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MUSIQUE ORIGINA LE BRUNO COULAISSCENA RIO ORIGINA L ET DIA LOGUES ALAIN CHABAT JEREMY DONER D’APRES L’OEUVRE ORIGINALE D’A NDRE FRA NQUIN AVEC JAMEL DEBBOUZE A LAIN CHABAT FRED TESTOT LAMBERT WILSON GERA LDINE NAKACHE LIYA KEBEDE PATRICK TIMSIT AÏSSA MAÏGA THE GREAT KHA LI AVEC LA PARTICIPATION DE JACQUES WEBER 1 ER ASSISTANT FABIEN VERGEZ DIRECTEUR DE PRODUCTION BRUNO VATIN DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE LAURENT DAILLAND (AFC) DECORS OLIVIER RAOUX COSTUMES OLIVIER BERIOT SON PIERRE EXCOFFIER THIERRY LEBON JEAN GOUDIER SAMY BARDET FRANCOIS FAYARD MONTAGE MARYLINE MONTHIEUX DIRECTEUR DE POST-PRODUCTION CYRIL CONTEJEAN EFFETS SPECIAUX NUMERIQUES BUF EFFETS SPECIAUX MECANIQUES LES VERSAILLAIS CASTING PASCALE BERAUD EDITIONS MUSICALES PASSERELLES EDITIONS CHEZ WAMUSIC PATHE PRODUIT PAR ALAIN CHABAT CHRISTINE ROUXEL PRODUCTEUR ASSOCIE ROMAIN LE GRAND UNE COPRODUCTION CHEZ WAM PATHE TF1 FILMS PRODUCTION SCOPE PICTURES AVEC LA PARTICIPATION DE LA REGION WALLONE REALISE AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FEDERAL DE BELGIQUE FACEBOOK.COM/SURLAPISTEDUMARSUPILAMI © CHEZ WAM PATHE TF1 FILMS PRODUCTION SCOPE PICTURES – NICOLAS GUIRAUD ALAIN CHABAT ET JÉRÔME SEYDOUX PRÉSENTENT TM

BRUNO COULAIS ALAIN CHABAT JEREMY DONER · 10 ans grâce aux albums de Bd dessinés par franquin. Je me souviens avoir lu et relu «le repaire de la murène», «lde ictateur et le

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MUSIQUE ORIGINALE BRUNO COULAIS SCENARIO ORIGINAL ET DIALOGUES ALAIN CHABAT JEREMY DONER D’APRES L’OEUVRE ORIGINALE D’ANDRE FRANQUIN AVEC JAMEL DEBBOUZE ALAIN CHABAT FRED TESTOT LAMBERT WILSON GERALDINE NAKACHE LIYA KEBEDE PATRICK TIMSIT AÏSSA MAÏGA THE GREAT KHALI AVEC LA PARTICIPATION DE JACQUES WEBER 1ER ASSISTANT FABIEN VERGEZ DIRECTEUR DE PRODUCTION BRUNO VATIN DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE LAURENT DAILLAND (AFC) DECORS OLIVIER RAOUX COSTUMES OLIVIER BERIOT SON PIERRE EXCOFFIER THIERRY LEBON JEA N GOUDIER SA MY BA RDET FRA NCOIS FAYA RD MONTAGE MA RYLINE MONTHIEUX DIRECTEUR DE POST-PRODUCTION CYRIL CONTEJEA N EFFETS SPECIAUX NUMERIQUES BUF EFFETS SPECIAUX MECA NIQUES LES VERSA ILLA IS CASTING PASCA LE BERAUD EDITIONS MUSICA LES PASSERELLES EDITIONS CHEZ WA MUSIC PATHE PRODUIT PA R A LA IN CHA BAT CHRISTINE ROUXEL PRODUCTEUR ASSOCIE ROMAIN LE GRA ND UNE COPRODUCTION CHEZ WA M PATHE TF1 FILMS PRODUCTION SCOPE PICTURES AVEC LA PA RTICIPATION DE LA REGION WA LLONE REA LISE AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FEDERA L DE BELGIQUE FACEBOOK.COM/SURLAPISTEDUMARSUPILAMI

©MARSU 2012

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ALAIN CHABAT ET JÉRÔME SEYDOUX PRÉSENTENT

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alain chabat et JÉRÔMe SeYDOUX pRÉSentent

TM

Scénario original & dialogueS alain chabat & JeReMY DOneR

d’aprèS l’œuvre originale de anDRÉ FRanQUin

image : laURent DaillanD a.F.c.montage : MaRYline MOnthieUXdécorS : OlivieR RaOUXcoStumeS : OlivieR beRiOteffetS Spéciaux numériqueS : bUFmuSique : bRUnO cOUlaiS

produit par : alain chabat, chRiStine ROUXelproducteur aSSocié : ROMain le GRanDune coproduction : cheZ WaM, pathÉ, tF1 FilMS pRODUctiOn, ScOpe pictUReSavec la participation de tF1, canal+, cine+, RÉGiOn WallOnne

réaliSé par

alain chabat

aU cinÉMa le 4 avRil

doSSier de preSSe et photoS à télécharger Sur www.pathefilmS.com

durée : 1h45

DiStRibUtiOnpathé diStriBution2, rue lamennaiS - 75008 pariStél. : 01 71 72 30 00www.pathefilmS.com

pReSSe moteur ! dominique Segall

nicolaS weiSSnicolaS hoyet

tél : 01 42 56 95 91 / 95 [email protected] / [email protected]

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le WWF est la première organisation indépendante de protection de l’environnement dans le monde. Sa mission est de stopper la dégradation de l’environnement et de construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature en préservant la diversité biologique, en garantissant l’utilisation durable des ressources naturelles renouvelables et en encourageant des mesures destinées à réduire la pollution et la surconsommation. depuis 1973, le wwf france agit au quotidien afin d’offrir aux générations futures une planète vivante.le wwf france soutient le film Sur la piSte du marSupilami dans sa démarche et dans la mise en place d’outils de promotion respectant ses préconisations en matière d’impression : emploi d’un imprimeur «label imprim’vert» certifié fSc (papier issu de sources pures, mixte et recyclées).

contact : www.wwf.fr

dès le 6 avril, parution des trois ouvrages autour du film :

- L’album BD du film, «Sur la piste du marsupilami», par Batem etcolman, d’après le scénario original du film de alain chabat et Jérémydoner, et d ‘après l’œuvre originale de franquin

- Le Making of du film, l’aventure du tournage par hugo cassavetti

- Et le magnifique Art Book du film, au fil d’une interview d’alainchabat, par dugomier

editions marsu productions,9 avenue des castelans, 98000 monaco

tél : 00377 92 05 61 [email protected]

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Les surprises font partie du plaisir. Merci de ne pas toutes les révéler pour que celui du spectateur soit intact.

Très amicalement,Alain

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quand dan geraldo (alain chabat), reporter en quête de scoop, arrive en palombie, il ne sait pas encore qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… avec pablito (Jamel debbouze), guide local plein de ressources, ils vont vivre une aventure trépidante, affronter un botaniste diabolique, des piranhas affamés, un dictateur au secret bien gardé, une tribu paya au cœur d’une prophétie millénaire et enfin révéler une nouvelle extraordinaire : le marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!

L’intrigue

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Pour découvrir Pleinement la nouvelle comédie d’alain cHaBat, Sur la PiSte du marSuPilami, Plongez-vouS au cœur de l’aventure en imaX® !

l’imax® eSt une tecHnologie unique en Son genre qui Permet d’offrir l’eXPérience cinématograPHique la PluS immerSive au monde. danS une Salle configurée Spécifiquement pour imax®, leS filmS proJetéS Bénéficient d’une définition d’image d’une netteté exceptionnelle, accompagné d’un Son optimal garanti par un SyStème Sonore numérique Surround équipé de haut-parleurS régléS par SyStème laSer et ré-étalonnéS avant chaque Séance.Sur la piSte du marSupilami eSt le Premier long-métrage françaiS et euroPéen à Bénéficier d’une Sortie en imax® dmr !

alain cHaBat : «le marSuPilami en imaX c’eSt imaXuPilami (qui veut dire “c’eSt énorme” en Paya).»

le film Sortira en imaX® le 4 avril 2012 danS leS cinémaS équiPéS Partout en france :

pariS – pathé quai d’ivrypariS – gaumont diSney village

lyon – pathé carré de Soierouen – gaumont grand quevilly

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Pour toute information comPlémentaire Sur imaX®

virginie Serre - [email protected] - 01 56 69 75 11

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Notes de productionDes prémices à l’écran

Sur la piSte du marSupilami est le quatrième long métrage réalisé par alain chaBat. S’il donne vie au personnage de Bd créé par andré franquin en 1952, le scénario et les personnages sont quant à eux originaux. cette nouvelle aventure, le réalisateur la porte en lui depuis 2005. il lui a insufflé son ton débridé, ses fantaisies visuelles, son sens du gag et son amour immodéré pour la bande dessinée et l’aventure. enfant, il s’amusait déjà à faire des dessins agrémentés de bulles comme les pros de la Bd avec l’idée de développer un énorme projet peuplé de super-héros. quelques poussières d’années plus tard, alain chaBat a réalisé son rêve de gosse : faire vivre le marsupilami à l’écran et nous guider sur ses traces dans la forêt de palombie. car oui, c’est un animal extraordinaire «qui n’existe» !

alain cHaBat : ma rencontre avec le marsupilami s’est faite vers l’âge de 10 ans grâce aux albums de Bd dessinés par franquin. Je me souviens avoir lu et relu «le repaire de la murène», «le dictateur et le champignon», autant d’aventures avec ou sans le marsupilami d’ailleurs. aujourd’hui je suis encore frappé par leur modernité, tant dans le dessin que dans le propos.enfant, j’avais un marsupilami latex mais je rêvais d’en avoir un vrai comme copain. Surtout quand je me faisais taper dans la cour par un plus grand que moi. J’imaginais que je revenais à l’école le lendemain avec un marsupilami qui lui aurait réglé son compte ! il représentait ce côté pote ultime, celui avec qui j’aurais pu toujours rigoler et qui, en cas de souci, m’aurait protégé et défendu. Ça ne m’obsédait pas, mais à un moment je pensais sérieusement avoir un marsupilami !l’existence de franquin m’a été révélée par d’autres auteurs qui se sont mis à le dessiner ou à en parler mais aussi grâce au «trombone illustré», un supplément du magazine «Spirou», à travers la revue «Schtroumpf» puis «les cahiers de la Bande dessinée» qui proposait des analyses d’œuvres et de grands entretiens. quand j’ai découvert sa vie, d’où il venait, ses obsessions et ses angoisses, j’ai compris à quel point rire ou faire rire était vital pour lui. franquin a grandi dans une maison où le rire était quasiment interdit. l’ambiance était très lourde et il devait se cacher pour rire. J’ai aussi pris conscience que derrière son monde coloré, créatif, ouvert sur l’imaginaire, il avait un désir de crédibilité. pour moi, la palombie, le marsupilami, sa femelle, les œufs, ça existait.

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la GenèSe DU pROJet

le monde de la bande dessinée fait partie de l’adn d’alain chaBat ! Ses parcours personnel puis professionnel en sont indissociables. il a notamment coécrit le scénario du tome 3 de la Bd «ranxerox» de Stefano tamBurini, dessinée par son ami tanino liBeratore, publiée en 1981. il a également cosigné le scénario du film le petit nicolaS, sorti en 2009, d’après l’œuvre de rené goScinny. enfant, il s’est souvent demandé quand et comment seraient adaptés au cinéma ses héros préférés. comme il rêvait de les voir sur grand écran il est passé lui-même à l’acte en tant que réalisateur dès qu’il en a eu l’opportunité.

alain cHaBat : Juste après didier, claude Berri m’a demandé quel projet de film j’avais en tête. Je lui avais expliqué que j’adorerais porter à l’écran les albums de Bd «Z comme Zorglub» et «l’ombre du Z». il m’a répondu : «c’est quoi ça ?». Je lui ai donc parlé de Spirou, de fantasio, du marsupilami. claude m’a rétorqué : «c’est quoi ce persilami ?». qu’il n’ait jamais lu une des Bd de franquin ne m’a pas perturbé. au contraire, son regard était important. il s’est plongé dans les albums et m’a avoué : «pourquoi pas !». J’avais commencé à travailler sur l’adaptation quand claude m’a dit : «Si tu tiens à adapter une bande dessinée, j’ai les droits d’«astérix et obélix». alors, si ça t’amuse, vas-y !». avec le recul c’est amusant de constater qu’il m’a proposé à la place un film «bien plus simple» à réaliser : aStérix & oBélix : miSSion cléopÂtre ! aujourd’hui, c’est joyeux et émouvant d’avoir pu faire ce marsu dans la même famille, avec Jérôme Seydoux et pathé. Je m’y sens à la maison, entouré d’amis bienveillants.

Jamel deBBouZe, qui incarnait numérobis dans aStérix & oBélix : miSSion cléopÂtre, se souvient qu’à l’époque alain chaBat avait déjà envie de se consacrer à un autre projet pharaonique lié au monde de la bande dessinée.

