BRICOLAGE Artisans de vos travaux - Faire Face · en suivant les plans qu’un papa américain a mis sur Internet. Il me manque encore une formation technique pour dessiner tout ce

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www.faire-face.fr Mai/Juin 2018 N° 755

Focus sur la rééducation

PROCHAIN DOSSIER

AIR DU TEMPS

2 Bricoleurs à nos heures

TÉMOIGNAGES

4 Adeptes du système D

ÉQUIPEMENT

7 En pincer pour ses outils

BIEN-ÊTRE

10 « Le bricolage stimule les sens et redonne confiance. »

PAS À PAS

12 Marteau de la pose de carreaux

ALLER PLUS LOIN

14 Boîte à outils

Artisans de vos travaux

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faire face Mai/Juin 2018 - N°7551

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Selon une étude Opinion Way de 2017, un Français sur deux bricole au moins une fois par mois.

Nous voici en mai avec des envies de faire ce qui nous plaît. Fabriquer soi-

même pour soi-même selon son inspiration, voilà la jolie promesse du bricolage. Encouragés par des personnalités médiatiques comme Valérie Damidot, avec feu son émission de télévision D&Co, le foisonnement de tutoriels en ligne, chaînes YouTube, blogs, forums, sites et magazines papier dédiés ou encore plateformes collaboratives d’échanges

de services. Nos proches, fiers de nous montrer leur dernière réalisation, s’exclament, comme les enfants, « C’est moi qui l’ai fait ! ».

Selon une étude Opinion Way de 2017, 90 % des Français bricolent au moins une fois par an. La moitié, au moins une fois par mois. La première des raisons ? Faire des économies puisque cela évite le recours à un artisan. Avec l’explosion des familles monoparentales, notamment, la division sexuée des tâches a aussi tendance à s’estomper : les femmes s’y mettent de plus en plus. Et toutes les classes sociales sont concernées. Ainsi, nous devenons rarement bricoleurs par corvée.

Une envie de faire« Interrogées sur les émotions ressenties, les personnes expriment un plaisir unique, un sentiment de réalisation personnelle, de construction

individuelle qu’elles ne retrouvent pas forcément dans la vie professionnelle », indique Véronique Varlin, directrice de l’Obsoco (Observatoire société et consommation). L’an dernier, cet institut d’études livrait les premiers résultats de son “Observatoire du faire”, destiné à étudier les loisirs actifs des Français. Le bricolage y remportait la deuxième place après le jeu (jeux de société, vidéo) et avant le sport ou la cuisine.

« Certes, bricoler revêt des réalités très différentes entre le quasi pro et la personne qui restaure des meubles. Mais les ressorts sont similaires », poursuit-elle. Cela correspondrait à une tendance de fond de notre société, désenchantée de la consommation standardisée et sensibilisée à la récupération. « On veut de plus en plus privilégier ce qui a du sens, se sentir acteurs et pas seulement consommateurs. »

Un retour de la transmission

Il n’empêche que, si bénéfices personnels

il y a, les enseignes de bricolage en profitent

aussi. La crise de 2008 a certes mis un frein à quinze années d’embellie mais ce marché reste

en croissance, avec

Un peu, beaucoup, à la folie, presque tout le monde scie, visse, peint, répare, customise. Une tendance de fond de notre société d’adapter son environnement à son image et à son budget. Avec le plaisir retrouvé de faire soi-même. De plus en plus accessible aux novices, le bricolage s’avère fort utile, à bien des égards, aux personnes handicapées. Alors pourquoi ne pas essayer ?

Air du temps

Bricoleurs à nos heures

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un chiffre d’affaires en hausse de 1,6 % en 2016. De nouveaux produits, plus légers, moins chers ou d’usage aisé, pour une clientèle davantage féminine ou avide d’astuces en domotique, sont sans cesse lancés. Et les grands magasins de bricolage développent leurs tutoriels sur Internet.

Christine Brambilla, rédactrice en chef du bimédia Système D, leader de la presse bricolage, le constate : « Les gens ont besoin d’apprendre car la transmission traditionnelle du savoir-faire en matière de bricolage, jadis à partir de matériaux de récupération, ne s’est plus faite quand nous nous sommes mis à tout acheter. Et nos lecteurs sont très avides de nos reportages pas à pas, qu’ils n’ont plus qu’à suivre. »

Cette pratique ancestrale rejoint une autre, portée par la culture geek des hackers, valorisant l’usage du numérique pour inventer de nouvelles solutions. C’est ainsi que sont nés les Fab Lab. Grâce à eux, toute une série de tâches est déléguée à des machines (imprimante 3D, découpeuse laser…) sans que cela coûte cher puisque leur philosophie est collaborative.

