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1 Bulletins économiques 28 septembre 2015 Les derniers indicateurs envoient des signaux mitigés à propos de la conjoncture belge. Les indicateurs de confiance accusent un recul imputable à l’évolution économique et géopolitique internationale. Nombreux sont ceux que l’essoufflement de la croissance dans les économies émergentes - la Chine en particulier - préoccupe. Son impact sur l’activité économique en Belgique devrait toutefois rester limité. Nos exportations vers ces marchés sont en effet bien moindres que celles à destination des pays développés et des autres pays de l’UE en particu- lier. Celles-ci ont d’ailleurs fortement augmenté cet été. Les indicateurs du marché du travail continuent d’annoncer de nouvelles créations d’emplois et une embellie conjoncturelle se des- sine dans le secteur de la construction. Nous avons, il est vrai, abaissé notre estimation de la croissance 2016 à 1,6%, mais celle-ci reste supérieure aux prévisions du consensus (1,5%) et du Bureau fédéral du Plan (1,3%). Le ralentissement de la croissance chinoise n’est pas contagieux Selon les derniers chiffres du PIB, le redressement économique modéré de la zone euro s’est poursuivi au printemps. La crois- sance du PIB réel s’est établie pour le deuxième trimestre à 0,4% (en termes non annualisés), soit un taux presque compa- rable à celui des deux trimestres précédents. Depuis l’amorce de la reprise début 2013, l’activité économique cumulée de la zone euro n’avait encore progressé que de 2,4%, soit moins de la moitié de la croissance économique des États-Unis pendant cette période (5,6%), ce qui illustre le caractère relativement modeste du renouveau conjoncturel européen. Avec une crois- sance d’également 0,4% pour le deuxième trimestre, l’écono- mie belge réalise une performance conforme à celle de la zone euro dans son ensemble. L’expansion du premier trimestre a été revue à la hausse de 0,3% à 0,4%. Parmi les pays voisins, l’Allemagne s’est elle aussi inscrite dans la moyenne (+0,4%), mais les Pays-Bas (+0,1%) et surtout la France (0,0%) ont déçu. Dans le sud, l’Espagne a créé la surprise (+1,0%) après avoir déjà signé d’excellentes performances durant les trimestres précédents. L’économie espagnole, qui est aujourd’hui l’une des plus vigoureuses de la zone euro, cueille manifestement les fruits des réformes qu’elle s’est imposé ces dernières années. Le rôle essentiel de la consommation privée en tant que moteur de la croissance européenne est une bonne nouvelle. Cette dynamique interne positive est un élément majeur. Ces deux derniers trimestres, la croissance s’est en effet considérable- ment essoufflée dans les économies émergentes - en Chine en particulier -, ce qui s’est d’ailleurs déjà traduit dans le volume du commerce mondial, dont la dynamique de croissance s’est effondrée durant le printemps et l’été. Les marchés émergents souffrent de la faiblesse des prix des matières premières et de l’énergie, qui frappe les pays exportateurs de matières premières, ainsi que de la fuite des capitaux consécutive à l’anticipation d’un éventuel revirement de la politique moné- taire de la Réserve fédérale. Cette sortie des capitaux y génère la dépréciation des cours de change, l’inflation importée, la hausse des taux d’intérêt et, en fin de compte, le ralentissement de la croissance. Cette situation fait craindre une décélération marquée de la croissance dans les économies développées. Les PERSPECTIVES ÉCONOMIE BELGE La reprise se poursuit malgré les ratés de la croissance dans les marchés émergents

Bulletins économiques · 2015. 10. 7. · 2 Bulletins économiques derniers PMI de la zone euro montrent toutefois que cela n’est pas le cas pour l’instant. L’impact direct

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Bulletins économiques 28 septembre 2015

Les derniers indicateurs envoient des signaux mitigés à propos de la conjoncture belge. Les indicateurs de confiance accusent un recul imputable à l’évolution économique et géopolitique internationale. Nombreux sont ceux que l’essoufflement de la croissance dans les économies émergentes - la Chine en particulier - préoccupe. Son impact sur l’activité économique en Belgique devrait toutefois rester limité. Nos exportations vers ces marchés sont en effet bien moindres que celles à destination des pays développés et des autres pays de l’UE en particu-lier. Celles-ci ont d’ailleurs fortement augmenté cet été. Les indicateurs du marché du travail continuent d’annoncer de nouvelles créations d’emplois et une embellie conjoncturelle se des-sine dans le secteur de la construction. Nous avons, il est vrai, abaissé notre estimation de la croissance 2016 à 1,6%, mais celle-ci reste supérieure aux prévisions du consensus (1,5%) et du Bureau fédéral du Plan (1,3%).

