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Flavescence dorée & Bois noir

Jaunisses à phytoplasmes de la vigne

sommaireHistorique 3

Incidence économique 3

Symptômes 4

Biologie de la vection 6

Répartition des jaunisseset de leurs vecteurs 12

Aspects réglementaires 13

Organisation de la lutte 14

Techniques de diagnostic 20

Voies de recherche 23

Guide des bonnes pratiques 24

Avant-proposDepuis 1950, date de la premièreépidémie de Flavescence doréee n F r a n c e , l e s v i t i c u l t e u r scombattent, avec plus ou moins desuccès, les jaunisses de la vigne. Cesm a l a d i e s o n t u n e i n c i d e n c eéconomique considérable sur levignoble. Elles occasionnent despertes de récolte et affectent laqualité de la vendange. Elles peuvententraîner la mort des ceps et enconséquence compromettre lapérennité du vignoble.

Depuis leur apparition, ces maladiessont étudiées par l’ INRA. Deschercheurs de cet institut ontconstitué en 1986 le groupe national detravail sur les jaunisses de la vigne,composé de techniciens de l’ENTAV, del’ITV, des Chambres d’Agriculture, desFREDON, des Services Régionaux dela Protection des Végétaux, demembres du syndicat des pépiniéristeset des comités interprofessionnels.Ce groupe est animé et soutenufinancièrement par VINIFLHOR.

La présente brochure fait suite àcelles publiées en 1993 et 1999.Elle synthétise les connaissancesac tue l l es e t l es acqu is i t i onsscientifiques récentes. De plus, laréglementation concernant la luttec o n t r e l e v e c t e u r d e l aFlavescence dorée a évolué endix ans. I l convenait de faireégalement le point sur ce thème.

L’incidence des jaunisses de la vigneet leur caractère épidémique rendentleur lutte indispensable et obligatoire.Elle doit être collective pour êtreeff icace et fa i re appel à desméthodes complémentaires. Là oùces mesures sont rigoureusementapp l iquées , les jaun isses neprogressent pas. A contrario, il y asystématiquement augmentation dunombre de souches malades d’uneannée sur l’autre, si ces mesures sontnégl igées. La maîtr ise de cesmaladies est l’affaire de tous :viticulteurs et pépiniéristes.

2 Grenache B - Symptômes sur cépage blanc (cliché INRA Dijon)

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• Incidence économique

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• HistoriqueLes premières épidémies deFlavescence dorée (FD) ont étédécrites en 1955 en Armagnac et enChalosse. Dans les années 60, il a étémontré que cette maladie esttransmise par une cicadelle vivant surla vigne, Scaphoideus titanus,largement répandue actuellementdans le vignoble français, àl ' e x c e p t i o n d e s v i g n o b l e sseptentrionaux.

Des maladies comparables à la FDpour leurs symptômes ont étédécrites dans les années 60 : le Boisnoir (BN), connu auparavant enBourgogne, et la Vergilbungskrankheit(VK), dans les vignobles allemandsdes vallées du Rhin et de la Moselle.On a, dès lors, considéré que BN etVK étaient différents de la FD car lacicadelle de la FD n'était pasprésente dans les vignobles où ils

sévissaient. En outre, la maladie serépandait selon une dynamiquedifférente.

La FD est apparue en Haute-Corseen 1970. Dans les années 80, uneviolente progression de la maladies'est manifestée à partir de l'ouestaudois, touchant ensuite la majeurepartie du vignoble languedocien.

Dans les années 90, elle s'estétendue en Midi-Pyrénées et a rejointl'Aquitaine et le sud des Charentes. Audébut des années 2000, elle s'estdéclarée en Savoie, puis dans laDrôme, en Vendée et dans leVaucluse. En 2004 et 2005, enBourgogne, des ceps malades isolésont été déce lés et dét ru i tsrapidement.Les méthodes de diagnosticdéveloppées par l'INRA ont permis

au début des années 90 dedifférencier le BN de la FD, d'identifierl'insecte vecteur en France et deconfirmer que BN français et VKallemand sont une même maladie. LeBN est présent dans tous lesvignobles français où il coexiste avecla FD, quand elle est présente. On letrouve également dans tous les paysviticoles d'Europe de l'ouest,d'Europe centrale, d'Europe de l'estet du Proche-Orient. La similitudedes symptômes rend les décisions delutte délicates car la biologie desdeux maladies est différente.

D’autres maladies semblables sontconnues aux Etats-Unis et enAustralie où ni la FD, ni le BN ne sontsignalés.

D'une façon générale, les jaunisses occasionnent des pertes de récolte etaffectent la qualité de la vendange.Elles peuvent entraîner la mort des ceps et en conséquence compromettrela pérennité du vignoble.

Alicante BouchetVue d’ensemble d’uneparcelle fortementcontaminée par laFlavescence dorée(cliché INRA Dijon)

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La Flavescence doréeDu fait de la pullulation de son vecteur, la FD esttrès épidémique avec une progression très rapi-de du nombre de ceps malades.Elle contraint à l'arrachage dans toutes lesrégions où elle sévit.Tous les cépages sont sensibles à des degrésdivers.Elle peut menacer de disparition des cépagestrès sensibles dont dépend la typicité de vinslocaux.

Le Bois noirLe vecteur du BN est très largement répandudans tous les pays du nord du bassinméditerranéen.C'est un insecte qui ne vit pas sur la vigne etdont la présence dépend de celle de planteshôtes sur lesquelles il se reproduit et se nourrit.Pour cela, le BN a une incidence très variabledans le temps et l'espace. Il est signalé enrecrudescence depuis le début des années 2000.Il est frappé d'arrachage quand les arrêtéspréfectoraux organisent une lutte conjointecontre la FD et le BN.

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• Symptômes

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Cabernet Sauvignon N - Coloration du feuillage - Pas d’aoûtement -Grappes desséchées (cliché INRA Dijon)

Grenache N - Forte coloration foliaire - Début d‘enroulement -Pas d’aoûtement (cliché INRA Dijon)

Gamay N - Coloration sectorielle des feuilles limitée aux grandesnervures - Non aoûtement des bois (cliché INRA Dijon)

Chardonnay B - Jaunissement des nervures principales - Fortenroulement - Pas d’aoûtement (cliché INRA Dijon)

Sauvignon B - Jaunissement du feuillage - Début d’enroulement -Pas d‘aoûtement - Port retombant (cliché INRA Dijon)

La Flavescence dorée & le Bois noir• Feuilles enroulées et dures.

• Décoloration (rougissement ou jaunissement) délimitée aux nervures primaires et secondaires, évoluant vers des nécroses.

Les nervures sont également décolorées.• Dessèchement de la rafle depuis le point d’insertion pétiolaire :inflorescences avortées et baies flétries, irrégulières et amères.

• L’intensité de l’expression des symptômes varie selon le cépage.Tous les cépages sont sensibles et certains très sensibles,à l'exception de la Syrah, très rarement observée malade.

