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1 Les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani () Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe Version 1 [Pour impression intégrale] MAJ Janvier 2011

Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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Les compagnons de

Seïdina Ahmed Tidjani

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Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe Version 1 [Pour impression intégrale] MAJ Janvier 2011

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LE SCEAU DE LA SAINTETE MOHAMEDIENNE

(QU’ALLAH SANCTIFIE SON PRECIEUX SECRET)

Voici, retracée, une infime partie de la vie de Seïdina Ahmed Tidjani (�).

Un célèbre maître soufi appelé Sidi Mokhtar El Kounty (�) avait annoncé que le 12ème siècle de

l'Hégire ressemblerait à maints égards à l'époque du Prophète (�), et que c'est à cette époque

particulière qu'apparaîtrait le Sceau de la Sainteté Mohammedienne (�).

SSOONN EENNFFAANNCCEE

C’est en 1737/38 (1150 de l'hégire) et à ‘Ain Madhi, petite ville du désert algérien, que naquit

Seïdina Cheikh Ahmed Ibn Mohammed Ibn Mokhtar Tidjani (�). Il était le fils du très pieux et

savant Sidi Mohammed Ibn El Mokhtar Tidjani et de la pure et honorable 'Aïcha (�). Ils étaient

eux-mêmes d'une ascendance comptant de nombreux savants et saints accomplis. On peut citer à

titre d'exemple son aïeul au 4ème degré qui possédait dans sa demeure une pièce lui servant de lieu

de retraite spirituelle. Il y était constamment enfermé et personne d'autre que lui n'avait le droit d'y

pénétrer. Il avait atteint un certain degré spirituel qui l'obligeait à se voiler le visage, de la salle de

contemplation jusqu'à l'arrivée à la mosquée et de la sortie de la mosquée jusqu'au retour dans ce

lieu. En effet, ceux qui auraient vu son visage n’auraient pas pu cesser de le contempler ne serait-ce

l'instant d'un clin d'œil sous peine d'en mourir, ce qui l'obligea à agir ainsi durant 23 ans.

Seïdina Ahmed Tidjani (�) était d'ascendance Chérifienne, sa généalogie remontait jusqu'au

Prophète (�), par Seïdina ‘Ali et Fatima via leur fils Hassan (�), mais il ne le certifia qu'après avoir

posé la question au Prophète lui-même (�) lors d'une vision à l'état de veille. Le Prophète (�) lui

affirma par trois fois : « Réellement tu es mon fils ». Puis il ajouta : « Ton ascendance par Hassan fils

de ‘Ali est authentique ». Ainsi, c'est dans cet environnement de foi, de science et de sainteté que

naquit et grandit Seïdina Ahmed Tidjani (�). Sa famille était très attachée au Coran et à la sunna,

son père appelait et exhortait les gens au bien, incitant les uns à l'application de la sunna, combattant

toute innovation sans craindre, pour Allah (�) le tort de quiconque, il fut aimé et respecté. Il

arrivait à son père de recevoir la visite d'êtres spirituels (rouhaniyêt) venant lui proposer de répondre

à ses besoins, il s'en éloignait et leur disait : « Laissez-moi entre moi et Allah, je ne désire aucune attache autre que celle d'Allah ». Les gens ne se rendaient chez lui que dans le seul but de se rappeler

Allah (�).

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L’éducation du saint enfant fut confiée à Mohamed Ibn Hamou Tidjani (�) homme illustre et

prestigieux (m.1162 H) sous la conduite duquel il mémorisa le texte Coranique en entier, et ce, à

l'âge de sept ans. Il apprit ensuite le droit musulman (fiqh) selon l'école de l'Imam Malek (�) et

étudia les différents traités de jurisprudence auprès du Connaissant d'Allah, le savant Sidi Mabrouk

ibn Bou'afiya Madaoui Tidjani (�). Encore très jeune, Seïdina Ahmed Tidjani (�) se fit remarquer

pour son intelligence et sa piété, ainsi que ses vertus et sa modestie. Il était assidu dans ses études et

possédait une volonté surprenante. Tout ce qu'il commençait, il le finissait et tout ce qu'il entamait,

il le complétait.

Un jour, durant son enfance, alors qu’il sortait de ses cours, il aperçut devant lui une lumière

immense qui montait jusqu'au ciel, puis le Prophète (�) lui apparut et l'encouragea en ces termes :

« Continue, car tu es dans la vérité ». Suite à cet évènement, il partit se réfugier dans la maison de sa

tante qui se trouvait à côté de ce lieu. Elle le couvrit et le réconforta tout en lui préparant du pain. Il

lui arrivait souvent étant encore jeune enfant, de voir en rêve le tracé de son destin. En effet, il se

voyait sur un trône gérant et commandant des multitudes de créatures. Une autre fois, il vit le

Prophète (�) chevauchant un cheval, à 'Aïn madhi et Seïdina (�) le suivait de très près. Il voulait

lui adresser des demandes, mais il préféra attendre que le Prophète (�) descende de sa monture,

pour être plus à l'aise. Lorsque le Prophète (�) descendit, il se dirigea vers un champ et pria,

Seïdina (�) voulut le rejoindre dans sa prière, mais il ne le rejoignit que dans la deuxième rak'at. Il

comprit à travers ce rêve qu'il n'atteindrait son souhait que dans la deuxième partie de sa vie, ce qui

était représenté par la deuxième rak'at.

Un événement tragique allait lier le destin de Cheikh Ahmed Tidjani (�) avec celui du saint

Prophète (�). En l'an 1752/53 (1166 H), alors qu'il n'était âgé que de seize ans, survint la mort de

son père et de sa mère, le même jour, à la suite d'une épidémie de peste, ce qui le laissera orphelin.

Cela n'entacha pas son moral et il poursuivit avec toujours plus de détermination la suite de ses

études.

SSAA QQUUEETTEE

En 1757/58 (1171 H.), alors âgé de 21 ans, il quitte 'Aïn Madhi poussé par une soif

incommensurable, pour la ville de Fès, célèbre cité de la science avec notamment sa fameuse

Université-Mosquée Qarawiyyin. Cette ville était aussi le lieu de rencontre de grands maîtres et

saints que Seïdina Ahmed Tidjani (�) entreprit de visiter, afin de profiter de leurs enseignements

spirituels et de leurs bénédictions (baraka). Chaque jour sa science recueillie auprès des docteurs de

l'Université augmentait. Il obtint ainsi tous les diplômes lui conférant le droit d'enseigner l’ensemble

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des sciences connues des musulmans de cette époque, mais sa soif ne fut pas étanchée pour autant.

Ses efforts, sa crainte d'Allah (�), sa modestie, son amour pour le vrai et son aversion du faux

imposaient le respect de tous.

Un jour il rencontra un Cheikh faisant partie des gens dotés du dévoilement (KACHF) qui l'incita à

retourner dans sa ville natale, ce qu'il fit. Sur la route il s'arrêta à diverses Zaouiya et rencontra de

nombreux hommes de Dieu. Après 'Aïn Madhi, il se rendit à Abiod sidi Cheikh où il demeura

quelque temps auprès de Sidi Cheikh Ben-Eddin (�) (5 années) puis il partit vers Tlemcen en l'an

1767/68 (1181 H) alors âgé de 31 ans et où il professa plusieurs années. Il y fut aimé et respecté par

ses savants pour sa grande science et sa sagesse. À ceux qui l'interrogèrent sur l'identité éventuelle du

grand érudit par qui il aurait appris un si large savoir, il leur répondait : « Ce savoir je ne l'ai pas reçu

d'une seule personne, mais de tous ceux que je rencontrais ».

Durant toutes ces années, Cheikh Ahmed Tidjani (�) s'est affilié à plusieurs voies (6 voies) et a

rencontré de grands Wali. Parmi toutes ces voies il y a celle du Pôle Maoulana Taïeb ibn Mohamed

(�) (m.1180), la voie de Sidi Abdelqader Djilani (�) qu'il prit à Fès, la Tariqa Nassriya qu'il reçut

du Wali Sidi Mohamed ibn Abdallah Tazani (�). Il y eut également la voie du Pôle sidi Ahmed El

Habib ibn Mohamed (�) (m.1165) plus connu sous l'appellation d’El Ghamary Sejelmassi.

D'ailleurs, ce grand Pôle, après sa mort, rendit visite à Seïdina Ahmed Tidjani (�) en songe et lui

donna un Nom à évoquer. Il prit aussi du Wali le Malamati Sidi Ahmed Tawachi (�) (m.1204),

celui-ci lui transmis un Nom et lui dit : « Il te faut la retraite (khalwa), la solitude (El wahda) et le

Dhikr et patiente jusqu'à ce qu'Allah t'ouvre, car tu vas avoir une station immense ». Mais cela

n'arrangeait pas Seïdina (�) alors Sidi Ahmed Tawachi (�) lui dit : « Attache-toi à ce Dhikr et sois-y constant sans retraite ni solitude, Allah t'ouvrira dans cette situation ».

Une fois assimilés les enseignements et secrets des grands maîtres qu'il rencontrait et une fois

parvenus aux degrés spirituels escomptés, cette soif et ce désir d'Allah (�) qui l'habitaient le

poussaient toujours plus loin. Certains grands saints lui annoncèrent qu'il atteindrait des degrés

auxquels il ne s'attendrait pas. Il rencontra ainsi le grand Wali doté du dévoilement Sidi Mohamed

ibn El Hassan El Wanjali (�) (m.1185), qui lui affirma qu'il rejoindrait le degré du grand Cheikh et

Pôle de son temps Sidi Abou el Hassan Chadhili (�) et lui révéla d'autres secrets. Il rencontra aussi à

Fès, le Wali Sidi Abdallah ibn Sidi 'Arbi ibn Ahmed de Aouled Ma'an El Andaloussi (�) (m.1188)

qui, après s'être entretenu avec lui, clama par trois fois à Seïdina Ahmed Tidjani (�) : « Allah saisis par ta main ! ».

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Seïdina (�) vit également en rêve le grand Wali et Pôle de son temps, le Ghawth Sidi Abou Madian

(�), dans une assemblée où il disait : « Celui qui me donne quelque chose je lui donnerai ce qu'il

demande ». Seïdina (�) lui dit alors : « Je te donne quatre ``Mathaqil`` (unité de poids monétaire) et garantis-moi le Qotbaniya el 'Oudhma ». Il lui répondit : « Oui je te le garantis et tu ne mourras

qu'après l'avoir eu ». Ce qui confirma son rêve c'est qu'une autre fois Seïdina (�) rencontra un

homme connu par le fait qu'il voyait à l'état de veille des entités spirituelles (Rouhani), entités qui

l'informaient sur ce qu'il voulait. Seïdina (�) lui demanda : « J'ai caché quelque chose dans mon cœur, dis-moi ce que c'est ? ». Lorsque l'homme interrogea les Rouhani, ils lui révélèrent que

Seïdina Ahmed Tidjani (�) interroge à propos de la Qotbaniya. L'homme constata une personne

mystérieuse à côté des esprits spirituels qui leur dit : « Qui vous a permis d’aborder ce sujet ? ». Ces

esprits spirituels (Rouhani) lui répondirent alors : « C'est lui qui interroge sur cela ». La personne

mystérieuse leur dit alors : « Cette Qotbaniya c'est moi qui le lui ai garanti à Tlemcen avant son départ, il ne mourra pas sans l'avoir atteint, alors n'intervenez pas là-dessus ni vous, ni les autres ».

Cette personne n'était autre que Sidi Abou Madian le Ghawth (�). L'homme qui pouvait parler

aux entités spirituelles (Rouhani) n'avait jamais vu Seïdina (�) auparavant et il ne le connaissait pas.

Après de multiples efforts Seïdina (�) ressentit le besoin d'accomplir son pèlerinage, ce fut en

1772/73 (1186) alors qu’il était âgé de 36 ans. Durant son voyage il rencontra d'autres grandes

personnalités, tel que Sidi Mohamed ibn 'Abderrahman El Azhari (�) dans la région de Zwawa,

près d'Alger, auprès de qui il prit la voie Khalwatiya, puis en arrivant en Tunisie où il rencontra le

Wali Sidi Abdsamad Rahaoui (�). Seïdina (�) vit le Prophète (�) en Tunisie qui lui dit : « Invoque

pour obtenir la Connaissance ou ce que tu désires et moi je dirai Amin pour ta demande ». Seïdina

(�) invoqua donc et le Prophète (�) disait Amin, ensuite le Prophète (�) a récité la Sourate Wa

Douha (Sourate 93) et lorsqu’il arriva au verset qui dit : « Ton Seigneur t’accordera certes ses

faveurs et alors tu seras satisfait », le Prophète (�) fixa Seïdina Ahmed Tidjani (�) de son noble

regard puis termina de réciter la Sourate.

Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�) resta une année en Tunisie, entre la ville de Tunis et celle de

Sousse. Il y enseigna diverses sciences ainsi que les Hikam d'Ibn 'Ata allah. Devant l'étendue de sa

science, l'émir du pays lui envoya un message où il lui demandait de s'installer à Tunis pour y

enseigner la noble science et s'occuper des affaires religieuses, mettant pour cela à sa disposition une

demeure, un salaire important et la célèbre université de Zaïtouna. Lorsque Seïdina (�) reçut la

lettre de l'émir il se tut. Le lendemain il se sauva et prit le bateau pour Le Caire, en Égypte, avec la

ferme intention de rencontrer le célèbre Wali, le Maître majestueux et le Connaissant parfait Sidi

Mahmoud El Kourdiou (�) originaire d'Irak.

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Lors de leur première rencontre, celui-ci dit à Seïdina Ahmed Tidjani (�) : « Tu es aimé auprès d'Allah dans ce monde ainsi que dans l'au-delà ». Seïdina (�) lui demanda : « D'où te provient

cela ? ». Sidi Mahmoud El Kourdiou (�) lui répondit : « D'Allah ! ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui

dit alors : « Je t'ai vu alors que j'étais en Tunisie et je t'ai dit : Je suis entièrement en acier. Tu m'as

répondu : Oui ! C'est ainsi et je vais transformer ton acier en or ». Lorsque Seïdina (�) raconta cela,

Sidi Mahmoud (�) lui répondit : « Oui, c'est comme tu as vu ». Quelques jours plus tard Sidi

Mahmoud El Kourdiou (�) interrogea Seïdina Ahmed Tidjani (�) sur ses ambitions, ce à quoi

Seïdina (�) répondit : « J'ambitionne d'accéder au degré des Pôles Suprêmes (El Qotbaniya el 'Oudhma) ». Le célèbre Maître lui affirma alors : « Ô Mon ami ! Le Très-Haut te réserve beaucoup

plus que cela ».

Il finit par rejoindre la ville sainte de La Mecque et entra en contact avec ses hommes de Dieu. Là

aussi il fit une rencontre des plus capitales, celle du fameux Cheikh Sidi Ahmed Ibn Abdallah El

Hindi (�) à qui il fut interdit de rencontrer quiconque. Il envoya donc une lettre à Seïdina (�), par

l'intermédiaire de son serviteur, dans laquelle il lui annonçait : « Tu es l'héritier de ma science, de

mes secrets, de mes dons et de mes lumières ». Lorsqu'il écrivit cela à Seïdina Ahmed Tidjani (�),

Sidi Ahmed ibn Abdallah El Hindi (�) déclara à son serviteur : « Il est celui que j'attendais et il est

mon héritier ». Ce à quoi son serviteur s'exclama : « Cela fait 18 ans que je suis à ton service et aujourd'hui il est venu un homme débarquant du Maghreb et tu me dis qu'il est ton héritier ». Sidi

'Abdallah El Hindi (�) lui dévoila alors : « Je n'attendais que lui, et en cela je n'ai aucune part de

décision, Allah choisi par sa Miséricorde qui Il veut, si j'avais eu une part de décision j'aurais alors choisi mon fils depuis longtemps ».

Il transmit ainsi à Seïdina (�) tout ce qu'il détenait en sciences, secrets et lumières et rendit l'âme

après lui avoir confié l'initiation de son fils unique. Il lui annonça également sa rencontre

imminente avec le grand saint et Pôle Suprême (Qotb Jami') Sidi Mohamed ibn Abdelkarim

Samman (�) (m.1775). En effet, il le rencontra à Médine. Celui-ci le fit rentrer en retraite 3 jours

et lui révéla les secrets et pouvoirs des grands hommes de Dieu. Après Médine L'illuminée et la

visite de la tombe du saint Prophète (�), Seïdina Ahmed Tidjani (�) rejoignit le Caire. Durant ce

nouveau séjour, Sidi Mahmoud El Kourdiou (�) lui transmit la voie Khalwatiya, en lui délivrant le

diplôme d'autorisation afin qu'il initie, éduque et forme ses disciples à cette voie.

FFAATTHH EELL AAKKBBAARR –– NNAAIISSSSAANNCCEE DDEE LLAA VVOOIIEE

Il rentra enfin au Maghreb, passa et s'arrêta dans certaines villes pour aller ensuite s'isoler dans le

désert algérien (départ de Tlemcen en 1196), dans les villages de Chellala (1196 à 1199) et

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Boussemghoune (1199 à 1213). C'est justement dans le village de Boussemghoune que Seïdina

Ahmed Tidjani (�) eu sa grande ouverture (FATH EL AKBAR). En effet, alors âgé de 46 ans

(1196H) et lors de sa retraite spirituelle, en pleine journée, vint à lui le Prophète Mohammed (�) à

l’état de veille qui lui annonça : « Je suis désormais ton initiateur, ton Maître, aucun être humain ne

prétendra être ton initiateur. Il te faut en conséquence abandonner tout ce que tu as pris de l’ensemble des voies précédemment, personne n'aura de reproche à te faire, car c'est moi qui serai

ton intermédiaire auprès d'Allah et aussi ton aide ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) devint donc le

dépositaire de la voie spirituelle du Prophète lui-même (�), voie qui renferme en elle toutes les

autres voies : c'est la Tariqa Ahmediya, Mohamediya, Ibrahimiya, Hanifiya qui renferme des grâces

énormes jamais obtenues par toutes les autres voies, tout comme la communauté de Mohammed

(�) bénéficie de grâces qui n'ont jamais été obtenues par toutes les autres communautés avant

l'Islam. Les vertus attachées à la voie du Prophète (�) et à son Khalife Sidi Ahmed Tidjani (�) sont

innombrables.

Ainsi, le Prophète (�) enseigna son Ouird à Seïdina (�) et lui dicta les conditions que comportait sa

voie. Il lui dit entre autres conseils lui étant personnels : « Maintiens-toi dans cette Tariqa sans te retirer du monde, ni cesser d’être en relation avec les hommes jusqu'à ce que tu atteignes la station

spirituelle qui t'es promise, tout en gardant ton état, sans grande gêne, ni difficulté, ni effort cultuel

excessif, renonce désormais à tous les saints ». Il reçut d'année en année l'initiation directe du

Prophète (�) ainsi que l'ordre et l'autorisation d'appeler les gens à cette voie. S'ensuivit alors une

période de propagation qui dura 13 années dans cette région. Les gens affluaient de multiples

contrées pour tirer profit de sa Baraka et prendre de ce qui lui avait été confié par le Prophète (�).

Cet ordre religieux allait connaître une expansion considérable en très peu de temps, ce qui attisa la

jalousie et l'inquiétude des autorités turques de l'époque. Là encore, le destin de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) allait ressembler une fois de plus à celui du Prophète (�). Tout comme le Prophète (�)

dut s'exiler de La Mecque à Médine, Seïdina (�) s’exila de Boussemghoune à Fès (départ d'Abi

Semghoune le 17 Rabi'Awwal 1213 ; Arrivée à Fès le 6 Rabi'Thani 1213).

De là-bas, depuis sa demeure, il s'occupa de l'initiation et de l'éducation de ses disciples, leur

enseignant et expliquant le Coran et la tradition du Prophète (�) à des élèves toujours de plus en

plus nombreux. Très vite, l’étendue de son savoir particulier, la profondeur de ses enseignements et

la manifestation de ses prodiges authentiques vont conquérir toujours de plus en plus de cœurs,

parmi lesquels on trouve un nombre impressionnant de savants érudits, de Wali parfaits et de

maîtres spirituels. Beaucoup étaient de la noble descendance de notre Prophète Mohammed (�).

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QQOOUUTTBBAANNIIYYAA EELL ''OOUUDDHHMMAA,, Accession au rang suprême de la Sainteté

Ainsi, depuis sa rencontre à Boussemghoune avec l'Envoyé d'Allah (�), il ne cessa tout au long de

ces années de suivre ses enseignements et son éducation au fur et à mesure des évènements, jusqu'au

jour tant annoncé, et tant prédit au cours de sa vie où il fut hissé au rang suprême de la Qoutbaniya

El 'Oudhma au mois de Mouharam de l'année 1214 (à 'Arafat par le biais d’un prodige). Il atteint

alors deux stations uniques dans la hiérarchie spirituelle des saints, celle de la Khatmiya (Le Sceau

des saints : il clôture pour toujours les degrés de sainteté) et celle de la Katmiya (Le Pôle caché :

station spirituelle connue seulement d'Allah (�) et de son Prophète (�) atteint le 18 du mois de

Safar, il est l'intermédiaire spirituel entre les Prophètes (�) et l'ensemble des Wali (�). À ce sujet,

le poète a dit :

Le message a été clôturé par notre très saint Prophète (BSDL)

Et la sainteté a été clôturée par Cheikh Ahmed Tidjani (RAN)

Ce qu’on veut faire comprendre ici c’est la suprême sainteté unique

Quant au Pôle de la sainteté commune il existera toujours au fil du Temps,

Par la pure faveur de notre Glorieux Seigneur.

Il est ainsi tout en haut de l'échelle de la sainteté et n'a au-dessus de lui que les Prophètes (�) et les

compagnons (�) de notre généreux Prophète Mohammed (�). Il est le Pôle caché qui sera dévoilé

au jour du Jugement Dernier par une voix qui clamera : « Ô Gens du rassemblement ! Voici votre

guide par lequel vous étiez irrigués depuis le début de la création jusqu’à maintenant ». Seïdina

Ahmed Tidjani (�) a révélé : « Le maître de l'existence (�) m'a informé de vive voix que je suis le

Pôle caché, cela à l'état de veille et non en rêve ». Il a expliqué aussi en ces termes le rôle du Pôle

caché : « Tout saint ne boit et n'est abreuvé que de notre océan depuis la création jusqu'au jour où

on soufflera sur la Trompe du Jugement dernier ». Il a dit aussi : « Tous les flux qui émanent du Prophète (�) sont recueillis par les essences des prophètes (�) et tout ce qui émane et surgit de leurs essences sont recueillies par mon essence et de moi cela se départage sur l’ensemble des

créatures depuis le commencement du monde jusqu’au jour où on soufflera sur la Trompe du Jour Dernier, et j’ai des sciences par lesquelles j’ai été particularisé entre le Prophète (�) et moi sans

intermédiaire ».

Ces paroles ont été prononcées dans l'intention de permettre aux disciples de comprendre

l'importance et la valeur des grâces qu'Allah (�) a fournies au détenteur de ce degré spirituel, jamais

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atteint par aucun saint, et ainsi d'être reconnaissant envers Allah. Allah (�) a dit : « [...] et quant aux bienfaits de ton Seigneur raconte-les ». C'est à ce même titre que le Prophète (�) avait dit : « J'étais

déjà prophète alors qu'Adam (�) était entre l'eau et l'argile ». Le Prophète (�) avait dit aussi : « Je serai le premier à être ressuscité le jour de la résurrection, je serai l'orateur lorsque les ressuscités seront rassemblés, et l'annonciateur de la bonne nouvelle lorsqu'ils auront perdu espoir. Je détiens la

bannière de la louange de Dieu, sans prétention, je serai le premier à demander et à obtenir l'intercession, je serai le premier à frapper à la porte du Paradis et à y être autorisé à entrer, et j'y

entrerai avec les croyants pauvres, je suis le plus méritant parmi tous les enfants d'Adam auprès de

mon Seigneur, sans prétention ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait dit : « Mes deux pieds que voici

sont sur la nuque de chaque Wali ». Sidi Mohamed El Ghali (�), un éminent compagnon de

Seïdina (�), lui fit remarquer que Sidi Abdelqader Djilani (�) avait dit une parole similaire, il lui

répondit : « Il avait parfaitement raison, mais il ne parlait que des Wali de son époque, quant à moi,

je dis que mes deux pieds que voici n'ont jamais cessé d'être sur la nuque de chaque Wali ». Sidi

Mohamed El Ghali (�) avait dit au sujet du rôle et du degré de Seïdina Ahmed Tidjani (�) : « C'est

par son intermédiaire que tous les saints, sans en avoir conscience, reçoivent l'influx des Prophètes (�) ».

Seïdina Ahmed Tidjani (�) quitta ce monde terrestre le jeudi 17 Chawal 1230 à l'âge de 80 ans.

Après avoir accompli la prière du Soubh il s'allongea sur le côté, demanda un verre d'eau qu'il but,

puis son esprit agrée quitta son corps béni. Il fut enterré dans le jardin qui juxtaposait les murs de la

Zaouiya bénie de Fès, par la suite, au fur et à mesure de son agrandissement cette parcelle se vit

inclure dans les murs de la Zaouiya (début de la construction à partir de 1215) et depuis son départ

la lumière qu'il hérita du Prophète (�) ne cesse de se propager.

Voici un aperçu du portrait de Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�), par le pauvre esclave en Allah,

Mohamed El Mansour El Mohieddine Tidjani, qu'Allah le préserve :

Les traits fins de son visage radieux, d'un blanc rosé, son allure princière, bien qu'il soit le plus

humble, marquent en lui sa haute lignée. Imitant le prophète Mohammed (�) dans tous les actes et

conditions, sa barbe, filée de poils gris resplendissant, faisait jaillir de lui une lumière mystérieuse.

Riche par Dieu, ne demandant rien à personne, il fut honoré de grâce qui faisait qu'il ne comptait

que sur Dieu. Il dévoila ce qui est permis et cacha ce qui pouvait perturber l'esprit. Par Taha, son

maître et compagnon, tel le soleil et la lune, nul ne pourrait plus séparer ces deux sceaux de la

même famille pour l'amour qu'ils avaient pour Lui.

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Seïdina Ahmed Tidjani (�) a dit :

« Je n’aime personne avant que nous soit rendu apparent

qu’Allah (�) et son Prophète (�) l’aiment et je ne me

détourne de personne avant que nous soit rendu apparent

qu’Allah (�) et son Prophète (�) se sont détournés de lui »

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aallllaa MMaannnnaannaa

La majdhouba (attirée par Allah) connue Lalla Mannana. Elle fut, qu’Allah lui accorde miséricorde,

de ceux dont les pieds étaient enracinés dans le dévoilement (Moukachafa) et son état de

ravissement (Jadhb) prenait le dessus sur elle à certains moments.

Souvent, elle se rendait chez Sidi Ahmed ibn Mohamed El Banani (�). Lorsque celui-ci alla chez

elle afin de la consulter sur son désir d’entrer dans la Tariqa, elle l'accueillit avec hospitalité puis lui

conseilla de s'empresser de prendre la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Elle lui raconta ses

mérites et ce qu’elle avait vécu avec lui. Il a été raconté que lorsque Sidi Banani (�) voulut la

consulter dans son affaire, elle lui dit avant même qu’il ne dise ne serait-ce qu'un mot : « Ô Sidi

Ahmed ! Tu es venu afin de me consulter au sujet de ton engagement dans la voie de Seïdina

Ahmed Tidjani, si tu acceptes mon conseil empresse-toi de te soumettre à lui, il est certainement le

Sultan. Il m'est arrivé, dit-elle, avec Seïdina Ahmed Tidjani des évènements et je t’en cite un : un jour où j'étais assise chez moi, il m’est venu deux personnes qui m’ont dit : « Lève-toi afin de parler

au Sultan », je pensais alors qu’il s'agissait du Sultan Souleïman ». En effet, celui-ci lui envoyait

souvent des messages et de même elle allait souvent le voir, il l'affectionnait particulièrement.

Elle continue : « Je suis donc allée avec eux jusqu’à notre arrivée à la porte d’El Ftouh (une des portes de Fès). Je me suis avancée vers le Sultan et je constatais que ce n’était pas Maoulana

Souleïman, mais c'était Seïdina Ahmed Tidjani et je ne le connaissais pas auparavant. Puis le Sultan Sidi Ahmed Tidjani me demanda : « Que penses-tu au sujet de la peste qui a envahi la ville ?

Certainement, il ne pouvait que l'envahir vu cette catégorie de gens qui se caractérise par tel et tels faits » et il cita un ensemble d'agissements ». Sidi Ahmed Banani (�) continu de raconter :

« Lorsqu'elle entendit cela de sa part, elle lui répondit : « Si tous les saints existants n'ont pas pu faire face à ce malheur je suis capable de lever cette calamité des gens ». Il me dit : « Es-tu capable de

supporter cela et de l'endurer ? » Elle dit : « Oui ». Il lui ordonna donc de retourner à sa demeure et lorsqu'elle rentra par la porte de la ville elle entendit derrière elle comme une déflagration qui l'avait

atteinte. Elle tomba sur son visage et resta ainsi jusqu’à ce que les gens la transportent chez elle. Ceux-ci entendirent le son de la déflagration retentir en elle et, dans cet état, elle criait chaque fois jusqu'à ce qu'Allah décrète l'élévation de cette calamité sur la ville ».

LL

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Parmi les évènements qui lui sont arrivés, il y a également qu'au cours de certaines années, les

Majadhib (pluriel de Majdhoub) parlèrent souvent des calamités, des épreuves et des changements

de situation qui allaient survenir. Sidi Banani (�), après avoir su que la situation était très grave, fut

inspiré de faire une retraite spirituelle dans sa maison. Il invoquait par le nom El Latif avec

l'intention d'écarter ce qui était en train de descendre comme malheur et il persista à l'invoquer

pendant des jours. Or, un jour alors qu'il faisait son Dhikr, Lalla Mannana (�) vint dans sa demeure

et elle avait souvent l'habitude de le visiter. En entrant chez lui, elle se dirigea sans dire un mot à

personne vers le lieu où Sidi Banani (�) s'était isolé pour accomplir son devoir. Elle lui dit alors, en

l'apercevant : « On t'a reconnu Ô Sidi Ahmed Banani ! ». Puis elle retourna d'où elle était venue.

Lorsqu’elle revint une autre fois et qu’elle s’entretint avec les gens de la demeure, ils lui

demandèrent : « L’autre jour, tu as fais ceci et cela, et tu n'as parlé à aucun parmi nous, pour quelle

raison ? » Alors, elle répondit : « J’ai vu descendre des cieux une calamité sur cette région et il ne restait qu’un empan entre le châtiment et la ville. Et j’ai vu les gens apeurés et pleins de regrets, puis

elle cita ce poème :

« Et les vrais hommes ne sont, en vérité, que les vertueux, Hormis eux tous les autres ne sont que des enfants. »

Puis elle continua : « Ensuite, j'ai vu cette calamité s'élever jusqu’à ce que je perde toute trace. J’ai

cherché la raison par laquelle ce malheur s'était écarté, mais je n'ai pas pu la connaître ni la déceler, et ce, malgré un effort de recherche (par son dévoilement) considérable. N'ayant pas pu en

connaître la raison, j’ai fait les ablutions durant la nuit et j'ai récité des prières sur le Prophète (�), puis j’ai demandé à Allah (�) de m'éclaircir sur cette question. Lorsque je me suis endormie, deux anges vinrent à moi. Ils ont pris mes mains et m'ont transportée jusqu'au lieu où s’était isolé Sidi

Banani, en train de faire le Dhikr. Quand je me suis réveillée, je suis allée le trouver, j’ai su alors qu’il était la cause de la suppression de cette calamité sur les musulmans, qu’Allah le récompense de

ses biens ».

Cette noble dame a assisté à l'enterrement de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Trois jours avant son

décès, elle informa le Fqih Sidi Banani (�) ainsi que certains méritants, de la mort du Sultan après

deux ou trois jours. Lorsque parvint l'enterrement de Seïdina Ahmed Tidjani (�) on lui demanda :

« Ne nous avais-tu pas dit que le Sultan allait mourir ? » Elle répondit : « Oui, et c’est bien lui le

Sultan ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui envoyait certains de ses compagnons qui l'interrogeaient

dans certaines situations, elle les informait sur la vérité de ces situations. Elle est décédée après la

mort de Seïdina Ahmed Tidjani (�), peu de temps après lui. Son tombeau est à côté des pressoirs se

situant près de la route principale, dans une mosquée en ruine, dans la ville de Fès.

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13

Quant à Sidi Banani (�), après avoir consulté Lalla Mannana (�) il s'empressa vers ce grand bien et

prit de Seïdina, la Tariqa Mohammediya. Seïdina Ahmed Tidjani (�) le rapprochait toujours vers

lui depuis qu’il avait pris la Tariqa et il questionnait à son sujet s'il ne le voyait pas auprès des frères.

Il (�) appréciait ses paroles et ses discussions et lorsqu’il était dans un état de resserrement (Qabdh) il

le faisait appeler et il discutait avec lui. Seïdina (�) lui disait : « Que disent les exégètes au sujet de

tels et tels versets ? » Et il lui répondait sur les dires des exégètes. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui

certifiait les paroles de certains et en réfutaient d’autres qui s'écartaient de l'exactitude et il justifiait la

véracité de ses propos à travers des preuves révélées et logiques. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui

disait : « Voilà le but des dires des chercheurs parmi les savants de la science extérieure, mais quant au sens profond du verset c'est ceci et cela ». Il parlait avec lui au sujet des nobles paroles

prophétiques avec la même performance.

Le Fqih Banani (�) ne quittait Seïdina Ahmed Tidjani (�) qu’avec un savoir qui éblouit la raison et

que ne peuvent saisir que ceux doués d’une grande science. Parmi les caractéristiques de Sidi Banani

(�), c'est sa grande capacité de mémorisation. En effet, il ne connaissait pas l'expérience de l'oubli

tant Allah (�) lui a donné l'enracinement et la perfection de la mémoire. Seïdina Ahmed Tidjani

(�) s’adressait à lui par le terme de Maître et quand il parlait avec lui, il suscitait l'étonnement de

l'audition devant sa compréhension des propos de Seïdina (�).

aaïïddaatt SSaaffiiyyaa LLoouubbaaddaatt

La sainte et vertueuse aux prodiges éclairants, la Majdhouba connue, Saïdat Loubadat (�). Parmi les

évènements étranges rapportés à son sujet il y a que lorsqu’elle était saisie par ses états, elle sortait au

marché et parlait le langage des Majdhoub puis elle se rendait à la ruine où plus tard serait construite

la Zaouiya bénie. Ensuite, elle collait son oreille en bougeant sa tête et en interpellant les passants en

ces termes : « Venez écouter « Lê ilêha ila Allah », « Lê ilêha ila Allah » ! » Cette dame majestueuse

était célèbre pour ses nombreux prodiges et ses dévoilements, il était fréquent lorsqu’elle subissait

ses états qu’elle sortit de la ville.

Le Wali vertueux Sidi Ibn Lahboub (�) a raconté qu’une fois il l’a vu sortir de la ville en marchant

rapidement et en pleurant abondamment jusqu’à ce qu’elle rencontra le Wali Sidi Hafidh ben

‘Adwa (�) qui l’interpella en ces termes : « Que t’arrive-t-il ? Tu as renversé ce monde sur tes épaules par ces pleurs et ces lamentations. » Elle lui répondit : « Et comment ne pleurerais-je pas

SS

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14

alors que la nuit passée j’ai vu trois anges qui descendirent du ciel et qui restèrent sur terre jusqu’à l’aube. L’un d’entre eux a alors saisi la pudeur et il s’en alla avec, le second a saisi la bénédiction et il

s’en alla avec, puis le troisième a voulu se saisir du Qoran mais il ne put le faire alors il le laissa. » Le

Wali lui dit alors : « Ne te mêles pas de cela, Allah est Celui qui fait et qui choisit et le serviteur n’a

pas de choix à faire dans Sa Volonté. » Elle avait six enfants et tous prirent la Tariqa de Seïdina

Ahmed Tidjani (�).

iiddii ''AAbbbbaass CChhaarraaïïbbii

Le savant pieux, le connaissant Abou Ahmed Sidi 'Abbas Charaïbi (�) prit la Tariqa des mains

mêmes de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il but à son bassin jusqu'à devancer ses contemporains.

La raison qui l’incita à prendre la Tariqa Mohammediya est la suivante : Le sultan Maoulana

Souleïman, qu'Allah sanctifie son âme au Paradis, avait pour coutume de réunir en sa présence des

savants majestueux, les sommités de son époque, en vue de l'évocation et de l'enseignement de la

science ainsi que la lecture des exégèses. Parmi ces savants se trouvait notamment Sidi 'Abbas

Charaïbi (�) qui était un de ceux qui récitaient. À son arrivée à Fès, Seïdina Ahmed Tidjani (�) fut

convié à cette noble assise. Il se retrouva donc présent au sein de cette assemblée. Ce jour-là, il

s'agissait du commentaire de la sourate An-NAS et à cette occasion un Cheikh se nommant Taïeb

ibn Kirane commença à en en faire l’exégèse, eu égard à son rang élevé dans le domaine de la

science apparente et livresque. Il fut d’ailleurs tellement éloquent sur le sujet qu’il pensait que

personne n'égalerait le niveau de son interprétation, chose que pensaient également plusieurs autres

membres de cette assemblée.

Après son intervention devant cette noble assise, le Sultan se tourna vers Seïdina Ahmed Tidjani

(�) et lui demanda : « Que dit le Cheikh sur ces versets ? ». Seïdina (�) commença donc à

s’exprimer sur le sujet tout en exposant des arguments logiques et scripturaires jusqu'à parvenir

précisément au point que le savant Taïeb ibn Kirane avait si bien détaillé, lui qui pensait encore à ce

moment-là que personne ne serait en mesure d’égaler son exégèse. Seïdina Ahmed Tidjani (�)

parvenait cependant sur ce point précis et stipula à cet instant l’inexactitude de cette exégèse et qu’il

ne pouvait pas alors être pris en considération par les gens doués de compréhension. Le Cheikh en

question lui dit alors, tout en haussant le ton : « Me contredirais-tu alors que je tiens cela de tel et

tel commentateur ? ». Seïdina (�) lui répondit : « Ces propos ne tendent pas à te viser

SS

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15

personnellement, mais ils s’adressent plutôt à ces commentateurs en question, ne soit pas tel celui qui, quelle que soit la charge qu'on lui donne, la prend sans regarder son contenu ».

Par la suite, Seïdina Ahmed Tidjani (�) clarifia indubitablement l’aspect réel de cette exégèse par le

biais d’arguments logiques et scripturaires au point que la vérité se manifesta sans conteste à tous

ceux qui étaient encore sceptiques. En effet, la vérité apparut et le faux disparut et tout le monde

pouvait le confirmer. Les gens de l'assemblée déclamèrent : « Par Allah ! C'est bien cela la vérité éclatante ». Cet évènement se déroula en présence du roi, et lorsque finalement l'assemblée se

dispersa en témoignant de la gratitude envers Seïdina (�) et sans tarir d'éloges à son égard, le Sultan

s'adressa alors aux gens restant en leur disant : « Vous connaissez le degré de Sidi Ahmed Tidjani et sa majesté dans la science apparente, sachez qu'en ce qui concerne la science cachée, il en est à la fois

le père, la mère et leurs enfants, quel en est votre avis ? ». Ils répondirent : « Ces paroles sont vraies, la vérité s'est manifestée sans mensonge et la réalité s'est éclaircie pour tout le monde ».

Depuis ce jour, le savant Taïeb ibn Kirane tint rancune dans son cœur, qu'Allah lui pardonne ainsi

qu’à nous tous. Quant à notre personnage, Sidi 'Abbas Charaïbi (�), il se rendit le lendemain auprès

de Seïdina (�) pour lui demander dou’a et afin qu'il lui pardonne son manquement dans le domaine

de l’adeb, car en son for intérieur et dans sa poitrine, son âme (Nefs) était en faveur de son Cheikh,

Taïeb ibn Kirane. Il lui raconta également ce qui s’était déroulé après son départ de l'assemblée, lui

avouant que, selon l'état respectif des gens, certains faisaient son éloge tandis que d'autres

l'injuriaient. Suite à cet incident justement, il fit un rêve la veille où il se voyait en train de discuter

avec des gens de Dieu au sujet de l'affaire se rapportant à Seïdina Ahmed Tidjani (�), il racontait ce

qui se déroula entre lui et ce groupe. Ces hommes dirent alors à Sidi 'Abbas Charaïbi (�) : « Ô mon frère, n'as-tu pas entendu la parole de Dieu qui dit : « Ô vous qui croyez ! Ne soyez pas comme

ceux qui ont offensé Moussa. Allah l'a déclaré innocent de leurs accusations, car il était honorable auprès d'Allah » (Sourate 33 Al-Ahzab, verset 69), c'est ainsi qu'est l'état de Seïdina Ahmed Tidjani

avec ces gens-là » et il se réveilla. Sidi 'Abbas Charaïbi (�) demanda l'autorisation à Seïdina Ahmed

Tidjani (�) de prendre cette Tariqa. Seïdina acquiesça et invoqua l'ouverture pour lui.

iiddii ‘‘AAbbbbaass CChhaarrqqaawwii

Le Wali parfait, le Connaissant relié au cœur sain et à la grâce immense, le majestueux Mouqadem

Abou ‘Abdallah Sidi ‘Abbas Charqawi (�), une élite parmi les compagnons de Seïdina Ahmed

Tidjani (�). Seïdina Cheikh l’autorisa, de son vivant, à transmettre la noble Tariqa Mohammediya

SS

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à tous ceux qui la réclameraient et il accomplit son rôle de la meilleure manière. Il faisait également

partie des neuf personnes qui furent choisies afin de réciter des formules de protection,

conformément à l’ordre que reçut Seïdina Ahmed Tidjani (�) de la part du Prophète (�).

Avant son entrée dans la Tariqa, il exerçait la profession de témoin instrumentaire agrégé dans les

témoignages. Lorsqu’il prit la Tariqa, Seïdina (�) lui ordonna d’abandonner cette profession (en

raison de l’étendue de la corruption qui y sévissait) et il lui dit : « Sois porteur ou marchand de charbon, mais surtout ne t’approche pas de cette fonction ». Comme suite à cet ordre, notre

personnage délaissa sa charge, mais il ne parvenait pas à trouver un autre métier qui lui aurait permis

de subvenir à ses besoins. Il se rendit donc auprès de Seïdina (�) afin qu’il l’autorise à réintégrer son

métier d’origine. Il se plaignit à lui en disant : « Ô mon maître, regarde ma situation ». Seïdina lui

répondit : « Retourne chez toi et restes-y, ta subsistance t’y rejoindra ». Et depuis, chaque mois, il

recevait ce qui pouvait lui suffire en quantité de grains, de nourriture et autres besoins provenant de

la part de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Seïdina (�) ordonnait également à certains de ses

compagnons de visiter notre personnage chez lui et on rapporte à son sujet des faits extraordinaires.

Le grand Wali Moulay Mohamed Ben Abi Nasr El ‘Alawi (�) avait affirmé après le décès de notre

personnage : « Sidi ‘Abbas Charqawi était l’un des Wali foudroyants parmi les grands ». Il est mort

aveugle après le décès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et parmi les propos qu’il a laissés il y a : « Trois choses permettent de diriger la raison d’une personne et son aspiration : son Messager (�), ses

paroles et sa conduite ».

iiddii ‘‘AAbbddaallllaahh SSoouuffii

Le majestueux Mouqadem, aux caractères nobles, Abou Mohamed Sidi ‘Abdallah Soufi (�) faisait

partie des Mouqadem méritants de la Tariqa et de ceux qui furent désignés par Seïdina (�) pour

transmettre cette Tariqa Mohammediya. Il était honoré et respecté auprès de Seïdina ainsi qu’auprès

de l’ensemble des compagnons, et ce, du vivant de Seïdina (�) comme après sa mort, cela jusqu’à

son décès dans la ville de Souf, en Algérie. Voici une lettre écrite par le grand Wali Sidi Mahmoud

Tounsi (�) à l’adresse des disciples résidants dans la ville de Souf, lettre dans laquelle il dément

formellement une rumeur mensongère qui se propagea au sujet du soi-disant décès de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) :

« À l’ensemble de nos aimés et de nos amis, compagnons de Seïdina dans la ville de Souf, à

l’ensemble, je vous adresse une salutation complète, globale, parfaite et absolue de la part de celui qui vous écrit, le pauvre serviteur en Allah, prisonnier de ses péchés, Mahmoud Tounsi, ensuite : Si

SS

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vous vous interrogez au sujet de notre guide, l’essence de la vérité parmi ses serviteurs, notre maître Ahmed ibn Mohamed Tidjani, qu’Allah nous abreuve, et vous aussi, de son océan par les plus

grands récipients, sachez qu’il se porte pour le mieux, lui, ainsi que ses enfants, ses serviteurs et Sidi Mohamed ibn Mechri. Quant à ce qu’ont propagé les sots de cette époque, méprisables et

répugnants, concernant la prétendue mort de l’esprit des particuliers, le cœur des incomparables, il s’agit là d’un mensonge, d’une falsification et d’une diffamation et nullement autre chose. Certes le

maître de l’existence (�) l’a informé par une promesse véridique en laquelle il n’y a rien à redire, qu’il passera le reste de sa vie dans la Qotbaniya et c’est un total de quatre-vingts années qu’il vivra

durant lesquelles certains réussiront par ses mains tandis que d’autres perdront et il déverse son irrigation sur l’ensemble de l’existence comme cela a été évoqué. Les entêtés subiront les conséquences de leurs agissements et ce qu’ils en récolteront personne ne pourra s’y opposer, car

certes Allah possède des anges scribes qui inscrivent tout ce qui survient comme paroles et actes pour chaque créature, soit en bien soit en mal. L’auteur du bien en sera récompensé quant aux

autres ils seront punis à tel point que les opposants à ce maître diront : « Ô malheur à moi, que j’eusse été un cochon plutôt qu’un opposant ! »…

En effet, Seïdina Ahmed Tidjani (�) a vécu au total quatre-vingts années, car il naquit en 1150 de

l’Hégire et décéda en 1230.

iiddii AAbbddeell ‘‘AAddhhiimm EEll ‘‘AAllaammii

L’honorable savant, le plus parfait des méritants aux sciences abondantes et au degré illustre, le

vénérable Chérif, Sidi Abdel ‘Adhim El ‘Alami (�). Ce maître, qu’Allah lui fasse miséricorde, faisait

partie des savants renommés de la Tariqa, parmi ceux qui s’abreuvèrent de connaissances émanant

de Seïdina (�) par le récipient de la Réalité. Ils ont puisé de sa niche les lumières et ont extrait dans

ses diverses sciences les plus éclatantes et les plus illuminées. Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’aimait et

lui rendait hommage, de plus, il lui demanda d’enseigner le Moukhtasar Khalil à ses deux nobles

enfants, pleines lunes illuminées, Sidi Mohammed El Kebir et Sidi Mohammed El Habib (�).

Notre personnage demanda à Seïdina (�) : « Ô mon maître, indiquez-moi le moment le plus

approprié à leur enseignement afin que je me présente à eux ». Seïdina (�) lui répondit : « C’est plutôt toi qui es le plus en droit de choisir, et le moment, et l’endroit qui te conviennent pour y

enseigner, car on se doit d’aller vers la science et non pas au contraire de la faire venir ». Notre

personnage se conforma à cette recommandation jusqu’au décès de Seïdina (�).

SS

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On rapporte que les frères lui demandèrent d’enseigner la noble science, dans la Zaouiya bénie,

après la mort de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et il accepta leur requête. Cependant, alors qu’il

s’apprêtait à débuter le premier cours et qu’à cette occasion les gens l’honorèrent, il se leva soudain

précipitamment et franchit la porte en s’enfuyant, comme si quelqu’un le poursuivait. Il jura

solennellement de ne plus jamais retourner à la Zaouiya en vue d’y enseigner. Tout cela était dû à

ce qui venait de se dérouler entre Seïdina (�) et lui. En effet, il vit Seïdina le fixer du regard depuis

son tombeau et il l’entendit le réprimander pour avoir pris la place d’honneur, devant le Mihrab,

d’une manière ostentatoire, comme le font la plupart des enseignants. Il sortit précipitamment de la

Zaouiya bénie, fuyant à la fois sa propre personne et ses agissements, se conformant ainsi à la

bienséance requise.

Par la suite, il déconseilla fortement toute réunion qui comprendrait des cercles d’enseignements au

sein de la noble Zaouiya. Cela est permis seulement à ceux qui délaissent tout faste, parmi ceux

qu’Allah a préservés des maladies de l’âme et qui ne tirent aucun sentiment de supériorité quant au

fait d’enseigner à autrui. Ils ne font aucun reproche à ceux qui ne prennent pas place à leurs assises

d’enseignement, ni à ceux qui opposent une objection sur un point de ce même enseignement, et

ce, qu’ils aient tort ou raison. De plus, ils ne se considèrent point comme savant parmi l’ensemble

des frères, ni ne recherchent au milieu d’eux des marques distinctives de respect, de vénération, de

révérence et d’honneur. Ils ne se considèrent pas non plus comme étant les plus en droit de leur

enseigner ni ne regardent de haut ceux qui les ont devancés. Ils n’éprouvent également aucun

ressentiment envers ceux qui les concurrencent dans l’enseignement, dans l’Imamat de la prière ou

dans la direction de la Wadhifa, se considérant comme leur égal. Quant à celui qui décèle en lui le

moindre ressentiment à l’égard de celui qui agirait conformément à lui à sa place, alors celui-là est

en grand danger. C’est également pour toutes ces raisons que le grand Wali Moulay Mohamed ben

Abi Nasr El ‘Alawi (�) mettait fortement en garde contre l’accomplissement de l’enseignement au

sein de la Zaouiya et il proférait des paroles très dures à cet égard. Pour illustrer ce cas, voici

l’évènement survenu au Connaissant Moulay Ahmed ‘Abdelaoui (�).

De grands hommes de la Tariqa se réunissaient fréquemment avec les frères devant le Mihrab de la

Zaouiya bénie afin de procéder à la lecture du livre Djawahirou-l-Ma’ani. Celui qui était en

charge de cela et qui avait une place d’honneur devant le Mihrab était Sidi Hajj Mohamed Kanoun.

Il était le seul à enseigner et personne ne le concurrençait dans le domaine de l’enseignement, ni

dans la direction de la prière. Cela était justifié, car Allah (�) l’avait gratifié d’une connaissance et

d’une mémoire éblouissante. Un jour Moulay Ahmed (�) assistait justement à l’une de ces assises

où affluaient des gens de toute part pour venir écouter la lecture du livre mentionné. Sidi Kanoun

avait le privilège d’être en face de l’auditoire comme nous venons de le mentionner. Il répétait les

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propos de Seïdina (�) de telle manière que cela pouvait indiquer et laisser paraître avec conviction

qu’il avait réussi face à son auditoire. Moulay Ahmed (�) s’adressa alors à lui en disant : « Les

paroles de Seïdina (�) sont bien au-dessus de tout ce que tu pourras en dire et seuls les savants peuvent les comprendre ; or tu n’es point savant ». Lorsqu’il l’entendit dire qu’il n’était point

savant, le Fqih changea complètement d’attitude et ne put se maîtriser devant son assemblée, il

répliqua violemment en proférant du mal de lui et en dénonçant son ignorance, mais Moulay

Ahmed (�) n’en fut point affecté, il se contenta simplement de lui dire : « Le signe qui montre que tu n’es point savant est ton attitude alors que tu te tiens face au tombeau de Seïdina (�), et que tu es

vu et entendu par lui ». Le cercle se dispersa et un groupe parmi ceux qui avaient une affinité avec

le Fqih en question se forma et s’opposa à Moulay Ahmed (�), s’écartant de lui, éprouvant de la

colère à son encontre, allant même jusqu’à délier leur langue contre lui. Cependant, Moulay

Ahmed (�) resta imperturbable jusqu’à ce que ses opposants furent témoins du soutien d’Allah

contre eux.

En effet, l’ensemble des personnes du groupe qui s’en était pris à lui fut atteint d’un mal. Parmi les

savants ayant participé à cette affaire se trouvait Sidi ‘Alal ibn Chaqroune et suite à cet évènement, il

fut atteint d’une maladie qui allait engendrer sa mort. On le visita et tous ceux qui étaient informés

de son malheur s’apitoyèrent sur son sort tandis que Moulay Ahmed ‘Abdelaoui (�) n’était pas au

courant. Lorsque sa maladie s’aggrava Sidi ‘Alal informa ses amis qu’il avait eu une vision où le

Prophète (�) lui disait : « Tu m’as causé du tort en t’en prenant à ‘Abdelaoui ». Sidi ‘Alal leur

demanda d’aller le supplier de venir le voir afin qu’il implore son pardon et il lui fit don du livre

Djawahirou-l-Ma’ani. Moulay Ahmed ‘Abdelaoui (�) se présenta à lui et Sidi ‘Alal ibn

Chaqroune (�) s’en réjouit fortement, il s’humilia alors auprès de lui, le suppliant de lui pardonner.

Il l’informa par ailleurs de ce que le Prophète (�) avait affirmé à son sujet. Moulay Ahmed fut saisi

d’un état et lui dit : « Je te pardonne pour le Prophète (�) » Sidi ‘Alal ibn Chaqroune (�) fut

considérablement apaisé après avoir été intensément affligé et mourut peu de temps après.

iiddii HHaajjjj AAbbddeellmmaajjiidd BBoouuhhllaall eett ssoonn ffrrèèrree HHaajjjj MMoouu’’ttii

Les deux aimés, méritants et Connaissants, les deux lunes éclatantes, les Wali célèbres Sidi Hajj

Abdelmajid Bouhlal et Sidi Hajj Mou’ti (�). Seïdina Ahmed Tidjani (�) les aimait d’un amour

particulier et aimait également tous leurs proches. Seïdina (�) avait déclaré à leur sujet : « Les enfants Bouhlal font partie de nos aimés dans ce monde et dans l’autre ». Il avait également affirmé à

nos deux personnages : « Vous faites partie de mes compagnons, avec ou sans le Ouird ».

SS

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iiddii ‘‘AAbbddeellQQaaddeerr iibbnn AAbbddeell MMaalleekk EEll IIddrriissssii

L’homme aux mérites bénis, le Connaissant relié d’origine chérifienne, Abou Abdallah Sidi

Abdelqader ibn Abdel Malek El Idrissi (�) originaire de Khott El Jerid (situé dans le sud de la

Tunisie). Il faisait partie des plus méritants parmi l’élite des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�) et des plus grands parmi ceux qui eurent l’Ouverture dans cette Tariqa Mohammediya. Il faisait

également partie des quatre personnes qui fondèrent le village de ‘Aliya. Sidi Ahmed ‘Abdelaoui

(�) a rapporté que depuis le jour où notre personnage mourut et où il fut enterré dans le cimetière

proche de ‘Aliya, on ne cesse d’entendre le soir, la récitation de l’oraison du Wadhifa. Cela est un

fait reconnu par tous les habitants de cette région.

iiddii ‘‘AAbbddeellwwaahhaabb BBaanniissss ll’’aavveeuuggllee

Le connaissant parfait, le pieux wali, le maître 'Abdelwahab Baniss (�). Il comptait parmi l'élite des

compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et parmi ceux qui eurent l'Ouverture au point que

Seïdina (�) lui déclara : « Tu es pour moi ce qu’Ibn Oum Maktoum (célèbre compagnon du Prophète qui était également atteint de cécité) était pour le Prophète (�) ». Il était très attaché à sa

religion qu’il préservait avec empressement, s’affairant à recueillir le bien avec effort, détermination

et persévérance. Il était aveugle, mais il voyait par l'œil du cœur. C’était d’ailleurs lui qui avait

entendu des esprits se présenter mutuellement leurs condoléances à la mort de Seïdina Cheikh (�).

En effet, il revenait de la prière du Soubh, prière qu’il avait effectuée dans une mosquée voisine de

la demeure de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et, alors qu'il marchait le long de la route, il entendit ces

esprits se parler entre eux. À ce sujet, il raconte : « Lorsque j'entendis cela, je voulus en avoir le cœur net, je me rendis donc dans la maison de Seïdina Ahmed Tidjani (�), je constatais alors que

son esprit béni venait juste de quitter son corps ».

Parmi les propos que l'on a rapportés de lui on y trouve le suivant : « J'ai entendu Seïdina (�) dire : « Lorsque vous constatez que quelqu'un possède sur lui du tabac alors qu'il se trouve dans

l'assemblée du Wadhifa, faites-le sortir » ». Il a été relaté par Sidi 'Arbi ibn Sa-ih (�) que notre

personnage lui a dit : « L'autorisation de Mouqadem que m’attribua Seïdina (�) relative à la

transmission du Ouird est conditionnée par le fait qu'il m’est interdit de le donner au consommateur de ces impuretés tant par voie nasale ou orale, qu’en fumant ». Le Mouqadem Sidi

Taïeb Sefîani (�) a rapporté également qu'il avait lu le titre de Mouqadem ainsi que la condition de

SS

SS

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transmission de Sidi ‘Abdelwahab Baniss (�), à peu près en ces termes : « Il ne doit pas donner le Ouird au consommateur de ces impuretés, tant par voie nasale, orale qu’en fumant, et cela, aussi

bien pour l'utilisation du hachisch que celui du tabac et de l’opium. Par contre, il peut le transmettre à celui qui absorbe des breuvages enivrants, car celui-là il est possible d’espérer son

repentir tandis que la plupart des autres ne se repentent pas de leurs méfaits ». Sidi Taïeb Sefîani (�)

a pareillement raconté : « J'ai vu que cette condition, relative à la transmission des oraisons, lui était

exceptionnelle sauf pour le cas de Sidi Ibrahim Riyahi (�) qui, lui non plus, ne donnait pas la Tariqa à un consommateur de tabac ».

On rapporte que le Mouqadem Sidi Taïeb Sefîani (�), lorsqu’il se rendit en Tunisie pour quelques

affaires, fut convié par des frères. Certaines personnes présentes dans l’assemblée firent l’éloge de

Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de la Tariqa, aspirant à y accéder, ils déclarèrent : « Le savant Sidi Ibrahim Riyahi nous a défendu l’entrée dans la Tariqa du fait que l’on consomme et fume du tabac,

il a émis la condition d’abandonner cela pour pouvoir y accéder, mais nous n’arrivons pas à arrêter ». Sidi Taïeb (�) leur dit alors : « Si vous êtes déterminés à prendre cette Tariqa alors je vous

la transmets, et ce, même si vous faites usage du tabac ». Il leur transmit la noble voie et ils eurent

une joie immense. Puis, en sortant de la maison, ils jetèrent leurs allumettes en s’exclamant : « Il n’y

a aucun bien dans ces choses qui ont empêché certains Mouqadem de nous transmettre la Tariqa ».

Ils firent alors le serment solennel à Allah (�) de ne plus jamais en consommer.

Il a été rapporté par ailleurs que le Chérif Sidi Moussa ibn Ma’zouz (�) excluait personnellement de

l’assemblée du Wadhifa toute personne possédant du tabac sur elle. Seïdina Ahmed Tidjani (�)

déclara à propos du tabac : « La consommation du tabac est interdite (haram) et cette interdiction a pour origine la parole du Prophète (�) qui dit : « Tout ce qui provoque un état de faiblesse est

interdit ». Or le tabac est pris en compte dans ce hadith en raison de l’état d’accoutumance qu’il entraîne ». Seïdina (�) a dit aussi à une certaine occasion : « Celui qui ne se repent pas de sa

consommation (on parle ici du tabac et des autres substances similaires) ne mourra pas de la meilleure fin ».

