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G. Laplace-Jauretche Typologie statistique et évolution des complexes à lames et lamelles In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1956, tome 53, N. 5-6. pp. 271-290. Citer ce document / Cite this document : Laplace-Jauretche G. Typologie statistique et évolution des complexes à lames et lamelles. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1956, tome 53, N. 5-6. pp. 271-290. doi : 10.3406/bspf.1956.3334 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1956_num_53_5_3334

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G. Laplace-Jauretche

Typologie statistique et évolution des complexes à lames etlamellesIn: Bulletin de la Société préhistorique française. 1956, tome 53, N. 5-6. pp. 271-290.

Citer ce document / Cite this document :

Laplace-Jauretche G. Typologie statistique et évolution des complexes à lames et lamelles. In: Bulletin de la Sociétépréhistorique française. 1956, tome 53, N. 5-6. pp. 271-290.

doi : 10.3406/bspf.1956.3334

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1956_num_53_5_3334

Typologie statistique et évolution

des complexes à lames et lamelles *

PAR G. LAPLACE-JAURETCHE

Attaché de recherches au C. N. R. S.

U

I — FONDEMENTS ET PRINCIPES DE LA MÉTHODE STATISTIQUE.

La palethnologie est une science encore jeune. Aussi est-il relativement aisé de suivre ses progrès dans leur développement. Il en est pour elle comme pour toutes les grandes disciplines : le tronc primitif se différencie en branches et chacune d'elle affirme au sein de l'ensemble une vie séparée. La branche tjpologique a gagné très tôt une individualité si vigoureuse que certains ont dénoncé le danger qui consisterait à perdre de vue l'unité complexe de l'arbre en le réduisant à une seule de ses parties.

Aussi affirmons nous, dès le début de cette étude, qu'il est hors de notre propos de ramener la palethnologie à la typologie et que nous ne considérons pas celle-ci comme la clé qui ouvre toutes les portes. Que serait la palethnologie sans la collaboration constante de la morphologie, de la géologie du quaternaire, de la paléontologie, de l'ethnologie pour ne citer qu'elles? Ceci dit, nous devons reconnaître que la typologie occupe parmi les moyens d'investigation qui nous permettent d'explorer l'histoire de l'homme primitif, une place privilégiée.

Si nous ignorons à peu près tout du travail du cuir et du bois, nous connaissons assez bien celui de l'os et de la corne grâce à des documents malheureusement trop peu nombreux. L'outillage de pierre dure a résisté et nous disposons d'un ensemble de matériaux qui nous permet de découvrir les techniques primitives de la pierre, sinon l'évolution de ces techniques. Des signes nous sont parvenus qu'il convient d'interpréter avec prudence.

C'est aux fondateurs de la palethnologie que revient le mérite d'avoir recherché et fixé les critères de la taille intentionnelle de la pierre. Il fallut soumettre à la critique la masse des objets dont l'aspect semblait inexplicable par des causes naturelles. Ainsi, peu à peu, furent définis les produits du travail humain et les pseudo-outils attribuables à des phénomènes tels que l'éolisation, le gel, la cryoturbation, les pressions glaciaires, les mouvements de terrain, le choc des galets sur les grèves, ou plus simplement au piétinement des hommes et des animaux, aux roues de voiture ou au soc des charrues. Des expérimentateurs vinrent qui précisèrent les notions acquises. Ce fut la première conquête de la critique. ,

Parmi les documents retenus on fit très vite la distinction entre les outils ou les armatures et les déchets de fabrication de ces outils ou armatures. La typologie était fondée. Ses débuts furent marqués par une prolifération anarchique des types, et, aujourd'hui encore, les frontières demeurent pour beaucoup imprécises entre l'outil spécialisé, le déchet utilisé et le simple déchet, voire l'outil en cours de façonnage. D'abord presque exclusivement fonctionnelles les définitions devinrent morphologiques et la tendance actuelle semble s'accentuer vers ce dernier mode de délinition.

(*) Communication lue le 28-4-1955.

272 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE Dans le lot des objets recueillis au cours d'une fouille ou récoltés sur

une aire déterminée, on décela la répétition de certains types, souvent associés à un contexte paléontologique précis ou à un même outillage osseux. On en vint à discerner des ensembles conçus comme stables que l'on baptisa, comme en géologie, du nom de la localité ou du gisement où on les avait observés et distingués pour la première fois. Ces ensembles furent décrits en partant de la notion empruntée encore à la géologie, de fossile directeur (1). Il suffit d'ouvrir les manuels courants d'archéologie ou de parcourir la plupart des articles récents pour se rendre compte qu'aujourd'hui encore, la majorité des chercheurs utilise les fossiles directeurs pour définir les grandes cultures préhistoriques et leur faciès.

Or, il semble que les définitions actuelles des groupes industriels, basées presque exclusivement sur la notion de fossile directeur, c'est-à- dire sur une typologie qualitative spécifique, conduisent à une impasse. Nous étions il y a encore peu de temps dans cette impasse et certains essayaient d'en sortir par des voies nouvelles en faisant appel à des disciplines annexes (2). C'était supposer que la typologie avait dit son dernier mot. Depuis longtemps, on a tenté d'exprimer en pourcentages la fréquence des types reconnus, mais faute de définitions précises et de méthode adéquate, ces essais sont demeurés sans liaison entr'eux, donc sans lendemain. Cependant la voie était ouverte à des définitions quantitatives et par l'intermédiaire de celles-ci, à de nouvelles définitions qualitatives d'un ordre supérieur à celles des fossiles directeurs.

Le mérite de l'introduction de la méthode statistique en préhistoire revient à F. Bordes et M. Bourgon. Grâce à eux, l'étude du Paléolithique Moyen a été entièrement renouvelée. F. Bordes a démontré l'existence de groupes bien caractérisés dans le magma moustérien et dépassé les vues qu'on en avait récemment. Mme de Sonneville-Bordes et J. Perrot adaptèrent quelques années plus tard la méthode au Paléolithique Supérieur, sous la direction de F. Bordes et nous connaissons les résultats obtenus, notamment par l'étude que M"'e de Sonneville-Bordes a consacré au Paléolithique Supérieur du Périgord. A la même époque, nous tentions l'application des méthodes statistiques à l'étude du Mésolithique et nous avons publié les conclusions provisoires de nos recherches. En Suède, С A. Althin, s'inspirant des mêmes méthodes, vient de nous faire part des lésultats de ses travaux relatifs au Mésolithique de la Scandinavie méridionale.

Nous avons rapidement indiqué les fondements théoriques, les buts et l'historique de la typologie statistique. Dans le cadre de cet article, nous nous proposons, après avoir rappelé les principes de la méthode, d'exposer nos procédés et les premiers développements auxquels nous sommes parvenus, au cours de l'étude d'industries à lames et lamelles d'Europe occidentale et d'Afrique du Nord.