Le ralentissement de la croissance chinoise n’est pas contagieux

Selon les derniers chiffres du PIB, le redressement économique modéré de la zone euro s’est poursuivi au printemps. La crois-sance du PIB réel s’est établie pour le deuxième trimestre à 0,4% (en termes non annualisés), soit un taux presque compa-rable à celui des deux trimestres précédents. Depuis l’amorce de la reprise début 2013, l’activité économique cumulée de la zone euro n’avait encore progressé que de 2,4%, soit moins de la moitié de la croissance économique des États-Unis pendant cette période (5,6%), ce qui illustre le caractère relativement modeste du renouveau conjoncturel européen. Avec une crois-sance d’également 0,4% pour le deuxième trimestre, l’écono-mie belge réalise une performance conforme à celle de la zone euro dans son ensemble. L’expansion du premier trimestre a été revue à la hausse de 0,3% à 0,4%. Parmi les pays voisins, l’Allemagne s’est elle aussi inscrite dans la moyenne (+0,4%), mais les Pays-Bas (+0,1%) et surtout la France (0,0%) ont déçu. Dans le sud, l’Espagne a créé la surprise (+1,0%) après avoir déjà signé d’excellentes performances durant les trimestres

précédents. L’économie espagnole, qui est aujourd’hui l’une des plus vigoureuses de la zone euro, cueille manifestement les fruits des réformes qu’elle s’est imposé ces dernières années.

Le rôle essentiel de la consommation privée en tant que moteur de la croissance européenne est une bonne nouvelle. Cette dynamique interne positive est un élément majeur. Ces deux derniers trimestres, la croissance s’est en effet considérable-ment essoufflée dans les économies émergentes - en Chine en particulier -, ce qui s’est d’ailleurs déjà traduit dans le volume du commerce mondial, dont la dynamique de croissance s’est effondrée durant le printemps et l’été. Les marchés émergents souffrent de la faiblesse des prix des matières premières et de l’énergie, qui frappe les pays exportateurs de matières premières, ainsi que de la fuite des capitaux consécutive à l’anticipation d’un éventuel revirement de la politique moné-taire de la Réserve fédérale. Cette sortie des capitaux y génère la dépréciation des cours de change, l’inflation importée, la hausse des taux d’intérêt et, en fin de compte, le ralentissement de la croissance. Cette situation fait craindre une décélération marquée de la croissance dans les économies développées. Les

PERSPECTIVES ÉCONOMIE BELGELa reprise se poursuit malgré les ratés de la croissance dans les marchés émergents

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Bulletins économiques

derniers PMI de la zone euro montrent toutefois que cela n’est pas le cas pour l’instant.

L’impact direct de la baisse de régime des pays émergents sur l’économie belge reste, semble-t-il, également limité. L’essentiel des exportations belges (plus de 80%) restent destinées aux économies développées, plus particulièrement aux autres États membres de l’Union européenne (73%). Seuls 2% concernent la Chine (graphique 1). Récemment, nos exportations à destina-tion de pays situés en dehors de l’Union européenne se sont, il est vrai, tassées, mais celles vers les pays de l’Union se sont en revanche fortement accélérées (graphique 2). Les exportations belges profitent par ailleurs du redressement progressif de la compétitivité, notamment attribuable au maintien de la modé-ration salariale. Selon Eurostat, la variation annuelle des coûts salariaux horaires belges n’est ressortie au deuxième trimestre qu’à +0,1%, contre +3,1% en Allemagne et +1,6% dans l’en-semble de la zone euro.

