37
BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES Innovation Technologique

BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

BONNES IDÉES,BONNES AFFAIRES

Innovation Technologique

capa BT Jour.qx 8/30/05 10:39 AM Page 1

Page 2: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

2005

BONNES IDÉES,

BONNES AFFAIRES

Innovation Technologique

Page 3: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

FONDATION D´APPUI À LA RECHERCHE DE L´ETAT DE SÃO PAULO

Carlos Vogt

Président

Marcos Macari

Vice-président

Conseil Supérieur

Adilson Avansi de Abreu

Carlos Vogt

Celso Lafer

Hermann Wever

Horácio Lafer Piva

Hugo Aguirre Armelin

José Arana Varela

Marcos Macari

Nilson Dias Vieira Júnior

Vahan Agopyan

Yoshiaki Nakano

Conseil Technique et Administratif

Ricardo Renzo Brentani

Directeur-président

Carlos Henrique de Brito Cruz

Directeur scientifique

Joaquim José de Camargo Engler

Directeur administratif

Page 4: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Cette publication de la FAPESP rassemble des informations sur vingt-sept projets qui ont très bien réussi dans le cadre des programmes Inovação Tecnológica em Pequenas Empresas

(PIPE) (Innovation Technologique dans les Petites Entreprises) et Parceria para Inovação Tecnológica (PITE) (Partenariat pour l'Innovation Technologique) – deux programmes d'innovation technologique parmi tous ceux que soutient la Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo, FAPESP (Fondation d´Appui à la Recherche de l'Etat de São Paulo). L'action de la FAPESP bénéficiant cette catégorie de projets a déjà abouti au dépôt de 114 demandes de brevets et licences, notamment dans les domaines de la santé, de l'ingénierie, de la pharmacologie, de l'agronomie, de la génétique et de l'écologie,entre autres, au Brésil et à l'étranger.

Systèmes optiques, fraises pour le traitement dentaire, combustible tiré de la bagasse de canne à sucre, équipement robotisé pour les analyses chimiques, cellules à combustible, ... sont autant de projets qui démontrent la capacité disponible pour la génération et l'application des connaissances.Cette capacité est le fruit des investissements significatifs réalisés par l'Etat de São Paulo depuis décennies, avec le concours des ressources du gouvernement fédéral. Il a ainsi été possible de consolider un système durable d'études post-universitaires et de recherches scientifiques et technologiques dans les universités publiques et dans les institutions d'enseignement et de recherche de l'Etat de São Paulo.

En fait, le Brésil dans son ensemble a su, au cours des cinquante dernièresannées, mettre sur place une structure universitaire compétitive et capable demener à bien lec activités consacrées aux avancées des sciences et à la formation des ressources humaines. La production scientifique a été multipliéepar six par rapport à celle de 1980, soit, une croissance bien supérieure à la moyenne mondiale. Par ailleurs, l’effort réussi de soutien de l’Etat aux étudiants du troisième cycle permet aujourd’hui d’assurer chaque année la formation de neuf mille docteurs par an.

Tout cela indique l’existence d’une structure universitaire comparable à celle de nombreux pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), et qui résulte d’un effort conjugué,mené aussi bien par des organismes nationaux de soutien à la recherchescientifique, tels le Conseil National de Développement Scientifique et Technologique (CNPq), la Coordination pour le Perfectionnement de Personnel de Niveau Supérieur (Capes), la Financière d’Études et des Projets (Finep), et, au niveau des États fédérés, par des fondations de soutien à la recherche, dont notamment la Fondation d’Appui à la Recherche de l’Etat deSão Paulo (FAPESP). Cette base permet au pays de relever, avec de fortes chances de réussite, l’immense défi d’intégrer les activités de recherche au seindes entreprises, en augmentant ainsi leur compétitivité technologique et leur capacité d’innovation.

Innovation Technologique Génération et application des connaissances

Page 5: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

La Fondation d´Appui à la Recherche de l'Etat de São Paulo, la FAPESP, l'une des principales agences pour la promotion de la recherche scientifique et technologique au Brésil,joue un rôle fondamental dans le processus deformation des ressources humaines en sciences eten technologie et pour la production de connaissances à São Paulo et au Brésil. Elle joueégalement un rôle très important en articulant labase universitaire à la Recherche et au Développement dans le monde entrepreneurial.

Créé en 1962 et dirigée par des chercheurs,cette fondation offre des bourses et des aides financières pour des projets de recherche, dans le cadre des programmes réguliers, des programmes spéciaux ou des programmes tournés vers l'innovation technologique. Le financement destiné à cette dernière catégoriebénéficie douze programmes dans différents domaines, tels que la génomique, la biodiversité,les politiques publiques, l'Internet, la biologiemoléculaire, ainsi que des recherches sur la diversité génétique de certains virus importantspour la santé publique. Tous ces programmesont pour objectif commun l'innovation.

Les deux programmes déjà mentionnés – lePIPE et le PITE – ainsi que les Consórcios Setoriais para Inovação Tecnológica (ConSITec)(Consortiums Sectoriels pour l'Innovation Technologique) sont plus spécifiquement tournés vers le développement des produits etdes procédés technologiques innovants. La

Fondation soutient aussi un programme d'appuià la propriété intellectuelle, afin de garantir lesdroits des chercheurs, des institutions et des entreprises sur les résultats des projets.

Dès le début de ses activités, les principauxcritères adoptés par la FAPESP pour l'analyse des demandes de financement ont privilégié l'intérêt du projet et les curriculi du demandeurlui-même et du directeur du projet de recherche.Le système, dit du peer review, adopté pour l'évaluation des demandes est l'une des raisonspour lesquelles le travail de la FAPESP jouitd'une grande réputation auprès de la communauté scientifique du Brésil et auprès desautres agences – brésiliennes et étrangères – desoutien à la recherche scientifique.

Les principales ressources financières de laFAPESP proviennent du 1% des recettes fiscalescollecté et transféré chaque mois par le gouvernement de l'Etat de São Paulo, tel que celaest prévu dans la Constitution de l'Etat de SãoPaulo, à quoi viennent s'ajouter des recettes propres issues du patrimoine de l'institution.

Investissement en innovation

Depuis un peu plus de dix ans, les programmestournés vers l’innovation technologique ont produit une évolution en termes de financementde la recherche au Brésil, ainsi que des résultatsde grand impact dans des domaines très compétitifs. Des scientifiques brésiliens, travaillant

4

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Produits et procédés innovants font l'objet de douze programmes spéciaux

La recherche traduite en terme d’affaires

Page 6: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

soit en partenariat avec des entreprises nationalesou transnationales soit au sein de petites entreprises de technologie, ont développé desprojets originaux et innovants, dotés d’un fortpotentiel de compétition vis-à-vis des technologiesproduites dans les grands centres mondiaux.

La prémière initiative de la FAPESP en matièrede financement de l innovation a eu lieu fin 1994,quand cet organisme a décidé de mettre au pointun programme de recherche tourné non seulementvers la production de la connaissence mais aussivers la diffusion et l’application des résultats deses recherches. L’ objectif était de créer un lienentre les organismes de recherches universitaireset les demandes provenant du secteur privé.

Le PITE et le PIPE

En 1995, le premier programme de laFAPESP tourné vers l’ innovation technologiquea vu le jour : il s’agit du programme dePartenariat pour l’ Innovation Technologique(PITE). Ce programme finance des projets développés par une institution de recherche installée dans l'Etat de São Paulo, sur commanded'une entreprise pouvant, quant à elle, être installéeou non au Brésil. Pour démontrer une réelle in-tention de mener à bien le projet, l'entreprisedoit apporter une contrepartie financière sur sesfonds propres destinée à couvrir, ne serait-ce qu'enpartie, les coûts de la recherche à entreprendre.Le pourcentage financé par la FAPESP peut varier entre 20% et 70% du coût total du projet,selon le niveau de risque encouru par celui-ci etson potentiel d'impact économique ou social.

Dix ans après la création du PITE, la Fondation comptabilise déjà 90 projets

approuvés dans le cadre du programme, ce quireprésente un investissement de plus de 31 millions d’euros – dont 46% correspond àl’apport des entreprises partenaires.

En 1997, a été crée le programme InnovationTechnologique dans les Petites Enterprises(PIPE). Le programme finance des recherchesconduites par des entreprises ayant au maximumcent salariés et installées dans l'Etat de São Paulo.Le financement est directement attribué aux chercheurs de l'entreprise concernée.

Les projets approuvés se développent en troisphases successives. Au cours de la première phase, d'une durée de six mois au plus, une étude de faisabilité technique est réalisée. La phase 2, d'une durée maximale de deux ans, doitêtre consacrée au développement du projet. Latroisième et dernière phase concerne le développement des produits. Dans cette phase, la Fondation peut financer la petite entreprise àtravers des partenariats à l’image de celui quis’est établi avec le « Programme de Soutien à laRecherche en Entreprises » (Pappe) de la Finep,agence du Ministère de la Science et de la Technologie. Le partenariat avec le Service Brésilien de Soutien aux Petites et Micro-entreprises de São Paulo (Sebrae) est une autreforme de soutien pour l’élaboration de plansd’affaires. La FAPESP laisse la propriété intellectuelle des résultats découlant des projetsaux petites entreprises et à leurs chercheurs.

Aujourd’hui, près de 24,5 millions d’eurosont déjà été investis dans les 435 projets approuvés. Sur ces 435 projets, 64% en sont à laseconde phase du travail ou à la recherhe decapitaux pour la commercialisation de leurs résultats au Brésil ou même à l’étranger.

5

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Page 7: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

L’entreprise AsGa, un fabricant brésiliend’équipements pour des systèmes detélécommunications à transmission par fibresoptiques, est à l’origine de l’une des histoirescommerciales les mieux réussies du secteur de lahaute technologie au Brésil. Fondée en 1989 parun groupe d’anciens professeurs de l’ UniversidadeEstadual de Campinas (Unicamp), (Universitéd’Etat de Campinas) avec l’objectif d’implanterau Brésil la production de composantsoptoélectroniques, AsGa a atteint en 2004 unchiffre d’affaires de plus de R$ 41 millions, soitenviron 14 millions d’euros, alors que, cinq ansplus tôt, ses recettes n’atteignaient pas R$ 17millions (6 millions d’euros). Cette société estdevenue le principal fournisseur de modemsoptiques pour les opérateurs de téléphonie auBrésil. Ses produits sont vendus dans tout le payset exportés vers l’étranger. L’entreprise possèdedes filiales en Argentine et au Méxique et plusieursreprésentants à l’étranger, dont au Portugal, auChili et en Malaisie. Sa réussite est dûe àl’investissement réalisé dans le domaine de larecherche et du développement. AsGa investitprès de 15% de ses recettes dans des projets derecherche technologique mis en oeuvre dans sesinstallations localisées à Valinhos, une ville situéeà 118 kilomètres de São Paulo.

Le produit phare de cette entreprise est constituépar sa gamme de multiplex et de modems optiques,à l’avant-garde des transmissions téléphoniques.Ces appareils sont utilisés dans les réseaux d’accès

de la téléphonie, pour établir la liaison des grandesentreprises avec les centrales téléphoniques ainsique la liaison des stations de téléphonie mobileavec leurs centrales respectives. Les multiplexassurent la transmission de plusieurs signaux(pour les communications téléphoniques oupour les traitements de données) par une seulevoie, en les unissant et en les associant. Ilspermettent également à une fibre optique detransporter jusqu’à 1.890 fois plus de lignes oude canaux de communication qu’un fil de cuivre.

AsGa a été la première entreprise brésilienneà produire des multiplex et aujourd’hui elle détientprès de 70% du marché national. En 1998, elle afait un important saut technologique en créantune nouvelle gamme de multiplex, plus rapideset plus sophistiqués, aptes à fonctionner sur unebande de 155 megabits par seconde (Mb/s), contreles 34 Mb/s de la famille précédente de produits,celle du modem MMO 16E1. “AsGa a été lapremière entreprise hormis les grands fabricantsd’équipements de téléphonie qui ait osé s’attaquerà cette catégorie d’appareils”, raconte José EllisRipper Filho, Président de l’entreprise et titulaired’un doctorat du Massachusetts Institute ofTechnology (MIT). Pour la mise au point aussibien de cet équipement que du modem 16E1,l’entreprise a bénéficié des ressources accordéespar la FAPESP, dans le cadre de son ProgramaInovação Tecnológica em Pequenas Empresas(PIPE) (Programme d’innovation technologiquedans les petites entreprises).

