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Mohamed Ameskane Préface de Maurice Elbaz

Botbol 60 ans de carrire

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livre sur la carriere de botbol au Maroc

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Mohamed AmeskanePréface de Maurice Elbaz

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Mohamed AmeskanePréface de Maurice Elbaz

Couverture : Tableau de A.Ghattas

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Haim Botbol au RISSANI (Casablanca) en 1963.

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Préface

Nous avons coûtume de dire que “les Voies du destin sont impé-netrables”.

Aussi, c’est d’une manière tout a fait fortuite que j’ai rencontré en 2001, l’un des artistes qui allait changer d’une manière radicale,

ma vision du travail que j’effectuais à l’époque sur la musique marocaine.

Je garde encore frais à ma memoire, l’une de ces après midi de travail dans le studio Adyel, rue du Yemen, où je finalisais péniblement un enregistre-ment avec Karim Slaoui.

A un moment, la porte du studio s’ouvre et entre un monsieur très élégant, qui demande à Karim si il pouvait lui faire une copie d’un fichier musical en urgence.

Karim me demanda la permission de suspendre notre travail, il m’ajouta que de toute façon cela n’allait pas me déranger trop longtemps et que c’etait pour “Botbol”.

Etant moi même de confession israélite, il semblait plutôt normal pour Ka-rim Slaoui que je connaissais déja parfaitement Botbol, qui était à ses yeux une star au Maroc. Mais il fit néanmoins les présentations, et m’introduisit poliment comme l’un des meilleurs jeune producteur du moment.

Il se trouve qu’à l’époque j’ignorais tout de Botbol.

Le nom ne m’était pas inconnu bien sûr, je suis un pur casablancais, et dejà dans les années 70 de ma jeunesse, Botbol était un nom qui revenait souvent dans les fêtes de mariage ou dans les communions.

Mais, je dois l’avouer, je fais partie de cette génération allergique à la mu-sique traditionnelle marocaine.

Mon adolescence, a plutot été nourrie musicalement par les Neil Young, Bob Marley, Santana et autre Pink Floyd .

Et par rapport à ce que j’aimais écouter, les chansons Châabi, ou les autres, qui passaient à la la radio ou à la télevision marocaine de l’époque, étaient souvent très ennuyeuses ou trop bruyantes.

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1948-David el Meknassi derbouka,Slimane el Maghrebi, Cheikh David Har-rous au luth, Jacob Botbol et Ouk Hiyin aux violons, et Moise Niddam de Fes

Palais Assouline a Fez.1952-Jacob Botbol, Cheikh Asfouri et Cheikh David Harrous au luth.

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Il m’arrivait plus souvent de passer mes soirées de fête de mariage dans le hall d’hôtel, à courtiser les jeunes filles, plutôt qu’a écouter l’orchestre qui faisait le bonheur de nos parents dans la salle.

C’est pourquoi, durant les centaines d’heures de studio qui s’ensuivirent, à chaque fois que l’on devait s’acharner sur l’un des 55 titres de Botbol que l’on a mixé pendant les 12 années suivantes; je me faisais toujours un malin plaisir de rappeler à Karim Slaoui, que si l’on avait autant de “tama-raa” (travaux difficiles en darija), c’etait de sa faute, à lui...... qui m’avait presenté ce jour là Haim Botbol.

La difficulté technique, les arrangements si particuliers, nous ont terrible-ment compliqué la tâche. Mais “Quant le vin est tiré, il faut le boire”.

Pour ceux qui sont interessés par le travail de production que j’ai réalisé avec lui, je les invite a aller plus loin dans ce livre, au châpitre de Botbol et Maurice Elbaz.

Par contre, dans cette préface, je voudrais juste partager mon sentiment, après 12 ans de recherche sur la musique judéo-marocaine, et que la col-laboration avec Botbol m’a permis d’éclairer d’un jour très particulier.

Pour ceux qui l’ignorent, deux chanteurs marocains emblématiques, ont marqué de leur style, la musique marocaine de l’après guerre.

Salim Hallali et Samy el Maghrebi, pour les nommer, ont été tout deux d’immenses stars de la musique au Maroc, bien que leur style et leur vie ont été complétement antinomiques.

La rivalité était non dite, mais perceptible, tout au long de leur carriere res-pective, et il y avait en plus de la rivalité artistique, une opposition marquée des tempéraments.

Il y avait entre Salim, le chanteur charismatique au caractère flamboyant, au jeu de scène intense et entrainant d’un coté, et Samy, l’auteur compo-siteur classique, à la mise bien propre et enfant chéri des dames, autant de clivage que 20 ans plus tard la fameuse antagonie Stone/Beatles.

Ces deux courants de pensée sont restés permanent dans la musique po-pulaire au Maroc. Et depuis, l’on a pu voir les Chekkara, Fuittah, Haja Hamdaouia aux vies très “artistiques”; avoir tout autant de succés que les Doukkali, Bajdoub, ou Mahmoud Idrissi , tous abonnés au style propret et convenu des “ould ness” style gendre idéal.

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Pour moi, Haim Botbol a été la combinaison réussie entre les deux cou-rants, et seules les circonstances l’ont empêché de connaitre une gloire plus importante.

De Salim Hallali, il a gardé la démesure et la flamboyance de l’artiste, et surtout ce sens inné du goût populaire et de l’attrait du public pour les chansons légères aux mélodies simples.

Sur scène, Haim donnait toute la mesure de son talent d’homme de spec-tacle, et dans sa vie privée toute la démesure d’une rock star, avec les excès verbaux ou de comportement qui vont avec.

De Samy El Maghrebi, le Safiote partit tres tôt habiter Rabat, il partage l’éducation et la politesse, la connaissance du répertoire classique maro-cain, le goût des beaux habits et l’adoration des femmes.

Botbol, pour tous c’est la famille Botbol.

Jacob le père, maître de musique à Fez, Marcel le violoniste hors pair, ou encore Claude le percussioniste, qui a fait des infidelités à la musique pour se lancer dans les affaires.

Mais pour le public, et surtout pour la grande famille des musiciens maro-cains, qui ont presque tous travaillé un jour ou l’autre avec lui :

Botbol c’êst avant tout ..........Haim Botbol.

Celui qui a été toujours au devant de la scène et du succès, toujours au bon endroit, toujours là où cela “se passait”, là où la ghrama coulait à flot, la où le public déferlait, attiré par l’ambiance garantie.

Dés après midi du cinema l’Empire, dans le Fez des années 50, au Sijil-massa des années 60, dans les voyages pour les soirée sofficielles du Maroc à l’etranger, ou dans les plus grands mariages des notables marocains des années 70, tout aux long des nuits folles du Tanger des années 80, ou dans les soirées marocaines à Chicago, Montreal, Paris, Bruxelles, voir, même si on en parle peu, dans l’entourage des princes et des princesses, il a employé, formé ou usé quatre générations de musiciens et de chanteurs marocains.

Et chaque fois, depuis toutes ces années, quand je rencontre quelqu’un qui l’a côtoyé, je me permet de lui demander de me parler de ses souvenirs avec Botbol.

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Et je retrouve toujours dans leurs propos à son sujet, cette fascination pour un homme, qui bien souvent les a entrainés dans des situations invraisem-blables, leur a «manger la tête» comme il aimait le dire lui même, mais qui tous..... à un moment s’arretaient, changeaient d’humeur et finissaient par m’avouer

” Ya hasraa, Botbol La’amradar.......... Avec lui c’était le bon temps”.

Juin 2013 Maurice Elbaz

Domicile des Botbol Casablanca 1973Haim enregistrant ses parties guitare sur son

Magnetophone 2 piste akai.

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10Haim Botbol - Micro RCA - Fès 1958

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Haïm BotbolUn crooner de charmePar Mohamed Ameskane

Fès, une cité mélodieuse: les appels à la prière des muezzins, les chants nocturnes des synagogues, les psalmodies coraniques et hagioprophé-tiques des Zaouïas, les coups que les artisans administrent au bois, au

cuivre et au cuir… les sons de la ville résonnent comme une symphonie inachevée. Parmi les berceaux de la musique andalouse, du Malhoun, des chants sacrés, des variétés profane et spirituelle, les quartiers mythiques et les ruelles labyrinthiques de la sainte cité ont enfanté une pléiade d’artistes. Comment les citer tous? Les noms des Abdelkrim Raiss, Mohamed Bouzou-baâ, Abderrahim Sekkat, Mohamed Mazgaldi, Sadki Mekouar, Maâti Bel-kacem, Mohamed Fouiteh, Chajîi ,Abdelouahab Agoumi et l’autre Abde-louahab…Doukkali restent gravés, à jamais, dans nos mémoires.

La communauté juive de la ville a joué un rôle indéniable dans ce foison-nement artistique. Comment peut-on oublier les Nessim Anakkab, David Arrûsh, Ould Immou, Ould Haïm, Slimane Elfassi et la diva Zohra Elfassia? Reinette l’oranaise, la princesse du Hawzi algérien, ne descendent-elle pas de famille fassie?

Jacob, tel père, tels fils

La famille Botbol ne peut que faire partie de ce sillon fertile. Rares sont les mélomanes qui connaissent Joseph Sibony, alias Youssef Sabouûni. Maître incontesté d’Al Ala, du Melhoun et du Tarab Gharnati, ami de l’autre aveugle, David Bouzaglo, c’est lui qui a formé son frère Jacob, le géniteur de Haim, Marcel et Claude. Mohamed El Haddaoui, spécialiste incontesté de la musique judéo-arabe et auteur d’une thèse pionnière sur le sujet à propos de Samy Elmaghribi, en cours de publication en livre, me disait : « Jacob Botbol est une figure incontournable de la chanson patrimoniale marocaine, notamment Al Ala et le Melhoun sans oublier le Chaâbi. C’est un puits de poésie Malhoun qui a laissé, paraît-il, un Kunnach (cahier), un

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trésor de manuscrits rares, rédigés en hébreu. Son fils Haim est une star de la chanson populaire marocaine et Marcel reste un violoniste d’une très grande valeur».

Jacob Abitbol est né en 1927. Il est issu d’une famille d’agriculteurs des environs de Fès. Orphelin de père et de mère à l’âge de 7 ans, un proche s’occupe de son éducation. Passionné de musique et de chants, il s’initie au luth et au piano pour finir en virtuose du violon, son instrument fétiche. A 19 ans, il créa son propre groupe, écrivit et composa une dizaine de chansons, éditées par les frères Sabbah, avant d’être rééditées chez Bous-siphone. On peut citer « Khouti, khouti ghadrouni », « Touchia maya ghar-nati» (dédiée à l’entrée de la mariée), « Goulou liha aâlach taoulti el ghiba» et «El kas yal kas », l’une de ses dernières. A l’indépendance, sa notoriété dépassera les frontières de la ville de Fès avec « Ghnnuw maâya ghnnuw». En 1958, il participa à l’inauguration du Sijilmassa, célébrissime cabaret de la corniche casablancaise.

Sam Levy, auteur de «Elle », lumineux petit livre sur la ville de Fès, se souvient du Maâllem : «mes souvenirs du père Botbol remontent à mon age de 14-16 ans. J’étais sensible à cette musique et je savais reconnaître dans la rue le « musicien », que l’on nommait dans le dialecte du mellah el-Aâwwad , (joueur de luth .....même si c’était un violoniste!). Il y avait à cette époque à Fes-Mellah, deux chefs musiciens dont le père Botbol. Celui-ci ne manquait pas d’une certaine allure : soucieux de son vête-ment, de sa coiffure, de son maintien. Pas de vulgarité, pas de frasques. Un homme respectueux et respectable. Il se produisait avec son ensemble pour les mariages, les communions. Mais aussi, comme les fassis en sont friands, il animait des soirées à l’initiative de bons vivants. Ces soirées conviviales, ces réceptions, qui portent en arabe le nom de «Hadra». Eh bien! au mellah cela se nommait «Guelssa Mselmanyia ». Le répertoire de cet ensemble était fait de morceaux de variétés marocaines (infiltrées sou-vent de «Hawzi» algérien), de quelques melhoun. Le chef avait un cahier dans lequel il notait les chants.....phonétiquement en hébreu.»

Jacob Botbol nous quitte au mois d’août 1995 à l’âge de 78 ans. Ses en-fants, Haïm, Marcel et Claude continuèrent de perpétuer et de rénover son héritage.

