16
L’immense philosophe fran- çais jacques Maritain a écrit un jour que les saints étaient plus admira- bles qu’imitables ! Il est vrai que nous sommes absolument uniques et que l’idée du clonage ne peut germer que dans la tête d’un homme marqué par le péché originel. On ne peut donc sans doute pas imiter la forme exté- rieure de la vie d’un saint, mais nous pouvons assurément tout faire pour atteindre l’amour qui brûlait leur cœur. Or tous les saints sont, avec leur grâce propre, des amoureux de l’eucharistie. Les saints adorateurs sont pour nous ce que Pie XI appe- lait les « lampes vivantes du saint sa- crement », qui nous apprennent à aimer le Seigneur jésus présent au saint sacrement. Le père Damien de Veuster passa une bonne partie de sa vie au milieu des lépreux sur l’île de Molokai, et ce fût un ardent adorateur. Il était seul sur l’île si bien qu’il ne pouvait rece- voir aucune aide spirituelle : il se tourna vers jésus eucharistie qui est notre maître en toute chose. Jésus en effet nous enseigne quand nous l’adorons, Il nous donne la lumière pour avancer au milieu des épreuves de ce monde. Il est parfois difficile de trouver un père spirituel, saint Fran- çois de Sales nous dit qu’il faut le choisir entre mille. Pourquoi ne pas faire comme le père Damien et aller demander à jésus au saint sacre- ment les lumières dont nous avons tant besoin lorsque nous ne pouvons avoir recours pour un temps à l’aide précieuse d’un prêtre, et lui deman- nous déifier comme disent les Pères de l’Eglise ! En adorant Jésus, non seulement nous commençons sur la terre ce que nous ferons au ciel, mais nous nous y préparons : Jésus n’est pas stérile au saint sacrement. Toutes les heures que nous lui of- frons Lui permettent de nous sancti- fier pour que nous puissions le glorifier davantage ! Le résultat est parfois physique. Comparez le vi- sage de Charles de Foucauld avant sa conversion et à la fin de sa vie : quel changement ! Saint Nicolas de Tolentino passait des nuits entières à adorer jésus : son visage rayonnait le ciel ! Alors VENITE ADOREMUS Diacre Jérôme. Dernoncourt der par la même occasion qu’il mette un bon père spirituel sur notre route ? Un jour, une sœur qui aidait le père Damien sur l’île l’aperçut à genoux sur des ordures à l’extérieur de la chapelle en train d’adorer notre Sei- gneur au tabernacle : atteint par la lèpre, il ne pouvait plus entrer à l’in- térieur de la chapelle ! Le saint affir- mait que sans l’eucharistie, une position comme la sienne était inte- nable et que sa mission était impos- sible. Jésus seul nous permet d’accomplir notre mission de chrétien et de porter du fruit même au milieu des plus grandes épreuves. Mais l’eucharistie est surtout le lieu de notre transformation. Notre vocation à tous est la béatitude, la vi- sion de Dieu face à face ! Nous ou- blions trop souvent cet aspect des choses : Dieu veut nous diviniser ou Brasier Eucharistique La revue des adorateurs www.adoperp.fr N° 101 Octobre 2015 Brasier Eucharistique Octobre 2015 N°101 1 Les lampes vivantes du Saint-Sacrement 101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 1

Brasier N° 101 Octobre 2015 Eucharistique … · Dans « Dieu ou rien » je voudrais parvenir à replacer Dieu au centre de nos pensées, au centre de notre agir et au centre de

  • Upload
    leque

  • View
    216

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

L’immense philosophe fran-çais jacques Maritain a écrit un jourque les saints étaient plus admira-bles qu’imitables ! Il est vrai que noussommes absolument uniques et quel’idée du clonage ne peut germer quedans la tête d’un homme marqué parle péché originel. On ne peut doncsans doute pas imiter la forme exté-rieure de la vie d’un saint, mais nouspouvons assurément tout faire pouratteindre l’amour qui brûlait leurcœur. Or tous les saints sont, avecleur grâce propre, des amoureux del’eucharistie. Les saints adorateurssont pour nous ce que Pie XI appe-lait les « lampes vivantes du saint sa-crement », qui nous apprennent àaimer le Seigneur jésus présent ausaint sacrement.

Le père Damien de Veuster passaune bonne partie de sa vie au milieudes lépreux sur l’île de Molokai, et cefût un ardent adorateur. Il était seulsur l’île si bien qu’il ne pouvait rece-voir aucune aide spirituelle : il setourna vers jésus eucharistie qui estnotre maître en toute chose. Jésusen effet nous enseigne quand nousl’adorons, Il nous donne la lumièrepour avancer au milieu des épreuvesde ce monde. Il est parfois difficile detrouver un père spirituel, saint Fran-çois de Sales nous dit qu’il faut lechoisir entre mille. Pourquoi ne pasfaire comme le père Damien et allerdemander à jésus au saint sacre-ment les lumières dont nous avonstant besoin lorsque nous ne pouvonsavoir recours pour un temps à l’aideprécieuse d’un prêtre, et lui deman-

nous déifier comme disent les Pèresde l’Eglise ! En adorant Jésus, nonseulement nous commençons sur laterre ce que nous ferons au ciel,mais nous nous y préparons : Jésusn’est pas stérile au saint sacrement.Toutes les heures que nous lui of-frons Lui permettent de nous sancti-fier pour que nous puissions leglorifier davantage ! Le résultat estparfois physique. Comparez le vi-sage de Charles de Foucauld avantsa conversion et à la fin de sa vie :quel changement ! Saint Nicolas deTolentino passait des nuits entièresà adorer jésus : son visage rayonnaitle ciel ! Alors VENITE ADOREMUS

DiacreJérôme. Dernoncourt

der par la même occasion qu’il metteun bon père spirituel sur notre route ?

Un jour, une sœur qui aidait le pèreDamien sur l’île l’aperçut à genouxsur des ordures à l’extérieur de lachapelle en train d’adorer notre Sei-gneur au tabernacle : atteint par lalèpre, il ne pouvait plus entrer à l’in-térieur de la chapelle ! Le saint affir-mait que sans l’eucharistie, uneposition comme la sienne était inte-nable et que sa mission était impos-sible. Jésus seul nous permetd’accomplir notre mission de chrétienet de porter du fruit même au milieudes plus grandes épreuves.

Mais l’eucharistie est surtoutle lieu de notre transformation. Notrevocation à tous est la béatitude, la vi-sion de Dieu face à face ! Nous ou-blions trop souvent cet aspect deschoses : Dieu veut nous diviniser ou

BrasierEucharistique

La revue des adorateurswww.adoperp.fr

N° 101OOccttoobbrree 22001155

Brasier Eucharistique Octobre 2015 N°1011

Les lampes vivantes du Saint-Sacrement

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 1

allé jusqu’à mourir pour nous,Marie Madeleine va, elle aussi, ré-pondre à l’Amour de Jésus en l’ai-mant à son tour jusqu’à se livrertotalement à Lui.

