Bonnefoi Livres Anciens Paris - Breslauer...IGO - Le Poiré-sur-Vie (Vendée) 1 Bonnefoi Livres Anciens 3, rue de Médicis 75006 Paris Tél (33) 01 46 33 57 22 [email protected] Catalogue

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Bonnefoi Livres AnciensParis

IGO - Le Poiré-sur-Vie (Vendée)

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Bonnefoi Livres Anciens 3, rue de Médicis 75006 Paris Tél (33) 01 46 33 57 22 [email protected] www.bonnefoi-livres-anciens.com Catalogue n°178 : Livres et documents Cartes de crédit acceptées/Credit cards accepted Heures d'ouverture : Lundi à vendredi, de 10h à 12h30 et de 14h à 19h Ouvert le samedi de 14h30 à 18h30 dans les quinze jours suivant la parution du catalogue. Conditions de vente Conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM) et au règlement de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA-ILAB). Les prix indiqués sont nets, port et assurance en sus, emballage gratuit. Règlement dès réception par chèque postal, bancaire, mandat ou virement. Bonnefoi Livres Anciens SAS au capital de 38.112 € RCS Paris B 434 318 283 00018 n° TVA/VAT : FR 434 34318283 Illustration de couverture : n°80, Grandville, Le Dimanche d'un bon Bourgeois.

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1. MARTIAL D’AUVERGNE. Les Vigilles du roy Charles ou est co[n]tenu co[m]ment il conquist Fra[n]ce sur les Anglois la duchie de Norme[n]die et la duchie de Guie[n]ne et des nobles co[n]questes et vailla[n]ces qui furent faictes co[m]me plus a plain est co[n]tenu en la table de ce present livre. Im-primé à Paris, par la veufve feu Jehan Trepperel et Jehan Jehannot, sans date [ca 1515]. In-4 gothique à deux colonnes (180 x 120 mm) de 101 ff. mal chiffrés CVII et (1) f. de table (sign. A8 B4 C8 D4 E4 F8 G4 H8 I4 K4 L8 M4 N8 O4 P8 Q4 R4 S6), maroquin olive janséniste, dos à nerfs orné à froid, coupes filetées, frise intérieure, tranches dorées sur marbrure (reliure du XVIIIe siècle). 16.500 €

Édition en lettres gothiques batardes de la Veuve Trepperel partagée avec Jehannot en second tirage distinct du premier tirage par son titre (Les Vigilles du Roy Charles contre S’ensuyt les Vigilles du Roy Charles) et par l’explicit où le nom de Jehannot est mentionné.Titre en rouge et noir illustré d’un bois gravé sous-titré Le lis de justice suivi au verso du titre d’un grand bois gravé pleine page représentant Charles VII gisant, ce dernier répété au verso du dernier feuillet.Les Vigiles de Charles VII, long poème composé entre 1477 et 1483 à la louange du feu roi Charles VII comprend neuf psaumes et neuf leçons alternant par groupes de trois. Les psaumes en quatrains d’octosyllabes forment une chronique de la vie de Charles VII (1402-1461), versifiée sur les données des chroniques du héraut Berry et de Jean Chartier, truffée d’exempla empruntés au Livre de bonnes meurs de Jacques Legrand et au Jeu des échecs moralisés de Jacques de Cessoles, traduction de Jean Ferron. Les leçons sorte d’intermèdes lyriques à la chronique, mettent dans la bouche de France, Noblesse, Labour ou Marchandise, les regrets du bon vieux temps ; écrites dans des mètres variés, elles ne manquent pas d’agrément. Le règne de Charles VII qui endura la Guerre de Cent ans, accompagna Jeanne d’Arc, évoquée en ses vers par le chroniqueur Martial d’Auvergne.Précieux exemplaire comportant une lettre autographe en anglais signée du grand poète et dramaturge anglais Robert Browning (1812-1899), datée du 16 décembre 1887 et adressée à Madame Elton pour remercier Monsieur Elton son mari (dont l’ex-libris est collé sur le premier contreplat) de lui avoir confié cet ouvrage dont la lecture lui fut néanmoins difficile. Le grand historien de la littérature anglaise Oliver Elton (1861-1945, 26 ans en 1887) peut être le destinataire. Ex-libris armorié moderne «Bibliothèque Maurice Desgeorge».Brunet, III, 1483 ; Bechtel, M-166 ; Tchemerzine-Scheler, IV, 582 : « Cette édition (vers 1515) est une variante de la précédente (vers 1512). En réalité, les différences au titre et à l’explicit ne justifient aucunement le classement en deux tirages d’une seule et même édition ».

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2. [Chapelle des Minières. Manuscrit. Maitre de Girard Acarie]. Rouen, 1526. 1 vol. (184 x 120 mm) de 15 ff. sur parchemin (175 x 116 mm), 20 longues lignes (justification du texte 110 x 70 mm), écriture textura, veau brun estampé à froid sur ais de bois, dos orné à nerfs, deux cabochons et sept écoinçons de cuivre cloués, traces de fermoirs, deux sceaux de cire rouge liés par des cordons dans boîtiers ronds et métalliques (reliure de l’époque). 20.000 €

Acte juridique manuscrit réalisé dans l’atelier rouennais du Maître de Girard Acarie qui attribue en 1526 le bénéfice ecclésiastique de la Chapelle des Minières située à Beaubray dans le canton de Conches en Normandie, fief depuis le XIIIe siècle de la famille de Postel. L’énoncé rédigé en français est suivi de sa version latine, des signatures autographes des titulaires Thomas Postel, conseiller en l’échiquier et Catherine Callenge son épouse dont la date du décès « le XIIIIe jour d’octobre l’an 1525 » clôt le manuscrit. Les miniatures peuvent être attribuées au Maître de Girard Acarie, enlumineur actif à Rouen entre 1520 et 1540 dénommé d’après le manuscrit du Roman de la Rose destiné au roi François Ier et commandité par le contrôleur général des finances de Normandie Girard Acarie. Maître à nom de convention créé en 1993 par Margareta Friesen à partir d’un groupe d’enluminures jusqu’alors données au Maître des Heures Ango, cet artiste a enluminé plusieurs manuscrits pour différents commanditaires normands dont Jacques Le Lieur, conseiller-échevin de la ville de Rouen. Le manuscrit des Minières est un exceptionnel témoignage de son art illustré d’une remarquable Montée au Calvaire dans le style Renaissance placée en frontispice dans un encadrement peint et blasonné aux armes des familles Postel et Callenge ; la chapelle des Minières fut bâtie « en l’honneur de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ et sa glo-

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rieuse Mère » réunis dans la composition du Maître où Jésus soutenu par sa Mère Marie vêtue de bleu accompagnée de Marie-Madeleine, porte la Croix, menacé par un soldat.Le texte est orné d’initiales peintes, vignetées et filigranées en rouge et bleu : Au nom de la sainte trinité un seul dieu de tout créateur (…) fut fondée le premier jour de may lan mil cinq cens vingt et ung la chapelle des mignieres en la paroisse de baubray par maistre Thomas Postel seigneur dudit lieu des mignieres conseiller du roy en sa court de parlement a Rouen et damoiselle Katherine Callenge son epouse pour le salut de leurs ames et de leurs parens amys et bienfaiteurs et pour tous ceux auxquels ils estoient et sont tenus (…) Icelle fondation louée gratifiée et approuvée par reverend pere en dieu monsieur Ambroys le veneur evesque devreux (Ambroise Le Veneur, évêque d’Évreux) selon le contenu en ses lettres patentes datées du vintunième jour dudit mois de may dudit an 1521. La nomination du chapelain toutefois quel y aura vacation a esté et est retenu parledit Postel pour lui et ladite damoiselle Katherine Callenge sa femme leur vie durantes… et après leurs decès à leur prochain héritier et autres successeurs perpé-tuellement tenans et possesseurs dudit fief des mignieres. Le Grand Pouillé du diocèse d’Evreux fait mention de la fondation « le dernier jour d’octobre 1521, présentation faite par les abbés et couvents de Conches sur la nomination de Thomas Postel, conseiller au Parlement de Rouen et seigneur temporel des Minières, en faveur de Jean Postel clerc, à la chapelle fondée de nouveau dans le manoir dudit lieu des Mignières (…) conférée suivant la fondation audit Jean Postel clerc ». La chapelle, remarquable par son vitrail et sa statuaire, est classée aux Monuments histo-riques depuis 1998. Beau manuscrit XVIe dans sa reliure estampée à froid avec les sceaux de cire rouge conservés.[Sur Maître de Girard Acarie :] Les Enluminures du Louvre, moyen âge et Renaissance, catalogue raisonné sous la direction scientifique de François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier, assistés de Laura Angelucci et Roberta Serra, Paris, 2011, p. 245 ; [sur la Chapelle des Minières :] Annie Cloulas, La mise au tombeau de la cha-pelle seigneuriale des Minières in Bulletin Monumental, Année 1972, vol. 130, n° 2 pp. 129-135 ; [Sur la famille de Postel :] La Chesnaye du Bois, Dictionnaire Généalogique, Héraldique, Chronologique et Historique, 1761, VI, p. 182.

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3. CYPRIEN (saint) & ERASME. Opera Divi Caecilii Cypriani Episcopi Carthaginensis, ab innumeris mendis repurgata, adiectis nonnullis libellis ex uetustissimis exemplaribus, quae hactenus no habeban-tur, ac semotis ijs, quae falsò uidebantur inscripta, unà cum annotatiunculis. Atque haec omnia nobis praestitit ingenti labore suo Erasmvs Roterdamvs, vir iuuandis optimis studijs natus. Apud inclytam Basileam, Ex officina Frobeniana, 1521. In-folio (340 x 215 mm) de (24)-515-(1) pp. (32) pp. (signa-tures a-z, A-Y6-Z8, Aa8), index, demi-vélin estampé à froid sur ais de bois orné de rinceaux et figures saintes, dos à trois nerfs, titre manuscrit sur la gouttière, deux fermoirs (reliure de l’époque). 3.500 €

Deuxième édition datée novembre 1521 établie par Erasme (1466-1536) avec sa dédicace au Cardinal Lorenzo Puc-ci, des oeuvres de Cyprien de Carthage Père de l’Église (c. 200-258), sortie une première fois des presses bâloises de Johannes Froben (ca.1460-1527) au mois de février 1520. Erasme logeait alors chez Froben son imprimeur à Bâle qui non seulement publiait ses oeuvres mais encore les écrits patristiques que le théologien contribua à révéler : l’édition précédente de Saint Cyprien imprimée à Paris en 1512 fut largement remaniée, amendée et augmentée par le grand humaniste de Rotterdam. Titre dans un encadrement historié et dédicace dans un second encadrement de fleurs et putti, les deux gravés sur bois par Ambrosius Holbein (c. 1494-1519) ainsi que les lettrines et initiales ornées. Le titre, daté 1517 et signé avec le monogramme AH d’Ambrosius Holbein, fut utilisé précédemment par Froben pour une édition de Maximus Tyrus (1517) puis les Annotations sur le Nouveau Testament d’Erasme (1519) : il illustre dans la partie de tête la bataille de Teutobourg, la partie en pied La Calomnie d’Apelle et sur les côtés, les vertus cardinales.Marque typographique au caducée de Johannes Froben au verso de l’ultime feuillet. Texte latin imprimé en caractères romains, manchettes en italiques. Pièces liminaires : Vie de Cyprien, Épître dédicatoire, Annotations d’Erasme, Table.Bel exemplaire à grandes marges établi dans un très beau spécimen de reliure bâloise de la Renaissance dont une réplique est conservée à la Bibliothèque Sainte Geneviève établie sur un recueil de pièces humanistes dont une impression de Johann Froben datée 1517 (réf. 4° R 999 INV 1215 RES).Ex-libris manuscrit sur le titre, quelques notes marginales à l’encre du temps. Quelques rousseurs, large mouillure sur le feuillet de garde supérieur.Panzer VI, 226, 391 ; VD16 C-6509 ; Vander Haeghen, Bibliotheca Erasmiana II, 23.

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4. BUDÉ (Guillaume). Commentarii Linguae Graecae, Gulielmo Budaeo, Consiliario Regio libello-rum in Regia Magistro auctore. Coloniae, Opera et Impensa Joannis Soteris, 1530. In-4 (29 x 19,5 cm) de (28)-595-(5) pp. (AA, BB4||6 a-z, A-Z, Aa-Dd6), vélin souple à rabats, dos à trois nerfs, titre manus-crit sur le dos, lacets (reliure de l’époque). 5.000 €

Deuxième édition rare des Commentaires de la langue grecque de Guillaume Budé (1467-1540) publiés une pre-mière fois à Paris par Josse Bade l’année précédente (1529).Belle impression en caractères grecs et romains sortie des presses colognaises de Johannes Scoter avec sa marque typographique au titre ; lettrines gravées, index. Un second tirage de Johann Bebel fut publié à Bâle la même année.« Les Commentaires de la langue grecque constituent la première tentative de dictionnaire grec fondé sur le dépouil-lement lexicographique d’un vaste corpus d’auteurs grecs, une centaine environ. Or, cet ouvrage n’est pas organisé selon l’ordre alphabétique qui convient à un dictionnaire, ni comme un thesaurus, par mots-racines, mais il se pré-sente sous les dehors d’une longue dissertation sur la langue grecque, avec de fréquents renvois à ses équivalents latins. De plus, nombre de digressions enrichissent le discours principal, conférant au livre l’allure d’une encyclo-pédie littéraire, philosophique, scientifique et juridique. Enfin, les textes liminaires sont remarquables : la préface au roi François Ier est considérée comme l’acte de naissance du Collège des Lecteurs royaux, futur Collège de France, tandis que la postface « aux jeunes gens épris de lettres grecques » est un manifeste de didactique humaniste » (Luigi-Alberto Sanchi). De la bibliothèque de Gelas Hieber ermite de Saint-Augustin (1671-1731) avec son ex-libris gravé «M.F. Gela SII Hieber ord.er S.Augus.» Né à Dinkelsbühl, il entra dans le couvent des augustins de Munich en 1691et fut ordonné prêtre en 1695. Hieber fut l’un des prédicateurs les plus éminents et les plus connus de la Bavière et reçut du général de son ordre les titres de prédicateur général (1705) et de maître en théologie (1722). Sa renommée le fit appeler à prêcher dans les grandes circonstances, par exemple, au mariage du prince héritier Charles-Albert, plus tard empe-reur. Mais Hieber s’intéressait aussi à de nombreuses questions d’ordre culturel ; il projeta en 1720 avec le chanoine augustin Eusèbe Amort la fondation d’une académie bavaroise, à laquelle la reconnaissance de l’état fut refusée. Hieber et Amort, aidés par l’augustin Agnellus Kandier, fondèrent le Parnassus Boicus, première revue culturelle de Bavière. Hieber en assura la rédaction et y publia de nombreux articles jusqu’à sa mort ; ceux qu’il écrivit sur la

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réforme de la langue allemande sont importants (Adolar Zumkeller Dictionnaire de Spiritualité ascétique et mys-tique, éditions Beauchesne).Bel exemplaire dans sa première reliure. Cahier liminaire anciennement restauré en marge intérieure, premiers feuillets légèrement roussis.Brunet I, 1374 (pour l’édition originale) ; PMM, 190 (pour l’édition originale) ; Adams, B.3095 ; Luigi-Alberto Sanchi, Les Commentaires de la langue grecque de Guillaume Budé. L’oeuvre, ses sources, sa préparation, préface de Brigitte Mondrain, Travaux d’Humanisme et Renaissance 410, Genève, Droz, 2006.

5. GILLES (Nicole). Les Tres elegantes et Copieuses Annalles des tres preux tres nobles tres chres-tiens et excellens moderateurs des belliqueuses Gaulles. Depuis la triste desolation de la tres inclyte et fameuse cité de Troye iusques au regne du tres vertueux roy Francois a present regnant : Compilees par par feu (…) maistre Nicole Gille jusques au temps de très prudent et victorieux roy Louis douzième. Et depuis additionnees selon les modernes hystoriens novellement reveues et corrigées outre les prece-dentes impressions. On les vend a Paris en la rue sainct Jacques, a lenseigne de Lelephant, 1544-1541. 2 tomes en 1 vol. petit in-folio gothique à deux colonnes (30 x 19 cm) de (6)-CXL ff. (5)-CLII ff., demi-basane fauve, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin vert, tranches marbrées (reliure du XIXe siècle). 3.000 €

Belle impression gothique à l’adresse de François Régnault publiée en deux tomes datés respectivement 1544 et 1541, illustrée de deux titres gravés à encadrement (le premier imprimé en rouge et noir), deux larges bois dans le texte représentant l’auteur face à son auditoire (12,5 x 9 cm) puis Adam et Eve (17,5 x 15), de nombreuses figures de rois (3 x 5 cm) et lettrines à fond criblé. 6 arbres généalogiques à pleine page. Quelques notes manuscrites à l’encre du temps.

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Nicole Gilles, mort en 1503, contrôleur du Trésor Royal sous Charles VIII, est le premier des historiens français ou le dernier des chroniqueurs ; il marque la transition à cette époque de la Renaissance. Il a adapté et complété ici la Chronique de Saint-Denis en y supprimant l’aspect légendaire. L’ouvrage connut un prodigieux succès et fut constamment réédité ; la première édition date de 1492 et la dernière de 1621. Cahiers inversés au tome II (feuillets 140 à 143 reliés après le feuillet 149) ; feuillet de titre du tome I un peu sali comme l’ultime feuillet du tome II. Quelques pâles mouillures.Brunet II, 1598 ; Bechtel, Catalogue des gothiques français, G-134, 135.

6. [Bible. Nouveau Testament. Grec. 1546]. TH∑ KAINH∑ ∆IAOHKH∑ A∏ANTA. Novum Testa-mentum. Ex Bibliotheca regia. Lutetiae, Ex officina Roberti Stephani, 1546. 2 parties en 1 vol. in-16 (119 x 79 mm) 528-361-(3) pp. 2 ff.bl. (a-z8, A-K8, aa-yy8, zz8), maroquin bleu à grains longs, dos à nerfs criblé orné aux petits fers, encadrement doré et frise à froid sur les plats, écoinçons, tranches dorées (reliure de l’époque). 3.500 €

Première édition du Nouveau Testament grec connue sous le nom de «O mirificam» d’après les deux premiers mots de la dédicace à François Ier, imprimée par Robert Estienne avec les plus petits caractères des Grecs du Roi, gravés spécialement à cet usage. Le texte suit en partie celui de la polyglotte d’Alcala de Henares, en partie celui de la cinquième édition d’Érasme.Exemplaire réglé de second tirage qui porte l’inscription suivante au colophon : M.D.XLVI. VII. ID. Novemb. Marque des imprimeurs royaux pour les lettres grecques aux titres des deux parties : au thyrse entouré d’un rameau d’olivier et d’un serpent ; marque à l’olivier in fine.De la bibliothèque du du comte Joseph-François de Kergariou avec son chiffre et sa devise « Là ou ailleurs » sur la garde supérieure (timbre humide). Bibliophile de renom, membre fondateur de la Société archéologique des Côtes-du-Nord, Jean-François René Marie de Kergariou (1779-1849) fut successivement comte d’Empire, préfet et député sous la Restauration, enfin pair de France. Ex dono manuscrit sur la garde supérieure Donné à Arthur le 30 Xbre 1832. Très bel exemplaire dans une reliure en maroquin XIXe décorée aux petits fers.Bibles imprimées du XVe au XVIIIe siècle conservées à Paris, 3685 ; Adams B.1656 ; Renouard, 65.2 ; Schreiber, 90.

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7. DORÉ (Pierre). L’Image de Vertu demonstrant la perfection & saincte vie de la bienheurée vierge Marie, mere de Dieu, par les escriptures tant de l’ancien que du nouveau testament. La seconde edition nouvellement reveue, corrigée, additionnée, & quotée sur la marge, par son autheur F. Pierre Doré, doc-teur en Theoologie, de l’ordre des F. Prescheurs. Paris, Jean de Broully, 1549. Petit in-8 de (12)-333-(1) ff., basane brune, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin citron, tranches rouges (reliure du XVIIIe siècle). 1.500 €

Ouvrage à la gloire de Marie par le dominicain Pierre Doré, publié une première fois en 1540.Pourfendeur des hérétiques, ennemi juré de Calvin, l’Orléanais Pierre Doré (1500 ?-1559) qui entra dans les ordres dès l’âge de quinze ans, confesseur de Claude de Lorraine duc de Guise et Antoinette de Bourbon son épouse, est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de spiritualité et de controverse, écrits dans un français familier, comme ceux des protestants, qui rencontrèrent un grand succès. Rabelais le prit pour modèle pour le personnage de Maître Doribus dans Pantagruel.Belle impression parisienne de Jean de Broully en lettres rondes, ornée d’une vignette de la Vierge à l’enfant gravée sur bois au titre, reprise au verso de l’ultime feuillet ; lettrines.Très bon exemplaire. Plats épidermés.Brunet II, 820 ; Moreau, Inventaire, V, 1717 (pour l’édition originale).

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8. [Méditation sur la mort. Troyes. 1560]. Sensuyt une devote Meditation sur la mort & passion de notre sauveur & redempteur Jesuchrist avec les mesures mises de place en place ou notre sauveur Jesus a souffert pour nous. Et le voyage & Oraisons du mont Calvaire : & une Meditation pour dire durant l’espace d’une basse Messe. Troyes, Jean Le Coq, [ca 1560]. Petit in-8 gothique (105 x 164 mm) de (32) ff. [signature (D5)-D8, E8-H4], 2 feuillets liminaires sur peau de vélin, veau fauve, dos orné à nerfs daté en pied 1513, pièce de titre en maroquin rouge, filet doré d’encadrement sur les plats, tranches dorées, non rogné (reliure du du XIXe siècle). 5.000 €

Rare impression troyenne en caractères gothiques sortie des presses de Jean Le Coq II vers 1560, deuxième partie du recueil Cy commence une petite instruction et manière de vivre pour une femme séculière (signature D5 du feuillet de titre). Suivi de : Voyage et oraison du Mont Calvaire, Méditation pour l’espace d’une basse messe, Oraison de la Sainte Trinité.Titre à encadrement gravé avec la marque typographique de Jean Le Coq répétée au colophon, 15 vignettes gravées sur bois (certaines répétées) dont 1 à pleine page.La Dévote Méditation forme un de ces livrets de piété et oraisons qui furent imprimés à partir de 1488, puis en plus grand nombre au XVIe siècle, surtout dans la seconde moitié. Ces livrets qu’on trouve souvent ensemble étaient conçus sans pagination particulière, de façon à être soit tirés à part, soit joints ou non à la fin des livres d’heures, selon le désir du client.Fils de Thomas Lecoq et petit-fils de Jean I Lecoq, imprimeurs de Troyes, Jean Lecoq II succéda à Thibault Trumeau qui avait exploité l’imprimerie familiale avec la veuve de Jean I Lecoq jusqu’à ce qu’il puisse la reprendre. Il uti-lisa la marque et le matériel typographique de son grand-père. Jean Moreau, qui a peut-être été son associé ou son gendre, lui succède dès 1585 en conservant son enseigne et en continuant à publier sous son nom jusque vers 1589.Ce tirage sans date a parfois été attribué à l’aïeul qui exerça jusqu’en 1524 - sans imprimer cette pièce - comme l’atteste la date erronée 1513 poussée en pied de dos de la reliure établie au XIXe siècle.Exemplaire enrichi de 2 feuillets liminaires sur peau de vélin ornés de la marque de l’imprimeur et placés en guise de couverture - feuillets non signalés par les bibliographies. Déchirure marginale du feuillet H avec perte de quelques lettres.Brunet, III, 444 ; Bechtel, Catalogue des gothiques français, M-219 et I-31 ; inconnu de Morin, Catalogue descriptif de la Bibliothèque bleue de Troyes.

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9. CORROZET (Gilles). Les Antiquitez, chroniques, et singularitez de Paris, ville capitale du Royaume de France, avec les fondations & bastimens des lieux : les sépulchres & epitaphes des Princes, Prin-cesses & autres personnes illustres. Corrigées & augmentées pour la seconde edition. Par G. Corrozet Parisien. Avec privilege du Roy. Paris, (Benoît Prévost pour) Gilles Corrozet, 1561. In-8 de (8)-199-(1) ff., vélin souple, titre manuscrit sur le dos (reliure de l’époque). 4.500 €

Édition définitive très rare publiée du vivant de l’auteur, revue et augmentée par ses soins, sortie des presses pari-siennes de Benoît Prévost. Marque typographique de Gilles Corrozet au verso de l’ultime feuillet en forme de rébus, un coeur (cor) et une rosette. « Cette édition de 1561 est celle à laquelle l’auteur a donné toute la perfection possible. Le judicieux Jaillot ne cite que celle-là. Les précédentes sont moins soignées ; les suivantes ont été remaniées par des mains étrangères » (Bonnardot).En 1550, Gilles Corrozet refond la Fleur des antiquitez , premier guide de Paris publié et plusieurs fois modifié depuis 1532, en un livre neuf Les Antiquitez, chroniques et singularitez de Paris, établi en trente chapitres remaniés en 1561 par l’auteur - qui mourut en 1568 - afin de former l’édition la plus fiable et la plus soignée, actualisée avec le dernier événement enregistré en 1560, suivie des listes des évêques de Paris, des magistrats parisiens, des juridic-tions temporelles, des prisons, des rues, églises, et collèges, des principales maisons et hôtels de grands seigneurs, des portes, des ponts, des fontaines et des faubourgs.Exemplaire en reliure de l’époque ; double ex-libris manuscrit à l’encre du temps, en tête et fin d’exemplaire «F. Lauv. Malouët Theologi Padomensis E&c.» / «Malüinu in inclyta cadomensi civitate. 1711» ; ex-libris moderne «Aubry Vitet». Vélin fripé en partie dérelié, pâle mouillure marginale. Le feuillet de garde supérieur est relié après les huit feuillets liminaires.Brunet, II, 307 ; Catalogue Lacombe, 814 : « très rare » ; A. Bonnardot, Etudes sur Gilles Corrozet, p. 19 ; Vincent Milliot, Les Guides imprimés du XVIe au XXe siècle, p. 63.

