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BOXE FRANÇAISE SAVATE ACCOMPAGNEMENT PROGRAMMES COLLÈGE PAR C. MÉNARD Dans le livret 6 « Accompagnement des programmes de 6% 5e et 4e », seuls les sports de combat de préhension (lutte et judo) ont été présentés. Nous proposons ici, à partir de la même démarche, d'illustrer les sports de combat de percussion et plus particulièrement la boxe française savate. Le but de la boxe française savate (BFS), pour remporter la décision, est de toucher plus que l'autre tireur, en qualité et en quantité. Ceci suppose : - de toucher plus qu'être touché. - de toucher sans se faire toucher. Dans ce type d'activité, l'élève est ainsi confiante à une double contradiction : - premièrement, dans la même action (la touche), assumer contradictoirement et simul- tanément, l'attaque du corps de l'autre et la protection de son propre corps ; - deuxièmement, délivrer la touche la plus rapide possible pour surprendre l'autre et, contradictoirement, contrôler activement cette touche afin d'avoir une force minimale d'impact (touche en rebond freiné) sur une zone autorisée chez l'autre, avec une partie réglementée de son propre corps [1] : afin de ne pas blesser l'autre. L'assaut doit être perçu comme « l'escrime des poings et des pieds » (ne pas nuire à l'in- tégrité physique de l'autre). Dans l'enseignement des sports de combat de percussion, comme la boxe française savate, il importe de développer chez les élèves, d'une part la capacité à contrôler ses réactions émotionnelles dans une interaction duelle, « advenive » et codifiée et, d'autre part les capacités à faire des choix, prendre des déci- sions et en assumer la responsabilité dans le but de gérer un rapport de force en sa faveur en tant que tireur, et en faveur du respect du règlement sportif en tant que juge et arbitre [1]. Les fondamentaux de la boxe française savate En se référant au livret 6, on peut dire que l'objet de la BFS est de permettre à l'élève : - de développer des techniques spécifiques de percussion (avec des pieds chaussés et des mains gantées), définies par des armes, des cibles et des trajectoires ; - de renforcer la confiance en soi et la volonté de vaincre dans le respect de l'éthique de l'assaut ; - de maîtriser les facteurs émotionnels dans le fait de toucher et d'accepter d'être touché ; - de construire des projets d'action et de les adapter aux variations des rapports de force (connaître sa distance, faire des choix adaptés à la distance et au temps disponible pour atteindre la cible). CLASSE DE 6' MISE EN OEUVRE Présentation, orientation, dominante L'initiation à l'assaut en boxe française savate intègre les apports des situations de confron- tation et de coopération dans lesquels chacun est tantôt adversaire, tantôt partenaire. Cette alternance des rôles ainsi que des contextes entre duel et duo est un facteur important de l'acquisition des compétences. Contexte et conditions d'apprentissage L'aménagement des conditions de l'affronte- ment est organisé par la prise en compte pro- gressive du règlement sportif (touches autori- sées) ainsi que par la mise en place d'un rapport de force raisonné et évolutif. Dans cette perspective, il est souhaitable que les compétences des élèves soient évaluées en tenant compte de la diversité des adversaires (tout en maintenant un écart de poids et de taille raisonnables). Boxer pieds chaussés et mains gantées. EPS № 286 - NOVEMBRE-DECEMBRE 2000 75 Revue EP.S n°286 Novembre-Décembre 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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  • BOXE FRANÇAISE SAVATE

    ACCOMPAGNEMENT PROGRAMMES COLLÈGE

    PAR C. MÉNARD

    D a n s le livret 6 « A c c o m p a g n e m e n t des p r o g r a m m e s de

    6% 5e et 4e », seuls les sports de combat

    de préhens ion (lutte et judo) ont été

    présentés . N o u s proposons ici, à partir de la m ê m e

    démarche , d' i l lustrer les sports de combat

    de percuss ion et plus part icul ièrement la

    boxe française savate.