Aussi, après la sépulture rapidede Jésus, le Vendredi Saint, dèsle lendemain du Sabbat, au petitjour, elle va au tombeau avec lesparfums pour l’embaumement ducorps de Jésus. Son cœur est deplus en plus brûlant d’Amour pourle Seigneur. Rien ne l’arrête : niles périls de la nuit, ni la violencedes soldats qui surveillent le tom-beau ne lui font peur. L’Amour estplus puissant que la peur. Elle ar-rive au tombeau et trouve qu’on aenlevé le corps de Jésus. Ellereste là dehors à pleurer (Jn20,11). Elle était dehors comme sielle se sentait exclue de la foi enla résurrection, en attendant quela bonté et la miséricorde du Sau-veur la fasse entrer de nouveaudans le Mystère de la Foi. Elle

était dehors, exclue des réalitésdivines. Comprenons bien : onn’est jamais si « dehors » quelorsqu’on est exclu de la foi. Onn’est jamais si « dehors » quelorsqu’on abandonne Jésus et dé-cide de vivre comme si Dieun’existait pas. Beaucoup de noscontemporains sont dehors loinde Dieu, loin de la foi en Jésusressuscité, loin de toute dimen-sion transcendante.

Dans « Dieu ou rien » je voudraisparvenir à replacer Dieu au centrede nos pensées, au centre denotre agir et au centre de notrevie, à la seule place qu’il doit oc-cuper. Afin que notre chemine-ment de chrétiens puisse graviterautour de ce Roc et de cetteferme assurance de notre foi.Avec ce livre, je voudrais témoi-gner de la bonté et de la miséri-corde de Dieu, à travers le récit demon expérience. Dieu est premierdans notre vie parce qu’il nous

Marie Madeleine ! Qui est cettefemme pour attirer notre attentionet nous laisser conduire par elle àla découverte de la miséricorde etde la puissance de l’Eucharistiedans notre vie ?

C’était une femme de grande foiet d’une confiance totale et abso-lue en l’Amour infini et miséricor-dieux de Dieu. Elle avait faitl’expérience personnelle del’Amour Sauveur de Jésus. Ayantdécouvert Jésus comme l’uniquemédecin de son âme pécheresse,elle a décidé de tout quitter et desuivre Jésus, de l’accompagnerdans ses voyages et sa missionde prédicateur de l’Evangile deDieu (cf. Mc 1,14-15). Elle s’estmise totalement à son service enl’assistant de ses ressources et deses biens (Lc 8,1-3). Nous la dé-couvrons, de nouveau, pleine-ment associée au momentdouloureux de la crucifixion et dela mort de Jésus au Golgotha, auxcôtés de Jean et de la ViergeMarie. « Or près de la croix deJésus se tenaient sa mère et lasœur de sa mère, Marie, femmede Clopas, et Marie de Magdala »(Jn 19,25). Depuis le jour où « Marie, appelée la Magdaléenne, aété délivrée des sept démons quil’avaient rendue esclave dupéché, mais surtout depuis qu’ellea été témoin, aux pieds de lacroix, de la mort horrible de Jésusà cause de nos péchés et paramour pour nous, son cœur estdevenu comme un brasier incan-descent d’amour pour le Seigneur.La puissance de l’amour, c’est lamort : aller jusqu’au bout del’amour c’est mourir pour ceuxqu’on aime. Puisque Jésus est

Brasier Eucharistique Octobre 2015 N°101

MARIE MADELEINELA MISERICORDE ET LA PUISSANCE

DE L’EUCHARISTIE DANS MA VIE

Conférence du Cardinal Robert Sarah lors du congrès ADORATIO2015

2

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 2

aime et que la meilleure façon delui rendre cet Amour consiste àl’aimer au centuple. C’est cettemême expérience que nous re-trouvons chez Marie Madeleine.Elle était hors du Sépulcre, où onavait déposé et scellé le corpsinanimé du Christ et où s’était ac-compli l’événement inédit de laRésurrection. Pleinement certainede la mort du Christ, elle doutaitpar contre de la Résurrection.C’est pourquoi elle était là avecles parfums pour l’embaumementdu corps de Jésus. Marie Made-leine était sûre de la mort, elledoutait de la vie. Elle entretenaitdans son cœur un amour tendreet inébranlable, mais sa foi étaitdevenue chancelante. Au plus in-time d’elle-même, elle doutait dela Résurrection. Mais en mêmetemps son cœur brûlait d’amourpour le Seigneur. Dans le cœur decette femme, comme dans lenôtre, il y a comme une lutte fé-roce entre l’amour et la foi.

L’Amour était certainement lepoids vers lequel elle penchait na-turellement, mais du fond d’elle-même la foi fléchissait ets’effondrait. Son Amour ne doutaitpas de l’Amour du Christ, mais safoi en la résurrection s’était forte-ment affaiblie. Elle pleure etcherche par tous les moyens à re-trouver Celui qu’elle a aimé detout son être, de toute son âme,de tout son cœur et de toutes sesforces. Et moi qui, comme MarieMadeleine, manque tragiquementde foi, je me souviens avec beau-coup de consolation, et unegrande sérénité de l’extraordinairedéclaration de saint Paul aux Co-rinthiens : « Maintenant donc de-meurent foi, espérance et amour,ces trois choses, mais la plusgrande d’entre elles, c’est l’Amour(1Co 13,13). C’est parce queMarie Madeleine a aimé le Sei-gneur de façon totale et absolueque Jésus ressuscité vient lui re-donner la foi et lui apparaît en pre-mier. Ce privilège, à être lapremière à voir le Seigneur, lui amérité d’être considérée « l’Apô-tre des Apôtres ». Car c’est elle,en effet, qui a été la première à

voir Jésus ressuscité et à annon-cer aux disciples la Bonne Nou-velle de la Résurrection, quel’Apôtre Pierre proclamera devantles foules réunies autour de lui etdes Apôtres en disant : « Ecoutez,hommes d’Israël, Jésus le Naza-réen... cet homme... vous l’avezpris et fait mourir en le clouant àla croix par la main des impies....mais Dieu l’a ressuscité, le déli-vrant des affres de l’Hadès.... Quetoute la maison d’Israël le sachedonc avec certitude : Dieu l’a faitSeigneur et Christ, ce Jésus quevous, vous aviez crucifié» (Act2,22.24.30). Cette grâce mis-sionnaire d’annoncer Jésus Res-suscité est l’œuvre de l’Amour.L’Amour est la clef de toutes lesvertus ; l’Amour est la grandeénergie missionnaire, la grandepuissance du monde. Si dans lecœur, nous avons l’Amour pour leSeigneur, tout le reste, absolu-ment tout nous sera donné en sur-abondance. Marie Madeleine enest un exemple frappant.

C’est pourquoi ce qui compte de-vant Dieu, ce n’est pas l’importancedes œuvres que nous accomplis-sons, mais l’intensité de l’Amourqui nous pousse à les accomplir.

Devant notre existence terrestre,engageons nos efforts à mettre en

pratique l’Amour. Ainsi parce quenous aurons beaucoup aimé, nospéchés nous seront pardonnés.« Car si ses péchés, ses nom-breux péchés sont pardonnés,c’est à cause de son grand Amour »(Le 7,47). Mais cet Amour a be-soin d’être éclairé, réveillé et portéà la hauteur de Dieu. Marie Ma-deleine, en espérant trouverJésus avait devant elle, à portéedes yeux, le Seigneur lui-même,mais elle ne le reconnaissait pas.Les yeux étaient aveuglés par lespesanteurs humaines. Elle étaitcertainement ferme et inébranla-ble dans ses sentiments humains.Mais elle n’était pas encore à lahauteur de la foi, à la hauteur deDieu.