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Haim, 60 ans de carrière

J’ai connu Haïm Botbol dans mon adolescence. On habitait la même rue, Tahar Sebti, à Casablanca. Mes parents au 15, lui au 29. Je sauvegarde le souvenir d’un gentleman très élégant avec ses costumes et sa coupe de cheveux. Je croisais aussi l’une de ses filles, Corinne, chez l’épicier ber-bère du coin. Je n’ai commencé à apprécier ses morceaux qu’une fois en France, à Paris. A l’instar de toutes les chansons marocaines, les siennes atténuaient ma « ghorba », mon exil. On les achetait à Barbès, haut lieu du shopping émigré. Un jour, je découvris une affiche annonçant le spectacle de Michel Abitbol. Oui, Boutboul, (le père des tambours en arabe), Abit-bol, un nom juif bien de chez nous. Je retrouve Botbol au Maroc en 2003, quelque temps après les attentats du 16 mai. On avait passé presque tout le mois du Ramadan ensemble. Après la rupture du jeûne, on se baladait dans le centre ville. Sur la rue du Prince Moulay Abdallah, il achetait aux marchants ambulants plein d’objets, vêtements, montres… qu’il offrait aux amis et aux voisins démunis! Autour d’un café, il me contait sa vie d’artiste, sa musique et ses passions.

Né à Fès au mois de février 1938, Haïm a grandi dans une ambiance fami-liale conviviale et musicale, bercé par les chansonnettes de sa maman, Re-doua Benaim, son père Yaâkov, Yaâcoub, Jacob, accueillait les grands noms artistiques de l’époque. Il se souvient, alors qu’il n’avait pas plus de douze ans, des Abdelouahab Agoumi, Mohamed Bouzoubaâ, Ghali Chraibi, Houcine Belmekki Hajjam, père de notre ami et confrère Anis Hajjam, et les Algériens Abdelkrim Dali et Redouane Bensari (fils de cheikh El Arbi Bensari), qui a fini ses jours au Maroc, marié à l’une des sœurs de Ali Yata, qui festoyaient chez les Botbol. Les oreilles du gamin enregistraient leurs notes et leurs mots. «A 13 ans, j’écoutais mes tantes Georgette et Renée qui fredonnaient, en famille, des Braouels, Aroubiyyat des femmes de Fès, du Gharnati et les chansons orientales d’Ismahane, Farid, Abdelouahab et Oum Kaltoum. Mais c’est grâce à mon père que je suis devenu musicien et chanteur. Il m’a tout appris : la poésie Malhoun, le jeu des instruments…Il m’a aussi écrit et composé beaucoup de chansons.». Comment pouvait-il échapper à son destin? Adolescent, il forma sa première troupe et anima les soirées du Club Culturel Al Batha. Mohamed Semlali, auteur de scéna-rios et spécialiste des marionnettes à la télévision nationale, se souvient des prestations de ce groupe qui mettait le feu au centre du ministère de la jeunesse et des sports. « Les soirées commençaient en fin d’après-midi

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Haim Botbol à l’age de 15 ans répetant avec son pere Jacob au violon et des maitres musicien du melhun traditionnelle. Maison des Botbol à Fez en 1953

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pour finir tard dans la nuit. On chantait et on dansait avec insouciance, et Dieu sait que les filles étaient – à cette époque – si belles ! Le groupe apportait un sang nouveau à la chanson de l’époque et les invitations aux mariages, communions, Bar-Mitsva pleuvaient. L’orchestre animait aussi les après-midi pour les femmes, ainsi que des concerts aux cinémas Anda-lou, Empire et Rex ».

Tout en habitant Fès, le groupe faisait le voyage à Rabat et Casablanca. Benomar Ziani, le chanteur populaire qui interprète comme nul autre ne peut le faire la chanson judéo-marocaine et manie le violon à la manière d’un acrobate, se souvient de leurs visites à Rabat. «Ils habitaient chez la tante Renée, immeuble Mondini, à côté du restaurant « Jour et Nuit ». Le père venait déjà chez Mohamed V au temps de leur cousin Haïm Botbol, le couturier de Sa Majesté. Quand à Raphael Botbol, l’autre couturier, il organisait de grandes soirées. La fête battait son plein autour de divers plats succulents et du whisky «balguerba».

Les Botbol animaient les grands mariages des plus grandes familles Rbaties et Slaouies dont celui d’une proche de feu Allal El Fassi, ainsi que celui de Nasser El Fassi. Ils chantaient dans les boites «Le Marignan », le « Bouling », dans le cercle israélite et au Cercle des Officiers, notamment pour les fêtes nationales. Les anciens se souviennent aussi de deux soirées mémorables au Cinéma Royal, le même cinéma qui a abrité un grand concert réunis-sant Zohra Elfassia et Samy Elmaghribi célébrant le retour de Mohammed V et l’indépendance du pays.

Haïm Botbol sauvegarde des souvenirs émouvants de ses entrées aux pa-lais royaux. « Le Roi Hassan II nous a invité plusieurs fois à Ifrane, Skhirat et Rabat. On rencontrait les Abdelhalim Hafid, Moharram Fouad, Najat Essa-ghira et mon cher ami si Mohamed Hiyyani allah irahmou ». On raconte qu’au temps du noir et blanc et du direct des studios de Ain Chok, les Botbol étaient au programme un samedi soir de l’année 1968, sous la hou-lette de feu Mohamed Ziani, alors réalisateur. Les émissions se terminaient normalement à minuit. Un coup de fil advint de Rabat et la soirée continua jusqu’à 1h du matin! Le Monarque était-il à l’origine de la prouesse? Pas étonnant de la part d’un Roi mélomane et ami des artistes!

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Cabaret l’EMBASSY à Casablancaavec Marcel au violon, Haim au Bendir, Jacob au

luth, Maurice Bouzaglo à la Clarinette.

Au Balima, à Rabat avec Leoni El Maghrebi.Marcel Botbol au Violon,

et Haim Botbol à la Guitare

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Casa ya Casa !

«Casa ya casa, elli mcha ma ja» disait la chanson populaire. La famille quitte Fès pour habiter définitivement Casablanca au début des années 60. Ils s’installèrent rue Tahar Sebti. Le père dans un appartement et les frères dans un autre du même immeuble. L’ami et voisin, le chanteur et compositeur Lahbib Idrissi, habitant la « Zaouia » d’en face, qui a reçu les grands chanteurs et musiciens marocains, m’évoque avec nostalgie son amitié avec les Botbol.

Abdelkrim Benjelloun, frère de Mohammed, alias «taâlab», ex-patron du défunt «Rissani», les engagea au Sijilmassa. C’est là qu’ils passèrent une partie inoubliable de leur carrière. Jacqueline Botbol, la femme de Haïm, considère ce patron atypique tel un père.«Je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour nous». En l’évoquant, Haïm ne cesse de répéter, « allah iaâm-marha khima ». Le Sijilmassa était une institution casablancaise avec sa programmation et sa cuisine marocaine raffinée. Les Botbol y jouaient tous les jeudis et samedis. «Mme de Granford, qui tenait la caisse, me payait chaque soir 1000 dh, une fortune à l’époque.» Une fois Jacob Botbol et Haj Mohamed El Anka, le mythique créateur du Chaâbi algérien, se pré-sentèrent à la porte du cabaret. Pas reconnus par les portiers, on les empê-cha de rentrer! Heureusement que Haïm avait fait un saut dehors pour les retrouver dans l’attente d’un sauveur. Une fois à l’intérieur, ce fut l’un des grands moments de l’institution auquel les convives ont assisté. Haj El Anka entonna, en compagnie de Jacob et Haïm, «Ach men aâr aâlikoum arjal Meknes», fameuse Qassida de sidi Kaddour El Alami.

Parmi les anecdotes croustillantes dont se souvient Haïm au Sijilmassa, l’une concerne le luthiste Haj Younèss. «C’était un samedi. Haj Younèss se maria. J’ai demandé à Si Benjelloun la permission d’aller célébrer cette fête. Laisser le Sijilmassa un samedi, t’es pas fou ? me répondit-il. J’ai fini par le convaincre d’y aller seulement pour un moment. Il accepta diffici-lement. Une fois au lieu du mariage, c’est toute la soirée que j’y ai passée! Je ne pouvais faire autrement pour un ami intime comme Haj Younèss.»

Les Botbol se produisirent aussi au « Rissani », l’actuelle Place d’armes , à l’« Embassy », boulevard Mohammed V, au « Wichita », l’actuel «Village», et à l’hôtel Riad Salam dont sa boite, le «Shéhérazade», a été complè-tement rénovée à l’occasion de leur retour de Paris en 1994. Quand je demandai à Haïm s’il avait participé aux soirées d’ «Abou Al Achbal», il me

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Hôtel Les Almohades a TangerSoirée du 31 decembre 1970.

Haim Botbol a Fez. En1958Maurice Bouzaglo à la clarinette, Haim Botbol à la guitare

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répondit : «Non, mais j’y allais pour dénicher de nouveaux musiciens tel le luthiste Mustapha Meknassi». «Abou Al Achbal»? C’est là où l’autre ami de la famille avait fini ses jours. Il s’agit de Mohamed Kibou, le maréchal…du violon! Haïm se rappelle de cette troupe légendaire autour de Bouchaib Bidaoui et Zliga. L’une des soirées casablancaises qui l’ont marqué, ce fut celle où son orchestre accompagna Samy Elmaghribi, de retour au Maroc, après un long exil au Canada. Cela se passa à l’Hôtel Casablanca, actuel Hyatt Regency. «On a chanté ensemble jusqu’à une heure tardive de la nuit ».

Les folles nuits de Tanger

Ce fut par le pur des hasards que les Botbol débarquèrent à Tanger! Haïm était de voyage à Paris pour l’achat de matériel : instruments et sono. Une fois à l’aéroport d’Orly, on lui demanda de payer une forte somme pour excès de bagage. Les poches vides, un bon samaritain intervint! Il régla le problème et proposa à notre ami de le rejoindre à Tanger pour un travail. C’est ainsi que les Botbol ont intégré le «Club Ahlen Village » grâce à Ab-delkader Ben Barka, le frère de Mehdi, propriétaire de l’Etablissement, en association avec Salah Balafrej. «A Ahlen, c’était «haylala» tous les soirs… la folie. La salle, qui recevait entre 400 et 500 personnes, était tout le temps pleine. Le whisky et l’argent coulaient à flots». Outre les clients, la jeunesse dorée, la Jet Set, les personnalités marocaines, étrangères et les touristes de passage, les Botbol accueillaient leurs amis artistes. Qui, parmi les artistes réputés d’alors, n’avait pas fait un jour le voyage de Tanger uniquement pour le «Ahlen»? Haim évoque Abdelhadi Belkhayat, Mohamed Fouiteh, Baligh Hamdi et surtout Abdessadek Chekara, accompagné de Morena, qu’il considère comme son frère, «on chantait ensemble jusqu’au petit matin et on ramassait «Laghrama» dans des sacs de jute».

Outre le club «Ahlen», ils animèrent les soirées de «Malabata». Jalila Megri les y a accompagnés pendant quelques mois. Une fois par semaine, l’Hô-tel Safir de Tétouan les recevait en compagnie de l’incontournable Abdes-sadek Chekara.

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A nous Paris

Tout en se produisant à Casablanca et à Tanger, les Botbol voyageaient à travers le monde. Ils se sont produits en Algérie, au Canada, Place des Arts, en Hollande, en Belgique et aux Etats-Unis. N’avaient-ils pas animé la célébration du jumelage de Casablanca avec Chicago? De cette escale, Haïm sauvegarde le souvenir de la disparition du regretté Aziz Belal.

Mais Paris reste l’une des villes phares dans leurs périples. Sam Levy se souvient : « il y’a 20-25 ans, un juif fassi, ami des Botbol, avait organisé une grande réunion des juifs fassis dans un grand hôtel ; le dîner fut animé par les Botbol. Le père se tenait à l’entrée, très heureux de saluer tout ce monde ». Il s’agit de la fameuse grande fête organisée au Grand Hôtel par l’homme d’affaires Jackie Tordjman.

Avec la guerre du Golf en 1990, les Botbol quittèrent le Maroc pour la Ville Lumière. Ils animèrent des soirées pour les communautés juive et musul-mane. Haïm évoque celles du centre Rachi, de la Mutualité et de la salle de Régence, à deux pas de la place de la République. Il parle, avec beaucoup de nostalgie, de Mme Berthe, boulevard Saint-Martin, où se produisaient les Macias, Enrico et son papa. « Un soir chez Mme Berthe, Salim Halali se pointa en client. Je l’invitais sur scène et on a passé la soirée ensemble chantant en duo ses mythiques morceaux. Je l’ai reçu plus tard à Casa-blanca dans les années 90 chez ma fille, rue Moussa Ibn Noussair. Albert Kakon l’avait invité. Il avait 85 ans. Dounia matdoum ».