Les principes se résument en quelques points : — du point de vue typologique :

définition des formes industrielles, établissement d'une liste typologique cohérente et recherche de procédés graphiques de représentation.

— du point de vue technique : recherche des moyens susceptibles de rendre compte des techniques de débitage de la pierre et secondairement du façonnage des outils, et bien entendu fixation du mode de représentation graphique.

(1) L'expression «forme caractéristique» serait préférable. (2) Citons simplement la répartition géographique et l'étude des

« courants de civilisation ». Nous sommes d'autant moins hostile à cette méthode que notre formation est celle d'un géographe, mais ayant d'étudier ces courants dont nous ne nions pas la possibilité — quoique nous attendions qu'ils soient prouvés autrement que par des affirmations — nous maintenons qu'il faut définir avec précision le contenu de ces civilisations, sans quoi le danger est grand de tomber dans des constructions imaginatives séduisantes, mais fantaisistes parce que non fondées.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 273 On est en droit de se demander si l'on peut exprimer les faits humains

par des chiffres. A priori, certains éprouvent une répugnance instinctive pour cette hypothèse, arguant de la liberté et de la fantaisie créatrice de l'homme. L'homme, pour les adversaires de la statistique appliquée à ses œuvres, occupe une place singulière, et ses manifestations échappent en grande partie, binon en totalité, à la mesure. Les partisans de cette théorie expriment un sentiment. Ce sentiment résiste-t-il à l'étude des faits? Il ne nous semble pas. Certes au cours de nos recherches rencontrons-nous des obstacles. Nous préférons, quant à nous, envisager l'imperfection de notre méthode de travail, plutôt que de capituler, les résultats obtenus à ce jour ayant élargi nos connaissances.

Le moment est venu d'exposer très brièvement trois séries de faits que nous illustrerons chacun par un exemple et qui constituent le fondement expérimental de la méthode. A. — Etude d'une même couche d'un même gisement du Capsien

Typique — (Fig. 1). Nous empruntons les décomptes d'outils recueillis au cours de fouilles

du gisement princeps du Capsien typique : El Mekta, à M. le Prof. Vaufrby (3) et à M. le Dr Gobert (4) qui explorèrent le gisement à quelques années d'intervalle (1931 et 1947) en des points différents. — L'analyse typologique montre comme on pouvait s'y attendre la présence des mêmes formes, mais après avoir calculé les pourcentages et établi les graphiques on constate que ceux-ci sont pratiquement superposables.

Cet exemple, cité parmi bien d'autres, montre d'une façon claire que la définition statistique quantitative et, à travers elle, une nouvelle définition statistique qualitative sont fondées.

Il y a bien un aspect graphique d'El Mekta. B. — Etude comparée de deux gisements du Capsien Typique. (Fig. 2).

Nous empruntons les décomptes à M. le Prof. Vaufrey qui a fouillé les gisements du Capsien typique de l'Abri du Relilaï et d'Aïn Sendès. Comme on peut le voir les diagrammes sont presque identiques. Cet exemple nous permet d'inférer que la méthode peut servir à comparer des gisements éloignés dans l'espace et nous nous acheminons vers une définition numérique et graphique du Capsien typique plus complète et plus précise que celle des fossiles directeurs. C. — ' FAude comparée des couches superposées d'un même gisement,

renfermant la même industrie (Fig. 6). Nous renvoyons pour cet exemple à l'étude que nous avons faite des

couches mésolithiques post aziliennes de la grotte du Poeymau (5). — Nous pouvons conclure de cette étude que l'analyse typologique statistiqiie des industries recueillies dans les couches superposées de l'Arudien révèle la permanence d'un aspect graphique ainsi que la possibilité, non seulement de discerner le sens de l'évolution des types, mais encore de saisir peut-être le mécanisme de cette évolution. Nous y reviendrons plus loin.

Ainsi un premier pas est fait. Il est légitime d'utiliser la méthode de typologie statistique pour l'étude de ce que l'on appelle une industrie. L'expérience nous montrera l'efficience de cette méthode. Mais d'ores et déjà, nous pressentons qu'elle peut nous permettre de franchir les limites que la méthode classique trop strictement descriptive a fixées à la typologie.

(3) Nous remercions M.- le Professeur Vaufrey qui nous a autorisé à faire état de ces décomptes qui figurent dans l'ouvrage qu'il a consacré à la préhistoire de l'Afrique du Nord, ouvrage dont la parution est imminente : Préhistoire de l'Afrique, t. I, Le Maghreb. Publication de l'Institut des Hautes Etudes de Tunis, vol. IV.

(4) El Mekta. E. Gobert : Station principe du Capsien, Karthago 1952. (5) Application des Méthodes Statistiques à l'étude du Mésolithique.

Bull. Soc. préhist. fr. t. LL, 1954, n° 3-4, paragraphe B, 130 à 133. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 18

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SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 275

II — APPLICATION AIX INDUSTRIES A LAMES ET LAMELLES.

A. — LISTE DES TYPES PRIMAIRES. L'élaboration d'une liste typologique suppose le dénombrement le

plus complet possible des formes de pierre dues à la main humaine. Pour ce faire, nous avons consulté un grand nombre de publications, examiné maintes collections, manipulé des milliers de pièces. L'étude des publications nous a révélé la mesure de l'anarchie typologique actuelle. Nous avons noté scrupuleusement tous les objets typiques rencontrés, les dessinant et tentant pour chacun d'eux une définition provisoire. Le dénombrement effectué, nous nous sommes trouvés, on s'en doute, devant une longue liste. La simplification s'imposait. Aussi avons nous dressé un tableau où les formes proches se groupent. C'est ainsi que peu à peu s'est dégagée la notion de types primaires, susceptibles de variations auxquelles nous avons donné le nom de types secondaires. C'est évidemment dans la discrimination des types primaires que réside la difficulté de l'établissement d'une liste typologique. La nomenclature des types primaires fixée, nous avons rassemblé ceux-ci en un certain nombre de groupes : les groupes typologiques qui se succèdent dans un ordre que nous avons voulu le plus rationnel possible. Ce faisant, nous n'avons jamais perdu de vue la morphologie. Nous avons ainsi créé une liste de types primaires basée sur une typologie morphologique et non fonctionnelle.