Elle pensait, en voyant Jésus, quec’était le jardinier. Lorsque Jésuslui dit : « Marie ! », ses yeux s’ou-vrent et elle veut le retenir. La voixqui prononce son nom l’a certai-nement pénétrée jusqu’au plus in-time de son âme. Et enreconnaissant la voix de Jésus,celui-ci lui redonne la foi. Et setournant vers Lui, elle dit : « Rab-bouni », ce qui veut dire : « Maître »(Jn 20,16). Puis, elle tombe à ge-noux pour lui baiser les pieds deses lèvres en le serrant dans sesbras. Voyez ce que devient alors l’Ado-

Brasier Eucharistique 3 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 3

dans ton cœur ». Mais nousavons besoin de sa Parole quenous offre la Bible ou qu’on nouslit durant les célébrations litur-giques. Jésus est en effet présentdans le sacrifice de la messe, etau plus haut point, sous les es-pèces eucharistiques, dans la per-sonne du Ministre ; il est présentdans les sacrements au point quelorsqu’on baptise, c’est le Christlui-même qui baptise. Il est pré-sent dans sa Parole, car c’est luiqui parle tandis qu’on lit dansl’Eglise les Saintes Ecritures (cf.SC n.7). Mais, je le répète, nousavons besoin de sa Parole. Si cen’est pas Jésus qui nous appelleet nous offre sa grâce, nous nepourrons jamais le reconnaître. Sinous sommes capables de nousplonger dans le silence paisible etsacré d’une prière intense, nouspourrons découvrir l’Amour deDieu qui a été répandu dans noscœurs par l’Esprit Saint qui nous aété donné. Dans l’ombre et le si-lence intime de la nuit, Dieu nousregarde, nous aime, et parfois illutte avec nous jusqu’au lever del’aurore comme avec Jacob aubord du torrent de Yabboq (Gn2,23-33). Pendant ce combat,Dieu nous donne de Le voir face àface. Puis il nous appelle à entrerdans l’Alliance d’Amour pour la-quelle il a envoyé son Fils surterre.« Je t’appelle par ton nom, tu

ration. La voix chaleureuse etpleine de tendresse et d’Amourest pour Marie Madeleine une ma-jesté devant laquelle on ne peutque s’incliner et tomber à genouxpour exprimer son Amour et ado-rer. En se mettant à genoux ettoute en larmes, Marie Madeleinenous enseigne qu’aimer le Sei-gneur, c’est nous agenouiller de-vant Lui, écouter sa Parole quinous envoie en mission, l’adorerintensément et contempler la lu-mière éclatante de son visage,pour qu’ensuite, à son tour, notrevisage rayonne de la joie des res-suscités. Lorsque nous sommesen adoration devant le Seigneur,il nous arrivera ce qui est arrivé àMoïse alors qu’il parlait face àface avec Dieu. Mais Moïse nesavait pas que la peau de son vi-sage rayonnait parce qu’il avaitparlé avec Lui (cf. Ex 34,29). Ado-rer, c’est regarder Dieu et laisserDieu nous regarder pour qu’il im-prime en nous le « resplendisse-ment de sa Gloire » (Hb 1,3).

Mais il nous arrive souvent aussi,d’être comme Marie Madeleine.Jésus est devant nos yeux, il nousparle, dans la liturgie. Il nous parledans le silence de sa présenceeucharistique, mais nous ne le re-connaissons pas. Nous cher-chons à le trouver et à le toucher,et II nous dit : « Je suis sur tes lè-vres et dans ta bouche, je suis

m’appartiens. Car tu es précieuxà mes yeux, très précieux. Jet’aime. Ne crains pas, car je suisavec toi » (Is 43,1-4).Jésus ne se laisse pas toucher.« Ne me retiens pas. Va plutôtvers mes frères leur annoncer laNouvelle » (Jn 20,17). Marie Ma-deleine s’en va donc annonceraux disciples : j’ai vu le Seigneur,et voilà ce qu’il m’a dit... (Jn20,18). Et Jésus disparaît. Ce quiest au cœur de Dieu est une puis-sance d’effacement de soi. C’estpour cela que Jésus disparaît.Pourtant le Dieu que Jésus in-carne et révèle est un Dieu Tout-Puissant et redoutable, Saint estson nom. C’est ainsi, en effet, quela Vierge Marie nomme Dieu : « oui,désormais toutes les générationsme diront bienheureuse car leTout-Puissant a fait pour moi degrandes choses » (Lc 2,48-49).Mais la Toute-Puissance de Dieuest une Toute-Puissance d’Amouret d’effacement de soi. C’est unetoute puissance qui se cachedans la faiblesse et le silence del’enfant de Bethléem et du Fils del’homme agissant sur la croix etqui ne parle plus que par sonsang ruisselant de son cœur ou-vert par la lance.

Un Dieu qui est proche et se mêleaux hommes. La Toute-Puissancen’est pas une Toute-Puissancelointaine. Dieu nous aime en s’ef-façant, en s’humiliant, en se met-tant à genoux pour nous laver lespieds. C’est ce qu’exprime saintPaul aux Philippiens : « JésusChrist, Lui qui est de condition di-vine n’a pas revendiqué son droitd’être traité comme l’égal de Dieu,mais il s’est dépouillé prenant lacondition d’esclave. Devenantsemblable aux hommes et re-connu à son aspect comme unhomme, il s’est abaissé devenantobéissant jusqu’à la mort, à lamort sur une croix » (Ph 2,6-8). LeDieu qui se révèle dans l’AncienTestament et en Jésus Christ estbien le Seigneur de miséricorde,le Dieu d’Amour et du Pardon, lePère de toute bonté. Dans la pré-dication des prophètes, la miséri-corde signifie une puissance

Brasier Eucharistique 4 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 4

particulière de l’Amour qui est plusfort que le péché et l’infidélité duPeuple élu, dit le Pape saint Jean-Paul II (Jean Paul II, Dives in Mi-sericordia sur la miséricordedivine, n.4). Dans toutes leurs pré-dications, dans toutes leurs ac-tions, en tout leur être deserviteurs de Dieu, les Prophètesvont constamment rappeler la Pa-role de Dieu et inviter chacun à laconversion, parce que Dieu neveut pas la mort des pécheurs,mais qu’ils se repentent, seconvertissent et qu’ils vivent (Ez18,21-23).