Après trois ans d’exil contraint, les voilà-ils de retour au pays bien aimé pour le grand plaisir de leurs fans. Quelques années plus tard, le paysage musical se métamorphosa. Les choses n’étaient plus comme avant. Les mélomanes s’étaient faits de plus en plus rares! Malgré cela, Haim, à plus de 65 ans, en optimiste invétéré, embarqua la smala dans une nouvelle aventure. Il cassa sa tirelire et fonda le cabaret l’«Andalousia» à Tanger. Le nom évoque Al Andalûs, le souvenir du «paradis perdu», la symbiose entre les trois religions du Livre. Tout un symbole.

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Un style original, un répertoire éclectique

« Elkas ya el kas/ô verre, ô verre/N’chouf fih ouizid ihouani/Plus je le re-garde, plus je le désire/Idawi m’hani/Il soigne mes souffrances/Aâdrouni ya nass, aâdrouni/Ne m’en voulaient pas ô gens, ne m’en voulaient pas »

Haïm Botbol est un artiste à la fois complet et polyvalent : Auteur, com-positeur, musicien et interprète. En formant un orchestre de jeunes, habil-lés en costards et nœud papillon, en utilisant de nouveaux instruments, dûment intégrés aux anciens, en proposant des animations dynamiques et modernes, il avait apporté un sang nouveau à la chanson pop marocaine. Il fait partie ainsi des pionniers, à l’instar des Houcine Slaoui, Salim Halali, Bouchaib Bidaoui et Hajja Hamdaouiya. En compagnie de cette dernière, il enregistra plusieurs chansons dont «al ghaba», « tchika, tchika », « mama hayyani », « sidi jelloul », «Zaouia», « Chouf rouida ma dir »…

Issu de la tradition classique et ouvert sur la modernité et les divers styles planétaires, Haim Botbol fait partie également de la grande tradition du cabaret au sens le plus noble du terme. Tradition digne des «Coq d’Or » de Salim Halali à Casablanca, « Al Jazaïr », « Le Tam-tam », « Koutoubia » de Paris et autres hauts lieux égyptiens des berges du Nil.

Il m’est difficile de résumer son répertoire tellement il est riche et varié. Haïm, en connaisseur, s’est attaqué à tous les genres et a interprété mille et

Botbol et Ibrahim Alami au Sijilmassa en 1968

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Mariage de Oiknine. CASABLANCA 1978de gauche a droite

Rnino aux violon, Claude à la batterie, Marcel, Haim, et Jacob Botbol

CASABLANCA 1976Haim Botbol avec Mohamed Fuitah.

Marcel Botbol accorde son violon derriere .

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un refrains. Il maîtrise les chants sacrés, entonnés dans les synagogues, ain-si que « Swaken » d’al Ayta célébrant « moualin lamkan » (les propriétaires des lieux), les saints. Connaisseur de la tradition andalouse, ses Noubas et Mizanes, du Malhoun (Kif iwassi, Malika, El Kaoui), celui qui a connu, enfant, les grands cheikhs algériens et s’est lié d’amitié avec les Abdelkader Chaâou, Hachemi Guerouabi et Dahman Harrachi chante avec aisance le Hawzi et le Rai algériens (Rany mhayyer). Idem pour la chanson tunisienne (Baba Salih). Bercé par les voix d’Ismahane, Kaltoum et Abdelouahab, il fréquenta les Najat Saghira, Moharram Fouad et autre Baligh Hamdi et chanta la musique arabe orientale, le charki, sans la moindre hésitation.

Quand au Chgouri ou musique judéo-marocaine, il fait partie de ses fi-gures indétrônables. Il a interprété les morceaux de son père, ses propres créations et il a revisité celles de ses amis : Zohra Elfassia (hak a mama), Samy Elmaghribi (Kaftanek mahloul), Albert Souissa (Tlata t’shab), Salim Halali (Achek tafla andaloussia), Lili Laâbbassi (Ghir ajini)…Outre le franc-arabe avec « Khaty Khaty, taâcha waji bati », « Je suis comme je suis » et «Qu’elle est jolie», notre ami à jonglé avec les rythmes marocains, plané-taires, ainsi que ceux de la world music, Issawa, Gnawa, salsa, techno, hip hop et reggae. N’avait-il pas, à ce registre, chanté en duo avec Bob Marley à Essaouira?

Au long de ses 60 ans de carrière, Haïm Botbol s’est entouré des meil-leurs musiciens. Comment les citer tous? David Bensoussan à l’accordéon, Maurice Bouzaglo à la clarinette, Jacob au violon, Emile, Max, Henry et le jeune frangin Claude à la batterie, Hamid au Nay (flûte), Belhaj, l’aveugle, à l’orgue, au piano et à l’accordéon…Haj Boubker au Quanoun, Moha-med Belhachemi au violon, «membre de l’orchestre de Casablanca avec mon ami Brahim Alami, il est l’un des meilleurs au Maghreb sinon en Egypte». Le maestro, à la guitare électrique ou au Bendir, qu’il manie à merveille, dirige tout ce beau monde. Le frère Marcel, excellent violoniste, n’est jamais loin et le papa Jacob supervise la scène. Quel fabuleux destin et quel parcours!

Une discographie époustouflante

Je défie quiconque – l’intéressé compris ! – de me citer le nombre de chansons que Haïm a enregistrées. Au moins 300, « hors taxes », comme dirait feu Albert Kakon! Il avait commencé avec Philips. Les responsables

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Haim Botbol - Paris 1975

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du label, dont le studio se trouvait au boulevard Mohammed V à Casa-blanca, le contactèrent pour lui proposer un contrat. Ils avaient apprécié ses prestations au cours des soirées live du samedi de la TVM. 14 chansons furent alors enregistrées sur des vinyles aux pochettes attrayantes dont «Kif iwassi», « Rani ghrib oubarrani »…

Ensuite c’est au tour de la famille Boussiphone, le père et les fils, Ali et Said, de lui sortir une centaine de refrains. Dans leur studio, installé au 9ème étage d’un immeuble du Boulevard El Fida, les enregistrements com-mençaient à midi pour ne se terminer qu’à minuit! Et dans quel ambiance! «C’était la fiesta avec les casse-croûtes, le whisky et la bonne humeur », se souvient notre ami. Parmi les morceaux sortis chez Boussiphone, on cite « Fin chik elli aâtitak », « Jilali Bouaâlam », « Dour biha ya chibani », « El Attar », « Anaa Baadi », « Ajini ghir marra », « Laygoul la », « Kif naâmal ya jirani », « Alli yaaâchek zine »…

La cassette prend le relais du vinyle. Haj Hassan, patron du «Comptoir du Disque Arabe» signe avec Haïm des contrats concernant au moins 80 chansons. Sa boutique existe toujours au boulevard Lalla Yacout à Casa-blanca, en face du délabré cinéma Lux. Ses vitrines sont toujours garnies des nostalgiques 33 et 45 tours. Une fois à l’intérieur, on peut dénicher des cassettes de Haïm, ainsi que 2 CD sortis récemment.

En 1975, Brahim Ounassar produisit Haïm Botbol à Paris sous le label des Editions Cléopâtre. Des 45 tours avec, entre autres, «Laghram lalla», «Mou-lay Brahim», « Challa nuit », « Saddou chrajamkoum », « salba, salba », «Gharbat chems», « Bach natfi lajmar », «ya marsoul» et la fameuse «a tinti a tinti», au refrain plus qu’osé!

On peut évoquer aussi les sociétés Orikaphone, avec une vingtaine de chansons, Koutoubiaphone et autres….A l’air de la piraterie, des MP3, contenant des dizaines de morceaux, sont proposés à Derb Ghallef de Casablanca et à la Souika de Rabat à 5dh! En Israël, où Haïm n’a jamais enregistré la moindre note, toutes ses chansons sont sur les bacs, signés par divers labels!

En 2000, Haïm Botbol rencontre le jeune producteur et patron du Label FTG Records, Maurice Elbaz. Ils s’embarquent dans une nouvelle aventure en enregistrant des dizaines de morceaux de l’artiste. Revisités d’une ma-nière moderne, arrangés à l’air du temps et au goût de l’époque, les fans se les approprient gratuitement via le Net. Et que vive la musique!

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Marcel Botbol violons- Michel Abitan tar- Haim Botbol guitare -Casablanca 1962

Haim Botbol à la guitare electrique avec Abdoulwahab Agoumi au Luth

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Haim Botbol au luth , avec Salah Cherki au Kanoun. Hotel Casablanca 1975

Haim Botbol au bendir. Le «Rissani» 1978

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Soirée Hommage à Salim Hallali. Le«Rissani»1973

Haim Botbol a la guitare avec Enrico Macias. 1978

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Haim Botbol au bendir- Jacob au Luth et Rnino au violon.

Les Botbol a Montreal - avec Pinhas Cohen à la batterie et Bringo à la derbouka

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HADA MAKTAB AALIYABECHOUIYA NETFAHMOUSEDREK AALA SEDRIMABROUK N’HARHAGDA OU HAGDAAL GHABA YA MOULAT AL KHALA

TOUMOUBILE JAYA OULAYANI HAYAAJINI GHIR MARRA OUSSIR

FRAK GHZALIHARKET DANA MOUHJATI

KARMELITTAALLALA N’JIK N’JIK

MONT REAL DIKMAALOUMA

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JABOU LAEROUSSAALMOUTE BEDREAESAHBI WE SAHBETIHIYA BLATNI WMECHAT

HABIBI GHADARMARIDA WMAGADAKIF NWASSI

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WACH KANIGOULIKAL-AYTTA TADIKAL-AYTTA TJIBK

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WACH KANIGOULIKAL-AYTTA TADIKAL-AYTTA TJIBK

ANA BAADI FRAKOMAL ATAR YA ATAR

ALLI YACHAK ALZAINAJINI RIR MARRA

AJINI GHIR MARRA OUSSIRFRAK GHZALI

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AJINI GHIR MARRA OUSSIRFRAK GHZALI

QUELLE EST JOLIE

MOUL EL BARRAKAMOULANA TAR HAM

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JINI YA EL HBIBAAADROUNI MAKOUIBI JAMALHA

Sedrik A la Sedrik

Ghir Ajini

ELLI IDAKHAL ADIF LADAR

AL BNATE

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LA DISCOGRAPHIE BOUSSIPHONE

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MA HLA ZHOW

LAHBIB WE CHAMPAGNE

HATI N’TI

AIYANI A LALLA CHIBANI

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1973, Montreal.Avec Samy el Maghrebi, Marcel Botbol, Jacob Botbol et Haim Botbol. Et

David Bensoussan l’accordeoniste et Bringo à la derbouka.

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Notes du Producteur.

En 2001, en marge de son catalogue de jeunes talents, FTG Records publia une K7 de six titres de Haim Botbol.

Les masters étaient composées de chansons visiblement enregistrées en Live, et d’une qualité générale assez mediocre.

Suite à ce premier contact, j’ai proposé à Haim d’enregistrer une série de titres, mais d’une manière moderne, habituelle pour moi mais complete-ment nouvelle pour lui.

Même si sa discographie était très importante, il n’avait jusqu’à ce jour que pratiqué l’enregistrement en direct de tout l’orchestre, et lui même chan-tant en même temps.

Alors que je privilégiais surtout les enregistrements d’un instrument à la fois, pour des raisons qualitatives.

Mon travail au sein de FTG Records a surtout contribué en une direction artistique pointilleuse et aventurière, couplé à une qualité d’enregistrement et d’arrangement au plus haut niveau possible au Maroc.

Pour réactualiser l’énorme quantité de chansons tiré du repertoire de Bot-bol, il m’a fallu faire un tri qui a duré de nombreux mois.

Les séances se sont déroulées de 2001 à 2003, dans trois studios différents: le Studio Adyel, le studio de Sawt Kaera, et finalement le studio de FTG Records qui a été disponible à la fin de 2002.

Haim Botbol partageait à ce moment son temp entre Paris et Casablanca, et l’on a dû programmer le studio au gré de ses déplacements.

Le fait que le processus d’enregistrement se soit étalé sur 36 mois, m’a permis d’affiner au fur et à mesure les techniques d’enregistrement, et a produit des résultats de plus en plus qualitatif sur le plan musical.

Après une analyse fine d’une centaine de titres que Haim m’a proposé, j’ai fini par opter pour la topologie suivante:

Produire et réaliser quatre CD thématiques, regroupant des chansons qui m’ont interpellé artistiquement.

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1) La discographie enregistré:

Le premier CD s’intitule “Traditions”, et il regroupe un ensemble de 8 chansons traditionnelles marocaines, orchestrées et interpretées acousti-quement, avec une sonorité par contre résolument moderne.