Sidi Hajj ‘Abdelawahhab ibn El Ahmar (�) a rapporté qu’un des serviteurs de Seïdina (�) fut un

jour atteint d’une grave maladie. Alors qu’il se trouvait à l’agonie, il proférera des paroles vulgaires

sans que sa langue ne parvienne à prononcer l’attestation de foi malgré le fait qu’elle lui soit

pourtant répétée. Les frères s’étonnèrent de ce fait et certains déclarèrent : « Mais comment cela

peut arriver à son serviteur alors que Seïdina est en vie ? ». Ils allèrent trouver Seïdina Ahmed

Tidjani (�) et lui rapportèrent l’incident, Seïdina (�) leur dit : « Interrogez sa femme sur ce qu’il

faisait ! ». Lorsqu’ils l’interrogèrent, elle se mit alors à décrire ses nombreuses qualités religieuses, sa

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fermeté dans l’obéissance à son Seigneur (�) mis à part le fait qu’il consommait du tabac. Seïdina

Ahmed Tidjani (�) leur affirma, après qu’on lui ait rapporté ses propos : « C’est à cause de ces

herbes répugnantes, allez le voir et demandez-lui de se repentir auprès d’Allah ». Ils se rendirent

donc auprès de ce serviteur et lui rapportèrent les paroles de Seïdina (�). Il se repentit et put enfin

prononcer la formule d’attestation de foi avant que son esprit ne quitte son corps.

iiddii HHaajjjj AAbbddeellwwaahhhhaabb iibbnn EEll AAhhmmaarr

Le Mouqadem qui a eu la sainteté la plus élevée, le détenteur de la bénédiction qui porta assistance

à de nombreuses créatures, celui qui n'a plus goûté à la saveur du sommeil depuis qu'il a été séparé

de Seïdina Ahmed Tidjani (�) jusqu’à son décès, Sidi Hajj Abdelwahhab ben Taouadi (�) plus

connu sous l’appellation d’Ibn El Ahmar. Ce maître, qu'Allah lui fasse miséricorde, faisait partie de

l'élite des compagnons de Seïdina (�) et de ceux qui l’accompagnaient régulièrement, qu'il soit

résidant ou en voyage, jusqu'à parvenir au summum des désirs. Il faisait partie des dix compagnons à

qui le Prophète (�) avait garanti la Grande Ouverture (Fathou-l-Akbar) comme l'avait mentionné

Seïdina Ahmed Tidjani (�). En effet, il fut questionné à leur propos lorsqu’ils eurent accompli une

importante mission : « Seront-ils récompensés pour cela ? ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) a

répondu : « Le Prophète (�) leur a garanti la Grande Ouverture ».

Sidi Hajj Abdelwahhab (�) était l'armoire des secrets de Seïdina (�) ainsi que celui du Khalife Sidi

Hajj ‘Ali Harazim Berada (�). D'ailleurs, Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui avait ordonné de voyager

avec l'immense Khalife lorsqu’il partit pour le Hijez (en Arabie). Ainsi, il l'a accompagné jusqu’à son

décès à Badr aux alentours de 1218 de l'Hégire, dans ce lieu où notre Maître et Prophète (�) eut la

grande victoire. Sidi Hajj Abdelwahhab (�) l'y enterra puis repartit pour Fès en ayant obtenu son

agrément. Il était d’un cœur sain, cheminant dans le chemin de la religion par sa voie la plus droite,

il s'empressait d’accomplir les bonnes œuvres jusqu’à parvenir au meilleur de son intention, il aimait

le bien pour tous en raison de sa poitrine saine, loin des maladies de la passion. On rapporte qu’il a

dit : « La Tariqa Tidjaniya a trois fondements qui en sont son noyau et son secret : L’amour constant envers la famille du Prophète (�) ; Effectuer ses prières à l’heure ; L’abondance des prières

sur le Prophète (�) ». Parmi toutes les œuvres dont il recommandait l'accomplissement, il y a Salât

Tasbih. Il disait à ce sujet : « J’aurais aimé que tous les compagnons l’accomplissent ».

Il se distinguait par des dons particuliers que lui octroyait Seïdina Ahmed Tidjani (�). Parmi les

prodiges de Sidi Hajj Abdelwahhab (�), il y a le fait qu’il voyait souvent le Prophète (�) en rêve.

Une fois, il raconta à certains de ses proches qui l’avaient interrogé à ce sujet, la chose suivante : il

SS

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avait vu le Prophète (�) avec Abou Bakr et ‘Omar (�), tandis que Sidi Hajj Abdelwahhab les

rejoignait. Le Prophète (�) se tourna alors vers ses deux compagnons (�) et leur dit : « Écrivez son

nom sur votre liste des compagnons », tout en désignant Sidi Hajj Abdelwahhab (�). Cette vision

confirme et corrobore la parole rapportée par Seïdina Ahmed Tidjani (�) : « Le Maître de

l'existence (�) m’a dit : « Tes compagnons sont mes compagnons et tes disciples sont mes disciples » ». Sidi Hajj Abdelwahhab ibn El Ahmar (�) s'installait souvent près du noble Mihrab de

la Zaouiya bénie, après la mort de Seïdina (�) pour y faire son Dhikr. Un jour justement, alors qu’il

était occupé à accomplir son Ouird comme à son habitude, il vit Seïdina Ahmed Tidjani (�) sortir

de sa tombe et se diriger vers lui. Il lui dit : « Lève-toi ! ». Il se leva, fit deux ou trois pas en sa

compagnie et voilà que le Prophète (�) apparut. Suite à cette apparition Seïdina (�) lui dit : « Te voilà avec ton Prophète ». Sidi Hajj Abdelwahhab (�) tout en pleurant embrassa la main du

Prophète (�), il sortit ensuite de son état d'absence et se retrouva de nouveau assis dans son

emplacement initial.

Parmi les prodiges démontrant son parfait pouvoir de gérance sur les choses (Tasrif), il y a ceci :

Tandis que Sidi Hajj Abdelwahhab (�) accompagnait une caravane qui transportait les biens de

Seïdina Ahmed Tidjani (�), des voleurs surgirent et s’emparèrent entièrement du butin de la

caravane. Face à cette agression Sidi Hajj Abdelwahhab (�) mit en garde les voleurs en leur disant :

« Ô gens ! Craignez Allah, cette caravane appartient au Wali d'Allah Sidi Ahmed Tidjani ». Ils

répondirent : « Et alors ! On ne le connaît pas et on ne renoncerait pas, même s’il fallait que vous mouriez ou que l'on meure ». Ils pointèrent leurs armes et s'emparèrent de tous les biens. À ce

moment-là, ils ressentirent une lourdeur qui s'emparait de tout leur corps et qui les étouffait, les

rendant impuissants à tel point qu’ils ne pouvaient même plus marcher, comme si la terre les

absorbait insensiblement. Face à cette situation, les voleurs s’écrièrent : « Oh Gens ! Venez et

reprenez vos biens, libérez-nous de ce malheur !». Sidi Hajj Abdelwahhab ben Taouadi (�) leur

dit : « Nous vous avions prévenu, ces biens appartiennent à Sidi Ahmed Tidjani et maintenant

repentez-vous auprès d’Allah pour ce que vous venez de faire ou bien vous courrez à la perdition ».

Ils se repentirent auprès d’Allah (�) et rendirent tous les biens qu’ils venaient de dérober. Ensuite,

ils accompagnèrent la caravane et se dirigèrent chez Seïdina (�) où ils prirent la Tariqa

Mohammediya tirant ainsi profit de sa baraka. Ils sont ainsi repartis dans leur pays, repentis de leurs

méfaits, attachés désormais à la corde de la guidance alors qu'autrefois leur tribu était connue

comme un centre de désordre. Tout cela s’est déroulé par la cause de Sidi Hajj Abdelwahhab (�) et

grâce à la force spirituelle élevée de Seïdina Ahmed Tidjani (�). À sa mort le célèbre Fqih

Mohamed Kensoussi (�) a clamé : « Les secrets de la Tariqa sont morts avec sa mort ».

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iiddii ‘‘AAbbddeellwwaahhaabb TTaazzii EEll FFeessii

Il était contemplé par Seïdina Ahmed Tidjani (�) par un regard d’agrément tout au long de sa vie,

et ce, jusqu’à sa mort. Il faisait constamment la prière à l’heure et dans la Zaouiya bénie sauf en cas

d’empêchement extrême. Chaque fois qu’il lui arrivait de devoir faire sa prière en dehors de la

Zaouiya, il venait ensuite accomplir le même nombre de prières, mais en surérogatoire (Nawafil). Il

accomplissait beaucoup de prières dans ce lieu béni, car il avait la certitude qu’elles y étaient

acceptées comme l’a affirmé Seïdina (�) : « La prière dans notre Zaouiya est acceptée sans aucun doute » Il habitait dans une demeure située à la rue Taouil et sur le chemin menant à la Zaouiya, il y

avait constamment une meute de chiens qui circulait la nuit et qui, s’ils n’étaient pas gardés, nuisait

aux passants. Notre personnage ne ratait jamais la prière du Soubh à la Zaouiya et il sortait de chez

lui une heure avant la prière afin de pouvoir s’y rendre. Tous les jours, en sortant de chez lui, il

trouvait un chien en face de sa demeure comme s’il guettait sa sortie et il se mettait à le suivre.

Lorsqu’il rencontrait la meute de chiens en question, ce chien-là les affrontait férocement au point

qu’ils l’entouraient. Ainsi, Sidi Abdelwahab (�) pouvait traverser et parvenir à la Zaouiya sain et

sauf. Cela se déroulait pareillement tous les jours et il ne savait pas d’où provenait ce chien. Il se

pouvait cependant que cela ait été un Rouhani qui eut la responsabilité de le protéger par l’ordre de

Seïdina (�) en raison de la sincérité de son intention.

Notre personnage était très clément envers les pauvres, cherchant à les réjouir, il accomplissait du

bien envers le lointain et le proche, en public comme en secret. On rapporte qu’une femme après

avoir perdu son mari, se retrouva seule avec quatre filles. Elle était certaine qu’elle-même et ses

quatre filles allaient être confrontées à la misère, car personne ne voudrait assumer une telle

responsabilité et elle s’attrista de cette situation. Notre personnage entendit parler d’elle. Il la

demanda en mariage et prit un grand soin de ses filles, qu’Allah lui fasse miséricorde.

iiddii AAbbddeellwwaahhiidd BBoouugghhaallyy

Le majestueux Mouqadem, le guide parfait à la bénédiction fulgurante, le Chérif honorable Abou

Mohamed Sidi Abdelwahid Boughaly, l’une des élites dont on a attesté la détention de la Grande

Ouverture. Il préservait avec une grande assiduité sa religion et on ne le trouvait qu’en train

d’évoquer ou de prier, consacré à accomplir ses cinq prières à la Zaouiya bénie, mettant toute son

énergie à profiter des actes de bienfaisance, cheminant dans la Tariqa par son sentier le plus droit et

il était recherché pour tous les besoins. Notre personnage était agité par une grande crainte de son

SS

SS

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Seigneur, il était vite saisi par l’état au moment de l’évocation, son état était une exhortation pour

les gens et ses propos une orientation vers Allah (�).

Il a creusé deux tombes pour lui-même et il s'est promis avec le bien-aimé de Seïdina Ahmed

Tidjani (�), le détenteur de l'immense Ouverture Sidi Mahmoud Tounsi (�), que celui des deux

qui décéderait le premier serait enterré dans l'une des tombes puis le suivant dans l'autre. Ainsi,

lorsque Sidi Mahmoud (�) décéda, il fût enterré dans l'une et notre personnage fût enterré par la

suite dans l'autre. Ils furent enterrés ensemble dans le même tombeau. Dans leur caveau, sur leurs

recommandations, furent enterrés un groupe d'entre les compagnons. Parmi eux il y a le

majestueux Mouqadem Sidi Abdelwahhab Ibn El Ahmar (�) qui est situé au niveau de leurs pieds

et devant eux il y a Sidi Moussa ibn Ma’zouz (�), il y a aussi Mohamed Ibn Ghazi (�) et d'autres,

qu'Allah leur fasse miséricorde.

iiddii HHaajjjj AAbbddeerraahhmmaann BBeerraaddaa

Il est le pieux, l'évocateur, le reconnaissant aux œuvres bienfaisantes et aux mérites abondants, Sidi

Hajj 'Abderahman Berada (�). Il fait partie de l'élite des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�), célèbre pour sa grande Connaissance d'Allah (�). Il avait une place importante auprès de

Seïdina (�) à tel point qu'il ne l'appelait que par le terme de « Maître ». Il était obèse et éprouvait

des difficultés à plier ses jambes lorsqu'il était assis. Lors de sa première assise avec Seïdina (�) après

avoir pris la Tariqa, il allongea un pied à cause de sa corpulence. Seïdina (�) lui dit : « Discipline-toi, mon pauvre ». Sidi Hajj 'Abderahman Berada (�) répondit : « Mon maître, en vérité, j'ai

honte, car je n'arrive pas à m'asseoir convenablement comme vous le voyez ; je vous demande donc pardon ». Seïdina (�) ajouta : « On doit se discipliner en présence des Chouyoukh, car même si je

te pardonne, la station quant à elle ne pardonne pas à celui qui lui manque de respect ». Depuis ce

jour, Sidi Hajj 'Abderahman Berada (�) suivit à la lettre la discipline qui convient en présence des

grands Chouyoukh, malgré le désagrément qu'il subissait.

On rapporte d’ailleurs à ce sujet que deux Connaissants vêtus de vieux habits furent aperçus par des

enfants ; l'un d’entre eux jeta une pierre qui atteignit la jambe de l'un des Connaissants. Au moment

où la pierre atteignit l'homme, l'enfant responsable de ce geste mourut sur-le-champ. Son

compagnon se tourna vers lui et lui demanda : « Mais quel est donc cet excès de bouillonnement intérieur qui a causé la mort de cet enfant ? ». Le Connaissant répondit alors : « Par Allah ! Mon

cœur n'a pas été touché par cet acte, mais la station (Martabat) ne pardonne pas à celui qui lui manque de respect ». C'est pour cette raison que les guides du droit chemin, qu'Allah sanctifie leurs

SS

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secrets, et conformément à la Loi Mohammadienne, affirment que celui qui veut être préservé dans

ce bas monde et dans l'autre, doit prendre garde à ne mépriser aucune créature d'Allah (�).

Un jour, alors que Sidi Hajj 'Abderahman Berada (�) lisait un ouvrage de Cha'rani (�), voilà qu'il

ressentit en lui un excès de valeur à son égard, presque au point de rompre la relation qui lie le

disciple à son cheikh. Il n’avait pas pris conscience de cela jusqu'au moment où Seïdina (�) apparut

à ses côtés miraculeusement et lui signifia : « Qu'est-ce donc que cela ? Es-tu Cha'rani ou Tidjani ? ». Sidi Hajj 'Abderahman Berada (�) entièrement confus répondit alors : « Mon maître, je

me repens auprès d'Allah ». Cet évènement se déroula alors que Seïdina (�) se trouvait dans le

désert tandis que son disciple était à Fès. Cela fait partie des prodiges de Seïdina Ahmed Tidjani (�)

et cela montre sa bienveillance à l'égard de Sidi 'Abderahman (�) ainsi que son omniprésence

auprès de son disciple, et cela où qu'il soit. C'est précisément à ce sujet et dans ce sens que Sidi

Ahmed Kalabanani (�) nous a transmis les paroles qui vont suivre, propos qui furent relatés à

Seïdina (�) concernant le Connaissant en Allah, notre maître 'Abdelkader Jilani (�). Le grand

maître s’exprima sur sa protection et sa bienveillance vis-à-vis de son disciple, en sa présence

comme en son absence en déclarant : « Mon compagnon, lorsqu’il s’apprête à dormir, j'étends au-dessus de lui mon aile et je le recouvre par une autre ». Lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (�)

entendit cette parole, il déclara : « Quant à moi, je ne délaisse jamais mon compagnon ne serait-ce l'instant d'un clin d'œil ».

Un jour, en Égypte, le fils de Sidi Hajj 'Abderahman Berada (�) traversa une rue et aperçut dans

une Zaouiya un groupe d’hommes effectuant le Dhikr. Cela l'attira, il entra à l’intérieur et s'assit en

leur compagnie, en dépit du fait qu’il ne s’agissait pas de Tidjani. Sans en être conscient, il s'assoupit

et vit Seïdina (�) qui lui faisait le reproche suivant : « Que fais-tu ô untel ? Félicitation pour ton

nouveau cheikh ! » Il se réveilla angoissé et terrorisé et s'enfuit en courant.

iiddii AAbbddrraahhmmaann CChhiinngguuiittii

Le maître incontesté parmi les Chouyoukh des sciences de la réflexion et de la transmission, il avait

les pieds fermement enracinés dans les connaissances des fondements juridiques et ses branches

(Oussoul El Fiqh), Abou Yazid Abdrahman ibn Ahmed Chinguiti, descendant d’Abou Bakr Siddiq

(�). Cet homme majestueux faisait partie des élites aux grands mérites parmi les compagnons de

Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il le connut avant qu’il ne soit entièrement manifesté et tira ainsi de sa

niche des lumières particulières avant celles qui furent générales. Il écrivit des poèmes élogieux sur

Seïdina (�) dont certains, concernant le mérite des oraisons, sont retranscrits dans Djawahirou-l-

SS

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Ma’ani. Il était un imam érudit dans plusieurs sciences. Il enseignait d’ailleurs à Fès et tous les

nobles de son époque traversaient la ville à pied afin d’assister à son assise. De sa main surgirent

d’éminents personnages. Sidi Abderahman Chinguiti, que Dieu sanctifie son âme, avant d’être

affilié à Seïdina Ahmed Tidjani (�) était considéré comme un individu très particulier. Il lui était

reconnu un rang élevé, car il détenait la science qui caractérise les grands Connaissants parmi les

gens au dévoilement authentique.

Un jour il lui survint l’événement suivant avec l’un de ses élèves nommé Sidi Sba’i, qui plus tard

prendra la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Ce dernier poursuivait ses études auprès de Sidi

Abdrahman Chinguiti (�) dans la grande mosquée située sur les hauteurs de Fès. Lors d’un de ses

cours donc, Seïdina Ahmed Tidjani (�) entra auprès d’eux en étant accompagné de quelques

compagnons. Il se dirigea vers un pilier de la mosquée afin d’y accomplir la prière de salutation

(Tahhiyêt el Masjid). Sidi Abdrahman (�) en observant Seïdina (�) cessa d’être attentif à son cours

et à son auditoire. Constatant que Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait clôturé sa prière, il interrompit

sa lecture et s’adressa à ses élèves en leur disant : « Levez-vous afin que l’on tire profit de la

bénédiction de ce Cheikh ». Ils s’empressèrent d’obéir à leur maître en pensant néanmoins que

Seïdina (�) ne pouvait atteindre le degré de leur Cheikh en fait de science et d’œuvres. Sidi

Abdrahman (�) s’assit avec bienséance et décence et sollicita de la part de Seïdina (�) une pieuse

invocation en sa faveur et en faveur de ses élèves. Seïdina acquiesça puis Sidi Abdrahman

l’interrogea à propos de certaines questions qui le préoccupaient. Seïdina (�) lui répondit de

manière claire et évidente puis il lui enjoignit de retourner à son cours.

Lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (�) se retira, Sidi Abdrahman continua et termina son

enseignement. Sidi Sba’i, son élève, lui dit alors : « Ô Sidi, je jure par Dieu que l’on t’a pris comme

maître et que l’on s’est abstenu de considérer tout autre que toi, en raison de notre certitude qu’il n’y a personne de plus savant que toi dans l’ensemble du Maroc, puis voila que tu te lèves pour cet

homme originaire du désert, à l’allure de bédouin, qui se sert la tête avec un fil fabriqué en poil de chameau et qu’en plus de cela tu l’interroges en t’inclinant devant ses réponses ! ». Sidi Abdrahman

(�) lui répondit : « Tais-toi ! Ô mon enfant, je jure par Allah, Celui en dehors duquel il n’y a point de divinité, que je ne connais pas sur cette Terre un plus grand savant que lui ». Cet événement fut

la cause de l’attachement de Sidi Sba’i envers Seïdina (�) à tel point qu’il s’affilia à sa voie.

On rapporte le récit suivant sur la cause ayant provoqué la maladie de sidi Abdrahman (�), maladie

qui allait engendrer sa mort : un habitant de Fès l’invita en compagnie d’érudits et d’éminents

personnages, ils passèrent la nuit chez leur hôte et y évoquèrent le cas des Saints contemporains à

leur époque. Un individu se permit de critiquer Seïdina Ahmed Tidjani (�) tandis que parmi les

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gens présents certains le soutinrent dans ses propos. Or Sidi Abdrahman (�), bien qu’ayant la juste

réplique à leurs critiques, s’abstint de leur répondre. Il fut alors pris par un état de somnolence et vit

Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui le saisit et s’envola dans les airs tout en le réprimandant par ces

paroles : « Pourquoi n’as-tu pas répondu ? Et que fais-tu ici ? » Il se réveilla effrayé par cette vision

et ressentit une douleur en lui. Ce fut la cause de la maladie qui engendra sa mort. Au terme de sa

vie, il raconta son histoire dans le dessein de mettre en garde ses frères et coreligionnaires et dans

l’intention de les informer sur le rang et le degré élevé de Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii ‘‘AAbbddssaalleemm AAbboouu TTaalleebb

Le détenteur des qualités agréées, au comportement louable et pur, la source des secrets, des

connaissances et des dons sacrés Seigneuriaux, le chérif d'origine, l’homme majestueux Abou

'Abdallah Sidi 'Abdsalem Abou Taleb (�). Il comptait parmi l'élite des compagnons de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et faisait partie des anciens qui eurent le privilège de l'accompagner depuis son

apparition, qui ont puisé de sa niche la lumière jusqu’à voir apparaître l'ouverture éclatante, il avait

une station de sainteté solide.

Le Mouqadem Sidi Taïeb Sefiani (�) et beaucoup d'autres, ont rapporté qu’un homme pieux

effectuait couramment sa prière au sein de la Mosquée Andalous à Fès. Une nuit, il rêva qu'il se

rendait dans cette mosquée et sur la route il aperçut soudain une source d’où s’écoulait du lait. Il

s'étonna de cette vision et un homme apparut devant lui à qui il demanda : « Je te demande par

Allah de m'expliquer l'origine de cette source ». L'homme lui répondit : « Suis-la et entre dans le jardin d'où elle provient, car elle s'écoule d'un tombeau où est enterré un grand saint ». Ainsi, il la

suivit, entra dans le jardin et finit par trouver l’origine de sa provenance. Lorsqu’il se réveilla, il se

rendit à l'endroit précis de son rêve, mais n’y trouva pas de tombeau. Or, quelques jours après, Sidi

'Abdsalem (�) mourut, on pria sur lui à la Mosquée Andalous et on le ramena dans ce jardin.

L'homme qui avait fait ce rêve se mit à les suivre et constata qu'ils l'enterrèrent exactement à

l'endroit de son rêve. Sa sainteté fut ainsi confirmée par ce rêve authentique. Chaque vendredi, Sidi

Taïeb Sefiani (�) le visitait et constatait l'effet bénéfique que produisaient ces visites. Un jour il

réprimanda un vagabond en train d'uriner sur la tombe : « Ne crains-tu donc pas Allah en salissant

et en profanant ce tombeau ? » Le vagabond répondit : « De quoi te mêles-tu ? » Tout en levant sa

main en signe de révolte ; celle-ci resta paralysée, il subit de grands dommages qui engendrèrent sa

mort.

SS

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iiddii AAbbddssaalleemm ZZaammoouurrii

Le juriste Abou Mohamed Sidi Abdsalem Zamouri prit la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il

puisa un grand profit par l’amour qu’il lui portait et par sa grâce il parvint au-delà de ce qu’il

pouvait espérer. Tandis qu’il se trouvait emprisonné à Marrakech par le gouverneur de l’époque, il

écrivit un poème élogieux à Seïdina (�). Face à cette situation désobligeante, il désirait ainsi obtenir

le secours d’Allah (�) à travers la bénédiction qu’Il accordait à Seïdina Ahmed Tidjani (�). En

effet, peu de temps après son invocation sa liberté lui fut rendue.

iiddii AAhhmmeedd ‘‘AAbbddeellaaoouuii

Le connaissant en Allah, le célèbre Wali détenteur de nombreuses qualités et aux prodiges

apparents, Sidi Moulay Ahmed ‘Abdelaoui (�). Il est né deux mois avant la mort de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et passa toute son enfance dans sa maison. Au septième jour de sa naissance, de

nombreux compagnons illustres étaient présents et parmi eux le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�).

Le jour même de sa naissance est venu à son père l'esprit du célèbre Wali, le grand connaissant, aux

états étranges et aux prodiges étonnants, le compagnon de Seïdina (�), le Chérif Sidi Abou-l-

Hassan Chtioui (�) qui lui a dit : « C'est mon fils et celui qui en doute qu'il craigne alors pour lui-même ». Ensuite il est reparti comme il était venu sans que l'on sache par où il avait pu passer et il

s'est avéré qu'il n'était venu que pour faire cette annonce et afin de mettre l'accent sur le mérite de

notre personnage. Il a été éduqué au sein de la sainteté, protégé par l'attention immense des

proches et des lointains. Sidi Mohamed El Habib (�) le considérait comme un frère, un ami, un

aimé et un compagnon. Sidi Ahmed 'Abdelaoui (�) était le coffre de ses secrets et son compagnon

dans chaque assemblée, de jour comme de nuit, jusqu'à la mort du fils de Seïdina (�) qui fut

satisfait de lui. Il avait une relation privilégiée avec lui.

Parmi ce qui a été rapporté à ce sujet il y a ce récit qu'il raconte lui-même : « Une fois j'étais en train d'appendre certains écrits sur la grammaire lorsque notre maître Sidi Mohamed El Habib (�)

m'aperçut et me dit : « Laisse donc cela et lis plutôt ce qui te sera profitable ». J'ai laissé cette lecture afin de me conformer à ce commandement. Puis, un autre jour, alors que j'étais assis avec lui il me

dit : « Ô Sidi Ahmed ! J'ai certaines oraisons cachées qui appartiennent à Seïdina et il n'est permis à personne d'autre que moi de les voir. Or j'aurais aimé les évoquer, mais j'ai peur de faire des fautes.

Je voudrais apprendre la grammaire et on se doit d'apprendre le Alfiya ». Dès lors, j'écrivais tous les

SS

SS

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jours dix vers et je les apprenais tandis que Sidi Mohamed El Habib (�) n'écrivait que quatre vers. Lorsque j'atteignis la porte concernant les prépositions, je jetai un œil sur son ardoise et constatai

avec étonnement qu'il était arrivé à la fin du Alfîya, je lui dis alors : « Ô Sidi ! Comment cela se fait-il ? » Il me répondit : « Je ne suis pas comme toi à dormir toute la nuit, je ne dors qu'une heure

et ensuite je m'occupe de ce qui me concerne ». Ensuite, on s'occupait de la réciter auprès du savant Sidi Ahmed ibn 'Achour (�) et ce, jusqu'à sa mort ».

Sidi Ahmed ‘Abdelaoui (�) rapporte aussi que les ennemis avaient envoyé à Sidi Mohamed El

Habib (�) une lettre dont le contenu était le suivant : « Tu dois venir à Alger pour que l'on profite de ta bénédiction ». Après avoir ouvert de ses mains ce courrier, il pénétra dans le jardin et me demanda de le suivre ensuite, il donna l'ordre à un serviteur de fermer la porte et de ne laisser

personne entrer. Lorsque nous fûmes assis, il me dit par allusion : « Ô Ahmed ! L'ânesse vient d'accoucher ». Je lui dis alors : « Qu'est-ce qu'il y a ? » Et il me raconta puis me dit : « Réponds-lui

et dis-lui que je ne viendrai jamais le voir et si je le dérange dans ce pays, alors la terre de Dieu est vaste ». Par la suite, je le laissais et il était habituel que je dîne avec lui le soir sauf ce soir-là

précisément, car j'étais soucieux par rapport à toute cette affaire. Le jour d'après, il m'envoya chercher et lorsque j'arrivais vers lui, un des serviteurs me demanda : « Pourquoi n'es-tu pas venu

hier pour dîner, le fils de Seïdina n'a rien mangé jusqu'à maintenant et je n'en connais pas la cause ». Puis lorsque je vins à sa rencontre il me dit (�) : « Je demande à Allah de ne jamais me

faire voir le visage des chrétiens (c'est-à-dire les colonisateurs) et de ne jamais recevoir une lettre d'eux ». Il ne s'est pas passé quatre jours qu'Allah (�) lui reprit son âme bénie.

Sidi Ahmed ‘Abdelaoui (�) a dit également : « Lors de la mort de Sidi Mohamed El Habib (�), il laissa des enfants en bas âge et j'ai eu peur de perdre les secrets de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Je

me suis donc entretenu avec quelques particuliers à ce sujet, ensuite nous nous sommes dirigés vers la demeure de Sidi Mohamed El Habib (�) et nous demandâmes la permission à sa fille aînée

d'aller dans la pièce où était entreposé le coffret. Elle nous le permit et après être entré, j'ouvris le coffret béni et j’y trouvais trois rangées pleines de livrets. La première chose que j'aperçus fut une

carte différente des autres feuillets de ces livrets, qui était posée au-dessus. Je la pris et je l’ai lu, tout en remarquant l'écriture de Sidi Mohamed El Habib (�) : « Que celui qui a pris cette feuille sache

qu'il s'agit là des Livrets Cachés (Kounache Maktoum) qui contiennent ce qu'il y a entre Seïdina notre père et le Prophète (�). Ils n'ont été écrits que par notre père et l'intermédiaire Sidi

Mohammed ibn ‘Arabi ainsi que le khalife Sidi 'Ali Harazim, et je vous mets en garde de le lire et de le montrer aux savants (fouqaha), car ce serait la cause de votre perte et la leur ». Après avoir lu

cette carte, je la laissai tomber d'entre mes mains et j'aperçus le bout d'une feuille de ce livret, car l'œil est vicieux. Il était écrit dessus : « Sache que ce Ouird immense est pour les gens de la grande

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félicité, ceux qui sont sortis du cercle de la flatterie et de l'égoïsme ». Alors, j'ai dissimulé ce que j'avais vu et j’ai refermé le coffret, obéissant à l'ordre ».

Un savant entendit parler de ces livrets et déclara : « Les livres ont été faits pour être lus ! » Ensuite,

il partit vers le coffret, l'ouvrit, prit quelque chose et le lut. Or, il ne s'était pas passé deux jours,

qu'il devint aveugle et dix jours après son acte il succomba d'une forte fièvre. Désormais ce coffret

est fermé jusqu'à maintenant et ne sera ouvert que par l'Imam attendu, et Allah Seul est Savant sur

la vérité.

iiddii AAhhmmeedd BBaanniissss

Il est l'imam œuvrant, le dévot scrupuleux, le pieux ascète, le cheikh Ahmed Baniss (�). Il comptait

parmi les élites des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�), celle qui a bu dans son bassin. Il

avait un grand amour pour Seïdina (�) et lui demandait souvent de lui montrer le Prophète (�) en

état de veille ou en sommeil et Seïdina le lui avait promis.

Il a été rapporté que Sidi Ahmed Baniss (�) tomba gravement malade durant la vie de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et un jour il s'est évanoui si longuement que sa famille croyait qu'il était mort et

se mit à le pleurer. Mais d'un seul coup, il se réveilla et leur dit : « Pourquoi pleurez-vous ? Je suis

sain et sauf et je ne mourrai pas maintenant. Je me suis vu devant Seïdina Ahmed Tidjani dans la

Zaouïa bénie (à Fès), il m’a pris par la main et m'a emmené devant le Prophète (�). Puis Seïdina a dit au Prophète (�) : « Ô ! Messager d'Allah, celui-là est mon compagnon et il a demandé à te

rencontrer ». Le Prophète (�) sourit et posa sa noble main sur mon épaule en me disant : « Tout va bien pour toi désormais et lorsque ce sera le moment, nous t'enverrons chercher ». À ces mots, la

tristesse de sa famille se transforma en joie et bonheur. Il vécut après cela plusieurs années et décéda,

qu'Allah lui fasse miséricorde, en ayant obtenu ce qu'il avait demandé à Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii AAhhmmeedd BBeennoouunnaahh

Le majestueux, le pieux, le parfait détenteur de la force spirituelle élevée et au caractère de grande

valeur, notre maître Ahmed Benounah (�). Il recherchait les hommes saints quelles que soient leurs

stations de façon à tirer avantage de leurs bénédictions et demeurer en leurs compagnies. Il avait

récolté d'eux beaucoup d'évocations particulières et d'oraisons. Lorsqu'il rencontra Seïdina Ahmed

Tidjani (�), il l'aima intensément et rechercha à obtenir son amour et sa compassion. De ce fait, il

SS

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ne le quitta que très rarement. Il renouvelait souvent sa demande d'autorisation pour qu'il lui

transmette le noble Ouird, mais à chaque fois Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui répondait : « À

condition que tu délaisses tout ce que tu as récolté comme oraisons des maîtres ». Mais son Nefs ne

cédait pas en cela.

Il a été rapporté à son sujet qu'il passa une nuit bénie durant laquelle il a accompli tous les Aourad

qu'il possédait, puis il demanda à Allah (�) de lui montrer la station de Seïdina (�). Au cours de

son sommeil, il vit en rêve Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui grandissait de plus en plus jusqu'à

atteindre une dimension immense couvrant ainsi l'horizon. Sidi Ahmed Benounah (�) s'accrocha à

sa main tant il en fut impressionné, et ce, jusqu'à son réveil. Puis il se leva d'un bond, partit à la

majestueuse Zaouiya bénie et demanda où trouver Seïdina (�). On lui indiqua l'endroit où il était

et Sidi Ahmed Benounah (�) rentra alors chez lui pour préparer à manger puis il alla le rejoindre.

Pendant ce temps, Seïdina (�) discutait avec ses compagnons jusqu’au moment où il leur a dit :

« Que l'un de vous parte chercher l'un de nos amis qui est à mi-chemin, car il ne sait pas où l'on se trouve ». L'un d'entre eux se leva donc et revint avec Sidi Ahmed Benounah (�). Après s'être assis

et quelque peu reposé, ce dernier voulut lui raconter sa vision devant cette assemblée bénie, mais

avant qu'il en ait eu l’occasion, Seïdina Ahmed Tidjani (�) tourna la tête vers lui et raconta son

histoire à tous ses compagnons sans dévoiler toutefois qu'il s'agissait de ce personnage.

Il dit : « II y avait un homme qui a tenu compagnie à plusieurs maîtres et a pris d'eux de nombreuses oraisons. Par la suite, il voulut prendre la Tariqa d'un Cheikh qu'il avait rencontré, mais ce dernier

ne le lui accorda qu'à condition qu'il abandonne toutes les autres oraisons. Or cet homme ne le voulut pas. Puis il demanda à Allah de lui montrer la station de ce Cheikh en question et il le vit qui dépassait l'horizon. À son réveil, il alla vers ce Cheikh pour prendre son Ouird en acceptant sa

condition. Il le trouva assis auprès de ses compagnons et le Cheikh en question lui autorisa avant même qu'il puisse lui raconter sa vision. Il le menaça même de ne raconter cette vision à quiconque

sous peine d'en mourir ».

Ensuite, Seïdina Ahmed Tidjani (�) se tourna vers Sidi Ahmed Benounah (�) et l'autorisa pour le

noble Ouird. Notre personnage avait compris ce que Seïdina (�) voulait lui dire et il garda son

secret jusqu'à la mort de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Plus tard, il contracta une maladie qui devait

entraîner sa mort et lorsqu'il constata qu'il était arrivé aux derniers instants de sa vie, il raconta son

histoire à toutes les personnes présentes et s'éteignit, qu'Allah lui fasse miséricorde.

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iiddii MMoouullaayy AAhhmmeedd BBoouukkiillii

Le connaissant en Allah, la haute bénédiction, le noble Chérif, Moulay Ahmed Boukili connu sous

l’appellation de Sebtari (�). Il fait partie des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�), de ceux qui ont atteint leur but et qui ont entreposé leurs Nefs entre ses mains en son absence

comme en sa présence. Grâce à la pureté de leurs intentions, ils ont abandonné tout ce qui peut être

cause de rupture, d’opposition et de détournement envers les Chouyoukh. Moulay Ahmed a pris

cette Tariqa Mohammediya des mains de Seïdina Ahmed Tidjani (�) jusqu’à ce qu’il ait atteint

l’Ouverture (Fath). Malgré cela, il se voilait à travers l’ombre de la simplicité s’occupant de son

métier de cordonnier comme le commun des gens.

Il a été rapporté que lors de son décès, ses enfants ont demandé au Mouqadem l’autorisation pour

l’enterrer dans la Zaouiya bénie. Mais il le leur a interdit en raison de la parole de Seïdina (�), qui a

dit : « Celui qu’on enterrera dans la Zaouiya sera au Feu ». Il les en informa et il raconte lui-même :

« On était un groupe de frères dans la Zaouiya bénie et moi j’étais en train de parler avec les enfants

de Sidi Ahmed Boukili (�) jusqu’au moment où certains frères me dirent : « Ô Mouqadem ! Regarde l’agissement étrange de cet oiseau qui n’arrête pas de rentrer et sortir de la Zaouiya, il nous

montre cet emplacement ». C’était un endroit situé à côté de la noble Zaouiya. On l’observait entrer et sortir et les enfants du pieux défunt regardaient avec étonnement l’étrange apparence de cet oiseau. Nous fumes alors unanime pour l’enterrer dans le lieu indiqué par l’oiseau et je prends

Allah comme témoin que j’ai vu, de mes deux yeux que voici, les lumières sortir de sa tombe ». Ce

lieu se trouve dans la cour de la mosquée El Khotba proche de la Zaouiya bénie.

iiddii AAhhmmeedd DDaabbiizzaahh

Parmi eux le célèbre savant en hadith (Mouhadith), le grand érudit, aux mérites abondants, Abou-

l-Abbas Sidi Ahmed Dabizah le Chérif ‘Alaoui (�). Il faisait partie des savants œuvrant et des Wali

parfaits. Il comptait, auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�), parmi ses aimés particuliers qui étaient

couverts de son regard d’attention. C’est à lui que Seïdina (�) adressa sa fameuse parole : « Ceci ne

concerne pas la famille du Prophète (�) ».

En effet, cela était en rapport avec le prodige accordé à Seïdina Ahmed Tidjani (�) sur le fait que

celui qui le verrait le lundi et le vendredi entrerait au Paradis sans jugement et sans châtiment. Or

une fois, notre personnage partit visiter Seïdina (�) au cours justement de l’un de ces deux jours, il

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s’assit en sa présence et prolongea son regard sur lui puis il lui demanda : « Ô Seïdina ! Quel jour sommes-nous aujourd’hui ? » Comprenant l’allusion faite par notre personnage, le visage de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) brilla et il eût de la retenue en raison de l’immense respect qu’il éprouvait pour

la famille du Prophète (�), il lui répondit alors en voulant l’honorer : « Ceci ne concerne pas la

famille du Prophète (�) ». Voici donc ce que récoltent ceux dotés de véracité et d’amour envers les

gens d’Allah. Sidi Ahmed Dabizah (�) qui était caractérisé d’une science vaste et d’une lignée pure,

par son amour et sa recherche de la bénédiction, a été gratifié de l’attestation du Pôle lui confirmant

son rang de Chérif avec tout ce que cela comporte comme valeur et mérite.

Seïdina Ahmed Tidjani (�) reçut ce prodige et cette grâce immense dans le fait qu’entreront au

paradis ceux qui le verront ces jours-là; il le reçut directement du Prophète (�) et en ces nobles

termes : « Par la Puissance de mon Seigneur ! Le lundi et le vendredi, je ne te quitte pas un instant du Fajr au Maghreb et avec moi il y a 7 anges. Et tous ceux qui te verront durant ces deux jours, les

7 anges inscriront leurs noms sur un panneau en or et ils seront considérés alors comme des gens du Paradis et j’en serai témoin. Excède dans la prière sur moi pendant ces deux jours. Chaque prière

que tu prieras sur moi je l’entendrais et je te répondrais et il en est ainsi pour chacune de tes œuvres qui me sont alors exposées et Salem ».

Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (�) explique dans le Boughia : « En fait, en ce qui concerne l’information donnée par Seïdina Ahmed Tidjani (�) sur la garantie du Prophète (�), c'est-à-dire que tous ceux

qui le verront entreront au Paradis sans jugement et sans châtiment, cela est valable que ce soit aussi bien durant ces deux jours cités ou tout autre qu’eux. Ainsi, la garantie du Prophète (�), attachée à

sa vision, lui a été donnée à la fois de manière générale, mais aussi de manière particulière en ce qui concerne ces deux jours et il ne fait pas de doute qu’en ces deux jours particuliers il y a alors un

surplus de mérites, car la promesse fut précédée d’un serment.

Ce qui montre encore ce supplément de mérites pour les deux jours désignés, c’est le fait que les anges inscrivent le nom de celui qui l’a regardé sur un panneau en or alors que cela n’est pas

mentionné pour les autres jours. En conclusion, la vision de Seïdina (�) chaque jour est une cause pour entrer au Paradis sans jugement et sans châtiment et c’est un prodige qu’Allah lui a accordé. Il

est rapporté par ses compagnons ayant atteint l’ouverture que la particularité de ces deux jours, pour celui qui l’a vu, ne concerne que ceux qui ont été devancés dans la science d’Allah comme étant parmi les gens de la félicité, ce seront ceux-ci qui pourront le voir et le mécréant entre dans ceci.

Ainsi, il n’y a que celui qui doit finir dans le bonheur qui pourra le voir, quel qu’il soit, si un mécréant le voit au cours d’un de ces deux jours il clôtura sa vie dans la foi, mais pour le musulman

cela lui est possible dans la vision de tous les jours ». Fin de citation

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Parmi les éléments qui illustrent ce fait, il a été rapporté de l’élite des compagnons de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) qu’un juif cousait un habit pour Seïdina, quelques compagnons se sont alors

assis en sa présence et ils ont discuté entre eux au sujet de ce prodige. Le juif a entendu toute leur

discussion sans qu’ils ne s’en rendent compte et il fit en sorte de terminer sa couture durant l’un des

deux jours en question, le lundi ou le vendredi. Ensuite, il demanda au responsable de pouvoir

montrer lui-même à Seïdina (�) son travail, lui évoquant qu’il désirait lui demander de pieuses

invocations (Dou’a). Le responsable se concerta avec Seïdina (�) lui exposant le désir du couturier

et il l’autorisa. L’homme entra donc et s’assit près de lui en posant longuement son regard sur son

visage, ensuite il lui dit : « Ô Sidi ! Voilà que j’ai regardé ton visage alors que nous sommes tel jour ! » Seïdina Ahmed Tidjani (�) invoqua pour lui et ils se séparèrent. Le couturier retourna à sa

vie et ensuite, après la mort de Seïdina (�) il s’avéra qu’il mourut certes musulman s’étant converti

à l’Islam, certifiant ainsi la garantie du Prophète (�) fortifiée par son serment.

Il a été rapporté que le grand Wali Moulay Mohamed ben Abi Nasr El ‘Alawi (�), passa dans la rue

Charabiline de la ville de Fès. Lorsqu’il arriva à la rue Zaqaq Rouh, il trouva Seïdina (�) debout là,

les gens des quatre chemins le regardant en passant. Il resta auprès de lui jusqu'au moment où il

partit puis il l’accompagna jusqu'à sa demeure. Ensuite il lui demanda : « Ô Sidi ! Quelle est la cause pour laquelle tu es resté si longtemps debout à cet endroit ? » Seïdina (�) lui dit : « Il m’a été dit de

la Sainte Présence Divine (Hadra Ilahiya) : « Sors vers mes serviteurs à mon image, celui qui t’a vu, il m’a vu » ».

Remarque : « À mon image » signifie « À l’image de l’attribut de Ma miséricorde » comme il est

dit aussi dans le hadith : « Allah créa Adam à son image » c’est-à-dire en lui déléguant l’attribut de la

vie, de l’ouïe, de la vue et de la parole. En effet Allah – Glorifié et Exalté – est exempt de toute

image et description, Allah dit : « […] Il n’y a rien qui Lui ressemble ; et c’est Lui l’Audient, le

Clairvoyant » (Sourate 42 Choura, verset 11)

Il faut savoir que cette particularité concernant la vision de Seïdina (�) ne concerne que ceux qui

ne lui causent pas de tort et qui n’ont pas de mauvaises pensées à son sujet. Ce qui appuie la

nécessité d’y croire et de ne point s’opposer pour pouvoir profiter de ce prodige, est contenu dans

le récit rapporté par l’auteur de Rimah : « Un sultan visita la tombe d’Abou Yazid Bistami (�) et demanda : « Y a-t-il quelqu’un qui a connu et rencontré Abou Yazid ? » On lui désigna alors un

homme âgé qui était présent non loin de là, le Sultan lui demanda : « As-tu entendu quelques-uns de ses propos ? » Il répondit : « Oui en effet, il a dit : « Celui qui m’a vu, le feu ne le touchera

pas » ». Le Sultan fut étonné et lui dit : « Comment Abou Yazid a-t-il pu dire cela alors qu’Abou

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Jahal a vu le Prophète (�) et pourtant le feu le brûlera ? ». Ce cheikh expliqua au sultan : « Abou Jahal n’a pas vu le Messager d’Allah (�), il a vu l’orphelin d’Abou Taleb. S’il avait vu le Messager

d’Allah (�) le feu ne l’aurait pas brûlé ». Le sultan fut étonné par sa réponse. C’est à dire qu’en fait il ne l’a pas vu avec respect, honneur et croyance qu’il est le Messager d’Allah (�). Car, s’il l’avait vu

avec ce regard, le feu ne l’aurait pas brûlé, mais il l’a regardé avec mépris et la croyance qu’il n’est que l’orphelin d’Abou Taleb. Or cette vision ne lui a été d’aucun profit »

iiddii AAhhmmeedd DDaaddoouucchh EEll MMoouussssaaoouuii SSeemmgghhoouunnii

Sidi Ahmed Dadouch (�) faisait partie des aimés de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de ceux qui

avaient pris la Tariqa auprès de lui, dès son début. Il éprouvait pour Seïdina un amour sincère en sa

présence comme en son absence et n’hésitait pas à renier ses détracteurs. Il était fermement attaché à

la corde de cette Tariqa et il accomplissait ses oraisons avec lesquelles il dépensait ses nuits et ses

jours.

Il visitait souvent Seïdina Ahmed Tidjani (�) en effectuant le déplacement du village de Aouled

Moussa à ‘Aïn Madhi, même si les habitants de son village le critiquaient pour cette raison. Un jour,

ceux qui s’acharnaient contre lui allèrent le dénoncer auprès de quelques personnes qui avaient

déposé chez lui une partie de leurs récoltes. Ils affirmèrent que notre personnage les avait

consommés, ce qui poussa ces derniers à venir réclamer leurs dépôts. Or, il en avait presque

consommé l’intégralité, mais dans l’intention d’un emprunt qu’il aurait restitué au moment de la

récolte. En effet, il était persuadé que les gens lui avaient donné l’autorisation d’en faire usage, mais

voilà qu’à présent, ils lui demandaient expressément de leur restituer leurs biens. Face à ces

circonstances, il partit voir Seïdina Ahmed Tidjani (�) et l’informa sur sa fâcheuse situation. Seïdina

lui remit alors quelques cailloux en lui ordonnant de les mettre dans la récolte. Il devait après ça

peser le poids de l’ensemble de ce qui était en dépôt chez lui, tout ceci sans la présence de

quiconque, et enfin, il ne devait plus accepter de les reprendre. C’est ainsi qu’il exécuta les

recommandations de Seïdina Ahmed Tidjani (�), puis il rendit l’intégralité des dépôts. Les

dénigreurs furent surpris de constater qu’il n’avait rien consommé et ils se sont dit : « Mais de quoi

se nourrissait-il alors ? ».

Les propriétaires des dépôts reconnurent que les dénonciateurs n’étaient que des menteurs et ils

demandèrent à Sidi Ahmed Dadouch (�) de reprendre leurs biens chez lui, mais il refusa. Après

cela, il se rendit chez Seïdina Ahmed Tidjani (�) et le trouva en compagnie de quelques-uns de ses

SS

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compagnons. Il commença alors à danser en signe de joie devant ce prodige qui venait de lui

arriver, ce qui provoqua un sourire à Seïdina (�) et à ses compagnons (�). Certains frères

l’interrogèrent au sujet de ce qui s’était passé, il leur répondit : « J’avais l’impression que la récolte augmentait quand je la déposais sur la balance, alors que je ne déposais pas grand-chose ! ».

iiddii HHaajjjj AAhhmmeedd DDjjaawwiiyyeedd TTaannjjii

Cet homme fait partie des hommes de Dieu passionnés dans l’amour de notre maître Mohammed

(�). Il était, avant sa rencontre avec Seïdina Ahmed Tidjani (�), à la recherche de celui qui lui

prendrait la main dans le cheminement. Très engagé dans le désir d’atteindre ses demandes, il était

vêtu du costume du disciple qui s’abandonne à son maître. Chaque fois qu’il entendait parler d’un

Cheikh d’entre les Chouyoukh, il voyageait vers lui pour le rencontrer et prendre de lui jusqu’à ce

qu’il entendit parler de la présence de Seïdina Ahmed Tidjani (�) à Fès.

Il quitta alors la région de Tanja pour voyager vers lui. Il arriva à Fès un vendredi au zénith

(zawwal) et il entra à la mosquée Qarawiyyine pour accomplir le Djoumou’a. Il se dirigea vers le

mihrab et trouva une place libre au premier rang, proche d’un endroit où était préparé comme une

sorte de tapis. Il fit la prière du salut à la mosquée à côté de cette place en question, puis Seïdina

Ahmed Tidjani (�) vint et pria sur cette place préparée pour lui. Notre personnage fut pris d’un

état intense qui lui était étranger. Il n’avait jamais vu Seïdina (�) auparavant, ni ne le connaissait.

Lorsque notre personnage eut terminé sa prière, son état persista. Ni il ne leva la tête, ni il ne se

tourna vers Seïdina Ahmed Tidjani (�) en raison de ce qu’il avait comme crainte révérencielle

majestueuse. Ensuite Seïdina (�), après avoir clôturé sa prière, commença à réciter le Coran de son

début et il le clôtura au moment où les gens commencèrent à attendre la sortie du sermonnaire.

Notre personnage a écouté la lecture de son début à sa fin en étant sûr de ce qu’il avait entendu et il

fut très étonné de cette lecture entière accomplie en si peu de temps. Il s’est dit en lui-même que

c’était ce qu’il recherchait et c’était le premier prodige de Seïdina auquel il assista. Puis, lorsque le

sermon et la prière furent clôturés, les gens vinrent saluer et visiter Seïdina Ahmed Tidjani (�)

comme c’était leur habitude lorsqu’ils le voyaient. Sidi Ahmed Djawiyed (�) interrogea les gens sur

l’identité de ce Cheikh qu’ils venaient ainsi visiter et ils lui répondirent qu’il s’agissait là de Cheikh

Tidjani (�). Il s’avança alors vers lui avec un adeb parfait et se présenta à lui, le suppliant de

l’accepter parmi ses disciples. Et, sur le champ, il a pris la Tariqa s’abreuvant de son océan, il

retourna dans sa région, triomphant d’avoir désormais atteint son souhait.

SS

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iiddii AAhhmmeedd iibbnn AAbbddrraahhmmaann SSeemmgghhoouunnii

Le Wali parfait, le connaissant relié doté de la majestueuse bénédiction, Sidi Ahmed ibn

Abdrahmane Semghouni (�), l’une des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�). Il était caractérisé par une aspiration élevée et il était très considéré au sein des élites comme du

commun. Il a été rapporté que lorsque notre personnage a rencontré l’immense Khalife Sidi Hajj

‘Ali Tamacini (�) à Boussemghoume, il lui a évoqué le cas des enfants de Seïdina Ahmed Tidjani

(�) jusqu'à ce qu’il lui dise : « Je pense que personne ne pourra les ramener de Fès, car il ne désire point en sortir pour se rendre dans le désert, sauf par le biais d’un secret. » Sidi Hajj ‘Ali (�) lui dit

alors : « Je vais les ramener par le biais d’un secret et tu le constateras de toi-même. »

Il se rendit donc à Fès et y trouva les enfants de Seïdina Ahmed Tidjani (�) lassés et tracassés par

l’évènement survenu avec le fils du Sultan et ils étaient fort désireux de s’en aller. Or, les

compagnons de Seïdina (�) qui vivaient à Fès lui déclarèrent qu’ils ne laisseraient jamais partir les

enfants de Seïdina Ahmed Tidjani avec lui. La situation paraissait donc sans issue au point que la

seule solution fut de porter cette affaire au prince de l’époque Maoulana Sultan Souleïman, qu’Allah

sanctifie son âme au Paradis. Une fois devant lui, les disciples de Fès argumentèrent en disant : « Les

enfants de Seïdina Ahmed Tidjani sont nés à Fès (en fait, seul Sidi Mohamed El Habib y est né) et c’est le lieu où ils sont installés, ils ne doivent pas en sortir. » Seïdina Hajj ‘Ali (�) dit alors : « Leur

origine est de ‘Aïn Madhi et leur irrigation ne se trouve pas dans cette ville, mais elle est dans le désert. » faisant allusion à la parole de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui avait dit : « Il n’y a que le désert qui convienne à mes garçons, ils s’y assainiront et y vivront. » Le verdict trancha en faveur de

Sidi Hajj ‘Ali (�) mais à la condition toutefois que les enfants de Seïdina Ahmed Tidjani (�)

désirent effectivement voyager. La situation s’apaisa et s’arrangea entre Sidi Hajj ‘Ali (�) et les

disciples.

Parmi les propos qu’ils s’échangèrent, ils lui demandèrent : « Nous aimerions que tu nous informes sur l’identité de celui d’entre les membres de cette Tariqa Mohammediya qui est apparu

conformément à la parole de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui avait dit : « Il y a certain d’entre mes compagnons que, si on rassemblait l’ensemble des Pôles de cette communauté, on ne pourrait les

peser devant l’étendue d’un seul cheveu de leurs océans. » et il a dit que l’un d’entre eux est apparu et qu’il est de père et de mère Fèsi (originaire de Fès) mais sans pourtant le nommer, le dissimulant

entièrement. » Sidi Hajj ‘Ali (�) leur dit : « Mais que feriez-vous donc avec lui si vous le voyez ? »

Ils répondirent : « Nous l’honorerions et nous nous conformerions à ses ordres. » Il leur demanda :

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« N’est-ce pas qu’il ne serait qu’un serviteur de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de ses enfants ?! » Ils

dirent : « Oui, en effet. » Il leur dit alors : « Il vous suffit alors d’honorer les enfants de Seïdina

Ahmed Tidjani et de vous conformer à leurs ordres en priorité, vu ce que cela implique comme observance des commandements de Seïdina Ahmed Tidjani. Or ses enfants vous ordonnent de

renoncer à votre opposition hostile au sujet de leur voyage si vous désirez réellement l’agrément d’Allah par la satisfaction de Seïdina (�). » C’est à cet instant que les disciples abandonnèrent leurs

contestations pour ce départ. Sidi Hajj ‘Ali (�) put ainsi partir avec les enfants de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) laissant derrière eux les yeux des disciples en pleurs, leurs cœurs consumés par cette

séparation. Les gens restèrent ébahis devant ce départ, car ils étaient convaincus de son impossibilité.

Cet événement laisse entrevoir deux faits particuliers : Le premier est que Seïdina Ahmed Tidjani

(�) avait informé que seul le désert conviendrait à ses garçons, qu’ils s’y assainiront et y vivrons,

quant aux filles il n’y a que la ville qui leur conviendrait. Il est rapporté dans El Ifadat-l-

Ahmediya que la cause de ses propos est qu’une personne proposa sa fille pour Sidi Mohamed El

Habib (�), alors Seïdina Ahmed Tidjani (�) s’excusa en lui déclarant ces propos-là et il ne s’est pas

écoulé une année qu’ils s’y sont effectivement rendus. Le second est que Sidi Hajj ‘Ali (�) avait

affirmé à Sidi Ahmed ibn Abdrahman Semghouni (�) qu’il allait ramener les enfants de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) dans le désert par le biais d’un secret et c’est ce qui s’est déroulé.

Remarque : Sidi Arbi ben Sa-ih (�) fut interrogé sur cette personne originaire de Fès dont a parlé

Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il répondit : « Par cette insinuation, il ne veut pas désigner la ville de Fès mais il insinue en fait par la mère la Tariqa et par le père l’esprit de Seïdina Ahmed Tidjani (�) »

iiddii MMoouullaayy AAhhmmeedd iibbnn AAbbddssaalleemm EEll FFiillaallyy

Le grand Connaissant, le célèbre Wali aux nombreux prodiges et aux caractères nobles, le Chérif

authentique Moulay Ahmed ibn Abdsalem El Filaly (�). Ce maître faisait partie de l’élite des élites

des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui l’aimait d’un amour particulier que tous lui

enviaient. Il faisait partie d’un de ceux qui subirent le tort du savant Sidi Mohamed ibn Mechri (�).

Ce dernier, se fiant à son propre degré, s’est laissé illusionner face à leur degré et il a voulu agir

contre eux et ainsi est survenu ce qui est survenu.

Seïdina Ahmed Tidjani (�) dut ordonner à Sidi Hajj Ali Harazime (�) d’intercéder auprès du

Prophète (�) par l’intermédiaire de Seïdina Ibrahim (�) afin que le Fqih Sidi Mohamed ibn

SS

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Mechri (�) soit pardonné pour ce qui est arrivé. La vision qu’eut Sidi Hajj Ali Harazime (�)

confirma cela. En effet, il vit le Prophète (�) sous une coupole verte et rayonnante de lumière et

parmi ceux qui se trouvaient en sa compagnie, il y avait Seïdina Ibrahim (�). Celui-ci en

l’apercevant sut sa requête et il s’avança alors vers le Prophète (�) et intercéda en faveur de Sidi

Mohamed ibn Mechri. Le Prophète (�) se plia à son intercession tout en lui disant : « Si tu n’étais pas mon père je ne lui aurais pas pardonné ». Ensuite, il ordonna qu’il quitte le pays où il se trouvait

avec mansuétude et douceur et ainsi jusqu’à la fin de la scène, car cette vision est longue et nous

n’avons rapporté qu’une partie. Moulay Ahmed ibn Abdsalem El Filaly (�) est enterré en Tunisie,

qu’Allah lui fasse miséricorde.

iiddii AAhhmmeedd iibbnn ‘‘AAcchhoouurr SSeemmgghhoouunnii

Le savant dont la renommée s’est propagée à l’ensemble des contrées, l’homme à la poitrine de

laquelle ont émergé les sources des secrets, Abou-l-‘Abbas Sidi Ahmed ibn ‘Achour Semghouni

(�). Ce maître majestueux était très aimé auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et ce, malgré son

jeune âge. Son père faisait partie des proches particuliers de Seïdina (�). À la mort du père de notre

personnage, sa mère l’emmena à Seïdina (�) afin qu’il invoque en sa faveur et il était alors un jeune

enfant. Seïdina Ahmed Tidjani (�) invoqua en sa faveur puis il crachota dans sa bouche et depuis

lorsqu’il parlait ses auditeurs espéraient que plus jamais il ne se taise en raison de ce qu’Allah faisait

surgir sur sa langue comme sagesse Seigneuriale et connaissance subtile.

Il était une source de savoir et un Kaouthar où pouvaient s’abreuver les élites et le commun. Le fils

de Seïdina (�), Sidi Mohammed El Habib (�) le respectait énormément et il a appris diverses

sciences auprès de lui. De plus, à l’époque de l’oppression de la gent injuste envers les gens de cette

région, il lui demanda de composer des vers afin de les réciter après l’accomplissement de la

Wadhifa et depuis c’est ce qui est récité dans ces régions. Lorsque les ennemis s’emparèrent du pays,

ils envoyèrent une lettre à Sidi Ahmed ibn ‘Achour (�) afin de l’inviter à venir enseigner la science

à Alger alors que bien entendu leur objectif était de l’emprisonner. Il fut très inquiet et il répondit

au gouverneur d’Alger par un refus, celui-ci lui renvoya alors un courrier lui demandant de

demeurer où il était pour l’enseignement de la noble science comme à son habitude, mais en

revanche il devrait désormais payer un fort tribut. Notre personnage n’accepta pas cette injustice et

en fut irrité, il décida alors de fuir en direction de la ville de Figuig, il ne se passa qu’un court

moment avant qu’il ne meure comme Exilé dans la voie d’Allah.

