TS MARTIAUX D'AUJOURD'HUI

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Judo : Interview

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EDITO

Couverture conçue etréalisée spécialementpour BUSHIDO, par lepeintre ClaudeGiordano.Photo : Philippe MouluMannequin : FrancisSaget (2" dan de Kendoau SanShin Dojo)Article sur la" peinture sur corps " en page

40 Wushu

Pour bien démarrer cette nouvelle année87, BUSHIDO vous propose ce moi-ci unnuméro plein de "découvertes" qui ontpermis à notre équipe de Rédaction devous offrir des reportages tout à fait iné-dits. Tels que:- L'arrivée en France le 26 décembre deMaître YUAN HONG HAÏ Fondateur enChine de l'école Wu-Shu à l'universitéFudan de Shangaï.- A l'Est... du nouveau : L'Aïkido pratiquéquasi-clandestinement en Bulgarie.— La science des Mudra... "pacte avecl'esprit".- Un entretien inédit du grand maîtred'Aïkido Saïto MORIHIRO, réalisé en 1979par notre confrère japonais la revue AIKI-NEWS.Des exclusivités passionnantes, mais quine doivent pas faire oublier vos rubriquestant attendues: la chronique de KenjiTOKITSU et la suite de l'article de maîtreHenri PLÉE sur les Kakuto BUGEI. Ouencore, un article passionnant sur le IAI,une rencontre avec Maître GOUILLON dela Fédération de VOVI IMAM, et un nouvelarticle sur le Kl de Michel RANDOM.Depuis longtemps nous n'avions pas, oupeu, parlé de Judo, ce mois-ci BUSHIDO arencontré Jean-Luc ROUGE pour parlerdu Judo d'aujourd'hui mais aussi dedemain.Dans le numéro précédent de BUSHIDOnous vous annoncions, dans le détail, ledémarrage des émissions hebdomadai-res sur la F.M., ça y est, le jour J est arrivé,dès la semaine du 12 au 15 janvier, la pre-mière émission sera diffusée sur 26Radios Locales Privées, vous trouvereztous les détails en page 28.Comme vous le constatez, une année quidémarre de façon martiale pour votremagazine BUSHIDO... Alors, à nouveau,tous nos vœux de Budoka pour 1987.

BUSHIDO est édité par Conseil-Diffimon-Promotion 25, avenue RavmondPoincaré 75116 PARIS. Tel : 47.27.09-22.Directeur de la Publication : Christian DURAND.Directeur du Comité de Rédaction : François BRIOUZE.Maquette: MichelLÉVY.Secrétaire de Rédaction : Rebecca DUBOIS.Photographe : Jean Cousseau, Michel Augier.Photogravure :TRISKEL,Photocomposition : A.GRAPHIC.Imprimé parEDICIS, Z.ï. la Petite Montagne, 43, rue de Peivoux 91019 EWY.Distribution N.M.P.P. N° de Commission Paritaire : 65652.

le sont pas rendus et leurenvoi implique

Les prix peuvent être soumis à de légères variations. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est interdite. Ils sont la propriété'exclusive de BUSHIDO qui se réserve

La science secrète des maîtres du Budoe furent les brahmanes (2) indo-aryens de l'Asie centrale quiapportèrent en Inde la science desMudra : véritable alphabet secret et

sacré, elle portait le nom de " senzar ". Déte-nue de tous temps par des spiritualistes,cette science permet de conduire le disciple àl'union avec la conscience cosmique. Hor-mis le fait que le mudra soit dépositaired'une grande puissance intrinsèque, il estnécessaire, pour que cette dernière puisseêtre libérée, que 1 action (mudra) soit enharmonie avec la parole juste (mantra) et lavision juste (mandala).Le bouddhisme Vajrayana fut le principalvéhicule de cette science qui, viale Thibet, laChine, se répandit aujapon àtravers les cou-rants bouddhiques sningon (3), tendaï (4)etshugendo (5).Système consistant à entrelacer les doigts,de manière à imiter les lettres sanscritesanciennes censées posséder un pouvoirvéritable, le méditant peut s'identifier àl'idéeque la lettre exprime, et à l'onde de fonmémanant du geste, matérialisant le pouvoirde cette lettre sanscrites (bija).Il existe quatre grands types de mudra.La première classe permet de s'identifier àune énergie (ou divinité) particulière en lavisualisant. La seconde classe représente unattribut spécial (épée de sagesse eken ; vase-byo ; lotus, sceptre...) La troisième classe serapporte à 1 expression intérieure desBouddha (amour, sagesse, compassion,volonté, intelligence, colère...). La qua-trième classe traduit visuellement l'essencedes paroles divines (mantra) et des lettres-germes (bija).Il existe dans le shugendo plus de quatrecents mudra, transmis oralement, unique-ment de maître à disciple.Un aparté à propos de cette transmission : denombreux ouvrages furent publiés sur cesujet dans le but d'informer et non d'ap-prendre. Il est impossible qu'un être n'ayantpas été initié aux secrets des mandala puisseespérer recevoir cette sdence, essentielle-ment religieuse.