La Flavescence doréeLes symptômes affectent tout unbras du cep ou tout le cep.Les symptômes s’aggravent sur uncep, d’année en année, en présencede la cicadelle.La première express ion dessymptômes a lieu un an aprèsl’inoculation d’un cep et un à troisans (ou plus ?) après l’inoculationd’un plant.Les porte-greffe ne montrent pasde symptômes typ iques . I l sdépérissent lentement.

Le Bois noirSouvent, seul un entre cœur ou unsarment porte les symptômes.Les symptômes peuvent disparaîtrependant une ou plusieurs annéeset réapparaître.La première express ion dessymptômes a lieu un an ou plus aprèsl’inoculation du cep ou du plant.

L’infection des porte-greffe n’a pasété observée.

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3309 C - Non aoûtement des rameaux à l’automne (cliché INRA Dijon)

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Les porte-greffe ne montrent aucun symptôme typique.

Cependant, sur 3309 C et Fercal, il est possible d’observer sur certains ceps :

• un retard de végétation au printemps,

• un non aoûtement de un ou plusieurs rameaux à l’automne.

L’association de ces deux types de symptômes peut être considérée comme une présomption de présence de la FD.

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En conditions naturelles, pour les autres variétés de porte-greffe, il est plus

rare d’observer ces deux symptômes. Néanmoins, en conditions

expérimentales (inoculations par des cicadelles infectieuses), on a pu

observer ces symptômes sur Riparia Gloire, 101-14 Mgt, 420 A, 5 C, SO4,

110 R et 140 Ru.

Aucun signe de la maladie n’a pour l’instant été vu sur Rupestris du Lot, 5 BB,

125 AA, 1103 P, 41 B et Gravesac.

Ce comportement particulier des porte-greffe caractérisé par une faible

extériorisation des symptômes au champ rend le diagnostic très difficile.

Sémillon B - Enroulement des feuilles - Coloration du feuillage -Pas d’aoûtement (cliché INRA Dijon)

Dessèchement des fleurs et flétrissement des grappes (clichéSICAREX du Beaujolais)

Gamay N - Coloration sectorielle (cliché INRA Dijon)Alicante - Forte décoloration des feuilles - Enroulement - Pasd’aoûtement (cliché INRA Dijon)

Mauzac B - Coloration du feuillage - Port retombant (cliché INRADijon)

Gamay - Enroulement des feuilles - Coloration du feuillage - Portretombant (cliché INRA Dijon)

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• Biologie de la vection

> Les vecteurs

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Les anomalies et l'affaiblissement des ceps atteints parla FD et le BN résultent de l'invasion des vaisseauxconducteurs de la sève élaborée (liber) par desphytoplasmes. Les phytoplasmes sont les plus petitesbactéries connues. Ils ont été découverts en 1967 et ontété appelés "mycoplasmes des plantes" jusqu'en 1994.

Les phytoplasmes ont besoin pour vivre et se multiplierde pénétrer dans les cellules hôtes (de l'insecte vecteurou de la plante) pour détourner leur activité métabolique.

Comme ils ne sont pas transmis aux semences desplantes ni aux œufs des insectes, ils doivent se multiplieralternativement dans une plante puis dans un insectepour se maintenir dans la nature. Toutefois ils perdurentdans les plantes ligneuses qui peuvent rester infectéesde façon permanente.

Dès lors, ils peuvent être transmis par la multiplicationvégétative. Certaines de leurs plantes hôtes sonttolérantes. C'est le cas en particulier des porte-greffe,que l'on considère alors comme des porteurs sanssymptômes, très dangereux car l’assemblage avecun greffon peut contribuer à la diffusion de la FD.

L'étude du génome des phytoplasmes a permis de lesclasser en une vingtaine de groupes. Les phytoplasmesde la FD et du BN appartiennent à deux groupes trèsdifférents.Le phytoplasme de la FD appartient au même groupeque les phytoplasmes de l'orme ou des aulnes, maisseule la FD est transmise par Scaphoideus titanus.Le phytoplasme du BN est le même que celui qui causela maladie du stolbur de la tomate, du tabac, du poivronet le dépérissement de la lavande.

> Les phytoplasmesLa Flavescence dorée & le Bois noir

L’agent pathogène est un phytoplasme : bactérie parasite qui ne peut survivre que dans lescellules vivantes de la plante infectée ou de l’insecte vecteur. Il infecte exclusivement les

vaisseaux de la sève. Il est présent dans tous les organes sauf les graines.

La Flavescence doréeLe phytoplasme de la FD n’est connu quedans la vigne.

Le Bois noirLe phytoplasme du BN est ubiquiste. Il infectepresque uniquement des plantes herbacées. Il estporté par de nombreuses mauvaises herbes(liseron, ortie, morelle…).

La Flavescence doréeScaphoideus titanus, insecte de la vigne, nevivant en Europe que dans une airegéographique délimitée.

le Bois noirHyalesthes obsoletus, fulgore polyphageprésent dans toute l’Europe et l’Asie mineure.Ses principales plantes hôtes sont le liseron etl’ortie.

Flavescence doréeL'insecte vecteur de la FD, appelé Scaphoideus titanus BALL, estune cicadelle originaire d'Amérique du nord.Il a été identifié à la fin des années 50 dans le Sud-Ouest de laFrance. Depuis, sa présence est signalée dans la majorité desvignobles de la partie sud de la France et du nord de l'Italie, maisaussi en Suisse, au nord du Portugal et de l'Espagne, en Slovénie,en Autriche, en Serbie et en Hongrie.

Scaphoideus titanus est inféodé à la vigne où il effectue latotalité de son cycle.

15Œuf de Scaphoideus titanus blanc hyalin à jaune (1 à 1,5 mm)(cliché CIVAM - Corse)

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Bois noirL'insecte vecteur du BN, appeléHyalesthes obsoletus SIGNORET, estun fulgore cixiide. Il est présent autourdu bassin méditerranéen jusqu'en Asiemineure ainsi qu'au nord de l'Europe.

C'est un insecte considéré commepolyphage car il peut se nourrirou se reproduire sur le liserondes champs, l'ortie dioïque, lapasserage, des solanées sauvages( m o re l l e n o i re ) e t c u l t i v é e s(tomate.. . ) et de nombreusesautres plantes dicotylédones.

Cependant, des études récentesindiquent que des sous-populationsde l'insecte sont spécialisées surliseron ou sur ortie. Ces plantesv ivaces peuvent ent re ten i r unpotentiel infectieux de proximité.

Hyalesthes obsoletus passe l'hiver àl'état de larves aptères souterrainesradicicoles.

Il a cinq stades larvaires. Les larvesde 5ème stade émergent du sol auprintemps et donnent naissance auxadultes ailés qui volent vers d'autresplantes à la recherche de nourriture etde partenaires sexuels. Les femellespondent au collet des plantes hôtes aucours de l'été. Au cours de leurs vols,les adultes peuvent se poser sur desvignes et les inoculer. Mais ils n'ysubsistent pas longtemps.

Les sources d'inoculum du BN sontessentiellement l'ortie et le liserondes champs.

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Le stade hivernal est l'œuf pondu dans les anfractuosités de l'écorcedu bois (bois d’au moins deux ans). Les éclosions commencent enmai et s'étalent sur une période d’un mois et demi à trois mois selonles froids hivernaux et les températures printanières.