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iiddii AAhhmmeedd iibbnn ‘‘AAssaakkeerr EEll DDjjaazzaa--iirrii

Le détenteur de la grande maîtrise, à la station élevée, Abou-l-Abbas Sidi Ahmed ibn 'Asaker El

Djaza'iri (�). Ce maître était immergé dans l'amour de Seïdina (�) qui l'aimait aussi vu son sincère

et complet amour.

Il a été rapporté que notre personnage demandait souvent à Seïdina Ahmed Tidjani (�) de lui

garantir l'acquisition de la station identique à celle du grand et célèbre connaissant, le wali Abou

Zayd Sidi Abdrahman (�), mais Seïdina (�) le mettait en garde contre cela. Or un jour il accepta sa

requête en lui disant : « Tu auras cela, mais à une condition, c'est que tu acceptes les épreuves de sa station ». Il lui répondit : « Ô mon maître certes j'accepte cela ». Conformément au décret d'Allah,

il survint des évènements entre les Turcs et lui, évènements qui aboutirent à son exécution. Au

cours d’une période durant laquelle il visita Seïdina (�) à Fès, il rencontrât également la célèbre

Majdhouba Lalla Mannana (�). Lors de cette entrevue, elle lui dévoila en premier lieu son nom

puis elle lui raconta d'autres choses jusqu'à lui dire : « Le mal te viendra dans ton jardin ». Or il

s'avéra qu'en retournant à Alger, les Turcs passèrent dans son jardin et trouvèrent quelque chose qui

les poussa à le tuer par erreur, qu'Allah lui fasse Miséricorde.

iiddii AAhhmmeedd iibbnn IIssmmaa’’iill EEll LLaagghhoouuaattii

Le juriste, le savant détenteur de la clairvoyance et de l'âme vertueuse, Sidi Chérif Ahmed ibn

Isma'il El Laghouati (�). Il était aimé par Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui faisait souvent son éloge.

Parmi les évènements que l’on rapporte sur lui, il y a qu’un jour avant le fajr il se trouvait dans

l'ancienne mosquée de Laghouat et il lisait discrètement le Qor'an. À ses côtés se trouvait le

compagnon de Seïdina, Sidi 'Issa Charraz (�) qui faisait du Dhikr. Soudain, ce dernier vit le

Prophète (�) qui lui dit : « Dis à Ahmed ibn Isma'il qu'il élève sa voix en récitant le Qor'an ». Sidi

'Issa Charraz (�) se dirigea alors vers Sidi Ahmed ibn Isma'il El Laghouati (�) et l'informa de ce que

le Prophète (�) venait de lui ordonner. Notre personnage commença donc à lire le Qor'an à voix

haute conformément à l'ordre noble et sa récitation semblait être une flûte parmi les flûtes de

Seïdina Daoud (�).

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iiddii AAhhmmeedd iibbnn KKiirraannee

Le méritant, l’évocateur, le reconnaissant Abou-l-Abbas Sidi Ahmed ibn Kirane (�). Il était parmi

les aimés et les proches de Seïdina (�) et il faisait partie des Connaissants et des évocateurs

abondants d’Allah. Il était un de ceux qui accomplissaient l’Adhan dans la Zaouiya à l’approche de

la mort de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et même après. Seïdina lui avait dit : « Tous ceux qui verront ton visage entreront au Paradis et de même pour ceux qui verront ceux qui t’ont vu ». Il

s’asseyait fréquemment à la porte de la Zaouiya et il disait : « Regardez mon visage afin que vous réussissiez, certes mon maître m’a dit ceci et cela ».

iiddii AAhhmmeedd iibbnn MMaa’’aammaarr LLaagghhoouuaattii

Celui qui portait la couronne de la sainteté et qui était entouré par l’œil de la préservation, Abou-l-

‘Abbas Sidi Ahmed ibn Ma’amar connu sous le nom d’ibn Salim Laghouati (�). Cet homme

majestueux pour qui a été devancé l’aide Seigneuriale, les dons de la connaissance et l’affection de

Seïdina (�), faisait partie des méritants de l’élite des compagnons. Il a été rapporté que lorsque

Seïdina Ahmed Tidjani (�) est arrivé à Laghouat, et que pour l’occasion ses compagnons se sont

réunis, il leur a dit : « Je vous ai ramené une bouchée de Fès et je veux vous la remettre ». Sidi

Ahmed Lakhdar (�) lui dit : « Ô ! Sidi, cette bouchée que tu veux nous remettre donne-là à cet enfant » et il désigna du doigt Sidi Ahmed ibn Ma’amar (�). Seïdina (�) invoqua pour lui ensuite il

posa sa noble main sur sa tête et il dit : « Qu’Allah te préserve du mépris, de la pauvreté et du châtiment de la tombe, et qu’Il grave la sainteté dans ton cœur ». A partir de cet instant notre

personnage eut la Grande Ouverture et l’immense Connaissance comme l’ont attesté le commun et

l’élite parmi ceux qui l’ont connu.

C’est à lui que s’adressait Seïdina Ahmed Tidjani (�) lorsqu’il avait dit : « Donner pour ALLAH »

comme il est rapporté dans le livre El Ifadat. En effet, notre personnage interrogea Seïdina (�) sur

une coutume qu’avaient leurs ancêtres et qui était de donner chaque année de l’orge aux

descendants du Pôle connu Sidi Abdelqader Ibn Mohamed (�) enterré dans la ville d’El Bayadh. Il

lui demanda : « Que nous ordonnes-tu à propos de cette coutume ? » Seïdina (�) répondit :

« Donnez ou laissez » et il le répéta 3 fois. Sidi Ahmed Ibn Ma’amar (�) lui redemanda et ajouta :

« Ô ! Sidi, si le disciple diverge avec son Cheikh il en récolte alors la perte, informe-nous sur ce que tu nous ordonnes ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui dit : « Celui qui veut donner qu’il mette

l’intention de donner pour ALLAH ».

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Parmi les évènements qui lui sont survenus avec le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) et qui

concernait une situation entre les Turcs et les enfants de Seïdina. il vit en songe que Seïdina Ahmed

Tidjani (�) avait trois tentes qui étaient entourées de boue, or Sidi Ibn Ma’amar (�) vit en songe

Seïdina (�) qui lui dit : « Dis-leurs : Prenez une tente et emmenez-là à l'Ouest de Laghouat, la deuxième emmenez-là à l’Est et laissez l’autre jusqu’à ce que la boue disparaisse » Sidi Ahmed Ibn

Ma’mar (�) raconte : « Suite à ce rêve je me réveillai et ne mis personne au courant de ce que j’avais vu. Or ; au matin même où j’ai eu ce songe, voilà que le messager du gouverneur turc

apporta une lettre destinée aux enfants de Seïdina (�). Le gouverneur leur demandait de venir pour qu’il puisse tirer bénédiction d’eux, mais son objectif était bien autre chose. Les compagnons qui étaient présents en ce temps-là se sont réunis et le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) était parmi

eux ; ils commencèrent à discuter sur cette situation et sur ce qu’ils allaient faire. Allaient-ils laisser les enfants de Seïdina (�) partir voir le gouverneur ou non ? Et ils envisageaient quelles seraient les

conséquences de tout cela. Sidi Ahmed Lakhdar (�), le compagnon de Seïdina (�) dit alors à ce groupe : « Il serait peut-être préférable pour la paix dans les deux camps qu’ils partent les voir ! »

Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) lui dit : « Par le Majestueux ! Comment abandonnerions-nous les enfants de Seïdina (�) aux mains des Turcs afin qu’ils jouent avec, cela ne se fera jamais » » Ensuite,

Sidi Hajj ‘Ali (�) se tourna vers notre personnage et lui demanda : « Dis-nous ce que Seïdina (�) t’a demandé de nous transmettre » alors que Sidi Ahmed Ibn Ma’amar (�) n’avait parlé à personne

de son rêve. Il a donc raconté sa vision, ce qui causa l’étonnement de l’assemblée et cela a confirmé

le fait qu’il ne fallait pas laisser partir les enfants de Seïdina (�).

Par la suite Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) a pris avec lui Sidi Mohamed El Kebir (�) pour l’emmener

à Tamacine et il envoya Sidi Mohamed El Habib (�) à Boussemghoune et ces deux-là

représentaient les deux tentes dont a parlé Seïdina (�) dans le rêve, dont l’un devait partir à l’Est de

Laghouat et l’autre à l’Ouest. Et, toujours conformément à la vision, Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�)

ordonna de laisser le reste de la famille de Seïdina (�) à ‘Aïn Madhi. Certains lui dirent :

« Comment laisser la famille de Seïdina (�) à ‘Aïn Madhi alors que les ennemis vont être lancés

contre eux ? » Sidi Hajj ‘Ali (�) les rassura en ces termes : « Je n’ai pas peur pour eux.» Effectivement, les Turcs assaillirent les habitants de ‘Aïn Madhi et détruisirent la ville ; et alors qu’ils

étaient sur le chemin du retour, ils furent surpris par un tremblement de terre qui décima leur

armée et ils retournèrent défaits. Au cours de cet évènement, la famille de Seïdina (�) et sa maison

furent protégées par Allah (�). Par la suite, Sidi Hajj ‘Ali (�) ordonna de faire revenir les enfants de

Seïdina (�) à ‘Aïn Madhi, mais lorsqu’ils arrivèrent sur place ils constatèrent que toute la ville était

détruite alors ils retournèrent sur leur pas. Sidi Hajj ‘Ali (�) ordonna aux disciples de reconstruire la

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ville et de l’habiter et Sidi Ahmed Ibn Ma’amar (�) était de ceux qui s’acharnèrent à accomplir

cette tâche jusqu’à la parfaire.

Sidi Mohamed El Habib (�) fut impressionné par le travail accompli par Sidi Ahmed Ibn Ma’mar

(�) au point qu’il envoya un courrier à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) pour lui faire-part de ce

dévouement. Il le mit au courant de la remise en état de l’ensemble de la ville, ceci fut un prodige,

car la ville qui était entièrement en ruine fut reconstruite en seulement dix jours et personne ne

ressentit de la fatigue, au contraire se fut un apaisant repos tout au long des travaux. Sidi Hajj ‘Ali

Tamacini renvoya une réponse à Sidi Mohamed El Habib (�) et par rapport à Sidi Ahmed Ibn

Ma’amar et son mérite il lui révéla : « Ceci est la part qu’Allah lui a donné et qui lui a été réservée dans la préexistence, Seïdina (�) l’aimait énormément et on a entendu justement de Seïdina Ahmed

Tidjani : « Je n’aime personne avant que nous soit rendu apparent qu’Allah et son Prophète (�) l’aiment et je ne me détourne de personne avant que nous soit rendu apparent qu’Allah et son

Prophète (�) se sont détournés de lui » ».

Lorsqu’il mourut en l’année 1268 de l’Hégire et qu’il fut enterré, Sidi Mohamed El Habib (�) vint

cinq jours après et se recueillit auprès de sa tombe. Il ordonna aux gens présents de partir puis il

s’assit auprès de sa tête, orienté vers la Qibla et il resta ainsi pendant deux heures et le Mouqadem

Ibn Mechri Rayan (�) s’assit derrière lui. Lorsque Sidi Mohamed El Habib (�) se leva, il dit au

Mouqadem en question : « Je lui ai fait quelque chose, qui même s’il se trouvait dans le feu, il en serait sorti ».

iiddii AAhhmmeedd iibbnn MMoohhaammeedd FFaatthhaann BBaannnnaannii FFeessii

Il fait partie des élites et parmi les meilleurs de son temps, il était raffermi dans la science et avait une

haute aspiration spirituelle s’incarnant à travers la générosité et l’indulgence. Il a reçu de la part de

Seïdina Ahmed Tidjani (�) des sciences, des secrets et il a bénéficié de ses lumières. Ainsi, il a pris

de la Chari’a son essence et de la Haqiqa sa contemplation. Il fut installé sur le tapis de la proximité

dans la Tariqa auprès de la sainte présence Tidjani (�), il s’est abreuvé alors de la science et de

l’action. Il a pris la Tariqa directement de Seïdina (�), avant son père, suite à ce qu’il a vu de la part

du Cheikh (�) en tant que Baraka et en raison de la sympathie qu’il avait pour lui.

On rapporte qu’il est tombé un jour, ce qui a provoqué le bleuissement de ses deux jambes, on l’a

donc emmené chez lui avec beaucoup de chagrin. Son père, Sidi Mohamed, est allé lui chercher

des médecins et parmi eux le médecin célèbre nommé Bisantissi. Il lui a fait un plâtre et il lui a

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ordonné de s’allonger et de s’abstenir de tout mouvement en conseillant à son père de bien veiller à

ce qu’il reste dans cet état par crainte de perdre l’usage de ses jambes. Sidi Ahmed Bannani (�) fut

affligé à cause de cela, il a considéré que le conseil du médecin était très difficile à réaliser par

conséquent il implora le secours d’Allah par l’intermédiaire de Seïdina Ahmed Tidjani (�) puis il

fut pris de somnolence en raison de la grande douleur. Il a vu Seïdina Ahmed Tidjani (�)

accompagné d’un homme à qui il a dit : « Ô ‘Ali ! fais-lui un médicament » puis il a mis sa main

bénie sur ses deux jambes et il lui a dit : « Donne-moi ta main, lève-toi et marche » Suite à cela il a

senti la fraîcheur de l’apaisement et il s’est réveillé tout en ayant la certitude que Seïdina Ahmed

Tidjani (�) lui avait apporté la guérison à travers le Wali célèbre, médecin des Aouliya, Moulay ‘Ali

Boughaleb (�). Puis la douleur s’est estompée, il a fait bouger ses jambes et il a voulu se mettre

debout.

Ceux qui étaient présents avaient peur pour lui, mais il n’a pas prêté attention à leurs propos, il a

pris une canne avec sa main et il s’est levé. Son père, ayant été informé de sa volonté de se lever,

s’est précipité près de lui afin de l’en empêcher. Mais il l’a trouvé dans cet état sans qu’il éprouve

pourtant la moindre douleur, son père voulut le sermonner à cause du non-respect des consignes du

médecin, Sidi Ahmed informa alors son père de sa vision, ainsi il se tranquillisa et il eut la certitude

sur la présence de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et sur la concrétisation de sa Baraka. Quant au

médecin évoqué précédemment, il s’est étonné de cette guérison soudaine, puisqu’il ne croyait pas

en son rétablissement. Par conséquent, il a compris que cela faisait partie des prodiges de Seïdina

Ahmed Tidjani (�). Ainsi, Sidi Ahmed Bannani (�) s’est rétabli entièrement. Ceci fait partie des

causes qui ont incité le père de Sidi Ahmed à prendre la Tariqa de Seïdina (�).

Sidi Ahmed Bannani (�) était très attaché à Seïdina Ahmed Tidjani (�) depuis qu’il l’a connu, il

passait la majeure partie de son temps en sa compagnie dans la Zaouiya sauf lors des nécessités. Il a

eu l’accès à l’ouverture des portes de la connaissance et il a également eu accès aux secrets que

Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui transmettait en tant qu’Ouverture Seigneuriale débordant de la

sainte présence Mohammedienne. Même s’il était d’une vive intelligence et d’une science claire et

limpide, lorsqu’il lui arrivait de discuter avec Seïdina (�) au sujet d’un verset ou d’un hadith il

restait stupéfait et étonné de la profondeur de ces propos émanant de l’océan de ses secrets. On

rapporte qu’il disait : « Je me considère en tant que barbare, ne comprenant rien par moment, en présence de Seïdina (�) face aux irrigations infuses qu’il dictait et devant les connaissances et les

ouvertures qu’il manifestait ».

On rapporte également qu’il est parti faire le pèlerinage et il a rencontré durant son voyage un

groupe de personnes qui avaient l’ouverture dans cette Tariqa Ahmediya et alors qu’il parcourait le

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Hijez, il est passé avec un de ses accompagnateurs près d’un lieu où on l’a informé de la présence de

la tombe de Sidi Untel, un compagnon. Il est rentré près de sa tombe avec l’intention de tirer la

Baraka, car il n’est pas interdit au disciple Tidjani de visiter les prophètes (�), les compagnons (�)

ou les frères dans la voie. Après avoir accompli sa visite, on l’a informé que la tombe n’était pas celle

d’un compagnon, mais celle d’un Wali et cela, après avoir parcouru une certaine distance. Ceci l’a

affecté et il n’a pas pu s’empêcher de revenir dans ce lieu puis il s’est excusé auprès du Wali comme

s’il était vivant, il lui dit : « Ô Wali ! Je t’ai visité en pensant que tu étais un compagnon et puisque tu n’en es pas un, je reviens alors sur ma visite dans la forme et dans le fond et je ne manifeste aucun

désir d’avoir un influx me parvenant par ton intermédiaire suite à cette visite. Si j’avais su que tu n’étais pas un compagnon, je ne t’aurais pas visité par crainte de me voir rompre d’avec ma voie ».

Tous ces propos ont été annoncés avec douceur, ainsi il a manifesté le respect que l’on doit aux

Wali en évoquant des excuses dignes d’un disciple sincère dans son respect envers le pacte des

Chouyoukh. Enfin, il retourna à la caravane à laquelle il appartenait en les informant de son

attitude, ainsi il fut la cause d’une éducation pour ceux qui étaient en sa compagnie parmi les frères

qui constatèrent des actes et non pas seulement des paroles.

L’agissement de Sidi Ahmed Bannani (�) dans cette situation est une preuve de sa sincérité dans son

attachement au pacte de son Cheikh dans la voie, car en son sein la visite est interdite. En effet, elle

est la cause de la rupture de l’irrigation parvenant de la part du Cheikh au profit du disciple comme

ceci est clair au sein de la voie. On peut répliquer alors : il aurait pu revenir sur sa visite seulement

par son intention ceci aurait été suffisant sans avoir besoin de retourner auprès de la tombe ou bien

s’abstenir de revenir sur sa visite puisqu’en vérité il n’a pas fait la visite de ce Wali là étant donné

qu’il l’a visité pensant qu’il s’agissait d’un compagnon, sa visite n’est donc plus une visite interdite.

Quel est alors le secret qui motiva son agissement ? La réponse est qu’il a agi de la sorte pour bien

certifier auprès des Tidjani qui étaient présents avec lui le caractère illicite dans la voie de la visite

des Wali autre que les compagnons (�) car ils auraient pu penser que cela est permis, ainsi son acte a

enraciné entièrement aux yeux de tous l’interdiction de telles visites.

iiddii AAhhmmeedd LLaakkhhddaarr TTaammaacciinnii

Le Wali parfait et connaissant relié, détenteur des hauts degrés et des grands prodiges, le Chérif

majestueux Abou-l-‘Abbas Sidi Ahmed Lakhdar El Idrissi Tamacini (�). Il fait partie de l’élite aux

grands mérites parmi les compagnons de Seïdina (�) et il est enterré à Tamacine (sud-est algérien)

où sa tombe est connue.

SS

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Sidi Ahmed ‘Abdelaoui (�) a rapporté que le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) après avoir décidé la

construction de la Zaouiya de Tamacine a choisi un endroit pur pour l’aménagement. En creusant

les fondations, le tombeau de notre personnage fut atteint et Sidi Hajj ‘Ali (�) ordonna de le fendre

tout en disant : « Les compagnons de Seïdina (�) s’en vont avec leurs corps et leurs esprits dans un Barzakh (monde intermédiaire entre la vie terrestre et celle de l’au-delà) qui leur est particulier en

compagnie de Seïdina Ahmed Tidjani (�) ». Ils ont fendu le tombeau et lorsqu’ils l’ouvrirent ils le

trouvèrent entièrement vide. Sidi Mohamed El Habib (�) avait dit une parole similaire à celle du

Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�). En effet, il a dit : « Tous les compagnons de Seïdina (�) qui meurent, se déplacent avec leurs propres personnes jusqu’au Barzakh de Seïdina Ahmed Tidjani (�) ».

Parmi les compagnons il en est qui assistent, après leur mort, à la récitation de l’oraison du Wadhifa

dans la Zaouiya bénie de Fès et certains vivants parmi les élites les reconnaissent. À ce sujet le

compagnon de Seïdina (�), Sidi ‘Issa ibn Kharraz (�) a raconté qu’il a vu le grand compagnon Sidi

ibn Mechri El Achhab (�) après sa mort. Il sortait de la Zaouiya bénie après que le Wadhifa ait été

récité. Sidi ‘Issa Kharraz (�) lui demanda : « Assistez-vous donc à la Wadhifa après la mort ? » Il

répondit : « Oui ! » Ensuite, il l’interrogea sur la situation de son père nommé Sidi ‘Arbi ibn El

Achhab (�), à quoi Sidi ibn Mechri (�) répondit : « Sa station est très élevée et moi je suis en

dessous de lui, je ne sais pas ce qu’elle contient en raison de son élévation et de sa limpidité inaccessible ; sache qu’il récitait tous les jours dix mille Salat Fatihi ». Je lui ai demandé de

m’indiquer l’endroit de son emplacement (spirituel) et il m’emmena à un endroit puis me désigna

du doigt l’emplacement, mais il ajouta par allusion que je ne pourrais le voir qu’après ma mort et

après ça il a disparu.

iiddii AAhhmmeedd MMaagghhbbaarr

L’homme majestueux, Sidi Ahmed ibn hajj ‘Arbi Maghbar, alors âgé de seize ans, il était souvent

assis à la Zaouiya bénie tout au long du vécu de Seïdina (�). Son père avait la Tariqa de certains

autres Connaissants, mais avec une croyance ferme en Seïdina Ahmed Tidjani (�) et un amour

particulier pour lui et, chaque fois qu’il lui survenait quelque chose, il allait auprès de Seïdina (�)

pour qu’il le lui ôte et il le satisfaisait dans sa demande. Quant à notre personnage, il a pris la Tariqa

de Seïdina Ahmed Tidjani (�) à travers le grand Wali Moulay Mohamed ben Abi Nasr El ‘Alawi

(�) et il était toujours auprès de lui.

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Il a rapporté que Seïdina (�) accomplissait fréquemment la prière du vendredi à la mosquée

Qarawiyyine. Or, à l’époque de la construction de la Grande Zaouiya, les habitants de Fès furent

très virulents par leur langage envers Seïdina Ahmed Tidjani (�). L’un d’entre eux imitait les

Majdhoub feintant l’extase et dès qu’il apercevait Seïdina (�) il lançait de méchants propos contre

lui, se laissant influencer par ceux qui s’opposaient à Seïdina (�). La langue de Seïdina (�)

répondait par ces vers : « Certes les détracteurs ont ordonné que l’ont m’insulte or on m’ordonne et

je le dis cela ne me regarde pas ». De plus, durant cette époque, Seïdina (�) interdisait à ses

compagnons de répliquer à ces gens-là. Une fois, Seïdina (�) sortit de la prière, ce même homme

éleva la voix d’un air moqueur en disant : « Tous les Bédouins du désert sont tes cousins, ô ma beauté, ils veulent construire une Zaouiya, ils vont se faire du tort à eux-mêmes vu leur génie ». Un

compagnon dit à Seïdina Ahmed Tidjani (�) : « N’entends-tu pas ce qu’il est en train de dire, ô

mon maître ? » Seïdina (�) fut saisi d’un état en chevauchant son cheval, celui-ci montait et

descendait, jusqu'à ce que Seïdina dise : « Par Allah ! Pas avant que ne soient écrasées les entrailles

du renégat ».

Il s’avéra que l’homme en question, en rentrant chez lui, fut atteint par la peste. Il chercha la

délivrance de ce mal par l’intermédiaire des saints, mais il ne fut pas secouru et lorsqu’Allah lui

voulut du bien, il lui fit comprendre qu’il avait été touché par la cause de Seïdina (�). Il se mit à

l’implorer et à l’appeler pour qu’il lui pardonne en demandant à ceux qui passeraient devant chez

lui d’aller intercéder auprès de lui. Les envieux, qui l’avaient incité à délier sa langue sur Seïdina

(�), étaient là et l’écoutaient. Certains d’entre eux se rendirent donc auprès de Seïdina (�) et le

supplièrent de lever ce mal qui était descendu et ils intercédèrent par le caractère sacré de son aïeul,

le Prophète (�) afin qu’il lui pardonne. Seïdina Ahmed Tidjani (�) répondit : « Pour ce qui est arrivé, c’est arrivé, mais tout ira bien pour lui quant à sa foi » et, suite à cela, cet homme put

prononcer l’attestation de foi et mourut. Qu’Allah nous pourvoie de l’Adeb dû à nos maîtres les

wali. Sidi Ahmed Maghbar (�) est mort quant à lui en l’année 1268 et il est enterré à Bab Ftouh.

iiddii AAhhmmeedd MMaazzoouunnii

L’homme à la bénédiction élevée, Abou-l-‘Abbas Sidi Ahmed Mazouni (�). Il faisait partie des

plus grands parmi les élites des compagnons, de ceux pour qui fut décrété le soutien par l’obtention

de la perfection dans la sainteté et les prodiges courants. Il décéda du vivant de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) et il fut enterré dans le cimetière des « Aoulad ibn Abdallah » près de la porte de « Bab

Ftouh ». Parmi ses mérites montrant l’élévation de son degré dans la sainteté, il y a ce qui a été

rapporté des propos de Seïdina (�) après l’enterrement de notre personnage. Il a dit à ses

SS

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compagnons : « Celui qui a un besoin et qui désire le résoudre qu’il prenne un peu de terre de la tombe de Sidi Ahmed Mazouni ». Et Allah est le plus savant.

iiddii HHaajjjj ‘‘AAllii AAmmllaass

Le détenteur du secret éclatant, l’élu vertueux, le grand connaissant, l’exemple le plus réputé, celui

qui a aimé Seïdina Ahmed Tidjani (�) et qui est aimé par lui. Il partageait son assemblée et était son

accompagnateur, Abou-l-Hassan Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�). Cet homme fait partie des élites de

l’élite, très proche de Seïdina Ahmed Tidjani (�) dont il avait accès aussi bien en sa présence qu’en

son absence, ce qui n’était pas accordé aux autres.

Il était chimiste et préparait des substances bénéfiques pour la guérison de certaines maladies. Un

jour où il était à la Zaouiya bénie, il faisait l'extraction d’une substance particulière par l’autorisation

de Seïdina (�). Pendant son travail, le Wali et Chérif Sidi El Hafidh Ben ‘Adwa (�) frappa à la

porte de la Zaouiya bénie en appelant Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�) par son nom. Lorsque Sidi Hajj ‘Ali

(�) lui ouvrit la porte, le Wali en question lui dit : « Je voudrais, par la grâce d’Allah, que vous me donniez la graisse que vous êtes en train de produire ». Sidi Hajj ‘Ali Amlas lui répondit : « Ô

maître, je n’ai pas l’autorisation de vous accorder ce que vous désirez ». Sidi Hafidh (�) insista et fit

des invocations en sa faveur, mais Sidi Hajj ‘Ali (�) répondit : « Je jure par Allah que je ne vous le

donnerai que par l'autorisation de Seïdina » Il lui dit alors : « Demande-lui l'autorisation » tout en

lui donnant la mèche d'une lampe.

Sidi Hajj ‘Ali (�) partit donc trouver Seïdina Ahmed Tidjani (�) afin de l’informer et il le trouva

comme si justement il l’attendait. Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�) lui dit alors : « Ô maître, le Majdhoub

Sidi Hafidh me demande de lui graisser cette mèche » Seïdina (�) lui répondit : « Ne le fais pas, rends-lui sa mèche et surtout ne la graisse pas avec cette matière » après ça, il la lui rendit en disant :

« Seïdina m’a interdit de la graisser avec cette matière » Sidi Hafidh (�) a donc répondu : « Comme il le désire ! » et il partit. Plus tard, Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�) demanda à Seïdina Ahmed Tidjani (�)

la raison pour laquelle il lui avait interdit de graisser la mèche. Il lui répondit : « Déjà les gens n’ont pas réussi à accéder là où il est lui sans que tu lui graisses, alors qu’en penses-tu si tu l’avais fais ? » Ici

se dévoile, qu'en réalité cette mèche n’était que le symbole du prestigieux pouvoir de gérance et de

contrôle des choses (Tasrif : haute station spirituelle particulière de certains saints) que possédait Sidi

Hafidh (�). Or il a voulu à travers cela, demander à compléter son pouvoir de gérance, ce que

Seïdina (�) lui a interdit.

SS

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Le Fqih Sidi Abdsalem Banani (�) a rapporté qu’une fois Sidi Hafidh (�) a pénétré dans la Zaouiya

bénie et il est parti accomplir ses ablutions. Seïdina Ahmed Tidjani (�) était avec quelques-uns de

ses compagnons et on l’a informé que Sidi Hafidh Ben ‘Adwa (�) était allé faire ses ablutions.

Seïdina (�) s’est tourné dans sa direction et lorsqu’il le vit il dit aux compagnons présents avec lui :

« Je l’ai vu présent dans l’assemblée cachée des saints sans que je sache son nom ». Sidi Hafidh (�) a

eu l’Ouverture spirituelle (Fath) par le fait qu’il chantait abondamment l'éloge du Prophète (�)

jusqu’à ce que le Prophète (�) lui-même soit venu. Il lui a donné un verre de lait qu’il but et à la

suite à cela, il eut l'Ouverture. De plus, par sa station, il sort de l'autorité du Pôle qui n’a pas de

pouvoir sur lui. Il a été rapporté par certains de ses compagnons ayant eu l’Ouverture que Sidi

Hafidh (�) avait affirmé qu'il est arrivé à une station à laquelle seulement trois personnes peuvent

accéder tous les mille ans et que cette station n’avait pas été atteinte depuis plusieurs époques. On

peut compter parmi ses étranges prodiges (Karamat) le fait qu’en préparant du café il mettait du

poison dedans, ensuite il le buvait et en faisait boire à ses compagnons sans que cela leur fasse le

moindre mal.

Sache que Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�) avait une place honorable et respectueuse auprès de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et que Seïdina ne s’adressait à lui qu’à travers le terme de Maître. Il a été

rapporté qu’une fois Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�) est rentré chez Seïdina Ahmed Tidjani (�) alors que

le coiffeur lui coupait les cheveux. Il vit traîner par terre le turban de Seïdina, il le prit et le mit sur

sa tête pour en tirer la bénédiction (Baraka). Par le simple contact avec sa tête, il sentit que ses yeux

allaient sortir de leurs orbites, et cela, en raison des secrets que portait ce turban par le contact qu’il

avait avec la noble tête de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il mit alors ses mains dessus et hurla. Seïdina

le vit et lui dit : « Tu ne peux pas supporter cela » et le lui enleva de la tête, tout en invoquant la

douceur d’Allah afin que ses yeux ne soient pas perdus en raison de l’intensité de ce qui s’est

manifesté comme éclat. Ainsi, Sidi Hajj ‘Ali Amlas (�) est resté malade pendant une certaine

période jusqu'à ce qu’Allah lui envoie la guérison.

Une fois, Sidi Hajj ‘Ali Amlas demanda à Seïdina (�) d’invoquer le bien pour un de ses enfants,

Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui caressa les cheveux avec sa noble main et il dit : « Il est de nous et il revient à nous, lui et ses enfants et ceux qu’ils engendreront jusqu’au jour de la résurrection ». Il

figure parmi les plus anciens compagnons de Seïdina (�) et chaque fois qu’il écrivait aux disciples

de Fès il transmettait, à lui et ses enfants, un salut particulier et invoquait le bien pour eux.

Page 51: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

51

iiddii HHaajjjj ‘‘AAllii HHaarraazziimm BBeerraaddaa

Le Wali parfait, celui qui a accédé à la connaissance (Ma'rifa), l'immense Khalife doté de la station

(Maqam) élevée, le rassembleur des connaissances et des secrets, le supérieur dans le summum des

degrés supérieurs, le soleil de la joie qui a illuminé l'horizon des degrés supérieurs et qui ne fut

jamais atteint par quiconque. Il était parmi ceux qui avaient accédé à la connaissance et à la sainteté

parfaite, il avait un rang élevé auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et celui-ci lui donnait une très

grande valeur, il mentionnait son rang élevé auprès de ses compagnons au point qu'il fut envié par le

proche et le lointain. Seïdina (�) disait à son sujet : Le Prophète (�) m'a dit : « Il est pour toi au

rang d'Abou Bakr pour moi ». Parmi les paroles que le Prophète (�) a adressées à Sidi Ahmed

Tidjani (�), il y a celle-ci : « Ô ! Ahmed, demande conseil à ton serviteur et ton aimé le plus réputé

'Ali Harazim, car il est pour toi au rang de Haroun pour Moussa. Allah est le plus grand, le plus illustre, le plus immense et je ne te conseille rien de meilleur que ceci au sujet de lui, que le salut

soit sur toi »

Les circonstances et la cause qui ont poussé Sidi 'Ali Harazim (�) à se lier à Seïdina sont les

suivantes : lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (�) quitta Tlemcen en 1191, pour se rendre à la visite

pieuse de Moulay Idriss (�) à Fès, il rencontra à Oujda Sidi 'Ali Harazim. Tous deux ne se

connaissaient pas auparavant. Seïdina lui révéla par dévoilement (Moukachafa) la propre vision

qu'eut Sidi 'Ali Harazim (�) à son sujet il y a quelques années de cela et qu’il avait oublié. Il se le

rappela en effet et constata que Seïdina (�) lui disait la vérité, il sut alors avec certitude qu'Allah lui

avait réellement fait voir la réalité à travers cette vision. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui dit : « Ne

crains rien de ma part par le fait que je me suis fatigué à te rechercher, car je ne voulais que cette rencontre et louange à Allah pour cela. » Celui-ci dit alors : « J'ai loué Allah et l'ai remercié. J'ai su

qu'Allah m'a fait une grâce énorme et que Seïdina serait mon garant, celui qui s'occuperait de toutes mes affaires après qu'il m'ait certifié cela ».

Il s'est dirigé avec lui à Fès et quand ils y parvinrent, ils y restèrent un moment pour visiter la tombe

de Sidi Moulay Idriss (�). Seïdina lui transmit la voie Khalwatiyya et lui enseigna ce qu'Allah (�)

lui avait révélé d'entre les sciences et secrets de la Sunna. Lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (�)

décida de repartir pour Tlemcen, Sidi 'Ali Harazim (�) voulut se joindre à lui, mais Seïdina lui

conseilla de se diriger vers une autre région qu'Allah (�) lui aurait choisie. En le reconduisant, et

après lui avoir fait ses adieux, Seïdina (�) lui dit : « Accroche-toi au pacte et à l'amour (Mahaba)

jusqu'à ce que tu atteignes l'ouverture spirituelle (Fath) » Sidi 'Ali Harazim (�) était le Khalife de

Seïdina Ahmed Tidjani de son vivant, cette conversation qu'ils ont eue durant leur toute première

SS

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52

rencontre montre la parfaite particularité de ce compagnon et le soin qu'Allah (�) prenait de lui. Il

avait beaucoup de vertus parmi lesquelles le fait que Seïdina Ahmed Tidjani (�) l'ait informé que le

Prophète (�) l'aimait d'un amour particulier qui dépasse l'amour du père envers ses enfants, Seïdina

(�) avait dit encore à son sujet : « Ce que le Khalife a dit, je l'ai dit ».

Une des plus importantes vertus que Seïdina (�) a dit de lui, c’est : « Il ne parviendra rien de moi

sauf par l'intermédiaire de Sidi Hajj 'Ali Harazim ». Il a été dit par certaines gens dotés de la

Clairvoyance (Basira) ainsi que de tous les gens et les compagnons qui ont goûté au secret de la

Tariqa, croire que ceci est valable de son vivant comme après sa mort. On peut croire que

l'assistance continue de Seïdina Ahmed Tidjani (�) ne peut être reçue, que ce soit en général ou en

particulier, que par l'intermédiaire de Sidi 'Ali Harazim (�) et que ce dernier représente Seïdina (�)

dans le monde visible et celui de la sensibilité, après sa mort. Mais rien n'empêche que quelqu'un le

remplace dans sa fonction et Dieu seul est savant. Ainsi, il faut croire pleinement en eux deux et

savoir que l'on ne tire profit qu'en considérant le premier intermédiaire invisible et le deuxième ou

tout autre qui prendrait sa place après avoir été préalablement désigné par Seïdina Ahmed Tidjani

(�). La grâce d'Allah (�) est vaste et Lui seul est savant. Un des événements qui montre encore sa

particularité est la rencontre avec le compagnon du Prophète (�) et juge (Qadi) Abou Mohamed

Chamharouche (�) (un roi chez les Djinns). Celui-ci lui transmit, par la permission de Seïdina

Ahmed Tidjani (�), Hizbou Saïfi de vive voix comme il était habituel chez l'élite des compagnons.

Une de ses particularités qui montre son degré important, est sa participation à la rédaction du

célèbre et noble livre Djawahirou-l-Ma’ani dont le Prophète (�) avait dit : « Mon livre est celui-là et c'est moi qui l'ai rédigé ». En effet, une fois installé dans cette ville gardée par Allah (�), Fès,

depuis deux mois, Seïdina Ahmed Tidjani (�) ordonna par obéissance au Prophète (�), à son élève

le plus intime Sidi 'Ali Harazim (�) de rassembler et de composer le livre Djawahirou-l-Ma’ani,

d'organiser ses chapitres, de purifier ses sujets et d'implanter ses bases. Antérieurement à cet ordre, il

lui avait ordonné de déchirer tout ce qui fut rassemblé comme sujet illustre et sunnite à cause de ses

états majestueux (Hal) qu'il subissait à cette époque et qui étaient la conséquence de ses aspirations

élevées et de sa sincérité envers Allah (�). Sidi 'Ali Harazim (�) s'était conformé, à cette époque,

au commandement de Seïdina (�), et ce, malgré l'étonnement et l'insistance de l’élite des

compagnons et de ceux qui les suivaient afin qu'il reconsidère la question. Il ne laissa que quelques

notes qui se trouvaient chez certains compagnons et quand il lui fut permis de remettre à point le

livre, il profita de ces quelques notes dans beaucoup de portes et chapitres du livre.

Sidi 'Ali Harazim (�) commença la rédaction du livre dans son assemblage et son organisation, dans

la composition de ses sujets et de ses portes, à Fès, dans le début du mois de Cha'ban. Un an plus

Page 53: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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tard, le livre fut terminé au milieu du mois sacré de Dhoûl Qa'da et ceci, du vivant de Seïdina,

qu'Allah lui sanctifie son secret et qu'il déverse sur lui les nuages de son agrément. Après qu'il eut

terminé ce travail, il lui amena l'œuvre, il autorisa tout ce qui s'y trouve et le certifia par sa main

bénie de son début à sa fin, ceci se passa dans la mosquée Diwan. Par la grâce d'Allah (�), le livre

arriva avec bonheur et joie, célébrité et grande réputation dans toutes les contrées et dans tous les

pays. Il a été dit à l'attention des frères au sujet de ce noble livre, en les incitants à le lire : « Vous

devez, Ô peuple de frères et d'aimés toujours lire ce livre, car il est le garant, par la grâce du Roi Grand Donateur, pour l'assidu dans sa lecture et par le biais de l'amour sincère, d'arriver à la MA

'RIFA (connaissance) du Maître des maîtres, ainsi que de tirer les plus belles vérités et les plus rares subtilités et finesses, et de parvenir à la Présence Divine par toutes ses portes. Quiconque fait des efforts sur ce livre, s'il le perdait, il en perdrait avec sa tête et quant à celui qui ne le lit pas comme il

se doit, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même ».

Il suffit pour éliminer tout doute de la noblesse de ce livre extraordinaire, de savoir que la

provenance de sa composition vient du Prophète (�) et il fut ennobli, bonifié, illustré, agrandi en

mérite avec l'immensité du degré de Seïdina (�). Quant à celui qui voudra mesurer la somptuosité

de sa situation et de sa valeur, il devra attendre l'apogée de l'effort. Quiconque le lira et examinera

son contenu avec acuité, saura avec certitude que Seïdina Ahmed Tidjani (�) a dépassé quiconque

en qualités sublimes et complètes. Personne ne peut contredire ceci en son absence, sauf ceux à qui

il fut interdit d'accéder à sa baraka et son bien, parmi les gens de l'insouciance dont l'intention n'est

qu'hésitation et doute. Sidi 'Ali Harazim (�) a juré, en ce qui concerne la station de Seïdina (�) par

le Maître de la création, preuve de la particularité de son amour et de sa sincérité exceptionnelle.

La rédaction du livre Djawahirou-l-Ma’ani est un miracle qui lui certifie sa particularité, car celui

qui l'a organisé mélange sans distinction les sciences de planification étant donné qu'il n'avait aucune

maîtrise des stratégies de l'écriture littéraire. Une des baraka de ce livre merveilleux est le grand

nombre de personnes qui s'introduisirent dans cette Tariqa du Prophète (�) par sa lecture ou

seulement en l'ayant feuilleté. J'entendais souvent un des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�), un savant honorable, illustre et noble détenteur des secrets, dire : « Il fut attesté de ce livre qu'il garantirait envers le lieu qui le détient, la protection, beaucoup de biens, de joie et une amélioration

des caractères ; ceci ne peut être renié ou sous-estimé que par un imbécile ou un rebelle ». Une

autre des grâces éblouissantes de ce livre est que le maître de l'existence (�) a conseillé à Seïdina

(�), après lui avoir ordonné de composer le livre, de bien le préserver afin qu'il profite aux Wali qui

viendront.

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Sidi Hajj ‘Ali Harazim (�) est aussi l’auteur d’une épître intitulé « Rissalat el Fadl wal Imtinan

[…] » dont voici un court extrait pour le profit et la bénédiction : « Sache que l’Ouverture et que l’accès à Allah et à la station de la Connaissance ne sera donnée par Allah qu’à travers les gens qui

ont eu l’autorisation particulière (Idhnou Khass) comme l’autorisation nécessaire pour le message de la prophétie et s’il est dépourvu d’autorisation particulière il n’aura de la part d’Allah ni Ouverture,

ni accès, il ne récoltera que la fatigue. Et quant à celui qui veut se relier qu’à travers la lecture des

livres soufie et qui veut cheminer vers Allah en s’exprimant par eux, en tirant d’eux, en se

rattachant à eux, en ne se reliant qu’à eux, il ne récoltera de ce cheminement que la fatigue et il ne lui parviendra rien de la part d’Allah.

On veut dire par l’accès l’aboutissement à la Présence des Connaissances et des particularités. Quant

aux récompenses, elles lui parviendront selon sa sincérité. Le commencement de la rectitude dans l’obéissance et la constance dans l’obéissance ainsi que l’adoration, ne peuvent être correct et source de réussite que par la Connaissance. Et celui qui est dépourvu de Connaissance, il est dépourvu de

tout bien et de tout profit.

Ensuite, sache que l’adoration n’est valide qu’avec sept choses :

- l’intention - la science

- la Connaissance - la Loi

- la Vérité - la Sounna

- et le Cheikh. »

Sidi Hajj ‘Ali Harazim (�) a écrit aussi : « Je te mets en garde mon frère de trouver lent l’accès et

même après avoir perduré dans la Voie, car cela est la cause qui empêche d’atteindre l’Espéré, car si tu cheminais durant mille fois la durée de ce monde et que tu n’obtenais après cela de la part d’Allah

que la quantité d’un atome, alors sache que ce que tu as atteint est plus immense que tout ce que tu as pu cheminer pour l’atteindre et même si tu ne parviens qu’à l’endurance dans la servitude cela est

pour toi une très grande grâce. Je demande à Allah qu’Il t’accorde les clefs de la sagesse et qu’Il agisse envers nous avec Sa Grâce et Sa Miséricorde ».

Quand la Grande Ouverture (Fath) fut donnée à Sidi 'Ali Harazim (�), Seïdina (�) lui ordonna de

voyager, de quitter le pays où il résidait comme il avait déjà fait avec chaque personne qui atteignait

Page 55: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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cette station spirituelle (Maqam). Il a été rapporté que Seïdina (�) a dit un jour : « Si Allah accorde l’Ouverture (Fath) à un de mes compagnons et que certains habitent le pays où je suis, qu'ils s'en

aillent par crainte qu'il leur arrive des problèmes ». Certains de ses compagnons lui demandèrent :

« Ceci vient-il de toi ? » Il répondit : « D'Allah, sans aucun choix de ma part » puis il ajouta : « La

crainte n'est que pour celui auquel j'ai ordonné de voyager et d'éduquer les gens, quant aux autres ils n'auront rien à craindre de moi ». Ainsi était considérée la cause du départ de Sidi 'Ali Harazim

(�) pour le Hijaz jusqu'à ce qu'il y mourut. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui ordonna, dès son arrivée

en Égypte, d'enseigner à certains de ses compagnons qui étaient là-bas. De plus, Seïdina (�) a

informé Sidi 'Ali Harazim (�) qu'il accéderait à un degré immense et une station considérable, mais

ceci à la condition qu'il aille visiter la noble tombe du Prophète (�) et l'envie d'y accéder était

tellement forte qu'il faillit en perdre la raison.

Avant d'arriver devant la tombe du Prophète (�), il récita quelques noms importants que Seïdina

(�) lui avait appris, avec pour condition de ne les réciter que devant la tombe chérif. Ainsi, il a vu

ce qu'il a vu et s'est évanoui, ses compagnons de route crurent qu'il était mort et ils l'enterrèrent

vivant à Badr en 1218 de l’Hégire. Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait annoncé après cet évènement :

« S'ils ne l'avaient pas enterré, ils auraient entendu de lui des sciences, des connaissances et des

secrets qu'ils n'auraient jamais pu concevoir et qu'ils ne trouveraient dans aucun manuscrit » Sidi

Hajj Abdelwahab ibn El Ahmar (�), qui faisait partie de ceux qui l'ont accompagné durant son

voyage, a raconté : « Lorsque Sidi Harazim a récité le Nom Suprême d'Allah que Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui avait enseigné, avec pour condition de ne lire que devant la tombe Chérif, il se vida

de ses forces et son corps s'effondra. Je lui ai alors donné du lait à boire qu'il se mit à transpirer de suite comme il l'avait bu ».

Parmi tous ceux que Sidi 'Ali Harazim (�) rencontra durant son voyage, il y a celle avec le fameux

Connaissant, Cheikh El Islam de Tunisie Sidi Ibrahim Riyahi (�). Il lui transmit la Tariqa, celui-ci

impressionné par le saint homme écrivit un poème faisant l'éloge de ses multiples qualités. Lorsque

cela fut récité devant lui, il fut dans un état tel qu'il ne peut être exprimé, il pleura abondamment et

demanda après sa lecture un papier et une plume, il se mit à écrire devant les gens assis auprès de lui

ce qui suit : « Notre maître le Prophète (�), te dit : « Qu'Allah te récompense de ma part en bien.

Tu as de Moi et d'Allah l'amour complet, tu es sur la bonne voie, tu as l'agrément entier et je t'annonce par ceci des connaissances, des secrets et de la joie. Et que la paix soit sur toi » »

Lorsque Sidi 'Ali Harazim (�) arriva en Tunisie, il se maria avec une Chérifa suite à l'ordre qu'il

reçut du Prophète (�) et cela avant son départ de Fès. Par la suite, il divorça d’avec elle, car la

situation l'imposait. Il a été rapporté à ce sujet que le noble Khalife Sidi 'Ali Harazim (�) avait

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raconté à un de ses particuliers et cela avant son départ, tout ce que le Prophète (�) lui avait

annoncé sur cette Chérifa avec les détails, en citant même son nom et celui de son père. En arrivant

en Tunisie, il trouva exactement tout ce dont le Prophète (�) l'avait informé. Par la suite, lorsque

ce particulier apprit le divorce, il fut perturbé et étonné, car l'ordre du mariage lui était venu du

Prophète (�) et pendant ses temps libres, il fut assiégé d'insufflations sataniques à propos de cette

affaire. Un jour celui-ci s'assit auprès de Seïdina (�), ils n'étaient que tous les deux et restèrent à

parler un bon moment jusqu'à ce que son cœur s'attendrisse et que ses membres s'humilièrent, il ne

sentit plus rien. Puis la pensée sur ce sujet lui traversa l'esprit et sa pureté en fut troublée, Seïdina

Ahmed Tidjani (�) le regarda et inclina sa tête en lui déclarant : « Elle ne faisait pas la prière » sans

rien ajouter. J'ai su alors que le Prophète (�) avait approuvé cela.

Voilà donc un aperçu de la vie du noble Khalife Sidi Hajj 'Ali Harazim Berada (�).

iiddii ''AAllii iibbnn CChhttiioouuii

Le grand Connaissant, le célèbre wali, le Majdhoub cheminant, l'authentique Chérif Abou-l-

Hassan Sidi ‘Ali ibn Chtioui originaire du Jerid (Tunisie). Il était célèbre dans le domaine de la

sainteté et on témoigna de sa grande connaissance. Il lui arrivait souvent de rencontrer l'esprit du

Cheikh dans la Chari'a et la Tariqa, source des secrets et des Réalités, notre maître ‘Abdelqader

Djilani (�) auprès de qui il avait pris la Tariqa. Notre personnage s'occupait à chasser et un jour où

il chassait une gazelle, tandis qu’il la guettait, survint à lui Cheikh ‘Abdelqader Djilani (�)

chevauchant son cheval. Notre personnage éprouva une certaine honte du fait qu'il l'ait trouvé en

cette situation. Ils se mirent à discuter ensemble jusqu'au moment où il lui demanda : « Ô mon maître, nous avons entendu parler d'un Cheikh qui est apparu à Boussemghoune, que dis-tu de

lui ? » Il lui répondit : « Ô mon fils il est l'arbre sous lequel nous nous abritons » et ceci fut la cause

pour laquelle Sidi 'Ali s'affilia à Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii HHaajjjj ‘‘AAllii TTaammaacciinnii

Le Pôle parfait et le secours excellent, détenteur des prodiges abondants et des mérites courants de

cette communauté, pleine lune de bonheur qui a illuminé les obscurités et le soleil de la guidée,

Abou-l-Hassan Seïdina El Hajj 'Ali ibn Seïdina Hajj 'Aïssa Tamacini (�). Il faisait partie de l'élite

des élites parmi les compagnons de Seïdina (�). Il avait atteint des degrés immenses, dont Seïdina

SS

SS

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Ahmed Tidjani (�) témoigna. Ce majestueux compagnon est un Chérif Hassanite, sa famille était

originaire de Yanbou’ en Arabie et ce fut l’un de ses aïeuls, en provenance de la région de

Sejelmassa (au Sud du Maroc), qui s’installa avec sa famille dans l’oasis de Tamacine au Sud-est

algérien. Il y naquit en 1180 de l’Hégire (1766 apr. J.-C.) et y vécu avec sa famille.

Son premier contact avec Seïdina Ahmed Tidjani (�) se déroula par l’intermédiaire de Sidi

Mohamed ibn Mechri et selon les circonstances suivantes : Seïdina (�) confia à ce dernier un dépôt

en lui ordonnant de ne le donner qu’à celui qui le lui réclamera. Sidi Mohamed Ibn Mechri (�) se

dirigea vers les gens de sa tribu d’origine, car peut-être trouverait-il auprès d’eux, celui qui

obtiendrait ce bien, mais il ne rencontra point celui qui fut destiné à recevoir le dépôt. Il se dirigea

alors vers une autre région, puis vers Tamacine où il fit la rencontre de Sidi Hajj ‘Ali qui sortait de

son jardin. Sidi Hajj ‘Ali le salua et lui proposa de l’héberger pour son séjour puis ils se donnèrent

rendez-vous à la mosquée après la prière du ‘Icha. Après ladite prière, ils se dirigèrent vers la

demeure de Sidi Hajj ‘Ali et ils dînèrent ensemble. Par la suite, ce dernier réclama le dépôt que lui

avait confié le grand Cheikh (�). Sidi Mohammed ibn Mechri (�), qui ne l’avait jamais rencontré

auparavant, rebuta à le lui donner pensant qu’il ne serait pas apte à supporter un tel secret, mais face

à la bienveillance et l’insistance de Sidi Hajj ‘Ali, il sut clairement qu’il était bel et bien celui qui

devait recevoir le dépôt et il le lui donna en disant : « Pas de privation pour celui à qui Allah octroie ». Cela se déroula en l’an 1203 H alors qu’il était âgé de 23 ans.

Plus tard, il rencontra le compagnon Sidi Mohamed Sassi (�) avec un groupe de disciples venant de

Guemar, en route pour ‘Aïn Madhi. Ils s’arrêtèrent à proximité de Tamacine, Sidi Hajj ‘Ali fit leur

connaissance et s’occupa d’eux. Il leur déclara aussi que l’année prochaine, il les accompagnerait à

son tour lors de cette visite. L’année en question, il attendit le groupe de la ville de Guemar qui

devait se rendre auprès de Seïdina (�) pour l’Aïd-el-Adha et il les accompagna. Lorsqu’ils

arrivèrent auprès de Seïdina, Sidi ‘Ali se colla à son épaule et Seïdina (�) le recouvrit d’une partie

de son vêtement et le fit asseoir à ses côtés, ce fut en l’an 1204 de l’Hégire. L’amour pour Seïdina

(�) s’empara entièrement de Sidi Hajj ‘Ali, au point qu’il se sentait incapable de retourner chez lui

en laissant son maître et lorsque ses compagnons de voyage lui rappelèrent sa famille et ses enfants, il

répondit : « Ils sont sous sa surveillance et il est au courant de leur situation ». Il tint compagnie à

Seïdina (�) de longues années ne se rendant à Tamacine que comme un invité à la période de la

récolte des dattes, ensuite il retournait auprès de Seïdina (�) et ainsi jusqu’au moment où il a atteint

la station qu’Allah avait choisie pour lui. Puis Seïdina (�) lui ordonna de retourner à Tamacine en

lui disant : « Lorsque tu retourneras en paix à Tamacine, affaire-toi à élargir ta maison et prépare-toi

un endroit pour la prière et le Dhikr. Consacre aussi des endroits pour la réception des visiteurs et multiplie la construction de bâtiments, car certes tu vas atteindre un objectif jusqu’au point où les

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gens vont venir te visiter de toutes les contrées et ne craint point du Détenteur du Trône qu’Il ne restreigne, cherche l’aide d’Allah en cela ». Seïdina Ahmed Tidjani quant à lui, s’exila avec sa

famille jusqu’à Fès en compagnie de Sidi ‘Ali Harazim en passant par le village de Figuig.

Depuis son installation à Fès, Sidi Hajj ‘Ali Tamacini se rendit environ quatorze fois auprès de lui.

Lorsqu'il visitait Seïdina Ahmed Tidjani (�) à Fès, celui-ci le faisait passer devant pour diriger la

prière, et ce, malgré la présence d'une grande quantité de savants et de méritants. Une fois, pendant

la prière, quelque chose le troubla et quelqu'un demanda à Seïdina si, à cause de cela, la prière était

valide selon la loi (Chari'a) et Seïdina (�) lui répondit : « Cet homme a le Fath (l'ouverture spirituelle) et la prière derrière quelqu'un qui a le Fath est acceptée ». Cela est une attestation

suffisante de Seïdina Ahmed Tidjani qui met l'accent sur la grande valeur de notre personnage. Une

autre fois également, le serviteur de Seïdina Ahmed Tidjani, Sidi Taïeb Ibn Mohamed Sefiani (�),

qui s'occupait des dépenses de la maison et des besoins, fut interrogé au sujet d'une de ses servantes

qui était malade, il lui demanda : « Lui avez-vous acheté un médicament ? » Il lui répondit : « Nous lui avons acheté quelques médicaments, mais ils n'ont eût aucun effet sur elle, mais peut-être ce qui

serait le mieux c'est de lui faire la Roqiyya » Seïdina (�) dit alors : « Qui pourrait lui faire ? » Et il

ajouta : « Je ne vois pour cela que Sidi Hajj Tamacini, s'il est présent ». Sidi Taïeb (�) lui dit :

« J'aurais voulu que tu l'autorises à moi-même, ô Mon maître ! Car tu ne l'autorises qu'à Sidi Hajj 'Ali Tamacini ». Il n'accepta pas et répéta sans cesse : « Et qui est comme Sidi Hajj 'Ali, ô Untel ! ».

Et il le blâma en le répétant sans arrêt jusqu'à ce qu’il eut préféré ne jamais l'avoir dit.

Parmi les habitudes de Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�), il y avait, qu'après l'installation de Seïdina (�)

dans la ville de Fès, il venait le visiter par le prodige « du pas » (c'est-à-dire qu'avec un pas il se

déplaçait dans l'endroit souhaité). Mais, Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui défendit d'agir de la sorte en

lui disant : « Si tu es venu me voir pour Allah, tu dois venir en agissant tel le commun des gens avec des chaussures, une canne et une escorte, tu goûtes à tout ce que ressentent les autres comme soif,

fatigue et peur ». Certains des compagnons particuliers de Seïdina (�) ont raconté qu'un jour

Seïdina Ahmed Tidjani fit la prière du 'Asr et la dirigeait devant un groupe de huit compagnons,

quand ils eurent fini l'office et qu'il fit face à ses compagnons, ils ne s'étaient pas rendu compte de la

présence d'une rafle de dattes. Ils ont alors regardé Seïdina, stupéfaits de l'apparition soudaine et

miraculeuse de ces dattes. Quand Seïdina (�) vu leur état, il leur dit : « Cela est l'acte de tel homme » et l'a qualifié de pitre ou quelque chose de ce genre tout en le nommant. Par la suite,

quand Seïdina rencontra Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�), il lui cita ce qui fut arrivé et lui demanda :

« Qu'est-ce qui t'a poussé à faire cela ? » Il répondit : « Ô mon maître ! Excusez-moi, j'étais à ce

moment-là dans mon champ. Les ouvriers étaient en train de cueillir des dattes et voilà que j'ai vu cette tige, elle me plut et j'ai eu envie qu'elle vous parvienne dans le même état. Ceci m'a poussé à

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la jeter et à prononcer des paroles secrètes pour qu'elle descende entre vos mains » Seïdina (�) le

réprimanda pour cela, et lui défendit de refaire des choses semblables.

Il assista au décès de Seïdina (�). Il lui rendit sa dernière visite trois jours avant, où il lui fit ses

adieux et reçut la lieutenance (khilafat) directement de lui, le lui écrivant de sa main bénie, ainsi que

ses recommandations concernant ses enfants et l’ensemble des gens de la voie. Il lui assura, ce jour-

là, que le lendemain, il devrait sortir de Fès pour sa destination sans attendre (sa destination serait le

mont Zabib afin d’acheter pour Cheikh un cheval Fêsi mais en fait, comme à son habitude, ce fut

une allusion cachée que Seïdina lui fit et il le comprit). Sidi Hajj Ali en fut ému et lui dit : « Je suis ton serviteur, et je me suis lié à ta compagnie, je ne puis supporter d’être séparé de toi, car ce discours est imposant et terrible, il me brise le cœur ». Il s’effondra en pleurs devant Seïdina Ahmed

Tidjani (�) qui lui dit : « Pourquoi pleures-tu ? Cette sentence est inévitable, impossible d’y échapper pour les créatures, sois patient et ta patience n’est que par Allah, et sois un homme fort en

toi-même. Je t’ai placé comme mon lieutenant et mon remplaçant, je te fais hériter de mon secret, je t’ai délégué mes recommandations pour mes enfants, mes épouses, mes serviteurs, mes

compagnons et mes aimés parmi les gens de la voie. Notre Seigneur sera ton soutien en cela, qu’Il soit Glorifié et Exalté. » Il lui dit aussi : « Notre affaire (Tariqa) se donne (transmet) de vivant à

vivant et tu es mon lieutenant pour elle après moi. » Ceux qui ont assisté à ses recommandations

sont Sidi Mahmoud Tounsi, Sidi Ahmed ibn Souleïman Taghzouti et Sidi Tahar ibn AbdeSaddaq

(�).

À la mort de Seïdina Ahmed Tidjani (�) sont apparus sur Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�), les signes du

grand Fath en lesquels on ne trouvait rien de pareil. Les gens ont commencé à venir de toutes les

contrées pour prendre la Baraka de la Tariqa à travers lui. Une fois, deux cents personnes affiliées à

lui, tous venants de contrées éloignées, ont coïncidé dans leur venue pour demander le Taqdim

(titre de Mouqadem permettant la transmission de l’autorisation pour la Tariqa), afin de pouvoir

conférer les oraisons. Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�) avait une très grande science du dévoilement

(Moukachafa) qu'il gérait comme il désirait. Il voyait souvent le Prophète (�) et on raconte à ce

sujet, une discussion qu'il eut sur le thème de la vision du Prophète (�) par les Wali. Un jour, il

était en train d'évoquer Allah (�) auprès de certains frères et il dit : « Ô untel ! De ceux qui sont

présents avec toi à notre époque, ils ne font rien, que ce soit quelque chose de grand ou de petit sans la permission du Prophète (�) par dévoilement et vision, même pour aller se coucher, ils ne le

font qu'après permission du Prophète (�) » et quiconque l'a entendu a compris que cette personne-

là n'était autre que lui-même.