Des systèmes optiques d’avant-garde

6

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Les multiplexeurs transmettent des signaux combinés sur une seule fibre optique

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 8: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

L’Université de São Paulo (USP) et Petrobrasont établi un partenariat à la fin de la dernièredécennie afin de mettre au point un logiciel quiaccroisse considérablement la rentabilité desopérations de raffinement du pétrole réaliséespar cette entreprise. Les différents systèmes misen place optimisent la production des onzeraffineries de pétrole de l’entreprise et de l’usinede traitement du schiste, une roche d’où l’onextrait le pétrole. “Le logiciel permet uneoptimisation intégrale, depuis le contrôle de lamanufacture jusqu’aux décisions à caractèremanagerial, à plus long terme”, affirmel’ingénieur Lincoln Moro, consultant senior de laGerencia de Otimização do Refino (Direction del’optimisation du raffinement) de Petrobras.Selon Moro, le programme a contribué àactualiser le Sistema de Controle Avançado(Sicon) (Système de contrôle avancé) dePetrobras, tout en consolidant dans le mêmetemps la technologie d’optimisation en tempsréel, déjà en usage ou en voie d’implantation surtous les sites de l’entreprise. Ces technologiesgarantissent un gain additionnel de US$ 0,25 parbaril de charge (pétrole ou autres produits)traité. Petrobras traite par jour près d’1,8 millionde barils, ce qui représente une économie totalede US$ 450 mille.

Du coté de l’USP, la coordination du projetest assurée par le professeur Cláudio AugustoOller do Nascimento, du Départementd’Ingénierie Chimique de l’Ecole Polytechnique.

Son équipe et lui ont été les responsables de lacréation des matrices du logiciel, ce que l’onappelle des algorythmes (les calculs et lesformules), qui très souvent ont été le sujet desthèses de diplôme de troisième cycle universitaireet de doctorat soutenues par les collaborateurseux- mêmes de Petrobras. L’application pratiqueet la conception du logiciel sont réalisées dans lesunités de raffinement de la Société. Avant ceprogramme, il n’existait pas de système quiassurait le contrôle conjoint de l’optimisation del’ensemble des raffineries.

Il existe certes des systèmes semblables auSicon, en activité dans d’autres entreprisespetrolières, mais des systèmes de contrôle etd’optimisation comme celui mis au point parl’USP et par Petrobras constituent une nouveautépour le monde entier, compte tenu du niveautechnologique atteint. L’implantation industriellede chacun de ces programmes revient à près deUS$ 600 mille. Si l’on multiplie ce chiffre par 30,c’est-à-dire, par le nombre d’unités ou le Siconest installé, - chaque raffinerie peut en avoir plusd’un - nous arrivons à un total de US$ 18millions. Cette somme est bien inférieure auxdépenses effectuées pour la création du logicield’optimisation. Petrobras a investi près de US$191 mille et la FAPESP, qui a financé la recherchedans le cadre du Projeto Parceria para InovaçãoTecnólogica (PITE) (Projet de partenariat pourl’innovation technologique), y a contribué avecun apport financier de US$ 175 mille.

Comment faire des économies dans la production des dérivés du pétrole

7

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Optimisation en temps réel : un système intégré de contrôle permet d'augmenter la rentabilité du raffinement du pétrole

PH

OT

O :

PE

TR

OB

RA

S

Page 9: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Créée en août 1998 par un groupe dechercheurs dotés d’une large expérience dans ledomaine du développement, de la fabrication etde l’implantation de la technologie optique etdes produits associés, la société OptoLink est l’unedes entreprises brésiliennes qui a connu le plusde succès dans ce secteur. A ses débuts, cettesociété, dont le siège est situé à Campinas, dansl’Etat de São Paulo, s’est consacrée principalementà la création d’amplificateurs optiques à fibredopée d’erbium, de composants passifs, tels queles connecteurs optiques, ainsi qu’à la créationd’instruments de mesure et de tests pour les fibresoptiques. Les amplificateurs ont pour fonctiond’intensifier la lumière d’un signal émis par dessystèmes des centraux téléphoniques ou detélevision câblée, recourant aux fibres optiques.L’amplification est nécessaire car les signauxperdent de leur intensité sur le chemin qui lesconduit d’un point à un autre. Pour leur part, lesconnecteurs optiques sont utilisés sur lesamplificateurs et servent à unir ou à séparer lessignaux transmis via la fibre optique.

Depuis trois ans, OptoLink a décidé d’élargirson éventail d’activités et s’est mise à concevoiret à produire, avec le soutien dela FAPESP, un nouvel équipementpour la production de composantspassifs, tels les atténuateurs et leWDM (sigle en anglais pour unsystème de multiplexage dedivision de la longueur des ondes de la lumière), entreautres, ainsi que des systèmesd’instrumentation pour la fibreoptique. Ce nouveau créneau adémarré avec le développementdes points de lumière et desmesureurs de puissance optique.Par la suite, OptoLink adéveloppé des convertisseurs desupports médias pour latransmission de données par fibreoptique et, liés à ces activités, dessystèmes intégrés pour lasupervision des réseaux de fibres.

Grâce au soutien de laFAPESP, à travers son ProgramaInovação Tecnológica emPequenas Empresas (PIPE),(Programme d’innovationtechnologique dans les petitesentreprises), OptoLink a pu se

Un savoir-faire reconnu dans le monde de la photonique

8

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

développer et détenir un savoir-faire confirmédans le domaine de la communication optique.Elle demeure l’une des rares entreprisesbrésiliennes nées de l’effort consacré par le pays àla technologie optique dans les décennies de 1970à 1990 et qui continuent à produire descomposants optiques à fibre », affirme IldefonsoFélix de Faria Júnior, fondateur et directeurtechnique de l’entreprise. Selon lui, les ventesréalisées par OptoLink ont connu une croissancesignificative jusqu’en 2003, mais elles ontdiminué l’an dernier, du fait de la concurrence desproduits chinois. Les bases du succès d’OptoLink résident, entre autres, dans sa forte vocationpour la recherche et l’innovation en ce quiconcerne les produits tournés vers le monde dela photonique. Preuve en est : près de 10% deson chiffre d’affaires sont réinvestis dans ledéveloppement de nouveaux équipements. Al’heure actuelle, neuf salariés travaillent dans sachaîne de production et ses activités dedéveloppement. Par ailleurs, elle fait appel à desconsultants, engagés pour un temps déterminéafin d’apporter les solutions aux problèmesspécifiques inhérents à ses projets.

Une lumière plus intense pour les télécommunications grâce aux amplificateurs optiques

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 10: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Installée dans l’ IncubadoraTecnológica da Universidade doVale do Paraíba (Univap) (Centred’incubation technologique del’Université de la Vallée duParaiba), à São José dos Campos ,dans l’Etat de São Paulo,l’entreprise Quimlab produit desmatériaux de référence certifiés,utilisés dans l’industrie chimiquepour le calibrage et le contrôle deséquipements. Grâce aufinancement obtenu par laFAPESP, cette entreprise a pumonter un laboratoire demétrologie chimique adapté auxnormes internationales. On nesaurait trop souligner en effet que,sur une scène mondialisée, lamétrologie est un secteurstratégique d’importance, comptetenu de la nécessité, pour lesexportations brésiliennes,d’adopter pour leurs produits unespécification technique desproduits conforme au modèle quiexiste aux Etats-Unis et au Japon.

D’après Nilton Pereira Alves,patron de Quimlab, le laboratoire estprêt et n’attend plus que l’agrément del’Instituto Nacional de Metrologia, Normalizaçãoe Qualidade Industrial (Inmetro) (InstitutNational de Métrologie, Normalisation etQualité industrielle). Le feu vert ne lui a pasencore été donné car, selon Pereira Alves,l’institut ne dispose pas encore de normesspécifiques permettant de certifier Quimlab en tant que producteur de matériaux deréférence. On est en droit d’attendre,cependant, qu’à partir de ce centre pionnier,les recherches conduites puissent bénéficierégalement à d’autres organismes, en plus de Inmetro, ce qui contribuera à l’implantationdes bases de la métrologie dans le pays.

La société Quimlab, créée en 1997, élabore etproduit des solutions standards dont latraçabilité est assurée. Ce sont des substancesutilisées par l’industrie pour mesurer ce que l’on appelle les grandeurs chimiques,comme, par exemple, le pourcentage de plombou de fer contenu dans un alliage métallique ou bien la valeur en pH d’un aliment, quipermet de déterminer s’il s’agit d’un aliment

acide, neutre ou basique. Les appareilshabituellement utilisés pour réaliser ce genred’analyses sont ajustés et calibrés parcomparaison avec les solutions standardsfournies par Quimlab. Celle-ci répond à lademande des secteurs pharmaceutique,métallurgique et pétrolier, entre autres. Lafabrication au Brésil de standards de pH certifiés – jusqu’alors ce type de produit étaitimporté – bénéficie aux entreprises qui les utilisent, puisqu’elles paient ainsi des prixinférieurs à ceux des produits importés,tout en pouvant compter sur une livraisonimmédiate.

Quimlab poursuit également d’autresrecherches, en partenariat avec des centresuniversitaires. Par ailleurs, Quimlab estégalement prestataire de services et réalise desanalyses chimiques ou propose ses conseils pourle développement de matériaux de référencespécifiques utilisés par telle entreprise ou telsecteur industriel, comme, par exemple, celui dela production de fibres synthétiques.

Un laboratoire pour l’industrie chimique

9

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Des matériaux de référence pour le calibrage des équipements fabricant à l'exportation

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 11: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Créée en 1994, Biofarm Química eFarmacêutica (industrie chimique etpharmaceutique), installée à Jaboticabal, dansl’Etat de São Paulo, s’est tracée une stratégieclaire pour être distinguée et pour croître sur le marché brésilien des produits vétérinaires,un marché très compétitif. C’est ainsi qu’elle a décidé de miser sur l’innovationtechnologique et d’investir dans la formationd’une équipe technique qualifiée pourdévelopper une unité de production capable de fabriquer des inputs pharmaceutiques dotésdes spécifications requises par le secteur. Le plan a réussi et l’entreprise a conquis sa place sur le marché, avec pour principaux clients les distributeurs de produitspharmaceutiques à usagevétérinaire et les éleveurs. Preuveen est donnée par son chiffred’affaires qui ne cesse de croître.Il a en effet connu un bond de33% en 2003 et, si l’on ne tientcompte que des ventes demédicaments, la progression a été encore plus importante,proche des 70%.

Le scénario prévu est trèsprometteur pour cette entreprise,grâce au développement d’unnouveau produit fort demandésur le marché, comme l’expliquele chercheur Ricardo da SilvaSercheli, collaborateur deBiofarm : « Avec l’appui de laFAPESP, nous avons réussi àproduire des chélates de selsminéraux contenant desaminoacides, à partir de l’hydrolatprotéinique de Saccharomycescerevisiae, pour être utilisés comme supplémentsalimentaires ». Les chélates d’aminoacides sontdes complexes organiques employés commeingrédients dans les préparations du secteur del’alimentation (lait, farine, biscuits et yoghourts,entre autres) et de la pharmacie (suppléments desels minéraux, médicaments contre l’arthrite,l’ostéoporose, …). Les chélates sont considérésles plus modernes des modes d’administrationde sels minéraux, lesquels, lorsqu’on les compareà leurs analogues inorganiques, présententl’avantage de posséder un haut degré debiodisponibilité et de réduction des effetscollatéraux indésirables.

C’est essentiellement pour des motifséconomiques que l’hydrolysé protéinique deSaccharomyces cerevisiae a été choisi par lestechniciens de Biofarm pour servir de matièrepremière à la préparation des chélatesd’aminoacides. « Cette matière première estobtenue grâce à la transformation de la levureSaccharomyces cerevisiae, dont le prix estmarginal au Brésil, car il s’agit d’un sous-produitdes usines de canne à sucre. Dans les autres pays, la production de cette levure est réaliséedans des unités construites uniquement à cette fin, ce qui en rend le prix beaucoup plus élevé », rapporte M. Sercheli.

La méthode de production de ce complexeorganique est désormais maîtrisée et Biofarm

procède actuellement à l’acquisition deséquipements destinés à sa production à l’échelle industrielle. L’unité de fabrication estprévue pour fonctionner d’ici la fin de l’année et le processus de production démarrera dans les premiers mois de 2006. « Dès que laproduction sera lancée, nous diversifierons notre gamme de produits pour répondre à la demande de composés existant sur le marché national. A l’heure actuelle, ce marchén’est approvisionné que par des matièrespremières importées. Nous étudionsconcomitamment la possibilité de vendre leproduit à des clients étrangers »,

L’innovation commemoteur de la croissance

10

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Des composants fabriqués au Brésil permettent de diminuer le coût des suppléments alimentaires

Page 12: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Des lentilles spéciales qui garantissent desimages de haute qualité, sans ces petitesdistorsions des lentilles conventionnelles,viennent d’être produites par Optovac, uneentreprise implantée à Osasco, dans la régionmétropolitaine de São Paulo. Dites nonsphériques ou asphériques, elles réussissent àmaintenir le foyer visuel de manière plus efficaceet se prêtent à d’innombrables applications, dontles loupes médicales utilisées dans différenteschirurgies, les microscopes optiques deslaboratoires ou les appareils photo.