Scaphoideus titanus a cinq stades larvaires non ailés, séparés parune mue laissant sur la feuille l'ancien tégument appelé exuvie.Les larves de couleur hyaline ou partiellement pigmentées sontfacilement reconnaissables par la présence de deux taches noiresà l'extrémité de l'abdomen. Elles se nourrissent à la face inférieuredes feuilles et sautent dès qu'elles sont dérangées. L'adulte ailé,très mobile, apparaît au début de juillet. Il s'accouple et pond surles bois. Les adultes, surtout les femelles gravides, persistentjusqu'en septembre.La source d'inoculum de la FD est exclusivement la vigne.

Larve de 1er stade de Scaphoideus titanus,blanc hyalin (1 à 1,5 mm) -Larve de 2ème stade Scaphoideus titanus,blanc hyalin à blanc ivoire (2 à 2,5 mm)(cliché INRA Dijon)

Larve de 3ème stade Scaphoideus titanus,blanc ivoire à jaune (3 à 3,5 mm)(cliché INRA Dijon)

Larve de 4ème stade Scaphoideus titanus, blanc ivoire à jauneavec taches bistre claire (4,5 à 5 mm) (cliché INRA Dijon)

Adulte Scaphoideus titanus (cliché INRA Dijon)

Larve de 5ème stade Scaphoideus titanus, beige à jaune avec tachesbrun à noir (4,5 à 5 mm) (cliché SICAREX)

Larve de Hyalestes obsoletus (cliché INRA)22

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Adulte de Hyalestes obsoletus (cliché SRPV)

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> Modalités de transmissionIl existe plusieurs modalités de transmission :• par l’insecte vecteur, de parcelle à parcelle,• par le matériel végétal, sur de longues distances.

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Flavescence doréeDans le cas de Scaphoideus titanus, qui est inféodé à la vigne, cette persistance confère à la FD son caractère épidémique.L’activité de transmission peut commencer un mois après les premières éclosions et durer jusqu'à la mort des cicadelles.

La Flavescence dorée & le Bois noirPas de transmission d’un insecte à un autre(descendance). Le phytoplasme passe l’hiver

dans une plante (insecte à une seulegénération annuelle).

Les œufs des insectes vecteurs ne sont pas infectés. Leslarves naissent saines.L'insecte, la larve ou l’adulte, s'infecte par un repas ditd'acquisition, sur une plante malade (la vigne porteuse dela FD pour Scaphoideus titanus et d’autres plantes,souvent des adventices, pour le BN).L’insecte devient alors infectieux, c'est-à-dire capable decontaminer une plante saine pendant un repas ditd'inoculation. L'acquisition peut advenir à tout stade dedéveloppement.

La capacité d'inoculation se produit après une période dited'incubation (d’un mois environ dans le cas de la FD)pendant laquelle le phytoplasme traverse la paroi du tubedigestif, gagne l'hémolymphe, puis divers organes dont lesglandes salivaires, où il se multiplie abondamment.La salive est alors infectieuse et la capacité detransmission de l'insecte est définitive, jusqu'à sa mort. Ondit que la transmission est persistante.

- Par l'insecte vecteur

La Flavescence doréeTransmission uniquementde vigne à vigne.

Le Bois noirTransmission uniquementd’une plante herbacée(adventice, cultivée) à uneautre ou à la vigne, qui estun « cul de sac ».

Schéma 1

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La Flavescence dorée& le Bois noir

Les phytoplasmes parviennent à passer à traversles cribles des tubes du liber mais ils sont probablement

freinés par leur taille (0,1 à 1 µm de diamètre,parfois en « colliers »). Ils sont répartis irrégulièrement

le long des sarments ou des racines d’une plante ;toutes les boutures ne semblent pas infectées.

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Bois noirDans le cas de Hyalesthes obsoletus, l'acquisition peut avoir lieu par les adultes au cours de leur brève vie aérienne mais surtoutpar les larves sur les racines de leurs plantes hôtes. L'adulte est alors infectieux dès son émergence et jusqu'à sa mort. Lesfacteurs qui peuvent favoriser la visite des vignes par l'insecte (abondance de plantes hôtes dans l'environnement, mais aussibiotope et aléas climatiques) conditionnent l'intensité des contaminations.

Les jaunisses à phytoplasmes de la vigne peuventêtre transportées par le matériel de multiplicationcontaminé.

Dans les vignes mères de greffons, les ceps avecsymptômes, mais aussi des ceps sans symptômesmais en incubation, sont une source de diffusion desphytoplasmes de la FD et du BN.

Les pieds mères de porte-greffe infectés, porteurs dephytoplasmes sans symptômes caractéristiques, sontégalement responsables de la propagation de lamaladie dans le cas de la FD.

Le matériel contaminé par la FD est dangereux s'il estplanté dans un vignoble où Scaphoideus titanus estprésent. Il est rendu responsable de l'apparition denouveaux foyers distants des foyers historiques.

- Par le matériel de multiplication

La Flavescence doréeTransmission possible auxjeunes plants par les greffonset par les porte-greffe(malgré une forte mortalité).

Le Bois noirTransmission possible parles greffons (fréquenceinférieure à 1 %).

Schéma 2

Biologie de la vection du BN par Hyalesthes obsoletus

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> Evolution de la maladie

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La Flavescence doréeElargissement des taches de maladie deproche en proche autour du cep initial.

Accroissement rapide du nombre de cepsmalades (x10 par an).

Après inoculation, délai d’expression dessymptômes : un an.

Le Bois noirCeps isolés souvent en bordure desparcelles (si elles sont propres et nonenherbées).Pas de progression annuelle importante.Le taux d’infection dépend de la région oudes conditions environnementales.Après inoculation, délai d’expression dessymptômes : un an ou plus.

Flavescence dorée

• Chez Vitis vinifera L.Une cicadelle qui naît sur un cep contaminé peut acquérir le phytoplasme dès son premier repas.Elle sera infectieuse un mois après ce repas d’acquisition. Généralement, sur un cep nouvellement conta-miné, l’incubation de la maladie dans la plante s’effectue durant l’automne et l’hiver.Les premiers symptômes apparaissent en majorité pendant l’été de l’année qui suit l’inoculation.

Dans le cas de plantiers, les premiers symptômes peuvent apparaître l’année de la plantation si les plantsont été contaminés en pépinière.

La FD a une évolution rapide (cf. schéma 3) due à la présence continue du vecteur sur la vigne.La création de foyers primaires peut se faire sur de longues distances du fait de la mobilité des insectestransportés par le vent, le matériel agricole ou le matériel végétal.

Schéma 3

Evolution de la FD dans une parcelle de vigne

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Bois noir

Chez les Vitis vinifera, le BN a uneévolution beaucoup plus discrète que laFD.Les symptômes peuvent être trèsvisibles une année et moins forts, oumême absents, l’année suivante, ce quine signifie pas que le cep est guéri ; lamaladie réapparaît le plus souvent un oudeux ans plus tard.

