1
22 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2014 - N°465 CAHIER 1 Odilorhabdines , un espoir contre l’antibiorésistance ? Nosopharm (Nîmes), développeur de molécules anti-infectieuses, a pré- senté les résultats in vitro et in vivo d’une nouvelle classe antibactérienne, les odilorhabdines, qui pourrait apporter une réponse à la résistance aux antibiotiques. Découverte à partir de Xenorhabdus elle s’est révélée active contre les pathogènes gram-négatifs multirésis- tants les plus préoccupants : Esche- richia coli, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter spp. Pseudomonas aeru- ginosa et Acinetobacter baumannii . En point de mire : les infections noso- comiales. Xenorhabdus et Photorhabdus sont des grammaproteobacteria. Issues de la famille des entérobactéries, elles sont symbiotiques des nématodes entomo- pathogènes (Steinernema, Heterorhab- ditis) . À ce jour, plus d’une centaine de molécules bioactives produites via Xenorhabdus et Photorhabdus, a été décrite. On comprend l’optimisme de Nosopharm… Cette biopharma créée en 2009 a conçu une plateforme technologique anti-infectieuse innovante basée sur l’exploitation de la biodiversité micro- bienne pour des applications pharma- cologiques. QQ J.-M. M. Source : Nosopharm (Nîmes). www.nosopharm.com © VILevi BRÈVES Déficit en vitamine D, FIV et infertilité La vitamine D est un facteur d’influence émergent de la ferti- lité féminine et de la fécondation in vitro (FIV), selon une équipe de l’Université de Milan (Alessio Paffoni et coll.), on a prouvé que le déficit en vitamine D peut af- fecter la fertilité chez les mammifères ( sic), mais les données sur l’humain sont moins convain- cantes, rares et contradictoires, en particulier concernant la FIV. Sur ce point, on a recherché le déficit en 25-hydroxy-vitamine D [25(OH)D sérique (< 20 ng/mL). Des patientes de 18 à 42 ans, devant subir une FIV, ayant une réserve ovarienne adéquate et un BMI de 18 à 25 kg/m 2 ont été recrutées. Un dosage sanguin de 25(OH) D a été réalisé : 154 femmes avaient un taux de < 20 ng/mL et 181 de ≥ 20 ng/mL. Le taux de grossesse a été respectivement de 20 % et de 31 %. Une sous-analyse montre que les femmes ayant le taux le plus élevé de vitamine D (> 30 ng/mL) ont de plus fortes chances de grossesse. Source : J Clin Endocrinol Metab 2014 ; doi :12.1210/jc.2014-1802. Femme enceinte hyperglycémique, enfant obèse? Dans une étude présentée par 4 équipes américaines (Ai Kubo, Kaiser Permanente Research, Oakland), l’hyperglycémie maternelle ou le diabète gestationnel durant la grossesse permet de prédire l’index d’adiposité des enfants. L’étude a évalué cette association chez 421 paires mère-fille. Les valeurs glycémiques maternelles ont été obte- nues à partir des dossiers médicaux. L’évolution dans le suivi des filles a retenu 3 paramètres : BMI annuel pour l’âge, pourcentage de graisse corporelle, ratio tour de taille/hauteur. En bref, avoir une mère ayant un diabète gestationnel augmente le risque pour une fille d’avoir un BMI ≥ au 85 e percentile, un taux de graisse corporelle élevé, un ratio tour de taille/hauteur dans le quartile maximum. Il y a une interaction entre diabète gestationnel et BMI pré-gravidité. Les filles dont la mère a ces deux facteurs de risque ont plus de risque d’avoir un BMI ≥ au 85 e percentile. Les filles exposées in utero à l’hyperglycémie ou au diabète maternels sont à plus fort risque d’adiposité dans l’enfance, surtout si leur mère est en surpoids ou obèse. Source : Diabetes Care, 22/8/2014. doi: 10.2337/dc14-1438 Ces données devaient être présentées à la 54 e ICAAC (Interscience conference on antimicrobial agents and chemotherapy) à Washington par Philippe Villain-Guillot, président de la biopharma : les odilo- rhabdines, une nouvelle classe d’anti- biotiques actifs contre les pathogènes gram-négatifs. L’odilorhabdine a été découverte et déve- loppée dans le cadre du programme OOPERA (Odilorhabdine, optimisation préclinique et étude contre la résistance aux antibiotiques) sur la plateforme bio- technologique de Nosopharm, à partir de l’exploitation des bactéries Xenorhabdus et Photorhabdus, constituant une bio- source prometteuse d’antibiotiques. Actuellement au stade préclinique, mais déjà prometteur, de ces molécules, Nosopharm recherche des industriels de la pharmacie pour développer la molécule en partenariat. D’où la présentation à l’ICAAC, en vue de « signer un partena- riat de R&D (préclinique et clinique) et de commercialisation avec une société de biotechnologie ou un laboratoire phar- maceutique d’ici mi-2015 », dit Philippe Villain-Guillot. Nosopharm a déjà reçu des messages intéressés par NOSO-95 : première entité de la nouvelle classe. © Annett Seidler © Danielle Bonardelle

Brèves: Déficit en vitamine D, FIV et infertilité

  • Upload
    haque

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

22 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2014 - N°465 CAHIER 1

Odilorhabdines, un espoir contre l’antibiorésistance ?Nosopharm (Nîmes), développeur de molécules anti-infectieuses, a pré-senté les résultats in vitro et in vivo d’une nouvelle classe antibactérienne, les odilorhabdines, qui pourrait apporter une réponse à la résistance aux antibiotiques.

