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Recherche & innovation en Limousin Cadre de référence

Cadre de référence recherche et innovation

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Cadre de référence recherche et innovation

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Page 1: Cadre de référence recherche et innovation

Recherche& innovationen Limousin

Cadre de

référence

Page 2: Cadre de référence recherche et innovation

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Sommaire

Introduction Page 4

Les principaux enseignements du diagnostic Page 7

1.1 Méthodologie du diagnostic Page 8

1.2 Eléments généraux de positionnement de la Région Page 8

1.3 Efficacité et efficience du dispositif de soutien à l’innovation Page 13

1.4 Financement des projets de R&D Page 18

1.5 Les pôles de compétitivité Page 22

1.6 Conclusions Page 23

Du diagnostic à la stratégie, vers une vision partagée de l’innovation Page 27

2.1 L’innovation initiée par la technologie Page 28

2.2 L’innovation initiée par la société Page 30

De la recherche au marché : comment optimiser la valorisation de l’innovation technologique Page 33

3.1 Conforter l’excellence scientifique en Limousin Page 34

3.2 Conforter le système de valorisation de la recherche en Limousin Page 41

3.3 Permettre le développement des entreprises innovantes Page 45

Accompagner le développement de produits et services innovants sur de nouveaux espaces de marché Page 49

4.1 Faire du Limousin une terre d’innovation Page 50

4.2 Mettre en place un processus d’innovation collaboratif centré sur les usagers Page 57

Mettre en place un système de gouvernance Page 63

5.1 Principes de la gouvernance Page 64

5.2 Le rôle des instances Page 64

5.3 Les indicateurs de performance du système Page 67

1

2

3

4

5

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Préambule

L’élaboration d’une stratégie régionale de l’innovation est un engagement pris par l’Etat et la Région auprès de la Commission européenne lors de l’élaboration du programme opérationnel FEDER 2007-2013. La Commission européenne avait estimé que les régions françaises devaient clarifi er et formaliser leur stratégie en matière d’innovation afi n de mobiliser plus effi cacement le FEDER au service des objectifs défi nis dans les stratégies de Lisbonne et de Göteborg.

L’ambition de la stratégie de Lisbonne est de faire de l’Union Européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive » à l’horizon 2010. Elle défi nit l’innovation comme un moteur de changement incontournable à l’évolution vers une croissance économique durable. Cette stratégie doit se traduire par une amélioration quantitative et qualitative des emplois et par une plus grande cohésion sociale.La stratégie de Göteborg, complémentaire à celle de Lisbonne, insiste sur la notion de dévelop-pement durable. Elle s’appuie sur 4 piliers : économie, social, environnement et international. Elle identifi e 7 tendances non durables pour lesquelles elle énumère les objectifs à atteindre et les mesures concrètes à réaliser à l’échelle de l’union européenne : exclusion sociale et vieillisse-ment démographique, changement climatique et énergie, transports, consommation et production, ressources naturelles, santé, promotion du développement durable.

Ses deux stratégies incitent les états à concilier les approches économiques, environnementales et sociales : l’objectif fi nal est d’améliorer de façon pérenne le bien-être et les conditions de vie des générations présentes et futures. Chacune place le citoyen au cœur de la réfl exion : recherche de son bien-être, de son intégration et de sa participation à l’évolution de la société. Cette dimension humaine a fortement inspiré les réfl exions sur la stratégie régionale de l’innovation.

La démarche d’élaboration d’une stratégie régionale de l’innovation a été lancée au deuxième trimestre 2008. La méthode retenue a fait une large part à la concertation avec les principaux acteurs du système d’innovation en Limousin. Ce choix s’explique par la volonté de créer un consensus entre ces acteurs sur le diagnostic, les enjeux et les pistes d’actions en matière d’innovation pour répondre aux cinq fi nalités du développement durable :

n L’épanouissement et la qualité de vie pour tous

n La lutte contre le changement climatique

n La préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources

n La cohésion sociale et la solidarité entre générations, l’équilibre entre territoires

n La production et la consommation responsables

Le schéma régional d’innovation n’a aucun caractère prescriptif. Aussi, le terme de cadre de référence lui a été préféré dans la mesure où il marque la nécessité de faire converger, à partir de références communes, les moyens de chacun des acteurs du système régional de l’innovation pour la réalisation de celui-ci.