Page 60: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

60

Sidi ‘Abdelaoui (�) a rapporté qu'un voyageur, qui avait trois bagages, accompagnait une caravane.

Or à l'époque, le gouverneur percevait pour chaque bagage un riyal et il n'avait pas d’argent pour

ses trois bagages. Il se mit à penser à Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�) et demanda à Allah (�), par

l'intercession de la valeur que ce dernier avait auprès de Lui, la sûreté et la paix contre tout ce qui

pourrait survenir comme obstacle. Il partit avec la caravane, tout le monde paya son dû sauf lui qui

passa au travers sans rien payer et personne ne lui demanda quoi que ce soit, au contraire Allah (�)

le voila au regard des gens. Quand cette histoire arriva auprès de Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�), il lui

demanda : « Ô untel ! Est-ce que les gens ont payé les riyals aux Français ? » II répondit : « Oui mon

maître, sauf moi, car Allah m'a voilé à leurs yeux avec la Baraka de ta valeur chez Lui».

Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�) n'entreprenait rien sans demander l'avis de Seïdina Ahmed Tidjani (�),

il a certifié qu'il était le Pôle après Seïdina et il était célèbre pour cela à l'époque. Sidi ‘Abdelaoui

(�) a raconté qu'une fois, il se trouvait auprès de Sidi 'Ali Tamacini (�) et il désirait lui demander le

Taqdim pour pouvoir transmettre le noble Ouird. L'intention lui traversa l'esprit et il raconte : « De l'instant où cette intention passa dans mon esprit, Sidi 'Ali Tamacini se retourna vers moi et me dit :

« Tu es autorisé à donner la Tariqa à toute personne qui la demande ». J'ai remercié Allah pour cette grâce immense et ainsi il dévoilait ce qui était caché »

Il est décédé en 1260 de l'Hégire, il fut enterré dans sa ville Tamacine (sud-est Algérien) et sa tombe

ne cesse d'être irriguée de miséricorde à tout instant. Telle était la vie d’un homme aux multiples

grâces.

iiddii ‘‘AArrbbii EEll AAcchhhhaabb

Le pieux wali, à l’amour sincère, aux prodiges étonnants et à la valeur élevée, détenteur de

l’immense grâce, Sidi ‘Arbi El Achhab (�). Ce maître fait partie des élites parmi les compagnons de

Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il était rapproché et contemplé par tous du regard de l’affection.

Seïdina (�) lui confiait toutes ses affaires importantes et particulières au point qu’il ne quittait pas le

seuil de sa porte tant qu’il n’en avait pas reçu l’autorisation. Il a été rapporté qu’une fois Seïdina (�)

appela notre personnage alors que celui-ci se trouvait dans les lieux d’aisances, il s’empressa donc de

sortir sans prendre le temps de se laver. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui demanda : « Pourquoi ne prends-tu pas le temps de te laver avec de l’eau ? » Il répondit : « Ô Sidi ! Mes habits je peux les changer par des autres et je peux les nettoyer, mais je ne veux pas que la pensée du Cheikh change à

mon sujet », C’était une personne qui était pris par des états. Une autre fois Seïdina Ahmed Tidjani

SS

Page 61: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

61

(�) l’appela alors que Sidi ‘Arbi (�) se trouvait sur le toit. Notre personnage n’hésita pas à se jeter

du toit, mais il en sortit indemne. Seïdina (�) lui défendit d’agir de la sorte.

Il a été rapporté aussi qu’un jour Sidi ‘Arbi (�) traversa une des rues de Fès en se dirigeant vers la

maison de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il avait avec lui huit charges de charbon destinées à la

cuisine quotidienne dans la maison de Seïdina (�). Or, chaque fois qu’il traversait un chemin,

certains curieux parmi les gens de Fès disaient d’un ton méprisant : « Ce charbon est utilisé par Sidi Ahmed Tidjani pour l’usage de l’alchimie et des élixirs ». Sidi ‘Arbi El Achhab (�) ne leur

répondait pas. Il arriva auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui se trouvait dans sa maison avec un

groupe de ses compagnons. Seïdina (�) lui demanda : « Ô Sidi ‘Arbi ! Qu’as-tu entendu de ces gens ? » Il lui répéta alors leurs propos. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui dit alors : « On demande à

Allah qu’Il leur pardonne ».

Il n’est pas vrai que Seïdina (�) pratiquait l’alchimie or, beaucoup de gens lui attribuaient cet art en

raison des larges biens qu’il détenait, et ce, malgré les grandes dépenses qu’il occasionnait. Ne

voyant pas d’où cela pouvait lui provenir et constatant les ustensiles de distilleries et autres

instruments qu’il utilisait, ils colportaient faussement cette accusation à son sujet, mais elle était

infondée. En réalité Seïdina Ahmed Tidjani (�) utilisait l’ensemble de ce matériel pour extraire des

huiles thérapeutiques, tel que la chaux, qui sert dans le traitement de certaines maladies. D'ailleurs,

Seïdina (�) donnait discrètement cette huile de chaux au commerçant Hajj Taleb Benjaloun afin

qu’il s’en serve pour guérir les pèlerins malades. Or, les gens pensaient que ce commerçant en

question faisait don d’un médicament qu’il avait acheté à l’étranger jusqu’au jour où il leur déclarera

qu’en fait c’était Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui le lui donnait.

Sache que Sidi ‘Arbi El Achhab (�) avait une haute valeur auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et

le Prophète (�) en personne lui recommanda de prendre soin de lui. Il accomplissait dix milles

Salatou-l-Fatihi par jour et il tenait compagnie à Seïdina Ahmed Tidjani (�) en voyage comme en

résidant, et cela, durant vingt années. Lorsqu’il décéda, Seïdina (�) dit à son sujet : « Quel excellent

partenaire ! Quel excellent compagnon ! Quel excellent dépositaire ! » Il assista à ses funérailles et

suite à son enterrement certains parmi les élites des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�)

vinrent lui adresser leurs condoléances. Un parmi eux lui dit : « Ô Sidi ! Même s’il est mort nous, nous sommes là et nous sommes tous comme lui ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui répondit : « Il

n’y a pas une personne comme lui et il ne peut pas y en avoir. » Ce témoignage de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) vis-à-vis de notre personnage est suffisant en tant qu’honneur. Sidi ‘Arbi El Achhab

(�) a été enterré du côté de Bab Ftouh (une des portes de Fès) et il a été rapporté que lors de son

enterrement Seïdina Ahmed Tidjani (�) s’est adossé à l’ombre d’un olivier et cet arbre était célèbre

Page 62: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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auprès des disciples de Fès, car les gens s’y rendaient pour en tirer une bénédiction. De plus, il est

reconnu pour celui qui souffre du dos, que s’il s’adosse à cet arbre, il guérit par la permission

d’Allah.

L’imam Soukeïrij (�) raconte à ce sujet : « Une fois, j’ai assisté à un enterrement près de la tombe de Sidi ‘Arbi et j’ai questionné au sujet de cet arbre afin de le connaître. Or un juriste aux propos

excessifs me répondit d’un air de critique, et nous étions tout un groupe à être assis sous son ombre : " Quel que soit le résultat que l’on obtient (par sa bénédiction), il est du devoir des savants

de la Tariqa Tidjaniya d’ordonner de couper cet arbre comme a été coupé l’arbre du pacte de l’agrément afin qu’il ne soit pas adoré" » Je lui répondis alors : « Cette comparaison est nulle et inutile. En effet, n’est-il pas reconnu chez le commun comme chez l’élite parmi les gens de la

Sunna que la recherche de bénédiction dans les traces laissées par les vertueux est louable et en aucune façon il n’est à craindre, pour le commun des musulmans, qu’il ne corrompe leur foi par cet

acte. Alors que vaut ton opinion devant celles de tous les autres, mais je pense que par ce genre de propos tu n’as cherché qu’à vouloir faire triompher ta science. Que dire alors des autres traces

comme celles laissées par Seïdina (�) qui existent et qui, si on se base sur ton avis, seraient plus à craindre d’être pris comme adoration telle la grotte de HIRA dans laquelle est rentré le Prophète

(�) ou la pierre noire ou encore tous les lieux qui sont l’objet de visite pieuse, si on suit ton raisonnement, ils devraient être alors les premiers à être détruits et à disparaître ». L’homme en

question fut blâmé par le reste du groupe et il s’en alla en baissant la tête.

iiddii ‘‘AArrbbii EEll ‘‘IIrraaqqii

Le noble Chérif, le savant respectueux, source de grâce, Abou Walid Sidi ‘Arbi El ‘Iraqi (�), l’un

des détenteurs de l’Ouverture spirituelle parmi les élites des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�). Il faisait partie de ses proches et de ceux qu’il regardait par un regard de révérence. Notre

personnage était parmi ceux qui avaient eu l’honneur de s’asseoir en présence de Seïdina (�) lors de

ses repas. Une fois justement ils furent rejoints par le fils de notre personnage, le savant de son

temps, le maître de grande valeur, l’érudit dans la science des hadiths Sidi Walid El ‘Iraqi et il était

encore enfant à cette époque. Seïdina (�) le fit asseoir sur ses genoux et de sa main bénie il lui

donnait des bouchées de couscous tout en évoquant l’Ouverture pour lui. Et il fut certes constaté

sur ce noble maître des ouvertures grandioses dans les sciences apparentes et cachées avec une

faculté de mémorisation éblouissante, cela suite à la bénédiction des invocations de Seïdina (�).

SS

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iiddii BBiillaall

Il est le véridique, l'honnête, à la religion solide, Sidi Bilal (�). Il était au service de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) avec son cœur et son corps. Il avait un amour constant pour Seïdina et ses proches,

recherchant à faire tout ce qui lui plaisait.

Une fois, Seïdina Ahmed Tidjani (�) marchait à l’extérieur de la ville accompagné de Sidi Bilal (�)

et de certains autres de ses compagnons. Soudain, il aperçut une bête posée sur un tas d’ordures et

qui était encore en vie. Quand il interrogea sur son propriétaire on lui répondit que ce dernier,

constatant que son animal était malade, décida de le sortir afin de ne plus être dérangé par plus de

râlements s’il mourait. Seïdina Ahmed Tidjani (�) dit alors : « Et il reste ainsi affamé, cela n’est pas

permis » puis il se tourna vers Bilal (�) et lui dit : « Ô Bilal ! Qu’Allah te protège ! Apporte-lui de

quoi manger et boire jusqu’à ce qu’il meure ». Et Sidi Bilal (�) ne le laissa pas sans manger ni boire

jusqu’au moment où Allah décréta la mort de l’animal. Seïdina Ahmed Tidjani (�) aimait beaucoup

Sidi Bilal (�) en raison de la pureté de son secret et aussi parce qu’il avait le même nom que le

serviteur du Prophète (�), notre maître Bilal (�). Seïdina (�) disait souvent à son serviteur :

« Dépense Bilal et ne crains pas du détenteur du Trône qu’Il ne restreigne » ; rappelant ainsi ce que

le Prophète (�) disait à son célèbre compagnon.

Un jour, alors que Seïdina (�) partit visiter le Sultan Maoulana Souleïman, qu’Allah sanctifie son

secret, accompagné de Sidi Bilal à sa droite et d'un autre serviteur à sa gauche, il fut observé par

deux personnes appartenant à la grande noblesse et à la descendance du Prophète (�) qui se

trouvaient à ce moment-là dans la demeure du Sultan (�). En apercevant Seïdina Ahmed Tidjani

(�) au loin, ils s’exclamèrent en secret : « Par Allah ! Tidjani fait partie des signes d'Allah ! (C’est-à-

dire qu’il est enraciné dans la sainteté) » puis ils se turent. Lorsque Seïdina (�) les rejoignit et qu'ils

se levèrent pour le saluer, il leur répondit par dévoilement : « Dites : Par Allah ! Tidjani est le plus

grand signe d'Allah ! (C’est-à-dire qu’il est arrivé au summum de la sainteté puisqu’il en est le sceau) » et il le répéta à plusieurs reprises. Les nobles furent étonnés et leur croyance en la sainteté de

Seïdina Ahmed Tidjani (�) en a été affermie. Plus tard, tous les deux prirent la Tariqa.

SS

Page 64: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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iiddii HHaajjjj BBoouuddjjaamm’’aa

Le pieux, l'évocateur, le reconnaissant, la bénédiction, Sidi Hajj Boudjam'a (�), le serviteur de

Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il faisait partie des meilleurs parmi les élites, de ceux qui étaient loin de

toute trahison à l'égard de la majesté Ahmadienne, qui contiennent en eux tout le bien et qui

avaient la grande ouverture.

Il voyait souvent le Prophète (�), il utilisait pour cela la même prière qu'utilisait le grand

intermédiaire Sidi Mohamed Ibn 'Arabi (�) et lorsqu'il voyait le Prophète (�) celui-ci lui disait :

« Je suis Mohamed Ibn ‘Abdallah » De nombreux serviteurs de Seïdina (�) ainsi que de nombreux

serviteurs d'autres personnes ont vu apparaître en eux l'ouverture de la main même de Seïdina

Ahmed Tidjani (�). Il a été rapporté sur notre personnage qu'il lisait régulièrement, chaque veille

du vendredi et du lundi, le Dalaïl El Khaïrate et en groupe dans une mosquée qui était à

proximité de chez lui. Un soir, il n'est pas sorti comme à son habitude pour les rejoindre, mais de

chez lui il suivait leur lecture et ainsi jusqu'au moment où il s'endormit. Pendant son sommeil, il a

vu une personne du groupe, venu le voir en lui disant : « Lève-toi pour voir le Prophète (�), il

passe par là » et cette personne partit continuer sa lecture. Notre personnage est resté debout sur le

chemin avec tout l'adeb nécessaire et il vit le Prophète (�) en compagnie d'Abou Bakr Siddiq (�).

Il raconte ceci : « Lorsque j'ai vu le Prophète (�), je me suis jeté sur lui en disant : « Puis-je me

régaler de la trace du sceau de la prophétie ? » et je répétais cela plusieurs fois. Abou Bakr (�) m'a

répondu en montrant l'endroit où se trouvait le sceau de la prophétie : « Cet endroit est malade ».

Et il rajouta : « Ne t'en approche pas ». Le Prophète (�) se tourna vers lui en lui disant : « Laisse-le afin qu'il se régale ». Ensuite, le Prophète (�) ôta son manteau et déshabilla son épaule en me

disant : « Regarde ». J'ai vu le sceau de la prophétie entre ses épaules bénies et il ressemblait à la paume d'une main dont les doigts sont serrés et dirigés vers le bas et à l'extrémité, il y avait un cercle comme un tampon rouge.

Je commençais à l'embrasser et à le regarder jusqu'à ce que le Prophète (�) me dise : « Cela te

suffit » et il se rhabilla. Après m'être éloigné, il m'appela et me dit : « Est-ce que tu m'entends ? » Je répondis : « Oui, Ô maître, Ô Messager d'Allah ! » Il dit alors : « Tu fais partie de ceux qui m'ont vu

réellement ». En écoutant cela, je fus pris d'une joie tellement grande que je me réveillai et j'entendis alors le groupe qui se trouvait à côté dans la mosquée, qui était arrivé à la partie qui dit :

« Ô Allah prie sur le détenteur de la bonté, de la beauté, de la splendeur et de la perfection ». Je me suis levé, j'ai fait les ablutions puis je suis allé vers eux et je leur ai alors raconté la vision. J'étais sûr

SS

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que le Prophète (�) était venu assister à la clôture de la lecture, ils eurent une joie immense en m’entendant et cela les motiva à combattre leur paresse ».

Plus tard, il quitta ce groupe en raison du décès de la plupart d'entre eux, lui-même décéda environ

vingt ans après Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii BBoouu’’iizzaa EEll BBeerrbbeerryy

L’homme doté de la grande bénédiction, le pieux et le majestueux Chérif Sidi Bou’iza El Berbery

(�). Il éprouvait, qu’Allah lui fasse miséricorde, un amour sincère envers Seïdina Ahmed Tidjani

(�) et il était fermement attaché à la corde de la Tariqa Tidjaniya. Il est celui qui a rencontré

Seïdina (�) en cachette lorsque plusieurs tribus furent rassemblées par le dissident connu sous le

nom d’Amhaouche et cet événement est connu. On rapporte à ce sujet que notre personnage

habitait une région appelée Berbera avec sa famille et une année, le séditieux Amhaouche regroupa

l’ensemble des tribus berbères qui avaient pris part à sa cause. Ce groupe conséquent d’hommes et

de cavaliers sans scrupules avait pour dessein de poursuivre leur marche sur Fès afin de détruire le

royaume et de ravager sa terre.

Sidi Bou’iza El Berbery (�) raconte son histoire :

« J’étais caché parmi eux et mon objectif était de me séparer de leur groupe pour me rendre à Fès. Lorsqu’ils bivouaquèrent près d’une montagne à ses environs, je les laissais et me dirigeais alors vers

Fès. Ce qui m’importait le plus en me rendant là-bas, c’était de m’affilier à une voie dans la chaîne des gens de Dieu. Justement, on me parla de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de sa Tariqa en me

décrivant quelques mérites et j’interrogeais sur l’endroit où il résidait pour m’y rendre. En entrant dans sa demeure après y avoir été autorisé, je trouvais Seïdina (�) occupé à faire du Dhikr tandis

qu’il était debout et qu’il marchait en allant et venant. Il me fit signe de m’asseoir en attendant qu’il finisse et lorsqu’il eut terminé, je me levais et le saluais. Il m’interrogea sur l’endroit d’où je venais,

sur ma lignée, mon état, mon objectif et je l’en informais. Ensuite, je lui demandais qu’il me transmette l’autorisation pour ses oraisons et il m’y autorisa. Enfin, après cela, je me concertais avec

lui sur mon désir de quitter la région de Berbera pour un autre endroit. Il me demanda si les femmes de ma région priaient, je lui répondis alors que certaines priaient et il me fit allusion de ne pas quitter ma région pour l’instant.

SS

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Lorsque j’ai souhaité m’en aller, il m’interrogea sur le fauteur de troubles mentionné et sur ceux qui le suivaient ainsi que sur leurs intentions. Je lui décrivis tout cela, mentionnant la grande force et la

rudesse de ceux qui étaient avec lui ainsi que leur but. Seïdina (�) s’est alors tourné dans leur direction et tendit la paume de sa main puis souffla dessus. Ensuite je lui fis mes salutations, il

invoqua le bien pour moi et je repris mon chemin. Le lendemain matin j’arrivais à l’endroit où j’avais laissé Amhaouche et ceux qui étaient avec lui. J’interrogeais à leur sujet, on me répondit :

« Ils ont été mis en déroute hier à telle heure et personne ne pouvait freiner l’autre dans leur déroute, et cela, sans que quiconque ne connaisse la cause de cette fuite. » Et j’ai su qu’ils ont été

mis en déroute à l’instant où Seïdina (�) a soufflé dans leur direction et Allah a mis la terreur dans leur cœur par la bénédiction de la volonté de Seïdina Ahmed Tidjani (�) »

iiddii BBoouuzziiaannee

Le détenteur des secrets à l'ouverture apparente, la clé du bien et du succès, Abou Abdallah Sidi

Bouziane (�). Il faisait partie des rapprochés et des aimés de Seïdina Ahmed Tidjani (�) ainsi que

de ceux qui eurent accès de son vivant à ses secrets particuliers, cela malgré son jeune âge. Il ne sut

maîtriser son Nefs et commença à utiliser son pouvoir de gérance dans des choses auxquelles il ne

donnait pas encore leur vraie valeur. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui ôta alors ce pouvoir jusqu'à ce

qu'il grandisse et atteigne sa maturité.

La raison de l'obtention de ces secrets était que son père voulait absolument que Seïdina (�) les lui

transmette, mais ce dernier lui répondait : « Il est encore jeune et j'ai peur pour lui qu'il ne puisse

assumer cette charge ». Cependant, malgré sa réponse son père insistait et Seïdina Ahmed Tidjani

(�) lui ordonna alors de se rendre auprès d'un certain Wali se trouvant vers la porte 'Ajissa qui le lui

transmettrait, mais il le mit en garde contre le fait de nuire à ses compagnons ou de faire étalage de

ses prodiges. Lorsqu'ils arrivèrent vers le Wali en question, ce dernier en entendant sa demande le

gronda en lui disant : « Vas-t-en ! » Alors, il lui répondit : « C'est Seïdina Ahmed Tidjani qui m'envoie à toi ». Le Wali lui dit alors : « Va à Touat tu trouveras untel et c'est lui qui te le

donnera. » En arrivant chez cet autre Wali à Touat, il lui demanda le secret, celui-ci le gronda à son

tour. Alors, il lui dit : « Je suis venu par l'autorisation de Seïdina Ahmed Tidjani ». Il lui dit :

« Ouvre ta bouche ». Et lorsqu'il l'ouvrit, il lui souffla dedans et à ce moment précis les voiles furent

ôtés, il a ainsi vu ce qu'il a vu. Le Wali le mit en garde de préserver ses secrets et de s'abstenir de

nuire aux gens et surtout aux compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�).

SS

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Sidi Bouziane (�) n'a pas réussi à suivre ces recommandations à cette époque-là et il commença à

montrer ses prodiges et à en être préoccupé nuit et jour. Dès qu'il voulait quelque chose, il

l'obtenait sur-le-champ et dès qu'il se dirigeait pour nuire à quelqu'un, il l'atteignait tout de suite

par un malheur. Il devint célèbre dans le domaine du dévoilement. Un jour il se trouva avec une

caravane dans le désert et les gens ont eu besoin de boire. Il leur dit : « creusez à cet endroit précis et vous trouverez une source d'eau douce » et certes ils la trouvèrent tel qu'il l'avait dit. Tandis qu’il

était préoccupé par son dévoilement et qu’il était inattentif aux conseils de Seïdina (�) il vit un fil

de lumière sortir de sa bouche et rejoindre les mains de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Lorsque cette

lumière cessa de sortir, il perdit subitement son dévoilement. Cela se passa alors qu'il se trouvait

dans le désert et Seïdina Ahmed Tidjani (�) à Fès.

Sidi Bouziane (�) dit à son père : « Seïdina a repris son dépôt et nous a laissés sans rien.» Ce dernier

voyagea en direction de Seïdina et dès qu'il arriva auprès de lui, Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui dit :

« On t'avait prévenu qu'il ne pourrait assumer ces secrets ». Le père supplia Seïdina (�) pour qu'il

les lui redonne en lui promettant de ne plus le laisser commettre de tels actes, mais Seïdina Ahmed

Tidjani (�) lui répondit : « Il n'y a plus de possibilités de lui redonner, mais si Allah le veut il sera une clé pour le bien ». Depuis ce jour notre personnage dirigea les négociations entre les Turcs et

les habitants du désert, par la bénédiction du regard de Seïdina (�), et ce, jusqu'à ce qu'il mourut

dans un parfait état, tenant avec fermeté la Tariqa qu'il soit résidant ou en voyage, qu'Allah lui fasse

miséricorde.

iiddii CChhaahhiidd EEll WWaazzaannii

Il est l’homme majestueux doté de la bénédiction, le Chérif authentique à l’opinion droite et à

l’attache solide. Ce maître fait partie des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�). Auparavant il était affilié à la Tariqa des dignitaires de Wazan et par la suite, il s’est accroché

fermement aux pans de la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (�) à l’instar de certains autres

méritants d’entre ses compagnons. Il a été rapporté concernant Sidi Ahmed Banani, Sidi Taïeb

Sefiani et notre personnage (�) qu’ils avaient des liens d’affection et d’amitiés incomparables entre

eux. C’était des frères en Allah qui vivaient unis comme avec un seul cœur.

Ils se rassemblaient souvent dans un endroit privé, chez Sidi Chahid El Wazani. C’était un lieu qui

possédait deux portes d’entrée. Une nuit, après la prière du ‘Icha, le chérif Sidi Taïeb (�) se rendit

dans l’endroit convenu avec un repas et il emprunta une des deux portes qui conduisait à la

demeure. Lorsqu’il rentra auprès de ses amis (�) et qu’il les salua, Sidi Chahid (�) resta stupéfait et

SS

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ne put dire un seul mot. Puis il demanda à Sidi Taïeb (�) : « Mais par où es-tu entré ? », il répondit

en lui désignant une des deux portes : « Par cette porte ! ». Sidi Chahid (�) s’exclama : « Par Allah !

J’en suis très étonné ». Il se leva, prit une bougie et descendit à l’endroit en question, suivi de près

par ses deux compagnons. Cette porte était celle qui donnait sur une ruelle entièrement excavée, il

était donc impossible à quiconque de l’emprunter et il fallait nécessairement passer par l’autre porte

pour pouvoir entrer dans la demeure. Le Chérif Sidi Taïeb (�) lui aussi resta stupéfait devant cela

n’ayant aucune explication à apporter jusqu’au jour où tous les trois prirent la Tariqa Tidjaniya et

lors d’une assise avec Seïdina Ahmed Tidjani (�), Sidi Taïeb (�) se remémora avec étonnement cet

événement passé au point que toute sa pensée en fut accaparée. Seïdina (�) lui dit par dévoilement :

« C’est ton propre Cheikh qui t’a frayé le chemin sans que tu ne t’en rendes compte toi-même et untel ainsi qu’untel ont été témoin de cela ». Et Seïdina (�) lui évoqua avec précision ce qui lui

était arrivé à cette époque. La détermination des trois amis se renforça encore plus et ils s’attachèrent

solidement à la Tariqa de Seïdina (�).

Ce fut aussi le Chérif Sidi Chahid El Wazani (�) qui demanda à Seïdina Ahmed Tidjani (�)

d’implorer pour lui la rectitude (El Istiqama) comme rapporté dans El Ifada. Mais Seïdina Ahmed

Tidjani (�) avait alors dit : « Qu’Allah t’accepte de par Sa grâce et Son agrément ». Notre

personnage lui demanda la raison pour laquelle il n’avait pas imploré la rectitude, Seïdina (�) lui

répondit : « Celui qui veut la rectitude à notre époque est comme celui qui veut construire un escalier jusqu’au ciel ». Mais Sidi Chahid (�) réitéra sa demande pour la rectitude, Seïdina Ahmed

Tidjani (�) lui expliqua : « Je t’ai dit : « Qu’Allah t’accepte de par Sa grâce et Son agrément ». Que tu sois droit ou tordu, si Allah t’accepte par sa grâce et son agrément il n’a que faire que tu sois droit

ou tordu. Et sache que dans notre époque après qu’un individu ait atteint la droiture, il ne trouvera plus personne pour l’aider à rester droit ».

iiddii HHaajjjj DDaaoouuddii

Il est le savant dont ont profité les gens de son époque, le signe de la religion dans ce bas monde, le

père des grâces et des dons, détenteur d'une grande noblesse et de la haute valeur apparente, Abou-

l-Abbas Sidi Hajj Daoudi (�), originaire de Tlemcen. Il a vécu à Fès où il est reconnu par tous les

savants, ces derniers tiraient de sa niche la lumière de la science et cheminaient vers la vérité dans la

Chari'a et la Tariqa à travers ses guidances, sur un chemin où beaucoup de gens de la

compréhension ont trébuché. Sidi Hajj Daoudi (�) a pris la Baraka dans sa jeunesse, directement de

Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il est connu qu'il éprouvait un grand amour pour nos maîtres, les

SS

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Nassiriya, qu'Allah préserve leurs secrets. Cet amour était si célèbre que certains pensaient, en le

voyant les fréquenter, qu'il faisait partie de leur voie, mais ce n’était pas le cas. Il a été prouvé à

travers des gens dignes de confiance que durant la vie de Seïdina Ahmed Tidjani (�) Sidi Hajj

Daoudi (�) restait constamment avec le savant majestueux et le compagnon de Seïdina, Sidi

Mohammed ibn Mechri (�). Ainsi, Sidi Hajj Daoudi (�) ne sortait de la majestueuse Zaouiya

bénie de Fès que pour des nécessités. Il recherchait la baraka à travers la vue de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) et se régalait du goût exquis de ses prêches ainsi que de ses paroles envoûtantes ; il

assistait à son assise pour profiter de sa présence.

L'un des enseignants de Qarawiyyine a raconté : « Je suis parti pendant ma jeunesse de Tlemcen pour Fès afin d'étudier et parmi mes professeurs se trouvait Sidi Mohammed ibn Mechri (�).

Lorsque je décidai de retourner dans mon pays, je suis allé voir mes maîtres pour les saluer et leur demander conseils et invocations. Sidi Mohammed ibn Mechri (�) m'avait alors conseillé en me

disant : « Si tu te trouves en difficulté, demande secours par l'intermédiaire de Seïdina Ahmed Tidjani (�) » et il insista sur cela. Après mon retour, je partis faire mon pèlerinage par la mer et le

destin voulut que le bateau coule et je demeurai avec sept rescapés, transportés par les planches de l'épave jusqu'à ce que nous apercevions une île vers laquelle nous nous dirigeâmes.

Personne ne se parlait, chacun attendait la mort. Je méditais et Allah (�) me fit rappeler Fès et ses

savants ainsi que le conseil de Sidi Mohammed ibn Mechri (�). J'implorais donc le secours d'Allah par l'intermédiaire de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Ensuite, je me mis à somnoler et vis apparaître

devant moi Seïdina Ahmed Tidjani (�) il me dit : « Répète : Ô savant des douceurs, sauve-nous de ce qui nous effraie » je repris conscience en répétant ces mots et il ne se passa que très peu de temps avant qu'un bateau n'apparaisse. Le capitaine nous repéra, rejoignit l'île et nous ramena en lieu sûr.

Quelque temps après, je me rendis de nouveau à Fès pour m'informer sur Seïdina Ahmed Tidjani (�) on m'annonça sa mort. Après quelques recherches, je connus la date exacte de sa mort, et

remarquais avec étonnement qu'elle correspondait au jour où s'était produit l'événement ».

iiddii EEll HHaajjjj EEll KKeebbiirr LLaahhlloouu

L’immense bénédiction, le généreux, l’évocateur dans la crainte et l’humilité, détenteur des

caractères immenses, le docte majestueux et méritoire Abou ‘Abdellah Sidi Hajj El Kebir Mohamed

ibn ‘Issa Lahlou (�). Cet homme majestueux fait partie des élites d’entre les compagnons qui ont

accédé à l’Ouverture dans cette Tariqa Mohammediya. Il était délégué par Seïdina Ahmed Tidjani

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(�) pour le remplacer dans quelques évocations particulières avec certains autres parmi les élites des

compagnons.

Il a été rapporté par Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (�) que lorsqu’il partit visiter notre personnage au cours de

la maladie qui allait engendrer sa mort, il lui demanda : « Ô Sidi, pour les évocations que tu faisais, as-tu délégué quelqu’un pour te remplacer ? ». Il répondit : « Je n’ai délégué personne pour cela,

j’ai entendu Seïdina (�) dire : « Tous ceux d’entre mes compagnons qui évoquent une évocation, mais que la maladie empêche d’accomplir, Allah lui désigne un ange chargé de l’accomplir pour

lui » je ne vais donc pas délaisser l’ange qui me remplace pour déléguer un être humain ». Sidi ‘Arbi

ibn Sa-ih (�) a dit à ce sujet : « Déléguer quelqu’un pour l’accomplissement d’évocations est valable dans notre Tariqa Mohammediya hormis en ce qui concerne les trois piliers : le Ouird

(Lazim), la Wadhifa et le Dhikr du vendredi (‘Asrou) comme cela a été rapporté par Sidi Hajj El Kebir (�) qui a dit en parlant de Seïdina (�) : « Je l’ai remplacé dans beaucoup d’évocations et

parmi elles l’évocation de « Latif » »

Autrefois, Sidi El Kebir Lahlou et sa famille (�) étaient reliés au connaissant d’Allah Sidi Mohamed

ibn ‘Issa (�) et notre personnage accomplissait ses oraisons particulières. Il avait pour compagnon

un certain docte qui étudiait avec lui et il était affilié à Seïdina Ahmed Tidjani (�). Quand ils se

sont rencontrés tous les deux, le docte en question lui parla du degré de Seïdina (�) et notre

personnage avait la poitrine qui se resserrait par son intense désir d’entrer dans cette Tariqa. Lorsque

Seïdina (�) se rendit à Fès, notre personnage accompagna son ami afin de l’accueillir près de l’Oued

Sebou. Lorsqu’ils se rencontrèrent, son ami raconta à Seïdina (�) que Sidi El Hajj El Kebir (�)

désirait fortement le voir. Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui dit : « Il fait partie de nos compagnons ». Quand ce fut le moment de la prière, Seïdina (�) le fit diriger devant lui et c’était la première prière

qu’il a accomplie avec Seïdina Ahmed Tidjani (�). Par la suite, Seïdina (�) ne retournera à Fès, s’y

installant définitivement, qu’avec l’ensemble de ses serviteurs et depuis notre personnage ne le

quitta plus en raison de son enracinement dans son amour. Les gens de l’ancienne Tariqa de Sidi

Hajj El Kebir (�) vinrent à le blâmer d’avoir abandonné la Tariqa de ses ancêtres, mais il ne prêtait

aucune attention à leurs propos et sa mère craignait également pour lui en raison de l’abandon de la

voie de ses anciens.

Un jour un évènement coïncida, car sa mère se mit à se plaindre de ses yeux de plus en plus souvent

et Seïdina (�) se trouvait justement dans leur demeure. Elle dit alors à son fils : « Ô mon fils ! Si ce Cheikh est tel que tu me le dis, qu’il invoque Allah pour moi afin que je guérisse, je croirais alors en

sa sainteté ». Notre personnage informa Seïdina (�) sur les dires de sa mère et il lui demanda : « Où est-elle ? » Sidi El Kebir (�) lui répondit : « Elle se trouve à côté de cette chambre » Seïdina (�) lui

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dit : « Apporte-moi cette herbe » et il lui désigna de l’herbe sur les tuiles puis il lui demanda

d’emmener sa mère. Quand elle se tint devant lui comme une aveugle, Seïdina (�) s’exclama sur

un ton réprobateur : « C’est donc elle qui a dit ceci et cela » puis il lui cracha dans les yeux en lui

disant : « Lève-toi à présent » et elle se mit à pleurer en disant : « Ô Sidi ! Je me repens auprès

d’Allah » Seïdina (�) lui répondit : « Ne t’inquiète pas, tout va bien.» Ensuite Seïdina (�) frotta

cette herbe à ses doigts puis il dit à notre personnage : « Appose cela sur ses yeux et qu’elle dorme

avec jusqu'à demain » Il exécuta les recommandations de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et le

lendemain, lorsqu’elle ôta ces herbes des yeux, il ne resta plus de trace de ce dont elle souffrait

comme si elle n’avait jamais rien eu. Depuis son amour s’enracina en Seïdina (�).

iiddii EEll MMoouuhhiibb bbeenn QQaaddoouurr ZZaarrhhoouunnii

Le juriste, l'ascète, le cheminant sur la voie de la vérité, doté de la maîtrise des sciences de la loi et

de la vérité, connu pour son affermissement dans la Tariqa, Abou Mohammed Sidi Abdelqader

Zarhouni surnommé El Mouhib ibn Qadour (�). Il est parmi les élites des compagnons de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et il faisait partie de ceux qui ont vécu des prodiges en sa compagnie. Seïdina

Ahmed Tidjani (�) lui avait envoyé une lettre dont voici le contenu :

« Après la mention du nom d'Allah, on lui demande par Son immense Majesté et Ses Noms sacrés,

qu'Il te fasse cheminer, dès cet instant, dans le chemin de ses wali vertueux, que tu sois entre ses mains dans la situation dans laquelle se trouve ses aimés, ses Connaissants, dans ce bas monde ainsi

que dans l'autre, car Il est capable en cette affaire. Ensuite, tu m'as demandé l'autorisation pour le rajout dans les formules d’évocations, sache que je t'autorise dans tout ce que tu as voulu comme

évocations et Noms, versets et invocations, d'où qu'ils se trouvent et de la manière où ils sont formulés sauf ceux appartenant aux oraisons des Chouyoukhs qui sont obligatoires dans l'affiliation à

leur voie. Sache que tout ce que tu fais comme évocations, invocations et prières sur le Prophète (�) et ce, pendant 100 000 ans n'équivaut pas à la récompense d'une seule Salatou-l-Fatihi. Si tu

veux être parmi les gagnants dans l'au-delà, alors préoccupe-toi d'elle (la Salatou-l-Fatihi) selon tes efforts, car il s'agit là du trésor immense d'Allah pour celui qui l'accomplit. Rajoute-la dans toutes

tes évocations et oraisons, cela t'est préférable et je te le conseille pour Allah. En ce qui concerne ce dont tu m'as informé à propos des difficultés que tu trouves à plier ton âme

(Nefs) devant les ordres d'Allah et cette persistance continuelle qu'elle a de lui désobéir, sache qu'il s'agit là d'une tradition d'Allah sur ses créatures, envers tous ceux qui ont négligé leur âme (Nefs) et

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qui l'ont abandonné à leurs passions. Par la suite, il lui est difficile de suivre le chemin de l'application des ordres d'Allah, car les ruses de son Nefs ne l'entraînent qu'aux péchés et aux

désobéissances. Pour celui qui veut redresser les déformations de son âme, il doit s’opposer à elle dans le suivi de ses passions et il doit s'efforcer continuellement de s'isoler, de garder le silence, de

diminuer dans la quantité de nourriture, d'augmenter dans le rappel d'Allah, en évolution avec la présence du cœur, et ce, en repoussant toutes pensées concernant les affaires mondaines, désirs et

amour envers elles. Il faut aussi repousser du cœur toute forme de volonté, choix ou pensée concernant l'arrangement de nos propres affaires et s'écarter de tout désir d'information concernant

la créature. Enfin, il faut s'imposer l'agrément par le cœur, du destin d'Allah. À force d'œuvrer ainsi le Nefs se

purifie et sort de sa ruse pour être dans le suivi d'Allah. Telle a toujours été la tradition d'Allah sur ses créatures et tu n'y trouveras jamais de changement. Dans ce domaine le Cheikh est un guide et

une aide et non pas un créateur ou un faiseur, car la création et l'action appartiennent à Allah, tandis que les Chouyoukhs indiquent la direction. Que la paix soit sur toi et que le salut et la prière

d'Allah soient sur le Prophète, sa famille et ses compagnons. Ainsi se termine cette lettre écrite par le serviteur pauvre en Allah, Ahmed ibnou Mohamed Tidjani, qu'Allah agisse envers lui avec

douceur ».

iiddii HHaassssaann iibbnn AAbbddaallllaahh BBoouukkiillii

Le wali parfait, le Connaissant relié, le Chérif aux nobles mérites, Moulay Hassan ibn ‘Abdallah

Boukili (�). Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’a désigné comme Mouqadem pour transmettre

l’autorisation des oraisons. Il avait une grande valeur auprès de Seïdina (�) vu la noblesse de sa

lignée, son amour sincère et la perfection de sa religion.

Il a été rapporté qu’une fois il quitta le désert afin de rendre visite à Seïdina Ahmed Tidjani (�) à

Fès. Quand il arriva et qu’il entra dans la Zaouiya, il salua Seïdina (�). Survint alors l’heure de la

prière et lorsqu’ils se levèrent tous pour l’accomplir, Seïdina (�) fit passer notre personnage devant

pour qu’il la dirige. Une fois la prière clôturée, Seïdina Ahmed Tidjani (�) se tourna vers ceux de

ses compagnons qui étaient présents ce jour-là et il leur dit : « Refaites votre prière sauf Sidi El Hajj El Kebir Lahlou, car lui a prié contrairement à vous ». La cause de cet ordre est qu’en fait ils ne

connaissaient pas notre personnage et lorsqu’ils l’ont vu diriger la prière, ils se sont dits en leur for

intérieur : « Comment ce Bédouin peut-il diriger la prière devant nous ? » Et ils pensèrent à cela

tout au long de leur prière sauf Sidi Hajj El Kebir qui n’a point été distrait. Quant aux autres, en

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raison de ce genre d’inattention, Seïdina (�) leur ordonna de refaire leur prière. Il arriva la même

chose avec le Pôle Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) lorsque Seïdina (�) lui faisait diriger la prière au

cours de ses visites depuis le désert.

Sidi Hassan El Boukili (�) a été désigné Mouqadem par Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de même

pour son fils nommé Sidi Ahmed (�). Il fut nommé à cette fonction alors qu’il était encore dans le

ventre de sa mère et Seïdina (�) annonça à son sujet ce qui allait lui survenir dans le domaine des

Ouvertures éclatantes et cela avant même que sa mère n’accouche. Et certes, il a atteint le domaine

de la Grande Sainteté et de l’Immense Connaissance d’Allah par la bénédiction du regard de Seïdina

(�).

iiddii IIbbrraahhiimm RRiiyyaahhii

Parmi ses grands compagnons le savant de son époque, Cheikh El Islam et guide pour les humains,

celui qui porte l'étendard de la science et des connaissances particulières, défenseur de cette Tariqa

Al Ahmadiya, protecteur de son honneur, Cheikh Abou-l-Ishaq Seïdina Ibrahim Riyahi Tounsi

(�). Il fut tout d’abord dans la Tariqa Chadhiliya. Lorsque le Khalife Sidi 'Ali Harazim (�), grand

compagnon particulier de Seïdina Ahmed Tidjani (�), est arrivé dans les premières demeures

tunisiennes en 1211, il rencontra notre personnage et fit connaissance avec lui. Puis il séjourna chez

Sidi Ibrahim Riyahi, à la Madrassa, où leur amitié s'est renforcée. Il a vu de sa part de nombreux

prodiges et a entendu de lui les vertus de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de sa Tariqa. Il désirait

entrer dans cette Tariqa Mohammediya et il se le répétait souvent en lui-même. Celui qui l'avait

initié à la Chadhiliya et qui faisait partie des grands hommes de Dieu à l'ouverture manifeste, lui

conseilla clairement de prendre cette Tariqa, il se conforma ainsi à son conseil. Avant de rencontrer

Sidi Hajj 'Ali Harazim (�), il avait vu un rêve qui lui annonçait l'acquisition prochaine d'une station

parmi les stations. Lorsqu’il rencontra le Khalife, il lui raconta cela, celui-ci lui fit le commentaire

d’une partie de ces signes et lui promit la suite de ce qui restait comme signification plus tard, il

l'invita à rentrer dans la Tariqa, ce qu’il fit.

Parmi les évènements qui ont été rapportés du séjour de Sidi 'Ali Harazim chez Sidi Ibrahim (�) en

Tunisie, il y a ceci : Le Khalife lui dit un jour : « Je désire faire le Dhikr dans la maison, fais attention que personne n’entre jusqu’à ce que je sorte ». Puis il entra et Sidi Ibrahim Riyahi (�)

resta devant la porte. L'attente fut si longue qu'il n'espérait plus le voir sortir et il se lassa, ce qui le

poussa à entrer pour voir ce qu’il faisait, mais il ne trouva personne. Il se posa des questions sur ce

qu'il avait bien pu devenir et il se répétait en lui-même que tout le monde était au courant de la

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présence du Cheikh dans sa demeure. Il s’exclama et dit : « Ah ! Si je savais quoi leur répondre s'ils me demandent ce qu’est devenu le Cheikh, ah ! Si je savais où il est parti ! » Il resta soucieux toute

la journée, et alors qu’il était assis devant la porte de sa maison voici que le Khalife en sortit. Sidi

Ibrahim Riyahi (�) lui demanda alors : « Ô mon maître ! Où étais-tu ? » Il lui dit : « Certes celui

qui a la Connaissance, lorsqu’il prononce le Nom Suprême d'Allah (Ismou Allah el A'dham), il fond et après avoir fini son Dhikr, il revient à son état initial ». C'est ce qui était arrivé à Sidi 'Ali Harazim

(�) et l’amour qu'éprouvait Sidi Ibrahim Riyahi pour lui, augmenta.

Une de ses grâces fut qu’une fois, alors qu’il était endormi, Sidi 'Ali Harazim (�) le réveilla et lui

dit : « Lève-toi, demande à Allah Ta'ala ce que tu veux, car cette heure est une heure d’exaucement ». Il se leva et se mit à écrire des demandes, Allah (�) exauça sa dou'a et lui donna ce

qu’il désirait. Il faisait partie de ceux qui avaient toutes leurs demandes exaucées, lorsqu’il désirait

quelque chose, il l'atteignait. Il avait une force spirituelle très haute et digne, qui ne se satisfaisait pas

des futilités. Il écrivit un livre qui est une réplique contre ceux qui critiquaient ou blâmaient la

Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il composa également un magnifique poème faisant l'éloge

des qualités sublimes de Seïdina (�) et il fut écrit avec un tel amour que sa lecture ne laisse personne

indifférent. Le grand compagnon Sidi 'Arbi ibn Sa-îh (�) en l'écoutant, ressentit une présence puis

il dit : « Celui qui l'a écrit, ne l'a fait que par présence et concentration dans l'amour du cheikh. Jamais poème n'a glorifié comme celui-ci. Vous êtes mes enfants, alors sachez que chaque personne

qui le lira, Allah lui enlèvera son problème. Il faut le lire en solitaire et certes l'exaucement ne l'évitera pas ». Il fut dit que sa lecture a une influence pour ôter les malheurs et pour soulager les

cœurs et il est inscrit sur ce qui couvre la tombe de Seïdina (�). Parmi les bienfaits que Sidi

Ibrahim Riyahi reçut du khalife Sidi 'Ali Harazim (�), il y a l'écriture de sa propre main d'une

invocation qui permet de pourvoir aux besoins de ce monde et de l'au-delà.

Sidi ‘Abdelaoui (�) a raconté les circonstances de la rencontre des deux hommes : quand Sidi 'Ali

Harazim (�) arriva en Tunisie, il entra dans une mosquée où il était habituel qu'un grand Cheikh y

enseigne la noble science. Parmi les étudiants qui assistaient à cette leçon se trouvait Sidi Ibrahim

Riyahi (�) et le destin voulut que lorsque Sidi 'Ali Harazim arriva à la mosquée, il s'assît à côté de

lui et ceci avant l'heure de la leçon. Ils discutèrent ensemble jusqu'à ce qu'il interroge le khalife sur

sa situation et ce qui l'a poussé à venir en Tunisie. Il le renseigna puis lui dit : « Il est indispensable que tu rentres dans la Tariqa de la connaissance, je ne suis venu ici que pour toi et la preuve qui va

certifier ce que je te dis est que votre Cheikh enseignant ne va pas venir à la leçon aujourd’hui » Sidi

Ibrahim Riyahi (�) s'étonna de ces propos et de ce qu'il a vu de ses états, c'était sa première

rencontre avec lui. Il lui dit : « Si le cheikh ne vient pas aujourd'hui, il est sûr que ta situation doit être d'une grande ampleur chez l'élite et le commun et par ceci il t'apparaîtra de ma part la complète

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générosité ». Ce que le khalife annonça se déroula effectivement. Sidi Ibrahim Riyahi (�) s'attacha

à lui et l'invita à passer son séjour en Tunisie chez lui, à l'école, ce qu'il accepta. Depuis le bien ne

cesse de s'écouler sur sa famille, venant de toute part.

Sidi Ibrahim (�) profita des connaissances, des secrets et des lumières de la science de Sidi 'Ali

Harazim (�). Un jour le Khalife lui annonça : « Il va falloir que tu partes comme ambassadeur au

Maroc et que tu rencontres son prince et il se passera tel et telle chose. Quand tu t'en iras pour cette destination, il te faudra avant tout visiter notre maître Sidi Ahmed Tidjani (�), reste un long

moment avec lui et quitte-le le moins possible » Sidi Ibrahim Riyahi (�) fut étonné d'entendre ces

prédications, mais il savait avec certitude que tout allait se passer tel qu'il le lui avait annoncé. Le

destin d'Allah (�) voulut qu'une famine s'abatte sur la Tunisie en 1218 et les gens eurent besoin des

nourritures économisées par le sultan du Maroc. Le prince turc de Tunisie, Hamouda Pacha,

ordonna au célèbre savant Sidi Saleh El Kaouache (�) d'aller comme ambassadeur auprès du sultan

du Maroc Maoulana Souleïman (�). Le Cheikh cité s'est excusé de ne pouvoir voyager en raison de

son âge avancé et de l'augmentation de sa maladie, il lui présenta alors son élève Sidi Ibrahim Riyahi

(�) glorifiant sa valeur auprès du prince et lui garantissant le succès de cette mission.

Le prince Hamouda Pacha ordonna donc à Sidi Ibrahim Riyahi (�) de se préparer pour voyager et

il partit ainsi pour le Maroc où il arriva en paix. Suivant les recommandations de Sidi 'Ali Harazim

(�) il se rendit tout d'abord dans la demeure de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Quand il arriva devant

la porte une servante lui ouvrit et lui demanda curieusement : « Est-ce que vous êtes Sidi Ibrahim

Riyahi le Tunisien ? » Il répondit par l'affirmative, alors elle lui annonça que Seïdina (�) l'avait

informé de sa venue et lui avait donné la permission de le laisser entrer directement. Dans la

maison, il trouva un groupe de compagnons qui avaient eu le privilège de pouvoir rencontrer

Seïdina Ahmed Tidjani (�), on présenta à Sidi Ibrahim Riyahi (�) une tasse de lait qu'il bu. À ce

moment là, Seïdina (�) sortit de sa pièce d'isolement et salua notre personnage puis il lui annonça le

décès de son Cheikh enseignant Sidi Saleh El Kaouache (�) et lui avoua qu'il avait lui-même assisté

à la prière mortuaire en Tunisie, (par le biais d'un prodige), le lundi 17 Chawal 1218. Lorsque Sidi

Ibrahim Riyahi (�) arriva au terme de sa visite, il prit la direction des appartements du Sultan où la

cour l'accueillit avec honneur et générosité. Il visita régulièrement le Sultan jusqu'à ce qu'il

obtienne sa demande, il put retourner en paix en Tunisie ayant accompli sa mission. Le Sultan du

Maroc s'était attaché à lui, il faisait souvent l'éloge de Sidi Ibrahim Riyahi (�) et lui écrivait

régulièrement.

Voici retranscrit, quelques passages d'une lettre que Seïdina Ahmed Tidjani envoyât au Cheikh El

Islam de Tunisie (�): « […] Je te donne la permission et l'autorisation pour l'ensemble du Ouird

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noble, béni et immense, attache-toi bien à tout ce qui va suivre : réveille ton âme (Nafs) de son insouciance et ne lui obéis point dans sa débauche, car l'affaire n'est pas futile, elle est sérieuse et

importante. Prends le chemin des efforts, car le pauvre qui renonce à son pacte, ses punitions sont très dures et ses malheurs sont multiples, sois dans la certitude de ce que tu as, ne néglige pas ce que

tu as atteint et ne t'occupes pas de ce que tu as déjà donné à faire, notre Tariqa-ci a été particularisé par Allah d'une particularité qui la situe au-dessus de tous les chemins et dont la langue ne pourrait

arriver à en éclaircir sa vérité. Ne peut prendre ce chemin ni s'abriter en lui que celui qui a été accepté par la grâce d'Allah, si jamais le voile qui la cache s’était soulevé les grands pôles l'auraient

désiré comme le berger des régions désertiques désire les nuages. Fais attention ! Regarde en face de toi, ne te laisse pas leurrer, car toutes les voies spirituelles

proviennent d'elle, elle est la source de toutes les tourouq, depuis le début de la création jusqu'au souffle dans la trompe du Jugement dernier, par une promesse véridique du maître de l'existence

(Sayyid El Woujoud (�)). J'autorise complètement et entièrement pour toujours sans changement avec la condition obligatoire d'abandonner toute visite à l'ensemble des saints, à part la visite du

Prophète (�) et ses compagnons (�) et personne d'autre. Sache qu'Allah nous a graciés d'une bonté immense par le don de la prière appelée Djaouharatou-l-Kamel, car toute personne qui la récitera

12 fois avec des ablutions complètes et dit : « Ceci est un cadeau pour toi, Ô ! Messager d'Allah » c'est comme s'il avait visité le Prophète (�) dans son « jardin paradisiaque » (Raouda Chérifa) et c'est

comme s'il avait visité tous les Aouliya (Saints hommes de Dieu) depuis l'exil du Prophète (�) (Hijra) jusqu'à l'accomplissement de ce Dhikr.

Remarque, qu'Allah te fasse miséricorde, ces grandes faveurs, ces pierres précieuses d'une grande valeur qu'Allah le Généreux nous a données et dont furent privés tous les autres peuples. Notre

Tariqa est caché sauf au regard du maître de l'existence (�) qui la connaît ainsi que sa valeur. Qu'Allah nous fasse, ainsi que vous, de ceux qui s'accrochent à elle et de ceux qui cheminent dans

son sentier dans la vie et la mort, en paix, en bonne santé et en sécurité jusqu'à l'établissement dans les plus hauts degrés du Paradis auprès du maître de l'existence (�). Gare à toi puis garde à toi !

Abstiens-toi de paresser, d'avoir honte et de négliger ce qu'on t'a ordonné de faire, de t'asseoir à l'endroit du doute et de l'égarement. Je te conseille la crainte d'Allah intérieurement et

extérieurement et de suivre la Sunna qu'elle soit loin, proche ou exceptionnelle dans les paroles et les actes, d'être satisfait d'Allah dans le peu et le beaucoup, d'aller vers Allah et de lui donner

l'attention dans tous les états, de te détacher des créatures que tu t'en approches ou que tu t'en éloignes, de prendre pour chaque situation la Sunna comme juge.

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Je te recommande la droiture en toute circonstance dans le mouvement et l'immobilisme, je te conseille la patience et l'abandon complet en Allah à condition de délaisser tout ce qui n'est pas

droit, et la patience dans le malheur est plus proche de la paix, loue-le dans les bienfaits, demande à Allah qu'il te donne le droit chemin, tout le bien. Qu'Il s'occupe de ton cas comme Il s'est occupé

de l'élite de ses serviteurs qui sont aimés chez lui, ceux des grands degrés, des Véridiques (Siddiqiyya el ‘Adhma) et de la grande sainteté, par la valeur de l'élu (�) et qu'Il te mette dans son parrainage,

qu'il te suffise, que tu sois sous sa protection, qu'il te vaccine contre le mal […] »

Sidi Ibrahim Riyahi (�) décéda le 27 du mois béni de Ramadan en 1266 à l’âge de 86 ans, sa tombe

se trouve à Tunis, qu'Allah soit satisfait de lui. Ainsi a vécu le savant défenseur de notre Tariqa

Mohamediyya.

iiddii LLaakkhhddaarr

Le cheminant méritant dans cette Tariqa Mohammediya Abou ‘Abdallah Sidi Lakhdar (�). Tout

comme son père, il fait partie lui aussi des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�). Notre personnage a rapporté qu'il a entendu Seïdina (�) dire : « Donnez l'autorisation aux

gens pour réciter la Salat Fatihi même s'ils ne prennent pas les oraisons (c'est-à-dire sans s'affilier) afin qu'ils meurent avec la foi » Sidi Ahmed ‘Abdelaoui (�) a dit : « L'autorisation pour la récitation

de la Salat Fatihi sans les oraisons, va de une fois à mille fois selon ce que peut accomplir celui qui

reçoit l'autorisation et cela, même s'il fait partie d'une autre Tariqa (que la Tidjaniya) mais tout en étant assidu à ce dont il a reçu l'autorisation de réciter ». Sidi Lakhdar fût enterré dans le village de

‘Aliya.

iiddii MMaaddaannii CChhaarraaiibbii

Parmi eux le détenteur de l'ouverture clairvoyante, à la religion ferme, au dévoilement

incontestable, Abou Sa'ada Sidi Madani Charaïbi (�). Cet homme fait partie des élites parmi les

compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il avait l'Ouverture dans cette Tariqa Mohammediya

et Sidi Moulay Ahmed 'Abdelaoui (�) l'avait rencontré et avait vu de sa part de nombreux prodiges

qui dépassent la raison. Seïdina (�) lui avait également un jour prédit : « Tu vas habiter à Fès » alors

que notre personnage n'en avait jamais eu l'intention et les événements se déroulèrent ainsi.

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Il a été rapporté une fois que Seïdina Ahmed Tidjani (�) fut alerté sur le fait que certains habitants

de Fès qui faisaient partie des gens influents de la ville, poussés par Chaïtan, complotaient à son

encontre pour le faire bannir de Fès et à cette fin, ils allèrent se plaindre au roi. Certains de ses

compagnons se sont inquiétés pour lui (�) et, alors qu'il se trouvait avec eux et notre personnage, il

eut une colère imposante. En entendant ces propos il fut pris d'un état majestueux, puis il rentra

chez lui et resta ainsi dans sa demeure un petit moment. Lorsqu’il en ressortit, il dit à ses

compagnons : « J'ai entendu de la Sainte Présence que jamais une main ne pourra me nuire »

Sidi Madani Charaïbi (�) a pris cette voie bénie en raison d’une vision qu’il avait eue : il avait vu le

Jour du Jugement dernier avec son cortège de gens effrayés. Il voyait alors certains Chouyoukh

passer et certains d'entre eux rejetaient des personnes qui pourtant faisaient partie de leurs disciples.

Il aperçut alors un endroit ressemblant à une immense montagne où des gens venant de toutes les

directions se rassemblaient jusqu'à remplir l'horizon. Ensuite, l'endroit en question se mit à bouger

en transportant toute cette foule et passa sur le pont Sirat à la vitesse de l'éclair. On demanda : « Qui est-ce ? » On répondit : « C'est Sidi Ahmed Tidjani ! » Lorsque notre personnage entendit cette

parole il posa la main sur sa poitrine et dit : « C'est de ce Cheikh-là que je prendrais la voie ! » il se

réveilla en répétant cette phrase. Après cela, il se leva pour se rendre auprès de Seïdina (�) et il lui

raconta sa vision. C’est ainsi qu’il a pris de lui la Tariqa, Seïdina l'aimait et faisait son éloge. D'après

certains compagnons Sidi Madani Charaïbi (�) avait une haute station.

iiddii MMaahhmmoouudd iibbnn QQoottbbaann EEll DDjjaazzaa--iirrii

Celui qui aimait Seïdina (�), le cheminant sur la voie de l’affection complète, Sidi Mahmoud ibn

Qotban (�). Ce maître, qu’Allah lui fasse miséricorde, était très dévoué envers Seïdina Ahmed

Tidjani (�) l’aimant et aimant tous ceux qui étaient liés à lui. Il était de la région d’Alger. Il est

mentionné dans le Machahid que le Prophète (�) ordonna à Seïdina (�) de lui écrire afin de

l’informer qu’il était aimé par le Prophète (�) et que tous ceux qui l’aiment seraient aimés de lui à

leurs tours. Il lui ordonna également de prendre soin de lui, ainsi qu’à Sidi Hajj ‘Ali Harazim (�) en

tout ce dont il avait besoin, mais sans difficulté.

iiddii MMaahhmmoouudd TToouunnssii

Le Wali parfait, le connaissant relié à Allah, doté du grand Fath et des grâces, le célèbre Sidi

Mahmoud Tounsi (�). Cet homme majestueux fait partie des élites des compagnons de Seïdina

SS

SS

Page 79: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

79

Ahmed Tidjani (�), de ses rapprochés qui furent marqués par le soin qu’il prenait d'eux. Sidi

Mahmoud (�) éprouvait un amour puissant à l'égard de Seïdina Ahmed Tidjani (�), avec une

sincérité parfaite en tout ce qu'il entreprenait pour lui, que ce soit en voyage ou en sa présence. Il

exécutait consciencieusement ce que Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui ordonnait de faire.