L’épidémie est liée à l’environnement etaux méthodes culturales : les vignoblesconduits en sol enherbé non contrôlé ouinstallés à proximité de vieux vergers maldésherbés, de friches, de zones incultesqui hébergent des plantes-réservoirs defulgores et de phytoplasmes sont trèsexposés.

Pour restreindre l’évolution du BN, ilconvient de travailler le sol et d’éliminerles taches de liseron, de passerage etd’orties dans les vignes et lesbordures.

Jusqu’à présent, la présence de BN n’ajamais été décelée dans une parcelle deporte-greffe.

• Chez les porte-greffeAprès infection, de nombreux porte-greffe sont considérés comme porteurs permanentsde la maladie.

Le phytoplasme n’est pas réparti de manière homogène dans la souche (cf. schéma 4).Sur un cep malade, tous les rameaux ne sont pas forcément atteints. De même, sur unrameau donné, les boutures infectieuses sont réparties au hasard avec alternance dezones saines et de zones contaminées, d’où la difficulté d’échantillonnage pour lestests de contrôle.

L’utilisation de porte-greffe porteurs sans symptômes conduit à la production de plantsmalades, le plus souvent repérés en pépinière et détruits. Une certaine proportion deplants contaminés peut cependant rester en incubation mais présenter un aoûtementsuffisant pour être conservée au triage.

Schéma 4

Répartition de la FD sur un pied mère de porte-greffeExemple de 5 sarments d’un cep

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• Répartition des jaunisseset de leurs vecteurs

La FD est présente dans les vignobles d’Aquitaine, des Charentes, de Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon, de Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Rhône-Alpes et de Corse.Dans ces régions, le vecteur est potentiellement présent avec des effectifs très variables.

La maladie est absente des vignobles septentrionaux.En 2004 et 2005, quelques souches contaminées ont été découvertes localement en Bourgogne etChampagne. Ces souches ont été détruites.

En Alsace, en Lorraine et en Champagne, le vecteur n’apas été détecté.En Bourgogne, en Franche-Comté et dans le Centre, levecteur est présent.

La surveillance du territoire etl’application des mesures de luttecollective obligatoire associant ladestruction du vecteur et l'éliminationdes souches atteintes ont permis unestabilisation globale de la maladie.

A l’issue des commissionsdépartementales, des arrêtéspréfectoraux établissent, après analysedu risque phytosanitaire, la liste descommunes et les modalités de lutte :• communes à trois traitementsobligatoires (en rouge),• communes à deux traitementsobligatoires (en orange),• communes à un traitement obligatoireen scénario alternatif (en jaune),• communes sorties des périmètres delutte obligatoire (en vert).

En 2006, 58 communes sont sorties des périmètres de lutte obligatoire ; ellessont considérées comme assainies.Concernant le BN, les prospections de terrain et les analyses de laboratoiremontrent que presque tout le vignoble français est atteint.

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• Aspects réglementairesLa Flavescence doréeLa FD a un double statut réglementaire : mala-die de quarantaine au niveau européen etmaladie de lutte collective obligatoire auniveau national.

Le Bois noirPas de lutte obligatoire, sauf si l’arrêtépréfectoral organise conjointement la luttecontre la FD et le BN.

L’arrêté ministériel du 9 juillet2003 fixe les conditions de lalutte obligatoire contre la FD etson vecteur.Il a pour objectif de mieuxmaîtriser ce risque phytosanitaireà l’échelle du territoire en im-pliquant de manière équilibréel’ensemble des acteurs de la filière.Cet arrêté abroge celui de 1987(concernant les pépinières et lesvignes mères) et celui de 1994(mesures de lutte concernant lesterritoires reconnus contaminés).Il rappelle les obligations de lalutte sur tout le territoire national.

Certains points, déjà prévus dansles arrêtés de 1987 et 1994,restent d’actualité :• En cas de présence de la FD, lepropriétaire ou l’exploitant de lavigne est tenu de la déclarerauprès de la Direction Régionalede l’Agriculture et de la Forêt(DRAF).• Tout cep contaminé doit êtrearraché.• Dans les périmètres de lutte,les traitements contre la cicadellede la FD sont obligatoires, selonles modalités définies par le ServiceRégional de la Protection desVégétaux (SRPV) et publiées dansles Bulletins d’AvertissementsAgricoles®.• Les vignes mères et lespépinières doivent être traitéescontre la cicadelle de la FD, surtout le territoire national.

• Définition d’un périmètre de lutteobligatoire et du statut des communes :en cas de découverte de la maladie,un périmètre de lutte obligatoire est défini.La commune concernée (et éventuellementles communes voisines) prend le statut decommune contaminée pour une duréeinitiale de deux campagnes. A l’issuede cette période, une communeincluse dans un périmètre de lutte peuten sortir, si aucun pied atteint de FD n’estdécouvert.

• Définition nationale du seuilmax imal à par t i r duque l uneparcelle doit être arrachée : lepourcentage minimal de plantsatteints de FD entraînant l’arrachagecomplet de la parcelle ne doit plusexcéder 20 %. L’arrêté préfectoralfixe précisément ce seuil.

• Utilisation raisonnée du traitementdes bois et des plants à l’eau chaude(cf. page 18) : lorsque des plantssont découverts contaminés par laFD, ils doivent être détruits et lesautres plants du même lot (même

origine de greffon ou de porte-greffe)doivent être détruits ou être soumis àun traitement à l’eau chaude.

• Distance minimale entre une vignemère de greffons ou de porte-greffe etune parcelle arrachée : l’ensemble desbois récoltés dans une vigne mère,située à moins de mille mètres d’uneparcelle contaminée faisant l’objetd’un arrachage, devront subir untraitement à l’eau chaude. Cettedistance peut être réduite jusqu’à troiscents mètres par la DRAF-SRPV entenant compte de l’existence d’unpérimètre de lutte. Aucune plantationde vigne mère n’est autorisée à moinsde trois cents mètres d’une parcellecontaminée ayant fait l’objet d’unarrachage, et cela dans les deuxannées suivant l’arrachage.

• Tra i tement à l ’eau chaudeobligatoire pour le matériel de base(destiné à la plantation de vignesmères).

L'arrêté ministériel et les arrêtéspréfectoraux sont disponibles auprèsdes DRAF-SRPV (en matière juridiqueseuls les textes officiels font foi).

Plusieurs nouveaux pointssont intéressants à souligner :

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• Organisationde la lutteLa lutte contre les jaunisses de la

vigne est indispensable.

Les stratégies de lutte comprennent

plusieurs volets indissociables à

mettre en œuvre obligatoirement :

• prospection dans le vignoble et

arrachage des pieds avec symptômes,

• protection phytosanitaire du

vignoble (pour la FD),

• production de bois et de plants

sains.

Cette organisation mobilise tous les

acteurs de la filière et notamment

les Groupements de Défense contre

les Organismes Nuisibles (GDON)

qui permettent un bon maillage de

la prospection sur le terrain. Ces

groupements, constitués de viti-

culteurs volontaires, ont des missions

reconnues par le Code Rural. Ils ont

pour rôle de fédérer les volontés

locales afin de mettre en œuvre la

lutte collective obligatoire au niveau

communal ou intercommunal. Leur

coordination est assurée par les

F é d é r a t i o n s R é g i o n a l e s o u

Départementales de lutte contre les

Organismes Nuisibles (FREDON et

FDGDON). Quand les viticulteurs

s ’ imp l iquent fo r tement , ce t te

organisation s’avère efficace en terme

de résultats obtenus sur le terrain.

