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N ous avons voulu pour ce numéro de Noël jeter un regard en arrière au-delà des célébrations commerciales actuelles pour voir comment il y a plus de cent ans les protestants pouvaient célébrer la fête de la Nativité. Nous avons choisi fort arbitrairement à titre d’exemples des textes de L’Aurore des débuts de 1896 qui por- tent sur les festivités qui viennent de se ter- miner. Nous les avons complétés par un exemple venu du Wisconsin, les Canadiens français étant extrêmement nombreux aux États-Unis au tournant du siècle. On y retrouvera un univers à la fois fa- mi l ier et différent, plus proche de la vie de famille et de la simplicité enfantine. On n’est pas noyé dans les cadeaux qui sont souvent très simples et à l’église on met à contribution les enfants. Les chants sont parfois traditionnels, mais les cantiques sont d’abord protestants, extraits du recueil en usage et dont Laurent Rivard est le principal artisan. Aussi avons-nous demandé à une spécia- liste de cet auteur, Madame Jeanne Djaballah, d’analyser pour nous quelques-unes de ses œuvres. Tout le monde sait que la fête de Noël est une christia - nisation de célébrations païennes qui soulignaient par des manifestations de joie et des excès licencieux le passage du solstice d’hiver. Le pape Libère en 354 l’avait arbitrairement fixée au 25 décembre, mais il faudra des siècles à la fête chrétienne pour supplanter la fête païenne. Jean Provencher nous rappelle que, dans le monde chré- tien, jusqu’au 12 e siècle, la grande fête de l’année n’est pas Noël, mais Pâques; et la grande nocturne, la nuit de la Résurrection dans la lumière. « Le Christ de Pâques sort du tombeau. Il ne sort pas du ventre d’une femme. » (Duby) Puis, petit à petit, se fait le retournement au profit de Noël, venu d’une attention nouvelle à l’incarnation de Jésus notam- ment par le contact avec les chrétientés orientales. «Toutefois, ajoute Duby, on ne sait pas du tout ce qui se passait dans les consciences. On ne sait pas s’il y avait, revêtue de l’enseigne- ment chrétien, la survivance d’une fête du solstice, du ren- versement de l’année. » Si on prépare des plats en surabon- dance, la maison québécoise de la fin du 19 e siècle n’est guère enjolivée et quelques familles seulement font un arbre de Noël qu’elles décorent de papier de couleur et de guirlandes, sans crèche cependant. Les églises l’étaient davantage, protestantes comme catholiques. On sait moins que le personnage du Père Noël est né aux Etats-Unis en 1822 sous la plume d’un professeur de théologie, Clement Clark Moore. En guise d’étrennes à ses petits-enfants, celui-ci imagine « un poème où apparaît pour la première fois le personnage que nous connaissons ». « Avec son balluchon de jouets Flanqué sur son épaule Il avait l’air d’un chiffonnier Paré pour le marché. Ses yeux, comme ils bril- laient. Ses faussettes joyeuses Ses pom- mettes fleuries Et son nez, tel une cerise, rutilait… Il avait un large visage Une petite bedaine toute ronde Qui tremblotait comme de la gelée Quand le rire le secouait… » C’est dans la deuxième moitié du 19 e siècle que sa popu- larité se répand en Amérique du Nord, au Québec aussi bien. Il est encore proche du conte et n’a pas revêtu cette allure de bonhomme joufflu un peu trop enrobé qu’ont popularisé par la suite les annonces de Coca-cola. Les étrennes du jour de l’an, paquets remplis de raisins, d’amandes et de dragées, changeront avec son arrivée. « Plutôt que des bonbons, les enfants recevront des jouets usinés ou faits maison, tels des polichinelles, de petits instruments de musique, des chevaux mécaniques ou à roulettes, des arches de Noé, etc. » Disons en terminant que les enfants n’étaient pas seuls à recevoir des cadeaux. A l’église du Rédempteur (anglicane), le produit de la collecte de Noël revenait, suivant l’usage, au pasteur de l’église ! Bonne lecture et surtout joyeuses fêtes en n’oubliant pas les raisons de la fête elle-même et le souhait de la paix aux hommes que Dieu aime ! Jean-Louis Lalonde Le Bulletin no 6 Décembre 2004 Joyeuses fêtes SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU PROTESTANTISME FRANÇAIS AU QUÉBEC B ulletin Nous recommandons la lecture de Jean Provencher, Les quatre saisons dans la vallée du Saint-Laurent, Boréal, 1988, particulièrement les pages sur les fêtes et les rites dans la section sur l’hiver. Et aussi de Catherine Lepagnol, « Les ancêtres du Père Noël », La Recherche, janvier 1982.

