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Imprimé comme manuscrit. rV° il. Paris, 1" Mai 191$ Le Bulletin Yougoslave paraît, selon la nécessité, à de courts intervalles, en dev.sc éditions : anglaise à Londres et française à Paris. Le siège de l'administration à Paris est S, rue Racine. Le Bulletin est destiné à donner des renseignements à la presse, aux hommes politiques et à tous les amis de la cause Yougoslave, Il est distribué gratuitement. On n'a, pour le receeoi/r régulièrement, qu'à s'adresser à l'Administration. LES PAYS YOUGOSLAVES ET LE PROGRAMME NATIONAL DES YOUGOSLAVES Les Yougoslaves les Serbes,les Croates et les Slovènes unis parle sang, la langue, les traditions, les conditionséconomiques ut politiqueset les aspirationsnationales, ne formentqu'uneseuleet même nation. Les Yougoslaves vivent en un groupe coinpac.decinq millionsd'hommesdans les Royaumeslibres de Serbie et de Crna Gora (Monténégro), et en Autriche-Hongrie où ils sont huit millions. En Autriche-Hongrie,ils sont soumis à deux dominations,l'allemande et la magyare,et divisés eh dix provinces. Ils y sont opprimés et persécutes au point de vue national, civil,économiqueet leur civili- sation propre y est menacée. 2.100.000Yougoslaves vivent sous la dominationallemande,à savoir : en Stvrie méridionale 410.000, en Carinthie méridionale 120.000, en Carnioie 400.0..0, en Gorica-Gradiska îr.ô.Oiit), à Trsl(Triesl) 7U.UU0, en Istrie 225.000. en Dalmatie 610.000. Les Magvars imposent leur autorité à 3.200.000 Yougoslaves,à savoir: en Croatie-Slavonie 2.300.000, au sud et sud-ouestde la Hongrie (Med.jumur.je,le long de la frontière de la Styrie et de la Hongrie, en Baranja, en Baeka et dans'e Banat) 900.01/0. Kn Bosnie-Herzégovine, sous la domination communeaustro-magyare, on compte1.DdO.onOYouuosluves. A l'ouest de Gorica, les' Yougoslavesdébordent au nombre de 40.000 dans le Royaumed'Italie. Enlin, un million de Yougoslavesvivent ;mx Etais-Unis, et dans l'Amérique du Sud et les colonies anglaises on en compte un demi-million. Les Yougoslaves ont toujoursaspiré aune vie nationaleindépendante,libre detoutedominationétran- gère (turque, vénitienne ou aus.tr>'-magyare). Deux Klats yougoslaves, la Serbie et la Crna Gora, réus- sirent à réaliser leur indépendance, mais* les elï>>rtsrie leurs compatriotesdu Nord, en vue d'une union même partielleet pourassurer leurexistencenationaleà l'intérieurdesfrontièresaustro-hongroises,restèrentvains. Tous les Yougoslaves d'Autriche-Hongrie sont convaincus que les Iutles glorieusessoutenues par la Serbie, la Crna Gora et leurs puissants alliés leur apporteront la délivrance complète do tout, joug étranger et l'union avec leurs frères libres. Ils réclament l'application intégrale à leur profit du principe des nationalités afin qu'ils puissent former avec la Serbie et la Crna Gora un Etat unique et indépendant, comprenanttous les territoires qu'ils habitent depuis des temps immémoriaux. Le programme de la délivrance et de l'union de tous les Yougoslaves a été solennellementapprouvé par la Skupstina, dans ses ordres du jour rie novembre 1914 et d'août 1015 et le Gouvernementactuelserbe y a proclamé son adhésion à maintes reprises. Ce programme est conforme aux déclarations des représentants des grandes puissancesalliées,qui ont toujours affirmé qu'un des buts principaux poursuivisdans la guerre actuelle était l'affranchissement des petits peupleset la liberté pour euxde s'unira leur gré. Le programme national des Yougoslaves encore soumis à la dominationétrangère a été développé dans le mémoire présenté par le Comité Yougoslave aux représentants de la Triple-Entente; il a été' publié dans la Bibliothèque. Yougoslave, éditée par les s dns du Comité. Le Comité yougoslave chez le prince héritier de Serbie. Le prince Alexandrede Serbie a reçu le 10 avril, à l'Hôtel Bristol à Paris, le Comité yougoslave. M. Trumbic, président du Comité a prononcé le discours suivant : « Monseigneur, « Je suis heureux de pouvoir exprimer à Votre Altesse. Royale, au nom du Comité yougoslave, nos sentiments sincères d'hommage, de dévoue- ment et d'affection. « C'est déjà la quatrième année que Vous êtes à la tête de l'armée Serbe. Plus que chef, Vous êtes la synthèse à la fois de sa gloire et de son martyre. « Notre admiration pour Vous fut même, si possible, plus profonde aux jours des souffrances qu'à ceux de la.gloire. Car, aux moments de la catastrophe la plus atroce que, dans toute son his- toire ait subie la Serbie et avec elle notre Nation entière qui, sous le nom de Serbes, Croates et Slovènes est une, Vous avez manifesté une force d'ame supérieure, grâce a laquelle, comme par miracle, une partie considérable de l'armée serbe a pu être sauvée. « Nous avons la ferme conviction qu'après cette horrible tourmente, se lèvera aussi pour nous le soleil de la justice et de la liberté dans l'union de notre race yougoslave toute entière. « En envisageant cette union sous la forme d'une communauté de civilisation et d'aspirations politiques, nos ancêtres ont longtemps déjà tra- vaillé pour elle sur les champs des lettres et des arts. Mais forcément, elle n'était restée qu'un idéal. Soudainement, au cours de la guerre, cet idéal est devenu un programme politique d'actualité com- portant la délivrance et l'union avec la Serbie dans.un État national unifié de tous nos pays où, à travers les siècles, nous avons défendu avec succès, et conservé notre langue nationale. « Ce n'est plus un rêve patriotique, mais un objectif positif pour la réalisation duquel il faut faire tous les sacrifices nécessaires, absolument tous. « A cette oeuvre, le Comité yougoslave a con- sacré toute son activité. Nous pouvons assurer Votre Altesse royale que c'est aussi le but auquel aspire toute notre nation en Autriche-Hongrie, Serbes, Croates et Slovènes. « Ils sont devenus profondément convaincus que, dans la monarchie des llahsbourgs, il n'y a pour eux ni liberté ni vie, et c'est pour cela qu'ils veulent se délivrer de la dominationétrangère et s'unir sous le règne de la glorieuse dynastie des Karageorgevié, avec, leurs frères de Serbie. « Nous ne voulons ni une division en plusieurs états, ni l'éliminationd'aucunepartie de notre terri- toire arrosé par lu sang de noire peuple martyr. Nous voulons l'unité nationale sur tout notre territoire, avec notre admirable mer Adriatique,, dans laquelle se reflète le charme et la beauté de notre patrie chérie dont elle est le poumon. « Une histoire nouvelle va,dès lors, commencer pour nous tous Yougoslaves.Aucune entrave arti- ficielle ne pourra plus empêcher notre unification qui est exigée par la nature même des choses. « Nous sommes contentset heureux que la Provi- dence Vous ait mis à la tête de cette ère nouvelle. Nous en sommes heureux et contents, en voyant que Vous avez acquis, outre les vertus héritées de- Sa Majesté le Roi Pierre, Vôtre héroïque père et de vos glorieux ancêtres, par des expériences précoces et amères, des qualités nouvelles qui vous mettent à même de devenir le fondateur de l'oeuvre la plus magnifique de notre histoire : l'uni- fication de la nation Yougoslave dans un État indépendant. « Pénétrés de ces pensées et de ces sentiments, nous avons l'honneur de saluer avec un dévoue- ment sans bornes, en Votre Altesse Royale, le Souverain futur commun de tous les Serbes, Croates et Slovènes. » Vive Sa Majesté le Roi Pierre ! Vive'Son Altesse Royale le Prince Héritier Alexandre ! Le prince Alexandre a répondu en ces termes : « Messieurs, « Vos paroles me vont droit au coeur, et si Dieu et la fortune des braves le veulent, les désirs que vous venez de m'exprimer, d'une manière si belle, se réaliseront le plus tôt possible. « Ce ne sont plus aujourd'hui des désirs, ni comme vous le disiez, un programme politique. C'est plus qu'un programme c'est le but même des luttes pour lequelles des fleuves de sang des fils serbes ont déjà coulé. « Messieurs, il n'est pas possible que de tant de sang précieux ne surgisse la liberté, la liberté pour notre peuple martyr qu'il se trouve, des bords de l'Adriatique au Timok, du Perister au Triglav. « Mon aïeul a défendu l'idée yougoslave, mon père a embrassé, sur le trône, les idéals pour lesquels il a lutté, comme insurgé, le fusil à la main. Dans le fils et le petit fils, le même sang coule. « En avant! Messieurs, avec la parole, avec la plume, avec les armes, pour le même but sublime, pour la liberté de notre race entière et pour son avenir glorieux. » Une manifestation anglaise et les déclarations duprince héritier Alexandre Une manifestation de la plus haute importance pour la cause de la libération et de l'unité de la nation yougoslave a eu lieu à Londres pendant le séjour du prince héritier de Serbie. Le 5 avril, le prince Alcxandrea reçu àClaridgc- Ilôlel. une dépulation d'éminentes personnalités britaniques, appartenant à tous les partis politi- ques. La députation, à la tête de laquellesetrouvaient l'archevêque de Canterbury et le lord maire de Londres, comprenait : Les Scheritïs, Lord Milner, Lord Southwark, Lord Abercoriway, Lord Eversley, Lord Burham ; des Membres du Parlement: Sir Ivor Herbert, Mr.J.Annan Bryce, Sir John Jardine, Sir E. Beauchamp, Sir Arthur Markham, Sir Churles Nicholsou, Sir Henry Dalziel, Sir Charles Henry, Mr. G. G. Greenwood, Mr. T. F'erens, Mr. Ellis Grilïith, Sir Frederick Cawley, Sir EdouardCarson,l'Hon. ArthurStanley, Mr. Ronald M'Neiil, Sir Philip Magnus, le colo-nél Yate, l'amiral Sir liedworthMeux,Mr.C.Stuart-Worlley,Lord Henry Cavendish-Benlinek, Sir Henry Groik, Sir John Lonsdale, le colonel .T. Craig, Mr. E. Cecil, Mr. R. Prothero, le commandant C. Bellairs, Sir George Younger, le capitaine L. S. Amery, Mr. H. E. Duke, Mr. lan Malcolm, Mr. T. P.O'Connor,Mr. Hugh Law, Mr. A. Lynch, Sir T. Esmonde,Mr. J. Hodge, Mr. C. W. Bowerraan (secrétaire du Trade Union Congresa ParliamentaryCqmmittee),Mr. G. N. Barneset Mr. W. Crooks ; Sir Donald Mackenzie Wollace, Sir Arthur Evans, Sir Alfred Peace Gould (vice-chan- cellier de l'Université de Londres),Dr. R.M. Burrows (recteur du King'sCollegc), les professeurs Dandy, Wilson, Jameson, Gollnnî:,Carr, et Platt; Mr. G.W. Prothero (directeur de la Quarterly Review), Mr. Harol i Cox (directeur de l'Edinburgh Review),Mr.G. P. Goocli (directeurde la Contemporary Revievr),Mr. L. J. Maxse (directeur de la National Review), Mr, Thomas Marlowe (directeur du Daily Mail), le chanoine Carnegie, le rev. H. J. Fynes-Glinton (Anglican and Kastern Association) Mr. Sidney Low, Mr. Waller Leaf, Sir Montugue Turncr et Sir Algernon Firl.li. Après que l'archevêque do Cantebury eut ex- posé au princehéritier l'admiration et les sentiments de sympathie de la dépulation pour la Serbie et sa cause, le lord-maire prit la parole pour exprimer son regret que les circonstances actuelles n'aient pas permis au prince Alexandre d'être officielle- ment son hôte a Mansion-House et affirmer son espoir qu' « après la victoire et la réalisation de l'idéal si longtemps poursuivi de l'unité Serbe, quand une paix durable sera assurée, il voudra bien accepter l'hospitalité de la Cité de Londres ». « Nous avons la plus profonde confiance, a-t-il conclu, que de môme que la Belgique ressuscitée gardera la porte de l'Occident contre les projets Allemands do domination universelle, de même la Serbie et les Yougoslaves garderont la porte de l'Orient cl l'équilibre de l'Europe ». Le prince Alexandre a répondu à ces doux discours en exprimant sa reconnaissance pour les témoignages de sympathie qu'il avait reçu de la part du roi, de la famille royale anglaise, du gou- vernement britaniqno (il de tous les citoyens en faveur de la Serbie, et il a ajouté : « Otto manifestation de si nombreux repré- sentants du peuple brilanique, me servira d'encou- ragement quand je reprendrai ma place à la tôle de mon armée, aux côtés do la vaillante armée franco anglaise, pour réaliser l'idéal que nous poursuivons depuis tant de siècles. Cet. idéal, c'est