Le deuxieme est le CD “Nostalgia”, comportant une douzaine de chan-sons, inspirées de l’ambiance du Maghreb années 50, et aussi résolument orienté performance joués d’instruments acoustique.

Le troisieme CD “Jdid” est plus aventureux, il consiste à réarranger, dans des styles de musique electronique urbaine, certains titres fameux du re-pertoire de Haim Botbol.

Il lui a été rajouté certains “Mash up”, comme la mise en musique de quatre poêmes de Jacques Prevert ou d’un titre de Gainsbourg, pour finir par représenter un bloc de quinze titres.

Le dernier CD s’intitule “Wasiya”, et correspond en une mise en musique de chansons de la liturgie juive marocaine. II représente une vingtaine de chants environ.

2) L’enregistrement:

Une “séance type” commençait en général par un rendez vous avec Haim, et un tour d’horizon des titres possibles.

Ensuite, je réservais le studio et choisissait avec soin, les un ou deux musi-ciens qui allaient l’accompagner lors de l’enregistrement des voix.

Le lendemain, tout le monde se retrouvait en studio, et je cherchais a créer l’ambiance la plus judicieuse selon le moment, entre l’interprète, les musi-ciens et les techniciens.

D’une manière delibérée, les chansons étaient enregistrées dans l’urgence, et je privilegia au maximum la performance de Haim Botbol, qui avait carte blanche totale au niveau du chant.

Les musiciens, triés sur le volet, devaient composer et arranger les titres à la volée, et beaucoup s’autorisèrent les expériences et les mélanges de genre des plus audacieux.

Plus de quatre vingt titres furent enregistrés dans ces conditions, et ensuite,

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il me fallut plus de dix ans pour faire le tri des sessions, et pour finir d’en gardait que 52 titres réunis dans les 4 CD.

3) L’arrangement et le mixage:

Je passais d’abord un temps important a peaufiner les éditions et le mon-tage des voix, en cherchant à en dégager le maximum d’émotions.

Et je choisis souvent par après, une deuxieme série d’arrangeur, qui eux n’avait jamais assisté à ces séances, en leur demandait de réorchestrer les chansons à partir des pistes de voix «a capella».

Le fait de recommencer “from scratch” était mon choix de production, ceci pour rebattre les cartes de la création, en dissociant les ambiances d’enre-gistrement et de finalisation.

Ensuite, assisté de Karim Slaoui, pendant plus de dix ans, nous commen-çames a enregistrer une à une les parties instrumentales, en choisissant soigneusement les musiciens invités a jouer en studio.

Il ne fut pas rare de refaire interpreter deux ou trois fois les mêmes chan-sons, par des personnes différentes, pour en garder à la fin, la meilleure vision musicale.

En dix ans et 52 chansons, ce ne fut pas loin de 200 musiciens qui travail-lèrent sur ces titres produits par Maurice Elbaz.

Quant on sait qu’en génèrale 99 pour cent des albums produits au maroc depuis 1975 sont enregistrés, et mixés en moins de trois jours, l’on com-prend mieux le challenge qu’a été la production de ces quatre Cd.

Chacun d’eux a donc une histoire vivante et organique; assez loin des produits éphemères ou commerciaux, produits d’une manière industrielle pendant ce même temps.

Je vous invite ici à les découvrir un à un, avec leurs spécificités et leurs histoires.

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CD1: “ TRADITIONS”

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Remarques et anecdotes sur les chansons

1) ANA El KAOUI

D’une duré de 9 minutes environ, Ana El Kaoui (la brûlure) est une Qassida dite traditionnelle, sur une base Melhun et andalouse. Elle est attribuée à Bouazza Derbiki, poète marocain né à Fez au19eme siècle. La chanson a été popularisée par un chanteur algérien dans les années 60, Hamair Ezzahi qui l’a enregistrée à cette période, et elle lui est souvent attribuée à tort.Haim Botbol a dedicacé cette chanson à mon père, David Elbaz.Enregistrée au studio FTG en 2002 , j’utilisais pour la prise un Micro Neumann Tl 103 et un Preampli Focusrite Isa 430 pour les voix.Haim Botbol joua deux pistes différentes de la chanson en s’accompagnant au luth.Les “Acapella” furent edités par Maurice Elbaz. Après écoute minutieuse, je décidais de privilegier un arrangement minimaliste de la chanson.Plus tard, la mise en place rythmique et mélodique fut assurée par Karim Amalay, et les percussions enregistrées par Mustapha Bertoune. Le violon et le luth ont été joués par Saad El Bouamri, fin 2001.La structure fut raccourcie par rapport à la forme traditionnelle, en enlevant les chorales, et les répétitions du thème par les instrumentistes solistes. Ce qui donne plus de punch à la chanson.L’arrangement privilégia une structure allant crescendo, en faisant la part belle à la performance vocale.Le violon joue aussi des parties mélancoliques, d’une manière non convention-nelle dans le style.La chanson est visible sur You tube, le montage vidéo fut assuré sur des images d’archive par Abdelkrim Jallal.

2) MOULAY BRAHIM ( Haka Mama)

Ce titre est un traditionnel de la musique berbere (appellé aussi Chant Chleue).“Moulay Ibrahim “a fait partie du répertoire de Zohra El Fassia qui l’a enregistré dans les années 55 - 56.Haim Botbol en avait enregistré une version avec les éditions Boussiphone, sous l’appelation “Haka Mama” avec des paroles legerement différentes.

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Je confia l’arrangement de départ à Tarik Lahjily en 2003, qui y rajouta une intro-duction de 32 mesures au violon, et on décida de procéder à un changement de signature rythmique et tempo dans la seconde partie de la chanson qui passa en 6/8.Les percussions furent jouées par Mustafa Bertoune, sauf les claps de mains et les ambiances chaabi qui furent rajoutées en 2013 au mix par Hamza el Ghazy.Les thèmes au violon par Saad Bouaâmri, et la basse par Tarik Lahjily en 2003.Lors de la mise en place du mix en 2013, on rajouta les parties accordeon, et les blend de guitare joués par Chuck Engniental. Karim et Hamza firent les choeurs.Un souci tout particulier fut apporté à la gestion de la dynamique du titre, avec des réglages très particuliers des compresseurs multibande et l’emploi des side chain en série avec des gates, technique très rarement utilsés sur des chansons Chaabie.Le mixage s’étala sur plus de 2 semaines pour arriver au résultat recherché par Karim Slaoui.Les trompettes marocaines que l’on entend à la fin (“neffa”), ont été realisées, en trafiquotant les filtres du Roland Xv 5080 pour recréer ce timbre tres spécifique, introuvable sur les expandeurs traditionnels.

3) ATAALEB ( l’Erudit)

Après la session d’enregistrement de “Ana El Kaoui”, Haim avait laissé son luth au studio.Le lendemain il passa le récupérer, et me demanda si il pouvait me jouer une autre chanson au luth.J’avais déjà un rendez vous prévu avec Said Bey, qui avait un peu de retard, aussi j’accepta sa proposition. “Taaleb” fut enregistré en une seule prise, avec le set up micro prévu pour la ses-sion de Said Bey.Haim a eu l’inspiration de rajouter la partie “Chalom Alehem” en hébreu sur la deuxieme partie de la chanson.Entre temps, Said Bey arriva au studio, et toca à la porte. On retrouve ce léger bruit dans le titre pour ceux qui ont l’oreille fine..Aussi je profita de cette rencontre fortuite, pour demander à Haim si il connaissait la chanson “Ya Raeh ”de Dahmane El Harrachi, et c’est comme ça que l’on fit le duo Said Bey/Botbol.En 2011, je repris la session, le mix de TAALEB et les percussions furent jouées par Jamal Rioui.La mandoline par Moulay Hachem Slitine, et on ne garda pas les pistes de luth ori-

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ginales pour des questions de son, mais un peu de luth fut repiqué dans le micro voix lors de l’enregistrement, et il est à certains endroits pérceptible.Esuite Karim Slaoui joua les parties de piano, d’une manière Arabo andalouse .On récupéra aussi une partie de Sisdi ( petit guitare traditionnelle à 3 cordes) enre-gistrés dans un autre morceau , partie qui fut reéchantillonée et rejouée le long du morceau.

4) SNAT LKLEM

Snat l’klem (écoute les paroles) fait encore partie des titres venus d’on ne sait où.La maniére dont Haim l’interpretra au debut au studio était typiquement Chaabie.Le jour de l’enregistrement, c’etait Tarik Lahjily qui était de corvée ce jour de juin 2003.On venait de finir un titre un peu africain pour Cheb Khaldi la veille, et les guitares basses et électriques etaient encore branchées avec leur effets.Voila comment “Snat l’Klem” se retrouva transfiguré par les cocottes africaines et un groove de bass Zouk.Haim du rechanter en vitesse sur la nouvelle grille rythmique, et la prise témoin fut faite avec le micro Seinheiser 809 fétiche de la FTG (le fameux avec la grille métallique dechirée par toutes les prises témoins faites depuis 1999) .On garda la prise témoin pour le titre, ce qui explique le son un peu root de la voix de Haim dessus.Heureusement le titre fut mixé seulement en 2012, et l’on bénéficia d’une chaine vocale de mix comprenant un Manley Massive Passive couplé à un compresseur Dbx 160 SL, et l’on dédia un patch maison de la Pcm 81 qu’à sa voix., ce qui nous permit d’avoir une voix au normes FTG. Hamid Daoussi de passage joua la derbouka et le tar sur le titre en 2003.Karim Slaoui fit la partie de Melodica, en 2012, lors des séances de mix.Le plus gros challenge lors du mix, fut de garder vivant le groove enregistré sur la chanson. Et un soin important fut apporté à la quantisation mesure par mesure du titre pour faire “vivre ensemble” la derbouka, la basse et la guitare, et nécessita aussi un travail très particulier sur les réglages de gate et de la compression multi-bande au mastering.

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5) ANA ZIN FACIA

Pendant le ramadan 2002, Haim Botbol joua au café Louisiana, tous les soirs avec une équipe de quatre musiciens; dont Morcine Regragui au clavier, l’un des arran-geurs historiques de la FTG.Le répertoire était adapté à la période et c’est ainsi que 3 soirs de suite, après les concerts, tout le monde se retrouvait au studio et que l’on enregistra “ Ana Zin el Facia” , Makin L’herr et “Jnan Sbill” entre autres. Jnan Sbil, avait des paroles trop osées et on le garda en reserves.Morcine Regragui fit l’arrangement de base de “Ana zin El facia”, avec les parties piano et rythmique. La prise définitive fut realisée le soir même sur un micro Akg 414 qu’on avait en éssai et un Preampli Avalon 737 que je venais de recevoir .Le luth témoin fut assuré par Saad qui jouait avec Botbol au café le soir.le luth ne fut quasiment pas gardé sauf un léger bridge.Le mix fut réactualisé pour l’hommage à Botbol en 2013, et l’instrument principal en devint la mandoline de Moulay Hachem Slitine qui enregistra le lead principal des cordes à la mandoline.Les percussions furent enrichies par l’ajout d’un zeif (instrument iranien) et enre-gistré par Jamal Rioui en mars 2013, ainsi que les pistes percussions de “Makeyn Khir”.En Avril la partie saxophone fut enregistrée par Abdeslam, en même temps que le solo de “Makeyn Khir”. Ce qui explique la continuitée sonore de ces deux titres. Jamal et Abdeslam, ont tous les deux été des musiciens qui ont accompagné Bot-bol à un moment de sa carrière, et c’est avec beaucoup d’émotions et de plaisir qu’il participèrent au relifting de la chanson.

La veille du mixage en mai 2013, je profitais du passage à Casablanca de Hicham Ayar, le violoniste d’Essaouira pour enregistrer le violons. Hicham est un jeune mu-sicien, mais il joue depuis son plus jeune age a Essaouira avec un des plus vieux chanteur de Gharnaty d’Essaouira, qui avait appris les chansona avec le grand Schlomo L’souiri. Il connaissait tres bien les titres et joua sur Zin Facia, surtout Makin herr.Ce qui explique se touché tres aerien du violons «A l’ancienne».

Le mixage fut assuré en mai 2013 par Karim Slaoui qui rejoua les nappes et le piano .

