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ISSN : 2105-5815

N°154- Novembre-Décembre 2010

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Edito

Cher(e)s membres du MIR-France,

Chères lectrices, Chers lecteurs, Quand vous tenez ce Bulletin entre vos mains ou vous le lisez sur l’écran, sachez qu’il y a des milliers de personnes qui font de même, beaucoup en métropole, y compris des chrétiens irakiens et réfugiés de différents pays vivant ici. D’autres le liront chez eux en Palestine ou aux Philippines et, une centaine d’associations ou particuliers, en Afrique. Penser aux membres ou amis du MIR qui fêtent Noël, c’est penser à tout ce monde-là. C’est penser particulièrement aux amis qui vivent dans des zones qui frôlent ou subissent des conflits armés. Il nous faut une grande foi. Devant les défis qui nous sont posés, l’armement, le néo-colonialisme économique, la destruction écologique de la planète : devant ces forces

épaisses de ténèbres, notre petite lumière pourra-t-elle faire une quelconque différence ? Je ne sais. Par contre, je crois que ce n’est pas nouveau. Esaïe, n’a-t-il pas parlé du Serviteur destiné à être « lumière des nations »1 comme d’un « roseau ployé » et « une mèche qui s’étiole »2 pour l’envelopper aussitôt dans la promesse de Dieu : « Lui ne s’étiolera pas, lui ne ploiera pas »3 ? Restons fidèles à cette petite flamme qu’est la non-violence, qu’est la réconciliation. Restons fidèles à cette mission qui est, dans le plan de Dieu, confiée seulement à

1 Es 49,6 2 Es 42,3 3 Es 42,4

Mouvement international de la Réconciliation-branche française

68 rue de Babylone, 75 007 Paris,

Tél. : 01 47 53 84 05, Fax : 01 45 51 40 31

Adresse courriel : mirfr@club-internet.fr

Site Internet : www.mirfrance.org

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ceux et celles qui de tout cœur peuvent s’identifier à l’interpellation prophétique

de Zacharie : « Et toi, petit enfant, tu marcheras devant, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort et conduire nos pas sur le chemin de la paix. »4 Et, prenant notre place individuelle dans cette chaîne de petites lumières à travers le monde, restons fidèles les uns aux autres, restons fidèles ensemble à ce monde et à notre mission et que Dieu nous enveloppe de sa joie sur ce chemin, à Noël et tout au long de l’année 2011.

Maria Biedrawa

Chers amis donateurs,

A l'approche de la fin de l'année 2010 votre Conseil d'administration vous remercie des efforts que vous avez consentis pour aider le MIR à promouvoir la non-violence évangélique active. Au 15 décembre vos dons dépassent 7 100 euros soit 1 900 euros de mieux que ce que vous avez donné pour l'ensemble de l'année 2009. Ce bulletin, comme ceux qui l'ont précédé, témoigne de ce que nous faisons grâce à vos contributions.

Vous êtes formidables ! Mais il y a tant à faire... Chaque jour les informations nous rappellent les conflits en cours, nous annoncent de nouvelles situations dans lesquelles soit la souffrance, soit la peur, soit la haine vont faire naître de nouvelles violences. Nous avons toujours besoin de votre soutien militant pour continuer à porter notre message, pour continuer nos actions.

Merci pour tout ce que vous avez permis de faire.

Merci pour tout ce que vous

permettrez de faire...

4 Lc 1,76.79

Table des matières Les nouvelles du MIR • le MIR en France • Parole du Mois • le MIR dans le monde Témoignage De-ci, de-là L'action du mois En annexe : Communion de prière

Information : Les Cahiers de la Réconciliation évoluent pour prendre la forme d'un format numérique « pdf » accessible via Internet, à partir du numéro 3-2010, qui est déjà disponible sur notre site. Le lien direct pour y accéder est : http://www.mirfrance.org/cahiers.htm Pour recevoir les prochains numéros, n’oubliez pas de nous communiquer votre courriel pour que nous puissions vous envoyer le fichier qui devient le support de notre revue à l’adresse suivante : cahiers-reconciliation@club-internet.fr

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Les nouvelles du MIR

Le MIR en France La loi Besson étant encore en discussion, un groupe de jeûneurs s’est installé pendant plusieurs jours sur une place jouxtant l’Assemblée nationale. Le MIR-France leur a envoyé un message de solidarité :

Message aux jeûneurs

15 septembre 2010

Cher(e)s ami(e)s, Vous jeûnez parce le projet de la loi Besson heurte vos consciences de citoyen et d’être humain, et parce que vous voulez interpeller la conscience des politiques dans leur prise de décision. La branche française du MIR vous remercie pour cette initiative. Merci de faire entendre votre voix – cette autre voix d’une partie de notre société qui, comme vous, ne veut et ne peut pas se désolidariser de cette partie de notre humanité privée des droits fondamentaux permettant une vie digne. Merci de rappeler par votre présence et votre action la part de responsabilité de nos pays riches dans cette injustice structurelle. Merci aussi de démontrer par la composition de votre groupe et la parole donnée à des représentants des différentes confessions religieuses que les croyants ne peuvent pas être récupérés pour justifier cette violence commise sur notre sol ou commise ailleurs au nom de la politique de notre pays.