Le production de lentilles asphériques, dontle marché est hautement prometteur, a représentéun véritable défi technologique pour Optovac.Initié en 2002, le dévelopemment de ce projet aabouti à la production de lentilles en plastiqueinjectable – policarbonate, polystyrène ouacrylique – ce qui permet de diminuer de moitiéles coûts de production. D’après Sérgio Antôniode Almeida Nobre, directeur de l’entreprise etcoordinateur du projet, il s’agit d’une technologieinédite au Brésil et unique dans l’hemisphère sud.

Les secteurs de l’électronique et destélécommunications connaissent eux aussi unedemande croissante pour les lentilles asphériques,qu’ils utilisent, par exemple, pour équiper les

caméras vidéo, dans les senseurs de lumière oudans les connecteurs optiques (destinés à lajonction des fibres optiques). Il se trouve qu’à sesdébuts Optovac ne visait pas particulièrementces secteurs hautement compétitifs. Son idéeétait surtout de se faire une place dans lessecteurs liés à l’éducation, à la technique ou à laconsommation en général, avec des kits optiquespour les cours de physique, des stéréomicroscopes(appareils binoculaires pour l’enseignement, larecherche et à usage industriel dans lesmicromontages du domaine électrique), deslentilles pour les phares automobiles, avec unéclairage à haute performance et des composantsdestinés à des entreprises fabriquantd’instruments médicaux, des articles domestiqueset des appareils électriques qui, dans certains cas,peuvent se présenter sur le marché avec un prixmoitié moindre que celui des appareils importés.Sergio Nobre a aussi l’intention de préparer sonentreprise pour l’exportation, notammentl’exportation de produits destinés aux secteursliés à l’éducation. Optovac est homologuée parl’armée de l’air du Brésil pour ce qui concerne ledéveloppement et l’entretien d’équipementsoptiques jusqu’alors importés, tels les lunettesutilisées pour la vision nocturne.

Une technologie nouvelle pour des lentilles spéciales

11

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Focus sur les applications en chirurgie et les équipements optiques de précision

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 13: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

De nouvelles fraises pour le traitement dentaire

12

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Une équipe de chercheurs de ClorovaleDiamantes, une entreprise de haute technologiedont le siège est à São José dos Campos, à 100kilomètres de São Paulo, a mis au point une nouvelleligne de fraises pour le traitement dentaire, revêtuesd’une pointe de diamant synthétique, pour leplus grand confort des dentistes et de leurs patients.L’entreprise a conçu un processus de productionsophistiqué et innovant, qui en fait la première,en Amérique latine, à produire des diamantssynthétiques purs, sans addition de métaux.

Une enquête conduite auprès d’un groupe de500 dentistes a révélé que, pour plus de 70% destraitements réalisés à l’aide de cet équipement, lepatient n’avait pas besoin d’être anesthésié, carl’intervention est sans douleur. Cette fraise est,en effet, accouplée à des appareils à ultrasons, cequi permet d’atteindre la cavité dentaire parvibration, sans écraser la dentine, cette région oùprécisement se situent des canaux extrêmementpetits, qui confèrent sa sensibilité à la dent. Lestraitements exécutés à l’aide de ces fraises sonttrès précis et très peu agressifs, évitant ainsi destraumatismes inutiles à la dent. De plus,contrairement aux fraises traditionnelles,branchées sur des appareils à haute rotation, lesfraises à ultrasons ne font pas entendre ce petitbruit bien connu qui fait peur à tant de personnes.

Autre innovation de Clorovale : les fraises àrotation conventionnelles, revêtues de diamant-CVD, un matériau obtenu par le procédé de la« déposition chimique au cours de la phasevapeur » (Chemical Vapor Deposition). Lediamant ainsi obtenu est le même que celui quiest utilisé pour recouvrir les fraises à ultrasons.La Clorovale a été pionnière en Amérique latinepour la production de ces diamants CVD, quiont les mêmes caractéristiques que le diamantnaturel et peuvent être produits en toutes tailleset selon toutes les formes, avec un degré depureté bien supérieur à celui des diamantsartificiels connus sous le sigle HPHT (HighPressure, High Temperature). La technologieHPHT emploie de la poudre de diamant et de lasoudure de nickel sur une tige en acier, tandisque le diamant-CVD se développe sur la tigeelle-même et la recouvre de l’épaisseur souhaitée.

Ces fraises ont été lancées sur le marché audébut de l’année 2003 et selon le responsable deClorovale elles sont très bien accueillies par lesdentistes. Le physicien Vladimir Trava Airoldi,l’un des fondateurs de l’entreprise, estime que lechiffre d’affaires brut des deux premières années

Sans douleur ni anesthésie, sans traumatisme ni bruit

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

pourrait atteindre R$ 28 millions, soitl’équivalent de presque 10 millions d’euros.Chaque fraise « diamantée » à ultrasons coûteenviron R$ 200, soit 67 euros, ce qui représentevingt fois le prix des fraises conventionnelles.Néanmoins, ce prix plus élevé ne devrait pas poser de problème quant au succès commercialdu produit, car, selon Airoldi, ces fraises durent vingt à trente fois plus que les autres. Lesfraises sont proposées à la vente sous douzemodèles différents destinés aux divers domainesde l’odontologie. Les deux types de fraisesproduites par Clorovale ont été brevetés auBrésil, aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et enEurope. L’entreprise a l’intention de les vendre àdes clients situés sur les cinq continents.L’objectif est de conquérir en cinq ans 15% destrois cent mille professionnels odontologiquesd’Amérique latine et 3% des 2,5 millions dedentistes dans le reste du monde. Afin deconquérir le marché nord-américain, leschercheurs sont en train de déposer unedemande d’approbation des produits auprès dela Food and Drug Administration (FDA),l’agence chargée de la réglementation du secteurde l’alimentation et des médicaments.

Page 14: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Les techniciens des laboratoires spécialisésdans les analyses d’aliments et autres substancesont gagné un allié solide à la fin des années 90,grâce à une innovation technologique développéepar Femto Indústria e Comércio de Instrumentos,une entreprise dont le siège est à São Paulo. Ellea créé une Estação de Trabalho Espectrofotométrica(Station de travail spectrophotométrique), àsavoir, un équipement pour les analyseschimiques complètement automatisé et robotisé.Très utilisé par les entreprises industrielles, lesinstituts de recherche, les organismes deprotection de l’environnement et les entreprisesde différents secteurs, cet appareil est capable,par exemple, de quantifier la présence dechlorure, de fer nitré et de silice dans l’eau, oubien, de détecter du cyanure, du sulfate, duphosphate et de l’ammoniaque dans les effluents domestiques ou industriels. Il permetégalement de mesurer la teneur en calcium et en phosphore dans les rations alimentairespour animaux ou la teneur en magnésium et en phosphore des plantes. Tout cela étantréalisé plus rapidement qu’avec les méthodes traditionnelles.

Le projet a bénéficié du soutien de la FAPESP,dans le cadre du Programa Inovação Tecnológicaem Pequenas Empresas (PIPE) (Programmed’innovation technologique dans les petitesentreprises). Selon le physicien Lídio Takayama,l’un des associés de Femto, l’utilisation desstations de travail automatisées et robotiséesapporte aux laboratoires une série de bénéfices,comme la réduction des coûts opérationnels etdes coûts de gestion ainsi qu’une plus grandevitesse de traitement des analyses. De plus,l’utilisation de cet équipement permet nonseulement un plus grand contrôle de la qualité,réalisé presque en temps réel, mais aussi de réduireles erreurs, d’accroître la sécurité, de diminuerles pertes de produits chimiques, ainsi qued’améliorer la communication et les services.L’analyse en laboratoire avec des spectrophotomètresmanuels est encore largement utilisée au Brésil,mais les équipements automatiques gagnent chaquefois plus de terrain, compte tenu de l’assistancetechnique apportée aux laboratoires qui sontconfrontés à de grandes quantités d’analyses.

Créée en 1989, la Société Femto est fière de son histoire à succès. Elle a débuté sesactivités en concevant et en fabriquant desspectrophotomètres à lumière visible etultraviolette. Actuellement elle est la seule

entreprise d’Amérique latine à fabriquer avec sapropre technologie des spectrophotomètres àinfrarouge proche. A l’heure actuelle, elle met aupoint un équipement encore plus avancé : unspectrophotomètre à fluorescence, doté d’unmonochromeur double à balayage continu, unoutil conçu pour l’analyse des eaux superficielleset des eaux employées en hémodyalise. Un autreprojet, qui bénéficie lui aussi du soutien de laFAPESP, concerne le développement d’unspectrophotomètre à absorption atomique, dotéd’un atomiseur électrothermique, utilisé dans lesanalyses des sols, des plantes et des aliments. Cetappareil est prévu pour être prêt en 2006. Avec sagamme diversifiée de produits, Femto, dont lechiffre d’affaires en 2004 était proche de R$ 1,7million, soit 580 mille euros, envisage de conquérirdans les années à venir 30% du marché brésilienet 1% du marché mondial. “Nous sommes en trainde constituer notre gamme de produits destinésà l’exportation, qui devra être achevée audeuxième semestre 2006”, annonce Lídio Takayama.

13

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

La station de travail permet d'obtenir plus de qualité en temps réel

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Analyse chimique automatique et robotisée

Page 15: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

São Paulo se prépare à rejoindre le cerclerestreint de quelques villes au monde quiutilisent la cellule à combustible, une innovationtechnologique hautement sophistiquée. Cettecellule, considérée comme le “cœur” del’équipement qui produit de l’énergie électriqueà partir de l’hydrogène, a été produite parElectrocell, une entreprise implantée dans la villede São Paulo et qui a investi quelques cinqannées pour la mettre au point. Installée dans leCentro Incubador de Empresas de Tecnologia(Cietec) (Centre d’incubation pour entreprisesde technologie) lequel fonctionne dans le mêmeimmeuble que l’Instituto de PesquisasEnergéticas et Nucleares (IPEN) (Institut deRecherches energétiques et nucléaires), dans laCité Universitaire de São Paulo, Electrocell abénéficié d’un large soutien scientifique ettechnologique de cet institut pour ce quiconcerne la fabrication des électrodes et descatalyseurs de la cellule.

Un équipement de ce type a déjà été livré àl’AES Eletropaulo, une entreprise de distributiond’énergie électrique qui approvisionne 24communes (y compris la capitale) de la Région Métropolitaine de São Paulo. Cettecellule à combustible comprend un ensemble de modules d’électrodes et de membranesconductrices, capable de produire les 50kilowatts (kW) d’énergie éléctrique suffisantpour répondre aux besoins énergétiques de deux à trois étages d’un immeuble ou de 40maisons d’habitation populaire. La cellulefonctionne avec de l’hydrogène conditionné encylindres, mais peut également extraire cecombustible du gaz naturel ou de l’éthanol(l’alcool utilisé dans les véhicules).

Grâce aux avancées technologiques des 15dernières années, ces cellules – l’un des fruits duprogramme spatial nord-américain – sontdevenues moins chères et ont été adaptées à unusage plus courant. Elles sont déjà produites surcommande depuis cinq ans par des entreprisescanadiennes, nord-américaines et allemandes.

Les cellules à combustible fonctionnentcomme une batterie ou une pile. Ellestransforment l’énergie chimique en énergieélectrique, en cassant les molécules d’hydrogènequi réagissent avec l’oxygène de l’air. Dans leurforme stationnaire, elles deviennent semblableset peuvent alors jouer le rôle d’un générateur detaille réduite, fonctionnant de manièresilencieuse et sans émission de polluants.

L’Eletropaulo a l’intention d’installerl’équipement dans un immeuble où l’onsimulera le remplacement d’un générateur,premier pas avant de le tester ensuite pourd’autres usages. Eletropaulo a investi R$ 1,7million, soit 600 mille euros, dans la fabricationde la cellule, fonds financés par le Fundo Setorialde Energia (Fonds sectoriel de l’énergie),contrôlé par le Ministère brésilien de la Scienceet de la Technologie.

Selon l’ingénieur en électronique GilbertoJanólio, l’un des associés de Electrocell, lespremiers prototypes ont été développés grâce au financement de la FAPESP, à l’occasion d’un travail “qui a permis à l’entreprise dedécoller”. Pour la réalisation des projets actuels90% du matériel utilisé est produit au Brésil.Le seul produit importé est la Membraned’Echange de Protons (PEM, en anglais), quicaractérise ce type de cellule.