Cette conversion, ce changementintérieur, cette transformation ducœur est une réponse nécessaireen raison de la gratuité de la mi-séricorde divine. L’Amour de Dieuest premier. Il précède tout. Il pré-cède le péché. L’Amour est créa-teur, il est libérateur, il donne uncœur nouveau et un esprit nou-veau. Il crée des « cieux nou-veaux » et une « terre nouvelle »(Is 66,22). L’Amour de Dieu cou-vre l’univers et enveloppe tous lespeuples et toutes les nations.Personne n’est exclu. Et tousceux qui accueillent l‘Amour deDieu et acceptent de vivre sousson influence et sous son impul-sion « briseront leurs épées pour

en faire des socs et leurs lancespour en faire des serpes... onn’apprendra plus à faire la guerre»(Is 2,4). «... Le loup habitera avecl’agneau... le nourrisson s’amu-sera sur le nid du cobra. Sur letrou de la vipère le jeune enfantmettra la main. Il ne se fera ni malni destruction sur toute ma mon-tagne sainte, car le pays serarempli de la connaissance du Sei-gneur» (Is 11,6-9). Tout l’AncienTestament est un témoignage decet immense Amour de Dieu pourl’humanité. Son Amour pour nousest éternel et sa tendresse est detoujours à toujours. Même si nosinfidélités nous dominent, mêmesi nous sommes submergés depéchés, même si nos fautes sontinnombrables, comme celles deMarie Madeleine, l’Amour de Dieuest plus fort que nos péchés et samiséricorde ne connaît pas de li-mites (cf. Un 3,20-21). C’est cemessage inouï que Marie Made-leine transmet de génération engénération, depuis trois millé-naires.

Il est humainement difficile d’ima-giner l’Amour que Dieu nousporte. Car « autant les cieux sontélevés au dessus de la terre, au-tant sont élevées mes voies au-dessus de vos voies, et mes

pensées au-dessus de vos pen-sées » (Is 55,9). Jamais Dieu nenous abandonne à cause de nospéchés ; même si nous nouscramponnons à nos infidélités età notre mauvaise conduite, lui seportera toujours vers nous avecAmour, compassion et miséri-corde attendant notre repentir etnotre retour sincère et vrai à lamaison Paternelle. Comme l’en-fant prodigue, il nous demanded’abandonner notre vie de dé-bauche et nos cochons pour re-trouver la grâce de notre filiationdivine et la douceur de la maisonpaternelle. Dieu nous attend avecpatience et exige notre conver-sion, l’abandon radical de notrepéché et notre retour à Lui pourqu’il nous réintroduise dans la joiede sa maison.

Il n’est pas un homme pour agiravec violence et dureté. « Com-ment t’abandonnerai-je, Ephraïm,te briserai-je, Israël ? Comment tetraiterai-je comme Adama, te ren-drai-je semblable à Ceboyim ?Mon cœur en moi est bouleversé,toutes mes entrailles frémissent.Je ne donnerai pas libre cours àl’ardeur de ma colère, je ne dé-truirai pas à nouveau Ephraïm,car je suis Dieu et non pashomme, au milieu de toi je suis le

Brasier Eucharistique 5 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 5

de paix. En mourant sur la croixJésus déverse sur nous la vie,l’Amour et toute la tendresse deDieu le Père, et fait de tous lespeuples, juifs et païens, quiétaient séparés par le mur des di-visions et de la haine un seul etunique Peuple de Dieu.

Il nous faut un effort énorme pourcomprendre que l’Eucharistie estun sacrifice et non pas un simplerepas convivial. Le sacrifice eu-charistique nous oriente radicale-ment vers Dieu. Après le ConcileVatican II, il est devenu très diffi-cile pour beaucoup de compren-dre que l’acte sacrificiel est l’actepar lequel on se réfère à Dieu(étymologiquement « sacrum fa-cere », faire du sacré, du divin).Le mot sacrifice est toujours lié auconcept de « sacerdoce » et de« culte ». A travers le terme sacri-fice on entend reconnaître et cé-lébrer la seigneurie de Dieu, en luioffrant les choses de sa créationou l’être humain lui-même commeœuvre magnifique des ses lar-gesses. Avec le concept de sacri-fice, on entend exprimer uneattitude d’adoration, de donationpersonnelle, de supplique humbleet confiante, de gratitude, de ré-paration et de communion avecDieu. Cette offrande est une do-nation, une consécration, oumieux un transfert d’un objet oud’une personne du profane à lasphère du sacré. C’est ce qu’il y ade plus haut dans l’existence hu-maine, il est ce par quoi nous rati-fions notre vocation profonde quiest de nous réaliser et de nousépanouir en Dieu, dans l’Absolu.

L’homme n’est vraiment hommequ’en Dieu. L’homme n’est vrai-ment grand qu’en s’agenouillantdevant Dieu. L’homme n’est plei-nement épanoui qu’en se don-nant, en se consacrant à Dieu etaux autres.

Le sacrifice n’est pas d’abord uneprivation comme nous l’entendonssouvent, mais l’orientation positivede tout notre être, de tout notrecœur, de tout notre corps, de toutnotre agir et de toute notre vie

talion ou la vengeance, non pas laviolence ou la guerre sainte pourimplanter le Royaume de Dieu surTerre, mais l’Amour, la miséri-corde, le pardon, le respect affec-tueux de toute personne humaine,l’accueil de l’autre, la compréhen-sion, la bienveillance, sans pour-tant sacrifier la rigueur et l’appel àla conversion, sans jamais sacri-fier le respect de la loi et l’adhé-sion de notre être au vrai, aubeau, à la justice, à la lumière, à ladroiture et en exigeant le rejet ca-tégorique du péché et du men-songe.

Voici quelques exemples. Jn 8,1-11, la femme adultère; Lc 15,11-32, l’épisode de l’enfant prodigue.

Quant à la puissance de l’Eucha-ristie, que pouvons-nous en direque vous ne connaissez pas ?L’Eucharistie célèbre la mort deJésus Christ sur la croix. Cettemort est source de vie, d’Amour et

Saint et je ne viendrai pas avec fu-reur » (Os 11,8-9). Dieu d’Amour,de miséricorde et de bonté, Dieude réconciliation et de salut, voilàce qu’est notre Dieu et notre Père.C’est ainsi qu’il s’est présenté et aagi dans toute la révélation vé-téro-testamentaire et tout au longde l’Histoire du Peuple élu.

Jésus, Présence visible et palpa-ble du Dieu d’Amour et révélationde la Divine Miséricorde :Puisque nous affirmons dans la foique Jésus est Dieu, le « resplen-dissement de la Gloire de Dieu,effigie de sa substance » (He 1,3),comment a-t-il donc révélé la plé-nitude de l’Amour et de la miséri-corde ? Qu’a dit Jésus ? Qu’a-t-ilfait, l’Emmanuel, le Dieu parminous ?

Lorsque nous parcourons lesEvangiles, nous voyons Jésus en-seigner non pas la condamnationou la revanche, non pas la loi du

Brasier Eucharistique 6 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 6

vers Dieu. Et se donner à Dieu estla seule façon d’être vraiment soi-même, et de nous réaliser pleine-ment. Dieu est Amour. L’hommen’est pleinement homme que s’ilest pour Dieu et en Dieu. On estpleinement homme que lorsqu’onest à genoux devant Dieu pourl’adorer et le contempler. Cela im-plique, bien entendu, une priva-tion, un renoncement, undépouillement, parce que, dansun monde de péché, on ne peutpas à la fois vivre pour Dieu etvivre pour soi, être référé à Dieuen même temps qu’on se réfère àsoi. Être une pure référence àDieu, c’est renoncer à être soi-même son propre centre. Nousconnaissons notre égoïsme, noussavons bien que, dans nos actesles plus généreux, nous nous re-plions sur nous-mêmes. Y-a-t-ilquelqu’un parmi nous qui oseraitaffirmer : « Moi je n’existe quepour Dieu et mes frères leshommes ? » Comprenons bienque cela reviendrait à dire : Jesuis capable d’offrir un sacrificeparfait. Certes c’est là le cœur del’exhortation que Paul adresseaux Romains : « Je vous exhortedonc, frères, par la miséricorde deDieu, à vous offrir vous-mêmes ensacrifice vivant, saint, agréable à

Dieu : c’est là le culte spirituel quevous avez à rendre » (Rm 12,1).Mais combien nous sommes loinde réaliser cela au jour le jour.C’est dans sa mort sur la croixque culmine le sacrifice du Christ.Car la mort seule peut fournir lapreuve qu’on ne vit pas pour soi,mais pour Dieu et pour les autreset en communion avec eux.