Une chance pour le monde du handicapTout cela constitue une bonne nouvelle pour le monde du handicap. Bricoler ou s’entourer de bricoleurs permet d’améliorer son quotidien avec des astuces inexistantes dans le commerce, de rendre plus accessible ce qui est très coûteux, de personnaliser meubles et objets aux besoins de sa pathologie, voire selon ses goûts.

Le concours Fab Life (1), porté par Handicap international, le montre bien : la dépendance pousse à l’inventivité. D’ailleurs, bon nombre de familles font des outils leurs alliés pour customiser,

détourner, repousser les limites des objets. Quiconque, ou presque, peut même aujourd’hui concevoir sa propre main articulée ou rendre plus belle sa prothèse de jambe (2).

Ne pas recourir à un artisan permet aussi d’entretenir et d’embellir son cadre de vie plus souvent. Cela autorise le relooking de son intérieur sur un coup de tête. Savoir manier perceuse et niveau, avoir des rudiments d’électricité facilitent la vie à qui aspire à un minimum d’autonomie. De plus, le bricolage fait travailler la dextérité, pousse à sortir, à discuter avec d’autres bricoleurs, à reprendre la main sur les choses et procure une fierté inégalable (voir pages 34 et 35).

Être sur un fauteuil roulant, amputé, paralysé d’une partie du corps ou souffrir d’un manque de préhension complique la tâche, mais, comme le démontrent les handibricoleurs interrogés (voir pages 28 à 30), il existe nombre d’astuces. Alors à vos outils !

par Élise Descamps

Côté magasins et sites- Les grandes surfaces de bricolage ont encore peu pensé à l’accueil spécifique de la clientèle en situation de handicap en dehors de leurs obligations légales. Les initiatives restent, pour le moment, locales, comme au magasin Leroy Merlin de Lyon-Tassin (Rhône) qui met à disposition un scooter muni d’un panier à l’avant et des caddies adaptés aux fauteuils roulants.

- Internet ouvre des facilités aux personnes à mobilité réduite. Certaines enseignes permettent de commander en ligne, avec retrait en magasin, ou de se faire livrer (service payant). Encore peu connus, des sites de e-commerce de bricolage se développent. À l’image de Mano Mano qui propose de tchater avec des bricoleurs en ligne.

En matière de loisirs actifs, le bricolage arrive en deuxième place, après le jeu et avant la cuisine, selon une étude de l’Observatoire société et consommation en 2017.

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(1) Pour en savoir plus, taper “Fab Life” dans le moteur de recherche de faire-face.fr

(2) Lire l’article C’est mon histoire en page 57.

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« Ras-le-bol des prix exorbitants. »

« J’ai commencé à bricoler par ras-le-bol des prix exorbitants des aides techniques, des dossiers MDPH à monter dès que nous avons besoin de quelque chose et du manque d’offre ludique pour les enfants. Mon conjoint travaillant à plein temps, c’est ma partie. Alors, j’ai fabriqué à Chloé une cabane,

une table de jeu d’extérieur, du matériel de traction et ai été plusieurs fois primée au concours Fab Life de Handicap international (1).

Il y a deux ans, j’ai acheté une imprimante 3D, vite rentabilisée, afin de fabriquer les nombreux contacteurs dont ma fille a besoin. Par exemple, j’en ai adapté un à un pistolet à eau, un autre à un lanceur de dé électronique.

En ce moment, je prépare un support de bras en suivant les plans qu’un papa américain a mis sur Internet. Il me manque encore une formation technique pour dessiner tout ce que je voudrais en 3D. Mais j’ai appris la soudure toute seule en allant sur les sites de vente de pièces électroniques. Maintenant, je me mets à la couture pour adapter les chaussures de ma fille à ses atèles. »

Mon plaisir : Bricoler me vide la tête. C’est un exutoire.

Mes conseils : Oser se lancer sans être préparé(e) et sans se dire que l’on n’est pas capable. Souvent, ça marche.

(1) Concours et réalisations à découvrir sur https://hizy.org/fr/le-concours-fablife

Sophie Oger, 34 ans, maman de Chloé, 7 ans, atteinte de myopathie.

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« Je rêve de construire ma propre maison toute ronde. »

« Je bricole depuis tout petit. À 22 ans, un accident m’a fait perdre l’usage de mes jambes. Mon atelier, installé à la cave, n’était plus accessible. J’ai découvert avec enthousiasme le mouvement des Fab Lab (2) et, en 2012, j’ai créé mon association pour monter mon propre atelier de

bricolage collaboratif, accessible, à Limoges (Haute-Vienne). Cela me permettait aussi de bénéficier de l’aide des autres et de transmettre mon savoir.