C’est un cadre qui devra évoluer dans le temps. Les modalités de coordination prévues dans ce cadre permettront de faire émerger de nouvelles références communes.

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Cette définition applicable en particulier aux entreprises à forte intensité technologique tend à exclure une grande partie de l’innovation réalisée par les TPE/PME. Une dé-finition plus élargie de l’innovation proposée par Pascal Morand et Delphine Manceau rappelle que « l’innovation revêt des formes multiples. L’innovation d’usage joue un rôle essentiel dont il ne faut pas sous-estimer l’impact économique. Même pour les innovations technologiques, une analyse des usages constitue un facteur essentiel pour stimuler leur adoption et leur utilisation, seules génératrices de revenus. »

Loin de s’opposer, ces deux définitions se complètent. Elles permettent de prendre en compte des réalités différentes. L’une de ces réalités renvoie aux entreprises à forte inten-sité technologique, fortement liées à la recherche, souvent arrimées à un pôle de compétitivité. L’autre est celle des TPE/PME sur des secteurs traditionnels qui innovent de manière plus graduelle.

Alors que le tissu économique limousin est essentiellement composé de ce deuxième type d’entreprises, le diagnostic réalisé pour ce cadre de référence fait apparaître une nette concentration des moyens en faveur des entreprises à for-te intensité technologique. Cela traduit la volonté de faire émerger des activités nouvelles à partir de la production de connaissances scientifiques et techniques sur les thémati-ques couvertes par les pôles de compétitivité ELOPSYS et Céramique. Ce pari est indispensable à moyen terme pour faire émerger des entreprises à forte valeur ajoutée sur des secteurs en croissance.

Il devra s’accompagner cependant d’un rééquilibrage en faveur des TPE/PME positionnées sur des secteurs plus traditionnels. En effet, ces PME/TPE sont confrontées à de

profondes mutations dont le rythme est encore accéléré par la crise économique actuelle. L’innovation est l’un des moyens de faire face à ces mutations parce qu’elle per-met des gains de productivité, le repositionnement sur de nouveaux marchés ou une différenciation par rapport à la concurrence plus forte.

Il ne suffit cependant pas de décréter ce rééquilibrage pour qu’il devienne effectif. En effet, ce type d’entre-prise n’exprime pas spontanément des besoins en matière d’innovation. Elles sont de plus présentes sur des secteurs très divers ce qui rend difficile toute remontée collective des besoins. De plus, une approche tradition-nelle de l’innovation qui repose sur la mise en relation entre une demande en matière d’innovation et une offre de ressources scientifiques et techniques se heurte en Limousin à l’inorganisation de l’offre en matière de ressources scientifiques et techniques sur des secteurs économiques traditionnels (sous-traitance mécanique, agro-alimentaire, bois, industries graphiques…).

Ce cadre de référence propose donc, pour toucher ces entreprises, une nouvelle approche de l’innovation complé-mentaire de celle plus traditionnelle qui va de la recherche vers le marché. Cela suppose un changement de perspective. L’innovation serait initiée par la demande sociale avant de l’être par la recherche ou les entreprises. L’enjeu serait alors d’aider entreprises, laboratoires et centres de transfert à répondre ensemble à ces problématiques de société.