Boulletin Yougoslave - 11 (1916)

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Boulletin Yougoslave 11 (1916)

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  • Imprim comme manuscrit. rV il. Paris, 1" Mai 191$

    Le Bulletin Yougoslave parat, selon la ncessit, de courts intervalles,en dev.sc ditions : anglaise Londres et franaise Paris. Le sige del'administration Paris est S, rue Racine. Le Bulletin est destin donner

    des renseignements la presse, aux hommes politiques et tous les amisde la cause Yougoslave, Il est distribu gratuitement. On n'a, pour le receeoi/rrgulirement, qu' s'adresser l'Administration.

    LES PAYS YOUGOSLAVES ET LE PROGRAMME NATIONAL DES YOUGOSLAVESLes Yougoslaves

    les Serbes,les Croateset les Slovnes

    unis parle sang, la langue,les traditions,les conditionsconomiquesut politiqueset les aspirationsnationales,ne formentqu'uneseuleet mme nation.Les Yougoslavesvivent en un groupe coinpac.decinq millionsd'hommesdans les Royaumeslibresde Serbie et de Crna Gora (Montngro), et en Autriche-Hongrieo ils sont huit millions.

    En Autriche-Hongrie,ils sont soumis deux dominations,l'allemandeet la magyare,et diviss ehdix provinces. Ils y sont opprims et perscutes au point de vue national, civil,conomiqueet leur civili-sation propre y est menace.

    2.100.000Yougoslaves viventsous la dominationallemande, savoir : en Stvrie mridionale410.000,enCarinthie mridionale120.000, en Carnioie 400.0..0, en Gorica-Gradiska r..Oiit), Trsl(Triesl) 7U.UU0,enIstrie 225.000. en Dalmatie610.000.Les Magvars imposent leur autorit 3.200.000 Yougoslaves, savoir: en Croatie-Slavonie2.300.000,au sud et sud-ouestde la Hongrie (Med.jumur.je,le long de la frontire de la Styrie et de la Hongrie, enBaranja, en Baeka et dans'eBanat) 900.01/0.KnBosnie-Herzgovine,sousladominationcommuneaustro-magyare,on compte1.DdO.onOYouuosluves.A l'ouest de Gorica, les' Yougoslavesdbordentau nombrede 40.000 dans le Royaumed'Italie.Enlin, un million de Yougoslavesvivent ;mx Etais-Unis,et dans l'Amriquedu Sud et les coloniesanglaises on en compteun demi-million.Les Yougoslaves ont toujoursaspir aune vie nationaleindpendante,libre de toutedominationtran-gre (turque, vnitienneou aus.tr>'-magyare). Deux Klats yougoslaves, la Serbie et la Crna Gora, rus-sirent raliser leur indpendance,mais* les el>>rtsrie leurs compatriotesdu Nord,en vued'uneunion mmepartielleetpourassurer leurexistencenationale l'intrieurdesfrontiresaustro-hongroises,restrentvains.Tous les Yougoslaves d'Autriche-Hongriesont convaincusque les Iutles glorieusessoutenues par laSerbie, la CrnaGoraet leurs puissantsallis leur apporteront la dlivrancecompltedo tout, joug trangeret l'union avec leurs frres libres. Ils rclament l'application intgrale leur profit du principe desnationalits afin qu'ils puissent former avec la Serbie et la Crna Gora un Etat unique et indpendant,comprenanttous les territoiresqu'ils habitent depuisdes temps immmoriaux.