Lorsque nous avons publié les premiers résultats obtenus, notre liste typologique comptait Ь7 types et 9 groupes typologiques : burins, grattoirs, denticulés, tronqués, dos, géométriques, néolithique, retouches continues et divers. L'expérience nous a conduit à la modifier profondément pour obtenir une seconde liste de 53 types, répartis selon les mêmes groupes, à l'exclusion du groupe néolithique, remplacé par le groupe des flèches. Nous allions bientôt nous heurter dans l'application à certaines difficultés d'importance. La première liste avait été conçue dans le but d'étudier le mésolithique et d'en explorer les frontières paléolithiques et néolithiques. Notre entreprise devait nous mener à étendre nos investigations à l'Afrique du Nord et cette extension commanda la majorité des remaniements de notre première liste typologique. Nos recherches portent alors sur une cinquantaine de gisements dont la plupart, nord-africains, s'étendent du Capsien Typique au Néolithique de tradition capsienne (6). Qu'advient-il du cadre mésolithique que nous avions préalablement fixé à nos recherches? Une fois de plus les définitions géologiques, paléoclimatiques et paléontologiques appliquées au mésolithique apparaissent déficientes. Vraies pour les régions périgla- ciaires de l'Europe du Nord, elles cessent de l'être pour le Sud. En Afrique elles n'ont plus de sens. Peut-on donner au mésolithique une définition tirée de la typologie? Faut-il arguer du microlithisme, de la présence de formes géométriques? En Europe occidentale, nombreux sont les niveaux du Paléolithique supérieur qui contiennent des microlithes et des formes géométriques microlithiques ou non. En Afrique du Nord, on les rencontre partout, du Capsien Typique au Néolithique de tradition

(fi) Les résultats obtenus en Afrique du Nord feront l'objet d'une prochaine étude.

pig \ — Diagrammes cumulatifs et blocs indices du Capsien typique d'El-Mekta (en hnut). Trait épais : Fouilles R. Vaufrey. — Trait fin : fouilles E. Gobert Ces graphiques comme ceux des figures 2, 3, 4 ont été établis avec la liste typologique n° 2. L'ordre des groupes typologiques est le suivant : burins, grattoirs, denticulés, tronqués, tranchants abattus, géométriques, flèches, retouches continues et divers.

fig. 2. — Diagrammes cumulatifs et blocs indices du Capsien. typique de l'abri du Relilaï et d'Aïn Sendès {en bas). Trait épais ; Abri du Relilaï. — Trait fin : Aïn Sendès.

276 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE capsienne. Il ne semble pas que l'on puisse tirer de l'étude de l'industrie osseuse de meilleurs arguments. Nos propres recherches, dans le mésolithique pyrénéen, nous confirment dans l'impression qu'il n'y a pas de solution de continuité technique entre le Paléolithique et le Mésolithique. De Morgan avait pressenti ces difficultés lorsqu'il créa pour l'Afrique du Nord l'Archéolithiquey Nous ne sommes pas loin de partager son avis, et de regretter l'abandon de ce terme qui a le mérite de souligner des faits. En conclusion, le concept de Mésolithique nous semble appartenir surtout à l'histoire du développement de notre science. Nul n'ignore qu'il fut créé pour résoudre le fameux problème du hiatus. Nous le rejetterions volontiers car il introduit une distinction que la réalité ne souligne pas avec l'éclat de l'évidence, et, de ce fait, il est source de confusion.

Quoi qu'il en soit, notre deuxième liste typologique se révélait un peu étroite. Il lui manquait la souplesse nécessaire à la comparaison des industries européennes et africaines. On ne s'étonnera pas, après ce que nous avons dit de la continuité typologique du paléolithique supérieur à travers le mésolithique, que nous n'ayons eu qu'à fenir compte de quelques nouveaux types, lorsque, nous refusant à rompre l'unité des industries à lames et lamelles, nous avons mb en chantier notre liste typologique actuelle.

De son côté, M. le Dr Gobert décrivait des formes nouvelles et créait une nomenclature destinée à certaines industries lamellaires d'Afrique.

La liste des tjpes primaires que nous présentons est un peu plus courte que les précédentes puisqu'elle ne comporte que cinquante entrées principales mais elle est cependant assez comprehensive pour permettre des inventaires complets et comparables de toutes les industries à lames et lamelles connues, et assez sensible pour en exprimer, par des graphiques, les variations quantitatives et qualitatives. — Les quarante-neuf types primaires sont répartis en dix groupes typologiques : burins, denticulés, grattoirs, tronqués, lames à dos tronquées ou à tranchant oblique, pointes, géométriques, flèdhes, lames à retouches latérales, éclats à retouches continues. A ces dix groupes s'ajoute le groupe des divers. Huit groupes ont été divisés en classes.

La nouvelle liste est marquée par des remaniements de détail et par l'éclatement des deux groupes typologiques des lames et lamelles à dos et des retouches continues.

Nous avons créé un groupe des lames à retouches latérales (où sont comprises les lames et lamelles obtuses distinguées par M. le Dr Gobert) et une classe des lamelles à tranchant oblique (appelées par M. le Dr Gober г : piquants trièdres) rassemblant, outre les nouvelles formes décrites par le Dr Gobert, certains des types primaires compris dans l'ancien groupe des retouches continues. Le groupe annexe des divers ne comporte plus qu'un numéro, tandis que le nouveau groupe des éclats à retouches continues comprend l'essentiel de l'outillage sur éclat non classé dans les groupes précédents.

LISTE DES TYPES PRIMAIRES DES INDUSTRIES A LAMES ET LAMELLES.

GROUPE DES BURINS.

A. Classe des burins dièdres. 1. Burins d'axe. 2. Burins d'angle sur cassure. 3. Burins d'angle transversaux.

B. Classe des burins non dièdres. 4. Burins sur préparation latérale. ' 5. Burins sur troncature. i ' '.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 277

GROUPE DES DENTICULES. A. Classe des denticulés latéraux.

6. Coches. 7. Denticulés latéraux. 8. Denticulés latéraux massifs.

B. Classe des grattoirs denticulés. 9. Grattoirs longs denticulés.

10. Grattoirs courts denticulés. 11. Grattoirs denticulés massifs.

GROUPE DES GRATTOIRS. A. Classe des grattoirs longs.

12. Grattoirs longs. 13. Grattoirs longs à retouches latérales.

B. Classe des grattoirs courts. 14. Grattoirs courts frontaux. 15. Grattoirs courts frontaux à retouches latérales. 16. Grattons courts circulaires.

C. Classe des grattoirs massifs. 17. Grattoirs massifs.

GROUPE DES TRONQUES. A. Classe des retouches en bout.

18. Lames ou éclats retouchés en bout. B. Classe des troncatures.

19. Lames ou éclats à troncature retouchée.

GROUPE DES LAMES A DOS TRONQUÉES OU TRANCHANT OBLIQUE A. Classe des lames à dos tronquées.

20. Lames à dos tronquées. B. Classe des lames à dos et tranchant oblique, (piquants trièdres).

21. Lames à dos et tranchant oblique. 22. Lames à dos et tranchant oblique, à base aménagée ou

tronquée.

GROUPE DES POINTES.

A. Classe des pointes à dos. 23. Pointes à dos partiel. 24. Pointes à dos total. 25. Pointes à dos à base aménagée. 26. Pointes à dos à base tronquée. 27. Crans. 28. Pointes à cran ou à soie.