    Le but de la boxe française savate (BFS), pour remporter la décision, est de toucher plus que l'autre tireur, en qualité et en quantité. Ceci suppose : - de toucher plus qu'être touché. - de toucher sans se faire toucher. Dans ce type d 'ac t iv i té , l'élève est ainsi confiante à une double contradiction : - premièrement, dans la même action (la touche), assumer contradictoirement et simul-tanément, l'attaque du corps de l'autre et la protection de son propre corps ; - deuxièmement, délivrer la touche la plus rapide possible pour surprendre l'autre et, contradictoirement, contrôler activement cette touche afin d'avoir une force minimale d'impact (touche en rebond freiné) sur une zone autorisée chez l'autre, avec une partie réglementée de son propre corps [1] : afin de ne pas blesser l'autre. L'assaut doit être perçu comme « l 'escrime des poings et des pieds » (ne pas nuire à l'in-tégrité physique de l'autre). Dans l'enseignement des sports de combat de percussion, comme la boxe française savate, il importe de développer chez les élèves, d'une part la capacité à contrôler ses réactions émotionnelles dans une interaction duelle, « advenive » et codifiée et, d'autre part les capacités à faire des choix, prendre des déci-sions et en assumer la responsabilité dans le but de gérer un rapport de force en sa faveur en tant que tireur, et en faveur du respect du

    règlement sportif en tant que juge et arbitre [ 1 ] .

    Les fondamentaux de la boxe française savate

    En se référant au livret 6, on peut dire que l'objet de la BFS est de permettre à l'élève : - de développer des techniques spécifiques de percussion (avec des pieds chaussés et des mains gantées), définies par des armes, des cibles et des trajectoires ; - de renforcer la confiance en soi et la volonté de vaincre dans le respect de l 'éthique de l'assaut ;

    - de maîtriser les facteurs émotionnels dans le fait de toucher et d'accepter d'être touché ; - de construire des projets d'action et de les adapter aux variations des rapports de force (connaître sa distance, faire des choix adaptés à la distance et au temps disponible pour atteindre la cible).

    CLASSE DE 6'

    MISE EN ŒUVRE

    Présentation, orientation, dominante

    L'initiation à l'assaut en boxe française savate intègre les apports des situations de confron-tation et de coopération dans lesquels chacun est tantôt adversaire, tantôt partenaire. Cette alternance des rôles ainsi que des contextes entre duel et duo est un facteur important de l'acquisition des compétences.

    Contexte et conditions d'apprentissage

    L'aménagement des conditions de l'affronte-ment est organisé par la prise en compte pro-gressive du règlement sportif (touches autori-sées) ainsi que par la mise en place d 'un rapport de force raisonné et évolutif. Dans cette perspective, il est souhaitable que les compétences des élèves soient évaluées en tenant compte de la diversité des adversaires (tout en maintenant un écart de poids et de taille raisonnables). Boxer pieds chaussés et mains gantées.

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  • Tableau 1 : Contenus pour le niveau 6"

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  • COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES À ACQUÉRIR

    Situation et conditions de réalisation

    L'enseignement de la BFS doit se fonder sur les caractéristiques de sa pratique en situation réelle d 'opposi t ion à 2 avec utilisation de formes de frappe codifiées : - des armes (ce avec quoi on touche ; pieds et poings). - des cibles (endroit où on touche). - des trajectoires (permettant l'atteinte d'une cible par une arme). Ce duel se déroule dans une surface délimitée (lattes, cordes, cerceaux, ring de 3 m sur 3, etc.) ce qui conditionne les évolutions et les actions des pratiquants et un temps limité [2] (1 min - 1 min 30 - 2 min). Le temps doit être suffisant sans être éprouvant afin que l'élève prenne conscience de la nécessité de gérer ses ressources. Dans cette situation d'affronte-ment, les intérêts des deux adversaires sont diamétralement opposés ; ce que l'un gagne, l'autre le perd. Ceci engendre des problèmes : - d'incertitude (temporelle, spatiale, événe-mentielle. « occurentielle »), donc de risque : - de distance, avec pour corollaire des pro-blèmes de placements et déplacements ; - d'opportunités d'actions. Elle fait directement appel à un traitement efficace de l'information en situation de crise tempore l le entre temps d isponib le (pour réagir) et temps requis (temps de réaction x temps d'exécution de la réponse) [3].