    Le programmede la dlivrance et de l'union de tous les Yougoslavesa t solennellementapprouvpar la Skupstina,dans ses ordres du jour rie novembre 1914 et d'aot 1015 et le Gouvernementactuelserbey a proclamson adhsion maintes reprises.Ce programme est conforme aux dclarations des reprsentants des grandes puissancesallies,quiont toujours affirm qu'un des buts principaux poursuivisdans la guerre actuelle tait l'affranchissementdes petits peupleset la libert poureuxde s'unira leur gr. Le programmenationaldes Yougoslaves encoresoumis la dominationtrangre a t dvelopp dans le mmoire prsent par le Comit Yougoslaveaux reprsentants de la Triple-Entente; il a t' publi dans la Bibliothque. Yougoslave, dite par less dns du Comit.

    Le Comit yougoslavechez le prince hritier de Serbie.

    Le prince Alexandrede Serbiea reu le 10 avril, l'Htel Bristol Paris, le Comit yougoslave.M. Trumbic, prsident du Comit a prononc

    le discours suivant : Monseigneur,

    Je suis heureux de pouvoir exprimer VotreAltesse. Royale, au nom du Comit yougoslave,nos sentiments sincres d'hommage, de dvoue-ment et d'affection.

    C'est dj la quatrime anne que Vous tes la tte de l'arme Serbe. Plus que chef, Voustes la synthse la fois de sa gloire et de sonmartyre.

    Notre admiration pour Vous fut mme, sipossible, plus profonde aux jours des souffrancesqu' ceux de la.gloire. Car, aux moments de lacatastrophe la plusatroceque, dans toute son his-toire ait subie la Serbie et avec elle notre Nationentire qui, sous le nom de Serbes, Croates etSlovnesest une, Vous avez manifest une forced'ame suprieure, grce a laquelle, comme parmiracle, une partie considrablede l'arme serbea pu tre sauve.

    Nous avons la ferme conviction qu'aprscettehorrible tourmente, se lvera aussi pour nous lesoleil de la justice et de la libert dans l'union denotre race yougoslave toute entire.

    En envisageant cette union sous la formed'une communautde civilisationet d'aspirationspolitiques,nos anctres ont longtempsdj tra-vaill pour elle sur les champs des lettres et desarts. Mais forcment,ellen'tait restequ'un idal.Soudainement,au cours de la guerre, cet idal estdevenu un programme politique d'actualit com-portant la dlivrance et l'union avec la Serbiedans.un tat national unifi de tous nos pays o, travers les sicles, nous avons dfendu avecsuccs, et conserv notre langue nationale.

    Ce n'est plus un rve patriotique, mais unobjectif positif pour la ralisation duquel il fautfaire tous les sacrifices ncessaires, absolumenttous.

    A cette oeuvre, le Comit yougoslave a con-sacr toute son activit. Nous pouvons assurerVotre Altesse royale que c'est aussi le but auquelaspire toute notre nation en Autriche-Hongrie,Serbes, Croateset Slovnes.

    Ils sont devenus profondmentconvaincusque, dans la monarchiedes llahsbourgs, il n'y apour eux ni libert ni vie, et c'est pour cela qu'ilsveulent se dlivrer de la dominationtrangre ets'unir sous le rgne de la glorieuse dynastie desKarageorgevi, avec, leurs frres de Serbie.

    Nous ne voulons ni une division en plusieurstats, ni l'liminationd'aucunepartiede notre terri-toire arros par lu sang de noire peuple martyr.Nous voulons l'unit nationale sur tout notre

    territoire, avec notre admirable mer Adriatique,,dans laquelle se reflte le charme et la beautde notre patrie chrie dont elle est le poumon.

    Une histoire nouvelle va,ds lors, commencerpour nous tous Yougoslaves.Aucune entrave arti-ficielle ne pourra plus empchernotre unificationqui est exige par la nature mme des choses.

    Noussommescontentset heureux que la Provi-dence Vous ait mis la tte de cette re nouvelle.Nous en sommesheureux et contents, en voyantque Vous avez acquis, outre les vertus hrites de-Sa Majest le Roi Pierre, Vtre hroque pre etde vos glorieux anctres, par des expriencesprcoces et amres, des qualits nouvelles quivous mettent mme de devenir le fondateur del'oeuvre la plus magnifiquede notre histoire : l'uni-fication de la nation Yougoslave dans un tatindpendant.

    Pntrs de ces penses et de ces sentiments,nous avons l'honneur de saluer avec un dvoue-ment sans bornes, en Votre Altesse Royale, leSouverain futur commun de tous les Serbes,Croates et Slovnes.

    Vive Sa Majest le Roi Pierre !Vive'Son Altesse Royale le Prince Hritier

    Alexandre!Le prince Alexandre a rpondu en ces termes :

    Messieurs, Vos paroles me vont droit au coeur, et si Dieu

    et la fortune des braves le veulent, les dsirs quevous venez de m'exprimer, d'une maniresi belle,se raliseront le plus tt possible.

    Ce ne sont plus aujourd'hui des dsirs, nicomme vous le disiez, un programme politique.C'est plus qu'un programmec'est le but mme desluttes pour lequelles des fleuves de sang des filsserbes ont dj coul.

    Messieurs, il n'est pas possible que de tant desang prcieux ne surgisse la libert, la libertpournotre peuple martyr o qu'il se trouve, des bordsde l'Adriatiqueau Timok, du Peristerau Triglav.

    Mon aeul a dfendu l'ide yougoslave, monpre a embrass, sur le trne, les idals pourlesquels il a lutt, comme insurg, le fusil la main. Dans le fils et le petit fils, le mme sangcoule.

    En avant! Messieurs, avec la parole, avec laplume, avec les armes, pour le mme but sublime,pour la libert de notre race entire et pour sonavenir glorieux.

    Une manifestationanglaise et lesdclarations duprincehritierAlexandre

    Une manifestation de la plus haute importancepour la cause de la libration et de l'unit de lanation yougoslavea eu lieu Londres pendant lesjour du prince hritier de Serbie.

    Le 5 avril, le princeAlcxandrea reu Claridgc-Illel. une dpulation d'minentes personnalits

    britaniques, appartenant tous les partis politi-ques.La dputation, la ttede laquellesetrouvaientl'archevque de Canterbury et le lord maire deLondres, comprenait :

    Les Scherits, Lord Milner, Lord Southwark, LordAbercoriway, Lord Eversley, Lord Burham ; desMembresdu Parlement: Sir Ivor Herbert, Mr.J.AnnanBryce, Sir John Jardine, Sir E. Beauchamp, SirArthur Markham, Sir Churles Nicholsou,Sir HenryDalziel, Sir Charles Henry, Mr. G. G. Greenwood,Mr. T. F'erens, Mr. Ellis Grilith,SirFrederickCawley,SirEdouardCarson,l'Hon.ArthurStanley,Mr.RonaldM'Neiil, Sir Philip Magnus, le colo-nl Yate, l'amiralSir liedworthMeux,Mr.C.Stuart-Worlley,LordHenryCavendish-Benlinek, Sir Henry Groik, Sir JohnLonsdale, le colonel .T. Craig, Mr. E. Cecil, Mr. R.Prothero, le commandant C. Bellairs, Sir GeorgeYounger, le capitaine L. S. Amery, Mr. H. E. Duke,Mr. lan Malcolm,Mr. T. P.O'Connor,Mr. HughLaw,Mr. A. Lynch, Sir T. Esmonde,Mr. J. Hodge, Mr. C.W. Bowerraan (secrtaire du Trade Union CongresaParliamentaryCqmmittee),Mr. G. N. Barneset Mr.W. Crooks; Sir Donald Mackenzie Wollace, SirArthur Evans, Sir Alfred Peace Gould (vice-chan-cellier de l'Universit de Londres),Dr. R.M. Burrows(recteur du King'sCollegc), les professeurs Dandy,Wilson, Jameson, Gollnn:,Carr,et Platt; Mr. G.W.Prothero (directeur de la Quarterly Review), Mr.Harol i Cox (directeur de l'Edinburgh Review),Mr.G.P. Goocli (directeurde la ContemporaryRevievr),Mr.L. J. Maxse (directeur de la National Review), Mr,Thomas Marlowe (directeur du Daily Mail), lechanoine Carnegie, le rev. H. J. Fynes-Glinton(Anglican and Kastern Association)Mr. Sidney Low,Mr. Waller Leaf, Sir Montugue Turncr et SirAlgernon Firl.li.