Vous voyez ce que l’Eucharistienous appelle à réaliser. Le récit del’Institution, lui-même, le dit expli-citement et de façon cruciale :« Ceci est mon corps livré pourvous... Ceci est la coupe de monsang, le sang de l’Alliance nou-velle et éternelle, qui est versépour vous et pour la multitude enrémission des péchés ». Avecl’Eucharistie, Dieu recommencetout à neuf. Avec l’Eucharistiel’Amour de Dieu est à nouveau ré-pandu dans nos cœurs par l’EspritSaint qui nous a été donné » (Rm5,5). Avec l’Eucharistie Dieu vienthabiter dans la maison de notrecœur et vient faire de nous unpeuple nouveau uni par l’Amour.Le corps et le sang du Christ sontpour chacun de nous, le corps etle sang d’une nouvelle possibilitéde vie humaine, celle d’une vie ré-conciliée avec Dieu, réconciliée

avec les autres, réconciliée avecsoi-même et réellement divinisée,et cela grâce à la puissance trans-formatrice de l’Esprit Sant qui vi-vifie, renouvelle et répand l’Amourdans nos cœurs de fils et de fillesde Dieu.

A l’Eucharistie, c’est vraimentnotre mystère qui est là placé de-vant nous sur l’autel. C’est à ceque nous sommes que nous ré-pondons : « Amen ». C’est saintAugustin qui nous fait vraimententrer dans le mystère de l’Eu-charistie que nous célébrons :« Le prêtre, disait saint Augustinà ses chrétiens, vous présenteun morceau de pain eucharis-tique, en prononçant la formuleque vous connaissez bien : « lecorps du Christ ». Et vous lui ré-pondez : « Amen ». Ce qui veutdire : « C’est vrai ! ». Or, c’est àce que vous êtes que vous ré-pondez cet « Amen », ce « c’estvrai » ; vous êtes tous ensemblece que vous avez reçu. C’estvotre propre mystère à vous tousqui a été déposé sur cet Autel.C’est lui que, tous ensemble,nous avons célébré.

Cardinal R. Sarah

Brasier Eucharistique 7 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 7

Brasier Eucharistique 8 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 8

Brasier Eucharistique 9 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 9

L’Eucharistie est Jésus lui-même qui sedonne entièrement à nous. Nous nour-rir de Lui et demeurer en Lui à travers laCommunion eucharistique, si nous lefaisons avec foi, transforme notre vie, latransforme en un don à Dieu et à nosfrères. Nous nourrir de ce « Pain de vie »signifie entrer en harmonie avec le cœurdu Christ, assimiler ses choix, ses pen-sées, ses comportements. Cela signifieentrer dans une dynamique d’amour etdevenir des personnes de paix, des per-sonnes de pardon, de réconciliation, departage solidaire. Les mêmes chosesque Jésus a faites.

Jésus conclut son discours avec cesmots : « qui mange ce pain vivra à ja-mais » (Jn 6, 58). Oui, vivre en commu-nion réelle avec Jésus sur cette terrenous fait déjà passer de la mort à la vie.Le Ciel commence précisément danscette communion avec Jésus.

Et Marie notre Mère nous attend déjà auCiel — nous avons célébré hier ce mys-tère. Qu’elle nous obtienne la grâce denous nourrir toujours avec foi de Jésus,Pain de la vie.

Pape François

processus trouve son paroxysme dansla Dernière Cène, où le pain et le vin de-viennent réellement son Corps et sonSang. C’est l’Eucharistie, que Jésusnous laisse dans un but précis : quenous puissions devenir une seule choseavec Lui. En effet, il dit: « Qui mange machair et boit mon sang demeure en moiet moi en lui » (Jn 6, 56). Ce fait de« demeurer » : Jésus en nous et nousen Jésus. La communion est assimila-tion : en le mangeant Lui, nous deve-nons comme Lui. Mais cela requiertnotre « oui », notre adhésion de foi.

On entend parfois cette objection àl’égard de la Messe : « Mais à quoi sertla Messe ? Je vais à l’église quand j’enai envie, ou je prie mieux lorsque je suisseul ». Mais l’Eucharistie n’est pas uneprière privée ou une belle expériencespirituelle, ce n’est pas une simple com-mémoration de ce que Jésus a fait lorsde la Dernière Cène. Nous disons, pourbien comprendre, que l’Eucharistie est« mémorielle », c’est-à-dire qu’elle estun geste qui actualise et rend présentl’événement de la mort et de la Résur-rection de Jésus: le pain est réellementson Corps donné pour nous, le vin estréellement son Sang versé pour nous.

Chers frères et sœurs, bonjour!En ces dimanches, la liturgie tirée del’Evangile de Jean nous propose le dis-cours de Jésus sur le Pain de la vie, quiest Lui-même et qui est aussi le sacre-ment de l’Eucharistie. Le passage d’au-jourd’hui (Jn 6, 51-58) présente ladernière partie de ce discours, et fait ré-férence à certaines personnes qui sescandalisent car Jésus a dit : « Quimange ma chair et boit mon sang a lavie éternelle et je le ressusciterai au der-nier jour » (Jn, 6, 54). L’étonnement desauditeurs est compréhensible ; Jésus,en effet, utilise le style propre aux pro-phètes pour provoquer parmi les gens,et en nous aussi, des questionne-ments et, en fin de compte, provoquerune décision. La première des ques-tions : que signifie « manger la chair etboire le sang » de Jésus ? Est-ce sim-plement une image, une façon de parler,un symbole, ou cela indique-t-il quelquechose de réel ? Pour répondre, il fautsentir qu’il se passe quelque chosedans le cœur de Jésus tandis qu’il romptles pains pour la foule affamée. En sa-chant qu’il devra mourir sur la croix pournous, Jésus s’identifie à ce pain rompuet partagé, et celui-ci devient pour lui le« signe » du Sacrifice qui l’attend. Ce

Brasier Eucharistique

Le sacrement de l’Eucharistie par le Pape François ANGÉÉLUS, Place Saint-Pierre, Dimanche 16 Août 2015

10 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 10

Que partout ma langue publiePendant tous les jours de ma vie

Les grandeurs du Saint Sacrement.Venez voir le Sauveur de nos âmes,

Venez voir son Sacré-Cœur Brûlant d’une divine ardeur :

Ce n’est que feu, ce n’est que flamme.

Ce Cœur est ouvert à toute heure Pour se faire notre demeureEt notre refuge assuré.

II est à tous un rempart imprenable Où l’ennemi n’entre jamais.C’est le Royaume de la paix

Où l’on devient insurmontable.

O chrétiens, venez loin du mondeDans ce Cœur où tout bien abonde.II est dans le Saint Sacrement.