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10. CALVIN (Jean). Commentaires de Jehan Calvin sur la Concordance ou Harmonie composée de trois evangelistes, a scavoir S. Matthieu, S. Marc et S. Luc. Item sur l’Evangile selon S. Iehan, et sur le second livre de S. Luc, dict Les Actes des Apostres. Le tout reveu diligemment & comme traduit de nouveau tant pour le texte que pour la glose comme on pourra appercevoir en conferant les editions précédentes avec ceste-ci. Genève, Conrad Badius, 1561. In-8 réglé à deux colonnes (19 x 11 cm) de (16)-(1312) pp. paginées 1-608 puis foliotées 609-960, (30) pp. (le dernier feuillet blanc manque), vélin souple (reliure de l’époque). 3.500 €

Première édition collective française des Commentaires de Jean Calvin (1509-1564), imprimée sur deux colonnes en caractères minuscules par Conrad Badius à Genève. Les Commentaires des Evangiles furent publiés une pre-mière fois en 1555 ; cette nouvelle édition est augmentée des deux livres du Commentaire des Actes des Apôtres qui n’avaient pas été réimprimés depuis leur première publication séparée en 1552 et 1554.Encadrement et marque d’imprimeur sur le titre avec la devise des creux manoirs & pleins d’obscurité / Dieu par le temps retire Vérité. Ex-libris manuscrits à l’encre du temps sur les feuillets liminaires : A. d’Argent, Meillet, Dau-bourg (?) ; traces manuscrites sur l’achevé d’imprimer. Bon exemplaire,, pièce de vélin rapportée sur la reliure (restauration ancienne).Brunet, I, 1502 ; Peter & Gilmont, Bibliotheca Calviniana, 61/7.

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11. VETTORI (Pietro). Petri Victorii Explicationes suarum in Ciceronem Castigationum. Lugduni, Apud Antonium Vincentium, 1562. In-8 de 700-(2) pp. 1 f.bl., caractères italiques, manchettes, vélin souple à rabats, dos à nerfs, titre manuscrit sur le dos, traces de lacet (reliure de l’époque). 1.000 €

Édition partagée par Antoine Vincent et Jean Frellon imprimée une première fois par Sébastien Gryphe en 1540 puis 1552. Le critique et philologue florentin Pietro Vettori (1499-1585) est une des figures éminentes de la Renaissance huma-niste, éditeur des agronomes latins et grecs, restaurateur d’Aristote, l’un des plus brillants professeurs d’éloquence grecque et latine de son temps que Denis Lambin appela le Coryphée de ceux qui les premiers ont soigné une partie des blessures de Cicéron. « Lorsqu’on entreprend de tirer de la liste des soixante humanistes allégués par Denis Lambin, ceux qui peuvent être considérés comme auteurs de critiques ou de corrections des oeuvres de Cicéron, c’est en effet Victorius (Vettori) qui le premier consacre un ouvrage entier à la discussion des leçons diverses Casti-gationes in Ciceronem ou plus exactement Explicationes suarum in Ciceronem castigationum, Lugduni, 1552. Rares rousseurs, quelques feuillets très légèrement roussis.Belle impression lyonnaise en caractères italiques des Castigationes de Piero Vettori, le premier livre de critique cicéronienne.Baudrier, V, 260.

12. [Concile de Trente]. Canones, Et Decreta Sacrosancti Oecvmenici, Et Generalis Concilii Tridentini, Svb Pavlo III, Ivlio III, Pio IIII Pontificus Max. Index Dogmatum, & Reformationis.ndex Dogmatum, & Reformationi Venetiis, [Paul Manuce], 1565. Petit in-8 (100 x 145 mm) de 184-(24) ff. (A-Z8, AA-BB8, CC8), maroquin brun, dos orné à nerfs, ancre aldine dorée sur les plats, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé). 1.200 €

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Premier tirage de l’édition in-octavo datée 1565 sortie de l’atelier de Paul Manuce officiellement investi de l’impression des Actes du Concile de Trente clôturé en 1563 après dix-huit années de questions dogmatiques ; les trois premières éditions parurent la même année en 1564, au format in-folio.« Les éditions originales du Concile de Trente seront toujours pré-cieuses, en ce qu’elles sont les copies authentiques des décrets d’une assemblée célèbre, dont les décisions ont eu une aussi puissante et aus-si durable influence sur le sort de l’Europe entière, et d’une partie de l’Amérique. L’impression fut confiée par Pie IV à Paul Manuce, qui, de tous les Imprimeurs alors existant était, certes, le plus en état de soi-gner une édition à la publication de laquelle on attachait une très-haute importance. Un tel livre devoit trouver une foule d’acheteurs, dans ces temps où les décisions de l’Eglise étaient la suprême loi (…) aussi plu-sieurs éditions furent-elles aussitôt enlevées que publiées (…) Il a été fait à Rome, en 1564, trois éditions in-folio, dont chacune fut aussitôt copiée sous la même date, à Rome par Paul Manuce et à Venise par son fils, dans les formats in-octavo et in-quarto » (Renouard).Marque typographique à l’ancre aldine sur le titre. Ex-libris moderne au timbre humide sur le titre (monogramme). Mors légèrement frottés.Renouard, p. 197/2 : « C’est la copie de la troisième édition in-folio (1564) » ; Adams, C 2805 ; Ahmanson-Murphy, 737.

13. [LA PLACE (Pierre de)]. Commentaires de l’Estat de la Religion et Republique soubs les Rois Henry & François seconds, & Charles neufieme. Sans lieu, 1565. In-8 de (4)-262-(1) pp., veau vert, dos lisse orné, large pièce de titre en maroquin rouge (reliure du XVIIIe siècle). 1.500 €

Édition originale qui contient un avertissement.Brunet (II, 186) cite deux autres éditions, publiées à la même date, l’une en 309 pages, l’autre en 282 pages. L’ou-vrage fut réédité dès l’année suivante sous le titre Histoire de nostre temps, contenant les commentaires.Pierre de la Place, avocat du roi puis premier président à la Cour des Aides de Paris, se rallia ouvertement au protes-tantisme vers 1560. En 1565, il publia ses Commentaires qui restent son ouvrage le plus important. Paru sans nom d’auteur, il eut un grand succès que lui vaut une modéra-tion de ton très méritoire, alliée à l’élégance du langage ; l’impartialité de l’auteur s’appuie sur de nombreuses pièces et plaquettes qu’il insère dans son récit.Ayant embrassé la Réforme, il se vit en butte à de fréquentes avanies ; il se trouvait ainsi désigner aux coups des massa-creurs de la Saint-Barthélémy: son cadavre, d’abord trainé dans une écurie, près de l’Hôtel de ville, fut jeté le lende-main dans la Seine.Très bon exemplaire. Trace de mouillure sur les premiers feuillets ; nombreuses annotations marginales du temps.Ex-libris armorié d’Alexis-Ferréol Perrin de Sanson : une Minerve tenant l’écu posé sur un socle rond. Héraldique : d’azur à la fasce d’or, accompagnée en chef de trois étoiles rangées d’argent et en pointe d’un croissant du même. Lettre en dessous : «Alexis, Ferréol, Perrin, de Sanson, Ecuïer de Marseille». Perrin de Sanson fut contrôleur géné-ral du taillon et bibliophile ; il meurt à Paris en 1830 où fut vendue sa bibliothèque en 1836. Ex-libris du Plessis et P. de La Morandière. Cachet.

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14. [Coutumes. Bourges. Orléans. Tours. 1575]. Consuetudines infrascriptarum ciuitatum, et prouin-ciarum Galliae : Bituricensis Nicolai Boerii. Aurelianensis Pyrrhi Englebermei. Turonensis, Ioan. Sai-son. Luculentiss. Commentariis singulae illustratae. Ex quibus quidquid ab obscuriorum, difficilium, & controuersarum, circa Statuta Municipalia, quaestionum explicationem requiritur depromi decidique potest. Cum indicibus locupletißimis & accuratiss. Francofurti, Ex officina Typographica Nicolai Bas-sei, 1575. 3 parties en 1 vol. in-folio (210 x 320 mm) à 2 colonnes par page de (6) pp. 1 f. bl. 137-(23) pp. (8)-145-(13) pp. 245-(18) pp., index pour chaque partie, basane fauve, dos à quatre nerfs, pièce de titre manuscrite, décor de filets droits, de frises et de roulettes, estampé à froid sur les plats, lacets (reliure de l’époque). 3.500 €

Réunion des trois coutumes de Bourges, Orléans et Tours commentée respectivement par Nicolas Bohier, Jean Pyr-rhus d’Angleberme et Jean Sainson.Le texte français imprimé sur deux colonnes est suivi de la glose latine. Les deux premières éditions furent publiées à Paris en 1529 puis 1534 par François Regnault.Marque typographique sur le titre de Nicolaus Bassaeus de Francfort-sur-le-Main et deux larges vignettes de départ gravées en tête des deuxième et troisième parties.Ex-libris manuscrit «Rentailleur 1589» sur le contreplat supérieur ; legs manuscrit dans la marge inférieure Ex legato Ampliss. de Antonii denis Saterice B… (?) ; ex-libris manuscrit ancien biffé sur le titre.Très beau spécimen de reliure de type germanique dont le décor estampé à froid hérité du moyen âge perdura jusqu’à la fin du XVIe siècle principalement en Allemagne et en Suisse.Brunet II, 354, pour les premières éditions ; Gouron-Terrin, Bibliographie des coutumes de France, 445.

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15. BODIN (Jean). Les Six Livres de la République de I. Bodin Angevin. A Monseigneur Du Faur, Sei-gneur de Pibrac, Conseiller du Roy en son Conseil privé, & President en la cour de Parlement à Paris. Reveuë, corrigee & augmentee de nouveau. Troisieme Édition. Paris, Jacques du Puys, 1578. In-folio de (44)-779-(1) pp. (chiffrées par erreur 773), veau fauve, dos orné à six nerfs, filet doré d’encadrement sur les plats décorés d’un motif central doré (reliure de l’époque). 4.500 €

Troisième édition autorisée qui est en fait la quatrième revue, corrigée et augmentée d’une Epistola latine et d’un avis du libraire Du Puys au lecteur. La première édition date de 1576 ; Bodin a retouché son texte dans une série de passages, en tenant compte de la deuxième édition publiée en 1577 et non autorisée. Tantôt il corrige son texte d’après celle-ci, tantôt il maintient sa propre version en précisant ses références. Il utilise tacitement La République des Suisses de J. Simler. « La République est l’ouvrage le plus célèbre de Jean Bodin. À juste titre : même si certaines idées se trouvent chez des auteurs antérieurs et contemporains, nous sommes ici en présence de la première théorie complète et raisonnée du pouvoir politique à l’époque moderne. Au centre de cette œuvre monumentale, le concept de souveraineté, majes-tas dans la version latine ». Selon Coquelin et Guillaumin (I, 187), « au point de vue économique, la République, malgré toutes les erreurs inévitables qu’elle renferme, est ce qu’on pouvait écrire de plus sain et de plus judicieux au XVIe siècle ».Bon exemplaire grand de marges. Longue note manuscrite sur le contreplat et annotations marginales du temps ; habiles restaurations à la reliure.Bibliographie critique des éditions anciennes de Jean Bodin, F4 ; En français dans le texte, 68 (pour l’édition ori-ginale) ; Adams, 2236.

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16. FAUCHET (Claude). Recueil de l’origine de la langue et poésie françoise, ryme et romans. Plus les noms et sommaire des oeuvres de CXXVII poètes françois vivans avant l’an MCCC. Paris, Mamert Patisson, 1581. In-4 (14 x 22 cm) de (8)-209-(1) pp., (1) f. de privilège, maroquin citron, large dentelle dans un triple filet doré d’encadrement sur les plats, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin, den-telle intérieure, tranches dorées (reliure du XIXe siècle). 6.500 €

Édition originale très rare imprimée par Mamert Patisson avec la marque typographique de Robert Estienne au titre.Le texte fondateur de l’historiographie littéraire française établi par le magistrat Claude Fauchet (1530-1602) «le plus grand médiéviste avant Gaston Paris» selon le mot de son biographe J. Espinner-Scott.« Ses recherches érudites, commencées très tôt aboutirent en 1579 à la publication des Antiquités gauloises, ouvrage historique qu’il révisera et complétera jusqu’à sa mort. Le Recueil de l’origine de la Langue et poésie françoise, publié en 1581, s’inscrit aussi dans le courant de la création gallicane : Fauchet, en tirant de leur «prison d’oubli» les poètes français du Moyen Âge, entend démontrer que l’Italie a tort de mépriser la France. Ainsi va-t-il faire oeuvre d’historien littéraire, étudiant l’évolution de la langue latine en langue romande puis en français. Servi en cela par l’excellence de sa documentation, il va exhumer et sauver un grand nombre de textes inédits, tout en s’essayant à un premier classement de la littérature française : littérature épique (gestes de roi, cycle de la croisade), littérature cour-toise (romans antiques, bretons, d’aventures), littérature bourgeoise (Arras, Roman de Renart, fabliaux), etc. Outre des notices littéraires sur quelque 127 trouvères et troubadours, il donne encore la première étude sur Rutebeuf et publie bon nombre de leurs textes dont nous n’avons plus d’autres traces que celles figurant dans son Recueil (geste de Doon, par exemple) » (Éric Lefebvre).

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Bel exemplaire complet du feuillet de table qui fait souvent défaut. Titre remonté, petites taches sur les plats. Brunet II, 1192 ; Renouard, 183 ; En Français dans le texte, n° 74 ; Pierre Lartigue, Le second XVIe siècle, pp. 93-94 ; Espinner-Scott, Claude Fauchet, sa vie et ses ouvrages, Paris, 1938.

17. LANGUET (Hubert) & MORNAY (Philippe de, dit Duplessis-Mornay). De la Puissance légitime du Prince sur le Peuple, et du Peuple sur le Prince. Traité très-utile et digne de lecture en ce temps, escrit en Latin par Estienne Junius Brutus et nouvellement traduit en François. Sans lieu, 1581. Petit in-8 de 264 pp., maroquin vert, triple filet doré sur les plats, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle). 4.500 €

Première édition en français, publiée deux ans après l’originale latine Vindiciae contra tyrannos qui fut traduite par François Estienne.L’ouvrage, d’abord attribué à Languet, aujourd’hui attribué à Duplessis-Mornay, est sans doute, au même titre que la République de Bodin, un des ouvrages les plus importants du XVIe siècle. Il contient des idées politiques qui eurent une influence considérable ; elles furent reprises, plus tard, par tous ceux qui ranimèrent la cause de la liberté et de la justice. Sous l’apparence d’une discussion purement théologique, Duplessis-Mornay a émis des propositions très graves à l’époque ; il a parlé de l’inviolabilité de la conscience et de la pensée, de la liberté individuelle, du droit qu’ont les peuples contre les rois, théories bien audacieuses pour son temps.Né de la saint-Barthélémy, c’est un des plus profonds témoignages de la lutte contre la tyrannie. Il porte en lui le germe de toute la pensée constitutionnelle moderne.Fine reliure en maroquin ; page de titre réenmargée et salie ; rousseurs.Brunet I, 1308: « Édition plus recherchée que l’original latin » ; Printing of the mind of man, 94 (pour l’édition latine) ; Adams, L.151 ; Hauser, 2220.

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17bis. [Coutume. Bourbonnais. 1584]. Commentaires aux coustumes du duché de Bourbonnais. Rap-portees aux moeurs et observances des pays de Bourgongne, Berry, Auvergne, la Marche, Nivernois et autres peu plus eslongnez : et ensemblement conferées avec les anciens usages des premieres Monar-chies et Gouvernements. Par Jean Duret Jurisconsulte. Avec deux Indices, l’un des Paraphes, et l’autre des matières principales.A Lyon, Par Benoist Rigaud, 1584.In-folio (32 x 20 cm) à 2 colonnes de (12)-542-(49) pp., veau brun granité, tranches jaspées (reliure de l’époque). 2.500 €

Édition originale. Titre dans un encadrement, notes en manchettes. Jean Duret (1540-1606?) avocat du roi en la sénéchaussée et siège présidial de Moulins acquit de son vivant une grande renommée de par son immense culture et sa science du droit. Il publia en 1584 les Commentaires « oeuvre incomplète mais où les questions administratives trouvent une place de choix. Erudit, observateur, attentif des réa-lités de son époque, Duret appartient à cette catégorie de grands auteurs humanistes qui recherchent un modèle de société dans l’étude des oeuvres littéraires et juridiques antiques » (Vendrand-Voyer, Dictionnaire historique des Juristes français).De la bibliothèque de Louis-Guillaume de Chavaudon (1691-1765) avec son ex-libris armorié, successivement Conseiller au Parlement de Paris, Maître des Requêtes Honoraire et Président en la première Chambre des Enquêtes du même Parlement le 16 Décembre 1749 - fils de Pierre-Guillaume de Chavaudon, Lieutenant-Général du Bailliage et Siège Présidial de Troyes.Bel exemplaire, coiffes habilement restaurées.Brunet, II, 915 ; Baudrier, III, 380 ; Gouron et Terrin, 585.

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18. LA NOUE (François de). Discours politiques et militaires du Seigneur de la Noue. Nouvellement recueillis & mis en lumière. A Genève, de l’Imprimerie de François Forest, 1587. In-4 de (16)-710-(1) pp., veau fauve, dos à nerfs orné d’un fer à l’oiseau passant dans chaque caisson fleurdelisé en tête et en pied, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaspées (reliure du XVIIIe siècle). 2.500 €

Édition originale. François de La Noue, dit Bras de Fer, gentilhomme français calviniste, né à Nantes en 1531, fut compagnon d’armes d’Henri IV. Blessé à la tête au siège de Lamballe en 1591, il meurt de sa blessure 17 jours après à Moncontour de Bretagne. C’est pendant sa captivité à Limbourg entre 1580 et 1585 qu’il écrit ses Discours Politiques et Militaires, où il développe avec beaucoup de sagesse et de connaissance son point de vue sur la politique et l’art de la guerre de son temps : l’armée, la noblesse, la guerre étrangère, la guerre civile, la tolérance etc. Ses Observations sur plu-sieurs choses advenues aux trois premiers troubles - sur les événements de 1562 à 1572, écrits avec un grand souci d’impartialité et de tolérance, sont une source essentielle pour l’histoire des guerres de religion.De la bibliothèque du Président Charles de Brosses avec ses deux ex-libris armoriés, le premier (6 x 7cm) gravé par A. Aveline avec la devise Homunculi quanti sunt ! Au-dessus des armes - disparue sur le second d’un format plus grand (10 x 7cm) ; les deux affichent les titres de de Brosse en latin : comte de Tournay, baron de Montfalcon, seigneur de Pregny et Chambezy, de Vezin et de Prevessin. Magistrat, historien, linguiste et archéologue né à Dijon le 17 février 1709 et mort à Paris le 7 mai 1777, le Président de Brosses fut aussi un «bibliophile véritable» (Olivier-Hermal-Roton pl. 2408).Bel exemplaire. Notes manuscrites marginales anciennes à l’encre brune. Petites épidermures sur les plats, traces de frottement ; pâles mouillures marginales. Brunet, III, 824 ; Hauser, III, p. 58 ; Haag, VI, 292 ; Analectabiblion, II, p. 62 ; Poulet-Malassis, Les Ex-libris fran-çais depuis leur origine jusqu’à nos jours, p. 29 ; Catalogue des livres de feu Mr. de Brosses, premier président du Parlement de Dijon, 1778, p. 21.

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19. [ROLLAND DU PLESSIS (Nicolas)]. Remonstrances tres-humbles au Roy de France et de Po-logne Henry troisiesme de ce nom, par un sien fidelle Officier et subiect, sur les desordres & miseres de ce Royaume, causes d’icelles, & moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu & repos universel de cet Estat. Sans lieu [Paris], 1588. In-8 de 395-(1) pp., vélin souple à rabats, traces de lacets (reliure de l’époque). 2.000 €

Pamphlet attribué au ligueur plusieurs fois emprisonné pour ses prêches, Nicolas Rolland du Plessis « catholique royaliste, hostile aux politiques aussi bien qu’aux huguenots » (Hauser). Son discours sur les désordres et misères de ce Royaume fut imprimé à trois reprises en cette même année 1588 - sans pouvoir dresser la chronologie des tirages - et répandu par toute la France. Il réclame la guerre à l’hérétique et en même temps moins d’impôts, en réformant l’attribution des offices et bénéfices. Contre la mauvaise distribution des richesses, il admet un certain luxe pour les grands, mais condamne absolument celui de la bourgeoisie. Le roi devrait imposer les plus riches pour soulager les petits et promulguer des lois somptuaires, surtout contre le luxe des vêtements féminins, etc. Nombreux passages soulignés parfois accompagnés de notes manuscrites anciennes. Feuillets liminaires roussis avec cernes clairs ; galerie de ver sans atteinte au texte sur plusieurs cahiers ; vélin fripé. Brunet, IV, 1215 ; Hauser, 2483 ; INED, 3890 ; Pallier, Recherches sur l’imprimerie à Paris pendant la Ligue, 1585-1594, n°230.

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19 bis. BOURGEOIS (Jacques). Les Soulas et confors de l’Ame chrestienne, qui se recoivent en la Meditation des Pseaulmes & Cantiques chantez en l’office de nostre Dame, & es heures Canoniales. Par F. Iacques Bourgeois Ministre Prouincial de l’ordre de la Tres-saincte Trinite, & redemption des Captifs. A Arras, De l’imprimerie de Guillaume de la Riuiere, 1593. Petit in-8 (100 x 155 mm) de (32)-342-(1) pp. mal chiffrées 382 (signature *8, A-X8 Y4), maroquin brun, dos orné à nerfs, armes et motifs en écoinçons à froid sur les plats, tranches rouges, traces de fermoir (reliure de l’époque). 4.500 €

Très rare impression d’Arras inconnue des bibliographies, une des premières sortie des presses de Guillaume de la Rivière.Epître dédicatoire adressée à Monseigneur Jean Sarrazin abbé du monastère de Saint-Vaast (Arras 1536 - Bruxelles 1598) ; Du fruict de ces meditations par Michel d’Esne Seigneur de Betencourt ; Sonet de M. Nicolas de Lys docteur - Sonet à Mgr. Jacques Bourgeois ; Preface en forme de meditation.Recueil de méditations sur les psaumes composé par l’arrageois Jacques Bourgeois, ministre provincial des Trini-taires à Douai, auteur de nombreux ouvrages ascétiques dont L’Amortissement de toutes perturbations et reveil des mourans imprimé en 1579. Marque de l’imprimeur sur le titre qui porte la devise «Madent a flumine valles» : Guillaume de la Rivière qui imprima dans sa ville d’Arras de 1591 à 1634 est « le typographe dont se glorifient à juste titre les bibliophiles arté-siens ; il fait revenir de Cambrai en 1629 son fils Jean-Baptiste dont nous voyons pendant quelques années le nom associé au sien » (Deschamps).Reliure armoriée à froid au chapeau de cardinal non identifié. Notes manuscrites anciennes en tête et fin d’exem-plaire : «Livre d’amateur et de chrétien dévot». Quelques habiles restaurations à la reliure.Exemplaire unique au Catalogue collectif de France (Valognes). A échappé à Héricourt et Caron, Recherches sur les livres imprimés à Arras (1851, p.5) et la Bibliotheca Bibliogra-phica Aureliana (XL, p. 31) ; [sur Guillaume de la Rivière :] Deschamps, Dictionnaire de Géographie, 119 ; Dinaux, Bibliographie cambraisienne, p. 29.

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20. RABELAIS (François). Les Oeuvres de M. François Rabelais, Docteur en Medecine, contenans la vie, faicts & dicts heroïques de Gargantua, & de son filz Pantagruel. Avec la Prognostication Panta-grueline. Sans lieu [Lyon, Pierre Estiart], 1596. 2 parties en un vol. in-16 de 800-(30) pp., (1) f. blanc, et 193-(5) pp., (1) f. blanc, maroquin rouge, dos à nerfs richement orné, triple filet doré en encadrement sur les plats, large dentelle intérieure dorée, filet doré sur les coupes, tranches dorées sur marbrure (David). 5.000 €

Édition dans laquelle on retrouve la la Brieve déclaration à la suite du quatrième livre, pour la première fois depuis 1556 : « Ce qui donne à cette édition un certain intérêt. Elle est, à notre connaissance, la seule, publiée sous le titre d’Oeuvres, qui, depuis l’édition de 1556, reproduise cette pièce importante. Elle est élégamment imprimée en carac-tères très fins » (Plan).Bien que paru sans lieu et sans nom, il s’agit bien de la quatrième et dernière édition de l’imprimeur Pierre Estiard ; d’après Le Duchat la plus correcte et la plus complète.La deuxième partie contient le cinquième livre qui à une page de titre particulière et imprimé en caractère italique à la différence des quatre premier livres imprimés en caractères romains : Le Cinquiesme et dernier livre des faits & dits heroïques du bon Pantagruel. Auquel est cŏtenu ce qui s’ensuit. Les navigations & isle Sonnante. L’isle des Apedestes, de nouveau adiousté. La cresme Philosophale. Une epistre limosine. Avec la visitation de l’oracle de la Diue Bacbuc, & le mot de la Bouteille : pour lequel a esté entrepris tout ce long voyage. Le tout composé par M. François Rabelais Docteur en Medecine. A Lyon, par Pierre Estiart, 1596.Bien que donnée à Pierre Estiard, il est vraisemblable qu’elle sorte des presses protestantes de Montbéliard, de Jacques Foillet, ou de celles de La Rochelle. L’authenticité ce livre publié de façon posthume qui donne bien la suite et la fin du voyage de Pantagruel et de ses compagnons, a suscité de nombreux débats. Il semblerait cependant que ce livre ait été agencé à partir du texte inachevé de l’auteur.Bel exemplaire dans une fine reliure de David. Ex-libris portant «gwell angau neu chivilydd» qui est la devise du Royal Regiment of Wales.Brunet, IV, 1058 ; Tchemerzine, V, 314 ; Plan, Les éditions de Rabelais, 115 ; Rawles & Screech, 74.