Jamel deBBouze : Sur le tournage d’aStérix & oBélix : miSSion cléopÂtre, alain parlait déjà de mettre en chantier un autre film autour de la Bd sans qu’on sache de quoi il s’agissait. J’ai appris plus tard que ça concernait le marsupilami. rien n’était encore tout à fait clair et précis dans sa tête mais la dynamique était là !

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alain cHaBat : comme je rêvais d’adapter «Z comme Zorglub» et «l’ombre du Z», le projet supposait d’avoir des engins volants, des armées de Zorglhommes, de la jungle, de la ville, de la mer, de l’air, de la campagne, le tout situé dans les années 50. Bref, beaucoup de décors, de machines, de personnages, d’effets spéciaux. aujourd’hui, j’ai fait «moins» compliqué : j’ai «juste» un marsupilami, une vingtaine de personnages principaux ou secondaires, de la jungle et un peu de ville ! entre le moment où je me suis dit «J’adorerais faire un film avec le marsupilami» et le début de la production, cinq ou six ans de recherche sont passés. J’ai longtemps cherché le bon angle pour l’histoire et écrit plusieurs scénarii très différents, sans jamais être totalement satisfait. lorsque je suis retombé sur une interview de franquin qui disait que le marsu fonctionnait formidablement quand il était un personnage secondaire en réaction avec les hommes. c’est très compliqué de concevoir toute une aventure qui ne tourne qu’autour du marsupilami. franquin lui-même disait qu’il y était parvenu de temps en temps mais pas toujours. dès lors, j’ai recommencé à travailler dans cette direction avec mon coscénariste Jeremy doner. mais pour des questions de droits, l’utilisation des personnages de franquin est spécifique. quand il a arrêté de dessiner les aventures de Spirou et fantasio, il a notamment gardé les droits sur le marsupilami dont il est l’auteur. mais comme il n’avait fait que reprendre Spirou et l’écureuil Spip, créés par rob-vel, pareil pour fantasio inventé par Jijé, du coup il n’en possédait pas les droits. résultat, légalement tous ces personnages ne peuvent pas apparaître ensemble.

alain chaBat n’a eu aucune difficulté à associer Jamel deBBouZe à l’aventure du marsupilami. et pour cause : sa méthode a été pour le moins originale

Jamel deBBouze : alain m’a carrément présenté le marsupilami en chair et en poil pour me convaincre ! cet animal que je n’avais encore jamais vu de ma vie était chez lui. J’étais très surpris par la longueur de sa queue, par sa dextérité, son agilité, sa drôlerie mais aussi par sa douceur et sa sympathie. J’ai craqué et j’ai tout de suite adhéré à ce marsupilami funky qu’alain voulait mettre en scène. à part tim Burton je connais peu de réalisateurs qui ont un univers comme le sien. il a peaufiné son histoire jusqu’au dernier moment. Ça faisait pratiquement dix ans qu’il y pensait. mais c’est d’abord parce que j’adore être dans la tête d’alain chaBat que j’ai accepté cette aventure !

alain cHaBat : Je voulais former un tandem avec Jamel, en dynamique de «buddy movie». on avait envie de rejouer ensemble depuis longtemps. Je me sens très à l’aise avec lui et lui aussi. il y a une recherche d’exigence, d’efficacité et de rigolade dans une humeur très douce. c’est simple. Ça fonctionne bien. on est revenu à l’idée de départ, évincée parce qu’elle paraissait trop évidente : faire vivre des aventures extraordinaires à deux types qui n’ont rien à faire ensemble. dès lors je me suis amusé à construire ce scénario.

l’ÉcRitURe DU ScÉnaRiO

alain chaBat a coécrit le scénario à quatre mains avec Jeremy doner, un auteur américain qu’il connaît depuis longtemps. on lui doit notamment les scenarii de l’arnacoeur de pascal chaumeil et d’épisodes de séries tv comme «damages» ou «the killing». tous deux ont tricoté une comédie d’aventure riche en péripéties, qui a rappelé à alain chaBat l’atmosphère de ses Bd d’antan.

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alain cHaBat : quand j’ai commencé à travailler avec Jeremy doner, je lui ai parlé du marsupilami, de sa bouille ultra sympathique et marrante, de ses capacités physiques incroyables, de mon envie d’une histoire avec un vrai méchant et aussi d’un duo formé par Jamel et moi. Je ne voulais pas d’une aventure référencée années 50 comme dans les albums dessinés par franquin. elle devait se dérouler aujourd’hui. on a travaillé plusieurs semaines sur ces bases, sur les thèmes du film, les personnages, les enjeux et l’histoire est venue. puis, je me suis remis seul sur le scénario jusqu’à la préparation du film tout en le réécrivant en permanence. les changements concernaient moins les gags que l’histoire. les rebondissements m’obsédaient, les personnages aussi. ils devaient tous garder leur ligne directrice, être tous reliés au marsupilami qui est vraiment au centre de la toile tout en faisant des allées et venues. Je voulais que chaque séquence soit toujours encore mieux.

alain chaBat a continué à modifier son scénario en permanence pendant tout le tournage du film ! au mexique, alors que toute l’équipe était en pause déjeuner, il était attablé dans la forêt, seul face à son ordinateur portable, concentré sur l’écriture de nouveaux dialogues. inconsciemment, il a reproduit la méthode de travail d’auteurs de Bd comme franquin.

alain cHaBat : le dernier jour de tournage j’étais encore à réécrire les dialogues à jouer dix minutes après ! cette méthode m’a parfois beaucoup amusé et excité mais à la fin ça virait au cauchemar, surtout pour les acteurs qui ont été très patients. J’ai toujours réécrit les dialogues sur mes films précédents mais jamais à ce point. mais à l’arrivée le résultat était cohérent avec mon envie de départ. Je me suis rendu compte que j’expérimentais ce qui arrivait à franquin. il se lançait dans une histoire et tout à coup, arrivé à la page seize, il changeait le scénario alors que les quinze premières étaient déjà publiées. il continuait en préservant son squelette, en se rattrapant aux branches. Je trouve ça terrifiant de ne pas savoir ce qui va se passer deux planches plus tard. pour moi le brouillard n’était pas aussi complet même s’il m’est arrivé de me faire bien peur !

Jean-françois moyerSoen, président de marsu production, a été un proche de franquin pendant une douzaine d’années. il a bien connu l’homme qui se cachait derrière le professionnel au trait de génie. pour lui, l’auteur avait une grâce très rare. il a perçu des similitudes entre sa manière de travailler et celle d’alain chaBat.

Jean françoiS moyerSoen : il est surprenant et plaisant de constater qu’alain chaBat a un peu la même démarche que franquin. il est très perfectionniste et ne laisse rien au hasard. Si franquin n’était pas satisfait de la planche entière qu’il venait de dessiner il pouvait la déchirer. à ses yeux, l’important c’était d’être soi-même totalement satisfait du résultat. alain a cette exigence pour lui et pour son équipe.

l’art de la réécriture des dialogues au jour le jour cher à alain chaBat a été bien accepté par les acteurs. certains se sont fait quelques petites frayeurs momentanées, d’autres pas du tout !

aïSSa maïga : alain a réécrit toutes mes répliques. avec lui tout change tout le temps, pas seulement une fois le matin mais au fur et à mesure de la journée ! il cherche beaucoup en plateau. il est en état de bouillonnement

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perpétuel. il peaufine sa vision, affine ses incertitudes et garde un espace d’improvisation qui permet aux dialogues de retrouver une fraîcheur et une dynamique nouvelles. c’est franchement passionnant. on est constamment au taquet, on a envie d’être avec lui et de le suivre mais j’ai eu souvent des gouttelettes au front !

fred teStot : J’aimais bien qu’alain change les textes. au moins on avait une bonne excuse de ne pas les connaître ! à chaque fois il le faisait pour optimiser nos dialogues. chez lui il y a un travail de recherche constant. il a toujours une idée nouvelle qui va nous galvaniser. c’est un peu la même méthode quand on écrit nos sketches à la télé avec omar : rien n’est jamais définitif. donc ça ne me dérange pas, au contraire !

lamBert WilSon : Je trouve ça assez déstabilisant car j’aime bien me débarrasser de la mémoire du texte. mais avec alain il faut se laisser faire et entrer dans son jeu de réécriture. Ça veut dire que le matin, au maquillage, on est vraiment très concentré parce qu’il faut apprendre très vite un texte qui n’a rien à voir avec celui qu’on avait appris auparavant. comme alain domine parfaitement son sujet il peut partir dans des directions complément différentes.

géraldine naKacHe : «c’est en mouvement !» : voilà les termes qu’alain avait utilisés quand on a fait des lectures du scénario avant le tournage. une fois sur le plateau on s’est rendu compte que c’est carrément «très» en mouvement ! même si ça tétanise deux secondes d’avoir un nouveau texte une heure avant la prise c’est finalement très énergisant et rassurant parce que ça signifie que le metteur en scène veut exploiter au maximum la séquence qu’il veut filmer. et alain n’est pas du genre à imposer ses nouvelles envies. il a l’humilité de dire : «lis et dis-moi ce que tu en penses». c’est très généreux de sa part. une telle démarche s’explique parce qu’il est aussi comédien.

JacqueS WeBer : en termes religieux on dit souvent que la foi c’est le doute. quand je sens que quelqu’un croit énormément à son sujet mais doute en permanence, ça me porte. la certitude m’inquiète beaucoup. alain a l’incertitude des grands. il a vraiment très foi en ce qu’il fait et j’ai totalement confiance en lui. on oublie trop souvent que le mouvement vers le but est plus important que le but en lui-même ! le fait de nous donner nos nouveaux dialogues juste avant de tourner était un peu paniquant mais finalement ça décontracte. assez bizarrement l’ingestion est plus rapide.

alain chaBat a un monde et des codes bien à lui. il a aussi une imagination débordante et fourmille d’idées nouvelles toutes les deux secondes ! d’où son envie de constamment enrichir son scénario, y compris en tournage.

Jamel deBBouze : alain lui-même n’est pas au courant de là où il va en plateau ! il est le premier à se surprendre. donc vous imaginez la réaction en chaîne pour nous les acteurs ! mais c’est un bonheur permanent de travailler avec lui parce que rien n’est grave alors que ce qui se passe en tournage est évidemment très important. il se balade dans son film comme si c’était un court métrage alors que c’est une superproduction. on n’a pas l’impression qu’il porte une énorme charge sur les épaules tant il déploie de l’énergie. c’est un bulldozer. il prend du plaisir et fait en sorte que ce soit contagieux. il y a juste à en prendre nous aussi en se laissant aller. quant à sa méthode qui consiste à tourner ce qui est écrit puis de me proposer une version totalement «free style» une fois qu’il a sa scène en boîte, il ne peut pas me faire plus plaisir !

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lamBert WilSon : à l’intérieur de son univers baroque, alain arrive à tisser un axe scénaristique très construit, très solide. Son scénario ne part pas dans tous les sens mais en chemin il y a des petites plages très originales, étonnantes, surréalistes, absurdes et visuellement très drôles. J’étais en accord complet avec son sens très subtil de la comédie.

PatricK timSit : alain était parfois surprenant tant il était à fond dans son histoire avec le marsupilami. à un moment je me suis demandé s’il ne me regardait pas de travers ou s’il ne m’aimait plus à l’idée que je puisse faire du mal à son petit protégé ! quand je lui faisais des propositions pour la scène de bagarre il me répondait, très sérieux : «Jamais le marsupilami ne te laissera faire ça. il te mettra une pâtée. non, il faut qu’on trouve autre chose». il a des idées très précises en tête. Ça bouillonne tout le temps chez lui mais il est très ouvert. il écoute. il a cette intelligence-là.

liya KeBede : il n’y a qu’alain pour avoir une telle idée : amener à la vie un personnage de Bd qui d’habitude prend ses aises sur du papier ! il a un sens de l’humour et du gag taillé pour. non seulement il a beaucoup d’idées mais en plus il les met en pratique avec passion. alors quand il nous demandait d’improviser, on fonçait. il y avait une belle énergie en plateau.

ReStitUeR «l’eSpRit FRanQUin»transposer un personnage comme le marsupilami du papier à l’écran suppose de bien connaître l’univers de son auteur afin de ne pas le dénaturer. alain chaBat tenait absolument à respecter celui de franquin tant il le vénère. il était donc absolument raccord avec Jean-françois moyerSoen pour qui les fondements du film devaient reposer sur le respect absolu du personnage et de l’esprit de franquin.

Jean-françoiS moyerSoen : il était essentiel que le marsupilami soit traité comme franquin l’aurait voulu. c’est un animal extraordinaire qu’on ne peut ni dompter ni importer. il doit rester sauvage, libre et évoluer essentiellement dans son milieu d’origine : la forêt de palombie. le personnage véhicule aussi des valeurs essentielles par rapport à la famille et l’écologie. il cherche à défendre le monde animal et la biodiversité. tous ces éléments, alain chaBat les a naturellement intégrés car il a senti de lui-même ce qui convenait le mieux à l’animal et au respect de l’œuvre de franquin.