Nous nous associons à votre action, avec votre prise de position et au cri de conscience que vous lancez. Nous dénonçons avec vous la violence de ce projet de loi qui ne fait qu’aggraver la garantie du respect des droits fondamentaux pour tout être humain. Nous dénonçons aussi ce néo-colonialisme économique qui est, comme tout le monde le sait, la source du problème de l’immigration. Nous partageons avec vous l’espoir que notre pays et l’Europe restent une terre d’accueil et de solidarité, où le mot justice a le même poids pour tous, et dont nous ne devons pas avoir honte. Nous nous engageons avec vous, selon nos possibilités et moyens, à résister à cette politique d’exclusion, à toucher les consciences de nos concitoyens et continuer avec persévérance ce travail d’humanisation que la non-violence active nous presse de faire.

Maria Biedrawa

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Prière interreligieuse

Depuis plusieurs années, le MIR-France, ensemble avec le Comité interreligieux de la Famille Franciscaine et la Mission populaire, La Maison Verte, de Paris, proposent une prière interreligieuse dans les journées proches du 2 octobre, Journée mondiale de la non-violence et aussi anniversaire de la naissance de Gandhi. Cette fois-ci, nous nous sommes retrouvés à l’Eglise de la Rencontre (ERF). Notre thème était « Dieu nous accueille – et nous ? », un moment pour penser aux exclus de notre société, personnes vivant avec un handicap, celles qui sont mises à l’écart en raison de leur orientation sexuelle, aux sans-papiers. A l’intérieur de ce temps de prière, nous avons formé et vécu un Cercle de silence. Ce moment de prière est pour moi toujours un temps fort dans l’année. La prière est

simple et, comme dans une chorale, à plusieurs voix : avec nos frères et sœurs juifs et musulmans, avec la panoplie œcuménique du christianisme présente. Il devient aussi un rendez-vous des personnes engagées pour la paix de diverses manières, inspirées par leur foi, une rencontre de la famille des croyants, actifs dans notre société. Ainsi, nous prenons l’habitude d’année en année de commencer notre année de travail ensemble, dans la prière. Gandhi nous disait : « Tout ce qui m’a été donné de pouvoir faire dans ma vie est dû principalement au fait qu’à travers mes limites, j’ai découvert l’action d’une force autre que la mienne. » Devant l’immense travail qui est le nôtre, nous avons besoin de puiser à cette force.

Maria Biedrawa

Conférence

En septembre, le MIR-France était invité par l’Eglise baptiste de Compiègne pour une conférence sur la non-violence active. L’Eglise baptiste a ainsi ouvert un cycle de conférences à ce sujet. Le public était représentatif de l’œcuménisme de cette ville. Le lendemain, le culte fut préparé par les jeunes en continuité avec le cycle de conférences qui est une démarche de l’Eglise sur toute l’année. La conférence a inspiré le désir d’un groupe de participants de se retrouver en trois week-ends en hiver 2011 pour une formation approfondie sur la non-violence active, animée par le MIR- France. (Conférence Compiègne les 12/13 février, 19/20 mars et 9/10 avril 2011).

Maria Biedrawa

Avec les chrétiens d’Irak en France

Avec Pierre Kneubuhler, nous avons pu participer à la messe que l’Eglise chaldéenne de Saint -Thomas à Sarcelles. C’était la célébration en mémoire des 58 victimes des attentats le 1e novembre à la cathédrale de Bagdad.

Voici un extrait de l’homélie du Père Anar Sabri : « Comme l’a dit le pape Benoît XVI : « Cette violence absurde a touché des personnes sans défense, réunies dans la maison de Dieu, qui est maison d'amour et de réconciliation ».

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La situation des chrétiens dans l’ensemble des pays du Moyen-Orient, et particulièrement en Irak, se dégrade de jour en jour. En effet, depuis des années, les menaces, les enlèvements, les agressions, les tortures et les meurtres sont le lot quotidien des chrétiens. Ils sont l’objet d’une campagne de nettoyage ethnique et religieux, motivée par la volonté de les marginaliser dans leur propre pays. Aujourd’hui, les chrétiens et leurs institutions sont même devenus des « cibles légitimes ». Tiraillés entre la tentation de l’exil, pour échapper aux violences et à la mort, et l’amour de leur pays, auquel ils sont profondément attachés, les chrétiens attendent impatiemment le soutien de la communauté internationale. Ce bien-aimé pays, berceau des civilisations mésopotamiennes, le pays d’Abraham, père des croyants, le pays de la révélation biblique, le champ où saint Thomas apôtre a semé la Bonne Nouvelle de Jésus, le pays

où l’Eglise chaldéenne est née aujourd’hui ce bien-aimé pays souffre de peines indicibles. » « Les chrétiens d’Irak perdent patience mais ils ne perdent pas la foi et l’espérance ». Tel est le message des évêques d’Irak. »