- Lutte contre la Flavescence dorée

> Protection du vignoble

La FD est une maladie dont lavitesse de propagation et sesconséquences sur la productionviticole d’un secteur exigent lamise en œuvre d’une série demesures complémentaires etindissociables. Sa vitesse depropagation dépend de deuxparamètres :• le niveau d’inoculum (nombreet importance des foyers),• le niveau de population del’insecte vecteur.

La lutte contre cette maladieest donc basée sur le respectde mesures prophylactiques etla destruction obligatoire duvecteur (cf. arrêté ministériel du 9juillet 2003 et arrêtés préfec-toraux).

Ces mesures concernent toutpropriétaire ou exploitant deparcelles de vigne (Vitis viniferaou autres espèces du genre Vitis)lorsqu’elles sont destinées à laproduction de raisins de cuve,de raisins de table, de greffons,de porte-greffe et pour lesvignes à caractère ornementalou d’agrément.

En France, la FD fait l’objet d’unelutte obligatoire, avec arrachagedes ceps contaminés et troistraitements insecticides contre lacicadelle vectrice Scaphoideustitanus.

Dans les secteurs où la maladie

est aujourd’hui maîtrisée, des

résultats d’expérimentations au

vignoble ont montré que des

aménagements de la lutte étaient

possibles, avec le passage sous

certaines conditions de trois à deux

voire un seul traitement insecticide

en viticulture conventionnelle.

Dans tous les cas, l’arrachaged e c e p s c o n t a m i n é s r e s t eobligatoire.

Ces assouplissements permettent

de concilier le développement

nécessaire d’une viticulture

durable, respectueuse de la

santé des hommes et de

l’environnement, et la sécurité

phytosanitaire du vignoble.

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La stratégie à trois traitements(cf. schéma 5) reste la seule valablepour enrayer l’épidémie dans leszones nouvellement contaminéesou dans celles, plus anciennementcontaminées, où l'on constate unerecrudescence de la maladie auniveau parcellaire (Languedoc-R o u s s i l l o n , A q u i t a i n e , M i d i -Pyrénées, Charente et Rhône-Alpes).

L’expérience montre que, dans lesvignobles où les mesures obligatoiresde lutte collective sont rigoureusementappliquées, la maladie est maîtriséeet la population de vecteurs régressetrès nettement.

De nouvelles stratégies de luttepeuvent donc être proposées pourréduire le nombre de traitementsdans les vignobles où la maladie estaujourd’hui sous contrôle.

A contrario, en l’absence de mise enœ u v r e d e c e s m e s u r e s , o ulorsqu’elles ne sont pas appliquéesde façon rigoureuse, on observesystématiquement une progressionépidémique du nombre de souchesmalades d’une année à l’autre.

>> Stratégies de lutte

Schéma 5

Dans les vignes mères de greffons et deporte-greffe, les trois traitements sontobligatoires quelle que soit la situationgéographique de la parcelle.

Dans les vignes mères de porte-greffe,les traitements par voie terrestren’auront une bonne efficacité que si desallées de passage permettent lacirculation dans la parcelle.

Dans les pépinières, des traitementssystématiques sont à effectuer à partirdu début des éclosions et jusqu’à ladisparition complète des adultes.

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De façon intermédiaire et dans l’attente d’un assainissement complet, des moyens de lutte faisantappel à moins de traitements sont susceptibles d’être proposés.

>> Les conditions d’aménagement de la lutte insecticide

Pour appuyer l’aménagement de la

lutte insecticide, des essais d’effica-

cité sur larves de cicadelles de la FD

ont été menés.

Les résultats montrent que, dans les

zones à forte pression de maladie et

à population élevée de cicadelles, le

deuxième traitement de la stratégie

standard à trois applications reste

indispensable car un nombre impor-

tant d’insectes peut échapper au

premier traitement. Les risques de

contamination restent alors élevés.

En revanche, dans les secteurs où

les populations d’insectes sont très

faibles, en particulier celles soumises

à une lutte obligatoire depuis plusieurs

années et où les ceps contaminés ont

été systématiquement arrachés, la pro-

babilité de dissémination de la maladie

est alors extrêmement réduite, voire

quasi nulle.

Il est donc possible, dans ces zones,

de réduire le nombre d’applications de

trois à deux : un traitement sur larves,

un traitement sur adultes (cf. schéma 5).

Pour répondre aux exigences desécurité phytosanitaire du vigno-ble exposées précédemment,cette stratégie ne peut être appli-quée que dans une ou plusieurscommunes entières inclusesdans un périmètre de lutte depuisau minimum deux campagnes.

Des expérimentations ont évaluél’impact des traitements sur lespopulations d’adultes. Ils ont per-mis d’envisager une évolution despréconisations vers un seul traite-ment obligatoire.

L’aménagement de la lutte peutêtre remis en cause (retour à troistraitements) en cas d’analyse derisque défavorable.

En complément de la possibilitéde passer de trois à deux traite-ments dans les zones où le risqueFD est maîtrisé, d’autres axes detravail sont mis en œuvre pourlimiter l’utilisation des insectici-des, en particulier sur la possibili-té d’une lutte conjointe entrecicadelle de la FD et tordeusesde la grappe en deuxième outroisième génération.

La stratégie d’aménagement de lalutte a déjà permis de diminuersignificativement la pressioninsecticide. En 2006, trois ansaprès le début de l’aménagementde la lutte insecticide, c’est prèsde 92000 hectares de concernés,soit 22 % du vignoble en périmè-tre de lutte obligatoire.

- La lutte contre le Bois noirDans le cas du BN, l’habitat principal de Hyalesthesobsoletus se situe dans les parcelles non cultivéeslaissées à l’abandon, les zones rudérales, les frichesde bordure mais également sur les couverts herbeuxdes cultures arboricoles fruitières et sur lesadventices à l’intérieur des vignes.

Compte tenu de l’habitat diversifié de Hyalesthesobsoletus, la lutte insecticide n’est pas envisageable.

Aussi, la seule mesure préconisée est préventive :élimination des plantes hôtes (liseron, passerage,orties etc.) et une attention particulière lors deplantation sur défriche.

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Les commissions départementales sont composées de représentants des organisationsprofessionnelles, des collectivités territoriales et de l’ensemble des structures techniques,administratives et associatives concernées.

Les producteurs agrobiologiques sont soumis aux mêmes exigences que l’ensemble des viticulteurs enmatière de protection de leur vignoble vis-à-vis de la présence de Scaphoideus titanus et de la contami-nation par le phytoplasme.