B. Classe des pointes à retouches bilatérales. 29. Pointes à retouches bilatérales. 30. Pointes à retouches bilatérales à base aménagée ou tronquée. 31. Perçoirs.

278 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE

GROUPE DES GEOMETRIQUES. A. Classe des segments.

32. Segments. B. Classe des triangles.

33. Triangles scalènes. 34. Triangles isocèles.

C. Classe des trapèzes. 35. Trapèzes asymétriques. 36. Trapèzes isocèles. 37. Rhombes.

i D. Classe des rectangles. 38. Rectangles.

GROUPE DES FLECHES. 39. Flèches tranchantes. 40. Flèches triangulaires. 41. Flèches foliacées.

GROUPE DES LAMES A RETOUCHES LATERALES.

A. Classe des lames q, dos. 42. Laines à dos proximal ou distal. В. Classe des lames à retouches latérales non abruptes.

43. Lames à retouches latérales directes. 44. Lames à retouches latérales inverses. 45. Lames à retouches latérales alternes. 46. Lames à retouches latérales mixtes.

GROUPE DES ECLATS A RETOUCHES CONTINUES. 47. Racloirs. 48. Eclats à retouches continues. 49. Pièces écaillées.

GROUPE DES DIVERS. 50. Divers.

Il n'y a pas de place dans nos décomptes pour les outils multiples et composites. Nous décomptons ces derniers en rapportant chaque élément de l'outil dans son type primaire respectif.

Conjointement à la liste des types primaires existe une liste des types secondaires, en cours d'élahoration. En fait, lorsqu'un décompte est effectue, les outils sont classés en tenant compte de leurs types secondaires. Enfin, sur une liste annexe nous faisons figurer tous les déchets (6) : éclats, lames et lamelles, nucleus, « recoupes de burin » (7), microburins, lames et lamelles à crêtes, etc.... Les burins et les grattoirs nucléiformes sont portés avec les nucleus, l'expérience ne nous ayant pas révélé à leur sujet de critère valable. 11 en est de même pour certains éclats et lames présentant des écaillures ou des traces d'utilisation. L'abondance de ces formes peut donner des indications dans certains cas. Il est alors temps d'en chercher la signification.

(7) L'expression est du D- Gobert.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 279 B. — Indices typologiques.

I) Indices des Types Primaires.

Chaque type primaire donne lieu au calcul d'un indice. La formule de calcul des indices primaires est la suivante :

T ,. . . . „ nombre total d'outils Indice primaire de л = nombre de X X 100

L'indice de type primaire partiel est calculé par rapport au nombre d'outils du groupe typologique et non par rapport à la totalité de l'outillage :

T ,. . . .. , , v nombre de X X 100 Indice primaire partiel de X = nomb. d'outils du groupe typologique.

2) Indices des outils composites et multiples. Nous n'avons pas cru devoir tenir compte des outils composites dans

notre liste et nous avons expliqué comment nous avons résolu le problème. Dans certains cas, il s'avère utile d'exprimer le pourcentage de ces outils par rapport à la totalité de l'outillage. Il ne faut pas alors oublier que ces objets ont été décomptés deux, trois ou quatre fois.

On calcule suivant les mêmes principes que précédemment les indices d'outils composites et les indices d'outils multiples :

T ,. „ ., . nombre d'outils composites X 100 Indice d outils composites = totalité de loutillage

_ ,. . nombre d'outils multiples X 100 Indice d outils multiples — ——, — totalité de loutillage

3) Indices des Groupes Typologiques. Il est intéressant de pouvoir calculer directement les indices des

groupes typologiques : nombre des outils du groupe X 100 Indice de groupe typologique = totalité de l'outillage

C. — Indices techniques. 1) Indices laminaires.

Tous les indices que nous venons d'exposer sont purement typologiques. Ils expriment le pourcentage de certaines formes ou de groupes de formes. Mais il est d'autres caractères qu'il paraît impoitant d'exprimer par le moyen des indices. En effet nous ne connaissons pas d'industrie de lames et lamelles qui ne comporte d'outils façonnés à partir d'éclats, et dont les rejets montrent la coexistence des éclats avec les lames et lamelles brutes (8). Nous utilisons les deux indices laminaires suivants :

outils sur lames ou lamelles X 100 Indice laminaire de l'outillage — — ; — - — -rr: total de loutillage

outillage et rejets lamellaires X 100 Indice laminaire total = — : — - — rrr, ; 7—r~ total de 1 outillage et des rejets

2) Indices de microlithisme. On aurait pu faire figurer les microlithes sur la liste typologique. Ceci

aurait supposé une liste presque double, car il n'est pas exclu que l'on puisse rencontrer presque tous les types primaires sous une forme micro-

(8) Nous appelons lame ou lamelle tout éclat dont la longueur est supérieure au double de la largeur. La longueur vraie est celle ce la projection de la longueur apparente de l'objet sur la perpendiculaire à la trace du plan de frappe.

280 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE

lithique. Les indices de microlithisme peuvent paraître assez délicats à établir. Mais si l'on prend comme base de discrimination des lamelles la longueur de 5 cm. lixée par l'expérience, le problème est résolu pour

tous les outils lamellaires. Quant aux outils microlithiques sur éclat, tout typologiste averti les reconnaît aisément. Nous avons donc distingué les deux indices suivants dont la différence exprime le pourcentage des outils microlithiques sur éclat :

Indice de microlithisme de l'outillage = ™tils microlithiques X 100 total des outils

T j. T ,, . , ., .„ outils sur lamelles X 100 Indice lamellaire de Ioutillage = • total de l'outillage

3) Indices des Retouches proximales. Au cours de l'examen de certaines industries nous avons été frappé

par l'abondance des pièces dont la partie caractéristique (front du grattoir, pointe des pointes à dos, etc..) était taillée dans la partie bulbaire de la lamelle ou de l'éclat. 11 nous est apparu utile de mettre ce fait en évidence par la création d'un indice de retouche proximale.

nombre de pièces à retouches » i. i , . proximales X 100 Indice de retouches proximales = ■

totalité de l'outillage D. — Représentation graphique.

Lorsque l'on veut représenter graphiquement les résultats obtenus par l'analyse statistique on peut utiliser, selon le cas, des représentations graphiques totales ou partielles.

1) Représentations graphiques totales. Elles expriment la totalité des outils du gisement : a) histogrammes et diagrammes cumulatifs des types primaires. En abscisse est portée la liste typologique, en ordonnée les pourcen

tages simples de chaque type primaire pour les histogrammes, les pourcentages cumulatifs pour les diagrammes cumulatifs.

b) blocs-indices des groupes typologiques. Les groupes typologiques sont représentés par des rectangles de même

base et d'aire proportionnelle à la valeur des indices, l'un à la suite de l'autre. On obtient ainsi un graphique en escalier de lecture aisée, et dont la physionomie générale est révélatrice du type d'industrie. L'étude de l'évolution des industries comme on le verra plus tard, est très facilitée par ce procédé. (9)

2) Représentation graphique partielle. Les indices d'outils composites et multiples et tous les indices tech

niques sont représentés de la même façon que les indices de groupes typologiques, à la même échelle, qui peut être aussi celle des histogrammes et des diagrammes cumulatifs des types primaires (10).