Une énergie de pointe

14

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

De l'énergie électrique non polluante pour approvisionner la plus grande ville d'Amérique latine

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 16: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Le cératomètre est un équipement essentielpour les cabinets ophtalmologiques. C’est à l’aide de cet appareil que les spécialistesmesurent les rayons de courbure de la cornée,un examen indispensable pour tous ceux qui portent des lentilles de contact. Il estégalement utilisé pour contrôler la cicatrisationet les distorsions après les interventionschirurgicales de la cataracte et de latransplantation de la cornée. Jusqu’à ce jour,les oculistes brésiliens n’avaient pas d’autre choix que d’importer cet équipement, qui n’était pas produit au Brésil. Le partenariat entre les chercheurs de la Calmed, une entreprisesiégeant à São Carlos, dans l’Etat de São Paulo,et ceux de l’Ecole d’Ingénieurs de São Carlos et de la Faculté de Médécine de Ribeirão Preto,toutes deux rattachées à l’Université de SãoPaulo (USP), est en train de changer cet état des choses. Après avoir beaucoup travaillé,ces chercheurs ont réussi à mettre au point un cératomètre automatique, dont la procédurede protection par un brevet a déjà été engagée au Brésil, aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. La mise en vente de cet appareil estprévue pour le deuxième semestre de l’année 2005.

Selon la physicienne LilianeVentura, fondatrice de la Calmed et chargée de lacoordination au Laboratoired’Instrumentation Ophtalmiquede l’Ecole d’Ingénieurs de SãoCarlos, l’équipement brésilienprésente une série d’avantages surses concurrents étrangers. L’un deces avantages est notamment laprojection d’un anneau lumineuxde 72 points de lumière sur lacornée du patient, dans unerégion de trois millimètres autourde la pupille. Les cératomètresmanuels – tels ceux que le Brésilimporte à l’heure actuelle –mesurent un anneau continu delumière dans l’œil, avec unegrande précision, mais en généralla mesure est limitée à 26dioptries, soit 26 degrésd’astigmatisme, tandis quel’appareil brésilien mesure jusqu’à60 degrés d’astigmatisme.L’astigmatisme est provoqué par

une cornée devenue ovale, qui empêche la lecture et produit des images sans netteté chez celui qui en est atteint. De plus,les mesures réalisées à l’aide de l’équipementmanuel sont plus lentes à obtenir, en raison de l’absence d’automation. « Quant auxcératomètres automatiques importés les plus populaires, ceux qui sont accouplés à des auto-réfracteurs (équipements réalisantd’autres types de mesures), ils ne possèdent que six points de projection sur la cornée,ce qui rend la mesure cératométrique moins précise », affirme Mme. Ventura.

Selon Wilson Marcos Mazari, directeur del’Apramed Aparelhos Médicos (Appareilsmédicaux), une entreprise de São Carlosresponsable de la commercialisation ducératomètre brésilien, l’appareil est en phase de finalisation du design et devrait être lancé sur le marché dès 2005. Bien que le prix de vente de l’équipement ne soit pas encore définitivement établi, on estime qu’il sera commercialisé aux environs de US$ 3.000,une valeur proche des cératomètres importésmanuels et bien inférieure à celle des appareils automatiques, qui coûtent autour de US$ 10.000.

Des examens oculaires plus précis

15

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Examens oculaires de haute précision : le cératomètre brésilien offre un meilleur rapport qualité/prix

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 17: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

catalyseurs), pièces essentielles au montage des cellules à combustible. C’est dans lescatalyseurs qu’a lieu la séparation des moléculesd’hydrogène (H2). Les protons originaires decette réaction atteignent à travers la membrane le côté négatif (anode) de la cellule pour formerde l’eau. Tandis que les électrons originaires de la réaction de séparation du H2 circulent par la plaque de séparation, en générant ainsi de l’électricité.

La cellule à combustible de l’Unitech faitpartie d’un programme de trois ans, qui

bénéficie d’un apport de R$ 5 millions,soit 1,7 million d’euros, que la CompanhiaEnergética de Minas Gerais (Cemig) a destiné à plusieurs projets de développement de cettetechnologie. Bien que les principes defonctionnement de la cellule à combustibleremontent au XIXè. siècle, puisqu’ils ont été développés en 1835 par le gallois WilliamRobert Grove, considéré comme le père de cette technologie, le système nécessite encore des perfectionnements. Dès la fin desannées 1990, les premières cellules à combustible ont été mises en vente aux Etats-Unis, au Canada et au Japon. A l’heureactuelle, il existe plusieurs prototypes capables de fournir entre 10 watts et 11 mégawattsd’électricité, adaptés au fonctionnement deséquipements mobiles des petites villes.

Partout dans le monde, des milliards dedollars sont dépensés chaque année par desinstitutions universitaires et des laboratoires derecherche privés pour essayer de perfectionnerles cellules à combustible, un système quiproduit de l’énergie électrique de manièresilencieuse et sans agresser l’environnement. AuBrésil, le premier équipement de ce genre a étédéveloppé en 2001 par le chimiste Antonio CésarFerreira, propriétaire de l’entreprise Unitech.

Cette découverte est venue couronner ledévouement et les efforts du scientique, qui avécu neuf ans aux Etats-Unis, où il a poursuivi avecsuccès des études post-doctorales et travaillé en tantque chercheur à la sectionAgriculture et Mécanique del’Université du Texas, ainsique dans l’entreprise MER,dont le siège est en Arizona.A son retour au Brésil, aumilieu des années 1990, il acréé son propre laboratoire,afin d’y développer lescatalyseurs, considéréscomme le cœur de la celluleà combustible. L’appareildéveloppé par Ferreira, de lataille d’un frigobar, estalimenté à l’hydrogène etpeut produire 1,5 kilowattd’électricité.

Cette cellule se présente sous forme d’une sorte desandwich composé d’électrodes, de catalyseurs et d’un électrolyte. Elle peut recevoir de l’hydrogène pur ou obtenu à partir soit du gaz naturel, soit de l’essence,du methanol (alcool de bois ou de céréales) ou de l’éthanol (alcool de la canne à sucre utilisé par les voitures brésiliennes).Pour l’instant, obtenir de l’hydrogène à partir de l’eau reste encore une option chère,car le processus de l’électrolyse qui sépare lesatomes d’hydrogène et d’oxygène nécessitel’utilisation de l’énergie électrique.

Le principe du fonctionnement des cellules à combustible repose sur les réactionsélectrochimiques nées de l’oxydation ducombustible. Pour monter les premiersprototypes, Ferreira a eu besoin de développerdes plaques de séparation bipolaires (les

Une entreprise crée une cellule à combustible

16

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

La première cellule à combustible brésilienne. Le principe de base de cette cellule a été développé au XIXè. siècle

Page 18: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Le diagnostic du cancer de la peau – dontl’incidence ne cesse d’augmenter au Brésil – peut désormais être fait avec plus de précision et de précocité grâce à une technologie mise au point par Atonus Engenharia de Sistemas,une entreprise de São José dos Campos (Etat de São Paulo). Fondée en 1995, cettesociété s’est donné pour objectif de développerses activités notamment dans le domaine de lavision informatique, en créant des systèmesdisposant de composants pour la capture etl’analyse de l’image. Cette entreprise a conçu un système informatique composé d’une caméra spéciale – le vidéodermatoscope – quiutilise un éclairage alimenté par câble en fibre optique, un logiciel et une banque dedonnées à distance sur Internet.

Selon l’ingénieur électronicien AntonioFrancisco Júnior, associé et directeur d’Atonus, moins de 40% des examens cliniques évaluent avec certitude la naturemaligne d’une lésion. Le Sistema deVideodermatoscopia Digital (SVD) (système de vidéodermatoscopie numérique) aide lespécialiste à émettre un avis et permet en outre la diminution du nombre de biopsies,notamment dans les cas où le patient nécessite un suivi périodique.

Le vidéodermatoscope du système de diagnostic filme la lésion et transmet l’image coloriée à un ordinateur où une plaque de capture digitalise l’image.

Le logiciel analyse ensuite morphologiquementla lésion cutanée (sur la base de la règle ABCD de la dermatoscopie), afin d’évaluer son asymétrie, l’irregularité du bord et lediamètre. Les données sont stockées, en utilisant une méthode de diagnostic comprenant la vérification en sept points (seven point checklist), parmi lesquels l’existence de démangeaison et d’un contourirrégulier. Les données observées par le médécin, comme par exemple la détection de couleurs et de structures différenciées, sontinsérées manuellement dans le programme.

L’évaluation de tous ces paramètres produit une ponctuation dermatologiquepréétablie, qui permet au programme de déterminer si la lésion est benigne,maligne ou douteuse. Si le médécin souhaite une seconde opinion, il pourra envoyer les images digitalisées à un autre spécialiste,via Internet.

Le système SVD est commercialisé parl’entreprise soit dans son intégralité soitséparément. Le système complet coûte environ US$ 9 mille, soit pratiquement la moitié du prix proposé par les concurrents internationaux.Atonus a également mis en place un forum médical de débats sur Internet(www.visualmed.com.br), qui devrait permettre la formation d’une banque de données sur le cancer de la peau au Brésil.

Cancer de la peau : un diagnostic encore plus sûr

17

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

L'équipement permet de diagnostiquer les lésions de la peau sans passer par des biopsies

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 19: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

pots en plastique. S’il fallait le fairemanuellement, cela mettrait environ huitheures », affirme la chercheuse. Créée il y a 15ans, ProClone commercialise à l’heure actuelle40 mille plants par mois, mais elle pourraiten produire cinq fois plus. Ces dernières

années la croissance de l’entreprise futvertigineuse. « En 2000, nous ne vendions quedeux mille plants. Depuis, notre chiffre d’affaire a décuplé. Nous avons devancé nosconcurrents parce que nous avons su résoudre le problème des coûts élevés liés au processus

de fabrication des milieux de culture pour lamicro propagation. Nous avons garanti la qualitéphytosanitaire de nos produits,puisque les plants passent par le test Elisa(Enzyme-Linked Immunosorbent Assay)spécifique pour chaque virus », déclare Monique. ProClone approvisionne le marchébrésilien mais elle a aussi des clients aux Pays Bas, vers lesquels elle exporte chaque année cent mille plants, en passant par unesociété d’import-export. `

18

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Le marché mondial de la floriculture brassechaque année près de 64 milliards de dollarsmais le Brésil n’y participe que pour une toutepetite part, estimée à 0,3%. Afin d’élargir laprésence brésilienne sur ce marché, ilconviendrait d’optimiser toutes les étapes de la chaîne de production, y compris celle de la production des plants. C’est l’objectifque s’est fixé ProClone, un laboratoirebiotechnologique de micropropagation, situé à Holambra, dans l’Etat de São Paulo, etspécialisé dans la production de plantesornementales et de bulbes. Cette entreprise aréussi à mettre au point des procédés demultiplication des clones très efficaces, visant àoptimiser le processus de production. Cettetechnique consiste à utiliser des parties de la desplante ou même des morceaux très petits, tel unensemble de cellules (appelé méristème), pourengendrer des « plantes-filles » identiques.

Selon la biologiste Monique Inês Seregen,chercheuse associée à la ProClone, la productionde plants clonés présente d’innombrablesavantages par rapport à la propagation végétativetraditionnelle, dont le plus important estl’uniformité du produit, puisque à partir d’unepartie de la matrice (ou « plante-mère ») il estpossible de produire de très nombreux individusidentiques. La rapidité de la multiplication – enun an, il est possible d’obtenir jusqu’à un millionde plantes-filles identiques à la plante originelle– et le contrôle effectif des maladies constituentégalement deux importants avantagescomparatifs. Enfin, la manipulation et letransport des pots en plastique, au lieu des pots en verre traditionnels, qui contiennent lesplants produits au laboratoire sont extrêmementpratiques. « Nous sommes les premiers enAmérique latine à avoir remplacé les pots enverre par des pots en plastique. Outre la facilité de manipulation et de transport, cechangement a également apporté des gainsfinanciers significatifs, car nous avons réussi àréduire les dépenses d’énergie du laboratoire etnous avons ainsi obtenu une économie de 30% dans le processus de micro propagation »,explique Monique.