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alain cHaBat : l’hommage, le respect et les clins d’œil à franquin étaient importants. il fallait que j’arrive à traduire en images les émotions que j’avais ressenties enfant – et même bien plus tard – lors de la lecture des albums tout en respectant son univers. Je pense que l’esprit de chiquito est là. Je crois vraiment avoir retrouvé ses couleurs clinquantes, ses murs, ses toits en tuile, son indolence, sa douceur de vivre. pour ma tribu palombienne, j’avais envie d’inventer un autre nom que les chahutas, créé par franquin. Je me suis arrêté sur les payas peu de temps avant le début du tournage. Ça sonnait bien, c’était simple et évident alors que j’étais passé par des noms biscornus auparavant, très compliqués à prononcer, pas crédibles.

alain chaBat a sans cesse veillé à ne pas dépasser certaines limites et à restituer les ambiances, les couleurs, les us et coutumes ainsi que les dits et les non-dits véhiculés dans les planches dessinées par franquin.

alain cHaBat : comme il y a un côté très innocent, joyeux et presque naïf dans les albums de franquin je tenais à respecter certains codes : pas de morts, pas de sang, pas de gros mots, pas de sexe. mais je voulais quand même que ce soit sexy et moderne. il fallait retrouver toutes les astuces des auteurs de Bd de l’époque qui dessinaient les injures avec des points d’interrogation et d’exclamation ou des têtes de morts. idem pour la scène de séduction assez hot entre pétunia et hermoso : tout passe par le langage des fleurs. rien de plus naturel entre un botaniste et son assistante que de parler d’insecte pollinisateur et de la bonne humidité d’une plante. on l’a joué en parlant d’abeilles et d’oiseaux comme si on était dans 9 SemaineS 1/2 !

un autre choix crucial s’est posé concernant la scène de bataille entre hermoso et le marsupilami. quel type d’armes utiliser et comment être au plus près de «l’esprit franquin» dans ce domaine ?

alain cHaBat : pour préparer la scène de combat «hermoso vs le marsupilami», j’avais écrit une scène où ça tirait dans tous les sens à coups de fusil à pompe. yves domenjoud des versaillais, responsable des effets spéciaux mécaniques, me demande où placer les impacts de balles dans le décor. il me présente des armes et ça me déprime. Je ne vois plus hermoso les utiliser. franquin faisait fondre les armes avec du métomol dans ses Bd et il n’y a qu’un coup feu dans le film et il est tiré en l’air. il me fallait trouver une autre solution. comme hermoso est botaniste, il allait se battre à coups de végétaux. Jamel a poussé le concept en lui donnant un nom : le tir à carottes réelles !

dernière difficulté : réaliser un film qui s’adresse autant aux fans du marsupilami qu’aux non spécialistes. forcément, un tel équilibre est difficile à trouver.

alain cHaBat : J’avais envie que les non connaisseurs du marsupilami et que les non convaincus par un film sur ses exploits soient charmés par le personnage. mais j’avais aussi envie de satisfaire les fans purs et durs de franquin. Je veux pouvoir discuter avec eux de mes choix et de mes libertés.

Jean-françoiS moyerSoen : alain chaBat sait que son film sera jugé par les accros de la Bd. il ne peut pas les décevoir. en collant à l’esprit franquin sa démarche se veut à la fois saine et efficace. il a même respecté la tonalité des «houba» voulus par franquin ! Je lui ai donné une bande son avec des

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«houba» que franquin avait enregistrés pendant deux ou trois heures pour bien montrer la façon dont il pensait que ce cri devait être décliné.

alain chaBat et laurent dailland, son chef opérateur, ont en commun un goût très prononcé pour la bande dessinée. tous deux connaissent et respectent l’œuvre de franquin. autre atome crochu : ils vont exactement dans le même sens du «toujours mieux» pour le spectateur. pour eux, la référence aux planches dessinées par franquin était bien évidemment un recours, voire un secours de poids, pendant le tournage du film.

laurent dailland : pour la lumière, alain s’est beaucoup basé sur des cases de franquin pour l’univers, l’environnement du petit animal qu’il voulait faire découvrir aux spectateurs. à la moindre interrogation il cherchait dans les Bd la case susceptible de lui apporter la solution. même si à l’arrivée on s’en est bien éloigné, c’était comme si franquin avait fait un story-board pour nous aider !

leS lieUX De tOURnaGe la palombie d’alain chaBat a été filmée en décors naturels au mexique. andré franquin se serait lui aussi inspiré d’un voyage dans ce pays, dans la région de vera cruz très précisément, là où a été tourné le film en novembre et décembre 2010, pour imaginer son héros.

Jean-françoiS moyerSoen : le choix de catemaco pour restituer l’ambiance colorée de la forêt palombienne est excellent. c’est un petit clin d’œil intéressant aux premiers voyages à l’étranger de franquin. il était parti aux etats-unis et au mexique avec des amis dessinateurs vers la fin des années 40. ce séjour date d’avant la naissance du marsupilami.

outre cette coïncidence très heureuse, alain chaBat n’a pas jeté son dévolu sur cette partie du mexique par hasard.

alain cHaBat : Je voulais retrouver les décors des albums. il fallait de la jungle évidemment, des petites maisons avec des toits en tuiles. après de nombreux repérages, finalement, on a trouvé ce qu’on recherchait dans la région de vera cruz au mexique. les peintures un peu délavées des murs donnent une ambiance modeste et joyeuse aux habitations. on a choisi de travailler avec des équipes locales : le mexique est un pays de cinéma qui a l’habitude d’accueillir des productions américaines. l’osmose entre équipe française et mexicaine a été parfaite.

une fois choisi le mexique, l’enthousiasme d’alain chaBat a été décuplé. avec son chef décorateur, olivier raoux, ils ont commencé à mieux visualiser toutes les possibilités de décors pour les scènes à tourner.

alain cHaBat : quand j’ai découvert les jungles mexicaines et les villes situées autour, j’avais envie de filmer partout tellement c’était magnifique ! Je suis rentré de repérages avec une quantité gigantesque de photos, notes et dessins. de son côté, olivier raoux avait une ville de chiquito très précise en tête. on discutait de la perspective et des axes pour trouver le lieu parfait filmable à 360 degrés. on devait sentir la présence de la jungle, du marsupilami, du volcan el Sombrero et aussi que la ville avait gagné du terrain sur la forêt

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où étaient installés les payas. la Jungle est définitivement un personnage dans le film.

aleXandre macKenzie : le souci majeur d’alain était de débusquer la forêt adéquate en termes de lumière et de luxuriance. il fallait que l’équipe et tout le matériel puissent y accéder sans difficultés. la forêt de catemaco avait déjà été aménagée car mel giBSon y avait tourné apocalypto. en revanche, dès qu’on est tombé sur le village de Jalcomulco, on a su qu’on avait trouvé celui de chiquito dépeint par franquin dans ses Bd. tout l’environnement nécessaire était là : la rivière, du volume et des montagnes autour.

laurent dailland : lors des repérages on a très vite constaté que la jungle mexicaine ne ressemblait pas du tout à celle de la Bd de franquin. il dessinait des arbres majestueux à grandes feuilles, une végétation luxuriante et lumineuse alors qu’on avait face à nous des arbres à petites feuilles et aucune profondeur de champ. a catemaco, on a enfin trouvé de très beaux arbres et des clairières aménagées non encore regagnées par la forêt vierge.

la FabRicatiOn DeS DÉcORS la réalisation des décors a été confiée à olivier raoux, disparu deux mois après la fin du tournage, en mars 2010. il a notamment travaillé sur la mÔme, leS rivièreS pourpreS 2 et les deux premiers volets de la saga la vérité Si Je menS !. Sur la piSte du marSupilami était sa toute première collaboration avec alain chaBat. en tant que fidèle premier assistant décorateur d’olivier raoux, alexandre mackenZie a été associé à l’aventure au même moment.

aleXandre macKenzie : la prison a été le premier décor conçu. ensuite, il y a eu des repérages pour trouver la grotte et la serre. ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’olivier a commencé à déployer toute son imagination créatrice. pour la palombie son souci était de créer un univers propre et complet avec des codes spécifiques au pays. tous les détails comptaient, même les voitures et les publicités apposées sur les véhicules. il nous fallait être vigilants sur tout afin d’être cohérents et de pouvoir retrouver l’esprit qui avait animé franquin. on ne devait pas être au mexique mais en palombie !

olivier raoux avait une méthode bien à lui pour concevoir les décors. pour se plonger dans un projet il devait se raconter des histoires, imaginer toutes les possibilités de mouvements des personnages et des caméras. le moindre détail avait de l’importance. dans la serre d’hermoso par exemple il a créé une petite pièce qui ne se voit pas à l’image avec un lit où il imaginait que le personnage allait dormir lorsqu’il était fatigué. il y avait une machine à café, une table de chevet avec son courrier dessus. il avait même pensé à mettre des timbres palombiens sur les enveloppes ! pour alain chaBat, l’apport d’olivier raoux est indissociable de la magie du film.

alain cHaBat : avant de construire le nid du marsupilami avec olivier raoux et son équipe, on a étudié très attentivement le tressage et la manière dont il est accroché dans l’arbre. Son design est totalement conforme aux plans de franquin dans l’album «le nid des marsupilamis». il a le même look. tout est raccord : le tressage des palmes, leur couleur tout comme celle des plumes, les matières utilisées, la distance entre les branches, la teinte marron des lianes et la forme des œufs. c’est la réplique la plus fidèle possible.

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olivier raoux était lui aussi un fin connaisseur de l’œuvre de franquin. il était tout le temps très attentif au moindre détail apporté par l’auteur dans ses dessins. ces détails ont à leur tour nourri la véracité des décors du film.

alain cHaBat : lors de la création des décors, tous les corps de métiers avaient en permanence les albums de franquin en référence. olivier raoux a su trouver les tuiles de chiquito qui correspondaient exactement à celles dessinées par franquin en termes de forme et de couleur. il ne lâchait rien. il se mettait toujours au service de l’histoire et des personnages. la serre d’hermoso par exemple était entièrement conçue pour un homme de son âge. il a inventé un système avec des petites poulies pour descendre les plantes, des miroirs réglables pour voir si elles sont bien arrosées à l’arrière. autant de petits détails qui facilitent la vie quand on est un vieux botaniste.

l’équipe de décoration française a travaillé en étroite collaboration avec des mexicains, tant pour créer le cachet propre à chiquito que pour le faire disparaître une fois le tournage fini.

aleXandre macKenzie : le village de Jalcomulco n’avait jamais vu de tournages débarquer dans ses rues. l’idée était de lui donner une identité propre. un gros travail de peintures a été effectué sur les façades. olivier avait décidé qu’on serait en période de fête. du coup, on a tendu des guirlandes de couleurs un peu partout et installé un petit manège pour ajouter un côté festif. avant de repartir on a tout repeint à l’identique. les 3000 habitants ont été contents d’avoir un village bien plus beau et en meilleur état qu’avant l’arrivée du tournage !

au mexique, le décor qui a demandé le plus de travail est celui du palais de pochero.

aleXandre macKenzie : le bâtiment qui correspond au palais existait, mais il a fallu le modifier. Situé dans les jardins de lencero, c’est un endroit où cohabitent plusieurs styles architecturaux hérités de siècles différents. on a dû créer une unité et on a entièrement refait la façade d’un autre bâtiment pour en faire le palais actuel, plus récent, plus pimpant. on a aussi construit des grilles très ouvragées pour la garnison avec de l’acier cintré à la main. Ça a été un travail colossal. le souci est venu du jardin où devaient se trouver toutes les orchidées d’hermoso. un cyclone a pratiquement détruit un arbre millénaire magnifique qui nous avait conduits à choisir ce décor. toutes les branches s’étaient effondrées. on était à deux mois du tournage. on a dû réaménager tout le site, camoufler l’arbre, le rééquilibrer pour qu’il ait l’air de tenir. la sécurité des comédiens était primordiale.

autre décor qui a nécessité des aménagements très conséquents pour pouvoir y tourner : la forêt de catemaco où vivent le marsupilami et les payas.

aleXandre macKenzie : il a fallu tout penser et tout réaménager en termes de végétation dans la forêt. près de 15 000 plantes ont été apportées pour que l’emplacement ressemble à nos attentes ! la partie qui précède l’arrivée de dan et pablito dans la grotte paya, assez éloignée du nid, correspond à une jungle plutôt neutre, très verte, avec moins de floraisons. plus on se rapproche du nid plus ça devait être fleuri, la dernière phase étant l’apothéose avec

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sa découverte. il était suspendu à huit mètres de haut, accroché à un arbre vraiment magnifique. mais à cet emplacement la jungle d’origine n’était pas du tout magique ! il a fallu créer un bassin, rajouter des plantes, des lianes factices et des fleurs partout. maintenir la végétation en parfait état chaque jour pendant les trois semaines de tournage a été un très gros travail pour la trentaine de personnes affectées à la décoration. l’équipe de tournage, elle, saccageait tout avec les grues et les équipements caméras !