    Aprs que l'archevque do Cantebury eut ex-posau princehritier l'admiration et lessentimentsde sympathie de la dpulation pour la Serbie et sacause, le lord-maire prit la parole pour exprimerson regret que les circonstances actuelles n'aientpas permis au prince Alexandre d'tre officielle-ment son hte a Mansion-House et affirmer sonespoir qu' aprs la victoire et la ralisation del'idal si longtemps poursuivi de l'unit Serbe,quand une paix durable sera assure, il voudrabien accepter l'hospitalitde la Cit de Londres . Nous avons la plus profonde confiance, a-t-ilconclu, que de mme que la Belgiqueressuscitegardera la porte de l'Occident contre les projetsAllemandsdo dominationuniverselle,de mme laSerbie et les Yougoslaves garderont la porte del'Orient cl l'quilibrede l'Europe .

    Le prince Alexandre a rpondu ces douxdiscours en exprimant sa reconnaissancepour lestmoignages de sympathie qu'il avait reu de lapart du roi, de la famille royale anglaise, du gou-vernement britaniqno (il de tous les citoyens enfaveurde la Serbie, et il a ajout :

    Otto manifestation de si nombreux repr-sentants du peuple brilanique, me servira d'encou-ragement quand je reprendrai ma place la tlede mon arme, aux cts do la vaillante armefranco anglaise, pour raliser l'idal que nouspoursuivons depuis tant de sicles. Cet. idal, c'est

  • BULLETIN YOUGOSLAVE

    l'union dans une seule patrie de tous les Serbes,Croates et Slovnes, qui ne forment qu'un seulpeuple avec les mmes traditions, la mme langue,les mmes aspirations, mais qu'un destin fatal aspars.C'estcet idal,et le sentimentde combattre ct de nos grands Allis pour le droit et lajustice, (jui nous ont soutenus dans les terriblespreuves que notre peuple et notre arme ont eu supporter. La certitude que la Grande-Bretagneest avec nous va accrotre le courage de notrearme et la rsistance de notre peuple. Il y a unechose dont nous sommes certains, c'est que laGrande-Bretagne, la puissante Grande-Bretagnene relchera pas son treinte et, avec ses Allis,tiendra ferme jusqu'au bout, jusqu' la victoirefinale. Dans cette victoire, les Yougoslavesrunis,unifis dans un seul Etat, auront leurpart, car leurdestineestlie irrvocablement celle d'uneEuropenouvelle meilleure, o rgnera plus de justice.

    Les aspirations yougoslaves.La cause de la Serbie, insparable

    de celle des Yougoslaves.! Dclarations de M. Pasi,

    prsident du Conseil Serbe.Au cours d'une interview accorde un rdac-

    teur du Times, M. Pasi a fait les dclarationssuivantes :

    Les circonstancesdans lesquelles nousvenons Londres sont plus tristes, plus tragiques qu'ilne m'est possible de l'exprimer. Cependant,nousavons tous resenti une sorte de joie notre arri-ve en Angleterre, aprs notre sjour en Franceet en Italie, en trouvant que l'accueil du peuplede Londres n'tait ni moins chaleureux ni moinsCordial que ne l'avait t celui des habitants deRome et de Paris. La gnrosit avec laquelle lepeuple anglais a prodigu les secours pcuniaires nos soldats et notre malheureuse populationnous avait dj prouv que le caractre de la lutteque nous avonssoutenue et les sacrificesque nousavons endurs pour la cause communesont con-nus et apprcisici leur valeur. Mais nous n'au-rions pu deviner, commenous l'avons senti depuisnotre arrive, que la cause de la Serbie, inspa-rable de celle des Yougoslave*, trouvait un sipuissant appui dans les sentiments gnreux devos cornpatriotes.

    Naturellement, je ne puis parler des entre-tiens que j'espre avoir avec vos hommes d'tat.Des changes de vues prliminaires ont dj eulieu Paris, au cours de la confrencedes Allis.Ils vont continuer ici. C'est mon devoir d'expli-quer franchement au gouvernement britanniquenotre position, nos aspirations, nos intrts, de luidmontrer comment ceux-ci concident entire-ment avec ceux de l'Entente, de lui faire com-prendre que la cration d'un Etat yougoslaveunifi est indispensable au triomphe dfinitif et l scurit des Allis.

    Quandje parledesYougoslaves,je comprendsnaturellement les Serbes de Serbie, et les Serbes,les Croates, les Slovnes d'Autriche-Hongiie qui,de mme que mes compatriotes, attendent leurlibration d'une victoire des Allis, victoire la-quelle nous esprons contribuer. Nous, Yougo-slaves, nous sommes tous aujourd'hui dans lamme situation, nous triompheronsou nous tom-berons en mme temps. Librset unis, des trai-ts, aussi bien que la reconnaissanceet l'intrt,nous lieront aux Allis, dont l'appui nous serancessaire pour dvelopper nos ressourceset pourplacer nos produits.

    Notre arme, rorganise et quipe neuf,grce l'aide des Allis, sera bientt capable dejouer son rle dans l'oeuvre de libration. Noussommes convaincus que, quand les forces anglo-franaises, marchant la main dans la main avecnos soldats, appuyesindirectement, sinon direc-tement, par les forces italiennes, prendront, l'offen-sive, la situation changera rapidement dans lesBalkans, et que la pression allemande sur lesfronts oriental et occidental en sera rapidementaffaiblie.

    Naturellement, la future Serbie, ou plutt lepeupleyougoslaveunifi, diffrera comme Etatno-tablement de l'ancienne Serbie. La nouvelle Ser-bie sera ncessairementun Etat de caractre plusoccidental, plus europen que ne pouvait l'trel'ancienne Serbie purement balkanique. Un talqui comprendra .000.000 de Yougoslaves catho-liques, sera forcmenttolrant cl respectueux closliberts politiqueset religieuses.Nous avons con-clu, il n'y a pas bien longtemps, un concordaiavec le Vatican. Lorsque j'ai eu rcemment l'hon-neur d'tre reu par le Pape, Sa Saintet me fil

    remarquer que ce concordat avait un caractreessentiellement libral, et que la restauration dela liturgie slave dans les glises catholiques you-goslaves tmoignait des bonnes dispositions duVatican notre gard. Si nous n'avions pas mon-tr une gale bonne volont, il aurait t difficilede conclurece concordat.Nous, Serbes de Serbie,nous appartenons l'glise orthodoxe et nousrestons fidles notre religion. Un proverbeserbedit : Plutt perdre la tte que perdre sa foi .Mais prcisment parce que nous sommes atta-chs notre croyance, nous respectons celle desautres, et nous comprenons qu'ils soient aussifidles leur foi que nous le sommes la ntre.C'est en cela que consiste, il me semble, la vraietolrance religieuse.

    En dpit de nos preuves actuelles, notrepeuple n'a jamais perdu sa confiancedans la vic-toire et dans la cause des Allis. Il sait que cettecause est juste, et il est passionnde justice.Riende plus caractristique du sentiment serbe quece vieux dicton national relatif KraljvicMarko, notre hros lgendaire de la lutte contreles Turcs : Pourquoi Kraljvic Marko s'est ilmis quelquefois du ct des Turcs?