Venez goûter dedans ce Cœur fidèlePlus de douceurs, plus de plaisirs

Que le vôtre aura de désirs.Ne craignez rien, II vous appelle.

Viens, pécheur, dans l’EucharistieTrouver la véritable vie

Avec toutes sortes de biens ;Viens te cacher, te mettre en assurance

Au milieu de mon Sacré-Cœur,Pour y rencontrer la douleurEt le pardon de ton offense.

Mon Saint Cœur devient toute choseA toute âme qui s’y repose.

II donne, mais sans s’appauvrir,II enrichit, il aide, il encourage ;Sans cesse, il défend, il instruit ;II aime, il embrasse et conduit ;II est à tous tout sans partage.

Viens me voir, âme pure,Abandonne la créature,

Je t’attends au Saint Sacrement.Entre en mon Cœur, demeures-y cachée,

Ne crains rien, car c’est ta maison.Savoures-y combien je suis bon,A tout jamais, ma bien aimée.

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Cantique 131, Œuvres Complètes, p 1545.

Brasier Eucharistique 11 Octobre 2015 N°101

Un coeur ouvert à toute heure

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 11

Abonnement et bon de commandeJe m’abonne ou me réabonne au “Brasier Eucharistique”:

10 numéros (un an) = 15 € Hors de France 10 numeros = 20 €20 numéros (2 ans) = 30 € Hors de France 20 numeros = 40 €

Missionnaires de la Sainte EucharistieB.P. 540, 83470 St Maximin la Ste Baume tel : 06 71 70 71 67

www.adoperp.fr ; [email protected]

Ref. Quantité Prix unit. Total

Participation frais de port : 5 €PRIX COMMANDE :

Brasier EucharistiqueDirecteur de la Publication et Rédacteur en chef : Florian Racine Rédacteurs: Soeur Beata Véronique, Mise en page: B.Bro Routage : AIR impression, La Garde

Commission paritaire : 0318 G 87770 Imprimerie: Online printers Le magazine est édité pa r: « Les Missionnaires de la Sainte Eucharistie » B.P. 540, 83470 St Maximin la Ste Baume Tél 06 71 70 71 67.Email: [email protected] Site : www.adoperp.fr

Ref L1: Venez à Moi auSaint-Sacrement

Un recueil de 10 heures saintes pour vous conduire plus près de Jésus au Saint-Sacrement et vous faire grandir dans son Amour.

Prix : 16 €

Ref L2: Aimer Jésus avec le Coeur de Marie

Méditations du Rosaire utilisées par Mère Teresa de Calcutta.

Suivez Marie dans les 15 mystères du Rosaire en la laissant vous conduire dans une adoration de son

Fils au Saint-Sacrement. Illustration Fra Angelico

Prix : 10 €

Ref L5: Adorer en Esprit et en Vérité

(St Eymard)Adorer le Père par Jésus dans L’Eucharistie.Conseils spirituels, méthode d’adoration...Réimpression de la XVème édition du tome I: “La Présence Réelle” de la “Divine Eucharistie”.

Prix : 17 €

Nom, Prénom : ...............................................................Adresse :...............................................................................................................................................................C.P. Ville : ......................................................................E-mail :............................................................................

Tous les paiements sont à effectuer par chèque en faveur des ‘MSE’.Pour des commandes importantes ou toutes questions, appelez-nous : Tel : 06 71 70 71 67.

Envoyer à Missionnaires de la Sainte Eucharistie, B.P.540, 83470 St Maximin la Ste Baume.

Image: Ref : imNDSSNotre Dame du Très-Saint-Sacrement

Très belle prière du P. Eymard à Notre Dame du Très-Saint-Sacrement nous invitant à souvent aller voir son Fils au Saint-Sacrement.Taille : 7,5 x 10,5

Prix : 0,30 € ; les 10 pour 2 €

Coffret 9 DVD

9 enseignements sur l’Adoration Eucharistique (EWTN)- qu’est-ce que l’adoration,Pourquoi, comment, saints, mission...

(P. Florian Racine)40€

CD 10 Les cinq grâces de l’Adoration (P. Florian Racine) 5 €CD 11 Jeunes et Eucharistie (P. Florian Racine) 5 €CD 12 Adorer Jésus avec Marie (P. Florian Racine) 5 €CD 13 Adorer avec st Pierre-Julien Eymard (P. Florian Racine) 5 €CD 14 Adorer dans le désert (P. Florian Racine) 5 €CD 15 Questions brûlantes sur l’Adoration (P. Florian Racine) 5 €CD 20 Chants pour l’adorer (Brigitte Bro) 5 €

DVD mp3Ensemble de toutes

les conférenceshomélies

et témoignagesdu congrès adoratio2015

Prix : 15€

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 12

Brasier Eucharistique

Méditation du Rosaire

Deuxième mystère glorieux : L’Ascension

Pendant 40 jours de Pâques à l’Ascension, Jésus demeure avecses disciples pour les confirmer dans leur foi en sa Résurrection. Il s’est ma-nifesté à eux sous les traits d’une humanité ordinaire qui voilaient sa gloirede ressuscité. Il voulait prendre le temps d’être avec eux et leur montrer qu’ilest vraiment ressuscité. En même temps il les préparait déjà à une nouvelledémarche de foi : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20, 29). Etvoilà qu’il annonce à ses disciples : « Pourtant je vous dis la vérité : il vautmieux pour vous que je parte ; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendrapas à vous ; mais si je pars je vous l’enverrai » (Jn 16,7). Comment recevoircette parole qui semble aller à l’encontre de cette promesse : « Je suis avecvous tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles » (Mt 28,20).

Jésus nous fait deux promesse. Puisqu’il est Dieu, il ne peut noustromper. La première est d’annoncer son départ : « il vaut mieux que jeparte ». Pour cela il doit nous quitter. Jésus n’est plus présent comme il l’a étéavec ses disciples lors de sa vie terrestre, il est présent d’une autre manière.

S’interrogeant sur le sens de la parole du Christ « moi vous nem’aurez pas toujours » (Jn 12,8), saint Thomas écrit « je réponds queselon saint Augustin, le Seigneur […] parlait de la présence de son corps,en tant qu’il apparaît sous la forme avec laquelle il s’élèverait dans le ciel – De nouveau, je quitte le monde (Jn 16,28). Maisquant à la présence de sa divinité, il est toujours avec nous ; et de même d’une manière sacramentelle dans l’Eglise »1.

La seconde promesse est la conséquence de son départ : l’envoi de l’Esprit-Saint. « Et je prierai le Père et il vous donneraun autre Paraclet, pour être avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni ne le connaît.Vous, vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous et qu’il est en vous » (Jn 14,16-17). Nous vivons donc d’une nouvelle pré-sence du Christ en nous, plus intérieure et plus intime. Oui Jésus est monté au ciel, il s’est assis à la droite du Père et il envoie sonEsprit. Il devient l’intercesseur par excellence pour chacun de nous auprès de Dieu notre Père. Jésus est l’adorateur du Père etnous apprend à adorer comme lui adore. Et notre espérance est renouvelée dans ce mystère, puisque nous irons le rejoindre.

