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C11 - Valeur pronostique du taux des anticorps anti-BPAG2 chez les malades atteints de pemphigoïde bulleuse

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Page 1: C11 - Valeur pronostique du taux des anticorps anti-BPAG2 chez les malades atteints de pemphigoïde bulleuse

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Ann Dermatol Venereol2005;132:9S01-9S70

JDP 2005 – Communications orales

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BULLES ET AFFECTIONS MUQUEUSES

Intérêt de la recherche d’anticorps anti-pb180 par elisa (NC16A) pour le diagnostic et le suivi de la pemphigoïde bulleuse

REGUIAÏ Z (1), TABARY T (2), TANCREDE-BOHIN E (3), JOLY P (4), GRANGE F (5), PLANTIN P (6), COHEN J (2), BERNARD P (1)

(1) Dermatologie. (2) Laboratoire d’Immunologie, Hôpital Robert Debré, Reims. (3) Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, Paris. (4) Dermatologie, CHU,Rouen. (5) Dermatologie, Hôpital Pasteur, Colmar. (6) Dermatologie, Hôpital Laënnec, Quimper, France.

Introduction : L’antigène PB180 est une glycoprotéine hémidesmo-somale transmembranaire qui est l’un des 2 antigènes-cibles de lapemphigoïde bulleuse (PB) [1]. La commercialisation récente d’untest ELISA pour la détection des anticorps anti-PB180 (épitopeNC16A) nous a conduit à étudier la spécificité et la sensibilité de cettetechnique pour le diagnostic, le suivi et la prédiction de rechuteséventuelles au cours de la PB.

Matériel et méthodes : Pour caractériser la sensibilité et la spécificitédu test ELISA, les sérums de 59 patients suivis dans notre service etayant une PB typique sur le plan clinique et immunologique ont étéétudiés par ELISA (MBL CO, Ltd, Nagoya, Japon) et comparés aux sé-rums de 20 patients atteints de pemphigus ou de spongiose à éosi-nophiles. Pour l’étude longitudinale et prospective du titre desanticorps anti-PB180 par ELISA, les sérums de 37 patients suivisdans 5 centres du Groupe Bulle ont été étudiés. Le jour de l’arrêt dutraitement de leur PB, ces patients avaient un prélèvement sanguinpour recherche d’anticorps anti-PB180 par ELISA et d’anticorps cir-culants anti-membrane basale par immunofluorescence indirecte(IFI). Ces prélèvements étaient renouvelés au 6e et au 12e mois aprèsarrêt du traitement. La valeur-seuil du test ELISA PB180 devait êtresupérieure à 9 pour considérer le test positif.

Résultats : Sur les 59 patients atteints de PB et suivis dans le service,la sensibilité de l’ELISA PB180 était de 76 % (45/59) contre 73 %pour l’IFI (sur œsophage ou langue de singe et sur peau humaineclivée). La spécificité de l’ELISA PB180 était de 80 % (16/20). Aprèsarrêt du traitement, une rechute clinique de la PB était observéechez 18 des 37 patients suivis. Dans 72 % des cas, la rechute surve-nait lors des 3 premiers mois qui suivaient l’arrêt du traitement. Aumoment de la rechute, on notait une majoration du taux des anti-corps anti-PB180 en ELISA. En revanche, la positivité du titre desanticorps anti-PB180 par ELISA à J0 (arrêt du traitement) n’était pas

prédictive de rechute, quelle que soit la valeur-seuil prise (supérieu-re à 9 ou à 20).

Discussion : L’ELISA PB180 est à peine plus sensible que l’IFI pourle diagnostic de la PB, bien que sa sensibilité dans notre étude appa-raisse plus faible que celle rapportée dans la littérature. À ce jour, iln’existe pas de critère clinique ou biologique simple, prédictif de re-chute de la PB. Deux études réalisées par immunotransfert suggé-raient que les patients ayant une PB, avec des anticorps circulantsanti-PB180, avaient une maladie plus sévère et étaient moins cortico-sensibles. L’étude de Schmidt et al. [1] montrait, avec le même testELISA, un parallélisme entre le titre des anticorps anti-PB180 etl’évolution clinique de la PB, suggérant que le titre d’anticorps anti-PB180 pouvait constituer un facteur pronostique de la maladie. Ce-pendant cette étude était menée sur seulement 8 semaines, chez despatients en cours de traitement. Notre travail est le premier à étudierle taux des anticorps anti-PB180 par ELISA à l’arrêt de tout traite-ment et sur une période aussi longue (1 an). Il confirme qu’il existeeffectivement un parallélisme entre l’activité clinique de la PB et letitre des anticorps anti-PB180 par ELISA, avec cependant pas de ca-ractère prédictif pour des rechutes ultérieures.