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6) MAKEIN KHIR

Ce titre est un de mes favoris de cette période, car la séance d’enregistrement a été particulièrement drôle.C’etait en début de soirée, pendant le fameux Ramadan 2002, et on decida de jouer le titre le soir au café.Donc Botbol et Morcine decidèrent de répéter le titre au studio avant , et comme j’etais présent j’ai eu le reflexe de brancher les micros.Les deux protagonistes ne connaissaient vraisemblablement pas la même version de la chanson et on a essayer d‘en faire un “mash up”.Haim avait la pêche et la chanson fut enregistrée d’une seule prise,et on l’entend chanter les parties cuivres pour indiquer le thème à Morcine en temps réel.Voilà, j’ai conservé le chant de Haim et le piano de Regragui, et on a tout rejoué dessus.Moulay Hachem Slitine a recré l’introduction à la maniere de “Chamali”. Jamal Rioui a fait tourner les Tarijas et le bendir, et quand Abdeslam est arrivé, il a aimé le feeling degagé par la chanson et nous a fait un solo de saxophone a la maniere traditionnelle marocaine.Hicham Ayar a joué le violon et particulierement sur le Moel.Mustapha Bertoune qui était de passage le jor du Mix, a lui aussi a beaucoup apprécié l’ambiance du titre.J’ai voulu conserver les interventions de Haim sur les solos de cuivre, la où il chan-tonne la ligne melodique .Et Makeyn khir........

De gauche a droite: Mohcine Regragui, Maurice Elbaz, Haim Botbol,Saâd Bouamri,

Ftah à la derbouka au Café Louisiana Ramadan 2002

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De gauche a droite: Marcel au violon,Haim à la guitare, leur pére

Jacob au violon à (Casablanca) en 1956

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7) ABIADI ANA

Abiadi Ana (Sous les roses), est une des chansons de mariage les plus connues du répertoire juif marocain. Très populaire d’abord à Fez, il fut l’un des titres fétiche de Zohra el Fassia. On le chantait traditionnellement quant la mariée faisait son apparition. La chanson est devenue depuis un classique des mariages marocains toutes confessions confon-dues.Dans cette version Haim BOTBOL commence majestueusement sur un tempo lent, et ensuite le titre s’emballe avec la partie “ ya ness ya ness goulo bravo” et on a tenu a garder à la fin les fameux “tipari pati sous les roses” .La veille de l’enregistrement, en 2002, j’avais racheté a Dede Abitan un lot de baguette très spéciales de percussion, ainsi que trois cymbales que l’on avait mis en essai dans le studio.Haim passa ce soir la en vitesse et Tarik Lahjily et Karim Amalay etaient présents tous les deux ce jour la, et c’est ainsi qu’ensemble au jeu et à la prise, l’entrée de la chanson fut jouée sur les cymbales en crescendo.De même que le charley qui fut joué par Karim Amalay.On ne garda de la structure de base faite par Tarik Lahjily que les arpèges de piano, qui furent réedités au mix, et le groove reggae, assez incongru dans le titre, mais que je trouvais plaisant.Le tar et le bendir furent joués par Ftah, entre deux répetitions pour Said Bey, et Saad Bouaamri, et du rejouer plus de 30 fois le solo de violon, ainsi que les contre-temps, en réponse à l’orgue, avant d’avoir la piste finale.La Chanson fut mixée en 2009, et Karim Slaoui y ajouta l’accordeon qui fait swin-guer le morceau.L’ambiance (youyou et cri des femmes) furent enregistrées par les femme de mé-nage du café en bas du studio, et les claps par Moulay Hachem Slitine qui réen-registra aussi le solo de luth à la fin du morceau.La chanson dure 7 minutes de pur nostalgie.

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CD2: “ Jdid”

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1) AWA MOUL BARAKA

Awa Moul Baraka, a été enregistré en même temps que “Zwaj Hajer”.Ce jour là Haim était venu particulierement tôt au studio, et les arrangeurs n’etaient pas encore présents. Il etait d’humeur très joyeuse et je décidas de faire moi même l’enregistrement des voix témoins.A l’époque je travaillais beaucoup sur le logiciel “Acid” de Sony , et j’en profitais pour créer les instrumentaux témoins de deux chansons.On fit d’abord “Zwaj Hajer”puis “Moul baraka”, et Isshane (Saraab), qui enregis-trait son album au studio à ce moment, vint nous rejoindre. Elle était de Meknes, et appreciait beaucoup la musique de Haim. Elle ne manqua pas de le lui dire, et il accepta qu’elle fasse le duo avec lui et chante le bridge de la chanson.L’année suivante je retravaillais sur le titre, en choisissant soigneusement les élé-ments rythmiques,dont le fameux kick inversé, qui créa cet effet d’aspiration un peu particulier dans la chanson.Saad Bouamri qui venait de découvrir la country music, a eu envie de jouer le luth dans ce style country.Et l’année suivante, je récuperais deux chanteurs, qui jouaient à ce moment en 2005, dans le restaurant “Ching Chang”, et qui chantèrent les chorales.L’un d’entre eux était en fait le clavieriste de l’orchestre, et il avait un fort zozote-ment que l’on entend dans la chorale.Le titre du coup, a pris une allure de chanson un peu comique et est un mélange musical un peu inattendu, pour le moins que l’on puisse dire.

2) JE SUIS COMME JE SUIS ( Ana Manifiach)

Je demandais un jour à Haim, si il chantait aussi des chansons en français.“Pas trop” me repondit il.Je lui demanda si cela pouvait l’interresser.Et il me repondit que :“Oui, mais qu’il fallait d’abord trouver les textes”.J’avais depuis dejà longtemp l’envie de mettre en musique des poêmes en français.Avec El Khansaa on avait enregistré en 2003 l’un des poêmes les plus mélanco-liques de Verlaine “Les violons de l’automne”.Je proposa à Haim de mettre une mélodie sur “ Je suis comme je suis “ de Jacques Prevert.

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Et comme aucun défi ne lui faisait peur, on demarra la séance avec Tarik Lahjily qui était présent lui aussi.Et voilà comment “ Ana Manifiach” devint “ Je suis Comme Je suis”. Six mois plus tard on enregistra aussi “Le cancre”, Le Sultan de Salamandragore” et “Le Marché” de Prevert avec Rachid Rimi aux claviers.Tarilk fit un arrangement funky pour la chanson, en jouant la basse et la guitare, et Hamid Daoussi passa le soir même faire un coucou et fut de corvée pour les solos Rai et joua le clavinet.Aux violons Saad Bouaâmri, qui comme d’habitude, squattait le studio.Quant je repris le mix en 2004, je fit rejouer la ligne de basse par Mustafa Boucho, et durant le mix on poussa un peu trop fort les compresseurs pour essayer de retrouver une couleur funky du style “époque Motown”.Avec, un résultat au final, d’un léger effet de pompage, qui m’avait dérangé au début, mais qui est devenu trés tendance aujourd’hui.

3) El KASS YAL KASS

Avec “Kas yal Kass” on arrive à l’une des plus belles chansons faite avec Haim.Le titre a été popularisé par son père Jacob Botbol, qui en avait fait sa chanson fétiche.On dit que le titre a eté écrit par lui, une nuit d’insomnie.La version originale était dans un style châbbie en 6/8.Ce jour là, le bassiste du groupe l’Amstrong à cette époque, eu la bonne idée de venir me rendre visite au studio inopinement. J’avais reservé une session d’enregistrement au studio Kaera et Tarik Lahjily m’avait fait faux bond.Je demandais donc au bassiste si il avait son instrument avec lui, ce qui était le cas. Aussi je le réquisitionna illico pour l’enregistrement.Le bassiste etait de culture funky, et on enregistra le titre avec Brahim “L’Badn”, l’ingénieur son de “Sawt Kaera”, percussionniste de son état, et qui fut chargé de taper comme un sourd sur la boite à rythme avec juste le bassiste en accompa-gnement. C’est ainsi que fut enregistré la version soul de “Kas yal Kas”.Avec au debut, une improvisation slammée de Haim, qui a completement changé la chanson originale.Il y avait tellement de matériel sur les prises de voix, que c’est seulement 3 ans plus tard que j’ai commencé le mix.

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On a gardé bien evidemment la basse originale. Les guitares et l’arrangement furent faites au piano éléctrique, par un jeune guita-riste americain de passage, qui faisait ses études au Berklee Music College et qui était venu étudier la musique marocaine.Il s’est amusé a faire un changement de demi ton et de mode au milieu de la chanson.Mustapha Bertoune a joué les parties de bongo et bendir, Saad joua la loop de violons, et Carole de l’Amstrong a fait les premières chorales, avec son petit accent canadien en arabe.Othmann, qui chante maintenant avec un groupe Chaabie de la scène actuelle, a fait la chorale en poussant ses célèbres cris de chameau, et j’invita les femmes de ménage du studio a faire les youyous.Le titre en resta là jusqu’en 2009, ce fut à ce moment que je rajouta la voix sen-suelle de Amina Benhayoun, et les dédicaces style cabaret par Symo le guitariste flamenco.Et surtout je refit jouer les guitares électriques par le génial Alan Brown (qui etait venu faire les guitares pour Eddie Reid au debut), ce qui lui donna une couleur bluesy très classe.Pour faire rentrer tout le monde lors du mixage j’ai dû laisser le studio allumé non stop durant 3 semaines, car au milieu du mixage, Karim Slaoui a un probleme de santé, et on a dû attendre qu’il revienne pour finaliser le mix.La chanson fut prête fin 2009. Certains l’ont trouvée un peu trop surproduite, mais personnellement, mon plus grand regret est de ne pas avoir eu les moyens de faire le clip qui allait avec.Alors je laisse à chacun le soin de l’imaginer......

4) ELLY GHIR

Au debut ce titre devait faire partie de l’album de SALIM LAHBIB, jeune artiste a l’immense talent.Le morceau avait été popularisé par Lilly Boniche, mais avec une autre mélodie.Le premier arrangement avait été fait parTarik Lahjily, et interpreté par Salim Lahbib.La chanson avait à ce moment une couleur plutôt “Drum and Bass”, et l’orchestra-tion rèsolument électronique.Peu apres, il se trouva que Haim vienne faire un tour au studio FTG pour une séance d’enregistrement, et que Tarik Lahjily n’était pas ponctuel.Aussi, n’ayant pas d’arrangeur sous la main pour de nouveaux titres, je proposa

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à Haim de faire un ou deux duo virtuels, et on enregistra sa voix sur “Hebbina hebbina “ de Saraab, “ “Hey lalla hey lalli” de M’KDM et Said Bey, et “Elly ghir”.Le timbre de Haim et l’opposition des voix, entre la sienne et celle de Salim donna tout de suite une autre intensité à la chanson.Une première basse acoustique fut enregistrée par Kevin Lasota, ainsi qu’une gui-tare nylon par Jallal Abdelkrim.Les parties derbouka et bongo par Mustafa Bertoune, et la chanson en resta là.Je pris mon temp pour éditer les voix et créer un fil conducteur pour le duo.Et on demarra le mixage fin 2012.J’enregistra à ce moment avec Joe Black les parties de flûte traversière, et on se retrouva comme d’habitude au mix avec une salade.On repris tout à zéro avec Karim Slaoui, qui en profita pour modifier les accords et retrouver une cohérence harmonique.Je fis rejouer la Basse par Serge Dionné, qui jouait à ce moment en trio à la Ma-mounia, et Karim Slaoui joua les guitares nylon et l’accordeon.“Elly ghir “parle de jalousie. Pour moi maintenant elle parle aussi de nostalgie.

5) ZWAJ HAJER

Zwaj Hajer, était dès le depart prévu pour l’album “Jdid”( Moderne) .La prise avait été un peu baclée car Haim voulait plutôt absolument faire une reprise de “Attinti Atinti” un titre un peu osé, qu’il avait dejà enregistré à Paris aux Editions Cléopatre de Rachid Ouanasseur.Du coup on enregistra Zwaj Hajer en moins de 10 min.Personnellement, je ne connais pas la version originale, bien que certains me di-ront après, que la chanson avait été enregistrée par Naima Djezaria, la chanteuse algérienne aveugle.La préparation de l’arrangement avait été faite par Hamza el Ghazy qui était en stage en 2013 au studio.C’est lui qui joua la contre mélodie du chant au Moog, dans un style égyptien Old school .Karim Slaoui trouva la boucle de piano sur huit mesures, et la chanson fut construite dessus.J’insistais pour créer un bridge au milieu de la chanson et Hamza se rappela d’une chanson de mariage et il chanta une partie de celle ci dans le refrain.La derbouka a été jouée par Mustafa Bertoune. Je voulais absolument une guitare distordue dans le morceau, et comme je déteste les guitares synthées ou samplées, je pris Chuck qui était là pour les émissions de

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studio 2M de 2013.C’est sa guitare customisée, avec deux pédales de distorsion en série, que l’on entend dans l’intro et le bridge.Une attention particuliere fut apportée aux effets appliqués sur la voix de Botbol, et vu que à la prise on avait été un peu pressé et que le materiel était moins bien enregistré que les standards habituels du Studio FTG, le réglage des voix fut long et laborieux.Le mix fut fait en mars 2013, spécialement pour la soirée en hommage à Botbol.