III — LES COMPLEXES INDUSTRIELS. Les sciences naturelles nous apprennent qu'aucun phénomène ne peut

être compris et expliqué si on l'isole des conditions environnantes. La connaissance de la réalité a progressé dans la mesure où on a tenu compte de l'interaction et du conditionnement réciproques. Ce trait

(9) On peut de la même façon exprimer la totalité des objets de pierre d'un gisement,

(10) Dans certains cas, nous avons figuré sous forme d'histogramme les variétés de nucleus. Ce type de représentation nous permet d'exprimer certains aspects techniques. 11 s'agit encore de représentation graphique.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 281 fondamental de toute méthode de recherche prend toute sa valeur lorsque l'on ahorde les problèmes relatifs aux industries humaines, car il apparaît, sans aucune espèce de doute, que l'homme, ses manifestations et son milieu forment une unité indissociable. Mais l'étude des phénomènes naturels s'avérerait incomplète si l'on n'envisageait que leurs relations nécessaires et réciproques. En effet, l'expérience nous montre tous les phénomènes sans exception en perpétuel devenir. Changement, développement, apparition et disparition sont incessants. Cette observation d'ordre général se trouve vérifiée pour celui qui se penche sur la riche complexité des industries humaines préhistoriques. Des directions dans les transformations se dégagent que la comparaison typologique peut définir sans qu'on puisse pour autant parler de finalité. Cependant, pour expliquer la succession d'un type d'outillage à un autre, on a fait souvent appel à une migration humaine. Lorsque l'on constate dans un même pays, dans un même gisement, la succession de deux industries différentes, on a fait parfois procéder la seconde industrie, dont on a rejeté ainsi l'origine dans l'ombre, d'une migration. Cela ne revient-il pas à limiter l'invention et les possibilités de développement et d'évolution technique sur place? Il y eut certainement des migrations, mais celles-ci rendent-elles compte de tout? (11). Nous pensons qu'on ne doit les faire intervenir que lorsque l'hypothèse de l'évolution sur place n'aboutit pas. De plus, les influences culturelles de contact aux frontières de l'extension d'une industrie peuvent se manifester sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir des mouvements de peuples. C'est ainsi que nous envisageons par exemple l'énéolithisation du mésolithique des Pyrénées occidentales. Pour l'expliquer, il ne nous est pas apparu utile de faire appel à une création originale ou à une migration. Tout se passe comme si le fonds de tradition paléolithique s'était enrichi de types étrangers sans que ses caractères généraux soient pour autant bouleversés. Le phénomène semble d'ailleurs assez fréquent à cette période de la préhistoire. Avant de chercher ce qui peut légitimement être attribué à des migrations ou à des contacts culturels, nous pensons qu'il faut soumettre à de nouvelles méthodes les faits apparemment irréductibles à l'explication par l'évolution sur place. Peut-être ce phénomène est-il plus important qu'on ne le croit d'habitude et nous espérons que la typologie statistique nous permettra de le déceler et d'en pressentir les mécanismes (12).

Industries. — Ensembi.es industriels et complexes industriels. A la définition qualitative des fossiles directeurs, la typologie statis

tique aioute et substitue deux nouvelles définitions quantitative et qualitative, définitions visualisées à l'aide de procédés graphiques de lecture facile.

lî est possible, sinon probable, que l'étude des faits avec cette nouvelle méthode, apporte des modifications aux conclusions des chercheurs qui ont donné des définitions basées sur les seuls fossiles directeurs, et qu'apparaissent des faciès différents, là où ils ne voyaient et ne pouvaient voir que blocs homogènes. Peut-être même fera-t-elle découvrir des errrurs d'inUrprétation. Sans doute, les perfectionnements de la recherche aboutiront-ils à nuancer les conclusions qui ont marqué les progrès de la science préhistorique en faisant éclater une classification trop rigide. L'expérience à ce propos, est fort instructive.

(11) On connaît bien les migrations animales. On connaît celles des hommes dès le début des temps historiques. Il ne semble pas possible qu'elles aient fait défaut durant la préhistoire. Mais peu, comme par exemple le peuplement de l'Amérique à la fin du Pleistocene, sont prouvées directement.

(12) Nous avons abordé ce problème pour le mésolithique dans un article précédent. Nous avons montré comment, grâce au procédé des blocs indices, les indices des groupes typologiques se modifiaient dans un sens précis et dans quelle mesure on pouvait déceler des lignes d'évolution dans le mésolithique, cf. Application des Méthodes Statistiques à l'Etude du Mésolithique, Bull. Soc. préhist. fr., LI, 1954, n° 3-4, 127-139.

1282 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE La liste des types primaires fixée, les procédés graphiques définis, on

peut aborder l'étude typologique et statistique des industries provenant de couches ou de gisements différents, rapportés au même ensemble industriel (13). Les diagrammes étant dressés pour chacune des industries on peut procéder à leur comparaison :

a) souvent, pour la majorité des industries : mêmes paliers, mêmes flexures des graphiques cumulatifs, mêmes variations générales relatives des indices des types primaires sur les histogrammes, et des indices de groupes typologiques des blocs indices.

b) un certain nombre de diagrammes s'éloignent partiellement ou profondément des caractéristiques générales.

Si l'on répète l'expérience sur des ensembles industriels différents on parvient aux mêmes conclusions.

Dans le premier cas, la typologie statistique met en évidence un véritable équilibre spécifique, qui donne aux diagrammes leur physionomie originale. Nous appelons complexe industriel un groupe d'industries qui présentent un même équilibre spécifique (14).

Est-il nécessaire d'introduire une nouvelle expression alors qu'existe déjà l'expression ensemble industriel? Nous le pensons. D'abord parce que la notion de complexe industriel ne fait pas intervenir, comme c'est le cas pour la notion d'ensemble industriel, la seule définition typologique qualitative de fossile directeur, mais des définitions nouvelles tirées de la typologie statistique. Ensuite parce que l'expérience nous a montré que dans un même ensemble industriel peuvent coexister plusieurs complexes industriels (15). Enfin parce qu'il n'est pas interdit de penser qu'un même complexe industriel puisse s'étendre sur plusieurs ensembles industriels.

Dans le deuxième cas, nous pouvons émettre les hypothèses suivantes : ou bien l'industrie étudiée fait partie d'un autre complexe industriel, ou bien la collection est en réalité un mélange (confusion de plusieurs niveaux par le fouilleur, bouleversement du gisement par les fouisseurs, mélange des stations de surface) ou encore la collection a subi un tri de la part du fouilleur ou des hommes préhistoriques eux-mêmes, ou enfin le fouilleur a exploré la partie du gisement où s'était effectuée une localisation du travail.