    Parcequ'il y avait eu des injustices commises. Lepeuple serbe est convaincuque non seulementsacause nationale, ses aspirations l'union avec sesfrres de race sont justes, mais encore que lesAllis ne s'arrteront pas avant que justice soitfaite. De mme que la dlivrancedes Belges, dontnous partageons le malheureux sort, la librationdes Yougoslavesest une condition essentielle dela libert de l'Europe. Sans elle, il ne peut exis-ter de garantie solide contre une nouvelle agres-sion allemande.

    Nos aspirations ne menacent personne. Nouscomprenons et nous acceptons les prtentionsitaliennes la suprmatie dans l'Adriatique, etnous savons que les intrts de deux grandes na-tions maritimes comme la France et l'Angleterredoivent tre pris en considration. Nous croyonsque les intrts de l'Italie, de la France, de l'Angle-terre, de mme que ceux de la Russie, qui futdans le pass notre grande amie et prolectrice,sont en complte harmonie avec ceux du peupleyougoslave.Nous avons prouv notre fidlit lacause de l'Entente, et nous avons la convictionque l'Entente nous soutiendra jusqu'au bout, aussibien dans son intrt que dans le ntre.

    Une rsolution du Comit Balkaniquede Londres en faveur

    de l'unification des Yougoslaves

    Au cours d'une sance tenue sous la prsidencede Sir Arthur Evans, le 12 avril Londres, dansles locaux du Parlement, le Comit Balkanique(Balkan Committee) a vot la rsolutionsuivante:

    Le Comit Balkanique salue avec sympathie la dclaration publiquedu Prince-hritier de la Serbie, dans laquelle est expos le programme de l'Unit Yougoslave .

    L'Unit Nationale au Sabor Croate

    Dans une des dernires sances du Sabor deZagreb, M. Vilder, dput de la coalition serbo-croate et rdacteur du journal Hrvatsid Pokret,qui a t suspendu, a pris la parole pour rpondre une campagne de presse mene contre lui parun journal austrophile.

    M. Vilder a dit : Je rponds de la tribune du dput, car les

    conditions typographiques existantes (il vise lacensure), ne me permettent pas de rpondre dansla presse aux polmiques des journaux adver-saires. L'tat anormal qui rgne cause de laguerre est exploit par les lments austrophiles ;tous les Croates et Serbes n'appartenant pas auparti Frank sont dnoncs comme tratres del'tat. A moi, on me reproche d'avoir dclarquel'ide de la coalition serbo-croate survivra laguerre. Mais oui : voil ici, pendant la guerremme, je vous dis franchementque l'ide de l'unitnationaleserbo-croate vivra aprs la guerre commeauparavant. Je ne fais ici que rsumer ce qu'ontpens et prch les meilleurs fils du peuple croate.Dans l'avenir, ce ne sera pas autre chose. Sansme croire prophte, je crois pouvoir affirmer enparfaite tranquillit, si mme aprs le trait depaix les frontires restent dans l'tat actuel, lesfacteurs comptents seront obligs de compteravec celte ide .

    La Hongrie et les Puissances Centrales

    Bien que des conflits puissent s'lever entre legouvernement hongrois et les partis de l'opposi-tion, nous sommes loin d'une rupture.De plus, endpit des critiques acerbes de l'opposition sur laconduite du gouvernement au sujet de certainesquestions, jusqu'ici,en ce qui concerne la fin de laguerre et les relations de la Hongrie avec lesPuissancesCentrales, aussi bien que les sentimentsenvers les Allis, gouvernement et opposition nefont qu'un.

    Le comte Thodore Batthyany, chef du partiindpendant,reprochaitrcemmentau comteTiszade ngliger la protection des intrts hongroisdans les rsultats acquis pendant la guerre. Il fitremarquer que les Magyars avaient t les sau-veurs de la Monarchie dans la lutte actuelle etavaient certainementdroit la plus large part degain. Son discours fut naturellementembelli despangyriques des Puissances Centrales et d'at-taques sur l'Entente. Son coadjuteur, le comteKarolyi, qui jouitencore d'une grande rputation,surtout en Angleterre, dveloppa le mme thme.Mais dans sa critique du gouvernement, il rvlaplusieurs faits intressants. Reprochant au Gou-vernement de n'avoir pas maintenu le nombrein-dispensabled'agriculteurs dans le pays, il dit quecela serait un crime impardonnablesi les grandset merveilleux exploits militaires de la nationdevaient demeurer striles cause de la dsorga-nisation conomique, avec une crise conomiquecomme consquence invitable. On aurait puobvier la raret de la main-d'oeuvreagricole parune rpartition rationnelle et systmatique desprisonniers de guerre. Mais commenty parvenir,,puisque le gouvernementaustro-hongroisaaccd la demandede l'Allemagneet envoy de nouveau250.000prisonniersrusses en Allemagnepour tra-vailler dans les fabriquesde munitions? Une telleligne de conduite est radicalement oppose auxintrts de la Hongrie. Il est ridicule de montrerles reprsentants des tats neutres autour descamps o sont interns les prisonniers de guerreet de vanter l'excellenttat dans lequel ils sonttenus, tandis que ces prisonniers sont nourris etentretenus pour le bnfice de l'Allemagne. Lersultat est qu'un million d'acres de terre arablesont en friche en Hongrie et que les routes dupays sont presque impraticables.

    Les Magyars et l'Europe Centrale

    Il existe Pest une Associationpour les Sciencessociales fonde par les lments les plus avancsde la socit hongroise : les francs-maons, les.socialistes, les syndicalistes, les anarchistes, leslibres penseurs, les partisans de M. Jassy etautres. Cette association d'avant-garde ne trouveen ce momentde sujet plus passionnant pour sesdbats que l'organisationde l'Europe Centrale(laMittel-Europcde Nauman).

    M. Arnold Daniel y a parl rcemment poursoutenir l'opinion que l'entre de la Hongriedansle bloc conomique de l'Europe Centrale ne pour-rait qu'tre favorable ses intrts. L'essor del'agriculture hongroise

    selon lui

    tait jus-qu'ici entrav par la politique douanire qui neprofitait qu' la grande proprit. L'industriecomme l'agriculture magyares ne peuvent quebnficier de l'union douanireavec l'Allemagne;c'est pourquoi la classe ouvrire aussi bien que labourgeoisie voient dans la constitution d'uneEurope Centrale la combinaisonla plus favorableaux intrts de la dmocratiehongroise.

    Le comte Tisza dans l'entretien qu'il a eu avecun correspondant du Berlincr Anzeiger n'a pasdit autre chose : la formule du rapprochementconomique entre les puissances centrales serad'autantplus facile trouver que la ncessit dece rapprochement devient de jour en jour plusvidente. Ceux qui ont vers leur sang dans unelutte communepoursuivrontactivementleur colla-boration aprs la guerre.

    Nos ennemis peuvent tre rassurs sur lecompte de notre union future , a conclu ironique-ment le premier ministre hongrois.

    Encoreune dputation loyaliste Vienne et Pest !

    Aprs les dpulalionsde Croatieet dcDalmalic,Vienne a ordonnqu'on lui envoya une dpulationbosniaque : c'est le gnerai Sarkolic qui Schon-bronn, le 28 mars a exprim au nom de cette

  • BULLETIN YOUGOSLAVE

    dlgation, la profonde fidlit de la Bosnie etHerzgovineenverslamonarchieaustro-hongroise.

    La dlgation tait uniquement constitue depersonnalitsofficiellesou de personnesdpendantindirectement du gouvernement. Des dputs dela dernire dite, deux seulementtaientprsents,deux dputs gouvernementaux, un Croate et unMusulman. Cela n'a pas empch les journauxbosniaques de s'extasier sur l'importance de ladputation. L'vquedeBanjaluka Vasilij Popavicest relgu la dernire place, dans la liste desdlgus,petitemanifestationsignificativequesonattitude n'est pas bien vue ri haut lieu. C'est lui,en effet, qui fut srieusement rprimand par legnral Sarkotienraison du manquede loyalismedes prtres bosniaques. La conclusionqu'on peuttirer de ces envois rpts de dlgations,c'est quele loyalismedes sujets Yougoslavesde l'Autriche-Hongrie est bien fragile; puisqu'il faut l'affirmeraussi souvent.

    Les vises magyaressur la Bosnie et dans les BalkansPesti Hirlap, journal magyar, dans un article

    consacr la dputationbosniaque, insiste forte-ment sur le rle que la Hongrie devra jouer aulendemain de la guerre europenne :

    La tche la plus essentielle aprs la guerresera de faire de la monarchie dualiste un orga-nisme harmonieux. La situation politique de laBosnie-Herzgovine, arrose par tant de sangmagyar aurait d tre dfinitivementfixe aussi-tt aprs l'annexion.Qui sait quel tour auraient puprendre les vnements si la Serbie, au lieu deseconder les menes trialistes, avait favoris sonrattachement l'tat magyar !

    La guerre a remis en question, avec les pro-blmes de la Serbie, du Sandzak et de l'Albanie,celui de la Bosnie-Herzgovine.Tous ces terri-toires conquis appartiennent en droit presqueexclusivement la couronne hongroise... Tout cequi tend un retour vers le centralisme, ou toutce qui serait les germes d'une nouvelle campagnetrialiste doit tre combattu nergiquement. Legouvernement centraliste et l'tat yougoslavechimrique prsententdes dangers gaux pour lepeuple bosniaque.Ces deux provincesdoiventtrerunies directement la patrie-mre magyare, etpluttqu' la Groatie-Slavonie ; celte seconde solu-tion ne serait en effet pas exemptedes nouveauxprils.

    Ruine des jeunes hommes en CroatieM. Kempf, dput, a protest au Sabor Croate

    contre l'affaiblissement systmatiquede la consti-tution des jeunes Croates par les autorits mili-taires autrichiennes. Les jeunes Croates, de 16 18 ans, inaptes au service militaire, ont t incor-pors de force dans tout le pays et envoys dansles montagnesdu Tyrol pour excuter des travauxmilitaires. Ces jeunes gens ont cruellement souf-fert d'tre employs la construction de routes etde fortifications sous le climat alpin auquel ilsn'taient pas habitus.La plupart d'entre eux sonttombs malades et beaucoupdj sont morts.

    Les lamentations du journal Drau Le journal Drau, organe de langue allemande

    Osijek (Essek) et qui soutient les vues du gou-vernement austro-hongrois dans cette rgion deSlavonie, aprs avoir reproduit les invectives dujournal Vecr de Prague contre les migrstchques, MM. Masaryk et Durrich, ajoute ce quisuit :

    Malheureusement,nous aussi avons des fac-tieux comme Masaryk. Il nous suffira de citer lesnoms de MM. Hinkovic et Potocnjak... Et direque parmi les journauxcroates des milieux aux-quels appartenaientces individus avant la guerre,il ne s'en est pas trouv un seul pour fltrir, commel'a fait la feuille tchque, les tratres Hinkovic-Potocnjak-Trumbi.

    Un journal bulgare sur le triomphede la Kultur allemande

    Le Dncvnik de Sofia publie un article de fondsous le litre dantesque : Laissez toute esp-rance... qui affirme catgoriquement : Le dix-neuvinio sicle s'est dvelopp sous le signe de lacivilisalion franaise el des entreprises anglaises.Le vingtime sicle appartient la cultureallemande.

    Le bon.Bulgaren'hsite pas un instant . mettresur le papier : La France a donn au monde toutce qu'elle a pu. Elle est fatigue, puise, un orga-nisme snileen pleineexhaustion.Elle doit reposerpour renatre. Actuellement le tour est auxAllemands,et, ils finirontparimposerleurvolont,mme si l'Entente russit engager des nouvellesforces pour sa cause.

    Ces raisonsne permettentpas au journalbulgarede concevoir une autre issue de la guerre que letriomphecomplet des Allemands, des Bulgares etdes Turcs ; les tats de l'Entente doivent laissertouteesprancedans la victoire.

    La Serbie pouvait conclure une paixfavorable affirment les AutrichiensUn article des Beogradske Novine intitul Les

    mensonges de M. Psic met les allgations sui-vantes : Cependant, on a appris Ni queM. Psic a repouss ddaigneusement une paixfavorablepour la Serbie et qui ne portait atteinte aucun de ses intrts. Pour tous les vraispatriotes, ces propositionsde paix claircissaientla situation. Les puissancescentralescherchaientsurtout raliser leur jonction avec la Turquie ;comme la route de Constantinoplepasse traversle territoire..serbe, la Serbie ne pouvaitviter undsastre qu'en acceptant les offres de l'Autriche-Hongrie et de l'Allemagnedont la marcheen avantpouvaittre retarde, mais non empche. Tout lemonde se souvientqu' ce momentla presse aus-tro-hongroisetraitait la Serbie avec mnagement.Les puissances de l'Entente ayant eu vent de cespropositions,le ministre russe Nis reut l'ordred'intervenir, nergiquement et de demander desexplications M. Psic.

    Les caractres cyrilliques sontabsolument dfendus en Serbie

    L'usage des caractres cyrilliques t interditen Serbiepar ordredes autorits austro-magyares.Toutes les inscriptionsdes tablissementspublics,des rues, des tramways lectriques ont t enle-ves et remplaces par des inscriptionsen lettreslatines.

    Ecoles allemandes,magyares et bulgares en Serbie

    Le journal de Budapest,Az Est raconteque descoles allemandes et magyares vont tre cresincessammenten Serbie. La premirede ces colessera ouverte Belgrade.

    M. Pesev, ministre bulgare de l'instruction pu-blique, a prsent une loi au Sobrani prvoyantl'tablissementd'coles bulgares dans tous les dis-tricts serbes occups par les Bulgares. A celleoccasion, M. Pesev pronona un discours, vri-table monument de chauvinisme et surtout dehaine contre la Serbie. Le projet de loi et le dis-cours du ministrefurent accueillispar le Sobranipar des acclamations. La loi passa dans unenthousiasmeunanimeet pas un seul des membresde l'Assemble ne fit entendre un mol de protes-tation contre la bulgarisalion force d'unpeuple infortun. Mme le journal de M. Gesov,Le Mit; qui tait pro russe avant la guerre, saluaavec enthousiasmela nouvelleloi dans un articlede fond, dclarant que ces coles transformerontbientt la population en purs (sic) Bulgares.

    La bulgarisationde la MacdoineLe roi Ferdinand a donn son approbation la

    dcision des ministresde confisquer au profit del'tat les biens des habitants qui se sont enfuis etne sont pas encore rentrs chez eux. En mmetemps, les autorits s'efforcentpar tous les moyensde bulgariser les territoiresconquis.L'administra-tion du pays est compltement, passe dans lesmainsdes Bulgares; la Banque nationale bulgareinstalle 18 filiales et agences ; des bibliothques,des" coles, des salles de lecture bulgares sont ins-talles partout. Des brochures ayant pour but derpandre la languebulgare et de dfendre les pr-tentionsdu gouvernement, de Sofia,sontimprimesen masse.

    A Skoplje, un rpertoire des reprsentationsbulgares est affich. En mme temps une conf-rence des instituteurs y dcide de corriger laprononciationdes lves, gte par le contact desSorbes et de les gurir de la mauvaise habitudequ'ils ont contracte de mpriser leur proprepeuple (les Bulgares!)jLe Saint synode de Sofiaenvoie des prtresbulgaresdans les rgionsserbes

    occupes par les troupes du roi Ferdinand. A Nismme on veut rintroduire (!) la languebulgare.

    Le nom serbe doit disparatre, la langue serbedoit cesser d'exister

    voil le programme desdirigeants de Sofia.