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21. CHAMIER (Daniel). La Confusion des disputes pa-pistes. Genève, François Lepreux, 1600. In-8 (16)-270 pp. 1 f.bl., maroquin vert janséniste, dos à nerfs, dentelle inté-rieure, tête dorée, non rogné (Hans Asper). 1.500 €

Édition originale. Apologie de la religion réformée divisée en quatre livres I. De l’Escriture II. Des Pères III. Des Impertinences IV. Des Calomnies et Paradoxes, rédigée contre les récents apostats Henri et Jean de Sponde, Doremet, Guillaume de Reboul « tous appelans hérétique le parti qu’ils ont quitté » et ayant publié des déclarations sur leur conversion. Daniel Charmier (1565-1621) se refuse à les croire sur parole, lorsqu’ils attribuent leur changement à une inspiration du Saint-Esprit ; et, en homme qui les connaît, il dénonce leur manque de sincérité. Chemin faisant, il interpelle aussi les de Sancy, les de Salignac, les de Morlas, « qui se sont misérablement révoltés et débauchés après l’idolâtrie ».Impression du libraire parisien François Lepreux à Genève où il s’exila en 1565 pour travailler avec son frère Jean à l’établissement d’une bibliothèque protestante.Des bibliothèques de l’historien du protestantisme Ernest Stroehlin (1844-1907), puis du bibliophile dauphinois Paul Couturier de Royas (1853-1934) avec leur ex-libris respectif. Bel exemplaire en maroquin janséniste dans une reliure signée Hans Asper. Haag, III, 317.

22. MORENNE (Claude Privas de). Oraisons fu-nebres et tombeaux. Avecques les Cantiques, Qua-trains, & autres Poëmes, tant François que Latins du mesme Autheur. Paris, Pierre Bertault, 1605. In-8 de 108 ff., vélin souple, dos lisse, titre manuscrit sur le dos (reliure de l’époque). 1.200 €

Édition originale de premier tirage dédiée à Monsieur de Vil-leroy. Colophon : A Paris, par Sébastien et Simon Aubray im-primeurs demeurant rue d’Escosse près la Prudence. 1605.Les Cantiques spirituels, les Quatrains et les Poèmes annon-cés dans le titre ont été publiés séparément la même année chez le même imprimeur puis rassemblés à la suite de la deu-xième édition des Oraisons imprimée sans colophon avec une pagination différente (124 ff.)« C’est dans l’éloquence de la chaire qu’éclate la supériorité de Claude de Morenne » (A. Castan). Prédicateur du roi et curé de Saint-Merry à Paris au temps de la Ligue, Claude de Morenne fut récompensé de sa fidélité à Henri IV par l’évê-ché de Séez en 1601 où il mourut en 1606.De la bibliothèque de G. Vanel, avec son ex-libris. Annotation et ex-libris à l’encre du temps sur le titre.Brunet, III, 1900 pour les Poèmes ; A. Castan, Notice pour le Bulletin du Bibliophile (année 1853) ; Romeo Arbour, L’Ere baroque en France Répertoire, IV, Supplément, 4320.

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23. MARNIX (Jean de). Les Résolutions Politiques, Ou Maximes d’Estat du Sr Jean de Marnix, Baron de Potes etc. Bruxelles, Jean Mommart, 1612. In-4 de (4)-495-(9) pp., vélin à petits rabats, dos à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges, traces de lacet (reliure de l’époque). 2.500 €

Edition originale rare. Essai politique dédié à l’Archiduc Albert qui connut un durable succès et de nombreuses éditions au XVIIe siècle. Jean de Marnix, baron de Pottes, écrivain belge (1580-1631) était le neveu du diplomate calviniste et ardent défenseur de Guillaume le Taciturne, Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde. Titre-frontispice orné des armoiries d’Albert d’Autriche à qui l’ouvrage est dédié, suivi d’une Ode de l’Autheur sur la très auguste Maison d’Austriche.De la bibliothèque du collège jésuite de Malines (ex-libris manuscrit à l’encre brune sur le frontispice). Ex-libris armorié «Théodore de Jonghe» précédé de la mention manuscrite «acheté chez Bluff en vente publique […] le 18 février 1892 au prix de 6 francs». Note manuscrite ancienne sur la garde supérieure. Feuillets roussis parfois brunis, petite tache brune sur le frontis-pice, feuillet de garde inférieur déchiré.Cioranescu II, 46001.

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24. ALVIN (Etienne d’). Tractatus de Potestate Episcoporum, Abbatum aliorumque Praelatorum. In quo plurimae quaestiones gravissimae & nova Episcopis, Praelatis, Abbatibus, Confessarisque omnibus admodum utiles traclantur & dissoluuntur. Edition secunda ab ipso authore, antequam vita cederet, ancta & recognita. Lutetiae Parisiorum, Ex Officina Nivelliana Sebastiani Cramoisy, 1614. In-8 (172 x 102 mm) de (8) ff. 500 pp. (9)-(4)-(1) ff., peau de truie estampée à froid sur ais de bois, dos à quatre nerfs, double encadrement sur les plats avec profils en médaillon en alternance avec les inscriptions en capitales HEI et TUR, décor de filets et rinceaux, fleurons aux angles, armoiries sur fond noir au centre du premier plat, traces de fermoirs, tranches bleues (reliure de l’époque). 1.500 €

Deuxième édition illustrée d’un titre-frontispice à encadrement gravé sur cuivre. Né à Cormery en 1565, le père minime Étienne d’Alvin (ou Dalvin) fut chargé à la mort de l’abbesse Charlotte de Lénoncourt de la conduite spiri-tuelle de l’abbaye de Juvigny en Lorraine « dans laquelle à force de persévérance, il parvint à rétablir la discipline et à faire revivre l’esprit de Saint-Benoît. Ce fut cette circonstance qui lui fit naître l’idée du seul ouvrage que nous connaissions de lui. Il est intitulé De Potestate Episcorum (publié une première fois en 1607 n.d.l.r.) Aucun bio-graphe n’a parlé de cet auteur ni de son ouvrage, et le peu de particularités que nous avons sur ce qui le concerne se trouve dans son épître dédicatoire au R.P. Étienne Auger » (Chalmel).Bel exemplaire dans une riche reliure du temps en peau de truie estampée à froid aux armes de la ville de Schaffhouse en Suisse. Ex-libris manuscrit à l’encre du temps d’un monastère suisse dans la marge supérieure du frontispice ; en regard sur la page de garde, note manuscrite du XIXe siècle. Cachet sur le titre, cachet gaufré sur la garde supérieure. Cahier d’Index omnium capitum (signature ê, 4 feuillets) relié pêle-mêle en fin de volume plutôt qu’en tête.J.-L. Chalmel, Histoire de Touraine depuis la conquête des Gaules par les Romains jusqu’à l’année 1790 suivie du dictionnaire biographique de tous les hommes célèbres nés dans cette province, 1828, IV, p. 129.

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25. NERVÈZE (Antoine de). Flambeau royal. Par lequel le Prince est esclairé de Dieu, pour esclairer à ses peuples. Paris, Toussainct Du Bray, 1615. Petit in-8 de (8)-118 ff. Relié à la suite : Anniversaire, de souspirs et regrets, sur le trespas, de Henry Le Grand. Paris, Anthoine du Brueil, 1611. Petit in-8 de (8)-60-(2) pp. 2 pièces reliées en 1 vol. petit in-8, maroquin olive, dos lisse orné, cartouche lauré dans un double filet doré d’encadrement sur les plats (reliure de l’époque). 2.500 €

Deux pièces très rares en édition originale du poète poitevin Antoine de Nervèze dont le Flambeau Royal dédié à Marie de Médicis mais destiné au jeune Louis XIII pour son instruction militaire et spirituelle reliées avec les lamentations de l’ancien secrétaire du roi Henri IV un an après la mort de son héros. Courtisan accompli aux multiples talents, Antoine de Nervèze (1570-1625) fut l’un des poètes importants de son temps au style précieux d’un esthétisme recherché.De la bibliothèque du juriste Victor Foucher (1802-1866) avec son ex-libris armorié ; nommé maître des requêtes en service extraordinaire en 1840, ce proche de Napoléon III s’attira les foudres de son illustre beau-frère, Victor Hugo. Ex-libris manuscrits anciens sur le titre «Claude Gaillardon», «B. Maria de Capia» accompagnés d’une note bibliographique en regard ; cachet «Pierre Lajarrige», ex-libris héraldique «G. de C. Viva l’ora del leggere». Coins émoussés. Galerie de ver mar-ginale qui atteint le plat supérieur et quelques traces de mouil-lures.Le Flambeau royal manque à la BNF (2 exemplaires au CCFr. Poitiers, Aix-en Provence) ; Cioranescu, 51000 et 51014 ; La Bouralière, 410-411.

26. BERTAUT (Jean). Les Oeuvres poétiques. Dernière édition, augmentée de plus de moitié outre les precedentes impressions. Paris, Tous-sainct Du Bray, 1620. In-8 de (16)-672-(8) pp., maroquin noir, dos à nerfs, double encadrement de filets à froid, tranches rouges (reliure de l’époque). 2.000 €

Édition définitive des poésies de Jean Bertaut augmentée du Recueil de quelques vers amoureux publié une pre-mière fois séparément en 1602. La première édition fut imprimée en 1601.Contient les Cantiques, Discours, Epigrammes, Hymnes et Sonnets de celui que Mademoiselle de Scudéry met-tait au premier rang de ses modèles ; d’abord encouragé par Ronsard, Jean Bertaut (1552-1661) fut introduit à la cour par Desportes où il gagna la faveur de Henri III puis celle de Henri IV qui le nomma aumônier de Marie de Médicis et évêque de Seez ; il célébra dans des poèmes officiels tous les événements de la cour et déplora en par-ticulier les deuils royaux. Ex-libris moderne «L. Froissart». Exemplaire rogné court en tête, pâle mouillure en fin d’ouvrage, petit tra-vail de ver, légers frottements à la reliure.Brunet, I, 815 ; Frère, I, 98.

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27. [Chronologie collée]. Chronologie et Sommaire des Souverains, Pontifes, anciens Peres, Empe-reurs, Roys, Princes, & hommes Illustres, dès le commencement du monde iusques à l’an de grace mil six cents vingt-deux. Paris, Pierre Portier, 1622. In-folio (36 x 28 cm) de (1)-(211)-(22) ff., titre-fron-tispice, maroquin bleu nuit romantique, dos orné à nerfs, losange central, filets et frises d’encadrement à froid ou dorés sur les plats, tranches dorées (reliure du XIXe siècle). 16.500 €

Cette précieuse édition datée 1622 de la «Chronologie collée» est sortie des presses de Pierre Portier augmentée du très rare Sommaire des Temps (22 feuillets). Titre-frontispice gravé par Mathieu Merian gouaché et rehaussé d’or à l’époque et 2074 portraits gravés sur bois dis-tribués en 20 séries conformes à la table gravée, chacune précédée d’un titre-frontispice gravé en taille-douce par J. Honervogt. La Chronologie collée fut ainsi appelée «parce que les figures et le texte sont collés dans des cartouches disposés à cet effet « (Destailleur). Ce procédé de fabrication «à la demande» permit aux marchands d’estampes de contourner la réglementation et d’éditer des ouvrages qui étaient véritablement des livres, sans pour autant encourir de poursuites. Aussi les rares exemplaires qui nous sont parvenus présentent des collations variables dont le nombre de feuillets et de figures varie avec les éditions publiées entre 1618 et 1633.La plupart des portraits sont l’oeuvre de Léonard Gaultier ; les 12 gravures des Sibylles sont de Thomas de Leu. D’autres portraits sont attribuables à Marc Duval, Rabel, Thevet etc. On y voit les humanistes, savants, cartographes, médecins, poètes et artistes, jusqu’aux éditeurs et imprimeurs de la Renaissance, tels qu’Erasme, Abraham Ortelius, Gerard Mercator, Robert Estienne, Christophe Plantin, Claude Garamond. François Rabelais y est en compagnie des grands médecins de son temps, André Vésale, Ambroise Paré, Pierre Pithou, Guillaume Rondelet ; « La partie la plus intéressante est celle des hommes illustres de la France, ornée de 144 portraits gravés par L. Gaultier des personnages les plus importants du XVIe siècle, Ronsard, Marot, Rabelais, Du Bellay, Coligny, Montluc, Estienne, Commines, etc., avec une explication de Gabriel Michel Angevin » (Destailleur). Il s’agit pour la plupart des seules et uniques portraits que nous possédions de ces hommes du seizième siècle notamment ceux de François Clouet et de Germain Pilon. Détail :1. Portraicts des patriarches juges, roys, princes, & conducteurs du peuple Hebrieu, depuis Adam jusques à Herode Agrippa. Titre gravé, (8) ff. 1f.bl., 112 portraits. 2. Portraicts des douze sibilles tirez des medailles antiques. Titre gravé par J. Honervogt (7) ff. 1f.bl., 12 portraits. 3. Portraicts des faux dieux et déesses de l’ancien paganisme sur des médailles antiques. Titre gravé, (7) ff. 1f.bl., 59 portraits. 4. Portrait de tous les monarques de Perse, depuis Cirus & Ciaxare, jusques à Schach Abas à présent regnant. Titre gravé et (10) ff. 1 f.bl., 2 portraits. 5. Portraicts de tous les empereurs romains, et impératrices depuis Jules César, & Costutia la première femme, jusques à présent, tirez des antiques. Titre gravé par J. Honervogt et (22)ff. 1 f.bl., 295 portraits. 6. Portraicts des empereurs d’Orient, autrement dit de Grece ou de Constantinople, depuis l’an de grace 742. Titre gravé et (10) ff. 1 f.bl. 84 portraits. 7. Portraicts de tous les papes, depuis Sainct Pierre. Titre gravé par J. Honervogt et (8) ff. 1. f.bl. 246 portraits.8. Portraicts de tous les roys et de toutes les roynes de France. Titre gravé par J. Honervogt et (21) ff. 1. f.bl. 161 portraits.9. Portraicts de tous les roys et roynes d’Espagne. Titre gravé par J. Honervogt et (22) ff. , 1 f.bl. 186 portraits. 10. Portraicts de tous les roys d’Angleterre. Titre gravé et (8) ff. 1. f.bl. 138 portraits. Note manuscrite marginale.11. Portraicts de tous les roys de Naples. Titre gravé et (12) ff.., 1 f.b. 29 portraits.12. Portraicts de tous les roys de Pologne. Titre gravé et (4) ff., 44 portraits. 13. Portraicts des princes de Mavrienne, comtes et ducs de Savoie. Titre gravé par J. Honervogt et (7) ff., 1 f.bl. 27 portraits. 14. Portraicts de tous les princes et ducs de Venise. Titre gravé et (10) ff., 1 f.bl. et 94 portraits. 15. Portraicts au naturel des ducs de Brabant. Titre gravé par J. Honervogt et (10) ff. 1 f.bl. 77 portraits. 16. Portraicts des grands maistres de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Titre gravé et (10) ff. 1 f.bl. 53 portraits. 17. Portraicts de plusieurs hommes illustres qui ont fleury en France. Titre gravé par et (10) ff. 1 f.bl. 144 portraits. 18. Portraicts de tous les chanceliers et garde des seaux (sic) de France. Titre gravé par J. Honervogt et (10) ff. 1 f.bl. 99 portraits. 19. Portraicts des plus célèbres interpretes du Droit romain. Titre gravé par J. Honervogt et (8) ff. 1 f.bl. 66 portraits. 20. Portraits de tous les poètes latins. Titre gravé et (7) ff. 1 f.bl. 96 portraits.Très bel exemplaire établi au XIXe siècle dans une reliure romantique en maroquin bleu de la bibliothèque H. Tron-chin à Bessinge avec son ex-libris armorié et la cote 5106 de sa bibliothèque. Ex-libris manuscrit à l’encre du temps sur le titre Appartient à Antoine Brizé. Brunet, I, 1891 ; Catalogue de livres rares et précieux composant la bibliothèque de M. Hippolyte Destailleur, Damascène Morgand, 1891, n°438 ; Jean Adhémar, Fonds Français XVIe s., II, 281.

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28. LE PIPPRE (Antoine). Intentions morales, civiles et militaires, d’Antoine Le Pippre, escuyer, Sei-gneur de la Grand-motte. Anvers, Pierre et Jean Bellere, Henry Aertssen, 1625. In-4 de (24) pp. (épitres, privilège, table, sommaire) 773-(3) pp., 1 tableau sur onglet, vélin doré à petits rabats, dos fleurdelisé à nerfs, armes sur les plats, double encadrement de filets dorés avec quatre fleurons d’angle fleurdelisés, traces de lacets et titre manuscrit sur le dos, tranches dorées (reliure de l’époque). 1.500 €

Édition unique sortie des presses anversoises de Pierre et Jean Bellere avec la marque d’imprimeur d’Henri Aerts-sens sur le titre et son nom imprimé au colophon. Texte français truffé de citations espagnoles ; tableau sur double page de Généalogie des Seigneurs de Commines (p.250). Vaste recueil de 217 articles de réflexions et anecdotes civiles et militaires, sur le courage quasi surnaturel des Fla-mands lors de la Bataille des Éperons de 1302, la religion des Turcs, celle des Gentils, les Ligues, l’Architecture, la Noblesse, l’Obéissance à un bon Prince, la Qualité des Comtes de Flandres et d’Artois, Généalogie des Seigneurs de Commynes, l’Ordonnance des Armées, différences de l’Empire d’Autriche de celui des Romainss, Magnificence de l’Eglise wallonne, Des historiens Wallons etc. Originaire d’Armentières. Antoine Le Pippre, né le 14 mars 1575, suivit le métier des armes. Les archiducs lui confièrent la lieutenance de Lille sous le comte d’Annappes, alors gou-verneur de la ville et de la province. Il prit du service dans les troupes de l’empereur Rodolphe II, combattit contre les Turcs, mourut à Lille en 1657 et fut inhumé dans l’église de Saint-Pierre. Auteur de nombreux opuscules dont on ne trouve plus la trace, Le Pippre reste connu pour Les Intentions morales, civiles, militaires et politiques . Exemplaire en vélin doré et fleurdelisé aux armes de la famille Fugger von Kirchberg und zu Weissenhorn, une branche de l’illustre famille de banquiers allemands Fugger. Ex-libris armorié gravé par Nonot ; ex-libris moderne Carlo De Poortere. Petites taches brunes sur la reliure, dos poussiéreux.Cioranescu, II, 42852 ; Le Glay, Spicilège d’histoire littéraire ou documents pour servir à l’histoire des sciences, des lettres et des arts dans le Nord de la France, 1859, II, p. 19.

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29. DU MOULIN (Pierre). L’Anti-barbare ou du langage incogneu tant es prieres des particuliers qu’au service public, où aussi sont representees les clauses principales de la Messe, qui scandaliseraient le peuple s’il les entendait. Genève, Pierre Aubert, 1630. In-8 de (12)-159-(1) pp., maroquin vert à grain long, dos orné à nerfs, double filet doré d’encadrement les plats, armes sur les plats et chiffre couronné aux angles dans un double filet doré d’encadrement, tranches dorées, dentelles intérieures (reliure du XIXe siècle). 1.200 €

Pamphlet contre la liturgie catholique publié une première fois à Sedan en 1629. « Athlète intrépide et infatigable du calvinisme pur, Pierre Du Moulin (1566-1656, pasteur, théologien, philosophe) soutint d’ardentes controverses, non seulement contre maints docteurs catholiques, mais contre plusieurs de ses coreligionnaires qui s’éloignaient sur quelques points des doctrines proclamées par la confession de foi. Dans toutes ces disputes, il déploya un grand zèle pour les intérêts de son Église et une activité sans égale ; mais on doit regretter qu’il ne se soit pas toujours tenu dans les bornes «de l’honnesteté et de la courtoisie» et que souvent, au contraire, il se soit laissé emporté beaucoup trop loin par l’impétuosité de son caractère » (Haag).Exemplaire aux armes et au chiffre de Joaquín Gómez de la Cortina marquis de Morante (1808-1868) avec son ex-libris sur le premier contreplat. De la bibliothèque du comte Alexandre Keller (1859-1938), avec son ex-libris armorié gravé par Stern sur la garde supérieure, portant la devise «Vaillant et Veillant».Cioranescu 27284 pour l’édition originale ; Catalogue de la bibliothèque de feu M. le marquis de Morante, 1872, I, n°131.

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30. OUTREMAN (Henry d’). Histoire de la ville et comté de Valentiennes. Divisée en IV parties. Illustrée et augmentée par le R.P. Pierre d’Outreman de la Compagnie de Jésus. Douai, Veuve Marc Wyon, 1639. 4 parties en 1 vol. grand in-4 (19 x 30 cm) de XXX-(2)-588-(48) pp. (8) pp. de généalogie entre les pp. 244 et 245, 1 titre-frontispice, 1 carte repliée, 1 portrait de l’auteur, veau fauve, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, armes de la ville de Valenciennes poussées sur les plats dans un filet d’encadrement doré (reliure de l’époque). 2.500 €

Édition originale posthume sortie des presses douaisiennes de la Veuve Marc Wyon, établie plus de trente années après la mort de l’auteur (1546-1605) par son fils Pierre d’Outreman (1591-1656). Contient un Eloge de l’auteur par Antoine d’Outreman et une Lettre de Juste Lipse à l’auteur (Louvain, 1er février 1604).Histoire de la capitale du Hainaut en quatre parties : I. Chronique II. Singularités plus remarquables III. Fondations pieuses IV. Princes et Seigneurs illustres natifs de cette ville, Henri VII Empereur de Rome, Béatrice sa mère et Baudouin son frère natif de Valenciennes. Table des auteurs cités.Titre imprimé en rouge et noir, frontispice gravé sur cuivre par Peteer Rucholle, vignette gravée sur le titre, portrait de l’auteur, carte repliée Ancien comté et chef lieu de Valentiennes.. Pièces liminaires : Approbation et privilège, Lettres de Princes et table des matières, Généalogie des comtes de Valenciennes.Bel exemplaire en reliure d’époque aux armes de la ville de Valenciennes.Ex dono authoris an. 1642 très pâle au bas du titre-frontispice dont la marge supérieure est découpée (9 cm) sans atteinte à la gravure à l’endroit où était écrit le nom du destinataire et premier propriétaire. Note manuscrite ancienne sur la garde supérieure : ce livre est rare et a été vendu six louis à Valenciennes. Ex-libris armorié XIXe Dupont de Saint-Ouën. Pâles mouillures, cernes clairs, quelques feuillets roussis ; cernes brunâtres sur la reliure.Brunet, IV, 262 ; Duthilloeul, Bibliographie douaisienne, 517 ; Saffroy II, 24004 ; Sommervogel, VI, 38.

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31. LA CALPRENEDE (Gautier de Coste sieur de). Cassandre. Paris, Sommaville, Courbé, Quinet, Veuve Nicolas de Sercy, 1643-1654. 5 parties en 10 volumes in-12 de I. (16)-426 pp., frontispice ; 628-(4) pp. II. (16)-636 pp., frontispice ; 679-(1) pp. III. (16)-554-(6) pp., frontispice ; (4)- pp. 513 à 1086 IV. (16)-645 pp., frontispice ; (6)-646 pp. V. 14-632 pp., frontispice ; (2)- pp. 633 à 1213, veau marbré, dos lisse orné, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement sur les plats, tranches marbrées (reliure du XVIIIe siècle). 2.500 €

Édition en grande partie originale complète de ses cinq parties publiées une première fois entre 1642 et 1645. Premier roman et premier succès de La Calprenède qui toucha et la Cour et le public par son mélange des genres où le roman de chevalerie déjà daté rencontrait le roman pastoral très en vogue depuis L’Astrée d’Honoré d’Urfé.La Calprenède (1614-1663) vint à Paris en 1632, entra comme cadet dans le régiment des gardes, où il devint officier. A peine arrivé dans la capitale, il se livra à son goût pour la littérature, et publia une série de romans et de pièces ; en 1650, l’année où paraissait la cinquième et dernière partie de Cassandre, La Calprenède fut admis au nombre des gentilshommes ordinaires de la chambre du Roi. « Les différents tomes furent publiés séparément, et l’on trouve des réimpressions sous différentes dates, de sorte que les exemplaires sont souvent composés de façon irrégulière » (Tchemerzine). Chacune des parties est illustré d’un frontispice et comporte une suite publiée séparément. Notre exemplaire se compose ainsi : Première partie à la date de 1648 en réimpression et sa suite à la date de 1644 en originale ; deuxième partie avec sa suite à la date de 1643 en originale ; troisième partie avec sa suite à la date de 1644 en originale ; quatrième partie avec sa suite à la date de 1645 en originale ; la cinquième partie à la date de 1645 en originale et la suite datée 1654 en réimpression.Collection complète très rare illustrée des cinq frontispices finement gravés à l’eau-forte par Chauveau. De la biblio-thèque d’Alexandre-Jean Mignot abbé de Scellières (Paris 1730-1790) conseiller-clerc au grand conseil avec son ex-libris armorié et gravé Neveu de Voltaire, il recueillit sa dépouille lorsque le clergé de Paris lui refusa une sépulture chrétienne, et la fit transporter à l’abbaye de Scellières (Diocèse de Troyes) où il fut inhumé jusqu’en 1791, date de son transfert au Panthéon. Il était Promoteur Général de la Chambre Souveraine du Clergé de France en 1789.Le feuillet de titre manque au tome II (Suite de la Première partie) ; exemplaire rogné court (titre courant parfois invisible), mouillures et galeries de ver, quelques feuillets déchirés en marge, quelques coins frottés et petit accroc sur une coiffe.Tchemerzine, III, 820-823 ; Brunet, III, 725 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 482 ; Lever, Fiction narrative en prose au XVIIe siècle, p. 98.