par révérend Unkai,membre de la congrégation YamabushiHonzan Shugendo du temple Yakuoin deTakao San à Hachioji (Japon)En japonais, le terme sanscrit "mudra "seliïkei-in et signifie / faire un pacte avec l'es-prit. Le mudra est l'un des trois mystères(san mitsu)(1) dont l'union permet la réali-sation du soi divin.

Nombreux sont les laïcs qui désireraientrecevoir cet enseignement mais peu sontprêts à entrer sur la voie du cœur ; nul n'estdonc véritablement prêt.Dans le domaine des Arts Martiaux, quel-ques experts ayant obtenu la maîtrise deleur art ont acquis (dans un contexte reli-gieux) et maîtrisé cette science des mudra.

De tels êtres, dépassant le cadre restreint etlimitatif du Budo, ont eu accès à uneconnaissance plus subtile dont la manifesta-tion sur le plan physique fut la réalisation decertains pouvoirs par l'exécution de rituelssecrets employant les mudra: (kuji-kiri,kuji goshinpo, kujino in, takishugvo, goma-gyo, hiwatari...) Certains mudra furent

^ Le sceau effectué par ce moine est "h,ko" "revêtir l'armure". Hi signifie ''cou-vrir" et ko "armure". Le dieu des obsta-cles étant écarté, après avoir exécuté lekenjo binayakia mudra, le prêtre exécuteHi ko in pour se couvrir d'une armure afirde se rendre invulnérable. C'est pourquole sceau a la forme d'un casque (japo-nais). Il se fait avec les mains réunies, lesdeux derniers doigts repliés et couvert;par les pouces, les médius étendus SEtouchant par leurs extrémités et les inde)appliqués (ou non) forment deux cornesLes annulaires et les auriculaires, repliéidans l'intérieur des mains, figurent "Itcorps de l'officiant " et les pouces qui leirecouvrent symbolisent le " vide "; ce qusignifie que "le vide existe autour o'tprêtre". Les médius dressés figurendeux "grandes flammes activées par Itvent", que symbolisent les index, Ctsceau signifie donc que le corps de l'officiant est protégé par le vide et par uniflamme ardente; ce qui le rend inabordable et éloigne les démons, obstaclesau parcours "des chemins du bouddhisme ". Parfois ce mudra porte un autrtnom : Ketsou-go-shin (ou sammaya de Aformation du sceau de la défense dtcorps.)

incorporés dans les katapar les maîtres d'ar-mes du Japon. Certaines écoles du Budo etBuj utsu en ont conservé laforme extérieure,quant à la sève interne, seule une rechercheintérieure sincère (et guidée) permet d'enrévéler la " substantffique moelle". Cesmaîtres ne sont pas des anonymes :-senséi Moriheï Ueshiba, fondateur del'Aïkido fut dans le Wakavamaken initié parune femme Yamabushi au rituel duGumonji-ho.- senséiTakarnatsu de Togakure Ryu Bujin-kan était un moine TenoaL-senseï Tokuda, maître de Kyudo et sensëiYamagushi Gogen, 10f dan de Karaté sonttous deux des prêtres pratiquant le Zomitsu(ésotérisme mélangé de Shinto et Shu-gendo).- senséi Ogura, 10L dan hanshi de Karaté doest yamabushi ayant le rang de daï sendatsu.-senseï Awa et Ansawa, deux grandsmaîtres du Kyudo étaient profonoementreligieux. De même senséi Suhara, hanshide Kyudo, qui est supérieur du temple zend'Engakuji à Kamakurapei de Tokyo.L'un des derniers grands maîtres utilisantencore cette science au quotidien dans le butde soigner ses " frères " est senseï Otake (6),responsable de la Tenshin Shoden KatoriShinto Ryu.Dans un premier temps, le mudra déter-mine dans le corps énergétique et les systè-mes nerveux des réajustements dont lesbuts sont de remettre en activité les systè-mes endocrinien et sanguin."Lorsqu'un disciple s'élève en pureté, sesmains deviennent de puissants transmet-teurs d'énergie car les mains sont irradiéesen leur centre par un chakkra (centred'énergie) grâce auquel l'énergie divine del'esprit trouve (au moment opportun) sonchamp d'expression et de service. "Catalyseur d'énergie la main, est dans cer-tains rituels (nyasa) (7) un élément detransmission d'énergies particulières.La rnain possède un grand nombre de cor-respondances nerveuses dans le corps : cha-cun des dix doigts correspond à un organe,de même chaque doigt est en relation avecun des dix nerfs crâniens. De surcroît, lamain est la représentation de l'univers enréduction. La main gauche s'identifie aumandala (8) du "plan de la matrice(matière)" appelée taizokaï et la maindroite au mandala du "plan du diamant"(esprit) nommé kongokaï. L'union desdeux mains est symbolisée par le mudrachi-ken traduisant la connaissance duBouddha suprême : daïnichi nyoraï.Les grands maîtres, guérisseurs d'âmes et decorps, ont toujours su utiliser leurs mainspour accomplir certains rites ou appliquercertaines lois spirituelles. Le Christ rendit la