(13) Le mot industrie a un sens bien différent selon qu'il s'applique à toutes les formes de pierre, d'os ou de bois, portant la marque du travail humain, recueillies dans le même gisement, ou à un groupe d'industries provenant de couches ou de gisements différents mais présentant des caractères communs. Lorsque l'on parle, par exemple, de l'industrie des foyers moyens d'Olha et de l'industrie solutréenne, le même mot n'a pas le même contenu. Pour éviter toute équivoque nous n'utilisons le mot industrie que dans son premier sens. Pour le moustérien, le solutréen etc.. nous emploierons l'expression : ensemble industriel.

(14) Cet équilibre spécifique peut caractériser des industries typologi- qucment équilibrées ou déséquilibrées. Le déséquilibre typologique est un concept quantitatif sur lequel nous reviendrons plus loin. Il semble indiquer la ou les dernières phases évolutives d'un complexe industriel Dans ce cas. il est relatif à chaque industrie, mais dans l'état actuel de nos recherches nous pensons que le déséquilibre typologique peut être la marque de toutes les industries qui constituent un même complexe industriel.

(15) C'était le cas de l'Aurignacien avant les travaux de D. Peyrony. Et le Périgordien lui-même n'est-il pas menacé d'éclatement?

Fig. 3 (à droite). — Aire de variation des diagrammes cumulatifs et diagramme cumulatif de gravité des industries de huit gisements du Capsien typique. Trait fin : Limites inférieure et supérieure de l'aire de variation. Trait épais : diagramme cumulatif de gravité.

Fig. 4 (à gauche). — A gauche, graphique d'amplitude des maxima des groupes typologiques des industries de 8 gisements du Capsien typique. A droite, bloc indice de gravité des industries des mêmes gisements.

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284 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE Si nous représentons sur la même feuille de papier millimétré tous

les diagrammes cumulatifs des industries étudiées appartenant au même complexe industriel, nous définissons l'aire graphique de variation de ces diagrammes. (Fig. 3). En opérant de la même façon avec les histogrammes et les blocs indices nous obtenons un graphique d'amplitude des maxima des indices des types primaires ou des indices de groupes typologiques. (Fig. 4). Il va de soi que les graphiques de variation et d'amplitude traduisent l'instabilité du complexe industriel. Pour compléter ces représentations graphiques, nous avons été amené à établir des diagrammes exprimant la moyenne vraie des composantes du complexe envisagé. Ces diagrammes que nous appelons diagrammes cumulatifs de gravité, histogrammes et blocs indices de gravité ne correspondent évidemment à aucune des industries du complexe, mais ils présentent l'avantage de fixer l'équilibre spécifique moyen et de faciliter les comparaisons de plusieurs complexes industriels. (Fig. 3, 4 et 5).

Il arrive qu'un complexe industriel présente des caractères d'instabilité manifeste. Nous verrons plus loin les conclusions que l'on peut tirer de cette instabilité.

Arrivés à ce point de notre exposé, nous devons insister sur un fait d'expérience qui fonde la poursuite de nos recherches : graphiques de variation des diagrammes cumulatifs et d'amplitudes des indices des types primaires ou des indices de groupes typologiques, diagrammes divers de gravité de plusieurs complexes industriels sont irréductibles les uns aux autres. Chacun des complexes étudiés jusqu'à ce jour a sa structure propre. Dans le cas où il est reconnu que deux complexes se succédant dans le temps procèdent l'un de l'autre, on ne passe de l'un à l'autre que par des variations brusques. Jusqu'ici nous n'avons pu saisir de micro-évolution, de faciès de passage du premier complexe au second (l(j), mais seulement des signes de changement dans le premier sans relation avec l'équilibre spécifique nouveau qui allait marquer la mutation. Pour illustrer ce cas nous citerons l'exemple du Capsien Typique et du Capsien Supérieur. Notre objet n'est pas d'exposer ici les preuves de différents ordres (géographique, stratigraphique, etc..) qui démontrent que l'hypothèse d'une migration soudaine doit être écartée et que le Capsien Supérieur résulte de l'évolution sur place du Capsien typique. Or l'équilibre spécifique du complexe Capsien Supérieur est différent de l'équilibre spécifique du Capsien Typique. (Pi.gr. 5). Il y a rupture d'équilibre spécifique à la fin du Capsien Typique, donc mutation et le Capsien Supérieur est le résultat de cette mutation.

Ceci nous amène à envisager l'existence de familles de complexes industriels. Nous reviendrons plus loin sur cette conception lorsque nous aborderons le problème de l'évolution générale des complexes industriels. (17)

Evolution interne d'un complexe industriel. L'étude des variations des industries composantes d'un complexe indust

riel risquerait fort, dans Fétat actuel de nos moyens de datation, de ne lias progresser si nous ne pouvions examiner que des industries non stratigraphiées. L'existence d'industries dont la chronologie relative est fixée par la stratigraphie nous permet d'aborder l'étude d'un complexe industriel sous l'aspect du développement des industries qui le constituent. La typologie statistique, appliquée aux industries stratifiées d'un même complexe industriel, met en lumière un certain nombre de faits d'importance capitale. Grâce à cette méthode, nous pouvons saisir les lignes et les mécanismes de l'évolution interne du complexe. Bien plus,

(16) 11 n'est pas exclu que de tels faciès puissent exister, le passage d'un complexe à un autre, marqué par une rupture d'équilibre spécifique, pouvant prendre une forme explosive ou relativement graduelle. Mais les chances nous semblent bien minimes de découvrir un tel faciès de passage. Bien entendu nous écartons l'hypothèse d'une industrie prove • nant d'un mélange de couches.

(17) Nous n'exposons ici que les résultats de nos recherches sur les complexes industriels à lames et à lamelles.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 285 l'étude comparative, sous le même angle, de plusieurs complexes autorise à dégager des règles prenant valeur de lois générales. On peut pressentir les conséquences possibles de ces recherches. Il n'apparaît pas vain d'espérer que la typologie statistique pourra un jour suppléer dans une certaine mesure à la chronologie stratigraphique pour les industries d'un même complexe que l'on n'a pas découvertes superposées, ou dont la superposition est un fait très rare. Les essais que nous avons tentés en ce qui concerne les complexes industriels de l'Afrique du Nord semblent encourageants.

Ln complexe industriel se définit comme nous l'avons souligné par ; a) un équilibre spécifique; b) une instabilité traduite par les graphiques de variation des di

agrammes cumulatifs et d'amplitude des maxima des histogrammes et des blocs indices.

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Fig. 5. — Trait fin : Diagramme cumulatif et bloc-indice du capsien supérieur d'El-Mekta (fouilles E. Gobert). Trait épais : Bloc-indice de gravité des industries de douze gisements du Capsien supérieur.