Une autre innovation mise au point parProClone réside dans la création d’unéquipement destiné à optimiser le processus deproduction des plants. « En une heure et demie,cet équipement prépare le milieu de culture (ungel où le clone sera planté) et remplit près de 600

Des plants clonés améliorent la qualité des fleurs brésiliennes

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Du clonage pour être compétitifsur le marché mondial

Page 20: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

19

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Un logiciel conçu conjointement par Rhodiado Brasil, filiale brésilienne du groupe françaisRhodia, et par la Faculdade de EngenhariaQuímica (FEQ) (Faculté d’Ingiénierie Chimique)de l’Université d’Etat de Campinas (Unicamp),localisée à Campinas, à 100 kilomètres de SãoPaulo, a contribué à améliorer sérieusement lesnouveaux processus de production utilisés dansl’industrie chimique. Ce logiciel rend ces processusplus rapides, ce qui permet de réaliser une grandeéconomie de temps, en accélérant le choix dusolvant le plus approprié pour la formulationd’un nouveau médicament, d’une peinture àséchage rapide ou encore d’un shampooing quifacilite le démêlage des cheveux. Le solvant(acétone, benzène, alcool…) est une substanceessentielle dans la fabrication de ces produits. Lechoix de celui qui s’avérera le plus adéquat se faitd’habitude au moyen des tests de laboratoire,lesquels peuvent durer plusieurs jours voireplusieurs semaines. En temps normal, Rhodiatravaille avec une liste standard de 90 solvants,aussi bien pour fabriquer ses propres produitsque pour satisfaire la demande de ses clients.

« Il fallait conduire des expériences avecchacun de ces solvants. C’était un processus lent,cher et pas très approprié », affirme le professeurMartin Aznar, coordinateur de ce projet qui abénéficié du soutien financier de la FAPESP, dansle cadre du programme « Parceria para InovaçãoTecnológica » (PITE) (Partenariat pourl’innovation technologique). « Nous avons mis

L’accélération desprocessus chimiques

Le logiciel simplifie la formulation des médicaments et des cosmétiques

au point un outil qui permet de limiter cette listeà seulement six ou sept solvants, mais qui restenéanmoins représentative », dit Aznar. Pour créerce logiciel, les chercheurs se sont basés sur unmodèle théorique, appelé « méthodologie deHansen » et utilisé dans l’industrie chimiquedepuis les années 1970 pour élaborer des produitscontenant des polymères, tels le caoutchouc, leplastique ou la silicone, et des solvants organiques,notamment les peintures. Mais cette méthoden’avait jamais été employée pour les solidescristallins. Cette catégorie chimique suit toujoursune norme régulière de distribution : on y trouve,par exemple, le principe actif des médicaments.

Les recherches qui ont abouti à la conceptiondu logiciel ont été menées en partenariat avec leCentro de Pesquisas de Paulínia, l’un des cinqcentres de recherches dont dispose Rhodia de parle monde. Ces centres sont responsables dudéveloppement des applications de nouveauxproduits et des procédés. Ce logiciel est considérécomme une pièce importante par le groupefrançais car il apporte sa contribution auxprojets mis au point en laboratoire lors desétapes initiales du processus industriel. Legroupe Rhodia est présent au Brésil depuis 1919où il emploie près de 3.200 personnes. Sesinvestissements en recherche et développementde produits atteignent environ 180 millionsd’euros de par le monde, dont pour ce quiconcerne le Brésil près de R$ 30 millions, soitl’équivalent de plus de 10 millions d’euros.

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 21: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Bien que l’élevage des autruches soit uneactivité récente au Brésil, puisqu’elle n’y a débutéqu’au milieu des années 1990, ce pays possèdedéjà le cinquième cheptel le plus important aumonde, avec près de 260 éleveurs et 200 milletêtes de bétail. Il n’est devancé que par l’Afriquedu Sud, pays pionnier dans l’élevage commercialde ce genre d’animal, les Etats-Unis, l’UnionEuropéenne et la Chine. Afin de conquérir lemarché international, les entreprises du secteurse sont mobilisées pour perfectionner lesméthodes d’élevage. A cet égard, il est intéressantde mettre en relief les activités de la société DNAConsult Genética e Biotecnologia, implantée àSão Carlos, dans l’Etat de São Paulo. Enrecourant aux ressources de la biologiemoléculaire, cette entreprise a mis au point unetechnique d’identification, à grande échelle, dusexe des autruchons dès les premiers jours deleur naissance, par l’analyse du ADN. Cettetechnique permet également de rechercher lapaternité des nouveau-nés et d’identifier leurscaractéristiques, en élaborant une cartegénétique pour chaque animal.

« Procéder à la différenciation sexuelle desautruches est fondamental pour larentabilité d’un élevage, quiaujourd’hui consiste essentiellementà acheter et à vendre des bêtes envue de la formation d’un cheptel »,comme l’explique Euclides MatheucciJúnior, chercheur au Départementde Génétique et d’Evolution del’Université Fédérale de São Carlos(UFSCar) et associé-directeur de laDNA Consult. « A l’oeil nu, il n’estpossible de savoir si l’autruchon estun mâle ou une femelle que lorsqu’ila atteint environ quinze mois. Avecla méthode que nous avons mise aupoint, cette identification a lieu dèsles premiers jours qui suivent lanaissance, ce qui permet de vendrel’animal tout de suite aprèsl’eclosion », affirme le chercheur. Letest, réalisé au moyen de latechnique connue sous l’appellationPCR (de l’anglais Polymerase ChainReaction, réaction de polymérisationen chaîne,), est fait à partir del’extraction du ADN contenu dansles cellules du bulbe des plumes desnouveau-nés ou dans celles de la

membrane chorio-allantoïde. Le résultat del’expertise est obtenu en trois jours.

Les deux autres examens – de paternité etd’identification – apportent également des gainssignificatifs, car ils permettent au producteur desavoir quelle est l’origine de l’animal et d’exercerun contrôle strict sur son cheptel. De plus, le testde paternité offre à l’éleveur la possibilité desélectionner les femelles et les mâles destinés à lareproduction, afin d’augmenter la diversitégénétique et, dans le même temps, d’éviter laconsaguinité. Selon Matheucci, ces trois testssont déjà commercialisés par l’entreprise,laquelle s’est associée, au début de cette année, àVitrogen, l’un des leaders mondiaux pour letransfert des embryons chez les bovins. « Nousvoulons occuper une place importante dans ledomaine de la technologie animale », affirme lechercheur. Curieusement, lorsqu’elle fut créée, ily a neuf ans, la DNA Consult ne se consacraitqu’à la réalisation d’examens de l’ADN humain.Son entrée dans le secteur de la biologiemoléculaire animal s’est réalisée en 2001 et àl’heure actuelle ce secteur représente près de 50%du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Le sexe des autruchesdans le collimateur

20

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

La carte génétique aide à rentabiliser l'élevage d'autruches

Page 22: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Une bonne nouvelle pour lespatients qui ont besoin de recourir àune chirurgie de la cataracte ou à une transplantation de la cornée.Depuis avril 2003, ces deux procédéssont devenus plus sûrs grâce autopographe intrachirurgical développépar Eyetec, une petite entrepriseimplantée à São Carlos, dans l’Etat deSão Paulo, et spécialisée dans larecherche et la fabrication d’appareilsophtalmologiques. L’équipement misau point par Eyetec garantit une plusgrande précision et élimine unegrande partie des risques présentéspar ces deux interventions. Dans lessept mois qui ont suivi le lancementdu produit, 20 appareils ont étévendus, au prix de R$ 15 mille, soit 5mille euros chacun. Par ailleurs,Eyetec a lancé une autre innovation encréant un topographe conventionnelqui ne nécessite pas de plaquesinternes dans l’ordinateur pour lasaisie des images. Il est utilisable avantet après les chirurgies au laser dans lacorrection de la myopie et del’astigmatisme. Cet appareil, qui coûteen moyenne R$ 35 mille (un peu plusde 12 mille euros) est déjà devenu leader au Brésil, avec 450 unités vendues.

Le topographe intrachirurgical mesure lacourbure de la cornée durant les opérations etdétecte des variations très petites sur la surfacede la membrane, en éliminant une partie desrisques présentés par ces actes chirurgicaux. Cetéquipement permet d’éviter la survenue del’astigmatisme (distorsions de l’image par l’œil),un problème dû aux modifications millimétriquesde la surface de la cornée au moment de la suturede la coupe chirurgicale. L’équipement a nécessitétrois années pour être mis au point. Dans lapremière phase du projet, des pièces mécaniqueset optiques ont été produites et un logiciel de saisieet de traitement de l’image a été conçu. Au coursde l’étape suivante, il s’est agi de créer un prototypecapable de présenter les caractéristiques d’unproduit commercialement opérationnel. L’appareila ainsi reçu une sorte de bras mécanique utilisélors des chirurgies. Les ophtalmologistes peuventchoisir entre deux versions de l’équipement : l’unequi fonctionne accouplée à un ordinateur de bureauet l’autre qui est connectée à un ordinateur portable.

Pour réaliser cet équipement, Eyetec abénéficié de l’aide financière de la FAPESP et anoué un partenariat avec différentes institutionsde recherche, dont notamment le Laboratório deÓptica Oftálmica do Instituto de Física daUniversidade de São Paulo (USP) (Laboratoired’Optique ophtalmologique de l’Institut dePhysique de l’Université de São Paulo) et lesdépartements d’ophtalmologie de la Faculté deMédecine de l’USP, unité de Ribeirão Preto (SP)et de l’Université Fédérale de São Paulo (Unifesp).Les responsables de Eyetec estiment que le produita un bon potentiel de vente sur le marché puisqueparmi les neuf mille ophtalmologistes en activitéau Brésil, trois mille six cent sont des chirurgiens,lesquels constituent la clientèle ciblée pour lavente de cet équipement. Par ailleurs, letopographe, dont le brevet est déposé au Brésil, aégalement de bonnes chances de connaître un réelsuccès commercial sur le marché international.C’est ainsi que la société Eyetec a déjà des clientsau Mexique et en Chine et poursuit des négociationspour la distribution du produit en Europe.

Plus de précision pour les chirurgies ophtalmologiques

21

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Accouplé à l'équipement, ce topographe prévient l’apparition de l'astigmatisme

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 23: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Le Brésil s’apprête à intégrer le groupe trèssélectif des pays qui maîtrisent la technologiepour la fabrication des propulseurs pour satellites.Ces équipements sont des pièces fondamentalespour suivre le positionnement et assurer lescorrections d’orbites nécessaires au lancementd’un satellite dans l’espace. Peu de pays au monde,à l’image des Etats-Unis et de la France, détiennentce savoir-faire. La Fibraforte, une petite entreprisede São José dos Campos, dans l’Etat de SãoPaulo, a construit avec succès leprototype d’un propulseur quisera intégré à la PlateformeMultimission (PMM) de l’InstitutoNacional de Pesquisas Espaciais(INPE) (Institut national desrecherches spatiales). Cetteplateforme, prévue pour êtreachevée en décembre 2007,représente un concept moderne entermes d’architecture des satelliteset regroupe tous les élémentsindispensables à l’opération et à lasurvie de ces engins spatiaux. Lapremière série de propulseurs deFibraforte, avec cinq newtons depoussée, a déjà subi avec succèsune série de tests de performanceet de durabilité, close au premiersemestre de 2004.

La conception et la fabrication de cet équipement couronne une histoireentrepreneuriale réussie. Créée au début desannées 1990, la société Fibraforte est l’une desentreprises technologiques les plus respectées dusecteur aérospatial brésilien. Elle a participé auprojet du Satélite Sino-Brasileiro de RecursosTerrestres (CBERS 1 et 2) ( Satellite sino-brésilien de ressources terrestres) de l’INPE, encontribuant à la confection de la structure dusatellite et de la partie mécanique des antennes,ce qui inclut la conception, le développement duprojet, la fabrication et les tests de certification.L’entreprise a commencé ses activités dans lesecteur de l’aéronautique en 1999, époque àlaquelle elle a joué un rôle important dans ledéveloppement de la nouvelle famille des jets 170et 190 de l’Embraer. Puis, elle a été engagé par laKawasaki Heavy Industries, l’une des principalesentreprises industrielles de l’aéronautique duJapon, pour participer au développement de lastructure des ailes d’avions. Grâce à l’emploid’outils informatiques, la Fibraforte a pu

participer à un projet d’aile plus legère, unélément fondamental dans le secteur del’aviation. “Le développement de nos activitésdans le secteur de l’aéronautique a amené notreentreprise à investir considérablement dansl’infrastructure, principalement en ce quiconcerne l’acquisition d’outils sophistiqués pourle développement des produits, outils requis parles industries de ce secteur. Avec le savoir-faireacquis, nous utilisons ces outils pour des projets

Une histoire à succèsdans le domaine de l’aérospatial

22

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

E S

OH

O (

ES

A &

NA

SA

)

dans le secteur spatial”, affirme l’ingénieuraéronautique Jadir Nogueira Gonçalves, à la foisassocié et directeur de la société Fibraforte. Laplus récente conquête de Fibraforte estl’obtention d’un marché pour la fourniture del’un des sous-systèmes des satellites CBERS 3 et4, en partenariat avec l’entreprise Cenic.