6) ANANAN ANANA

Un jour, j’ai voulu que Haim chante une chanson du répertoire Hala, je savais pas trôp laquelle, et je lui disais chante une chanson avec “anana ananana”.On est parti sur une improvisation avec Rachid Rimi aux claviers, et dans la session on a enregistreé “ANANA ANANA” et ‘“ L’FLOUSS L’FLOUSSSS”.On a commencé par des tracks minimalistes, juste le rythme et la mélodie au piano.Rachid n’a pas voulu se casser la tête, et on utilisé la boite à rythme de son clavier.Avec Rimi on a plutôt enregistré des morceaux festifs, dans un esprit mariage.En 2012, Hamza était en formation au studio, et je lui ai confié “Anana Anana”comme premier titre à arranger.Il m’a dit : “c’est impossible d’arranger ça”.Je lui repondi: “c’est pour ça que tu es ici ,” pour apprendre que tout est possible, et qu’il faut juste y mettre le temps nécessaire”.Trois mois plus tard on a pu commencer à mixer ANANA ANANA.Marier une rythmique House pour melodie Hala, cela n’était pas évident.Le piano d’ouverture, dans le style traditionnel a été joué par Karim Slaoui; et j’ai retravaillée les breaks pour faire respirer le titre.La chanson sonne comme un Remix house, mais en fait c’est l’originale.Toute une série de choix d’arrangement a fait qu’elle sonne atypique .Technique-ment le titre a été compliqué à produire.Dans le Build up de la seconde partie j’ai gardé la mélodie sifflet de Hamza, et je lui ai fait chanter des choeurs à la Ennio Morricone.Les puristes de la musique électronique n’ont pas réellement compris, mais bon, après tout, c’est du Botbol.Ici comme ailleurs “La critique est facile, mais l’art inaccessible” .

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7) L’FLOUSS...... LE FLOUSSSSS

Comme je le disais plus haut, ce titre a été enregistré avec Rachid Rimi, au même moment j’etais en train de mixer la chanson “Li Maandich Flouss Klem …..” de Barry, et Haim a voulu chanter «sa» version de Flouss.Rachid ne s’est pas trop cassé la tête, et a joué une mélodie de chanson de mariage populaire à ce moment à Casablanca, Haim a chanté ses couplets, et on a bien rigolé pendant la séance.Et trois ans plus tard quand j’ai réouvert la session, je me suis demandé qu’est ce j’allais en faire. Une vrai “Chalada” dans le texte.J’ai tout repris à zéro, j’ai dû réediter les vocaux pour arriver à mettre une structure en place, et je décida alors de commencer par les structures rythmiques.Grosse caisse , conga, shaker , bongo et bendir. Classique.J’ai ensuite pris une séance de calage des voix avec Karim pour les faire coller avec le nouveau groove.L’anné suivante j’ai rajouté avec Jauk Elmaleh les charley, wood blok, Jembe et cymbale à mains et Rodney a joué la basse.Dejà beaucoup moins Classique.Chuck a debarqué pour faire les cocottes funky et des lignes de guitare atonales surprenantes, et voilà: “ ….....Zourrouni !!!!!!!”Karim Slaoui avait programmé des cuivres temoin, que l’on n’a pas fait rejouer en fin de compte et il s’est amusé à faire les solos d’organ jazz.Dans la bonne humeur “L’Flouss” est une chanson festive, qui fait hocher la tête, mais personne, pas même moi , ne pourra la définir comme étant de la salsa, du hawach, du funk, du calypso ou de la samba.Quand je sais plus trop à quoi ça ressemble, en général je dis:“C’est de la fusion”…....et comprend qui peut.

8) SEDRIK A LA SEDRICK & AYA LOULOU

“Sedrick a la sedrick” est l’un des titres les plus chantés par Botbol au cabaret. Il a dû l’interpreter des milliers de fois avant de l’enregistrer avec moi.Une version orchestrale avait été dejà enregistrée par Botbol chez Tichkaphone, dans les années 70.Le titre était Libanais je crois, une fois Maxime Karoutchi m’avait confié que c’est son père, Hanania, qui jouait dans les année 60 et 70 avec l’orchestre Botbol, qui avait fait découvrir la chanson à Haim. A l’époque internet n’existait pas et Hana-nia qui allait assez souvent jouer au Moyen Orient, l’avait entendue là bas.Haim soutient bien sûr que c’est lui qui la composé, ce qui est plutôt peu convain-

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cant.Par contre ce qui est certain, c’est que c’est lui qui l’a popularisé dans le répertoire du cabaret au Maroc de cette époque, et il avait l’habitude de l’enchainer avec “Haya loulou”. C’est la structure que je decidais de garder pour la version dance.Les prises ont été faites un soir de Ramadan 2002, avec Mohcine qui commença un début d’arrangement, et je repris en 2013 la chanson.Il a été obligatoire de la moderniser, 10 ans c’est énorme dans la musique électro-nique.Ce fut la dernière chanson que Hamza el Ghazy mit en place. Il joua les parties lead sur nexus, et le titre est encore au mix à ce jour.

9) AY AYAYAI …... LI KON ANDI MILLION

Voilà l’histoire de cette chanson. Un jour on travaillait avec Elias chez le Studio Kaera, et la discussion dériva vers Samy El Maghrebi et la musique marocaine. Bot-bol nous raconta alors comment il avait fait revenir Samy au Maroc dans les annés 80 pour un récital exceptionnel au Hyatt Regency et que l’orchestre Botbol avait assuré la soirée. Et que donc, il a avait dû apprendre toutes les chansons à succes de Samy pour l’occasion.Elias était toujours un peu moqueur, et sans en avoir l’air, il demanda à Botbol de chanter une chanson de Samy. Haim qui était aussi un numéro lui chanta “ ay aya ay li koun andi mlaions”. Cette chanson n’était pas très connue par la jeune génération ,car c’était un titre très différent de ce que Samy El Maghreby compo-sait habituellement. Mais à l’époque la chanson avait eu un grand succes d’estime dans la communaute juive.Elias ne voulait pas croire que c’était de Sammy. Et il enregistra la performance de Botbol au mauvais tempo. Je voulais le faire au tempo de 128 bpm et Elias calibra la session à 125 bpm.On essaya de l’accelérer en la pitchant mais ce n’était pas terrible, donc le mor-ceau dormi dans les archives de Ftg records jusqu’au mois de mai 2013 ou je decidas de l’intégrer au répertoire du CD “2013”.La chanson était en fait banale, basée sur une suite d’accord à l’espagnolade, et assez banale à arranger en acoustique .On fit la version House en deux jours avec Karim Slaoui. Je l’avais d’abord mis au defi de le faire en quatre heures, mais bon le premier resultat en ce delai ressem-blait trop au style bas de gamme du dernier album de Khaled , et on à peaufiner un peu plus les deux jours suivants.

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Haim Botbol au Sijilmassa (Casablanca) en 1971

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Haim Botbol au Sijilmassa (Casablanca) en 1971

10) LE SULTAN DE SALAMANDRAGORE

J’ai toujours trouvé que ce poême de Jacques Prevert ferait une bonne chanson, aussi je l’inclus au programme de Haim.Ce fût la seule, dans la série de poême, où on eut le loisir de répéter un peu avant de l’enregistrer. Dans ce titre Haim fit preuve de son métier, car il chanta uniquement sur une per-cussion de derbouka, sans accompagnement mélodique. Ce qui est une gageure pour le type de mélodie retenue.Je confiais l’arrangement à Yacine Bouzidi. C’etait en 2005 et il habitait deja Paris.La basse fût jouée par Kevin Lasota, et le résultat n’était pas très convaincant.A ce jour, le titre n’a pas encore été finalisé.

11) KIFY WASSI

La première fois que j’ai ecouté ”Kifi Waci”, c’était la version enregistrée par Haim dans les années 60 pour les disques Philips.J’ai toujours eu un faible pour cette chanson et aussi je profita de l’occasion pour demander a Haim de faire une version avec moi de “Kifi wassi”.A un moment j’ai envisagé de la mettre dans l’album traditions, mais comme la version acoustique de Philips à l’époque était tout a fait honorable sur le plan musical, je me suis demandé “A quoi bon”?Et on a commencé à explorer le version électronique du titre.

12) HEY LALLA HEY LALLI & L’ALOUA

J’étais en train de réaliser un album Solo pour Majid, le chanteur des Rap to Top et on avait produit avec Tarik Lahjily un titre drum and bass pour Majid et Said BEY, sur l’air de “Hey Lalla Hay Lalli”. L’album solo devait sortir sous le nom de M’KDM (Moquademe), mais il ne vit jamais le jour. La chanson était tout de même bien avancée, et ce fut un des titres où Haim chanta en Duo virtuel.Il a fait un track avec le texte de “hey llala hey lalli”, et je ne sais trop pourquoi,commença d’un seul coup a chanter «l’Haloua».Personnellement j’ai bien aimé le track de “l’Haloua”, et la chanson est devenue assez bizarre , avec Majid et Said Bey qui chantait le refrain de “Hey lalal hey Lalli “et Haim qui vociférait le couplet de l’Haloua.

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1- LI GALBOU ADAAB2- YA RAEH3- COMME TU AS CHANGE4- ADROUNI MEKKOUI JEMAAL5- CHEZ MAX COIFFEUR POUR HOMME (YA QALBI KHALLI EL'HAL)6- OUMMI YA OUMMI7- DOUNIA8- KHALINI YA BENT NESS9- RAH KHALLI RAH10- "TIYA LA MERA" GUANTANAMERA11- MEDITERRANEEN12- LE MARCHE (Sur un texte de Jacques Prevert)13- LE CANCRE (Sur un texte de Jacques Prevert)

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1- LI GALBOU ADAAB2- YA RAEH3- COMME TU AS CHANGE4- ADROUNI MEKKOUI JEMAAL5- CHEZ MAX COIFFEUR POUR HOMME (YA QALBI KHALLI EL'HAL)6- OUMMI YA OUMMI7- DOUNIA8- KHALINI YA BENT NESS9- RAH KHALLI RAH10- "TIYA LA MERA" GUANTANAMERA11- MEDITERRANEEN12- LE MARCHE (Sur un texte de Jacques Prevert)13- LE CANCRE (Sur un texte de Jacques Prevert)

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CD 3 CASABLANCA MEMORY

1) LI GALBOU ADAAB

J’aime beaucoup ce titre. Haim l’avait particulierement bien chanté, il est parmi les premiers que l’on a mixé.A ce moment Goetz , le saxophoniste allemand, qui était avec tout son brass band de passage au Maroc, nous donna l’occasion d’enregistrer la section cuivre en live sur le titre.Tarik Lahjily programma la rythmique un peu bolero, et les cuivres jouent un grand rôle dans l’émotion degagée dans la chanson.Les percussions ont ete jouées par Ftah, la basse et les guitares par Tarik, et le luth par Abdellatif Azim, le luthiste. Celui ci d’ailleurs eu un destin tragique et peu après se suicida.Avec Mounim Souibi, on récupéra certaines photos de Botbol , et de vieilles pho-tos de Casablanca . Avec le tout, nous fîmes un diaporama de la chanson sur You Tube en Août 2007.

2) YA RAEH

En 2001, Karim Amalay avait une obsession, faire une version salsa de “Ya Raeh”.Il convainca Said Bey de la chanter et il commença a l’enregistrer.Comme je le racontais par ailleurs, Haim croisa un jour Said Bey et il fit le duo avec lui.Les cuivres furent aussi enegistrés par le Brass Band de Goetz.Karim Amalay enregistra lui même les percussions sauf la derbouka par Brahim dit «l’Badn» du studio Kaera.L’accordeon fut enregistré par un accordeoniste de la marine. On ne garda pas ces pistes et Karim Slaoui rejoua les accordeons en 2012.La basse aussi avait été enregistrée par Wassel, elle fut mal interpreté et on dû la rejouer.Avec Karim Slaoui on rajouta une guitare acoustique qui litteralement boosta le titre. Les compressions multibande appliquées sur les voix de Said et Botbol furent reglées de telle manière que les deux ont des voix equilibré et bien présentes, alors que celle de Haim etait bien plus grave que celle de Said à l’origine.Un grand classique de Dahmamne el Harrachi, de qui Botbol chanta aussi “Rah khalli Rah” pour FTG Records.