Le marché du travail tourne à plein régime

Sur le marché intérieur, la consommation des ménages reste soutenue par l’amélioration de la situation sur le marché du tra-vail. Depuis l’automne 2013, quelque 50 000 emplois nets ont été créés dans notre pays. Les créations d’emplois concernent, il est vrai, exclusivement le secteur des services. Dans l’industrie manufacturière, 25 000 emplois ont en fin de compte été perdus pendant cette période (graphique 3). Ces destructions d’emplois s’expliquent partiellement par la tendance structurelle sous-jacente de la désindustrialisation, mais elles montrent également que la reprise industrielle reste vulnérable. Selon les chiffres d’Eu-rostat corrigés des variations saisonnières, le taux de chômage belge est déjà retombé d’un sommet de 8,7% en mars à 8,5% en juillet. La baisse qui s’est amorcée est totalement attribuable aux jeunes. Le taux de chômage chez les moins de 25 ans s’est établi en juillet à 18%, contre 23,5% en janvier 2014. Les indica-teurs avancés, parmi lesquels les postes vacants reçus et le travail intérimaire, annoncent entre-temps un nouveau redressement

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Uitvoer naar China (waarde, jaarwijz. in %, 3m voortschrijdend)Uitvoer China in % totale uitvoer (rechtse as)

Exportations vers la Chine (valeur, variation annuelle en %, moyenne mobile à trois mois, échelle de gauche) Exportations vers la Chine en % des exportations totales (échelle de droite)

Graphique 1 - Des exportations belges plutôt limitées vers la Chine

Total Construction Agriculture Services Industrie manufacturière

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Graphique 3 - Créations d’emplois exclusivement dans le secteur des services

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Ontvangen vacatures (Vlaanderen, jaarwijz. in '000, linkse schaal)

Uitzendarbeid (België, Federgon-index, gem. 2005-2015=100)

Graphique 4 - Les indicateurs avancés annoncent un nouveau redressement du marché du travail

Emplois vacants reçus (Flandre, variation annuelle en ‘000, échelle de gauche) Travail intérimaire (Belgique, indice Federgon, moyenne 2005-2015 = 100, échelle de droite)

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Export orders (verwerkende nijverheid, NBB, rechtse as)Uitvoer intra EU (waarde, jaarwijz. in %, 3m voortschrijdend)Uitvoer buiten EU (waarde, jaarwijz. in %, 3m voortschrijdend)

Exportations au sein de l’UE Exportations en dehors de l’UE

Graphique 2 - Fossé entre exportations belges dans et en dehors de l’Union européenne

(valeur, variation annuelle en %, moyenne mobile à trois mois)

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du marché du travail dans les trimestres à venir (graphique 4). La modération salariale, le glissement de la fiscalité du travail et les mesures des autorités régionales en matière d’emploi favorisent les créations d’emplois. Celles-ci sont en revanche freinées par la diminution de l’emploi dans la fonction publique et une expan-sion plus limitée des emplois titres-services.

La progression de l’emploi va soutenir l’évolution des revenus des ménages cette année et l’an prochain, mais la politique de modération salariale va dans le même temps tempérer la hausse des revenus. Compte tenu de la basse inflation, l’aug-mentation des revenus réels atteindra encore 1,4% en 2015. Nous estimons que l’inflation va grimper à 1,5% (cf. infra) en 2016 de sorte que l’augmentation des revenus réels se limi-tera à environ 0,8%. Étant donné que le taux d’épargne des ménages devrait, selon nous, continuer à baisser, la dynamique de consommation reste positive (graphique 5). La dégradation manifeste de la confiance des consommateurs ces derniers mois est surtout imputable aux récents développements géo-politiques et économiques à l’échelon international (volatilité boursière, crainte d’un premier relèvement de taux de la Fed et atterrissage forcé de l’économie chinoise, peur de voir l’afflux de réfugiés compliquer la recherche d’un emploi). Elle est sans doute temporaire. Un signal positif sur le plan de la consom-mation est le redémarrage des ventes de voitures durant l’été. Parallèlement à celui-ci, le crédit à la consommation a égale-ment bondi ces derniers mois (voir encadré en page 4-6). Après un mauvais premier trimestre, les ménages ont à nouveau investi davantage dans la construction résidentielle au deuxième trimestre. Le secteur de la construction est en train de combler l’écart avec les autres secteurs (graphique 6). Il est frappant de constater qu’en 2015, la demande de prêts hypothécaires est jusqu’ici restée soutenue, malgré la diminution du bonus logement en Flandre au début de cette année. Le crédit aux entreprises augmente entre-temps quelque peu. La Bank Lending Survey de la BNB révèle même une reprise en force de la demande

de crédits (graphique 7). Au cours des derniers trimestres, les investissements des entreprises ont connu une évolution volatile, imputable à des achats exceptionnels en 2014 et 2015 de navires et de brevets, qui sont importés et n’ont donc aucun impact sur le PIB. Même apurés de ces achats, les investissements ont été un moteur essentiel de la croissance belge. L’octroi de crédits et le taux d’utilisation des capacités, actuellement supérieur à sa moyenne à long terme, suggèrent une nouvelle croissance des investissements dans les trimestres à venir. L’amélioration générale du climat entrepreneurial ressort de l’évolution récente du nombre de faillites d’entreprises. Après une hausse impu-table à des facteurs exceptionnels (cf. le numéro de juin de nos Perspectives économiques pour la Belgique), le nombre de faillites est reparti à la baisse en août sur une base annuelle.