Selon l’ingénieur Gonçalves, dès queFibraforte a commencé à exercer ses activitésdans le secteur aéronautique, son chiffred’affaires s’est fortement accrû, pour se stabiliserensuite à un niveau élevé. “Nos recettes ontprogressé cinq à six fois plus qu’au cours de lapériode précédant le contrat passé avecKawasaki”, déclare Jadir Gonçalves. “Pourpouvoir suivre l’évolution technologique et pourrépondre aux demandes du marché, une bonnepartie des recettes de l’entreprise est réinvestiedans la recherche et le développement.”Fibraforte s’appuie aujourd’hui sur une équipede 25 salariés, pour la plupart ingénieurs, dontquelques uns sont issus de l’INPE.

De la haute technologie pour le lancement des satellites

Page 24: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

kilogrammes par centimètre carré (kg/cm2),à une température proche des 190 degréscentigrades. En quelques minutes, la cellulose etl’hemicellulose contenues dans la bagasse sonttransformées en hexoses et en pentoses, avec uneprédominance de glucose parmi les hexosesformés. La liqueur hydrolitique qui contient lessucres réducteurs est purifiée pour en retirer les substances indésirables, dont notamment l’acide sulfurique, puis elle reçoit des nutriments,pour se transformer en moût fermentable.Celui-ci est mélangé au bouillon et à la mélasseutilisée normalement pour la fabrication del’alcool. Dans les étapes finales du processus,le mélange est fermenté et distillé à l’alcooléthylique. Dedini prévoit d’achever les premièresinstallations industrielles fin 2005. Elles aurontune capacité journalière de production d’alcoolde 60 mille litres. Au terme de ce processus,la technologie sera mise à la disposition desentreprises intéressées.

23

FA P E S P IN OVA Ç Ã O TE C N O L Ó G I C A

Ce qui, il y a quelques décennies, semblait unrêve – fabriquer de l’alcool éthylique carburant,c’est-à-dire de l’éthanol, à partir de la bagasse decanne à sucre – est désormais devenu réalité,grâce aux efforts des scientifiques du GroupeDedini, une entreprise siégeant à Piracicaba, villesituée à l’intérieur de l’Etat de São Paulo. Cettesociété est l’un des plus grands fabricantsbrésiliens de machines et d’équipements pour lesecteur de la production du sucre et de l’alcool.Elle a inauguré, fin 2003, une usine semi-industrielle, baptisée Unidade de Demonstraçãodo Processo (UDP) (Unité de démonstration duprocessus), capable de tirer un bénéfice total dutraitement de la biomasse de canne à sucre et detransformer la bagasse en alcool combustible.Selon l’un des dirigeants de l’entreprise, grâce àcette innovation il est possible d’augmenter laproduction d’éthanol au Brésil de 30%, sans qu’ilsoit nécessaire de planter un seul pied de canne àsucre supplémentaire, ce qui équivaut à une offreaditionnelle de 5,4 milliards de litres d’alcoolchaque année.

Cette nouvelle technologie est le fruit de deuxdécennies de recherches, menées en partenariatavec le Centro de Tecnologia da Cooperativa deProdutores de Cana, Açúcar e Álcool do Estado deSão Paulo (Copersucar) (Centre de technologie dela Coopérative des producteurs de canne, de sucreet d’alcool de l’Etat de São Paulo) et qui ontbénéficié du financement de la FAPESP. Pour quele projet devienne réalité, les chercheurs de Dediniet du Centre de Technologie de la Copersucar ontdu mettre au point un procédé à base d’hydrolyse(une réaction chimique obtenue en employant del’eau) permettant de convertir en éthanol lacellulose présente dans la bagasse. Baptisée DediniHidrólise Rápida (DHR), cette technologie a étébrevetée au Brésil, aux Etats-Unis, en UnionEuropéenne, en Russie et dans plusieurs paysd’Amérique latine. Le grand avantage de ceprocessus est sa vitesse. Alors qu’avec lestechniques classiques – qui ont recours à desacides concentrés ou dilués – la transformationnécessite cinq heures pour aboutir, par latechnique DHR elle ne prend que dix minutes.

Le processus est relativement simple. Labagasse de canne à sucre est placée dans unreacteur à flux continu, approvisionné avec unhydrosolvant organique – de préférence,l’éthanol – et de l’acide sulfurique. L’unitéfonctionne sous une pression de 25 à 27

La bagasse de canne à sucre transformée enalcool combustible

Une nouvelle technologie permet d'obtenir 30%d'alcool de plus de la canne à sucre

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 25: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Le Brésil est l’un des grands producteursmondiaux de papier et de cellulose. Or, grâce aux efforts d’une entreprise d’industrie chimique de Barueri, dans la région métropolitainede São Paulo, le processus de fabrication de lacellulose est devenu plus efficace et moins agressifpour l’environnement. En 1999, la LogosQuímica a mis au point une famille de chélateursmultifonctionnels – baptisés Logosperse – propres à éliminer les composants chimiquesindésirables dans le processus de blanchiment de la pulpe de cellulose de l’eucalyptus. Ce produit présente le gros avantage de ne pasagresser l’environnement. Découvert après deux années de recherche, le Logospersepermet de remplacer l’acide diéthyléniquetrilaminopentacétique (DTPA), seule substancejusqu’ici utilisée à cette fin. Le nouveau chélateur a été rapidement accepté par lesentreprises du secteur et aujourd’hui il est leader dans son segment de marché.

La ligne Logosperse associe trois molécules à base de phosphonates, synthétisées par Logus Química dans ses propres laboratoires.Ainsi, selon les chercheurs de Logos, la nouvelle famille de chélateurs réduit l’utilisationdu peroxyde d’hydrogène, plus connue sous lenom d’eau oxygénée, ainsi que celle d’autreséléments, entraînant une chute des coûts deproduction de l’ordre de 50%. Cette substance apour rôle de “séquestrer” les ions métalliques,comme le fer, le cuivre et le manganèse, existantdans la pâte marron de la cellulose et qui, sans

cela, réagiraient avec le peroxyde d’hydrogène, enle dégradant et en nuisant à la blancheur duproduit. Un autre avantage du Logosperse parrapport au DTPA c’est qu’il peut être employédans un milieu aussi bien alcalin que basique,tandis que le DTPA n’est efficace qu’en milieubasique. Cette versatilité réduit les coûts deproduction et diminue la corrosion deséquipements et des composants en acierinoxydable, employés par l’industrie du papier etde la cellulose.

Créée en 1990, Logos Química compte parmises clients de grandes entreprises brésiliennes dusecteur du papier et de la cellulose, tellesAracruz, Votorantin et Susano Bahia Sul, tandisqu’elle a pour concurrents les géants del’industrie chimique internationale (Dow, Basf etMonsanto). Le secret du succès commercial decette entreprise, qui emploie 150 collaborateurset dont le chiffre d’affaires annuel se situe autourde US$ 10 millions, réside dans l’importancequ’elle accorde au secteur de la recherche et dudéveloppement. Logos investit de 3% à 5% de sesrecettes dans son département de Recherche etDéveloppement et une bonne partie de sonchiffre d’affaires provient de la vente desproduits lancés au cours de ces dernières années.Pour ce qui est du développement de la ligne dechélateurs Logosperse, l’entreprise a bénéficié del’aide financière de la FAPESP dans le cadre duPrograma Inovação Tecnológica em PequenasEmpresas (PIPE) (Programme d’innovationtechnologique dans les petites entreprises).

Un produit pour améliorer le blanchiment de la cellulose

24

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Le processus de blanchiment de la cellulose à l'aide du Logosperse présente moins de risques pour l'environnement

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 26: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Un tournant dans la chaîne de production etde l’audace pour produire un matériel plus adaptéaux nécessités du marché : tels sont les piliers dela stratégie adoptée par Mextra Engenharia Extrativade Metais, une entreprise spécialisée dans letraitement des métaux, ayant son siège à Diadema,dans la région métropolitaine de São Paulo, pourassumer le leadership dans la production depastilles porteuses d’éléments d’alliage, appeléeségalement pastilles durcissantes. Composées depoudres pressées ou compactées, ces pastilles, quiressemblent aux comprimés effervescents devitamine C mais d’une taille géante – ellesmesurent 85 millimètres de diamètre et 40millimètres d’épaisseur et pèsent environ 1 kilo –sont essentielles pour la fabrication de la plupartdes produits en aluminium, tels les ustensilesdomestiques, les fenêtres ou même les ailesd’avions. Elles sont ajoutées à l’aluminium àl’état liquide, s’y dissolvent et lui confèrent denouvelles propriétés, comme par exemple uneplus grande résistance mécanique.

La nouveauté introduite par Mextra aconsisté à innover dans le processus deproduction de ces pastilles composées de deuxéléments métalliques. Au lieu de faire une pastilleà partir d’un mélange de deux poudres de métauxdistincts – comme le fer et l’aluminium, les plusdemandés par le marché – cette entreprise aconçu un nouveau procédé pour l’obtentiond’une poudre pré-mélangée contenant ces deuxéléments dans sa structure finale. Elle a utilisécomme matière-première des chutes d’acier et

d’aluminium. « A partir de la fusion de ces chuteset d’un procédé dit d’atomisation, nous avonsproduit les pastilles dans la composition souhaitéeet nous n’avons plus eu besoin d’utiliser lespoudres achetées sur le marché », expliquel’ingénieur en métallurgie Ivan Barchese, l’un des associés de Mextra.

Outre le fait qu’il s’agit d’un produit quicontribue à la protection de l’environnement,puisqu’il est produit à partir de matériaux recyclés,les pastilles de Mextra ont un coût de productioninférieur à celui des pastilles vendues sur lemarché. «C’est également un produit de qualitésupérieure, car les propriétés de la poudre –comme la taille et la composition chimique dugrain – peuvent être mieux contrôlées, étant donnéque c’est nous qui la fabriquons », dit Barchese.

En vertu du caractère inédit du produit auniveau mondial, les pastilles de Mextra,composées de 90% de fer et 10% d’aluminium,ainsi que leur processus de production ont faitl’objet de dépôts de brevets auprès de l’InstitutoNacional de Propriedade Industrial (INPI)(Institut national de la propriété industrielle) etdans deux autres pays (Etats-Unis et Venezuela),où se trouvent les principaux clients de cetteentreprise. L’audace technologique a déjàapporté ses fruits à l’entreprise Mextra, laquelle adoublé son chiffre d’affaires l’an dernier, parrapport à 2003. Une partie des recettes est dûeaux ventes à l’exportation, puisque près de 30%de la production des 400 tonnes produites parmois sont vendus à vingt clients étrangers.

Du nouveau dans la production de l’aluminium

25

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Pastilles durcissantes : le procédé breveté a fait progresser les recettes et les exportations

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 27: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Omnisys est l’une des rares – sinon l’unique –entreprise brésilienne à maîtriser les technologiesdu développement de projet et de la fabricationdes radars météorologiques. Elle a bénéficiérécemment d’un financement de la FAPESP, dansle cadre du Programa Inovação Tecnológica emPequenas Empresas (PIPE) (Programmed’innovation technologique dans les petitesentreprises), pour perfectionner un équipementappelé « ensemble antenne bande S », conçupour intégrer un radar météorologique Doppler.« Cet appareil, constitué d’une antenne et de sonsocle de support, a pour fonction aussi biend’envoyer des impulsions électromagnétiques àhaute puissance dans la direction indiquée quede recevoir les échos créés par la réflexion del’énergie émise par un phénomènemétéorologique », explique l’ingénieur enélectronique Jorge Ohashi, directeur del’entreprise. Outre celui-ci, deux autres projetsliés à la phase initiale de développement de cemême radar ont déjà été financés par la FAPESP,dont l’un est relatif à un transmetteur bande S etl’autre à un récepteur bande S.

Outre sa présence dans le secteurmétéorologique, Omnisys poursuit égalementdes activités en tant que fournisseur de solutionsd’ingénierie pour les marchés de la défense, destélécommunications, de l’aérospatial et del’automation industrielle. Dans le domaine ducontrôle du trafic aérien, par exemple,l’entreprise détient un réel savoir-faire dansl’exécution des services de manutentioncorrective et d’évolution technique des systèmesde radar tout comme dans le développement de nouvelles solutions dans le domaine del’électronique. Il y a peu, Omnisys a signé un contrat avec l’entreprise française Thalespour participer à la modernisation des radars de contrôle du trafic aérien existant auBrésil, ainsi que pour l’installation de dixnouveaux radars acquis par le ministère del’Aéronautique. Sur le marché de la défense,Omnisys est un fournisseur traditionnel demain-d’œuvre et d’équipements pour la Marinedu Brésil. En effet, elle est responsable, entreautres, de l’installation, de l’intégration et de lamise en opération d’équipements sur lesbateaux, ainsi que de l’entretien et de laformation des personnels.