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3) COMME TU AS CHANGE

“Combien tu a changé” est un des titre peu connu de Line Monty, c’est l’une des deux chansons de Line Monty que Haim a repris (l’autre est la bouleversante “ Ya oummi ,Ya oummi”).Ce qui m’a vraiment frappé pendant l’enregistrement de ces deux titres, c’est l’émotion que Haim a mis dans le chant. Ce sont parmis les chansons qu’il a inter-pretré avec le plus d’émotion.Il est étonnant pour moi ,qu’un artiste qui a bâti sa réputation et sa fortune, dans les cabarets en mettant le feu dans la salle soir apres soir, soit en fait un tel interprete de chanson triste et mélancolique. Souvent, le clown est triste.On retrouve dans ces titres enregistrés en 2001, toute la nostalgie et les drames de ceux qui ont vécu ces époques troubles des années 50 a 60. Tarik Lahjiy avait commencé une ébauche de la chanson, mais très vite, il se consacra plus à l’arrangement de “li Galbou Hadab”. Un an plus tard puis Moh-cine Regragui fit un premier edit du titre, que je ne garda pas.Et c’est en 2012, avec Moulay Hachem Slitine au luth, que je commença a trouver la couleur de la chanson, et je decida de la traiter comme un titre à la manière de Kamal Messoudi, plus comtemporain, mais tout aussi sentimental que Line Monty.La chanson adopta alors une structure avec une intro au Luth , repris dans le solo, et un bridge de 2 min au violon. Hicham qui devait faire le violon était reparti à Essaouira et je fis jouer la ligne du violon à Hachem, qui la transforma au luth pour laisser un émotion au violon.Je décidais de l’enregistrer sans ligne de basse, juste à la percussion, derbouka devant.

4) ADROUNI MEKKOUI JEMAAL

Haim avait dejà enregistré ce titre chez Boussiphone dans les années 70. En 45 tours, avec “Ajini ya el Hbiba” en Face A.En fait il s’agit d’une adaptation en arabe d’une chanson de Michael Shermann “Half a word Away” produit en 1972 par “Jump”.Ce que l’histoire ne dit pas, c’est que le vrai nom de Michael Shermann était Meyer Obadia, de Fez, decedé depuis.La chanson est aussi trés connu en Turquie.Comme d’habitude, lors des enregistrements, je n’avais aucune visibilité sur les

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chansons que Haim me proposait, et j’ignorais tout du titre en anglais, voir même de la version en arabe de Boussiphone. Le fait de donner à faire l’arrangement depuis seulement la ligne vocale, nous sommes arrivés de nouveau à une ballade, mais arabisante et en 12/8 cette fois ci.Les vocaux ont été fait le même jour que “Comme tu as changé”, une ballade triste elle aussi.J’ai enregistré les guitares avec Chuk, et Rodney à la basse, les deux en même temps pour conserver le feeling de la chanson, et ils ont fait les «Ooohh ouuuuuh».La batterie a été rejouée ensuite par Mike Sloski au Canada, et le violon par Hi-cham, lors de son passage au studio.Jauk Elmaleh a enregistré le wood bloc et tambourine, avec une tension très ter-naire qui fait swinguer le titre. Et encore un maximum de nostalgie.

5) CHEZ MAX COIFFEUR POUR HOMME (Ya Qalbi Khalli El’Hal)

Cette chanson fait partie de la discographie de Serge Gainsbourg assez peu connue par rapport à ses grand succès, celà va sans dire.Peu de gens le savent, mais Gainsbourg avait une soeur qui vivait à Casablanca. Et qui lui ressemblait beaucoup parait il.Aussi j’avais preparé en 2001 un album de cover “marocanisé” de chansons de Gainsbourg, dont “ Requiem pour un Con” interpreté par El Khansaa, “L’aquabo-niste” par Houda Brahms, ou encore “Electrique Asylum” par Nawfel.Et bien sur “Chez Max Coiffeur pour homme”. L’anecdote est que je choisis cette chanson car ce jour là Haim passa au studio avec Roger Illouz, le coiffeur pour homme attitré de Haim.La coincidence m’a fait sourire et on a demarré la répétition sur l’air de “Ya qualbi khalli El Hal».C’est là que la fameuse notation en hebreu des paroles a été précieuse entre autre.On a vite collé le texte de Gainsbourg en moins de 10 minute sur la mélodie et on a enregistré les deux variations de la chanson, Mohcine Regragui au piano et Saad au luth ce jour là.Aprés comme d’habitude, la chanson hiverna, et en 2004 Jamal Rioui enregistra au studio Adyel les percussions.Et le mix est toujours en cours à ce jour.

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6) OUYA MI MYA OUMMI

Chanter pour sa mère, a toujours été un morceau d’anthologie pour les artistes maghrebins.Haim a été inspiré ce jour là, et la reprise de la chanson de Line Monty respire l’émotion.C’est une chanson que Youssef Hagege , connu aussi sous le nom de Jose de Suza, avait écrit pour celle qui allait devenir Warda El Jazaira.Mais c’est la version de Line Monty, dans les année 50 qui en fit un enorme succés.Ce jour là c’est Cypriano Oloi qui avait assuré les parties piano et qui commença l’arrangement.Etant roumain ,il a été lui aussi sensible à l’interpretation donné par Haim ce jour là et il alla chercher ses harmonies et sa rythmique, dans le répertoire des Balkans, c’est ainsi que la chanson pris cette allure classique Slave.Cypriano ne maitrisait pas très bien les outils de séquenceur audio, et il préferait jouer vingt fois sa partie de piano plutôt que de la quantiser.On a gardé les nappes en arrière plan, ainsi que le piano et la basse qui ne joue pas tout le titre.Et Karim Slaoui repris la suite de l’orchestration en 2013, en jouant essentiellement la guitare acoustique et le melodica.J’aimerais enregistrer un violon tzigane ou une trompette russe, alors j’attend d’avoir les bons musiciens de passage pour finir le titre.

7) DOUNIA

Encore une chanson nostalgique des années 50, chantée par de nombreux artistes de cabaret dont aussi Line Monty.A l’époque au studio (en 2001) dejà, Sy Mehdi m’avait presenté un arrangeur débutant, Hakim vite surnommé “Le roi du mix” pour sa vitesse d’arrangement.II aimait le Rai et le Châabi, et avait une couleur d’arrangement que n’avait pas mes autres arrangeurs habituels, qui étaient plus plus européanisant.Comme il debutait, il a été très excité de travailler avec Botbol, et il a arrangé “Dounia” et “Hannini Ya bint ness”. On y retrouve une couleur très Rai nostal-gique des années 80 dans l’arrangement.Alors que tous les autres musiciens ont fait les arrangements à posteriori, sur les vocaux.Hakim a d’abord composé l’instrumental avec des structures très claires , couplet refrain, solo.

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Et j’ai reservé une séance au studio Adyel, pour enregistrer les voix.Séance difficile, car il faut l’avouer si Haim est le roi de l’improvisation; il a du mal à suivre la musique. C’est un peu normal pour quelqu’un qui pendant plus de cinquante ans a été au premier plan avec l’orchestre qui le suivait, selon son humeur.On a fini la séances, et enregistré les derbouka.Je pense que je vais laisser les titres avec une instrumentation électronique midi, comme c’était le style du rai de l’époque.

8) KHALINI YA BENT NESS

La chanson a été enregistrée le même jour que “Dounia”, par le même arrangeur, et partage la même histoire.Voila ce sont “des soeurs jumelles, nées sous le signe des gémeaux”.C’est une chanson que j’apprécie particulierement car elle fait très style “Cheb Hasni”.Et je ne peux m’empêcher de penser à cette séance de prise de voix tulmultueuse, où Haim changeai sans arrêt les couplets au grand désespoir de Hakim, après Botbol a voulu faire les derbouka à la place du percussioniste et ça a été encore un grand moment de diplomatie pour calmer tout le monde.

9) RAH KHALLI RAH

Lors de la dernière session de Botbol au studio Kaera, j’avais avec moi Saad au luth et Elias avec Brahim en même temps à la technique.Comme d’habitude pendant que Elias mettait en place les sessions, on discutait au café avec Brahim et Botbol, et la discussion dériva sur l’Algérie et Dahmane el Haarachi.Haim l’avait rencontré personnellement au cours de ses années, et on a com-mencé a évoquer le repertoire du chanteur algerien.Voilà, on est rentré au studio et on a enregistré “RAHT Khalli RAHT”, et un autre titre “Oula Kounti ouwed” ( Même si tu est bon nageur, fait attention la mer peut t’emporter)”.Ce titre n’est pas dans la liste car malheureusement il fait partie avec “Fez Tival”, deux titres dont les archives ont disparu au cours du temps. J’espère encore un jour les récuperer dans les vieux disques durs, mais à ce jour ils sont “portés disparu”.“Rah” a plût à Elias, et il m’a demandé de le laisser faire l’arrangement.

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10) ”TIYA LA MERA” GUANTANAMERA

Un jour ont a evoqué le sujet de la version maghrébine de Quizas, “Chehrit Laayaani” et je demandais à Haim si il connaissait le tête en arabe, il m’a demandé à son tour si je connaissais la version de Guantanamera en arabe? J’ai du lui avouer que je n’en n’avais jamais entendu parler.Et on s’est retrouvé a enregistrer “ Tiya La Mera”.Avec Mohcine Reguagui on a decidé de la faire en penssant à “Snat L’Klem” donc une version Zouk oriental. Deux mois plus tard, j’étais en session guitare avec un argentin qui jouait avec le groupe de Mustafa Boucho, et je l’ai pris pour sa manière très particulière de jouer la guitare acoustique .On l’entend très bien sur le morceau. Qui bien entendu n’est pas encore fini........

11) MEDITERRANEEN

Encore l’un des titres emblématiques de Salim Hallali. Le seul je crois que j’ai enre-gistré avec Haim, tout comme je n’ai fais avec lui qu’un titre de Samy el Maghribi. Il faisait toujours son effet sur scène, le public l’aimait et les musiciens étaient contents quand le ghrama coulait à flot à ce moment.Je connaissais bien le titre pour une fois, aussi je decidais de le faire en version reggae. Pour changer, Henry Cavasino a programmé le beat et on l’a enregistré, avec Ka-rim Amalay je crois, à l’arrangement.A cette epoque Karim s’est marié, et comme du coup il a été moins disponible pour le studio, la chanson est rentré au frigo.En cours de mix.

12) LE MARCHE

Une chanson sur des parole de Jacques Prevert, on la fait laborieusement avant “le cancre”.Rachid devait quitter le studio pour aller travailler et s’impatientait. Elle a donc été un peu baclée à la prise.Pour l’instant je ne sais pas encore ce que l’on va en faire.

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13) LE CANCRELe cancre est aussi un des poêmes de Prevert mis en musique.En fait on devait enregistrer “Pour dessiner un oiseau”, mais on avait trouvée le texte trop compliqué a arranger.Car la session avait été longue et l’on avait souffert pour enregistrer “Le marché“ de Prevert aussi, et Rachid Rimi avec qui on enregistrait ce jour là, devait partir car il jouait à ”La Java“ dans les dix minutes qui suivait. On a donc decidé d’opter pour plus court.Et le plus court des poême du recueil était “le Cancre”. On l’a enregistré «A capella», sans rythme ou musique.J’ai recommencé à travailler dessus en 2013.“ il fait non avec la tête,il fait oui avec le coeur”

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1- ANTAHOUN2- KOL NIDRE3- EL NORA ALILA4- HAD GADIYA5- DEROR YKRA6- CHALOM ALEHEM7- HABIBI YA HABIBI8- YGDAL9 - TORAH EMET10- SOUCCA VELLOULLAV11- VEHICHEAMDA12- DAYENOU13- NEEMANNA14- MA NICHTANAH HALAYLA HAZE15- BEMOSE

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ANTAHOUNANTAHOUN

1- ANTAHOUN2- KOL NIDRE3- EL NORA ALILA4- HAD GADIYA5- DEROR YKRA6- CHALOM ALEHEM7- HABIBI YA HABIBI8- YGDAL9 - TORAH EMET10- SOUCCA VELLOULLAV11- VEHICHEAMDA12- DAYENOU13- NEEMANNA14- MA NICHTANAH HALAYLA HAZE15- BEMOSE

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ANTAHOUNANTAHOUN

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CD 4 : ANTAHOUN

1) ANTAHOUN

“Antahoun” fait partie de la prière de Rosh Hashana (le nouvel an juif), et bien sûr on l’a enregistré juste apres Rosh Hashana en octobre 2002.C’était le premier titre liturgique que l’on a fait avec Haim et c’était assez inna-tendu, car non prévu dans la feuille de route originale.

L’arrangeur retenu pour la session était Cypriano Oloi, et Ftah à la percussion, qui n’a pas pu venir ce jour là.Pendant qu’on l’attendait, Cypriano pianiste classique roumain de formation , a joué une petite mélodie pour passer le temps et Haim a aussitôt chanté dessus «Antahoun».C’était plaisant et on a commencé a enregistrer.