Comme le dit si bien le bienheureux John Henry Newman : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté versle Père. » Pourquoi notre Seigneur ne peut-il pas être touché avant son ascension, et comment pourrait-il être touchéaprès ?... « Ne me touche pas, car voici que, pour votre plus grand bien, je me hâte de la terre au ciel, de la chair et du sangà la gloire, d’un corps humain à un corps spirituel (1 Co 15,44)... Remonter d’ici-bas, en corps et en âme, jusqu’à mon Père,c’est descendre en esprit de mon Père auprès de vous. Alors, je vous serai présent, quoiqu’invisible : plus réellement présentqu’aujourd’hui. Alors, tu pourras me toucher et me saisir — sans une étreinte visible, mais plus réelle, par la foi et la dévo-tion... « Tu m’as vu, Marie, mais tu n’as pas pu me retenir. Tu m’as approché, mais juste assez pour me baiser les pieds etêtre effleuré de ma main. Tu as dit : ‘ Oh, si je savais comment l’atteindre, parvenir jusqu’à sa demeure ! Si je pouvais le teniret ne plus le perdre ! ‘ (Jb 23,3 ; cf Ct 5,6) Ton désir se réalise : quand je serai monté au ciel, tu ne verras plus rien, mais tuauras tout. ‘ A mon ombre désirée tu pourras t’asseoir, et mon fruit sera doux à ton palais ‘ (Ct 2,3). Tu m’auras pleinement etentièrement. Je serai près de toi, en toi ; je viendrai dans ton cœur, entièrement Sauveur, entièrement Christ, en toute ma plé-nitude, Dieu et homme, par la puissance prodigieuse de mon Corps et de mon Sang. » 2

Demandons à La Vierge Marie, pendant cette dizaine, de nous aider à tourner notre regard vers Jésus, comme nousle rappelle saint Jean Paul II : « La doxologie trinitaire3 est le point d’arrivée de la contemplation chrétienne. Le Christ est eneffet le chemin qui conduit au Père dans l’Esprit. Si nous parcourons en profondeur ce chemin, nous nous retrouvons sanscesse devant le mystère des trois Personnes divines à louer, à adorer et à remercier. Il est important que le Gloria, sommetde la contemplation, soit bien mis en relief dans le Rosaire. Lors de la récitation publique, il pourrait être chanté, pour mettreen évidence de manière opportune cette perspective qui structure et qualifie toute prière chrétienne (...) La glorification trini-taire après chaque dizaine, loin de se réduire à une rapide conclusion, acquiert une juste tonalité contemplative… ».4

Soeur Beata Véronique

1 Commentaire de saint Thomas d’Aquin sur l’Evangile de saint Jean chapitre 12,8, n° 1611, Cerf, Paris, 2006, tome II, 53.2 Bienheureux John Henry Newman, Lectures sur la Justification, n°9, §83 Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit…4 Jean Paul II, Lettre Apostolique « Rosarium Virginis Mariae », Téqui, Paris 2002, n°34.

Octobre 2015 N°10113

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 13

Brasier Eucharistique 14

FFoorrmmaattiioonn àà ll''aaddoorraattiioonn.. PPaarrccoouurrss ssuurr 5522 ééttaappeess pprrééppaarréé ppaarr llee PP.. FFlloorriiaann RRaacciinnee

Phase III (L’ESPRIT) : Animé par l’Esprit, s’engager dans la mission de l’Eglise (quatorze étapes)III. 2. L’eau vive qui découle du Cœur transpercé (trois étapes)

Etape 43/52 : L’eau qui jaillit du côté du Christ (Ez 47).

Le prophète Ézéchiel est amené, dans une vision, à l’entrée du Temple de Jérusalem. A l’orient (à l’est) deJérusalem se trouve la mer morte, ce lac dont la teneur en sel empêche toute vie d’apparaître. Rien ne peutpousser ni vivre dans cette eau ni dans ses alentours. « Et voici que de l'eau sortait de dessous le seuil duTemple, vers l'orient, car le Temple était tourné vers l'orient. L'eau descendait de dessous le côté droit duTemple, au sud de l'autel [Z]. L'homme s'éloigna vers l'orient, avec le cordeau qu'il avait en main, et me-sura mille coudées ; alors il me fit traverser le cours d'eau : j'avais de l'eau jusqu'aux chevilles. Il en mesuraencore mille et me fit traverser le cours d'eau : j'avais de l'eau jusqu'aux genoux. Il en mesura encore milleet me fit traverser le cours d'eau : j'avais de l'eau jusqu'aux reins. Il en mesura encore mille, et c'était un tor-rent que je ne pus traverser, car l'eau avait grossi pour devenir une eau profonde, un fleuve infranchissa-ble. Alors il me dit : "As-tu vu, fils d'homme?" Il me conduisit puis me ramena au bord du torrent. Et lorsque jerevins, voici qu'au bord du torrent, il y avait une quantité d'arbres de chaque côté. Il me dit : "Cette eau s'enva vers le district oriental, elle descend dans la Araba et se dirige vers la mer ; elle se déverse dans la meren sorte que ses eaux deviennent saines. Partout où passera le torrent, tout être vivant qui y fourmille vivra.Le poisson sera très abondant, car là où cette eau pénètre, elle assainit, et la vie se développe partout oùva le torrent. Au bord du torrent, sur chacune de ses rives, croîtront toutes sortes d'arbres fruitiers dont lefeuillage ne se flétrira pas et dont les fruits ne cesseront pas: ils produiront chaque mois des fruits nou-veaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture et les feuilles un remède" » (Ez 47,1-12).

Dans la vision, une source mystérieuse coule sous l’autel, du côté droit du Temple. Celle-ci devient un coursd’eau, puis une rivière et enfin un fleuve infranchissable qui se déverse dans la mer morte. Alors, l’eau huileuseet salée du lac est assainie par l’eau vive découlant du Temple. La vie, inexistante dans la mer morte, apparaîtavec toutes sortes d’animaux, de plantes aquatiques et d’arbres sur les rives du lac.

Cette vision prophétique d’Ézéchiel se réalisera en Jésus. Découvrons d’abord ce que symbolisent la mermorte, le Temple et le côté droit d’où coule l’eau abondante, l’assainissement de l’eau salée et la profusionde vie. La mer morte évoque le monde qui s’est séparé de Dieu. Le sel représente le péché qui empoi-sonne tout et détruit la vie divine dans les cœurs, car « le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6, 23). L’hu-

Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 14

Brasier Eucharistique

manité de Jésus (son corps) est le nouveau Temple, lesanctuaire, d’où jaillit la plénitude de la vie divine : «Jésus parlait du sanctuaire de son corps » (Jn 2, 21). «En son corps habite la plénitude de la divinité » (Col 2,9). L’eau vive qui découle de l’humanité de Jésus re-présente l’Esprit qui vivifie : « "Si quelqu'un a soif, qu'ilvienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi !"selon le mot de l'Écriture : De son sein couleront desfleuves d'eau vive. Il parlait de l'Esprit que devaient re-cevoir ceux qui avaient cru en Lui » (Jn 7, 37-39). Le «côté droit du Temple » et le « sein » du Verbe incarnérenvoient au Cœur du Christ, transpercé sur la Croix :« L'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et ilsortit aussitôt du sang et de l'eau » (Jn 19, 34). Le côtédroit du Temple d’où jaillit le fleuve infranchissable quiassainit la mer morte évoque donc le côté transpercédu Christ d’où jaillit l’eau et le sang, c’est-à-dire l’eauvive du baptême qui purifie du péché et le sang de l’Eu-charistie qui fortifie la vie divine reçue au baptême.Aussi, par la Confession, Jésus répand son précieuxsang sur l’âme pour lui redonner l’innocence et la pu-reté reçues au baptême. Le prophète Zacharie an-nonce de même l’eau vive qui découle du Cœurtranspercé et qui lave de toute souillure : « Ils regarde-ront vers Celui qu'ils ont transpercéZ En ce jour-là, il yaura une fontaine ouverte pour David et pour les habi-tants de Jérusalem, pour laver péché et souillure » (Za12, 10 ; 13, 1).