Dans le secteur aérospatial, Omnisys vient de signer un contrat avec l’Instituto Nacional dePesquisas Espaciais (INPE) (Institut national

des recherches spatiales), du Ministère brésiliendes sciences et de la technologie, pour lafourniture d’un sous-système de collecte dedonnées qui intégrera les satellites sino-brésiliensCBERS 3 et 4. Il convient de mentionner enfin la participation d’Omnisys au ProgramaSivam (Système de vigilance de l’Amazonie).« Nous avons été engagés par l’Atech pour assurer le service de coordination del’ingénierie aussibien que du projet, de laformation et des activités de support et defabrication, relatifs au système de radar Doppler installés dans la région amazonienne. »

Fondée en 1997, Omnisys a son siège dans laville de São Caetano do Sul, dans la régionmétropolitaine de São Paulo. Sur ce site sontconcentrés les secteurs de l’ingénierie dedéveloppement du hardware, de la garantie duproduit, de la fabrication électrique etmécanique, ainsi que les laboratoires dotésd’équipements de mesure modernes dans lesdomaines de l’électronique numérique etanalogique, de la puissance, des microondes et dela métrologie. C’est dans ces installations qu’estmené à bien l’essentiel des activités d’Omnisys :qu’il s’agisse de l’exécution des projets ou de lafabrication, de l’intégration et des tests de tousles équipements fabriqués par Omnisys.L’entreprise possède aussi une unité d’affaires etde développement de logiciels à Rio de Janeiro.

Un expert dans lesecteur météorologique

26

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Radars: des solutions de pointe en ingénierie

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

Page 28: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Un petit appareil de la taille d’un paquet decigarettes est en train d’optimiser la circulationdes voitures des concessionnaires de servicespublics et d’assurer la sécurité des transporteurs demarchandises au Brésil. Il s’agit de l’Unité Mobiled’Enregistrement des Trajets, mise au point parCompsis Computadores e Sistemas (ordinateurset systèmes), une entreprise créée il y a quinzeans et implantée à São José dos Campos, dansl’Etat de São Paulo. Cet équipement dont latechnologie est basée sur les systèmes traditionnelsde localisation à distance de véhicules, ajoute à latraçabilité conventionnelle une série de possibilitésrendues opérationnelles grâce à l’informatique, telsque le relevé cartographique des parcours réaliséset les rapports détaillés sur les horaires effectués.Il utilise les données du système GPS (GlobalPositioning System), qui utilise à son tour lesinformations d’une constellation de satellitespour informer sur la localisation du véhicule.L’envoi de ces données à l’entreprise est effectuéau moyen de connexions avec des stations radioUHF ou avec le système de téléphonie mobile.

Lancé sur le marché au courant de l’année2002, l’appareil coûte entre R$ 2.500 et R$ 4.700(soit entre 830 et 1.600 euros), en fonction descaractéristiques de chaque modèle. Etant donnésa capacité à assurer le monitorage de tout ce quisurvient au véhicule, l’appareil s’apparente à laboite noire des avions. Il peut être programmépour enregistrer différentes activités, telles que laconsommation de combustible, la vitesse en toutpoint du parcours, l’ouverture des portes, les tempsd’arrêts ou la température des marchandisesquand le véhicule dispose d’un compartimentréfrigéré. Par ailleurs, il peut être égalementconfiguré pour assurer l’enregistrement électroniquedans les portails d’entrée des entreprises, le paiementautomatique du péage et dans les postes à essence.

L’un des principaux avantages de cet équipement,à enchâsser dans un endroit caché du véhicule afind’éviter toute possibilité de violation, est de permettreun monitorage en ligne, arme particulièrementefficace contre le vol des marchandises et/ou duvéhicule. Si celui-ci est dévié du parcours préétabli,l’appareil pourra débrancher certains systèmespour contrôler alors le système d’allumage dumoteur, l’ouverture de la portière du compartimentdes marchandises, les phares, les loquets de porteset la radio, tout en émettant un signal d’alerte versla centrale de contrôle ou l’entreprise de sécurité.

Outre les entreprises de transport, Compsis aégalement pour clients des concessionnaires de

27

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Des véhicules tenus à l’oeil

Le système portable offre plus de sécurité au transport de marchandises

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

services publics, comme ceux des transports encommun. Dans la gestion de la circulation desautobus, par exemple, l’appareil fourni par Compsispeut enregistrer le temps passé à chaque arrêt, lekilométrage parcouru, la vitesse à laquelle roulentles véhicules et les parcours suivis. Un contrat adéjà été signé avec la société São Paulo Transporte,une entreprise responsable de la gestion dutransport public dans la capitale pauliste. L’UnitéMobile de Registre des Trajets peut égalementêtre employée pour contrôler le trajet des véhiculesqui transportent les ordures, en enregistrant letonnage transporté par ceux-ci et le local dedécharge. Indépendamment de son usage,l’équipement proposé par Compsis peut êtreconfiguré avec différentes capacités de mémoireet offrir la possibilité de cryptographier les donnéescollectées. Enfin, pour faciliter la lecture desinformations, l’Unité Mobile d’Enregistrementde Trajets fournit des rapports, formalise desgraphiques et croise les informations à partir defichiers ouverts dans un format compatible avec lesprogrammes bien connus MS-Office de Microsoft.

Compsis a été créée en 1989 et a démarré sesactivités comme fournisseur du secteur aérospatialde São José dos Campos. Ces dernières années,l’entreprise s’est diversifiée et va de l’installationde péages électroniques au développement delogiciels, en passant par la fourniture d’équipementsélectroniques pour les chaînes de montage del’industrie automobile.

Page 29: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Du nouveau dans le panorama brésilien de laconstruction civile, à savoir : des tuiles et desréservoirs d’eau fabriqués à partir d’un mélangede fibres végétales et de fibres plastiques, sans laprésence d’amiante, ce matériau étant considérécancerigène. Ce nouveau type de fibrociment, àhautes durabilité et résistance, a été développé à laFaculté de Zootechnie et d’Ingiénerie d’Aliments(FZEA), dans la ville de Pirassununga et à l’EcolePolytechnique de São Paulo, ces deux institutionsappartenant à l’Université de São Paulo (USP).

Comme l’explique le professeur HolmerSavastano Júnior, coordinateur du projet, latechnologie mise au point incorpore au nouveaumatériau des fibres végétales obtenues à partirdu bois de certaines essences, telles le pin oul’eucalyptus et de végétaux autres que le bois dur, comme le sisal, le bananier ou le cocotier.Les fibres plastiques, quant à elles,entrent dans la composition en tant que renfort du ciment, “etentraînent une améliorationsignificative de la performancemécanique et de la durabilité de ces matériaux”, constate le professeur.

Deux entreprises brésiliennesont établi un partenariat avec laFZEA et avec l’Ecole Polytechniquepour la production de ce matériau .Il s’agit de l’Imbralit (implantée àCriciúma, Etat de Santa Catarina)et l’Infibral/Permatex (Leme, Etatde São Paulo). Selon le directeurindustriel de cette dernière,l’ingénieur Luiz Fernando MarchiJúnior, sur un total de six milleréservoirs d’eau produits chaquemois, près de trois mille n’ont pasd’amiante. Il s’agit d’un marché enévolution croissante, qui répondaux besoins des consommateurs,tant au Brésil qu’à l’étranger et quiexige des produits différenciés,observe Marchi Júnior.

Les tuiles ondulées sansamiante, fabriquées également parcette entreprise, ont été lancées surle marché au premier semestre de2005. Même si les nouveauxproduits sont en moyenne 20%plus chers que les produitssimilaires existants, on estime que

28

FA P E S P IN OVA Ç Ã O TE C N O L Ó G I C A

Des fibres végétales dans la construction civile

Le nouveau matériau remplace l'amiante dans la fabrication des tuiles

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

l’optimisation du matériau pour les usagesactuels, ainsi qu’une meilleure adaptation aumarché et au climat, aboutisse à un meilleurrapport coût/bénéfice au profit duconsommateur final.

Les études pour trouver des solutionsalternatives aux matériaux de contruction nes’arrêtent pas là. L’intention, selon SavastanoJúnior, est d’utiliser les formules sans amiantepour d’autre types de composantes de laconstruction civile, telles que les cloisons, lespanneaux, les plafonds et les planchers. En outre,d’autres matières premières font l’objet derecherches – comme par exemple les scories deshauts fourneaux et les cendres de la bagasse de lacanne à sucre – pour trouver des remplaçants auciment Portland, utilisé traditionnellement dansla fabrication du fibrociment.

Page 30: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Une petite entrepriselocalisée à Piracicaba, dansl’Etat de São Paulo, connaîtun beau succès à l’étrangergrâce à la productiond’insectes utilisés dans lecombat contre les parasitesagricoles. Créée il y a à peinetrois ans, CP2 vend déjà sesproduits à huit clients danscinq pays : Suisse, GrandeBretagne, Italie, Belgique et Mexique. Par ailleurs, 34clients au Brésil – parmilesquels des coopérativesagricoles, des associations deproducteurs ruraux, desusines de cannes à sucre etdes agriculteurs – utilisent lesinsectes élevés par l’entreprise.Les oeufs de la mite Anagastakuehniella constituent sonprincipal produit d’exportation.En effet, la guêpe Trichogramma, ennemi naturelde plusieurs parasites agricoles, les utilise pour se reproduire. « Pratiquement la moitié de notreproduction mensuelle de 34 kilos d’oeufs de mite est envoyée à l’étranger. Ce volume estsuffisant pour former environ 2 milliards deprédateurs aux dépens des insectes nuisiblespour l’agriculture », déclare l’ingénieuragronome Diogo Rodrigues Carvalho, l’un des directeurs de CP2.

Le contrôle biologique des parasites est unconcept né dans les années 60 aux Etats-Unis et en Europe en réaction à l’emploi desinsecticides chimiques, en vigueur à l’époque.Les premiers insectes vendus aux Etats-Unis pour le contrôle biologique des parasites des jardins et des pepinières ont été lescoccinelles. Au Brésil, les premières expériences,tournées vers le combat de la “tarière” de la canne à sucre (Diatraea saccharalis), datent des années 50. Le contrôle biologique présented’innombrables avantages écologiques,économiques et sociaux, par rapport à l’emploides insecticides chimiques. Dans le cas de la tarière de la canne à sucre, un fléau qui attaqueles plantations de canne à sucre, le produitproposé pour le contrôle biologique –comprenant les insectes antiparasites, le fret et l’application – coûte environ R$ 15,00 (quinze réaux, l’équivalent à 5 euros) à l’hectare,

contre R$ 45,00 (15 euros), en moyenne,pour le contrôle à base de produits chimiques.

Bug compte 40 collaborateurs qui s’occupent de l’alimentation des insectes et qui sélectionnent les plus vigoureux d’entre eux pour le combat contre les parasites.L’entreprise produit quatre insectes parasiticidesou « parasitoïdes” (Cotesia flavipes, Trichogrammapretiosum, T. galloi et T. atopovirilia) et les oeufs de deux types d’insectes (Anagastakuehniella et Sitrotoga cerealella).Les parasitoïdes utilisent le parasite à détruirecomme hôte et finissent par le tuer, tandis que les oeufs servent aussi bien pourl’alimentation des prédateurs naturels desparasites visés que pour la multiplication du parasitoïde. Le contrôle biologique peuts’appliquer à différents produits agricoles,tels la canne à sucre, le maïs, la tomate,les arbres fruitiers, comme l’avocatier et certainscitrus, les produits maraîchers ou les fleurs,entre autres. Bug prévoit d’utiliser ses insectespour le contrôle biologique de 100 millehectares, dont 80% en plantations de maïs.Etant donné la grande surface de terre cultivableau Brésil, le potentiel de croissance de CP2 est très grand. “Nous connaissons uneprogression, en termes de production et desurface plantée traitée, proche de 200% par an”, se félicite Diogo Carvalho.