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32. RICHELIEU (Jean-Armand Du Plessis, cardinal de). Traitté de la perfection du chrestien. ‎ Paris, Antoine Vitré, 1646. In-4 de (18)-414-(4) pp., titre-frontispice, basane granitée, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaspées (reliure de l’époque). 2.000 €

Édition originale posthume, établie par les anciens collaborateurs de Richelieu, l’évêque de Chartres Jacques Lescot et Desmarets de Saint-Sorlin, et publiée à petit nombre par la duchesse d’Aiguillon, nièce de l’auteur. Titre-frontispice allégorique dessiné et gravé sur cuivre par Claude Mellan, bandeaux, culs-de-lampe et lettrines en taille-douce. Date de l’édition «1646» manuscrite à l’encre du temps sur le titre-frontispice.Écrit de 1636 à 1639, le cardinal de Richelieu (1585-1642) voulait livrer aux chrétiens la vraie doctrine conforme aux Pères de l’Église et leur donner les connaissances indispensables afin de vivre selon les lois de l’Église où toute innovation est inacceptable et fâcheuse : Il est dangereux de vouloir marcher par des sentiers nouveaux, quittant le grand chemin battu et frayé par nos pères.Bel exemplaire. Ex-libris moderne sur le premier contreplat, quelques feuillets légèrement roussis, petites épider-mures sur le plat inférieur.Bourgeois et André, VI, 4419.

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33. MOREAU (Pierre). Les Sainctes Prieres de l’ame Chrestienne. Paris, Jean Henault, 1649. In-12 (100 x 160 mm) de (106) ff. gravés recto-verso en taille-douce, maroquin rouge à la Du Seuil, dos orné à nerfs, double encadrement de filets dorés et motifs d’angle sur les plats, tranches dorées, traces de fermoir (reliure de l’époque). 2.500 €

Quatrième édition et premier tirage posthume.Livre d’heures entièrement gravé en taille-douce composé d’1 titre-frontispice orné des armes de la reine Anne d’Autriche à qui l’ouvrage est dédié, 1 feuillet de dédicace et 104 feuillets de texte composé dans les caractères créés par Pierre Moreau, placé dans de larges bordures historiées d’encadrement ; 30 grandes compo-sitions religieuses, allégoriques, florales ou héraldiques dont la remarquable suite des sept péchés capitaux.Pierre Moreau (1600-1648), calligraphe, dessinateur, graveur et imprimeur, est l’inventeur des caractères d’imprimerie imitant la calligraphie. Il publia en 1631 le premier livre d’heures entiè-rement gravé par ses soins, après cinq années de travaux ; Les Sainctes prieres de l’ame chrestienne furent réimprimées l’année suivante puis en 1644, un an après avoir reçu le titre d’imprimeur du roi. Il meurt en 1648, et laisse trente-trois livres imprimés sous son nom.Bel exemplaire de ce chef-d’oeuvre calligraphique dans une reliure en maroquin rouge de l’époque. Discrètes restaurations. Quelques pâles rousseurs et petites piqûres éparses.Brunet, Supplément, I, 1117 ; Conihout et Gabriel, Poésie & cal-ligraphie imprimée à Paris au XVIIIe, p. 120 ; A. Jammes, Belles écritures, n° 18.

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34. CAPRÉ (François). Catalogue des Chevaliers de l’Ordre du Collier de Savoye, dict de l’Annon-ciade, avec leurs noms, surmons, qualitez, armes, et blasons. Depuis son institution par Amé VI comte de Savoye, Duc de Chablais et d’Aouste, &c. Surnommé le Comte Verd, Fondateur & premier Chef & souverain d’iceluy en l’an 1362, jusques à Son Altesse Royale Charles Emanuel II a présent regnant duc de Savoye, Prince de Piémont, Roi de Chypre, &c., Chef & souverain de l’Ordre. Justifié par les anciens et nouveaux statuts et registres de l’ordre ; par l’Obituaire des Chevaliers, qui est en la Char-treuse de Pierre Chastel en Bugey, autrefois Chapelle de l’Ordre, par l’Histoire de Bresse de Monsieur Guichenon ; & par autres mémoires dignes de soy. Turin, Barthelemy Zavatte, 1654. In-folio de (28) ff. 1 portrait, 270-(3) ff., veau fauve, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, chiffre couronné en pied et armes sur les plats, triple filet d’encadrement, tranches mouchetées (reliure de l’époque). 15.000 €

Première et unique édition du tout premier armorial publié sur l’ordre de l’Annonciade, un des ouvrages les plus beaux et les plus rares sur la noblesse savoyarde et piémontaise, entièrement gravé sur bois. Contient : Titre, Épître à S.A.R., Avis au lecteur, Fondation de la chartreuse de Pierre-Chastel, 1 grand portrait en pied gravé (chevalier en costume) et 270 grandes armes gravées sur bois en belle page avec les titres du chevalier en regard.Bel exemplaire aux armes de Nicolas Lambert seigneur de Thorigny et de Vermont (1657-1729) reçu conseiller au Parlement de Paris puis Président de la Chambre des Requêtes du Palais à Paris en 1697, enfin Prévôt des Marchands de Paris en 1725.Ex-libris armorié de Michel-André Jubert, seigneur de Bouville, marquis de Bizy. Ex-libris commun XIXe des bibliothèques Philibert Cholet et Léon Picard. Habiles restaurations à la reliure. Brunet, I, 1568 : « peu commun » ; Guigard, n°4902 ; Saffroy, I, 3972 : « très bel ouvrage devenu fort rare » ; Oli-vier-Hermal-Roton, pl. 1772, pl. 843.

35. CORNARO (Luigi). Trois Discours nouveaux et curieux de Louys Cornaro noble vénitien. Dans lesquels il enseigne le régime de vivre, tres-facile à toutes personnes, par le moyen duquel il a vécu sain et robuste, de corps et d’esprit jusqu’à l’âge de centa ans, avec l’entier usage de tous ses sens, sans se servir d’aucune Medecine. Nouvellement traduit d’italien en françois. Avec les tesmoignages asseurez des scavans medecins & autres qui en ont parlé. Paris, Clousier, 1652. Petit in-8 de 88 pp., vélin, titre manus-crit sur le dos (reliure de l’époque). 1.500 €

Traduction française de Jacques Martin, imprimée une pre-mière fois en 1647. L’édition originale italienne fut publiée à Padoue en 1558 sous le titre Trattato De La Vita Sobria Del Magnifico M. Lvigi Cornaro Nobile Vinitiano Cornaro. Condamné par ses excès à l’âge de quarante ans, Luigi Cornaro (Venise 1467 - Padoue 1566) démontra le premier qu’un régime sobre était gage de bonne santé. Sa recette pour vivre centenaire fut un succès européen qui ne se démentit pas trois siècles durant, traduit en plusieurs langues sous des titres sans cesse renouvelés. Leonar-dus Lessius (1554-1623) en fit une première traduction latine en 1613 qu’il joignit à son propre traité l’Hygiasticon, le tout traduit pour la première fois en français par Sébastien Hardy en 1623 sous le titre Deux traictez du regime de vivre pour la Conservation de la santé du corps et de l’ame, jusques à une extreme vieillesse.Jacques Martin proposa en 1647 une deuxième traduction fran-çaise des discours de Cornaro sous un nouveau titre. Ex-libris manuscrit à l’encre du temps sur le titre «Dulipon». Coupes du premier plat frottées.Brunet, II, 275 ; Vicaire 212 ; Bitting, 100 pour d’autres édi-tions.

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36. LE MOYNE (Pierre). Saint Louys, ou La Sainte couronne reconquise. Poëme héroïque. A Paris, chez Augustin Courbé, 1658. In-12 de (124)-276 pp., cartonnage de papier dominoté, dos lisse, pièce de titre manuscrite. 1.000 €

Deuxième édition revue et augmentée. Livres 1 à 9 seuls, précédé d’un Traité du poëme héroïque inédit et orné d’un frontispice, 9 gravures et 10 bandeaux, dessinés et gravés à l’eau-forte par François Chauveau (1613-1676).L’ouvrage à été relié et couvert en 1757 d’un remarquable spécimen de papier dominoté à décor floral, issu de la production chez Les Associés, A Paris, établi rue Saint-Jacques (1750-1762). Impression au pochoir, en noir, rouge, bleu, vert et jaune sur un fond crème, finement pointillé de noir.

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37. [DESCARTES (René)]. Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison, & chercher la vé-rité dans les Sciences. Plus la Dioptrique. Et les Météores. Qui sont des essais de cette Méthode. A Paris, chez Henry Le Gras, 1658. In-4 de 78-(2)-294-(26) pp., veau brun, dos orné à nerfs (reliure de l’époque). 5.000 €

Deuxième édition du Discours de la méthode, faite sur la première publiée en 1637 ; comme cette dernière, Des-cartes n’est pas nommé sur le titre.L’ouvrage se compose de trois parties : pages 3 à 78, Discours de la méthode ; pages 1 à 153, Dioptrique ; pages 155 à 294, Météores.De nombreuses figures sur bois accompagnent le texte de la Dioptrique et des Météores.Très bon exemplaire. Une coiffe restaurée.Guibert, p. 17 ; Tchemerzine II, 778.

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38. [Folies d’Espagne et passe-pieds de Bretagne. Recueil d’airs à danser]. [ca 1690]. Manuscrit in-12 oblong (12 x 24 cm) à l’encre brune de 274 pp. de musique notée à quatre portées par page, table, maro-quin rouge, dos orné à nerfs double encadrement d’un triple filet doré, motifs d’angles, chiffres MB et MAG sur les plats, dentelle intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque). 5.000 €

Recueil de danses à la mode à la cour du Roi Soleil composé principalement de menuets (ou «belles danses») mais aussi des nouvelles Folies d’Espagne, des différents passepieds venus de Bretagne, accompagnées des tradition-nelles courante et bourrée dont les airs notés sont attribués aux compositeurs Le Maigre (qui se taille la part du lion), Marais (Marin ou son fils ?), Mlle de La Guerre, Farinal (Farinelli ?), Le Begue, Du Manoir, Beauchamp, Mlle de Nantes.Louis XIV préféra la courante à la Pavane qui disparut des bals de la cour. Le passe-pied, danse populaire venue de Bretagne, eut aussi une fortune plus durable, très en faveur au bal et au théâtre. Le menuet sorti d’une danse popu-laire du Poitou, eut une égale fortune à la ville et au théâtre et devint la danse obligée des bals de la Cour. Le menuet était la pierre de touche d’un bon danseur. La Folia (ou «Folies d’Espagne») apparue probablement au Portugal, fut adaptée dans les années 1670 en France pour la première fois par Lully où elle connut un grand succès.Bel exemplaire aux chiffres sur les plats MB et MAG non identifiés ; ex-libris moderne «Jean Vittoz». Pâles mouil-lures.Beau manuscrit au format oblong dans une fine reliure en maroquin rouge à la Du Seuil.

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39. HOUPPEVILLE (Guillaume de). La Guérison du cancer au sein. Rouen, Veuve de Louis Behourt et Guillaume Behourt fils, 1693. In-12 de (16)-256-(2) pp., veau glacé, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, dentelle dorée sur les coupes (reliure de l’époque). 1.500 €

Édition originale. Avec un titre à la consonance très moderne, cet ouvrage dédié à la Marquise de Beuvron, aborde pour la première fois dans l’his-toire du cancer, la possibilité d’interventionnisme chirurgical associée à l’espoir de guérison.Médecin rouennais, mort en 1726, Guillaume de Houppeville transgresse ainsi le supposé savoir de l’époque qui était transmis depuis Galien, selon lequel il ne fallait pas réséquer une tumeur de risque qu’elle s’aggrave. Il y eut à ce moment un véritable changement dans le paradigme qui était en vigueur depuis vingt siècles. La guérison du cancer est devenue alors une préoccupation principale des médecins. Houppeville défend l’amputation du sein, non sans prudence et réserves, malgré les souffrances provoquées par une telle opération. Ce furent les premiers traitements curatifs de can-cer.Ex- dono manuscrit à l’encre du temps sur le feuillet de garde.Frère, II, 91 ; Bibliotheca Walleriana, I, 4931.

40. LÉON DE SAINT-MONIQUE (le Père). L’Avent catholique, ou Pratiques solides et dévotes selon l’esprit de l’église, pour nous préparer à la venue du Messie, par le R. P. Léon, Augustin Déchaussé. Paris, Jean Couterot, 1696. Petit in-8 de (36)-421-(40) pp., maroquin rouge, dos orné à cinq nerfs, crosse d’or et pièces d’armes dorées répétées entre les nerfs, triple filet doré en encadrement sur les plats, écoin-çons aux angles, chiffres entrelacés frappés aux quatre coins, armes dorées au centre des plats, dentelles dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées sur marbrure (reliure de l’époque). 2.500 €

Exemplaire de dédicace aux chiffres entrelacés et armes de Anne Marguerite de Rohan (1664 –721), fille de Fran-çois de Rohan, prince de Soubise, nommée abbesse de l’abbaye royale de Jouarre en 1691. Les armes de la mai-son de Rohan portent en ornements extérieurs de l’écu, l’insigne de sa dignité d’abbesse, une crosse d’or en pal tourné vers senestre répétée sur le dos avec les petites armes ; les abbés et les abbesses portent la crosse tournée en dedans, leur juridiction n’étant que dans leur cloître. « La Crosse comme pièce de l’écu, est très rare » (Nicolas Viton de Saint-Allais Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France).Exemplaire réglé. Le théologien Léon de Sainte-Monique (ca 1667-1691) fut Prieur du couvent de Paris fréquenté par l’élite parisienne, et premier Définiteur des Augustins déchaussés de France. Il participa à la querelle sur le commencement du siècle prochain mais écrivit essentiellement des ouvrages reli-gieux.Ex-dono manuscrit sur la page de garde : A Mr Gervais curé doyen à Charly donné à la Congrégation de Notre Dame de Bon Secours Charly-Sur -Marne. L’abbé Etienne Gervais fut nommé curé- doyen de Charly en 1829 ; le cachet tampon de l’institution religieuse, fondée en 1806, figure sous l’ex-dono et sur la page de titre.

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41. Le Nouveau Testament de Nôtre-Seigneur Jesus-Christ nouvellement traduit en françois selon la Vulgate, par Charles Huré, Ancien Professeur en l’Université de Paris & Principal du Collège de Boncour. Imprimé avec la permission de son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles, Arche-vêque de Paris. Paris, Louis Roulland, 1709. In-12 réglé à deux colonnes de (8)-670-(12) pp., maroquin vert doublé de maroquin citron, dos orné à nerfs, sur les plats large encadrement aux petits fers orné d’une frise d’ornements géométriques, rinceaux et points dorés, sur les contreplat très large dentelle dorée aux petits fers, roulette et frise dorées, gardes de papier doré (reliure de l’époque). 4.000 €

Édition de 1709 partagée avec Jean de Nully de la traduction sans notes de Charles Huré, imprimée une première fois en 1703, reprise en 1712. La volumineuse édition commentée avait d’abord paru en 1702. Privilège du 2 mai 1700 octroyé à C. Huré, cédé à L. Roulland et J. de Nully.Ex dono à l’encre du temps Donné à Adeline Delmotte par sa cousine Rouxelle née Viennet 1796.Très bel exemplaire réglé dans une riche reliure du temps en maroquin doublé à encadrement. Dos passé.Bibles imprimées du XVe au XVIIIe siècle conservées à Paris, 4197, pour l’édition de 1703.

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42. BOULAINVILLIERS (Henry de, comte de Saint-Saire). Abrégé de l’Histoire Universelle. [ca 1722]. 2 vol. in-folio manuscrits à l’encre brune de 357 ff. et 386 ff. à 20 lignes par page, table et 8 grands tableaux généalogiques repliés, veau marbré, dos orné à nerfs, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l’époque). 5.000 €

Manuscrit inédit dont les copies furent longtemps renouvelées au XVIIIe siècle ; celle-ci est enrichie d’une préface anonyme qui manque à l’exemplaire de la B.N.F. rédigée par un proche du comte de Boulainvilliers à sa mort en 1722 afin de dresser une courte mais précieuse bibliographie de ses oeuvres restées pour la plupart inédites : Lorsque je vous parlai des ouvrages de Mons. le Comte de Boulainvilliers, je ne prétendis pas vous les nommer tous mais puisque vous paraissez avoir envie de les connaître, voyez la liste de ceux que j’ai vus entre les mains de cet homme illustre qui m’assurait d’une confiance et d’une amitié dont je m’enorgueillissais si je ne les regardais comme le pur effet de l’attachement vif et sincère que j’avais pour lui (…) Nous avons de Monsieur de Boulainvilliers I° Une his-toire universelle en deux volumes in-folio ; il l’avait commencée pour l’éducation de ses deux fils, qui étaient morts assez jeunes, ont seulement fait voir qu’ils avaient soutenu la naissance qu’ils avaient reçu de leur père, et répondu aux soins qu’il s’était donné pour leur éducation : elle ne va que jusqu’à l’exode (…) Adieu Mon cher Monsieur le stile de cette lettre vous prouvera la précipitation avec laquelle je l’ai écrite ; j’ai cru que l’amitié qui m’obligeait de tout quitter pour vous satisfaire, me dispensait de l’attention à compasser des phrases, que leur longueur et peut-être leur embarras rendraient trop fatigantes à tout autre qu’à un ami.Parmi les manuscrits clandestins qui servirent dans le premier XVIIIe siècle à alimenter la philosophie encyclo-pédiste dans les bibliothèques et les cabinets des libres penseurs, les essais du comte Henri de Boulainvilliers (1658-1722) occupent une place déterminante dans la progression des Lumières. Son Abrégé d’Histoire univer-selle (inachevé) élaboré entre 1694 et 1710 « pose les fondements de toute interprétation historique de l’auteur, une histoire dont on a pris soin d’éliminer toute intervention transcendante. Ainsi les extraits de lecture de Thomas Burnet nous permettent non seulement de confirmer l’influence théorique du théologien anglais, mais surtout le processus d’élaboration de la pensée cosmologique et historique de Boulainvilliers, au moment même où il s’ini-tie à la lecture de la nouvelle critique biblique, non seulement des textes de Jean Le Clerc, mais surtout de ceux, combien plus démonstratifs, de Spinoza. La forme littéraire des extraits de lecture permet alors à Boulainvilliers de se réfugier derrière une forme apparemment neutre, en attribuant ses propres doutes à l’auteur du texte qu’il est censé résumer, et en organisant les contenus ainsi obtenus selon un choix argumentatif d’une porté critique évidente. » (Maria Susanna Seguin, Les Notes de lecture de Boulainvilliers, un laboratoire d’idées, in La Lettre clandestine n°9 - 2000).Sommaire : [Tome I]. Abrégé d’histoire universelle. Abrégé d’histoire universelle. Avertissement. Article premier. Division des âges du Monde. Histoire du premier âge. Histoire de la création. Histoire des premiers hommes. His-toire du Déluge Article Second. Histoire du Second âge, appelé le temps fabuleux Histoire d’Égypte. Table générale et Chronologique des rois d’Égypte. Histoire des Patriarches depuis la vocation d’Abraham jusqu’à l’Exode. Table de l’Histoire des Patriarches jusqu’à l’Exode. [Tome II]. Histoire de l’ancienne Grèce. Histoire d’Argos. Histoire d’Athènes. Histoire de Thèbes. Histoire de Lacédémone. Histoire d’Arcadie. Histoire de Troyes. Histoire de l’an-cienne Italie. Histoire ancienne de la Sicile. Histoire ancienne de l’Afrique, des Isles de la mer Méditerranée, et des parties de l’Europe qui confinent à l’Océan. Histoire ancienne de l’Espagne. Histoire ancienne de la Sardaigne. Histoire ancienne de l’Isle de Corse. Histoire des isles Baléares : Majorques, Minorques, et Irique Histoire ancienne de l’Isle de Malthe. Histoire ancienne de l’Europe. Histoire ancienne de la Gaule. Histoire ancienne d’Angleterre. Table.« Il ne parait pas excessif de vouloir retirer à Voltaire la paternité de la conception moderne de l’histoire pour la rendre en toute équité à Henri de Boulainvilliers » (Renée Simon. Henry de Boulainviller)Belle copie manuscrite parfaitement lisible. Petites épidermures sur les plats, accrocs sur les coiffes de tête, coins frottés.Collation (texte, chapitres et tableaux hors-texte) conforme à l’exemplaire de la BNF.

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43. Lettres de la Cour adressées à Charles de Masso, marquis de La Ferrière. 1727-1737. 4 vol. in-folio, basane fauve, dos à nerfs orné, pièces de titre et de datation en maroquin rouge, armes au centre des plats (reliure de l’époque). 30.000 €

Extraordinaire correspondance manuscrite adressée par la Cour de France à Charles Masso de La Ferrière, sénéchal du Lyonnais de 1739 à 1790, premier officier de la justice de la sénéchaussée.Ce recueil contient 501 lettres adressées depuis Versailles, Paris, Fontainebleau, Compiègne, Marly ou Sceaux par différents personnages représentant le Roi de 1727 à 1737, soit dix années du règne de Louis XV.La plupart des lettres sont signées de Nicolas-Prosper Bauyn d’Angervilliers. Celui-ci fait partie du Conseil des Finances en 1725 ; il est nommé le 22 mai 1728 secrétaire d’Etat au département de la Guerre, succédant à Le Blanc. Il est fait ministre d’Etat le 30 décembre 1729 et restera à son poste jusqu’à son décès en 1741.On en trouve également de nombreuses signées de Germain-Louis de Chauvelin. Celui-ci, protégé du cardinal de Fleury fut nommé garde des sceaux de France, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères et ministre d’Etat en 1727. Il fut disgracié en 1737.On trouve également des lettres signées de Louis d’Orléans (17), de d’Aguesseau (3), du cardinal de Fleury (2), de Louis-Antoine de Bourbon (1), de d’Argenson (2), de Le Blanc, de Maurepas, de Annisson de Hauteroche, intendant du commerce, de Philibert Orry, contrôleur général des Finances.Cette correspondance, parfois quotidienne, toujours régulière, montre à quel point le pouvoir central contrôlait dans les moindre détails l’action de son représentant dans la province. Nombre de lettres sont des réponses à des proposi-tions de Monsieur de La Ferrière. En tout état de cause, par l’intermédiaire de son ministre le roi dispose.Les lettres d’Angervilliers ont un contenu militaire : elles organisent le passage et le stationnement des troupes, communiquent les nouvelles ordonnances, prévoient les déplacements, s’occupent des cas individuels, que ce soit des nominations, le réglement des litiges ou la punition des déserteurs. A cet égard la position géographique de la région lyonnaise est capitale alors que les troupes françaises sont enga-gées en Italie à l’occasion de la guerre de Succession de Pologne (1733-1735). C’est le lieu de passage obligé de toutes les troupes qui convergent vers l’Italie. On remarque notamment la concentration de troupes autour de Lyon à l’automne 1733 ainsi que l’organisation du passage des troupes par bateau sur le Rhône et la Saône en 1734. Cela explique sans doute la fréquence de la correspondance envoyée au sénéchal de Lyon.A remarquer les deux lettres du Maréchal de Noailles qui sont suivies de l’itinéraire que doivent emprunter les troupes au retour d’Italie (24 août 1736).Ces lettres traitent également de l’organisation et du rôle de la milice provinciale du lyonnais. Ces troupes, non régulières, sont groupées en paroisse sous les ordres des autorités locales. Elles jouent surtout un rôle de police et on peut voir dans cette correspondance de quelle façon le pouvoir central n’hésite pas à s’en servir soit en complément des troupes régulières soit dans un rôle de police locale qui peut épauler ou suppléer à la maréchaussée. Celles-ci peuvent également créer des conflits locaux, souvent personnels. Là encore le ministre intervient.Enfin, un problème semble-t-il important revient sans cesse dans la correspondance de d’Angervilliers, celui de la fabrication d’armes à Saint-Etienne. De nombreux courriers y sont consacrés. Il y évoque les précautions à prendre pour le transport des armes, l’interdiction faite aux ouvriers de Saint-Etienne d’aller travailler dans le Piémont, etc.Les lettres de Chauvelin sont, elles, plutôt consacrées aux affaires de police. On peut y remarquer : l’interdiction de porter des armes à la foire de Beaucaire ; une intervention lors d’une affaire de sédition à Saint-Etienne (mai-juin 1728). La maison du receveur du tabac avait été pillé suite à la levée de taxes sur les blés ; une affaire de police à Montbrison suite à un différend avec la milice ; l’interdiction de toute assemblée du peuple après les événements survenus au cimetière Saint-Médard et ordre d’enfermer toutes personnes attaquées de convulsions.De nombreuses lettres concernent la lutte contre la contrebande.On remarque enfin quelques courriers plus anecdotiques comme les voeux de d’Aguesseau et de Fleury en 1736 et ceux de Louis d’Orléans en 1737.Bel exemplaire relié aux armes de Masso de La Ferrière.Antoine, Le Gouvernement et l’administration sous Louis XV. Paris, 1978 ; Poidebard et Baudrier (Armorial des bibliophiles du Lyonnais) citent cet exemplaire et en reproduisent le fer.

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44. FENELON (François de Salignac de La Mothe). Les Avantures de Télémaque, fils d’Ulysse. Nou-velle édition conforme au manuscrit original et enrichie de figures en taille-douce. Amsterdam, Rotter-dam, Wetstein, Smith, Chatelain, Hofhout, 1734. In-4 de (4)-X-XXVII-(1)-424 pp., frontispice, portrait et et 24 planches hors-texte, maroquin rouge, plats recouverts d’un décor compartimenté de filets dorés orné de fleurons dorés et de points argentés, dans un double encadrement de fleurons et rinceaux dorés, motif central quadrilobé à petit fer, frises, roulettes et tranches dorées (reliure de l’époque). 3.500 €

Belle édition illustrée d’un frontispice par Picart gravé par Folkema, du portrait de Fénelon gravé par Drevet d’après Vivien et des 24 figures avec la lettre gravées par Bernarts, Folkema, Gunst et Surugue d’après Debrie, Dubourg et Picart ; 24 vignettes et 21 culs-de-lampe gravés par les mêmes.Spectaculaire reliure en maroquin rouge du temps dorée à petit fer avec rehauts argentés.De la bibliothèque de Dupont de Saint-Ouën avec son ex-libris armorié. Des feuillets roussis. Brunet, II, 1214 ; Cohen-De Ricci, p. 381.