Hébergé d’abord dans les locaux d’une entreprise, puis une école, le Limouzilab accueille, chaque mois, environ cent cinquante personnes venant y trouver un appui dans leur projet et des dizaines d’outils traditionnels et machines à commande numérique. Moi, je rêve de construire ma propre maison, toute ronde.

Pour le moment, j’ai réalisé un bureau, primé au concours Fab Life, mon lit et une table de salon s’ouvrant en étoile. »

Mes handitechniques : Je compartimente chaque projet en tâches plus simples pour me motiver. Si besoin, je demande de l’aide pour les étapes complexes, voire assembler le tout.

Mon plaisir : M’auto-former en permanence. Apprendre de mes erreurs. Y gagner une autre vision des objets.

Mes conseils : Poster ses créations, avec les plans, sur des sites collaboratifs, comme les wikifab, pour qu’elles profitent à d’autres.

(2) Un Fab Lab (laboratoire de fabrication) ou makerspace est un atelier ouvert au public au sein duquel se partagent les machines et les savoirs, souvent basés sur des logiciels libres.

Clément Chadeyron, 30 ans, n’a plus l’usage de ses jambes.

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Ils ont cherché en vain l’aide technique, ont des envies de customisation, des idées plein la tête avant d’être concrètes et des projets de construction à mettre en action… Ils ? Ce sont ces femmes, ces hommes handibricoleur(euse)s qui, handicapé(e)s ou proches d’une personne handicapée, manient leurs outils comme des pros.Ils nous livrent ici les clés de leurs réalisations, leurs motivations et leurs trucs et astuces. Maintenant, y a plus qu’à !

Témoignages

Adeptes du système D



« J’aime donner une seconde jeunesse aux objets. »

« Ancien professeur de dessin à la retraite, j’ai construit ou retapé cinq maisons et je collabore, depuis très longtemps, à des rubriques bricolage de divers magazines. Mon ordinateur conserve 1 400 dossiers de bricolages réalisés, avec plans et photos. Quand mon fils est devenu hémiplégique suite à un AVC en 2011, je me suis mis à lui créer des équipements. L’Hôpital de Berck m’a demandé dix exemplaires de mon support pour yaourt adapté à sa table roulante. Je participe depuis 2012

au concours Fab Life (1) et suis primé chaque année.

J’aime surtout donner une seconde jeunesse aux objets, comme mon banc de cirage détourné à partir d’un banc existant. Quand mon épouse a été opérée de la hanche, j’ai fixé aux meubles des fourreaux pour ses cannes anglaises qui n’arrêtaient pas de tomber. »

Mon plaisir : Entreprendre, inventer, avoir de nouvelles idées.

Mes conseils : Avoir vraiment envie et se doter d’une culture technique.

Édouard Bahr, 77 ans. père d’Éric, 51 ans, victime d’un AVC.

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« Je n’aime pas être comme tout le monde. »

« Ma maladie ne m’empêche pas, quand je me sens bien, de faire des travaux manuels, du jardinage, et des réparations. Mon père, bricoleur, m’a transmis le goût du travail bien fait. Je n’aime pas être comme tout le monde alors j’ai repeint la salle de bains, agrémentée d’un motif aquarium,

avec de la peinture acrylique résistante à l’eau. Dans le couloir, je projette de recouvrir la partie inférieure des murs d’un revêtement stratifié pour le protéger des chocs de mon fauteuil et de celui de mon mari. D’ailleurs quand les fauteuils ont un souci, c’est moi qui tente de les réparer. »

Mon handitechnique : Je travaille un peu chaque jour afin que mon corps douloureux ne le soit pas davantage et je bois régulièrement.

Mon plaisir : Faire moi-même, m’améliorer, être sûre d’obtenir ce que j’ai décidé.

Mes conseils : Investir dans de bons outils qui fatiguent moins. Et demander à son kiné des astuces sur les positions à adopter.

« Au moins, c’est fait comme je le souhaite. »

« Ancien compagnon du devoir devenu paraplégique, j’ai pu rapidement me remettre à bricoler après l’accident car mes abdominaux ne sont pas atteints et que je peux utiliser mes deux mains. Je règle moi-même mon fauteuil et en change les pièces d’usure. Chez moi, je fais

presque tous les travaux. J’ai transformé un fauteuil en verticalisateur pour monter des cloisons en placo, par exemple. J’ai aussi adapté une plaque à mon marche-pieds pour transporter des matériaux devant moi, comme les sacs de ciment. Il m’est même arrivé d’accrocher un diable derrière mon fauteuil.