En mourant sur la Croix, l’humanité du Christ est comme déchirée. Alors, le péché est détruit ainsi que lamort. La résurrection de la chair est alors anticipée par ces paroles mystérieuses : « Le voile du Sanctuairese déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent etde nombreux corps de saints trépassés ressuscitèrent » (Mt 27, 51-52).

Le Cœur transpercé de Jésus palpite aujourd’hui au Saint-Sacrement de l’Autel. L’Eucharistie actualise etrend efficace toute l’œuvre de la Rédemption dans nos vies. Lorsque l’Eucharistie est célébrée ou adorée,Jésus répand abondamment l’eau vive de son Cœur, guérissant les cœurs malades et donnant la vie aumonde. La vision de l’Apocalypse assume celle d’Ézéchiel, où l’Agneau représente l’humanité de Jésusdans l’Eucharistie : « L'ange me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône deDieu et de l'Agneau. Au milieu de la place, de part et d'autre du fleuve, il y a des arbres de Vie qui fructifientdouze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les nations [Z]. Le trône de Dieu et del'Agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l'adoreront » (Ap 22, 1-3).

« L'Esprit et l'Épouse disent : "Viens!" Que celui qui entend dise : "Viens!" Et que l'homme assoiffé s'ap-proche, que l'homme de désir reçoive l'eau de la vie, gratuitement » (Ap 22, 17). L’épouse indique l’Égliseen général et chaque âme en particulier. L’époux, c’est l’Agneau, Jésus présent dans l’Eucharistie. L’Esprit-

Saint vient au secours de l’épouse pour que celle-ci soit digne de l’époux. L’Esprit est représenté parl’eau vive qui coule du trône de l’Agneau, prépa-rant et purifiant l’épouse pour les noces éternellesavec l’époux.

Enfin, en revenant au début de la Genèse, rappe-lons que l’arbre de la vie, dont les hommes étaientprivés par leur désobéissance à Dieu, est retrouvépar l’Eucharistie. « Dieu fit pousser du sol touteespèce d'arbres séduisants à voir et bons à man-ger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbrede la connaissance du bien et du mal. Un fleuvesortait d'Eden pour arroser le jardin et de là il se di-

15 Octobre 2015 N°101

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 15

Brasier Eucharistique

visait pour former quatre bras » (Gn 2, 9-10). La liturgie de Pâques acclame : « Heureuse faute qui nousvalut pareil Rédempteur. » Notre Rédempteur se donne dans l’Eucharistie et y communique tous les fruitsde la résurrectionZ « Les fruits seront une nourriture et les feuilles un remède » (Ez 47, 12). L’Eucharistieest un « remède » pour l’immortalité. C’est le corps ressuscité du Christ qui vient déposer dans notre corpsmortel un germe d’immortalité et qui guérit l’âme du péché et des blessures de la vie. L’Eucharistie nourritaussi la vie divine. La diversité des « fruits » évoque la richesse de la grâce eucharistique. Celle-ci contienttous les bienfaits pour avancer vers la sainteté.

Voici un extrait d’un poème d’Edith Stein, qu'elle a écritavant d'être déportée dans le camp d’extermination d’Aus-chwitz ; il est intitulé « La demeure de Dieu parmi leshommes ! »

« Tu dis : tout est accompli et tu inclinas la tête en silence.Il était accompli, ton chemin d'homme sur la terre. Depuisle commencement ton trône de gloire était préparé pourtoi à la droite du Père, et tu y es monté. Mais tu ne t'es passéparé de la terre. Tu lui étais uni de tout temps. Depuisque des hauteurs des cieux tu es descendu jusqu'à l'ex-trême anéantissement. Tu aimes vraiment les tiens, ô bonPasteur, comme jamais n'a aimé nul autre cœur humain,et tu n'as pas voulu laisser tes enfants orphelins. Tu t'esbâti une tente au milieu d'eux. Tu trouves ton plaisir à ydemeurer. Et tu seras là jusqu'à la fin des temps. Ton sangversé avec largesse pour les tiens doit leur servir de breu-vage de vie.

Tu le proposes chaque matin qui vient. Chaque matin le son des cloches appelle à travers toutes les rues,pour inviter au repas des noces. Les hommes, taciturnes et pressés, se hâtent dans les ruelles. Le son at-teint leurs oreilles mais non leur cœur. Seul un petit reste de brebis fidèles entend la voix du Pasteur. Avecune joie paisible, elles suivent l'appel qui les invite à la tente sainte, à la table que tu disposes. Leurs yeuxne se rassasient jamais du spectacle sublime qui s'y renouvelle jour après jour, sens et terme de tout le coursdu monde.

Tandis qu'au dehors grondent les orages et les affreux combats que le sceau de l'abîme est brisé, libérantles monstres des profondeurs qui combattent avec puissance pour le règne du grand dragon, ici en re-vanche c'est la paix, le trône de l’Agneau sur la terre, la sainte cour qui mène au Ciel et nul esprit créé nesaurait concevoir les merveilles que ta présence pleine de grâce prépare pour l'éternité dans les cœurs de-venus tes temples par leur consécration. C'est ici que tu accomplis, cachée aux yeux du monde, l'œuvre quirenouvelle la face de la terre. Soustrait au regard des hommes dans la tente paisible, tu tiens le mondedans ta main et de ses tumultes tu as fixé la mesure et le terme [I]. Mon Seigneur et mon Dieu, caché sousl'espèce du pain, quand te manifesteras-tu dans une gloire visible ? Le monde gît dans les douleurs de l'en-fantement. L'Épouse persévère dans l'attente. Viens vite ! » P. Florian Racine

Octobre 2015 N°101

Bouquet de prières :

Nous confions à votre prière :

Vendredi 9 octobre : conférence sur l’adoration à 20h30 à l’église saint Pierre du Gros Cailloux 75007Paris) Samedi 10 octobre : rencontre des coordinateurs à l’église saint Pierre du Gros Cailloux10-12 octobre : Mission de lancement de l’adoration à Mantes-la-Jolie (78)10-12 octobre : piqûre de rappel à la Roche-sur-Yon (85)

—————————--Prions pour le Synode extraordinaire sur la famille qui se tiendra à Rome du 5 au 19 octobre.-Prions pour ceux qui n’adorent plus Dieu, afin qu’ils rencontrent de vrais adorateurs en esprit et en vé-rité selon le Cœur de Jésus notre Seigneur.. -Qu’en ce mois du Rosaire, nous nous tournions avec confiance vers la Vierge Marie, Médiatrice de toutegrâce.

16

101:Mise en page 1 18/09/2015 08:52 Page 16