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B L OC- N OTES de Frédéric Simottel LE Capgemini guide F automobile rattrape son retard numérique, B 13 FÉV. Quand direction financière et informatique ne font qu’un E mmanuelle Soriano, DSI de l’hôpital deValence, est une femme heureuse. En charge du système d’in- formation de cet établissement hospitalier de plus de 700 lits, elle en tient également les finances. «Cela fa- cilite les décisions concernant, notamment, les investis- sements numériques», souligne-t-elle. L’hôpital deVa- lence vient donc de s’équiper en tablettes fonctionnant sous système Microsoft. Chacun de ces terminaux est installé au pied du lit des patients et renseigne le per- sonnel médical sur l’état de santé, la pathologie, le suivi posologique des médicaments, etc. Mieux renseignés, infirmiers et médecins passeraient ainsi moins de temps à courir dans les couloirs. 15 FÉV. Capgemini sous les ors de la République A ncien directeur de cabinet de Dominique Strauss- Kahn, Paul Hermelin, PDG de Capgemini, a joué pendant deux jours les intermédiaires entre les autori- tés indiennes et la délégation française emmenée en Inde par François Hollande.Le patron de la SSII française est en territoire connu.Avec 46000 salariés attendus avant la fin de l’année sur le sous-continent, Capgemini emploie plus d’Indiens que de Français.Paul Hermelin a d’ailleurs été nommé le mois dernier «représentant spécial de la France pour la relation économique avec l’Inde» par Laurent Fabius, ministre desAffaires étran- gères. Et les bonnes relations de Capgemini avec le pou- voir en place ne s’arrêtent pas là. Cyril Garcia, directeur de la stratégie du groupe, a récemment été nommé au Conseil national du numérique.Tandis que Nicolas Du- fourcq, ancien numéro deux de la SSII, est aujourd’hui le patron de la Banque publique d’investissement (BPI). 17 FÉV. L’industrie automobile rattrape son retard numérique A peine croyable, le Journal du dimanche publie une page d’interview de Louis Schweitzer sur l’état de santé de nos marques automobiles nationales. Et pas une seule fois, l’ancien patron de Renault ne cite les mots nu- mérique ou informatique. Certes, le journaliste insiste surtout sur les enjeux, importants, en termes d’emplois et de suprématie industrielle française, mais occulter les leviers de productivité et de compétitivité apportés par le numérique au secteur nous laisse sur notre faim.Au- jourd’hui, une voiture est composée à 70% d’informa- tique (assistance à la conduite, navigation GPS, commu- nication, divertissement, motorisation). Le numérique est aussi présent en amont, dans les cabinets d’études, les usines, la chaîne logistique et, de plus en plus, dans les concessions. Or, la France dispose de sérieux atouts dans le domaine, en informatique embarquée, en conception assistée par ordinateur avec le géant mondial Dassault Systèmes, par exemple. Je reste persuadé que les grands patrons ont saisi l’importance du numérique. Mais je m’interroge sur leur capacité à agir face à la révolution engagée autour des nouveaux modes d’organisation et de commercialisation. S’intéresser aux futurs modèles économiques, élémentaire monsieur Schweitzer! 18 FÉV. Qosmos n’a pas aidé le régime syrien L e logiciel miracle de Qosmos, jeune entreprise fran- çaise spécialisée dans les télécoms et réseaux, ana- lyse en temps réel les informations qui transitent sur un réseau informatique. Sa technologie s’adresse aux en- treprises, mais aussi aux intégrateurs, aux opérateurs et, surtout, aux fournisseurs de logiciels et de matériels. Qosmos enfouit ainsi son logiciel au cœur même de leurs équipements réseaux. Cela leur permet de rajou- Le PDG de Capgemini a conseillé François Hollande, lors de son voyage en Inde. 12. 01 BUSINESS Bi ne pa Ba 01B_2162_012_013_Blocnotes.indd 12 20/02/13 17:20

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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Capgemini guide Fautomobile rattrape son retard numérique, B

13FÉV.

Quand direction financièreet informatique ne font qu’un

Emmanuelle Soriano, DSI de l’hôpital deValence, estune femme heureuse. En charge du système d’in-

formation de cet établissement hospitalier de plus de700 lits, elle en tient également les finances. «Cela fa-cilite les décisions concernant, notamment, les investis-sements numériques», souligne-t-elle. L’hôpital deVa-lence vient donc de s’équiper en tablettes fonctionnantsous système Microsoft. Chacun de ces terminaux estinstallé au pied du lit des patients et renseigne le per-sonnel médical sur l’état de santé, la pathologie, le suiviposologique des médicaments, etc. Mieux renseignés,infirmiers et médecins passeraient ainsi moins de tempsà courir dans les couloirs.

15FÉV.

Capgemini sous les orsde la République

Ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, Paul Hermelin, PDG de Capgemini, a joué

pendant deux jours les intermédiaires entre les autori-tés indiennes et la délégation française emmenée en Indepar François Hollande. Le patron de la SSII françaiseest en territoire connu.Avec 46000 salariés attendusavant la fin de l’année sur le sous-continent, Capgeminiemploie plus d’Indiens que de Français. Paul Hermelina d’ailleurs été nommé le mois dernier «représentant

spécial de la France pour la relation économique avecl’Inde» par Laurent Fabius, ministre desAffaires étran-gères. Et les bonnes relations de Capgemini avec le pou-voir en place ne s’arrêtent pas là. Cyril Garcia, directeurde la stratégie du groupe, a récemment été nommé auConseil national du numérique.Tandis que Nicolas Du-fourcq, ancien numéro deux de la SSII, est aujourd’huile patron de la Banque publique d’investissement (BPI).

17FÉV.

L’industrie automobilerattrape son retard numérique

Apeine croyable, le Journal du dimanche publie unepage d’interview de Louis Schweitzer sur l’état de

santé de nos marques automobiles nationales.Et pas uneseule fois, l’ancien patron de Renault ne cite les mots nu-mérique ou informatique. Certes, le journaliste insistesurtout sur les enjeux, importants, en termes d’emploiset de suprématie industrielle française, mais occulter lesleviers de productivité et de compétitivité apportés parle numérique au secteur nous laisse sur notre faim.Au-jourd’hui, une voiture est composée à 70% d’informa-tique (assistance à la conduite, navigation GPS, commu-nication, divertissement, motorisation). Le numériqueest aussi présent en amont, dans les cabinets d’études,les usines, la chaîne logistique et,de plus en plus,dans lesconcessions. Or, la France dispose de sérieux atouts dansle domaine, en informatique embarquée, en conceptionassistée par ordinateur avec le géant mondial DassaultSystèmes, par exemple. Je reste persuadé que les grandspatrons ont saisi l’importance du numérique. Mais jem’interroge sur leur capacité à agir face à la révolutionengagée autour des nouveaux modes d’organisation etde commercialisation. S’intéresser aux futurs modèleséconomiques, élémentaire monsieur Schweitzer!

18FÉV.

Qosmos n’a pas aidéle régime syrien

Le logiciel miracle de Qosmos, jeune entreprise fran-çaise spécialisée dans les télécoms et réseaux, ana-

lyse en temps réel les informations qui transitent sur unréseau informatique. Sa technologie s’adresse aux en-treprises, mais aussi aux intégrateurs, aux opérateurset, surtout, aux fournisseurs de logiciels et de matériels.Qosmos enfouit ainsi son logiciel au cœur même deleurs équipements réseaux. Cela leur permet de rajou-

LePDGdeCapgeminia conseilléFrançoisHollande,lorsdesonvoyageen Inde.

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e François Hollande en Inde, l’industriee, Bill Gates fait son mea culpa

ter à leur catalogue ce service d’analyse des flux. Unedémarche qui a failli coûter cher à la société françaisepuisque, l’an passé, Qosmos fut accusé de collaboreravec le régime syrien, en lui vendant du matériel de sur-veillance. Depuis,Thibaut Bechetoille, son PDG, s’estexpliqué. La technologie de Qosmos est victime de sonsuccès. Quelques grands fournisseurs de matériels ontinstallé cette innovation en standard dans leurs équipe-ments. Difficile, ensuite, d’être tenu pour responsable detous les usages qui en sont faits. Quoi qu’il en soit, Qos-mos fait bien partie aujourd’hui de ces petits Françaisqui montent. Intel s’apprête même à signer un contrat decommercialisation avec l’éditeur, renforçant ainsi l’am-bition mondiale de ce David des télécoms.

19FÉV.

Bill Gates admet une erreurstratégique dans le mobile

Ce mardi matin, lors del’émission TV améri-

caine CBSThis Morning, BillGates s’autorise quelquescritiques à l’égard de Micro-soft, notamment sur la stra-tégie mobile. «On ne peutpas dire que nous ayonsmanqué le marché du télé-phone mobile, mais nousne l’avons pas abordé dela bonne manière pour endevenir l’un des leaders.

C’est clairement une erreur», a-t-il ainsi affirmé. Il estvrai qu’avec seulement 2,4% de parts de marché pourWindows Phone, le bilan n’est guère reluisant. Bill Gatesne remet toutefois pas en cause les décisions de SteveBallmer, l’actuel dirigeant de Microsoft, et lui tressemême quelques lauriers en insistant sur les succès de laXbox, deWindows 8 et de Bing. Ceux qui veulent la têtede Ballmer devront encore patienter.

20FÉV.

l’ex-numéro deux de Renault,nouveau gourou du nuage

Passée quasiment inaperçue à l’époque, la nomi-nation de Patrick Pelata au poste de Chief Auto-

mative Officer chez l’éditeur de logiciels Salesforceprend tout son sens aujourd’hui. «Ma mission consiste

à aider Salesforce à se propager dans le monde de l’auto-mobile», confirme l’ex-bras droit de Carlos Ghosn chezRenault, qui a visiblement effectué une formation ac-célérée sur le cloud computing et les réseaux sociaux.Salesforce commercialise en effet en location un logicielde relation client que l’éditeur héberge et qu’il a enrichid’une application réseau social très performante, pourfaire communiquer clients et fournisseurs. «J’ai vu tel-lement d’applications informatiques déployées à coupsde millions de dollars qui, une fois installées, ne corres-pondaient plus au besoin décrit trois ou cinq ans plustôt dans le cahier des charges initial. Cela m’a fait ré-fléchir, et un acteur comme Salesforce montre que l’onpeut rendre le même service autrement.» Et d’insistersur les ruptures sociétales ou technologiques capables deremettre en cause des business models existants: «C’estce qui se passe aujourd’hui dans l’informatique commedans le secteur automobile.»

23FÉV.

Dans le cockpit informatisédes moissonneuses-batteuses

Une moissonneuse-batteuse disposant d’une ca-bine presque aussi complexe que le cockpit d’un

avion… C’est aujourd’hui une réalité. En temps réel,l’agriculteur dispose, en effet, de toutes les informa-tions sur la qualité de sa récolte, mais aussi sur lacartographie de son rendement. Il est autoguidé parGPS pour optimisersa trajectoire, avecune précision pou-vant atteindre 2 cen-timètres, réalisantainsi jusqu’à 5 %d’économies sur lecarburant ou l’usuredu matériel. Si l’onen croit les spécia-listes présents aucinquantième Saloninternational del’agriculture à Paris,non seulement le nu-mérique améliore la rentabilité, mais il lutte égalementcontre le gaspillage, optimise la qualité des produits etvalorise le potentiel maximal des parcelles, sans sur-exploiter les ressources.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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Priceminister au secours des PME, Alcatel-Lucent à la recherche de sa splendeur passée, Gates et Zuckerberg en quête de talents

21FÉV.

Les DSI toujours aussi indécis sur le BYOD

Faut-il ou non interdire l’usage des outils numériques personnels à des fi ns professionnelles ? Sur les 20 res-

ponsables informatiques réunis dans le cadre d’un dî-ner du Club 01 DSI, pas un ne semble avoir la solution idéale. Instaurer des règles s’avère d’autant plus com-plexe que le BYOD (Bring Your Own Device) est d’abord demandé par les cadres dirigeants pour eux-mêmes, et qu’il est diffi cile de leur dire non. Certains DSI affi rment que cela n’est pas de leur ressort, mais de celui de la DRH. Ce que confi rme, avec ses mots, une juriste : « Le principe du BYOD est inscrit depuis 1804 dans le code civil. Cela s’appelle la responsabilité du commettant face à son préposé. » Autrement dit, il en va de la responsabi-lité de l’employeur face à son salarié. Il faudra attendre la fi n du dîner pour qu’un DSI délivre sa martingale : « Vous ne voulez pas entrer dans les standards de l’entreprise, vous l’assumez ! » Une règle qu’il applique à tous les col-laborateurs, mais dont il exempte les VIP.

21FÉV.

Un nouveau business model pour les sociétés de services

Equilibristes d’un monde en transformation, voilà comment les responsables de l’institut G9+ (as-

sociation rassemblant 50 000 anciens élèves des plus grandes écoles d’ingénieurs et de commerce) ont bap-

tisé leur conférence-débat consacrée à l’avenir des so-ciétés de services. Paul Hermelin, PDG de Capgemini, a le premier défendu ce métier, qui ne doit plus être perçu comme de la simple assistance technique.

Le défi des SSII consiste à trouver un juste équilibre entre industrialisation et innovation. Il en va de la péren-nité fi nancière du modèle économique du secteur. Ces sociétés ne peuvent plus se contenter de placer des tech-niciens en régie. « La clé de la rentabilité n’est plus là », confi rme Gilles Rigal, directeur associé d’Apax Partners. Pour lui, la valeur des SSII résidera de plus en plus dans leur capacité d’innovation et dans les enjeux de pro-priété intellectuelle associés. A cela s’ajoutent d’autres défi s tels que ceux de l’internationalisation, de la crois-sance externe, ou encore de la proximité. Comme par-tout, les SSII sont donc soumises aux transformations du monde du numérique, et le risque de rater ce virage est réel. Reste à faire passer ce message aux équipes

22FÉV.

Priceminister promeut l’e-commerce en régions

Ce n’est pas avec le cabinet de Jean-Marc Ayrault, mais bien avec le Web marchand en ligne Price-

minister, que se sont alliées les chambres de commerce françaises pour faire la promotion de l’e-commerce en régions. Le site, cofondé par Pierre Kosciusko-Morizet, et aujourd’hui propriété du Japonais Rakuten, ouvre en effet un cycle de séminaires dans plusieurs villes de pro-vince afi n d’aider les petits commerçants à appréhender le numérique. Boulogne-sur-Mer, Dax, Metz et Mont-de-Marsan fi gurent parmi les premières villes traversées par cette caravane. Une initiative à saluer. Reste à faire comprendre cette démarche à des petites structures qui, pour la plupart, ne disposent même pas de site Internet.

22FÉV.

Est-il déjà trop tard pour Alcatel-Lucent ?

L ’arrivée de Michel Combes à la tête de l’équipe-mentier télécoms Alcatel-Lucent jette un nouveau

coup de projecteur sur le parcours de cette entreprise, qui aurait pu trouver sa place entre Cisco et Samsung. Il y a quinze ans, Alcatel-Lucent affrontait Cisco sur tous les champs de bataille mondiaux des réseaux d’entre-prise, le laissant loin derrière sur la partie opérateurs. Las, il s’est fait prendre de court sur les infrastructures

Paul Hermelin, PDG de Capgemini, défend avec ardeur le métier des SSII.

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Priceminister au secours des PME, Alcatel-Lucent à la recherche de sa splendeur passée, Gates et Zuckerberg en quête de talents

Internet et s’est ensuite laissé grignoter. La compétition avec Samsung aurait pu être aussi virulente si les diri-geants de l’époque avaient montré un peu plus d’am-bition, notamment dans la téléphonie mobile. Il aurait fallu s’inspirer de l’exemple coréen, dont le gouverne-ment accompagne depuis trente ans le développement de quelques champions nationaux, parmi lesquels Sam-sung. On voit où cela l’a mené.

Moins puissant, Alcatel-Lucent dispose néanmoins de quelques solides atouts, dont une activité fl orissante aux Etats-Unis dans la téléphonie de quatrième génération, et un portefeuille de quelque 30 000 brevets. La tâche de Michel Combes s’annonce ardue, mais l’univers du nu-mérique est encore plein de ressources et de nombreuses places restent à prendre. Le nouveau PDG va y réfl échir. Il se donne un mois pour écouter, deux pour décider. Et trois ans pour tout transformer.

28FÉV.

Les objets connectés vont transformer notre société

Deux courants de pen-sée s’affrontent au

sein du magazine The Economist. D’un côté, les « innovation pessimists », persuadés que nous ne dépensons plus assez en recherche fondamentale et que les grandes inno-vations supposées amé-liorer nos vies sont der-rière nous. De l’autre, les optimistes, convaincus

qu’avec les technologies de l’information, nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution industrielle. Inutile de préciser vers quel clan penche ma préférence.

Des objets connectés en passant par le cloud com-puting, les applications mobiles, l’e-santé ou encore le commerce électronique, le numérique est forcément créateur de valeur et de croissance. Toutefois, pour ne pas sombrer dans l’angélisme numérique, il reste quand même à distinguer, parmi ces innovations, les plus « disruptives ». Celles qui provoqueront des change-ments majeurs. Personnellement, je mise sur les commu-nications machine to machine et sa version grand public : l’Internet des objets.

2MARS

Sopra, une réussite française qui dure depuis quarante ans

Politiques et économistes assénant qu’il nous faut trou ver, en France, nos Microsoft et Google, on cher-

che souvent ces pépi tes du côté des éditeurs de logiciels. Mais nous ferions bien de nous attarder un peu plus au-près des sociétés de services. Exemple avec Sopra : qua-rante ans d’existence, 15 000 employés, 1,217 milliard d’euros (805 millions en France) de chiffre d’affaires, et 3,7 % de croissance sur notre territoire, loin de vant la moyenne du secteur, de 0,7 %. Son fondateur, Pierre Pasquier, invité de l’émission 01 Business sur BFM Bu-siness, justifi e cette réussite par ses choix straté giques d’adresser des secteurs précis ou de mener des rachats ci-blés. Il a abandonné son fauteuil de PDG, mais conserve celui de président. Son successeur désigné, Pascal Leroy, a été nommé directeur général en mai dernier.

4MARS

Une soixantaine de célébrités incitent les enfants à coder

Comment inciter les jeunes à choisir les métiers du nu mérique ? Dans un discours prononcé à Bruxelles,

le président de la Commission européenne, José Manuel Bar roso, en appelle à une « grande coalition » entre les acteurs privés et publics pour attirer de nouvelles com-pétences. Aux Etats-Unis, pas moins de 60 célébri tés ont répondu à l’appel du site Code.org, dans une vidéo de six minutes, qui incite les jeunes à apprendre à coder. Se suc-cèdent à l’écran Bill (fon dateur de Microsoft), Mark (fon-dateur de Facebook), Jack (fondateur de Twitter), un autre Bill (ancien prési-dent des Etats-Unis), Richard (PDG de Vir-gin), Mike (maire de New York), ou en-core Ashton (acteur à Holly wood). Tous expliquent pourquoi il est important pour l’avenir de chacun de connaître les rudiments de l’informatique, et notamment de la pro-grammation. Les Etats-Unis aussi manqueraient donc de vocations pour le numérique. Quelque chose me dit qu’ils combleront leurs lacunes plus vite que l’Europe.

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Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, pousse les jeunes à programmer.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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Gemalto, joue les locomotives du numérique français,Obama devient cyber-parano, les robots arrivent au secours de l’économie

6MARS

Jean-Michel Villaumé, député déconnecté

P ratiquement passée inaperçue, une question adressée au ministre de l’Economie et des Finances résume

pourtant le décalage existant dans notre société autour de l’usage du numérique. Le député socialiste de Haute-Saône, Jean-Michel Villaumé, s’est alarmé de la modifi -cation de l’article 1738 du code général des impôts. Les sociétés ne procédant pas à la télédéclaration de leurs taxes ou au télépaiement par voie électronique se ver-ront pénalisées d’une majoration de 0,2 % en plus d’une amende. Le député estime que cette décision sanctionne les sociétés sans Internet, « celles qui n’ont pas besoin de l’outil informatique dans le cadre de leur activité ». Sans tomber dans l’angélisme du numérique, être aujourd’hui entrepreneur ou artisan en étant persuadé de « ne pas avoir besoin de l’outil informatique dans le cadre de son activité » relève presque de la faute professionnelle. Et défendre cet état de fait, de la faute politique.

9MARS

Le Royaume-Uni cherche ses chasseurs de pirates

Comme la France, le Royaume-Uni est en quête de nouveaux talents dans le numérique, notamment

dans le secteur de la sécurité. Le gouvernement britan-nique s’est donc associé à Cassidian, fi liale d’EADS, et à HP, pour organiser un concours à l’échelle nationale.

Une réussite, puisque 17 000 jeunes ingénieurs et étu-diants ont participé à la première sélection en ligne cou-rant 2012. La fi nale a réuni les 40 meilleurs à Bristol, au centre mondial de R&D en sécurité de HP. Au pro-gramme, deux épreuves : la première, technique, de-mandait de comprendre les mécanismes d’une attaque informatique à laquelle était confrontée une entreprise (en l’occurrence, une écurie de Formule 1). La seconde exigeait des notions de management de la part des can-didats, puisqu’il s’agissait de répondre à un appel d’offres concernant un projet de sécurisation de cette même écu-rie automobile. Le vainqueur, Stephen Miller, 28 ans, ne connaissait rien dans ce domaine il y a encore trois ans. Bien que fortement courtisé par les plus grands indus-triels de la sécurité informatique, cet ingénieur chimiste pense poursuivre sa carrière au sein du groupe pharma-ceutique GlaxoSmithKline, son actuel employeur. Cassi-dian espère pouvoir reproduire cet événement en France très prochainement.

14MARS

Gemalto, symbole des espoirs du secteur digital français

Heureux ! Olivier Piou, PDG du spécialiste de la sé-curité numérique, a le sourire après la publication

des résultats de son entreprise en 2012, et des prévi-sions de croissance à deux chiffres pour 2013. Le chiffre d’affaires de Gemalto a bondi de 43 % pour atteindre 2,236 milliards d’euros. Quant au résultat fi nancier, il double (+ 79 %) pour s’élever à 305 millions d’euros. Tout récemment entrée au CAC 40, cette société est por-tée par le marché de la téléphonie mobile. Un milliard d’utilisateurs sont aujourd’hui équipés de ses cartes SIM. Et l’année 2013 s’annonce sous les meilleurs auspices, avec la forte croissance attendue du machine to machine (qui autorise les matériels équipés de ce type de carte à communiquer entre eux), l’inexorable progression du marché des transactions sécurisées, ou encore l’explo-sion des systèmes d’accès sécurisés, trois des secteurs de prédilection de Gemalto. De quoi rassurer des inves-tisseurs toujours inquiets lorsqu’il s’agit de suivre une entreprise dont le multiple de capitalisation reste élevé (20 fois son chiffre d’affaires). Ce qui serait appréciable, maintenant, c’est que ce groupe entraîne dans son sillage quelques autres pépites et jeunes pousses françaises, afi n de mettre en place un pôle d’excellence numérique Cartes à puce et Sécurité. Pourquoi pas ?

Une initiative de recrutement originale des Anglais.

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Gemalto, joue les locomotives du numérique français,Obama devient cyber-parano, les robots arrivent au secours de l’économie

14MARS

Obama, inquiet pour la cybersécurité des États-Unis

L ’ agence Reu-ters résume le

contenu de l’entre-tien téléphonique entre Barack Obama et Xi J inping, le nouveau président chinois. Après les féli citations d’usage, Barack Obama est entré dans le vif du sujet en expliquant que le gouverne-ment chinois devait endiguer deux fl éaux importants qui pré-sentent une menace pour les Etats-Unis :

le risque nucléaire engendré par les militaires nord-coréens et la cyber sécurité. En effet, l’Admi nistration américaine considère la menace d’attaque numérique comme sa priorité en matière de défense nationale, avant le risque d’attaques terroristes traditionnelles. Or, selon Obama, la Chine apparaît dans toutes les études comme le point de départ de nombreux actes de piraterie.

15MARS

« Compagnon » de vie, l’arme anti-iPhone de Samsung

U ne heure du matin heure française, début du show à l’américaine. En direct du Radio City Hall de New

York, en plein cœur du quartier de Broadway, Samsung dévoile le Galaxy S IV, dernier-né de sa gamme de smart-phones. Plus léger, plus fi n, plus rapide et surtout… plus complet ; le fabricant coréen a enfi n compris que pour défi er l’iPhone, il fallait offrir davantage de fonctions aux utilisateurs. Jouant sur les mots avec son nouveau slogan publicitaire « Life Companion », Samsung dévoile une fonction de traduction automatique, une autre de navi-gation sans toucher l’écran, sensible à l’approche d’un doigt ou au mouvement des yeux de l’utilisateur. Autant de fonctionnalités dont nous allons tous devenir fans et qui vont donner encore plus de vigueur au phénomène du BYOD (Bring Your Own Device) en entreprise.

19MARS

L’insécurité informatique inquiète l’État français

A peine les propos tenus par Barack Obama sur les attaques numériques ont-ils fi ni de résonner dans

nos oreilles que le gouvernement français s’alarme à son tour. Dans une note intitulée « Cybersécurité, l’ur-gence d’agir », le Centre d’analyse stratégique (CAS), qui dépend du bureau du Premier ministre, estime que les entreprises sont de plus en plus menacées. Il propose d’élargir les missions de l’Agence nationale de la sécu-rité des systèmes d’information (Anssi), d’imposer aux pompiers ou aux hôpitaux des normes de sécurité plus draconiennes et de mettre à disposition des PME et des TPE des outils simples pour se protéger. Vincent Chriqui, direc teur général du CAS, justifi e son cri d’alarme par la brusque augmentation des attaques informatiques (qui coûtent 110 milliards de dollars à l’échelle de la planète) et par le fait qu’avec le développement des mobiles et des objets connectés, les failles se multiplient.

19MARS

Arnaud Montebourg dope la fi lière robotique

France Robots Initiatives, tel est le nom du plan éla-

boré par le gouvernement afin d’aider la filière robo-tique. Présent à l’inaugura-tion du forum Innorobo à Lyon, Arnaud Monte bourg annonce qu’il met 100 mil-lions d’euros sur la table pour aider à fi nancer les start up et accompagner les PME qui souhaitent s’équiper de ro-bots industriels. Fortement infl uencé par l’action et l’en-thousiasme de Bruno Bon-nell dans ce domaine (lire p. 6), le ministre du Redressement productif place ainsi cette fi lière parmi les axes stratégiques de retour à la croissance de notre économie. Etant entendu que les robots ne sont pas là pour remplacer les humains mais pour les accompagner, soit dans l’accomplissement de tâches ardues et pénibles, soit dans l’analyse et le traite-ment de l’information.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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27MARS

STMicroelectronics, notre Intel à nous

Demain, des capteurs de quelques microns seront installés sous notre peau. Ils mesureront la concen-

tration dans notre corps en lactate, en glucose, etc. Ils transmettront ensuite toutes ces informations via des liaisons radio à des centres de traitement de données. Non, ce n’est pas de la fi ction. Les capteurs (ou senseurs) et autres Mems (microsystèmes électromécaniques) en-vahissent nos vies. Avec leur fonction GPS ou gyroscope, nos smartphones en embarquent déjà quelques-uns. Nos voitures aussi avec les déclencheurs automatiques d’es-suie-glaces, de phares, ou d’Airbag. Thierry Tingaud, le président de STMicroelectronics, est intervenu lors du dernier déjeuner du Cercle 01. Face à une trentaine de dirigeants des plus grandes entreprises françaises, il n’a pas eu de mal à convaincre de l’intérêt de ces minus-cules composants qu’il fabrique. Pour lui, l’évolution considérable des technologies sans fi l (Led, écrans tac-tiles, NFC, high speed...), ainsi que le changement radi-cal des interfaces utilisateur devenues plus naturelles et plus interactives (voix, toucher, mouvement...) ouvrent de nouveaux marchés. Et nous avons donc un industriel français, leader dans le secteur.

29MARS

Fausse cyberdéfense ou vrai protectionnisme ?

A l’instar des autorités américaines, le gouvernement français envisagerait de barrer la route aux équipe-

mentiers chinois et coréens pour équiper nos réseaux de télécoms nationaux. L’Anssi (Agence nationale de la sé-curité des systèmes d’information) mène des tests d’au-dit sur le sujet. Elle a déjà interdit d’installer des maté-riels chinois dans le cœur des réseaux et souhaite étendre cette restriction à d’autres éléments périphéri ques. Les opérateurs ont été reçus à ce sujet par l’exécutif français, car cela risque de poser de sérieux problèmes à Bouygues Telecom et SFR, gros clients des Asiatiques. Les centres d’assistance technique installés à l’étranger sont aussi dans le collimateur. Si sérieuses soient-elles d’un point de vue de la sécurité, ces réfl exions semblent aussi mâtinées de motivations protectionnistes. Un peu de redressement productif cher à Arnaud Montebourg ferait du bien à Alcatel-Lucent, par exemple. Le voyage en Chine de François Hollande fi n avril promet d’être animé.

30MARS

Alain Juppé, un artisan du numérique dans le Bordelais

Fin de la semaine digitale de Bordeaux ce week-end. Pendant huit jours, les bords de la Gironde ont vécu

au rythme des démonstrations de nouveaux usages et services à destination des citoyens dans les secteurs administratif et éducatif, ou dans l’art et le design. Alain Juppé a profi té de cette troisième édition pour y asso-cier le tissu écono mi que local, en organisant une journée réser vée aux entreprises. Start up et PME innovantes ont ainsi rencontré des sociétés plus traditionnelles, afi n de leur vanter les atouts du numérique. Sur l’antenne de BFM Business, l’actuel maire de la ville a mis en avant les atouts de la région, économiques, sociaux, culturels et humains. Convaincus, les entrepreneurs du numérique bordelais admettent toutefois avoir encore du mal à atti-rer les investisseurs. Patience. D’ici à trois ans, Bordeaux ne sera plus qu’à deux heures vingt de Paris en TGV.

1er AVRIL

Des drones pour distribuer le courrier

Votre magazine 01 Business déposé devant votre porte par un... drone. Sur son site Internet, La Poste

affi rme en effet réfl échir à se doter de plusieurs de ses mini-hélicoptères fabriqués par l’industriel français Parrot. Dans un premier temps, le projet ne concerne-

STMicro nous met des capteurs sous la peau, les Chinois bientôt interdits en France, Daniel Cohen annonce une économie de l’immatériel

Alain Juppé, un maire

connecté.

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rait que la distribution à domicile de journaux. Mais le groupe français envisage, dans un avenir proche, la li-vraison de colis et peut-être, un jour, de l’ensemble du courrier. Et pour ceux qui vivent en bordure de mer ou de cours d’eau, on pourrait même imaginer des drones-poissons (d’avril).

2AVRIL

Daniel Cohen décrypte la “révolution” numérique

Pour l’instant, la révo-lution digitale se li-

mite à l’essor du smart-phone et aux usages que nous en faisons », déclare l’économiste Robert Gor-don, cité par Daniel Co-hen. Le chercheur fran-çais aime s’inspirer des propos du Britannique pour provoquer. Intervenant à la soirée des 30 ans de l’Afai (Association française des auditeurs informa-tiques), qui rassemble aussi avocats, juristes, DSI, direc-teurs fi nanciers et autres universitaires, Daniel Cohen préfère parler de l’émergence d’une économie de l’im-matériel au niveau planétaire, plutôt que d’une révolu-tion numérique. Pour l’économiste, il était plus facile de parler de révolution avec l’apparition du charbon ou de l’électricité. Le phénomène industriel qui s’est déve-loppé autour était concret avec la naissance de métiers manuels, techniques. Avec le numérique, c’est différent. Il n’y a pas d’évolution de nos biens de production. La révolution est plus subtile et sans doute plus profonde. Tous nos repères sont bouleversés. Nous sommes dans une économie où le leader n’a pas besoin d’un challen-ger pour montrer combien il est puissant. Mais tout reste encore à inventer dans cette nouvelle histoire.

3AVRIL

En France, on n’a pas de pétrole mais on a des données

Les données sont le pétrole de la société de l’informa-tion. Problème, dès qu’il s’agit de maîtriser ces infor-

mations, comme pour la précieuse huile de roche, notre pays devient de plus en plus dépendant des géants pri-vés américains. Données personnelles, géographiques, fi nancières, marchandes, météorologiques, sanitaires,

tout est bon pour le club très fermé Gafa (Google, Ama-zon, Face book, Apple). Il faut savoir que Google entre-pose dans ses immenses datacenters davantage d’infor-mations sur la France que l’Insee. Amazon, lui, réalise aujourd’hui 30 % de ses ventes grâce à des propositions ciblées. Si l’Europe ne bouge pas, nous serons bientôt privés de souveraineté numérique, clament plusieurs experts, en ouverture du salon parisien consacré au big data. Pour beaucoup d’entre eux, s’il est déjà trop tard pour chercher à créer un Google européen, il est encore temps de pousser quelques initiatives qui pourront faire notre force de demain sur la robotique, le traitement de données ou encore les services de collaborations, de par-tage et d’échange de données.

4AVRIL

01 net, un nouveau magazine high-tech

Cent pour cent plaisir et utile ! C’est la semaine der-nière qu’est sorti en kiosque le premier numéro de

01 net. Ce journal high-tech grand public, édité par Next-InteractiveMedia (à qui appartient aussi 01 Business) ras-semble en un seul magazine L’Ordina teur individuel et Micro Hebdo. Le journal n’est pas des tiné unique ment aux geeks, mais à tous ceux qui souhaitent en savoir un peu plus sur le monde numérique d’aujourd’hui, sur les personnalités, les sites Internet et les applications qui font l’actualité. Un article nous dévoile d’ailleurs, dès ce premier numéro, quel logiciel de reconnaissance vocale a servi pour confondre Jérôme Cahuzac. Il décrypte égale-ment nos nouveaux usages du digital. Et nous fait découvrir, tous les quinze jours, les trucs et astuces qui nous simplifi ent la vie à la maison, au travail, dans le train ou dans la rue. Enfi n, une partie pratique, avec des tests réali-sés par le laboratoi-re du groupe, aide à choisir les meil leurs outils du moment.Bienvenue... et longue vie.

STMicro nous met des capteurs sous la peau, les Chinois bientôt interdits en France, Daniel Cohen annonce une économie de l’immatériel

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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11AVRIL

L’entreprise qui favorise l’esprit d’entreprise

Neurones n’est pas une SSII comme les autres. Créée en 1985 par son actuel PDG, Luc de Cham-

mard, introduite en Bourse en 2000, elle compte en-viron 4 000 salariés pour un chiffre d’affaires 2012 de 315,4 millions d’euros. Au-delà de son métier de

conseil, d’intégration et d’infogérance, la particularité de Neurones est de servir d’incubateur pour ses collabo-ra teurs animés par l’esprit d’entre-prise. Luc de Chammard étudie ainsi chaque année des projets élaborés par des salariés. Et si des business mo-dels semblent viables avec des créa-tions d’emplois à la clé, les dirigeants de Neurones n’hésitent pas à accom-pagner les primo-entrepreneurs en leur donnant les clés de nouvelles enti-tés. Un exemple avec Finaxys, dédié à la fi nance de marché. L’idée a été pré-

sentée en 2009 par deux jeunes ingénieurs. Aujourd’hui, cette division emploie 120 personnes avec, déjà, une implantation à Londres.

12AVRIL

L’État veut mettre ses ministres au cloud

Comme les entreprises, l’Etat cherche à consolider ses datacenters. Une démarche évidente dans un

contexte budgétaire serré, mais beaucoup moins d’un point de vue organisationnel, managérial et surtout cultu-rel. D’où ce coup de projecteur sur l’expérimentation menée par la DSI de l’Etat (Disic), qui supervise actuelle-ment la mise en place d’un cloud interministériel. Pour ce projet pilote, elle a retenu les salles serveurs de la Di-rection de l’information légale et administrative (Dila). Ce test, dont les résultats devraient être connus en sep-tembre, vise à montrer aux DSI des ministères l’intérêt d’exploiter la puissance de calcul fournie par les centres de données des autres administrations centrales. D’ici à dix ans, la Disic espère que 80 % de la puissance infor-matique de l’Etat s’appuiera sur une seule infrastructure, comportant des espaces virtuels et privatisés par minis-tère. L’Etat entend ainsi réduire le nombre de ses data-centers – une centaine – en mutualisant notamment ses

ressources matérielles autour de trois grands ministères : Bercy, la Défense et l’Intérieur. On peut ensuite imagi-ner une mutualisation élargie à plusieurs des 1 200 opé-rateurs de l’Etat (Insee, CEA, CNRS...).

15AVRIL

Crainte du confl it d’intérêts ou manque de confi ance ?

Stupeur pour les entrepreneurs qui découvrent les déclarations de patrimoine de nos politiques. Im-

mobilier, contrats d’assurance-vie, véhicules – d’occa-sion –, vélos, mais pratiquement pas un seul centime investi dans les entreprises. On pourra, certes, évoquer la nécessaire indépendance de nos élus et le risque de confl it d’intérêts, mais les plans d’action proposés par les banques procurent pour cela un certain anonymat par rapport aux placements choisis. En outre, à l’heure où les entreprises françaises, parmi lesquelles fi gurent de nombreuses représentantes du numérique, sont en per-pétuelle recherche de fonds, un peu d’exemplarité dans la prise de risque en termes d’investissements fi nanciers n’aurait pas fait de mal.

16AVRIL

American Airlines est une entreprise digitale

Gros trou d’air pour la compagnie aérienne Ameri-can Airlines. Tous ses avions sont restés cloués au

sol suite à une panne informatique survenue sur son sys-tème de réservation. Pas moins de 670 vols ont ainsi été annulés pour la seule journée du 16 avril. Toutes les hy-pothèses ont été émises pour expliquer ce bug, y compris

Les ministres français sont dans leur nuage, Washington lorgne sur Bruxelles, American Airlines carbure au numérique

Avions d’American Airlines victimes d’un bug informatique.

Luc de Chammard, PDG de Neurones.

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des liens éventuels avec les attentats de Boston. Au fi nal, c’est bien la faute du système informatique vieillissant de la compagnie. Cet événement illustre une nouvelle fois le profond enracinement de l’informatique dans les entreprises. On pourrait presque considérer American Airlines comme une IT compagnie.

17AVRIL

PIP : les assureurs ont anticipé grâce aux technologies

L’un des tout premiers assureurs français a pris connaissance des risques juridiques liés aux pro-

thèses mammaires PIP presque huit mois avant que le scandale n’éclate au printemps 2010. Une confi dence faite par un éditeur de logiciels de text mining. Cette technologie extrait d’Internet (sites, réseaux sociaux, messageries) tout un ensemble de contenus. Aidée de systèmes d’intelligence artifi cielle et d’algorithmes complexes de recherche, elle analyse ces informations pour en déduire ensuite une tendance. Dans le cas pré-sent, l’utilisation du text mining a permis à certains assureurs d’anticiper le calcul d’éventuelles indemnités bien avant les conclusions du procès (qui a lieu ces jours-ci). Et même de réviser certaines clauses des contrats de ses futures assurées.

17AVRIL

Quand Washington puise ses idées à Bruxelles

Sans grande intervention étatique, l’entrepreneuriat libéral américain est en train de vivre une discrète

révolution. Ardents défenseurs du marché libre, les po-litiques américains ne restent en effet pas insensibles à la réorganisation de l’activité mondiale. Conscient des importantes subventions accordées par les pays émer-gents – BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) notamment – à leurs industries innovantes, de la concurrence exacerbée et d’une balance des paiements défavorable, le Congrès américain souhaite planifi er davantage sa stratégie dans le domaine. L’esprit d’en-treprise et la libre concurrence ne sont certes pas remis en cause. Mais plusieurs rapports publiés récemment (Committee on Comparative Innovation Policy, National Research Council ou Committee on Competing in the 21st Century), ainsi que des lois votées, tendent à prou-ver une volonté d’interventionnisme grandissante et ce besoin de mettre en œuvre une politique globale d’inno-

vation. Les rôles seraient clairement répartis : l’Etat fédé-ral pour la recherche et les grands programmes ; les Etats pour la formation et les clusters ; les grandes entreprises pour l’innovation incrémentale ; les PME et start up pour l’innovation libre. Cette planifi cation industrielle à long terme pourrait s’accompagner d’un réajustement mo-nétaire important. Cela nous rappelle quelque chose... Washington puiserait-elle ses idées à Bruxelles ? L’inno-vation américaine reste promise à un bel avenir.

18AVRIL

Télécom ParisTech décerne ses prix 2013

Jean-Charles et Jean-François Decaux, le professeur Jacques Marescaux et Jean-Louis Schmilin sont les

lauréats 2013 du Prix des technologies numériques. Dé-cernés pour la quatorzième année par l’école Télécom ParisTech et son association de diplômés, ces trophées récompensent des personnalités pour leur action dans le numérique. Les frères Decaux reçoivent le Prix du ma-nager d’entreprise. Un accent plus particulier ayant été mis cette année sur l’e-santé, le prix de l’innovateur et celui de la personnalité numérique sont revenus respec-tivement à Jean-Louis Schmitlin, PDG de Parsys Télé-médecine, et au professeur Jacques Marescaux, chirur-gien, fondateur de l’Ircade (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif).

Les ministres français sont dans leur nuage, Washington lorgne sur Bruxelles, American Airlines carbure au numérique

Le Capitole, siège du Congrès, à Washington.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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20AVRIL

L’informatique, l’un des 15 métiers les plus recherchés

Une petite lueur d’optimisme scintille au milieu des très mauvais chiffres du chômage. Pôle em-

ploi chiffre à 1,6 million les prévisions d’embauches en 2013. Soit une progression de 0,3 % par rapport à 2012. L’agence nationale détaille également les 15 mé-tiers les plus recherchés, parmi lesquels fi gurent les in-génieurs et cadres spécialisés en informatique : près de 27 000 recrutements sont à prévoir. Ces chiffres vont certainement alimenter à nouveau le débat sur l’effet

ou non de pénurie des informa-ticiens en France. « Nous en man-quons cruellement », clament une dizaine de DSI rencontrés ces jours-ci. Plusieurs d’entre eux vantent d’ailleurs le recours de plus en plus massif à l’embauche de jeunes talents issus du Maroc, de Tunisie et de Côte d’Ivoire, « compétents et motivés ».

23AVRIL

Télémédecine, une urgence pour Syntec numérique

Le syndicat patronal des éditeurs de logiciels et des entreprises de services du numérique (ESN, ex-SSII)

Syntec numérique, associé au Syndicat national de l’in-dustrie des technologies médicales (Snitem), publie un livre blanc intitulé Filière télémédecine : le temps de l’action. Cela fait un moment que Syntec numérique ainsi que d’autres organismes, tel l’Institut Montaigne, défendent ce domaine d’excellence numérique pour la France. Mais les résistances sont fortes, notamment au niveau administratif, pour ce qui concerne les actes rem-boursés par l’Assurance maladie, par exemple. Du coup, malgré un cadre juridique clairement défi ni et le succès de nombreuses expérimentations locales, la téléméde-cine peine à trouver son modèle économique. Les deux syndicats passent donc à la vitesse supérieure et avan-cent plusieurs pistes. Comme la création d’un guichet unique à l’adresse des porteurs de projets, associant ac-teurs publics et privés. Il faciliterait la coconstruction, permettrait d’imaginer de nouveaux modes de fi nance-ment, et soutiendrait la réorganisation des soins exigée par la télémédecine.

23AVRIL

Un ex-patron de Bull à la tête d’Oberthur Technologies

Pour le nouveau directeur gé-néral du numéro deux mon-

dial de la carte à puce, Oberthur Techno lo gies (6 000 salariés), le contrat est clair. Didier Lamou-che a pour mission de doubler le chiffre d’affaires et, pour at-teindre l’objectif fi xé à 1,8 mil-liard d’euros d’ici à 2016, il re-prend une recette qui lui avait réussi lors de sa présidence chez Bull (2005-2010) : développer la partie logiciels et services. Il en-tend la faire passer de 28 à 40 % du chiffre d’affaires total, a-t-il affi rmé aux Echos. Il mise en pa-rallèle sur l’explosion attendue de la 4G et des technolo-gies sans contact NFC. Un vrai défi tech ni que, marketing et commercial. Intéressant aussi pour le nouveau diri-geant, puisque Oberthur Technologies fait l’ob jet d’un montage actionnarial sous forme de LBO (acquisition avec effet de levier). Cet ingénieur centralien, docteur en technologie des semi-conducteurs, n’est pas en terri-toire inconnu. Oberthur Technologies est en effet à la fois client et fournisseur de STMicro electronics, co-maison mère de ST- Ericsson, société qu’il dirigeait depuis 2010. Cette nomination intervient dans un climat particulier. La Commission européenne soupçonne, sans citer de nom, des ententes commerciales au sein d’une sorte de cartel européen de la carte à puce. Bruxelles brandit la menace d’amendes, mais cela risque de se négocier derrière les portes capitonnées de cabinets d’avocats.

25AVRIL

La France est aussi une puissance numérique

Dans la délégation française accompagnant le prési-dent de la République en Chine, coincés entre les

plus grands groupes français et de nombreux spécialis-tes de l’agro-alimentaire, fi guraient quatre acteurs du nu-mérique : Altavia (marketing digital), Mobigis (système d’information géographique), Viadeo (réseau social) et Micropole (business intelligence). Chris tian Poyau, PDG et fondateur de Micropole, est rentré plutôt satis-

L’avenir de la santé est numérique, la France joue des coudes en Chine, les géants de la sécurité se parlent enfi n

Selon Pôle emploi, le secteur informatique devrait o rir 27�000 pos-tes environ en 2013.

Didier Lamouche, nouveau DG d’Oberthur.

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fait. Implanté à Shanghai et Hong Kong avec une cen-taine d’employés, il estime qu’il y a beaucoup à faire en Chine en termes de services informatiques, des appels d’offres à remporter, voire des acquisitions à effectuer. Le marché ressemble à celui de la France du début des années 90, mais d’ici à huit ans, le retard sera comblé. La vitesse, c’est ce qui surprend d’ailleurs le plus l’entrepre-neur français. La lourdeur bureaucratique chinoise fait aujourd’hui place à un bouillonnement entrepreneurial. Et il ne serait pas étonnant de voir arriver bientôt en Occident des sociétés de services chinoises, suivant la voie ouverte par les Lenovo, Huawei et autres ZTE.

25AVRIL

Comment développer la fi bre optique selon Valérie Pécresse

Financer le déploiement sur le territoire national du très haut débit sur fi bre optique pourrait, selon Valé-

rie Pécresse, passer par la vente des actions France Télé-com détenues par l’Etat. Le retrait de l’Etat et du FSI de France Télécom rapporterait 5,5 milliards d’euros. Soit plus du quart des 20 milliards prévus par François Hol-lande pour fi nancer cette couverture dans les dix ans. Une manne pour rattraper le retard pris par la France. Fin 2011, la part des abonnés à la fi bre optique dans le total des abonnés Internet était de 63 % au Japon, de 56 % en Corée du Sud et de 3 % en France. Cette propo-sition fait partie de la quinzaine de mesures présentées par le Labo des idées, le think tank créé et présidé par l’ex-ministre, dans le cadre de sa convention numérique.

29AVRIL

La fi lière française en cybersécurité se construit

En matière de défense et d’armement, les mérites de la fi lière industrielle française sont souvent van-

tés. Peut-être nous enviera-t-on aussi un jour celle de la cyber sécurité. Après le rachat de Netasq, Cassidian Cyber security vient d’acquérir Arkoon, un autre fl eu-ron technologique du secteur. La division sécurité des systèmes d’information d’EADS forge peu à peu son ambition de bâtir un grand consortium du secteur, forte-ment ancré en Europe. Une stratégie qui rejoint en tout point l’une des mesures citées dans le Livre blanc sur la défense, tout juste présenté par François Hollande. Le mar ché français de la sécurité informatique, qui pèse 6 mil liards d’euros (9 milliards en comptant les services asso ciés), est encore trop dispersé. Pour s’imposer au niveau européen, voire mondial, la France doit en effet disposer d’un solide tissu industriel s’appuyant sur de grosses écuries (Cassidian, Bull, Thales, Alcatel-Lucent) capables de s’entendre sur une approche stratégique et globale. Celle-ci permettra de développer et de soutenir une activité économique fortement exportatrice.

2MAI

Former les garagistes du numérique

A lors qu’est annoncée la fermeture de l’usine de PSA à Aulnay, la voiture

connectée est un domaine d’excellence français. Les acteurs de la fi lière tricolore (constructeurs automobiles, éditeurs de logiciels, opérateurs télécoms et autres so-ciétés de services) sont en effet très dyna-miques sur le sujet. L’université Pierre et Marie Curie (UPMC) et sa fondation lan-cent d’ailleurs une chaire d’excellence baptisée Smart & Connected Mobility, la voiture connectée. Créée pour cinq ans et dotée d’un budget de 1,5 million d’eu-ros, cette chaire, parrainée par ses mécènes Atos et Re-nault, accompagnera des projets de recherche interna-tionaux. Parmi les thèmes abordés : la personnalisation des services numériques selon l’usager, l’intégration des terminaux personnels, l’utilisation de la voiture comme capteur environnemental dans la ville intelligente... La voiture connectée, c’est d’ailleurs le dossier de notre confrère 01net, distribué dans tous les bons kiosques.

L’avenir de la santé est numérique, la France joue des coudes en Chine, les géants de la sécurité se parlent enfi n

Valérie Pécresse, secrétaire générale déléguée de l’UMP.

Didier Lamouche, nouveau DG d’Oberthur.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

LE

30AVRIL

L’appel à secouer nos élites

A eux deux, ils n’ont pas 50 ans, mais de l’expé-rience numérique à revendre. Geoffrey La Rocca,

fondateur du site d’épicerie fi ne Madeleinemarket, et Alexandre Malsch, créateur de Melty, site de médias des-tinés aux jeunes, lancent le Siècle numérique. Référence assumée au Siècle, un club rassemblant l’élite de l’éco-nomie française, cette association ne se veut ni un think tank de plus, ni un groupe de pression, encore moins un Conseil national du numérique (CNN) bis. La poignée d’entrepreneurs du Web ainsi réunis a pour objectif de brandir l’étendard du digital. De démontrer à quel point ce secteur représente un relais de croissance vital pour nos entreprises. Persuadés que ce secteur pourra re-présenter jusqu’à 10 % du PIB (produit intérieur brut) d’ici à 2020, les membres du Siècle numérique espèrent créer des vocations chez les plus jeunes à travers leurs discussions, qui seront toujours rendues publiques via, notamment, un compte Twitter (@sieclenumerique). Ils profi teront d’un dîner mensuel (le premier avait lieu ce mardi) pour organiser des rencontres avec des person-nalités issues de ce domaine d’activité, mais pas unique-ment. Fleur Pellerin et Neelie Kroes ont déjà reçu leur carton d’invitation. Mais au fait, où est passé le CNNum ?

1ER

MAI

Dailymotion reste bleu, blanc, Orange

Non. Arnaud Monte-bourg n’a pas eu com-

plètement tort d’empêcher le rachat de Dailymotion par Yahoo. Certes, la forme n’y était pas. Il eut mieux valu ménager quelque peu les ap-parences. Et expliquer, qu’à l’instar de l’e-santé ou du cloud, la vidéo en ligne fait partie des priorités numé-riques nationales sur les-quelles la France imagine bâtir son avenir digital. Il aurait aussi été judicieux de présenter dans la foulée un plan B en forçant, pourquoi

pas, la main à Orange. En effet, Stéphane Richard, son PDG, a expliqué que Dailymotion avait besoin du sou-tien d’un partenaire d’envergure internationale maî-trisant les enjeux du digital. Orange n’en serait pas ca-pable ? En fait, au-delà de cet épisode malheureux, qui aura au moins eu le mérite de médiatiser Daily motion, la question à se poser est : que faire pour aider les en-treprises françaises à devenir des championnes du nu-mérique, sources d’emplois ? Il faut nécessairement le soutien de partenaires solides de taille mondiale, ou au moins européenne. Mais aussi que les banques, les inves-tisseurs, les clients et, bien entendu, l’Etat, accordent plus de confi ance aux entrepreneurs. Car pour ces derniers, confi ance rime souvent avec croissance.

6MAI

Lire, écrire, compter... mais aussi coder

Gilles Babinet, actuel Digital Champion français chargé de vanter les mérites de notre économie

numérique nationale auprès de l’Union européenne, mais aussi cofondateur de Captain Dash et membre du Siècle numérique, veut que nos chers bambins appren-nent à programmer dès l’âge de 8 ans. Jamais à cours d’idée, l’ex-président du CNNum envisage sérieuse-ment de créer une plate-forme en ligne pour former les 8-16 ans à la programmation. Cet enseignement, distillé hors des circuits traditionnels, aurait plusieurs vertus, parmi lesquelles celle de valoriser le travail d’élèves po-tentiellement en échec scolaire. Une idée pas si saugre-nue puisque, selon Le Figaro, le ministère de l’Education travaillerait sur une initiation aux sciences informatiques dès le primaire. Les enfants apprendraient ainsi à déve-lopper des petits programmes. Une bonne idée consis-terait aussi à introduire quelques notions de culture nu-mérique, tels que l’utilisation des courriels, du surf sur Internet ou des réseaux sociaux.

11MAI

Le buzz printanier de Facebook

C ’est presque devenu un rituel. Tous les trois mois, Face book éprouve un besoin irrésistible de faire

parler de lui de façon tonitruante. La nouvelle de cet hiver concernait sa nouvelle interface Home pour les mobiles. Une application dont on attend toujours le dé-collage auprès du grand public. Aujourd’hui, place au

Arnaud Montebourg�: 1Yahoo�: 0.

Redonner confi ance aux entrepreneurs du numérique, enseigner l’informatique dès 8 ans, et sécuriser le recours au cloud computing

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LES SAMEDIS À 20 HEURES ET TOUS LES DIMANCHES À 17 HEURES

buzz printanier, c’est-à-dire le possible rachat de Waze, un spécialiste de la cartographie sociale, pour... un mil-liard de dollars ! Certes, Waze s’est bâti un solide succès à partir d’une application mobile routière gratuite, fi nan-cée par la publicité. Cinquante millions d’internautes s’échangent chaque jour des informations sur le trafi c routier, les travaux, les accidents, se prévenant ainsi les uns les autres des risques de bouchons et de ralentisse-ment. Mais de là à se lancer dans une transaction d’un tel montant... Reste l’effet d’annonce. Une telle acquisition est toujours positive pour transporter d’enthousiasme les investisseurs et impressionner le marché. Car cela augure, a priori, de la perspective de nouveaux revenus.

12MAI

Les Chinois en veulent à nos données

Alibaba, l’Amazon de l’empire du

Milieu, se sentirait-il à l’étroit au milieu de ses 1,3 milliard de clients potentiels locaux ? Selon une dépêche de l’Agence France Presse, le géant de l’e-commerce souhai-terait étendre ses acti-vités hors de ses fron-

tières via, notamment, sa galerie marchande Taobao. Le groupe annonce qu’il va d’abord viser les puissantes diasporas chinoises implantées à l’étranger. Mais que l’on ne s’y méprenne pas. Alibaba guigne surtout le gi-gantesque trésor des données clients occidentales. Toutes ces informations sur les habitudes des consommateurs, leurs préférences en termes d’achat, et leurs façons de naviguer constituent une manne inépuisable. Autrement dit, le pétrole du XXIe siècle.

13MAI

Le code de commerce, nouvelle bible des DSI

Dix jours de négociation commerciale ; puis de un à deux mois pour peaufi ner les détails techniques ; et,

enfi n, de quatre à six mois pour spécifi er tous les aspects juridiques du contrat... Non, le cloud n’est pas qu’une question de technologie, m’expliquent plusieurs DSI

lors d’un petit déjeuner du Club 01DSI. Avec le recours accru aux infogérants et autres cloud providers (fournis-seurs de cloud), les directeurs informatiques voient les conventions de services s’empiler. Certes, ils sont accom-pagnés de leur direction juridique. Mais tous affi rment qu’ils peuvent passer jusqu’à un quart de leur temps à sécuriser les clauses contractuelles. Sans compter les autres contraintes légales dont ils portent la responsabi-lité dans le cadre de leurs activités courantes (maîtrise de la conformité, loi informatique et libertés, ressources humaines…). Le pire est que cette situation ne va pas aller en s’améliorant.

14MAI

La French Valley qui ne demande qu’à grandir

Verrons-nous un jour une Silicon Valley en France ?

Depuis des années, nos gouvernants cherchent à créer un lieu où serait concentrée une partie des meilleures compétences en technologies de l’informa-tion de l’Hexagone. Et si, plutôt que de rêver à un tel jardin d’Eden pour le numérique tricolore, nous partions de ce qui existe déjà ? C’est-à-dire de Grenoble. Nichée au pied des Alpes, cette agglomération rassemble en effet des universités et des écoles d’ingénieurs, un tissu de PME innovantes, des centres de recherches recon-nus (CEA, pôle Minatec) soutenus par des budgets mi-litaires, ainsi qu’une industrie manufacturière de com-posants microélectroniques de tout premier plan, ST Microelectronics. C’est en discutant avec son PDG, Carlo Bozotti, que cette compa-raison saugrenue m’est ap-parue. « Pourquoi pas ? a-t-il souri. Il faudrait, pour réussir un coup pareil, at-tirer un nombre beaucoup plus important d’investis-seurs et d’étudiants. Mais plutôt que de se focaliser sur une initiative natio-nale, mieux vaudrait me-ner une réfl exion sérieuse à l’échelle euro péenne au-tour de l’existence d’un tel pôle regroupant des indus-tries de pointe », remarque Carlo Bozotti.

La vallée du Grésivaudan, en Isère, accueille déjà des industries IT.

Redonner confi ance aux entrepreneurs du numérique, enseigner l’informatique dès 8 ans, et sécuriser le recours au cloud computing

Alibaba à la conquête de nouveaux marchés.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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19MAI

Quelle sera la technologie clé de votre business ?

Lorsque McKinsey décrit les sept technologies qui vont changer le monde, ce n’est pas uniquement

pour faire du buzz ou se positionner comme un cabinet de consultants extralucides. L’objectif est surtout d’inci-ter les entreprises à s’interroger sur chacune de ces in-novations. A se demander laquelle peut révolutionner son business, s’inscrire parmi ses relais de croissance et comment, alors, l’intégrer dans sa stratégie. Voici donc les thèmes susceptibles d’alimenter vos réfl exions : le cloud computing, l’automatisation de la connaissance (big data), les objets connectés, l’Internet mobile, la ro-botique, les voitures autonomes et les imprimantes 3D. Ces technologies devraient générer entre 12 000 et 37 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2025. De quoi se creuser un peu la tête.

19MAI

Écouter le bruit numérique, la spécialité d’Apicube

Depuis un moment, entreprendre dans le numérique taraudait Joël Rubino.

Il a fallu attendre qu’il quitte la direc-tion Europe du marketing d’IBM, début 2012, pour le voir lancer sa start up Api-cube. Il ne s’est toutefois pas trop éloigné d’IBM puisqu’il utilise les compétences big data du géant américain pour propo-ser des services « d’écoute et d’analyse » du bruit numérique. Apicube suit toutes les conversations publiques sur les médias sociaux. Et ça marche ! Invité sur BFM Business, Joël Rubino explique que l’on aurait pu prévoir les émeutes du Troca-déro qui ont eu lieu mi-mai lors de la fête

organisée par le PSG. Vingt-quatre heures avant, Twitter et Facebook bruissaient déjà de centaines de messages autour des thèmes de violence, de casse, de pagaille, d’af-frontements avec les CRS... Analyser toutes ces données, c’est ce qu’on appelle le big data. Les instances du foot ont tellement été impressionnées qu’elles ont souhaité tester le dispositif quelques jours plus tard lors du match Paris-Brest au Parc des princes. Résultat, Apicube serait à deux doigts d’équiper tous les stades de foot de ligue 1 dès la saison prochaine. Twitter ! Twitter ! Entends-tu ?

21MAI

Les responsables sécurité s’interrogent sur leur avenir

Plusieurs experts se sont exprimés sur

l’avenir de la fonction de responsable de la sécu-rité des systèmes d’infor-mation (RSSI) lors de la soirée de remise des Tro-phées de la sécurité, or-ganisée par 01Business à Paris. Trois pistes sont au-jourd’hui évoquées. Une première portera le RSSI vers l’univers de la pro-tection de données, une nouvelle réglementation européenne renforçant la fonction de respon-sable des données per-sonnelles. Le CSO (Chief Security Offi cer) devien-dra alors un DPO (Data Privacy Offi cer). Une deuxième famille de RSSI devrait s’orienter vers le domaine de la cyberdéfense. Une dernière voie, enfi n, verra le RSSI devenir un expert sécurité en solutions métiers, inter-venant alors très en amont des projets business pour apporter sa touche sécurité.

23MAI

L’impression 3D, un domaine d’excellence français

Cela aurait pu être une deuxième affaire Dailymo-tion pour Arnaud Montebourg. Mais les montants,

les acteurs et, au fi nal, le contexte étaient très différents. L’implication du ministre du Redressement productif a cependant été totale dans le rachat par le groupe indus-triel Gorgé de la société Phidias Technologies, spécialiste de l’impression 3D. Persuadé de l’imminence d’une révo-lution industrielle dans ce domaine, Arnaud Montebourg s’est activé en coulisses pour que l’expertise en fabrica-tion d’imprimantes de Phidias ne quitte pas notre terri-toire. Une aubaine également pour Gorgé, présent dans la sécurité de sites industriels, la protection en milieux nucléaires, la robotique et les drones, qui se dote d’une nouvelle branche d’avenir pour un peu moins de 5 mil-

Les émeutes du Trocadéro auraient pu être prévues en analysant les médias sociaux.

Apicube prédit l’avenir, l’impression 3D décolle, et Google souhaite connecter toute la planète à l’Internet mobile

Nathalie Risacher (Natixis) a remis le Grand Prix RSSI à Emmanuel Garnier (Systalians).

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lions d’euros – le chiffre d’affaires 2012 de Gorgé atteint 208,6 millions d’euros. Le groupe récupère d’ailleurs une technologie unique a priori plus rapide et plus pré-cise que les techniques traditionnelles : une diode laser qui solidifi e la matière de l’objet à imprimer et ne s’ap-plique pas sur un seul point, mais sur une image HD de deux millions de points. Idéal pour les impressions de précision, comme celles des prothèses dentaires.

27MAI

Les chantiers des directeurs marketing du numérique

Tout comme les autres métiers de l’entreprise, les di-recteurs marketing s’interrogent sur leur évolution.

Ils étaient plus de 250 à participer au Forum CMIT (Club des responsables marketing de l’IT). Quatre tendances sont sorties des débats. Maintenant qu’ils récupèrent une partie des budgets IT, il leur est d’abord demandé une meilleure maîtrise des logiciels de relation client, des outils d’analyse de données, des plates-formes col-laboratives. Infl uencées elles aussi par le big data, les di-rections marketing doivent, deuxièmement, se doter de compétences analytiques, récupérant et analysant toutes les données qui leur parviennent pour établir leurs straté-gies. Il est ensuite naturel que, ainsi équipées d’outils plus précis et disposant de plus d’informations, elles maîtrisent à l’euro près leur retour sur investissement. C’est armées de toutes ces mesures et indicateurs qu’elles pourront infl uencer les décisions de leurs directions générales. Le quatrième chantier, plus complexe, porte sur les équipes. Les directions marketing doivent être capables d’une plus grande ouverture d’esprit par rapport aux nouvelles gé-nérations et aux nouveaux usages.

28MAI

Les actes de cyberguerre se multiplient

Barack Obama ne plaisantait pas lorsqu’il indiquait que les deux menaces les plus sérieuses pesant sur

les Etats-Unis étaient le développement du nucléaire en Corée du Nord et les cyberattaques sur les sites améri-cains. On apprend que la Chine piraterait depuis des an-nées les serveurs de la défense américaine, tandis que les Iraniens auraient réussi à pénétrer les ordinateurs qui pi-lotent les pipelines de pétrole et de gaz. Du coup, Obama a multiplié par six le budget de sa cyberdéfense, le fai-sant passer de 800 millions à 4,7 milliards de dollars.

« La France a, elle aussi, pris conscience que la menace ne portait plus uniquement sur des sites gouvernemen-taux, mais pouvait toucher l’ensemble de notre écono-mie et, plus particulièrement, les infrastructures liées à l’énergie, à l’approvisionnement en eau ou aux indus-tries sensibles (chimie, nucléaire) », explique Jean-Michel Orozco, président de Cassidian Cybersecurity, la fi liale dédiée d’EADS, au micro de l’émission 01Business sur BFM Business. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si aujourd’hui semble se dessiner une fi lière française de sécurité numérique, emmenée par quelques grands lea-ders comme Cassidian, Thales, Bull ou Alcatel-Lucent.

29MAI

Google à la rescousse de la communauté francophone ?

Google annonce qu’il veut lui-même connecter un milliard d’humains à l’Internet mobile. L’édi-

teur américain prévoit de mettre en place des réseaux sans fil en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, commer cialisant en parallèle des smartphones peu chers. Il compte fi nancer des opérateurs locaux et pas-ser en force auprès des autorités locales pour débloquer des fré quences. Pour l’anecdote, Google envisage d’ins-taller des antennes 3G sur des ballons dans les contrées diffi ciles. Certains salueront cette initiative, d’autres la déni greront. Les entreprises françaises ont, elles, intérêt à dresser une oreille attentive. La communauté franco-phone est très présente dans ces régions, et ce serait une opportunité sans précédent de renouer avec ces popula-tions et de créer de nouvelles sources de richesse.

Apicube prédit l’avenir, l’impression 3D décolle, et Google souhaite connecter toute la planète à l’Internet mobile

Google veut installer des réseaux sans fi l en Afrique noire.

Nathalie Risacher (Natixis) a remis le Grand Prix RSSI à Emmanuel Garnier (Systalians).

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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3JUIN

Une ministre qui parle comme un entrepreneur

Geneviève Fioraso est une femme à part. Députée en Isère depuis juin 2007, longtemps élue à Grenoble

en charge de l’Université et de la recherche, elle a, entre autres, fondé et dirigé l’Agence régionale du numérique Rhône-Alpes et a siégé à la direction d’une start up. Au-jourd’hui ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, elle connaît donc parfaitement tous les en-jeux portant sur l’innovation. Lors de la soirée Innova-tion Night à Paris, son discours de clôture fut, dans sa

première partie, assez politique. C’est une fois ses papiers mis de côté que ses propos sont devenus moins conve-nus. La ministre s’est, du coup, mise à parler comme un entrepreneur met-tant en avant les efforts à fournir en termes d’innovations par les usages (celles qui nous servent tous les jours). Geneviève Fioraso a parlé d’industrie, mais en maniant les termes marketing et design, expliquant que nous avions des progrès à faire dans le domaine. Une conclusion sans naïveté et pro-noncée avec détermination.

4JUIN

CSC peut-il perdre son business en France ?

Urgent. Société de services nord-américaine mondia-lement connue recherche un patron pour ses acti-

vités en Europe. La maîtrise de la culture française ainsi qu’une bonne connaissance du marché tricolore – et de ses patrons – sont souhaitables. C’est en effet en partie sur ces deux critères que Claude Czechowski a bâti en vingt ans le succès hexagonal de CSC. En développant personnellement des relations privilégiées avec tous les décideurs, il a réussi à asseoir la notoriété, la réputation et la croissance de CSC en Europe, notamment ces der-niers mois, tandis que, partout ailleurs, ses concurrents « tiraient la langue ». Le groupe CSC lui-même affi chait des pertes au niveau mondial. Aujourd’hui, on apprend qu’il va mieux. Le chiffre d’affaires 2013 (exercice clos en mai) est certes en baisse, passant de 15,36 milliards de dollars en 2012 à 14,99 milliards, mais le revenu par action est meilleur. Ce qui plaît visiblement au nouveau

boss américain de CSC. Ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à se séparer de certains pans du groupe pour faire grim-per l’action. C’est sans doute cette nouvelle direction stratégique qui a eu raison du patron français. Claude Czechowski a annoncé sa démission il y a quelques se-maines. La succession s’annonce diffi cile. Diriger une SSII répond, en France, à quelques codes qui peuvent vite apparaître très opaques aux yeux des Yankees.

5JUIN

Les geeks sont devenus les nouveaux branchés

Non, les réseaux sociaux ne tuent pas les blogs. Ils leur redonnent plutôt un nouvel élan. C’est cette

dynamique qu’a récompensée la start up Tribway avec la première édition de ses trophées Infl uenceurs, une plon-gée au cœur de la culture Y. Tourné vers le grand public, Tribway est une sorte de Pinterest du shopping. Il aide les internautes à se constituer leur communauté de shop-ping pour découvrir, partager et acheter les meilleurs produits du Web (mode, beauté, high-tech, musique, fi lms, etc.). C’est en interrogeant ces différentes com-munautés que la jeune pousse a repéré les blogs les plus infl uents. Dans la catégorie high-tech, le vainqueur est Pix-geeks.com. Un blog créé par un ancien Gad’zart, rompu au marketing et au webdesign qui mêle techno-logies et culture Web. Un site intéressant pour percevoir les tendances high-tech du moment.

5JUIN

Bientôt un Chief Digital O� cer chez Ricard

Ricard a peut-être trouvé la voie pour réussir sa trans-formation numérique interne. Trois des princi pales

activités du groupe ont leur représentant digital. Au ser-vice commercial, le nu-mérique est piloté par le patron del’e-com-merce. Idem au marke-ting. A la DSI, l’idée est de créer un poste de Chief Digital Officer (CDO). Ces trois com-pétences digitales re-portent en direct à chacun des directeurs d’activité. Le CDO, lui,

La ministre Geneviève Fioraso.

Les geeks prennent leur revanche, l’Administration rame avec ses ramettes et la cité phocéenne soigne ses TIC

Le siège de Pernod-Ricard.

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présente l’avantage d’avoir le rôle le plus transversal. Ce qui permet par ricochet au DSI de suivre de près les dé-veloppements numériques de son entreprise.

5JUIN

Quand les patrons se penchent sur le numérique

A quelques jours du vote fi nal pour élire le futur pré-sident du Medef, le Cigref publie un nouvel ouvrage

intitulé « Entreprises et culture numérique ». Parmi les 140 dirigeants français impliqués dans la transformation digitale ayant contribué à ce livre, fi gurent Jean- François Phelizon, directeur général adjoint de Saint-Gobain, ou Chabane Debiche, directeur télécoms à La Poste. En-richie de liens vers les études de cas, la version numé-rique de l’ouvrage est consultable et téléchargeable gra-tuitement sur le site du Cigref.

6JUIN

L’Administration a encore du mal avec le zéro papier

Les acteurs de l’IT n’en fi nissent pas de vanter les ver-tus de la dématérialisation : l’enthousiasme irait gran-

dissant dans les entreprises, notamment vis-à-vis des démarches administratives. Certaines y sont, de toute façon, contraintes. En informatique, les réponses déma-térialisées aux appels d’offres des marchés publics sont obligatoires. Les sociétés au chiffre d’affaires supérieur à 230 000 eu ros sont, elles, soumises à la télédéclaration et au télérèglement de la TVA, de l’impôt sur les sociétés et de la taxe sur le salaire. « Or, confi e le patron d’une PME du BTP, les agents de l’Etat ne s’adaptent pas. On fait même machine arrière dans notre secteur. » Si 95 % des dossiers de candidature sont téléchargés dans le cadre de projets BTP, seules 12 à 15 % des réponses sont au format électronique. L’Administration ne bronchant pas, des en-trepreneurs du BTP en reviennent au papier. Zéro pointé.

6JUIN

Marseille, capitale européenne de la culture… et des TIC

Marseille vous donne rendez-vous au Club Infor-matique Provence. Cette association, qui rayonne

sur l’ensemble des régions Paca et Languedoc, ras-semble d’un côté 140 DSI et responsables IT, et, de l’autre, 150 représentants d’éditeurs et SSII. Pendant deux jours, une partie d’entre eux se sont retrouvés au

cœur de la cité phocéenne pour parler d’IT et de com-pétitivité. Parmi les intervenants, il faut noter le travail considérable mené par Bruno de Foresta et ses équipes de la Mission de développement économique régional (MDER). En 70 pages pour la version synthétique (plus de 300 pour le document entier), la MDER a recensé tous les chiffres du secteur TIC dans la région, les PME innovantes, les géants industriels, les technologies clés, etc. Paca emploie plus de 77 000 personnes dans l’IT sur 30 000 établissements, soit la troisième place nationale derrière Paris et Rhône-Alpes. Cela représente un chiffre d’affaires de plus de 14 milliards d’euros (hors grandes entreprises dont l’activité n’est pas régionalisée). Cette région, où est basé le pôle de compétitivité Solutions communications sécurisées, parie, en outre, sur la diver-sité de ses secteurs d’activité (environnement, tourisme, santé, logistique, industries de la mer, aéronautique) dont la consommation de TIC va aller crescendo.

14JUIN

01 fête ses 47 ans

Juin 1966, Guy Réfrégier (créateur des fi ches cuisine du magazine Elle) pressent l’imminence d’une révo-

lution dans les entreprises. Un mois avant les Américains (Computerworld est sorti en 1966), il fonde le premier jour nal fran çais consacré au suivi de l’actualité in-for matique. Quarante- sept ans plus tard, 01 poursuit sa mis sion d’in-former sur les tendan ces tech no-lo giques et d’accompa gner ses lecteurs dans la transformation numérique de leurs entreprises. Merci pour votre confi ance.

Devant le nouveau centre d’art de la cité phocéenne, trône le buste de Le Corbusier par Xavier Veilhan.

lution dans les entreprises. Un mois avant les Américains lution dans les entreprises. Un mois avant les Américains (Computerworld est sorti en 1966), il fonde le premier jour nal fran çais il fonde le premier jour nal fran çais consacré au suivi de l’actualité in-for matique. Quarante- sept ans plus for matique. Quarante- sept ans plus tard, 01 poursuit sa mis sion d’in-former sur les tendan ces tech no-former sur les tendan ces tech no-lo giques et d’accompa gner ses lecteurs dans la transformation lecteurs dans la transformation numérique de leurs entreprises.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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19JUIN

Du fantasme à la réalité, une mission réussie

Mettre un DSI à la tête de l’Etat fut longtemps un fantasme. Sur le papier, l’objectif était de coor-

donner l’ensemble des grandes administrations pour avancer au même rythme. La réalité du terrain a repris le dessus. Les ministères les plus avancés ne désiraient pas forcément se mettre au pas. Et les retardataires, eux, ne se voyaient pas courir pour rattraper les autres. Il aura fi nalement fallu toute l’intelligence, le dynamisme, la clairvoyance et le sens pratique d’un Jérô me Filippini, nommé à cette fonction en février 2011 – il est actuelle-ment secrétaire général pour la modernisation de l’ac-tion publique –, pour que se mette en place la Direction interministérielle des systèmes d’information et de com-munication (Disic). Celle-ci dresse aujourd’hui son bilan dans un document d’une vingtaine de pages. En deux ans, cette DSI de l’Etat a, notamment, entamé la moder-nisation et la mutua lisation entre ministères des centres informatiques (20 000 mètres carrés de salles blanches) et lancé le réseau interministériel de l’Etat (RIE). Un col-lège d’experts indépendants, issus du monde de l’entre-prise et de l’Administration, a aussi été constitué. Il est consulté une fois par an sur la stratégie du système d’in-formation de l’Etat. En font partie, entre autres, les DSI de GDF Suez, de Danone, du Groupement des Mous-quetaires et de Scor. Chapeau.

20JUIN

Comment être élu le pire PDG de l’année

Depuis trois ans, le pro-fesseur Sidney Finkels-

tein dresse le classement (peu reluisant) des plus mauvais patrons de l’an-née – essentiellement amé-ricains. Quelques stars du numérique ont toujours fi -guré dans son top 5, parmi lesquelles le PDG de Net-fl ix, de RIM ou de HP. Cette année, c’est Mark Pincus, à la tête de Zynga (éditeur de jeux sur le réseau social Fa-cebook), qui représente le

secteur IT en terminant quatrième derrière les patrons de Bestbuy, de Cheasepeak Energy et d’Avon. On lui re-proche d’avoir fondé tout son modèle économique sur une seule matrice : celle de l’évolution du réseau Face-book et d’en être dépendant.

23JUIN

Bercy, victime d’une panne embarrassante

Alors qu’il interve-nait sur une infra-

structure de stockage dans l’un des centres d’hébergement de Bull, un sous-traitant mala-droit a déclenché une réaction en chaîne qui a bloqué le logiciel de ges-tion de l’Etat pendant quatre jours. Le système anti-incendie de la salle serveurs s’est activé, entraî-nant la détérioration de plusieurs composants. Un plan de reprise d’activité a démarré le lundi 20 juin, mais le processus de restauration a duré jusqu’au week-end. La Poste, hébergée dans ce même centre, aurait également été touchée par cette panne. Le plus gênant, dans cette histoire, est que les fournisseurs (Bull comme d’autres) nous répètent à longueur de temps combien leurs archi-tectures sont redondées, doublées, sécurisées... Au fi nal, un simulacre d’incendie peut donc tout mettre à plat. De quoi rester perplexe...

24JUIN

Des données publiques bien utilisées

Il y a tout juste dix-huit mois, était créée la mission Etalab, chargée de promouvoir l’utilisation des don-

nées publiques. Depuis, elle a déjà vu passer près de 100 start up pour son concours Dataconnexions (dont 01 Business et BFM sont partenaires). Six nouvelles ap-plications ont été récompensées pour cette troisième édition. Il est intéressant de noter à quel point l’imagina-tion des entrepreneurs autour de l’open data est foison-nante. Les lauréats interviennent dans le grand public, le social, le tourisme ou pour accompagner les services publics. Leurs applications ? Comparer les taux de réus-site au permis de conduire des auto-écoles à partir des

Mark Pincus a rendu Zinga dépendant de Facebook.

Le patron de Zynga élu pire PDG de l’année, tapis rouge pour IBM à Lille, les entrepreneurs français restent optimistes

Le ministère des Finances

a tremblé.

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LES SAMEDIS À 20 HEURES ET TOUS LES DIMANCHES À 17 HEURES

données récupérées en préfecture (Vroomvroom.fr), cartographier les lieux accessibles aux personnes han-dicapées (Handistrict), prédire en temps réel le taux de remplissage des trains (Tranquilien), mettre en place un puissant moteur de recherche pour les données gouver-nementales (Enigma), ou encore un portail qui référence tous les appels d’offres publics (Cap 133). Prochaine édi-tion en octobre.

25JUIN

Entrepreneur versus homme d’a� aires : la di� érence

Hasard de l’actualité sur le Web, deux informations sur les investissements choisis par deux types

de multimillionaires français sortent presque simul-tanément. Le premier article met en scène Jacques-Antoine Granjon (Venteprivee.com), Xavier Niel (Free) et Marc Simoncini (fondateur de Meetic). Il a pour su-jet un nouvel investissement mené par ces trois entre-preneurs du Net. Le second parle de Bernard Tapie, en détaillant toutes ses possessions. Dans l’un, on apprend que le trio va offrir 25 000 euros à 101 projets présen-tés par des jeunes de moins de 25 ans. Dans l’autre, on découvre qu’en plus d’une villa à Saint-Tropez, Bernard Tapie a acheté un hôtel particulier à Neuilly, un yacht de 76 mètres, ainsi qu’un groupe de presse du Sud-Est. De quoi comparer ces entrepreneurs (qui s’y retrouvent certainement aussi côté fi scal) à cet homme d’affaires.

26JUIN

Lille accueille IBM en grandes pompes... et avec lucidité

C’est au sein d’une ancienne fi lature en briques rouges et en verre, reconditionnée en usine du numérique,

que la maire de Lille, Martine Aubry, reçoit le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg et le PDG d’IBM, Alain Bénichou. Ce dernier annonçant l’im-plantation d’un centre de services européen consacré au développement et aux tests logiciels avec, à la clé, la création de 200 postes dans l’immédiat, et de 700 d’ici à 2017. « Une aubaine pour nos jeunes dans la région ! », lance Martine Aubry. « Vive Lille ! », tonne Arnaud Mon-tebourg. « Retour à l’optimisme ! », clame Alain Béni-chou. Il n’y a que pour les syndicats d’IBM que la pilule est amère. Ces 700 postes promis font cruellement écho aux 689 supprimés par cette même entreprise dans le cadre d’un plan social national. Et de dénoncer l’attitude

complaisante des politiques présents. Si chacun est dans son rôle, on ne peut que remarquer le pragmatisme et la lucidité des acteurs. En plein plan social, Alain Bénichou s’est battu pour que ce centre (même s’il dépend d’une fi -liale hollandaise) soit implanté en France. Martine Aubry, ancienne ministre du Travail, a parfaitement conscience que cette situation est paradoxale, mais elle propose ainsi de l’emploi à 700 jeunes dans une région sinistrée. Enfi n, Arnaud Montebourg est désormais bien décidé à ne plus laisser fi ler des opportunités à l’étranger. Quitte à négocier avec des symboles du capitalisme mondial.

29JUIN

Les entrepreneurs français gardent le sourire

En suivant la courbe du chômage, ou en lisant le dos-sier intitulé « Génération désenchantée » du Journal

du dimanche, qui dresse un sombre décor sur les pers-pectives professionnelles de la jeunesse française, il n’y pas de quoi se réjouir. Pourtant, dans l’émission 01 Bu-siness diffusée sur BFM Business, les investisseurs et les business angels invités sont plutôt optimistes. Certes, l’argent est plus diffi cile à trouver, mais les projets ne manquent pas et l’esprit d’entreprendre n’a jamais été aussi présent. Autre raison d’espérer : les conclusions de l’étude TNS Sofres pour le cabinet ITG. La crise n’a pas terni les relations des cadres avec leurs employeurs. Pour évoquer leurs sentiments à l’égard des seconds, les pre-miers parlent... d’attachement. L’autonomie devance de très loin la rémunération parmi les éléments les plus im-portants au travail. Enfi n, si 84 % des cadres s’estiment satisfaits de leur emploi, deux tiers d’entre eux songent ou ont déjà songé à créer leur propre entreprise.

Arnaud Montebourg, Alain Bénichou (IBM) et Martine Aubry réunis à Lille.

Le patron de Zynga élu pire PDG de l’année, tapis rouge pour IBM à Lille, les entrepreneurs français restent optimistes

Le ministère des Finances

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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22JUIL.

La microélectroniquene prend pas de vacances

Un disque dur pour serveurs six fois plus rapide que leplus rapide des disques durs existants, c’est ce que

dévoile Samsung! Ce périphérique SSD de 2,5 pouces(technologie que l’on retrouve dans les clés USB) atteint,rien que pour la partie lecture, une vitesse record de3 gigaoctets par seconde, soit 14 fois celles des disquesdurs haut de gamme actuels. Le prix sera certainementaussi en conséquence. Intel annonce, pour sa part, qu’illancera en 2014 des microprocesseurs expressément pro-duits pour accélérer les requêtes sur Facebook et eBay.Ces puces seront optimisées par rapport aux formats dedonnées utilisés par ces sites.

23JUIL.

Un Indiendans la ville

Tata Consultancy Services (TCS), le géant indien quiveut entrer rapidement dans leTop 10 français des

ESN (entreprise de services du numérique, ou SSII) re-prend la société tricoloreAlti. Il multiplie ainsi par cinqsa masse salariale pour atteindre 1400 employés et dé-passer ses rivaux indiensWipro et Infosys dans le clas-sement national des 50 premières ESN. Ce rachat estsuivi de près en France –Natarajan Chandrasekaran,PDG deTCS, a été reçu parArnaud Montebourg–, maisaussi en Inde. Le succès de cette opération pourrait enappeler d’autres. Les Indiens sont restés assez discrets

en France, préférant lacroissance organique auxrapprochements avec desacteurs locaux. Le ventserait-il en train de tour-ner? Quelques vieux ca-pitaines français qui ontdu mal à trouver preneurpour leurs navires vontpeut-être voir enfin leurretraite assurée. Quantaux PME et autres ETI(entreprise de taille in-termédiaire) du secteurqui ont du mal à grossir,il est peut-être tempsd’apprendre l’hindi.

8AOÛT

Disparition de l’analysteBernard Dubs

C’est avec une profonde tristesse quenotre rédaction a appris le décès de

Bernard Dubs, survenu durant ses va-cances au début du mois d’août.Agé de62 ans, cet analyste reconnu était le fon-dateur du cabinet BIT Analyst Groupconseillant de nombreuses sociétés etinstitutions sur leurs stratégies numé-riques. Diplômé de l’Université de Ber-keley en Californie, il a passé toute sa carrière dans l’uni-vers high-tech. Il était membre du comité Economie etsociété numérique du Medef et intervenait régulière-ment dans plusieurs conférences internationales.Chroni-queur régulier pour 01Business et sur l’antenne de BFMBusiness, il avait été distingué en 2012 par notre maga-zine parmi les 100 personnalités numériques françaises.La rédaction de 01 présente toutes ses condoléances àsa famille, ainsi qu’à ses proches.

12AOÛT

Le scandale Prism pourraitcoûter cher à l’industrie

Les premiers chiffres tombent et ne sont pas très bonspour les acteurs américains spécialistes du cloud.

Selon une étude de la Cloud SecurityAlliance, portantsur 240 sociétés américaines et 220 étrangères, l’affairede cyberespionnage Prism leur a fait du tort à l’étran-ger, mais aussi sur leur territoire. La perte de confiancedans les services cloud nord-américains se ressent dans36% des entreprises américaines et dans 56% des so-ciétés étrangères, et 10% de l’ensemble du panel indi-quent même avoir annulé des projets en cours.Amazon,Google, Microsoft et consorts pourraient perdre entre22 et 35 milliards de dollars de revenus dans les trois ansà venir.Aux acteurs européens de saisir cette opportu-nité pour pousser leurs pions. Mais il faut aller vite : lecamp américain organise déjà sa contre-attaque.

16AOÛT

Les ESN tricolores misentsur le second semestre

François Enaud, PDG de Steria, commente les der-niers résultats financiers de la SSII sur BFM Business.

Le deuxième trimestre s’est révélé un peu mieux que le

Saclay fait parleremballe Twitter, le NSA plombe

ArnaudMontebourgetNatarajan

Chandrasekaran.

BernardDubs.

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premier, mais «l’année reste globalement compliquée.Nos clients consomment moins d’informatique, font deséconomies, reportent des décisions.» En revanche, lecarnet d’affaires sur les nouveaux projets progresse, cequi laisse augurer un meilleur second semestre.

23AOÛT

L’emblème de Twittersera-t-il un coq ?

PourTwitter, la France serait donc un marché clé.C’esten tout cas ce que déclare au Figaro Katie Stanton,

responsable de la stratégie internationale du réseau demicroblogging. Fraîchement installée à Paris, celle-civoue un intérêt particulier à notre marché hexagonal,qu’elle juge en avance. Et de citer en exemple l’intenseactivité des chaînes de télévision nationales lors, notam-ment, de grands événements sportifs ou politiques, ouencore La Poste, l’un des premiers grands partenaires del’Américain, qui propose à ses clients la localisation descolis viaTwitter. Le potentiel du marché français expli-querait donc le grand soin apporté par la firme de JackDorsey pour étoffer son staff tricolore. Il aura ainsi falluune année pour dénicher le directeur général de l’entitéfrançaise: Olivier Gonzales, ancien dirigeant de l’agenceHi-Media, spécialisée dans la publicité en ligne.

24AOÛT

Qui pour dirigerMicrosoft

Suite à l’annonce soudaine du départ de Steve Ball-mer, le directeur général de Microsoft, plusieurs

questions nous brûlent les lèvres. La première concerne,bien entendu, son successeur. En interne,Tony Bates,l’ancien PDG de Skype, ou Satya Nadella, le monsieurcloud de la firme,figurent parmi les candidats potentiels.Certains parient sur le retour d’«ex» partis depuis sousd’autres cieux. D’autres imaginent l’arrivée de top ma-nagers issus de sociétés IT. En vue Salesforce,Amazonou encoreVMware. Et si la riposte était à chercher endehors de l’écosystème informatique? Les spécialistesde l’énergie comme General Electric ouValero Energyont déjà entamé leur mutation par rapport aux nou-veaux enjeux énergétiques. Certaines de leurs recettespourraient être applicables au modèle Microsoft. L’autrequestion porte sur le côté précipité de l’annonce.Certes,Steve Ballmer était très critiqué et plusieurs actionnairesvoulaient sa peau. Mais de là à le débarquer aussi bru-

talement... La réponse se trouve peut-être du côté de laBourse.L’action a bondi suite à l’annonce,augmentant lacapitalisation boursière de Microsoft de près de 18 mil-liards de dollars.

24AOÛT

Saclay, huitième merveilledu monde high-tech

Cocorico ! Le pôle technologique de Saclay (Es-sonne) figure parmi les huit plus importants clus-

ters mondiaux dédiés à la recherche et à l’enseignement,selon une sélection réalisée par la MITTechnology Re-view. Le site français situé au sud-ouest de Paris partagece classement avec la SiliconValley, la ville de Boston,Tech City à Londres, Skolkovo en Russie, Bangalore,Israël et Pékin. «Nous sommes sans doute le pôle d’in-génierie le plus fort au monde avec six médailles Fieldset deux prix Nobel de physique», confirme sur BFMBusiness Jean-Noël de Galzain, vice-président du pôlede compétitivité Systematic. Un milliard d’euros a déjàété investi depuis sa création en 2005, rien que dans larecherche, un tiers par les pouvoirs publics et deux tiersvia des investissements privés (Alcatel, Orange,Thales,mais aussi Renault ou encore PSA sont implantés surplace). Cessons donc de nous torturer à rechercher uneSiliconValley ailleurs, et concentrons-nous sur la puis-sance de feu de Paris-Saclay.

LesitedeSaclay,dans l’Essonne, estreconnucommenotreSiliconValley tricolore.

sa puissance de feu, la Franceles comptes de Google et d’Amazon

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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Nos PDG seront-ils interdits de SMS et de smartphones ?

Fini les SMS assassins ou les petites phrases lâchées sur Twitter : les politiques sont placés en quarantaine

numérique. Selon le journal L’Express, les services de Jean-Marc Ayrault, échaudés par les révélations des af-faires de cyberespionnage liées à la NSA (National Se-curity Agency), ont demandé à tous les ministères de ne plus utiliser les smartphones du commerce et autres équipements informatiques personnels dès qu’il s’agit de

transmettre des informations classifi ées. Seuls sont autorisés les téléphones cryptés Teorem ainsi que l’intranet sécurisé Isis. La note rap-pelle également les menaces que représentent l’usage des téléphones mobiles et les commu-nications passées dans tous les lieux publics, notamment à l’étranger. Cette annonce en fera certainement sourire certains. Elle devrait pourtant nous réjouir. Nos gouvernants pren-nent enfi n au sérieux les enjeux liés à la sécu-rité numérique. Et qu’en est-il des PDG des entreprises françaises ? L’espionnage indus-triel numérique n’est pourtant plus un mythe.

30AOÛT

Accor devrait copier les recettes numériques de Booking.com

Des guerres de chefs aux pressions des actionnaires en passant par les réserves, puis les applaudisse-

ments, de la communauté fi nancière, l’arrivée en août dernier du fi nancier Sébastien Bazin à la tête du groupe hôtelier Accor a fait couler beaucoup d’encre. Un mot a pourtant manqué dans tous les discours et les analyses entendus au cours de ces dernières semaines : le numé-rique. Certes, les piliers brick and mortar (service hôte-lier, parc immobilier, réseau de franchisés) d’Accor font partie des valeurs du groupe français. Mais à l’heure où les clients réservent de moins en moins leurs chambres d’hôtels sur brochure ou par téléphone, le numérique ne peut plus se limiter à un site Internet de réservation et de visites virtuelles. Il faut sortir des zones de confort, prendre des risques, investir dans les applications mo-biles, les réseaux sociaux, la relation client. S’intéresser de près aux sites comme Tripadvisor et, surtout, ne plus craindre de s’allier (ce qui vient d’être fait avec l’agence de voyages en ligne Kayak) ou chercher à copier les re-

cettes des modèles en vogue des Booking et autres Ex-pedia. Accor ne peut plus considérer le Web comme un simple canal de plus. Le numérique doit être au cœur de sa stratégie. C’est peut-être ce qu’a compris Sébas-tien Bazin, dont l’une des premières décisions en tant que PDG est de rappeler Romain Roulleau au poste de directeur e-commerce. Cet ancien de la maison a notam-ment participé, il y a quelques années, au succès du site Voyages-sncf.com.

5SEPT.

Les acteurs français seraient en retard sur le big data

Allons bon ! Depuis le temps que les fournisseurs nous tiennent un discours comme quoi le big data est

l’avenir, que les données de nos entreprises sont notre pétrole, etc., voilà que la très sérieuse SSII Steria affi rme qu’une seule entreprise sur dix en France tirerait réelle-ment profi t des technologies big data. Pire, nous serions très en retard par rapport à l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Plus globalement au niveau européen, plus d’un tiers des sociétés interrogées considère que les résultats remontés par les systèmes de big data ne seraient pas fi ables ! Un quart affi rme également ne pas disposer des compétences adéquates pour analyser ces masses de données. C’est en fait tout le problème du big data : il n’y a aujourd’hui que les informaticiens pour en acheter alors que ces projets devraient impliquer dès leur origine des directions métier, des services commerciaux, mar-keting, des équipes de recherche, voire des directions générales. Steria relève, en revanche, un effet positif. Le salaire des informaticiens spécialisés en big data a aug-menté en moyenne de 2 % cette année, soit quatre fois l’augmentation des rémunérations des cadres.

6SEPT.

Les DSI ont l’œil trop rivé sur leurs portefeuilles

Rencontre avec Gérald Audenis, patron d’Orsyp Labs. Cette entité englobe l’activité conseil et formation

de sa maison mère, l’éditeur français Orsyp. Pour cet expert, les entreprises sont toujours en pleine révolu-tion culturelle de leur IT, cherchant encore à réduire leurs coûts tout en améliorant leurs performances. Elles devraient pour cela s’inspirer davantage des industries traditionnelles et de leurs indicateurs de performances très concrets (nombres de machines en fonctionnement,

Nos gouvernants (ici Manuel Valls) réalisent enfi n les enjeux de la sécurité numérique.

Accor met le turbo sur le numérique, les ministres passent aux SMS cryptés, BUT mise sur le multicanal

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d’heures de disponibilité des chaînes de production, qua-lité des pièces produites, etc.). « L’informatique ne gère ses performances qu’à travers ses coûts. Il faut pousser les DSI vers une réfl exion plus approfondie. »

10SEPT.

Apple et Dell ressortent les formules de leur succès

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Un dicton que deux stars du high-tech amé-

ricain pourraient reprendre à leur compte. L’aîné Apple renoue ainsi avec sa stratégie élitiste. Son premier mo-bile, l’iPhone 5C, censé faire partie de son offre d’en-trée de gamme, est commercialisé 600 euros. Quant à l’iPhone 5S, à la fois console de jeux et véritable ordi-

nateur (il dispose du même processeur que les Mac portables de la marque), il surclasse tous ses rivaux par ses in-novations et par... son prix, entre 700 et 900 euros. Apple l’a toujours su, faire partie de l’élite ça se monnaie. Et ça permet au constructeur de conser-ver de confortables marges. Les recettes qui gagnent, Dell les ressort aussi de son chapeau. Après une épique bataille d’ac-tionnaires, Michael Dell va récupérer les pleins pouvoirs, quitter la Bourse et dé-cider seul – ou presque – de son avenir, comme à la belle époque. Le Texan ne va bien entendu pas se relancer dans la fabri-cation de PC, un marché en plein déclin.

Mais on peut parier qu’il va s’inspirer de ce qui a fait sa réussite pour innover dans les services, les infrastructures et les logiciels, ses nouvelles marottes.

11SEPT.

Les 18 prochains mois seront décisifs pour les éditeurs

P lusieurs DSI ont l’impression d’assister à un certain essouffl ement des grands éditeurs. L’enjeu pour tous

ces acteurs consiste à se montrer capables de répondre encore plus rapidement aux exigences des DSI, automa-tisant tout ce qui peut l’être, s’inspirant d’une ergonomie simplifi ée des applications, à la mode Apple. La pression est forte. Plus de la moitié des DSI seraient en train de se remettre au déve lop pement spécifi que en ayant recours de plus en plus massi vement à l’open source.

12SEPT.

But en vitesse digitale pour doubler Ikea et Conforama

I l faut faire de But un groupe parfaitement intégré entre magasins, clients et Internet », déclare au Fi-

garo Frank Maassen, PDG de l’enseigne aux 238 points de vente. Et d’insister sur la nécessité de connecter ses boutiques avec des bornes pour les clients, des tablettes pour les vendeurs, un site Web plus performant, etc. Il veut gonfl er ses ventes en ligne pour passer de 2 % de l’activité à 10 %. On imagine aussi qu’il préconise une présence plus forte sur les réseaux sociaux, une rela-tion client plus personnalisée... Des paroles, le numéro trois du meuble derrière Ikea et Conforama est passé aux actes en dopant son infrastructure réseau. But a en effet signé un contrat avec l’intégrateur Inter data pour multiplier par 25 le débit entre ses data centers de Nanterre et Saint-Denis. Une réplication des données qui prenait deux heures est aujour d’hui instantanée !

13SEPT.

Faites tester votre sécurité par de vrais cambrioleurs

Google, Facebook ou Paypal s’appuient depuis quelque temps sur une large communauté de déve-

loppeurs ou de hackers pour éprouver la vulnérabilité de leurs services et identifi er les failles de sécurité. Un modèle qui a inspiré Synack, une start up américaine venant de lever 1,5 million de dollars. Elle propose aux entreprises de faire tester leurs applications et infrastruc-tures dans des environnements virtuels sécurisés par des experts du monde entier, recrutés par ses soins et soumis à une obligation de confi dentialité. Seul hic, révélé par le site Techcrunch, les fondateurs de Synack sont des an-ciens de la NSA (National Security Agency).

En dopant son infrastructure réseau, le groupe numéro trois du meuble veut gonfl er ses ventes en ligne.

nateur (il dispose du même processeur

novations et par... son prix, entre 700 novations et par... son prix, entre 700 et 900 euros. Apple l’a toujours su, faire partie de l’élite ça se monnaie. Et faire partie de l’élite ça se monnaie. Et ça permet au constructeur de conser-ver de confortables marges. Les recettes ver de confortables marges. Les recettes qui gagnent, Dell les ressort aussi de son chapeau. Après une épique bataille d’ac-chapeau. Après une épique bataille d’ac-tionnaires, Michael Dell va récupérer les pleins pouvoirs, quitter la Bourse et dé-pleins pouvoirs, quitter la Bourse et dé-cider seul – ou presque – de son avenir, comme à la belle époque. Le Texan ne va comme à la belle époque. Le Texan ne va bien entendu pas se relancer dans la fabri-cation de PC, un marché en plein déclin. cation de PC, un marché en plein déclin.

Accor met le turbo sur le numérique, les ministres passent aux SMS cryptés, BUT mise sur le multicanal

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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11SEPT.

IBM multiple les cursus de Data Scientists à l’université

Le big data manque de bras. Il y aurait ainsi plus de 150 000 postes de spécialistes en analyse de don-

nées (ou Data Scientists) à pourvoir dans le monde, 4,4 millions d’ici à 2015 ! IBM a pris le problème à bras-le-corps en mettant en place plusieurs cursus dédiés au-près de 1 000 universités à travers le monde (mais au-cune en France). Big Blue fournit des logiciels d’analyse, du matériel pédagogique, des projets d’étude de cas, des Data Scientists experts invités en tant que conféren-ciers, un accès à sa plate-forme big data et distribue des bourses de 100 000 dollars pour plusieurs de ces cursus. Neuf nouvelles universités viennent de rejoindre le pro-gramme, mais toujours aucune en France. Le big data fait pourtant appel à des compétences en mathématiques et statistiques qui fi gurent parmi les forces reconnues de l’école scientifi que française. Mystère.

13SEPT.

L’iPhone 5S devient notre prothèse numérique

Non, Apple n’a pas perdu son sens de l’innovation avec la disparition de Steve Jobs il y a deux ans.

Bien au contraire, la fi rme à la pomme s’est remise dans le sillon de son illustre fonda-teur. Pour la partie commerciale tout d’abord. Avec ses prix – un brin excessifs –, Apple renoue avec son marché élitiste et ses mar ges dignes des meilleures mai sons de luxe. Mais l’innova-tion ne s’arrête pas là. Certes, on s’émerveillera sur l’écran plus lumineux, le capteur bio-métrique, la caméra et l’appa-reil photo plus performants. Mais c’est en soulevant le ca-pot, de l’iPhone 5S notamment, que l’on perçoit à nouveau la magie Apple. En intégrant deux processeurs, l’un pour s’occu-per des tâches intrinsèques au téléphone, l’autre pour gérer les capteurs (géolocalisation, podomètre, gyroscope, etc.) et

autres futurs objets connectés (la montre intelligente), Apple se projette dans l’avenir et nous rejoue le couplet iTunes. Comme il l’a fait avec la musique, l’Américain nous prépare à vivre dans un nouvel environnement dont l’iPhone sera le centre. A peine serons-nous rentré chez nous et géolocalisé dans notre hall que la lumière s’allumera et la chaîne hi-fi nous jouera notre mélodie préférée. Au volant, nous nous verrons proposer auto-matiquement par le GPS le trajet de la dernière adresse consultée sur le smartphone. Il nous mettra en contact avec notre rendez-vous en cas de retard, saura modifi er notre trajet, que nous soyons à pied ou en voiture. Apple a compris que nous ne nous séparerions plus jamais de notre smartphone, devenu notre prothèse numérique.

16SEPT.

Pour devenir une société 2.0, copiez la SNCF

Pendant longtemps, nous avons pu croire que si la SNCF investissait sur Internet, au travers notam-

ment de son site Voyages-Sncf.com, c’était uniquement parce qu’elle voulait vendre par ce biais encore plus de billets de train. Le site s’est ensuite mis à commerciali-ser des offres « train+hôtel », puis des vols, des locations de voitures, des séjours tout compris, etc. Devenue un fl euron de l’e-commerce européen, la SNCF s’appuie aujourd’hui sur le Net pour augmenter son chiffre d’af-faires global, même si ses nouvelles activités l’éloignent quelque peu de son métier d’origine. Dernier exemple en date, le lancement avec la ville de Paris d’un incuba-teur autour du « voyageur connecté ». L’objectif est d’ac-compagner de jeunes entreprises innovantes. Un appel à candidatures est ouvert du 16 septembre au 31 octobre pour identifi er les start up qui intégreront ce dispositif. Elles seront installées dans la nouvelle ZAC Boucicaut qui développe déjà des programmes autour du design, de l’e-santé et de la ville de demain. Ces derniers mois, la SNCF a multiplié les concours. L’un d’eux a d’ailleurs débouché sur le service Tranquilien, une application voyageurs indiquant le taux de remplissage des rames.

24SEPT.

Microsoft croit en son étoile sur le marché de la mobilité

Sur le marché de la mobilité, nous avons une place à prendre. L’institut Kantar attribue déjà à Windows

Phone une part de marché de 11 % en France. Et nous

L’iPhone 5S innove plus que prévu, le big data devient un sujet de philo, la SNCF 2.0 trace sa voie

Phil Schiller, le vice-

président marketing

d’Apple.

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visons clairement la place de numéro deux dans l’Hexa-gone », affi rme Alain Crozier, directeur général de Micro-soft France, en ouverture de la conférence de rentrée de la fi rme américaine. Une semaine après les regrets ex-primés par Steve Ballmer, alors qu’il s’apprête à quitter son poste de PDG, de ne pas avoir vu surgir la vague du mobile, Microsoft affi che de solides ambitions dans le domaine. Dopé par les diffi cultés de Blackberry, l’Amé-ricain espère faire tomber dans son escarcelle quelques entreprises clientes jusqu’alors restées fi dèles au Cana-dien RIM. Une ambition pas si démesurée si l’on tient compte des progrès effectués par l’interface en « tuiles » du nouveau Windows. Premiers vrais résultats au prin-temps prochain.

25SEPT.

Le big data est le purgatoire de la causalité(*)

Tous les deux mois, 01 Business réunit plusieurs dirigeants de grands groupes français pour dé-

battre sur des thèmes liés au rôle du numérique dans les entreprises. Cette semaine, le big data était à l’hon-neur. Une fois les premières défi nitions techniques assimilées par ces PDG, des questions d’ordre plus sémantique, organisationnel, voire philosophi que, sont apparues. Les plus pointus parmi les spécialistes pré-sents autour de la table ont admis que les méthodes traditionnelles des bases de données et de la recherche

dans ces bases se révèlent mal adaptées, notamment lorsque les questions sont mal posées et qu’elles re-posent sur des données massives, hétérogènes et in-certaines. De ce point de vue, il convient ainsi de dif-férencier la problématique du big data de celle de l’intelligence économique et de la business intelligence. Il faut également distinguer les méthodes qui permet-tent de mettre en évidence des corrélations lors de croisement de données. « L’erreur la plus fréquemment commise consiste à croire qu’une corrélation est une relation de causalité. Or comprendre à partir d’un en-semble de corrélations les relations de causalité reste un problème largement ouvert, et qui le restera encore pendant très longtemps », explique Michel Cosnard, président-directeur général de l’Inria, qui y voit là le graal du Data Analyst. (*) Clin d’œil à la citation de Jean Baudrillard : « Le hasard est le purgatoire de la causalité ».

26SEPT.

Enfi n une synergie autour du logiciel embarqué

Cela fait un moment que la fi lière du logiciel embar-qué a été identifi ée comme une pépite technologi-

que potentielle pour notre pays. Problème, les acteurs, aussi talentueux et reconnus soient-ils, agissent chacun dans son coin, sur des marchés de niche. Il aura fallu attendre que le gouvernement en fasse l’une de ses 34 prio rités industrielles pour qu’ils ôtent leurs œillères, s’unissent et lancent l’association Embedded France. Par mi les membres fondateurs, fi gurent les pôles de com-pétitivité Images & Réseaux, Minalogic et Systematic, le syndicat professionnel Syntec numéri que et les associa-tions Aerospace Valley et Cap’Tronic. Embedded France se donne, entre autres, pour objectifs de promouvoir le mar ché de l’embarqué tant en France qu’à l’internatio-nal, de formuler des pro positions auprès des pouvoirs publics et d’ouvrir l’écosystè me embarqué « tradi tion-nel » aux nouvelles tech no logies et à leurs ac teurs. Ses missions seront dé taillées aux Assises de l’embarqué, le 28 octobre prochain.

L’iPhone 5S innove plus que prévu, le big data devient un sujet de philo, la SNCF 2.0 trace sa voie

Sur le départ, Steve Ballmer a déploré de ne pas avoir vu surgir la vague du mobile.

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Les acteurs du logiciel embarqué ont fondé leur association.

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bloc-Notesde Frédéric Simottel

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1er

oct.Pradeo, la pépite à surveiller

Elle s’appelle Pradeo. Fondée fin 2010 par deux cher­cheurs en informatique montpelliérains, cette jeune

pousse a, depuis, récolté plusieurs récompenses et levé 1 million d’euros en juillet dernier. Une fois embarquée dans un smartphone ou une tablette, sa solution analyse

les applications téléchargées par l’utilisateur sur son appareil mobile. Le logiciel de Pradeo pénètre ainsi le code informatique de l’application et

décortique toutes les requêtes effectuées : les sites Web appelés, les numéros de télé phone composés (pour éviter les appels surtaxés), etc. Un acteur ma­

jeur du secteur l’a testée, bien que dis­posant déjà d’une application du même type pour valider la conformité des apps qu’il pro­pose ensuite au public dans son magasin. Il a dû reconnaître les performances très supérieures de la solution de Pradeo, qui a remonté des in­formations sur le nom du technicien américain ayant fait les tests et l’heure à laquelle ils ont été effectués. Des prouesses qui ont déjà séduit plu­sieurs grands comptes français, parmi lesquels

La Poste, Capgemini et Spie. A priori idéale dans un contexte BYOD (Bring Your Own Device), cette technologie devrait rapidement intéresser de nouvelles entreprises et grandes administrations. Intelligemment « marketée », elle pourrait aussi séduire le grand pub­lic. Une nouvelle pépite, donc, à surveiller de près en espérant qu’un géant américain ne lui mettra pas trop vite le grappin dessus.

2oct.

Les logiciels du marché de plus en plus instables

Il y a toujours quelques révélations croustillantes à ré­colter lorsque l’on dîne avec des DSI. Ce soir, ce sont

les grands éditeurs de logiciels qui en prennent pour leur grade. Le discours est sans appel sur la baisse de qualité de leurs logiciels. Tous remettent en cause la façon dont sont « codés » et programmés ces standards du marché. Jugés instables, ces logiciels ont le défaut de manquer de souplesse et de compatibilité une fois interconnectés avec les applications métier de l’entreprise cliente. Les éditeurs font des efforts pour corriger ces défauts, mais

ce ne sont que des pansements. C’est directement dans le code source de l’application qu’il faudrait agir, esti­ment nos DSI experts.

3oct.

Maîtrise des coûts : adoptez une méthode scientifique

Pour la plupart des entreprises, c’est le moment des ul times arbitrages budgétaires et Gartner suggère un

raisonnement scientifique pour optimiser leurs calculs en répartissant les dépenses en trois couches. La première, extérieure, comprend les dépenses liées aux appli ca­tions qui différencient un acteur de ses concur rents, qui l’aident à mieux comprendre son marché. Cela cor res­pond à la partie front office (relations client, décision­nel, ERP). Inutile de chercher à raboter : c’est dans cette partie qu’une société cherchera des leviers en matière d’innovation et de gains de productivité. Elle veil lera ensuite à sanctua riser ces fonctions en les gardant en in­terne autant que possible, une externalisation présent­ant, selon Gartner, des risques de divulgation de connais­sances clés vers l’extérieur. La deuxième couche, dite intermédiaire, regroupe les dépenses IT spécifiques au secteur d’activité dans lequel l’entreprise évolue. Rien de plus facile que de les isoler et de les rapporter au bud­get IT total sous forme de pourcentage. Ces coûts étant partagés par l’ensemble des acteurs d’un marché, il suffit ensuite de se « benchmarker ». Reste la troisième couche, dite inférieure, qui reprend les coûts des fonctions de back office (RH, paie, finance ou bureautique). Celles­ci n’apportent a priori aucune différenciation. Gartner con­seille donc de diviser le total de ces coûts par le nombre d’employés, puis de comparer ce résultat aux proposi­tions commerciales des divers prestataires, pour choisir enfin le partenaire le plus pertinent. A vos calculettes !

7oct.

Le boom numérique de la relation client

L’Association française de la relation client fête ses 15 ans au Théâtre Edouard VII en même temps

qu’elle décerne ses récompenses 2013 aux meilleurs sites, stratégies, innovations ou directeurs de la relation client. Parmi les lauréats figurent EDF, Orange, Bouygues Telecom, La Banque Postale ou encore Groupama. A croire que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meil­leures soupes. La surprise vient, en effet, du fait que ces

Nos jeunes pousses convoitées, Alcatel-Lucent félicité puis conspué en moins de vingt-quatre heures, les DSI appelés à imaginer l’entreprise du futur

La solution de Pradeo

analyse les requêtes

effectuées sur un

appareil mobile.

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RetRouvez 01 business en Radio et télévision tous

les saMedis à 20 heuRes et tous les diManches à 17 heuRes

­acteurs­récompensés­pour­leur­agilité­­numérique­et­leurs­inno­va­tions­au­service­du­consommateur­sont,­pour­la­­plupart,­des­groupes­plutôt­tradition­nels­de­notre­écono-mie.­Faut-­il­comprendre­que­la­transformation­numéri-que­des­entreprises­françaises­est­sur­la­bonne­voie­?­Sans­doute.­On­notera­aussi­que­pour­déployer­leurs­nouvelles­offres,­elles­font­toutes­appel­à­des­start­up­in-novantes.­Pas­d’inquiétude­donc,­la­France­numérique­est­en­marche.

8oct.

Le digital ne doit pas être un accélérateur de déviance

A quoi­sert­le­numérique­?­La­mou­ture­2013­de­l’as-sem­blée­générale­annuelle­du­Cigref,­le­club­des­DSI­

des­plus­grandes­entreprises­et­ad­mi­nistrations,­a­marqué­plusieurs­esprits.­Le­Cigref­donne­en­effet­une­nouvelle­tonalité­à­son­message.­Beaucoup­pensaient­assister­à­une­confé­rence­où­domineraient­des­propos­intelligents­–­mais­attendus­–­sur­l’évolution­de­l’entreprise­numéri-que.­Mais­le­moment­fort­a­été­l’intervention­de­deux­des­vice-­présidents­du­Cigref,­Bernard­Duverneuil­(DSI­d’Essilor)­et­Georges­Epinette­(DSI­des­Mous­quetaires).­Plus­que­sur­la­place­du­DSI­dans­l’entreprise,­ils­ont­in-terpellé­l’auditoire­sur­le­rôle­que­doit­tenir­ce­respon-sable­dans­la­société­de­demain.­Pointant­les­défauts­d’une­communication­souvent­trop­angélique­sur­le­digital,­ils­ont­mis­en­avant­les­menaces­entropiques­et­anthropiques­pesant­sur­notre­vie.­«­Oui­à­une­culture­numérique,­mais­pas­n’importe­comment­!­»­Ils­nous­ont­expliqué­que­le­numérique­ne­doit­pas­être­un­accé-lérateur­de­déviance­et­qu’il­faut­quitter­la­tyrannie­de­

l’immédiateté­pour­ré­fléchir­au­pro­grès­sur­le­long­terme.­Selon­eux,­tout­l’éco­système­doit­repenser­la­position­du­digital­par­rapport­au­monde­de­demain.­Et­d’insister­sur­le­caractère­éducatif­de­la­mission­du­DSI.­Ils­en­sont­per-suadés­:­l’entreprise­numérique­entraînera­un­nouveau­leadership­managérial.

9oct.

Des pieds d’argile mais un cerveau en pleine forme

Le­choc­fut­rude­pour­les­salariés­d’Alcatel-­Lucent­:­10­000­suppressions­de­postes­(dont­900­en­France),­

soit­15­%­de­l’effectif­mondial.­Michel­Combes,­qui­a­pris­les­rênes­du­géant­des­télécoms­au­mois­d’avril,­n’avait­pourtant­pas­caché­que­certaines­décisions­seraient­­dures­à­prendre.­Il­recentre­aussi­le­groupe­sur­deux­­piliers,­les­équipements­réseaux­(routeurs)­et­l’accès­au­très­haut­débit­en­fixe­(fibre­op­tique)­et­mobile­(4G).­Le­paradoxe­est­que­les­dirigeants­du­groupe­franco-­américain­an-noncent­200­embauches.­Ce­nou-vel­ef­fectif­devrait­renforcer­les­­équipes­–­françaises­–­de­R&D­sur­les­mobi­les­et­les­réseaux­de­nou-velle­géné­ration.­Michel­Combes­a­en­effet­compris­quel­potentiel­il­pouvait­tirer­d’une­grosse­équipe­de­chercheurs.­Thomson­Reuters­vient­d’ail­leurs­de­placer­dans­sa­toute­dernière­étude­le­­géant­télé-coms­parmi­les­100­organisations­les­plus­innovantes­au­monde.­Un­classement­établi­à­partir­du­nombre­de­bre-vets­déposé.­Ne­reste­plus­qu’à­doper­les­ventes.­

10oct.

Il faudrait être fou pour dépenser plus

Face­au­succès­de­«­pure­players­»­comme­Sarenza,­le­groupe­Eram­veut­accélérer­sa­conversion­au­com-

merce­en­ligne.­Le­distributeur­français,­qui­dispose­d’un­réseau­de­1­650­ma­gasins,­s’équipe­de­la­suite­logicielle­Oracle­Commerce­pour­créer­une­plate-forme­unique,­capable­de­supporter­plusieurs­sites­commerciaux­inté-grés­pour­l’ensemble­de­ses­marques.­La­mise­à­dispo-sition­d’offres­personnalisées­et­le­cross-canal­sont­au­programme­dans­l’optique­de­générer­des­ventes­addi-tionnelles­et­d’améliorer­les­taux­de­conversion.

Michel Combes, le président d’Alcatel-Lucent.

Nos jeunes pousses convoitées, Alcatel-Lucent félicité puis conspué en moins de vingt-quatre heures, les DSI appelés à imaginer l’entreprise du futur

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La Banque postale, un des lauréats des Palmes

de la relation client 2013

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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14OCT.

Des têtes chercheuses françaises à l’honneur

Pour la troisième année consécutive, mais pour la première fois en partenariat avec l’Académie des

sciences, l’Inria, temple de la recherche en informa-tique, remet ses prix aux chercheurs français les plus talentueux. Parmi les trois personnalités distinguées fi -gurent un mathématicien, Jean-Michel Morel (lauréat du Grand Prix), expert des univers virtuels ; Anatole

Lécuyer (Prix du jeune cher-cheur) ; une fondatrice de start up, Pascale Vicat-Blanc (Prix de l’innovation). Mais plus que les travaux de ces trois têtes chercheuses françaises, ce qui frappe est que nous n’avons plus affaire à des scientifi ques isolés dans leurs laboratoires. Au contraire, ils sont tous en symbiose avec les besoins du marché et des industriels, et c’est d’ailleurs ce que veut ré-compenser Michel Cosnard,

PDG de l’Inria. Jean-Michel Morel, un fondu de théories mathématiques travaille ainsi sur des algorithmes utili-sés aujourd’hui par tous les spécialistes du traitement de l’image. Si nos photos numériques personnelles sont plus nettes, les images aériennes et satellites plus pré-cises et l’imagerie médicale plus performante, c’est un peu grâce à lui. Avec Anatole Lécuyer, nous touchons à l’univers des inter faces homme-machine, de la réalité virtuelle et des neurosciences. D’ailleurs, il a déjà réussi à commander des objets numériques sur écran, par la pensée. Quant à Pascale Vicat-Blanc, elle a laissé tomber son statut de directrice de recherche en 2005 pour créer la jeune pousse Lyatiss, spécialisée dans le cloud. Une aventure qui se prolonge aujourd’hui dans la Silicon Val-ley, où elle s’est installée en 2012 avec mari et enfants.

16OCT.

Le président de HP France adoubé chevalier

Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement su-périeur et de la Recherche, a elle-même remis à

Gérald Karsenti sa décoration de chevalier de la Légion d’honneur. Devant un parterre de DSI et de dirigeants

de sociétés IT, la ministre a loué le parcours atypique de ce manager, diplômé de Sciences-Po, de HEC et d’Ox-ford University, à la fois chercheur, enseignant, écrivain et blogueur. Le président de HP France, pour sa part, a vanté tous les mérites de notre pays tant dans la forma-tion que dans la recherche. Tout est en place, selon lui, pour réussir à transformer la France et lui redonner son rayonnement à l’international, grâce notamment au digi-tal. Un discours qui a pu faire regretter à Geneviève Fio-raso de ne pas avoir le numérique sous sa coupe.

17OCT.

Burberry voit sa PDG fi ler chez Apple

Cela fait un moment que les grands manitous du marketing d’Apple pactisent avec leurs homolo-

gues de la mode et du luxe. Soucieuse de continuer à se distinguer des autres marques high-tech, la firme s’était un temps associée aux élucubrations des déci-deurs de Louis Vuitton, eux-mêmes inquiets de se retrou-ver un jour noyés au milieu d’autres marques de luxe. C’est en confrontant ainsi ses idées qu’aujourd’hui, Apple met au point le de-sign de ses futurs produits, optimise la relation avec ses (plus riches) clients, ou encore renouvelle la gestion de ses magasins physiques ou en ligne. Rien d’étonnant dès lors, que ces discussions fi-nissent par aboutir à des unions et que l’on ap-prenne qu’un ex-vice-pré-sident des jeans Levi’s ou un ancien PDG de Saint-Laurent décident de re-joindre la marque à la pomme. C’est au tour d’Angela Ahrendts, l’actuelle PDG de Burberry, de suivre ce chemin en prenant la direction du commerce de détail et des boutiques en ligne d’Apple. Elle arrive forte de son succès chez Burberry puisque l’enseigne anglaise, aujourd’hui parmi les leaders mondiaux du luxe en ligne, est omniprésente sur les réseaux sociaux, et diffuse ses défi lés sur Internet. Think Luxury Different !

Anatole Lécuyer (au centre) s’est vu remettre le Prix du jeune chercheur.

L’Inria récompense les meilleurs chercheurs en informatique, Apple pique à Burberry sa patronne, l’Elysée reçoit les dirigeants du numérique

Angela Ahrendts,

ex-PDG de Burberry, va

croquer la pomme.

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LES SAMEDIS À 20 HEURES ET TOUS LES DIMANCHES À 17 HEURES

19OCT.

Il est un peu trop tôt pour blacklister le Blackberry

Ne jetez pas vos smartphones Blackberry, clament en cœur trois invités de l’émission 01Business, diffusée

sur l’antenne de BFM Business. Non seulement aucun d’eux ne se dit prêt à abandonner son propre terminal Blackberry pour céder aux sirènes d’Apple ou d’An-droid, mais ils recommandent aux fi dèles de la marque canadienne RIM de ne pas céder à la panique. Certes le dernier terminal n’est pas une réussite, mais de l’avis de tous, il faut accorder une seconde chance au spécialiste de la messagerie mobile en ligne.

21OCT.

Les Européens sous-estiment les risques de cybercriminalité

L’indicateur Cyber Diagnostic Tool, créé par le cour-tier en assurances AON, a été conçu pour aider les

directeurs du risque de grands groupes et administra-tions à mieux identifi er et comprendre le degré d’ex-position de leurs entreprises face aux menaces cyber-criminelles. Sa dernière mesure révèle que celles-ci sont encore largement sous-estimées en Europe par rapport aux Etats-Unis. Les dangers liés aux délits informatiques tels que le piratage, la propagation de virus ou de codes malveillants n’apparaissent qu’en 19e position au rang européen, alors qu’ils sont à la 8e place pour les socié-tés américaines. C’est sans doute pour cela que les der-nières révélations de l’affaire Snowden en France et la découverte, non pas des écoutes elles-mêmes – ça tout le monde le savait – mais de leur ampleur, n’ont ébranlé que très modérément les entreprises françaises. Ce qui expliquerait aussi le manque de moyens mis en place en Europe pour se protéger.

22OCT.

Des tablettes de plus en plus envahissantes

Branle-bas de combat sur le marché des tablettes. Trois événements se sont succédé en moins de vingt-

quatre heures, et non des moindres : la sortie commer-ciale de Surface 2 de Microsoft, l’annonce de l’ardoise Lumia 2520 de Nokia et, enfi n, la présentation de l’iPad Air, le dernier-né d’Apple. Au-delà des performances et des caractéristiques intrinsèques de chacun de ces pro-duits, il faut surtout retenir leur progression fulgurante

sur le marché des outils nu-mériques. De 20 millions en 2010, il s’écoule aujourd’hui plus de 227 millions de ta-blettes (dont 170 millions d’iPad, soit 60 % du mar-ché) et IDC prévoit la vente de 407 millions d’unités en 2017. La courbe du marché des PC, elle, suit le chemin inverse. Certes, les construc-teurs tentent d’endiguer ce phénomène en proposant de plus de plus de produits hybrides, mais les jeux sont clairement faits. Et c’est là tout le problème des entre-prises. La gestion d’un parc informatique n’est plus un long fl euve tranquille. Maintenant que de nombreux colla borateurs apportent leurs outils personnels au bu-reau – c’est le BYOD – les DSI font face à de nouveaux dilemmes. Il faut repenser la sécurité, le stockage des données, l’accès aux applications et le budget. Quand il est question de poste de travail, l’innovation n’est plus uniquement une problématique de constructeurs.

23OCT.

François Hollande croit aux vertus de l’économie digitale

En préambule du Conseil européen du numérique qui se tenait les 24 et 25 octobre derniers, François

Hollande et sa ministre Fleur Pellerin ont reçu une di-zaine de patrons du secteur digital. Parmi les convives fi guraient Jamal Labed, président de l’Association fran-çaise des éditeurs de logiciels et solutions Internet (Af-del), Pierre Louette (Fédération des télécoms), Benoît Thieulin (Conseil national du numérique), Octave Klaba (OVH), Jacques-Antoine Granjon (Vente privée) ou en-core Guy Mamou-Mani (Syntec numérique). Cette élite est certainement bien placée pour aborder, avec le pré-sident de la République, des thèmes comme la politique industrielle et la fi scalité du numérique, ou encore le big data. François Hollande a ainsi pu toucher de près les modèles d’affaire de demain. Mais pour que nos poli-tiques comprennent vraiment les atouts du digital, il se-rait temps d’ajouter à la liste des invités des managers d’entreprises plus traditionnelles en train de revisiter complètement leur business model en s’appuyant sur le numérique. Ce jour-là, un vrai virage sera pris.

Avec l’iPad Air et le nouvel iPad mini, Apple repart à l’attaque d’un juteux marché.

L’Inria récompense les meilleurs chercheurs en informatique, Apple pique à Burberry sa patronne, l’Elysée reçoit les dirigeants du numérique

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

LE

Les Français en pleine love story avec les Anglais, Éric Bantegnie, un héros numérique trop méconnu, Criteo entre au Nasdaq

18OCT.

Mesurer « l’évasion » des logiciels hors de la DSI

Ils sont une soixantaine de DSI à participer à la confé-rence « Morning 01, spécial cloud ». Tous vivent plutôt

bien l’adoption du « nuage », qui conforte d’ailleurs leur légitimité. Le cloud les pousse à mieux connaître leurs directions métier. « Quand les métiers vont chercher eux-mêmes des services dans le cloud, nous laissons faire mais nous les avertissons du risque de brader les don-nées, des obligations légales et sociales, etc. Nous reve-nons alors rapidement dans la boucle et jouons un rôle de conseiller », confi e l’un des intervenants de la confé-rence. Un autre participant a, lui, mis en place un indica-teur baptisé « mesure de l’évasion ». Une fois repérés le besoin de la direction métier et l’outil cloud auquel elle a fait appel de son propre chef, le DSI évalue l’opportu-nité technique, fi nancière et d’usage de cette application, puis choisit de l’incorporer – ou pas – dans le catalogue des services offerts par la DSI. Visiblement, ça marche.

25OCT.

Une love story informatique

Si les politiques britanniques affi chent une certaine défiance vis-à-vis de

leurs homologues français au pouvoir, les relations sont tout à fait différentes avec les grands patrons. Après l’annonce de la fourniture à l’Angleterre de deux réacteurs nucléaires EPR par Areva, c’est au tour de Capgemini et de Steria de soigner leur anglais. Certes, le pays d’Albion fi gure déjà parmi les terrains

de jeu favoris de nos deux Français. Mais il est réjouis-sant de voir, en ces temps d’incertitude économique, de grands contrats venir remplir les poches des industriels de l’IT hexagonal. Capgemini va donc s’occuper pour les cinq prochaines années de toute l’assistance informa-tique mondiale – notamment la gestion et le support des services SAP – de Centrica, l’un des géants britanniques de l’énergie. Steria, quant à lui, remporte le plus gros contrat de son histoire, portant sur la transformation des services administratifs (RH et achats) du gouvernement britannique. Il s’appuie sur une plate-forme informatique intégrant des technologies de business intelligence et de big data. Evalué à plus d’un milliard de livres sterling sur

dix ans, ce projet s’inscrit dans un vaste plan de réforme de la fonction publique anglaise. Le joint-venture mis en place (75 % pour Steria) va employer 1 200 personnes. Il devrait faire économiser de 400 à 600 millions de livres sterling par an au contribuable britannique. Si ces ré-sultats sont atteints, Steria pourrait encore étendre son champ d’action. De quoi donner des idées de ce côté-ci de la Manche.

27OCT.

Le président de l’Afdel adoubé chevalier

Une nouvelle Légion d’honneur dans le secteur infor-matique. Fleur Pellerin a remis les insignes de Che-

valier à Jamal Labed, cofondateur d’Easyvista, éditeur de logiciels, et président de l’Afdel (Association fran-çaise des éditeurs de logiciels et solutions Internet). La ministre a salué son parcours exceptionnel, et voit aussi en lui un modèle « pour tous ceux qui veulent fonder leur entreprise, et notamment les jeunes qui viennent des quartiers populaires ». Fleur Pellerin a rappelé que la société Easyvista recrutait de nombreux jeunes des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis, où elle est implantée depuis des années.

28OCT.

Éric Bantegnie, l’homme fort de « l’embarqué » français

Mobiles, Internet des objets, véhicules connectés, robotique, aérospatial, etc., les systèmes embar-

qués sont au cœur de toute l’industrie. Coup de chance, l’Hexagone est plutôt bien placé dans ce domaine. Les Assises de l’embarqué ont d’ailleurs eu lieu en présence d’Arnaud Montebourg, venu ouvrir les débats. Cette fi -lière fait partie des 34 initiatives de relance industrielle poussées par le gouver-nement. Eric Bantegnie en est le chef de projet. L’occa sion de mettre en lumière ce poly technicien, ingénieur des Mines, homme fort de l’embar-qué dans notre pays. Une personnalité trop mécon-nue des grands médias et qui ne ménage pas ses ef-forts et son énergie pour

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Eric Bantegnie est l’actuel PDG d’Esterel Technologies.

L’Angleterre, un des terrains de jeu favoris de Capgemini et Steria.

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LES SAMEDIS À 20 HEURES ET TOUS LES DIMANCHES À 17 HEURES

Les Français en pleine love story avec les Anglais, Éric Bantegnie, un héros numérique trop méconnu, Criteo entre au Nasdaq

porter haut et fort les couleurs – tricolores – de ce sec-teur de haute technologie. Actuel PDG d’Esterel Tech-nologies, éditeur français d’outils de développement de systèmes et logiciels embarqués critiques, Eric Bante-gnie est à l’initiative d’associations, GIE et autres think tank. Il vient d’ailleurs d’être élu président d’Embedded France, une association créée en septembre par Syntec numérique, Aerospace Valley, Cap’tronic, Images & Ré-seaux, Minalogic et Systematic Paris-Région. Cette no-mination intervient juste après la publication du rapport Potier sur le logiciel embarqué, un fi lon à suivre pour l’industrie hexagonale.

29OCT.

L’impression 3D doit passer en mode accéléré

Non, l’Hexagone n’est pas particulièrement en avance dans le domaine de l’impression 3D », confi e Eric

Carreel, cofondateur de Sculpteo (et de Withings, spécia-liste de l’Internet des objets), lors de l’émission 01 Bu-siness sur BFM Business. Ces technologies figurent pourtant parmi les innovations qui vont profondément bouleverser nos industries d’ici cinq à dix ans. L’im-pression 3D aide à produire des objets à la demande, à fabriquer autrement des pièces plus légères, pour le secteur aéronautique notamment, et permet enfi n de concevoir des objets personnalisés pour le grand public. Il y a quelques mois, en pleine affaire Dailymotion, Ar-naud Montebourg avait d’ailleurs soutenu un industriel du secteur, l’entreprise Gorgé – dont le PDG Raphaël Gorgé était invité dans l’émission – à reprendre le fa-bricant d’imprimantes industrielles 3D Phidias pour ne pas laisser fi ler cette technologie à l’étranger. Il faut poursuivre l’effort.

30OCT.

Une pépite française en Bourse... Co-co-Criteo !

C’est fait ! Huit ans après sa création, Criteo entre au Nasdaq, la Bourse américaine de valeurs techno-

logiques. D’entrée, la pépite française, spécialisée dans le reciblage publicitaire sur Internet, a été valorisée près de 2 milliards de dollars ! Pas mal pour une ETI (entre-prise de taille intermédiaire) d’environ 800 personnes, dont le chiffre d’affaires atteignait 65 millions d’euros en 2010 et devrait dépasser les 400 millions cette an-née. Une nouvelle étape marquante également dans

la vie de Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur de Criteo, qui, grâce à cette introduction en Bourse, devrait réussir à lever plus de 250 millions d’euros. Cette manne est la bien venue pour relever les nombreux défi s qui se pré-sentent : développement de la solution logicielle sur les mobiles, concurrence de plus en plus sévère – de Google notamment –, menace sur le business model de Criteo par rapport à l’évolution de la réglementation liée à la protection des données personnelles. Mais ne nous alar-mons pas trop vite. Criteo dispose de tout l’arsenal de la réussite vanté par tous. Il s’agit d’une entreprise in-novante, travaillant sur une technologie de pointe (plus de 300 informaticiens, mathématiciens et spécialistes du marketing, soit 40 % de l’effectif). Criteo sait « mar-keter » son innovation. Il est implanté à l’international : 85 % du chiffre d’affaires sont réalisés hors de nos fron-tières. Un exemple à suivre.

4NOV.

Que faire des données personnelles de ses clients ?

Enfi n un peu de concret dans le monde impitoyable de la collecte de données personnelles et de la relation

client. L’Association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel (AFCDP) publie un guide pratique à destination des correspon-dants informatique et libertés (CIL). Cet outil opération-nel vise à identifi er les points clés d’un projet de mise en place d’un outil de CRM, du point de vue de la loi infor-matique et libertés. Pratique, ce guide s’inspire de retours d’expérience d’acteurs de la vente à distance comme La Redoute, 3 Suisses, Fnac ou Nespresso.

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Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur de Criteo, un ambassadeur de l’excellence informatique et mathématique française.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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La Redoute rate le virage du 2.0, les BFM Awards ont été attribués, Thierry Breton défend son Schengen des données

12NOV.

La Redoute aurait dû s’inspirer d’Amazon

Accumulant des pertes depuis sept ans, La Re-doute plonge dans la crise et s’apprête à suppri-

mer 700 postes. Martine Aubry, maire de Lille, et voi-sine de Roubaix où est implanté le vépéciste, réclame des comptes à son propriétaire, François-Henry Pinault : « Il n’y a pas eu les investissements nécessaires à la for-mation des salariés pour moderniser l’informatique et la logistique. » Experts et analystes se ruent sur le mo-ribond. « Le virage Internet avait pourtant été bien né-gocié », affi rme l’un d’entre eux. Faux ! Certes, l’entre-prise réalise plus de 70 % de ses ventes en ligne, mais

c’est bien sa seule réussite numérique. La Redoute a trop longtemps considéré Internet comme un simple canal de vente supplémen-taire, alors qu’elle aurait dû se concentrer sur l’écosys-tème du monde connecté. Plutôt que de lorgner sur la concurrence, celle des 3Suisses notamment, La

Redoute devrait copier Amazon. Optimiser sa relation client et, surtout, créer son modèle d’organisation au fur et à mesure de son activité. Investir massivement pour moderniser ses entrepôts et être capable de livrer dans la journée. Certes, l’Américain affi che un défi cit de 30 mil-lions de dollars pour son dernier trimestre – le coût du risque –, mais son avenir apparaît plus serein.

15NOV.

Trois ans pour imaginer la voiture connectée de demain

C ’est en coopérant que nous serons plus forts. L’Ins-titut de recherche technique (IRT) francilien Sys-

temX applique cette maxime à la lettre en lançant le projet ELA (Electronique et logiciel pour l’automobile). L’objectif est de répondre aux nouveaux défi s posés par la voiture connectée et les systèmes d’assistance à la conduite. Durant trente-six mois, une quinzaine d’in-génieurs issus de constructeurs et équipementiers (Re-nault, PSA, Valeo...), d’acteurs du numérique (Intem-pora, Openwide, Kalray) et de partenaires académiques (CEA, Estaca, Télécom Paristech, Université Paris-Sud)

plancheront sur les nouvelles architectures de l’électro-nique embarquée dans l’automobile. Ils devront acheter ou développer de nouveaux composants logiciels, puis valider leurs résultats via un démonstrateur qui mettra en œuvre la navigation et les aides à la conduite connec-tées, tout en respectant les enjeux de sécurité (système d’urgence automatique e-call, système de communica-tion entre voitures car to car...). Contact, moteur !

18NOV.

BFM Business célèbre le numérique

La veille du succès de l’Equipe de France de football, c’est la réussite des entreprises que la chaîne de télé-

vision et de radio BFM Business a choisi de célébrer, en décernant pour la neuvième année consécutive ses BFM Awards à la Salle Gaveau (Paris). La soirée était à peine lancée que l’on regrettait que, parmi les prix, ne fi gure pas un Trophée de l’entreprise numérique. Une décep-tion vite effacée tant les récompenses 2013 ont mis le digital à l’honneur. Jean-Baptiste Rudelle, PDG de Cri-teo, a été élu entrepreneur de l’année. Tandis qu’Alde-baran Robotics et Withings recevaient, ex æquo, le prix Révélation de l’année. C’est ainsi. Le numérique irrigue tellement notre économie et notre industrie qu’il de-vient inutile de le distinguer comme un secteur à part. Même Bernard Arnault, élu Manager 2013, y est allé de son couplet, racontant comment Steve Jobs, cherchant à se démarquer des traditionnelles marques high-tech, en était venu à installer à plusieurs reprises ses boutiques Apple à deux pas des magasins de la marque LVMH. « On pouvait ainsi admirer les iPhone, iPod et autres iPad sur les plus belles avenues du monde. »

18NOV.

Cent une minutes, et autant de projets

E lire le meilleur cuisinier, pâtissier, chanteur ou aven-turier de France, comme à la télévision, c’est bien.

Dénicher l’entrepreneur du futur, c’est mieux ! C’est ce qu’ont compris Jacques-Antoine Granjon, cofondateur de Ventes-privées.com, Marc Simoncini, président du fonds Jaluna et fondateur, entre autres, de Meetic, ainsi que Xavier Niel, le patron de Free. Ils viennent ainsi d’ac-corder une aide de 25 000 euros par projet à une cen-taine de néo-entrepreneurs. Tous disposaient d’une mi-nute pour convaincre le redoutable trio. Neuf heures de

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Sans investissement, pas de modernisation. Et pas d’avenir !

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LES SAMEDIS À 20 HEURES ET TOUS LES DIMANCHES À 17 HEURES

La Redoute rate le virage du 2.0, les BFM Awards ont été attribués, Thierry Breton défend son Schengen des données

stand-up entrepreneurial sur la scène du Théâtre de Paris (qui, d’ailleurs, appartient à Jacques-Antoine Granjon) et à l’arrivée,cent une minutes pour identifi er 101 pro-jets, numériques dans leur grande majorité. Les trois parrains sont sortis enthousiastes et revigorés de cette séance marathon. « Un infi ni de passions peut tenir dans une minute », a écrit Gustave Flaubert. « Nous avons eu la chance de recevoir un coup de pouce de notre cercle familial à nos débuts. Nous avons voulu recréer des conditions un peu similaires afi n d’aider des jeunes à se lancer. » Une initiative qui rejoint celle de l’émission BFM Académie, créée par BFM Business pour dénicher les futures pépites. Il est temps de s’inscrire.

19NOV.

François Hollande, bêtatesteur de Hoox ?

Notre président de la République, lors de sa visite officielle au Proche-Orient

accompagné de plusieurs ministres, aurait pu profi ter de l’occasion pour tester, en avant-première, le dernier smartphone hautement sécurisé de Bull, baptisé Hoox. Destiné aux professionnels – il coûte la bagatelle de 2 000 euros –, ce téléphone, qui fonctionne sous Android, est capable de chiffrer les conversations de son pro-priétaire mais aussi les réponses de l’interlocuteur (si ce dernier dispose du même terminal, bien sûr). Les premières livraisons sont prévues en janvier 2014.

20NOV.

Thierry Breton veut que nos données restent près de nous

Interrogé à l’occasion de l’enregistrement de l’émis-sion 01Business sur BFM Business (diffusée le 23 no-

vembre, en replay sur bfmbusiness.fr et 01business.com, et le 28 novembre dans le magazine papier), Thierry Bre-ton a clarifi é son projet de Schengen des données . Le PDG d’Atos, ex-ministre de l’Economie et des Finances, est persuadé que ce qui va créer l’innovation en France sera lié à la proximité que nos entreprises auront avec les données de toutes. Il s’agit de défi nir un environne-ment réglementé concernant leur circulation en Europe. Mais aussi d’organiser des espaces de traitement et de stockage des informations. Autant dire, réfl échir à une démarche d’industriel. « Il en va de notre souveraineté en la matière », conclut Thierry Breton.

22NOV.

SAP se découvrele pied marin

Une première. L’un des leaders mondiaux du trans-port maritime de porte-conteneurs, CMA CGM,

fait appel à SAP pour codévelopper son système d’in-formation. Le logiciel de l’éditeur allemand aura à gérer 429 navires, 18 000 salariés répartis dans 150 pays et un chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars en 2012. Il s’agira de bâtir « la première solution entièrement adaptée au transport maritime à même d’assurer la prise en charge des marchandises, depuis leur stockage dans les ports, puis à bord des navires, jusqu’à leur transport, leur transbordement et leur déchargement. Soit quelque

3,36 millions de commandes annuelles. Prévu pour être déployé à partir de fin 2015, ce système d’information unique concernera l’ensemble du groupe, toutes

filiales et activités confondues. Une solide carte de visite pour SAP dans le domaine du transport maritime. Une nouvelle preuve également de la ten-dance de l’IT du moment : le codéve-loppement fournisseur-client. SAP a déjà mené ce type de collaboration avec Danone. CMA CGM est, lui aussi, un habitué, puisqu’il gère depuis deux ans une fi liale com-mune avec IBM.

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Après le Blackberry, le Hoox, smartphone hautement sécurisé.

Marc Simoncini (à gauche), Jacques-Antoine Granjon et Xavier Niel.

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BLOC-NOTESde Frédéric Simottel

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La reconquête industrielle passe par le cloud, Hollande devient business angel, le Printemps se met au multicanal

21NOV.

Une reconquête industrielle très pragmatique

La première réunion de la commission cloud, qui fi -gure parmi les 34 plans de reconquête industrielle de

la France voulue par Arnaud Montebourg, s’est tenue à Paris. Encadré par Thierry Breton, PDG d’Atos, et par Octave Klaba, fondateur de l’hébergeur OVH, ce groupe de travail réunit quelques-uns des principaux acteurs du cloud dans l’Hexagone. Les grands axes de réfl exion de ces experts concernent la sécurité. Que faire, en ef-fet, pour que les entreprises clientes aient pleinement confi ance en l’informatique en nuage et que la sécurité ne soit plus un débat ? Un deuxième sujet porte sur le pouvoir de la puissance publique à jouer un rôle d’accé-lérateur. La fi scalité, le prix de l’énergie, et l’interaction à mener entre cloud et grand public sont également au programme de la commission cloud. Ces mesures sem-blent intéressantes car elles sont loin des grandes phrases que l’on entend souvent sur ce type de projet. Elles al-lient le pragmatisme des témoignages terrain aux réalités business et technologiques.

22NOV.

Le pessimisme lucide du PDG de SAP

Aujourd’hui, la création de valeur dans notre éco-nomie ne peut plus être le fruit des seuls spécia-

listes IT comme cela a été le cas ces dernières années, explique avec lucidité Jim Snabe, coprésident de SAP de passage à Paris (et qui quittera bientôt son poste)

Toutes les entreprises, tous sec-teurs confondus, sont désormais concernées. Elles créeront de la valeur au fur et à mesure que les technologies numériques pren-dront de l’importance dans les produits et services qu’elles offri-ront. Toutes les industries verront ainsi leurs modèles économiques remis en cause au cours des dix prochaines années. Cela signifi e que leurs dirigeants doivent da-vantage s’impliquer dans le di-gital et que les DSI prennent en charge cette digitalisation. » Plus pessimiste, Jim Snabe ajoute :

« Je suis inquiet pour l’avenir de l’Europe. Coincé entre la Silicon Valley et l’Asie, deux régions actuellement en pointe en matière d’innovation, le Vieux Continent est miné par ses niveaux de salaires et le coût de son énergie. Sa compétitivité ne peut être assurée que par l’innova-tion et la recherche. »

26NOV.

Le marquis de Louvois n’a pas mérité ça !

Des bugs en série ont eu raison du projet Louvois – le Logiciel unique à vocation interarmées de la

solde –, autrement dit l’application chargée de gérer la paie de nos militaires. Ce programme a été baptisé ainsi en mémoire du marquis de Louvois. Ce ministre de Louis XIV décréta que les soldats devaient cesser toute forme de pillage et qu’en récompense de leurs devoirs militaires, une solde leur serait versée. Détesté des offi -ciers, il dénonça également avec véhémence leur absen-téisme. Ce ne sont ni le pillage, ni l’absentéisme des mili-taires qui sont aujourd’hui mis en cause, mais plutôt une désorganisation complète dans l’installation du logiciel Louvois. Un programme bâti sans suffi samment prendre en compte les exigences des directions métier, comme di-sent les civils. Un projet où ont été confondues vitesse et précipitation, où le manque de spécialistes comptables, RH ou techniques s’est révélé fl agrant. L’organisation de départ était défaillante et par on ne sait quel miracle, les hauts gradés s’imaginaient qu’un logiciel allait tout résoudre. Un fi asco qui risque de coûter plusieurs cen-taines de millions d’euros aux contribuables. Et si cer-tains pensent qu’il est plus raisonnable, d’un point de vue médiatique, de tout redémarrer à zéro, d’autres estiment qu’une mise à niveau des bases de données RH et une formation plus qualifi ée pour le personnel auraient per-mis de réparer une très grosse partie des dégâts.

29NOV.

Gardez-moi de mes amis, je m’occupe de mes ennemis

La France fait l’objet de dénigrement à l’étranger. Son image est si détestable qu’IBM France se retrouve en

concurrence avec d’autres fi liales du géant américain. Selon un salarié de Big Blue rencontré au hasard d’une conférence, Allemands, Hollandais et Belges abusent du french bashing pour s’attirer les faveurs du siège améri-cain, lors de la négociation de contrats internationaux.

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Pour Jim Snabe, patron de SAP, la compétitivité de l’Europe passe par l’innovation.

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LES SAMEDIS À 20 HEURES ET TOUS LES DIMANCHES À 17 HEURES

La reconquête industrielle passe par le cloud, Hollande devient business angel, le Printemps se met au multicanal

2DÉC.

Quand l’État devient business angel

Nos ministres Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg en ont assez de voir la France pointer à la 17e place en

termes d’innovation. Ils veulent montrer au monde que le moteur de l’innovation hexagonale va se remettre à ru-gir. François Hollande lance donc le « concours mondial d’innovation ». Objectif : repérer une centaine de projets innovants, dans les sept domaines identifi és par le rap-port de la Commission Innovation 2030, présidée par Anne Lauvergeon (le big data est le seul des sept à être 100 % numérique). Les 100 programmes sélectionnés, tous secteurs confondus, recevront d’ici au printemps 200 000 euros chacun. Une aide supplémentaire de 2 millions sera octroyée à 30 d’entre eux, en septembre 2014. « Nous retiendrons des projets d’entreprise ou de R&D, mais aussi de création d’entreprise, même s’ils utilisent des technologies pas forcément matures », pré-cise Olivier Lluansi, conseiller énergie et industrie de la présidence de la République. Le clap fi nal du concours est prévu en 2016. L’Etat s’engagera à hauteur de plu-sieurs millions d’euros en prenant des participations, ainsi qu’en favorisant la prise de commandes publiques. « L’idée est de dénicher les innovations de rupture qui dessineront notre horizon industriel de demain », ex-plique Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de l’Elysée. Cette initiative, dont le montant global s’élève à 250 millions d’euros, soulève de nombreux commen-taires parmi les business angels. Selon eux, ce n’est pas le rôle de l’Etat d’agir ainsi. Ils préféreraient que les ef-forts portent sur la fl exibilité du code du travail ou sur une fi scalité mieux adaptée aux modèles des start up.

3DÉC.

Le Printemps électronique est arrivé

I l n’y a pas que les vitrines de Noël du célèbre maga-sin, dont le vaisseau amiral se trouve sur les grands

boulevards à Paris, qui attirent les regards ; la boutique en ligne fait également peau neuve. Le fonds qatari Divine Investments, nouveau propriétaire du Printemps, vient de finaliser le rachat du pure player Placedestendances.com. Ce site marchand, qui appartenait à TF1 et aux deux fondateurs, distribue 200 marques de mode. Mais contrairement aux spécialistes du discount et aux sites de ventes privées, il vend les nouvelles collections au prix magasin. Sa force : livrer en moins de trois heures dans Paris. Pour le Printemps, ce rachat marque le véri-table début de sa stratégie multicanale. Avec une chute du marché textile de 14,4 % entre 2007 et 2012, et une croissance des ventes en ligne de 11 % sur la même pé-riode – certes avec des volumes moindres – (source : IFM Printemps), les nouveaux propriétaires ont compris qu’une simple présence marchande en ligne ne suffi sait pas. Leur stratégie doit désormais être « omnicanale », sans couture entre les magasins physiques et le Web.

4DÉC.

Open data : déjà 150 projets recensés et 25 primés

Frédéric Mazzella, fondateur du site de covoiturage en ligne Blablacar, a eu bien du mal, cette fois-ci en

tant que président du jury du concours Dataconnexions, à dénicher les meilleurs projets open data. Pour cette 4e édition, 64 dossiers ont été présentés. Un succès pour Henri Verdier, le dynamique patron de la mission Etalab, qui organise ce concours. Parmi les primés fi gurent des services grand public comme Open Food Facts (infor-mations sur les produits alimentaires via un code-barres lu par un smartphone), Vamos a la playa (qualité des plages), ou encore la géniale application Guido. Cette dernière transmet aux passagers des informations culturelles, histo-riques ou touristiques tout au long d’un voyage en voiture sur l’auto-route. Pour les professionnels, citons Leveilleur.fr, un moteur de recherche qui scrute en permanence toutes les commandes publiques en cours.

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L’appli Vamos a la playa délivre des infos sur la qualité des plages.

François Hollande consacrera

250 millions d’euros à cette initiative.

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