Découverte à partir de Xenorhabdus elle s’est révélée active contre les pathogènes gram-négatifs multirésis-tants les plus préoccupants : Esche-richia coli, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter spp. Pseudomonas aeru-ginosa et Acinetobacter baumannii. En point de mire : les infections noso-comiales.Xenorhabdus et Photorhabdus sont des grammaproteobacteria. Issues de la famille des entérobactéries, elles sont symbiotiques des nématodes entomo-pathogènes (Steinernema, Heterorhab-ditis). À ce jour, plus d’une centaine de molécules bioactives produites via Xenorhabdus et Photorhabdus, a été décrite. On comprend l’optimisme de Nosopharm…Cette biopharma créée en 2009 a conçu une plateforme technologique anti-infectieuse innovante basée sur l’exploitation de la biodiversité micro-bienne pour des applications pharma-cologiques.

J.-M. M.

Source : Nosopharm (Nîmes). www.nosopharm.com

© V

ILev

i

BRÈVES

Déficit en vitamine D, FIV et infertilitéLa vitamine D est un facteur d’influence émergent de la ferti-lité féminine et de la fécondation in vitro (FIV), selon une équipe de l’Université de Milan (Alessio Paffoni et coll.), on a prouvé que le déficit en vitamine D peut af-

fecter la fertilité chez les mammifères (sic), mais les données sur l’humain sont moins convain-cantes, rares et contradictoires, en particulier concernant la FIV. Sur ce point, on a recherché le déficit en 25-hydroxy-vitamine D [25(OH)D sérique (< 20 ng/mL). Des patientes de 18 à 42 ans, devant subir une FIV, ayant une réserve ovarienne adéquate et un BMI de 18 à 25 kg/m2 ont été recrutées. Un dosage sanguin de 25(OH) D a été réalisé : 154 femmes avaient un taux de < 20 ng/mL et 181 de ≥ 20 ng/mL. Le taux de grossesse a été respectivement de 20 % et de 31 %. Une sous-analyse montre que les femmes ayant le taux le plus élevé de vitamine D (> 30 ng/mL) ont de plus fortes chances de grossesse.

Source : J Clin Endocrinol Metab 2014 ; doi :12.1210/jc.2014-1802.

Femme enceinte hyperglycémique, enfant obèse ?Dans une étude présentée par 4 équipes américaines (Ai Kubo, Kaiser Permanente Research, Oakland), l’hyperglycémie maternelle ou le diabète gestationnel durant la grossesse permet de prédire l’index

d’adiposité des enfants. L’étude a évalué cette association chez 421 paires mère-fille. Les valeurs glycémiques maternelles ont été obte-nues à partir des dossiers médicaux. L’évolution dans le suivi des filles a retenu 3 paramètres : BMI annuel pour l’âge, pourcentage de graisse corporelle, ratio tour de taille/hauteur. En bref, avoir une mère ayant un diabète gestationnel augmente le risque pour une fille d’avoir un BMI ≥ au 85e percentile, un taux de graisse corporelle élevé, un ratio tour de taille/hauteur dans le quartile maximum. Il y a une interaction entre diabète gestationnel et BMI pré-gravidité. Les filles dont la mère a ces deux facteurs de risque ont plus de risque d’avoir un BMI ≥ au 85e percentile. Les filles exposées in utero à l’hyperglycémie ou au diabète maternels sont à plus fort risque d’adiposité dans l’enfance, surtout si leur mère est en surpoids ou obèse.

Source : Diabetes Care, 22/8/2014. doi: 10.2337/dc14-1438

Ces données devaient être présentées à la 54e ICAAC (Interscience conference on antimicrobial agents and chemotherapy) à Washington par Philippe Villain-Guillot, président de la biopharma : les odilo-rhabdines, une nouvelle classe d’anti-biotiques actifs contre les pathogènes gram-négatifs.L’odilorhabdine a été découverte et déve-loppée dans le cadre du programme OOPERA (Odilorhabdine, optimisation préclinique et étude contre la résistance aux antibiotiques) sur la plateforme bio-technologique de Nosopharm, à partir de l’exploitation des bactéries Xenorhabdus et Photorhabdus, constituant une bio-source prometteuse d’antibiotiques.Actuellement au stade préclinique, mais déjà prometteur, de ces molécules, Nosopharm recherche des industriels de la pharmacie pour développer la molécule en partenariat. D’où la présentation à l’ICAAC, en vue de « signer un partena-riat de R&D (préclinique et clinique) et de commercialisation avec une société de biotechnologie ou un laboratoire phar-maceutique d’ici mi-2015 », dit Philippe Villain-Guillot. Nosopharm a déjà reçu des messages intéressés par NOSO-95 : première entité de la nouvelle classe.

© A

nnet

t S

eid

ler

© D

anie

lle B

onar

del

le