    La vraie mthode avec les SerbesOn se souvientquele20janvier, une ou plusieurs

    personnes inconnues tirrent sur l'express desBalkans entre les stations de Sicevo et de SvetaPatka; en territoire serbe actuellement occup.Toutes les recherches faites pour dcouvrir lescoupables demeurrent sans rsultat. En cons-quence, le journal officielbulgare,Narodni Prava,requiert des reprsailles draconniennes contre lapopulationserbe du district entier. Il dit : L'at-tentat ne fut qu'une manifestationde rancune im-puissante du chauvinisme serbe moribond ;cependantil est ncessairede prendre des mesuresde la plus grande svrit contre la populationentire .

    Cet avis fut hautement approuv par la pressegermano-autrichienne qui admit ouvertementl'intention du gouvernementbulgare,d'exterminerla population indigne riveraine du chemin defer.

    Nous n'en sommes nullement surpris. Ce n'estqu'une partie du programme (( nationaliste bulgare. En mme temps, il est intressant deconstater que toutes les fois qu'il s'agit de pers-cution, les Bulgares trouvent des Serbes dans lesdistricts serbes actuellement occups par leursarmes, mais s'il est question d'annexion, lespoliticiens bulgares et leur gouvernement netrouvent aucune trace de Serbes et ies indignessont proclams depUrsBulgaressaluantlesarmesbulgares comme leurs librateurs .

    Deux ftes nationalesLe comit yougoslave a dcid dernirement

    de fter les deux dates du 30 avril et du 28 juincomme ftes nationales.

    Le 30 avril est l'anniversaire de l'excution dedeux hros croates Zrinski et Frankopan quitombrent, en 1671, sous le glaive du bourreaude la Maison d'Autriche Wiener-Neustadt,pouravoir rv l'indpendanceet l'unitde leurpeuple.Il est juste que nous consacrions ce jour leurmmoire.

    Le 28 juin,c'est le Vidov dan, la journetragiquede Kossovo que nous commmorons. A l datedu 15 juin 1389 (vieux style) les Turcs gagnrentsur les Serbes qui combattaient pour l'Europeentire, la bataille fatale dont le souvenirfix pourl'immortalit dans la posie populaire,n'a jamaiscess de hanter la Serbiereste indompte.

    Le souvenir de ces deux grands deuils histori-ques sera pour les Serbes et les Croates le plusefficace des soutiens au cours des preuves qu'ilstraversent aujourd'hui.

    Une confrence de M. H. Hinkovic.

    Le 20 avril, M. Hinkovic a fait Nice uneconfrence trs documentesur la question You-goslave. Aprs avoir dfini ce que sont lesYougoslaves et expos dans une rapide esquissehistorique, la tendance persistante travers touteleur histoire des trois branches yougoslaves versl'unification, le confrenciera retrac l'influencede la Rvolution franaise sur l'veil de leurconsciencenationale et l'oeuvre de Napolon,qui,le premier, ralisa l'unification partielle desYougoslaves,encrant les ProvincesIllyriennes.Lenouvel Etat n'eut qu'une existence phmre.Nanmoins l'ide de l'unification ne cessa deprogresser, de 1830 1840, d'abord sous le nomde mouvementillyrien, et ensuite aprs la priodedu rgimeabsolutistesous le nom de mouvementyougoslave. En1869, le ParlementCroateproclama l'unanimit l'identit et l'galit politique desCroates et Serbes et vota mme une rsolutiondcidant que leur langue prendrait le nom de(( yougoslave . La mme anne, un congrs depatriotes Croates, Slovnes et Serbes runis Ljubjana, la capitale des pays Slovnes, proclamel'union de tous les Yougoslaves. L'aptre le plusiljustro de l'ide Yougoslave dans la monarchiedes Habsbourg, fut l'voqueCroate Strossmayer,le fondateur de l'Acadmie Yougoslave et del'Universit de Zagreb. Depuis lors, toute la viepolitique nationalese concentre sur l'ide Yougo-slave. Mais plus cette ide progresse, plus elleexcite la fureur des Germano Magyars, qui voienten elle un danger pour leur hgmonie. C'est

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    ainsi que les dernires trente quarante annesdel'histoire des Yougoslaves ne sont qu'une lutteacbarneetsanstrvedesautoritsaustro-magyarescontre le mouvement irrsistible d'unificationyougoslave. Les Habsbourgessayrent en vain departager le bloc territorial yougoslave en onzeadministrations et en quatorze lgislations, ils nesont pas arrivs briser le mouvementde l'unifi-cation. A'ors, l'Autriche-Hongrie se dcida prendre des mesures radicales pour toufferdfinitivement l'agitation nationale. Le moyen leplus efficace lui parut tre l'crasement la foisde la Serbie, qui, la suite de ses victoires dansles guerres balkaniques, tait considrepar tousles Yougoslaves comme leur Pimont, et avecelle tous les Yougoslaves.Et commel'Allemagne,elle aussi, dsirait la guerre, l'assassinat del'Archiduc hritier arriva point pour servir deprtexte.

    Le confrencier a montrensuite la ncessitdeconstituer une barrire puissante contre lesprtentions des Austro-Allemands et leursconvoitisesbalkaniques. Il importe de crer unedigue yougoslaveen amputant l'Autriche-Hongriede ses 7 millions 1/2 de Yougoslaves et en lesunissant la Serbie. Une Serbie restaure, mmeagrandie, ne suffirait pas remplir cette tche,elle serait encore trop faible, son crasementvient de le dmontrer. L'Etataustro-hongrois doitdisparatre ; ses dirigeants n'ont jamais su qu'op-primer les diffrentesnationalits que les hasardsde l'histoire avaient ranges sous leur sceptre, ilsn'ont jamais rendu aucun service,ni l'humanit,ni la civilisation,et ilsn'ont pu maintenirqu'unepaix qu'on appellerait juste titre une paix decimetire. La solution intgrale de la questionyougoslavefait donc partie du problmeeuropen, La Victoiredes Allis a conclu le confrencier,marquera une re nouvelle dans l'histoire, et l'horizon de la nouvelle Europe qui en surgira,poindra l'aube de la rsurrection nationale desYougoslaves.

    Le Comit yougoslavechez les dputs serbes Nice

    Les membres de diffrentsParlements et Ditesd'Autriche-Hongrie, faisant partie du Comityougoslave Londres, se sont rcemment rendus Nice pour entrer en contact personnelet chan-ger leurs vues sur la situation gnrale avec leurscollguesde la Skupstina serbe qui s'y trouventau nombre exact de 104. La runion eut lieu dansla matine du 18 avril, dans la grande salle de laMairie, que la ville de Nice avait gracieusementmise la dispositionde ses htes. Le Prsident duClub serbe, M. KOSTA SxoJANOvi, souhaite enparoles chaleureuses au nom des parlementairesserbes, la bienvenue aux collgues yougoslavesd'Autriche-Hongrie, que les malheurs inous quise sont abattus sur la Patriecommune aux deuxrives de la Save et de la Drina ont russi rappro-cher si tragiquement en exil, sur la terre amicalede France. Le Prsident du Comit yougoslave,M. ANTE TRUMBI, a ensuite, dans un exposlumineux, interrompu de frquents applaudisse-ments enthousiastes, trac tout le travail de pro-pagande que le Comit yougoslave a accomplipendant ces vingt mois de guerre dans tous lespays allis et quelques neutres pour la ralisationde l'idal commun nous tous, savoir l'unifica-tion de toute notre race dans un tat sous ladynastie nationaledes Karagjeorgjevic! Aprs queM. MARKO TRIFKOVIC, au nom des dputs serbes,et constat l'accord complet entre le Club serbeet le Comit yougoslave, non-seulement au sujetdu programme politique, mais aussi les maniresde propagande, le Prsident proclame la sancetermine.

    Le lendemain, 15 avril, eut lieu une confrencede M. HiNKOvrc, membre du Comit yougoslave,sur la Serbie et. le. problme yougoslave. Toute lapresse locale et rgionaleen a donndes comptes-rendus autant logieux que sympathiques.

    Voici celui du Petit Marseillais : Celte aprs midi a eu lieu, air milieu d'une

    affluence norme, au Casino Municipal, la conf-rence de M. Ilinko Hinkovic, avocat, membredu Parlement croate et dlgu au Parlement, deBudapest.