L'équilibre spécifique est une définition qualitative. Les graphiques de variation et d'amplitude introduisent la notion de changements quantitatifs. Le changement quantitatif affecte toutes les industries de chacun des complexes que nous avons pu étudier à ce jour. Réduit dans les industries appartenant à un complexe à caractère relativement stable.

286 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE il peut prendre une grande importance dans certaines des industries qui composent un complexe à caractère instable. Il est la loi générale.

Le complexe arudien que nous prenons comme exemple va nous donner des indications quant à la nature du changement quantitatif. (Fig. 6).

Nous suivons son évolution dans trois couches stratigraphiquement superposées sans solution de continuité. Ces trois couches ont donné une industrie d'un type assez particulier pour que nous ayons jugé utile de créer, pour le caractériser, un nouveau vocable. Nous nous référons aux blocs indices des trois couches, le procédé synthétique des blocs indices étant bien préférable aux diagrammes cumulatifs et aux histogrammes des types primaires, pour saisir rapidement les changements quantitatifs essentiels et le sens général de chacun de ces changements.

Les blocs indices des trois couches présentent le même équilibre spécifique qui donne au complexe sa physionomie propre. Des chargements qualitatifs s'opèrent qui aboutissent au déséquilibre typologique.

Ce déséquilibre typologique, phase terminale de l'équilibre interne du complexe est marqué par le fait que l'indice du groupe des denticulés est devenu dominant (18). Par contre, on suit à travers les trois couches la décroissance générale des autres indices (19).

D'autres recherches qui sortent du cadre de cet article confirment ces observations. Il semble donc qu'on puisse parler d'évolution interne d'un complexe industriel. Cette évolution est marquée par des changements quantitatifs qui n'affectent pas l'équilibre spécifique du complexe. Ces changements quantitatifs sont orientés. En effet l'étude graphique permet de surprendre dans certains cas le mécanisme de l'évolution : a) raréfaction, appauvrissement de certains types primaires, marqués

par la décroissance des indices des types primaires correspondants, b) augmentation du nombre de certains autres types, marquée par la

croissance des indices des types primaires correspondants, Ces variations s'effectuent "ssentiellement dans le cadre des groupes

Idéologiques. Les blocs indices en rendent compte. On comprend que l'examen des blocs indices des industries d'un même complexe pourrait permettre de donner de celui-ci une définition basée sur le ou les indices de groupes typologiques dominants et que l'on pourrait parler, par exemple, de complexes à pointes à dos, ou à géométriques dominants.

Types de Complexes industriels. Parvenu presque au terme de l'exposé de nos recherches sur les com

plexes à lames et à lamelles, il nous paraît nécessaire de présenter à grands traits l'aspect qu'a pris pour nous l'objet de notre étude. Nous nous sommes attachés à définir les complexes industriels. Parmi ceux-ci quelques-uns présentent des structures bien définies. On y décèle une évolution interne. Le graphique de chaque industrie composante présente strictement le même équilibre spécifique que les graphiques de gravité. Nous sommes devant des touts homogènes : Ce sont les complexes dynamiques simples. Tel est le cas du Caosien Typique.

On ne peut pas grouper toutes les industries en complexes dynamiques à structure simple. L'expérience nous a amené à admettre l'existence de complexes industriels différents. Tout d'abord le complexe dynamique polymorphe. L'équilibre spécifique des industries qui composent ce type de complexe est moins tranché, les blocs indices ont une ordonnance

(18) Le déséquilibre typologique traduit ici une phase d'accélération évolutive.

(19) La couche susjacente aux trois couches arudiennes mésolithiques contient une industrie de caractère énéolithique. L'équilibre spécifique est celui du complexe arudien, mais la poterie a fait son apparition, ainsi que le polissage et la pointe de flèche à pédoncule et ailerons. Ses rapports avec l'arudien mésolithiques sont ceux du Capsien Supérieur et du Néolithique de tradition capsienne. Nous emploierons volontiers à son sujet l'expression Arudien Enéolithisé. Ces quatre industries appartiennent au même complexe. L'évolution de l'Arudien en Arudien Enéolithisé ne saurait faire aucune espèce de doute.

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288 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE moins rigoureuse, les graphiques de variation des diagrammes cumulatifs et d'amplitude des maxima des indicés des types primaires ou de groupes typologiques accusent une instabilité plus forte. Il semble que plusieurs subdivisions se dessinent à l'intérieur du complexe. Peut être ces subdivisions ont-elles chacune des caractères évolutifs? — Tel est le cas du Capsien Supérieur et du Néolithique de traditicn Capsienne où l'instabilité s'amplifie encore. Tout se passe comme si le changement qualitatif du Capsien Typique en Capsien Supérieur avait été marqué par un éclatement. Le type d'évolution par prolifération caractérise à notre avis la fin des complexes à lames et à lamelles. Enfin, nous voudrions dire quelques mots au sujet d'un complexe industriel que nos recherches en Afrique du Nord nous font pressentir : le complexe statique. Il se traduit graphiquement par un déséquilibre typologique excessif très vite atteint, qui se fige et perdure. Tel pourrait être le cas de l'Ibero- Maurusien, qui présente, quoi que l'on en pense, une réelle diversité typo- logique ayant échappé à l'observation en raison du pourcentage écrasant des lamelles à dos.

La typologie statistique apparaît donc comme une méthode qui va nous permettre de grouper les industries en complexes. Les complexes industriels sont-ils exactement superposables aux schémas classiques? Л a-t-il coïncidence parfaite de leurs limites? Nous l'avons déjà dit : nous ne le pensons pas. Il faut s'attendre à ce que les chercheurs qui appliquent cette méthode modifient les cadres créés par leurs devanciers, et ces modifications ne se fonderont pas sur des impressions, mais sur des rapports numériques visualisés par des graphiques, sur de nouveaux critères qualitatifs qui dépassent en compréhension du réel celui du fossile directeur. C'est pourquoi nos recherches s'effectuent à partir des ensembles industriels classiques.

Familles de complexes et évolution générale. Les complexes définis, le problème se pose de leurs relations réc

iproques. Nous avons fait plus haut des réserves sur la valeur explicative de 1ï théorie des migrations. La typologie statistique permet-elle d'entrevoir la possibilité de chemins nouveaux?

Prenons pour l'Europe occidentale l'exemple de l'ensemble industriel Magdalénien. Il semble que l'analyse des industries magdaléniennes amène à y distinguer plusieurs complexes. Admettons l'existence de deux complexes magdaléniens. — D'où tireraient-ils leur origine? De quelque lointain Orient? ou de l'évolution sur place d'un complexe antérieur, solutréen, aurignacien ou périgordien? L'irréductibilité des caractères spécifiques semble interdire tout rapprochement.