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Nous avons voulu pour ce numéro de Noël jeter un regard en arrière

au-delà des célébrations commercialesactuelles pour voir comment il y a plus decent ans les protestants pouvaient célébrerla fête de la Nativité. Nous avons choisi fortarbitrairement à titre d’exemples des textesde L’Aurore des débuts de 1896 qui por-tent sur les festivités qui viennent de se ter-miner. Nous les avons complétés par unexemple venu du Wisconsin, les Canadiensfrançais étant extrêmement nombreux auxÉtats-Unis au tournant du siècle.

On y retrouvera un univers à la fois fa -mi lier et différent, plus proche de la vie defamille et de la simplicité enfantine. Onn’est pas noyé dans les cadeaux qui sontsouvent très simples et à l’église on met àcontribution les enfants. Les chants sontparfois traditionnels, mais les cantiquessont d’abord protestants, extraits durecueil en usage et dont Laurent Rivard estle principal artisan. Aussi avons-nous demandé à une spécia -liste de cet auteur, Madame Jeanne Djaballah, d’analyser pournous quelques-unes de ses œuvres.

Tout le monde sait que la fête de Noël est une christia -nisation de célébrations païennes qui soulignaient par desmanifestations de joie et des excès licencieux le passage dusolstice d’hiver.

Le pape Libère en 354 l’avait arbitrairement fixée au 25décembre, mais il faudra des siècles à la fête chrétienne poursupplanter la fête païenne.

Jean Provencher nous rappelle que, dans le monde chré-tien, jusqu’au 12e siècle, la grande fête de l’année n’est pasNoël, mais Pâques; et la grande nocturne, la nuit de laRésurrection dans la lumière. «Le Christ de Pâques sort dutombeau. Il ne sort pas du ventre d’une femme.» (Duby)Puis, petit à petit, se fait le retournement au profit de Noël,venu d’une attention nouvelle à l’incarnation de Jésus notam-ment par le contact avec les chrétientés orientales. «Toutefois,ajoute Duby, on ne sait pas du tout ce qui se passait dans lesconsciences. On ne sait pas s’il y avait, revêtue de l’enseigne-ment chrétien, la survivance d’une fête du solstice, du ren-versement de l’année. »

Si on prépare des plats en surabon-dance, la maison québécoise de la fin du19e siècle n’est guère enjolivée et quelquesfamilles seulement font un arbre de Noëlqu’elles décorent de papier de couleur et deguirlandes, sans crèche cependant. Leséglises l’étaient davantage, protestantescomme catholiques.

On sait moins que le personnage duPère Noël est né aux Etats-Unis en 1822sous la plume d’un professeur de théologie,Clement Clark Moore. En guise d’étrennesà ses petits-enfants, celui-ci imagine «unpoème où apparaît pour la première fois lepersonnage que nous connaissons». «Avecson balluchon de jouets Flanqué sur sonépaule Il avait l’air d’un chiffonnier Parépour le marché. Ses yeux, comme ils bril-laient. Ses faussettes joyeuses Ses pom-mettes fleuries Et son nez, tel une cerise,rutilait… Il avait un large visage Une petitebedaine toute ronde Qui tremblotait

comme de la gelée Quand le rire le secouait…»C’est dans la deuxième moitié du 19e siècle que sa popu-

larité se répand en Amérique du Nord, au Québec aussi bien.Il est encore proche du conte et n’a pas revêtu cette allure debonhomme joufflu un peu trop enrobé qu’ont popularisé parla suite les annonces de Coca-cola. Les étrennes du jour del’an, paquets remplis de raisins, d’amandes et de dragées,changeront avec son arrivée. «Plutôt que des bonbons, lesenfants recevront des jouets usinés ou faits maison, tels despolichinelles, de petits instruments de musique, des chevauxmécaniques ou à roulettes, des arches de Noé, etc. » Disonsen terminant que les enfants n’étaient pas seuls à recevoir descadeaux. A l’église du Rédempteur (anglicane), le produit dela collecte de Noël revenait, suivant l’usage, au pasteur del’église !

Bonne lecture et surtout joyeuses fêtes en n’oubliant pasles raisons de la fête elle-même et le souhait de la paix auxhommes que Dieu aime !

Jean-Louis Lalonde

Le

Bulletin no 6 Décembre 2004

Joyeuses fêtes

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU PROTESTANTISME FRANÇAIS AU QUÉBECBulletin

Nous recommandons la lecture de Jean Provencher, Les quatre saisons dans la vallée duSaint-Laurent, Boréal, 1988, particulièrement les pages sur les fêtes et les rites dans la section sur l’hiver. Et aussi de Catherine Lepagnol, «Les ancêtres du Père Noël », La Recherche, janvier 1982.