    « De ce qui se fait à ce qu'il y a à faire » Conduites initiales des élèves L'attitude spontanée des débutants peut se caractériser par deux comportements facile-ment observables : - se jeter sur l'adversaire pour le toucher, en général cela se fait simultanément puisque les élèves ne tiennent pas compte des actions de l'autre, (c'est ce que l'on nomme la boxe en aveugle) ; - fuir le contact (en se cachant derrière ses gants, en se tournant). Les touches aux poings sont ici privilégiées puisqu'elles permettent de toucher sans être déséquilibré. Les élèves n'ont pas la percep-tion de la distance et de l'efficacité que peut produire les touches aux pieds.

    Indicateurs de fin d'étape Les objectifs poursuivis lors d'un niveau ini-tial peuvent être considérés comme atteints lorsque l'élève : - entre dans l'activité en acceptant le contact : - passe d'une boxe en aveugle à une boxe pre-nant en compte les déplacements et les actions de l'autre ; - touche réglementairement et de manière contrôlée, autant aux pieds qu'aux poings. L'exigence minimale sera que le nombre de touches positives soit supérieur ou égal au nombre de touches négatives.

    « Ce qu'il y a à faire » : compétences spéci-fiques (tableau 1).

    • En 6e, « savoir boxer », c'est, en toute sécu-rité, accepter la confrontation physique et développer une attitude offensive et contrôlée. Cette compétence s'apprécie selon des aspects

    quantitatifs (touches positives / est touché) mais également à partir d'autres critères qui révèlent : - d 'une part, la technique du boxeur (perti-nence et variété des touches) ; - d'autre part , l ' app l i ca t ion concrè te de connaissances relatives à l'activité (sécurité, arbitrage, jugement). Le débutant est amené à maîtriser ses émotions dans une situation d'af-frontement de plus en plus risquée (subjecti-vement) et incertaine.

    CLASSES DE 5e ET DE 4e

    MISE EN ŒUVRE

    Présentation, orientation, dominante

    Le cycle central va permettre un enrichisse-ment des possibilités techniques et tactiques des élèves en situation d'opposition.

    Contexte et conditions d'apprentissage

    Analogues à ce qui a été défini pour la classe de 6 e, on alterne toujours les situations de par-tenariat et celles en opposition. L'évolution réside dans l 'enrichissement , en terme de complexité et de difficulté des thèmes tech-nico-tactiques. qu'utilise l 'enseignant pour élaborer les situations.

    COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES À ACQUÉRIR

    Situation et conditions de réalisation

    Les deux orientations retenues sont : « atta-quer de façon variée » et « enchaîner ses attaques selon la réaction de l'adversaire ». La variété des attaques et leur association dans des enchaînements visant à poursuivre l'of-fensive constituent un socle fondamental qui permet au tireur de prendre les décisions qu'il juge appropriées au contexte de l'affrontement.

    « De ce qui se fait à ce qu'il y a à faire »

    Conduites initiales des élèves A la fin d'un premier cycle, les compétences acquises par l'élève lui permettent d'adopter une boxe plus réfléchie, ce qui se traduit par : - moins d'attaques simultanées des 2 tireurs ; - une meilleure organisation offensive (le tireur qui prend l'initiative de l'attaque sort victorieux de l'échange) ;

    - la confrontation se traduit par l'addition d'at-taques alternées entre les 2 tireurs ; - le tireur attaqué subit les attaques avec un comportement de fuite dans l'axe d'affronte-ment ; - l'attaquant a généralement une organisation de face, privilégiant une technique de touche ou une arme précise, sans une réelle volonté d'enchaîner.

    Indicateurs de fin d'étape Les objectifs poursuivis peuvent être considé-rés comme atteints lorsque : - les attaques gagnent en variété (techniques utilisées) et en enchaînement (toucher sans être déséquilibré pour enchaîner), - le tireur attaqué a les moyens de s'organiser en défense pour riposter (apprendre à « ne pas se faire toucher et toucher »), - le nombre de touches en attaque est supé-rieur ou égal au nombre de touches négatives ou dans le vide.

    « Ce qu'il y a à faire » : compétences spéci-fiques (tableau 2).