J’ai réalisé un salon de jardin en palettes sur roulettes avec des caches secrètes pour ranger les nappes dans des tubes en PVC, des cendriers incorporés… Je crée des meubles et jouets pour mon fils de trois ans et demi. Je vais beaucoup moins

Claire Gerfault, 35 ans, atteinte du syndrome d’Ehlers-Danlos.

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Jean-Paul Leudet, 49 ans, paraplégique.

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Fab Life pour les aidants Géo TrouvetouOuvre-porte, enfile-vêtement, side-car pour fauteuil-roulant, tablette clin d’œil… Chaque année, des dizaines de proches de personnes handicapées soumettent leurs inventions au concours Fab Life, organisé par Handicap international avec le soutien de Leroy Merlin et lancé en 1998. Autrefois nommé Concours des papas bricoleurs et mamans astucieuses, il sélectionne et fait connaître, fiches techniques à l’appui, les meilleures astuces répondant à un besoin sans réponse sur le marché des aides techniques.

Sa devise : imaginer et créer pour s’entraider. Depuis vingt ans, 400 des 1 900 dossiers présentés ont été primés et les participants intègrent une véritable communauté échangeant leurs bons procédés.

https://hizy.org/fr/le-concours-fablife

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vite qu’avant mais, au moins, c’est fait comme je le souhaite. Et j’aide souvent les copains. »

Mes handitechniques : Pour le carrelage, je me mets par terre, c’est plus simple. J’ai fixé un aimant à une ficelle pour ramasser les vis et des crochets à mes accoudoirs afin d’avoir mes pinceaux, marteaux, tournevis à portée de main. La ficelle me sert aussi à y glisser mon poignet pour ne pas qu’ils tombent quand je m’en sers.

Mon plaisir : La satisfaction imprenable de me servir chaque jour de ce que j’ai fait moi-même.

Mes conseils : Parler un maximum de son projet en amont pour s’inspirer des méthodes de chacun. Garder en tête que beaucoup de “verticaux” sont plus handicapés que nous.

« Je suis content de pouvoir réparer, dépanner. »

« Ancien rédacteur en chef du magazine de bricolage Système D, un accident de moto, il y a quatorze ans, a conduit à mon amputation d’une jambe. Évidemment, tenir à la verticale un panneau de placard de 2,40 m de haut quand on n’a pas d’équilibre ou se

Hubert De Crécy, 55 ans, amputé.

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glisser dans les recoins pour serrer la dernière vis, ce n’est pas simple… Mais ça ne veut pas dire qu’il faut renoncer.

L’an dernier, j’ai posé 800 m de clôture électrique. Mais je suis surtout content de pouvoir réparer, dépanner, ajouter des poignées un peu partout pour m’aider à me relever. Dernièrement, j’ai enlevé ma prothèse pour monter sur mon toit, dont une tuile s’était envolée.

Bricoler permet de faire des économies et de ne pas avoir à attendre la disponibilité d’un artisan. Quand un robinet explose, il faut réagir vite. »

Mes handitechniques : Multiplier tous les temps indiqués sur les fiches techniques par cinq ou dix.

Mon plaisir : Gagner en liberté dans ma vie quotidienne.

Mes conseils : Mesurer ses limites pour éviter les frustrations et ne jamais refuser de l’aide.

par Élise Descamps

Un Fab Lab inclusif à l’IEM Christian Dabbadie (Nord)L’Institut d’éducation motrice (IEM) APF France handicap Christian Dabbadie à Villeneuve-d’Ascq (59) avait déjà son repair café (rendez-vous régulier de réparation collective d’objets avec des bénévoles experts). Il a ouvert en plus, en septembre 2017, son “Handifablab”. Cinq jeunes internes de 15 à 25 ans y fabriquent leurs propres accessoires de fauteuils roulants et aident, chaque mardi soir, le public à venir y utiliser les quatre imprimantes 3D.

Quand il leur manque une machine, ils collaborent avec le Techshop de Leroy Merlin à Lille. « Les machines à commande numérique sont une chance pour les personnes handicapées car elles permettent de faire en limitant beaucoup les manipulations. Et les Fab Lab constituent un formidable lieu d’inclusion », s’enthousiasme Nicolas Afchain, l’éducateur geek à l’initiative du projet.

www.handifablab.fr

E-Fabrik’ : quand des jeunes bricolent pour le handicapL’association d’éducation populaire scientifique Traces, à Paris, porte le programme E-Fabrik’. Des jeunes de 13 à 25 ans novices en bricolage rencontrent des personnes en situation de handicap confrontées à une problématique concrète d’accessibilité et tentent, en quelques semaines, de créer une aide technique ou d’adapter un objet du commerce. Comment ? En s’appuyant notamment sur un Fab Lab de leur territoire.