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Fête à Sainte-Marie[Marieville]C’est le temps des fêtes et des surpri ses,sans doute que d’autres en ont eu autantque nous, mais peut-être pas plus. Laveille de Noël, vers 7 heures, nousentendîmes, à la porte de la maison dupasteur baptiste, des voix qui chantaient :« Les mages de l’Orient ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Ce sont pourtant denos gens et amis. On ouvrit la porte, unequinzaine de personnes entrèrent et unejeune fille de 12 ans, Célia Tétreau,présenta pour la compagnie une« adresse » à Mme Lebeau, préparée parMme Ledoux, comme suit :

« Notre chère Dame, — Il y a dix-neuf siècles, un grand événement arriva :Jésus naquit pour le salut du genrehumain. En reconnaissance de cela, desmages qui avaient vu son étoile en Orientvinrent l’adorer en lui présentant de l’or,de l’encens et de la myrrhe. Nous autres,chère dame, en l’honneur de Jésus quinous apporta cette bonne nouvelle en cejour mémorable, nous venons vousprésenter ce cadeau en reconnaissance dela belle musique que vous nous faites tousles dimanches. Veuillez nous faire le plaisirde l’accepter de la part de vos amis. »

Ce cadeau n’était rien autre chosequ’une très belle collerette en fourrure. Ilva sans dire qu’elle fut acceptée avecreconnaissance non seulement à cause dela valeur du présent, mais aussi à cause del’amitié et de l’appréciation qu’il représen-tait. La veillée se passa bien vite en con-versations agréables avec les amis et dansle chant des cantiques. Nous noussommes souvenus du proverbe : «Si tuaimes quelqu’un, fais le connaître. »

Nous avons eu aussi, le 28 au soir, lavisite du révd L. R. Dutaud, de Waterloo,

avec sa « lanterne magique». Il nous a faitvoyager dans la belle Suisse, l’Égypte, etles missions baptistes de l’Inde. Il y avaitpeu de monde à cause du froid qu’il fai-sait, ainsi que des mauvais chemins causéspar la tempête. Cependant, ceux qui yétaient ont beaucoup joui de cesadmirables vues, ainsi que des explicationsque M. Dutaud a fournies.

A. J. L. [Alfred J. Lebeau] L’Aurore, 4 janvier 1896, p. 5

Noël à l’église LacroixSamedi, le 22 décembre [1895], a eu lieula fête annuelle de l’école du dimanche del’église Lacroix, rue Poupart. Cette petite,mais jolie église, gracieusement décoréede verdure et de mottos, avait revêtu unair de fête.

Au-dessus de la chaire était écrit«Bienvenue», et chacun semblait réaliserce motto et se sentait, en vérité, les bien-venus. A 6 heures, les enfants eurent leursouper dans la salle d’école, 70 à 80enfants et jeunes gens prirent place autourdes tables. A 7.30, lorsque l’église se futremplie des parents et des amis, l’onentendit, comme dans le lointain, des voixqui chantaient un cantique, et, enfin, ban-nière en tête, on vit apparaître les enfantsde l’école qui, tout en chantant ces mots« en marche, en marche, soldats vers lapatrie », accompagnés avec l’orgue, firentle tour de l’église et vinrent se placer dansles bancs réservés pour eux; alors com-mença l’exécution du programme ha bi -tuel de récitations, chants et dialogues,

très bien exécutés. Nous mentionneronsseulement le chant d’une petite fille de 5 ans qui, d’une petite voix claire et juste,chant trois versets du cantique « Jevoudrais sans cesse » [31], et fut justementet chaleureusement applaudie, et reçutcomme récompense, en descendant de laplateforme, une jolie poupée.

Le programme contenait quelquechose de nouveau, qui a fort amusé lesamis, et surtout les enfants qui y prenaientpart.

C’était deux rondes composées desplus jeunes enfants, sous la direction desDlles Duclos et qui nous donnèrent uneidée des exercices du kindergaten.

Le rapport de l’année lu par M. le pas-teur Duclos, constate une grande régula -rité à assister à l’école [,] si grande qu’ilaurait fallu donner une dizaine de prix sil’on avait voulu récompenser tous ceuxqui n’ont manqué qu’un ou deuxdimanches, mais comme une seule jeunefille n’avais pas manqué un seul dimanche,elle reçut une jolie Bible comme prix d’as-siduité.

[…]L’Aurore, 4 janvier 1896, p.4-5

L’arbre de Noël à St-HenriL’arbre de Noël à la mission Presby -térienne française de St. Henri a eu lieu le23 décembre à 7 h. du soir. De bonneheure tous les sièges étaient occupés et lasalle tellement remplie que plusieurs per-sonnes retournèrent sans y avoir pupénétrer. Environ deux cents personnes,protestants et catholiques, nous firentl’honneur d’assister à notre fête de Noël.C’est un bien grand nombre d’assistants,pour notre petite œuvre; mais il se justifiefacilement si l’on tient compte que cetteMission confiée aux soins de M. ArthurDelporte comprend une école de jour devingt-cinq écoliers, une école du soirtenue trois fois chaque semaine et quicompte vingt et un élèves, plus un culteoù M. Delporte a régulièrement prêchétous les dimanches à 7 h. du soir, à partquelques bons services, bien appréciés,que lui ont rendus plusieurs pasteurs étu-diants de Montréal.