    CLASSE DE 3e

    MISE EN ŒUVRE

    Présentation, orientation, dominante

    « La pratique de ces activités physiques de combat doit permettre d'acquérir des compé-tences nécessaires à la mise en œuvre de condu i t e s offens ives cons t ru i t e s et contrôlées » [4]. En boxe française savate, notre évaluation reposera sur l'efficacité des attaques à partir du rapport touches positives / coups délivrés. A l'issue de son apprentissage, l'élève doit être capable : - de s'exprimer dans un assaut sans risque ; - de connaître, appliquer et exploiter les élé-ments techniques indispensables à la réalisa-tion d'actions organisées dans un projet tac-t ique : mi se en œ u v r e en var ié té et en enchaînement des différentes techniques d'at-taques, des moyens défensifs permettant de se protéger tout en restant à distance pour contre-attaquer ; - d'éprouver sa connaissance de l'activité dans la tenue de différents rôles sociaux (combat-tant, arbitre, juge , délégué officiel, etc.) :

    Attaquer de façons variées. Tenir un rôle de juge ou d'arbitre.

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  • chaque élève sera évalué dans un rôle de juge et d'arbitre et formé pour tenir celui de second (coach) et d'organisateur. La situation d'assaut libre est plus favorable à l 'évaluation des pratiquants expérimentés. Confronté à la réali té d 'un affrontement adapté à son niveau, l'élève peut exprimer son efficacité et sa maîtrise des actions techniques et tactiques. Il affirme ainsi la stabilisation et le renforcement des acquis antérieurs. Les situations de coopération complètent avanta-geusement l'appréciation des compétences. • L'étape du cycle d'orientation prolonge l'approche vécue en classes de 5* - 4* par un enrichissement des possibilités techniques et tactiques soit au niveau des armes (coups tournants et sautés), soit dans la manière d'en-chaîner pour atteindre plusieurs cibles (fouetté bas et haut de la même jambe sans reposer le pied), soit dans la manière de se protéger pour riposter (parades bloquées, chassées, en pro-tect ion - esquives par t ie l les , to ta les , sur place).

    Contexte et conditions d'apprentissage

    Le contexte et les conditions d'apprentissage sont analogues à ceux définis pour les classes de 5* - 4 " (complémentari té des situations d'opposition et de partenariat). La différence

    tient au développement et à l'enrichissement, en terme de complexité et de difficulté, des assauts à thèmes technico-tactiques qu'utilise l 'enseignant (combinaison de l ' incertitude spatiale, temporelle et événementielle de plus en plus fréquente : augmentation de la vitesse d ' e x é c u t i o n dans l ' a t t aque de p lus ieurs touches en pieds et en poings ou dans la riposte).

    COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES À ACQUÉRIR

    Situation et conditions de réalisation

    Il s'agit d'être techniquement et tactiquement efficace, aussi bien au plan offensif qu'au plan défensif.

    « De ce qui se fait à ce qu'il y a à faire » Conduites initiales des élèves À la fin d'un deuxième cycle, les compétences acquises par l'élève lui permettent : - de varier les formes d'attaques (armes et cibles permises), - d'enchaîner au moins 2 coups (pieds et/ou poings) par t icu l iè rement en si tuat ion de coopération ou avec des rôles déterminés. Cependant , en situation d 'opposi t ion , les attaques perdent en variété et en efficacité.

    Le tireur attaqué ayant une meilleure organi-sation défensive, celui qui a l'initiative de l'at-taque est presque autant touché qu'il touche.

    Indicateurs de fin d'étape Les objectifs poursuivis lors de ce troisième niveau peuvent être considérés atteints lorsque les organisations offensives et défensives gagnent en variété et en enchaînement lors des assauts (libre ou à thème).

    « Ce qu'il y a à faire » : compétences spéci-fiques (tableau 3).

    EXEMPLES DE SITUATIONS

    DE LA 6 ' À LA 3"

    Nous préconisons des situations qui favorisent une entrée dans l'activité allant du duo (forme de coopération) au duel (opposit ion). Les situations sont les mêmes sur l'ensemble du collège ; ce sont les variables d'opposition qui évoluent.

    Situation de coopération

    Les élèves sont par 2 ; l'un montre les cibles avec ses gants en s'immobilisant (« la sta-tue »), l'autre effectue la touche correspon-

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  • dante (par exemple , main sur la cuisse = chassé ; main sur le côté = fouetté). Consigne : réagir rapidement au signal de la « statue ». Variables

    En 6e: ne porter que des techniques de poings ou que des techniques de pieds avec des dépla-cements sous forme d'allers-retours en avan-çant ou en reculant et en restant organisé en garde.

