Rappel : Christophe a rejoint BSM à l’occasion de la dernière assemblée générale, en septembre 2015. Il a souhaité mettre son expérience de l’Afrique et ses connaissances techniques en matière de transfert d’eau au service de notre association. C’est ainsi qu’il a effectué un séjour en terres maasaï du 10 au 23 avril dernier, avec pour mission d’analyser certains lieux de captage d’eau ou forages existants en vue d’améliorer ou solutionner des pannes constatées. Il nous a communiqué ses notes de voyage que nous vous transmettons par le biais de ce bulletin informatif.

Extraits du carnet de voyage de Christophe de BSM en Pays Maasaï

Déjà, les animaux : zèbres, gnous, girafes, autruches, petit kudu et impalas, ces magnifiques antilopes qui font des bonds incroyables ! Première nuit à Kimana.

Breizh Solidarité Maasaï Bulletin d’information - AVRIL 2016

DE NAIROBI À KAJIADO Arrivée Nairobi Dimanche soir. Nuit, fraîcheur, il pleut un peu. L’Afrique des villes me saute à la figure. Une forêt de panneaux s’agite à l’aéroport, mais aucun ne porte mon nom. Mon chauffeur arrive 2 heures plus tard … Petit hôtel sympa à Kajaido, ville ou siège NIA.

Départ dès le lendemain matin avec John à destination de Lenksim 1 et 2 et Nchakita. Je veux voir et faire beaucoup. La brousse tout de suite … les pistes défoncées, la poussière. Une maman magnifique avec ses 2 petits enfants nous demande de les déposer à Nchakita. Nous acceptons, les « bouts de choux » sont très drôles et estomaqués par la voiture avec un blanc dedans – Lenksim puis Nchackita, en limite du parc d’Ambosseli.

KIMANA - OLTIASIKA - KIMANALe lendemain, direction Oltiasika. Je refuse de quitter l’endroit sans essayer d’intervenir tout de suite. Suivent 2 jours de travail avec à chaque fois retour à Kimana. Interventions sur la ligne d’arrivée du tank 1. Débouchage du coude et reconstruction des pierres cassées Je recherche les problèmes sur la ligne qui approvisionne le point d’eau des femmes.

Oltiasika jour 2 : Réparations, changement des connexions. On me regarde travailler... C’est fini : l’eau arrive en bas. Tout le monde est ravi : le blanc a gagné ! Success !

KAJIADO - LENKSIM - NCHAKITA - KIMANA

ENKUSERO - OLTIASIKAJour 4 - Nous partons à Enkusero où je souhaite vérifier l’état du groupe électrogène. Le bloc cylindre est démonté. Retour à Kimana.

Le lendemain matin j’achète quelques bricoles pour les maasaÏ à Oltiasika : thé, sucre, biscuits et beaucoup de légumes. Pour moi, une couverture maasaï et une moustiquaire ... qui ne me servira pas ! J’achète aussi des outils : pelles, truelles ainsi que du ciment pour réparer les fuites repérées sur le captage d’eau, en dessous, entre le rocher et le muret de la retenue.. La grille qui empêche les impuretés de pénétrer dans la conduite a été récupérée dans le bureau de Sam ou elle vient de passer “2 mois de vacances “ depuis le passage de Monique et Chantal en février.

Retour presque triomphal à Oltiasika où je suis accueilli très chaleureusement.

Le soir, à la veillée, le chef me donne un bâton de commandement en ébène “oltiasika” : je suis très touché. La nourriture est bonne mais je ne supporte pas le thé au lait de chèvre cru. Mon estomac s’y oppose. Je dors dans la boma du frère de Joshua. Joshua et son épouse ont 4 enfants .

OLTIASIKA Jour 5

Le lendemain, nous entreprenons la réparation des fuites sur le captage avec du mortier préparé sur le toit du tank 2.

Je coordonne les travaux et applique le ciment à la base du muret. Pendant ce temps, le reste de l’équipe effectue la tâche harassante qui consiste à acheminer le ciment sur place en le transportant dans des seaux ou des sacs sur une distance de 80 m avec un dénivelé de 30 m !

