper. Dlivr, M. Groddy n'eut rien deplus press que de regarder le banc : ses deux occupants n'y taientplus. Cette constatation accrt encore la colre de Cirrculez.

C'est la faute de ce chien! s'cria-t-il en poussetant son

pantalon. Je vais fairre un rrapporrt contrre lui. Il a fourr ses pattesdans les rroues de la Loi! Les deux suspects qui taient l sont parrtissans que je les voie. J'aurrais voulu leurr poser quelques questions. Osont-ils passs?

- Ils ont disparu, dclara Daisy avec gravit.- Je le vois bien. Je ne suis pas aveugle! J'ai laiss filer

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un indice peut-trre imporrtant... O est le jeune Trrotte-ville?a ne m'tonnerrait pas qu'il soit au fond de toute cette histoirre !

- Vous le trouverez chez lui, je pense, mit Larry.- Pouh!Toujours furieux, M. Groddy s'apprtait enfourcher sa

bicyclette quand une pense lui vint. O donc tiez-vous lorrsque ce sale chien m'a saut dessus?

demanda-t-il d'un ton souponneux. Nous buvions une limonade, l... dans ce salon de th,

expliqua Larry. Alorrs, vous avez vu le vieux vagabond sur le banc et aussi

son compagnon?

Oui. Le vieil homme semblait fort inoffensif.- Hum!... Je crrois qu'il vaut mieux que vous veniez avec moi,

grommela Cirrculez. Je me prropose de rrendrre visite ce mendiantet vous me serrvirrez de tmoins lorrsque je lui poserrai desquestions surr son compagnon. J'ai ide qu'il doit le connatrre...

Les enfants se regardrent, alarms. Quoi! M. Groddy allaitinterroger le vritable vagabond au sujet d'un homme qu'il n'avait pasvu... et pour cause! Que pourrait dire le pauvre diable? Il ne

comprendrait mme pas de quoi le policeman voulait parler !

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CHAPITRE VIII

SERAIT-CE UNE PISTE?

Nous... nous sommes presss , commena Larry dsireuxd'chapper la corve.

Mais M. Groddy ne l'entendit pas de cette oreille. Vousm'accompagnerez, insista-t-il. C'est un orrdrre!

Les enfants suivirent donc le policeman. Foxy, au risque des'trangler, tirait sur sa laisse dans l'espoir d'atteindre son ennemi.Cirrculez avait l'air de savoir o il allait. Au bout d'un moment la

petite troupe arriva l'extrmit du village et prit un troit sentier quiconduisait une cabane en planches, gure plus vaste qu'une remise outils. M. Groddy s'arrta devant et frappa la porte.

Personne ne rpondit. Il frappa de nouveau. Larry et sescompagnons se sentaient fort mal l'aise. Ils auraient prfr treailleurs.

N'obtenant toujours pas de rponse, M. Groddy poussa la portesans plus de faon et pntra dans l'unique pice du lieu. Elle tait trs

sale et sentait horriblement mauvais.

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Dans un coin on apercevait un petit lit de camp sur lequels'empilaient des couvertures crasseuses. Et l, tendu tout de son long,le vagabond dormait en ronflant... Ses vtements taient entasss surune chaise ct de lui : le vieux veston, le pantalon de veloursctel, la chemise en loques, le foulard, le chapeau de feutre, lessouliers culs.

H! vous, appela M. Groddy en s'avanant. Inutile de fairresemblant de dorrmirr! Je vous ai vu il n'y a qu'un instant au village,surr un banc !

Le vieil homme s'veilla en sursaut. Il parut extrmement surprisd'apercevoir M. Groddy ct de lui. Il se redressa et se frotta lesyeux.

Kouakia? demanda -t- il.Il tait vraiment fort attach cette formule... Inutile de jouer l'endormi! cria M. Groddy. Vous tiez sur le

banc tout l'heurre. Je vous ai vu ! Je ne suis pas encore sorti de la journe, protesta le vagabond

d'une voix croassante. Je do'rs toujours jusqu' midi.- Ce n'est pas vrrai. Aujourd'hui, en tout cas, vous tiez

debout onze heurres! Je veux savoirr ce que vous a dit l'homme qui

est venu s'asseoirr prrs de vous. Rptez-le-moi ou sinon, garre vous !

Betsy se sentit prise de piti pour le vieil homme. Elle dtestaitCirrculez lorsqu'il criait ainsi. Le vagabond, cependant, semblaitintrigu.

Kouakia? rpta-t-il, revenant tout naturellement sa questionhabituelle.

- Ce qu'il y a?... Vous voyez ces enfants? expliqua M.

Groddy. Ils vous ont vu comme moi surr votrre banc. Allons, parrlez, les gosses! Vous l'avez bien vu, n'est-ce pas? C'estbien lui?

- Ma foi... murmura Larry d'un ton hsitant, ma foi... En fait,il ne savait que rpondre. Bien entendu, le vagabond queles -enfants avaient vu sur le banc n'tait pas celui-ci, mais commentl'avouer sans trahir Fatty?

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Pip vint son secours avec habilet. Vous savez, monsieur Groddy, dclara-t-il d'une voix claire,

c'est difficile dire. Un homme au lit et un homme debout et habillne se ressemblent gure.

- Dans ce cas, rregarrdez ses habits, grommela le policeman. Cesont bien les vtements qu'il porrtait tout l'heurre?

- Peut-tre que oui et peut-tre que non, rpliqua Pip. Navr,monsieur Groddy, mais il est impossible de rien affirmer.

Larry jugea qu'il tait temps de filer car la grosse figure deCirrculez s'empourprait lentement sous l'empire de la colre. Il fitdonc signe aux autres et tous quatre se htrent de sortir de la cabanenausabonde. Il leur tardait de raconter Fatty ce qui venait de se

passer.Larry, Daisy, Pip et Betsy trouvrent le chef des Dtectives dans

sa remise, au fond du jardin. Il avait peu prs recouvr son aspectnormal. Son dguisement de vagabond tait soigneusement rang, envue d'un usage ultrieur. Il tait en train de se lisser les cheveuxlorsque ses amis arr

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Blyton Enid Le mystère du collier de perles