    En 5e - 4e : combiner des techniques de pieds et de poings.

    En 3" : enchaîner des coups différents avec le même segment (sans reposer pour les pieds).

    Situations d'affrontement ludiques

    Sur un terrain de volley-ball ou un 1/2 terrain de basket. Quelque soit le mode de déplace-ment (pieds joints, course, pas chassés), les élèves doivent avoir les mains au niveau du visage « en garde ».

    Situation 1 : « chats-souris »

    Organisation : 3 ou 4 chats pour une classe de 24 élèves qui doivent toucher toutes les souris en 1 min. (ou 1 min 30 au maximum). Souris et chats doivent respecter le déplacement imposé (par exemple : en pas chassés, en sautant à pieds joints, en courant).

    Consignes pour les souris - ne pas se faire toucher : ne pas sortir de l'es-pace matérialisé, ne pas tourner le dos aux chats, ne pas attaquer un chat ; - une fois touchées, s'immobiliser, tendre un bras devant soi afin d'être délivrée par une autre souris avec une technique de BFS impo-sée : la souris peut alors revenir en jeu.

    Direct au visage.

    Consigne pour les chats : toucher les souris obligatoirement en poings, sur une cible pré-cise (épaules ou/et ventre) et les empêcher de se faire délivrer.

    Variables « souris » En 6e : enchaîner au moins 3 fois le même coup. En 5e - 4e : varier les distances (poing ou/et pied), les segments (avant, arrière) ou les hau-teurs (bas, médian, haut). En 3e : riposter par un coup pour se délivrer soi-même de l'attaque du chat (seulement 1 coup pour ne pas s'engager dans une situation d'opposition réelle et sans fin). • Plus on donne de contraintes aux souris et plus les chats ont des chances de les toucher (et inversement). A chaque changement de chats, on varie les consignes sur les touches et les déplacements.

    Revers frontal.

    • Cette situation offre la possibilité de voir ou revoir toutes les techniques de BFS. Elle peut servir pour réchauffement. Elle permet à tous les é lèves d'entrer dans une ac t iv i té de confrontation. • Si les coups de poing sont « assez faciles » à maîtriser, les coups de pied le sont beaucoup moins. C'est pourquoi, chez les débutants, il est préférable de permettre la réalisation de techniques de pied que lors de la délivrance des souris et non lors de leur capture.

    Situation 2 : « chats-chats »

    Cette situation ne peut se faire qu'en nombre restreint ou avec plusieurs arbitres qui suivent chaque chat (la souris peut ne pas avoir senti la touche et donc ne pas devenir chat ; on ne sait plus alors qui est chat et le jeu est inter-rompu).

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  • Consigne pour les souris : sitôt touchée, elle devient chat (changement de rôle) mais elle ne peut pas retoucher immédiatement le chat qui vient de la toucher.

    Consigne pour les chats : dès qu'il touche une souris, il devient souris (changement de rôle).

    Variables « chat »

    En 6e : toucher.

    En 5e - 4e : toucher et ne pas être retouché immédiatement.

    En 3e : utiliser des enchaînements poing-pied pour toucher et ne pas être retouché. • Nous préférons les enchaînements poing(s)-pied(s) aux pied(s)-poing(s). pour des raisons de sécurité du fait de la puissance des coups de pied sur des élèves qui bougent beaucoup, mais aussi parce qu' i ls nous semblent plus adaptés pour apprendre à l'élève à gérer les problèmes de distance. • Le changement immédiat de rôle augmente la pression plus que dans la situation « chats-souris ».

    Situation 3 : « l'épervier »

    Sous forme d'allers-retours, 3 ou 4 élèves doi-vent éliminer tous les camarades de la classe en les touchant avec des techniques de BFS. Il est préférable, pour éliminer les éperviers, de privilégier au début les touches aux poings, mieux contrôlées que les touches aux pieds. Cette situation peut aussi être réalisée avec deux équipes de chasseurs qui doivent élimi-ner le plus vite possible les éperviers adverses.

    Consignes pour les chasseurs : toucher les épaules ou le ventre, en contrôlant ; faire sor-tir les éperviers de l'espace.