L’inflation s’accélère

Selon nous, l’économie belge devrait progresser cette année et l’an prochain de respectivement 1,3% et 1,6%. Pour 2016, il

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Graphique 5 - Tendance baissière du taux d’épargne des ménages

(en % du revenu disponible)

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Kredietverlening aan niet-financiële ondernemingen (jaarwijz. in %)Indicator kredietvraag bedrijven (Bank Lending Survey, rechtse schaal)

Graphique 7 - L’octroi de crédits aux entreprises augmente à nouveau

Octroi de crédits aux entreprises non financières (variation annuelle en %, échelle de gauche)

Indicateur de la demande de crédits des entreprises (Bank Lending Survey, échelle de droite)

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Verwerkende nijverheidBouwsector

Graphique 6 - L’indicateur conjoncturel de la BNB annonce un redémarrage de la construction

(écart-type de la moyenne à LT)

Industrie manufacturière Secteur de la construction

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Bulletins économiques

s’agit là d’une prévision un peu moins élevée que précédem-ment, mais elle reste supérieure à celle du consensus (1,5%) et du Bureau fédéral du Plan (1,3%) compte tenu de notre vision un peu plus optimiste de l’économie de la zone euro et de l’Allemagne. Il n’empêche que notre scénario conjoncturel est également tributaire de risques non négligeables. Le risque majeur réside dans un ralentissement de la croissance des éco-nomies émergentes plus grave que prévu et son extension au reste du monde. Le sursaut de volatilité que cela risquerait de déclencher sur les marchés financiers pourrait avoir un effet indésirable sur la confiance. Un autre risque, spécifique à la Belgique, est la spirale négative qui se solderait par des résul-tats budgétaires extrêmement décevants. La nécessité de réa-liser de nouvelles économies pourrait comprimer la croissance, avec de nouvelles retombées sur le budget.

L’inflation belge a progressé en août à 0,9%, ou à 0,8% selon l’indice harmonisé. Elle s’éloigne ainsi largement des chiffres négatifs qu’elle affichait encore au début de cette année et elle est également nettement supérieure à celle de la zone euro

(0,1%) et des pays voisins (en moyenne 0,2%). La hausse de l’in-flation s’explique d’une part par la baisse plus limitée des prix des sources d’énergie, essentiellement par suite de la suppression de l’effet sur l’index de la baisse de la TVA sur l’électricité pour les ménages en avril dernier. Les prix des produits frais (les ‘produits alimentaires non traités’) ont en outre flambé ces derniers mois (graphique 8). Nous pensons que l’inflation va poursuivre sa pro-gression pour s’établir en moyenne à 1,5% en 2016. Cette évo-lution a deux explications. Notre prévision tient compte d’un prix du baril de pétrole de 60 USD et d’un cours de change de l’euro de 1,05 USD par EUR d’ici la fin 2016. Ceux-ci impliquent une nouvelle variation annuelle positive du prix du pétrole en EUR, ce qui stimule l’inflation (graphique 9). L’augmentation de la TVA sur l’électricité, déjà entrée en vigueur en septembre, va en outre doper l’inflation moyenne en 2015 et 2016 de respectivement 0,1 et 0,3 point de pourcentage. Enfin, d’autres hausses de prix dans le cadre du virage fiscal (taxe sur les sodas et hausse des accises sur l’alcool et le tabac) vont également alimenter l’inflation. Johan Van Gompel

[email protected]

Lien entre le crédit à la consommation et la conjoncture

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Nationale consumptieprijsindexOlieprijs (in EUR, rechtse as)

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Graphique 9 - L’évolution du prix du pétrole stimule l’inflation

(variation annuelle en %)

Indice des prix à la consommation national (échelle de gauche) Prix du pétrole (Brent, par baril, en EUR, échelle de droite)

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Niet-bewerkte levensmiddelenEnergiedragers (rechtse as)