Les piyoutim étaient courts, et le jour même on enregistra: «Antahoun», «Kol Ni-dré», «Soukka velloullav» et «Vehicheamda».Les prises ont été realisées à titre de maquette au studio de préproduction de la FTG. On devait les finaliser au Studio Kaera dans la semaine.

Mais comme souvent avec Haim, le planning était chamboulé et ce jour là on enregistra plutôt sur un coup de tête de sa part, les parties de la Hagada de Pessah.

Cypriano fit l’arrangement intégral de la chanson sur le chant témoin de Haim et l’on garda la chanson tel quel.

Pendant le mix Laurent Pujol, passa au studio, il avait une pédale de guitare a me vendre, et c’est comme çà qu’on la essayée sur la voix de Haim, avec l’effet de Phaser qui donne cette impression de voix à la limite de la déchirure.

Antahoun (Pardonne moi) .

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2) KOL NIDRE

Kol Nidre était dans la même session que Antahoun et l’arrangement et le mix ont été fait avec Cypriano Oloi.Un premier Mix a été realisé en 2002, et je projette un remix avec featuring pour l’année 2014.

3) EL NORA ALILA

“El Nora Allila”, fait partie de la prière de Kippour.Avec Haim un soir de 2003, on a fait des essais de chanson House sur une Loop avec un tempo autour de 125 BPM.Ceux sont les mêmes sessions qui amenèrent “Sedrick a la Sedrick” et “ Li Koun Andi Million”.Et dans un de ces moments, dont Haim etait coutumier à l’époque, il commença a improviser sur “El Nora Allila”. Comme Cypriano, à la même période, voulait faire quelque chose de plus Uptem-po que les autres titres qu’il avait dejà arrangé pour Haim, je lui confia la session de “El Nora Allila” et le résultat est assez exceptionnel.Je venais juste de recevoir un processeur DBx Quantum, et on mastérisa le titre en même temps que le mixage. Ce fut le dernier projet de Cypriano qui pour, arrêta de venir au studio à partir de 2003.On peut écouter le titre sur Youtube, car je l’ai utilisé pour illustrer la partie 4, du documentaire sur Rabbi Amram Ben Diwan.

4) HAD GADYA

Had Gadya est un mash up de “Bebelo”et de «Had Gadya» chanson traditionnelle de la fin du Seder de Pessah. C’est une ritournelle, avec des strophes de plus en plus longue. Donc l’arrangement en est assez difficile, surtout que l’on en a fait avec Cypriano un titre Rap. Le casting a été assez fourni, puisque en plus de Cypriano à l’arrangement et au piano, on a eu Abdellatif au luth, Abdelfatah à la derbouka, Johny à la guitare.Mustapha Boucho nous fit une ligne de basse à sa manière et deux ans plus tard je récupérais Dan David Tordjman et Jacques Bohbot à la chorale.Le titre a été difficile a mixer, mais dégage un feeling bon enfant qui correspond bien à la fête de pessah.D’autres passages de la Haggada ont été mis en musique, et attendent leur fin d’arrangement.

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5) DEROR YKRA

«Deror Ykra» a été enregistré au studio Kaera, une session avec Elias et Brahim, qui a aussi vu enregistrer “Rah Rah“ et un autre titre de Dahmane el Harrachi.Le témoin mélodique avait été fait par Saad au luth et Brahim à la derbouka.Elias a aimé le titre, et m’a demandé d’en faire l’arrangement.Il en a fait une chanson au son très chaabi, typiquement à la mode de l’époque (2003), en gardant la derbouka de Brahim et en reprogrammant les parties drum et claviers. Vu les similitudes de style musical, je me suis souvent demandé si Elias n’avait pas sous- traité l’arrangement à Said Delay, qui travaillé dejà au studio Kaera à ce moment.Ce fut je crois la derniére session que je fis au studio Kaera vers la fin de 2002, car juste après la salle d’enregistrement du studio FTG fut prête.Le luth fut joué par Saad Bouamri , et le violon par Abdellatif Azim en 2007.Je ne pû m’empêcher de donner la ligne de basse a jouer à Mustafa Boucho, qui a été l’un des meilleurs bassistes marocains avec qui j’ai travaillé à ce jour. En 2009 je mixa enfin la chanson, et Vanessa Paloma fit les choeurs et réponses sur la chanson.

6) CHALOM ALEHEM

J’ai toujours apprecié de travailler avec Cypriano Oloi. Il ne maitrisait pas encore très bien les logiciels de MAO, mais il avait des qualités d’ arrangeur incontestables.Il était juste assez lent, et n’a pas pu finir tous les arrangements qu’il avait com-mencé , a cause de ses déboires personnelles .Il m’a donc laissé, entre autre, “Chalom Alehem” en plein chantier.

7) HABIBI YA HABIBI

Habibi ya habibi, est un chant de Shabbat très apprecié par les juifs marocains.On peut le dire: cela n’a pas été le titre le plus difficile a chanter pour Haim en studio.Par contre, pour Cypriano Oloi, roumain d’origine, cela a été un challenge de plus. Surtout avec les vibratos et glissandos.Je l’ai fait assisté pour les parties rythmiques par Henry Cavasino, le batteur.

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Ce titre a été la dernière collaboration de Henry, car juste apres, il faisait un grave accident de moto.Accident dont il sortit vivant, mais il arrêta de travailler apres celui ci, au studio.De même j’ai fait jouer la basse par Mustafa Boucho et n’ait laissé à Cypriano que l’habillage mélodique, ce qu’il fit très bien.Pianiste de forrmation classique, Cypriano à ce moment précis de sa carriére a decouvert le flamenco, et il eu envie de le pratiquer........ sur le titre qui est devenu un peu Flamenco .......Olé .

8) YGDAL (En cours de mix)

9) TORAH EMET (En cours de mix)

10) SOUCCA VELLOULLAV (En cours de mix)

11) VEHICHEAMDA (En cours de mix)

12) DAYENOU (En cours de mix)

13) NEEMANNA (En cours de mix)

14) MA NICHTANAH HALAYLA HAZE (En cours de mix)

15) BEMOSE (En cours de mix)

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Haim Botbol - Casablanca 1982

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Postface

Ami lecteur merci d’avoir pris le temp de lire ce petit livret, retraçant 60 ans de la carrière de Haim Botbol.

Depuis le Fez d’avant l’indépendance du Maroc, jusqu’à ce jour, Haim BOTBOL a cotoyé tout le mouvement musical du Maroc de ces soixantes dernières années.

Ceci seulement, est dejà en soit une performance.

Si l’on ajoute qu’il a dominé durant plus de trente ans, toute la nuit orien-tale à Casablanca, Rabat et Tanger, on commence a mesurer l’extraordi-naire éclat de sa carriere.

Haim, pour moi, c’est l’homme des superlatifs.

Je suis un professionnel de la musique au Maroc, et mon travail me per-met d’avoir un regard global sur ce qui s’est passé durant ces 50 dernières années au niveau musical. Et je pense qu’ aucun chanteur marocain, qui a fait toute sa carriere au maroc, ne peut se vanter de son palmares.

Il a enregistré plus de 500 chansons, depuis le debut; avec plus de 10 pro-ducteurs différents, et ceci surtout à une époque ou juste faire un album représentait dejà en soi un exploit.

Pour moi, c’est aussi l’homme aux “Dix mille concerts”. Celui donné ce 18 juin 2013, pour fêter ses 60 ans de carriere n’est qu’une performance de plus.

Son répertoire est un des plus complets pour un chanteur. Formé très tôt au Melhun, au Gharnaty, et à l’Arabo Andalou, il a chanté la chanson popu-laire marocaine, la chanson égyptienne, le répertoire populaire algérien, les chansonettes en français, les chansons de mariages les plus diverses, le répertoire des piyoutim et bakachotes, et j’en passe.

Avec moi il a enregistré du rock ,du blues, du reggae, du rap , de la drum and bass, de la house Music, de la fusion, et j’en oublie sûrement.

Pour l’avoir souvent cotoyé durant cette derniere décennie, je voudrais juste partager de petites remarques de mon vecu avec lui.

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Marcher dans la rue avec Haim Botbol est dejà une experience. Les gens de toutes les classes sociales l’arrêtent , le remercie, le félicite, lui demande de ses nouvelles, de celles de Marcel.

Même pour ceux, trop jeunes, qui ne l’ont jamais vu sur scène, la simple mention de son nom, les fait sourire et hocher de la tête.

Passer avec lui devant une terrasse de café, à Casablanca ou à Tanger, fait toujours son effet, et se faire arrêter en voiture avec Haim à coté, finit tou-jours de façon bon enfant avec les policiers.

Travailler avec Haim est aussi une experience détonante.

J’ai du enregistrer plus de 150 artistes differents dans ma modeste carrière, et produire environ 750 chansons à ce jour.

Et je dois le dire, qu’aucun artiste marocain, français, espagnol ou ameri-cain ne m’a autant impressionné par sa maitrise de l’improvisation.

Haim fait partie de cette minorité d’artistes qui entend la musique dans sa tête, et anticipe son chant, laissant l’orchestre le suivre.

En studio avec lui, j’ai découvert l’écriture des chansons en Darija et re-transcrites en notation hébraique, selon les codes de Rachi.

Ce qui lui permettait de chanter la mélodie, juste en lisant les feuilles que son père Jacob lui avait légué.

C’est peut être un détail technique pour la majorité des lecteurs, mais en studio, c’est grâce à ce systeme que l’on a pu adapter sur le champ des chansons et des mélodies completement différentes de celles d’origines.

Et ainsi cela nous a permis d’ enregistrer un catalogue à part dans la mu-sique marocaine actuelle.

Non pas des reprises insipides à l’identique de chanson connue, comme beaucoup de chanteurs qui tournent en rond en ne sachant pas faire autre-ment; mais réinterprétées des mélodies très connus et de manière radicale-ment différentes pour certaines.

N’importe où ailleurs, un artiste aussi talentueux et ayant realisé une telle carriere serait une star, inaccessible.

Mais pour tous ici, au Maroc, il est juste......... Botbol, Ould Bladi.

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Remerciements

Je tiens a remercier toutes les personnes, sans qui cet évenement n’aurait jamais pu voir le jour.

Tout d’abord Albert Malca, qui a donné de son temps et de son énergie pour que cette soirée soit une réussite.

Il en est de même pour Maxime Karoutchi, qui avec une grande générosité, nous a offert son temps, son talent et son orchestre pour cette soirée.

Mohamed Ameskane, qui a mis son expertise et sa connaissance de la musique marocaine, au service l’écriture de ce livre.

A Abdelkrim Ghattas, peintre marocain de talent, qui a peint le portrait de couverture.

A Jamal Abdennassar, Omar Salim, Ahmed Aydoun, Vanessa Paloma pour leur témoignage à la table ronde.

A Pierre Sibony, et au comité du SOC, qui nous ont supporté dans cette soirée.

A Yonel Lallouz pour son aide technique.

A Ilana Cohen qui nous a aidé à meubler si gentiment la salle du Soc.

Au team de la soirée, qui s’est devouées pour la réussite du spectacle.

A Dorine Malka, pour le booking des billets.

A notre infographiste Mounim Souibi, qui a dû passer de longues nuits pour tout finir a temp.

A Richard Elbaz, pour les photos de la soirée.

Et surtout à Jacqueline Botbol, pour son aide précieuse, car derrière tout grand homme, l’on trouve une grande dame.

Maurice Elbaz.

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Mohamed Ameskane est natif de Marrakech. Aprés des ètudes en sociologie et histoire de l’art en France, il embrasse une carrière de journaliste des 1990 au Libèral, à la Gazette du Tourisme, au Matin du Sahara, à la Gazette du Maroc et à Challenge Magazine.

Auteur de deux livres surles chansons marocaines et maghrèbines, Mohamed Ameskane est corèalisateur de la sèriedocumentaire «Filbali oughniyatoun».

www.ftg-records.com

Né le 8 Avril 1945 Casablanca, Abdelkrim Ghattas a intègrè l’ècole des Beaux Arts de la citè de Sidi Allal Al Quarouani en 1964, En 1968 il s’en-vole à Paris pour passer 4 ans à l’école Nationale Supèrieure des Beaux Arts de la citè lumiere. Depuis 1972, il professe à l’école Supérieure des beaux Arts de sa ville natale.

Membre de l’Association Marocaine des Arts Plastiques (A.M.A.P.), il par-ticipe depuis 1974 de nombreuses activités culturelles et artistiques.

Haim Botbol, Elbaz Maurice, Jauk Elmaleh