    Consignes pour les épeniers : ne pas sortir de l'espace, ne pas tourner le dos aux chasseurs : celui qui est touché doit rester « en activité » (sautiller, mobilisations articulaires, etc.) en attendant que tout le monde soit éliminé.

    Variables de déplacements : aller de la course vers les pas chassés.

    Situation 4 : « le béret-boxe »

    Sur un terrain de basket-ball. 3 équipes : 2 s'affrontent et I arbitre et juge (dessins p. 79). A l'appel de son numéro, chacun des tireurs vient pour toucher l 'autre dans un espace

    précis, propre (dessin la) ou commun (1b) pour marquer 1 point pour l'équipe.

    Variables au niveau des techniques

    En 6' : toucher par 1 coup.

    En 5' - 4' : toucher avec 2 coups de poing ou 2 coups de pied.

    En 3' : enchaîner poinc-pied ( imposé ou libre).

    \iiriabtes au niveau de l'opposition

    En 6' : toucher.

    En 5' - 4' : toucher sans se faire toucher.

    En 3' : ne pas se faire toucher et toucher ou toucher avant d'être touché. • Pour les touches aux pieds, il semble préfé-rable de varier les lignes d'attaque des 2 pro-tagonistes afin qu'ils évitent de se donner des coups de tibias. On peut aussi faire doubler les touches pour éviter les coups lancés et préci-pités qui font mal.

    Assauts à thème

    Les élèves son t par 3, 2 boxeurs et I juge-arbitre. L'espace et le temps sont limités.

    Thème 1 : identifier la touche de l'autre

    Exemple : les rô les sont d é t e r m i n é s à l'avance. A a l'initiative de l'attaque. B effec-tue le même coup (« ping-pong »).

    Contraintes

    En 6e: A ne porte qu'un coup.

    En 5e - 4e : A enchaîne le même coup à la même hauteur ou à deux hauteurs différentes. En 3e : A enchaîne des coups différents à la même hauteur ou des hauteurs différentes.

    Thème 2 : comprendre l'intérêt des trajec-toires

    Exemple : A et B ont des trajectoires de coups différentes (reetiligne-eireulaire). Contraintes

    En 6e : fixer I des 2 tireurs dans une zone res-treinte afin de limiter les déplacements simul-tanés des 2 tireurs (dessin 2a).

    En 5e - 4e : boxer dans un espace réglemen-taire (2b).

    En 3e: chercher à cadrer.

    Thème 3 : varier les hauteurs de touches pour induire des parades ou des esquives

    Exemple : A ne touche qu'en ligne basse (ce qui favorise les esquives et les ripostes de B s'il n'a pas fui) et B qu'en ligne haute (ce qui favorise les parades de A et demande de rester à distance pour pouvoir riposter).

    Commentaires

    Au niveau du contrôle, nous conseillons de : - doubler les touches, ce qui apprend à l'élève à toucher en rebond, freiner et donc ne pas faire mal ; - d 'augmenter les contraintes, comme par exemple, délivrer un poing puis un pied, ce qui oblige les élèves à réfléchir et donc à ralentir leurs touches. Au niveau de la lecture de l 'adversaire en situation défensive, le fouetté jambe arrière laisse plus de temps pour organiser sa protec-tion que le fouetté jambe avant.

    Conclusion

    Nous avons eu recours à différents types de situations qui gardent toutes les règles de la BFS : ludiques, en duo sollicitant donc un par-tenariat, avec rôles déterminés (on sait qui a l'initiative, l'opposition est modérée), assauts à thème et enfin assauts libres. Notre souci a été de garder à l'esprit le « prin-cipe de base intangible » de la BFS : tout mou-vement de BFS doit être conçu pour être êi la fois éducatif esthétique et efficace [5].

    Christine Menai(I Professeur d'EPS,

    Collège Henri Wallon, Marseille (14 e).

    Bibliographie

    111 Béraud (P.). Boxe et apprentissage. Université Aix-Mur-seille. 1992.

    |2] FFBFSDA. Les fondamentaux de la BFS. les bases pédagogiques (cadres techniques fédéraux).

    131 Stein (J.-F). Neurosciences du sport, INSEP, 1987.

    [4] BO n° 10 du 15 octobre 1998.

    [5] Code fédéral. FFBFS-DA. éd. 1995.

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