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45. LAMESLE (Claude). Epreuves générales des caractères qui se trouvent chez Claude Lamesle Fon-deur de caractères d’imprimerie. A Paris, Rüe Galande (au milieu) près la Place Maubert, 1742. Petit in-4 (17 x 21 cm) de (81) ff. encadrés (signatures A-Z, Aa-Ee) dont 1 titre et 80 planches de specimen dont 10 à double-apage montées sur onglet, veau brun, dos orné à nerfs, tranches rouges (reliure de l’époque). 4.500 €

Edition originale. Remarquable catalogue de la typographie au XVIIIe siècle qui donne tous les caractères les plus élégants fondus depuis le siècle précédent jusqu’en 1742. « Lamesle avait acheté en 1737 l’ancienne fonderie de Jean Cot qui possédait des caractères de Garamont ou de ses imitateurs, de Robert Granjon, de Jean Jannon qui ont connu une large diffusion à travers l’Europe. En 1758, ayant vendu son établissement, Lamesle partit pour Avignon où il créa une nouvelle fonderie. Parmi les caractères proposés dans ce volume figure un « Cicero gros oeil » de Robert Granjon que l’on reconnait dans les inventaires de Plantin. On peut aussi noter la présence d’un autre Cicero, dit « La Police » qui avait servi à imprimer en 1705, le Traité de la Police de Nicolas de La Mare. Ce carctère qui comportait certaines carctéristiques des « Romains du Roi » avait été gravé par Mathieu Malherbe Des Portes dont le nom figure dans un document manuscrit de la main de Fournier le Jeune publié apr Mme Jeanne Veyrin-Forrer dans La Lettre et le Texte » (Jammes)Rare première édition de ces épreuves dont il existe une nouvelle émission publiée par Nicolas Gando en 1758. Les feuillets dépliants sont consacrés aux gros corps et à la musique. Le titre et la musique gravée sont imprimés en rouge et noir. Petites restaurations aux coiffes et en coins, dorure partiellement effacée au dos, mais très bon exem-plaire en reliure du temps. Jammes, Collection de specimen de caractères, n°19 ; Audin, 27 ; Bigmore & Wyman I, p. 417 ; Birrell & Garnett 35 ; D.B. Updike, I, p. 270 : « This book, both in type and ornaments, I think presents better than any other, the output of French foundries during the last quarter of the XVIIth and the first half of the XVIIIth century. The collection of types is remarkably fine ».

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46. [Bible (français). 1744. Ostervald]. La Sainte Bible, qui contient le Vieux et le Nouveau Testament, revuë & corrigée sur le texte hébreu & grec par les pasteurs & les professeurs de l’église de Genève. Avec les Arguments, des notes. Par J.F. Ostervald. A Neufchatel, de l’imprimerie d’Abraham Boyve et compagnie, 1744. 2 vol. in-folio de (4)-VIII-(2)-707 pp. et 276-366-145-(1) pp., basane marbrée, dos orné à nerfs, tranches rouges (reliure de l’époque). 3.500 €

Édition originale de la Bible d’Ostervald.Révision par Jean Frédéric Ostervald de la version de David Martin dont les Apocryphes, qui ont un faux titre et une pagination particulière, sont repris sans changement. J. F. Ostervald révise aussi ses Arguments et notes, qui accompagnaient jusqu’alors certaines éditions de David Martin. Le Nouveau Testament a un titre et une pagination propres. Titre illustré en rouge et noir.Surnommé le Grand Osterwald, figure centrale de l’Eglise neuchâteloise de la première moitié du XVIIIe siècle, il fut la cheville ouvrière d’un nombre important de réformes touchant l’instruction catéchistique, la liturgie, la forma-tion ministérielle et l’exercice de la charge pastorale. Critique à l’égard de l’orthodoxie réformée à laquelle il repro-chait, entre autres, une théologie trop abstraite et éloignée des préoccupations morales ainsi qu’une vie cultuelle peu propice à la vraie piété, il eut maille à partir, à plusieurs reprises, avec les théologiens bernois et zurichois. Il fut en revanche soutenu et encouragé par le Genevois Jean-Alphonse Turrettini et le Bâlois Samuel Werenfels avec lesquels il partageait l’espoir d’une réunification des protestants. Son adaptation en 1744 de la traduction de la Bible des pasteurs de Genève de 1724 est demeurée célèbre sous le nom de Bible d’Ostervald qui fut rééditée plus de quarante fois de 1744 à 1899.Bel exemplaire.Darlow & Moule, 3814 ; Bibles imprimées conservées à Paris, 557.

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47. [Architecture. Manuscrit. 1748]. Traités d’Architecture de Perspectives de Méchanique et de Gno-monique avec la manière de lever les plans et les cartes. Par Mr de Neurey. A Paris, 1748. Manuscrit in-4 à 31 lignes par page de (2)-186-(10) pp., 30 planches gravées et repliées et 79 dessins à l’encre, veau marbré, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaspées (reliure de l’époque). 3.500 €

Cours complet d’architecture manuscrit daté Paris 1748 remarquablement illustré, établi dans le goût des recueils techniques de Grollier de Servière, l’abbé Deidier ou Augustin-Charles d’Aviler. Son auteur Mr de Neurey est par ailleurs inconnu. Comprend : I. Les Cinq ordres de l’Architecture suivis de l’Explication par ordre alphabétique des mots difficiles qui sont propres à l’architecture, le tout illustré de XXX planches gravées, numérotées avec l’explication gravée contrecollée au verso, issues d’une édition XVIIIe de Vignole (1747?).II. Principes de Perspective, illustrés de 46 planches tracées à la plume (58 figures) rehaussés de lavis d’encre de Chine. Les dessins sont placés dans des encadrements à l’encre.III. Mechaniques illustrées de 12 planches tracées à la plume aquarellées. Les dessins sont placés dans des encadre-ments à l’encre.IV. Construction pour tout cadran solaire. 12 planches de cadran sur papier fort, tracées à la plume, avec parfois rehauts d’aquarelle ; Gnomonique pratique. 8 planches de cadran sur papier fort, tracées à la plume, avec parfois rehauts d’aquarelle ; Construction d’un instrument pour tracer des cadrans verticaux telle déclinaison qu’ayt un mur. 1 planche tracée à la plume sur papier fort. Suivi de :Manière de lever les plans et les cartes - Problèmes de géométrie pratique - Trouver nouvelle et pleine lune - Table pour servir à la mémoire artificielle - Manière pour apprendre à déchiffrer - Table générale.Titres, bandeaux et culs-de-lampe calligraphiés à l’encre noire tandis que le texte parfaitement lisible est copié à l’encre brune. Importante mouillure qui couvre l’ensemble de la première partie Architecture (les 30 planches gra-vées comprises). Traces d’usure, coiffes et coins frottés.

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48. DIDEROT (Denis). Les Bijoux indiscrets. Au Monomotapa, sans date [1748]. 2 vol. in-12 de (8)-288 pp. et (4)-332 pp., maroquin vert, dos orné à nerfs, titre frappé or, décor à la Du Seuil sur les plats, filet doré sur les coupes et larges dentelles dorées sur les chasses, guillochis dorés sur les coiffes, tran-chefiles tricolore brodée, tranches dorées, signet de soie tricolore, vert, rouge jaune, dos uniformément insolés (Canape-Belz). 2.000 €

Édition parue l’année de l’originale, classée en troisième position par Adams. Publiée sous la même adresse fictive, elle a probablement été imprimée à Paris. L’illustration se compose d’un frontispice, six figures hors texte et deux vignettes de titre ; bandeaux, lettrines, orne-ments. Ces illustrations sont identiques à la première édition mais inversées.Cette édition est celle que choisit Diderot lorsqu’il voulut corriger son roman, comme en témoigne l’exemplaire du second tome couvert d’annotations autographes présenté par la Librairie Henner en 1986 (Catalogue 25, n°21 bis), qui provenait vraisemblablement de la succession de Diderot. François Moureau soulève cette intéressante ques-tion dans la notice qu’il a consacrée à l’exemplaire corrigé : « Ce tome dépareillé provient de l’édition cataloguée en troisième lieu dans DPV. Il s’agirait d’une “contrefaçon” de l’édition originale. On peut dès lors se demander pourquoi Diderot l’a prise pour texte de base pour ses corrections » (François Moureau, Recherches sur Diderot et l’Encyclopédie, pp. 172-173).Adams, Bibliographie des oeuvres de Denis Diderot, BI3 ; Tchemerzine-Scheler II, 922. Bel exemplaire en maroquin vert, malgré le dos uniformément passé, parfaitement établi par Canape qui avait suc-cédé à Belz en 1880.

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49. [CAYLUS (A.C.P. de Tubières, comte de)]. Les Fêtes roulantes et les regrets des petites rues. Sans lieu ni date [1747]. In-12 de 78 pp., demi-veau du XIXe siècle. 600 €

Édition originale rare. Récit du genre poissard écrit à l’occasion des fêtes données par la Ville de Paris pour le mariage du Dauphin avec Marie Josèphe de Saxe, dont, notamment la description de cinq chars de parade : le char de l’hymen, de Bacchus, de Cérès, de Mars et de la Ville.Le chapitre Le Char de Bacchus, présente une fantaisie typographique : du texte de l’auteur, il ne reste, sur neuf pages, que la ponctuation.

50. MONTESQUIEU (Charles-Louis de Secondat, baron de). Défense de l’Esprit des Loix, A laquelle on a joint quelques éclaircissemens. A Genève, chez Barrillot & Fils, 1750. In-12 de (3)-207 pp., basane marbrée, dos orné à nerfs, tranches rouges (reliure de l’époque). 1.500 €

Édition originale.Dans le concert de louanges qui salua la publication de L’Esprit des lois se glissèrent quelques critiques auxquelles Montesquieu ne daigna pas répondre. La campagne menée par l’Église, qui devait aboutir à la mise à l’Index de l’ouvrage le 29 novembre 1751, l’inquiéta davantage : pour une fois, jésuites et jansénistes étaient d’accord et condamnaient le livre. Montesquieu ne réagit pas à l’attaque du Journal de Trévoux. En revanche il ne put laisser sans réponse les articles violents, attribués à l’abbé Jacques Fontaine de La Roche et publiés dans les Nouvelles ecclésiastiques, qui dénon-çaient ce « livre scandaleux fondé sur le système de la religion naturelle ». Dès février 1750 paraissait la Défense de l’Esprit des lois où Montesquieu développait l’argumentation à laquelle il restera fidèle : l’ouvrage était un livre de droit, non de théologie ; il ne fallait donc pas y chercher ce qu’on y trouvait pas.Tchemerzine VIII, 461. Bel exemplaire.

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51. ORLEANS (Louis duc d’). Traité contre les Spectacles par Feuë S.A.S. Mgr le Duc d’Orléans pre-mier Prince du Sang. 1752. Manuscrit petit in-4 (155 x 210 mm) de 115 pp. à 16 lignes par page, veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l’époque). 4.500 €

Précieux témoignage manuscrit de la dissertation inédite contre les spectacles et l’exhortation faite aux comédiens à changer d’état de Louis duc d’Orléans, copiée l’année de sa mort (1752).Le mal qu’il y a d’aller aux spectacles se peut réduire à trois espèces. I° désobéissance à l’Eglise 2° dangers et maux des spectacles en eux-mêmes 3° mauvais exemples. [Explicit] Je finis ce petit ouvrage par une réflexion qui me paraît totalement décider la question et rendre superflu tout ce que j’ai dit ci-devant, il y a des gens qui disent que les spectacles sont un obstacle au salut, il n’y en a point qui disent qu’ils en soient un moyen, donc on n’y doit point aller.Titre frontispice armorié à l’encre noire orné d’un trophée dessiné par J.J. Cornu et complété par un cul-de-lampe du même après l’explicit. « Louis d’Orléans naît le 4 août 1703 au sein de la famille royale. Petit-fils de Louis XIV par sa mère Françoise-Marie de Bourbon et son petit-neveu par son père Philippe d’Orléans, le Régent, il est appelé naturellement à intervenir sur la scène politique, à défaut de jouer un rôle d’envergure dans la conduite des affaires. Premier prince du sang, il est héritier présomptif de la couronne à partir de 1723, en vertu des renonciations du traité d’Utrecht, et devient titulaire, à cette date, de l’apanage le plus important du royaume, le duché d’Orléans, qu’il restaure et enri-chit. Cependant, après avoir nourri quelques ambitions, la volonté du prince se soumet à celle de Dieu, et le duc se retire à l’abbaye de Sainte-Geneviève, à Paris, pour assurer son salut. Il n’en faut pas plus pour le condamner dans l’esprit de son siècle, bien prompt à oublier l’immense œuvre de bienfaisance accomplie par le prince. L’intérêt de ce destin, curieux en soi, est accru par les goûts de Louis d’Orléans dans les domaines des arts et des sciences, pour la physique, la botanique, la chimie, mais aussi pour les plus austères langues orientales, et par son penchant pour l’exégèse. Au contraire d’un esprit brouillon et dispersé, la ligne de conduite de Louis d’Orléans est claire : il s’inté-resse à ce qui peut prouver l’historicité de l’Écriture sainte, montrer la vérité du christianisme contre les attaques du doute systématique, et il n’hésite pas pour cela à rassembler une bibliothèque considérable, qui alimente sa propre œuvre théologique. » (Marie-Estelle Gordien).Gravure de l’époque Mater Amabilis collée sur le premier contreplat. Petite galerie de ver en marge intérieure sans atteinte au texte ; traces de frottements sur la reliure.Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. Auguste Harmand. 1855. Tome II, n°2083 : Traitté sur les Spectacles, par M. le Duc d’Orléans (Mars 1732). Manuscrit in-octavo de 44 feuillets.

52. SAINTARD (Pierre-Louis de). Roman Politique sur l’état présent des affaires de l’Amérique, ou Lettres de M***. À M***. Sur les moyens d’établir une Paix solide durable dans les Colonies, la Liberté générale du Commerce extérieur. A Amsterdam, et se trouve à Paris, chez Duchesne, 1756. In-12 de XLVII-(1)-352 pp., veau marbré, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin noir (reliure de l’époque). 2.000 €

Édition originale rare. Essai sur les conséquences de la présence euro-péenne en Amérique du Nord. Présentée sous forme de roman épisto-laire (daté de juillet à septembre 1756), ce livre propose de trouver un équilibre entre les puissances coloniales, pour favoriser le commerce et les échanges.Comme sur l’exemplaire de la BnF, le dernier «I» de la date au titre semble avoir été ajouté au composteur. Barbier donne pour date 1756. Exemplaire comportant tous les cartons signés D4-D5, D11-D12 et I5-I8.L’adresse d’Amsterdam est fausse ; imprimé en France d’après les matériel et usage typographique.Très bon exemplaire ; de menus défauts à la reliure.Chadenat, 4121 : « Intéressant pour l’origine de la guerre du Canada » ; INED, 4034 ; Kress, 5567; Conlon 56:1257.

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53. BURKE (Edmund). Recherches philosophiques sur l’origine des idées que nous avons du Beau et du Sublime, précédées d’une dissertation sur le Goût, traduites de l’anglais de M. Burke, par l’Abbé D.. F. Londres et Paris, Hochereau, 1765. 2 vol. in-12 de (2)-XII-(4)-204 pp. ; (8)-216 pp., maroquin olive, dos lisse orné, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, armes poussées sur les plats, dans un triple filet doré d’encadrement, gardes de tabis rouge, tranches dorées (reliure de l’époque). 8.000 €

Exemplaire de dédicace aux armes du marquis d’Hertford ambassadeur d’Angleterre en France, serties de la devise de l’Ordre de la Jarretière Honi soit qui mal y pense.Première édition française de l’essai d’Edmund Burke, établie huit ans après l’originale publiée à Londres en 1757. Ces réflexions esthétiques du philosophe anglais (1729-1797) inspirèrent Diderot le premier qui dans son Salon de 1767, écrivit : « Tout ce qui étonne l’âme, tout ce qui imprime un sentiment de terreur conduit au sublime ». Son traducteur l’Abbé Des François qui signe la préface, dédicaça son travail A son Excellence Milord Francis Seymour Conway, Comte d’Ertford, Vicomte de Beauchamp, Baron de Conway et de Kilultah, Chevalier de l’Ordre de la Jarretière, Ministre du Conseil privé du Roi, & Gentilhomme de la Chambre, Lord-Lieutenant, et Garde des Archives du Comté de Warwick, Ambassadeur extraordinaire & Ministre plénipotentiaire de Sa Majesté Britannique près Sa Majesté Très-Chrétienne. Francis Seymour baron Conway (1718-1794) comte puis marquis d’Hertford ambassadeur d’Angleterre en France de 1763 à 1765 puis lord lieutenant d’Irlande, enfin lord Chambellan de 1766 à 1782 ; Horace Walpole salua ses qualités de «decorum and piety».Très bel exemplaire.Les armes du marquis poussées pour l’occasion furent d’ailleurs reprises approximativement par le doreur français qui en lieu et place de la paire d’ailes de la Maison Seymour y substitua deux croix. Ex-libris manuscrit à l’encre du temps sur le titre «Paul Colnagh».

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54. BONNE (Rigobert). Petit tableau de la France, ou cartes géographiques sur toutes les parties de ce royaume. Paris, Lattré, 1764. In-16 de 1 titre gravé et colorié, 1 table des échelles gravée, 28 cartes sur double page, 1 table gravée [Suivi de :]Description géographique abrégée de la France. Paris, Butard, 1764. In-16 de (8)-213 pp. 1 f.bl. (8) pp. de catalogue.2 parties reliées en 1 vol. in-16 (12 x 8 cm) maroquin rouge, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin vert, triple filet doré d’encadrement sur les plats, armes et supra-libris dorés sur le plat supérieur, fleu-rons aux angles, tranches dorées (reliure de l’époque).‎ 3.800 €

Unique édition de cet atlas de France en deux parties dont la Description géographique abrégée, établi par l’hydro-graphe et cartographe français Rigobert Bonne (1727-1795).Titre-frontispice gravé sur cuivre par De Longueil d’après Gravelot et 28 cartes numérotées à double page, avec les contours coloriés, montées sur onglets.Provenance très rare de la bibliothèque de Mathieu-François Pidansat de Mairobert dont les armes réhaussées d’un supra-libris ne sont consignées ni par Guigard, ni par Olivier-Hermal-Roton, mais attestées par la description faite de celles-ci dans le procès-Verbal daté 1779 qui constate la mort violente du sieur Pidansat de Mairobert : « Vu encore sur une petite table une lorgnette d’écaillé, une paire de boutons de manche en pierre et cornaline, un col de mousseline marqué en fil rouge d’une M, auquel était attaché une boucle d’argent, plus une montre d’or à seconde et à quantième garnie d’un cordon de soie noir, auquel pendaient trois cachets dont un d’agate avec des armes portant par bas une gerbe de blé et par haut deux étoiles séparées par un chevron, un autre d’une pierre noire représentant un coq et une poule, le troisième d’une agate représentant deux petits amours, le tout moulé en or, et enfin une petite clef de cuivre. »Curieuse personnalité que Mathieu-François Pidansat de Mairobert (1707-1779) tour à tour officier de marine, avo-cat au Parlement, secrétaire du roi et du duc de Chartres : arrivé de bonne heure à Paris où il fut élevé dans la maison de Madame Doublet de Persan, il fut l’un des rédacteurs principaux des fameux Mémoires secrets de Chapelle et Bachaumont. Lié à Restif de la Bretonne, Pidansat fut aussi pamphlétaire, amateur des nouveautés littéraires et dra-matiques et se trouva mêlé aux querelles des écrivains. Il abordait aussi les questions politiques, et paraît avoir tour à tour reçu les confidences des plus hauts fonctionnaires du temps, tels que Sartine et Lenoir. Censeur royal, il travailla pour Malesherbes lorsque celui-ci fut Directeur de la Librairie. Il fut, en 1779, compromis dans le procès du marquis de Brunoy, dont il se trouvait le créancier pour une somme considérable, et quoique, selon l’opinion générale, il ne fût en cette affaire que le prête-nom d’un haut personnage, le parlement lui infligea un blâme public, par arrêt du 27

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mars 1779. Mairobert, qui avait toujours soutenu le Parlement au travers des Mémoires secrets, se crut déshonoré. Le soir même, il alla aux bains Poitevins sur les bords de la Seine. Vers cinq heures du matin, il s’ouvrit dans le bain les veines du poignet, et, pour plus de sûreté, acheva de s’ôter la vie d’un coup de pistolet.Bel exemplaire en maroquin rouge du temps. Infime accroc sur la coiffe de tête, coins légèrement frottés.Conlon, 64/584 ; inconnu de Olivier-Hermal-Roton ; Sgard, Dictionnaire des Journalistes, 639 ; Merrik J., « Le suicide de Pidansat de Mairobert », Dix-Huitième siècle, n° 35, 2003, p. 331-340.

55. PIGANIOL DE LA FORCE (Jean-Aimar). Description historique de la Ville de Paris et de ses environs. Nouvelle édition revue, corrigée et considérablement augmentée. Avec des figures en taille-douce. A Paris, chez G. Desprez, 1765. 10 vol. in-12 de : tome I, XLIV-466 pp., 8 planches ; II. (4)-496 pp., 17 planches ; III. (4)-501 pp., avec 12 planches ; IV. (4)-482 pp., 19 planches ; V. (4)-487 pp., 10 planches ; VI. (4)-445 pp., 9 planches ; VII. (4)-422 pp., 7 planches ; VIII. (4)-466 pp., puis pp. chiffrées (345)-(340), 8 planches ; IX. [Environs de Paris]. VIII-536 pp., 4 planches ; X. Contenant la liste des rues, &c., la table générale des matières (4)-564 pp., basane marbrée, dos lisse orné, pièces de titre en maroquin rouge et de tomaison en maroquin bleu, tranches rouges (relié vers 1800). 4.000 €

Dernière édition revue et augmentée par l’abbé Pérau, la plus complète. Elle est illustrée d’un grand plan dépliant par le géographe F. Baillieul et de 93 planches gravées dont 22 plans de quartiers (deux pour celui de la Cité et deux pour celui de Saint-Antoine) gravées par Scotin et 71 planches (la plupart dépliantes) par Hérisset, Lucas ou Aveline. Le neuvième volume est constitué d’une description des environs de Paris ; le dixième volume comprend un index des rues et la table générale.« Cette édition constitue la dernière description complète de Paris que nous ait léguée le XVIIIe siècle » (Dumolin).Bel exemplaire.Dumolin, Notes sur les vieux guides de Paris, 66-67 ; Catalogue Lacombe, 917 ; Cohen - De Ricci, 800.

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56. [VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Commentaire sur le livre des Délits et des Peines, Par un Avocat de Province. Sans lieu [Genève, Cramer], 1766. Petit in-8 de VIII-120 pp.[VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Idées républicaines par un membre d’un corps, M.D.V. L’auteur auroit pu dire, par un membre qui n’est d’aucun corps. Augmentées de remarques. A Coppet, s.d. [Genève, 1768 ?]. Petit in-8 de 76 pp.Les deux pièces reliées en 1 vol. petit in-8, veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l’époque). 1.500 €

1. Édition originale, sans le feuillet d’errata. L’ouvrage fut condamné par décret de la cour de Rome du 19 juillet 1768.En réalité, le texte de Voltaire est une oeuvre autonome qui s’inspire de la lecture du traité de Beccaria plutôt qu’un commentaire du livre italien.Bengesco, 1724 ; L’Oeuvre de V. à la BN, 4044.2. Édition non citée par Bengesco, absente du catalogue de la BNF. Texte sur deux colonnes avec la réfutation attri-buée à John Tuberville Needham, alors en séjour à Genève. « L’opuscule n’est pas daté, mais les Genevoix d’alors qui l’ont recueilli dans leurs collections ont noté qu’il avait paru à Genève le 26 mats 1766 » [Jean-Daniel Caudaux].Critique du Contrat social de Rousseau doublée d’une sévère dénonciation de la tyrannie religieuse. Voltaire clame la nécessité d’une séparation de l’Église et de l’État « C’est insulter la raison et les lois de prononcer ces mots: gouvernement civil et ecclésiastique ». Bengesco, 1679 et L’Oeuvre de V. à la BN, 3957 (pour l’édition en 45 pp.).Coiffe supérieure restaurée, petite tache sur le faux-titre.

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57. [HOLBACH (Paul Henri Dietrich, baron d’) & FRERET (Nicolas)]. Lettres à Eugénie, ou Préserva-tif contre les préjugés. A Londres [Amsterdam, M.-M. Rey], 1768. 2 parties en 1 vol. in-12 de (4)-XII-188 pp. ; (4)-167 pp., veau havane marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, filet et frise dorés d’encadrement sur les plats, tranches rouges (reliure de l’époque). 2.000 €

Édition originale. « Barbier (II, 1217) attribue cet ouvrage à d’Holbach, et précise que les notes et l’avertissement sont de Naigeon, mais dans son Catalogue (p. 21), il est attribué à Fréret. R. Besthorn dans Textkritische studien zum Werk Holbachs (pp. 105-117) rejette la paternité de Fréret, mais hésite pour Holbach. Cet écrit forme le tome I des Oeuvres de Fréret. Paris, 1792 ».Très bel exemplaire. Ex-libris manuscrit à l’encre du temps sur le titre «Louis Le Celier» prolongé de notes de la même main en regard des titres de départ.Vercruysse, 1768/A3.