Graphique 8 - Évolution des prix des composantes volatiles de l’IPC

(variation annuelle en %)

Produits alimentaires non traités (échelle de gauche) Sources d’énergie (échelle de droite)

Pour leurs dépenses de consommation, les ménages recourent souvent au crédit en plus de leur revenu disponible. Ils empruntent notamment pour compenser une baisse temporaire de leurs reve-nus ou faire face à des difficultés tout en préservant leur style de vie. Ils s’endettent également pour améliorer leur style de vie actuel en consommant davantage et ce, parce qu’ils visent un modèle de consommation stable, correspondant aux moyens financiers dont ils espèrent pouvoir disposer à l’avenir. Généralement, il s’agit de biens de consommation durables, pour l’achat desquels ils n’ont pas les moyens financiers nécessaires actuellement.

Par rapport au crédit hypothécaire, l’endettement des ménages belges par le crédit à la consommation a été plutôt limité ces

quinze dernières années. Fin 2014, la dette hypothécaire en cours a atteint près de 80% de leur revenu disponible, soit près de deux fois plus qu’à la fin des années 1990. L’encours de crédits à la consommation est en revanche resté stable à moins de 10% du revenu disponible (graphique 1). Selon les chiffres de la BCE, l’encours de crédits à la consommation par rapport au revenu disponible n’est plus faible qu’en Irlande et dans les pays baltes. Il est d’un tiers plus élevé dans l’ensemble de la zone euro qu’en Belgique.

L’essentiel des crédits à la consommation nouvellement attribués (soit la ‘nouvelle production’) concerne les prêts à tempérament, suivis par les ouvertures de crédit (surtout via les cartes de paie-

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ment) et dans une moindre mesure les ventes à tempérament. L’an dernier, 4,7% des dépenses de consommation ont été financées par ces formes de crédit en Belgique. Les biens et les services les plus achetés à crédit sont les meubles et les appareils ménagers, les véhicules (voitures, motos, etc.), l’électronique (TV, ordinateurs, etc.), les biens de loisirs durables (instruments de musique, cara-vanes, bateaux, etc.) et les voyages organisés. Le rapport entre le crédit à la consommation nouvellement octroyé et l’ensemble des dépenses de ces biens et services a atteint ces dernières années un peu plus de 50%, soit moins qu’avant la crise financière, lorsque ce rapport atteignait un sommet à 60% (graphique 2).

Les biens et services souvent achetés à crédit mentionnés ci-des-sus représentent ensemble près de 10% de la consommation totale des Belges. En soi, cela paraît peu, mais étant donné que la consommation privée constitue une large part du PIB (environ 53%), l’importance économique du crédit à la consommation n’est certainement pas négligeable. Dans la pratique, la crois-sance du crédit à la consommation nouvellement octroyé affiche un caractère procyclique. Cela signifie que les périodes de forte

croissance économique vont généralement de pair avec un accroissement de l’endettement et vice versa (graphique 3). Le rapport connaît deux dynamiques sous-jacentes qui s’autoali-mentent. D’une part, l’octroi de crédit soutient la consommation privée et donc la croissance du PIB réel. D’autre part, l’activité économique (croissance du PIB) génère des revenus pour les ménages, ce qui peut ensuite influencer la prise de crédit.

En Belgique, la prise de crédit des ménages n’est pas inverse-ment proportionnelle à leur revenu disponible, à l’inverse de ce que la motivation mentionnée plus haut laisse supposer. Les ménages (et les prêteurs) semblent particulièrement tentés de recourir davantage au crédit à la consommation (emprunter) en phases de conjoncture haussière, lorsque la croissance de leurs revenus est plus importante (graphique 4). Il en avait également

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Graphique 1 - Encours de crédits des ménages belges(en % du revenu disponible)

Crédits à la consommation Crédits hypothécaires

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Graphique 2 - Financement de la consommation par le biais du crédit à la consommation

(production de crédits à la consommation en % des dépenses de consommation)

Crédit en % des dépenses totales (échelle de gauche) Crédit en % des dépenses des biens et services les plus achetés à crédit (échelle de droite) (*)(*) (*) Meubles, appareils ménagers, véhicules particuliers, électronique, biens de loisirs dura-bles, voyages organisés

Source : UPC, statistiques de la BNB

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Graphique 3 - Caractère procyclique des crédits à la consommation

(variation annuelle réelle en %)