    Tons les dputs el officiers serbes, la eolonerusse, de nombreux officiers allis el plusieurspersonnalitsde notre ville avaient tenu entendrela parole ardente du grand patriote croate.

    Le confrencier, qui est dput au Saborcroate et dlguau Parlement de Budapest, s'eslpropos de montrer l'troite connexil de laquestion yougoslave avec le problme europen

    en gnral, dont la paix future doit apporter unesolution dfinitive.

    Dansune vibrante proraison, il a fait, en outre,allusion aux dclarations de M. Poincar, lors dudner offert l'Elyse au princergent Alexandre,qui tablissent exactement le programme qui doittre ralis en Serbie, au moment o les Allissignerontla paix.

    De chaleureux applaudissementsont soulignces dernires paroles et toutes les mainsse tendentvers l'minent orateur qui est vivementflicit.

    Parmi les personnalits prsentes, citons M.le gnral Schmitz, commandant la subdivisionde Nice ; M. le gnral Goiran, maire de Nice ;Delbarre, secrtaire gnral, reprsentant M. leprfet ; Bonnefoy-Sibour, premier adjoint ; lecomte de la Salle, Prsident du Comit officielFranco-Serbe ; la princesse Karagjorgjevi ;Valentin de Gorlof, ex-consul de Russie et deSerbie; le docteur Ivanisvi, consul de Serbie;Pierre Martin, conseiller municipal ; lieutenant-colonel Giraud, chefd'tat major; Emmanuel,chefde cabinet du prfet ; de nombreuses dames etdemoiselles.

    A l'issue de la confrence, tous les dputsserbes et leurs collguesdu Comit Yougoslave;les diverses personnalits et les reprsentants dela presse locale et rgionaleassistrent un dnerintime l'htel Cecil o des paroles chaleureusesfurent encore prononces pour la victoire future,qui ralisera,les aspirationsdela vaillanteSerbie.

    Mentionnonsencore que M. le Secrtaire gn-ral de la Prfecture a exprim au confrencier lessympathiesdu Gouvernement de la Rpublique.

    Les perscutions contre les Yougoslavesen Autriche=Hongrie

    Le procs de BanjalukaQuinze condamns mortOn mande de Vienne que le tribunal a rendu

    son jugement dans'le procs de haute trahison deBanjaluka.

    ' Quinze accuss, dont l'ex-dput VassiljGrgjic. et le prtre Malija Popovic, ontt condamns mort; quatre-vingt-huitontt condamns des peines variant de 1 20 ans de cellule. Parmi ces derniers setrouve l'ancien dput Vojislav Besarovita t condamn 18 ans de cellule. Cin-quante-cinq autres accuss ont t librs.

    Les dbats du procs des 156 Serbes bosniaquesaccuss de haute trahison taient termins le28 mars aprs avoir dur quatre moiset onzejours.Les plaidoyers des dfenseurs avaient pris plu-sieurs jours. Dimovic a parl 17 heures, Andri27 heures el Soukal 26. Les procureurs publicsKnig et Pintor ont gard la parole le premierpendant 14 heures, le second pendant H heures.h'Arbeiter Zeitung, journal socialistede Vienne,d'o nous tenons ces dtails, avait annonc qu'uncertain dlai s'coulera avant que le verdict soitprononc, sa rdaction exigeant un travail minu-tieux. Le tribunal vient rendre son jugementdraconien contre ces victimes innocentes d'unrgime hideux.

    Une condamnation mort en Dalmatie

    Dans les premiers jours d'avril, le tribunal pro-vincial de Zadar (Dalmatie) a prononc la saisiede tous les biens du gendarme Ivan Lazic, dePolaca, prs de Knin, aprs l'avoir condamn lapeine de mort pour s'tre ouvertement dclar enfaveur de l'ide yougoslave,ce qui, dit le verdict,tait inadmissiblede la part d'une personne occu-pant le poste officiel de gendarme et contraire laloi autrichienne.

    Quelques excutionsPetar Topalovic de Viscgradcondamn la pen-

    daison pour avoir combattu dans los rangs del'anne serbe comme volontaire! a t fusill Sarajevo, en l'absence de bourreau pour excuterla sentence.

    Le commandement militaire de Sabac a con-damn mort Kosta Djoki, accus d'avoir tuun soldat austro-hongrois. Le bourreau faisantgalement dfaut, le condamn a t fusill.

    Les condamnations en Croatie

    Les journaux de Zagreb annoncent que du 10au 13 Avril, a eu lieu devant la cour royale mili-taire de division de Zagreb, un procs de hautetrahison contre Madame Hlne de Benko, veuvedu pharmacien de Zemm, et de ses filles Sophie,Despe et Mimi. Elles taient accuses d'avoir reusolennellementl'arme Serbe lors de l'invasion enSyrmie, en Septembre1915, et de l'avoir suivie enSerbie. Hlnede Benko a t condamne 13 ans,Sophie, Despe et Mimi de Benko 8 ans derclusion et la perte de leurs .titres de noblesse.

    Le 27 mars, M. Joseph Kukan, g de 52 ans,tait traduit devant le tribunal de Zagreb pouravoir profrdes injures l'adresse de sa MajestApostolique.Il a t condamn quatre mois deprison " rigoureuse ".

    Le 28 mars, Panta Rebic, employ de cheminsde fer. de Sesvete, pres'd Zagreb, tait inculpdu mme dlit. On l'a condamn dix mois derclusion.

    Un procs SegedinUn procs vient d'avoir lieu Segedin, contre

    le rentier M.Manojlovic,l'avocat Ivani,le notairele Dr Zagorica, le prtre Vucov, V. Zagoriscaet S. Tavansky.

    coupables d'avoir embrassquelques prisonniers russes et chant l'hymnerusse.Quatre d'entre eux ont t condamns un ande prison, un deux ans, un deux mois, et troisen outre des amendes considrables.

    Eh Carinthie.

    La Tagespost, journal allemand paraissant Gradac (Gratz),chef-lieu de la Styrie, apprend deBeljak (Villach), que les prtres catholiqnes,MM. Trunk, Mesko et Grafenaner ont t mis enlibert aprs une longue dtention et qu'ils sontrentrs leur domicile.

    Ces trois prtres sont des personnalits trsinfluentes dans le monde slovne de Carinthie :M. Franois Mesko, en particulier, est un crivaintrs connu. Ils taient incarcrs depuis le premierjour de la guerre, et le seul crime qui leur taitimput tait leur attachement la cause yougo-slave.

    Socit croate dissouteLe Slovenski Narod du 15 Avril, annonce

    que la Socit des tudiants UniversitairesCroates " Velebit" Innsbruck a t dissoute.

    Les crimescontre la puissance militairede l'tat

    Ls Narodne Nooine, journal officiel du gou-vernement croate Zagreb, publient un arrtsign par le ban baron Skerlecz qui rappelle auxcivils deux arrts antrieursconcernant le crimecontre la puissancemilitaire de l'Etat.

    Les civils auront rpondre de leurs actesdevant le conseil de guerre s'ils se rendent cou-pables d'incitation manquer au devoir militaire,d'aide donn aux dserteurs, de complicitdansles crimes militaires : espionnage et intelligenceavec l'ennemi. Tous ces crimes sont punis demort.

    Les rimpressions de ces arrts montre queces actes se multiplient et que leur frquenceinquite le gouvernement.

    Bibliographie

    Pierre DE LANUX : La Yougoslavie, avec uneprface de M. Paul ADAM; Librairie Payot et C',Paris.

    Dr A. CHERVIN : Les Yougoslaves, au point dovue ethnique.

    Leur union nationale; Secrta-riat do l'Association franaise pour l'avancementdes Sciences, Paris.

    Bibliothque YougoslaveN l : Le programmeYougoslave, Edition du Foyer, Plon-Nourrit,Paris.

    Le Grant.

    [,. MATHIKU.

    Imp. Ii's lli!.ui\-Arls(A. Millier), 70, lui: Darctsill, l'uris