Depuis trois ans, ils ont réalisé quelque soixante prototypes, de la poignée de pommeau de douche au mécanisme d’ouverture de bouteille d’eau. Quinze jeunes viennent de suivre une formation de cinq mois à temps complet à Drancy afin, peut-être, de se diriger vers un métier mettant la fabrication numérique au service du médico-social.

www.efabrik.fr

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Bricoler. Voilà une activité enrichissante, divertissante mais pouvant vite devenir frustrante si l’on n’est pas correctement équipé(e). En effet, pour bien exécuter une partition, il faut posséder les bons instruments. En voici une sélection de même que des matériaux à privilégier et des objets à réaliser.

Équipement

En pincer pour ses outils

Virée shopping Autre piste ? Tester dans les enseignes spécialisées les dizaines de modèles d’une même famille, tournevis par exemple. Le but ? Dénicher ceux affichant une ergonomie dite “universelle” : poignée épaisse ou large, manche long pour un meilleur bras de levier ou permettant d’atteindre une plus grande surface (pinceau).Outils à “ergonomie universelle”, de 10 à et 30 € TTC selon modèle (enseignes bricolage)

Jeu découpePour couper et scier, quelques matériels facilitent le geste. À l’exemple des ciseaux “paume”, d’un couteau ou d’une scie au design ergonomique (présence de poignée, sangle…).Ciseaux et autres ustensiles coupants ergonomiques, de 10 à 30 € TTC selon modèle (Able, Identités, Pasolo, Tous Ergo)

Bonne tenueQuand l’outil n’est pas ergonomique, reste à l’adapter. Il existe sur le marché pléthore de produits optimisant sa tenue : manchon épaississant, surface adhésive antidérapante, ajout d’une poignée ou languette de préhension…Accessoires d’aides à la préhension de type Easygrip, Gripoball…, de 10 à 30 € TTC selon modèle (Able, Identités, Pasolo, Tous Ergo)

De l’importance de l’outillageBricoler signifie effectuer par soi-même un certain nombre de tâches pour réparer, restaurer ou fabriquer un meuble, un mur, un objet… Le tout, avec des moyens modestes. Ainsi, la caisse à outils n’est pas aussi fournie que celle d’un professionnel. Et quand le handicap s’en mêle, les capacités physiques s’en trouvent limitées. Comment correctement manipuler un outil quand manquent la préhension, la force motrice et/ou de l’amplitude dans les mouvements ? Sans oublier la difficulté à se déplacer ou se mettre debout.

Ce serait dommage de renoncer sachant que des solutions aident à surmonter les obstacles. Même si au rayon des outils ergonomiques le choix est limité, plusieurs accessoires améliorent quand même la prise en main d’un tournevis ou d’un marteau. Des recherches en magasin peuvent aussi se révéler payantes.

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Supports de transportÀ dimensions égales (1 m 20 x 2 m en standard), le poids d’une dalle unitaire de “placo” dépendra de son épaisseur, soit de 5 à 14 kg. Pour aider à sa manipulation, en solo notamment, un transporteur, une cale à levier et/ou un lève-plaque demeurent utiles.Transporteur de plaques à tige, cale-plaques et lève-plaques, environ 10, 16 et 170 € TTC respectivement (enseignes de bricolage)

Le plâtre, l’ami à tout faireSi la nature des travaux entrepris le permet, mieux vaut se tourner vers des matières faciles à manipuler. À savoir, pas trop lourdes à transporter et faciles à installer/assembler.

En pole position côté cloison : la dalle ou plaque de plâtre, appelée aussi “placo” ou “placoplatre”. Elle se pose contre un mur endommagé pour éviter le bouchage/lissage/ponçage et sur tous types de planchers. Couplée à une ossature métallique, elle aussi légère, elle isole, cloisonne, abrite des gaines… Et ce, dans toutes les pièces. Sa surface lisse permet de la parer facilement (carreaux, peinture…) et sa faible résistance de la “travailler” ou de la percer, visser ou clouer. Enfin, les accessoires ci-dessous rendent encore plus pratique son utilisation.

Se faire un jointPlaques posées, reste à réaliser des joints. Le Banjo permet de coller d’une main (poignée fournie) une succession de bandes jointées (en pose droite ou en angle). Il suffit, au préalable, d’insérer une bande de papier et de la remplir d’enduit.Appareil à jointer Banjo de Delko, 134,90 € (Leroy Merlin)

Quid d’autres matériaux ?Le contreplaqué (ci-contre) est au bois ce que le plâtre est à la pierre. Disponible brut afin de pouvoir le peindre ou le traiter selon ses goûts ou pas, ce matériau est proposé à la coupe pour faciliter l’assemblage final des panneaux.

Bonus ? Au contreplaqué ordinaire s’ajoutent des variantes spécialisées. Comme des panneaux antidérapants ou pour usage extérieur ou encore des versions plus esthétiques, à base d’essence de peuplier, d’okoumé ou d’épicéa.

Autres options ? La mousse, le polystyrène et le carton qui, légers, ne nécessitent qu’un cutter et peu de matériels : colle extra-forte et, pour le carton, un vitrificateur de parquet.

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Protection en questionQue vous vous attaquiez à un des projets complexes ou que vous découpiez du carton ou du plastique (pour une extension de robinet*), protéger vos mains demeure essentiel. Optez ainsi pour des gants anti-coupure et/ou un mini bouclier pour doigts.Protège-doigt et paire de gants anti-coupure, de 5 à 10 € TTC environ respectivement (diverses enseignes)* www.lacourdespetits.com/diy-extension-robinet-enfant

Carton bétonLe carton c’est suffisamment solide, et aussi écologique, pour réaliser divers meubles. Ces derniers, outre leur faible coût et leur personnalisation aisée (dimensions, forme, hauteur…), affichent une remarquable légèreté et se déplacent donc facilement.Sites dédiés, tutos et exemples : voir “Contacts et liens”.

Mode d’emploiOutils en main, que fabriquer en fonction de ses capacités ? Pour du bricolage classique, beaucoup de sites internet donnent la marche à suivre. Images à l’appui, les différentes étapes de la pose d’un joint ou d’un parquet aux lames emboîtables sont expliquées (voir aussi page 38).

Autre possibilité ? Réaliser un objet, une amélioration ou un aménagement en lien avec le handicap. Comme ce dernier nécessite souvent du sur mesure et que la perle rare n’existe pas dans le commerce ou se révèle trop onéreuse, place à la débrouille. Exemples.

Pépinière d’idées adaptéesRéférence pertinente, le site Fab Life répertorie des dizaines d’objets originaux conçus pour faciliter le quotidien de la personne en situation de handicap et de son aidant. Porte-sac pour fauteuil roulant, dossier d’aide à la douche… Tout y est détaillé (éléments nécessaires, prix, plan de montage) et un forum d’aide proposé.https://hizy.org/fr/le-concours-fablife

par Olivier Clot-Faybesse - Photos : Fabricants

Outillage :Able 2 : www.able2.nl

Identités : www.identites-vpc.com

Pasolo : www.pasolo.com

Tous Ergo : www.tousergo.com

Leroy Merlin : www.leroymerlin.fr

Pour tout savoir sur le contreplaqué :www.lecontreplaque.com

Pour bricoler le carton :https://cartonrecup.com

https://www.atelierchezsoi.fr

https://archzine.fr/diy/diy-meuble/meuble-en-carton

http://celine-kar-ton.over-blog.com

CONTACTS ET LIENS

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Faire Face : Quel est l’intérêt d’encourager à faire par soi-même ?

Fanny Bert : Au début du XXe siècle, Maria Montessori (2) disait : « Aide-moi à faire seul. » Si aujourd’hui cet adage est particulièrement utilisé pour accompagner les plus jeunes, il s’adapte aussi parfaitement aux personnes âgées ou en situation de handicap.

Lorsque ces dernières ont besoin d’un accompagnement spécifique, inutile de tout faire à leur place. Elles auraient en effet l’impression que nous leur volons une partie de leurs capacités et pourraient donc ne plus avoir envie de faire, ni même d’essayer. Le mieux ? Opter pour “parler moins et montrer plus”.

FF : Le bricolage facilite-t-il la communication ?

F.B : Tout à fait. Le bricolage représente un réel moyen d’interagir avec son entourage. Réparer un appareil, fixer une étagère, transformer un objet… : toutes ces activités permettent de maintenir un lien social et de se rapprocher des autres.

Réaliser une activité manuelle, à l’image du bricolage, aide aussi à se remettre dans un autre espace temporel. Ainsi, la personne handicapée revient dans le présent et profite du moment sans ressasser le passé et/ou s’inquiéter du futur.

Je me souviens d’un patient qui n’avait plus la volonté pour participer à la rééducation.

Comme il était passionné de moto, nous avons eu l’idée d’en apporter une et de l’encourager à bricoler dessus. Nous avons donc mis en place avec lui une thérapie adaptée à ses besoins au travers des possibilités qu’offrait sa moto. Résultat, il n’avait pas l’impression de réellement travailler. En plus de faire des progrès, ce patient était fier de nous faire découvrir ses réalisations sur sa moto.

La pratique d’une activité manuelle apporte de nombreux bienfaits. Aussi bien psychologiques que physiques. Fanny Bert, psychologue et psychothérapeute à Lyon (1), spécialisée dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, dévoile les multiples atouts de l’art de boucher des trous et de planter les clous.

Bien-être

« Le bricolage stimule les sens et redonne confiance. »

« En bricolant, la personne handicapée s’autorise à faire et à tenter des expériences. Plus important encore, elle accepte de se tromper et de réessayer. Elle constate donc qu’elle peut toujours accomplir des choses. »

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FF : Les personnes handicapées en tirent-elles un bénéfice psychologique ?

F.B : Bricoler leur permet de valoriser leurs compétences. Lorsque le handicap survient, difficile d’avoir une bonne estime de soi. Le regard des autres se gère péniblement au quotidien. Le bricolage redonne confiance.

Pour les personnes handicapées, l’important est de montrer qu’elles peuvent faire des choses par elles-mêmes. Le bricolage favorise donc la rééducation. En effet, de l’ordre du réflexe, il peut aider à passer outre un blocage psychologique.

FF : Et physiquement, quels atouts ?

F.B : Le bricolage stimule les différents sens et aide à retrouver de multiples sensations. Grâce à lui, les personnes se réapproprient certains gestes et retrouvent peu à peu une meilleure mobilité.

En pratiquant régulièrement et en répétant des mouvements stimulant la motricité fine, leur préhension s’améliore également.

FF : Comment le bricolage aide-t-il dans l’acceptation de son handicap ?

F.B : En bricolant, la personne handicapée s’autorise à faire et à tenter des expériences. Plus important encore, elle accepte de se tromper et de réessayer. Elle constate donc qu’elle peut toujours accomplir des choses.

Souvent, le handicap enlève tout centre d’intérêt. Avec cette activité, elle retrouve des instants de plaisir et de joie, ce qui lui permet d’imaginer et de réaliser d’autres projets. C’est stimulant.

FF : Pour les proches, le bricolage peut-il aider à recréer un lien ?

F.B : Proche d’une personne handicapée, parfois nous ne savons pas vraiment comment l’aider sans avoir l’impression de l’infantiliser. Le bricolage représente alors un bon moyen pour faire ensemble.

À l’inverse, la personne handicapée peut construire ou réparer un objet pour un proche. Il s’agit là de rendre service et donc de se sentir utile.

Ces heures de bricolage représentent autant de moments privilégiés d’échanges et de dialogue en famille, avec des amis, seul(e) aussi pour se construire de nouveaux souvenirs. Souvent, le handicap inverse les rôles dans les familles. Bricoler et partager ensemble font que chacun retrouve sa place.

propos recueillis par Johanna Amselem

Quid des autres activités manuellesSi le bricolage apporte des bienfaits intellectuels et physiques, ce n’est pas la seule activité à plébisciter. La cuisine, le jardinage, la peinture, le collage, la broderie font partie des travaux manuels possibles.

Ces différents loisirs développent les capacités cérébrales et participent également à améliorer l’estime de soi et la confiance. Il suffit simplement d’adapter le matériel et l’objectif en fonction du handicap.

(1) https://www.lyonpsychologue.fr(2) Docteur en médecine, psychiatre, anthropologue,

militante socialiste et féministe au début du XXe siècle, Maria Montessori fut précurseur dans l'observation et la compréhension de l'enfant.

TÉMOIGNAGE

« Cela aère la tête et donne le moral. »Jordan, 24 ans, atteint d’infirmité motrice cérébrale.

« Fils de menuisier, j’ai toujours aidé mon père. J’aime poncer les meubles et j’ai acquis un certain savoir-faire, notamment pour ne pas laisser de rayures. J’apprécie aussi ces moments privilé-giés père-fils.

À l’École de la vie autonome, à Vandœuvre-lès-Nancy (54), un aide médico-psycholo-gique nous a fait repeindre un muret extérieur, restaurer une chambre de bébé et fabriquer une sellette, sorte de tabouret haut pour poser une plante ou un élément de déco. Cela aère la tête, génère une bonne fatigue et donne le moral. Faire moi-même, malgré le handicap, me rend fier. C’est encore plus joli.

Avoir déjà un peu bricolé me redonne confiance en mes capacités car, dans un an, j’espère voler de mes propres ailes. Je me renseigne déjà sur les ateliers dans les MJC à proximité. Ce serait aussi un moyen de rencontrer des gens ayant un bon état d’esprit. Les bricoleurs sont des personnes qui ne se mettent pas de barrières et avec qui je devrais réussir à sympathiser. »

propos recueillis par É.D

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Halil Cengiz, novice en bricolage et atteint de séquelles de poliomyélite, a testé l’un des cours proposés par le magasin Leroy Merlin* de Champigneulles, en Meurthe-et-Moselle. Un samedi matin, durant trois heures, le formateur Jean-Michel lui a transmis les bases de la pose du carrelage mural. Réalisation en six étapes.

par Élise Descamps Photos Frédéric Mercenier

Pas à pas

Marteau de la pose de carreaux

* Leroy Merlin et d'autres enseignes comme Castorama organisent des cours de bricolage et de décoration en magasin. Renseignements : www.leroymerlin.fr, onglet “Cours de bricolage” et www.castorama.fr/info/castostages pour les “Castostages”.

1 Tout commence par le calepinage. À savoir, le plan de pose des carreaux en fonction de leur dimension, de la largeur des joints et d’une éventuelle baguette de finition.

2 Halil fixe ensuite un tasseau horizontal et un vertical qui serviront de guides. Puis il vérifie l’angle droit.



3 Après avoir tracé le trait de coupe sur les carreaux, il faut prendre le coup de main à la carrelette. Un sillon et un coup sec.

5 Poser les carreaux, séparés par des croisillons, s’avère un jeu d’enfant. Pour les joints, également en formule prête à l’emploi, il faut attendre plusieurs heures de séchage.

4 Pour de petites surfaces, la colle prête à l’emploi reste idéale. Halil l’étale au peigne, ce qui demande une certaine force dans les bras.

6 « Mon épaule a un peu souffert dans les mouvements répétitifs mais j’ai aimé couper les carreaux bien net. Je suis fier d’y être arrivé. »

DOSS

IER


Une associationL’Outil en main est animé par des artisans à la retraite. Son but : initier des enfants de 9 à 14 ans aux métiers manuels. Ils recherchent régulièrement des bénévoles.

Renseignements : 03 25 73 74 83 www.loutilenmain.fr

Des ateliers de fabricationPour trouver un appui dans vos projets innovants, consultez la cartographie de la centaine de Fab Lab en France sur http://fablabo.net

Un concoursFab Life, organisé par Handicap international, pour récompenser les inventions des personnes handicapées ou de leurs proches facilitant leur quotidien. Dépôt des dossiers jusqu’au 31 août.

Vote du public du 1er octobre et 15 novembre et remise des prix le 1er décembre 2018.

À retrouver sur https://hizy.org/fr/le-concours-fablife (fiches pratiques à consulter), Facebook, Twitter, Dailymotion et YouTube (vidéos des précédentes inventions).

À lire aussi les articles de faire-face.fr sur ce concours, en tapant “Fab Life” dans le moteur de recherche.

Un dossierHors-série Bien vieillir chez soi du magazine Système D, novembre 2017.

Onze idées d’aménagement pas à pas : fixer un placard à hauteur variable, baliser un escalier avec des spots, installer une aspiration centralisée…

7,90 € (version numérique) à se procurer sur www.systemed.fr, rubrique “Boutique” puis tapez “Bien vieillir chez soi”.

Un événementLa Maker Faire, sorte de salon du bricolage et de l’innovation, s’ouvre à tous les curieux du “mouvement des makers”, né aux États-Unis (notamment les Fab Lab). Au programme : ateliers, présentations et conférences sur la créativité, la fabrication et le mouvement Do it Yourself (Faites-le vous-même).

Prochaines dates : du 25 au 27 mai 2018 à Strasbourg et du 1er au 3 juin à Metz.

Renseignements : https://france.makerfaire.com

Un livreBoîte à fiches. Le bricolage pour les nuls, Éd. First, 2016, 10,99 €.

119 fiches pour débuter dans tous les petits et gros travaux domestiques.

Des youtubeursExplorez les centaines de tutoriels mis à disposition sur YouTube par des passionnés : Robert Longechal, La Fabrique DIY, Mano Mano…

par Johanna Amselem, Olivier Clot-Faybesse

et Élise Descamps

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