Le Mouqadem Sidi Taïeb Sefiani (�) a rapporté que Sidi Mahmoud Tounsi (�) avait de vastes

biens. Il entendit un jour que Seïdina Ahmed Tidjani (�) se trouvait dans une des régions

avoisinante et il voyagea vers lui dans l'intention de le rencontrer et lorsque Sidi Mahmoud (�) le

trouva, il lui demanda d’invoquer Allah (�) en sa faveur et il exauça sa demande. Ensuite, il le

sollicita pour qu’il lui enseigne la science de l'alchimie, mais à ces mots, Seïdina (�) le rejeta et lui

dit : « Sors tout de suite de cette région et gare à toi si tu y passes la nuit sinon il t'arrivera ceci et

cela [...] ». Il partit alors embarrassé et se plia à son ordre. Le lendemain, il revint le voir et lui

formula ses excuses en se remettant entièrement à lui, comme un mort entre les mains de son

laveur. À ce moment-là, Seïdina Ahmed Tidjani (�) s’occupa de lui et lui enseigna la Tariqa

Mohammediya.

Ce connaissant en Allah comptait parmi les compagnons particuliers de Seïdina (�), de ceux dont

on a témoigné de la station de sainteté et du grand Fath. Il a été rapporté qu'il faisait partie de ceux

qui avaient hérité de quelques secrets de Seïdina Ahmed Tidjani et également qu’au décès de notre

maître, il s'abattit sur Sidi Mahmoud (�) un immense état spirituel (Hal) qui provoqua en lui une

chaleur physique extraordinaire, les gens pensèrent que cela provenait des secrets qu'il détenait. Il

resta ainsi jusqu’au moment où il rejoignit Seïdina (�) après un mois et dix-huit jours. Il était aussi

de ceux à qui Seïdina (�) confiait ses dépôts, et il a dit à ce sujet : « Toute personne qui a eu de la responsabilité sur mon argent s'est révélée irresponsable ou accusée sauf Sidi Mahmoud ». Il a aussi

été dit que Sidi Mahmoud (�) travaillait pour Seïdina Ahmed Tidjani (�), qu’il gérait ses biens

situés au Sahara.

Il venait le voir et chaque fois, il lui ramenait l'argent ainsi que tout ce qu'il avait amassé comme

laine, beurre, fruits, volailles, bovins et ovins. Malgré tous ces biens, il ne fut jamais tenté et Seïdina

(�) a attesté qu'il était digne de ses responsabilités et que ses vertus étaient multiples. Son décès eut

lieu durant la moitié de la nuit du mardi 5 Dhoul hijja, dernier mois de l'année 1230. Il fut enterré

au cimetière Bab El Ftouh, une des portes de Fès qui est célèbre. Sa tombe est connue et visitée par

les gens qui recherchent la Baraka. Furent enterrés près de lui le Chérif majestueux, le Mouqadem

de Seïdina Ahmed Tidjani (�), Sidi Abdelwahid Abou Ghalib ainsi que le maître majestueux,

l'ascète, le Wali d'Allah, Sidi El Hajj Abdelwahhab Ben Taouadi connu sous le nom d’Ibn El Ahmar

El Fèsi, qu'Allah leur fasse miséricorde et les agrée tous.

Page 80: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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Voici retranscrit à la suite, une lettre que Seïdina Ahmed Tidjani (�) envoya à Sidi Mahmoud

Tounsi (�) : « Au Nom d'Allah le Clément, le Miséricordieux et qu'Allah prie sur notre maître Mohamed (�) ainsi que sur sa famille, ses compagnons d'une salutation bénie. Après la louange

d'Allah, le Magnifié dans sa Majesté, l'Exalté dans sa Grandeur et l'Elevé dans sa Puissance, nous envoyons cette lettre à l'adresse de notre aimé et ami sincère Sidi Mahmoud Tounsi. Que la Paix

soit sur toi ainsi que la Miséricorde d’Allah et sa Bénédiction, écoute la réponse à la question que tu m'as posée : Quant à la Wadhifa, je te mets en garde fortement contre son délaissement. Ceux qui la

délaissent, d'entre mes compagnons, ont perdu un bien énorme qu'ils ne peuvent récupérer. Celui qui trouve la Wadhifa auprès des disciples (en groupe), c'est mieux et plus élevé. S'il ne la trouve pas, il la récite seul, mais il ne doit jamais la délaisser. Il la récite une fois entre le jour et la nuit et

sache que quiconque trouve sa récitation (en groupe) chez les disciples, mais préfère la faire seul, s'est trompé.

Quant à ce que tu m'as demandé au sujet de la prière de Chafr et Witr, si celui qui dormait ne se

réveille pas jusqu'à ce que le soleil se lève, il délaisse le Chafr, le Witr et le Fajr afin de faire la prière obligatoire seulement puis il fait la prière du Fajr avant le Zénith (Zawwal). En ce qui concerne le

Chafr et Witr, si le soleil s'est levé, ils ne valent plus rien, on ne peut plus les refaire ou les rattraper. Pour rattraper une prière qui est suspendue entre le ciel et la terre parce qu'on l'a délaissé, cela se fait

avec une prière de 4 Rak'a après la prière du vendredi, elle est accomplie pour chaque prière obligatoire et surérogatoire délaissée du début de son âge jusqu'au jour de l'accomplissement de ces

quatre unités de prière (Rak'a). Ceci est une expiation* (Kaffara) pour toute cette période, ces Rak'as sont connues, nous arrêtons là. Quant au malade, s’il a eu une perte de conscience ou autre sans dormir, comme un coma, toutes les prières qu'il a ratées dans cet état d'inconscience, sans

dormir, n'ont pas à être rattrapées après qu’il se soit réveillé, ni l'obligatoire, ni le surérogatoire. Il ne rattrape que ce qu’il avait délaissé auparavant en ayant une partie de sa raison, et ce, pour les prières

obligatoires, non pour les prières surérogatoires. Si l’heure de la Nafila (surérogatoire) arrive après qu'il se soit réveillé de sa perte de conscience, alors il la fait. As - Salam. Qu’Allah prie sur notre

maître Mohamed ainsi que sur sa famille et ses compagnons d’une salutation bénie ».

Remarque : Seïdina Ahmed Tidjani (�) a mentionné l’obligation de s’acquitter des actes

obligatoires qui ont été délaissés. Ces quatre Rak’at évoquées sont une expiation (Kaffara) pour la

faute concernant la négligence, mais elles ne remplacent pas l’acquittement (Qada) des actes

obligatoires qui doit être accomplis.

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iiddii MMaakkkkii iibbnn AAbbddaallllaahh

Le compagnon aimé et agrée, Sidi Hajj Makki Ibn Abdallah (�). Il faisait partie des méritants parmi

les bien-aimés de Seïdina Ahmed Tidjani (�). On raconte à son sujet que son cousin Sidi Hajj

Ahmed souhaitait prolonger la canalisation d'eau de sa demeure qui était voisine de la Qarawiyyne,

jusqu'à la noble Zaouiya afin de l’alimenter en eau. Cependant, quelques-uns parmi les détracteurs

dont les conduits d'eau passaient aussi par cette route voulurent l’en empêcher. Sidi Hajj Makki

décida alors d’accompagner son cousin jusqu'à la vallée de Mekhnès l’oliveraie, cela après avoir fait

constater à des notables au jugement sain que ce prolongement ne nuirait à personne. Ils déposèrent

tous deux leurs requêtes auprès du prince de l'époque qui permit que soient prolongés les conduits

d'eau jusqu'à la noble Zaouiya, même si cela déplaisait aux détracteurs. Lorsqu'ils revinrent à Fès, ils

dépensèrent une somme conséquente afin que l'eau de leurs demeures puisse alimenter la noble

Zaouiya, et cela, en une seule nuit de travaux. Les frères n'étaient pas au courant et en arrivant à la

prière de l'aube, ils constatèrent avec une joie immense que l'eau se déversait.

Très souvent, Sidi Hajj Makki et son cousin faisaient partie de ceux qui tenaient compagnie à

Seïdina Ahmed Tidjani (�) lors de ses sorties jusqu'au fleuve Sebou et Seïdina les aimait beaucoup.

Un jour ils sortirent avec lui (�) comme à son habitude pour le fleuve en question en compagnie

d'un groupe d'entre les frères. Puis, Sidi El 'Arbi le frère de Sidi Ahmed (que nous avons évoqué

précédemment), en se rendant sur son lieu de travail non loin de l'endroit où se trouvait Seïdina

(�), passa le visiter pour profiter de sa bénédiction. Il aimait beaucoup Seïdina (�) bien qu’à ce

qu’il semble il n'avait pas pris la Tariqa. Lorsqu'il arriva auprès de lui, Seïdina (�) leva ses mains

pour évoquer la Fatiha et les frères présents levèrent aussi leurs mains. Seïdina Ahmed Tidjani (�)

clama : « Ô compagnons ! Tout ce qui s'étend sur vous s'étend également sur Sidi El 'Arbi même s'il

n'a pas pris la Tariqa, cela en raison de son amour pour nous, de l'amour de son frère Sidi Ahmed et de son cousin (Sidi Makki) et c'est Allah qui accorde ».

iiddii MMoohhaammeedd BBeellqqaacceemm BBaassrrii EEll MMeekknneessssii

Le Mouqadem, l’Imam, le savant réputé, l’un des piliers de la Tariqa, détenteur de la Loi (Chari’a)

et de la Vérité (Haqiqa), Sidi Abou Abdallah Mohamed Belqacem Basri El Meknessi (�). Parmi ses

mérites se trouve le fait que Seïdina Ahmed Tidjani (�) n’interpellait personne par le terme de

"Mouqadem" en dehors lui, bien qu’il ne possédât pas le titre de Taqdim. En fait, Seïdina (�) faisait

référence au titre de notre personnage dans la Tariqa qu’il suivait auparavant. En effet, Sidi

SS

SS

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Mohamed Belqacem avait pris la Tariqa Tidjaniya des mains bénies de Seïdina. Quant à son titre de

Mouqadem (Taqdim) il ne l’obtint qu’après Seïdina Ahmed Tidjani (�), notamment de Sidi Hajj

Ghazi El Matiri en 1244 ainsi que de Sidi Abdelwahhab ibn El Ahmar, Sidi Hajj ‘Ali Tamacini et

d’autres (�). Il est établi qu’une fois Seïdina (�) l’a recouvert de son Rida (pièce d’étoffe

permettant de couvrir le haut de la personne) en lui disant : « Nous t’avons agréé dans n’importe laquelle de tes situations. » Il a été rapporté également que lorsqu’il mourut et qu’on le déshabilla

pour le lavage mortuaire, il ouvrit les yeux et se mit à regarder chaque personne présente. L’un

parmi eux lui dit alors : « Nous le savons, ô mon maître, que tu es vivant. »

Quant à la cause pour laquelle il a pris la Tariqa, il a été rapporté par le savant réputé Hajj Housseïn

El Ifrani que Sidi Mohamed Belqacem était au début dans la Tariqa Wazzaniya de Sidi Moulay

Taïeb le célèbre Pôle (�). Conformément au Décret Divin, il partit un jour pour accomplir

l’obligation du pèlerinage et s’embarqua à bord d’un navire. La nuit, il se leva comme à son

habitude pour faire ses ablutions et cela sur le pont du bateau. Or, à ce moment-là, il tomba à la

mer sans que personne, hormis Allah (�), ne s’en aperçoive et il implora le secours par

l’intermédiaire des Hommes de Dieu. Il vit soudainement un homme lui tendre la main et le hisser

sur le bord du bateau pour ensuite disparaître mystérieusement sans même dévoiler son identité.

Sidi Mohamed Belqacem pensa alors qu’il s’agissait de son Cheikh, Sidi ‘Ali ibn Mohamed ibn

Taïeb El Wazzani (�) et, au matin, il nota par écrit ce fait particulier lui attribuant ainsi son

sauvetage.

De retour du Hajj, il prit le chemin de Fès pour se rendre dans l’une des Zaouiya de son Cheikh.

Toutefois, dans la seule rue qui en permettait l’accès, un effondrement avait eu lieu. Ce dernier

empêchait les gens de passer et bloquait également quelques disciples qui se trouvaient à l’intérieur

de la Zaouiya. À partir du moment où Sidi Mohamed Belqacem désira accéder à la Zaouiya, il se

retrouva devant l’entrée sans savoir comment il y était parvenu. Il frappa alors à la porte et les

quelques disciples qui lui ouvrirent restèrent stupéfaits devant sa présence en se demandant

comment il avait réussi à traverser cette ruelle entièrement bloquée. Quant à notre Mouqadem il

pensa : « Ce fait extraordinaire est similaire à l’évènement de la mer. » et de nouveau, il attribua ce

prodige à son Cheikh.

Ensuite, il retourna à Meknès et c’est là-bas que s’abattirent sur lui les exhalaisons de la Khatmiya.

En effet, Seïdina Ahmed Tidjani (�) se rendit chez lui. Il lui dit : « Je suis venu pour te donner les oraisons. » Notre personnage lui répondit : « Je ne peux l’accepter de toi, car je suis déjà dans la

Tariqa de Moulay Taïeb. » Seïdina (�) n’ajouta rien à ces paroles et s’en retourna pour Fès. Sidi

Mohamed Belqacem, après réflexion, changea d’opinion et voulut le rejoindre sur la route, mais

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sans y parvenir malgré tous ses efforts. Il finit enfin par arriver devant la maison de Seïdina (�) à Fès.

Ce dernier lui fit un accueil doux et chaleureux et il lui dévoila : « Sache que tu es aimé auprès de

nous et que c’est moi qui t’ai saisi en pleine mer et qui t’ai transporté sur mes épaules dans la ruelle bloquée alors que tu l’attribues à un autre que nous. » Ensuite, Seïdina (�) lui transmit la Tariqa.

Notre personnage tenait de nobles propos et possédait des états subtils. Voici à la suite une lettre

qu’il reçut d’un savant de Chinguitti qui contient de grands profits et un aperçu sur la valeur de

notre personnage :

« Sache, mon maître, que ce qui m’a retenu de vous visiter durant les six mois passés à Fès pour la visite de Seïdina (�) et en la compagnie de Maoulana Mohamed ibn Abi Nasr, ce fut en raison d’un évènement qui m’est survenu avec « untel », qu’Allah nous pardonne ainsi qu’à lui. En effet, cette

personne et moi-même étions en train de discuter sur le caractère permis ou non de la visite des saints dans notre Tariqa Ahmediya Tidjaniya, moi l’interdisant et lui le permettant. Je lui ai évoqué

l’interdiction prononcée par Seïdina (�) comme lorsqu’il a dit : « Tous ceux qui ont pris notre Ouird et se sont affiliés à notre voie, qu’ils ne visitent aucun saint, qu’ils soient vivants ou morts. »

Et comme sa parole : « Le maître de l’existence (�) m’a ordonné d’enlever l’autorisation (c'est-à-

dire la Tariqa) à deux personnes qui ont visité Abdsalem ibn Machich (�). » Et comme sa parole : « Le maître de l’existence (�) m’a parlé d’un problème que néglige les Chouyoukh et qui est que

tous ceux qui bénéficient d’un Cheikh et qui en visitent un autre, et bien ils ne pourront rien profiter de lui, ni même de cet autre. » Et sa parole : « Le maître de l’existence (�) m’a dit : « Si tes

compagnons passent auprès des miens qu’ils les visitent, quant aux autres non. » » Et dans le Djawahirou, il est dit : « Quant aux mérites récoltés par ceux qui le suivent, il y a ce dont l’a informé le maître de l’existence (�) que tous ceux qui l’aimeront seront les bien-aimés du Prophète

(�) et ils ne mourront qu’en étant des Wali sans aucun doute, et il lui a ordonné de défendre à ses compagnons la visite des saints qu’ils soient vivants ou morts, et tous ceux qui les auront visités

seront dépouillés de leur Tariqa et ils ne pourront atteindre leurs objectifs. »

Après avoir entendu tous les énoncés au sujet de l’absence des visites, il me répondit que Seïdina (�) visitait souvent Maoulana Moulay Idriss (�), je lui répondis : « Mais que dis-tu là ! Cheikh (�)

est le maître de la voie et c’est de lui que sont défendues ou permises les choses en elle, c’est par lui qu’elles aboutissent ou en sont coupées, il peut être autorisé en une chose en laquelle sont défendus

l’ensemble de ses disciples, et il peut défendre une chose à certains disciples alors que pour d’autres cela leur sera permis, selon ce qu’Allah veut et ce dont Il l’a informé du profit qu’ils en tireront,

selon aussi ce qu’en perçoit la clairvoyance de sa connaissance et que nécessite la Sagesse Divine pour qu’ils soient irrigués par l’Aide Seigneuriale. Dans la Tariqa il y a les devoirs, les défenses, il y a

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ce qui est recommandé, ce qui est déconseillé et ce qui est permis et tout cela dépend de Cheikh (�), et c’est de lui qu’on prend, et ce, même si on ne perçoit pas le secret d’une telle chose, ni la

sagesse qu’elle dissimule. Il a été dit que celui qui dit à son Cheikh : « Mais pourquoi ?! » il ne réussira jamais. De même parmi les gens il y a des forts et des faibles, des ordinaires, des élites et des

médiocres ; or le Cheikh (�) connaît leurs situations et ce à quoi ils sont parvenus.

Par conséquent, il ne leur parle qu’à la portée de leurs compréhensions et il ne leur donne qu’à la mesure de leur capacité et son esprit est avec chacun d’entre eux, et ce, quoi qu’ils aient atteint dans

la diversité de leurs compétences et dans l’inégalité de leurs situations. Il n’ordonne pas aux forts de descendre à la station des faibles, et il n’impose pas aux faibles de gravir la station des forts. La dispense ne convient pas aux forts ni la fermeté aux faibles. Ainsi, celui qui est fort il s’adressera à lui

selon la fermeté et la prudence, et celui qui est faible il s’adressera à lui selon la dispense et l’allégement. Cela conformément au sentier du Prophète (�) dans le suivi de ses règles (Loi) comme

c’est connu dans l’étude de sa biographie (�) et l’application de sa législation avec ses compagnons (�) et sa pieuse famille.

Ainsi, il lui était permis le jeûne continu alors qu’il l’a défendue à sa famille et à ses compagnons

(�), et de même il lui était interdit des choses ainsi qu’à sa famille comme la Zakat alors que cela était permis à ses compagnons, et il avait l’obligation d’accomplir certaines choses comme la prière

de Douha, le sacrifice, la prière de nuit après le sommeil, la prière du Witr et l’usage du Siwak pour chaque prière alors qu’il ne l’a pas rendu obligatoire pour ses compagnons (�). Il a permis des

choses à certains de ses compagnons (�) alors qu’il l’a défendu à certains autres comme faire don de tout son argent. Il a ordonné à Abou Bakr Siddiq (�) d’élever la voix au cours de sa prière (surérogatoire) et à ‘Omar (�) de la baisser.

Il a approuvé le dépouillement des gens du Banc (Ahlou Souffa) alors qu’il a ordonné à Hakim ibn

Hazim (�) de rechercher les causes de subsistance. Il a enseigné à Mou’adh ibn Jabal (�) que celui qui dit « Lê ilêha ila Allah » le Paradis lui est attribué, mais il lui ordonna de le cacher aux gens. Il a

particularisé Houdheyfa (�) en lui confiant des secrets, il conseilla à Abou Houreyra (�) de ne pas dormir sans avoir préalablement accompli son Witr. Il réveillait ‘Ali et Fatima (�) pour leurs prières

de nuits alors que ‘Aïcha (�) était étendue auprès de lui comme pour un enterrement sans qu’il ne la réveille, et ainsi de suite sur ce qui est connu de sa biographie. Quant à l’abandon des visites, cela

est nécessaire dans notre voie et c’est une condition de validité pour pouvoir prendre nos oraisons comme il est mentionné dans « Mouniyat El Mourid » (et il récita les vers en question).

L’interdiction des visites de la part du Cheikh (�) est reconnue au sein de la Tariqa comme étant nécessaire, et cela, pour nous, l’ensemble des disciples et non pour lui (�) […]

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Après avoir entendu ce qu’il ne pouvait renier et auquel il ne pouvait répondre, il désira s’y incliner

et il me dit : « Tu as bien failli me faire retourner par tes paroles véridiques sauf que je me suis rappelé une note » et il me sortit un document officiel puis il me déclara que cela était écrit de votre

noble main et je ne pouvais penser à ce moment qu’il s’agissait d’un mensonge. Il était écrit (dans ce document) la dispense dans l’interdiction des visites. Or, pour moi, mon maître, tous ceux qui se

permettent d’accorder cette dispense dans l’interdiction des visites, je n’éprouve plus d’intérêt pour eux et cela même s’il s’agissait de Sidi Mohamed El Habib le fils de Seïdina et Maoulana Cheikh.

Mais voilà qu’Allah vous a innocenté de cet écrit par ma rencontre avec le Fqih Sidi Mohamed Kensoussi où il m’a expliqué la situation de cette personne et il m’a demandé, bien que sachant ma réponse, si je connaissais votre écriture et je lui ai répondu que non je ne la connaissais pas. Il me dit

alors : « Comment te permets-tu donc de croire cette personne alors que tu ne connais même pas l’écriture du Mouqadem ?! Celui que Seïdina (�) appelait par le terme « Mouqadem » de son

vivant et en qui il plaça son intention. »

Ensuite il ajouta : « Je jure par Allah que nous ne possédons pas dans notre pays quelqu’un de meilleur que lui dans la conformité à la Tariqa Ahmediya, dans l’honneur qu’il lui porte, dans son

édification, dans son assise, dans la préservation de ses conditions, dans l’exactitude de ses oraisons, de ses secrets, de ses invocations, dans son isolement, sa sérénité, dans son intimité, dans ses

splendeurs, dans son orientation, dans ses fondements, dans ses détails, dans ce qui l’authentifie et la corrompt, dans ses valeurs, dans ses demeures, dans ses lumières, dans ses récompenses, dans ses

stations, dans sa bienséance, dans ses mérites, dans ses degrés, dans ses méthodes. » En entendant ses propos je me suis extrêmement réjoui et mon âme fut embaumée par les paroles de ce parfumeur, puis je fus peiné, et j’ai regretté au moment où ne servent plus rien les regrets et j’ai dit : « À Allah

nous appartenons et à Lui nous retournons » […] Je me suis engagé dans une terrible affaire, et Sidi je me repends auprès d’Allah et j’implore Son Pardon, et par Allah je n’ai pas goûté à la tranquillité

depuis que je suis retourné dans mon pays et vous ne cessez d’être devant mes yeux. Je demande à votre Éminence de m’excuser et d’invoquer pour moi Allah afin de me permettre de rattraper ce

qui m’a échappé concernant la valeur de la bénédiction de Maoulana Cheikh et la vôtre […] »

Sidi Abou Abdallah Mohamed Belqacem Basri El Meknessi (�) mourut le lundi 22 Dhoul Hijja

1293 à l’âge de 91 ans, qu’Allah lui fasse miséricorde.

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iiddii MMoohhaammeedd BBeenn AAbbii NNaassrr eell ‘‘AAllaawwii

Le grand wali, célèbre Connaissant, détenteur des prodiges de grandes portées, connu pour sa piété,

le parfait chez tous les savants et ignorants, le Chérif majestueux Sidi Moulay Mohamed ben Abi

Nasr El ‘Alawi de Fès (�) où il fut élevé et où il a grandi. Son mérite chez les gens est connu

jusqu’à ce que sa station de sainteté fût fixée chez l’élite et le commun. Ce maître faisait partie des

plus grands Connaissants et des élites parmi les rapprochés. Il faisait partie aussi des dix compagnons

auxquels le Prophète (�) a garanti la connaissance d’Allah (�) et la Grande Ouverture comme

l’avait informé Seïdina Ahmed Tidjani (�).

Il était parmi les élites dont la compagnie auprès de Seïdina (�) a duré longtemps. Durant tout ce

temps, Sidi Mohamed ne le quittait ni le jour, ni la nuit sauf pour quelques instants lors des

nécessités. Il n’a jamais délaissé une obligation derrière Seïdina Ahmed Tidjani (�) et ce, durant

environ seize ans et il a été vu de sa part tant de prodiges qu’ils ne peuvent être dénombrés. Moulay

Mohamed (�) a raconté qu’au début il ne fréquentait Seïdina Ahmed Tidjani (� qu’en raison de

son ventre, c’est-à-dire qu’il ne cherchait sa compagnie que parce qu’il avait beaucoup de

nourriture chez lui. Or à cette époque il aimait cela et Seïdina (�) lui donnait au-dessus de ce qu’il

espérait, jusqu’à ce que l’amour pour Seïdina Ahmed Tidjani (�) prenne place dans son cœur et

que par le biais de cet amour Allah (�) lui fit don de l’Ouverture dans cette Tariqa. Ainsi, il a eu ce

qu’il a eu et a atteint ce qu’il a atteint dans le domaine du Khalifa et de la grande maîtrise de la

Tariqa. Il lui prenait parfois des états étranges qui faisaient reconnaître en lui, par le commun et

l’élite, le chemin des Malamati ce qui lui permettait de cacher ses secrets. La plupart des états de

ceux à qui Allah (�) a donné l’Ouverture dans cette voie sont ainsi et Moulay Mohamed (�)

l’affirmait aussi.

Parmi les évènements qui ont été rapportés de ses états par plus d’un, on raconte qu’un jour il sortit

en compagnie du célèbre savant Sidi Mohamed Kensoussi (�) pour l’Oued de Fès. Ils passèrent par

une des portes de Fès et s’arrêtèrent devant le magasin d’un homme qui vendait des fruits. Sidi

Moulay Mohamed (�) demanda au commerçant : « Combien coûtent ces noix et ces fruits ? » désignant quelque chose qui se trouvait derrière lui. Le commerçant se retourna pour voir ce qu’il

lui demandait et Moulay Mohamed (�) en profita alors pour saisir ce qu’il y avait devant lui et le

mettre dans ses poches sans que le commerçant ne le voie. Le savant qui était avec lui éprouva de la

honte devant cet agissement, malgré qu’il sache parfaitement qu’il y avait une sagesse Divine dans

ce geste. Ensuite, Moulay Mohamed (�) avoua au vendeur que ce n’était pas ce qu’il recherchait et

ils le quittèrent. Lorsqu’ils franchirent la porte de la ville, le Fqih Kensoussi (�) l’interrogea sur la

SS

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raison de son geste. Il lui répondit alors : « Allah a dit : « Prends de leur argent une aumône pour les purifier » » Le Fqih s’est dit : « J’ai su donc que le marchand ne sortait pas l’argent de la Zakat et que

Sidi Moulay Mohamed a agi ainsi afin de lui éviter qu’un malheur ne lui tombe dessus comme le font beaucoup de Wali »

Le connaissant en son Seigneur, Maoulana Tahar (�), a raconté qu’une fois il a vu son père,

Moulay Mohamed (�), nettoyer lui-même les canaux d’évacuations. Il lui demanda alors : « Ô ! Mon père, qu’est-ce que cela ? » Il lui dit : « Ô mon fils, mon Nafs a failli me détruire avec ce qu’il

m’a insufflé, car il m’a dit : « Tu descends d’une célèbre maison d’entre les maisons du royaume et tu possèdes des biens et une lignée noble et en plus de cela tu as rencontré le Pôle Caché et tu es comme ça et comme ça » j’ai alors fait ce qui lui répugnait par cet acte afin de le dominer, de

l’affaiblir et lui montrer l’opposé de ce qu’il attendait ». Sidi Tahar (�) a raconté également que son

père lui a dit un jour : « J’ai demandé à Seïdina Ahmed Tidjani (�) quel était l’état du connaissant

en Allah et de sa connaissance ? » Il m’a répondu : « Le connaissant est à l’exemple d’un animal qui n’a pas de peau, tout ce qui descend sur lui le fait souffrir et il le sent »».

On rapporte aussi que Sidi Abdelaoui (�) avait décidé d’aller visiter Seïdina Ahmed Tidjani (�) à

Fès à partir de 'Ain Madhi en 1259 (Hégire). Au cours de cette année, l'ennemi a eu envie de

coloniser 'Ain Madhi et sa région. Alors, il s’est dit : « Je me suis préoccupé de ce fait et me suis

attristé et inquiété à ce sujet » Lorsqu'il était sur le point de partir en voyage, le noble fils de Seïdina

(�), Sidi Mohamed El Habib (�) l’a conseillé en ces termes : « Quand tu arriveras à Fès questionne

une des personnes dotées du dévoilement au sujet de cette dure épreuve, car Fès ne peut jamais se vider de Wali » Sidi Abdelaoui (�) a raconté :

« Quand je suis arrivé à Fès j’ai rencontré là quelques frères de la Tariqa et je leur ai demandé s'ils connaissaient quelqu'un au dévoilement authentique de ceux qui ont l'ouverture dans cette région.

Le Faqih Sa’id ‘Abbas Charaïbi qui était une des élites parmi les compagnons de Seïdina (�) m’a dit : « Nous avons entendu parler d’untel » et il m'a nommé un de ceux de Touat qui, à notre

époque, était un spécialiste dans ce domaine. J’ai dit : « Emmène-nous chez lui pour savoir son état et afin qu’il nous informe au sujet d’une chose que notre Maître Mohamed El Habib m’a

ordonné ». Il m’a dit : « Comment aller chez lui alors que nous sommes des Tidjani ? » Je lui répondis : « Ce n’est pas grave dans ce cas-là, car nous n’avons pas eu l’intention de le visiter (pour

en tirer une bénédiction) mais dans l'intention de ce que l'on a cité ». Alors, nous sommes allés le voir et nous l'avons rencontré et juste le fait d'être arrivés chez lui, ce Touati me dit : « Achète du

fourrage pour ma bête » Je lui dis : « Bien sûr, je vais le faire » et j’envoyai quelques serviteurs avec un peu d'argent pour acheter ce qu’il demandait. Puis je l'interrogeai au sujet de ce que je voulais,

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mais il ne m’a pas répondu comme j’ai voulu. Alors, j’ai su que cet homme ne connaissait rien à ce que je cherchais.

Je sortis de chez lui et mon âme faillit se fendre tellement j’étais préoccupé. Je suis allé donc à la

tombe de notre vénéré Cheikh Ahmed Tidjani (�) et j’ai demandé à Allah (�) par l'intermédiaire de sa valeur auprès de Lui afin qu’il m'indique quelqu'un qui me soulage de cette peine qui

préoccupait mon cœur. Nous étions le jeudi, je me suis dirigé vers le souk pour me détendre et en y revenant j’ai rencontré à la porte du Bled le Chérif majestueux Moulay Mohamed Ben Abi Nasr, je

ne le connaissais pas à cette époque. Lorsqu’il m'a vu, il s'est dirigé vers moi et m'a pris par la main, il commençait à m'interroger au sujet de Sidi Mohamed El Habib et de son état, ainsi que sur la maison de notre maître (�) à ‘Ain Madhi. À ce moment-là, je l'ai connu et je me suis mis à

beaucoup lui parler et j'en fus amené à lui poser la question s'il connaissait quelqu'un des gens du dévoilement sincère, afin que je l'interroge sur ce que j’avais dans ma tête et que j’avais ramené de

chez notre maître Mohamed El Habib. Il m’a dit : « Je connais quelqu'un et je te présenterai à lui, quant à cette nuit tu es mon invité » Je me suis donc rendu chez lui où j’ai passé toute la nuit et j’ai

vu de ses états des choses extraordinaires. Quand je suis sorti de sa maison, il me dit : « Il est indispensable que tu reviennes une autre fois pour que je te fasse connaître celui que tu

recherches ». Je suis donc revenu une autre fois et j’ai décidé de le presser pour qu'il me fasse connaître cette personne, parce que cette histoire commençait à me faire tourner la tête.

En entrant dans sa demeure, il m'accueillit avec encore plus de chaleur et de générosité, et il

s’empressa de parler de notre affaire, il me demanda : « Quel est ton but au sujet de la rencontre avec la personne des gens du dévoilement ? ». Je lui répondis : « Je ne pourrais te le dire qu’après l'avoir rencontré pour qu'il m'informe de la réalité du cas, que ma conscience soit apaisée afin

d'éviter que mon être et ma pensée ne commencent à s'entremêler et que ne pénètre un doute sur ce qu’il m'informera » Il me dit : « Serais-tu satisfait si c’est moi qui t’informe de ceci ? » Je lui

répondis : « Ce serait pour moi la meilleure chose et l'aboutissement de ma destinée et de ma recherche » Il ajouta : « Tu veux m’interroger au sujet de l'ennemi » Je clamai : « Oui, en effet !

Mais il y a encore autre chose » Il me dit : « Tu veux me demander au sujet de notre maître Sidi Mohamed El Habib s’il aura un garçon ou non » Et j’affirmai de nouveau : « Oui, en effet » Il me

dit alors : « Quant à la maison il n’y a aucun problème, au contraire elle restera vénéré et son caractère sacré ne sera pas bafouée et quant à notre maître Mohamed El Habib il ne quittera ce

monde qu’après avoir eu des enfants à qui il adviendra ce qu’il adviendra. Ce sont les réponses à tes demandes »

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Lorsque j’ai constaté qu’il m’avait informé véritablement et sincèrement, deux autres choses vinrent en moi-même je lui dis donc : « Ô mon maître ! Il me reste autre chose ». Et il me dit : « Tu veux

savoir au sujet des filles des enfants de Seïdina Ahmed Tidjani (�) » Je répondis encore : « Oui », car je m’étais demandé en moi-même ce qu’il allait advenir de leur cas, elles avaient grandi et notre

maître Sidi Mohamed El Habib (�) n’aimait pas que l’on se marie avec des gens de ‘Ain Madhi et je me suis demandé aussi comment mes relations allaient évoluer avec le fils de Seïdina Ahmed Tidjani

(�) et comment quitterai-je ce monde avec lui. Il me dit alors : « Elles vont se marier bientôt » puis m’affirma : « Tu me demandes au sujet de ta situation avec le fils de Seïdina (�) ». Je lui répondis

encore une fois par l’affirmative et c’était la dernière. Il me dit enfin : « Tu vas quitter ce monde en paix avec lui et tu n’auras aucun problème » J’ai loué Allah le Très-haut pour la bonne annonce de cet homme majestueux et je l’ai remercié de m’avoir destiné la rencontre de ce Wali particulier qui

m’informait sur ce qui me tourmentait. Puis il me dit après ceci : « Dissimule ton secret et reviens toujours me voir et lorsque tu arriveras en paix à ‘Ain Madhi, alors salut de ma part le fils de Seïdina

». Je me mis à le visiter souvent et je restais auprès de lui et j’ai vu de lui des prodiges qui étonnent la raison, et ceci, jusqu'à sa mort. »

Parmi ce qui est arrivé entre Moulay Mohamed Ben Abi Nasr (�) et Seïdina Ahmed Tidjani (�) et

qui est célèbre chez l’élite et le commun, il y a ceci : Un jour Moulay Mohamed (�) se rendit à la

Zaouiya comme à son habitude pour rencontrer Seïdina Ahmed Tidjani (�). Mais il ne l’y trouva

pas et il se renseigna à son sujet. On lui répondit : « Il est parti à l’Oued Sebou et il a prévenu que personne ne viendrait avec lui ». Il se dit en lui-même : « Par Allah ! Il faut que j’aille le voir », et il

rattrapa Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�) au pont de l’Oued Meleh. Quand Seïdina (�) le vit, il

lui dit : « Personne ne t’a prévenu que j’avais interdit qu’on m’accompagne à cette heure ? ». II lui

répondit : « Ô Mon maître ! Le désir m’a poussé à te rencontrer et je ne pouvais patienter jusqu’à te

voir » Ensuite il marcha aux côtés de Seïdina Ahmed Tidjani (�) jusqu’à ce qu’il devint très

communicatif comme il ne l'avait jamais été auparavant. Moulay Mohamed (�) se dit alors en lui-

même : « Il faut absolument que j’interroge Seïdina en cet instant sur Ismou Allah El A’dham (le Nom Suprême) étant moi-même seul avec lui et profitant de son ouverture vis-à-vis de moi » Il

posa donc cette question à Seïdina (�) qui changea d’attitude en entendant cette demande, il le

secoua et le réprimanda à cause de cela.

Lorsque Moulay Mohamed (�) constata qu’il avait manqué de convenance vis-à-vis de notre

maître, il le regretta amèrement et s’excusa en lui affirmant qu’il ne lui avait fait cette demande

qu’en vue de la Face d’Allah et non dans un autre but et il en ressentit une intense pudeur. Alors

qu’il se trouvait dans cet état-là en train d’accompagner Seïdina Ahmed Tidjani (�), voilà qu’il

constata que le cheval de notre maître laissait, à chaque pas, une empreinte d’or sur la terre. Moulay

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Mohamed (�) s’étonna de ce fait et ramassa une de ces feuilles d’or afin de l’examiner, puis il la jeta

s’étant assuré que c’était réellement de l’or. Il se dit en lui-même : « Certes le Cheikh a voulu

m’éprouver » il s'est accroché alors à l’étrier et se mit à s’humilier devant lui en disant : « Ô Mon maître ! Qu’Allah fasse que la chance que j’ai d’être auprès de toi ne soit pas en raison de ce bas-

monde ; par Allah ! Ne considère pas ce que je t’ai dit » À ce moment-là, notre maître (�) est

revenu à son premier état et invoqua le bien pour lui. Il reprit ainsi son estime auprès de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) qui lui enseigna le noble Nom Suprême.

Moulay Mohamed (�) était très initié avec Seïdina (�), il est venu une fois et lui a dit : « Ô ! Sidi, j’ai des dettes et l’échéance pour les payer est arrivée et j’ai peur d’aller en prison si cette affaire est révélée au juge. Je te demande, Ô ! Sidi que tu m’en délivres » La valeur de sa dette était d'environ

cent soixante-cinq dirhams. Notre maître Sidi Ahmed Tidjani (�) lui apprit donc un Dhikr qu’il

devait faire un certain nombre de fois et lui dit : « Certes le serviteur va venir et te donnera ce qu’il

te faut, mais ne recommence jamais plus cela » Lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui autorisa le

Dhikr (Idhnou-l-Khass), Moulay Mohamed (�) ressentit en l’accomplissant une chaleur énorme

avec une forte flambée dans la gorge par l’intensité de sa soif, cet état l’emporta durant le Dhikr et il

se mit à boire de l’eau de façon inhabituelle. Après avoir fini son Dhikr, il trouva sous le tapis sur

lequel il était, la somme de 1500 dirhams et plus. Il put ainsi rembourser toutes ses dettes et Allah

(�) le soulagea de son inquiétude par la bénédiction de Seïdina (�).

Son amour pour notre maître (�) était exemplaire, il a été rapporté qu’il disait : « Par Allah ! Je n’ai

considéré réellement mon rang de chérif (appartenant à la noble descendance du Prophète (�) que parce qu’il a été mentionné par Seïdina Ahmed Tidjani (�) » En effet, un jour qu’il passait auprès

du jardin où était enterré son père, Moulay Mohamed (�) dit à notre maître (�) : « Ô ! Sidi,

invoque Allah pour mon père, car il se trouve dans ce jardin », il se retourna alors vers lui et lui dit :

« Ton père est un chérif, tout va bien pour lui ». L’élite des compagnons de Seïdina (�) qualifiait

notre personnage de grand Khalife et d’immense intermédiaire, ceci dans le fait de faire parvenir les

disciples auprès de la Présence (Hadra) de Seïdina Ahmed Tidjani (�) après la mort de l'immense

Khalife Sidi Hajj ‘Ali Harazim (�).

On rapporte qu’un jour où Moulay Mohamed (�) entra dans la Zaouiya bénie, il trouva un groupe

de compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui parlait au sujet de l'héritage de notre maître (�)

et sur la station de certains de ses grands compagnons. Il leur dit en parlant de la grâce d’Allah à son

égard, et ce, après être entré dans un état parmi les états qui lui prenaient : « Sidi Hajj ‘Ali est parti et

il m'a laissé tout seul sur une immense terre ». Ceci voulant certifier le fait que Moulay Mohamed

(�) avait bien hérité de cette station d’intermédiaire comme c’était le cas pour Sidi ‘Ali Harazim

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(�). Les grâces et les faveurs que reçut notre personnage ne peuvent être englobées totalement. Il a

reçu de notre maître (�) des secrets et des connaissances qu’il est impossible de concevoir. Dans le

carnet du grand savant Sidi Mohamed El Habib Daoudi (�) il est mentionné les secrets de grande

valeur que Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait donnés à Moulay Mohamed (�). Une partie de ce

carnet se trouve dans le livre Naïlou el Amani fi Tabi Rouhani wa Jasmani (atteindre les

espérances dans la médecine spirituelle et physique) qui rassemble les dires de Seïdina (�) et de

certains de ses proches compagnons.

Moulay Mohamed (�) est mort au mois de Chawwal en l’année 1273, il fut enterré dans le jardin

de Sidi Touati qui est à proximité du jardin majestueux, près des portes de Fès. Le grand

majestueux, celui dont on ne peut douter de sa grande sainteté, aux prodiges évidents et aux

dévoilements éclatants, Sidi Tahar (�) a hérité de quelques états de son père. Parmi ses états

étranges il lui arrivait, chaque mois, de perdre connaissance pendant une semaine ou deux, durée

pendant laquelle il dormait sans manger ni boire. Puis, lorsqu’il s’éveillait, il était dans un état

immense et il revenait petit à petit à son état normal jusqu'à ce qu’il retombe dans un état

d'inconscience. Ses prodiges sont innombrables et ses états trop longs pour pouvoir être

mentionnés.

iiddii MMoohhaammmmeedd BBeenn JJaalloouull

Celui qui a réuni en lui les caractères du commun et des nobles, le pieux et vertueux Sidi

Mohammed Ben Jaloul (�). Il était parmi ceux qui récitaient les chants religieux en présence de

Seïdina Ahmed Tidjani de son vivant (�) et il avait une voix très imposante. Doté d’une religion

complète, il était scrupuleux dans son cheminement sur la voie Ahmediya, cheminement qu'il avait

parfaitement accompli.

Parmi les prodiges vécus par notre personnage dans le domaine du secours immédiat d'Allah (�)

obtenu par l'intercession bénéfique de Seïdina Ahmed Tidjani (�), on rapporte que lorsqu'il prit la

route pour le pèlerinage à la Mecque, il accompagna le groupe des Marocains. Lors d’un moment

de repos de l’ensemble du groupe, notre personnage s’assoupit et il ne se réveilla qu’après leur

départ, ne retrouvant plus la caravane. Il s’assit à cet endroit et il y passa toute la nuit ensuite, il

invoqua le secours d’Allah (�) par l’intermédiaire de Seïdina Ahmed Tidjani (�) afin de résoudre

cet épineux problème. Il éleva sa voix tout en suppliant et avant qu'il ne termine son appel un

homme s'arrêta à côté de lui et lui dit : « Si tu veux rejoindre la caravane des Marocains alors viens avec moi ». Ils firent seulement quelques pas avant de trouver la caravane installée dans un

SS

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campement alors que la distance qui les séparait était considérable. Lorsqu'il arriva enfin au

campement, il ne trouva plus aucune trace de cet homme mystérieux. Tout cela lui était arrivé par

la valeur immense de Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii MMoohhaammeedd bbeenn QQoouuiiddeerr EEll ‘‘AAbbddeellaaoouuii

Le connaissant qui a atteint les plus hauts degrés dans l'élévation, l’homme à la station spirituelle que

personne n'a atteint, le Wali parfait reconnu par ses alliés comme par ses ennemis, l’honoré et noble

chérif Hassanite Abou ‘Abdallah Sidi Mohamed ben Qouider El ‘Abdelaoui (�). Il était le soleil de

bonheur naissant dans le ciel de la préservation, la lumière qui a illuminé la voie de la guidance et il

faisait partie des plus grands parmi l'élite des élites des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�).

Son fils Sidi Moulay Ahmed ‘Abdelaoui (�) rapporte au sujet de son père que ce dernier, après

avoir rencontré Seïdina Ahmed Tidjani (�) et adhéré à la Tariqa Ahmediya, revint auprès de sa

tribu composée d’une cinquantaine de personnes. Il leur parla de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et de

ses prodiges qui étaient innombrables si bien qu’ils ont éprouvé le désir de le voir, de

l'accompagner, de connaître de ses secrets et de prendre de ses lumières. C’est ainsi qu’ils

voyagèrent tous vers lui et qu’ils prirent la Tariqa Ahmediya puis ils revinrent en leur pays avec ce

trésor inestimable qui se propagea dans la région. Sidi Mohamed ben Qouider El ‘Abdelaoui (�)

visitait souvent Seïdina (�) et en voyageant vers la ville de ‘Aïn Madhi ou d’autres, il faisait la visite

à Fès. Sidi Ahmed ‘Abdelaoui rapporte également que le jour de sa naissance, son père se préparait

au voyage avec certains compagnons afin de visiter notre maître (�), il raconte : « Mon père, dit-il, a accueilli ses compagnons chez lui jusqu'à la fin du 7ème jour de ma naissance puis ils se sont

dirigés vers Fès. En cette période Seïdina Ahmed Tidjani (�) était souffrant et cela précédait son

décès. » Cependant, au cours de leur voyage, ils eurent des empêchements qui retardèrent leur

arrivée à Fès. Seïdina Ahmed Tidjani (�) appela la sainte vertueuse Lalla Mannana (�) afin de

connaître la cause de leur retard par le biais de son dévoilement. Elle l'informa que des responsables

turques de Tlemcen avaient réquisitionné leurs montures pour leurs besoins puis qu’elles leur

avaient été rendues en bon état et que, de ce fait, ils arriveraient très prochainement.

Dix jours après l'arrivée de la caravane à Fès, Sidi Mohamed Ben Qouider (�) envoya quelqu'un

auprès de Lalla Mannana (�) pour lui dire : « Nous voulons repartir avec la caravane, qu'en penses-

tu ? » Elle répondit : « Si tu veux l'envoyer dans deux ou trois jours cela me semble favorable, tandis que si ces délais sont dépassés, il y aura un empêchement en raison du décès du Sultan. » Sidi

SS

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Mohamed Ben Qouider (�) interrogea l'émissaire sur l’identité du Sultan et il le renvoya de

nouveau chez elle. L'émissaire reformula sa demande à Lalla Mannana (�) lui affirmant que cette

période n’était pas du tout accessible pour eux, mais cela ne l'empêcha pas de réitérer les mêmes

propos. Et tout comme elle leur avait prédit, Seïdina Ahmed Tidjani (�) vécu deux ou trois jours

après cela puis il décéda. Lalla Mannana (�) assista à son enterrement où on lui fit alors la réflexion

suivante : « N'as-tu pas dis que c'était le Sultan qui devait mourir ? » Ce à quoi elle répondit :

« Oui ! C’est bien lui le Sultan. »

Sidi Mohamed Ben Quouider (�) demeura sur son effort, suivant la voie de la bonne guidance

jusqu'à son décès qui eut lieu six ans après la mort de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Son noble fils

raconta que lorsque le juriste, qui avait pris la charge du lavage mortuaire de son père, récita Salat

Fatihi en compagnie de quelques frères, ceux-ci entendirent une voix qui se mit à réciter avec eux.

Cette voix provenait du défunt sans qu'il ne bouge la langue et c'est là un de ses prodiges. Il a

raconté également que son père avec certains compagnons écrivirent à Seïdina (�) à cause de la

propagation de maladies en leur région, afin de lui demander l'autorisation de quitter ces lieux pour

aller au pays des enfants d'El Masabi et s'y installer définitivement. Seïdina Ahmed Tidjani (�) leur

répondit en ces termes : « Il ne convient pas de résider dans cette région pour celui qu’Allah a

guidé, car ses habitants, son ciel et sa terre sont ténébreux. Ils entreront dans le feu, car c'est le pays d'une secte égarée, qui elle-même égare et qui s'est permis de haïr Seïdina ‘Ali (�). » Puis il ajouta :

« Ils suivent l'école d’Ibn Mouljam (l'assassin de l’imam ‘Ali (�) et qui faisait partie du groupe dissident des Kharijites) qu'Allah lui mette une bride de feu. » Suite à cette recommandation de

Seïdina Ahmed Tidjani (�), ils construisirent dans leur pays un village appelé ‘Aliya et ils se

dirigèrent tous vers cet endroit accompagnés de leurs enfants puis s'y installèrent jusqu'à leur décès.

iiddii MMoohhaammeedd BBoouuhhaassssoouunnaa

L’homme à la bénédiction élevée et aux comportements excellents, Sidi Mohamed Bouhassouna El

Madaoui (�). Cet homme majestueux fait partie des plus méritants parmi les compagnons de

Seïdina Ahmed Tidjani (�), de ceux qui ont avancé à grands pas en raison de la pureté de leur

attachement et de la sincérité de leur amour. Seïdina (�) l’a désigné Mouqadem pour transmettre

l’autorisation dans cette Tariqa Ahmediya à ‘Aïn Madhi et dans tous ses environs. Il était célèbre

pour sa grande sainteté et son éclatante connaissance. Expert dans le métier de la construction et

d’une honnêteté irréprochable dans son activité, il était dans ses habitudes de poser comme

condition à ses employeurs le fait de pouvoir se rendre à la prière en groupe lorsque l’heure se

présentait. Celui qui acceptait il le suivait jusqu’au lieu de travail, mais celui qui refusait, alors il

SS

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déclinait le chantier, et ce, même si l’employeur lui proposait un salaire conséquent. C’est lui qui

construisit un étage et la pièce de retraite célèbre pour Seïdina Ahmed Tidjani (�) à ‘Aïn Madhi

comme à Boussemghoune. Sa tombe était connue là-bas, qu’Allah lui fasse miséricorde.

Voici à la suite, l’extrait d’une lettre que Seïdina (�) envoya aux habitants de ‘Aïn Madhi faisant

suite aux nombreux troubles qui survinrent entre eux et le bey : « […] Quant à l’affaire qui vous

oppose au bey, écoutez entièrement mes conseils qu’un père aimant donne à ses enfants. Si vous donnez de la considération à mes conseils, alors empressez-vous de vous rendre auprès de lui et

donnez-lui ce que vous pouvez comme argent et ne le combattez point, car il n’y aura aucun bien pour vous en le combattant. Je vous informe suite à ce qui m’a été dévoilé parmi les secrets des Sciences Divines auxquels ni vous, ni nous n’avions accès. Notre Seigneur - qu’Il soit exalté - a

certes décrété, de par Sa Décision, que toutes les créatures habitantes du désert seront accablées d’une punition compensatrice en raison de leurs excès de désobéissance et de leur absence de

repentir, mais aussi par la cause de la propagation des injustices et des perversions en chaque endroit sans que personne ne les blâme.

La décision d’Allah à ce sujet est effective et il n’y a aucune échappatoire, certes l’ordre d’Allah nous

domine ainsi que vous et il nous est impossible de préserver ses créatures contre sa calamité, car c’est à Allah qu’appartiennent la décision et le décret. Il fait triompher son ordre et Il accomplit sa

promesse faite dans Son Livre par Sa parole qui dit : « Celui qui accomplira du mal, il en sera rétribué » et Sa parole : « Celui qui fait le poids d’un atome de mal le verra » ainsi que Sa parole :

« Ceux qui accomplissent des péchés ne seront rétribués qu’en conséquence de leurs œuvres ». Et aussi ce qui est rapporté dans le Sahih Boukhari selon Oum Salama et Zaïnab bint Jahch (�) que le Prophète (�) a dit : « Il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah ! Malheur aux Arabes d’un mal qui est en

train d’approcher ». Son épouse lui demanda : « De quoi s’agit-il, ô Messager d’Allah ? ». Il dit : « Le peuple de Yajouj et Majouj ont perforé un trou comme cela (c'est-à-dire dans la digue qui les

retenait) » et il fit un cercle avec son pouce et son index. Elle lui demanda : « Mais comment péririons-nous alors que se trouve parmi nous des gens pieux ? ». Il répondit : « Oui cela se peut, si

la débauche s’accroît ! » Ainsi, le Prophète (�) a informé que la présence des saints parmi les créatures ne peut les protéger des calamités si la débauche s’accroît.

Je vous mets donc en garde de vous opposer au bey ou de le combattre, car Allah déclenchera cette

cause contre tous ceux qui le combattront ce qui démontre que cela est étendu à l’ensemble des régions du désert, les villes comme les campagnes et personne n’est épargné, donc cette calamité se

propagera immanquablement sur vous et vous ne pourrez la repousser. Ne vous laissez surtout pas séduire par les nombreuses fois où vous avez vaincu ceux qui vous ont combattu dans votre ville,

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car cela est survenu avant que cette calamité ne se réalise sur l’ensemble, mais du fait justement qu’elle s’est étendue à tous et que la Volonté Divine s’est établie, alors il ne vous reste plus qu’à

vous soumettre aux commandements d’Allah. Donc, patientez jusqu'à ce qu’Allah vous apporte la délivrance. Et acceptez le décret d’Allah, car si vous le refusez, vous serez frappé par une épreuve

immense que vous ne serez pas capable de supporter et ne vous inclinez pas devant les propos de celui qui le refuse, car rien ne fera obstacle à l’ordre de Dieu. Allah dit : « Et lorsque Allah veut

infliger un mal à un peuple, nul ne peut le repousser » (Sourate 13 Le tonnerre, verset 11). Cette affaire survient véritablement d’Allah et vous n’avez aucune capacité pour la repousser, abandonnez

toute réflexion au sujet du combat et de l’opposition, ne réfléchissez qu’à la manière d’arranger votre relation entre vous et le bey et ne vous dressez pas contre l’ordre d’Allah.

Je vous avais donné d’autres conseils précédemment ensuite, m’est apparu concernant l’ordre Divin, ce qui est tel qu’il ne peut être écarté. Je l’ai vu de visu et si jamais vous allez à l’encontre de ce que

je vous ai dit alors vous vous jetterez de vous-même dans la perdition. Tout cela adviendra sans possibilité d’y échapper sauf si vous patientez et que vous vous consacrez à agir afin d’arranger la

situation entre vous et lui, sinon ce que je vous ai dit surgira. Songez à votre propre sauvegarde avant l’apparition de la perdition, voici donc mes conseils si vous les acceptez, quant à l’affaire

précédente elle était telle que je vous l’avais confiée, mais désormais il m’a été dévoilé du monde des sciences cachées (El Ghayb) ce dont je n’avais pas eu connaissance. J’ai certes entendu ceci de la

langue du Décret Divin : « Tu désires t’opposer afin de repousser la calamité qu’Allah veut faire descendre sur ses créatures, mais peux-tu les immuniser contre leurs assauts sur les péchés !? Sache

donc que chaque péché nécessite une punition ». Je me suis alors écarté, me soumettant à Sa décision sur ses créatures reconnaissant mon impuissance et ma limite. Serviteurs d’Allah ! Serviteurs d’Allah ! Serviteurs d’Allah ! Ne désobéissez pas à ce que je vous ai dit, et je vous informe

que chaque fois qu’il m’a été donné de recommander à quelqu’un de faire une chose ou de la délaisser pour son bien, puis qu’il n’accepte pas mon conseil, il est alors puni par une épreuve à la

mesure de l’importance de cet ordre et c’est toujours ainsi. Si Allah décrète votre réconciliation avec le bey en dissipant le mal qu’il y a entre vous et lui, envoyez-moi les montures nécessaires à

mon transport, je viendrais alors chez vous. Je suis incapable d’éloigner la calamité décrétée par Allah sur ses créatures, et ce, en raison de leurs péchés ».

Remarque : Observons, qu’Allah nous fasse miséricorde, comment s’est avéré la véracité des propos

de cette lettre et ceci, car en divergeant avec son contenu après le décès de Seïdina Ahmed Tidjani

(�), ceci avait conduit, à l’époque en question, à la destruction de la ville de ‘Aïn Madhi. Ainsi,

l’ordre d’Allah fut un décret prédestiné.

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iiddii MMoohhaammmmeedd DDaallaa--ii

Le pieux Wali à l’Ouverture authentique et au dévoilement éclatant, Abou ‘Abdallah Sidi

Mohamed ibn ‘Abdallah Dala-i (�). Ce maître comptait parmi les élites des compagnons de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et de ceux qui ont pris cette noble Tariqa Mohammediya auprès de lui. Seïdina

(�) avait attesté à son sujet l’Ouverture évidente et il a été rapporté qu’un compagnon fit un rêve

sur notre personnage où il le voyait mort. Lorsqu’il se réveilla il se rendit auprès de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) afin de lui raconter sa vision, mais dès qu’il souhaita lui en parler, Seïdina (�) se tourna

vers lui et le fit taire. Puis il lui révéla par dévoilement : « Cet homme que tu as vu a eu l’Ouverture cette nuit. »

iiddii MMoohhaammeedd EEll GGhhaallii

Parmi eux le connaissant, le guide vers Dieu, exemple de bonne conduite, le Wali connu, celui qui

a eu les prodiges apparents, les caractères nobles, aux comportements éclairants, Abou Abdallah Sidi

Mohamed El Ghali Abou Taleb, chérif Hassanite (�). Cet homme considérable fait partie de l'élite

des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il fait également partie des dix

personnes ayant eu la garantie de la grande ouverture par le Prophète (�) et des piliers de la Tariqa.

Il est parmi ceux qui ont propagé la Tariqa en Orient et en Occident et c'est par lui qu'elle est

arrivée en Afrique saharienne (ancien Soudan occidental). Seïdina Ahmed Tidjani (�) l'a diplômé

dans la Tariqa et lui a ordonné de nommer quatre Mouqadem et que chacun d'entre eux en nomme

quatre à leur tour, sans plus. Ce statut particulier ne lui était valable que du vivant de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) jusqu'à son décès, et ce, avant le départ de Sidi Mohamed El Ghali (�) pour les

lieux saints. Après son séjour aux lieux saints, la contrainte du nombre des Mouqadem s'est effacée.

Il était connu pour son effort dans l'obéissance envers Allah (�). Un jour, alors qu'il faisait son

Dhikr avec concentration face à la Présence Divine, sa fille tomba du haut de la maison sans que

cela ne modifie ses états. Il est resté à sa place, jusqu'à ce qu'il termine son Ouird. Il avait une

psalmodie dans ses adorations qui était sans égal, on raconte qu'il glorifiait 27 fois Allah lors d'une

seule prosternation. Il fut rapporté qu'il lui arrivait d'accomplir la prière du 'Icha puis il faisait son

Lazim, et ce, en deux heures tellement il psalmodiait sous l'effet de la Présence Divine. Il voyait le

Prophète (�) ainsi que Seïdina Ahmed Tidjani (�) après son décès et il les questionnait au sujet de

certains problèmes. Il a été rapporté qu'une fois il vit le Prophète (�) en rêve qui lui disait : « Tu es

SS

SS

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le fils de l'aimé et tu as pris la Tariqa de l'aimé ». Sidi Mohamed El Ghali (�) a raconté à certains

compagnons particuliers qu'il avait vu Seïdina Ahmed Tidjani (�) après sa mort et il lui a dit : « Ô

Seïdi, tu es parti et tu nous as laissés ». Et Seïdina (�) de lui répondre : « Je ne suis pas absent et je ne vous ai pas quitté, mais ce n’est qu'un passage de la demeure terrestre à la demeure lumineuse

(Nouraniya) »

Il s'est consacré un lieu dans lequel il s'isolait à des moments déterminés pour des Dhikr déterminés.

S'il était pris d'un état (HAL), il ordonnait de s'arrêter à la porte du lieu de la retraite jusqu'à la fin de

son Dhikr. Une fois, après avoir fini son Dhikr, il invita son compagnon à entrer. Ce dernier le

trouva dans une telle chaleur qu'on aurait dit qu'il était à l'intérieur d'un hammam. Lorsqu'il lui en

demanda la raison, Sidi Mohamed El Ghali (�) sourit et lui dit : « Mets ton doigt ici » en montrant

le dessus de sa main. Il raconta : « Lorsque j’ai mis mon doigt dessus c'était comme si j'avais touché une braise, j’ai alors enlevé le doigt tout de suite et j’ai été brûlé ». Cela n'est pas étrange de la part

des véridiques vu ce qu'ils ont eu l'autorisation de réciter. Il y a des personnes qui peuvent brûler

leurs langues en citant le Nom majestueux, certains parmi eux vivent d’autres formes de

manifestation d'effets du Dhikr. On raconte aussi que certains sentent un goût sucré lors de la prière

sur le Prophète (�). Sidi Mohamed El Ghali (�) avait une place et un degré honorable auprès de

Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui faisait souvent des compliments à son sujet, il témoignait d'un

amour sincère.

Seïdina (�) aimait ses paroles ; il interrogeait à son sujet lorsqu'il n'était pas présent avec les frères.