vue à un aveugle, le Bouddha Sakyamuniarrêta en levant la main l'éléphant saoul deDevadatha qui allait le renverser. A l'heureactuelle, en Inde, à Pudaparti, un grandmaître, l'Avatar Bagavan Sri Sathya SaïBaba accomplit des choses passant auxyeux de tous pour des miracles mais qui enréalité sont des preuves d'un pur amour.Appliquant la science des mudra, mantra etmandala, certains moines au Japon (et ail-leurs) accomplissent de petits prodiges:telékinésie, matérialisation, création de feuspontané, lévitation, guérison spontanée,méditation par moins quinze degrés dansune eau à trois degrés, marche purificatricesur des braises ardentes-Mais tout ceci doit être pris comme lesconséquences d'une réalisation intérieure etnon comme des buts à atteindre.Les mudra sont inopérants si les mains quiréalisent ne sont pas l'expression d'un êtredont l'âme s'exprime par le triple canal del'amour, la volonté et l'intelligence."Pour que la main acquière le pouvoir quiest le sien, il lui faut apprendre à donner etnon plus à recevoir. Cette main doit êtrechargé d'offrandes, elle doit être ouvertepour montrer qu'il n'existe en elle aucuneavidité, aucune haine. Le poing fermé surlui-même doit s'ouvrir pour qu'enfin lapaume soit inondée de lumière, laquelle,sous forme de rayons, se répandra sur lasouffrance des hommes. Cela doit être réa-lisé par tous ceux dont le vœu est de réaliserl'état de Bouddha. " Ceci fut écrit par un ini-tié, le lama Dwjal Kwool (9), nous pour-rions rajouter : et par tous ceux qui dans les

)»• Statue du Bouddha Sakyamuni effectuant le mudra de la méditation dans l'étade samadhi.

Arts Martiaux se prévalent, avec orgueil, dtitre d'expert ou de maître !Méditez cette réflexion d'un maître véritablqui nous dépasse tous par son immenssagesse. Que notre premier pas dans 1science secrète des mudra soit l'humilité.

Sylvain Guintard i

1 ) Sanmitsu : litter ; triple mystère :action - paroles - pensée -mudra - mantra - mandalaKei-in - Shingon - KannenLe triple mystère est l'un des points clés de la doctrine esttérique du bouddhisme Yajrayaiia.

2} Brahmanes : Cible de religieux en Inde regroupant ltprêtres de l'Hindouisme.

maître Kukaï

0) Senseï Otaké : Régent de l'école Tenshin Shoden KaroiShinto Ryu (seule école d'Arts Martiaux classée patrimoinculturel japonais par le gouvernement nippon). Otaksenseï a été élevé à la très haute distinction de " trésor naticnul vivant".Si ce n'est le nom (et un lien de parenté). cette école n'a riede commun, ni rien à voir avec celle du maître SugimCette dernière n'est que le pale reflet de la lune dans unmare, la lune n'étant que le rellet du soleil.

N'vasa : Rituel, onction, où le prêtre-oniciant impose semains et inscrit sur les centres d'énergie (chakkra) des ni1

afin que s ouvrent les "lotusS) Mandala : terme sanscrit désignant des peintures reprcsentant soit les inondes divins, soit la structure proionded

lama Ihvaj l Kool: hiérophante de la théosophi

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le 31 janvier et 1er février: Aïkido par J- Bonemaison

le 8 février: Armes chinoises par Georges Charles

le 21 et 22 février: Aïkido par Jacques Bonemaison

S. GuintardNINJUTSU

INSTITUT FRANÇOIS BRIOUZE23 bis, rue Chassagnole

93260 LES LILAS (M° Pte des Lilas)

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