- Rôle des commissions départementales dans l’aménagementde la lutte

Elles proposent, en fonction d’uneanalyse de risque phytosanitaireannuelle basée sur les points ci-dessous, un aménagement de la luttepour une ou plusieurs communes :• l’application rigoureuse de l’arrêtéministériel du 9 juillet 2003, • l’absence sur le secteur considéré deparcelles relevant de l'article 6 del'arrêté (arrachage en totalité de laparcelle),• la destruction de toute nouvellesouche contaminée,• un niveau de prospection suffisant,• le suivi des effectifs du vecteur(observations visuelles, piégeage,aspiration) montrant des niveaux depopulation très bas.

Dans le respect de l’ensemble de cesconditions, les viticulteurs conduisantleurs vignes en agriculture biologiquep e u v e n t p a r t i c i p e r à l ’ e f f o r td’aménagement de la lutte insecticide.

En contribuant notamment à la bonneinformation technique et réglementaire,les commissions départementalesrappellent les obligations collectives etindividuelles de chacun dans un cadrede lutte réglementée.

La lutte insecticide repose sur l’utili-sation d’une seule matière active à lafois autorisée par le règlement CEE2092/91 modifié régissant l’agriculturebiologique sur le territoire national etbénéficiant d’une autorisation de misesur le marché en France pour cetusage.

Cette molécule est la roténone, insecti-cide d’origine naturelle dont le moded’action affecte la respiration cellulairedes insectes. Compte tenu du niveaud’efficacité et des propriétés de cettemolécule, il est parfois difficile demaîtriser les populations de cicadellesavec les produits contenant la roténo-ne.Elle est notamment inopérante sur lescicadelles adultes.

Depuis plusieurs années, des essaissont mis en place pour chercher àcompléter les moyens de lutte dont lesviticulteurs agrobiologiques pourraientbénéficier.

Des tests de traitements ovicides (huileblanche hivernale et soufre mouillableprintanier) ont donné des résultats trèsirréguliers et une efficacité significativeuniquement en présence de très fortespopulations de cicadelles (au moinsune par feuille) les années précéden-tes.

Des essais très encourageants ont étéréalisés avec du pyrèthre naturel. Dansces essais, le niveau d’efficacité dupyrèthre naturel est supérieur à celui dela roténone.

Cependant, à ce jour, aucun produitcontenant du pyrèthre naturel ne béné-ficie d’autorisation de mise sur le mar-ché en France.

Dans les situations où la propagationde la FD ne peut être contenue parl’usage de moyens autorisés enagriculture biologique, les viticulteursbiologiques peuvent avoir recours à uninsecticide de synthèse. Son emploientraîne la perte de certification « AB» pour l’année en cours. Celle-ci peutêtre rétablie sans période de conversionde trois ans, dès l’année suivantl’arrêt des traitements avec l’insecticidede synthèse, par dérogation, dont lademande est à déposer par lesproducteurs auprès du Ministère del’Agriculture et de la Pêche.

- Cas de l’agriculture biologique

Sur avis consultatif des com-missions départementales, una r r ê t é p r é f e c t o ra l d e l u t t ecollective obligatoire est mis enœuvre. Cet arrêté préfectoral peutinclure la lutte contre le BN etrendre obligatoire l’arrachage despieds atteints par cette jaunisse.

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Dans le cas de la FD, si les traitements insecticides sont un moyen de réduire les risques decontamination, ils ne garantissent pas pour autant que des pieds de vigne en incubation(visuellement sans symptômes) ne puissent transmettre l’agent pathogène lors des opérations degreffage.

> Production de bois et de plants sains

Aussi :• pour compléter l’action des traitements insecticides,• pour supprimer l’état de porteur permanent des porte-greffe contaminés,• pour suppléer à l’absence de traitements chimiquescontre les phytoplasmes,• pour répondre à certaines des dispositions de l’arrêté du9 juillet 2003.

Le trempage à l’eau chaude des bois et plants apparaîtcomme un traitement complémentaire indispensablepour limiter la propagation de la FD et du BN par lematériel végétal en garantissant son état sanitaire vis-à-visde ces jaunisses.

Ce traitement a également une action sur lesmaladies bactériennes : broussin (Agrobacterium vitis)et nécrose bactérienne (Xylophilus ampelinus).Il permet de détruire certains parasites racinaires :champignons du sol (Phytophtora).

L’objectif est l’élimination de tout phytoplasme dans lesbois ou les plants tra i tés, sans al térat ion dudéveloppement végétatif.

18

Schéma 6

Appareil de traitement à l’eau chaude en fonctionnement (cliché ENTAV)

Le traitement curatif, réglementairement défini,consiste à immerger le matériel végétal dans del’eau maintenue à une température de 50°Cpendant 45 minutes (schéma 6).

23

Hors du contexte réglementaire et si les exi-gences techniques le précisent, la durée de cetraitement peut être ramenée à 30 minutes àcondition que la température de 50°C soiteffective et homogène dans le bac pendant latotalité du traitement.

Plage de traitement efficace pour guérir les boisde la FD

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Schéma 7

19

Qualité du matérielvégétal mis en œuvre

Les bois et les plants traitésdoivent :• Présenter un état de réserve lemei l leur possib le ( t rès bonaoûtement des boutures ou desplants, vignes mères de greffonsou de porte-greffe non sur-chargées).• Avoir été conservés dans lesm e i l l e u r e s c o n d i t i o n s d etempérature et d’hygrométrieaprès récolte ou arrachage ;n’avoir subi aucune dessiccationou perte de réserves.La conservation en chambrefrigorifique à une températureinférieure à 5°C et avec unehygrométrie élevée est fortementrecommandée.

Tout matériel végétal ne pré-sen tan t pas un n i veau deréserves suffisant et un bon étatde fraîcheur risque d’être altérépar le traitement.

• Réaliser le traitement pendant la période de conser-vation en chambre froide, peu de temps avant le gref-fage (pour les boutures) ou la plantation (pour les gref-fés-soudés). Un trempage trop précoce ou trop tardifest fortement déconseillé.• Préparer « thermiquement » le matériel en le sortantde chambre froide pour le mettre à températureambiante douze heures avant le traitement et fairerevenir le matériel à température ambiante (éviter un jetd’eau froide) pendant une journée avant de le remettreen chambre froide. Ensuite, la conservation se fera enatmosphère humide mais aérée (utilisation de sacsmicro-perforés, sans tourbe).

• Pour les bois, traiter des boutures non débitées etpour les plants, laver les racines et traiter avant deparaffiner.• Ne pas faire de traitement fongicide en même tempsque le trempage à l’eau chaude. Si nécessaire, faire untraitement fongicide après le trempage à l’eau chaude.• Dans le cas de transport du matériel traité, utiliser unconditionnement aéré tout en maintenant une bonnehydratation. Par température élevée (risque defermentation ou de dessiccation), il est recommandéd’utiliser des conteneurs frigorifiques.