Au cours d'une nuit, Seïdina Ahmed Tidjani (�) demanda au sein de son assemblée : « Où est Sidi Mohamed El Ghali ? » Lorsque celui-ci arriva, Seïdina (�) dit alors : « Mes deux pieds sont sur les épaules de chaque Wali » Alors Sidi Mohamed El Ghali (�), lui dit : « Ô Maître, tu es dans un état

de connaissance et de présence ou d'ivresse et d'anéantissement ? » Il répondit (�) : « Je suis en état de connaissance, louange à Allah » Sidi Mohamed El Ghali (�) répliqua : « Que dis-tu au sujet de

la parole de Sidi AbdelQader Djilani (�) : "mon pied est sur les épaules de chaque saint" ?» Seïdina

(�) dit : « Il est véridique, mais il voulait dire ceux de son époque. Cependant, en ce qui me

concerne, je dis : mes deux pieds sont sur les épaules de tous les Wali depuis Adam jusqu'à la fin du monde » Sidi Mohamed El Ghali (�) lui dit : « Ô Seïdi que dis-tu si quelqu'un après toi dit la

même chose ? » Il répondit (�) : « Personne ne le dira après moi » Sidi Mohamed El Ghali (�) lui

dit : « Ô Mon Maître, tu as limité ce qui était large, est-ce qu’Allah n'est pas capable d'accorder à un

Wali un influx, en manifestation divine, en faveur, en rang élevé, en connaissance, en secret, en élévation et en état plus que ce que tu as eu ? » Seïdina (�) lui répondit : « Si ! Allah en est capable,

Il est même capable de faire plus, mais Il ne le fera pas parce qu’Il ne l'a pas voulu. N'est-Il pas capable de faire de quelqu'un d'autre un prophète et de l'envoyer aux hommes en lui accordant plus

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qu'Il n’avait donné à Mohamed (�) ? » Mohamed El Ghali (�) répondit : « Certainement, mais Il ne l’a pas voulu dans la préexistence » Seïdina Cheikh (�) dit alors : « Ces deux choses sont

similaires, Il ne l'a pas voulu dans la préexistence et Son savoir ne l'a pas décrété »

Sidi Mohamed El Ghali est décédé en 1244 à La Mecque et fut enterré dans le cimetière de la mère

des croyants, Khadidja (�). Parmi les choses étranges qui lui sont arrivées, il y a le fait que Seïdina

Cheikh Ahmed Tidjani (�) a informé quelques-uns de ses compagnons qu’il était indispensable

que ce soit Sidi Mohamed El Ghali (�) qui effectue la prière mortuaire sur lui lors de son décès.

Cependant, Sidi Mohamed El Ghali (�) était en voyage à cette période et, de ce fait, il n’a pas pu

être présent au moment de son décès, ni lors de la prière sur lui, ni à son enterrement. Or, par le

destin d'Allah (�), les enfants de Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�) déterrèrent le corps béni afin

de l'emmener en Algérie*, mais les disciples de Fès le récupèrent pour le remettre dans son noble

tombeau. Lors de cet évènement, Sidi Mohamed El Ghali (�) était présent et pria donc sur lui. Et

c’est ainsi que fut confirmée la prédiction de Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�).

*Le coffre en bois qui servit de cercueil pour le transport du corps béni de Seïdina Ahmed Tidjani

(�) est encore aujourd’hui préservé dans la grande Zaouiya bénie de Fès.

iiddii MMoohhaammeedd EEll HHaabbiibb,, ffiillss ddee SSeeïïddiinnaa AAhhmmeedd TTiiddjjaannii

Le Prophète (�) lui avait garanti, ainsi qu’à son frère, la perfection dans la Connaissance d'Allah et

Sidi ’Abdelaoui (�) rapporte des faits si étonnants à son sujet qu'ils ne peuvent être conçus par la

raison. Il était le rassembleur des secrets, la source des prodiges extraordinaires au pouvoir de

gérance apparent et il préservait soigneusement ses secrets ainsi que ceux de son père Seïdina

Ahmed Tidjani (�).

Sidi Mohamed El Habib (�) est né à Fès de sa mère Moubaraka alors que son frère est né à

Boussemghoune de sa mère prénommée Mabrouka. Lors du décès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) il

avait 15 ans. Il est alors parti, avec son frère, de Fès pour 'Ain Madhi accompagné par le Pôle Sidi

Hajj 'Ali Tamacini (�), conformément à la dernière recommandation de leur noble père. Il a fait

son pèlerinage l'année 1265 de l'hégire (1848 ap.JC) et c'est de là-bas qu'il ramena sa servante Zahra,

la mère de son fils Sidi Ahmed ibn Salim (connu aussi sous l’appellation d’Ibn El Habachiya).

L'enfant mourut du vivant de Sidi Mohamed El Habib (�) et à la suite de ses funérailles, il dit ceci :

« Tous ceux qui ont assisté à la cérémonie funéraire de mon fils entreront au Paradis ! ». Il lui a été

SS

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fait remarquer que 'Ali Zalat un consommateur de drogue et Chemha la juive avaient également

assistés à la cérémonie, il répondit : « Même eux ». Il s'est avéré plus tard que 'Ali Zalat avait arrêté

la consommation de drogue et il eût l'apparition du Fath. Quant à Chemha elle tomba malade après

la mort de Sidi Mohamed El Habib (�) et elle demanda à ses enfants de l'emmener à 'Aïn Madhi.

Dès qu'elle arriva à côté du tombeau de Sidi Mohamed El Habib (�) elle proclama l'attestation de

foi à haute voix et elle ne cessa pas de la répéter malgré les coups infligés par ses enfants, cela jusqu'à

sa mort.

Sidi Mohamed El Habib fît son pèlerinage en compagnie de quelques compagnons de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et parmi eux se trouvait le maître Souleïman ibn Sa'd (�). Lors de leur arrivée

en Égypte, les savants vinrent le visiter, mais il ne parla à aucun d'entre eux s'occupant seulement de

ses oraisons. Il agit ainsi par crainte que ceux-ci ne se nuisent à eux-mêmes en constatant que Sidi

Mohamed El Habib (�) ne maîtrisait pas la langue arabe. De retour à 'Aïn Madhi, il s'attacha à

apprendre la grammaire ainsi que la science et c'est ce qui convient aux fils de Seïdina (�) afin qu'ils

s'ennoblissent encore plus corporellement et spirituellement, bien qu'ils le soient déjà par leur haut

degré dans la foi et la perfection. Cela permet aux gens de profiter d'eux extérieurement et

intérieurement, sachant que la science attire les élites et le commun qui en tirent profit.

Concernant les faits marquants survenus à Sidi Mohamed El Habib, il est rapporté que le Bey

gouverneur d'Alger avait écrit au Bey gouverneur de Tunisie afin qu'il le capture lors de son retour

du pèlerinage. Lorsque Sidi Mohamed El Habib (�) arriva à Tunis, le Bey lui conseilla de passer par

le désert jusqu'à 'Aïn Madhi et il le mit en garde contre les habitants d'Alger, car ses ennemis

incitaient contre lui et son frère tous les gouverneurs d’Algérie. De même, Le gouverneur d'Oran

avait écrit aux habitants de Laghouat, après avoir capturé environ 400 d'entre eux, afin qu'ils leurs

livrent les enfants de Seïdina (�) en échange des otages. Parmi eux se trouvaient le fils de

Bouchaîba et le fils d'Ahmed Lakhdar (�), des anciens compagnons de Seïdina (�). Les

compagnons se réunirent pour se concerter sur cette affaire avec, entre autres, Sidi Ahmed Lakhdar,

Sidi Bouchaîba, Sidi Ahmed ben Selem (�). Le Pôle Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�) était également

présent sans qu'il n’ait été pourtant convoqué.

Dans cette assemblée était présent un compagnon (�) qui la veille, avait vu en rêve Seïdina (�) lui

disant : « Mohamed El Kebir va vers l'Est et Mohamed Es-Seghir va vers l'Ouest » Sidi Hajj 'Ali

Tamacini (�) lui dit, sans que ce compagnon ne l’ait informé de sa vision : « Qu'est-ce que t'a dit Seïdina la veille ? » et il répondit : « Il m'a dit : faites ceci et cela ». Alors le Pôle Sidi 'Ali Tamacini

(�) déclara à l'assemblée : « Comment pourrions-nous donner les fils de Seïdina aux Turcs pour qu'ils jouent avec ? ». Ensuite il a ordonné à Sidi Mohamed El Habib (�) de partir pour

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Boussemghoune en empruntant le chemin du désert, ce qui fut fait, tandis qu'il a pris avec lui Sidi

Mohamed El Kebir (�) jusqu'à Tamacine où il le maria à sa fille. Allah (�) les a ainsi protégés de la

ruse des Turcs. Sidi Mohamed El Kebir (�) resta à Tamacine un certain moment puis retourna à

Boussemghoune, c'est là-bas qu'il reçu l'ordre de combattre les ennemis et ce fut l'événement qui

engendra son martyr. Lorsque le Pôle Sidi 'Ali Tamacini (�) en fut informé, il reprocha aux

compagnons de Seïdina (�) de l'avoir laissé partir et il ajouta qu’il aurait même fallu couper la selle

de sa monture. Les compagnons lui répondirent que si Sidi Mohamed El Habib (�) désirait se

venger, ils seraient à ses côtés quoi qu'il leur en coûte. Sidi Hajj 'Ali Tamacini (�) témoigna alors de

la sincérité de leur amour, puis il dit : « Il y a des gens à qui Allah ordonne de faire certaines choses qui ensuite se retournent contre eux, car l'ordre d'Allah est un décret prédestiné ».

Sidi Mohamed El Habib (�) est mort à 'Ain Madhi en 1269 de l'hégire et il est enterré dans la

même tombe que son fils, Sidi Ahmed ibn El Habachiya (�) dans sa Zaouiya Bénie, qu'Allah leur

fasse miséricorde.

iiddii MMoohhaammeedd EEll HHaaffiiddhh CChhiinngguuiittii

Parmi eux le détenteur des stations les plus enviables et des lumières rayonnantes, des mérites

glorieux et des prodiges apparents, le grand Wali et le Connaissant célèbre, le savant de son époque,

incomparable en son temps, Abou Abdallah Cheikh Sidi Mohamed El Hafidh El 'Alawi El

Chinguiti (�). Il faisait partie de l'élite des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�), pour qui a été ouverte la grande sainteté. Il compte parmi ceux dont on a témoigné du Fath

(Ouverture spirituelle) par le biais de Seïdina Cheikh (�).

Cheikh El Hafidh (�), après avoir acquis les sciences officielles et être devenu imam, décida d'aller

faire son pèlerinage à la maison sacrée et de visiter le tombeau du Prophète (�). Il a considéré que la

finalité de son voyage serait la rencontre avec un maître parfait parmi les gens de Dieu. Lors de son

trajet il se retrouva en compagnie d'un homme originaire de Sejelmassi (Maroc). Quand l'intimité

s'installa entre les deux hommes, chacun raconta à l'autre son secret et il s'est avéré que les deux

avaient le même objectif, ils se sont donc mis d'accord sur le fait de s'informer mutuellement de la

découverte du cheikh désiré. En arrivant à la Mecque, cheikh Mohamed El Hafidh (�) ne cessa pas

les efforts, en invoquant Allah (�) dans tous les lieux d'exaucement. Alors qu'un jour il se trouvait à

faire le Tawwaf autour de la maison sacrée, il rencontra un homme qui lui dit discrètement : « Ton

maître est untel » et il nomma Seïdina Ahmed Tidjani (�) qu'il ne connaissait pas. Sidi Mohamed

El Hafidh (�) s'est donc dirigé vers son compagnon de route et l'a informé de la nouvelle.

SS

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Ils interrogèrent au sujet de ce personnage jusqu'à leur rencontre avec les gens du Maghreb.

Certains leur dirent : « Voyez avec les gens de Fès ». Ils sont donc allés vers un groupe des gens de

Fès, installé dans ce lieu, afin de les questionner. Quelques-uns parmi eux ont parlé d'un homme

versé dans la jurisprudence à Fès en lui attribuant la sagesse et la science de l'alchimie. Un parmi eux

conseilla aux deux chercheurs de voir un autre groupe qui les avoisinait afin d'avoir plus de

précisions. Ils sont donc allés vers eux, ils ont cité un homme versé dans la science et connu pour sa

sainteté et ils ont mentionnés aussi un homme faisant partie de l'élite des élites parmi ses

compagnons, c'est-à-dire Sidi Hajj 'Ali Harazim (�) en leur décrivant l'endroit où ils résidaient.

Cheikh Mohamed El Hafidh (�) fut fortement touché et décida de se rendre à Fès après avoir

accompli son pèlerinage et la visite de la tombe du Messager d'Allah (�). Il proposa donc à son

compagnon de voyage de partir avec lui, mais ce dernier ne pouvait pas quitter son convoi.

Il entreprit donc de partir pour Fès et une fois arrivé là-bas il s'installa chez Seïdina (�) dans sa

Zaouiya connue, où il se fit éduquer durant deux années consécutives. Lorsque le moment du

retour fut arrivé, Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui délivra un diplôme (Ijaza) sans limites sauf dans la

nomination des Mouqadem limités à dix personnes. Cette limite est particulière à tous ceux qui

appartiennent à la lignée spirituelle de Mohamed El Hafidh (�) comme il l'avait fait avec la lignée

spirituelle de Mohamed El Ghali (�). Avant de partir, il demanda à Seïdina Ahmed Tidjani (�) de

lui procurer quelques conseils, Seïdina lui répondit en ces termes : « Ne montre pas que tu fais partie de la Tariqa jusqu'à ce qu'Allah se charge lui-même d'appeler les gens vers toi. » Il se dirigea

vers son pays et s'installa en tant qu'enseignant, en s'abstenant d'appeler les gens à la voie respectant

ainsi les conseils de Seïdina (�).

Un jour, après avoir prié le ‘Asr, Sidi Mohamed El Hafidh (�) accompagné de ses élèves, s'installa

et commença à leur faire le rappel. Soudain entra un homme connu pour sa piété et ses rencontres

avec El Khadir (�). Lorsqu'il se rapprocha de l'assemblée, il fut dit à Cheikh Mohamed El Hafidh

(�) : « Cet homme est untel ». Il dit alors : « Gloire à Dieu ! » puis se dirigea vers lui et lui demanda

de s'installer à ses côtés mais il refusa et s'assit en face de lui en lui disant : « Tu sais pour quelle raison je suis venu ? » Cheikh Mohamed El Hafidh lui répondit : « Non ! » Il lui révéla alors : « Je viens

suite à une autorisation afin que tu me donnes le dépôt que tu as eu de la colline (c'est à dire Fès). »

Cheikh Mohamed El Hafidh (�) lui annonça : « Ô maître, qu'est-ce que j'ai rapporté de la colline si

ce n'est quelques livres ? Si tu as besoin de quelques-uns d'entre eux, je te les apporte et ils t'appartiennent ». L'homme lui répliqua : « Épargne-moi cela, je suis venu afin que tu me donnes et

m'autorise au sujet du Ouird de Sidi Cheikh Ahmed Tidjani. » et Cheikh Mohamed El Hafidh (�)

le lui a donc donné. L'assemblée se dispersa, chacun retourna auprès de sa famille et sa tribu

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racontant ce qui venait de se passer. Ainsi, durant la même nuit, la nouvelle se propagea dans toutes

les demeures et Seïdina Ahmed Tidjani (�) fut évoqué partout.

Dès le lendemain les gens vinrent en masse de manière continue afin de prendre le Ouird et s'affilier

à lui. Ainsi, la voie s'est transmise par son intermédiaire de manière impressionnante et un nombre

tout aussi impressionnant d'hommes reçurent de ses mains l'autorisation dans cette région. Parmi

eux se trouvait un des plus célèbres saints, le wali vertueux, le méritant Sidi Maouloud Fall

(qu’Allah l’agrée) et s'il n'y a avait que cet homme majestueux, cela aurait été largement suffisant,

étant donné son mérite. De lui allait surgir un groupe éminent de Connaissants dont faisait parti Sidi

Bane Oume, connu sous l’appellation de Bouwalid Hamma Khtar (�). Ce noble personnage avait

le Ouir Kounty étant affilié à la Tariqa Kountiya qu'il quitta pour suivre la Tariqa Tidjaniya.

Suite à cela justement, il vit le Prophète (�) en rêve avec Seïdina Ahmed Tidjani (�) ainsi que

Cheikh Mokhtar El Kounty (�) assis à ses cotés. Il raconte : « Cheikh Mokhtar (�) me faisait des reproches pour avoir laissé son Ouird afin de prendre celui de Seïdina Ahmed Tidjani (�). À ce

moment-là, je regardais Seïdina Ahmed Tidjani (�) ; peut-être prendrait-il l'initiative de lui répondre ? Cependant, il avait la tête et le regard baissé devant le Prophète (�), ayant un adeb et un

comportement exemplaire, sans faire un geste. Lorsque les reproches de Cheikh Mokhtar (�) devinrent incessants, le Prophète lui-même (�) se tourna vers lui en lui disant : « Voici ceux

qu'Allah a guidés, suis leur guidance ». Après ça il se tut ». Sidi Mohammed El Hafidh (�) mourut

en 1245 H et fut enterré à un endroit appelé Anfani, près de la ville de Boutilimit (Mauritanie).

iiddii MMoohhaammmmaadd EEll KKeebbiirr,, ffiillss ddee SSeeïïddiinnaa AAhhmmeedd TTiiddjjaannii

Il est né à Abi Semghoune, sa mère est l'honorable Dame Mabrouka. Il a pris la Tariqa de notre

maître Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�), mais d'après les informations, il ne l'autorisa pas pour

transmettre le noble Ouird. Cependant sidi Hajj 'Ali Tamacini (�) l'autorisa pour certains adhkars

particuliers. Sidi Mohammad El Kebir (�) n'a jamais nommé de Mouqadem et ceux qui prétendent

être désignés par lui n'ont aucun fondement. Il est parmi ceux qui ont survécu après la mort de

Seïdina Cheikh (�) avec son frère Sidi Mohammad El Habib As-Saghir (�), car Seïdina Cheikh

Ahmed Tidjani (�) eut beaucoup d'enfants, garçons et filles, mais la plupart sont morts à Fès. Parmi

eux, il eut une fille, Saïda Fatima qui fut enterrée dans le cimetière de Bab el Ftouh près de la ville.

Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�) s'occupait beaucoup de notre personnage ainsi que de

Mohammad El Habib (�), les contemplant par le regard de l'agrément et il demanda pour eux,

SS

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directement, la garantie du Prophète (�). Le Prophète Mohammad (�) lui annonça qu'ils auraient

le secret suprême et qu'ils seraient ses héritiers après sa mort. Il maria ses deux enfants au cours de sa

vie et c'est lui-même qui écrivit le contrat de mariage en présence de l'élite de ses grands

compagnons.

Notre personnage avait atteint une haute station dans la connaissance d'Allah et le Pôle Sidi Hajj 'Ali

Tamacini (�) était lui-même à son service et s'occupait personnellement de ses affaires. Lorsqu'il

constata l'ouverture spirituelle (Fath) du fils de Seïdina (�) et qu’il remarqua son grand pouvoir

caché de gérance, il eut peur et désigna alors quelques personnes de confiance pour s'occuper des

affaires de Sidi Mohammad El Kebir (�), parmi eux se trouvait Sidi Rayan (�). Sidi Hajj 'Ali

Tamacini (�) déménagea à Tamacine et Sidi Mohammad El Kebir (�) resta à 'Aïn Madhi dans la

maison de Sidi Cheikh Ahmed Tidjani (�) avec son frère Sidi Mohammad El Habib (�) et leur

famille. Tout le monde les respectait et ils reçurent de nombreuses visites de l'élite et du commun

qui voulaient tirer profit de leurs lumières complètes et beaucoup de gens purent en profiter par

leurs intermédiaires. En effet, notre personnage était l'intermédiaire de leur pacte et le phare de leur

guidée, le pauvre trouvait un refuge en lui et le riche recherchait sa protection.

Il combattit dans la voie de la vérité pour la défense des opprimés jusqu'à ce qu'il mourut en martyr

durant la grande bataille dans laquelle furent aussi martyrisés trois cents de ses compagnons et de ses

proches, à proximité de la ville de Mascara en Algérie (à Ghriss). Certains ennemis voulurent le

discréditer en prétendant qu'il ne recherchait que le pouvoir du gouverneur tué. La seule raison qui

l'a poussé à sortir de 'Aïn Madhi fut l'appel au secours lancé par les gens de Mascara et des tribus

avoisinantes contre les injustices du gouverneur turc, Mohammad Bey, qui leur infligeait des impôts

surélevés, comme il le fit pour 'Aïn Madhi. Sidi Mohammad El Kebir (�) aidait les gens à payer

leurs dettes iniques afin de leur éviter le mal du gouverneur. Il ne sortit combattre qu'après avoir

entendu à plusieurs reprises, lors d'une retraite spirituelle, l'appel à la défense des faibles. Il leva une

armée composée de ses proches ainsi que des gens originaires d'Abi Semghoune et du Sahara.

Lorsqu'il arriva chez le peuple opprimé, le bey envoya une grande armée et au moment de

l'affrontement, le peuple se retourna contre Sidi Mohammad El Kebir (�) et tous moururent

martyrs.

Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�) avait annoncé par allusion l'événement qui devait arriver à son

noble fils. En effet, un jour en sortant de 'Aïn Madhi pour se promener, Sidi Cheikh Ahmed

Tidjani (�) a vu Sidi Mohammad El Kebir (�) passer devant lui. Il le fixa avec étonnement et le

suivit du regard, secoua la tête et dit " Hawari ", tout en soupirant du fond de son cœur. Tout le

monde, à ce moment-là, ressentit la tristesse immense de Seïdina Cheikh (�) et ils comprirent que

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Sidi Mohammad El Kebir (�) aurait la même fin que le saint Sidi Hawari (�) qui a été, lui aussi,

trahi dans les mêmes circonstances. Son corps n'a jamais été retrouvé et à l'emplacement qui lui était

réservé à 'Ain-Madhi, il y fut enterré sa fille Lalla Roqaya (�).

iiddii MMoohhaammeedd HHaarroouucchhii

L’homme aux nombreux mérites, aux caractères louables, à la sainteté parfaite, le méritant, le

majestueux, la bénédiction Sidi Mohamed Harouchi (�). Ce maître comptait parmi les élites

détenteurs de l’Ouverture au sein de cette Tariqa, il était aussi célèbre dans le domaine de la

Connaissance Divine. Sur son sujet, on rapporte qu’il était illettré, mais que malgré cela, il retenait

par cœur tout ce qu’il entendait au point que lors de sa présence aux assises où l’on récitait le

Djawahirou-l-Ma’ani il précédait le lecteur. C’est notre personnage également qui avait extrait

Seïdina Ahmed Tidjani (�) de la boîte où ses deux nobles enfants l’avaient placé après l’avoir

exhumé dans l’intention de le ramener avec eux à ‘Ain Madhi et ce récit est connu.

iiddii MMoohhaammeedd iibbnn AAbbbbaass SSeemmgghhoouunnii

Il fait partie des Mouqadem particuliers de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui eurent l’autorisation de

transmettre les oraisons de cette Tariqa Mohammediya à son époque. Il était élevé auprès de lui à

une place respectable et cela en raison de son amour, de sa compassion et de son enracinement dans

cette Tariqa. Il est l’un des méritants dont la station s’est heurtée à la station de Sidi Mohamed ibn

Mechri (�) et tous deux furent atteints de jalousie mutuelle excessive et d’une rude concurrence au

point que cet état se propagea entre les frères à Boussemghoune et qu’ils se départagèrent en deux

partis. Lorsque cette information parvint à Seïdina Ahmed Tidjani (�), il leur demanda quelle en

était la cause, ils lui dirent : « Mohamed ibn Abbas est jaloux d’ibn Mechri et ibn Mechri est jaloux

de Mohamed ibn Abbas, la jalousie s’est alors répandue sur les partisans de chacun des deux ».

Seïdina Ahmed Tidjani (�) leur a dit : « Mes compagnons ne sont qu’un, et celui qui me connaît, il

me connaît seul ». Depuis lors, les frères furent unis comme un seul homme et cette jalousie se

détourna d’eux. Bien entendu, il faut se garder d’avoir une mauvaise opinion d’eux, car ce sont des

causes qui apparaissent pour éclairer sur le secret de l’éducation et du bon suivi.

Tous les habitants de Boussemghoune avaient un amour intense envers Seïdina Ahmed Tidjani (�)

à tel point que lorsque Seïdina quitta le village, ils voulurent tous partir avec lui et abandonner leur

SS

SS

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région à cause de lui, ne désirant vivre que dans l’endroit qu’il aurait choisi. Seïdina Ahmed Tidjani

(�) leur dit à ce propos : « Sachez qu’un Wali ne quitte un endroit que si son cœur a changé vis-à-

vis des habitants de ce lieu, tandis que pour vous, si je quitte votre lieu ce n’est pas pour cette raison, mais pour autre chose, car vos grands comme vos petits sont aimés auprès de moi, vous le

serez toujours et si vous tous vous étiez dans un couffin sans prise pour le saisir, je vous prendrais dans mes bras et je traverserai ainsi le Pont Sirat ». Ensuite, il leur ordonna de rester dans leur ville et

ils se conformèrent à son ordre.

iiddii MMoohhaammeedd iibbnn AAbbddaallllaahh TTiilliimmssaannii

Le talentueux poète et savant confirmé Abou ‘Abdallah Sidi Mohamed ibn Abdallah Tilimsani (�).

Il faisait partie des méritants ayant cheminé dans cette Tariqa Ahmediya dans la droiture la plus

parfaite et il fit de nombreux poèmes élogieux sur Seïdina Ahmed Tidjani (�). Voici un passage

d’une lettre que Seïdina (�) lui envoya :

« Après l’évocation du nom d’Allah et la prière sur le Prophète (�) nous envoyons ce courrier à

l’adresse de Sidi Mohamed, l’auteur du poème. Que la Paix soit sur toi ainsi que la Miséricorde d’Allah et sa Bénédiction, que cela se déverse sur toi tout au long des jours et des nuits. De la part d’Ahmed ibn Mohamed Tidjani, celui sur lequel tu as composé un poème. Sache, ô Sidi, que je suis

loin de ces éloges dont tu m’as honoré. Par Allah, en dehors de qui il n’y pas d’autre divinité que Lui, nous ne possédons rien de tout cela et je suis noyé même dans les océans de la désobéissance et

de l’ignorance. Seulement Allah m’a saisi par sa Grâce et sa Miséricorde, sinon il n’y aurait pas de perte évidente plus immense que la nôtre, mais quant à toi qu’Allah te récompense pour ta bonne

pensée sur nous. Je demande à Allah, par sa Bonté et sa Générosité, qu’Il nous facilite à moi comme à toi la voie de la guidée et de la bonne direction, et qu’il fasse atteindre, par nous et par toi, la voie

de la réalisation et de l’affermissement, qu’il nous fasse mourir moi et toi dans la religion à l’exemple de ceux qu’Il a agréé parmi ses saints particuliers, par la valeur du Prophète (�). Amine.

Ensuite sache, ô Sidi, que dans la voie de la recherche de la science, ton intention ne doit être qu’en

vue d’accomplir les devoirs que te réclame la Loi d’Allah et afin de connaître cette Loi. Fais bien attention de ne pas la rechercher pour acquérir l’autorité ou les biens de ce monde, car c’est là que se trouve la perte en ce monde comme en l’au-delà. Puis ce sur quoi j’insiste c’est que tu ne dois pas

être démuni d’évocations d’Allah, ni de prière sur le Prophète (�), car ils sont tout deux l’illumination du cœur. De même, récite continuellement ces paroles d’Allah après chaque prière :

SS

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« Allah atteste, et aussi les Anges et les doués de science, qu’il n’y a point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage ! Certes, la religion acceptée d’Allah, c’est l’Islam. » (Sourate 3 Al ’Imran, versets

18 et 19) Et aussi : « Dis : « Ô Allah, Maître de l’autorité absolue. Tu donnes l’autorité à qui tu veux, et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux ; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu

humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es omnipotent. Tu fais pénétrer la nuit dans le jour, et Tu fais pénétrer le jour dans la nuit, et Tu fais sortir le vivant du mort et Tu fais sortir le

mort du vivant. Et Tu accordes attribution à qui Tu veux, sans compter. » » (Sourate 3 Al ’Imran, versets 26 et 27). Sache que ces deux-là étaient accrochés au Trône et lorsque Allah voulu les faire

descendre sur terre, ils lui dirent : « Ô notre Seigneur, Tu vas nous faire descendre sur terre et sur ceux qui Te désobéissent ?! » Allah leur répondit après avoir juré : « Chaque personne qui vous récitera après chaque prière, Je l’installerai dans ma sainte Présence et Je le protégerai contre tous ses

ennemis, et Je le regarderais chaque jour de mon regard particulier et Je résoudrais pour lui chaque jour et à chaque regard 70 besoins. » De plus celui qui récite après chaque prière « Allahoumma inni

ouqadimou ilaïka […]. » plus le verset du Trône (Ayatou-l-Koursi), il lui sera inscrit à chaque heure du jour et de la nuit 70.000.000 mérites depuis l’instant où il l’a récité jusqu’au jour où on soufflera

sur la Trompe […] »

iiddii MMoohhaammmmeedd IIbbnn AAhhmmeedd

Le méritant, le majestueux, l'homme béni, l’un des compagnons de Seïdina qui s’est accroché

fermement à sa corde et qui a réussi par son approche, Abou ‘Abdallah Sidi Mohammed ibn Ahmed

(�) qui fut également le premier des disciples de Fès à avoir suivi notre maître (�).

Concernant les circonstances de son décès, on rapporte qu’un jour il s’est trouvé à quelques

distances d’un groupe d’assise issu d’une autre voie spirituelle. Au moment où ils se levèrent pour

former leur cercle d’évocation, l’un d’entre eux se dirigea vers notre personnage afin de l’inciter à se

joindre à eux. Sidi Mohammed (�) refusa, mais l’homme insista jusqu’à formuler un serment

solennel pour le forcer à les rejoindre. Sidi Mohamed se leva donc contraint et alors qu’il se dirigeait

vers leur cercle, il se mit à bâiller et sa mâchoire resta bloquée jusqu’à ce qu’il en mourut. On

constate à travers ce fait l’éducation du disciple sincère, car ce compagnon aux grands mérites dans

le cheminement de la voie de son maître ne se joignit à ce groupe que pour défaire le serment

solennel à son encontre, et ce, par crainte de se voir couper d’avec sa voie. Ceci lui est survenu par

la douceur d’Allah envers lui, car la mort est plus facile et plus préférable à la rupture.

SS

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107

iiddii MMoohhaammeedd iibbnn AAhhmmeedd EEll JJaabbaarryy

Le savant à la connaissance pluridisciplinaire, le juriste équitable dans le jugement à travers la loi

d’Allah, Abou ‘Abdallah Sidi Mohamed Ibn Ahmed El Jabary (�), le Qadi du Qasr Sa’id. Il faisait

partie de l’élite des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�), de ceux qui ont bu

à son bassin, qui étaient installés sous son ombre et qui ont trouvé refuge dans sa grande valeur, se

joignant à son honneur élevé jusqu’à ce que chacun parmi eux ait atteint la perfection et davantage.

Il est également parmi les dix compagnons qui ont obtenu la garantie d’accéder à la Grande

ouverture comme Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’avait informé.

On rapporte que lorsqu’il était Qadi au Qasr Sa’id, on lui avait raconté qu’une personne parmi les

gens du livre s’était convertie à l’islam, que depuis sa conversion elle avait accès au dévoilement

(moukachafa) et cela provoquait un étonnement auprès des gens. Afin de vérifier la véracité de

cette information, il a décidé de le rencontrer et s’est donc dirigé vers lui en dissimulant sa pensée.

Lorsque l’homme en question aperçut Sidi Mohamed Ibn Ahmed El Jabary (�) il lui dit :

« Bienvenue à notre maître le Qadi, certainement tu veux ceci et cela […] » et il l’informa de son

intériorité ce qui étonna notre personnage, puis il ajouta : « Maintenant si tu veux quelque chose, visite Sidi Boughaleb ». Ensuite Sidi Mohamed Ibn Ahmed El Jabary (�) reparti avec la

confirmation sur le dévoilement de ce nouveau converti. En revanche, il pensa que son

dévoilement était incomplet, car s’il l’était il ne lui aurait pas ordonné une visite en dehors de celle

de son Cheikh puisqu’il était Tidjani de voie et que toute visite des saints morts ou vivants en

dehors du cadre de la Tariqa est interdite. Pendant qu’il réfléchissait à cela sur le chemin du retour,

il entendit crier ce nouveau converti : « Ô Sidi ! Ô Qadi ! Sidi Ahmed Tidjani (�) m’est venu à l’instant et il a menacé de me frapper la tête avec une pioche tout en me disant : « De quel droit

ordonnes-tu à mon compagnon de visiter les autres !» Et maintenant évite, ô maître, de visiter une autre personne en dehors de Sidi Ahmed Tidjani, le détenteur de la pioche ! »

iiddii MMoohhaammmmeedd IIbbnn AAhhmmeedd,, SSeennoouussssii

L’éminent savant doué de compréhension, détenteur d'une grâce immense, le pieux Wali Sidi

Mohammed ibn Ahmed aussi connu sous le nom de Senoussi (�). Il comptait parmi l'élite des élites

des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�). C’était un imam de grand mérite et un savant aux

œuvres pures. Enseignant et conférencier, il effectuait ses sermons à côté du tombeau de Sidi

Moulay Idriss (�). Il maîtrisait beaucoup de Sciences comme celles des Hadiths prophétiques. Il lui

SS

SS

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arrivait parfois, lors de ses cours, de perdre connaissance, surtout lorsqu'il enseignait le Sahih de

l'imam Boukhari (�). Certains particuliers l'interrogèrent sur la cause de ces évanouissements, il

répondit que le Prophète (�) assistait par moment à ses assemblées d'enseignements et que lorsqu'il

l'apercevait, il en perdait connaissance.

iiddii MMoohhaammmmeedd IIbbnn ‘‘AArraabbii DDaammrraaoouuii

Parmi les grands compagnons doués de connaissance et de prodiges, détenteur des hauts degrés de

sainteté, l'élite de l'élite, se trouve Sidi Mohammed Ibn 'Arabi Damraoui (�), originaire de Taza au

Maroc. Il était l’intermédiaire entre Seïdina Ahmed Tidjani (�) et le Prophète (�) au début, car

lorsque celui-ci souhaitait lui parler il éprouvait une immense pudeur. C’est un trait de caractère

reconnu chez les grands saints de la communauté qui utilisaient toujours un intermédiaire entre eux

et le Prophète (�) dans leurs demandes, car en sa présence ils oubliaient tout et ne parvenaient pas à

lui adresser la parole. Malgré son jeune âge, Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) rencontrait souvent le

Prophète (�) à l'état de veille et Sidi ‘Abdelaoui (�) a dit à ce propos qu’il le rencontrait vingt-

quatre fois en une journée. De même, le Messager d’Allah (�) recommandait à Seïdina (�) de

prendre grand soin de lui.

Notre maître (�), durant toute sa période passée à Boussemghoune, voyageait souvent vers Taza

pour aller à la rencontre de son éminent compagnon et élève, le grand connaissant Sidi Mohammed

Ibn 'Arabi (�). A cette époque il était un de ses compagnons particulier, faisant partie du cercle de

ses aimés et Seïdina (�), conformément à la recommandation du Prophète (�), veillait de plus en

plus sur lui. Ainsi, il le visitait souvent de son vivant et il fit de même après son décès au point qu'il

n'était pas nécessaire de le mentionner dans le livre Djawahirou-l-Ma’ani. Seïdina Ahmed

Tidjani (�) avait dit : « Le Prophète (�) m'a conseillé de prendre soin de Sidi Mohammed Ibn 'Arabi et il m'a dit qu'il avait un droit sur moi », il précisa également qu'il était un chérif de Idmar

Dachara de la région de Taza. Sidi Mohamed ibn ‘Arabi avait beaucoup de vertus dont la plus

importante était que le Prophète (�) lui avait certifié qu'il l'aimait et c’est avec son consentement

qu’il devint l’intermédiaire entre le Sceau des Prophètes et le Sceau de la Sainteté. Après son décès,

Seïdina Ahmed Tidjani (�) nomma à sa place le Khalife de grande valeur Sidi Hajj 'Ali Harazim

(�) toujours sur ordre du Prophète (�).

Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) était un chérif parmi les chourafas purs et il est mort assassiné. Après

son installation à 'Aïn Madhi, les qualités vertueuses qu’on lui attribuait se propagèrent parmi les

SS

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gens. Cela devint un sujet de discussion chez les femmes de toute la contrée qui en faisaient étalage

auprès de leurs hommes, suscitant ainsi la jalousie de ses ennemis qui finirent par inciter un individu

à l'assassiner. L’homme en question, avant son acte horrible, le visitait souvent et sollicitait de sa part

des dou'a, mais Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) le chassait en lui disant : « Va-t-en loin de moi ô

Faiseur fils de faiseur, car les ennemis t'inciteront à me tuer ! » Et effectivement, sa prédiction se

réalisa. Un jour, celui-ci arriva alors que Mohammed Ibn 'Arabi (�) était occupé et il profita de ce

moment d’inattention pour lui tirer dessus, il s'effondra sur le coup et l'ordre d'Allah est un décret

prédestiné. Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) connaissait par dévoilement les manigances de ses

ennemis tout comme ce qui allait lui arriver.

Allah (�) a châtié sévèrement ces conspirateurs ainsi que l’assassin. Leur groupe fût brisé puis

dispersé et leur descendance a failli s'éteindre. Quant à ceux qui subsistaient dans cette région, ils

furent complètement ruinés et leurs visages furent marqués par l'horreur en raison de l'intensité de la

vengeance d’Allah. Qu'Il nous préserve de tomber dans la même erreur, celle de l'opposition envers

nos maîtres les Wali, qui mène immanquablement à la perte. Allah (�) dit dans un hadith

Qoudoussi : « Celui qui s'en prend à l'un de mes wali, Je lui déclarerai la guerre [...] » (Boukhari).

En apprenant la mort de Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (�) un certain wali de Tunisie qui ne faisait

pas partie de la Tariqa Tidjaniya, voulut se venger de tous les habitants de 'Ain Madhi. Seïdina

Ahmed Tidjani (�) lui écrivit une lettre afin de le mettre en garde contre les conséquences d'un tel

acte. Il lui envoya une délégation de six personnes pour porter le message avec parmi eux le grand

savant Sidi Mohammed Ibn Mechri (�), il ne lui restait plus qu'à se conformer aux ordres en jetant

les armes.

Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) était le prodige de son époque en vertu de ce qui était connu de ses

secrets et de ses connaissances. Il recevait des dons du Prophète (�) en rêve et en éveil, ce qui

étonne les esprits et n'est saisissable que par les plus grandes personnalités. Un Jour lors d’un songe,

il reçut du Prophète (�) un poème. A son réveil, il vit le Prophète (�) à l'état de veille et lui

demanda le commentaire de celui-ci. Le Prophète (�) lui expliqua que c'est en raison de l'amour du

Cheikh (�) qu'il obtenait ces grâces et que sans cet amour, il ne l'aurait jamais vu. Il lui ordonna de

transmettre ce poème et son commentaire à Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il a reçu également aussi

du Prophète (�) une prière appelée La Perle qui renferme des profits énormes pour les croyants

qui la lisent, comme cela a été mentionné par le Prophète (�) lui-même. Avant d’entrer dans la

Tariqa de notre maître (�) Sidi Mohammed Ibn Arabi faisait partie de la Tariqa Bel Ben 'Azouz au

sujet duquel Seïdina (�) avait déclaré que le Prophète (�) lui avait dit : « Bel Ben 'Azouz est un démon de cette communauté. » Quand il rencontra Seïdina (�) il lui demanda la Baraka pour

suivre sa Tariqa ayant constaté en lui tous les prodiges. Seïdina Ahmed Tidjani (�) en fit son

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intime, suivant les recommandations du Prophète (�). Parmi les évènements qui sont rapportés à

son sujet, on cite que Seïdina (�) lui avait envoyé quelqu'un afin de l'inviter à venir le voir, il

mandata pour cela son compagnon Sidi Hajj Mousaqam (�) qui amena à son intention le cheval

d'un autre compagnon. Il trouva notre personnage à Taza et l'informa du message du Cheikh (�),

ce dernier se leva sur-le-champ pour répondre à cette obligation. Au cours du voyage, le cheval

décéda et Sidi Mohammed ibn 'Arabi (�) ordonna à des Rouhaniyoun (entités spirituelles) d'entrer

dans le cheval pour qu'il puisse ainsi l'emmener jusqu’à Boussemghoune. Tout en l'emmenant dans

cette direction son compagnon de voyage lui dit : « Ô mon maître ce cheval m’indispose avec sa

mauvaise odeur ! » alors il ordonna de presser le pas. Dès qu'il arriva à destination et qu'il descendit

du cheval, la bête tomba par terre et les vers en sortirent. Ainsi il rencontra Seïdina (�) avec qui il

s’entretint sur des secrets.

Dans chacune de ses demeures, Seïdina Ahmed Tidjani (�) réservait une pièce connue sous

l’appellation de « Baït Sirr » (la pièce du secret), et ce, depuis l’ordre du Prophète (�). A

Boussemghoune, et il en est ainsi aussi à ‘Aïn Madhi, lorsque Seïdina (�) fit construire sa demeure

bénie, Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (�) lui transmit que le Prophète (�) lui a dit : « Lorsque la maison sera construite, mets-y une pièce et appelle là « Baït Sirr », accomplis-y tes oraisons et tes

évocations et tout ce que je t’ai ordonné de faire, et que personne d’autre que toi n’y entre, tu verras ainsi les biens et les bénédictions s’élargir sur toi et tu atteindras tout tes objectifs. » Cette

pièce était divisée par des plaques de bois durs et Seïdina (�) se trouvait d’un côté tandis que le

noble intermédiaire Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (�) se trouvait de l’autre côté.

Il a été rapporté qu’un jour alors que Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (�) faisait du Dhikr dans l’endroit

évoqué, un Rouhani est venu à lui avec un verre contenant une boisson contenant une lumière si

intense qu’il éclairait la pièce où il se trouvait. Le Rouhani lui dit : « Bois ! » mais Sidi Mohammed

ibn ‘Arabi (�) pensa en lui-même : « Je n’aimerais pas qu’un autre que Seïdina Cheikh boit ce

verre. » Ensuite il appela Seïdina Ahmed Tidjani (�) en disant : « O mon père. » en le répétant de

temps en temps, et Seïdina (�) ne répondait pas car, en cet instant, il fut immergé dans son Dhikr.

Lorsqu’il eut terminé il lui répondit enfin et Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (�) lui relata : « O mon père, le Rouhani était venu à moi avec un verre pour que je le boive et alors je t’ai appelé afin de te

l’envoyer. Or comme il se passa un long instant celui-ci est reparti avec. » Seïdina (�) lui dit : « On a bon espoir qu’Allah nous le ramènera. »

Seïdina Ahmed Tidjani (�) a dit que parmi toutes les grâces dont a bénéficié Sidi Mohammed (�),

il y a que son épouse à 'Aïn madhi a eu un jour une envie de miel alors que ce n'était point la saison.

Il était dans les habitudes de son mari de ne jamais rien lui refuser, mais dans cette période il s'excusa

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de ne pouvoir la satisfaire. Cependant, elle refusa son excuse et insista, alors il lui dit : « Sors dans la cour de la maison, car Seïdina Ahmed Tidjani en a envoyé pour toi. » Elle sortit et trouva sur des

peaux une grande quantité de miel. Sa femme faisait souvent l’éloge de son mari auprès des autres

femmes du quartier au point que ces dernières en faisaient jalouser leurs époux par leurs potins et

c’est cela qui fut en grande partie la cause de leur complot pour l’assassiner. Le fils de Seïdina (�) a

également raconté que Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) possédait des plantations et que lorsque

celles-ci avaient besoin d'eau, des nuages se formaient pour venir arroser son champ sans pour

autant arroser les terrains avoisinants. Cela fait partie des grâces extraordinaires accordées à nos

maîtres les Wali (�).

Sidi Mohammed Ibn 'Arabi (�) rencontra des problèmes avec les chefs de certaines tribus, ceux-ci

se mirent d'accord pour le capturer et combattre tous ceux qui s'opposeraient à leur volonté. Quand

ils arrivèrent à 'Ain Madhi, ils ne laissèrent d'autre choix à leurs habitants que de leur livrer Sidi

Mohammed Ibn 'Arabi (�) sous peine de détruire tout le village sans rien en épargner et ils étaient

si nombreux qu'ils ne pouvaient les repousser. Les habitants de 'Ain Madhi ne trouvèrent d’autres

solutions que de l'enjoindre à se rendre à ses ennemis et selon ce qu'Allah (�) aurait destiné. Celui-

ci ne releva même pas la tête et se mit à tracer sur la terre avec son doigt quelque chose qui

ressemblait à une écriture puis il prit un petit morceau de papier pour y dessiner des lettres. Ensuite,

il le déchira en deux et jeta le tout dans la direction de ceux qui étaient venus le capturer. Les deux

morceaux s'envolèrent pour finir par se réunir et en accord avec la destinée d'Allah, la troupe se

querella les uns avec les autres et ils se battirent entre eux brisant ainsi leur union et leur hostilité

perdura.

Sidi Ahmed Abdelaoui (�) a dit que Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (�), à cause de la force de son

ouverture enviait et désirait arriver au degré qui était réservé à Seïdina (�) malgré son jeune âge. Il

lui écrivit une lettre dans laquelle il lui révéla qu'il avait vu une station (Maqam) se situant entre la

Prophétie et celui des Pôles, dont on ne peut hériter et qui est réservée à une seule personne de

cette communauté. Il lui avoua qu'il l'enviait pour lui-même, mais qu'il n'osait pas le demander au

Prophète (�) au cas où cette station ne lui serait pas réservée et par crainte que tout lui soit ôté.

Effectivement, il fut informé que cette immense grâce était réservée à Seïdina Ahmed Tidjani (�)

et alors il se précipita pour l'en informer. Sidi Mohammed ibn ‘Arabi demanda à Seïdina (�) de lui

donner en récompense de cette nouvelle, le mérite de dix fois Ismou Allah El A'dham, de dix fois la

Salat El Fatihi et dix fois la récompense de Miftahoul Qoutbaniya, car il constata qu'une seule

parole d’évocation prononcée par Seïdina (�) dépassait ce que ses enfants, ses ancêtres et lui-même

pourraient évoquer, cela pendant soixante-dix ans.

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Parmi les récits rapportés par les gens de confiance, il y a celui où un groupe était parti visiter Sidi

Mohammed Ibn 'Arabi (�), avec parmi eux Sidi Mohammed Ibn Mechri, le Connaissant ('Arif)

Sidi Hajj 'Ali Tamacini et d'autres (�). Ils lui posèrent la question suivante : « Lorsque les bêtes meurent entrent-elles au paradis ou non ? » Il se dit : « Ils ont pensé que j'étais un sage or, j'étais

stupide, mais celui qui m'aime malgré cela entrera au paradis et celui qui me déteste entrera en enfer. J'étais perplexe face à leur question et je ne savais quoi leur répondre jusqu'à ce que je

rencontre le Prophète (�) et je le questionnais à ce propos. Il me dit que parmi elles, il en est qui entrent au paradis, celles des prophètes et messagers, des saints et celles qui meurent durant le

combat ainsi que celles sur lesquelles on fait le Hajj et toutes celles qui meurent sur la voie d'Allah. Pour elles, il est un Paradis qui n'est pas celui des êtres doués de raison, il est sans construction et il est rempli de la végétation qu'elles aiment et désirent. » Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (�) est mort à

'Ain Madhi (Algérie) à l'âge de 28 ans et il n'a laissé que deux filles comme progéniture dans cette

ville. Il est mort quelques mois avant que Seïdina (�) ne parte pour Fès. Sa tombe se trouve à 'Aïn

Madhi et elle est célèbre et très visitée pour la baraka.

iiddii MMoohhaammmmeedd iibbnn ‘‘AArraabbii EEll MMaaddaagghhaarrii

Le Wali parfait et le connaissant relié, le détenteur des immenses grâces, Sidi Mohammed ibn 'Arabi

El Madaghari (�). Il fait partie des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui

décrivait sa sainteté. Sidi 'Arbi ibn Sa-ih (�) disait beaucoup de bien à son sujet et le déclarait

comme un Connaissant d'Allah ayant atteint le degré des Pôles (El Qotbaniya).

Lors d’une grande assemblée où il se trouvait, Sidi Mohammed ibn 'Arabi El Madaghari (�) fut

questionné en jurant par Allah (�), sur la vision du Prophète (�) en état de veille. Il répondit :

« Oui je l'ai vu, mais si ce n'était pas par crainte d'Allah, je ne vous en aurais point informés. » Il

ajouta : « La première fois que j'ai vu le Prophète (�), je me trouvais dans un jardin à tel emplacement dans le désert. Un homme m'attrapa par derrière et m'étreignit, je me retournai alors

et vis qu'il s'agissait du Prophète (�) qui me souriait. Je n'avais jamais vécu un meilleur moment que celui-là et il m'est plus cher que ce bas-monde et ce qu'il contient. » Il est rapporté également à son

sujet qu’il décida un jour de faire son pèlerinage et de visiter le Prophète (�), mais pendant la

période des préparatifs pour son voyage il vit le Prophète (�) en rêve qui lui dit : « C'est moi qui te

remplacerai pour le pèlerinage, car dorénavant tu ne dois plus quitter cette ville. » A son réveil, son

cœur était rempli d’un intense désir d'aller à cet endroit béni et malgré les propos du Prophète (�) il

décida de s’y rendre. Lorsqu'il sortit de la ville dans l'intention d'accomplir son pèlerinage, il vit le

Prophète (�) le soulever de sa monture et le déposer à terre en lui déclarant : « Ne t'avais-je pas dit

SS

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que j'étais ton remplaçant ? » Puis, il le ramena chez lui. Depuis ce jour, il n'a jamais quitté sa ville

jusqu'à son décès, qu'Allah lui fasse miséricorde.

iiddii MMoohhaammeedd iibbnn FFqqiirraahh

Le témoin pur à l’intelligence éveillée, Abou ‘Abdallah Sidi Mohammed ibn Fqirah (�). Il était

aimé auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) en raison de la sincérité de son amour et de la pureté de

son intention. C’était un juriste éclairé et il racontait l’aspiration élevée que possédait Seïdina (�)

ainsi que son dévoilement.

À ce propos, il fit le récit suivant : « Je suis parti accompagné d’un notable pour visiter Seïdina (�), et ce, en l’an 1218 de l’Hégire. Lorsque nous l’avons rencontré, je déposai comme cadeau pour lui

un dirham et mon compagnon déposa devant lui 40 riyals. Seïdina (�) prit le dirham de sa main et

il retourna la pièce dans tous les sens en la regardant scrupuleusement. Puis, il referma sa main et

l’emporta avec lui en rejoignant son appartement. Toutefois, il délaissa les 40 riyals en disant à celui qui les avait déposés : « Reprends tes biens. » Celui-ci lui répondit : « Ô mon maître je te les ai

offerts pour la visite », mais Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui dit par dévoilement : « Reprends tes biens, car je ne vends pas d’enfants. » Et en effet, cette personne désirait en son for intérieur qu’à travers la bénédiction de cette visite Allah lui octroie des enfants. Or Seïdina (�) n’accepta pas un

seul sou de son argent. C’est ainsi qu’il agissait envers tous ceux qui venaient lui rendre visite dans l’objectif d’atteindre des biens, car dans ces cas-là il n’acceptait point leurs cadeaux. »

Sidi Taïeb Sefiani (�) a relaté qu’un jour Seïdina Ahmed Tidjani (�) évoquait le sujet de la

donation et de l’acceptation et que ces derniers ne devaient s’effectuer que par Allah et pour Allah.

Il précisa également que celui qui donne pour autre qu’Allah (�) ou qui accepte la donation pour

autre que Lui, alors il n’en récolterait que l’affliction. À cela il conclut : « Celui qui nous donne quelque chose, il lui sera donné l’affliction. » Il a été rapporté que lorsque quelqu’un le conviait à

un festin, il ne refusait pas. Or, un jour, un particulier d’entre ses compagnons lui fit remarquer :

« Ô Sidi, les gens ne vous appellent que pour être avec vous tel que les autres. » Il

demanda : « Comment cela ? » Il dit : « Les gens des demeures disent : si Allah me permet d’avoir tel bien je ferai un festin pour vous ou si Allah nous facilite telle chose nous ferons cela, et ainsi de suite. » Seïdina Ahmed Tidjani (�) dit alors : « Moi je n’y vais pas pour de telles choses. » Et depuis

il ne s’y rendait qu’auprès de ceux dont il connaissait la pureté d’intention pour Allah et quand il

s’agissait d’autre chose que cela, il ne s’en approchait pas.

SS

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iiddii MMoohhaammeedd iibbnn GGhhaazzii

L’homme à la poitrine saine, le cheminant dans la voie de la vérité et détenteur de la grande baraka,

le maître excellent Sidi Mohamed ibn Ghazi (�). Il était l’une des dix personnes pour qui le

Prophète (�) avait garanti la Grande Ouverture et il comptait parmi les aimés de Seïdina Ahmed

Tidjani (�) en raison de la pureté de son amour. Il avait quelques états étranges qui lui permettaient

de cacher ses secrets et il était reconnu pour sa largesse et sa sympathie envers les frères. Parmi les

qualités qu’Allah lui a octroyées, il y a le fait qu’il obtenait la bénédiction (El Baraka) dans tout ce

qu’il entreprenait dans la vente et l’achat de nourriture ou de boisson et dans chaque situation. Les

frères, ayant constaté sa Baraka, lui demandaient d’assister à leurs festivités et lorsqu’ils désiraient sa

baraka en une chose sans que Sidi Mohamed ibn Ghazi (�) ne soit pourtant parmi eux, ils

disaient alors : « Ô Allah, on t’implore par le Nom avec lequel Mohamed ibn Ghazi t’a invoqué,

accorde-nous la Baraka dans ceci et cela. » Et ils percevaient ainsi cette bénédiction.

Au commencement de son parcours avec Seïdina Ahmed Tidjani (�), après avoir pris la Tariqa, il

négligea d’être présent dans la Zaouiya bénie pour la récitation de la Wadhifa en groupe et cela en

raison de son commerce. Un vendredi où notre personnage marchait au Souk de Fès, Seïdina (�)

l’aperçut lors de son retour de la Zaouiya après la fin du Dhikr. Mohamed ibn Ghazi (�) s’est dit :

« Il n’y a de force et de puissance qu’en Allah, on a délaissé le gain de l’au-delà et on s’est préoccupé

des gains d’ici-bas à travers les transactions commerciales. Je me demande ce que je suis pour ce Cheikh auprès de qui Allah m’a permis d’être, un aimé ou bien un perdant à cause de ce que je

viens de faire ? » Lorsqu’ils se rencontrèrent Seïdina (�) lui dit ce qui suit : « Que deviens-tu ô untel, alors que tu es auprès de nous parmi les aimés particuliers et tu n’assistes pas au Dhikr, que se

passe-t-il ? » Depuis ce jour il n’a plus délaissé l’assise avec Seïdina Ahmed Tidjani (�) jusqu’au jour

de la séparation et la langue de son état a clamé : « Si on avait eu le choix on ne se serait pas séparé,

mais nul choix avec la destinée. »

Un jour alors qu’il était assis auprès de sa maison, et ce, après le décès de Seïdina (�), il eut une

pensée qui lui traversa l’esprit au sujet de la visite des saints et il pensait que l’interdiction en

question ne devait être limité que du vivant de Seïdina (�). Or, un instant après il vit le Wali

vertueux, le Majdhoub, le noble Sidi Hafid ben ‘Adwa (�) qui lui déclara au moment où il arriva

en face de lui : « Il ne meurt pas » puis il repartit. Dès cet instant, Sidi Mohamed ibn Ghazi (�) prit

conscience de sa pensée et s’en repentit. Il sut que ce fut la préservation de Dieu qui l’enveloppa à

cause de son amour sincère pour Seïdina Ahmed Tidjani (�).

SS

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iiddii HHaajjjj MMoohhaammeedd iibbnn HHaayyyyoouunn EEll FFeessii

Il avait une place honorable dans l’amour de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et il faisait partie des

devanciers qui se sont fermement accrochés à la corde de cette Tariqa Tidjaniya. Seïdina (�) le

distinguait de son regard d’attention, démontrant clairement qu’il comptait parmi ses aimés les plus

rapprochés, qu’il étendait dans son intimité et à qui il confiait des affaires particulières. Il faisait

également partie des responsables avec Sidi Hachim Ibn Ma’zouz, Sidi ‘Ali Amlas et Sidi Mohamed

El Ghali Boutaleb (�) et de ceux à qui le Prophète (�) avait ordonné de veiller aux travaux de la

Zaouiya bénie de Fès et de ne jamais la quitter sauf en cas de nécessité ou de besoin, cela durant

tout le temps que prendrait sa construction.

Notre personnage avait une boutique dans le marché Hararine et il arrivait à Seïdina (�) d’aller

s’asseoir avec lui. Un jour où il était assis, un voleur vint en cachette et déroba les sandales de

Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui étaient restées devant l’entrée de la boutique. Le voisin qui leur

faisait face avertit Seïdina (�) en lui disant : « Une personne a pris tes sandales et il s’est enfui avec. » Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui répondit : « Qu’Allah en fasse la cause de son repentir si c’est

son métier et qu’il l’enrichisse avec s’il est dans le besoin. » Après un moment le voleur en question

revint déposer les sandales discrètement avec la crainte d’être vu. Seïdina (�) l’aperçu et lui

demanda la raison pour laquelle il les avait ramenées après être parti avec. Il répondit qu’il était

pauvre et que sa femme devait accoucher aujourd’hui, mais il n’avait rien pour acheter le nécessaire

à l’accouchement, il avait alors dérobé les sandales pour pouvoir les vendre à cette fin. Cependant,

Allah l’en avait dispensé, car il venait de trouver une bourse d’argent et comme il n’avait plus

besoin de vendre les sandales, il les avait ramenées. Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’exhorta de ne plus

revenir à de tels agissements et l’homme le lui promit en se repentant dans ses mains. Il est devenu

un serviteur de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et il plaisantait avec les frères en disant : « J’ai volé

Seïdina sur la route et il m’a abreuvé de sa voie. »

iiddii MMoohhaammeedd iibbnn HHiirrzzoouullllaahh

Le Mouqadem aux mérites évidents et qui s’empressait à l’accomplissement du bien, Abou

‘Abdallah Sidi Mohamed ibn Hirzoullah (�), originaire d’Algérie. Il était d’une aspiration élevée,

accroché fermement à la corde de la Tariqa.

SS

SS

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116

Parmi l’ensemble des événements qui lui est parvenu avec Seïdina Ahmed Tidjani (�), il est

rapporté qu’une fois, il chevaucha sa monture pour rendre visite à Seïdina (�). Il désirait

l’interroger sur trois questions : le fait de pouvoir faire des saignées la nuit, le fait de pouvoir tenir le

chapelet (Soubha) de la main gauche et enfin sur le sultan de la vérité, l’Imam Mahdi. Or, il se

trouve qu’il arriva chez Seïdina Ahmed Tidjani (�), alors qu’il faisait nuit. Il demanda l’autorisation

de rentrer et on la lui accorda. Au moment où celui-ci s’apprêtait à rejoindre Seïdina (�), il

l’entendit dire avant même de le rencontrer : « Emmenez-moi celui qui pose les ventouses pour qu’il me fasse des saignées ». Sidi Mohamed ibn Hirzoullah (�) s’est alors dit : « Voici la réponse à

ma première question ». Puis, lorsque notre personnage entra dans la pièce où se trouvait Seïdina

Ahmed Tidjani (�), il le vit en train d’évoquer en tenant sa Soubha de la main gauche et il s’est dit

en lui-même : « voici la réponse à ma seconde question ». Une fois qu’il s’installa en sa présence,

après avoir témoigné du respect convenant à la station de Seïdina (�), il l’entendit parler au sujet de

l’imam Mahdi et de ce qu’il allait faire à l’encontre de ceux qui contredisaient la loi Mohamedienne

(�) jusqu'à ce qu’il dise : « Après le sultan de la vérité viendra, il rassemblera les savants en les regroupant et il les tuera tous d’un seul coup ». Et ainsi, il eut la réponse à ses trois questions sans

qu’il ait eu besoin de les poser.