Crédits à la consommation (nouvelle production, échelle de gauche) Croissance du PIB (échelle de droite)

Source : UPC, statistiques de la BNB

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Graphique 4 - Crédit à la consommation et revenu des ménages

(variation annuelle réelle en %)

Crédits à la consommation (nouvelle production, échelle de gauche) Revenu disponible (échelle de droite) Dépenses de consommation des biens et services les plus achetés à cré- dit (échelle de gauche) (*)(*) Meubles, appareils ménagers, véhicules particuliers, électronique, biens de loisirs durables, voyages organisés

Source : UPC, statistiques de la BNB

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COMPTES NATIONAUX (croissance réelle en %) 2012 2013 2014 2015 2016

Consommation privée 0,8 0,3 0,9 2,1 1,3Consommation publique 1,5 1,1 1,0 0,3 0,1Investissements en capital fixe 0,0 -2,1 5,1 1,9 -0,7

Investissements des entreprises -0,3 -1,2 6,8 2,6 -1,5Investissements publics 3,4 -4,3 4,3 1,0 -0,7Investissements en construction -0,5 -3,5 0,7 0,2 1,3

La demande intérieure finale (hors variation des stocks) 0,8 0,0 1,9 1,6 0,5Variation des stocks (contribution à la croissance) -0,7 -0,3 -1,5 0,1 0,0Exportations de biens et de services 1,9 2,9 3,8 4,1 5,5Importations de biens et de services 1,8 1,7 3,6 4,6 4,4

Produit intérieur brut (PIB) 0,1 0,3 1,1 1,3 1,6

Revenu disponible des ménages -0,1 -0,2 2,2 1,4 0,8Taux d'épargne brut des ménages (en % des revenus disponibles) 13,9 13,5 14,5 13,7 13,2

INDICATEURS D’EQUILIBRE et TAUX 2012 2013 2014 2015 2016

Inflation (hausse annuelle moyenne, en %)Prix à la consommation 2,8 1,1 0,3 0,5 1,5Indice santé 2,6 1,2 0,4 0,9 1,6Finances publiques (en % du PIB, avec les politiques actuelles)Solde de financement -4,1 -2,9 -3,2 -2,5 -2,2Solde primaire -0,8 0,2 -0,2 0,2 0,3Dette publique 103,9 104,4 106,6 106,9 106,7Marché du travailEmploi intérieur (variation en cours d’année, en ‘000) -4,2 -4,9 24,2 40 50Taux de chômage (fin d’année, définition Eurostat) 8,4 8,5 8,5 8,3 8,0Compte courant (en % du PIB) -0,7 -0,2 1,6 3,2 4,0Prix des maisons (variation au cours de l’année, Eurostat,en %) 2,2 1,2 -0,5 -4,0 -1,0Taux (fin d’année)Taux d’intérêt à dix ans (en %) 2,1 2,6 0,8 1,25 1,65Différentiels de taux d’intérêt avec l’Allemagne (en points de base) 75 62 25 25 15

Bulletins économiques

été ainsi durant les années qui ont précédé la récente crise financière. Pendant les années de crise 2008-2009, l’indexa-tion automatique des salaires, la sécurité sociale généreuse et la création d’emplois subsidiés ont soutenu la croissance des revenus et la consommation des ménages. Toutefois, la prise de crédit a alors subitement plongé, en phase avec l’effondre-ment de la confiance des consommateurs. En 2010-2011, les ménages ont compensé la diminution de leur revenu disponible en recourant à nouveau davantage au crédit. Une part impor-tante de la prise de crédit concernait alors l’achat de voitures neuves, encouragé par les autorités par le biais d’une ristourne directe sur les véhicules respectueux de l’environnement. Lorsque la crise a connu un deuxième épisode dans la zone euro et que la situation conjoncturelle s’est à nouveau détério-rée en 2012, la prise de crédit s’est effondrée pour se redresser par la suite. Les chiffres mensuels les plus récents montrent même une solide progression du nombre de crédits, en phase avec l’amélioration des ventes de voitures (graphique 5).

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Graphique 5 - Crédit à la consommation, ventes de voitures et confiance des consommateurs

Prêts et ventes à tempérament (nombres, variation annuelle en %, moyenne mobile à 6 mois) Ventes de voitures (variation annuelle en %,moyenne mobile à 6 mois) Confiance des consommateurs

Source : UPC, statistiques de la BNB

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