L’après-midi, balade dans les collines environnantes en compagnie de mes 3 guides. Nous croisons des girafes, des zèbres et des élans de derby, les plus grandes antilopes du monde ... C’est magnifique !

Jour 6

Le lendemain, nous élevons une protection contre les éléphants sur le point d’eau pour les femmes : un tas de cailloux amalgamé dans un ciment pauvre, couronné par du fil barbelé autour des tuyaux encore accessibles. Simple mais efficace !

Devant la enkaji, avec Joshua et son épouse

On hissse le mortier ! Encouragements ...

OLTIASIKA L’après-midi, nous enfourchons à 3 la moto de Josuha : Josuha, Enock et moi ! et c’est drôle. En coupant à travers les plaines, nous croisons des Moranes. Nous arrivons au point d’eau qui autrefois constituait l’unique endroit où bêtes et hommes pouvaient se désaltérer, ou il fallait venir pour recueillir de l’eau pour leur boma, soit 12 km aller-retour.

Encore une longue marche : cette fois c’est plat et toujours aussi beau ! La lumière est magnifique.

Sur le trajet, nous avons fait un stop et nous nous sommes couchés dans l’herbe tout en devisant tranquillement et en observant les zèbres ... Retour au camp.

Le jour suivant, départ à l’aube en moto avec Josuha qui souhaite me présenter ses cultures. Elles sont bien tenues mais toujours pas d’eau et nous sommes pourtant beaucoup plus haut - Il transporte l’eau sur sa moto, soit 5 bidons de 20 litres répartis sur l’engin et cinq voyages. Enock possède deux plantations situées à 10 km à pied de son habitation - Enkaji - et à 14 km à moto. Distance à multiplier par 2 pour l’aller-retour ! Je me demande comment les aider, eux qui subissent déjà le changement climatique et la sédentarisation imposée ! Farniente au programme de l’après-midi, je m’imprègne de la vie dans le campement devenu permanent ...

LENKSIM OLGULULUIJe répare, rafistole le câble d’embreyage de la moto qui s’est cassé ce matin. Joshua est très content. Le temps file doucement jusqu’à la nuit claire.

Le lendemain, je repars avec Sam et John, direction Lenksim par Nchakita. Je souhaite parler avec le gardien de la station de pompage. J’ai compris pourquoi le bac débordait.

Lenksim, petit hôtel un peu crasseux, sans électricité ...Je prends les dimensions utiles sur les 2 tanks. Il pleut fort peu avant le lever du jour : aubaine ! Nous partons pour Olgolului, prochaine étape. Bel accueil. Visite de l’installation et du nouveau groupe électrogène financé par BSM. Je propose d’aider à construire 2 nouvelles lignes, une pour le tank 2 et l’autre pour les abreuvoirs. Kenyatta a l’oeil partout, il est vif et très sympthique. Il porte un T-shirt formidable et possède une Land Rover 109 essence des années 60. Sous sa houlette, la communauté est très bien organisée. Il nous héberge pour la nuit et nous finissons le chantier le lendemain après-midi.

Devant la enkaji, avec Joshua et son épouse

Le champ de Joshua

Association BREIZH SOLIDARITÉ MAASAÏ - 53, impasse de l’Odet - 29 000 QUIMPER - Tél : 02 98 56 03 24 Courriel : bzh.maasai@gmail.com http://solidaritemaasai.unblog.fr

KAJAIDO - NAIROBINous reprenons la direction de Kajaido, la boucle est bouclée.

C’est le dernier jour avant mon départ.

Entre temps, nous avons eu des nouvelles du captage d’Oltiasika : l’installation fonctionne ! Il a plu fort et le tank 1 se remplit !

Je regarde la magnifique ceinture offerte par Enock alors qu’il mélangeait le mortier sur le toit du tank à Oltiasika. Je suis heureux et je peux repartir, satisfait.

Je reviendrai pour les aider de nouveau, autant que possible et aussi les soutenir avec BSM sur d’autres projets si nous le pouvons.

Il y a tant à faire ...

Christophe