Concernant les savants mentionnés, il s’agit des mauvais savants qui sont plus néfastes pour les gens

que l’est Chaïtan en raison du fait qu’ils utilisent la religion afin de dévorer ce monde et qu’ils

s’opposent à ceux qui sont bien guidés. Dans le livre Rimah, il est rapporté par Sidi Mohamed El

Ghali (�), qu’un compagnon a dit à un autre en présence de Seïdina Ahmed Tidjani (�) : « Si l’Imam Mahdi vient, il va nous tuer ». Seïdina (�) leur dit alors : « Il ne vous tuera pas, car il est

votre frère dans la voie, mais il tuera les mauvais savants » et il dit aussi : « Lorsque El Mountadhar viendra, il réclamera la Fatiha à nos compagnons ». Il est écrit aussi que Seïdina Ahmed Tidjani (�)

a dit : « L’ensemble des Wali entre dans notre groupe, ils prennent de notre ouird et ils se conforment à notre voie depuis le début de l’existence jusqu’au jour du Jugement. Quant à l’imam

Mahdi, lorsque surviendra la fin des temps, il prendra de nous et entrera dans notre groupe, et cela, après notre mort et notre déplacement vers la demeure éternelle ».

iiddii MMoohhaammeedd IIbbnn MMeecchhrrii

Parmi les compagnons le très grand savant, le perspicace doué de compréhension, celui qui porte le

rite de l'imam Malik, celui qui prend les sciences les plus droites, dépôts des secrets et des

connaissances, commentateur de la Tariqa Tidjaniya, le chérif de très grande valeur Abou Abdallah

Sidi Mohamed Ibn Mechri (�). Il faisait partie de l'élite des élites parmi les compagnons de Seïdina

SS

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Ahmed Tidjani (�), de ceux qui héritèrent de l'abreuvoir des sciences révélées et qui avaient accès à

certains secrets du monde des mystères.

Seïdina Ahmed Tidjani (�) l'avait pris comme Imam pour la prière et comme scribe rédigeant ses

lettres et réponses, écrivain de ce qu'il entendait ou de ce qu'il lui dictait. Sa première rencontre

avec Seïdina Ahmed Tidjani (�) fut en l'an 1188, année de son retour du pèlerinage jusqu'à

Tlemcen. Il transmit ainsi à son compagnon, dépôt de ses secrets, le très grand savant Sidi

Mohamed Ibn Mechri El Hassani (�) As-sa-ihi At-Touqourti, la voie Khalwatyya. Il a reçu

également de Seïdina Ahmed Tidjani (�) des secrets et d'autres Dhikr et resta en sa compagnie

jusqu'à ce qu'il décède en 1224. Sidi Mohamed ibn Mechri (�) est l'auteur du livre El Jama' qui

regroupe les différentes sciences. Il écrivit aussi un livre intitulé Nousra El Chourafa Fi rad ‘ala

ahlou jafa (Secours aux chérifs dans la réplique aux gens hautains).

Seïdina Ahmed Tidjani (�) l'avait pris comme Imam pour diriger la prière, car à cette époque il

n'aimait pas passer Imam sauf lorsqu'il était au sein de sa famille, chez lui. En 1208 il a dû faire

Imam à cause de circonstances qui l'imposaient durant cette période, ceci fût relaté dans

Jawahirou-l-Ma'ani. Il nous est parvenu des compagnons que Sidi Mohamed Ibn Mechri (�)

l'est devenu par l’autorisation du Prophète (�). Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait dit par la suite : « Il m'a ordonné, celui que je ne peux contredire, de ne prier derrière quiconque sauf pour la prière du

vendredi » Si jamais il était obligé de faire les ablutions sèches (Tayyamoum), que l'heure de la

prière soit arrivée et qu’il se trouvait avec ses compagnons, il dirigeait la prière bien qu'eux-mêmes

soient en état d’ablution par l’eau. Mais il leur disait avant tout : « Je suis obligé de faire Tayyamoum, si vous voulez, vous pouvez prier derrière un autre Imam ». Et il ne blâmait pas ceux

qui faisaient cela. Celui qui aurait fait la prière derrière lui, l’aurait parfait selon le dire du Qadi Ibn

'Arabi et Ibn Majichoune, en sachant de plus que Seïdina Ahmed Tidjani (�) a dit la même chose

sur le mérite de la prière derrière des gens d’un haut rang.

Les états d’amour (Mahaba) de Sidi Mohamed ibn Mechri (�) étaient forts. Parmi les évènements

qui prouvent ce fait, il a été rapporté qu'un jour Sidi Mohamed ibn Mechri (�) chevauchait une

jument dans le désert et il passa près d'une tombe qui était celui d’un célèbre Wali au pouvoir de

gérance (Tasrif), mais qui était également son ancêtre. Par amour pour Seïdina (�) il n’a pas voulu

le visiter, les pattes de la jument s'enfoncèrent subitement, il se retourna alors vers sa tombe et lui

dit : « Je jure par Allah, soit tu lâches ma jument, soit j'irai me plaindre auprès de Seïdina Ahmed Tidjani qui agira contre toi. » La jument fut lâchée comme si de rien n'était. Il est mort dans le

désert en 1224. Il est dit dans Jawahirou-l-Ma'ani sur l'exaltation des qualités de notre

personnage, que Seïdina Ahmed Tidjani (�) ne priait derrière les imams que s'il n'existait aucune

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réprobation par la loi (chari'a) à leur encontre. Par exemple, si quelqu'un vivait de pots-de-vin, dans

ce cas Seïdina Ahmed Tidjani (�) ne priait pas derrière lui. Seïdina (�) avait donc pour Imam le

savant perspicace, doué de compréhension, qui a réuni la Haqiqa et la Chari'a, les sciences de la

Tariqa, gardien de son secret et de son pacte, emplacement de sa compassion, compagnon de son

intimité : Abou ‘Abdallah Sidi Mohamed Ibn Mechri, (�), le chérif de rang élevé.

Il était originaire de Touggourt, en Algérie, ville célèbre pour sa science et ses saints, pour ses

savants et ses Imams bien guidés. L'ensemble des gens de la ville avait pris la Tariqa, ils allaient

visiter Seïdina Ahmed Tidjani (�) et mettaient pour cela vingt jours ou plus pour se rendre auprès

de lui. Ils lui apportaient des dons en argent ainsi que des dattes et des habits. On les rencontrait

souvent chez Seïdina Ahmed Tidjani (�) et on ne trouvait personne meilleur qu'eux dans leurs

comportements, leur religion et leur science. En effet, ils étaient déjà des savants avant de

rencontrer Seïdina (�), les groupes et les cadeaux affluaient de toute part provenant de cette

région-là. Il n'y avait pas de gens avec une meilleure valeur et intention qu'eux. Seïdina Ahmed

Tidjani (�) s'en occupait d'une façon particulière bien plus qu'avec ses proches, il leur donnait

encore plus d'attention. Lorsqu’il fut interrogé sur ceci, il répondit : « Ils ne sont pas comme les autres, car ils recherchent les hauts degrés et la Sunna dans tous ses états, qu'Allah les agrée. »

Sidi Mohamed Ibn Mechri (�) est resté en compagnie de Seïdina Ahmed Tidjani (�) de 1188 à

1213 dans la ville de Fès. Il était de ceux qui avaient l'ouverture dans cette Tariqa Mohammediya

du vivant de Seïdina (�), et c'est pour cela qu'il lui a été ordonné de quitter le pays où il était. Il a

dit dans son livre El Jama’ je cite : « J'ai entendu Seïdina Ahmed Tidjani dire un jour : « Si Allah ouvre pour un de mes compagnons, que celui qui habite dans la région où je suis et qui a peur pour lui-même de la perte, s'en aille » certains de ses compagnons lui dirent : « Est-ce que ceci vient de

toi ou d'Allah ? » Il leur répondit : « Ceci vient d'Allah sans aucun choix de ma part » ». Sidi

Mohamed Ibn Mechri (�) se dirigea vers Tlemcen comme on le lui a ordonné puis vers Abi

Semghoune et enfin 'Aïn Madhi, et ceci, après s'être excusé auprès des frères qui se trouvaient à Fès.

Il avait une maladie dont il succomba à 'Aïn Madhi. Seïdina Ahmed Tidjani (�) a ordonné de

renouveler leur affiliation à toute personne qui avait pris de lui le Ouird, d'où qu'ils soient.

iiddii HHaajjjj MMoohhaammeedd iibbnn MMoouussssaa EEll TTuurrkkii

Parmi eux, celui qui aimait Seïdina Ahmed Tidjani (�) et qui s’est voué à son service comme il se

doit en se conformant à sa volonté en voyage avec lui comme en son absence, le grand Wali, le

SS

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Connaissant célèbre, Sidi Hajj Mohamed ibn Moussa El Turki (�). Il était noyé dans l’amour de

Seïdina (�) qui avait demandé au Prophète (�) de garantir la sécurité pour son compagnon.

Au commencement de l’affaire de Seïdina Ahmed Tidjani (�) avec ses compagnons, lorsque ceux-

ci venaient lui réclamer la protection, il se conformait à leurs désirs jusqu’à ce que le Prophète (�)

lui ordonna de la garantir uniquement à ceux dont l’amour était confirmé comme il est mentionné

dans le Machahid de Sidi Hajj ‘Ali Harazim (�). En effet, il dit en réponse à Seïdina (�) :« Sache, ô Sidi, qu’Allah soit satisfait de toi, que la réponse à ce que tu as demandé en ce qui concerne la protection envers les frères, le Prophète (�) a répondu : « On me dit que tu mets sous la protection

le village avec tout ce qu’il contient, le groupe avec tous ses membres et la tribu complète. Or tu sais que dans chacun de ces groupements il y a ceux qui témoignent de l’amour et les haineux. Si tu

accordes la protection à tous, sans exception, la nocivité de ces derniers atteindra ceux que tu as protégés ; car ils ne bénéficient plus du cadre d’exaucement. Par conséquent à partir de ce moment,

n’accorde la protection qu’à ceux dont tu es sûr de leur parfaite sincérité, de leur proximité ainsi que de leur amour pour toi. »

Et depuis ce jour Seïdina Ahmed Tidjani (�) agissait ainsi. Quant à ceux qui le détestaient, Seïdina

(�) s’en éloignaient entièrement en raison du tort qui affectait le Prophète (�) et il mettait

également en garde ses compagnons en disant : « L’assise avec nos détracteurs est un poison qui se propage sur ceux qui sont avec eux. » Sache qu’à partir du moment où Seïdina (�) fut chargé de

diriger les gens vers la vérité et de transmettre la Tariqa Mohammediya à tous ceux qui la

réclameraient, cela déclencha à son encontre jalousie et mécontentement, lui qui était bien au-

dessus de toutes ces infamies. Il s’éloignait de ses détracteurs de la plus belle manière, car il savait

que cette rancœur était due à l’héritage Mohammedien qui s’était manifesté en lui. De ce fait,

lorsque ses derniers se déchaînèrent contre lui et qu’il prit conscience que leurs agissements les

conduiraient à leur perte, en ce monde et dans l’autre, par le tort qu’ils occasionnaient au Prophète

(�), alors sa compassion envers eux l’emporta. Il fit son possible et redoubla d’efforts afin de leur

épargner sa colère (�).

Seïdina Ahmed Tidjani (�) fit passer une lettre au Prophète (�) par l’intermédiaire du noble

Mohamed ibn ‘Arabi Damraoui (�) où il lui formula la demande suivante : « Au Nom d’Allah le Tout-miséricordieux, le Très-Miséricordieux et que la prière d’Allah soit sur notre maître Mohammed ainsi que sur sa famille. Ô ! Mon maître, je te demande à jamais, éternellement la

protection complète contre ta colère pour tous ceux qui me détestent ou contre qui je me suis mis en colère et pour tous ceux qui sont irrités contre moi ou contre qui je serais irrité, car, ô mon

maître, je suis très affligé par ta colère envers les gens par ma cause. » Le Prophète (�) répondit par

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l’intermédiaire de Sidi ‘Arbi (�) en leur disant : « Sachez que je ne me mettrais en colère que contre celui qui t’insultera, toi et Tidjani voulant votre perte, celui qui t’insultera toi et Tidjani ou

qui vous sera hostile alors je serais en colère contre lui le Jour du Jugement et quant à celui qui vous aime, il fait partie des gens du salut et il est le premier envers qui j’intercéderai le Jour du Jugement

et il ne sera pas jugé, et les actes de tous ceux qui regarderont Tidjani, le lundi et le vendredi, seront pardonnés. »

iiddii MMoohhaammeedd iibbnn SSoouulleeiimmaann MMaannaa’’ii TToouunnssii

Le savant, qui a la maîtrise des sciences apparentes et cachées, rassemblant en lui les mérites et les

bienfaits dispersés. Il fut aimé de Seïdina Ahmed Tidjani (�), qui avait pour lui un regard

respectueux en raison de son amour sincère et de son aspiration élevée. Il était accroché fermement

à la corde de la Sunna, la tenant fermement par ses mâchoires, et il ne se taisait pas lorsqu’il

constatait une innovation ou ceux qui la pratiquaient. Une fois, Seïdina (�) lui a demanda : « Que

penses-tu de moi ? ». Il répondit : « Ce que je vois en toi qui est conforme à la Loi, je l’accepte et je le pratique, et lorsque je vois le contraire, je le délaisse ». Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui répondit :

« Reste dans cet état, mais ne critique pas des choses que tu ne comprends pas, pensant que tu es dans la vérité alors que tu n’y es pas ». Seïdina (�) le regardait par l’œil de l’agrément en sa présence

comme en son absence et le couvrait de son amour. Il faisait partie des savants particuliers de cette

Tariqa.

Notre personnage a pris la Tariqa à Fès, en voici la cause : Il partit étudier à Fès. Il allait, avec un

étudiant qui faisait partie des compagnons de Seïdina (�), jusqu’à la Zaouiya et il s’asseyait loin des

frères attendant son compagnon. Il était habituel que Seïdina (�) reste dîner avec les gens présents.

Or, une fois, Seïdina (�) lui dit : « Ô ! Le Tunisien, tu es notre compagnon (dans la voie) ». Il

répondit : « Ô ! Sidi, je suis le compagnon du couscous et de la viande ». Seïdina (�) lui dit alors :

« Qu'est-ce qui t’empêche de prendre notre Ouird ? » Il lui répondit : « Moi, je le prends de mon

Seigneur qui a dit : " Allah et ses anges prient sur le Prophète ; Ô ! Vous qui croyez priez sur lui et adressez-lui vos salutations" ». Et Seïdina (�) se tut. Lorsque notre personnage retourna dans sa

chambre à la Madrasa, il ne trouva pas le repos et ne put dormir. Il se blâmait d’avoir répondu ainsi

à Seïdina (�), craignant qu’il s’agisse d’une mauvaise conduite envers lui et surtout que les formules

d’évocations ou autres obtenues par une autorisation particulière soient plus profitables que celles

obtenues par l’autorisation générale. Il se disait : « C’est comme si je n’avais jamais lu la parole d’Ibn

‘Achir qui dit : " Celui qui tient compagnie à un cheikh connaissant le cheminement, se préserve

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ainsi dans sa route de la perdition" ». Il se leva au milieu de la nuit et partit à la Zaouiya, mais il la

trouva fermée. Il s’endormit alors devant la porte jusqu’à l’arrivée de l’heure de la prière du soubh.

Seïdina Ahmed Tidjani (�) arriva et il prit la Tariqa. Puis, Seïdina (�) mit sa main sur sa poitrine et

il implora en ces termes : « Ô Allah ! Rends-le versé dans les sciences de la religion » Depuis ce jour,

il ne cessa d’augmenter par des ouvertures dans cela.

Voici une lettre que Seïdina (�) lui renvoya : « Ensuite, nous demandons à Allah qu’Il déverse sur toi la douceur et le repos par rapport à ce dont tu t’es plains, et nous Lui demandons qu’Il te regarde

par l’œil de la douceur, de la miséricorde, de la préservation contre tous les malheurs, et qu’Il te fasse atteindre l’ensemble de tes espérances et qu’Il soit ton tuteur dans la résolution de tous tes besoins dans ce monde et dans l’au-delà, et nous Lui demandons qu’Il déverse sur toi les océans de

son agrément et de sa grâce dans ce monde et dans l’au-delà. Amine.

Quant à ce que tu m’as écrit, concernant les agissements des Wali passés contre les vicissitudes du sort, me demandant d’agir de la sorte contre les maux qui t’accablent afin d’en être délivrés, la

réponse est : La situation des Wali ne marche pas selon une seule règle, ni sur un seul chemin et ne marche pas non plus dans tout ce qu’ils veulent, mais leur affaire est abandonnée à Allah et suit la

règle de sa Volonté propre (Machiya) ainsi aucun Wali n’a réglé une affaire de son propre choix, ni n’a agi dans une chose par son ordre personnel et selon sa volonté à lui, mais tout cela suit le décret

de la Volonté d’Allah car c’est Lui qui fait ce qu’Il veut. Combien de Wali font apparaître leurs prodiges au su de l’ensemble des gens, où ils veulent et comme ils veulent et combien d’autres à la

valeur immense et aux stations élevées se sont détournés de l’existence par Allah au point de ne rien connaître d’autre en dehors d’Allah, et s’ils veulent agir et faire apparaître les prodiges, comme il est connu par les Wali, ils sont défendus de le faire par le décret de la Volonté propre d’Allah, pour des

raisons qu’Allah seul connaît. Djounaïd (�) a dit : « Des hommes ont marché avec certitude sur l’eau alors que des hommes meilleurs qu’eux sont morts de soif » Quant à l’affaire pour laquelle tu

m’as demandé d’agir afin de faire disparaître son mal, sache que je n’y trouve aucune issue, ni ruse, ni moyen, et tout cela, par le Décret d’Allah et sa Prédestination, et Allah dit la vérité et c’est Lui

qui guide sur le chemin, et les élites dans leurs ensembles et leurs particularités ne suivent pas une mesure bien précise, car le Décret n’appartient qu’à Allah par sa Volonté propre pour toutes les

situations des gens. Et qu’Allah prie sur son Prophète, Salam ». Sidi Mohamed ibn Souleïman (�)

est enterré en Tunisie, qu’Allah lui fasse miséricorde.

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iiddii MMoohhaammeedd KKeennssoouussssii

Le juriste et savant de son époque Abou ‘Abdallah Sidi Mohamed Ibn Ahmed Kensoussi Qourachy

El Hachimy El Dja’fary. Ce maître fait partie de ceux dont l’Ouverture spirituelle a été attestée dans

cette Tariqa Mohammediya. Son mérite est répandu auprès de l’élite et du commun et il fut décrit

comme détenteur de la sainteté complète, dévoué à guider les êtres sur le chemin de la droiture

avec abnégation et effort sans se soucier en Allah de ceux qui blâment. Sidi Mohamed Kensoussi,

qu’Allah lui fasse miséricorde, fut un signe d’entre les signes d’Allah les plus éclairants ; il était

soutenu par des degrés enviables, des prodiges apparents, des sciences abondantes ainsi que par des

secrets, des Connaissances, des Ouvertures, des subtilités, des réalités et des faits extraordinaires

parmi tous les êtres.

Dans ses jeunes années, il demeura auprès de l’Émir des croyants, le Sultan Maoulana Souleïman,

qu’Allah sanctifie son âme au Paradis, dont il fut le dernier vizir. Initialement affilié à la Tariqa

Nassriya, il expliqua lui-même les causes qui le conduisirent à prendre la Tariqa de Seïdina Ahmed

Tidjani (�). Voici à la suite un extrait d’une de ses lettres : « […] Nous étions auparavant dans la Tariqa Nassriya, moi et mes aïeuls du père à la mère. Nous suivions leurs traces et nous étions au

summum de la bonne relation du côté de cette voie pure et élevée. Pourtant, la raison qui me fit entrer dans cette Tariqa Mohammediya Tidjaniya est que lorsque je me rendis à Fès, j’entendis parler de certaines grâces qu’Allah a accordées aux membres de cette Tariqa. J’apprenais cela de la

langue même de son guide (�) le rapportant du maître de l’existence (�) et également qu’il s’agissait là de la voie de la grâce pure. Allah sachant l’incapacité qu’éprouveraient les gens de cette

époque de se conformer à la rectitude parfaite dans laquelle se trouvaient les pieux ancêtres à une époque saine, fit donc apparaître par Sa Grâce cette Tariqa Mohammediya. Elle est la voie de la

grâce à notre époque corrompue afin que par elle, Allah assiste qui Il veut d’entre les gens de la félicité […] »

Dans son livre Jaweb El Mouskit il y a aussi les propos suivants : « […] et cela avec le fait, grâce soit rendue à Allah, que nous avons tiré la bénédiction de la rencontre de Seïdina (�), nous l’avons

vu, nous l’avons visité et il a invoqué en notre faveur et nous avons de lui de quoi être fier et honoré en ce monde et en l’au-delà. Quant au fait de s’affilier à lui à cette époque, je ne l’ai pas fait.

Parfois j’entendais dire de l’un de mes pieux enseignants auprès de qui j’apprenais, lorsqu’il abordait les points délicats et insolubles dans les propos des exégètes et Mouhadith (expert en hadith) :

« […] le Cheikh Connaissant en Dieu Sidi Ahmed Tidjani m’a dit […] » Et en l’évoquant il ne tarissait pas d’éloges à son égard. Je me suis donc renseigné auprès des gens sur l’identité de cette

SS

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personne que le maître enseignant ne manquait pas de glorifier chaque fois qu’il l’évoquait, on me répondit : « C’est un Wali à la valeur immense qui est immergé dans les sciences, il répond à

n’importe lequel des domaines de la science avec une vérité incontestable et une incroyable exactitude sans pourtant de temps de réflexion et sans consulter non plus d’ouvrages et le

questionneur en écrivant sa réponse la retient comme à son origine ».

Je m’étonnais de cela, mais je savais qu’Allah détenait des Saints serviteurs. Ainsi, Allah sema en mon cœur l’amour envers eux, je ne cessai de me renseigner à leurs sujets et sur leurs situations et

tout particulièrement au sujet de Seïdina (�). Je recherchais ses compagnons et je les interrogeais à son sujet ainsi que sur ses états extraordinaires et en mon cœur, mon amour en Allah augmentait ainsi que mon envie et ma passion. Seïdina (�) ne tarda pas à rejoindre l’agrément d’Allah le plus

Grand et Ses Honneurs pour l’éternité et je faisais partie de ceux qui assistèrent à son enterrement et à la prière mortuaire sur lui et, louange à Allah, de là je m’affiliai à sa Tariqa bénie auprès des

héritiers de sa lumière […] ». Fin de citation

Et enfin dans un autre écrit il en détailla les circonstances : « La cause de mon entrée dans cette Tariqa Mohamediya Tidjaniya c’est que lorsque je fus à Fès j’entendis ce qu’Allah réserve comme

grâce aux gens de cette voie de la langue même de son guide (�) informant de la part du maître de l’existence (�). J’appris qu’il s’agissait là de la voie de grâce pour ceux dont Allah connaissait leur

incapacité à leur époque de répondre aux exigences de la rectitude parfaite sur laquelle se trouvaient les pieux ancêtres à une époque saine. Il a ainsi fait surgir cette voie Mohammediya par Sa Grâce et

Sa Bonté, voie de faveur à cette époque de corruption afin d’accorder la félicité à ceux qu’Il aura choisis parmi les gens de la félicité. Ainsi a surgi en moi cette perplexité par le fait de vouloir accéder à ceci.

Lorsque Allah, Glorifié et Exalté, voulut mettre fin à cette perplexité, il m’envoya un de ses

vertueux Majdhoub qui est Sidi Ahmed Ghiwane (�). Ce dernier avait une grande sollicitude envers moi et une parfaite préoccupation. Chaque fois qu’il me rencontrait, il disait : « Je désire te

ramener à la voie de la Connaissance alors que toi tu la fuis ! » et il disait cela sur un ton mécontent et en haussant la voix, et chaque fois qu’il me croisait dans la même journée, il répétait toujours les

mêmes propos. Ceci jusqu’au point où il finit par me dire : « Je jure par Allah que si jamais tu n’entres pas dans la voie de la Connaissance, je te ferais ceci et ceci. » en prononçant des menaces,

mais malgré cela j’éprouvais beaucoup de difficulté à abandonner ce sur quoi je me trouvais. Or, lorsque le moment survint enfin, je pris la voie de l’un des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani

(�) célèbre pour sa sainteté. Celui-ci m’avait pris la main et il commença à m’évoquer la valeur de Cheikh et de son immense situation, puis il me dit : « Tu te dois de rentrer dans cette Tariqa

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Mohamediya de gré ou de force. » Et il marcha avec moi jusqu’à la Zaouiya de Cheikh et on était le vendredi. Lorsqu’on pénétra la porte de la Zaouiya alors que les gens étaient en train d’évoquer, les

premiers propos qui arrivèrent à mes oreilles furent les vers suivants :

« Nous t’avons voulu, nous t’avons aimé ceci est notre don, Remet-en ou cramponne-toi s’y, car tu es issu de l’amour »

Après qu’on m’eut transmis l’autorisation je rencontrai de nouveau le Wali Majdhoub et il se mit à

rire de façon inhabituelle et éclata de joie, puis il me dit : « Et bien désormais à toi la bonne annonce puisque tu fais partie des compagnons du Sultan. » » Fin de citation

Sidi Ahmed Abdelaoui (�) a rapporté au sujet de notre personnage : « Je l’entendais souvent répéter ses paroles : « Gloire et Pureté à Toi comme Tu es Sublime, Ô Seigneur la situation s’est obscurcie

sur nous ». Une fois, je me suis dit intérieurement : « Que ne sais-je la raison de son assiduité continuelle à faire ce Dhikr et d'où il l'a obtenu. » À ce moment-là, il se tourna vers moi et il me

répondit par dévoilement : « J'ai vu en songe le Seigneur et j'étais prosterné face à lui en train de prononcer ces mots-là, c’est pour cela que tu me vois assidu à l’appliquer. » Une autre fois je suis

entré auprès de lui et je l’ai trouvé dans un état de resserrement et d’angoisse, en train d’évoquer la formule précédente, je me suis dit intérieurement : « Il faut absolument que je sorte lui ramener une

nouvelle optimiste afin d’alléger son état, car il aime ce qui est réjouissant. » Je sortis avec cette intention et j’entendis une voix sans pourtant voir personne et sans pouvoir deviner d’où elle est

survenait, elle récitait le verset suivant : « Il est Notre serviteur à qui Nous avons accordé Nos Faveurs. » Ensuite j’entrai auprès de lui et je l’en informai, il me dit : « Tu m’as soulagé, qu’Allah te soulage. » »

Le Fqih Sidi Mohamed Kensoussi (�) est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses lettres

s’évertuant à éclaircir ce que les détracteurs s’empressaient à vouloir obscurcir. Il est mort à la fin du

mois Mouharam de l’an 1294 et sa tombe se trouve à Marrakech et elle est connue pour sa

fulgurante bénédiction.

iiddii MMoohhaammmmeedd MMoouucchhaarraaff GGhhaarrbbaannii

L'homme à la majestueuse bénédiction et doté d’un amour limpide envers Seïdina Ahmed Tidjani

qui l’aimait beaucoup également, Sidi Mohammed Moucharaf Gharbani (�).

SS

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125

Seïdina Ahmed Tidjani (�) lui donnait 30 Riyal chaque année en raison du fait que lorsqu’il partit

pour Fès, la montagne de la science, afin d’y acquérir celle de la récitation du Coran auprès de

certains experts, il fut interrompu par une pluie abondante et il trouva refuge dans la tente de notre

personnage auprès de qui il resta environ vingt jours. Lorsque Seïdina Ahmed Tidjani (�) se fixa

définitivement à Fès, Sidi Mohammed Moucharaf (�) entendit parler de lui et il lui rendit visite.

En se présentant à lui, Seïdina (�) lui donna cette somme et il lui fit promettre de revenir au début

de chaque année afin de lui donner la même somme. Ainsi, notre personnage venait chaque début

d'année et il trouvait la somme promise par Seïdina (�) cela jusqu'à sa mort. Après son décès,

Seïdina (�) remettait cette somme à son fils qui faisait aussi partie de ses compagnons. A l'approche

du décès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) d'environ un ou deux jours, le fils de Sidi Mohammed

Moucharaf se présenta à lui et Seïdina (�) ordonna à son fils Sidi Mohammed El Kebir (�) : « Dis à ta mère qu'elle te donne les dirhams du fils de Moucharaf. » Il le fit entrer dans la maison et cet

argent lui fut donné.

iiddii MMoohhaammeedd SSaassssii

Celui qui était doté des qualités louables, aux bienfaits multiples, à l’immense bénédiction, le

majestueux Mouqadem Sidi Mohamed Sassi (�). Cet homme méritant faisait partie des élites parmi

les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et était originaire de la région de Souf (sud-est

algérien). Seïdina (�) le désigna Mouqadem, le chargeant d’autoriser là-bas pour les nobles

oraisons. Voici à la suite, une lettre écrite par le savant Sidi Mohamed ibn Mechri (�), avec la

permission de Seïdina (�) et adressée à notre personnage et aux frères :

« Après la louange d’Allah, qu’Il soit Glorifié et Exalté, nous adressons cette lettre à l’ensemble de nos frères aimés de la ville de Guemar dans la région de Souf, qu’Allah la préserve de tout maux et

de toute crainte. À l’attention de l’aimé et du noble Mouqadem Sidi Mohamed Sassi et à chacun des disciples sans que l’on ait besoin de citer leurs noms, les hommes comme les femmes, les vieux

comme les jeunes, que la paix d’Allah soit sur vous ainsi que Sa Miséricorde, Sa Bénédiction, Son Agrément, Sa Générosité, Sa Bienfaisance, Sa Faveur, Son Excellence, et Sa Grâce. De la part de

notre maître et Cheikh, le Pôle des pôles Abou-l-‘Abbas Maoulana Ahmed ibn Mohamed Tidjani, qu’Allah nous abreuve, ainsi que vous, des effusions spirituelles de son océan par les plus grands récipients. Amin. Ensuite, nous demandons à Allah, que soit Exaltée Son Immensité et que soit

Glorifiée Sa Puissance, qu’Il vous regarde par l’œil de l’agrément et de l’amour, et qu’Il vous soutienne par Son aide, qu’il vous couvre de Sa douceur, qu’Il vous inscrive dans le registre des

SS

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126

gens de Son amour en ce monde et dans l’au-delà. Amin. Il est certes capable en toute chose et Il est digne d’exaucer.

Nous avons été informés du bien que vous entrepreniez et de votre état d’amour, de compassion et

de perfection dans votre pacte. Nous demandons à Allah qu’Il complète ce que vous avez ainsi étendu, par des bienfaits en ce monde et en l’au-delà et qu’Il vous rajoute de Sa Grâce. Ce dont

nous insistons auprès de vous est la vigilance vis-à-vis de l’observance des conditions de votre Tariqa à laquelle vous vous êtes affiliés, accomplissez votre Ouird (Lazim) et votre Wadhifa comme

il est d’usage et abandonnez toutes autres oraisons étant liées aux autres Chouyoukh. De même, nous vous exhortons à vous abstenir de la visite des Aouliya, mais avec l’observance stricte du respect de leur sacralité. Celui qui perdura dans ces agissements, il atteindra ce que vous avez

entendu comme bienfait, comme récompense immense et comme abondance dans le décuplement des mérites, cela aussi bien durant sa vie qu’après sa mort.

Prenez garde à la fréquentation des détracteurs du guide, Attention ! Méfiez-vous ! Car c’est un mal

irrémédiable, la corruption du cœur à cause de leur fréquentation est prouvée, même si on ne s’en rend pas compte, et ce, jusqu'à ce qu’on soit dominé. Or, une fois dominé, il est impossible de

garder la pureté et de retourner à l’état d’amour initial. La cause de cela est l’opposition au Cheikh, car il a énormément mis en garde antérieurement. Celui qui tombe dans l’opposition est sorti de la

Tariqa sauf s’il se repent. On demande à Allah qu’Il vous préserve, et nous avec, d’être en compagnie des détracteurs, de cet instant et jusqu’à ce que l’on soit établi dans le Illiyyine, Amin. Et

louange à Allah, Seigneur des mondes, et que la paix soit sur vous, de la part de celui qui vous aime, Mohamed ibn Mechri. J’ai écris ces mots par l’autorisation de Seïdina et si vous vous interrogez à son sujet, il va bien et il est en bonne santé ».

Voici une autre lettre que Seïdina Ahmed Tidjani (�) envoya aux frères de cette région : « Après la

louange d’Allah -qu’Il soit Glorifié et Exalté- puissante est Sa Grandeur, élevé est Sa Force, sanctifié est Sa Majesté et Sa Générosité. Cette lettre est adressée à l’ensemble des frères de la ville de

Guemar et à chacun personnellement. Que la Paix soit sur vous ainsi que Sa Miséricorde et Sa Bénédiction. Ensuite, nous avons reçu les questions que vous aviez posées concernant l’Ouird, la

Wadhifa, et le Dhikr du vendredi (‘Asrou). La réponse est qu’en ce qui concerne cette Tariqa, elle manifeste, pour celui qu’Allah lui a permis, un accomplissement qui est facile, car elle est Hanifiyya,

d’origine pure, souple et indulgente en raison du peu qu’elle réclame dans ce qui a trait au Dhikr. Le temps d’accomplissement du Ouird (Lazim) est large, celui de fin de journée son temps va de la

prière du ‘Asar jusqu’à l’heure du ‘Icha et toute cette période constitue son temps préférable d’accomplissement. Celui qui l’a dépassé en raison du travail, de la maladie ou ce qui se rapporte à

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cela, le rattrape à n’importe quel moment de la nuit qui lui est possible. Le Ouird du début de journée, son temps préférable d’accomplissement va de la prière du Soubh jusqu’au moment qui

précède le Zénith (Douha El A’la), et celui qui a une excuse valide, le rattrape à n’importe quel moment de la journée.

Quant au Wadhifa, c’est une fois entre le jour et la nuit, à n’importe lequel des moments favorables

pour le faire en groupe, s’il y a un groupe, s’il est accompli seul c’est alors à n’importe quel moment souhaité. Mais, se regrouper pour la faire en groupe est une condition de validité (cela a été abrogé

et allégé, c’est devenu un devoir exigé). Les gens de la ville doivent le faire et s’ils l’abandonnent entièrement, sans jamais se regrouper, alors ils se sont opposés et sont sortis de la Tariqa. Celui qui y contrevient, en raison d’une excuse valide, sans désir d’y contrevenir, alors celui-là, c’est comme s’il

y était et il peut l’évoquer seul, celui qui y contrevient sans aucune excuse s’est perdu lui-même en délaissant des bienfaits nombreux qui n’ont pas de limites, ni de fond. Quant aux paroles étrangères

au Ouird et au Wadhifa, si elles sont nombreuses, elles annulent les oraisons, et celui à qui cela survient doit les reprendre depuis le début. Quant au Ouird du matin, celui qui l’avance avant le

lever de l’aube (Fajr) profitant de ce temps-là, sera récompensé, mais celui qui s’est fait surprendre par le lever de l’aube ne doit alors l’évoquer qu’après la prière du Soubh. Pour celui qui n’arrive pas

à apprendre la prière appelée Djaouharatou-l-Kamel, qu’il la remplace par vingt Salat Fatihi, et que la paix soit sur vous ».

Les sept villages de la région de Souf où s’est répandue la Tariqa sont Guemar, Taghzout, Kouinine,

El Oued, Bahima, Azkoum et Sidi ‘Aoun. Concernant le village de Sidi ‘Aoun, il porte le nom

d’un des plus grands Wali de son époque, connu pour ses nombreux prodiges et ses dévoilements et

il habitait ce village qui fut honoré par son nom. Il avait informé ses enfants et ses aimés, par son

dévoilement, de l’apparition prochaine d’un Wali à la valeur considérable tout en désignant la

région de ‘Aïn Madhi et cela, avant l’apparition de l’époque de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Il leur

conseilla de prendre sa Tariqa et de s’affermir dans son amour. Lorsqu’est apparue la Tariqa de

Seïdina (�), il ne fit aucun doute que c’était lui auquel Sidi ‘Aoun (�) faisait allusion et tous

s’affilièrent à lui, grands et petits. Seïdina (�) les aimait beaucoup.

iiddii MMoohhaammmmeedd SSeegghhiirr

L’aimant sincère auprès de la majesté Ahmedienne, celui que Seïdina (�) couvrait de son regard

particulier d’affection, Sidi Mohammed Seghir (�) fils du grand compagnon Sidi ‘Arbi El Achhab

(�). Notre personnage était surnommé Ibn Mechri (c’est-à-dire le fils de l’acheté) et à ce sujet il a

SS

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été rapporté que lors d’une conversation avec l’un des fils de Seïdina (�), ce dernier lui dit : « Il y a une annonce spirituelle qui te revient de droit. » Sidi Mohammed Seghir lui demanda : « Et laquelle

est-elle, ô mon maître ? » Il lui répondit : « J’ai trouvé inscrit dans le « livret caché » que le Prophète (�) a racheté ton père Sidi ‘Arbi à Seïdina Ahmed Tidjani (�) ». Depuis ce jour notre

personnage fut surnommé le fils de l’acheté (Ibn Mechri). Sidi Mohammed Seghir (�) voyagea avec

le fils de Seïdina (�) depuis Fès jusqu’à ‘Aïn Madhi et il mourut dans les environs de cette ville.

Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (�) répondit à une de ses demandes de conseil en lui envoyant la lettre

suivante : « Tu as voulu avoir un conseil pour Allah et son Prophète (�), or pour l'époque où l'on

vit, en ce moment même, il ne reste plus de conseil ou d'œuvre à faire (car le conseil est nécessaire quand il est profitable et non nuisible), Allah a décidé pour ses esclaves que la terre allait se

corrompre avec ceux qui y habitent. Il ne reste plus alors de l'œuvre que celui dont Allah a fait don de l'amour de Sidi Cheikh Ahmed Tidjani (�) extérieurement et intérieurement. On demande à

Allah et au maître de l'existence (�) qu’ils nous donnent la grâce de l'amour du Prophète (�) et l’amour de Sidi Cheikh Ahmed Tidjani (�) et qu’il nous rassemble ainsi que toi et l'ensemble des

frères dans son groupe. Amine. »

iiddii MMoohhaammeedd ZZiinnee SSaahhrraaoouuii

Le détenteur de la grâce authentique, à la bénédiction fulgurante, le Chérif Sidi Mohamed Sahraoui

(�). Il faisait partie des grands à l’ouverture manifeste dans cette Tariqa. Il a été rapporté qu’une fois

il partit en voyage dans le désert après avoir acheté des chargements contenant toutes sortes de

nécessités destinées à ses proches et transportées par une mule qui appartenait à un membre de sa

famille. Il était accompagné d’un ami et celui-ci, au cours du voyage, le devança d’une longue

distance. Sidi Mohamed Zine Sahraoui (�), en cours de route, vit son chargement tomber de la

mule qui s’enfuyait et il se retrouva embarrassé, car il était partagé entre le fait de rattraper sa mule et

risquer de perdre sa marchandise ou rester sur place, mais être dans l’incapacité de pouvoir

transporter lui-même cette lourde charge. Face à cette situation inextricable, il invoqua Allah (�)

par l’intermédiaire de Sidi Ahmed Tidjani (�) et il n’y avait pas l’ombre d’une personne sur la route

à ce moment-là.

Alors qu’il se trouvait encore en pleine invocation, il vit venir à sa rencontre une personne avec une

monture qui l’interrogea sur sa situation et Sidi Mohamed Zine (�) lui expliqua que sa mule s’était

enfuie le laissant ainsi avec son chargement. Le personnage lui répondit alors : « Sache que je ne suis

venu à toi que pour transporter ton chargement ». L’homme transporta toute la marchandise puis ils

SS

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rejoignirent le compagnon de voyage de Sidi Mohamed Zine Sahraoui (�) et ils continuèrent la

route jusqu’à arriver à leur destination. Une fois arrivé et la marchandise déchargée, Sidi Mohamed

Zine (�) ne retrouva plus la trace de ce mystérieux personnage qui avait disparu aussi rapidement

qu’il était apparut. Puis il se rappela sa mule à laquelle il était attaché et il implora Allah (�) de la lui

ramener par la bénédiction de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Et alors qu’il passait la nuit chez lui, il

entendit un bruit de sabot et il sortit voir ce qu’il en était. Il trouva sa mule qui était revenue sans

personne avec elle, il rendit grâce à Allah et il sut avec certitude que tout cela était arrivé par la

bénédiction de Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii MMookkhhttaarr DDaabbbbaagghhTTiilliimmssaannii

L’homme béni, le Connaissant parfait, le Majdhoub cheminant dans cette Tariqa selon le plus droit

chemin, Abou Mohamed Sidi Mokhtar ibn ‘Abdallah Tilimsani (�). Il était réputé pour son

dévoilement évident et son mérite authentique.

Il lui arrivait parfois des états étonnants comparables à ceux des Malamati et les frères riaient de lui

par des plaisanteries anodines en apparence alors qu’en réalité il s’agissait d’acharnement à son

encontre. Il a été dit le concernant que lorsqu’il arrivait dans l’oraison du Wadhifa au 7ème grain de

la Djaouharatou-l-kamel, il était pris d’un état intense et il accélérait dans sa récitation puis ne

reprenait le contrôle de lui-même qu’à sa clôture. Le Mouqadem Sidi Mohamed Belgacem Basari

(�) le blâmait pour cette raison, mais notre personnage ne répondait rien à cela. Une autre fois

également, au cours de cette même oraison, lorsqu’il arriva au 7ème grain il se leva en raison de

l’excès des théophanies qui l’envahirent et il sortit précipitamment. Quand les frères eurent clôturé

la récitation du Wadhifa, le Mouqadem en question leur dit sur un ton plaisantin : « Cette fois-ci il n’a pas pu patienter, il s’est levé et il est sorti ! » C’est alors qu’il fit un songe où il se voyait au côté

de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui lui disait : « Que t’arrive-t-il avec Sidi Mokhtar ? Occupe-toi de

ton nefs et ne sois pas importun ! » Il se réveilla en sursaut et depuis ce jour-là il cessa les

plaisanteries à son sujet.

Concernant son dévoilement on rapporte sur notre personnage que les gens ont pu constater l’éclat

de son dévoilement authentique le jour où un groupe de frères ont beaucoup plaisanté sur lui

jusqu’à ce que l’un d’eux lui demande en guise de moquerie : « Est-ce que tu as vu quelque chose

pour moi cette fois-ci ? » Il lui répondit : « Oui, j’ai vu que tu allais mourir dans quatre mois, tel jour. » Et c’était certes ce qu’Allah avait destiné à cette personne. Par la suite, Sidi Mokhtar

SS

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130

Dabbagh (�) abandonna l’assise avec les gens et les plaisanteries avec eux jusqu’à ce qu’il mourut

dans la ville de Meknès.

iiddii MMoouuffaaddaall IIbbnn BBoouu’’iizzaa EEll MMeekknneessssii

Ce compagnon fermement enraciné dans l’amour sincère envers Seïdina Ahmed Tidjani (�) faisait

partie des devanciers, ceux qui ont pris la Tariqa à son apparition. Lorsqu’il entendit les mérites de

cette voie bénie, il ne put se contenir et il se jeta auprès de Seïdina (�) en l’implorant sans cesse de

lui donner l’autorisation. Seïdina (�) lui demanda : « Connais-tu les conditions de notre Tariqa ? »

Il lui répondit : « Ô Mon Maître ! Je n’ai nullement besoin de les connaître, je les accepte toutes

quelles qu’elles soient, ce que j’ai pu entendre de ses grâces et de ses biens me suffit » Seïdina (�) lui

transmis alors la voie et Sidi Moufadal (�) ne cessa jamais de les accomplir comme il convient. Sidi

Moufadal (�) éprouvait également un amour intense envers la descendance du Prophète (�)

(Ahlou baït) et cela fut aussi la raison qui le poussa à quitter Meknès pour Tatwan. En effet, il

entendit un jour une personne insulter un Chérif (descendant du Prophète (�) et Sidi Moufadal (�)

l’interpella : « Celui-ci est un Chérif et tu l’insultes !? » L’homme lui répondit : « Oui et même s’il

en est un ! » Sidi Moufadal (�) jura qu’il ne résiderait pas plus longtemps dans une région où l’on

insulte un descendant du Prophète (�) et il partit s’installer à Tatwan jusqu’à ce qu’il y décède.

Il s’était mis de lui-même au service de Sidi Mohamed El Ghali Boutaleb (�) et il a effacé aux

héritiers de Sidi Mohamed El Ghali (�) la dette qui lui revenait en affirmant : « Même si je me

vendais au marché je n’aurais pas rendu à Sidi Mohamed El Ghali la valeur qui lui revient.» Parmi

les choses étranges qu’on lui attribue, il y a qu’il disait : « Celui-là va faire partie de la Tariqa, celui-

là ne va pas en faire partie. » ou encore « Celui-là va prendre le Ouird et celui-là ne va pas le prendre » et effectivement tout se passait comme il le prévoyait. C’est également lui qui a entendu

Seïdina (�) dire : « L’ensemble des portes des évocations et des secrets a été fermé et seule est restée ouverte celle de la prière sur le Prophète (�) et la porte du nom « El Latif » comme ont été fermé

aussi la porte de la magie et de l’alchimie à l’approche de la mort du Sultan Mohamed Ibn Abdallah par l’autorisation du Prophète (�) et celui qui accompli une de ces choses-là et qui le fait à la

perfection alors le rouhani qui est en charge de ses secrets les lui corrompra et tout cela par la permission d’Allah et en conformité avec l’autorisation du Prophète. »

SS

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iiddii HHaajjjj MMoouussssaa IIbbnn AAhhmmeedd IIbbnn BBeettttoouunn SSeemmgghhoouunnii

Il comptait parmi l’élite des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�), de ceux qui le

connaissaient avant qu’il n’obtienne l’autorisation de transmission et qui l’ont suivi par la suite,

recueillant par son intermédiaire des secrets et des lumières. L’éminent intermédiaire Sidi Mohamed

Ibn ‘Arabi Damraoui (�) lui accordait une grande valeur, il reconnaissait en sa personne la grâce et

la perfection de la connaissance. Il considérait que Sidi Hajj Moussa était au même degré que Sidi

‘Abdallah Ibn Sa’d (�), une élite parmi les aimés de Seïdina (�).

Dans une lettre que Sidi Hajj Moussa expédia à Seïdina Ahmed Tidjani (�), il sollicita son

autorisation pour lui et son compagnon afin qu’ils puissent évoquer les deux noms « Ya rahman, ya

rahim » (selon un certain procéder), cela à n’importe quel moment. Depuis, ils s’occupaient de le

faire chaque nuit du jeudi du ‘Icha au lever du soleil jusqu’à ce qu’ils eurent atteint l’exaucement.

Dès lors, lorsqu’ils désiraient quelque chose ils évoquaient ces deux noms un certains nombre de

fois puis ils disaient : « Réponds, Ô ! Serviteur de ces deux nobles Noms et fais ceci et cela pour nous ». Les encens qu’ils utilisaient la nuit du jeudi, étaient le « Jaoui » sans rajouter autre chose au

commencement de l’évocation.

Seïdina (�), avant d’avoir atteint le Fath, autorisait l’évocation des Noms à ses aimés ainsi qu’à ses

proches et ses élites parmi ceux qui étaient fermement attachés à lui. Ces évocations étaient en vue

du bienfait qu’elles procuraient dans l’acquisition des biens particuliers, afin de les aider à atteindre

la vérité ou pour repousser la nuisance provenant des créatures. Par la suite, il s’en détourna

complètement et il ne se préoccupait que de ce qui était profitable aux communs des gens, quant

aux élites ils continuaient de les accomplir. Ensuite, Seïdina Ahmed Tidjani (�) le défendit à tous

ceux qui employaient leur temps dans de tels actes, jusqu’à interdire au noble intermédiaire Sidi

Mohamed Ibn ‘Arabi Damraoui (�) d’utiliser un secret particulier qu’il accomplissait en présence

des frères. Seïdina lui dit (�) : « Si jamais tu recommences, la relation entre toi et moi sera

coupée ». Ce dernier abandonna sur-le-champ cette pratique en dépit du profit qu’il en récoltait

auparavant.

Il a été rapporté que Sidi Hajj Moussa (�) avait un jardin et un jour il trouva une grappe de raisin

exceptionnelle par sa taille et sa qualité. Quand il constata cela, il la cacha à l’abri des regards par

crainte du « mauvais œil » et couvrit la grappe avec la branche de sa vigne. Il s’occupa lui-même

d’arroser le jardin et chaque fois qu’il regardait la qualité exceptionnelle de cette grappe il désirait

intérieurement qu’elle soit entre les mains de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Malheureusement, ce

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dernier était à Fès alors que lui se trouvait à Boussemghoune. Pourtant, il ne cessa pas d’éprouver ce

désir jusqu’au jour où en entrant dans son jardin, il ne trouva plus la grappe parvenue à maturité et il

en fut peiné. Après quelques jours, certains voyageurs qui revenaient de Fès vinrent trouver notre

personnage. Ils lui adressèrent le salut de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et ajoutèrent qu’il lui faisait

savoir que le dépôt lui était bien parvenu, que la grappe ne lui avait pas été dérobée comme il le

croyait. Sidi Hajj Moussa (�) s’est réjoui que celle-ci soit arrivée à son maître (�) de manière

miraculeuse et il rendit grâce à Allah.

iiddii MMoouussssaa IIbbnn MMaa’’zzoouuzz

Le Chérif et Mouqadem, un des piliers de cette Tariqa qui avait les pieds enracinés dans cette noble

voie, détenteur d’une aspiration élevée, Abou 'Abdallah Sidi Moussa ibn Ma'zouz (�). Il avait une

Ouverture authentique et un dévoilement fulgurant et il fait partie des dix personnes à qui le

Prophète (�) avait garanti l’acquisition de la grande Ouverture comme l’avait évoqué Seïdina

Ahmed Tidjani (�).

Il a été rapporté que notre personnage posait beaucoup de questions à Seïdina (�) car il faisait

d’intenses recherches et certaines élites parmi les compagnons craignaient pour lui ce manque

d’Adeb. Aussi, un jour où il se leva de son assise avec Seïdina Ahmed Tidjani (�), l’aimé sincère

Sidi Mohamed Salassi (�) qui était plus âgé que lui, l’interpella en ces termes : « Ô ! Sidi Moussa, je crains pour toi lors de ton assise avec Seïdina l’insistance de tes questions, ce qui est un manque de

convenance du disciple face à son Cheikh ». Et il continua à lui parler dans ce sens jusqu’au

moment où Seïdina (�) les fit appeler tous les deux pour qu’ils se présentent à lui. Ils se sont

conformés sur-le-champ à cet ordre et dès qu’ils arrivèrent devant Seïdina (�), il clama à Sidi

Mohamed Salassi (�) : « Qu’as-tu donc envers Sidi moussa ! ? Sache qu’il est aimé auprès de nous

et cela, quelle que soit sa situation ». Depuis ce jour, chaque fois qu’il le croisait, il lui disait : « Ô ! Sidi Moussa n’ait aucune crainte, car tu fais partie des aimés ».

De nombreux prodiges et merveilles ont été rapportés à son sujet et parmi eux le fait qu'un jour,

alors qu'il était assis chez lui à Fès, un chaton entra par la porte et commença à miauler en arpentant

la pièce de long en large. Sidi Moussa ibn Ma'zouz (�) dit alors à son fils : « Lève-toi mon fils et

ramène ce chaton dans telle demeure de la rue Sa'oud, c'est de là qu'il vient, c'est lui qui me l'a dit ».

Ce dernier s'étonna et obéit à son père, il le laissa donc devant la maison en question et le chaton en

fut ravi. En repartant, son fils entendit une voix provenant de la maison : « C'est le chaton qu'on a

SS

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abandonné dans tel endroit, le voilà revenu, comment a-t-il pu retrouver le chemin du retour malgré la distance éloignée ? ».

iiddii MMoouu’’ttii

Le détenteur des nobles caractères au cœur saint et aux nombreux mérites, Sidi Mou’ti (�). Il a pris

la Tariqa auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) alors qu’il était jeune, celui-ci l’aimait et le couvrait

de son regard d’affection. Il en était de même pour l’élite des compagnons qui prenait

particulièrement soin de lui en raison de la haute place que détenait son père auprès de Seïdina

Ahmed Tidjani (�).

Il est celui qui a assisté à l’événement suivant et il raconte : « L’Émir de l’époque avait fait mettre en

prison un groupe d’entre les tribus Ahlaf en raison d’un trouble qu’ils avaient causé et il avait

interdit de les libérer. Lorsqu’ils apprirent l’attachement particulier de l’Émir envers Seïdina (�), un

groupe de la tribu Ahlaf parti lui demander secours et se rendit devant la porte de sa maison. Une

fois devant sa demeure, ils se mirent à maltraiter deux taureaux afin de valoriser leur honneur

comme il est de coutume chez certaines tribus lorsqu’ils veulent se protéger d’un ennemi ou avoir

accès à leurs désirs. Seïdina Ahmed Tidjani (�) sortit à leur rencontre et il constata les tortures qu’ils

infligeaient aux taureaux, il s’en attrista puis s’exclama : « Mais qu'est-ce qui vous pousse à commettre ces actes horribles !? » Ils s’excusèrent en prétextant : « Nous ne voulions que t’honorer, nous avons craint que tu nous rejettes sans accepter de nous accompagner auprès de l’Émir. Il a

récemment jeté en prison des membres de notre tribu alors qu’ils n’ont commis aucune faute qui mérite cette punition. Nous implorons Allah et ensuite toi-même afin que tu intercèdes auprès de

lui en leurs faveurs, peut-être qu’Allah nous apportera la délivrance ou la déposera entre tes mains

bénies… » Et ils continuèrent ainsi à le flatter.

Cependant, Seïdina Ahmed Tidjani (�) a été particularisé par Allah d’une aspiration qui ne se

satisfaisait point des éloges ni des flatteries provenant des créatures et il leur répondit : « Si vous désirez une invocation dans le bien de ma part alors je le ferais, mais si vous désirez mon

intervention auprès de l’Émir ou un autre que lui alors sachez que je ne décide rien de ses affaires. »

Le plus raisonnable et le plus respectueux d’entre eux lui dit : « Ô maître, nous désirons que tu

invoques le bien pour nous. » Seïdina Ahmed Tidjani (�) invoqua en ces termes : « Qu’Allah résolve tous vos problèmes très prochainement » et il leur fit signe de se diriger vers le gouverneur

pour lui exposer leur demande et Allah leur apportera la délivrance. Le groupe se rendit alors auprès

du gouverneur et ils discutèrent avec lui au sujet de la libération des prisonniers de leur tribu. Par la

SS

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bénédiction de Seïdina Ahmed Tidjani (�), cela se fit sans aucune difficulté bien qu’ils n’espéraient

pas vraiment l’acceptation de leur requête. Ils ressortirent pourtant de chez le gouverneur

accompagné de tous les anciens prisonniers et se rendirent directement à la demeure de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) heureux de sa pieuse invocation. Ils prirent de lui la Tariqa Mohammediya et

retournèrent auprès de leurs tribus dans la meilleure situation.

iiddii NNaa’’iimmii iibbnn ZZiiddaannee,, ddee llaa ttrriibbuu ddeess AAoouullaadd KKhhlliiff pprrèèss ddee TTiiaarreett

Il fait partie des aimés de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et il était auparavant un brigand immergé dans

l’agression, l’oppression, le vol de marchandises et l’effusion de sang dans la région où il sévissait. La

terre cherchait protection contre ses agissements et malgré cela il fut devancé par l’Assistance

Divine. Son guide est venu le prendre par la main afin de le conduire au summum de ses objectifs,

ses yeux se sont réjouis par l’espoir qui résulte d’un apaisant repentir entre les mains de Seïdina (�).

Au cours d’une période, les habitants de ‘Aïn Madhi et de ses environs se retrouvèrent dans un

extrême dénuement et manquaient du nécessaire pour leur survie. En effet, en raison des troubles

qui survenaient sur la région et qui rendaient les voyages dangereux, il leur était impossible de partir

s’approvisionner en toute sécurité. Aussi s’adressèrent-ils à Seïdina (�) pour qu’il écrive à notre

personnage et lui demande d’accompagner la caravane dans sa destination afin d’assurer sa sécurité,

cela leur permettrait de vendre leurs marchandises et d’acheter leurs nécessités. Seïdina (�) lui

écrivit avant le départ de la caravane et notre personnage lui répondit en disant qu’il était volontaire

pour la protéger dans son allée comme dans son retour, qu’il s’opposerait à tout voleur ou agresseur

jusqu’à ce qu’ils atteignent leurs destinations puis retournent en paix et en sécurité. Cependant, il

émit une condition qui était de lui garantir le Paradis et le bonheur éternel. Seïdina (�) lui écrivit

de nouveau pour accepter sa requête.

Dès lors, la caravane voyagea en direction de la région désirée où ils purent accomplir leurs tâches

en dépassant leurs espérances jusqu’à ce qu’un campement, qui se trouvait dans les environs d’Oran

et qui avait appris leur présence dans telle région, se mit en route pour intercepter et attaquer la

caravane. Notre personnage se rendit alors auprès des habitants de la ville de Seïdina Ahmed Tidjani

(�) et il leur ordonna de rejoindre leur emplacement en les informant de l’évènement qui allait

survenir. Il leur dit aussi que son objectif était de tenir son engagement envers Seïdina Ahmed

Tidjani (�) afin qu’il obtienne la garantie entière de sa part, ainsi la caravane rentra en paix et

comblée. Peu de temps après Na’imi ibn Zidane (�) se rendit de lui-même auprès de Seïdina (�)

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135

et s’affilia à lui tout en se repentant dans ses mains. Seïdina (�) lui annonça de bonnes nouvelles et il

lui demanda également de veiller, suivant la mesure de ses possibilités, à s’opposer aux injustices.

Suite à cela, notre personnage rentra dans sa région où il a assaini son secret et parfait son âme. Il est

décédé alors qu’il était au summum de l’effort pour effacer l’ardoise des peines et des souffrances.

Une élite de la voie raconte, concernant notre personnage, qu’il rencontra à la Mecque l’un des

Wali et ce dernier l’informa qu’il fut désigné responsable pour rattraper toutes les prières que Sidi

Na’imi n’avait pas pu rembourser, cela par ordre du Prophète (�). Il a aussi été rapporté qu’un

grand Wali se présenta aux habitants du désert à l’époque des grandes chaleurs, alors qu’il jeûnait et

il continua à jeûner énormément durant toute la période de son séjour. Il fut interrogé à ce sujet, il

répondit : « Le Pôle Sidi Ahmed Tidjani (�) a ordonné à tous les Wali de cette époque de

rembourser ce qui était à la charge de Sidi Na’imi ibn Zidane (�) par délégation à son égard. »

Ainsi était-il l’un de ceux qui jeûnait à sa place conformément à l’ordre reçue et Allah est le plus

savant.

iiddii OOmmaarr CChhaarraaïïbbii

Le pieux Wali, au négoce fructueux, à la bénédiction élevée, Sidi Omar Charaïbi (�). C’était un

homme fermement enraciné dans cette voie, il évoquait en abondance et il lui avait été attesté

l’acquisition de la Grande Ouverture. Il était connu comme vendeur de sucreries et à tous ses clients

venus lui en acheter, il disait : « Mange-la en récitant la Fatiha. » Il avait une voix harmonieuse dans

le chant des auditions spirituelles, il se levait dans les assemblées d’évocations en présence de Seïdina

Ahmed Tidjani (�) et il récitait des chants religieux. Sa voix était aussi mélodieuse que les flûtes de

Daoud (�).