M. Delporte en présence du succès de

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Quelques Noëls de paroisse en 1895tels que rapportés dans L’Aurore

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cette jolie fête de Noël n’aimeraitpas que les amis de cette œuvre derelèvement restassent sous l’im-pression que seul il a orga nisécette imposante réjouissance. M.J. B. Bourque, ami très dévoué del’avancement du règne de J.-C., etMme Montpetit, dont le plusgrand plaisir est de se rendre utileauprès des malades et de ceux quisouffrent, ont, non-seulement,proposé la célébration de la fêtede Noël, en l’honneur de la nais-sance du Sauveur du monde; maisils ont eux-mêmes érigé et décoréle sapin.

L’ouverture se fait par le chantdu cantique 268 (Le silence et lemystère). Mlle Emma Chiniquytouchait l’orgue. M Sincène com-mença ensuite par une allocutiontrès appropriée à la circonstancedont l’expression a déposé dansles cœurs des semences propres àporter des fruits au développe-ment moral et intellectuel, tout enprédisposant les âmes ouvertes au zèle etau dévouement pour toute bonne cause.Il fit ressortir les avantages qu’offre cetteMission en ouvrant ses portes à tous ceuxqui veulent et peuvent suivre la classe dejour ou celle du soir, puisqu’il encou ragefortement tous ceux qui se rattachent àl’une ou l’autre de ces classes à conti nuer.M. Sincène termina ainsi son allocution :«Cette année c’est sur un sapin que sontplacés les présent dus à vos mérites; tra-vaillez bien, et l’année prochaine ce nesera pas un sapin qui portera vos présents;mais vous verrez le grand chêne de laplaine s’inclinant devant vous pour vousles offrir. »

[Suit la liste des récitations et can-tiques qui se termine par le chant :] Lesapin de Noël, par les écoliers.

[…]Et enfin arriva St. Nicolas qui entre-

prit la distribution des présents de Noël.après cette dernière partie du programme,on se sépara heureux. Nous eûmes, dansl’après-midi, la visite du Révd M. S. J.Taylor, qui nous encouragea beaucoup.

A. DelporteL’Aurore, 4 janvier 1896, p. 6-7

Fête de Noël à QuébecL’église presbytérienne française deQuébec a célébré sa fête de Noël le 24courant au soir.

Cette fête fut un succès en tous pointsde vue et tous ceux qui y ont pris part sesont fort bien acquittés de leur tâche. –

Voici le programme qui est d’un caractèreessentiellement religieux.

D’abord nous avons commencé cetteheureuse petite fête, qui a laissé uneimpression salutaire sur tous ceux quiétaient là, par le cantique 196 des chantsévangéliques [Toi qui penches vers laterre/Un front morne et soucieux…C’est Noël!]. 2e. La lecture des saintesécritures par le pasteur, Luc II. 8-20, 40.Suivie d’une prière appropriée aux circon-stances. 3e. Le cantique 173 du mêmerecueil [Ecoutez! Un saint cantique vientd’éclater dans les cieux…] 4e . Le pasteurfit quelques remarques, où il fit ressortirque les petits enfants y venaient avec unepensée bien différente des grandes per-sonnes. Ils viennent, dit-il chercher leurspetits présents, lesquels nous leur don-nons avec bonheur (car cela fait du biende donner). Mais pour nous, nous venonsà cette fête remercier Dieu du grandprésent qu’il nous fit, il y a près de deuxmille ans, dans la personne de son Fils, J.-C. notre Sauveur. [… 5e à 13e, diffé -rentes récitations de Jésus est né à MerryChristmas ou à Voici Noël, «Quand l’en-fant paraît » ou Gloria] 14e.Cantique 268Le Silence et le mystère. 15e. Le dépouille-ment de l’arbre qui était vraiment beau etcouvert de jolis petits présents fut fait parM. et Mme Bruneau aidés de MM.Georges Belleau et James Ruthman. […]

Nous remarquons sur le mur au-dessus de l’arbre ces mots : «HeureuxNoël 1895», artistement fait en grandeslettres recouvertes de verdure par M. J.

Ruthman. MM. Laubry et Bruneauont été eux-mêmes chercher l’arbredans la forêt. De plus nous pouvionsvoir sur une table auprès de l’arbreune petite crèche représentant l’en-fant Jésus dans l’étable de Bethléementouré de ses parents, des mages,des bergers et de quelques animauxdomestiques. […] Tous s’en retou -rnèrent joyeux, contents, et satis-faits, en espérant de pouvoir, si Dieule veut, se réunir l’an prochain laveille de Noël de 1896.I. P. Bruneau, pasteurQuébec le 26 déc. 1895L’Aurore du 4 janvier 1896, p. 7-8

Les Canadiens français étaientpresque aussi nombreux aux Etats-Unis qu’ils l’étaient au Québec à lafin du 19e siècle. C’est pourquoi nousajoutons cet exemple d’une célébra-tion dans le Wisconsin par lesCatholiques-Chrétiens selon le mou-vement fondé par Charles Chiniquyet qui existe toujours de nos jours (etdont Serge Thériault de la SHPFQfait partie).