La célébration avait lieu en grande partie dans la langue liturgique de cette Eglise très ancienne qu’est l’araméen, la langue de Jésus. Vu la longue persécution de cette Eglise, il était impressionnant de relier par le biais de la langue et des anciens chants liturgiques orientaux les témoins de tous les siècles en remontant jusqu’à Jésus. Mais la communauté avait aussi trouvé son expression contemporaine. A la fin, devant l’Eglise, des jeunes lançaient 58 ballons rouges et 58 ballons blancs vers le ciel pluvieux, en signe du martyre et de la résurrection.

Maria Biedrawa

Après-midi d’échange avec des Africains en France

Début novembre, Jean-Pierre Massamba du MIR-Congo (Brazzaville) était de passage en France. Nous avons profité de l’occasion pour réunir des ami(e)s africain(e)s qui vivent en ce moment dans la région parisienne, souvent pour faire des études supplémentaires. Marie Lecomte venait même de Tours. La réunion rassemblait des personnes venant du Rwanda, du Congo (Brazzaville), du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire ou ayant vécu longtemps à Lubumbashi, en RDC, en lien étroit avec le GANVE (Groupe d’action non-violente évangélique / MIR). Marlène Tuninga revenait de la Marche mondiale des femmes dans la province éprouvée du Nord-Kivu en RDC. L’échange portait sur les expériences de réconciliation de chacun(e). Il y a un souhait de certain(e)s de poursuivre ces rencontres.

Jean-Pierre Massamba

Amies africaines, étudiantes en France

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LE PROGRAMME 2011 DU MIR (A DEMANDER AU SECRETARIAT)

« FACE A LA CRISE ECOLOGIQUE : AGIR PAR LA NON-VIOLENCE ACTIVE » DU VENDREDI 21 JANVIER (19H) AU DIMANCHE 23 JANVIER 2011 (16H) CENTRE PORT-ROYAL, RUE DU CHARME ET DU CARROSSE 78470 SAINT-LAMBERT-DES-BOIS « QUE LA VIOLENCE N’AIT PAS LE DERNIER MOT : APPRENDRE A AGIR » LES 12/13 FEVRIER, 19/20 MARS ET 9/10 AVRIL : AVEC LES EGLISES CHRETIENNES DE COMPIEGNE « BRISER LA SPIRALE DE LA VIOLENCE. AGIR ET ETRE AUTREMENT : QUAND L’EVANGILE NOUS INVITE A LA NON-VIOLENCE DE JESUS » DU VENDREDI 25 FEVRIER 2011 (18H) AU DIMANCHE 27 FEVRIER 2011 (16H) A LA MAISON DU DIOCESE DE RAISMES

SESSION DE FORMATION A PARIS

« NON-VIOLENCE ACTIVE EVANGELIQUE » 12 ET 13 FEVRIER 2011, 7 ET 8 MAI 2011, 4 ET 5 JUIN 2011 (BULLETIN D’INSCRIPTION DISPONIBLE PAR MAIL AVANT LE 30 JANVIER 2011)

COMITE-INTERRELIGIEUX@FRANCISCAIN.NET

Jean GOSS

Publié à la veille des vingt ans de la mort de Jean Goss (1991), cet ouvrage propose de revisiter sa vie et son œuvre. La première partie de ce livre rassemble des éléments peu connus sur la genèse de sa vocation, sa jeunesse et sa famille, son expérience mystique au début de la deuxième guerre mondiale et ses années comme prisonnier de guerre en Allemagne. Une deuxième partie présente sa mission comme militant au service de la paix en Europe, en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Dans une troisième partie, nous tâchons de mieux saisir encore l’intuition profonde qui a guidé Jean Goss durant toute sa vie. (A commander au secrétariat du MIR Prix : 13,95 € + frais de port (3 euros en France) ou aux éditions Fidélité).

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Les Cahiers de la Réconciliation

Le comité national a dû prendre une décision de taille en juin dernier. Le MIR-France connaît une situation financière très difficile, en grande partie due à la publication des Cahiers de la Réconciliation. La publication de cette revue est pour nous très importante. Elle est une mission principale du mouvement. Si l’édition est petite, des lecteurs permanents et occasionnels nous affirment que les Cahiers sont d’une grande qualité et une source d’information et de réflexion importante. La seule manière de continuer

cette mission tout en tenant compte de nos limites financières était d’arrêter l’impression des Cahiers et de passer progressivement à une diffusion en ligne. Le premier Cahier diffusé par internet est paru début octobre. Nous espérons aussi que par l’utilisation de cette nouvelle technique, nous toucherons aussi un autre public. Les quelques nouveaux abonnées depuis octobre semblent confirmer le choix.

Maria Biedrawa

Le MIR dans le monde

Session à Burkina

Cet été, le MIR-France a de nouveau été invité en Afrique. C’était à Koudougou, au Burkina Faso, que s’est tenue une session à la non-violence évangélique active. Les participants étaient, pour un grand nombre, des religieuses et religieux, invités par Justice et Paix, des laïcs, actifs comme « parajuristes» (1) et deux jeunes étudiants protestants. Pour certains, c’était la première rencontre œcuménique de leur vie. En effet, il nous a fallu du temps et des rencontres pour trouver une façon de prier ensemble chaque matin où tous pouvaient se sentir à l’aise. Un conflit omniprésent dans la région existe entre agriculteurs (sédentaires) et éleveurs (nomades). Beaucoup de participants sont aussi actifs dans ce domaine. En quoi consiste-t-il ? Les éleveurs font une migration lente avec leurs troupeaux, de source en source, de champs en champs, pour nourrir les animaux en route. Progressivement, ils abattent les animaux et vendent la viande. Un système ancien

qui remplace les abattoirs centralisés et les transports frigorifiques. Or, ainsi, il se peut qu’un paysan vienne au champ un matin et le trouve rasé. Un troupeau est passé dans la nuit et a consommé sa récolte. La base de vie pour lui et sa famille a soudainement disparu. Non seulement les agriculteurs et éleveurs ont un style de vie très différent et un pouvoir économique et social très différents (les éleveurs étant plus riches et plus influents), ils appartiennent aussi très souvent à des ethnies et religions différentes, ce qui explique pourquoi le conflit peut facilement être récupéré et devenir explosif au-delà des situations rencontrées.

Les participants à la session s’engagent donc souvent dans les questions foncières, la protection des terrains par les collectivités, la poursuite des éleveurs, mais aussi un échange économique qui peut créer une motivation de respect des paysans de la part des éleveurs, par exemple l’achat organisé des produits

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laitiers par les agriculteurs et les populations autochtones.

Suivait une session en Côte-d’Ivoire pour terminer un travail commencé l’année dernière, la rédaction d’un manuel pédagogique africain de réconciliation. Nous espérons pouvoir le présenter à l’éditeur en début 2011. Cela dit, quelques

auteurs sont déjà passés à l’application, par exemple nos amis du MIR-Togo qui sont engagés en amont dans les commission Justice, Vérité et Réconciliation.

(1) Assistants juridiques

Maria Biedrawa

International Fellowship of Reconciliation (IFOR), Mouvement International de La Réconciliation Communiqué de Presse du 22 novembre 2010 www.ifor.org.

Le Mouvement International de La Réconciliation accueille de nouveaux membres et nomme un nouveau comité directeur

Alkmaar, Pays-Bas: Plus de soixante-dix représentants des différentes branches du MIR au plan mondial, et des groupes et mouvements associés au Mouvement International de La Réconciliation se sont réunis à Baarlo, au Pays-Bas, du 13 au 21 novembre 2010, pour une réunion de son Conseil. Y ont été accueillis un certain nombre de nouveaux membres notables du Soudan, du Tchad et du Bangladesh. Au cours de ce rassemblement, un nouveau Comité International a été élu, dont la fonction est de gérer le mouvement entre les réunions du Conseil.

C’est un véritable changement d’électorat et de direction du mouvement vers le Sud du monde qu’apporte l’arrivée de ces nouveaux membres. Le Mouvement International de La Réconciliation est composé de groupes, de réseaux et d’organismes de formation dont la priorité est la défense de la non-violence active, de la justice et de la paix aussi bien dans les différentes municipalités qu’aux plans régional et national. Les membres les plus récents du MIR se spécialisent dans l’éducation et la formation aux droits de l’être humain, à la non-violence active et à la communication non-violente, à savoir

défendre sa cause et se forger de nouvelles aptitudes. Le nouveau Comité International qui vient d’être choisi (ICOM) est composé des membres suivants : Président : Hansuli Gerber, de Suisse ; Vice-Président : Davorka Lovrakovic, d’Allemagne ; Trésorier : David Mumford, du Royaume- Uni ; autres membres : Lili Baxter, des Etats-Unis, Litaka Kyoko, du Japon, Jean-Pierre Massamba, du Congo-Brazzaville, et Lucas Johnson, des Etats-Unis. Le ICOM accomplira un mandat de quatre ans jusqu’à la prochaine réunion du Conseil en 2014, qui se tiendra dans la région frontalière suisse-alémanique de Constance, où le Mouvement International de La Réconciliation tint sa première réunion en 1914.

Dans son allocution en tant que nouveau Président du Mouvement International de La Réconciliation, Gerber a déclaré : « La violence, tout comme la peur, est une réalité étrangère à l’amour. Tout comme l’amour chasse la peur, l’amour peut chasser la violence. » Concernant l’œuvre du Mouvement International de La Réconciliation, il a affirmé : « Il est temps pour la non-violence de se frayer un chemin, parce qu’elle est la voie de

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l’avenir. De nos jours, les gens cherchent de plus en plus des moyens de sortir de la violence. Jamais auparavant dans l’Histoire humaine on n’a autant dénoncé la violence. Jamais auparavant la guerre n’a-t-elle été si totalement discréditée. » Gerber a encouragé les membres du MIR à «tirer parti de ces temps décisifs, à la fois dangereux et remplis d’espérance, pour promouvoir la non-violence. »

Concernant le Programme des Femmes Actrices de Paix (WPP), le Conseil a décidé de se lancer dans un processus de cinq années durant lesquelles il faudra que soient adaptés à la fois son programme et sa relation officielle avec le secrétariat du MIR de manière à ce que ce programme puisse se développer dans tout son potentiel tout en étant plus cohérent et en respectant une plus grande transparence. La WPP œuvre pour que la perspective de l’égalité des sexes soit intégrée dans les efforts de paix. Ses activités se concentrent sur l’éducation et la formation, l’établissement et la gestion de réseaux

régionaux et mondiaux, la documentation et la diffusion, aussi bien que la recherche du respect de l’égalité des sexes.

Le MIR a 85 branches, groupes, et mouvements associés dans 51 pays sur tous les continents. Ses adhérents se réclament de toutes les grandes traditions religieuses aussi bien que d’autres origines spirituelles connues pour leur engagement à la non-violence. Fondé en 1919 en réaction aux horreurs de la guerre en Europe, le MIR a pris tout au long de son Histoire des positions constantes contre la guerre et sa préparation. Percevant le besoin de guérison et de réconciliation du monde dans lequel ils vivaient, les fondateurs du MIR ont formulé une vision de la communauté humaine fondée sur leur conviction que l’amour en action a le pouvoir de transformer toutes les structures injustes qu’elles soient politiques, sociales ou économiques.

Anniel Hatton

TEMOIGNAGE

Extrait des Cahiers de la Réconciliation sous le titre : Des charbons ardents dans les têtes - Désarmement des esprits, numéro de juin 1978, dernier article rédigé par Henri Roser pour les Cahiers.

Chercher à être dans la vérité plutôt qu'à avoir raison

Pour faire, il faut d'abord être. Donc résolument se dégager de l'atmosphère fluente d'un monde où les références fixes d'un monde ont disparu, ces références par rapport auxquelles on est en mesure de déterminer sa propre ligne de conduite ; de ce monde où les jeunes ne trouvent plus de modèles d'identification dont la vie leur fournisse un exemple et la vision de quelque chose de souhaitable : à défaut, ils se détournent avec une sorte de fatalisme vers ce qui s'offre banalement à eux et se font violents. Dans ce climat le non-violent véritable doit

à la fois affirmer, par parole et par acte avec l'énergie d'une passion de convaincre, ce qu'il croit - et aussi faire apparaître à l'évidence que ce n'est pas lui-même qu'il présente - ses petites idées, ses desseins chanceux, son impuissance d'isolé, mais qu'en toute humilité ce qu'il offre lui semble devoir faire loi dans toute vie comme dans sa propre Vie. Il n'assénera pas cette déclaration, il la proposera. Il ne se montrera pas enragé d'avoir raison, mais loyalement désireux de se tenir dans la vérité et d'y entraîner autrui. […] C'est l'union des contraires, l'harmonie

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dans l'opposition. La non-violence exige cette réduction de la dualité à l'unité. Il y faut beaucoup de volontaire abaissement de sa propre personne, surtout si l'on ne veut ni trahir, ni abandonner la vérité en laquelle on a foi. C'est dire que l'on vit en soi-même l'antagonisme qu'on veut supprimer entre l'adversaire et soi. On devient en fait son propre et seul adversaire jusqu'à la résolution de l'accord. […]

Nous maintiendrons notre refus de la violence, fût-ce avec le tremblement intérieur d'une recherche humblement poursuivie. En évitant de s'affirmer soi-même dans l'orgueil dominateur de l'autojustification, on s'abstient d'écraser l'adversaire et, au contraire, on l'aide à devenir, en toute dignité et liberté, un véritable interlocuteur. On lui fait, quel qu'il soit, sa part de respect. On lui reconnaît un droit. Lui, donc prend confiance. Et, de ce fait, il va lui être possible de se mettre lui-même en question, sans complexes. Il sera en condition de réviser la position où, assez banalement et faisant en somme comme tout le monde, il s'était établi. Il va quitter sans gêne la position résistante, où s'était réfugiée sa fierté Lorsqu'il redoutait un assaut. Parce qu'on lui fait confiance, il a et fait aussi confiance. En somme, le voilà désarmé.

PUBLICATIONS :

La Paix sans illusions - Allen Page, (disponible à partir du mois de février au secrétariat du MIR France et en librairie). Des écrits d'Henri Roser, co-fondateur du MIR France, toute sa vie porteur de « la parole de réconciliation » (2 Corinthiens 5.18) et messager de la paix. L'auteur est membre de la communauté anglaise de Sannerz (Church Communities International) qui se réclame de la non-violence.

Le 6 janvier 1981 s’éteignait Henri Roser, il allait avoir quatre-vingt deux ans. C’était il y a exactement trente ans. Ce jour-là, une grande voix s’est tue. Mais plus que le souvenir, il nous reste la trace de ses écrits des centaines d’articles dans les Cahiers de la Réconciliation et autres organes de presse. Il nous reste aussi la marque de ses pas au M.I.R, au Service civil international, à la Croix-Bleue, à la Mission populaire évangélique et dans son Eglise, qu’il a servie comme pasteur, envers et contre tout, avec fidélité.

Sous-lieutenant sur le front en 1918, il renvoie son fascicule de mobilisation en janvier 1923 pour objection de conscience. Jugé pour indiscipline, il est révoqué de sa charge d’officier en novembre de cette même année. Dans l’intervalle, en février 1923, Henri Roser devient fondateur de la branche française du M.I.R. avec, à ses côtés, André Trocmé. Peu à peu le groupe s’organise au plan national comme au plan régional ; pour interpeller les Eglises et les pouvoirs publics et engager un combat sans merci en faveur de l’objection de conscience. En 1927, Henri Roser revêt la charge de rédacteur des Cahiers de la Réconciliation (et ce jusqu’en 1957), puis de secrétaire du M.I.R pour la France en 1928 ; avant d’être nommé secrétaire pour l’Europe en 1933, avec ce que cela suppose de voyages, de participation à de multiples conférences, de démarches auprès des chancelleries européennes pour tenter d’éviter la guerre. C’est dire que dès les années 1925-1926, et avant qu’il ne devienne président du M.I.R jusqu’en 1972, aucun évènement (tensions internationales, conflits) et à plus forte raison aucun péril (montée du nazisme, guerres coloniales), n’échappe à sa sagacité, sans que surgisse du plus profond de sa foi solidement ancrée en Jésus-Christ, l’écho d’une parole forte et sans accommodement avec la vérité. Pour que triomphent la justice et la paix !

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Relire Henri Roser aujourd’hui, c’est prendre la mesure de ce que signifiait pour lui le refus de l’arbitraire et de toutes les formes de barbarie. C’est aussi se laisser emporter par la conviction qu’avec la non-violence active, dont il fut le messager

inlassable et le témoin courageux, se dessine une autre manière de vivre et d’agir pour l’avènement d’un monde enfin réconcilié.

Pierre Kneubühler

De-ci, de-là

Sécurité!…ééé.

Sécurité!...oui, oui, oui.

Buenos Aires, le 17 décembre 2010.

“Bonjour voisine. Comment allez-vous? Qu’est-ce qui se passe?” – Je suis préoccupée par la sécurité parce qu’il y a beaucoup de délinquance. Regardez ces enfants qui passent toute leur journée à demander de l’argent aux voitures en tendant la main et en plus, ils sont sales et ils volent.

“- Vous les avez vus voler?... – Non, mais on m’a raconté qu’il y a beaucoup d’insécurité dans le quartier. Près d’ici, il y a un bidonville où chaque jour arrivent beaucoup de personnes de l’intérieur du pays et même des pays limitrophes”.

C’est ainsi que la xénophobie et la discrimination se manifeste à tout moment et créent des affrontements pauvres contre pauvres. Dans le haut du Parc Indo-américain au bidonville Soldati, au début et depuis bien longtemps, deux cents familles vivaient là. Par la suite, sont arrivés quinze mille personnes qui réclamaient des terres et une maison; ils avaient besoin d’un toit et d’une vie digne pour tous. Ils ont poussé là comme des champignons, mais aucun politique n’a pris en charge l’organisation de ces secteurs dans le besoin; ils se sont tous repassés le ballon les uns aux autres.

Un tout jeune enfant pensait en arrivant que ses parents allaient construire une maison dans le parc. Il donnait même tous

les détails de la construction: “Ici, ce sera la chambre de papa et maman, là ce sera la mienne et celle de mes petits frères; là aussi, nous ferons un endroit pour le petit chat afin qu’il n’est pas froid; là enfin, il y aura la cuisine et un peu plus loin la salle de bain et le jardin pour jouer et cultiver des légumes”. Mais l’enfant continue toujours de rêver à sa maison.

Certes, les choses ne sont pas très simples; il y a des gens honnêtes et dans le besoin, mais il existe aussi des délinquants qui ont spéculé sur ces pauvres gens et qui les ont escroqués en leur vendant les terrains du parc. La réponse de l’Etat a été la répression et la police a provoqué la mort de quatre personnes. L’Etat National et le gouvernement de la Province de Buenos Aires ne sont pas intervenus et se sont disputés entre eux pour ne pas prendre leurs responsabilités malgré les décisions de la justice. Beaucoup d’analystes politiques, de sociologues, de psychologues, etc… ont essayé d’expliquer la situation pour clarifier ce conflit. Ils ont beaucoup parlé des pauvres, mais bien peu souvent ils se sont demandés pourquoi il y avait tant de pauvres. Cette masse humaine se déplace dans plusieurs pays vers les centres urbains et leur périphérie ; c’est la conséquence des politiques d’expulsion, de l’absence des conditions de base pour vivre décemment,

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des crédits abusifs et de l’augmentation des monocultures avec l’appropriation des terres et la destruction de l’environnement. Tout cela se produit aujourd’hui à l’échelle de la planète.

Nous devons nous demander si ce tragique problème vécu est conjoncturel ou si, au contraire, c’est un appel d’urgence aux politiques publiques et aussi, voir de quelle manière on doit affronter ces réclamations et quelles possibilités structurelles et urbanistiques peut avoir la Ville de Buenos Aires pour résoudre ce problème. C’est d’ailleurs la même chose qui se passe dans toutes les grandes villes du continent: dans le District Fédéral de Mexico, à Sao Paolo, à Rio, à Santiago et dans bien d’autres grandes villes. Un exemple concret de tout cela, c’est la forte répression subie par la Communauté Qom de La Primavera dans la Province de Formosa avec plusieurs assassinats et l’incendie des maisons de nos frères indigènes pour les expulser de leurs terres en les condamnant à la faim et à l’exil. La même chose se passe dans les provinces argentines de Salta, de Santiago del Estero, de Misiones et aussi en Patagonie avec nos frères Mapuches.

Hélas, le gouverneur de Formosa est un allié du gouvernement national et on fait silence sur les crimes commis contre les indigènes de Formosa, province où les droits humains et les droits des peuples sont violés systématiquement dans la plus totale impunité. On ne parle jamais des indigènes et des paysans et on continue à les exproprier tout en détruisant la biodiversité et en persécutant les communautés indigènes et les petits et moyens producteurs ruraux. J’ai écrit et demandé bien des fois si quelqu’un avait déjà demandé à un enfant qui vit dans la rue, affamé, malade, exploité et marginalisé, quelle était sa sécurité. Cela me fait souffrir; la vie est vraiment dure comme le signalent les nouvelles récentes qui annoncent que dans la seule

province argentine de Misiones 206 enfants sont morts de faim en une seule année et où il y a 6000 enfants sous-alimentés dont mille se trouvent dans un état critique. Quelqu’un leur a-t-il demandé ce qu’ils pensent de leur sécurité?...

La sécurité…Aie! Aie! Aie! Comme c’est douloureux!... La sécurité… eh! hé! hé… Ne plaisantez pas. Est-ce que quelqu’un de l’Etat ou de la société civile a déjà demandé aux indigènes et à leurs communautés quelle est leur sécurité alors qu’on les tue, alors qu’ils sont discriminés et expulsés de leurs terres, alors qu’on détruit leur identité, leurs valeurs et leur appartenance à la nation, quand ils devraient être protégés par la Constitution Nationale et par les Pactes et les protocoles internationaux ?.... En diverses occasions, j’ai parlé des “quartiers privés”… “privés de lumière, privés d’eau, de routes goudronnées, de chemins, d’écoles et de centres de santé”, mais où règne cependant une “grande sécurité”, non pas pour les gens de ces quartiers, mais pour ceux qui réclament davantage de sécurité et une main de fer, ce qui discrimine encore plus les pauvres. “Quelqu’un a-t-il demandé à tous ces pauvres quelle était leur sécurité?”...

Des études d’urbanistes et de sociologues signalent que vers 2025 ou 2030, 85% de la population mondiale sera concentrée et vivra dans les zones périphériques des grandes villes. Ceci pose des problèmes au niveau de l’urbanisme et des infrastructures qui vont s’effondrer si on ne prend pas déjà en compte les conséquences de cette situation. Le système actuel est pervers : il recherche des solutions répressives parmi lesquelles on peut signaler l’abaissement de l’âge légal de pénalisation pour les mineurs afin de pouvoir les emprisonner, mais il ne recherche pas des solutions justes et équitables et ne propose rien pour leur donner un espoir dans la vie et respecter leur dignité. Les prisons et les

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commissariats de quartier sont saturés et parlent d’eux mêmes des conditions infrahumaines auxquelles sont soumis les prisonniers. La présidente de l’Argentine, Cristina Fernandez, face aux conflits et aux difficultés rencontrées dans certaines régions du pays, en particulier à cause des actions des forces de sécurité qui génèrent une plus grande insécurité, a décidé de créer un Ministère de la Sécurité dont elle a confié la gestion à la Docteur Nilda Garré qui était jusqu’à présent Ministre de la Défense ; c’est un choix judicieux qui nous l’espérons pourra mettre en place la réforme urgente des forces de sécurité, donner dans la formation une plus grande conscience sociale aux nouveaux policiers et transformer les forces répressives en forces préventives pour plus de sécurité dans la société.

Il faut approfondir les systèmes de sécurité démocratiques et, pour cela, on a besoin de groupes interdisciplinaires, non seulement à l’intérieur des forces de police, mais aussi dans toute la société. L’usage de la force par les effectifs de sécurité doit être l’ultime recours et non pas le premier réflexe. Il faut exercer l’autorité sociale et non pas la répression, mettre en place la formation à la résolution des conflits pour parvenir à les surmonter sans utiliser la force des armes. Un policier qui croit que la sécurité passe par les armes est un vrai danger pour la société.

Adolfo Pérez Esquivel

L’action du mois

Solidarité avec Stéphane Hessel, Alima Boumediene-Thiery et toutes les victimes de la répression.

Publié le jeudi 18 novembre 2010 sur le site de l'AFPS

Bordeaux, Mulhouse, Perpignan, Pontoise… : en ce mois d’octobre, des hommes et des femmes sont poursuivis pour « provocation publique à la discrimination » - y compris une sénatrice de la République, Alima Boumediene-Thiery. Ailleurs, d’autres sont convoqués par les préfectures et menacés de procès du même type. Un ancien commissaire de police prétend même poursuivre... Stéphane Hessel, grand résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et ambassadeur de France ! Tous risqueraient jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans de prison suivant la qualification des poursuites … Quel crime ont donc commis ces citoyens, connus et inconnus, pour

mériter une accusation aussi infamante et encourir des peines aussi lourdes ? S’être dressés contre l’occupation et la colonisation de la Palestine par Israël, et notamment contre les « crimes de guerre » voire « contre l’Humanité » que le rapport Goldstone accuse son armée – et, dans une proportion nettement moindre, des groupes armés palestiniens - d’avoir perpétrés pendant la guerre de 2008-2009 contre la bande de Gaza.

S’être révoltés contre l’impunité dont jouit un État qui viole pourtant ouvertement le droit international et les résolutions des Nations unies. Et avoir décidé de prendre leurs responsabilités en appelant eux-mêmes au boycott, au désinvestissement et

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aux sanctions contre cette politique condamnée par la grande majorité des opinions française, européenne et mondiale. Pour présenter, contre toute évidence, cette action citoyenne comme raciste, il aura fallu que la ministre de la Justice s’abaisse à inventer, en février 2010, un « boycott des produits casher » qu’aucun dirigeant, aucun groupe, aucun militant du mouvement de solidarité pour une paix juste et durable au Proche-Orient n’a jamais prôné. Puis qu’elle exige des Parquets qu’ils poursuivent les militant(e)s pour « provocation publique à la discrimination ». Et celle qui diffame et menace ainsi des innocents appartient à un gouvernement qui, toute honte bue, non seulement stigmatise une communauté entière en raison de son origine ethnique, mais expulse illégalement de la « patrie des Droits de l’homme », sur cette base, des milliers de ressortissants d’Etats membres de l’Union européenne. C’est pourquoi nous disons à Michèle Alliot-Marie : « Pas ça et pas vous ! ». Certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens ; d’autres « ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes ; d’autres

encore choisissent des formes d’action différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant(e)s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour « provocation publique à la discrimination » alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination, pour le droit de tous les peuples à l’autodétermination, pour l’application à tous les États du droit international et des sanctions prévues lorsqu’ils le bafouent.

Tous ensemble, nous exigeons, à la fois au nom du droit international et des libertés : le retrait immédiat des directives envoyées par la ministre de la Justice et son administration aux Parquets et la relaxe immédiate de ces innocents. Honneur à celles et ceux qui font leur le combat pour la justice et la paix que les autorités françaises ont trahi.

SIGNEZ ICI : http://www.collectifpaixjustepalest...

L’équipe du secrétariat du MIR vous souhaite

de très bonnes fêtes de fin d’année et une heureuse année 2011.

Afin de diminuer les frais d’envois des bulletins, nous vous proposons de l’envoyer par courriel. Merci de nous le communiquer à l’adresse

mirfr@club-internet.fr .

Ce bulletin a été réalisé par Maria Biedrawa, Yves Poulain et Lina Gaudencio.