Tournons-nous cependant vers l'Afrique du Nord. L'analyse nous a montré l'existence de deux complexes : le Capsien typique, le Capsien supérieur et son prolongement : le Néolithique de tradition Capsienne, c'est-à-dire de deux groupes industriels dont les équilibrer spécifiques iont irréductibles l'un à l'autre. Mais ici, les cartes ne sont pas brouillées par l'interstratification d'industries appartenant à des complexes différents. Nous savons que le Néolithique de tradition Capsienne a ses racines dans le Capsien supérieur, lequel procède du Capsien Typique, et que ces deux complexes constituent d'une façon évidente un ensemble phylétique auquel nous avons donné le nom de famille de complexes. Or, l'examen des blocs indices de gravité de ces complexes nous révèle un fait troublant : on passe du Capsien typique au Néolithique de tradition Capsienne par des variations généralement orientées des indices des groupes typologiques. A titre d'exemple, l'indice du groupe des burins est décroissant, tandis que l'indice du groupe dis dcnticulés est croissant. Ainsi des lignes générales d'évolution des gioupes typologiques se- dessinent dans la famille des complexes Capsiens. (20).

En conclusion, s'il semble exister un lien nécessaire entre changement quantitatif et changement qualitatif, en Afrique du Nord, les industries de l'ensemble Capsien n'apoaraissent plus comme un simple processus

(20) Ce sont des faits du même ordre que nous avons soulignés dans notre étude sur l'application des méthodes statistiques au mésolithique.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 289 de croissance, mais comme un développement qui passe de changements quantitatifs graduels, plus ou moins rapides, à des changements qualitatifs rapides à caractères spécifiques. A un degré supérieur, celui des caractères spécifiques, semblent se dessiner de nouveaux changements qaantjtatifs orientés.

De telles observations basées sur l'analyse des seules industries de la pieire ne peuvent que nous inciter à tenter un jour des comparaisons entre les complexes industriels d'Europe occidentale. Nous espérons que l'on parviendra à grouper les complexes en familles et à restreindre ainsi l'hypothèse des migrations à des limites plus raisonnables.

Il nous reste à dire un mot de certaines industries de caractère atypique auxquelles les conditions de trouvaille fniveau non daté, absence de faune) ne permettent pas de fixer une place parmi les grands ensembles connus. La typologie statistique permet d'effectuer des rapprochements intéressants qui peuvent lever bien des doutes sur la possibilité de leur détermination.

IV — CONCLUSION.

En conclusion, l'expérience nous a persuadé de la nécessité de dépasser les méthodes purement descriptives — et une typologie statistique peut ne pas se dégager du point de vue descriptif — en cherchant à déceler les mécanismes évolutifs, comme si les industries possédaient un dynamisme propre, c'est-à-dire comme si elles portaient en puissance des possibilités d'organisation nouvelle. Nous écrivons bien « comme si », car nous n'oublions pas qu'outillage de pierre et d'os sont les produits du travail de l'homme, et pas de l'homme en soi, mais de l'homme vivant dans un milieu social et naturel bien défini, avec un passé également bien défini. L'homme, le « fabricant d'outils » selon le mot de Franklin, comme tout être vivant dépend étroitement du milieu naturel. Cette unité du milieu et de l'homme est indéniable, mais comme tout être vivant aussi, l'homme s'oppose à ce milieu, et ce milieu constitue un perpétuel obstacle à son existence. C'est de cette lutte, de cet effort incessant d'adaptation à une nature hostile qu'ont dû naître l'outil et les premières formes de la vie sociale. L'invention de l'outil, strictement lié au besoin, nous semble se placer davantage sur un plan individuel que social, c'est-à-dire se présenter comme une conquête de l'individu. De la contradiction permanente entre l'homme et le milieu naturel, paraît résulter la complexité croissante de l'industrie humaine (21). A son tour l'outil agit sur le milieu qu'il transforme dans une certaine mesure et sur l'homme lui-même, ne serait-ce que parce qu'il a modifié les rapports réciproques de l'homme et du milieu. La même remarque s'impose en ce qui concerne la vie sociale.

Chaque industrie nous apparaît comme la réponse d'un type humain donne, c'est-à-dire doté d'un psychisme qui lui est propre, à un milieu naturel donné. Cependant le milieu naturel se modifie sans cesse. L'homme comme être social oppose une véritable force d'inertie, évidente dans la permanence des techniques, aux sollicitations novatrices du milieu. Pour expliquer cette force d'inertie on évoque avec raison les habitudes acquises. Il y a certainement plus. Les exemples de magie instrumentale que nous offrent l'archéologie préhistorique et l'ethnographie contemporaine, nous incitent à penser que certaines techniques ont pu acquérir et garder très longtemps un caractère traditionnel magique. C'est à ces phénomènes sociaux que nous devons sans doute les complexes industriels. Mais ces forces d'inertie sociales et les modifications continuelles du milieu constituent les éléments d'une opposition interne

(21) Nous nous permettons d'ouvrir ici une parenthèse et de faire observer qu'aussi loin que l'on puisse remonter, et nous pensons à l'industrie la plus primitive connue sous la dénomination d'industrie des galets (pebble culture) l'outillage est beaucoup plus diversifié que l'on ne le croit souvent. Mais si les formes sont déjà multiples il ne semble pas que l'on puisse parler encore avec certitude de spécialisation. Cette spécialisation sera la conquête des civilisations postérieures.

SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 19

290 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE dans l'unité de l'homme et du milieu. Nous la croyons à l'origine du mouvement évolutif des complexes c'est-à-dire des changements quantitatifs qui y interviennent. C'est lorsque le complexe semble avoir épuisé ses facultés d'adaption par évolution interne que la crise atteint son paroxysme. Une rupture d'équilibre survient, suivie d'un nouvel équilibre où l'invention d'un ou de plusieurs types joue un rôle parfois détermi-

relatifs par prolifération, des disparitions par épuisement. Ainsi s'achemine-t-on vers un schéma du type buissonnant qui pourra

rendre compte des complexes industriels et de leurs relations réciproques. Nous avons exposé des hypothèses de travail. Elles auront le destin

des hypothèses lorsque les faits viendront les infirmer. Souhaitons qu'elles nous aident à pénétrer plus profondément au cœur de nos ori- ginesu Les multitudes humaines sans lesquelles nous ne serions pas « et dont les corps et les courages à la fin défaits, sont mêlés à la poussière que nous foulons », comme l'écrit le D'r Gobert, ont laissé des traces de leur passage, traces fragiles et sporadiques devant lesquelles l'entendement hésite. Longtemps l'énergie des chercheurs s'est appliquée à déchiffrer les signes, à les grouper en ensembles cohérents. Le jour est peut-être venu où les méthodes employées auront donné aux progrès de la connaissance le meilleur d'elles-mêmes. Dans ce cas, il faut les rajeunir et pour cela les dépasser en les renouvelant. C'est dans la ligne de ce renouvellement des méthodes de recherches que s'inscrit la typologie statistique.

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