Église du comté deKewaunee, centre à Duval

Malgré le mauvais état des routes et lesvents mordants, on a bien participé auxdifférents services. L’église était magni -fiquement décorée pour Noël et il faut enremercier ceux et celles qui y ont mis

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temps et talents. Au-dessus de l’autel, onavait installé une arche et une croix faitesde branches de sapin. À l’intérieur étaientplacées de petites chandelles à lumini-nosité brillante... Brillait également deplusieurs feux la crèche, dans laquelle étaitl’Enfant Jésus. Du plafond pendaient desbranches de sapins disposées en festons etdes bannières. Les murs étaient décoréesde couronnes de Noël et, entre lesfenêtres, on avait placé des sapins ornés dechandelles brillantes. L’église était rem-plie à pleine capacité et on a eu une trèsbonne assistance à tous les offices… Nousen rendons grâce à Dieu.

Tiré du journal diocésain, vol. 6, no 1. Janvier 1897

Le Saint-Nicolas que représente ici Henri Julien reste dans la tradition nordique, mais le dessi-nateur québécois trouve le moyen d’insister par le contraste des images de fond de scène surles façons différentes de voir la fête dans la richesse et la pauvreté.

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Examinons d’abord le cantique numéro 96 des ChantsÉvangéliques : Jésus est né : venez, bergers et mages.La musique de Rivard est en fa majeur, les accords tonique et do minant sont enrichis par un sous dominant et un dominantseptième. La mélodie est très compacte, et elle reste entre le fa etle ré’, dans un intervalle de 6 notes seulement. Le rythme 4_4 deblanches et de noires est enrichi par deux noires pointées +croche. L’effet est vivifiant.

La mélodie, avec le fa répété trois fois au début, convient à lanarration. « Jésus est né… l’enfant qui doit sauver le monde»L’auditeur est interpellé «Venez, bergers, mages, anges «vousportez-lui vos hommages.» L’intervalle du quart parfait qui inter-pelle est suivi d’une gamme descendante, assez facile de chanter.

Deux strophes descriptives sont suivies de deux qui sontprières : le don de soi, «un cœur pur, formé dans la prière » et uneconsécration sous forme d’offrande de ce cœur pour toujours.

Nos oreilles du 21ème siècle reçoivent un message autre. Cen’est pas le bébé qui descend du ciel uniquement. La naissancede Jésus est célébrée dans un cadre plus grand. Il est le Roi, leDieu d’amour, le Sauveur personnel.

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NOËL dans le temps…En 1861, Laurent Rivard rédige le pre-

mier recueil de cantiques avec musiquepour la communauté protestante au Québec.À ce moment-là, il est professeur à l’Institutde la Pointe-aux-Trembles. Il enseigne lamusique aux élèves et dirige la chorale de l’é-cole. Le temps de fêtes est donc l’occasiond’un grand concert de fin d’année et toute lacommunauté et les parents sont invités à l’é-cole pour la célébration de la naissance duSauveur. Monsieur Rivard présentait unrépertoire nouveau pour l’occasion. Il aimaitbien le texte de deux cantiques qu’il avaittrouvés dans un recueil français, mais iljugeait leur musique trop « fleurie», trop dif-ficile à chanter. Aussi en composa-t-il uneversion plus simple, à sa manière. En effet,Rivard était resté très marqué par sa forma-tion musicale aux États-Unis où il s’étaitimprégné du nouveau style « gospel » quiprésentait une simplicité harmonique, unemélodie sans intervalles difficiles et unrythme entraînant. Nous vous en offrons iciune analyse musicale formelle.

par Jeanne Djaballah

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Pour le cantique 151, Vers l’orient, chrétiens, levons lesyeux! / Un chant d’amour descend du haut des cieux,Laurent Rivard prend la musique qu’il avait composée pour lecantique « Il vient, il vient, c’est notre Rédempteur! » (No 114),sur un texte de Mme Lutteroth basé sur Esaie 40. L’associationque les connaisseurs auraient faite avec le premier texte est posi-tive car il présente le Sauveur Rédempteur qui va venir. L’air con-vient très bien, avec la mélodie qui suit la gamme descendante.La structure est simple, pédagogique : la forme est A (1) A(2) BB C et le C devient le refrain : «Emmanuel, louange à toi. Jésus,Jésus est notre Roi » sur un ton triomphant.

Les cinq strophes nous amènent de Bethlehem à la croix. Lenarrateur nous interpelle :

Levons les yeux, ouvrons les oreilles… un chant d’amour descend du haut des cieux. Recevons le Fils de Dieu, le salut, Emmanuel, Dieu parmi nous…Jésus notre Roi!Quel est ce roi, pauvre, sans abri à Bethlehem?

Ceux qui l’accueillent sont les ignorants, les plus méprisés l’écouteront. Sa Parole étonnante et profonde doit conquérir et transformer le monde.L’enfant marchera dans la justice et la sainteté. Il discerne le cœur, il est doux et secourable pour le pécheur.

La croix, la fin de son séjour terrestre, est le signe de mépris mais aussi de la victoire. Tous se mettront à genoux devant lui.

Le refrain triomphant reste propice à chaque strophe.L’enfant de Noël est identifié et l’invitation des chanteurs est« venez chanter avec nous» Emmanuel, louange à toi! Jésus,Jésus est notre Roi. La plus haute note est le mi aiguë sur le nomde « Jésus » et son nom est répété pour renforcer, et insister surson identité … « Il est notre Roi ». Toute la communauté a l’oc-casion d’exprimer sa joie, et son appartenance à ce Sauveurrévélé.

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La cinquième édition du colloque con-sacré à l’histoire du pro testantisme

canadien-français qui s’est déroulée auCarrefour Chrétien de la capitale de Qué -bec le 30 octobre dernier s’est révélée unfranc succès. Quelque 75 personnes pro -ve nant en majorité de la région, maiségalement de la région de Montréal etmême du Saguenay ont en effet parti cipé à l’évé nement, ce qui cons titue la plusimportante assistance à ce jour.

Pour débuter, Alain Gendron etJocelyn Archam bault, revêtus de costu -mes d’é po que, ont piqué la curiosité des spectateurs en rappelant de façonvivante les grandes étapes de l’implanta-tion du pro testantisme en sol québé-cois, en sui vant une piste marquée pardes traces de pas.

Deux conférenciers ont ensuite prisla relève. Jean-Louis Lalonde, poursouligner certains aspects de la présencedes huguenots en Nouvelle-France encaractérisant les différents types d’immi-grants protestants dans la colonie. Onpeut estimer leur présence à 10% desimmigrants, même si les chercheursn’arrivent pas à en retracer autant nomi -nalement. Selon Jaenen, 40% d’entreeux ne se sont pas convertis au catholi-cisme. Le conférencier a rappellé l’insis-tance récente de Robert Larin sur le faitque la colonie n’était pas de prime abordun refuge pour les protestants persécutéset que ceux qui y venaient avaient demultiples raisons de le faire. Après laConquête anglaise, trois paroissesprotestantes sont installées dans les troisvilles, mais n’atteignent pas les butsassimilateurs poursuivis et l’expériencese termine au début du 19e siècle.

Marie-Claude Rocher présenta en -suite plusieurs facettes de la vie protestanteau 19e siècle, mettant par ti cu lièrement enévidence l’absence des Franco-protestantsdans la mémoire et l’histoire québécoises.Elle en donna diverses raisons: par exem-ple, on ne voulait pas transposer enAmérique les guerres de religion quiavaient déchiré la France et le clergécatho lique français était désireux d’éviterque ne se crée au Canada une minorité

entrant directement en concurrence avecelle. En effet, les protestants francophonesdevenaient minoritaires par leur adhésionà une autre religion dans une société mas-sivement dominée par le catholicisme. Deplus, ils apparaissaient comme des traîtresqui choisissaient le camp des «Anglais».Dans bien des cas pourtant, on évitait de critiquer ces Franco-protestants quicréaient des industries et fournissaient del’emploi aux gens de leur région.

Que reste-t-il malgré tout de cetteprésence? Comment préserver le peu detraces (patrimoine immobilier, mobilier,vivant) légués par nos ancêtres protes-tants? Voilà des interrogations qui ser-vent à mettre en évidence un des objectifsque se fixe la collectivité protestante etaussi bien notre Société d’histoire.

Nous sommes passés ensuite au

théâtre avec un sketch particulièrementsavoureux où des membres de la troupedu Carrefour Chrétien de la Capitalenous ont interprété une courte pièced’Alain Gendron intitulée «Le rendez-vous manqué». C’était là une autrefaçon de nous sensibiliser à la situationreligieuse des huguenots en Nouvelle-France et de montrer l’aspect négatif del’interdiction du protestantisme dans lacolonie. Les jeunes acteurs ont parti -culièrement bien rendu leur texte etpour un instant, nous ont fait vivre unretour en arrière des plus rafraîchissants.

Comme toujours, cette édition dulys, la rose et la Parole nous a fait vivrede façon nouvelle et diverse uneexpérien ce d’histoire qui valait le dé pla -cement. Puisse cette activité de vul ga ri - sation des connaissances de notre passése prolon ger encore longtemps !

J.L.L.

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La Société d’histoire et le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec

La tenue du Lys, la Rose et la Parole à Québec a constitué une excellenteoccasion pour les membres de la Société d’histoire de sensibiliser les ama-

teurs d’histoire protestante de la région à l’importance d’intervenir auprès desorga nisateurs du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec pour quele protestantisme ait la juste place qui lui revient dans cette célébration.

Il s’agit en effet d’éviter que ne se répète le scénario des Fêtes du 350e où lacontribution des protestants à la fondation de la première colonie française enAmérique du Nord a été complètement passée sous silence.

Le bureau de direction de la SHPFQ a décidé lors de sa séance du vendredi3 décembre 2004 de mettre sur pied un Comité d’action qui veillerait justementà ce que soit souligné l’apport des protestants lors des festivités de 2008. LaSociété envi sage de réunir à Québec en janvier prochain des personnes intéresséespar la cons titution de ce comité (communiquer au besoin avec un des membresdu Bureau de direction). Les participants pourront discuter de la façon la plusefficace d’agir dans les circonstances et des relations du comité avec les respon -sables locaux.

A.G.

Le lys, la rose et la Parole 2004 :

un bel accueil à Québec

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La maison du coteaude Joseph ProvostRoman, 1881, réédition, 2000,LXXX-219 p + 7 f. (illustrations) ;édition établie, présentée et annotéepar Jean Levasseur.

Cette réédition du roman du pasteurJoseph Provost est à saluer d’une pierreblanche. Il est rare qu’on consacreautant de soin à la réédition d’uneœuvre littéraire écrite par un pasteurprotestant au siècle dernier et qu’onavait alors sans vergogne passée soussilence parce qu’elle ne cadrait pas avecl’idéologie cléricale dominante et, biensûr, elle n’avait jamais été rééditée.Nous devons cette réalisation aux Édi-tions de la Huit qui se consacrent dansune de leurs collections à l’édition ou àla réédition d’œuvres québécoises du19e siècle mal connues, introuvables ou

trop injustement oubliées. C’est le casde cette longue nouvelle de Provostd’abord éditée par Laurent E. Rivard,dont nous parlons justement dans cespages et qui a été le premier rédacteurde L’Aurore.

Jean Levasseur qui s’est chargé decette présentation critique est profes -seur au département d’études françaiseset québécoises de l’université Bishop’s.Il a publié plusieurs études et comptesrendus critiques de littérature, notam-ment dans la revue Études francophones,et s’intéresse à l’histoire du romanquébécois.

Le roman de Provost parait en1881 et, malgré ses indéniables qualitéslittéraires, passera inaperçu. Ce romantrace un portrait désavanteux du clergécatholique qui domine le paysage de sonultramontanisme radical. Il est mal venude présenter une image du curé fouillantdans les consciences et dominant la viemême du couple par le biais du confes-sionnal. Chiniquy à l’époque avait dé -noncé cette intrusion et Provost enmontre le côté dévastateur à son tour. Ils’agit bien sûr d’un couple mixte où leprotestant isolé de sa communauté deréférence se verra exclu du village où ilhabite et condamné à l’exil. A l’imagede bon nombre de ses compatriotes.On sait qu’à la fin du 19e siècle, il exis-tait autant de paroisses protestantesfrancophones aux États-Unis qu’auCanada.

Le roman lui-même qu’on lit avecplaisir est présenté avec des notes nom-breuses et détaillées (aussi longues quele roman lui-même) qui nous expli -quent ici le contexte, là le sens duvocabulaire utilisé, ailleurs les enjeuxdramatiques de la narration. On saisitmieux à travers ce roman la lutte bru-tale entre les deux philosophies reli -gieuses : le catholicisme, avec ses saints,ses images pieuses et sa hiérarchie souil-

lée par l’appât de l’or et sa soif de pou-voir, et le protestantisme, qui prône laliberté de l’individu et le droit de tousà lire la Bible. Il est donc extrêmementintéressant de voir comment le roman -cier tisse sa trame et amène le lecteur àvivre le conflit quotidien entre ces deuxvisions religieuses de l’époque.

Dans une longue introduction de quelque quatre-vingts pages, JeanLevasseur nous retrace avec soin lesorigines du protestantisme au Québec,son développement à travers les sociétésmissionnaires et sa précaire conditiondans la société québécoise du 19e siècleet ses radicaux ultramontains. Elle meten évidence les qualités humaines et lit-téraires de l’œuvre et sa signification.Cette présentation basée sur des re -cherches soignées comprend aussi unebiographie du pasteur Provost, pro-fesseur au Collège protestant françaisde Springfield et éditeur du Citoyenfranco-américain, journal qui tiraitalors à 1800 exemplaires, mais dont ilne reste presque rien. Sa passion pourl’histoire est bien connue et se réflètedans ses nombreux écrits.

C’est un des intérêts particuliers dece livre de nous fournir de nombreuxdocuments de Provost dont certainsinédits qui témoignent de sa philoso-phie et de ses perspectives intellec -tuelles : Calvin, l’Aveuglement spirituel,les Colonies huguenotes des États-Unis, la présentation des Chants évan -géliques, des biographies de JeanVernier, Marc Ami, Fred Van Bueren,Jean Cornu, Charles Chiniquy, JosephGuibord et d’autres textes encore, par-fois insolites comme Le Bicycle.

Nous ne pouvons que nous réjouird’une telle publication et toute per-sonne de la société le moindrementintéressée par l’histoire du protes-tantisme au 19e siècle y trouvera sonprofit. Cette édition n’est pas qu’uneprésentation littéraire et elle fourmillede détails peu connus ou d’écrits rares.Aussi ce livre devrait-il faire normale-ment partie de la bibliothèque de ceuxqui s’intéressent au protestantismefrançais au Québec et aux États-Unis.Et bravo aux Editions de la Huit quiont su rendre possible une telle réali-sation.

Jean-Louis Lalonde

L’HISTOIREQUI S’ÉCRIT

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Nouvelles de la Société

Du cultuel au culturelUn mot pour souligner la réussite du colloque : «Le patri-moine religieux du Québec : de l’objet cultuel à l’objet cul-turel » qui s’est tenu à Québec les 12, 13 et 14 novembredernier. Alors qu’on attendait une centaine de participants, ilen est venu plus du double et le colloque s’est déplacé àl’église Saint-Dominique pas très loin du Musée du Québecoù il avait d’abord été prévu. Ce colloque international aexaminé tour à tour des aspects du patrimoine religieux et saconservation, le passage d’éléments du patrimoine religieux àune autre fonction, muséale par exemple ou laïque, les défisde la conservation et finalement les dimensions du patri-moine immatériel (traditions et savoir-faire propres à descommunautés données).Si les échanges concernant le patrimoine catholique furent

nombreux, soulignons que dès le départ les organisateurs ducolloque ont tenu compte du patrimoine protestant etplusieurs intervenants en ont évoqué les problèmes, dontMarie-Claude Rocher qui y a fait bonne figure. Et Jean-LouisLalonde a tenu à y être présent comme secrétaire de laSociété d’histoire. Le programme dense a permis d’explorerde nombreuses pistes de solution à un problème lui-mêmecomplexe. Nous n’en disons pas davantage car notreprochain numéro devrait donner du colloque un compte-rendu détaillé sur plusieurs pages. J.L.L.

ISSN 1712 - 5898Dépôt légal : Bibliothèque nationaledu Québec et Bibliothèque nationaledu Canada

POUR COMMUNIQUER AVEC LA SOCIÉTÉ [email protected] ou Richard Lougheed : (514) 526-2003, poste 28

Responsables du BulletinJean-Louis Lalonde : (514) 733-1783 Alain Gendron : (450) 447-7608

Conférence de Robert Larin à la SHPFQ Né à Montréal en 1947, Robert Larin est l’auteur de plusqu’une quinzaine de livres, dont plusieurs en littératurejeunesse, de quelques études littéraires et de nombreuxarticles surtout consacrés à l’histoire de la population dela Nouvelle-France. Il a enseigné durant une vingtained’années mais il est maintenant chercheur, historien-con-seil, auteur et rédacteur à la pige. Il est membre de notresociété d’histoire depuis les débuts et la soutient par sagénéreuse contribution.Détenteur d’un doctorat en histoire de l’Université de

Montréal, il a notamment publié La contribution duHaut-Poitou au peuplement de la Nouvelle-France(Editions d’Acadie, 1995), Brève Histoire des protestantsen Nouvelle-France et au Québec (XVIe -XIXe siècles)(Editions de la Paix, 1998) et Brève histoire du peuple-ment européen en Nouvelle-France (Editions du Sep -tentrion, 2000). Les Canadiens passés en France après laConquête, un portrait vu de la Guyane (1754-1805) estactuellement sous presse aux Editions du Septentrion.Sa conférence sur les Huguenots en Nouvelle-France

présente de façon nouvelle le phénomène de l’immigra-tion protestante dans la colonie. La religion «prétendu-ment réformée» était-elle légalement interdite au Canada?Les immigrants réformés y venaient-ils pour y trouver unrefuge et y pratiquer leur religion ou cette question était-elle secondaire dans leur choix? Y avait-il une si grande différence entre colons catholiques et protestants ? Voilàbien des questions auxquelles notre conférencier sauraapporter des réponses nouvelles. Faites-la connaîtreautour de vous et venez nombreux à cette quatrième con-férence de la Société d’histoire. J.L.L.

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DANS LE CADRE DES CONFÉRENCES DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU PROTESTANTISME FRANÇAIS AU QUÉBEC

ROBERT LARINDocteur en histoire, chercheur en généalogie

spécialiste de l’histoire de la population en Nouvelle-Franceauteur de nombreux ouvrages sur le sujet

nous entretiendra de

L’immigration protestante au Canada avant 1760,davantage issue d’un contexte sociopolitique que strictement religieux

SAMEDI 12 FÉVRIER À 15 HEURESAU SOUS-SOL DE L’ÉGLISE PRESBYTÉRIENNE SAINT-LUC

5790, 17e AVENUE, MONTRÉAL