Fiabilité d’un appareil de traitement adapté et parfaitementfidèle

Respect d’un ordre défini d’opérations

Le trempage a l’effet d’un choc thermique qui est susceptible de modifier l’état physiologique du matériel traité(levée de dormance, amorce de perte de réserves, etc).Pour éviter une mauvaise reprise au greffage ou à la plantation, il convient de respecter un certain ordred’opérations et quelques recommandations :

Possibilité d’un couvercle(éviter les déperditions de chaleur)

Paroicalorifugée(assure l’isola-tion thermiquedu récipient)

Pompe debrassageagitationpermanentede l’eau pourassurer l’homo-généité de latempérature auniveau dumatériel végétal

Container : chargement dumatériel végétal

Thermomètreenregistreur

Alarmesonore

Sonde decontrôle de

températurevariation tolérée

de +/- 0,5°C

Source de chaleur :(fuel, gaz, électricité) chauffage direct

de l’eau de trempage ou chauffageindirect de l’eau d’un bac de réserve

Vidange : renouvellement régulierde l’eau de trempage, en fonction

de la fréquence des bains

Pour que l’efficacité du traitement soit assurée et l’intégrité du matériel préservée, trois séries deconditions doivent impérativement être respectées.

Le non-respect de ces précautions d’utilisation peutentraîner des pertes de matériel même si le traitementproprement dit est bien maîtrisé.

12

3

Machine pour traitement des bois et des plants à l’eau chaude

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Protocole de prélèvement des échantillons

• elle ne permet pas de différencier lesjaunisses entre elles,

• les porte-greffe ne montrent pas oupeu de symptômes spécifiques,

• il existe une possibilité de confusionavec l’enroulement, les maladies dubois, certaines carences, la chloroseferrique et les accidents physio-logiques ou traumatiques.

Des techniques de dépistage permet-tent de confirmer la présence d’unejaunisse (diagnostic biologique) et dedistinguer les agents pathogènes(diagnostic sérologique et génomique).

• Techniques de diagnostic

Si une vigne présente des symptômes de jaunisse, contactez les services locauxde la Protection des Végétaux.La collecte et l’acheminement des échantillons sont faits par les technicienslocaux.La déclaration de la maladie est obligatoire.

Consignes de prélèvement d’un échantillon pour rechercher la présenced’un phytoplasme :

• Période de prélèvement : à partir del ’appar i t i on des symptômes (débutvéraison) jusqu’à la sénescence des feuilles(septembre – octobre selon les saisons).

• Pour une parcelle donnée, prélever unrameau portant 5 à 8 feuilles présentant dessymptômes typiques de jaunisse. Si plusieurspieds présentent des symptômes, leséchantillons peuvent être regroupés par 5.

• Chaque échantillon est codé. Les rameauxsont enveloppés dans plusieurs feuilles depapier journal non humidifié. L’ensemble estconservé dans un sac plastique ferméhermétiquement.

• Le technicien doit :- relever les coordonnées de la parcelle afin d’en assurer le suivi,- réaliser un repérage et un marquage des ceps prélevés,- établir une fiche de renseignements fournie par les laboratoires agréés,- prévenir le laboratoire et envoyerl’échantillon en choisissant un moyen de transport rapide (moins de 48 heures).

L’observation visuelle des symptômes (cf. pages 4 et 5) est le premiermoyen de dépister la maladie, mais elle est insuffisante car :

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> Diagnostics sérologiques et génomiquesHistoriquement, les premiers diagnostics de laboratoire mis au point ont utilisé les méthodessérologiques. Le test ELISA a été utilisé par le Laboratoire National de la Protection desVégétaux dès le milieu des années 90. Les tests génomiques (PCR) l’ont complété, puis remplacéau fur et à mesure de leur perfectionnement, parce qu'ils sont plus sensibles et universels(détectant tout phytoplasme).

Les tests génomiques PCR(Polymerase Chain Reaction)La méthode de diagnostic utilisant la "Polymerase Chain Reaction" également appe-lée en français "amplification génique", consiste à copier de façon exponentielle unfragment spécifique du génome de l'organisme dont on veut mettre la présence enévidence dans un échantillon. Cette opération se fait par l'action de l'enzyme ADNpolymérase. C’est actuellement la méthode officielle de détection des jaunisses.

La FD, le BN et les autres phytoplasmes peuvent être distingués de cette façon.Actuellement la méthode officielle (J.O. 112 du 14 mai 2004), mise au point à l'INRA,permet d'amplifier simultanément deux fragments d'ADN de taille différente, l'unreprésentatif des phytoplasmes du groupe de la FD et l'autre des phytoplasmes dugroupe du BN. Des analyses complémentaires permettent si cela est nécessaire, decaractériser les isolats de FD et ceux de BN.Le test génomique est plus sensible que le test ELISA. Outre la détection dans lesV. vinifera et dans les insectes, il permet aussi le diagnostic sur les porte-greffe.

Le test sérologique ELISA(Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay)Le test ELISA est basé sur la reconnaissance des protéines du phytoplasme par unanticorps spécifique (anti-FD ou anti-BN). Il est peu coûteux. Il est applicable à tout organede la plante et aux insectes vecteurs mais n'est pas assez sensible pour les porte-greffe quisont en général trop pauvres en phytoplasmes détectables.

Sa réalisation dépend de la disponibilité en anticorps qui ne peuvent être produits que parun laboratoire spécialisé dans l'étude des phytoplasmes et disposant d'une source fiable etabondante de phytoplasmes. Ce point est particulièrement critique.

Par ailleurs, des anticorps différents pour la FD et le BN doivent être utilisés dans des testsELISA séparés.Dans le cadre des campagnes de diagnostic, tous les échantillons doivent être soumis auxdeux tests, ce qui augmente la charge de travail des techniciens.

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PrincipeL'ADN, support des gènes des organismes vivants, est un polymère composé de quatre éléments (bases nucléotidiquesnotées A, T, G et C) juxtaposés selon un ordre unique qui constitue le codage de chacun des gènes. Cet ADN bicaténairecontient deux brins complémentaires de plusieurs milliers de bases, la base A d'un brin étant associée à la base T du brincomplémentaire et la base G de l'un à la base C de l'autre. En outre, les deux brins d'ADN peuvent être séparés l'un de l'autre à des températures élevées (c'est la dénaturation). Ils seréassocient (hybridation) entre eux ou avec d'autres éléments, ayant des séquences complémentaires, présents dans lemilieu, lorsque la température est abaissée.La polymérase est capable, « en lisant » un brin d'ADN dénaturé (monocaténaire), de fabriquer le brin complémentaire, si onfournit dans le milieu réactionnel les quatre bases dans des conditions thermiques et chimiques définies. Elle travaille dansun seul sens sur chaque brin qu'elle lit et copie de façon séquentielle. A partir d'un fragment bicaténaire elle donne doncnaissance à deux fragments bicaténaires identiques, chacun formé d’un brin matrice et d’un brin néoformé.

Mise en œuvreLes chercheurs ont identifié des fragments d'ADN caractéris-tiques des phytoplasmes ou de chaque phytoplasme que l'onveut identifier (schéma 8, phase 1). A chaque extrémité dechacun de ces fragments ils ont défini des "amorces" spéci-fiques d'environ 20 bases, complémentaires de chaque brinpour une région correspondante (schéma 8, phase 2). Pendantla PCR (schéma 8, phase 3), dans une première étape l'ADNextrait d'un échantillon est porté à la température de dénatu-ration. Dans une deuxième étape, la température redescend etles amorces s'hybrident aux brins portant la séquence qui leurest complémentaire. Dans une troisième étape, l'élongation, lapolymérase complète la copie du brin auquel l'amorce s'estassociée. Ces trois étapes durent chacune quelques dizainesde secondes. Elles sont mises en œuvre l'une après l'autre etconstituent un "cycle" durant au total environ deux minutes. Achaque cycle le fragment d'ADN cible est dénaturé puischaque brin copié (multiplication par deux). Si on réalise unetrentaine de cycles, le fragment cible a été recopié plusieursmilliards de fois (230) en une heure environ et il constitue lamajorité de l'ADN contenu dans le tube d'essai.

Analyse La méthode d'électrophorèse permet de visua-liser les produits de la PCR (schéma 8, phase4 et schéma 9). Elle sépare les molécules dansun gel support en fonction de leur taille. Lesmolécules fabriquées pendant le test par copied'une même cible sont toutes de la même tailleque cette cible, connue à l'avance. La présen-ce d'ADN à l'endroit voulu du gel d'électropho-rèse traduit un échantillon positif.

Schéma 8

Schéma 9

Détection de la FD et du BN par la méthodeofficielle

Gel d'agarose où s'est effectuée la séparation des produits dela PCR multiplex.Chaque piste verticale a reçu un échantillon d'ADN correspon-dant à un cep.Les témoins sont des contrôles ADN contenant les deux phy-toplasmes (+ +) ou de vigne saine (- -)

Ceps BN Ceps FD ni FD ni BNTémoins+ -+ -

FDBN

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• Voies de recherche

Les pistes de recherche sont :

• l'identification des souches dephytoplasmes, de leur fréquence etde leur répartition géographique,

• l'identification des plantes qui leshébergent dans l'environnement,appelées "réservoirs" de phytoplasmes,

• la sensibilité des cépages et lecomportement des porte-greffe,

• les réactions de défense induitesdans les Vitis par l'infection et lapossibilité de les activer,

• l'attirance alimentaire ou commerefuge pour les vecteurs, des vigneset différents cépages,

• la biologie et les mouvements desvecteurs : le rôle de leurs planteshôtes et des plantes réservoirs dephytoplasmes dans l’épidémiologiedes maladies,

• les facteurs qui confèrent auxinsectes la capacité d’être vecteursd’un phytoplasme donné (acquisi-tion, évolution dans le corps de l’in-secte et transmission),

• les effets sur les insectes vecteursde l'infection par les phytoplasmesen terme de longévité, d'activitéalimentaire et de fécondité,

• la recherche d'auxiliaires biologiquesde lutte permettant de réduire lespopulations d'insectes vecteurs.

Dans le cas de jaunisses àphytoplasmes, la prévention estprimordiale car ces maladiessont incurables et très difficilesà éradiquer. Il faut donc identifierrapidement les foyers et lescirconscrire et identifier lematériel végétal porteur.Il est néanmoins illusoire depenser un jour voir ces maladiesdisparaître définitivement. Il fautparvenir à minimiser les risquesde propagation par les insectesvecteurs et par le matérielde multiplication afin de limiterleur présence à un niveautolérable pour l'économie etl'environnement.Il faut aussi définir les méthodesde lutte pouvant conjuguer laprophylaxie et la prévention.

23

> Diagnostic biologique :l’indexage

Cette méthode consiste à greffer sur la variété à testerune variété sensible (index) choisie pour extérioriserfacilement des symptômes typiques des jaunisses. Lesvariétés indicatrices peuvent être : le Baco 22A, leChardonnay B, le Gamay N et le Pinot N.

En pépinière d’indexage, des symptômes apparais-sent sur l’index si la variété à tester est contaminée.Une extériorisation des symptômes sur toutes lesplantes porteuses nécessite de conserver les indexplusieurs mois, voire plusieurs années.

L’indexage est une technique longue et non spécifiquequi permet de confirmer la présence d’une jaunissesans pouvoir distinguer la Flavescence dorée du Boisnoir. Cette technique est surtout utilisée pour tester lesvariétés de porte-greffe qui ne présentent aucunsymptôme spécifique.

Les études conduites par les différents organismes tendent à mieuxcomprendre les interactions entre les phytoplasmes, leurs vecteurs et leursplantes hôtes, qui favorisent la diffusion des jaunisses.

24Pépinière d’indexage d’une variété porte-greffe sur Pinot N àl’ENTAV. Symptômes de Flavescence dorée et mortalité de l’in-dex (cliché INRA).

Schéma 10

index(Variété sensible)

GreffeOMEGA

Inoculum(Porte-greffeà tester)

Symptômes

Œil éborgné

Greffage pour indexage avec une variétéindicatrice

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39 rue Michel Montaigne - BP 115

33294 Blanquefort Cedex

Tél : 05 56 35 00 00 – Fax : 05 56 35 58 59

Marie-Catherine DUFOUR

DGAL-SDQPVDRAF-SRPV Rhône-Alpes165 rue de Garibaldi - BP 3202

69401 Lyon Cedex 3

Tél : 04 78 63 13 44 – Fax : 04 78 63 34 29

Jacques GROSMAN

DRAF-SRPV Languedoc-RoussillonZAC Mas d’Alco

34080 Montpellier

Tél : 04 68 71 18 58 – Fax : 04 68 47 46 45

Jean-Michel TRESPAILLE-BARRAU - Maurice NADAL

ENTAVDomaine de l’Espiguette

30240 Le Grau du Roi

Tél : 04 66 51 40 45 – Fax : 04 66 53 29 16

Serge GRENAN

INRAUMR Plante Microbe Environnement, Equipe Phytoplasmes

Domaine d’Epoisses - BP 86510

21065 Dijon Cedex

Tél : 03 80 69 31 91 – Fax : 03 80 69 32 61

Elisabeth BOUDON-PADIEU

VINIFLHOR232 rue de Rivoli

75001 Paris

Tél : 01 42 86 32 00 – Fax : 01 40 15 06 96

Christine MOULLIET - Michel LEGUAY

• Guide desbonnes pratiques• Utilisation de matériel végétal sain lors des planta-

tions

• A partir de mai, détection des éclosions de larves

de cicadelles de la FD sur la face inférieure des

feuilles de la zone fructifère et des gourmands.

• Repérage des symptômes, pendant l’été. Profiter

des contrôles de maturité pour réaliser le repérage et

le marquage des souches suspectes.

• Contacter un technicien SRPV ou Chambre

d’Agriculture pour identifier les symptômes et éven-

tuellement prélever un échantillon.

• Arracher systématiquement et soigneusement

tout cep contaminé.

• Dans le cas de la FD, appliquer le programme de

traitements insecticides selon les préconisations de

l’arrêté préfectoral et incinérer le bois de taille de

plus de 2 ans (les œufs de cicadelle de la FD passent

l’hiver dans les anfractuosités de l’écorce du bois).

• Dans le cas du BN, éliminer les plantes hôtes du

vecteur à l’intérieur des vignes et sur les bordures.

Financeurs : VINIFLHOR et DGAL SDQPV