Conclusion : Notre étude confirme que l’ELISA PB180 (épitopeNC16A) pourrait être utile en pratique pour le diagnostic et le suivide la PB. Le titre d’anticorps anti-PB180 à l’arrêt de tout traitementn’est cependant pas prédictif de rechute ultérieure de la maladie.

Référence

1. Schmidt E et al. Serum levels of autoantibodies to BP180 correlate withdisease activity in patients with bullous pemphigoid. Arch Dermatol2000;136(2):174-8.

Valeur pronostique du taux des anticorps anti-BPAG2 chez les malades atteints de pemphigoïde bulleuse

DRENOVSKA K (1), HELLOT M (2), GILBERT D (1), TRON F (1), JOLY P (3)

(1) INSERM U519, IFRMP23, Rouen. (2) Unité de Biostatistique. (3) Clinique Dermatologique, CHU, Rouen, France.

Introduction : La valeur pronostique des anticorps anti-BPAG2 a étésuggérée chez les patients atteints de pemphigoïde bulleuse (PB) [1].Le but de cette étude a été d’évaluer la valeur pronostique des anti-corps anti-BPAG2 sur i) l’étendue initiale des lésions, et ii) la survieà un an des patients atteints de PB.

Matériel et méthodes : Les critères d’inclusion dans cette étudeétaient : 1) diagnostic de PB posé sur les critères cliniques, histologi-ques et immunologiques validés par le « Groupe Bulle », 2) examendu sérum en IFI, immunotransfert sur extraits épidermiques et ELI-SA-BPAG2 (BP 180 ELISA Kit, Medical and Biological Laboratories(MBL), Nagoya, Japan), 3) suivi évolutif minimum de 6 mois après lediagnostic. Les dossiers de tous les patients atteints de PB vus entre1996 et 2004 et répondant à ces critères ont été étudiés rétrospecti-

vement. Tous ces patients ayant été inclus dans deux essais théra-peutiques, les donnés cliniques précises étaient disponibles dans unfichier informatique. L’ensemble des sérums a été étudié simultané-ment à la fin de l’étude. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide dutest de Spearman, du test de Mann - Whitney et du modèle de Cox.

Résultats : Cent quatre-vingt-dix-sept patients (77 hommes,120 femmes) d’âge moyen 82 9 ans ont été inclus. Leur indice deKarnofsky moyen était de 61 23 % et leur nombre moyen de nou-velles bulles quotidiennes était de 26 38. Soixante-treize patientsont reçu une corticothérapie générale – prednisone 1 mg/kg/j(n = 42) ou 0,5 mg/kg/j (n = 31) et 124 patients ont été traités par cor-ticothérapie locale (CL) – propionate de clobetasol 40 g/j (n = 75) ouà dose plus faible de 20 à 30 g/j (n = 49). Des anticorps anti-BPAG2

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Mot-clé : Pemphigoïde bulleuse (suivi immunologique).

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étaient détectables en ELISA dans 156 sérums (79 %) à des taux va-riables de 9 à 215 unités (seuil > 9). Il existait une corrélation netteentre le taux d’anticorps anti-BPAG2 en ELISA dans le sérum initialet le nombre initial de nouvelles bulles (p < 0,0001), alors qu’aucunecorrélation n’était retrouvée avec le taux d’anticorps anti-jonctiondermo-épidermique (JDE) en IFI (p = 0,4675). Le taux de survie à unan était corrélé à l’âge (p = 0,0026) et à l’indice de Karnofsky(p < 0,0001), mais pas aux taux d’anticorps anti-BPAG2 (p = 0,49).

Discussion : Cette étude montre une sensibilité du test ELISA de79 %, ce qui est un peu moindre que les chiffres précédemment pu-bliés (89 % à 96 %). D’autre part, ces résultats sont parfaitementconcordants avec une récente étude montrant que les facteurs pro-nostiques de PB sont l’âge et l’indice de Karnofsky, mais pas l’éten-due initiale des lésions [2].

Conclusion : Le taux d’anticorps anti-BPAG2 en ELISA est corréléavec l’étendue initiale des lésions, mais n’est pas un facteur pronos-tique de survie chez les patients atteints de PB.

Références

1. Bernard P, Bedane C, Bonnetblanc JM. Anti-BP 180 auto antibodies asa marker of poor prognosis in bullous pemphigoid: a cohort analysis of94 elderly patients. Br J Dermatol 1997;136:694-8.

2. Joly P, Benichou J, Lok C et al. Prediction of survival for patients withbullous pemphigoid. Arch Dermatol 2005;141:1-8.

L’immunomarquage par l’anticorps monoclonal 32-2b permet le diagnostic du pemphigus médicamenteux

MARUANI A (1), MACHET MC (2), CARLOTTI A (3), GIRAUDEAU B (4), MACHET L (1), VAILLANT L (1)

(1) Dermatologie. (2) Anatomie Pathologique, Université François-Rabelais, Tours. (3) Anatomie Pathologique, Hôpital Cochin-Tarnier, Paris.(4) Centre d’investigation Clinique CIC 202, Université François-Rabelais, Tours, France.

Introduction : Le pemphigus est un groupe de maladies autoimmu-nes, caractérisées par la production d’anticorps dirigés contre diffé-rents antigènes desmosomaux, engendrant une perte d’adhésion deskératinocytes et la formation de bulles cutanéo-muqueuses. Certainspemphigus sont déclenchés par des médicaments, qu’il est nécessai-re d’arrêter, ce malgré quoi ils peuvent se pérenniser [1]. Actuelle-ment, aucun facteur ne permet de distinguer les pemphigusidiopathiques (PI) des pemphigus médicamenteux (PM), ni de pré-dire l’évolution de ces derniers [2].Nos objectifs étaient : 1) Déterminer si l’immunomarquage par l’an-ticorps monoclonal anti-desmogléine (32-2B) permet le diagnosticdifférentiel entre PM et PI ; 2) Évaluer s’il a une valeur prédictivedans l’évolution des pemphigus.

Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective comparantle marquage par le 32-2B entre le groupe des PM et celui des PI.L’anatomopathologiste est informé du diagnostic probable de pem-phigus mais pas de son éventuel caractère induit. Quatre-vingt treizemalades atteints de pemphigus, ont étés recrutés entre 1986 et 2004principalement au CHU de Tours et dans d’autres centres hospita-liers français.

Résultats : Le groupe des PM (n = 37) se différenciait de façon signi-ficative du groupe des PI (n = 56) par la prédominance du prurit etdes formes superficielles, par une atteinte moins fréquente des mu-queuses et par la moindre fréquence d’anticorps spécifiques circu-lants. Dans 47/56 cas de PI (83,9 %), le marquage par le 32-2B étaiten mottes, alors que ce profil n’était observé que dans 11/37 (29,7 %)cas de PM (p < 0,0001). La normalité du marquage par le 32-2B, uti-lisée comme test diagnostique du PM parmi l’ensemble des pemphi-gus, a une sensibilité de 70,3 % IC 95 % = [53,0 ; 84,1], unespécificité de 83,9 % IC 95 % = [71,7 ; 92,4], une valeur prédictive po-sitive de 32,7 % et une valeur prédictive négative de 97,9 %. Le rap-

port de vraisemblance positif est estimé à 4,37 IC 95 % = [2,32 ; 8,24]et le rapport de vraisemblance négatif à 0,35 IC 95 % = [0,21 ; 0,59].Parmi les PM, 13/16 ayant un marquage par le 32-2B normal ont gué-ri (81,3 %), contrairement aux 9 patients dont le profil était en mottes(p < 0,005).

Discussion : Le marquage normal par le 32-2B est un test sensible(70 %) et spécifique (84 %) permettant le diagnostic de pemphigusinduit. Ceci confirme les résultats d’une série précédente de29 patients (sensibilité 78 %, spécificité 85 %) [2]. Les pemphigus in-duits peuvent régresser ou au contraire persister après l’arrêt du mé-dicament en cause. Notre étude montre que le marquage normalavec le 32-2B est indicateur d’une évolution favorable à l’arrêt du mé-dicament.Le marquage anormal par le 32-2B dans les pemphigus auto-im-muns pourrait être secondaire à un phénomène d’encombrementstérique provoqué par les autoanticorps préalablement fixé sur lesdesmosomes. Mais ceci n’est pas démontré.

Conclusion : Un profil normal de l’immunomarquage par le 32-2Best un test d’une sensibilité et d’une spécificité acceptables pour éta-blir le diagnostic de PM lorsqu’on est confronté à un pemphigus.C’est de plus un marqueur d’évolution favorable des PM.

Références

1. Brenner S, Bialy-Golan A, Ruocco V. Drug-induced pemphigus. ClinDermatol 1998;3:393-7.

2. Vaillant L, Carlotti A, Balaton AJ et al. Immunolabelling with antides-moglein in idiopathic and drug induced pemphigus. Eur J Dermatol 1992;2:174-8.

Mot-clé : Pemphigoïde bulleuse (Ac anti BPAG2).

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Mot-clé : Pemphigus (médicament).