Il a été rapporté à son sujet par le savant Sidi Ahmed Kala (�) qu’une fois, au cours de la nuit, il se

trouvait dans la maison de notre personnage en compagnie de quelques frères. À cette époque les

gens se trouvaient en grande difficulté en raison d’une sécheresse et ils ne cessaient de réclamer la

pluie. Le groupe se mit à discuter de ce sujet avec notre personnage et il se mit à leur dire

simplement : « Si vous désirez que tombe la pluie, vous devez alors m’attacher les mains derrière le

dos. » Dès que le groupe entendit ses propos, ils se précipitèrent sur lui et chacun se mit à l’attacher

avec ce qu’il trouvait, certains allant jusqu’à utiliser leurs turbans, il constata ainsi leur détermination

à faire tout ce qu’il faudrait pour qu’il pleuve. Lorsqu’ils l’attachèrent et le placèrent au-dessus de la

demeure en faisant le serment solennel de ne pas le détacher avant que ne tombe la pluie, il fut pris

d’un état spirituel intense et il invoqua Allah (�) tout en pleurant. Tandis qu’ils se trouvaient dans

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cette situation, il se mit à pleuvoir à verse d’une pluie abondante bien que le ciel était auparavant

dénué de nuage et ils en restèrent abasourdis.

En le délivrant de ses liens, ils l’interrogèrent sur les raisons qui l’avaient poussé à dire de tels propos

et il leur expliqua : « Quand nous avons parlé ensemble du manque de pluie, cette pensée survint dans mon esprit. J’ai alors placé une bonne opinion sur Allah (�) par l’intermédiaire de Seïdina (�)

et j’étais intimement convaincu que si vous me faisiez cela, Allah vous abreuverait sans aucun doute et je n’étais plus conscient de moi-même jusqu’à vous informer. Puis lorsque vous avez exécuté

mes propos, j’ai regretté amèrement ce qui est arrivé bien que les regrets ne me servent à rien, mais Allah valida cela et Louange à Allah. »

iiddii OOmmaarr EEll ‘‘IIrraaqqii

L’homme à l’Ouverture spirituelle évidente, aux secrets éblouissants, à la valeur élevée et à la grâce

majestueuse, le Chérif authentique Sidi Omar El ‘Iraqi (�). Il faisait partie des grands méritants

parmi les compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui a attesté pour lui l’obtention de

l’Ouverture spirituelle. Il lui a annoncé aussi que le Prophète (�) lui a certifié que notre personnage

faisait partie de sa véritable descendance. Il avait une aspiration élevée et était toujours de bonne

humeur. Il ne cessa de préserver les évocations qu’il reçut de Seïdina (�), et ce, jusqu’à ce qu’il

mourut et il fut enterré dans l’emplacement des Iraquiens à proximité de la porte de Fès appelée

Bab Ftouh.

iiddii ‘‘OOmmaarr ffiillss ddee SSiiddii MMoohhaammeedd ffiillss ddee SSiiddii IIddrriissss,, FFiillss dduu PPôôllee SSiiddii AAbbddeellaazziizz DDaabbbbaagghh

Le majestueux Chérif Sidi ‘Omar (�) fils de Sidi Mohamed, fils du grand Pôle et Ghaouth célèbre,

celui que l’on désigne dignement du doigt de l’Orient à l’Occident, celui qui détenait les lumières

de la Connaissance Divine, aux nombreux prodiges et au degré excellent Sidi Abdelaziz Dabbagh

(�). Notre personnage était sur les traces de son grand-père dans la conformité aux caractères

prophétiques et l’acquisition des traits les plus honorifiques. Malgré ce qu’Allah lui avait donné

comme secrets bien gardés et sciences dissimulées et aussi malgré son rang éminent et son mérite

célèbre, il recherchait intensément celui qui pourrait le conduire sur le chemin de la Connaissance

la plus parfaite, il s’acheminait d’une voie spirituelle à une autre. Il ne se satisfaisait pas de se

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complaire en ce qu’il détenait comme honneur, et ce, jusqu’à ce qu’Allah lui permit d’atteindre

son espérance. En effet, il entendit parler de la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (�), il lui écrivit et

lui demanda l’accès à cette noble Tariqa cela après l’avoir auparavant rencontré.

Seïdina (�) lui renvoya une lettre dont voici un extrait du contenu : « Louange à Allah seul, et que la prière d’Allah soit sur notre maître Mohammed et sur sa famille. Ensuite, après la louange d’Allah

qu’Il soit Glorifié et Exalté, Sa Puissance est Magnifiée, Son Immensité est Elevée, Sanctifiée est Sa Majesté et Sa Générosité. Cet écrit est adressé à notre maître ‘Omar descendant du Pôle relié, le

Ghaouth parfait, le Cheikh aux lumières Seigneuriales, notre excellence Abdelaziz Dabbagh, qu’Allah nous soutienne tous deux comme Il l’a soutenu. Que la Paix soit sur vous ainsi que la Miséricorde d’Allah et sa bénédiction, de même pour l’ensemble de votre famille et de vos enfants

et pour tous ceux qui sont liés à vous parmi les compagnons, les proches, les amis et les aimés, de la part de celui qui vous écrit, le serviteur pauvre en Allah, Ahmed ibn Mohamed Tidjani.

Nous demandons à Allah, Exaltée est Sa Grandeur, Elevés sont Ses Noms et Ses Attributs, qu’Il

vous préserve contre l’apparition de toute source de malheur et nuisance et qu’Il descende en vous et par vous la vigueur parfaite ainsi que la force et la sécurité face à tous les maux et qu’Il purifie

votre cœur et votre forme, en général et en détail, contre tout ce qui est autre qu’Allah, et qu’Il vous apaise par le maintien constant auprès de Lui, détaché de tout autre que Lui jusqu’à remporter

le summum du désir et de l’espérance. Amin. Que la prière d’Allah et le salut soient sur notre maître Mohammed, sur sa famille et ses compagnons. Vous nous avez écrit afin de réclamer

l’évocation de nos oraisons, je vous les écris à la suite pour vous : c’est la formule de demande de pardon « ASTAGHFIROULLAH » cent fois, la Salat Fatihi cent fois et elle est connue ensuite après elle la parole « LE ILEHA ILA ALLAH » cent fois […] »

Notre personnage a rapporté les propos suivants de son aïeul, l’immense Pôle : « Certainement

l’époque à venir est très ténébreuse, cependant je vois sur le front de la majeure partie des enfants une lumière immense qui brille, provenant de la lumière de la sainteté et qui montre qu’il leur est

réservé ainsi qu’à leurs enfants de hautes stations avec ce qu’elles contiennent en tant que faveurs particulières. » Il considérait, ainsi qu’un groupe d’entre les gens de l’Ouverture au sein de cette

Tariqa, que ces enfants sont ceux qui prendront de la part de Seïdina Ahmed Tidjani (�)

directement ainsi que de leurs enfants et Allah est le plus savant.

Seïdina (�) aimait beaucoup notre personnage, d’un amour particulier et il le rapprochait de lui, il

faisait partie des quelques élites qui eurent le privilège d’assister à la gravure du Nom Suprême et

son enfouissement par Seïdina (�) dans un des piliers de la Zaouiya. Cela pour la protection et la

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préservation de ses compagnons où qu’ils se trouvent, ce pilier est connu entre autres sous

l’appellation du « Pilier d’or » et il était courant que Seïdina (�) s’asseye près de lui.

iiddii SSaahhnnoouunn iibbnn EEll HHaajjjj

Le savant majestueux, unique en son temps, à la science luxuriante et au degré somptueux, Abou

‘Abdallah Sidi Sahnoune ibn El Hajj de Laghouat (�). Il faisait partie des plus éminents savants de la

Tariqa auquel on se référait. Il a pris la Tariqa auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui lui écrivait.

Voici une lettre qu’il reçut de Seïdina (�) pour les disciples de Laghouat où il y évoque quelques

grâces qu’Allah lui a octroyées :

« Après la mention du nom d’Allah et la prière et le salut sur le Prophète, par la grâce d’Allah cet écrit est adressé à nos aimés et amis sincères, untel et untel et à l’ensemble des disciples qui sont

auprès de lui à Laghouat et chacun par son nom et personnellement.

Que la Paix soit sur vous ainsi que la Miséricorde d’Allah et Sa bénédiction de la part de celui qui vous écrit, le serviteur pauvre en Allah, Ahmed ibn Mohamed Tidjani, ensuite : Nous demandons à

Allah qu’Il soit Glorifié et Exalté qu’Il vous soutienne par Son Aide et qu’Il déverse sur vous les océans de Sa Grâce et de Son Amitié, et qu’Il vous suffise face aux soucis de ce monde et de l’au-

delà et qu’Il vous préserve de la pauvreté de ce monde et du châtiment de l’au-delà. J’attire votre

attention sur le fait que la grâce d’Allah n’a pas de limite et que la grâce est détenue entièrement par

Allah et qu’Il la donne à qui Il veut et je vous annonce que personne d’entre les saints, que sa valeur soit grande ou petite, ne peut atteindre notre station auprès d’Allah dans l’au-delà, ni même

l’approcher, et ce, pour l’ensemble des saints après l’époque des compagnons jusqu’au jour où l’on soufflera dans la Trompe.

Il n’y a personne parmi eux qui peut atteindre notre station, ni même l’approcher en raison de l’inaccessibilité pour l’ensemble des intelligences et la difficulté de son cheminement pour les plus

grands d’entre les sommités et je ne vous dis cela qu’après l’avoir entendu et avoir été assuré directement du Prophète (�), et il n’est possible à aucun d’entre les grands Hommes (les Wali) de

faire rentrer l’ensemble de ses compagnons au Paradis sans jugement et sans subir de châtiment sauf pour moi seul, et cela, même s’ils ont atteint ce qu’ils ont atteint comme pêché et fait ce qu’ils ont

pu faire comme désobéissance (et cela car il a évoqué qu’il a demandé à Allah qu’Il leur garantisse le repentir et la sainteté avant de mourir). Au-delà de cela il y a des choses qu’il m’a évoqué à leurs

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sujets et qu’il leur a garanties dont il ne m’est pas permis de parler, ils ne se verront et ne se connaîtront que dans l’au-delà. Malgré cela nous ne nous moquons point de la sacralité de nos

maîtres les Wali ni ne dénigrons leur valeur, honorez la sacralité des Wali, les vivants comme les morts, car celui qui honorera leur sacralité, Allah l’honorera et celui qui les méprisera Allah

l’humiliera et sera en colère contre lui, ne dénigrez pas la sacralité des Wali. Et que la Paix soit sur vous. »

iiddii TTaahhaarr BBoouutteeïïbbaa

Le Wali parfait, le Connaissant relié, enraciné dans la sainteté et connu pour son obtention de la

Grande Ouverture, entouré par le regard d’attention et à la bénédiction immense, Abou Abdallah

Sidi Tahar Bouteïba Tilimsani (�), l’une des élites parmi les détenteurs de l’Ouverture Spirituelle

au sein de cette Tariqa Hanifiya. Il était l’un des signes éclatant d’Allah, célèbre pour ses prodiges si

nombreux qu’il est impossible de tous les mentionner et son obtention de la Grande Maîtrise

(Khilafat) au sein de cette Tariqa Ahmediya Tidjaniya fut attestée. Il reçut un diplôme général de la

part de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et c’est par son intermédiaire que la Tariqa fut connue dans tous

les environs de Tlemcen. Les disciples de cette ville mentionnaient des évènements très étonnants le

concernant ainsi que sur son degré. Ils évoquent également qu’il voyagea avec Seïdina (�), qu’il a

accompli le Hajj et la ‘Omra en sa compagnie et d’autres choses incroyables. Cependant, certains

frères rejettent la plupart des récits rapportés à son sujet et Allah est le plus savant sur la réalité des

faits.

Sidi Ahmed ‘Abdelaoui (�) a rapporté un évènement lui étant survenu avec notre personnage

lorsqu’il se trouvait à Tlemcen. En effet, il désirait renouveler son affiliation dans la Tariqa auprès de

lui, il a raconté : « Je me suis dit en moi-même comment renouveler mon affiliation auprès de ce Mouqadem alors que je l’ai pris auparavant auprès des grands compagnons de Seïdina (�) tel le Pôle

Sidi Hadj Ali Tamacini (�). Je n’ai pas donné de suite à ma pensée. Alors que je me trouvais à Tlemcen, assis devant la boutique d’un des frères, Sidi Tahar Bouteïba se présenta devant moi et me

dit par dévoilement : « Une personne voulut prendre l’autorisation de Seïdina (�) directement sans avoir d’intermédiaire et Seïdina dit alors à la personne qui lui rapporta son objectif : « Allez lui dire

qu’il est autorisé » ensuite Sidi Tahar (�) continua son chemin. » Sidi Tahar Bouteïba (�) est

enterré à Tlemcen.

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iiddii HHaajjjj TTaaïïeebb QQaabbaabb

L’homme béni et méritant, le Wali parfait, le guide suprême qui a sauvé l’aveugle comme le

clairvoyant, celui qui a rassemblé les mérites qui sont dispersés chez les autres, celui qui aimait

Seïdina Ahmed Tidjani (�) et qui était aimé de lui entre tous les frères, le Mouqadem majestueux,

Sidi hajj Taïeb Qabab (�). Il fait partie de l’élite des élites parmi les compagnons de Seïdina (�) et

de ceux qu’il a autorisés de son vivant, pour la transmission du noble Ouird. Il fait également partie

de ceux qui ont bénéficié de son regard particulier et de sa comparaison. Il laissait des

recommandations aux frères à son sujet et parfois en leur écrivant, il le particularisait en le

mentionnant sans mentionner autrui. Notre personnage était entièrement soumis aux affaires et aux

commandements de Seïdina Ahmed Tidjani (�), il était auprès de lui comme le mort aux mains de

son laveur, il fait partie des devanciers, de ceux qui étaient les premiers au début du 13ème siècle de

l’Hégire.

Parmi les lettres que Seïdina (�) envoya, il y a celle qui a été dictée à Sidi Mohamed ibn Mechri

(�) : « Après l’évocation du nom d’Allah et la prière sur le Prophète (�), de la main du juriste et scribe de Seïdina, Sidi Mohamed ibn Mechri : De la part de notre Maître et guide à l’adresse de

l’ensemble des disciples de Fès, que la paix soit sur vous ainsi que la miséricorde d’Allah et sa bénédiction, ensuite :

Nous demandons à Allah, que soit Exalté Sa Puissance, qu’Il déverse sur vous les océans de ses bienfaits et de ses bonnes grâces et qu’il vous suffise contre l’ensemble des maux et des malheurs, ce

qui est apparent comme ce qui est caché. Qu’Il submerge vos péchés de l’océan de Son Pardon et de Sa Générosité, et qu’Il vous regarde en ce monde comme en l’au-delà par le regard de Sa

Miséricorde, de Son Amour et de Sa Sollicitude. Qu’Il vous fasse clôturer votre vie dans le même bonheur par lequel l’ont clôturé les Alliés d’Allah (Aouliya) et qu’Il vous protège durant les

revirements de situations, par Son regard d’attention, de sauvegarde et de douceur, Il est le Capable en toute chose. L’ensemble de cette invocation du début à la fin ne provient que de Seïdina et pour

l’ensemble des frères, sans que je n’aie rajouté un seul mot. On demande à Allah de pouvoir tous faire partie de cet ensemble. Amin.

La chose sur laquelle j’insiste, c’est que vous considériez bien Sidi Hajj Taïeb Qabab, car il est notre mandataire auprès de vous et nous l’avons établi là-bas afin qu’il soit un profit pour les gens. Celui

qui s’est affilié à lui c’est exactement comme s’il s’est affilié à nous et a pris de nous. Celui-là aura

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tout ce qui a été annoncé à ceux qui ont pris de nous directement par une promesse véridique sans manquement. Et que la paix soit sur vous ».

Voici l’extrait d’une autre lettre que Seïdina Ahmed Tidjani (�) leur adressa : « Après la louange

d’Allah l’Exalté, Sanctifié sont ses Noms et Immense est Sa Noblesse et Sa Majesté. Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde d’Allah et sa bénédiction, de la part de celui qui vous aime Ahmed

ibn Mohamed Tidjani, ensuite : Louange à Allah, le Détenteur des faveurs, par le fait que vous allez bien et que vous êtes en bonne santé. On demande à Allah qu’il vous pourvoie de l’agrément et de

la soumission face à ce qui vous est prédestiné et qu’Il vous accepte par Sa Grâce et Son Agrément dans ce monde comme dans l’au-delà. Qu’Il vous saisisse par vos mains à chaque faux pas et qu’Il vous fasse accéder au summum devant les gens de son amour, de sa faveur et de ses prodiges et qu’Il

vous inscrive dans le parti des gens du Iliyyne dans le voisinage du Prophète (�). Amin.

Nous vous avions envoyé des conseils par notre aimé Sidi ‘Arbi El Achhab en lequel se trouvent l’aide pour ce monde et pour l’au-delà. Accueillez-les favorablement et mettez-les en application

vous serez épargnés de la fatigue à endurer les soucis de ce monde et ses tristesses, et inclinez vos situations devant Celui qui les gère et Il en fait ce qu’Il veut et comme Il le choisit. Faites-vous

miséricorde entre vous et entraidez-vous au bien et à la piété et ne vous entraidez point au péché et à l’agression et soyez sûr qu’un jour vous partirez, ainsi que votre famille et votre argent, dénudés.

Et le dépôt, viendra inévitablement le jour où il faudra le restituer. Alors, ne vous jalousez pas et ne vous disputez pas. Soyez des serviteurs d’Allah, frères. Celui qui aime son frère en Allah par le fait

que c’est un croyant, qu’il lui saisisse la main pour l’aider, car c’est cela le négoce fructueux, le degré élevé, le tracé agréé et la qualité pure et honorée […] ».

iiddii TTaaïïeebb SSeeffiiaannii

Le grand connaissant et le célèbre wali, détenteur des bienfaits, des lumières, des connaissances, des

secrets, le majestueux juriste d'origine chérifienne, notre maître Taïeb El Hassani connu sous le

nom de Sefiani (�). Il fait partie de l'élite des élites parmi les compagnons de Seïdina Ahmed

Tidjani (�), il est l’auteur du livre El Ifadat-l-Ahmediya qui rassemble quelques propos de

Seïdina (�) prenant soin de mentionner les raisons et les circonstances dans lesquels ils ont été

énoncés. Il avait une grande force spirituelle et il était plongé dans l'univers des connaissances et des

secrets. Il fait aussi partie des grands savants instruits dans la religion, des Wali parfaits et il avait une

connaissance complète dans la science de la lecture du Qoran (Tajwid). Il a été rapporté, par l'un

des compagnons de Seïdina Ahmed Tidjani (�), qu'il a vu notre personnage après sa mort et qu'il

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lui a demandé ce qu'Allah avait fait de lui. Sidi Taïeb Sefiani (�) lui répondit qu'Allah lui fit don de

grâces immenses et qu'il n'avait eu que du bien. De plus, il avait rencontré le Prophète (�) qui lui

offrit un grand jardin dans le paradis afin d'enseigner le Qoran aux enfants.

En outre, un autre récit raconte les circonstances de sa rencontre avec Seïdina Ahmed Tidjani (�) :

Sidi Taïeb Sefiani (�) passa en Égypte pour se rendre au Hijaz (Péninsule arabique), quand il

rencontra le majestueux Mouqadem et compagnon de Seïdina Ahmed Tidjani (�), notre maître

'Abdelwahid El Misri (�). Celui-ci lui montra le livre Djawahirou-l-Ma'ani que Sidi Taïeb (�)

consulta. Cet événement fut à l'origine de son envie irrésistible de rencontrer Seïdina (�).

D'ailleurs, il regrettait amèrement le fait d'être du même lieu que lui sans avoir eu pourtant la grâce

de le rencontrer. Lorsqu'il revint du Hijaz, il partit voir Seïdina Ahmed Tidjani (�), mais il émit

quelques hésitations à prendre la Tariqa. Seïdina (�), voulant montrer le caractère très particulier de

Sidi Taïeb Sefiani (�), lui dit : « Qu'est-ce donc que cette hésitation, Ô untel, et qu'est-ce qui

t’empêche de prendre la Tariqa du premier coup alors que j'étais ton éducateur et ton tuteur avant même que ta mère ne t'enfante ? Pendant sa grossesse, ta mère trébucha et manqua d'être

transpercée par un objet qui aurait nuit à ton corps. Je l'ai donc rattrapé avec douceur par la permission d'Allah et l'autorisation du Prophète (�), ce qui préserva l'image de ton corps contre

toute nuisance, sauf pour le dessus de ta tête qui fut atteinte, et la preuve de tout cela est l'existence d'une trace ». En effet, Sidi Taïeb (�) avait un petit trou sur la tête et il n'en connaissait pas

l'origine. Ce qui fit augmenter sa certitude, son amour et son attachement envers Seïdina Ahmed

Tidjani (�). Lorsqu'il interrogea sa mère au sujet de cet événement, elle lui fit le même récit que

Seïdina Ahmed Tidjani (�), après quoi il prit immédiatement la Tariqa.

Un jour alors qu'il se rendait à la Zaouiya bénie pour y accomplir l'une des cinq prières, il rencontra

l'un de ses amis originaires de la région de Wazan (qui était le Cheikh d’une autre voie). Il discuta

longuement avec lui et le compagnon de Seïdina (�), notre maître Sidi Moussa ibn Ma'zouz (�),

passa à côté d'eux. Il attrapa alors fortement la main de Sidi Taïeb (�) en lui disant : « Tu as raté la prière avec Seïdina ! ». Puis il l'emmena à la Zaouiya et ils trouvèrent Seïdina Ahmed Tidjani (�)

en train de faire la prière. Lorsque Seïdina eut terminé sa prière, il lui dit directement par

dévoilement : « Délaisse les gens de Wazan, car ils ne te rapportent que du mal ». Et il le répéta

maintes fois. En fait, ceci est une éducation de Seïdina Ahmed Tidjani (�) par crainte que Sidi

Taïeb (�) ne tombe dans l'erreur, ce qui l'entraînerait vers sa perte, c'est-à-dire de négliger Seïdina

(�) pour quelqu'un d'autre. Seïdina Ahmed Tidjani (�) voulait dire par « ne te rapporte que du

mal », que toute rencontre avec un autre Cheikh ne peut se faire sans autorisation afin de compléter

l'éducation comme cela est reconnu par toutes les personnes qui éduquent. Le profit du

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dévoilement de cette situation pour Sidi Taïeb (�) est qu'il prenne conscience de l'omniprésence

du regard de Seïdina (�), où qu'il soit.

Il était auparavant dans la Tariqa des maîtres de Wazan, entièrement consacré à leur service, ne se

tournant vers personne d’autre tout au long des mois et des jours. Lorsque notre personnage s’est

voué au service de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et qu’il a abandonné la rencontre avec les gens de

son ancienne voie, il reçut alors la visite de ses anciens compagnons s’inquiétant à son sujet. Il les

recevait chaleureusement et parfois, il partait avec eux jusqu’à leur lieu, gardant caché son secret, ne

voulant pas dévoiler son affaire. Or, une fois justement, Seïdina (�) l’envoya dans la région de

Wazan afin de s’occuper de quelques affaires. De retour de voyage, il s’absenta quelques jours de la

présence de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Lorsqu’ils se rencontrèrent, Seïdina lui demanda la raison

pour laquelle il ne l’avait pas vu depuis son retour, voulant par là faire apparaître le secret de son

éducation. Sidi Taïeb (�) lui dit : « Ô ! Sidi j’ai eu quelque chose qui m’en a empêché ». Seïdina

(�) lui dit alors : « T’est-il survenu quelque chose en toi du fait de t’être rendu à Wazan ? ». Il

répondit : « Qu’Allah nous en préserve ». Seïdina (�) lui dit : « Interroge donc ton cœur ». Dès cet

instant, il retourna en sa certitude envers Seïdina (�) et se blâma à cause de ce qui a pu survenir en

lui comme confusion et il s’est repenti auprès d’Allah pour tout ça.

Sache que Seïdina (�) aimait énormément notre personnage d’un amour particulier. Il faisait son

éloge auprès de ses compagnons et il attesta son rang de Chérif. En de multiples occasions, il se leva

pour l’accueillir par honneur et respect. Il est reconnu que Seïdina Ahmed Tidjani (�) augmentait

les marques de respect lorsqu’il rencontrait un descendant du Prophète (�) allant jusqu’à l’accueillir

devant le seuil de sa maison. Ses compagnons savaient ainsi si la personne était réellement un

Chérif. Il était parmi les habitudes de Seïdina (�) que personne ne pouvait lui embrasser la main et

surtout s’il s’agissait d’un Chérif. Or, il arriva un jour que notre personnage embrassa la main de

Seïdina au moment où il fut distrait. Seïdina (�) lui ordonna de suite de tendre sa main afin qu’il

puisse l’embrasser à son tour, mais il dit à Seïdina : « Par Allah ! Ô Sidi il m’est plus facile de me faire trancher la main que de te laisser l’embrasser ». Seïdina (�) lui dit : « Par Allah ! Tu dois me tendre

ta main ». Et il a fini par l’embrasser. Ainsi se comportait Seïdina (�) envers la noble descendance

du Prophète (�). De plus, il recommandait vivement leur respect tout comme celui des Saints,

qu’ils soient morts ou vivants, en ayant la meilleure conduite envers eux.

Il a été rapporté que Sidi Taïeb Sefiani (�) a habité une pièce qui faisait face au tombeau de Sidi

Moulay Idriss (�). Une fois, Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’interrogea sur l’endroit où il habitait, se

souciant de son bien-être. Notre personnage fit l’éloge de son appartement par le fait justement

qu’il était face au noble tombeau Idrisside, Seïdina (�) lui dit alors : « N’étends pas tes jambes dans

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sa direction par respect envers lui ». Parmi les choses étonnantes qui lui sont arrivées avec Seïdina

Ahmed Tidjani (�), il y a le fait que Sidi Taïeb Sefiani (�) lui avait demandé d'invoquer Allah (�)

afin qu'il meure avec l'amour du Cheikh, Seïdina (�) exauça sa demande et lui dit : « Prépare-toi à la pauvreté ». Or Sidi Taïeb (�) possédait une imposante richesse. Celle-ci diminua

progressivement cependant que son cœur était apaisé par la certitude en l'amour de Seïdina Ahmed

Tidjani (�), amour qui fut plus fort avec la pauvreté, et ce, jusqu'à sa mort.

iiddii HHaajjjj TTaalleebb EEll LLaabbaarr

Le lettré de son époque, l’unique en son temps à la raison prédominante, au mérite éclatant et qui a

tiré les lumières les plus parfaites de la Connaissance, Sidi Hajj Taleb ibn ‘Arbi El Labar (�). Il était

revêtu du plus beau manteau de la piété et les élites, tout comme le commun, le contemplaient avec

estime. Il a pris la Tariqa dans sa jeunesse et Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’aimait beaucoup. Il faisait

également partie des plus éminents poètes de la Tariqa.

Notre personnage était un professionnel dans le commerce et il accomplissait beaucoup de bien. Il

envoyait son argent personnel aux frères pour qu’il soit utilisé dans les dépenses de l’agrandissement

de la Zaouiya ou dans d’autres achats. Il est décédé à l’approche de l’an 1265 de l’hégire à Gênes en

Italie. Le pieux Wali Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (�) était extrêmement attristé par le fait que ce dernier fut

mort dans ce pays qui ne faisait pas partie d’une contrée de l’Islam alors qu’il était parmi les

personnes les plus aimées auprès de Seïdina Ahmed Tidjani (�). Cependant, il fit un songe qui le

soulagea entièrement sur ce sujet. En effet, il vit Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui lui disait : « C’est vous qui dites que Taleb El Labar est mort en pays chrétien alors qu’il est là auprès de moi,

regardez-le » Seïdina Ahmed Tidjani (�) se leva et effectivement notre personnage se trouvait sous

ses bras. Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (�) se réveilla alors heureux et joyeux en raison de ce songe qui le

rassura.

iiddii HHaajjjj TToouuhhaammii LLaahhlloouu

Le méritant majestueux, l’astre bienheureux Sidi Hajj Touhami Lahlou (�). Il avait les pieds

fermement enracinés dans la Tariqa et possédait un amour sincère envers Seïdina Ahmed Tidjani

(�) qui l’aimait également. Il invoqua l’Ouverture pour lui et celle-ci commença à se manifester en

lui dès son enfance. Un jour, alors qu’il était encore tout petit, sa mère le perdit et le chercha durant

SS

SS

Page 145: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

145

toute la matinée. Son père se rendit auprès de Seïdina (�) pour l’informer de sa disparition. Ce

dernier lui dit alors : « Rends-toi dans la réserve de ta maison, car c’est là qu’il se trouve. Il est en

train d’y manger des noix. » Et lorsqu’il se rendit là-bas il le trouva effectivement dans la même

situation décrite par Seïdina Ahmed Tidjani (�).

iiddii YYoouussssuuff iibbnn DDhhaannoouunn EEll BBiijjaa--ii TToouunnssii

Ce compagnon fait partie des élites qui ont acquis de Seïdina Ahmed Tidjani (�) un grand secret et

beaucoup de bien ceci en raison de leur amour sincère et il était également de ceux qui détenaient

l’Ouverture (Fath) dans cette Tariqa bénie, les habitants de Tunis attestèrent de la perfection de sa

connaissance. Il y avait entre Cheikh Ibrahim Riyahi et Sidi Youssuf (�) une grande fraternité, une

compassion ainsi qu’une amitié absolue. Leurs cœurs étaient unis par la corde de l’amour en Allah

dans les facilités tout comme dans les difficultés. Il a été rapporté que notre personnage assistait au

cours du Cheikh El Islam Sidi Ibrahim (�) mais celui-ci lui disait à la fin de ses cours : « Ô mon

maître ! Toi tu n’as pas besoin d’assister à mes cours. » Sidi Youssuf (�) lui répondait : « Aucun musulman ne peut se passer de toi. »

Sidi Mohamed El Habib (�), le fils de Seïdina (�), prenait particulièrement soin de notre homme

et il lui a attesté la détention de l’Ouverture ainsi que le don du véritable dévoilement. Parmi les

faits qui se sont déroulés entre Sidi Mohamed El Habib et Sidi Youssuf (�) il y a cet évènement :

Sidi Mohamed El Habib (�) passa en Tunisie pour se rendre au Hijez et il était accompagné de

notre personnage ainsi que de quelques compagnons. Alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur le

bateau, Sidi Youssuf lui dit : « Ô Sidi Mohamed El Habib ! Ce bateau va se briser à tel

emplacement, mais ne crains rien tu seras en sécurité et tu en sortiras sain et sauf, si Allah le veut. Tu te marieras avec une femme de l’Orient appelé Zohra El Habachiya qui va enfanter pour toi un

garçon que tu appelleras par le nom de Seïdina » et cela se déroula effectivement comme il l’avait

annoncé.

Il a été dit sur ce dévoilement que le garçon mentionné n’était autre que Sidi Ahmed Ibn El

Habachiyia (�) qui décéda avant son père et qui est enterré dans la même tombe que lui. Quant à

Sidi Youssouf, il décéda à la limite de l’année 1250 et il fut enterré à Tunis, qu’Allah l’inonde de

l’océan de sa miséricorde.

SS

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146

iiddii MMoouullaayy ZZaakkii MMaaddaagghhaarrii

Le savant de son époque et unique en son temps Abou 'Abdallah Moulay Zaki Madaghari (�). Il

fait partie de ceux qui se sont totalement dépouillés de toute volonté propre et il s’est soumis

entièrement à Seïdina Ahmed Tidjani (�) pour atteindre son bien. Il a pris de lui la voie

Seigneuriale Ahmediya et il a bu du Kaouthar de ses secrets dans la connaissance.

Lorsque notre personnage prit connaissance que Seïdina Ahmed Tidjani (�) utilisait la récitation de

la Basmala au début de la Fatiha, lors des prières obligatoires entre autres, et qu’il avait dit à ses

compagnons de faire de même, il partit le voir. Il consulta auparavant tous les ouvrages Malékites à

ce sujet puis se rendit auprès de lui avec le commentaire du Moukhtassar et d’autres livres qui

traitent de la Basmala dans les prières obligatoires. Il s’assit aux côtés de Seïdina (�) avec tous ses

livres, l’interrogea à ce propos et lui demanda : « Ô Sidi, ce qui est le plus répandu dans l’école c’est que c’est non souhaitable (Makrouh), qu’en dis-tu ? ». Seïdina (�) lui répondit : « Le commentaire

du Moukhtassar et autres ont bien élargi leurs propos sur ce point, untel a dit ceci et untel a dit cela […]» et il se mit à évoquer chacun des propos mentionnés sur tous ces livres, mot à mot, par le

biais du dévoilement si bien que notre personnage en resta stupéfait. Une fois que par cette

énumération Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait établi que le plus répandu dans l’école était le

caractère non souhaitable (Makrouh), Moulay Zaki (�) resta très désireux de connaître la cause par

laquelle Seïdina (�) s’écartait volontairement de ce qui était pourtant connu. Seïdina (�) lui dit :

« Ô Moulay Zaki, je contredis en cela l’école Malikite, ne t’en déplaise ».

Lors d’une autre occasion Seïdina (�) lui dit : « Je n’abandonnerai pas la récitation de la Basmala

accrochée à la Fatiha que ce soit dans la prière ou autre en raison du hadith qui rapporte son mérite intensifié par le serment (d’Allah) et dont voici l’énoncé : « Le Prophète (�) a dit qu’Allah (�) a dit : « Ô Israfil ! Par ma Puissance, Par ma Majesté, Par ma Bonté et ma Générosité, celui qui récite

BISMILLAH ARAHMAN ARAHIM rattaché à la Fatiha, une seule fois, Je témoigne sur Moi-même que Je lui pardonne et que Je lui accepte ses bonnes actions et que Je lui efface ses fautes, que

Je ne brûlerai jamais sa langue dans le feu et que Je le préserverai contre les châtiments du Feu, le châtiment du Jour du Jugement et contre la grande frayeur. » (Fin du hadith)

Remarque : Les gens du Vrai, s’ils constatent l’authenticité d’un hadith par le biais du dévoilement

alors ils le mettent en pratique. C’est ainsi que l’illustre savant, l’Imam Souyouti a rapporté dans son

épître « Tanwir el Halak […] » qu’un certain Wali qui assista à une assemblée juridique clama au

juriste qui venait de citer un hadith : « Ce hadith est faux ». Le juriste lui dit : « Et d’où tiens-tu

SS

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147

cela ? » Il lui répondit : « Mais du Prophète (�) qui se tient près de toi et qui a dit : « Je n’ai pas dit ce hadith » ». Puis le Prophète (�) fut dévoilé au juriste en question qui le vit avec certitude.

Voici le passage d’une lettre de Sidi Ibrahim Riyahi (�) ayant trait à notre sujet et qui est d’un

profit certain : « […] Sache, ô toi qui te laisses guider, que si tu fais partie de ceux qui acceptent le conseil et qui cherchent à comprendre le vrai, sache que pour les Aouliya on ne peut délimiter leur

station, ni leur état, ceci n’entre pas dans ce qui est concevable ou dans ce qui peut être pesé et mesuré, il ne reste aux croyants qu’à conformer leur soumission face à leurs dires et leurs actes. Il

n’est pas possible d’établir une comparaison entre un Wali et un autre, car leur irrigation est aussi différente que le sont les Noms d’Allah (�). C’est pour cela que tu trouveras un Wali qui s’est abreuvé à son Nom « Le Tout-Miséricordieux » (Arahman) blâmer celui qui s’est abreuvé à son

Nom « Le Vengeur » (Al Mountaqim) et celui qui s’est abreuvé à son Nom « Le Bienveillant » (Al

Halimou) blâmer celui qui s’est abreuvé à son Nom « Le Contraignant » (Al Qahhar) alors que tous

ils sont Aouliya d’Allah.

Si tu sais cela, alors il n’est pas possible de s’opposer à un Wali d’entre les Aouliya d’Allah dans ce qui lui survient comme particularité tant qu’elle suit la Loi (Chari’a), mais si cela contredit ce que

l’on sait alors il est permis de s’opposer, et cela, seulement si l’on fait partie des clairvoyants et que l’on cerne l’ensemble des règles établi par la Loi et même si on constate de lui certaines choses qui ne contredisent pas ce que l’on connaît. Ainsi, il ne nous est pas permis de s’opposer à ce qui vient

des Aouliya dans ce que l’on ne connaît pas, car la Haqiqa est une mer sans rivage et la Loi est un puits sans fond. Cheikh Mohiedine ibn ‘Arabi (�) a dit : « Les Aouliya se trouvent sur les traces de

pas des prophètes (�), chaque Wali est sur les pas d’un prophète (�) et il n’est pas nécessaire pour les prophètes (�) d’avoir tous la même loi dans les domaines secondaires (Fourou’) tant qu’ils sont

tous en conformité dans le fondement de leur doctrine.

Et bien il en est de même pour les Aouliya, ils sont conformes dans le suivi du Prophète Mohammed (�) même si leur irrigation diffère comme nous l’avons signalé. » Si cela est bien

compris alors il n’y a que l’ignorant dans le domaine du Haqiqa et de la Loi pour critiquer une autre voie que celle à laquelle il fait partie parmi les voies des Chouyoukh, car toutes les voies sont des

guidées d’Allah. Celui qui, dans la science d’Allah, a été devancé pour être Qadiri il en sera ainsi ou pour être Chadhili il en sera ainsi, ou pour être Rahmani il en sera ainsi, mais seulement certaines voies sont meilleures que d’autres, donc celui qui, dans la science d’Allah, est devancé pour faire

partie d’une voie au mérite supérieur et pour s’y conformer alors on ne peut s’opposer à lui, et pour celui qui a été devancé pour faire partie d’une voie inférieure en mérite, il en est de même.

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Par conséquent, les critiques des uns par rapport aux autres pour le suivi d’une voie par rapport à une autre sont une ignorance immense et ils méritent une grande punition s’ils ne se repentent pas à

Allah. Quant à la critique d’un certain ignorant concernant la voie du Pôle Caché notre maître Cheikh Tidjani (�) c’est dû à sa méconnaissance des stations des Connaissants et comme nous

souhaiterions qu’il nous explique ce qui justifie sa critique, car si sa critique est sur ce qu’il a entendu de la bouche de certains frères concernant le fait que certains compagnons de Seïdina (�)

seront enviés par les plus grands Aouliya le Jour du Jugement Dernier, en cela il n’y a rien qui justifie une critique. En effet, Allah est le détenteur d’une grâce immense et Il n’y a pas de limite à

Lui imposer dans sa grâce, et à tous ceux qui se trouvent en dessous des prophètes (�) et des compagnons (�), il est permis qu’Allah accorde à qui Il veut d’entre ses créatures.

Quant à la critique qu’un homme intelligent aurait honte d’exprimer concernant le fait que les

compagnons de Seïdina (�) récitent la Basmala dans les prières obligatoires, cela nous montre que

ce détracteur n’a même pas senti l’odeur de la science et qu’il n’a pas consulté les ouvrages de jurisprudence et qu’il ne s’est pas assis auprès des savants majestueux qui guident par leurs paroles et

leurs actes. Si cela avait été le cas il aurait su que ce que Cheikh Khalil a évoqué, concernant le

caractère non souhaitable (Makrouh) de la Basmala dans les prières obligatoires, il n’a pas été

unanimement suivi en cela, car il est rapporté dans le commentaire de Qawafi et d’autres qu’il est

souhaitable de la réciter dans les prières obligatoires. Comment ose-t-il donc s’opposer à nous par son ignorance, si nous avions plus de temps nous aurions encore plus approfondi le sujet, mais cela

est suffisant pour ceux qui suivent la guidée et pour défaire les détracteurs. » (Fin de citation)

iiddii ZZaa’’nnoouunn

Le majestueux Mouqadem, le meilleur guide protégé par l'œil de la bienveillance et placé sur

l'estrade de la sainteté, Abou 'Abdallah Sidi Za'noun (�) originaire d’Algérie. Il prit la Tariqa des

mains de Seïdina (�) qui le désigna pour transmettre sa Tariqa Mohammediya.

Le savant et érudit Sidi Cheikh Mohammad ibn Mohammad ibn Cheikh El 'Alaoui (�) rapporta

que notre personnage, avant de prendre la Tariqa, était un bandit de grand chemin. L’ensemble des

gens s’en plaignait et aucun d’entre eux n’avait la capacité de lui opposer une quelconque résistance.

En outre, on ne lui connaissait aucun acte de bien. Il se trouva qu’un jour un Mouqadem de l'une

des Zaouiya de Seïdina Ahmed Tidjani (�) décéda et les compagnons, après s’être concerté, allèrent

solliciter auprès de Seïdina la désignation d’un nouveau Mouqadem. Ce dernier leur répondit : « Je

SS

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149

vous désigne Za'noun comme Mouqadem ». Ils sortirent tous étonnés et partirent à la rencontre de

ce nouveau Mouqadem qu’ils trouvèrent entouré de truands. Ils lui dirent alors : « Notre Cheikh

Sidi Ahmed Tidjani t'a désigné comme Mouqadem de notre Zaouiya ». À ces paroles Sidi Za'noun

(�) fut pris d'un état intense et se mit à pleurer ; il eut l'ouverture spirituelle (Fath) sur l'instant

même par le simple regard de Seïdina Ahmed Tidjani (�) et sa grande force spirituelle.

Sidi Za’noun était un homme doté d’une force surprenante et d’une bravoure inégalable. Une fois

Seïdina Ahmed Tidjani (�) se rendit à Laghouat (ville du sud algérien) et il était fréquent qu’il

campe en dehors de la ville. À cette occasion il était accompagné d’un groupe d’entre ses

compagnons parmi lesquels se trouvait Sidi Za’noun (�). C’est ainsi qu’ils arrivèrent devant un

point d’eau dans un lieu appelé Badhla et, à cet instant, la mule qui transportait Seïdina (�) s’arrêta,

car elle n’arrivait pas à le traverser. Elle avançait un pied et en reculait un autre au point qu’elle

faillit basculer sur elle-même. Alors, notre personnage se dirigea vers Seïdina (�), le souleva de sa

selle et il traversa le point d’eau d’un seul saut en le transportant ce qui provoqua un sourire à

Seïdina Ahmed Tidjani (�) qui invoqua le bien pour lui.

SSuullttaann MMaaoouullaannaa SSoouulleeïïmmaann

Il était un Imam juste et un savant œuvrant, il a pris la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani suite à

l'autorisation du Prophète (�) qui lui a attesté qu'il faisait partie de sa descendance. Il a assisté aux

prodiges de Seïdina (�) ce qui a raffermi sa croyance en lui et, de ce fait, le Sultan a rejeté les

paroles des opposants à Seïdina Ahmed Tidjani et justement à cette époque, ils étaient nombreux.

Le Sultan Souleiman (�) demandait souvent à Seïdina (�) de lui permettre de voir le Prophète (�)

en état d'éveil. Notre maître (�) lui disait : « J'ai bien peur que tu ne puisses le supporter », mais il

persista tant et si bien que Seïdina (�), conscient de ne pouvoir l’en dissuader, finit par lui accorder

sa requête. Pour cela, il lui recommanda avant tout de garder le secret, de consacrer un lieu pur et

entièrement vide réservé spécialement à cet effet et enfin, d’être seul. Le Sultan exécuta ses

recommandations et lorsque le moment d’entrer dans la pièce se présenta, il éprouva une immense

crainte révérencielle (haïba) au point qu’il n’a pas pu s'installer seul à l'intérieur pour réciter ce qu'il

avait reçu comme Dhikr particulier. Constatant l'importance de ses émotions, il demanda à Seïdina

Ahmed Tidjani (�) de l'assister personnellement et c’est ainsi que Seïdina s’installa auprès de lui

dans ce lieu consacré à l'accueil du Prophète (�). Pendant qu'il récitait une intense lumière

submergea la chambre de Lumières Mohammedienne (Anwar el Mohamediya) et le Sultan

Page 150: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

150

Souleïman (�) perdit connaissance en raison de cette intensité. À son réveil il trouva la main de

Seïdina Ahmed Tidjani (�) posée sur sa poitrine qui lui dit alors : « Tu vas bien et le Prophète (�)

te garantit ceci et cela ». Il lui répondit : « Qu'Allah te récompense en bien et tu m'avais certes prévenu que je ne pourrais y faire face, chose que j'ai constatée de moi-même ».

Voici à la suite, une des lettres que Seïdina Ahmed Tidjani (�) avait envoyée au Sultan : « Après

l'évocation du Nom Divin et la prière et la paix sur le Prophète (�), lui qui a la station la plus honorable et respectable, l'accomplissement de la majesté et de la générosité et son aboutissement,

le Maître qui a accédé au summum de la gloire. À l'adresse de notre maître, noble de descendance, au caractère doux et à la moralité parfaite, celui qui honore le khalifa de l'Islam en l'élevant, celui qui appartient au culte Mohamedien, le refuge du présent, Maoulana prince des croyants, le maître

Souleïman ben Mohamed, qu'Allah lui vienne en aide et lui accorde une victoire glorieuse, que soit élevé son soleil dans le plus profond bonheur éternel et qu'Il te perpétue dans les jardins des

promenades des dons divins.

Nous demandons à Allah -qu'Il soit glorifié- de t'inscrire dans le registre des bienheureux ici-bas et dans l'au-delà, qu'Il te regarde d'un œil de bienveillance, d'amour, qu'Il t'accorde la particularité de

Ses dons ainsi que la victoire et la protection dans ce monde et la vie éternelle. Nous lui demandons qu'Il fasse que le jour des retrouvailles avec Lui soit un jour de fête, de bonheur, d'hospitalité

divine. Nous demandons à Allah qu'Il agisse envers toi par Sa Grâce et Son agrément ici-bas et dans l'au-delà et nous demandons à Allah qu'Il fasse que Ses soldats soient à ton secours autour de toi,

dans toutes les directions où que tu sois. Nous Lui demandons qu'Il assainisse par toi ses serviteurs et le pays, qu'Il renforce par toi les piliers de la foi et de la religion, qu'Il fasse jaillir par toi le bien et la paix sur l'ensemble des musulmans, qu'Il soit pour toi un allier, un secours, une aide et une

protection. Nous demandons à Allah qu'Il fasse passer l'état de ton cœur jusqu'à l'étape de l'éveil en Allah afin que tes membres puissent consacrer leur temps à la servitude d'Allah.

Je demande à notre maître de respecter les ordres d'Allah et d'éviter Ses interdictions et je le

conseille comme Allah l'avait fait lorsqu'il a dit : « Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu'elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est parfaitement

Connaisseur de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; [Allah] leur a fait alors oublier leurs propres personnes ; ceux-là sont les pervers. Ne seront pas égaux les gens du

Feu et les gens du Paradis. Les gens du Paradis sont eux les gagnants » (Sourate 59 L’Exode, versets 18 à 20).

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151

Et Sa parole : « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et parlez avec droiture, afin qu'il améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à son messager obtient certes une

grande réussite. » (Sourate 33 Les coalisés, verset 70 et 71).

Et Sa parole : « Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu'elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés » (Sourate 02 La vache,

verset 281).

Et Sa parole : « À Allah seul appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, "Craignez Allah !" Voilà ce que nous avons enjoint à ceux auxquels avant vous le livre fut donné, tout comme à vous-mêmes. Et si vous ne croyez pas (cela ne nuit pas à Allah, car) très certainement à Allah seul

appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Et Allah se suffit à lui-même et Il est digne de louanges » (Sourate 04 Les femmes, verset 131).

Et Sa parole : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur et redoutez un jour où le père ne répondra en

quoi que ce soit pour son enfant, ni l'enfant pour son père. La promesse d'Allah est vérité. Que la vie présente ne vous trompe donc pas, et que le Trompeur (Satan) ne vous induise pas en erreur sur

Allah » (Sourate 31 Luqman, verset 33).

Et il y a dans la méditation des versets d'Allah, une guidance, un conseil, matière à réflexion, une leçon. Nourris ton nafs à travers une cure de patience, de raffermissement. Certainement c'est une

guérison pour celui qui est accoutumé à suivre ses passions en s'abandonnant à elles et en s'opposant aux prescriptions divines. Je dis que la paix soit sur notre maître et tous ceux qui sont à son service, les proches, les serviteurs, les amis, les compagnons et sur l'ami intime qui t'a écrit, le serviteur

pauvre en Allah, Ahmed ibn Mohamed Tidjani, qu'Allah Lui accorde la grâce ici-bas et dans l'au-delà. J'ai une affaire sérieuse et importante à te transmettre de la part du maître de l'existence, fleuve

de générosité, Seïdina Mohamed (�), il m'a dit ce qui suit :

« Écris une lettre à notre fils Souleïman ibn Mohamed, prince des croyants, et dis-lui qu'il n'y a pas sur terre une chose plus grande en mérite et en danger que mon Ouird, celui que je t'avais dicté et

dis-lui de la réciter, car c'est bien à travers sa récitation qu'Allah se chargera d'assainir sa vie ici-bas et dans l'au-delà. Informe-le qu'il n'y a pas sur terre une chose plus grande en mérite et en danger

que mon invocation que j'avais dictée sur 'Ali Ibn Abi Taleb (�) appelé Saïfiyou. C'est à travers sa lecture qu'Allah éloigne les calamités apparentes et intérieures, ce qui lui apporte le bien ici-bas et

dans l'au-delà. Apprends-lui la prière de consultation que je t'avais apprise et la lecture d'El Fatiha sept fois avec l'intention du Nom après les prières, qu'il n'abandonne pas sa personne, qu'il fasse

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l'effort autant que possible de faire la prière sur moi par Salat El Fatihi. C'est à travers l'effort continu sur cela qu'Allah assainit sa situation intérieure et extérieure. Apprends-lui aussi quelques mérites de

Salat El Fatihi autant que tu peux ».

Ainsi se termine la parole du Prophète (�) qu'il m'avait ordonné de te transmettre. Et sache bien que mon état avec lui est celui du serviteur vis-à-vis du roi, assis auprès de lui en silence et avec

convenances (Adeb). Il n'a rien à demander et ne possède rien du roi. Si le roi ordonne il ne fait qu'exécuter. Il se contente d'être assis en présence du roi en silence et avec adeb. Je ne peux rien lui

demander et je ne peux pas lui poser de questions, je n'ai envers lui aucune initiative, il m'ordonne et j'exécute. Il m'a défendu et éduqué dans le sens où je ne peux lui demander ou l'interroger, et ce, depuis plusieurs années. Quant au Ouird qu'il m'avait dicté (et qu'il m'a ordonné de transmettre aux

gens), c'est :

- L'Istighfar 100 fois - La Salatou-l-Fatihi 100 fois

- La ilaha ila Allah 100 fois

Donc, récite-les une fois le matin et le soir. Le matin de la prière de Sobh jusqu'à celle de Douha et l'après-midi de la prière du 'Asr jusqu'à celle du 'Icha. Il m'a informé auparavant que celui qui récite

continuellement son Ouird, Allah le fera entrer au paradis, ainsi que ses parents, ses femmes, ses enfants sans rendre de compte et sans châtiment et il ne subira aucun châtiment de l'heure de sa

mort jusqu'à son établissement au paradis. En ce qui concerne son message au sujet de Salat El Fatihi, la lecture d'El Fatiha avec l'intention du Nom, Saïfiyou et la prière de consultation, je t'en informerai dans une autre lettre, et qu'Allah prie sur Son Prophète et salam ».

Il a été cité que lorsqu'ils se sont rencontrés, il a élevé son honneur et lui a offert une demeure

connue à Fès sous le nom de « La demeure des miroirs », mais Seïdina Ahmed Tidjani (�) l’a refusé

à cause d'un sentiment intérieur qui l'agaçait. Le Sultan s'en est aperçu et lui a parlé de manière à

l'apaiser et à enlever tout souci à ce sujet. Seïdina Ahmed Tidjani (�) a informé ses proches

compagnons qu'il habiterait dans cette demeure avec l'autorisation du Prophète (�) et qu’également

il lui avait ordonné de donner aux pauvres le prix du loyer.

C’est ainsi que durant la période de son séjour dans cette demeure, et ce, jusqu’à sa mort, il donna

chaque mois l'équivalent du loyer en pain. Lorsque Seïdina (�) eut l'autorisation officielle de la part

du Sultan Souleïman (�) de construire la Zaouiya à Fès, celui-ci lui envoya deux bourses dont

chacune contenait mille Riyals et lui dit : « Utilise-les pour la construction ». Cependant, Seïdina

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Ahmed Tidjani les renvoya et lui dit : « Son affaire est gérée directement par Allah ». Le Sultan

insista tout de même pour qu'il les accepte. Seïdina (�) refusa de dépenser cette somme pour les

besoins de la Zaouiya, il ordonna donc de le dépenser pour les pauvres et les nécessiteux. Le Sultan

Souleïman (�) est décédé dans la ville de Marrakech le jeudi 13 rabi' el Awwal 1238 et sa tombe est

célèbre dans ces lieux.

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SOMMAIRE DES COMPAGNONS (Qu’Allah les agrée)

. Aperçu de la vie de Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (�) ................................................... 02

. Lalla Mannana ....................................................................................................... 11

. Saïdat Safiya Loubadat ............................................................................................. 13

. Sidi ‘Abbas Charaïbi ................................................................................................ 14

. Sidi ‘Abbas Charqawi .............................................................................................. 15

. Sidi ‘Abdallah Soufi ................................................................................................ 16

. Sidi AbdelAdhim El ‘Alami ...................................................................................... 17

. Sidi Abdelmajid Bouhlal et son frère Hajj Mou’ti ........................................................ 19

. Sidi Abdelqader ibn Abdelmalek El Idrissi ................................................................. 20

. Sidi Abdelwahab Baniss l’aveugle ............................................................................. 20

. Sidi Abdelwahab ibn El Ahmar ................................................................................. 22

. Sidi Abdelwahab Tazi El Fesi ................................................................................... 24

. Sidi Abdelwahid Boughaly ...................................................................................... 24

. Sidi Abderahman Berada .......................................................................................... 25

. Sidi Abderahman Chinguiti ..................................................................................... 26

. Sidi Abdesalem Abou Taleb .................................................................................... 28

. Sidi Abdesalem Zamouri .......................................................................................... 29

. Sidi Ahmed ‘Abdelaoui ............................................................................................ 29

. Sidi Ahmed Baniss .................................................................................................. 31

. Sidi Ahmed Benounah ............................................................................................ 31

. Sidi Ahmed Boukili ................................................................................................ 33

. Sidi Ahmed Dabizah ............................................................................................... 33

. Sidi Ahmed Dadouch El Moussaoui Semghouni ......................................................... 36

. Sidi Ahmed Djawiyed Tanji ..................................................................................... 37

. Sidi Ahmed ibn Abdrahman Semghouni .................................................................... 38

. Sidi Ahmed ibn Abdsalem El Filaly ........................................................................... 39

. Sidi Ahmed ibn ‘Achour Semghouni ......................................................................... 40

. Sidi Ahmed ibn ‘Asaker El Djaza-iri .......................................................................... 41

. Sidi Ahmed ibn Isma’il El Laghouati.......................................................................... 41

Page 155: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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. Sidi Ahmed ibn Kirane ............................................................................................ 42

. Sidi Ahmed ibn Ma’amar Laghouati .......................................................................... 42

. Sidi Ahmed ibn Mohamed Fathan Bannani Fèsi .......................................................... 44

. Sidi Ahmed Lakhdar Tamacini ................................................................................. 46

. Sidi Ahmed Maghbar .............................................................................................. 47

. Sidi Ahmed Mazouni ............................................................................................. 48

. Sidi ‘Ali Amlas ........................................................................................................ 49

. Sidi ‘Ali Harazim Berada .......................................................................................... 51

. Sidi ‘Ali ibn Chtioui ................................................................................................ 56

. Sidi ‘Ali Tamacini ................................................................................................... 56

. Sidi ‘Arbi El Achhab ............................................................................................... 60

. Sidi Arbi El ‘Iraqi .................................................................................................... 62

. Sidi Bilal ................................................................................................................ 63

. Sidi Boudjam’a ....................................................................................................... 64

. Sidi Bou’iza El Berbery ............................................................................................ 65

. Sidi Bouziane ......................................................................................................... 66

. Sidi Chahid El Wazani .......................................................................................... 67

. Sidi Daoudi ............................................................................................................ 68

. Sidi El Kebir Lahlou ................................................................................................ 69

. Sidi El Mouhib ben Qadour Zarhouni ....................................................................... 71

. Sidi Hassan ibn Abdallah Boukili ............................................................................... 72

. Sidi Ibrahim Riyahi ................................................................................................. 73

. Sidi Lakhdar ........................................................................................................... 77

. Sidi Madani Charaibi ............................................................................................... 77

. Sidi Mahmoud ibn Qotban El Djaza-iri ................................................................... 78

. Sidi Mahmoud Tounsi............................................................................................. 78

. Sidi Makki ibn Abdallah ......................................................................................... 81

. Sidi Mohamed Belqacem Basri El Meknessi ............................................................... 81

. Sidi Mohamed Ben Abi Nasr El ‘Alawi ...................................................................... 86

. Sidi Mohamed Ben Jaloul ........................................................................................ 91

. Sidi Mohamed Ben Qouider El ‘Abdelaoui ................................................................ 92

. Sidi Mohamed Bouhassouna .................................................................................... 93

. Sidi Mohamed Dala-i .............................................................................................. 96

. Sidi Mohamed El Ghali ........................................................................................... 96

. Sidi Mohamed El Habib, fils de Seïdina Ahmed Tidjani ............................................... 98

. Sidi Mohamed El Hafidh Chinguiti ......................................................................... 100

Page 156: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

156

. Sidi Mohamed El Kebir, fils de Seïdina Ahmed Tidjani .............................................. 102

. Sidi Mohamed Harouchi ...................................................................................... 104

. Sidi Mohamed ibn Abbas Semghouni ...................................................................... 104

. Sidi Mohamed ibn Abdallah Tilimsani ..................................................................... 105

. Sidi Mohamed ibn Ahmed ..................................................................................... 106

. Sidi Mohamed ibn Ahmed El Jabary ........................................................................ 107

. Sidi Mohamed ibn Ahmed, connu sous le nom de Senoussi ........................................ 107

. Sidi Mohamed ibn ‘Arabi Damraoui ........................................................................ 108

. Sidi Mohamed ibn ‘Arabi El Madaghari ................................................................... 112

. Sidi Mohamed ibn Fqirah ...................................................................................... 113

. Sidi Mohamed ibn Ghazi ..................................................................................... 114

. Sidi Mohamed ibn Hayyoun El Fèsi ........................................................................ 115

. Sidi Mohamed ibn Hirzoullah ................................................................................ 115

. Sidi Mohamed ibn Mechri ................................................................................... 116

. Sidi Mohamed ibn Moussa El Turki ........................................................................ 118

. Sidi Mohamed ibn Souleïman Mana’i Tounsi ........................................................... 120

. Sidi Mohamed Kensoussi ....................................................................................... 122

. Sidi Mohamed Moucharaf Gharbani ....................................................................... 124

. Sidi Mohamed Sassi ............................................................................................... 125

. Sidi Mohamed Seghir ............................................................................................ 127

. Sidi Mohamed Zine Sahraoui ................................................................................. 128

. Sidi Mokhtar DabbaghTilimsani ........................................................................... 129

. Sidi Moufadal ibn Bou’iza El Meknessi .................................................................... 130

. Sidi Moussa ibn Ahmed ibn Bettoun Semghouni ...................................................... 131

. Sidi Moussa ibn Ma’zouz ....................................................................................... 132

. Sidi Mou’ti ......................................................................................................... 133

. Sidi Na’imi ibn Zidane .......................................................................................... 134

. Sidi Omar Charaibi ............................................................................................... 135

. Sidi Omar El ‘Iraqi ................................................................................................ 136

. Sidi Omar fils de Sidi Mohamed fils de Sidi Abdelaziz Dabbagh .................................. 136

. Sidi Sahnoun ibn El Hajj ........................................................................................ 138

. Sidi Tahar Bouteïba .............................................................................................. 139

. Sidi Taieb Qabab .................................................................................................. 140

. Sidi Taieb Sefiani .................................................................................................. 141

. Sidi Taleb El Labar ................................................................................................ 144

. Sidi Touhami Lahlou ............................................................................................ 144

Page 157: Brochure-Les Compagnons de Sidi Ahmed Tidjani-V1

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. Sidi Youssuf ibn Dhanoun El Bija-i Tounsi .............................................................. 145

. Sidi Zaki Madaghari .............................................................................................. 146

. Sidi Za’noun ........................................................................................................ 148

. Sultan Maoulana Souleiman ................................................................................... 149

Recherches et Traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe