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Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique 1 Olivet Lycée Françoise Dolto du 02/10/2006 au 12/10/2006 ÉDITORAL Notre 2 ème étape nous conduit jus- qu’à Olivet, petite ville des bords de la Loire, sise non loin de l’histori- que Orléans. Jusqu’à la Toussaint, nous sillonne- rons la région Centre qui, Il y a onze ans, figurait au nombre peu élevé des régions partenaires et nous est restée fidèle depuis. A l’heure où nous ajoutons un nouvel arc à notre arsenal pédagogique, la région s’est aussitôt portée candidate – avec la Picardie –, à l’expérimenta- tion de cette nouvelle formule. Voilà pourquoi nous resterons dans le Centre jusqu’aux prochaines va- cances scolaires. Bourges, Olivet et Amboise constitueront nos 3 étapes régionales ainsi que l’ossature de la promotion « Antonin Carême » qui nous rejoindra début 2007 pour 6 semaines intenses de stage pro- fessionnalisant. Pour l’heure, c’est notre 2 ème passa- ge à Olivet et nous gardions un ex- cellent souvenir de l’équipe péda- gogique et des élèves qui nous avaient été confiés. Nous arrivions donc en toute sérénité mais impa- tients au lycée des métiers Françoi- se Dolto où nous allions trouver la même gentillesse et le même enthou- siasme de la part d’une équipe qui n’avait pas beaucoup changé. Les 15 jours à venir s’annonçaient donc sous les meilleurs auspices. Le Président Philippe Gombert La petite place forte gauloise de « Cenabum » abritait la célè- bre tribu des Carnutes, dont l’assemblée annuelle des drui- des est entrée dans la légende pour avoir décidé de la future révolte gauloise conduite par le chef arverne Vercingétorix. Conquise, détruite et reconstruite par Jules César, elle fut refondée par l’em- pereur Aurélien et pris le nom de « cité d’Aurélien » qui, par déformations successives devint « Or- léans ». A l’aube du déclin de l’Empire romain, ce sont les « Alains » qui s’installent à Orléans, avec l’accord des Romains. Ils s’op- poseront farouchement aux Huns du terrible Attila et défendront la ville contre ces nouveaux envahisseurs, non sans mal. De nombreuses villes des alentours portent encore en leur nom les stigmates de ce tumultueux passé : Allaines, Allainville, Alain- court , … En 1108, Louis VI le Gros choi- sira la cathédrale d’Orléans - et non celle de Reims comme la plupart des rois de France - pour venir y chercher le sacre. Orléans sera élevée, par Philip- pe VI de Valois, au rang de Du- ché et donnée en apanage au fils aîné de la Couronne de France. Ce qui pourrait n’être qu’un détail de l’histoire va avoir des conséquences incal- culables qui vont empoisonner le Royaume de France pendant plus d’un siècle. En effet, cette décision va attiser les rancoeurs et les haines entre les deux camps rivaux, celui des Armagnacs - partisans du Duc d’Orléans - et celui des Bourguignons - partisans du Duc de Bourgogne -. L’assassinat de ce dernier par les hommes N° 17 N° 17 N° 17 N° 17 N° 17 COULEURS DE TERROIRS

Bruit de Terroirs N° 17 - olivet...Depuis le Traité de Troyes, signé en 1420, le Dauphin de France n’est plus héritier de la Couronne. Personne ne lui donne plus beaucoup de

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Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique

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OlivetLycée Françoise Doltodu 02/10/2006 au 12/10/2006

ÉDITORAL

Notre 2ème étape nous conduit jus-qu’à Olivet, petite ville des bordsde la Loire, sise non loin de l’histori-que Orléans.

Jusqu’à la Toussaint, nous sillonne-rons la région Centre qui, Il y a onzeans, figurait au nombre peu élevédes régions partenaires et nous estrestée fidèle depuis. A l’heure oùnous ajoutons un nouvel arc à notrearsenal pédagogique, la régions’est aussitôt portée candidate –avec la Picardie –, à l’expérimenta-tion de cette nouvelle formule.

Voilà pourquoi nous resterons dansle Centre jusqu’aux prochaines va-cances scolaires. Bourges, Olivet etAmboise constitueront nos 3 étapesrégionales ainsi que l’ossature dela promotion « Antonin Carême »qui nous rejoindra début 2007 pour6 semaines intenses de stage pro-fessionnalisant.

Pour l’heure, c’est notre 2ème passa-ge à Olivet et nous gardions un ex-cellent souvenir de l’équipe péda-gogique et des élèves qui nousavaient été confiés. Nous arrivionsdonc en toute sérénité mais impa-tients au lycée des métiers Françoi-se Dolto où nous allions trouver lamême gentillesse et le même enthou-siasme de la part d’une équipe quin’avait pas beaucoup changé.

Les 15 jours à venir s’annonçaientdonc sous les meilleurs auspices.

Le PrésidentPhilippe Gombert

La petite place forte gauloise de« Cenabum » abritait la célè-bre tribu des Carnutes, dontl’assemblée annuelle des drui-des est entrée dans la légendepour avoir décidé de la futurerévolte gauloise conduite par le

chef arverne Vercingétorix.

Conquise, détruite et reconstruite parJules César, elle fut refondée par l’em-

pereur Aurélien et pris le nom de « citéd’Aurélien » qui, par déformations successives devint « Or-léans ».

A l’aube du déclin de l’Empire romain, ce sont les « Alains »qui s’installent à Orléans, avec l’accord des Romains. Ils s’op-poseront farouchement aux Huns du terrible Attila et défendrontla ville contre ces nouveaux envahisseurs, non sans mal. Denombreuses villes des alentours portent encore en leur nom lesstigmates de ce tumultueux passé : Allaines, Allainville, Alain-court , …

En 1108, Louis VI le Gros choi-sira la cathédrale d’Orléans -et non celle de Reims commela plupart des rois de France -pour venir y chercher le sacre.

Orléans sera élevée, par Philip-pe VI de Valois, au rang de Du-ché et donnée en apanage aufils aîné de la Couronne deFrance. Ce qui pourrait n’êtrequ’un détail de l’histoire vaavoir des conséquences incal-culables qui vont empoisonnerle Royaume de France pendantplus d’un siècle.

En effet, cette décision va attiser les rancoeurs et les hainesentre les deux camps rivaux, celui des Armagnacs - partisansdu Duc d’Orléans - et celui des Bourguignons - partisans duDuc de Bourgogne -. L’assassinat de ce dernier par les hommes

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COULEURS DE TERROIRS

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du précédent va faire bascu-ler les Bourguignons du côtédes Anglais jusqu’au honteuxtraité de Troyes qui fait du Roid’Angleterre le seul héritier dela Couronne de France.

En 1429, Orléans est assié-gée par les Anglais, jusqu’àce que le miracle se produiseet que Jeanne d’Arc délivre laville et déclenche enfin le sur-saut français. Il était temps.Celle qui restera désormaispour tous et pour le postérité« la pucelle d’Orléans » esthonorée chaque année dansla capitale du Loiret au tra-vers des « fêtes johanniques. ».

chefs huguenots, sonnera leglas des espoirs d’apaise-ment. Tout se terminera doncdans le bain de sang de laSaint-Barthélémy.

Olivet est aujourd’hui la 3ème

ville du Loiret, après Orléanset Fleur y- les -Aubrais. Sacréation remonte à l’époquemérovingienne mais ce sontles moines de l’abbaye deMicy qui la doteront de sespremiers moulins à eau. Acette époque, la ville porteencore le nom de Saint -Martin-du-Loiret.

Trop proche de sa grandesœur, elle sera meurtrie parle siège d’Orléans et subirades destructions irréparablesdont elle se relèvera pénible-ment.

Quelques siècles plus tard,le château de Poutyl sera lelieu de rencontre discret uti-lisé par Henri IV et Henriet-te d’Entraygues. C’est ici quetous deux viennent cacherleurs amours qui ne resterontpas secrètes bien longtemps.

A partir du 19ème siècle, lesbords du Loiret deviennent àla mode et les moulins sontprogressivement transformésen habitations souvent cos-sues. Des guinguettes s’ins-

tallent sur les rives et attirentles badauds et les touristes.

Orléans sera également lethéâtre d’autres temps forts denotre histoire, comme pendantces 49 jours de l’hiver 1560-61 où se réunirent les ÉtatsGénéraux de la dernière chan-ce, sensés régler le conflitcroissant entre protestants etcatholiques. Malheureuse-ment, la prise de la ville parle Prince de Condé, l’un des

Olivet est aujourd’hui clas-sée "ville fleurie" et porte fiè-rement les "4 fleurs" qui sym-bolisent la qualité de sonfleurissement.

La jolie ville est traversée parle Loiret, petite résurgencede la Loire qui prend nais-sance à l'intérieur du parcFloral d'Orléans La Source.Ces 13 kilomètres offrentaux rêveurs et aux amoureuxde bien agréables promena-des bucoliques au bord del'eau, croisant au hasard deleurs regards, les moulins àeau, les hangars à bateauxet les châteaux privés.

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Depuis le Traité de Troyes,signé en 1420, le Dauphinde France n’est plus héritierde la Couronne. Personne nelui donne plus beaucoup dechances d’être un jour Roien son royaume. Et pourtantOrléans est l’une des raresvilles a croire en lui, l’un deses derniers bastions. C’estpour cette raison que lesAnglais feront le siège de laville, comprenant que la pri-se de celle-ci lèvera la der-nière barrière à la conquêtedu pays par le Roi Henri VId’Angleterre.

Pendant sept mois, la villerésistera au blocus organisépar les généraux britanni-ques Suffolk et Talbot. Sa ca-pitulation n’est désormaisplus qu’une quest ion dejours peut -être d’heures.C’est du moins ce que pen-sent le Roi Henri VI et le Ré-gent de France le Duc deBedford.

C’est ce moment que choisitune jeune fille pour faire sonapparit ion et convaincreCharles VII de lui confier lecommandement d’une petitetroupe. Qu’a-t-il à perdre, ce

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roi que l’on n’appelle plusque le Roi de Bourges ? Pasgrand-chose en vérité !

La jeune fille s’appelle Jean-ne d’Arc et rêve d’un royau-me de France fier, net, fortet ne veut rien d’autre querétablir Charles VII dans l’in-tégralité de ses droits. Aveccourage et abnégation, ellebrave les lazzis, les raille-r ies e t les provocat ionsqu’elle subit sans cesse dela part des chefs de la pi-teuse armée royale.

inébranlable sa foi en la vic-toire. Étienne de Vignolle,Seigneur de la Hire, Xain-trailles, Gilles de Rais – leseul qui lui soit resté fidèlejusqu’au bout –, le Ducd’Alençon, et bien d’autrescapitaines se rallient à lanouvelle et jeune chef deguerre. Sa présence au de-vant des troupes insuffle uneénergie nouvelle aux soldatsqui décident même de rava-ler leurs jurons en sa présen-ce et de renvoyer les « ri-baudes » pour ne pas la cho-quer.

Arrivée devant Orléans, elles’attaque aux bastilles quientourent et étouffent la vil-le depuis longtemps ; elleprend ainsi les anglais à leurpropre piège. En attaquantces bastilles, elle oblige l’en-nemi à s’enfermer entre leursmurs. Les assiégeants devien-nent à leur tour des assiégés.Le temps joue maintenant enfaveur de Jeanne et des fran-ça i s . Le Samedi 7 mai1429, au petit matin, elles’attaque au Fort de Tourel-les, la dernière bastille en-core en état de résister. Lavolonté de Jeanne est tou-jours aussi intacte et elle

ET L’ESPOIR NAQUIT DE LA VOLONTÉ D’UNE JEUNE FILLE...

En avril 1429, après avoirappris de son fidèle écuyerJean d’Aulon, les rudimentsde l’art militaire, elle se pré-sente devant Orléans et pré-tend, du haut de ses 17 prin-temps, libérer la ville du jougqui l’étouffe depuis de silongs mois. Son énergie faitrapidement des émules et deplus en plus nombreux sontceux qui se rangent derrièresa bannière. Elle redonne lemoral aux troupes, tant estgrand son enthousiasme et

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paye de sa personne en di-rigeant la manœuvre. Bles-sée à l’épaule lors du der-nier assaut, elle finira parl’emporter. Les liaisons sontenfin rétablies entre Orléanset le Sud de la Loire.

Le lendemain, le général Tal-bot comprend qu’il a perduet décide de lever le siègede la ville. C’est dans la lies-se générale que l’héroïne dujour pénètre dans Orléanslibérée.

Un peu plus de deux moisplus tard, accompagné deJeanne, Charles VII ira enfinchercher le sacre à Reims,devenant enfin le vrai Roi deFrance. Ce jour-là, remontadans la mémoire des grands,la prophétie que Jeanneavait proférée le jour de sapremière rencontre avec leRoi. Alors que celui-ci lui ten-dit un verre de vin de Cham-pagne en sa résidence deChinon, elle le recracha ets’écria : « Pouah ! Que ce

ET L’ESPOIR NAQUIT DE LA VOLONTÉ D’UNE JEUNE FILLE... (SUITE)

vin est mauvais ! » . « Mauvais,du vin de Champagne ? » s’éton-na le Roi. Et Jeanne de ré-torquer : « Vous savez bien,Sire, que le vin de Champa-gne n’est bon qu’à Reims. ».

La légende était désormaisen marche pour celle qui res-tera pour tous et pour toujours« la Pucelle d’Orléans ».

Faite prisonnière le 23 mai1430, elle subira tous les af-fronts lors d’un procès en sor-cellerie d’une rare partialité etsans que son Roi – qui lui doit

pourtant sa couronne – ne lèvele petit doigt pour la défendre.

Déclarée relapse le 29 mai1431, elle sera brûlée vive lelendemain, sans avoir renié «ses voix ».

Son procès sera révisé dès1450 et elle sera réhabilitéeen 1456. Elle sera béatifiée en1909 et enfin canonisée en1920. Incroyable destin quecelui de cette jeune fille de lapetite noblesse lorraine, qui nefut jamais la bergère de sa lé-gende.

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Jadis, le safran était utilisé àmaintes occasions et pour dif-férents usages : aromatiser, tein-ter, utilisé en infusion ou brûlécomme de l’encens pour parfu-mer l’ambiance. En de rares etexceptionnelles occasions, onen tapissait même le sol dessalles de réception lorsque l’onrecevait des personnalités dehaut rang.

Comme beaucoup de fruits, delégumes et d’épices qui noussont courants aujourd’hui, l’ar-rivée du safran en terre françai-se résulte d’une tranche de no-tre histoire. C’est en effet au14ème siècle que le Seigneurde Boynes ramène de Croisa-de, quelques bulbes de cetteplante qu’il a découverte enAsie Mineure. Elle s’adapteparfaitement en Gâtinais, à telpoint qu’elle devient au fil dutemps un des fleurons de l’agri-culture régionale.

C’est ainsi que jusqu’à la findu 19ème siècle, l’économie dusafran fait vivre Boynes et sesalentours, ce d’autant que leprix de cette épice ne cessed’augmenter.

Mais ce bel élan va bientôt êtreannihilé en même temps que lesimportations de safran d’Iran ne

L’OR ROUGE DU GÂTINAIS

cesse de croître. Le safran duGâtinais perd alors de son im-portance économique et sa cul-ture laisse progressivement pla-ce à celle de la vigne, de lapomme de terre ou des céréa-les, moins contraignantes etplus rentables. Le safran n’estplus qu’une culture d’appoint,le plus souvent organisée parles femmes. Elle permet d’amé-liorer les revenus de la famille.

Cette culture finira même pars’éteindre entre les deux guer-res, quand les hommes partentau front et que les femmes nepeuvent plus cumuler les deuxactivités agricoles. Le safran,jugé non indispensable, estabandonné au profit des autrescultures, plus vitales.

C’est dans les années 1980que quelques irréductibles dé-fenseurs de leur patrimoineréimplantent 50 000 plants desafran importés du Cachemire.Boynes retrouve depuis les cou-leurs de son passé au traversde ses 2 hectares de l’épicemiraculeuse.

Il est bon de rappeler que le sa-fran est issu d’une fleur appelée« Crocus ». Les bulbes sont dé-terrés au mois de juin et on nereplante que les plus beaux, enaoût, à raison de 40 bulbes aumètre carré. On obtient ainsi 3ou 4 fleurs par bulbe.

Au mois d’octobre et en 3 va-gues, les fleurs sont cueillies lematin et c’est le soir à la veillée,que les volontaires, dont beau-

coup de femmes, se regroupentpour extraire les 3 précieux stig-mates de chaque fleur. Chacundispose de sa technique, de sonsecret, de son « tour de main »,pour ne pas meurtrir les stigma-tes, tant ils renferment d’espoird’une vie meilleure. Il faut en ef-fet 150 000 fleurs pour obtenir1kg de safran.

Après extraction, les stigmatessont séchés puis stockés de 1 à2 mois à l’abri de l’air et de lalumière. C’est pendant ce temps-là que les arômes du safran selibèrent. Ils sont ensuite déshydra-tés à 85%.

Le safran en poudre est quant àlui obtenu par séchage et pulvé-risation dans un broyeur à ga-lets, avant d’être tamisé dans unblutoir, afin d’obtenir une pou-dre fine et homogène.

Il est toutefois mieux de se four-nir en stigmates de safran, ceux-ci permettant de vérifier la qua-lité du produit, la poudre conte-nant malheureusement souventdes produits d’importation de dif-férentes natures.

MAISON DU SAFRAN21, route de pithiviers

45300 BOYNESTél. : 02 38 33 13 05

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C’est en 1933 que débutela fabuleuse histoire de lapoire d’Olivet. Les vigneronslocaux, pour générer de nou-veaux revenus susceptiblesde remplacer les pertes duesau phylloxéra, décident en-semble de créer une coopé-rative fruitière et plantentpommiers et poiriers danstout le canton. Mais unemévente de poires les inciteà recycler leurs fruits vers lesdistilleries. C’est le débutd’une incroyable épopéequi fera d’un petit malheuréphémère, un grand bonheurdurable.

Pour ce faire, les vignerons-arboricul teurs locaux nemanquent ni d’idées ni deculot. Ils se mettent en effetà accrocher des bouteillesdans les arbres et à y enfer-mer les poires naissantes quigrandiront ainsi à l’intérieurdu flacon protecteur.

Une fois arrivés à maturité,les fruits seront cueillis sansquitter leur bouteille. Celle-

ci est alors remplie d’eau-de-vie de poire William’s del’année précédente et le fruitva alors macérer jusqu’àprendre sa teinte brune mar-brée de jaune si caractéris-tique.

Cette eau-de-vie n’est pour-tant qu’une liqueur d’atten-te et sera remplacée par cel-le de l’année, lorsque la dis-tillation sera terminée. Deuxheures et demi sont nécessai-res à l’obtention d’une eau-de-vie de qualité qui titre65° à la sortie de l’alambic.C’est alors que la poired’Olivet est commercialisée.Elle est désormais reconnuepartout dans le monde.

Depu i s 1945, la po i red’Olivet n’a cessé de mon-ter au firmament de la noto-r ié té s i b ien qu’e l le es taujourd’hui une véritable ins-titution dans la ville de Loi-ret. Après quelques annéesdifficiles, les vergers de poi-res ont ainsi supplanté ceuxconsacrés à la pomme.

Toutes les poires utiliséespour la fabrication de cet

UN ARBRE REMPLI DE BOUTEILLES

alcool sont cultivées sur lecanton même d’Olivet.

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CHARLES ET LA CHOCOLATERIE

En pénétrant dans la chocola-terie royale pour la 1ère fois,nous étions loin de nous douterque nous allions faire une dou-ble découverte qui allait en-chanter notre séjour à Olivet.Notre gourmandise et notrecuriosité allaient être toutesdeux comblées au-delà de nosespérances.

Nous avons d’abord fait la con-naissance d’un homme amou-reux de son métier, comme ilen existe malheureusement demoins en moins. Charles Cha-vanette, maître confiseur etchampion du monde lors dugrand prix international de1989, allait nous expliquer sonparcours et nous faire partagersa passion du chocolat.

Maître Charles, le dernierd’une longue lignée de cho-colatiers-confiseurs, dirige demain de maître cette choco-laterie connue du tout Orléanspour la qualité et l’originalitéde ses produits. Mais le «maestro » ne se contente pasde travailler merveilleusementle chocolat, il tient à en con-naître tous les détails et choi-sit donc ses cabosses sur leslieux de leur production. ILparcourt donc le monde ducacao régulièrement pour

choisir les fèves qui lui permet-tront de réaliser ses prodiges.

Il achète ainsi le produit brut etfait partie des très rares choco-latiers qui torréfient eux-mêmesleurs fèves de cacao. C’estdans son laboratoire, situé àquelques encablures de sa «chocolaterie royale », qu’ildonne vie à son chocolat avantde le transformer en véritablestrésors du palais.

Laissons-nous guider dans celaboratoire pour comprendreles quelques phases importan-tes de la fabrication du cho-colat.

Comme tout autre produit deterroir, il y a des nuances dansles espèces, les sols et les cli-mats ; les fèves choisies sontdonc classées selon leur ori-gine et seront affectées à desutilisations et des créations dif-férentes. C’est alors que lemaître chocolatier torréfie se-lon ses besoins de sa produc-tion. Les fèves sont broyéesavant de procéder à l’opéra-tion de « conchage » qui con-siste à réchauffer le broyé defèves pour obtenir une pâtefondante, à laquelle on varajouter du beurre de cacaopour la rendre lisse et onctueu-se, ainsi que de la fleur desel de Guérande, pour rehaus-ser la délicatesse de ses arô-mes. Ce délicat mélange severra faire quelques tours demanége dans une concheuseoù 48 lames rotatives frotte-ront 360 autres lames à une

vitesse de 90 tours minutespendant 2 jours. Un travailminutieux qui permet d’obte-nir un résultat d’une incroya-ble finesse quand on sait parexemple que l’industrie réali-se cette même opération en 4heures seulement au moyend’une concheuse à 4 lames quitournent à 40 tours minutes.

Les différents produits obtenus– s’étageant de 35 à 99% decacao brut –, seront ensuiteutilisés selon les besoins, pourmouler des tablettes ou pourenrober divers pralinés oufruits confits (marron de l’Ar-dèche…).

Ces quelques heures passéesen compagnie de CharlesChavanette nous auront apprisbeaucoup de choses et en par-ticulier que les biens les plusprécieux du professionnel res-tent à tout jamais sa foi et sonamour dans son métier. Quel-le belle leçon que nous médi-terons longtemps !

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Le Maî t re choco la t ie rCharles Chavanette nousa également éclairés surun produit dont nous con-naissions l’existence sansjamais l’avoir ni goûté nimême approché. Le célè-bre Cotignac d’Orléans.

Il est l’œuvre d’un pâtis-sier du vi l lage de Coti -gnac, dans le Var, qui seserait installé à Orléanspour y exercer son métier.Cette confiserie agrémen-ta régulièrement la cuisi-ne du 14ème siècle. Ellefut, plus tard, la sucreriepréférée de François 1er.Et, signe de la persistan-ce du raffinement, LouisXIV et Louis XV offraientdes Cotignacs d'Orléansaux ambassadeurs e tautres invités de marque.

La friandise n’a pas vieillimais on la présen teaujourd’hui dans de peti-tes boîtes rondes en épi-céa dont le parfum brut semarie avec bonheur à lasuavité de ce fruit mécon-nu.

Pour mieux la savourer, ilfaut donc se plier au rituelqui consiste à casser dansle couvercle un copeauqui fera office de cuillèreet le plonger sans retenuedans la pâte translucide.On pourra alors rêver àses jeunes années lorsque

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l’on agrémentait la récréa-tion en suçant goulûmentson « roudoudou ».

Out re les découver tesque nous avons faites, cesvisites auront tant exciténotre créativité que nousavons décidé de réaliserdès lors et pour le restantde notre périple 2006-2207, un dessert à basede 3 des produits pharesde la région Centre : Le

UNE CONFISERIE ÉTERNELLE

Cotignac, la Poire d’Oli-vet et le Lentille verte duBerry.

En hommage aux tradi -tions locales et par fidéli-té à l’histoire de ce terroirnous l ’avons bap t i sé :«Jacques Cœur et Jeanned’Arc en visite à Olivet.»

© François PARIS - Chocolaterie et Cotignac © François PARIS - Chocolaterie et Cotignac

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LLLLLEEEEE P P P P PODIUMODIUMODIUMODIUMODIUM DEDEDEDEDE LLLLL’É’É’É’É’ÉTTTTTAPEAPEAPEAPEAPE

Lors de chaque étape, 8 menus thématiques sont servis aux 40convives qui nous font le plaisir de participer aux soirées gastrono-miques organisées à bord du camion Patrimoine et terroirs.

Ces soirées sont autant d’occasions de faire un parcours initiatiquedans la France des Terroirs, mais aussi, pour les élèves, de montrer

l’étendue de leur talent, de leur volonté et de leurs progrès.

Chaque soirée est consacrée à un terroir différent et donc à une des facettes de notre gastronomie.Tous ces menus sont notés par les convives, ce qui nous permet, au terme de l’étape, de dresser lebilan des préférences des invités, tant au niveau des mets que des boissons. Cela nous apporteégalement un bon instrument pédagogique pour débattre avec les élèves de la soirée de la veille.

Le menu que nous vous proposons de découvrir ci-dessous est donc la synthèse des deux semainespassées en terre orléanaise, au lycée des métiers Françoise Dolto d’Olivet.

Bière Piétra(Bière corse - Soirée Corse)

AOC Côte de Provence blanc(Vin blanc de Provence - Soirée Corse)

AOC Château-Chalons(Vin jaune du Jura - Soirée Franche-Comté)

AOC Côtes du Rhône Villages - Visan(Vin rouge des Côtes du Rhône - Soirée Corse)

AOC Gaillac rouge(Vin du Sud-Ouest - Soirée Auvergne)

Montbazillac(Vin blanc moelleux du S-O - Soirée Aquitaine)

LLLLLEEEEE P P P P PALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈS CULINAIRECULINAIRECULINAIRECULINAIRECULINAIRE

LLLLLEEEEE PPPPPALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈS BABABABABACCHIQUECCHIQUECCHIQUECCHIQUECCHIQUE

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Crême Crécy à la menthe de Milly(Soirée Ile-de-France)

Soupe cressonnière(Soirée Ile-de-France)

Treglia mariné à l’orange et au fenouil(Soirée Corse)

Cul d’agneau du Poitou et sa panade à l’ail(Soirée Poitou-Charentes)

Plateau de fromages auvergnats(Soirée Auvergne)

Gâteau de farine de châtaigne AOC aux agrumes de l’île(Soirée Corse)

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La première semaine, nous avons travaillé avec la classe de 1ère Bac Pro et la deuxièmesemaine avec celle de Terminale Bac Pro.

Rappelons ici que 14 élèves formeront la Promotion « Antonin Carême » pendant le stageprofessionnalisant qui se tiendra à Rungis du 8 janvier au 16 février 2007.

Ce stage est donc réservé aux élèves de 1ère et Terminale Bac Pro. La sélection a débutél’an passé au lycée de Nérac et se poursuivra jusqu’à la Toussaint auprès des élèves d’Olivetet d’Amboise La liste définitive sera donc officielle à l’issue de la dernière étape en RégionCentre

2 élèves du lycée des métiers « Françoise Dolto » d’Olivet sont d’ores et déjà qualifiés :

Jessica JOSEPH (Terminale Bac Pro cuisine)

Émilie SENE (Terminale Bac Pro restaurant)

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Ces stages intensifs sont l’occasion pour nos élèves de démontrer leurs qualités professionnelles, leurscapacités d’adaptation ainsi que leurs aptitudes à travailler en équipe.

Tout au long de ces 6 semaines, ils auront l’occasion de rencontrer nombre de professionnels. Ilsseront évalués tout au long de leur stage et tous ceux qui se seront distingués durant ces 6 semaines severront offrir un contrat CDI chez l’un de nos partenaires professionnels.

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3 autres élèves ont été repérés mais leur sélection ne sera confirmée qu’à la fin du circuit de sélectionqui s’achèvera le 25 octobre à Amboise.

Ces autres lauréats sont : Gaël BOUTHORS (Terminale Bac Pro cuisine), Alexandre CHENAULT(Terminale Bac Pro cuisine), Phonesavanh KHAOPHONE (1ère Bac Pro cuisine), GautierLALUQUE (Terminale Bac Pro restaurant), Deborah PEIXOTO (Terminale Bac Pro restaurant),Julia RENIER (Terminale Bac Pro cuisine), Michaël RIEDMULLER (1ère Bac Pro cuisine).

Page 12: Bruit de Terroirs N° 17 - olivet...Depuis le Traité de Troyes, signé en 1420, le Dauphin de France n’est plus héritier de la Couronne. Personne ne lui donne plus beaucoup de

2, rue de l’aubrac - V.1.P - 94595 Rungis Cedex 517

Tél.: 01.55.52.16.16 - Fax : 01.55.52.16.17

Site internet : http://www.patrimoine-et-terroirs.fr

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Claudine AUTHIER – Inspecteur Education Nationale

Gérard BILLON – Directeur adjoint lycées – Région Centre

François BONNEAU – Vice-Président du Conseil Régional

Mohamed BOUCHAREB – Inspecteur Education Nationale

Moïsette CROSNIER – Conseillère Régionale

Annick FONTENY – Inspecteur Education Nationale

Sophie HEMERY – Directrice des lycées - Région Centre

Roger LIGER – Inspecteur Education Nationale

Patrice LUCAS – Inspecteur Education Nationale

Sophie PALANT – Adjointe au maire d’Olivet

Hugues SAURY – Maire d’ Olivet

Maryse SCHMIDT – Inspecteur Education Nationale

Monique TROCHU – Inspecteur Education Nationale

Ainsi que les 308 autres convives qui sont venus dîner à bordde notre camion pédagogique itinérant

Qu’ils soient remerciés de leur présence. Sans eux, les élèves n’auraient pas pu exercerleurs talents ni montrer leur compétence.