58. MIRABEAU (Victor Riquetti, marquis de). Lettres sur la législation, ou l’Ordre légal, dépravé, rétabli et perpétué. Par L. D. H. [l’Ami Des Hommes]. Berne, chez la Société typographique, 1775. 3 vol. in-12 de (4)-LII-379-(1) pp. ; (5)-[380 à]-885-(4) pp. ; (4)-564-(4) pp., veau porphyre, dos lisse orné, triple filet doré sur les plats, pièces de titre et de tomai-son en maroquin vert (reliure de l’époque). 5.000 €

Première édition sous ce titre, en partie originale, du texte intégral des Lettres parues dans les Ephémérides du Citoyen de septembre 1767 à juin 1769. Une édition pirate en a été faite en 1769 chez Wilcox à Londres, mais sans la dernière partie Stabilité de l’ordre légal parut dans les Éphémérides de septembre 1768 à juin 1769. L’Avertissement paraît ici pour la première fois.L’ouvrage expose en détail la philosophie morale des phy-siocrates. A savoir que l’ordre physique social n’est pas autre chose que l’ordre économique ; et que l’ordre économique tout entier est impliqué dans l’économie agricole. Mirabeau pose donc les bases d’un véritable ordre social d’après les loix de la nature (propriété, liberté, restauration de l’ordre) et donne ensuite les moyens de le perpétuer aux citoyens de tous rangs (classe productible et stérile), par l’enseignement, les principes juridiques et sociaux chers aux économistes (de-voirs du propriétaire, système d’agriculture, utilité du tableau économique). Bel exemplaire. Infime déchirure dans la marge des trois pre-miers feuillets.INED, 3201 ; Tchemerzine-Scheler, IV, p. 756 ; Goldsmiths, 11229 ; Higgs, 6196.

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59. CHORIER (Nicolas). L’Académie des Dames. A Venise, chez Pierre Arretin (Liège, Bassompierre), [ca 1775]. In-8 de 420 pp. 1 frontispice, 1 titre-frontispice et 35 planches numérotées gravées à l’eau-forte, demi-basane marbrée, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tête dorée, non rogné (relié vers 1900). 4.500 €

Édition illustrée de la plus grande rareté sortie des presses de Bassompierre à Liège vers 1775, longtemps confondue par les bibliographes avec l’originale française publiée en 1680 sans illustration. Frontispice, titre-frontispice et 35 gravures libres d’après Delcroche qui illustra à la même époque plusieurs curiosa dont Fanny Hill. L’illustration fut souvent attribuée à tort à Romeyn de Hooghe.Libertin érudit et notable reconnu pour son Histoire du Dauphiné, Nicolas Chorier (1612-1692) publia sous le man-teau le célèbre Aloysia Sigea, un poème érotique sous forme de sept dialogues, présenté comme écrit en espagnol par Luisa Sigea et traduit en latin par Johannes Meursius. Le texte latin original parut vers 1660, sous le titre Aloisiae Sigeae Toletanae satyra sotadica de arcanis Amoris et Veneris et la version française en 1680 établie par Jean Nico-las, fils d’un libraire grenoblois avec qui Chorier était en rapport, sous le titre L’Académie des dames - cette première version fut reprise par Bassompierre pour la présente édition imprimée à Liège après 1770. Gravures liminaires (frontispice et titre-frontispice, planches 30 à 35) légèrement salis et anciennement restaurés.Gay-Lemonnyer I, 10 ; Galitzin, n°8 ; Cohen, 239 pour d’autres éditions ; Pia , 346 ; Dutel A-15 ; Nordmann, I, 90 : « rarissime ».

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60. [Conte de fées. Manuscrit]. Voyages de Zoë. [ca 1780]. Manuscrit in-12 à l’encre brune de (2)-169 pp. à 21 lignes par page, veau marbré, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement sur les plats, tranches jaspées (reliure de l’époque). 1.500 €

Conte inédit et anonyme échappé du Cabinet des Fées, à la fois pédagogique, merveilleux et utopique. Titres de départ : Voyages de Zoë. Dans les mers intérieures et méditerranéennes de l’Europe. [Suivi de :] Voyage dans les provinces du Royaume de France. Incipit : « La jeune Zoë était islandaise, elle avait vu souvent le mont Ekla lancer ses feux à travers les neiges et les glaces. Elle était âgée de sept ans et jouissait du bonheur suprême d’avoir une fée pour marraine. Cette fée nommée Savante l’avait douée en naissant d’une noble curiosité qui lui donnait le désir de s’instruire dans toutes les sciences et surtout dans les arts (…) Le projet de la fée savante était de faire parcourir à son élève le royaume de France en naviguant sur les quatre grands fleuves qui l’arrosent qui sont le Rhône, la Garonne, la Loire et la Seine et de lui faire connaître les pays qu’ils traversent et les villes remarquables qui se rencontrent sur leurs cours ».Établi sur le modèle du Télémaque, la féérie est ici prétexte à un cours de géographie déguisé («la fée à son élève») où une jeune fille découvre et apprend l’Europe et les provinces de France par le voyage - donc l’expérience contre tout principe d’autorité -, représentatif des contes pédagogiques de Moncrif ou Caylus à la même époque. Le récit se poursuit et s’achève avec une courte utopie nordique au Royaume de Suède, quand avant de regagner l’Islande, Zoé passe par une île dont les habitants « sont de race divine et l’habitent depuis qu’elle existe ; elle a même été créée pour eux. O-Kien (nom finnois ndlr), petit fils du Soleil et de la terre et notre suprême législateur, inspiré par les Dieux de chercher une terre qui n’existait pas et d’y être le père d’une race nombreuse et meilleure que toutes celles qui couraient la surface de la terre ».L’éruption dans le sud de l’Islande du volcan Hekla en 1766 (le mont Ekla du texte) marqua l’Europe du XVIIIe siècle ; en 1783, l’éruption du Laki aura des répercussions plus grandes encore. Signalons enfin une homonymie dans la littérature féérique du XVIIIe siècle avec Zoé anecdote allemande dans le recueil Amusemens du jour, ou Recueil de petits contes dédiés à la Reine, par Mme de Mortemart (1781). Bel exemplaire, infime accident sur la coiffe supérieure.Charmant conte de fées manuscrit et inédit d’une parfaite lisibilité, en reliure d’époque.

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61. [LA FITE DE PELLEPORT (Anne-Gédéon)]. Les Petits soupers et les nuits de l’Hôtel Bouill-n. Lettre de Milord comte de******, à Milord********, au sujet des récréations de M. de C-stri-s ou de la danse de l’ours. Anecdote singulière d’un cocher qui s’est pendu à l’Hôtel Bouill-n, le 31 décembre 1778, à l’occasion de la danse de l’ours. A Bouillon, [], 1783. In-8 de 93 pp., veau blond glacé, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin brun, triple filet doré d’encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l’époque. 2.500 €

Édition originale rare imprimée à Bouillon. Pamphlet interdit et détruit par la police, attribué à Anne-Gédéon La Fite de Pelleport qui révélait en 1783 la relation du marquis de Castries, ministre de la marine, avec la duchesse de Bouillon, sa maîtresse.Des bibliothèques :1. Edmond et Jules de Goncourt (catalogue XVIIIe n°1029) avec leur ex-libris gravé par Gavarni accompagné d’une note autographe signée à l’encre rouge : « Pamphlet des plus curieux et des mieux scandaleusement informés sur les femmes du grand monde parisien de 1780 - et un exemplaire dans sa reliure de luxe du temps. Edmond de Goncourt ».2. Paul Lacombe avec son ex-libris (catalogue n°3127) : « Violent pamphlet. La duchesse de Bouillon y est repré-sentée comme une femme galante, maîtresse du marquis de Castries alors ministre de la Marine. Dès son apparition, la police fit sévèrement rechercher et détruire ce libelle, mais elle ne put empêcher qu’on en fit une seconde édition., les agents des familles diffamées ne furent pas plus heureux dans leurs négociations avec l’éditeur Boissière, libraire français réfugié à Londres ».Bel exemplaire.

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62. [MOMORO (Antoine-François)]. Histoire intéressante d’un Nouveau Voyage à la Lune et de la descente à Paris d’une jolie dame de cette terre étrangère. Whiteland et se trouve à Paris, F.-G. Des-champs, 1784. In-8 de (4)-92 pp., basane brune marbrée, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaspées (reliure de l’époque). 2.000 €

Édition originale très rare. Fantaisie littéraire et utopique attribuée au bisontin Antoine-François Momoro, impri-meur, libraire et révolutionnaire guillotiné le 24 mars 1794 à qui fut attribuée la devise de la République française « Liberté, Égalité, Fraternité ».Rédigé dans les années 1780 en pleine vogue des ballons quand le jeune Momoro s’installa comme imprimeur-li-braire dans la capitale, l’auteur imagine affréter un ballon pour arriver sur la lune, et décrire la société qu’il découvre.Chiffre F.L. sur le contreplat supérieur. Petites galeries de ver marginales sans atteinte au texte, pâle mouillure. Dos et coins restaurés.Tissandier, p. 45 ; Conlon, 84.1546 ; Quérard VI, 193 cite l’ouvrage sous le titre de Histoire curieuse et amusante d’un nouveau voyage à la Lune, fait par un aéromane. La B.N.F ne retient pas l’attribution à Momoro.

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63. BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin Caron de). La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, comé-die en 5 actes, en prose, par M. de Beaumarchais, représentée pour la première fois par les Comédiens français ordinaires du Roi, le mardi 27 avril 1784. Paris, Ruault, 1785. In-8 de (4)-LVI-237 pp., veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre olive, tranches rouges (reliure de l’époque). 3.000 €

Édition originale de premier tirage, imprimée sur papier fort.« Représenté après trois ans de rédaction et trois autres consacrés à des combats contre la censure (1778-1784), le Mariage de Figaro fut un des triomphes du siècle. Avec son chef-d’oeuvre, Beaumarchais a inventé une dramaturgie nouvelle que d’aucuns jugeront pré-brechtienne, où l’affrontement violent du maître et du valet se pose en termes de loi, de territoire, de droit à la parole ; mais où également à l’excès de langage des formules-slogans toujours célèbres, répond la sous conversation de la relation amoureuse. L’édition du texte, accompagné d’une Préface rédigée après coup, donna lieu à une seconde bataille. La pièce, après d’innombrables contrefaçons et piratages, fut imprimée presque simultanément à Paris, et à Khel chez l’auteur. La mise en vente fut autorisée début avril 1785 » (En français dans le texte). 5 figures hors-texte gravées par Malapeau d’après St Quentin, connues sous le nom de suite de Malapeau, remar-quable pour la cinquième et dernière planche gravée par Roy où « la gorge de Rosine est découverte » selon Cohen-De Ricci tandis qu’elle se trouve recouverte d’un fichu dans les illustrations postérieures. Très bon exemplaire.En français dans le texte, 178 ; Tchemerzine, I, 491 ; Cordier, 128 ; Cohen-De Ricci, p. 125.

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64. [RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas-Edme)]. Les Nuits de Paris, ou le Spectateur-Nocturne. A Londres, et se trouve à Paris, chés les libraires nommés en tête du Catalogue, 1788-1794. 16 parties en 8 vol. in-12, demi-chagrin bordeaux, dos lisse orné (relié vers 1890). 10.000 €

Édition originale. Exemplaire bien complet de la 15e partie et de la très rare 16e partie. Les Nuits de Paris consti-tuent « en quelque sorte, un journal personnel de Restif pendant la Révolution depuis le 23 avril 1789 jusqu’au 31 octobre 1793, et possèdent pour cette raison seule, un intérêt exceptionnel » (Rives-Child).La pagination se suit jusqu’à la fin de la quatorzième partie (tome 7), qui devait être la dernière car on lit après la table : Fin de la XIVe et dernière partie. La quinzième partie, parue deux ans après porte un titre différent : La se-maine nocturne : sept nuits de Paris, qui peuvent servir de suite aux III-CLXXX déjà publiées. A Paris, ches Guillot.La rarissime seizième partie publiée trois ans après la 15e partie, porte le même tire que les quatorze premières parties, sans non d’éditeur, A Paris, 1794, avec en caractères minuscules au bas du titre : « Les XV Ieres parties se trouvent chez le C. Mérigot quai de la Vallée » (par prudence, Mérigot, à cette date, avait cessé de se charger de la vente des ouvrages de Restif). L’épigraphe différente, Je ne m’apitoie pas sur un roi : que les rois plaignent les rois ; je n’ai rien de commun avec ces gens-là ; ce n’est pas mon prochain. Drame de la vie, 1332 pages, a été biffé à l’encre du temps dans notre exemplaire. Le dernier mot du volume est : « Vive la République et la Montagne ! ».

Les premiers volumes n’ont pas été cartonnés ; la 14e partie, notamment, porte donc aux pages 3349-3354, le texte initial : Les Deux Soeurs. La 16e partie, qui à subi des remaniements à diverses reprises et en différentes époques, fut tirée sur papier de toute nuance, et même pour quelques feuilles, sur papier gris, et indignement imprimée comme le dit Paul Lacroix ; elle comporte tous les cartons que celui-ci avait patiemment relevés. L’ouvrage est complet des 17 gravures dans lesquelles Restif est presque toujours représenté avec son cos-tume caractéristique de spectateur nocturne : Je me suis fait hibou. Le froid, la neige, la pluie, rien ne m’arrête. Mon empire commence à la chute du jour et finit au crépuscule du matin. J’erre dans cette capitale im-mense. Je vois ce que personne que moi n’a vu. Cohen les attribue toutes au Binet.Il manque, comme dans la plupart des exemplaires, la figure de Charlotte Corday sur l’échafaud de la sei-zième partie, qui a été faite pour L’Année des Dames nationales. Les pages 295-314 de cette dernière partie manquent. A la fin de chaque volume a été recopiée à l’encre la clé donnée par Paul Lacroix.« Ce grand ouvrage, essentiellement parisien, a tou-jours été recherché, alors même que les oeuvres de Restif étaient encore décriées, négligées, et presque inconnues de notre génération. C’est en effet un livre unique, qui représente la physionomie morale de Paris vers la fin du dix-huitième siècle. De toute rareté, sur-tout la 16e partie, qui est à peu près introuvable, car le libraire Mérigot refusa de la mettre en vente. On peut assurer qu’il n’en existe pas dix exemplaires » (P. Lacroix). Trace de mouillure marginale sur quelques feuillets du tome I et sur les premiers feuillets du tome III ; petit manque de de papier sans atteinte au texte dans la marge p. 812 (t. II) ; infimes rousseurs sur l’ensemble. Lacroix, 258 ; Rives-Child, 303.

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65. [SAINT-JUST (Louis-Antoine de)]. Organt, Poëme en 20 chants. Au Vatican, [Paris, Demonville], 1789. 2 parties en 1 vol. in-18 (130 x 85 mm) de 4-160 et 170 pp., maroquin rouge, dos lisse orné, roulette dorée d’encadrement sur les plats (reliure de l’époque). 6.500 €

Édition originale de première émission. L’ouvrage fut remis en vente avec un titre de relais à la date 1792 et un nouveau titre : Mes passe-temps, ou Le nouvel Organt de 1792, poème lubrique en 20 chants, par un député à la Convention nationale.Poème à clefs inspiré de La Pucelle de Voltaire, Organt fut composé dans la prison de Picpus où Saint-Just fut interné en 1786 sur demande de sa mère : il rédigea sous couvert d’épopée carolingienne une attaque des institutions où l’anticléricalisme le dispute à la satire royale. « Son intérêt réside en une sorte de manifeste voilé, dont certains thèmes se retrouveront, explicités dans le peu des écrits de Saint-Just qui nous reste » (J.-J. Pauvert, Dictionnaire des oeuvres érotiques).Le livre fut interdit en 1789 ; plus tard, Saint-Just le conventionnel tenta en vain de supprimer l’ouvrage de Saint-Just le jeune libertin.Un des quelques exemplaires possédant la clef gravée Notes de l’Editeur (4 pages) placée ici en tête d’ouvrage : on y apprend que Charlemagne est Louis XVI, Cunégonde Marie-Antoinette, Adelinde Mme du Barry, ou Pépin le comte de Provence.Bel exemplaire relié à l’époque ; quelques rousseurs.Monglond, I, 522 ; Drujon, Livres à clef, 734 ; Viollet-Le-Duc, Bibliothèque poétique, II, p. 98 : « Il est de fait que le poème d’Organt est aujourd’hui de la plus grande rareté » ; Gay, III, 590.

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66. MABILLON (Jean). De Re diplomatica libri VI. In quibus quidquid ad veterum instrumentorum antiquitatem materiam, scripturamet stilum; quidquidad sigilla, monogrammata, subscriptiones, ac notas chronologicas […] Opera et studio Domni Johannis Mabillon, presbyteri ac monachi ordinis S. Benedicti e Congregatione S. Mauri. Neapoli, Ex Typographia Vincentii Ursini, 1789. In-folio de (8-)XX--668 pp.MABILLON (Jean). De Re diplomatica Librorum supplementum. In quo archetypa in his libris, pro regulis proposita, ipsaeque regulae denuo consirmantur, novisque speciminibus & argumentis asserun-tur & illustrantur. Opera & studio Domni Johannis Mabillon, presbyteri & monachi Ordinis S. Bene-dicti e Congregatione S. Mauri. Tertia atque nova editio…tisque nunc primum illustrata a marchione Bumbae Johanne Adimari. Neapoli, Ex Typographia Vincentii Ursini, 1789. In-folio de In-folio de VIII-116-CLXXX pp. Ensemble 2 vol. grand in-folio, demi-veau raciné, dos ornés à nerfs, pièces de titre et de tomaison rouge et verte (relié vers 1810). 3.500 €

Troisième édition augmentée pour la première fois des additions de Giovanni Adimari Giovanni, marquis de Bomba (1712-1792). Rare.Belle édition napolitaine de cet ouvrage monumental, à laquelle est jointe le Supplément.Un frontispice gravé par Zaballi.« Cet énorme volume si riche, si neuf, si clair dans sa complexité, a surpris tous les savants d’Europe. Il témoigne de la maîtrise à laquelle Mabillon était parvenu dans l’étude et la critique des divers types de manuscrits anciens. Le De Re diplomatica a donné pour deux siècles leur physionomie aux sciences auxiliaires de l’histoire : sa publication constitue une date essentielle des études historiques » (En français dans le texte).Bel exemplaire à grandes marges. Petites réparations aux pages de titre.Brunet III, 1263 ; En français dans le texte, 117.

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67. BERNARD (Pierre-Joseph). Oeuvres ornées de gravures d’après les desseins (sic) de Prud’hon ; la dernière estampe gravée par lui-même. Paris, Imprimerie de P. Didot l’aîné, 1797. 1 vol. grand in-4 (29,5 x 22,5 cm) de (4)-XII-198 pp., 4 planches hors texte, maroquin souple rouge à grain long, triple encadrement sur les plats de filet perlé, frise et roulette dorés, dos lisse orné de filets et de fleurons dorés, tranches dorées (reliure de l’époque). 4.500 €

Belle édition sortie des presses de Pierre Didot illustrée de 4 planches d’après les dessins de Pierre-Paul Prud’hon dont l’eau-forte emblématique du romantisme noir Phrosine et Mélidore « seule gravure que le maître ait incontes-tablement faite » selon Cohen ; les 3 autres figures hors texte sont exécutées à l’eau-forte et au burin par Beisson et Copia. Elles sont toutes avec la lettre.Contient : L’Art d’aimer ; Phrosine et Mélidor ; Poésies diverses. Protégé de Voltaire, Gentil-Bernard (1710-1775) passait pour l’ « Anacréon de la France » ; on retient l’auteur de Castor et Pollux mis en musique par Rameau, mais son nom reste surtout associé aux illustrations de Prud’hon. « En offrant à Prud’hon, qui vivait alors difficilement, des commissions d’illustrations, Didot a largement contribué à le faire connaître au grand public. Gordon Ray signale «l’heureux choix de ses graveurs», Louis Copia et Barthélemy Roger, mais il remarque que le nombre de pièce demandées à Prud’hon étaient toujours minoritaires par rapport à celles de Gérard et Girodet, disciples de David, conseiller principal des Didot, qui n’aimait pas le travail de Prud’hon » (A. Jammes, Les Didot).Un des 150 exemplaires sur grand papier vélin d’Angoulême relié dans un très rare spécimen de maroquin souple décoré dans le goût de Bisiaux ; ce type de reliure plutôt réservé aux documents manuscrits ou officiels sous l’Em-pire, reste exceptionnel sur un imprimé. Restaurations discrètes.Cohen-De Ricci, 133 ; Brunet I, 795 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, p. 109.

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68. Procès-verbal de l’Assemblée des communes et de l’Assemblée Nationale, du mercredi 17 juin 1789 au 30 septembre 1791. A Paris, chez Baudouin, Imprimeur de l’Assemblée nationale, 1789-1791. Prospectus, 782 livraisons, plus 916 pièces imprimées reliées en 77 vol. in-8, basane racinée, dos lisse orné, pièces de titre en maroquin rouge et de tomaison en maroquin vert, tranches rouges (reliure de l’époque). 25.000 €

Collection complète de cette gigantesque publication entreprise par François-Jean Baudouin (1759-1838), Impri-meur de l’Assemblée nationale.Outre les 782 livraisons contenant le procès-verbal lui-même, les souscripteurs recevaient un très grand nombre de pièces séparées, ouvrages politiques, rapports, discours, opinions, décrets, 916 au total, qui étaient jointes aux livraisons et qui occupent parfois plus de la moitié des volumes.Parmi celles-ci on remarque l’édition originale de la Déclaration des droits de l’homme, la Constitution de 1791, de très nombreuses brochures de Mirabeau, Dupont de Nemours, Talleyrand, La Rochefoucauld-Liancourt, Sieyès, Necker, Grégoire, Robespierre, Pétion de Villeneuve, Barrère, Moreau de Saint-Merry, etc., de multiples pièces sur les colonies, les provinces, la marine, les assignats, l’agriculture, etc., toutes en édition originale.Commencé vers la fin du mois de juillet 1789 (le n°1 est pourtant daté du 17 juin), le journal de Baudouin prit fin tout naturellement avec la fin de la Constituante, le 30 septembre 1791.Le Procès-verbal est très souvent exclu des inventaires de presse ; il ne figure ni dans Hatin, ni dans les grandes collections. Il est pourtant manifeste que Baudouin a voulu faire une sorte de journal, par la forme de sa périodicité.De toute rareté ainsi complet. Bel exemplaire malgré de menus défauts.Ex-libris sur chaque volume de la bibliothèque du Château de la Grange (à Corcoué sur Logne) avec la devise, symbolisée par trois A et deux Couronnes : A Cestuy-ci, A Cestuy-là, j’accorde les couronnes qui est à la famille de Goulaine.Tourneux, 448 ; Rétat, Les Journaux de 1789, 155.Liste des 916 pièces sur demande.

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69. BONALD (Louis-Gabriel-Antoine, vicomte de). Essai analytique sur les Lois naturelles de l’Ordre social, ou du Pouvoir, du Ministre et du Sujet dans la Société. A Paris, 1800. In-8 de (4)-259-(1) pp., basane racinée, dos lisse orné, roulette d’encadrement sur les plats, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l’époque). 2.000 €

Édition originale rare. Avec Joseph de Maistre, Louis de Bonald (1754-1840) fut le principal théoricien de la théo-cratie, théorie selon laquelle tout pouvoir émane de Dieu et ne peut se réaliser que sous la monarchie. « Penseur et homme politique contre-révolutionnaire – on dirait aujourd’hui ultraréactionnaire –, Louis de Bonald est une figure de proue de la pensée traditionaliste et conservatrice française. Royaliste et théocrate, nostalgique de l’Ancien Ré-gime, il raisonnait dans et pour une société traditionnelle, résolument adversaire des Lumières, de la modernité et des orientations libérales (…) Bonald pense que la société s’impose à l’individu. Pour lui, la famille se présente comme une petite société politique, hiérarchique et exemplaire. Cette cellule domestique, qui ne doit pas être dissoute car elle est dite naturelle et protectrice, est une unité constitutive du lien politique, la seule base possible de la société. Le père de famille, investi, comme le roi, par la présence divine, est socle de la société et de l’Etat (L. Damon).Très bon exemplaire. Quelques rousseurs.

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70. [Ermenonville. Manuscrit]. Mes Souvenirs. [ca 1800]. Petit in-8 manuscrit à l’encre brune de 68 pp. de 15 à 18 lignes par page, veau granité, dos lisse orné, filet doré d’encadrement sur les plats, tranches jaspées (reliure de l’époque). 1.500 €

Lamentation poétique d’un peu plus de mille décasyllabes, anonyme et inédite, composée vers 1800 tandis que le poète exilé en Angleterre pleure son village, les ravages de la Révolution, un amour perdu. Hameau charmant aimable Ermenonville / Combien de fois sous tes bosquets chéris / Loin du fracas de la cour et la ville / Où je laissais affaires et soucis / Ai-je d’un pas solitaire et tranquille, foulé tes prés, et tes sentiers fleuris ! (Incipit).D’abord poésie pastorale liée aux souvenirs de l’enfance, l’évocation bucolique d’Ermenonville est bientôt boule-versée par la Révolution au «front hideux ceint de lambeaux / Sa main fatale agitant ses flambeaux / D’un peuple entier elle embrasait les âmes / Elle changeait les Palais en tombeaux / Son souffle impur faisait voler les flammes, en s’écriant les hommes sont égaux / Et dans l’instant du couchant à l’aurore / Elle donna l’essor à tous les maux / Que renfermait la boîte de Pandore «.Contraint à l’émigration, lui reviennent en mémoire les figures du pasteur et du magister de son village («Tous les en-fants allaient à son école») ou encore l’image du cabaret nommé l’Écu de France (qui) frappait les yeux par ses trois fleurs de lys tous ces souvenirs qui ravivent sa peine : Puissé-je enfin voir ces beaux jours renaître / Et quand l’hiver blanchira mes cheveux / Venir mourir aux lieux qui m’ont vu naître / Tel fut toujours le plus doux de mes voeux ! La maîtrise du récit versifié, des références lettrées et un hommage appuyé à Jean-Jacques Rousseau dessinent un profil plus nuancé du poète émigré, à la fois proche des Philosophes mais condamnant les excès de la Révolution - esquissé dans ces deux vers (à propos du transfert des cendres de l’auteur d’Emile au Panthéon en 1794) : O bon Rousseau ! de ton apothéose / Combien ton âme a du frémir d’horreur ! Ermenonville est enfin le lieu de l’espoir de retour dans sa patrie confondue avec la figure de son amour Sophie (autre hommage à Rousseau ?) du sommet des coteaux d’Albion / pensant à toi je sens que le tourment de mon exil s’affaiblit.Pièce rare et inédite dans la littérature consacrée à Ermenonville, celle de la déploration d’un monde disparu par un exilé attaché au village de son enfance autant qu’à la mémoire de Jean-Jacques Rousseau, tandis qu’à la même époque apparaissent les premiers pèlerinages littéraires sur le tombeau du grand philosophe.Manuscrit à l’encre brune d’une parfaite lisibilité, de rares biffures. Ex-libris armorié à la couronne comtale (chevron accompagné de trois besants), gravé par J.J. Storck, répertorié mais non identifié par Olivier-Hermal-Roton (pl. 221).

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71. CANARD (Nicolas-François). Principes d’Economie Politique. A Paris, chez F. Buisson, an IX [1801]. In-8 de (4)-236 pp. et 3 tableaux dépliants, basane marbrée glacée, dos lisse orné, double filet et roulette dorés d’encadrement sur les plats, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l’époque). 5.000 €

Édition originale.Mathématicien, originaire de Moulins, Canard « généralise l’emploi de l’algèbre pour traiter de l’incidence de l’impôt » (J.C. Perrot, Une histoire intellectuelle de l’économie politique).Cet ouvrage considéré comme l’un des livres fondateurs dans l’histoire de l’édification de la science économique. Nicolas-François Canard est le premier auteur à avoir mis en place le cadre théorique qui exige le recours nécessaire aux mathématiques dans la formalisation des énoncés, faisant de lui le précurseur de l’Ecole mathématique. Analy-sant la question de l’incidence de l’impôt, il élabore une théorie de la valeur et une théorie générale de l’équilibre fondée sur le besoin et la concurrence hautement novatrices. Largement diffusé à travers l’Europe, couronné par l’Institut National en 1801, le livre fut pourtant incompris par certains de ses contemporains français qui lui repro-chèrent l’usage des mathématiques Say, Blanqui ou Cournot, même si ce dernier dut reconnaître qu’il avait constitué un point de départ à ses propres recherches.Bel exemplaire, petit accident à la coiffe de pied.INED, 24665 ; Kress B-4350 ; Goldsmith, 18122 ; Einaudi, 830.

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72. LEDOUX (Claude Nicolas). [Prospectus]. L’Architecture considérée sous le rapport de l’art, des moeurs et de la législation. Paris, C.-F. Patris, sans date [1802]. In-4 de 28 pp., cartonnage moderne. 2.000 €

Très rare prospectus annonçant la publication en quatre volumes de l’ouvrage de Claude-Nicolas Ledoux dont seul le premier tome parut en 1804. Le titre de départ porte en plus : «Par C.-N. Ledoux» ; précision manuscrite sur le titre répétée in fine à l’encre du temps chez Denné libraire rue Vivienne n°41.Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) architecte, urbaniste et utopiste fut l’un des principaux créateurs du style néo-classique à la fin de l’Ancien Régime.

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73. VIRGILE & DIDOT (Firmin). Les Bucoliques de Virgile précédés de plusieurs Idylles de Théo-crite, de Bion et de Moschus ; suivies de tous les passages de Théocrite que Virgile a imités ; traduites en vers françois par Firmin Didot. Gravé, fondu et imprimé par le traducteur. Paris, Firmin Didot, 1806. In-8 broché de (14)-263-(1) pp., 1 vignette en taille-douce sur le dernier feuillet, non coupé, couverture brune, pièce de titre manuscrite sur le plat supérieur, supra-libris papier sur le dos. 2.000 €

Édition originale de la traduction française de Firmin Didot imprimée par ses soins, avec le texte latin en regard.L’ouvrage obtint la médaille d’or de l’Exposition des produits de l’industrie française organisée par le régime impé-rial en 1806.« Premier ouvrage publié par Firmin Didot. L’épître dédicatoire à son frère Pierre Didot est imprimée dans le carac-tère cursif appelé « anglaise », pour lequel Firmin Didot venait d’obtenir le brevet d’invention. Ce caractère a valu à l’ouvrage la médaille d’or de l’exposition des produits de l’industrie française en 1806. La traduction est suivie d’une Note bibliographique et typographique dans laquelle Didot signale de nombreuses fautes de l’édition aldine qu’Henri Estienne avait corrigées dans sa propre édition » (Jammes). Firmin Didot démontre en fin de volume, avec la marque typographique des Estienne la possibilité de modifier sous la même presse typographique le texte d’une gravure en taille-douce.Précieux exemplaire rehaussé d’un quatrain autographe signé de Firmin Didot adressé à la comtesse de Salm-Dyck : Vos moutons dites vous, ne peuvent pas vous plaire / Les miens obtiendrait-ils un regard plus flatteur ? / Si vous ne voulez point en être la bergère / Permettez moi du moins d’être votre pasteur. S’ensuit la longue réponse de la poé-tesse française en trente-six vers parfois biffés - qui continue au verso du titre : En vous lisant à chaque page / Mon coeur sensible est enchanté (…) Par Mme la Comtesse de Salm. A Paris le 23 avril 1807. La poétesse et femme de lettres Constance de Théis (Nantes 1767 - Paris 1845) marqua son temps par sa prose et son modernisme. Première femme à entrer au lycée, reconnue dès ses 18 ans par la publication de ses poèmes, elle tint sous l’Empire un brillant salon littéraire où se côtoyèrent, entres autres, Alexandre Dumas, Stendhal et le marquis de la Fayette ; Marie-Joseph Chénier la surnomma « la Muse de la Raison ». Devenue comtesse de Salm-Dyck en 1803, elle fut l’hôte du château de Dyck en Rhénanie dont l’étiquette «Schloss Dyck» contrecollé sur le dos de la brochure signale la bibliothèque.Brunet, V, 1302 ; A. Jammes, Les Didot, n°99.

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74. [Chasses du roi]. Carte topographique des environs de Versailles, dite des Chasses Impériales, Levée et dressée de 1764 à 1773 par les Ingénieurs Géographes des Camps et Armées Commandés par feu Mr. Berthier, Colonel, leur chef ; Terminé en 1807. Paris, Au Dépôt général de la Guerre, 1807. 1 titre gravé, 1 tableau d’assemblage (46 x 64 cm) et 12 feuilles de 42 x 77,7 cm chacune, le tout relié en 1 vol. grand in-folio à l’italienne (56,5 x 83 cm), veau de l’époque. 4.500 €

Première édition de la carte des Chasses royales complète en 12 parties, gravée par Bouclet, Doudan et Tardieu l’ainé, formant une carte gigantesque.« La Carte des Chasses du Roi, plus exactement Carte Topographique des Environs de Versailles ou des Chasses Impériales, marque l’accomplissement des progrès de la cartographie au XVIIIe siècle. Par la précision et la multi-tude des détails planimétriques représentés, l’expression du relief figuré par de longues hachures et par la finesse de sa gravure, elle en est le chef-d’oeuvre. Elle laisse loin derrière elle, par sa qualité, toutes les oeuvres contemporaines françaises et étrangères. Levée de 1764 à 1774, elle a été gravée en 12 feuilles à l’échelle de 3 lignes pour 100 toises. Elle a connu une histoire mouvementée et bien des déboires au cours de sa longue réalisation de 1764 à 1807. Elle est l’oeuvre du Dépôt de la Guerre (1688-1887), organisme créé par Louvois, chargé d’abord uniquement d’archivage de documentation, puis lui-même producteur de cartes dans le courant du XVIIIe siècle. Elle est née d’une décision de Louis XV, demandant d’abord la copie d’une ancienne carte du duché de Rambouillet, et de l’engouement du roi pour la chasse. Elle a été continuée et de plus en plus étendue, en des circonstances favorables, après que le traité de Paris eut mis fin à la guerre de Sept Ans. Enfin, elle a été achevée grâce à l’abnégation et à la ténacité de son réali-sateur Jean-Baptiste Berthier, chef des ingénieurs-géographes du Dépôt de la Guerre, qui n’y avait d’abord vu que l’occasion d’occuper son personnel menacé de dissolution par la paix. J.-B. Berthier d’abord soutenu par Choiseul ne retrouvera plus par la suite de contexte si favorable. Les guerres, en éloignant les urgences vers les frontières, réduiront le nombre de ses ingénieurs et finalement lui supprimeront les crédits pour la gravure. Les directeurs du Dépôt de la Guerre et même Alexandre Berthier fils de l’auteur et ministre de la Guerre en 1799, ont tous considéré la Carte des Chasses comme une oeuvre futile. La gravure qui avait été décidée par Louis XVI dès 1774, fut arrêtée en 1792 par la Convention alors que 5 feuilles sur 12 étaient achevées. Elle reprit en 1801 sur ordre du Premier Consul Bonaparte et ne sera terminée qu’en 1807. Entre-temps Berthier était mort en 1804 avant l’achèvement complet de l’oeuvre à laquelle il avait consacré toute son énergie. Ironie du destin, il n’aura pas la gloire posthume qui désigne familièrement les cartes précédentes du nom de leur auteur » (Jean-Claude Dupuis, in Trois siècles de Cartographie en Ile de France, Cahiers de l’IAURIF n°119, déc. 97).Très bon exemplaire. Le dos de la reliure a été refait.Vallée, 3591 ; Thiébaud, 154 ; A. Picon et J.-P. Robert, Un Atlas parisien, le dessus des cartes, 119.

75. [ROUGET DE LISLE (Claude Joseph)]. La Matinée, idylle, par M. R. D. L. Paris, Firmin Didot, 1818. In-8 de 11 pp., musique gravée, cartonnage papier vert, filets et pampre dorés d’encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l’époque). 600 €

Édition originale rare rehaussée d’un ex-dono autographe de l’auteur (1760-1836) : Offert au Général Baron de Campredon pour sa fille, Madame P. des Hours-Farel, par l’auteur Mr Rouget de Lisle (auteur de la Marseillaise). Jacques David Martin de Campredon (Montpellier 1761 - 1837) fut un général français de la Révolution et de l’Empire ; sa fille Juliette-Gabrielle (Montpellier 1803-1891) épousa à Montpellier François Paul Louis Des Hours-Farel (1788-1878), futur maire de la ville.Pâles rousseurs, cartonnage légèrement mouillé.

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76. [Tarot « Égyptien »]. Jeu de tarot divinatoire dit Grand Eteilla II. Sans lieu [Lille], Martin Muiron, 1820-1833. 1 vol. in-12 (18 x 11 cm) de 78 feuillets portant chacun une carte gravée sur bois et coloriée (11,1 x 6 cm), sous cartonnage souple recouvert de papier doré à motif floral. 2.500 €

Rare jeu de cartes de tarot divinatoire complet des 78 feuilles. Ce tarot fut popularisé à la fin du XVIIIe siècle par l’occultiste français Jean-Baptiste Alliette, dit Etteilla (1738-1791), notamment à la suite des théories de Court de Gébelin (Le Monde Primitif, vol. VIII, contient un important chapitre sur le tarot). Etteilla fit imprimer son Tarot divinatoire en 1788-1789. Il en existe plusieurs variantes imprimées au cours du XIXe siècle.Les feuilles de moulage qui comportaient plusieurs sujets ont été en un volume. L’exemplaire est non rogné et laisse voir les traits de coupes imprimés sur certains feuillets. Les 14 cahiers qui composent ce volume sont alternativement de 8 et 4 ff, sauf les deux derniers, signés N et N*, qui en comptent 3. Le papier porte le filigrane de Martin Muiron (1791-1858), imprimeur-libraire et papetier de Lille (breveté libraire le 24 déc. 1819, éditeur d’almanachs, de livrets de la Bibliothèque bleue et de chansons. Il fut en outre l’imprimeur attitré de son oncle le libraire et graveur Henri-Alexandre-Joseph Martin dit Martin-Delahaye (1776-1856 – actif de 1802 à 1833) qui, faute de brevet, ne pouvait imprimer d’images. C’est probablement chez ce dernier que se débitait les cartes de ce tarot dont nous ne trouvons qu’une occurrence dans les collections publiques, sous la forme d’un jeu incomplet en feuilles de moulage conservé aux départements des Estampes dans un recueil factice provenant de la collection Paul Blondel (1855-1924) Feuilles de cartes à jouer et planches relatives à leur fabrication. BnF, département Estampes et photographie.Bel exemplaire, à toutes marges.Thierry Depaulis, Tarot, jeu et magie, 136 : « On connaît de très nombreux exemples de ces cartes, qui semblent avoir été diffusées sous forme de planches non découpées ou encore de cahiers. Elles étaient parfois montées sur carton ».

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77. [Livre bouteille]. L’Hymen. A Chalonnes sur Loir près Angers, Par brevet d’invention et de per-fectionnement Frémy frères & Bottrel, sans date [1823]. Flacon en verre transparent (16,6 x 10,2 cm) recouvert de papier bleu imprimé et illustré, dos arrondi recouvert de maroquin bleu roi, orné de fleu-rons et de filet doré, titres frappés or, bouchon de liège. 1.650 €

Rare spécimen de bouteille livre. On doit cette «invention» à la Maison Frémy frères Bottrel et Cie, distillateurs-liquoristes à Chalonnes-sur-Loire, fondée en 1816, pour faciliter la vente de leur liqueur : Brevet d’invention et de perfectionnement de cinq ans, pris le 8 novembre 1822, par les sieurs Frémy frères et Bottrel, distillateurs-liquo-riste, demeurant à Chalonnes-sur Loire, d’Angers, faisant élection de domicile à Paris, rue Traîné, n°13, pour une bouteille en verre ayant la forme d’un livre et destinée à renfermer des liqueurs différentes ; celui-ci fut déchu en mai 1825. On pouvait ainsi tout en restant dans les convenances de l’époque offrir une petite douceur, pour sceller leur divin amour telle une ode, à sa bien-aimée, comme le montre la gravure de notre exemplaire, ou, comme « les curés de village, qui pouvaient ainsi, quand ils recevaient des confrères, extraire de leur bibliothèque théologique, un ou plusieurs de ces recueils d’esprit et réserver à leurs visiteurs une surprise aussi délectable qu’honnête » (Gruel, Recherches sur les reliures bouteille).Le premier plat est orné, au centre d’un encadrement romantique, d’une lithographie en noir sur papier crème dans un cadre ovale, qui représente un jeune homme prenant la main d’une jeune femme dans un jardin, sous le regard attendri d’un ange qui les survole et les unit avec une guirlande de fleur. En haut de l’ovale on lit : L’Hymen et en pied un quatrain du poète et chansonnier Émile Debraux : Frère de Cupidon aimable et doux hymen.Le deuxième plat est orné dans le même cadre, d’une lithographie en noir sur papier crème dans un cadre ovale, qui représente un jeune homme debout offrant le livre bouteille à une jeune femme assise, dans un salon. En haut de l’ovale on lit : Fremy frères Bottrel et Cie ; à Chalonnes-sur- Loire près Angers et en pied : Par Brevet d’invention et de perfectionnement. Les tranches sont le verre au naturel. Celle qui est en tête est agrémentée d’un goulot fermé par un bouchon en liège. Le dos porte ces deux titres : Esprit de l’Hymen ; Fleur d’hymen. Le flacon est bien conservé. Petit manque de papier en bordure de la vignette du premier plat, légères rousseurs.

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78. La Muse française. Paris, Ambroise Tardieu, 1823-1824. 2 tomes en 2 vol. in-8 de (4)-452-(1) pp. ; 387-(1) pp., percaline rouge, entièrement non rogné (Pierson). 2.500 €

Collection complète rare. « La Muse française, est à coté et après le Conservateur littéraire, un des hérauts du Ro-mantisme qui s’affirme, à la date de publication des 12 livraisons formant ce recueil. C’est là, vraiment, le moment des grandes démonstrations et les manifestes vont se succéder, préludes de la bataille qui aboutira à la préface de Cromwell et la représentation d’Hernani » (Escoffier).Principaux collaborateurs : Victor Hugo, Alex. Soumet, A. de Vigny, Charles Nodier, E. Deschamps, Desbordes-Valmore, Sophie et Delphine Gay, etc. Bel exemplaire. Ex-libris héraldique d’Aspit de Saint-Amand.Vicaire V, 1207 ; Escoffier, 468 ; Vasseur, p. 62.

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79. BOILLY (Louis-Léopold). Recueil de Grimaces. A Paris, chez Delpech, Quai Voltaire n°3, sans date [1823-1828]. Titre et 95 planches (environ 24 x 20 cm) montées en 1 vol. in-folio (45 x 29 cm), demi-veau rouge, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l’époque). 6.500 €

Suite complète en premier tirage très rare des 95 planches lithographiées par Delpech d’après Louis-Léopold Boilly signées et datées dans la pierre. Par ordre d’apparition :1. Les Lunettes ; 2. Les Grimaces n°2 ; 3. Les Grimaces n°6 ; 4. Les Grimaces n°3 ; 5. Les Grimaces n°4 ; 6. Finissez donc ! ; 7. La Félicité parfaite ; 8. Ah ! Le Chie-en-lit, lit, lit ; 9. L’Adroit barbier ; 10. Le Pouvoir de l’éloquence ; 11. La Famille Africaine ; 12. Le Concert ; 13. Ah, qu’il est bon ! ; 14. Les faux toupets ; 15. La Bonne aventure ; 16. Les Fumeurs ; 17. La Punition ; 18. La Récompense ; 19. Les Cancans ; 20. Ah ! Le Méchant ; 21. Les Grimaces n°1 ; 22. Les Grimaces n°5 ; 23. Les Grimaces n°7 ; 24. Les Fumeurs et les priseurs ; 25. Les Gueux ; 26. Les Cinq sens ; 27. Le Second mois ; 28. Le Neuvième mois ; 29. Les Antiquaires ; 30. Les Grimaces n°8 ; 31. La Mariée ; 32. Consultation des médecins 1823 ; 33. Consultation des médecins 1760 ; 34. La Lecture du testament ; 35. La Rosière ; 36. L’Enfance n°1 ; 37. Les Moustaches n°1 ; 38. L’Enfance n°2 ; 39. Les Moustaches n°2 ; 40. La Baume d’acier ; 41. Les Figurants ; 42. Les Époux assortis ; 43. La Sortie d’une maison de jeu ; 44. Les Mangeurs d’huître ; 45. Les Oreilles percées ; 46. Les Savoyardes ; 47. Les Amateurs de tableaux ; 48. Les Papillotes ; 49. Les Petits ramoneurs ; 50. Le Printemps ; 51. L’Été ; 52. L’Automne ; 53. L’Hiver ; 54. La Colère ; 55. La Gourmandise ; 56. L’Avarice ; 57. L’Orgueil ; 58. L’Envie ; 59. La Paresse ; 60. La Luxure ; 61. Les Aveugles ; 62. La Dégustation ; 63. Les Mangeurs de glaces ; 64. La Frayeur ; 65. Les Cornes ; 66. Le Jour de barbe ; 67. Les Mangeurs de raisins ; 68. Réjouissances publiques - Départ pour les distributions ; 69. Réjouissances publiques - Retour des distributions ; 70. Les Journaux ; 71. Le Tireur de cartes ; 72. Les Canons ; 73. Les Chantres ; 74. Le Petit mendiant ; 75. Le petit jaloux ; 76. La marchande de beignets ; 77. Les mangeurs de noix ; 78. Le Portrait ; 79. Le Magnétisme ; 80. Les Nez camards ; 81. Les Nez ronds ; 82. Les Nez longs ; 83. Les Grimaces n°9 ; 84. Les bossus ; 85. Les Sangsues ; 86. La Fête de la Grand-Mère ; 87. La Malade ; 88. Les Amateurs de café ; 89. Osages n°1 ; 90. Osages n°2 ; 91. La Vaccine ; 92. La Marchande d’eau-de-vie ; 93. Les Oranges ; 94. La Lecture du roman ; 95. Les Ivrognes.Le peintre Louis-Léopold Boilly (1761-1845) qui débuta comme caricaturiste de mode, se consacra tardivement à la lithogra-phie qui libéra à la fois sa verve comique et lui offrit une grande popularité avec la série des Grimaces publiées de 1823 à 1828 puis réimprimées par Aubert en 1837 sous le titre Groupes physionomiques.Les planches sont montées dans un double encadrement autour de la gravure, de sorte que les légendes et la numérotation n’appa-raissent pas - rétablies au crayon.Bel exemplaire, quelques petites restaura-tions à la reliure, petites rousseurs sur plu-sieurs planches, traces de mouillure margi-nale sur quelques planches,, avec atteinte à la gravure n°41.Collation conforme à Henry Harrisse, Col-lection complète des Grimaces , 95 numé-ros décrits [HA 1270-1364] in L.-L. Boilly, peintre, dessinateur et lithographe, sa vie et son oeuvre (1761-1845). Étude suivie d’une description de treize cent soixante tableaux, portraits, dessins et lithographies de cet artiste, Paris, Société de propagation des livres d’art, 1898 ; Descamps-Scrive, II, 469 ; Morgand et Fatout, 23056 ; Grand-Carteret, p. 140.

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79 bis. [LEPAGE]. Dictionnaire anecdotique des nymphes du Palais-Royal et autres quartiers de Paris, par un Homme de bien. Paris, Chez les Marchands de nouveautés, 1826. 1 vol. in-32 de 128 pp., demi-basane brune à petits coins, dos orné à nerfs, tranches marbrées (reliure de l’époque). 1.500 €

Édition originale détruite par l’autorité en accord avec l’auteur au mois de décembre 1826 pour cause de «sujet honteux». L’auteur dresse la liste des»nymphes» avec leur adresse et leurs spécialités. Suivi d’un supplément et d’un catalogue. Petit trou marginal (pp. 33-34).Lacombe, 622 ; Gay, I, 905 ; Drujon, Catalogue des ouvrages poursuivis supprimés et condamnés, p. 125.Reliés à la suite : Petit dictionnaire des Girouettes. Par une Société d’Immobiles. In-32 de 75 pp. Pâle mouillure.RABAN (Louis-François). Histoire d’une paire de ciseaux suivie de la petite biographie des censeurs, publiée par Raban. In-32 de 60 pp. Drujon, p. 55.Martyrologe ministériel, ou biographie des ministres pendus, avec le tableau des ministres à pendre. In-16 de 100-(3) pp. Suivi des deux feuillets Tableau des Ministres à pendre.FURET. Les Huit ministres. In-32 de 29 pp. Membres du ministère Villèle : Chabrol de Crousol, Clermont-Tonnerre, Corbière, Damas, Doudeauville, Fraysinous. Peyronnet, Villèle.

80. GRANDVILLE (Jean-Ignace-Isidore Gérard, dit J.J.). Le Dimanche d’un bon Bourgeois ou les Tribulations de la petite propriété par Isidore Granville (sic). A Paris, à l’établissement lithographique de Langlumé et Cie, sans date [1826]. 1 vol. in-4 oblong (26 x 36,5 cm) de 12 lithographies coloriées, demi-percaline rouge à coins, premier plat de couverture conservé (Carayon). 3.800 €

Premier recueil lithographié de Grandville qui avait publié avant cette date deux lithographies séparées et 15 litho-graphies de costumes de théâtre (1825). Les douze planches de ce recueil constituent une suite satirique sur la vie bourgeoise. Sous l’influence de la carica-ture anglaise, Grandville raille les parties de campagne et les dîners de plein air des familles aisées de la capitale.

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Premier tirage ; neuf des douze planches portent un numéro de série allant de 337 à 345 ; les planches 9, 11 et 12 ne portent pas de numéro.Très bon exemplaire à grandes marges malgré quelques rousseurs.Renonciat-Rebeyrat, p. 291 ; I.F.F. après 1800, p. 327 (pour le tirage de 1828).

81. [Minuscule] Le Petit Momus. Paris, Chez E. Jourdan, 1826. In-128 (27 x 19 mm) de 63-(1) pp., maroquin rouge, dos lisse orné d’une guirlande d’étoiles dorées, filets et roulettes dorés d’encadrement sur les plats, branche avec deux oisillons dans leur nid survolé par leur père frappé doré au centre, tranches dorées (reliure de l’époque). 500 €

Charmant almanach microscopique entièrement gravé, orné de 8 gravures sans légendes. Recueil de chansons : Le Mardi Gras, L’Occasion fait le larron, La Ceinture, Eloge de l’eau, etc. Calendrier pour 1826. Inconnu de Grand-Carteret.Bel exemplaire en maroquin rouge du temps finement exécuté.

n° 81 n° 81 tern° 81 bis

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81 bis. [Minuscule] Amour et gloire. Paris, Chez Marcilly, 1827. In-128 (27 x 19 mm) de 63-(1) pp., maroquin rouge, dos lisse orné d’une guirlande d’étoiles dorées, filets et roulettes dorés d’encadrement sur les plats, fleurette doré frappé au centre, tranches dorées (reliure de l’époque). 500 €

Charmant almanach microscopique entièrement gravé, orné de 8 gravures sans légende. Recueil de chansons sen-timentales : L’Ingénu, L’Absence, L’Orage, etc. Calendrier pour 1827. Grand-Carteret, 2060 ; Gumuchian, I, 4056.Bel exemplaire en maroquin rouge du temps finement exécuté.

81 ter. [Minuscule] Le Petit Ménestrel. Paris, Chez Marcilly, 1829. In-128 (27 x 19 mm) de 63-(1) pp., maroquin rouge, dos lisse orné d’une guirlande d’étoiles dorées, filets et roulettes dorés d’encadrement sur les plats, vase à palmette frappé doré au centre, tranches dorées (reliure de l’époque). 500 €

Charmant almanach microscopique entièrement gravé, orné de 8 gravures sans légendes. Recueil de chansons sen-timentales : La Fuite du plaisir La Résignation forcée, Le Barbon déconcerté, etc. Calendrier pour 1829. Grand-Carteret, 2107.Bel exemplaire en maroquin rouge du temps finement exécuté.

82. MALO (Charles). Voyage pittoresque de Paris au Havre sur les rives de la Seine. Paris, Louis Janet, sans date [1828]. In-16 (13 x 8 cm) de VII-207 pp., titre-frontispice et 10 planches, maroquin ivoire, plaque dorée à cathédrale sur les plats, dos lisse orné, étui doré orné d’une plaque en losange dans une large frise d’encadrement, tranches dorées (reliure de l’époque). 650 €

Édition originale illustrée d’1 titre-frontispice et 10 planches en couleurs. Beau spécimen de cartonnage romantique doré à la cathédrale, à l’état de neuf.Très bel exemplaire aux figures richement coloriées. Petites piqûres, quelques feuillets très légèrement roussis. Frère, II, 272.