Des insectes pour combattre d’autres insectes

29

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Élevage d'insectes prédateurs: ils se nourrissent d'insectes nuisibles à l'agriculture

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 31: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Laser Tools est une entreprise technologiquespécialisée dans le traitement des matériaux parlaser. Elle a été créée fin 1998 par sept associésayant reçu une formation à la fois universitaire etprofessionnelle au sein de la Divisão de ÓpticaAplicada do Instituto de Pesquisas Energéticas eNucleares (IPEN) (Département d’optiqueappliquée de l’Institut de recherches énergétiqueset nucléaires). Durant ses premières années defonctionnement, Laser Tools a développé sesactivités au sein du Centro Incubador de EmpresasTecnológicas (Cietec), (Centre d’incubation pourentreprises technologiques) de São Paulo et,depuis 2002, elle a emmenagé dans son propresiège. A l’heure actuelle, l’entreprise compte 35collaborateurs et possède environ 600 clients,notamment au Brésil et certains aux Etats-Unis.La progression du chiffre d’affaires de cettesociété, qui a crû de 100% entre 2000 et 2001 etde 15% l’année suivante, permet d’en mesurer lesuccès. En 2004, son chiffre d’affaires s’élevait à R$1,2 million, soit environ 400 mille euros.

L’entreprise ne propose pas, à proprementparler, un produit, mais plutôt un service quiutilise la technologie du laser pour ajouter de lavaleur à divers types de matériaux etd’équipements. L’une des spécialités de cettesociété est le marquage superficiel des pièces etdes produits à l’aide du laser. Elle exécuteégalement de découpes de haute précision, del’ordre de 30 micromètres (le micromètre est lamillionième partie du mètre), des trous d’unetaille de 20 à 100 micromètres, des soudures sans

propagation de chaleur, des traitementsthermiques et des gravures superficielles ouprofondes. Pour exécuter toutes ces tâches,l’entreprise utilise un genre de laser appelé “étatsolide du néodyme (Nd)”: YAG. Le néodyme estun élément chimique qui fait partie des terresrares et l’YAG est la désignation d’un cristalsynthétique, appelé aussi grenade, constitué pardes oxydes d’yttrium et d’aluminium.

Laser Tools mène ses activités dans troissecteurs industriels: celui de la métallurgiemécanique (en particulier, pour la gravure demoules pour l’industrie plastique), le secteurmédico-odontologique (instrumentschirurgicaux et implants dentaires) et le secteur publicitaire. Selon le physicien SperoPenha Morato, l’un des associés de l’entreprise,l’emploi du laser pour le traitement desmatériaux présente d’innombrables avantagespar rapport aux procédés conventionnels.Le laser réalise avec plus de précision et dequalité la quasi totalité des tâches exécutées par les outils traditionnels et il est en outre plus économique, puisqu’il offre une bonnereproductibilité avec un haut degré d’efficacité.Par ailleurs, le laser a une portée beaucoup plus large et une plus grande flexibilité d’usage.En effet, il est utilisé pour faire de la découpe,des trous, du marquage, de la soudure et du traitement des surfaces. Enfin, il peut traiterdifférents matériaux, tels que les métaux, lesalliages, la céramique, la fibre de verre, leplastique, le bois ou le kevlar.

Des mille et un usages du laser

30

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

PH

OT

O :

FL

ÁV

IO C

AN

NA

LO

NG

A

Ce laser sert au marquage des pièces utilisées dans les injecteurs de plastique

Page 32: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Le Brésil possède un outil efficace pour lecontrôle et le suivi de ses retenues d’eau, qui ontune capacité d’emmagasinage proche du millionde mètres cubes d’eau. Ce système, créé parl’Instituto Internacional de Ecologia (IIE) (InstitutInternational d’Ecologie) dont le siège est à SãoCarlos, une ville universitaire située à environ 240km de São Paulo, permet d’assurer la gestionintégrée des retenues d’eau et des barrages, enconciliant les multiples usages de ces réservoirs, àsavoir, la production d’énergie électrique,l’irrigation, la navigation, la pêche, l’élevage depoissons, le tourisme et le loisir. Le système estdéjà utilisé dans certains réservoirs brésiliens et asuscité l’intérêt des organisations internationales.La preuve en est la signature en décembre 2002d’un contrat de coopération entre l’IIE et l’ ArmyCorps of Engineers, la plus importante institutionmondiale pour la gestion des retenues d’eau, dontle siège est aux Etats-Unis. « Cet accord prévoit ledéveloppement conjoint de projets de gestion quiseront mis en oeuvre dans le monde entier, àpartir de notre module », déclare le chercheur JoséGalizia Tundisi, directeur de l’IIE et ex-présidentdu CNPq - (Conseil National du DéveloppementScientifique et Technologique).

Les études pour la création de ce système ontdébuté en juin 2000, avec la participation deschercheurs de quatre pays. Outre le Brésil, desspécialistes du Danemark, de l’Espagne et de laRépublique Chèque ont aussiparticipé au projet. L’élément clédu système est un logiciel intégrantdes modèles de mesurehydrodynamique – qui contienttous les éléments de circulationd’une retenue d’eau –, detransport des sédiments et dequalité de l’eau. Un de ses sous-produits, le Smart – (Système decontrôle de l’eau en temps réel),consiste notamment en une stationinstallée sur une plateforme ancréedans la retenue d’eau. Celle-citransmet des données en continu,via la radio, à l’ordinateur dubarrage, ce qui permet auxopérateurs de connaître la qualitéde l’eau du réservoir. Ces donnéessont ensuite transmises viaInternet à l’IIE. Ce système degestion intégrée et préventivepeut être mis en oeuvre dans les

Des réservoirs bien contrôlés

31

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

La sonde automatisée descend à 28 mètres de profondeur

PH

OT

O :

ED

UA

RD

O C

ES

AR

réservoirs des usines hydroélectriques et pour ladistribution publique de l’eau. Son emploipermettra d’augmenter la capacitéd’optimisation des usages multiples, en assurantune évaluation conjointe des impacts, desprocessus de traitement des bassinshydrographiques et de leurs répercussions sur laqualité de l’eau ainsi que sur le fonctionnementdes réservoirs eux-mêmes. Ce système peuts’appliquer à des réservoirs de toute dimensionet de tout volume, entraînant des répercussionséconomiques avantageuses sur la gestion desretenues d’eau et des bassins hydrographiques.

Outre ce système de gestion hydrique, dont laréalisation a reçu le soutien de la FAPESP, dans lecadre du PIPE (Programme d’innovationtechnologique dans les petites entreprises), l’IIEconduit des recherches, publie des ouvrages, faitde la formation et organise des manifestationsdans les domaines de la limnologie (étude deseaux douces et de leurs organismes), desressources hydriques, de la gestion et de lamodélisation écologique. Selon Tundisi, l’Instituta été prévu au départ pour être une agenceconseil et pour faire de la recherche classique,mais dès sa naissance il s’est revelé être unorganisme doté d’une vocation à transformer lesconnaissances acquises en innovations etproduits. Ce que, et en si peu de temps, l’IEE necesse d’accomplir à un niveau d’excellence.

Page 33: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Le Brésil est l’un des pays champions dumonde en matière de recyclage des canettes enaluminium, avec près de 120 mille tonnes decanettes recyclées chaque année, devançant ainsiles Etats-Unis, le Japon et plusieurs pays européens.Ce chiffre représente la moitié de tout l’aluminiumrecyclé au Brésil. Bonne nouvelle en ce domaine!Les scientifiques de l’Institut des RecherchesTechnologiques de l’Etat de São Paulo (IPT) ontmis au point un nouvel équipement de recyclageplus efficace. Il dépense moins d’énergie et ne laissepas de résidus lors de la réutilisation de ce produitdans l’alliage d’aluminium utilisé pour laproduction de nouvelles canettes. Il s’agit d’un fourchauffé par plasma, ce gaz ionisé produit à de trèshautes températures et plus connu comme étantle quatrième stade de la matière. Le plasma estdifférent car l’ionisation (la perte ou le gaind’électrons) de ses particules, molécules et atomesest importante, ce qui lui assure des propriétésphysiques distinctes de celles des autres stades dela matière (solide, liquide ou gazeux).

Pour la récupération de l’aluminium il fautque les matériaux recyclables soient chauffés, cequi est réalisé industriellement dans des foursspéciaux, provoquant la fusion de l’aluminium etla séparation entre l’aluminium métallique, lesoxydes et les détritus en général. Le four mis aupoint par l’IPT est capable de recycler tout typede ferraille, en plus des chutes et des dépôtsindustriels. Son principal avantage tient à safaible consommation d’énergie, puisquel’utilisation du plasma permet de réaliser uneéconomie de 97% d’électricité par rapport à laproduction de l’aluminium primaire, fabriqué àpartir de l’extraction minérale de la bauxite. Si oncompare ce nouveau procédé aux méthodestraditionnelles du recyclage, l’économie réaliséeest également importante. Le prototype dufourneau de l’IPT requiert de 400 à 500kilowattheures d’énergie pour traiter une tonnede matériel recyclable contre près de 750kilowattheures pour les fours conventionnelschauffés par combustion de combustibles fossiles.

L’efficacité de cet équipement permetégalement d’assurer une meilleure protection del’environnement puisqu’il ne produit pas dedéchets industriels, contrairement aux procédéstraditionnels qui requièrent l’emploi de sels, telsle chlorate de sodium et le chlorate depotassium. Ceci pose problème car, à la fin duprocessus de production, ces substances nepeuvent pas être réutilisées et ont besoin d’être

stockées dans des locaux spécifiques, en raisondu risque de contamination des fleuves et desnappes phréatiques. Le four à plasma, quant àlui, ne requiert pas l’emploi de sels.

Selon le chercheur Antonio Carlos da Cruz,coordinateur de ce projet qui compte égalementun partenariat avec l’Association Brésilienne del’Aluminium (Abal), des demandes pour lesbrevets d’invention ont déjà été déposées concernantla nouvelle technologie et les négociations avecles entreprises du secteur sont déjà bien avancéespour la construction de prototypes à l’échelleindustrielle. Dès que ces unités de productiondeviendront effectives, le Brésil intégrera le cercletrès restreint des pays qui utilisent le plasmapour recycler l’aluminium, tels le Canada, la Franceou l’Afrique du Sud; mais avec un avantagesupplémentaire : tandis qu’à l’étranger les entreprisesutilisent le plasma pour le seul recyclage du dépôtd’aluminium, le four conçu par l’IPT est capablede traiter un éventail beaucoup plus large dematériaux, comme, par exemple, les pièces enaluminium fondu, les plaques laminées, les profilés,les plaques en général, les chutes et les boîtes.

Un recyclage plus efficace de l’aluminium

32

B O N N E S ID É E S , B O N N E S AF FA I R E S

Plasma : un four qui préserve les propriétés du métal

PH

OT

O :

MIG

UE

L B

OY

AY

AN

Page 34: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES
Page 35: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

GOVERNMENT OF THE STATE OF SÃO PAULO

SECRETARIAT OF SCIENCE,TECHNOLOGY, ECONOMIC DEVELOPMENT AND TOURISM

Rua Pio XI, 1500 - Alto da LapaCEP : 05468-901 - São Paulo - SP - BrasilTel : 55.11.3838-4000 Fax : 55.11.3838-4117http://www.fapesp.br

FAPESP PROGRAMMESD’INNOVATION TECHNOLOGIQUE

Génome FAPESP

Xylella fastidiosa■ Fonctionnel

Canne à Sucre - SucEST■ Transcriptome

Cancer Humain■ Clinique■ Transcriptome

XanthomonasAEG (Agronomical & Environmental Genomes): Xylellafastidiosa PD, Leifsonia xyli, Café, Eucalyptus – ForESTs,Xylella du laurier et Xylella de l´amandier, Schistosoma,Génome Fonctionnel du Boeuf

Biota/FAPESP – Institut Virtuel de Biodiversité

Politiques Publiques

Centres de Recherche, Innovation et Diffusion – Cepid

Partenariat pour l´Innovation Technologique – PITE

Innovation Technologique dans les Petites Entreprises – PIPE

Consortiums Sectoriels pour l’Innovation Technologique – ConSITec

Programme d´Appui à la Propriété Intellectuelle – PAPI/Nuplitec

Technologique de l´Information dans le Développement de l´Internet Avancée – Tidia

Réseau de Biologie Moléculaire Structurelle – SMolBnet

Réseau de Diversité Génétique du Vírus – VGDN

Système Intégré d´Hydrométéorologie de l´Etat de São Paulo – Sihesp

Page 36: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

PUBLICATION

Production éditorialeGestion de Communication de la FAPESP

CoordinationMaria da Graça Mascarenhas

AssistantLuiz Fernando Cunha

TextesLucília Atas Medeiros e Yuri Vasconcelos

RévisionMargô Negro

TraductionAlliance Française: Maria Lúcia Boudet

Projet graphique et couvertureHélio de Almeida

Édition graphiqueTatiane Britto Costa

CollaborationLilian QueirozTânia Maria dos Santos

Page 37: BONNES IDÉES, BONNES AFFAIRES

Cet ouvrage a été produit parla Fapesp en police Minion et

Myriad, et imprimé parl’imprimerie Prol Editora

Gráfica Ltda. en août 2005.