olivier raoux a apporté une attention toute particulière au nid du marsupilami à deux moments forts de sa conception : lors du design via les dessins préparatoires puis lors de son habillage avec des éléments naturels. Sa structure quant à elle a été fabriquée sur place par les versaillais, les responsables français des effets spéciaux mécaniques qui avaient en charge la chute du nid. au total quatre nids ont été conçus pour les besoins de la mise en scène en raison de cette cascade et d’imprévus de jeu ou d’intempéries.

aleXandre macKenzie : olivier a choisi des palmes dont la durée de vie était limitée dans le temps. or, il fallait que le nid soit toujours frais et vert à l’image. on a donc construit des petits abris équipés de climatiseurs au milieu de la forêt. dès qu’il faisait nuit, on le descendait pour l’entreposer au froid et le protéger de l’humidité naturelle. le garnissage de plumes était retiré. tous les matins, des petites mains re-tressaient les palmes pour remettre le nid en forme. pendant ce temps d’autres personnes préparaient le suivant au cas où celui du jeu aurait été abîmé. au total, quatre nids ont été construits. ils avaient une forme ovoïde et mesuraient un mètre cinquante de haut sur deux mètres de long et de large.

olivier raoux souhaitait qu’aucun décor ne fasse référence à une époque particulière. tous ceux qui ont été tournés hors mexique ont été soit aménagés dans des lieux déjà existants (grotte, serre, salle de rédaction de tv) soit construits de toutes pièces en studio (musée pochero, prison, studio tv palombia, studio tv).

aleXandre macKenzie : le musée de pochero a été tourné dans un décor construit en studio à Bruxelles. on a pu élaborer un univers inédit compte tenu de la passion secrète de pochero et un concept assez moderne en collaboration avec les versaillais responsables des effets spéciaux. le décor de tv palombia a lui aussi été conçu en studio en Belgique. on lui a volontairement donné un côté carton-pâte pour marquer les aspects kitsch et imaginaire de cette chaîne de télévision locale. on voulait un univers palombien coloré dans l’esprit de toiles plutôt naïves. pour le plateau de tv tourné à Bruxelles l’idée était au contraire d’avoir un décor très conceptuel, monochrome, chic et high-tech. pour la serre d’hermoso on a tourné à conflans-Sainte honorine, en ile-de-france. les travaux de remise à niveau ont été énormes malgré l’exiguïté du lieu. on a changé deux cents plaques de verre, refait toutes les ouvertures et créé de la profondeur. enfin, une champignonnière située à Saint-gervais en région parisienne a été retenue pour servir de décor naturel à la grotte paya. on a dû réparer une faille qui menaçait ce site profond de seulement cinq mètres de s’écrouler.

les décors sont bien souvent une source d’inspiration supplémentaire pour les acteurs.

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lamBert WilSon : J’adore tourner en décors naturels. Ça nourrit le personnage et l’acteur. au mexique, l’endroit où on séjournait ne ressemblait pas particulièrement à la palombie telle qu’on se l’imagine. or, à chaque fois, les décors avaient été superbement choisis et relookés. à l’écran, le village de chiquito et le palais de pochero deviennent idéaux. J’ai eu l’impression de me retrouver projeté dans les bandes-dessinées. quand on joue un dictateur il n’y a rien de mieux que de se retrouver dans une hacienda sublime comme celle où on a tourné à lencero. et on se sent porté quand on défile sous de grandes colonnades avec toute une grande figuration à vos ordres.

aïSSa maïga : le décor du studio de tv dans lequel j’ai joué, tout blanc avec des formes mobiles très graphiques tombant du plafond, avait un côté très abstrait. il correspondait bien au choix de mon personnage d’évoluer dans un univers très moderne et classieux.

liya KeBede : pour le décor de la grotte paya, l’équipe déco avait accroché des torches et dessiné des fresques pré-palombiennes sur la roche. on y a tourné fin septembre mais les conditions étaient assez dures car il y faisait très froid. on n’avait presque rien comme vêtements à par des plumes. hors prises on s’emmitouflait dans des couvertures en polaire. donc ça a ajouté une forme de tension qui a bien servi aux scènes de capture de dan et pablito et de la prophétie !

la cRÉatiOn DeS cOStUMeSolivier Beriot est le chef costumier du film. Son éclectisme, son sens de l’imaginaire et son goût du défi l’ont poussé à travailler sur des productions aussi diverses que le roi danSe, l’empire deS loupS ou Jeanne d’arc et la saga arthur de luc BeSSon. alain chaBat avait déjà collaboré une première fois avec son atelier de création pour rrrrrrr !!!. huit semaines ont été nécessaires pour assurer la confection des 350 costumes du film.

olivier Beriot : après avoir été choisie par alain chaBat pour travailler sur le projet du marsupilami toute mon équipe a relu les albums de Bd. on s’est concentré sur le vestiaire et on a isolé tous les personnages. Je devais préserver la fraîcheur et le trait des Bd tout en privilégiant des lignes crédibles pour le cinéma. le dessin de franquin ne suffisait pas mais il m’a donné des

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indications sur la direction à suivre. le look des années 50-60 présent dans les albums m’a beaucoup servi pour la scène de l’aéroport par exemple. de manière générale j’ai toujours cherché à adapter les couleurs et les formes des cases à des personnages bien réels.

alain cHaBat : à l’instar des Bd, on a décidé que chaque personnage aurait un seul costume du début jusqu’à la fin du film. et puis c’est crédible : quand on est projeté dans une aventure trépidante comme celle-ci, on n’a pas vraiment le temps de se changer !

alain chaBat a fourni des indications de coloris et de style pour les costumes de tous les personnages. à partir de ces éléments, olivier Beriot lui a fait plusieurs propositions, tant pour les vêtements que pour les accessoires.

alain cHaBat : pour pablito on a osé la couleur car à chiquito les habitants n’hésitent pas à mettre du voyant. lors des premiers essayages Jamel avait choisi des tenues dans des teintes beiges. il n’était pas encore allé au mexique, moi si ! Je l’ai poussé à choisir des couleurs clinquantes : des chaussures jaunes, des chemises oranges. il a suivi mes conseils, s’imaginant dans un monde de musiciens de salsa cubains. il ne fallait pas oublier qu’on allait passer une grosse partie du film dans la jungle et qu’il fallait qu’on le voit dans tout ce vert !

olivier Beriot : pour la tenue d’hermoso, comme franquin s’était inspiré de dictateurs sud-américains, on a réuni de la documentation sur eux. on a ensuite fait appel à un tailleur qui fabrique les costumes des généraux de l’armée française pour la coupe et l’allure. notre but était qu’hermoso soit le plus crédible possible. Ses décorations aussi sont fidèles aux règles militaires : le perroquet a été réalisé en canetille, à la main, par une brideuse. à quelques détails près, le costume de pochero est le même mais en blanc. Seules les décorations ont changé et avec pour certains la fameuse fourragère.

alain cHaBat : pour pochero et hermoso en général, je ne voulais pas de vestes noires, trop déprimantes. on a opté pour du blanc et du vert. on a aussi décidé qu’hermoso jeune serait à la mode, mais celle d’il y a 70 ans ! lorsque le personnage rajeunit, il ressort ses tenues d’époque qui sont toujours à sa taille. on a imaginé qu’avant de devenir ce vieux botaniste c’était un bel hidalgo à l’âge de vingt-cinq ans, un beau danseur avec col pelle à tarte orange, super classe.

olivier Beriot et alain chaBat se sont beaucoup amusés à chercher des lignes à la fois bigarrées et coordonnées. leur idée était d’aller vers des styles très dessinés et très graphiques, y compris pour les payas. imaginer leur look a d’ailleurs été la première demande du réalisateur au chef costumier. alain chaBat voulait que les tenues de la tribu sonnent vraies sans verser dans le farfelu ou le folklorique, tout en restant sexy.au total, près de 70 costumes payas ont été fabriqués à la main dans l’atelier parisien d’olivier Beriot. leur confection a été le plus gros chantier du film pour l’équipe. les coiffes comme les vêtements devaient être réglables, lavables et tenir correctement lors de la scène de la «houba dance».

olivier Beriot : l’idée était de créer une identité propre aux payas en m’inspirant d’éléments issus de tribus bien réelles. J’ai travaillé à partir

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de photos, de films et de pièces de musées. certains détails spécifiques à l’indonésie ou à l’amérique du Sud m’ont beaucoup intéressé comme les juxtapositions de perles et de plumes ainsi que les coiffes indiennes. les perles qui composent chaque costume sont de vraies graines trouvées dans la forêt. il fallait être crédible jusqu’au moindre détail.

dominique pilliard, plumassier de profession et professeur en plumasserie au lycée octave feuillet à paris, avait déjà travaillé avec olivier Beriot. outre les personnages principaux il y avait une soixantaine de figurants à couvrir de plumes, sans oublier les bracelets, les colliers, les boucles d’oreilles et les tours de biceps ou de cheville fabriqués en plus au cas où certaines de ces pièces seraient abîmées en cours de tournage.

dominique Pilliard : l’approvisionnement en matières premières de couleurs vives a été compliqué car les plumes d’oiseaux tropicaux qu’on aurait dû utiliser proviennent d’espèces en voie de disparition. elles sont protégées, donc interdites à la commercialisation. outre les éléments que j’ai sorti de mes propres collections, on a eu la chance d’avoir accès à d’anciens stocks de vraies plumes de perroquets éclatantes pour les costumes des premiers rôles, la reine paya notamment. pour les figurants il a fallu travailler à partir de plumes équivalentes et ressemblantes provenant d’oiseaux d’élevage européens. comme on était dans une fiction adaptée d’un univers de Bd on pouvait prendre certaines libertés.

tout comme les décors, le maquillage ou la coiffure, les costumes ont été un très bon moyen pour les acteurs de se plonger dans leur personnage, notamment pour la scène de danse de la «houba dance» magnifiquement chorégraphiée par hakim ghorab.

liya KeBede : l’atelier costumes a vraiment fait un travail de dentellières. on a eu des tenues en plumes. elles ont été ramassées là où le marsupilami prend les siennes pour son nid ! quand tous les payas sont regroupés dans la grotte le spectacle est magnifique. l’atmosphère était joyeuse et colorée malgré l’aspect sombre de l’endroit. ces plumes m’ont franchement aidée à devenir cette reine paya qui a 249 ans ! comme tout le monde en portait il y avait un réel sentiment d’appartenance à une tribu, d’avoir notre propre culture et un passé très riche.

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le tRavail De la lUMièRealain chaBat est un réalisateur fidèle. il a de nouveau fait appel au directeur de la photographie de ses trois premiers films. Sa complicité avec laurent dailland date du tournage de la cité de la peur d’alain BerBerian avec les nuls. comme Jamel deBBouZe, laurent dailland a appris qu’alain chaBat nourrissait un projet sur le marsupilami pendant le montage d’aStérix & oBélix : miSSion cléopÂtre ». dès lors, il s’est replongé dans les albums de franquin.

laurent dailland : l’univers de franquin est très cinématographique : les images sont très bien cadrées, très colorées. mais tourner dans la jungle est délicat ! on y a filmé beaucoup de plans et on a obtenu une vraie belle image très colorée, très saturée, très nuancée. pourtant, les conditions étaient difficiles : on a eu un soleil faramineux, des tornades, des contrastes forts et une saturation réelle de lumière. J’avais quatre projecteurs sur des nacelles : ça ne devait pas apparaître dans le champ des caméras et comme on tournait dans la jungle les déplacements et les mouvements sont forcément restreints. une des scènes les plus épiques à tourner a été celle où le marsupilami voit Jamel dans le ravin. on a dû tourner le plan large en toute dernière limite de luminosité. on s’en est sorti avec beaucoup de fumée et de très fortes lumières rajoutées, notamment un ballon à hélium qui illuminait tout le décor alors qu’il faisait nuit. c’était copieux mais au final le rendu est peut-être mieux que si on avait tourné dans de bonnes conditions avec du soleil !

le film a été tourné en 15 semaines, en décors naturels et en studio, sur trois continents : l’amérique du Sud, l’europe et l’asie (les vues aériennes de jungle ont été prises à Bornéo en malaisie). pour une même scène, le travail de la lumière devait donc respecter les raccords d’ensoleillement et d’obscurité en fonction du pays où avaient déjà été tournés les extérieurs ou les intérieurs.

laurent dailland : il fallait jongler et prévoir la lumière en essayant de tomber juste d’un pays à l’autre ! les repérages au mexique m’avaient permis de prendre en compte la violence de la lumière tout comme la météo extrêmement changeante. mais trois mois après, au moment de tourner, il était possible qu’il pleuve continuellement alors que je voulais du soleil ! les séquences de la serre ont toutes été filmées à conflans-Sainte-honorine près de paris un mois et demi avant le départ pour le mexique. J’ai donc fait installer un projecteur de cent kilowatts qui l’éclairait entièrement de manière unidirectionnelle afin d’obtenir une lumière naturelle violente qui rappelle certains dessins de franquin. avec ce «soft sun» on n’a rajouté que quelques petits projecteurs. mais il était impossible d’utiliser ce procédé dans la forêt tant pour des questions de coût que de matériel. cela aurait nécessité un énorme groupe électrogène qui ne serait pas passé entre deux arbres !

en accord avec alain chaBat, laurent dailland a donc défini précisément à quoi ressemblerait la lumière de la palombie.

laurent dailland : la lumière palombienne a été définie en fonction des albums de franquin. elle est très solaire. elle a une présence très forte, y compris dans la jungle. on l’a aussi créée en studio à Bruxelles pour les scènes d’intérieurs de prison. mais pour les séquences dans la grotte, comme on est dans un volcan, cette fameuse lumière palombienne devait venir du feu, des flammes, de la lave. la difficulté venait aussi des grandes vasques de feu

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visibles ou dissimulées qui servaient de décor. éclairer des costumes payas très vifs avec des flammes, ça tue la couleur. avec mon chef électricien on a rajouté de la lumière blanche au dernier moment, juste avant de tourner. du coup, on a obtenu du bleu-vert dans chaque plan. Ça donne un aspect «réalisme impossible» à cette grotte magique.

leS acteURS Face aU MaRSUpilaMile marsupilami est au centre du film. au final, sur l’ensemble du casting, seuls alain chaBat, Jamel deBBouZe, fred teStot et patrick timSit ont eu un contact physique et des dialogues avec lui en plateau. les autres acteurs ont joué avec lui par écran interposé, scénario oblige. c’était notamment le cas pour aïssa maÏga et Jacques weBer dont les séquences ont été tournées en Belgique.

JacqueS WeBer : le marsupilami a en commun avec le yéti d’être une légende. c’est un animal absolument invraisemblable, une espèce de martien qui serait sur terre mais sans appartenir à la science fiction. et c’est amusant de constater que sa queue immensément longue est nantie de tous les pouvoirs. J’invite d’ailleurs toute la psychanalyse contemporaine à méditer sur le sujet !

aïSSa maïga : le marsupilami, que mon petit frère appelait «marsupiralim» vers l’âge de trois ans, a tout du ressort. c’est un mélange de panthère, de singe et d’oiseau. on a presque l’impression qu’il vole. pour moi, c’est l’impertinence, la candeur. grâce à lui on prend conscience que la planète doit être préservée.

Jamel deBBouze : c’est un animal qu’on croyait qu’il n’existait pas mais qui n’existe ! c’était extraordinaire de le côtoyer, de jouer avec lui, de le toucher, de le sentir tant il est mythique. c’est comme de passer la soirée avec king kong : c’est une opportunité rare ! le marsupilami est d’une espièglerie redoutable. il est irrésistible. d’ailleurs on a inventé ce mot à cause de lui. c’est un concentré de douceur doté d’une puissance phénoménale. tu as envie de l’avoir chez toi mais il appartient à une espèce sauvage qu’on ne peut pas apprivoiser. c’est l’une des plus belles rencontres que j’ai faite.

fred teStot : hors tournage, le marsupilami a eu des petites exigences ! un bain au lait d’ânesse avec des pétales de roses et un bol de pistaches devaient toujours être prêts dans sa loge. le coiffeur devait lui faire une coupe au pétrolane avant de se coucher. Sur le plateau, il était très poli, très professionnel, toujours en avance. c’est aussi un gros fêtard, plutôt champagne et saumon fumé, pas du tout bière. il est du genre classe !

géraldine naKacHe : il est super cool la plupart du temps mais parfois un peu cyclothymique. quand on passe devant sa loge il faut être très discret et faire le minimum de bruit parce qu’il peut avoir des sautes d’humeur assez impressionnantes. le marsupilami est un acteur à part entière : il faut aussi respecter ça chez lui !

lamBert WilSon : c’est un personnage qui s’amuse et qui s’échappe tout le temps. il représente le rêve, le paradis perdu, la liberté. il est extrêmement sympathique et attachant. il peut être violent par moments mais ses furies n’en restent pas moins joyeuses d’une certaine façon !

PatricK timSit : le marsupilami est la créature qu’on a tous envie de croiser parce qu’on a tous imaginé qu’il y en a une que personne n’a jamais

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rencontrée. comme partenaire, il est idéal : il ne se plaint jamais, il est là à l’heure, il sait quand placer ses «houba», il est dans ses marques et dans la lumière. en tant qu’animal, il est surprenant : imaginatif, très vif, très folklorique et assez bagarreur !

liya KeBede : le marsupilami est comme un dieu : il apparaît quand il veut ! c’est un être assez extraordinaire, plein de pouvoirs, presque parfait et doté d’un sens de l’humour vraiment super.

Jade nucKcHeddy : il est très gentil mais à chaque fois que je devais apprendre mon texte il me le volait. c’était sa blague préférée. comme il habite tout là-haut dans les arbres c’était compliqué d’aller récupérer le scénario. c’est un coquin !

alain cHaBat : tourner avec un vrai marsupilami n’est pas toujours évident. il a des horaires bien à lui et, on le sait, il est indomptable. pour respecter un plan de travail, ce n’est pas toujours idéal. pour pallier à ses absences, j’ai préféré être prudent et j’ai demandé à pierre Buffin et toute l’équipe de Buf, spécialistes des effets spéciaux numériques, de bosser sur un marsu virtuel – copie conforme du vrai marsu avec lequel on tournait. du coup, quand le petit animal décidait d’aller pêcher le piranha au lieu de venir sur le plateau, les magiciens de Buf étaient là pour le recréer en post-production. Je dois ici les remercier chaudement.

leS aniMaUXles animaux ont toujours occupé une place de choix dans les films réalisés par alain chaBat. après un chien dans didier, des dromadaires, des chevaux, des crocodiles, des sangliers et un âne notamment dans aStérix & oBélix : miSSion cléopÂtre, puis des poulesmouths et des créatures préhistoriques dans rrrrrrr !!!, cette fois ce sont toutes sortes d’animaux exotiques qui viennent rejoindre le marsupilami. patrick pittavino était le responsable animalier comme pour chaque film d’alain chaBat. il a fait appel à des dresseurs spécialisés pour les scènes avec des lamas, des perroquets ou un coati. mais il s’est occupé lui-même du chihuahua de la reine paya. prénommé eros, ce chien a joué principalement avec Jamel deBBouZe.

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PatricK Pittavino : le chihuahua est un tout petit chien pour lequel un humain et tout ce qui est au-dessus de lui prend des proportions démesurées. un environnement trop bruyant le fragilise. pour bien le stabiliser et l’amener à effectuer les exercices souhaités par alain chaBat on l’a entraîné pendant trois mois. on l’a aussi emmené plusieurs fois avant le tournage dans la grotte où ont été tournées les scènes de manière à l’habituer aux très basses températures du lieu. l’énigme, c’était sa réaction face aux torches, aux lances, aux tenues et aux coiffes en plumes des payas car il n’avait jamais vu ça !

la présence d’animaux a permis à «alain chaBat scénariste» de coucher sur le papier des gags qui amusent énormément «alain chaBat réalisateur» dans le seul but que le public s’esclaffe à son tour.

alain cHaBat : lorsqu’on a écrit la scène de Jamel et du chihuahua avec Jeremy, mon coscénariste, on a ri comme des crétins ! elle a beaucoup amusé tous ceux qui l’ont vue, les enfants en premier. Je voulais vraiment exploiter au maximum l’idée que les animaux adorent pablito ! le personnage a tout le temps des bêtes autour de lui : un perroquet, une tortue, un lama, un coati… la réplique récurrente «les animaux m’adorent» était bien illustrée mais on s’est juste amusé à pousser un peu plus loin le concept. et cette scène épique entre pablito et le chihuahua est née !

Jamel deBBouze : la scène qui me faisait le plus flipper de tout ce que j’avais à tourner c’était celle avec le lama. il y avait une vraie tension. Je l’entendais préparer son crachat et c’était insoutenable. c’est acide comme matière, ça pique, ça brûle le visage et ça «chmute» d’une force. une odeur pareille ça devrait être interdit ! mais c’est un de mes meilleurs moments au cinéma. ce film a été un parc d’attractions pour moi. J’ai éprouvé un vrai plaisir à vivre des situations dont je n’ai pas l’habitude en tournage, notamment avec le chihuahua. mais je ne parlerai pas de cet épisode !

pour qu’une scène puisse se tourner normalement il faut que les animaux soient dressés. autrement dit, ils doivent être aussi disciplinés que possible et répondre aux attentes de la mise en scène. muriel Bec s’est notamment occupée de deux scènes du film dans lesquelles intervient un coati. originaire d’amérique du Sud, ce cousin du raton laveur s’invite pour la toute première fois au cinéma.

muriel Bec : le coati est un petit animal sauvage extrêmement sociable, intelligent, agile et vif. lorsque j’ai appris ce qu’alain chaBat souhaitait lui faire faire dans le film j’ai été interloquée vue la complexité de l’action : aller chercher une clef dans un tiroir, grimper sur un tabouret, attendre que Jamel ait terminé son dialogue pour finalement lui donner la clef. on a dressé deux coatis. a partir de là on a pu commencer la préparation. Ça a demandé quatre mois de travail. comme ils sont complémentaires, chacun a eu sa partition à jouer en plateau. en fait, il est difficile de demander à un seul animal d’enchaîner, dans une même scène, une position d’attente très statique associée à des jeux de regards avec l’action de rapporter une clef.

autres animaux, non plus à poils mais à plumes cette fois, présents dans le scénario : des perroquets. il y en avait quatre sur le tournage, dont deux en cas de défection des deux «acteurs» principaux, Jallo et tumaco, longuement préparés

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pour les scènes. ils ont voyagé de poitiers jusqu’au mexique bien avant le reste de l’équipe française. d’une part, pour pouvoir les acclimater. d’autre part, pour que leurs dresseurs, valérie et Simon thuriet, puissent les mettre en condition dans les décors du village de chiquito où ils devaient tourner.

la MUSiQUe ORiGinaleBruno coulaiS a composé la bande originale du film. il avait déjà travaillé avec alain chaBat en signant les musiques du film BéBéS sorti en 2010 et produit par le réalisateur. c’est d’ailleurs à l’occasion d’une des projections du film à new-york où alain chaBat l’avait convié qu’il a proposé à Bruno coulaiS de travailler sur la musique de son nouveau long métrage. le compositeur s’est une nouvelle fois senti très en confiance et en phase avec les attentes du metteur en scène. et il s’est laissé porter par son enthousiasme habituel !

Bruno coulaiS : c’est très agréable de travailler avec alain chaBat. il est exigeant mais il vous laisse croire que vous êtes la personne idéale pour faire le job ! du coup, ça désangoisse. c’est un réalisateur qui pousse à aller toujours plus loin. avec lui rien n’est jamais acquis. Je lui ai fait écouter des maquettes dès le début du montage. Ça nous a permis de faire des projections avec des sons minimalistes qui imitaient les instruments et l’orchestre afin de voir ce qui fonctionnait le mieux sur les images en termes d’orchestration et de thèmes. d’ailleurs, alain a gardé une musique que je lui avais proposée avant qu’il ne débute le tournage.

alain chaBat avait des envies pour la musique de son film. Bruno coulaiS a su les concrétiser et les magnifier.

alain cHaBat : l’idée de départ était simple : la musique devait être prise au sérieux. il n’y avait donc aucune raison de glisser un côté humoristique dedans. on est dans un film d’aventure. Bruno coulaiS partageait cette opinion. il fallait doser, se placer entre le dramatique et la comédie tout en créant une ambiance un peu magique aussi. il y a une touche de merveilleux, d’aventure et même de cosmique dans le film.

Bruno coulaiS : avec alain on est tombé d’accord pour ne pas faire une musique de comédie. on voulait aller vers des compositions qui se prennent assez au sérieux. comme le film joue sur les registres de la comédie et de l’aventure je n’ai pas souhaité travailler dans une seule direction. au contraire, j’ai eu envie de mêler plein de climats différents afin de restituer le côté épique de l’intrigue, les vastes forêts, l’ampleur des paysages. J’ai fait appel à un orchestre symphonique, à des solistes, des voix, des chœurs, des pianos, des guitares, des percussions et aussi à des saxophones qui apportent une tonalité un peu passée à la musique. Je voulais donner au film une couleur sud-américaine avec du souffle et quelques petites touches de dérision. le contraste entre les mélodies et ce qui se passe à l’image renforce tout naturellement la drôlerie du film. le marsupilami est un personnage amusant et fantaisiste mais pas seulement. il est touchant aussi. il amène une dimension très émouvante au film. J’ai donc glissé cet aspect dans la musique. Bien évidemment, son côté très véloce et assez jubilatoire est présent. J’ai essayé d’illustrer sa personnalité de plusieurs manières : parfois en mêlant trois saxophones (soprano, alto et ténor) plutôt agités pour faire des ornements à toute allure et renforcer sa grande mobilité, parfois en utilisant l’orchestre symphonique et plus précisément les

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cordes pour jouer sur l’émotion, ou parfois encore avec très peu d’instruments : des glockenspiels, des percussions, des crotales, des marimbas. Je voulais que le thème associé au personnage nous rentre vraiment en tête, qu’il nous hante presque.

Bruno coulaiS s’est déplacé sur le tournage pour en sentir l’atmosphère. il s’est aussi imprégné de certaines scènes très colorées qu’il a vues en cours de montage. fort de tout ce matériau, il a surtout composé en privilégiant sa mémoire visuelle de chaque séquence. et il a innové !

Bruno coulaiS : c’est la première fois que je fais une musique de film dans laquelle le thème principal est très souvent joué par des marimbas. J’ai travaillé en Belgique avec deux percussionnistes, le père et le fils, très impressionnants rythmiquement. quand je les ai entendus j’ai décidé de réécrire des partitions pour eux tant les morceaux avaient une sonorité incroyable.

alain chaBat a fait une demande très particulière à Bruno coulaiS avant le tournage. il voulait une musique typiquement paya pour une scène de danse qui interviendrait lorsque dan et pablito seraient rentrés en contact avec la tribu paya.

alain cHaBat : pour la musique de la «houba dance» on s’est demandé en quelle matière pouvaient être faits les instruments des payas. Je ne voulais pas de tams-tams en peaux de yaki ou d’une harpe sculptée dans de l’os. Bruno coulaiS a proposé de n’utiliser que des voix. l’idée m’a plu. il a composé le texte très rythmé et chanté de la «houba dance» à partir de mots payas que je lui ai fournis. à base de mots mayas et d’un mélange de mon cru je me suis inventé mon propre petit lexique paya pour les besoins du film !

Bruno coulaiS : le texte est invraisemblable et n’a aucun sens. il provient de mots tout droit sortis du scénario d’alain chaBat. J’ai pris des bouts de sonorités, des «houba», des «hop», des «zulub» et j’ai assemblé le tout pour composer la mélodie. c’est un morceau quasiment vocal : j’ai superposé des voix enregistrées par les frères coSta. c’est dit de manière un peu hystérique, sauvage, à toute allure et dans tous les sens. les chanteurs ont eu du mal à l’interpréter car il fallait presque être en apnée ! alain et Jamel eux aussi ont dit ce texte en tournage. ils ont réussi, donc ce n’était pas impossible !

Bruno coulaiS a dû s’adapter à la méthode de travail d’alain chaBat. le réalisateur a changé le montage de son film en permanence parce qu’il avait encore de nouvelles idées plus efficaces. et ce, jusqu’au dernier moment…

Bruno coulaiS : avec alain le montage est en perpétuel changement. il faut donc s’adapter. cela veut dire revoir l’orchestration et la structure parce qu’il a retiré quelques images dans une séquence par exemple et que la musique ne tombe plus comme elle devrait. compte tenu de la vélocité et des tournoiements d’un personnage comme le marsupilami le synchronisme doit être exact. du coup, les nuits étaient plus courtes ! et puis c’est amusant de ne rien fixer définitivement. avec moi aussi la musique évolue jusqu’au bout ! il m’arrive parfois de rajouter des sons électroniques bizarres mais intéressants pendant l’enregistrement ou le mixage pour qu’ils tordent le cou au côté classique de l’orchestre. J’aime cette méthode de travail. il faut toujours avoir de la distance et être presque spectateur du rapport de la musique au film.

le FilM ReSpecte la RèGle DeS 3D, chèRe à alain chabat : «DanSe , DÉcOnne , DÉnOnce».

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Les personnages...le MaRSUpilaMice mammifère ovipare est unique en son genre ! Sa queue-ressort mesure 8 mètres. il fait 85 cm de hauteur, possède des pattes à quatre doigts et une fourrure jaune à taches noires que peu d’humains ont pu admirer jusqu’à présent. c’est une légende vivante qui n’existe qu’en palombie. il niche en famille au cœur de la forêt tropicale. à l’heure de la mondialisation et du réchauffement climatique il est «le» baromètre de la santé et de la longévité de la terre.

il aime les fruits, les piranhas et a besoin de l’orchidée de chicxulub pour que ses petits naissent et se nourrissent de la force et des pouvoirs de cette fleur. mais il n’aime pas qu’on l’importune, qu’on dérange sa forêt, qu’on lui vole ses œufs, car oui «il n’existe» !

Traits de caractère : généreux, joueur, rieur, jovial, charmeur, plein d’entrain, vif, agile, intrépide, spontané, curieux, gourmand, bon vivant.

le regard d’alain cHaBat : le marsupilami est né avec des capacités naturelles et un caractère hors du commun. il bondit, il est amphibie, bagarreur, facétieux et peut répéter les mots qu’il entend comme un perroquet. il s’est surpris lui-même quand il a découvert qu’il pouvait rire ! mais je ne le vois pas comme un super-héros. c’est un animal très libre et vraiment très bien dans ses pattes ! il est toujours assez imprévisible. on ne peut pas le dresser ni vraiment le domestiquer. c’est grâce à lui que chacun des personnages du film va réaliser son destin. mais lui, comme il n’a pas de problème existentiel, il reste le même du début jusqu’à la fin. il est en harmonie avec son environnement. il est presque parfait. Ses petits défauts : la gourmandise et la distraction qui le mettent parfois dans des positions compliquées ou risquées, surtout vis-à-vis de l’homme.

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Dan GeRalDO / alain chabatdan geraldo est journaliste d’investigation. il a interviewé les plus grands de ce monde avec sa caméra vidéo fétiche, la v8, modèle années 80 customisé et estampillé tout terrain. grâce à elle il a tout vu, tout entendu, tout vécu (ou presque). il a roulé sa bosse aux quatre coins de la planète, y compris en palombie où il y a tourné son premier reportage au péril de sa vie, ce qui l’a rendu célèbre. pour fêter les 16 ans de son émission de télévision, il va retourner sur place, destination chiquito, un petit village palombien situé tout près de la forêt dans laquelle vivraient encore les payas, le peuple le plus vieux du monde avec un secret. Sa mission : interviewer leur chef. mais il va se retrouver embarqué dans une course poursuite contre la montre qui le dépassera. décrochera-t-il le scoop de sa vie de reporter télé… houba ?!

il aime être une vedette, contrôler le monde en général et «son» petit monde en particulier, les vêtements chics. mais il n’aime pas qu’on dérange ses habitudes et son confort, les petits bruits, les imprévus qui le perturbent, les rapports de force en sa défaveur, les mensonges à répétition surtout quand ils n’émanent pas de lui.

Traits de caractère : ambitieux, frondeur, baratineur à l’occasion, parfois peureux, maladroit, pas toujours très franc du collier, souvent de mauvaise foi.

le regard d’alain cHaBat : dan geraldo a suivi les traces professionnelles de son père pour l’impressionner. le problème c’est que contrairement à lui, ex reporter reconnu par ses pairs, il n’est pas du tout taillé pour ce métier. il a donc choisi d’être journaliste de terrain. c’est un clin d’œil à fantasio, dessiné par franquin dans les histoires de Spirou… dan est un personnage qui peut être très prétentieux quand il se trouve dans son environnement naturel mais qui devient absolument inutile, incohérent et lamentable dès qu’il en sort.

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pablitO caMaROn / JaMel DebbOUZepablito porte bien son nom (camaron, crevette, en espagnol). il se faufile au gré des courants tout en essayant d’éviter de se faire croquer tout cru par plus fort et plus gros que lui. car c’est le roi des coups fumeux ! officiellement, il est vétérinaire et s’occupe d’animaux très divers : perroquet, lama, boa albinos, tortue, coati... officieusement, il arnaque les touristes pour rembourser ses dettes. en gros, c’est un imposteur, un «sale menteur» ou un «gros mytho» aux yeux des uns et des autres. il se définit d’ailleurs lui-même comme un «déglingo» mais il est un des rares à avoir vu le marsupilami étant petit. Juré, craché ! il sait qu’il «n’existe» pour de vrai…pablito va être le guide de dan en palombie. il est censé le conduire jusqu’aux payas car, en europe, il est considéré comme un pro de la jungle et de la culture pré-palombienne.

Traits de caractère : escroc au grand cœur, généreux, noblesse d’esprit, roi de la débrouille, opiniâtre, revanchard, fonceur, plus cigale que fourmi côté porte-monnaie.

le Point de vue de Jamel deBBouze : physiquement, pablito camaron est une des plus belles créatures qui soit ! alain chaBat a travaillé avec les plus grands scientifiques pour lui offrir les traits les plus élégants. J’avoue qu’ils ont bien réussi ! Sur le plan humain c’est un concentré d’urgence. il n’est pas très éloigné de moi : cette urgence-là, je l’ai aussi touchée du doigt. Son sport favori c’est la fuite. on a l’impression qu’il est sans cesse obligé de se sauver, qu’il n’est jamais serein, qu’il a toujours quelqu’un à ses trousses ou quelque chose à se reprocher. et c’est le cas ! c’est une pile électrique et ça m’amuse. on a aussi cette vivacité en commun... c’est un personnage très touchant, d’une grande générosité. en ça, j’adorerais lui ressembler. on a envie que ce vétérinaire qui a adopté vingt-cinq gosses et qui a vu le marsupilami étant petit s’en sorte, qu’il puisse enfin vivre une vie normale, qu’il arrête de se faire courser, qu’on le croit. il se bat pour la vérité ! Sa plus grande frustration, c’est de ne jamais avoir été cru par qui que ce soit. cette lutte et cette envie d’être compris me rappellent les miennes. moi aussi j’ai eu besoin que les gens me croient. J’ai adhéré au personnage dès la première page du scénario tant les situations et les dialogues semblaient presque avoir été écrits pour moi.

le regard d’alain cHaBat : Jamel ne connaissait presque pas le marsupilami quand je lui ai parlé du projet. il connaissait le dessin animé. il a lu le scénario, on en a beaucoup parlé et il est rentré progressivement dans l’univers comme dans le personnage. à force de répéter que pablito avait vu un marsupilami quand il était petit et qu’il n’était donc pas un menteur, il est devenu clair pour Jamel que l’animal était bien plus qu’un mythe. il a adhéré à fond à l’intrigue. il s’est beaucoup impliqué dans l’écriture à mes côtés, pas seulement pour son personnage mais pour tous…côté énergie, pablito pourrait être le cousin palombien de numérobis joué par Jamel dans aStérix & oBélix : miSSion cléopÂtre. J’aime ce personnage qui ne semble être qu’embrouilles mais respire la gentillesse, la générosité et l’humanité. Jamel est la meilleure personne pour lui donner vie.

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heRMOSO / FReD teStOthermoso, c’est «monsieur tout-tout» : tout fripé, tout fané, tout ratatiné, tout cassé ! à l’aube de ses 82 ans il est toujours le botaniste attitré de pochero. il fait d’ailleurs partie des plates-bandes du palais et plus personne ne prête vraiment attention à lui. fin connaisseur des orchidées, il a presque étudié à fond les 25 000 espèces répertoriées de par le monde. il ne s’est jamais lassé ni senti rassasié et ça tombe bien : les orchidées sont le symbole de la passion absolue. elles n’ont aucun secret pour lui - sauf l’orchidée de chicxulub, inconnue au bataillon, qu’il découvre sur le tard et par hasard lors d’une virée dans la forêt de palombie. ce cadeau inespéré tombé du ciel si tardivement le revigore et lui donne des idées. des idées folles. à la question «le génie a-t-il un prix ?» la réponse est définitivement «oui !». le grand hermoso va en apporter la preuve. une preuve de taille pour une petite révolution humaine !

il aime ses orchidées, sa serre, sa très belle assistante pétunia, le souvenir ému de ses jeunes années et ses idées de génie dues à sa redoutable expérience. mais il n’aime pas qu’on le traite de jardinier (il est botaniste), de vieux croûton, qu’on lui manque de respect, qu’on ne satisfasse pas ses quatre volontés et qu’on se dresse en travers de sa route.

Traits de caractère : passionné, cultivé, vif d’esprit malgré son grand âge, raisonné et trop raisonnable depuis toujours, petite pensée parfois grivoise, inoffensif en apparence, frustré de ne pas être reconnu et absolument certain d’être plus fort que la nature.

le Point de vue de fred teStot : J’adore ce personnage à deux facettes. Je l’ai d’ailleurs rencontré sur le tournage à la cantine ! hermoso est quelqu’un de très agréable dans la vie. il est très poli, toujours souriant le matin même s’il n’a pas bu de café ! pour les besoins du rôle j’ai aussi rencontré des botanistes qui, comme hermoso, cultivent des orchidées. un jour, cet amoureux des fleurs qui leur a consacré toute sa vie se rend compte qu’il peut goûter à l’éternité et à la richesse. forcément, il dérape et ça va très loin. ce personnage a plusieurs paliers de folie, sans limite.

le regard d’alain cHaBat : hermoso a été le rôle le plus difficile à caster parce qu’il y a de la noirceur en lui, de la bonté, de la folie et qu’il est drôle. Je devais trouver un acteur qui n’aurait peur de rien en plateau ! il s’agissait de se jeter dans le personnage, comme dans le vide sans parachute. quand j’ai vu fred teStot là, ça a été le déclic ! fred était capable de tout ça. Bien sûr, ce n’était pas une révélation car j’adorais déjà ce qu’il faisait. du coup, on a eu envie d’y aller ensemble. une confiance mutuelle s’est instaurée. il a été incroyable dans la peau d’hermoso !

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pOcheRO / laMbeRt WilSOnle général pochero a tout pour lui ! il a la quarantaine très élégante, un teint halé de surfer, l’uniforme et la casquette raccord qui en imposent. Son portrait s’affiche partout dans les rues de chiquito, en posters ou en cartes postales souvenirs. Son nom trône même sur la plaque d’immatriculation de sa limousine… en bon dictateur qui se respecte il a le pouvoir de dire «oui, non ou peut-être !» à qui bon lui semble et quand bon lui semble. il est l’homme fort de la palombie, le digne successeur de son père. mais sous ce masque se cache un homme simple à la personnalité attachante dont les goûts hauts en couleurs sont vraiment très précis. c’est un homme avec une passion secrète qui, comme les boîtes à musique, s’anime sitôt le couvercle relevé !

Traits de caractère : cultivé, raffiné, entier, ouvert d’esprit, adepte de la non-violence, main de fer dans un gant de velours, pas méchant pour un sou même si c’est son job, avec un secret qu’il va être obligé de révéler pour le plus grand plaisir du spectateur.

le Point de vue de lamBert WilSon : pochero a hérité de la palombie par son père. c’est un dictateur malgré lui, un homme frustré : la politique ne l’intéresse pas, évoluer dans un monde de brutes non plus. ce qu’il aime dans l’armée, ce sont les costumes ! c’est un grand sentimental. il vit dans le rêve, il a une passion secrète. le monde qu’il aime est onirique, poétique, inondé de lumières, fait de paillettes. J’adore sa folie presque surréaliste. c’était passionnant de pouvoir exprimer le jardin secret si inattendu de pochero. c’est la partie du personnage que je préfère. J’y suis allé à fond ! en tant qu’acteur je recherche toujours cette fantaisie. après avoir tenu des rôles lourds, pesants et intenses dans deS hommeS et deS dieux ou la princeSSe de montpenSier il était important pour moi d’aller vers la légèreté du marSupilami. le ton absurde, assez surréaliste et parfois baroque du film, me plaît beaucoup !

le regard d’alain cHaBat : Sur le papier, lambert wilson me paraissait parfait pour le rôle de pochero mais il fallait quand même que je le rencontre pour en être certain. il est arrivé dans mon bureau en parlant espagnol. en huit secondes, il m’a hypnotisé ! on a ensuite parlé du personnage. il avait très envie d’incarner pochero. pour lui comme pour moi une chose était sûre : il était impossible de s’emparer d’un tel personnage à moitié. c’est un rôle physique qui demandait énormément de travail et de sérieux. lambert s’est demandé s’il aurait vraiment le temps de bien se préparer. il s’agissait de plusieurs mois d’entraînement pour qu’une des scènes fortes du personnage souffle littéralement le spectateur. il ne voulait pas arriver quatre jours avant le tournage et expédier la scène. il s’est engagé à fond : son implication a été formidable !

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le capORal / patRick tiMSitpetit, costaud, le visage renfrogné et la carcasse engoncée dans son uniforme à la gloire du général pochero, le caporal n’incite ni à la blague potache ni à l’accolade amicale ! c’est le roi du d-zit, un taser redoutable et redouté qui ne le quitte jamais. cette arme, il la dégaine à la vitesse de la lumière pour mieux maîtriser à sa guise tout ce qui bouge et tout ce qui est susceptible de lui résister ne serait-ce qu’un quart de seconde. car loin d’être un cérébral, c’est un homme d’action, un vrai, un dur. il est la main forte de pochero, l’exécutant de ses basses besognes, son bras armé. c’est aussi une girouette qui aime se placer du côté du plus fort. mais quand le vent change plusieurs fois de direction forcément on peut y perdre des galons ou s’empêtrer dans sa fourragère !

il aime l’autorité, la loi martiale, la prison de chiquito, les gadgets hi-tech et son d-zit. mais il n’aime pas les phrases trop longues, les explications de texte qui l’embrouillent facilement, le chat de son ex et les animaux dont le pelage est jaune et noir !

Traits de caractère : teigneux, étroit d’esprit, inflexible, vindicatif, acharné, impulsif, tonique, kamikaze, gâchette facile, rancunier, fort en gueule, odieux, lâche.

le Point de vue de PatricK timSit : J’ai toujours eu une passion pour les méchants. c’est amusant d’en jouer un, de bomber le torse et de hausser les épaules sous l’uniforme, de prendre un regard de bœuf un peu vide et vitreux, d’y ajouter une bonne dose de lâcheté. le caporal est comme ça ! c’est un homme de main qui s’octroie le pouvoir d’être odieux. vu qu’il a un peu d’autorité il en abuse. il n’est ni général ni dictateur mais il a un caractère et une nature forts. il fait de la capture du marsupilami une affaire très personnelle. on est en présence d’une espèce de taureau ou de boule de nerf qui veut faire de cet animal si mignon de la chair à saucisse ! J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à être déstabilisé par ce personnage, à jouer un type qui se la joue mastoc et à le rendre fragile, voire complètement anéanti par la situation dans laquelle il se retrouve. il devient une larve !

le regard d’alain cHaBat : le personnage du caporal s’est affiné au fil des réécritures. il a gagné en ironie et en lignes de texte. d’un côté, il commençait à vraiment exister. de l’autre, je ne trouvais pas l’acteur susceptible de l’interpréter. Je connais patrick timSit depuis des années. on avait joué ensemble dans le couSin d’alain corneau et on se voit régulièrement : on aborde nos envies mais sans jamais trop parler boulot. du coup, je n’ai jamais pensé à lui proposer le rôle. et puis le caporal ne représentait que huit jours de tournage. timidement, je suis allé le voir, lui précisant qu’il s’agissait d’un tout petit rôle. la drôlerie du personnage l’a intéressé. on était à huit jours du tournage ! il a bousculé des dates de spectacle sur lesquelles il était déjà engagé pour pouvoir faire le film parce qu’il entrevoyait le plaisir qu’il prendrait à se glisser dans l’uniforme du caporal. Ça a été totalement réjouissant de le retrouver.

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pÉtUnia / GÉRalDine nakachepétunia est le rayon de soleil de chiquito. voilà pourquoi elle porte le prénom d’une fleur et qu’elle travaille à leur contact ! Brillante apprentie-botaniste, elle est une bulle de douceur et de sensualité dans un monde essentiellement masculin. elle est l’assistante d’hermoso, respecte son mentor plus que tout, mais elle sent bien que le «professeur» comme elle l’appelle déborde de sentiments irrépressibles à son égard. pétunia a une conscience, une éthique : elle ne transige pas sur le respect de l’environnement, la protection de la faune et de la flore sauvage. c’est une écologiste pratiquante. elle porte bien son prénom puisqu’en langage des fleurs le pétunia exprime la colère et la fureur ! elle aime se donner corps et âme à sa passion, qu’on s’accepte physiquement tel que l’on est, qu’on s’exprime avec les bons mots, qu’on se contente de ce que l’on a, qu’on garde ses distances mais pas du tout qu’on vende son âme au diable.

Traits de caractère : passionnée, droiture d’esprit, intègre, entière, battante, volontaire, studieuse, impulsive, curieuse, une véritable amie de la nature.

le Point de vue de géraldine naKacHe : pétunia n’est ni ma cousine ni ma sœur, mais j’ai la sensation de la connaître, de l’avoir déjà croisée. c’est une fille passionnée, énergique, totalement à contretemps avec hermoso. leur différence d’âge est énorme. elle est jeune, excitée à l’idée d’apprendre à ses côtés. lui a 82 ans, il est dans un autre rythme : il a la sagesse, il a tout vu, tout vécu. elle est capable de s’investir pour lui mais elle pose des limites et s’y tient quand il est question de ce sérum anti vieillissement. en même temps, leur rapport est super attachant…J’avais beau être dans un film, je croyais à fond à ce côté Bd inventé par alain chaBat. Ça ramenait à des choses du quotidien qui existent vraiment : le pouvoir, la séduction, la jeunesse. du coup, c’était très amusant à jouer !

le regard d’alain cHaBat : pétunia traverse le film par petites touches. c’est une geek de la botanique. moderne, intense, très décidée et droite, elle peut fondre d’un coup, juste sur une petite phrase. géraldine nakache lui a donné une sensibilité très émouvante. elle est drôle et canon.

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la Reine paYa / liYa kebeDela reine paya est un cas d’étude scientifique, un spécimen riche d’enseignement. Son âge : 249 ans ! mais elle symbolise aussi la quintessence de la grâce et de la beauté. Sa silhouette de rêve, son port altier et sculptural parlent pour elle. elle a notamment un peuple à gérer, une compagnie de danse à diriger, des pieds de baies rouges à cultiver et une prophétie à surveiller de près ! comme le laisse supposer son titre, elle est la chef des payas, une tribu pré-palombienne considérée comme la plus vieille du monde mais qui aurait disparu depuis des millénaires. Selon la légende, les membres de cette tribu pourraient vivre jusqu’à 300 ou 400 ans et vénèreraient le marsupilami.

elle aime les volcans en sommeil, les plumes de couleurs, les tatouages, ses sujets, parler toutes les langues, être élégante. mais elle n’aime pas qu’on débarque en territoire paya à l’improviste et qu’on puisse envisager la fin du monde pour après demain !

Traits de caractère : sereine, mystérieuse, sens de l’accueil très personnel, coquette, bien élevée, sagesse incarnée, séduisante, légèrement manipulatrice, super danseuse, cosmique.

le Point de vue de liya KeBede : ce rôle est une première pour moi ! J’ai joué en français et dans une comédie. J’ai dû aussi me faire à l’idée d’avoir 249 ans. ce n’est pas banal ! plusieurs éléments indispensables ont demandé beaucoup de temps de préparation parfois pour se glisser dans la peau de cette tribu : les heures de tatouages et de coiffure, la réalisation de la coiffe royale, le port d’un costume très léger en plumes dans une grotte où il faisait très froid… comme cette reine vit depuis plus de deux siècles, elle a tout vu et rien ne l’intéresse vraiment. la seule chose qui l’affecte c’est cette histoire de prophétie liée au marsupilami. elle en a entendu parler toute sa vie et ne pensait pas la voir se concrétiser un jour. pour elle, il y a urgence à sauver l’humanité. elle se retrouve donc confrontée à des thématiques très modernes : la protection de l’environnement et le pouvoir de destruction de l’homme sur la faune et la flore.

le regard d’alain cHaBat : dès notre rencontre, ça a été imparable, immédiat ! notre premier contact a été très simple, très détendu, très joyeux. elle était la reine des payas. c’est une actrice qui a une grâce incroyable. elle est magnifique. laurent dailland, le chef opérateur, aimait beaucoup l’éclairer et la filmer et demandait toujours plus de prises. c’est fabien vergeZ, le premier assistant, qui avait le sale boulot de nous rappeler régulièrement qu’on avait un plan de travail à tenir !

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bOlO / the GReat khaliBolo est un phénomène de la nature, un cas, une curiosité palombienne ! a l’image du marsupilami, c’est un spécimen «qui n’existe» bel et bien lui aussi : 2m21 de hauteur, tout en chair, tout en os et tout en muscles. Bolo porte la tresse avec élégance et le pagne avec style. il est blindé de tatouages sur le torse et les bras. il parle peu mais quand il se met à rugir ça en impose, ça calme direct. ce colosse à la force herculéenne a quand même un pied d’argile : sa voix… un gisement d’hélium à elle toute seule !

il aime le cocon de sa tribu, qu’on le laisse tranquille dans son coin et que rien ne mette en péril le bon fonctionnement du monde.

Traits de caractère : zen attitude, force de la nature, puissant, irradiant, bon Samaritain, toujours disponible, enfantin, grand sens de l’amitié et de la solidarité quand il vous a accepté et adopté.

le Point de vue de tHe great KHali : c’est la première fois que je travaille pour un film français. ma langue natale est le hindi, je parle peu anglais et pas du tout français. ce n’était pas facile de prononcer certaines phrases mais alain chaBat m’a bien expliqué tous les mots qu’il voulait me faire dire, surtout ceux qu’il rajoutait à la dernière minute. c’était un vrai challenge. pour rien au monde je n’aurais raté l’occasion de jouer Bolo : c’est mon film, celui de «the great khali» avec le marsupilami, Jamel et alain dedans ! quand on m’a demandé d’envoyer des bouts d’essais ou des images de casting pour le rôle j’ai pris des photos de moi assis et debout pour qu’alain chabat voit bien que je ressemblais au catcheur qu’il avait entraperçu dans mes shows télévisés et les films pour lesquels j’ai joué. il voulait voir si «the great khali» était assez fort pour incarner Bolo ! ce rôle était taillé pour moi. Je pense que c’est pour ça qu’il m’a choisi…comme je suis un gars costaud ça a pris environ trois ou quatre heures chaque jour pour réaliser les tatouages sur mon torse, mes jambes et mes bras. au final, tout ça était très excitant. J’ai adoré les scènes tournées en prison et celles de danse.

le regard d’alain cHaBat : le candidat idéal pour le rôle de Bolo devait être vraiment impressionnant physiquement, pouvoir faire peur à dan et pablito mais aussi avoir les traits d’un paya. la responsable du casting aux etats-unis m’a parlé de «the great khali», une des stars mondiales du catch de la wwe. Je ne connais pas bien le catch américain mais je l’avais vu jouer dans max la menace avec Steve carell. on lui a demandé si ça l’intéressait. comme le rôle prévoyait des scènes parfois drôles et parfois sérieuses avec Jamel il nous fallait quelqu’un qui soit un minimum comédien. il nous a envoyé une cassette contenant un essai très sobre, très bien senti. il correspondait exactement à ce qu’on voulait voir à l’image. on l’a rencontré. on s’est très bien entendu. Jamel a bien rigolé avec lui. khali est le mec le plus charmant du monde !

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claRiSSe / aïSSa MaïGaclarisse est la productrice de l’émission de télévision de dan. c’est une forte tête même, une «executive woman» pour qui l’humain est au service du business et pas l’inverse ! elle prend ses décisions à chaud mais les exécute à froid, posément, sereinement. pour les 16 ans de son émission, dan va en faire les frais : elle ne l’envoie pas en palombie, elle l’expédie ! quand elle tranche c’est du définitif, du non négociable. Son maître mot : l’efficacité. Bref, c’est une tueuse. mais une tueuse chic ! elle s’habille chez les grands couturiers, porte des hauts talons pour mieux vous tenir en joug tout en affichant un large sourire.

elle aime la ponctualité, recadrer vertement ses collaborateurs si nécessaire pour asseoir un peu plus son pouvoir, poser des ultimatums et être élégante en toute situation. mais elle n’aime pas qu’on discute ses choix, être obligée de se répéter, perdre son temps et débusquer des employés tirs-au-flanc.

Traits de caractère : ambitieuse, fonceuse, bosseuse, rigoureuse, efficace, tenace, énergique, franche, directe, pleine de ressources, féline, ultra féminine, honnête.

le Point de vue de aïSSa maïga : le film accorde une large place à l’imaginaire mais clarisse représente le concret, la réalité froide et sans concession. en tant que boss et animatrice télé elle pense audimat, sponsors. elle veut du résultat, du chiffre. elle n’est vraiment pas là pour rire ou faire une blague. l’évolution du personnage est très intéressante : elle envoie dan en palombie pensant qu’il connaît le terrain, qu’il va assurer, mais elle découvre l’énorme supercherie sur laquelle repose sa carrière. comme elle est très dirigiste et autoritaire on pourrait s’attendre à ce qu’elle le massacre mais s’instaure entre eux une relation finalement très humaine. Ça m’a touchée. J’ai trouvé ça joli ! Si clarisse veut que tout soit sous son contrôle et que tout soit toujours parfait c’est parce qu’elle a peur. une femme n’arrive à ce poste, dans ce milieu-là, qu’au prix d’une grande bataille. il faut être très exigeant envers soi-même pour garder sa crédibilité. il est impossible de se relâcher et de montrer de la faiblesse.

le regard d’alain cHaBat : J’écrivais un tout autre scénario pour aïssa maÏga. finalement, trois ans plus tard je lui ai proposé le rôle de clarisse, la patronne de dan. ce personnage, c’est l’honnêteté incarnée dans une logique super industrielle. elle offre à dan une dernière chance de remonter l’audience de son émission. J’ai reçu le même enthousiasme de la part d’aïssa alors que j’ignorais si ma proposition l’intéresserait toujours. en plateau elle a eu droit à des changements de textes gigantesques vingt minutes avant le tournage. on a aussi essayé plusieurs versions d’une même scène. elle a toujours été très souple par rapport à mes demandes. tellement pro, humainement merveilleuse et sublime à filmer que je l’inviterais dans tous mes films !

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papa Dan / JacQUeS WebeRle papa de dan n’a pas de prénom. il a la soixantaine bien en chair et continue de cajoler son «daninou chéri» comme s’il était encore en âge de sauter sur ses genoux ! il est très protecteur vis-à-vis de lui, voire surprotecteur. dan en a d’ailleurs bien profité au fil des années. Son père est un ancien reporter de terrain qui travaille lui aussi sous les ordres de clarisse en tant que responsable d’antenne et qui veille au contenu de l’émission de son fils depuis ses débuts. il a l’information chevillée au corps. Son avis compte. c’est un exemple à suivre pour dan !

il aime par-dessus tout son fils, le travail bien fait et relever des défis de taille. mais il n’aime pas tomber des nues, devoir dire non, éprouver de la honte ou de la gêne pour les autres et constater qu’il s’est trompé dans ses jugements.

Traits de caractère : calme dans le travail malgré le stress et les pressions dus au direct, digne en toute circonstance, esprit bonhomme, intelligent, carré, droit, très à l’écoute d’autrui, paternel mais pas paternaliste, peut être étouffant, fonceur, énergique, sur-protecteur.

le Point de vue de JacqueS WeBer : mon personnage est un ancien grand reporter, un ancien baroudeur. c’est drôle à jouer ! ce qui me touche chez lui c’est qu’on l’appelle «papa dan» : il y a quelque chose de très nerveux, de dynamique, d’aventurier et en même temps de protecteur dans cette appellation. on est en face de quelqu’un qui est très humain, qui peut s’émouvoir très vite mais qui, en même temps, ne peut pas s’arrêter de rouler des mécaniques. c’est son style !

le regard d’alain cHaBat : papa dan est un pur et dur. il n’avait peur de rien sur le terrain. il a une personnalité énorme. il est envahissant. tout ça est trop lourd à porter pour dan. mais il est aussi très chaleureux et il a l’œil qui frétille. comme j’avais déjà vu Jacques weBer seul sur scène au théâtre et que j’avais produit le film enSemBle c’eSt trop dans lequel il jouait, je lui ai demandé d’être papa dan. c’est un personnage qui n’a que deux séquences dans le film dont une bien copieuse, complexe et très découpée qui a nécessité deux ou trois jours de tournage. Jacques était assis à la table régie d’un studio de télévision, devant une console, à parler à des écrans bleus, avec rien dedans. il devait réagir à plein d’informations que je lui donnais en coulisses, censées se passer dans le film mais qu’il ne voyait pas. il a été incroyable. et surtout Jacques devait faire passer en très peu de temps tout le passif avec dan et leurs relations père-fils.

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caSSanDRa / JaDe nUckcheDDYcassandra est une des filles adoptives de pablito. du haut de ses 7 ans c’est un amour de petite palombienne. elle est belle comme un cœur, a le cœur sur la main et le cœur à l’ouvrage aussi ! le drame de sa vie c’est d’avoir un papa roublard qui escroque les touristes de passage pour rembourser ses dettes. des dettes qui s’accumulent par orgueil. à ses yeux, son père est devenu le roi du mensonge. elle rêve tout simplement qu’il lui prouve enfin le contraire, y compris sur l’existence du marsupilami qu’il aurait vu étant petit. comme tout le monde en doute, elle aussi !

elle aime les animaux et surtout kiki-son-perroquet-adoré, être à la hauteur des attentes de son père, qu’il tienne enfin parole et que les obstacles majeurs du quotidien trouvent un dénouement heureux. mais elle n’aime pas devoir continuellement arnaquer les touristes pour éponger les dettes de son père, se taper la honte une énième fois à cause de ses mensonges et être obligée d’assumer des responsabilités à sa place.

Traits de caractère : douce, très sensible, déterminée, rêveuse, responsable, enthousiaste, volontaire, honnête, maligne, courageuse.

le Point de vue de Jade nucKcHeddy : cassandra continue à arnaquer les touristes pour gagner des palombos, c’est de l’argent, car elle aime son papa. elle a sa méthode. Jamel deBBouZe et alain chaBat m’ont donné des conseils pour y arriver. le perroquet, j’étais allée le voir chez les dresseurs à poitiers avant le tournage. il est très gentil et tout mignon mais ses petites griffes font un peu mal au bras quand on le porte. J’ai adoré tourner dans ce film avec des acteurs qui me font rire depuis longtemps !

le regard d’alain cHaBat : cassandra est la grande sœur de tous les enfants qu’a recueilli pablito. la vie est dure à chiquito et il faut bien survivre. alors elle obéit à son «papa» et fait des petites arnaques aux touristes. mais elle aimerait bien arrêter pour écrire dans ses cahiers, car c’est une petite élève très studieuse. et surtout, elle aimerait bien que son «papa» arrête de mentir. et elle ne se cache pas pour lui dire haut et fort ce qu’elle pense… Jade a donné à cassandra son regard malicieux et grave à la fois. c’est un petit ange à qui on a toujours envie de faire des bisous. et on ne s’est pas privé !…

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LE MArsupiLAMiMusiciEns chiquito

cAssAnDrApABLito cAMAron

DAn GErALDopApA DAncLArissE

FEMME puBLicité LorEinsMAthEo chEF GAnGstEr

GAnGstEr 2GAnGstEr 3

cAporALéquipE DAn

cArLoshErMoso viEux

pétuniAGénérAL pochEro

BoLohErMoso jEunE

rEinE pAyADiDjé LE chihuhuA

LA MArsupiLAMEttEscriptE

voix oFF DocuMEntAirE cAstors

himSelfloS tigreS de JamapaJade nuckcheddyJamel deBBouZealain chaBatJacqueS weBeraÏSSa maÏgaJuStine fraioligerardo taracenacarloS maciaS marqueZermiS cruZpatrick timSitchriStelle cornilJean-louiS Barcelonapierre colletnon, l’autre carloSfred teStotgéraldine nakachelamBert wilSonthe great khalifred teStotliya keBedeeroSherSelflouiSe chaBatchantal lauBy

Liste artistique partiellepar ordre d’apparition à l’écran

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réALisé pArscénArio oriGinAL & DiALoGuEs

D’Après L’œuvrE oriGinALE DEMusiquE oriGinALE coMposéE & orchEstréE pAr

1Er AssistAnt réALisAtEur

DirEctEur DE proDuctionDirEctEur DE post-proDuction

cADrEurscriptE

DirEctEur ArtistiquE vFx BuFMAquiLLAGE

son

supErvisEur vFx BuFsupErvisEur DE L’AniMAtion BuF

proDuctEur vFx BuFDEssinAtEur D’AniMAtion

DEssins pré-pALoMBiEns & pAyAsDEsiGn & supErvision ArtistiquE /

rEchErchE DEs MArsupiLAMisEFFEts spéciAux MécAniquEs

choréGrAphE2èME AssistAntE réALisAtEur

1Er AssistAnt sonDirEctricE DE cAstinG

1Er AssistAnt DécorAtEurEnsEMBLièrE

réGissEur D’ExtériEursAccEssoiristE pLAtEAu

alain chaBatalain chaBatJeremy donerfranquinBruno coulaiS© editionS paSSerelle - cheZwamuSic - pathé

faBien vergeZ

Bruno vatin cyril conteJean

Jean-paul agoStinianne wermelingerpierre BuffinkaatJe van dammepierre excoffierJean goudierSamy BardetfranÇoiS fayardthierry leBonolivier cauwetBaStien laurentcaroline audeBertpierre-alain Bloch dit pianotanino liBeratore

nathanaël BronnleS verSaillaiShakim ghoraBlucie wagner

olivier varennepaScale Beraud a.r.d.a.alex mckenZie-maincécile vatelotarthur deleuJean-roch Bonnin

Liste technique partiellecrédits non contractuels

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chEFs pEintrEs

chEF scuLptEurchEF costuMièrE

costuMièrEchEF MAquiLLEusE

chEF coiFFEur

ADMinistrAtEur GénérALcoorDinAtricE DE proDuction

chEF éLEctriciEnchEF MAchinistE

coorDinAtEur DE cAscADEs

AssistAnt coorDinAtEur DE cAscADEsAssistAntE choréGrAphE

AssistAnts MontEurs

DirEctricE DE LA coMMunicAtionphotoGrAphE DE pLAtEAu

MAkinG oF

coorDinAtEur AniMALiErDrEssEurs pErroquEts

DrEssEurs coAtis

DrEssEurs chihuAhuA

SFXrEsponsABLE tEchniquE sFx

rEsponsABLE proDuction sFxrEsponsABLE étuDEs sFx

proDuction BELGiquE

EFFEts visuELs

LABorAtoirE

Jean-noël delalandelola haertlingJuan-carloS Solerlaurence chaloulaurence nicolaSfranÇoiSe quilichinilaurent BoZZi

vincent Stevenelcathy dutheilpaScal paJaudgil fontBonnephilippe guegan

frédéric valletJulia SpieSSerthiBaut damadeJuStine haouylaurent Senechal Jean-BaptiSte damBroiSe

michèle darmon nicolaS guiraudfranck peltier fair play production

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