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83. BLAZE (Elzéar). Le Chasseur au chien d’arrêt. Paris, Librairie de Moutardier, 1836. In-8 de XXX-(1))-424 pp.BLAZE (Elzéar). Le Chasseur au chien courant, contenant les habitudes, les ruses des bêtes, l’art de les guetter, les juger, et de les détourner, de les attaquer, de les tirer ou de les prendre à force, l’éducation du limier, du chien courant, leurs maladies etc. ; formant avec le chasseur au chien d’arrêt, un cour complet de chasse à tir et à cour. Paris, l’auteur éditeur, rue du faubourg S.-Martin et Barba, libraire, Palais-Royal. 1838. 2 vol. In-8 de (4)-440 pp. et (4)-448 pp.BLAZE (Elzéar). Le Chasseur aux filets ou la chasse des dames, contenant les ruses des petits oiseaux, leurs noms vulgaires et scientifiques, l’art de les prendre, de les nourrir et de les faire chanter en toute saison, la manière de les engraisser, de les tuer et de les manger. Paris, Elzéar Blaze, faubourg Saint-Martin, et Barba, libraire, Palais-Royal. 1839. In-8 de (4)-XVI-444 pp.BLAZE (Elzéar). Le Chasseur conteur ou les chroniques de la chasse, contenant des histoires, des contes, des anecdotes, et par-ci, par-là, quelques hâbleries sur la chasse, depuis Charlemagne jusqu’à nos jours. Paris, Tresse, libraire, successeur de Barba, 1840. In-8 de (4)-443-(1) pp.Ensemble 5 vol. in-8, demi-veau noir glacé, dos orné à nerfs (reliure de l’époque signée Bibolet).

3.000 €

n° 83n° 85

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Exceptionnel ensemble des quatre ouvrages sur la chasse d’Elzéar Blaze dans une fine reliure uniforme de Bibolet.Après avoir servi brillamment dans la Grande Armée de 1807 à 1814, le capitaine Elzéar Blaze (1788-1848) se retira dans un petit village de Chenevière-sur-Marne dont il fut Maire (1826-1830) pour se livrer à sa passion de la chasse et de la cynologie. Créateur d’une littérature nouvelle, dans laquelle il à su réunir aux préceptes de la science qu’il professa, le charme du style, l’originalité des idées, le piquant des historiettes et l’intérêt du roman. Ces ouvrages, qui connurent un grand succès à leur parution sont devenus des références.1 - Édition originale. Premier ouvrage cynégétique de l’auteur, devenu l’évangile du chasseur. En frontispice, faux-titre dans un encadrement cynégétique gravé sur bois. Thiébaud, 99 : « Édition originale peu courante » ; non cité par Vicaire.2 - Édition originale. Le faux-titre du tome I, dans un encadrement cynégétique gravé sur bois., porte la signature autographe de l’auteur. Thiébaud, 98 ; Vicaire, I, 819.3 - Édition originale. Signature autographe de l’auteur au verso du faux titre ; 4 planches hors texte d’engins et ustensiles. Thiébaud, 101.5 - Édition originale. Signature autographe de l’auteur au verso du faux titre. Thiébaud, 101 : « Édition originale rare » ; Vicaire, I, 819.Élève de Simier Bibolet s’établit en 1811 ; relieur attitré de Talleyrand, il est reconnu comme l’un grands relieurs de son tempsExemplaires d’une grande fraicheur, pratiquement dépourvus de rousseurs.

84. TOCQUEVILLE (Alexis de). De la Démocratie en Amérique. Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1836-1840. 4 tomes reliés en 4 vol. in-8 de (4)-387 pp. 1 carte dépliante ; (4)-447 pp. ; (4)-V-(3)-333 pp. ; (4)-363 pp., demi-veau glacé violine, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l’époque). 5.000 €

Bel exemplaire de l’un des chefs d’oeuvre de l’histoire des idées politiques du XIXe siècle. Les deux premiers volumes sont à la date de 1836 avec une mention de quatrième édition. Les tomes III et IV sont à la date de 1840 avec une mention de deuxième édition. L’édition originale fut publiée en 1835 pour les deux pre-miers volumes et en 1840 pour les deux derniers.Reliures en bel état ; des rousseurs.

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85. BLAZE (Elzéar). La Vie militaire sous le Premier Empire ou moeurs de garnison, du bivouac et de la caserne. Paris, Au bureau de l’Album des Théâtres, 1837. 2 vol. in-8 de (4)-420 pp. et (4)-374-(1) pp., demi-veau noir glacé, dos orné à nerfs, signet de soie rose (Bibolet). 800 €

Édition originale. A 18 ans Elzéar Blaze (1788-1848) s’engagea dans la Garde Impériale, entra à l’école militaire de Fontainebleau et servit dans la Grande Armée de 1807 à 1814. « Témoignage d’une grande sincérité. Anecdotes vécues sur les vélites, le bivouac, les marches, les cantinières, les logements, les chirurgiens, les revues, les prisonniers de guerre, les exécutions » (Tulard).Bel exemplaire d’une grande fraicheur dans une reliure de Bibolet, élève de Simier, établi en 1811 ; relieur attitré de Talleyrand, il est reconnu comme l’un des grands relieurs de son temps. Thiébaud, 103 (la planche signalée manque) ; Tulard, 169 et Vicaire, I, 819 pour une édition postérieure.

86. [ADAM (Victor)]. Charge en douze temps. A Bruxelles, Van Ostèn, sans date [1837]. 12 planches lithographiées (270 x 360 mm) contrecollées dans 1 album in-folio oblong, demi-maroquin grenat à coins, dos lisse orné, titre doré en long, filet doré d’encadrement sur les plats, tranches dorées, couver-ture illustrée conservée (Pagnant). 5.000 €

Suite complète en premier tirage sur vélin fort des douze lithographies de Victor Adam illustrant librement les douze temps de la charge militaire. Grande vignette légendée sur le premier plat de couverture Position de l’homme sous les armes ; 1er temps de la charge, Chargez vos armes ; 2e temps, Ouvrez le bassinet ; 3e temps, Prenez la cartouche ; 4e temps, Déchirez la cartouche ; 5e temps, Amorcez ; 6e temps, Fermez le bassinet ; 7e temps, Passez l’arme à gauche ; 8e temps, la car-touche dans le canon ; 9e temps (chiffré par erreur 7e) Tirez la baguette ; 10e temps, Bourrez ; 11e temps, Remettez ette ; 12e et dernier temps de la charge, Portez vos armes.Bel exemplaire établi à la fin du XIXe siècle dans une reliure signée Pagnant.Galitzin, Supplément iconographique, 56 : « très rare » ; Henri Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle, I, p. 19, n°9 sous l’intitulé Macédoines et Placards en quantité innombrable ; Bibliothèque Nordmann, II, n°3.

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87. BOILAT (David). Esquisses sénégalaises, physionomie du pays, peuplades, commerce, religions, passé et avenir, récits et légendes. Paris, P. Bertrand, 1853. In-8 de XVI-495-(1) pp., 1 carte repliée en couleurs, demi-chagrin vert, dos orné à nerfs (reliure de l’époque). Atlas grand in-8 en feuilles de 31 pp. d’explication et 24 planches lithographiées et coloriées, chemise imprimée de l’éditeur. 4.500 €

Édition originale très rare du premier livre rédigé par un natif du Sénégal maîtrisant à la fois le wolof et le sérère qui expose en 1853 l’ensemble des connaissances accessibles sur le pays au moment où Faidherbe est nommé gou-verneur de la colonie. Carte dépliante lithographiée et coloriée des peuples du Sénégal dressée par l’auteur. L’atlas comprend 24 planches lithographiées par Llanta et coloriées dessinées par l’auteur et représentant les différentes populations du Sénégal avec leurs costumes. Chapitres : I. Notice sur l’île de Gorée II. République de Dakar et des Nones III. Pays habités par les Sérères-Royaume de Baol-République de Ndièghem IV. Pays habités par les Sérères-Royaume de Sine V. Pays habités par les Sérères-Royaume de Saloum VI. Notice sur le Sénégal VII. Des Wolofs VIII. Des Maures du Sénégal IX. Des Peules du Sénégal X. Des Mandingues, des Dhiolas et des Bambaras XI. Des royaumes du Ngalam XII. Conclusion.David Boilat (1814-1901) aura passé seulement vingt-trois ans dans son pays natal et soixante-quatre ans en France. Né à Saint-Louis du Sénégal d’un père français et d’une mère signare, le jeune David Boilat fit parti d’un groupe de jeunes sénégalais envoyé étudier en France où il fut ordonné prêtre en 1841. En 1843, il retourna au Sénégal où le gouverneur le chargea de la direction de l’enseignement. Il fonda un collège secondaire, parcourut le Sénégal et amassa une documentation ethnographique, dont il envoya une partie à la Société de Géographie. Mais, en butte à l’hostilité d’autres missionnaires, il rentra en France en 1853. La composition de l’ouvrage révèle le double projet de Boilat. D’un côté, il se propose de tracer un bilan géographique, ethnographique et historique du Sénégal entre 1817 et 1853, c’est-à-dire depuis que la France a repris possession de ce territoire. De l’autre il développe des analyses sur l’avenir du pays en se fondant notamment sur l’incidence que la colonisation peut avoir sur le développement économique et politique de celui-ci. Rousseurs et mouillures sur le volume de texte - dos légèrement passé. Brunet, VI, 28421 ; Gay, 2886 ; Colas, 364 ; Joucla, p. 36 ; Bernard Mouralis, Les Esquisses sénégalaises de l’abbé Boilat, ou le nationalisme sans la négritude - Cahiers d’études africaines, Année 1995, Volume 35, Numéro 140, pp. 819-837.

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88. Le Musée pour rire. Dessins de tous les caricaturistes de Paris. Texte de MM. Maurice Alhoy, Louis Huart et Charles Philippon. Paris, chez Aubert, 1839-1840. 150 livraisons reliées en 3 vol. in-4, demi-veau bleu glacé, dos lisses ornés de fers romantiques (reliure de l’époque). 1.500 €

Premier tirage des 150 planches par Daumier, Grandville, Gavarni, Traviès, etc.Bel exemplaire, quelques rousseurs.Carteret, 426 ; Vicaire I, 32.

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89. GRANDVILLE (Jean-Ignace-Isidore Gérard, dit J.J.). L’Homme, son esprit, ses goûts et ses habi-tudes jugés par son physique. Paris, Aubert, 1843. 24 lithographies en noir et 8 pp. de catalogue reliées en 1 vol. in-4, cartonnage crème illustré en noir sur le plat supérieur (reliure éditeur). 1.500 €

Suite complète de 24 caricatures et physiologies lithographiées par Grandville au format à l’italienne (oblong) reliées dans un cartonnage à la française (vertical). Qui se ressemble se rassemble - Qui se ressemble s’assemble - L’homme jugé par la canne - L’esprit et le caractère jugé par l’extérieur etc. La date 1843 est imprimée sur le plat supérieur. Rousseurs.Rare dans son cartonnage éditeur suivi du catalogue Aubert.

90. DORÉ (Gustave). Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie d’après les chroniqueurs et historiens Nestor, Nikan, Sylvestre, Karamsin, Ségur, etc. Commentée et illustrée de 500 magnifiques gravures par Gustave Doré, gravée sur bois par toute la Nouvelle Ecole sous la direction générale de Sotain. Paris, J. Bry ainé, 1854. In-4 de (4)-207 pp., demi-percaline rouge à coins, dos lisse orné, pièce de titre noire, couverture en couleurs conservée, non rogné (reliure de l’époque).

1.000 €

Premier tirage avec les «taches rouges» aux pages 89 et 97.Lors de la campagne de Crimée, Doré (1832-1883) réalisa, à la fois comme auteur et comme illustrateur cette charge contre la Russie avec qui la France et l’Angleterre étaient entrées en guerre ; album qui préfigure la bande dessinée, où il joue sur le décalage entre le texte et l’illustration, et où il utilise d’éton-nantes astuces graphiques. Des rousseurs.Leblanc p.135 ; Vicaire, III, 286.

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91. DUMAS (Alexandre). Une Mère. Manuscrit autographe signé, daté 19 août 1857. 7 feuillets in-fo-lio (44 x 28 cm) repliés, reliés en 1 vol. oblong (23 x 30 cm), maroquin noir, titre frappé sur le premier plat, avec porte-plume inséré dans le deuxième plat à a manière d’une écritoire (reliure de l’époque). 6.500 €

Manuscrit autographe complet sur papier bleu de la nouvelle Une Mère : il fut imprimé en 1861 dans le recueil de nouvelles Bric-à-Brac, sous le titre Une Mère. Conte imité d’Andersen.Ce conte narre l’histoire d’une mère qui est prête à tout pour sauver son enfant de la main de la Mort. Par pitié, la Mort lui montre l’avenir de son enfant s’il vivait : il se suiciderait… Résignée, la mère le voit mourir et lui survit encore trente ans. Moralité, il ne faut pas aller à l’encontre de la volonté de Dieu ou du destin.Au bas du dernier feuillet, ex-dono d’Alexandre Dumas précisant qu’au manuscrit offert, il joint la plume qui l’a écrit : « Offert à Monsieur Castel avec la plume qui l’a écrite. A. Dumas 19 août 1857 ».Quelques réparations au manuscrit cependant parfaitement établi, avec le porte-plume d’Alexandre Dumas conservé.

92. CHOQUART (Adolphe). Silhouettes philosophiques. Profils militaires et fantaisies. Belleville, avril 1859. Album in-8 de (23) ff. manuscrits et imprimés, percaline verte moirée, dos lisse orné de filets dorés, titre et armes impériales dorés sur le premier plat dans un double encadrement de filets dorés, tranches dorées (reliure de l’époque). 1.000 €

Keepsake réalisé par le dramaturge Adolphe Choquart en l’honneur de Napoléon III : Sire ! C’est comme soldat que j’ose avoir l’honneur d’offrir ces faibles esquisses à votre Auguste jugement. De votre Majesté Sire ! Le fidèle sujet Choquart Auteur dramatique et Capitaine en retraite rue des Cascades 84 à Belleville Avril 1859.Composé selon la règle de poèmes, chansons, textes autographes et fragments de prose imprimés, parfois coloriés, écrits ou découpés et collés sur des papiers de couleur, il est illustré de nombreuses vignettes et lettrines gravées et coloriées ainsi que de quatre dessins originaux au crayon dont deux têtes de cheval, un chérubin et le profil de l’auteur. Les armes impériales sont frappées sur le plat supérieur de la reliure.Adolphe Choquart qu’Alexandre Dumas appelait «le dernier mousquetaire», d’abord capitaine de cavalerie puis Garde du corps du Roi, était surtout connu comme auteur dramatique ; il composa notamment des comédies en collaboration avec Emmanuel Théaulon et Lockroy. Curiosité bibliophilique d’un vaudevilliste sous le Second Empire.

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93. Le Masque. Semaine théâtrale illustrée. Paris, Imp. Vallée, 1867. 22 livraisons reliées en 1 vol. in-folio, demi-toile verte. 1.500 €

Collection complète rare. Journal hebdomadaire illustré de portraits-charges coloriés en première page par Etienne Carjat, Durandeau, Régamey, Montbard, Bénassit. Porraits-charges de Monselet, Paul de Kock, Gounod, Rochefort, Claretie, Hugo, Villemessant, etc.Jones, 86 ; Grand-Carteret, 588.

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94. PETIT (Pierre). [Exposition Universelle de 1867 à Paris]. 1867. Album in-8 oblong (220 x 170 mm) de 49 tirages albuminés collés sur carton (143 x 93 mm), maroquin vert, titre doré sur le plat supé-rieur dans un cartouche à froid, fermoirs, tranches dorées (reliure éditeur). 2.500 €

Album de photographies montées sur carton souple avec la mention «Pierre Petit photographe», son cachet à froid «PP concession unique» et l’inscription en bas à droite «Parc du Champ de Mars».Pierre Petit (1832-1909), photographe, peintre et portraitiste français du XIXème siècle. La commission impériale le nomme photographe officiel de l’Exposition universelle de Paris en 1867 où il réalise 12000 clichés. Il adhère en 1875 à la Société française de photographie et devient le photographe officiel de plusieurs institutions dont la faculté de médecine. De 1871 à 1884, il est chargé par l’État français de suivre les travaux de construction de la statue de la Liberté dans l’atelier parisien de Bartholdi avant son érection à New York. Il photographie la tête de la statue exposée à l’Exposition universelle de Paris de 1878.Beaux tirages protégés sous enveloppes glissés sous passe-partouts dont plusieurs sont déchirés en marge sans atteinte aux photographies. Reliure frottée.

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95. Le Philosophe. Paraissant le Dimanche. Paris, Imp. Turfin & Juvé, 1867-1868. 35 livraisons in-folio de 4 pp., demi-basane noire. 1.200 €

Collection complète rare.Journal satirique animé par Charles Gilbert-Martin, à la fois caricaturiste et journaliste satirique. Tous les portraits-charge sont de lui (en noir puis en couleur à partir du n°12) et les scènes de mœurs de J.-P. Laurens, le célèbre peintre.Les portraits caricaturés sont ceux de Alphonse Karr, Jules Janin, Pelletan, Claretie, Théophile Gautier, Offenbach, Rossini, Henri Rochefort, Champfleury, Jules Vallès, etc. Vignette de titre dessinée par Pilotell. Le Philosophe cessa de paraître le 18 janvier 1868 du fait de la censure.Grand-Carteret, 596 ; Jones, 99.

96. Nouvelles du jour. Ce journal contient toutes les Dépêches arrivant du théâtre de la guerre, et en somme toutes les nou-velles qui peuvent être de quelque intérêt pour la Marine et l’Armée française Copenhague, Imprimerie de Mr. Calberg, 1870. 41 livraisons de 2 pp. chacune, reliées en 1 vol grand in-8 allongé, toile brune de l’époque. 2.000 €

Très rare périodique imprimé et publié à Copenhague à l’initiative de V. Schleisner, fournisseur de la Marine impériale française : « Plusieurs officiers de l’Escadre française m’ont manifesté le désir d’avoir des nouvelles du théâtre de la guerre. Selon leur désir je me suis mis en mesure de pouvoir leur donner toutes les nouvelles pouvant les inté-resser. A cet effet il paraîtra chaque jour à midi un Journal rédigé en français qui contiendra toutes les nouvelles arrivées dans les vingt-quatre heures. Ce journal sera expédié par l’aviso à vapeur le premier en partance. Je vous prie, Messieurs, de vous souvenir que je suis prêt à vous être utile en tout et pour tout ».La collection court du numéro 1 (15 août 1870) au numéro 41 (24 sep-tembre 1870).Un seul exemplaire répertorié (Bibliothèque royale du Danemark).

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97. MAILLY (Hippolyte). Le Pilori. A bas les lâches. Paris, En vente chez E. Strauss, Imp. Mailly, sans date [1870]. Titre lithographié et 31 lithographies coloriées sous chemise illustrée de l’éditeur. 1.500 €

Collection complète de cette suite de 32 caricatures coloriées attaquant les Mouchards, Voleurs, Jésuites, Assassins, Ineptes, Menteurs. Immondices d’un pouvoir pourri, portez les peines de vos infamies. Reptiles politiques ! Courbez la tête en rougissant si vous le pouvez encore devant la justice du peuple…Hippolyte Mailly, né à Villers-Coteret en 1829, dessinateur lithographe, avait collaboré à plusieurs journaux du second Empire, dont le Bouffon et le Hanneton. Mailly qui s’était fait connaître par ses charges-métamorphoses, avait publié en 1868 une série de portraits sous le titre de Recueil de 36 binettes contemporaines, puis cette très rare série publiée pendant la guerre franco-prussienne.Berleux signale : Cette collection est très rare et que seuls les seize premiers numéros sont coloriés. Bel exemplaire.

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98. Le Grelot. Journal illustré politique et satirique hebdomadaire. Paris, Madre, 1871-1878. 8 années (n°1 à n°403) reliées en 2 volumes in-folio, demi-basane bleue, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l’époque). 2.500 €

Le plus important des journaux satiriques de l’époque, celui qui aura l’existence la plus longue (1871-1907).Importante et rare tête de collection, du n°1 (9 avril 1871) au n° 403 (29 décembre 1878), soit les huit premières années.Journal fondé par Bertall sous la Commune de Paris ; rédacteur en chef, Arnold Mortier. Les caricatures coloriées sont d’une extrême violence et prennent parti contre les membres de la Commune. Malgré son attitude anti-communarde, le Grelot, après la victoire de Versailles, fut l’objet de nombreuses poursuites de la part de la censure et l’étude de ce journal permet de suivre, d’une manière parfaite, les difficultés rencontrées par la caricature pendant les premières années de la Troisième République.La présentation du Grelot est semblable à la Lune de Gill, c’est-à-dire avec une caricature coloriée en première page. Bertall puis Le Petit furent les principaux caricaturistes de cette importante série du Grelot. Parmi les autres illustrateurs citons Pépin, Darjou, Faustin, Flock, Régamey.Bel exemplaire avec pour chaque année, 1 titre et 1 table des illustrations. Incomplet de dix livraisons (49, 95, 96, 133, 200, 201, 254, 255, 256 et 288), mais complet du n°7 bis du 28 mai 71 représentant le Rat-Pyat.Grand-Carteret, 580 ; Jones, 64 ; Watelet II, p. 824.

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99. Le Père Duchêne illustré. Un sou. Paris, Imprimerie du Père Duchêne, H. Brégeot, 1878-1879. 13 livraisons de 4 pp. chacune reliées en 1 vol. grand in-8, demi-percaline brune à coins (reliure de l’époque). 1.200 €

Collection complète rare du Père Duchêne illustré.Sur le titre, un jacobin inscrivant sur le mur : Vive la République, foutre. Illustrations coloriées en première page signées Duchêne fils (Pasquin). Les deux derniers numéros sont sans caricature du fait de la censure.Pasquin est le pseudonyme du sculpteur Georges Coutan ; a exécuté sous ce pseudonyme les illustrations de plu-sieurs publication populaires et pornographiques : L’Assommoir, Le Titi, Don Juan, La Lanterne des curés, etc. Bel exemplaire grand de marges.Grand-Carteret, 595.

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100. MICHEL (Louise). Contes et Légendes par L. M. Institutrice. Paris, Keva & Cie., 1884. Grand in-8 de 66-(1) pp., 2 illustrations hors-texte, demi-chagrin vert à coins, dos orné à nerfs, premier de plat de couverture illustré en couleurs conservé (reliure de l’époque). 5.000 €

Édition originale. Livre de légendes destinées aux enfants illustré de 2 dessins hors-texte de Firmin Bouisset. Portrait de Louise Michel en frontispice et préface en fac similé d’Henri Rochefort. Exceptionnel envoi autographe signé de Louise Michel précédé du manuscrit autographe intégral sur double page des paroles de L’alliance Internationale, quatre ans avant sa première impression dans l’Almanach du Père Peinard de 1897 sous le titre Chant International par Louise Michel Air de Vach am Rhien - passé à la postérité sous le titre l’Internationale noire :L’Alliance Internationale des Peuples Debout les damnés de la Terre L’Internationale (chant du peinard)Debout les damnés de la Terre / Les despotes épouvantés /Sentant sous leur pas un cratère / Au passé se sont acculés / (…) Mais il vient le temps d’anarchie / Ou dans l’immense apaisement / Loups de France et de Sibérie / Loups humains jeûneront de sang / Louise MichelMon cher Richard, Parmi vos souvenirs gardez ceci d’une des journées ou tout en sentant mieux que jamais la grandeur de la cause que nous défendons j’en sens d’autant plus aussi les bonnes amitiés et les souvenirs de vingt ans. L. Michel. Londres 6 novembre 93.

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101. Les Femmes du jour. Paraissant tous les jeudis. Paris, 1886. 10 livraisons in-4, en feuilles sous chemise-étui. 2.000 €

Collection complète des Femmes d’Aujourd’hui publiées par Maxime Bloncourt.A l’image des Hommes d’aujourd’hui et des Contemporains, la rédaction des Femmes du jour choisissait à chaque livraison une femme célèbre issue des milieux artistiques, littéraires, ou dramatiques ; ainsi furent croquées Cora Pearl, Thérésa, Sarah Bernhardt, Éléonore Bonnaire, Mily-Meyer, Suzette Reichenberg, Marie Desclauzas, Céline Chaumont, Marguerite Ugalde et Eugénie Weber.Biographies signées Zi-Zim ; dessins de Krax, Coll-Toc, H. Hamel. Imprimeur-gérant : Maxime Bloncourt.Une onzième et ultime livraison fut publiée six ans plus tard, en 1892, par la Librairie Léon Vanier.Bel exemplaire tel que paru. Très rare.Place & Vasseur, II, p. 149 ; Catalogue André Vasseur (p. 43) et Grand-Carteret (578) signalent 10 livraisons ; inconnu de Jones.

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Bonnefoi Livres Anciens 3, rue de Médicis 75006 Paris Tél (33) 01 46 33 57 22 [email protected] www.bonnefoi-livres-anciens.com Catalogue n°178 : Livres et documents Cartes de crédit acceptées/Credit cards accepted Heures d'ouverture : Lundi à vendredi, de 10h à 12h30 et de 14h à 19h Ouvert le samedi de 14h30 à 18h30 dans les quinze jours suivant la parution du catalogue. Conditions de vente Conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM) et au règlement de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA-ILAB). Les prix indiqués sont nets, port et assurance en sus, emballage gratuit. Règlement dès réception par chèque postal, bancaire, mandat ou virement. Bonnefoi Livres Anciens SAS au capital de 38.112 € RCS Paris B 434 318 283 00018 n° TVA/VAT : FR 434 34318283 Illustration de couverture : n°80, Grandville, Le Dimanche d'un bon Bourgeois.

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