Introduction

Le Manuel d’Oslo de l’OCDE propose la définition suivante de l’innovation : « On entend par innovation technologique de produit la mise au point/commercialisation d’un produit plus performant dans le but de fournir au consommateur des services objectivement nouveaux ou améliorés. Par innovation technologique de procédé, on entend la mise au point/adoption de méthodes de production ou de dispositions nouvelles ou notablement améliorées. Elle peut faire intervenir des changements affectant – séparément ou simultanément – les matériels, les ressources humaines ou les méthodes de travail ».

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Le cadre associera donc les deux approches. Il aura pour objectif de :

n conforter la chaîne de valeur qui part de la recherche pour aboutir à la commercialisation de nouveaux pro-duits et services sur les secteurs couverts par les pôles de compétitivité ELOPSYS et Céramique ;

n de développer une démarche partant de la demande sociale, associant les usagers/clients tout au long du processus de conception, expérimentation et mise sur le marché de produits et services innovants afi n de toucher des TPE/PME actives sur des marchés plus traditionnels.

L’intérêt de cette deuxième approche réside dans une éva-luation plus fi able des marchés potentiels en impliquant dès le début les besoins des usagers. En effet, 70 à 80% des produits et services innovants qui n’arrivent pas sur le marché échouent non pas pour des problèmes technologi-ques mais parce qu’ils n’intègrent pas les besoins réels des utilisateurs fi naux. Cela permet :

n une réduction des risques liés à la technologie et à la commercialisation,

n une mise sur le marché plus rapide réduisant ainsi les besoins en capital risque pour les entreprises,

n l’accès à un spectre d’idées nouvelles plus important.

Cette démarche est aujourd’hui expérimentée dans le domai-ne de l'autonomie des personnes, plus particulièrement des personnes âgées ou handicapées. Elle rassemble dans le cadre « d’Autonom lab » des chefs d'entreprise, des chercheurs, des institutions publiques et des « usagers », qui s'engagent à concevoir, évaluer et expérimenter un projet (produit ou service). Bien que l’on ne dispose pas du recul nécessaire à une évaluation des résultats de cette démarche, le pari fait au travers de ce cadre est de diffuser cette approche à d’autres thématiques.

Stratégierégionalede l’innovation

2e

partie

Principauxpoints du diagnostic

Enjeux

1ère

partie

Innovation parla technologie3e

partie

Gouvernance5e

partie

Innovationpar lesusages

4e

partie

Le cadre de référence pour la recherche et l’innovation en Limousin est donc organisé autour de ces deux probléma-tiques. Il s’agira en effet :

• en première partie de revenir sur le diagnostic qui a conduit à les dégager ;

• en deuxième partie de défi nir plus précisément ces deux approches ;

• en troisième partie de déterminer les conditions dans lesquelles conforter la chaîne de valeur qui part de la recherche pour aller vers le marché (1ère approche) ;

• en quatrième partie de défi nir la démarche qui doit permettre de développer une approche partant de la de-mande sociale pour impliquer plus fortement des TPE/PME dans des processus d’innovation (2ème approche) ;

• en cinquième partie de défi nir un système de gouvernance adapté à ce cadre de référence.

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Les principaux enseignementsdu diagnostic1

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1.1 Méthodologie du diagnostic

Conformément au programme opérationnel, un groupe de travail régional comprenant des représentants de la Région, DRIRE, DRRT, OSEO, CRCI, Pôles, Université et Rectorat a été mis en place au deuxième trimestre 2008 pour établir un projet de stratégie régionale de l’innovation. Une aide méthodologique importante a été apportée par un consultant CMI International choisi sur appel d’offres.

Deux chantiers ont été menés parallèlement :

n Une étude de l’efficacité et de l’efficience du disposi-tif de soutien à l’innovation

• Env. 20 questionnaires remplis par les laboratoires et les structures interfaces régionales

• Env. 15 entretiens avec les laboratoires et les struc-tures interfaces

• Lecture des études et évaluations préexistantes au niveau national et européen

• Synthèse des résultats et diagnostic des forces et faiblesses du système d’innovation

• Etude d’allocation des fonds Région, Etat, FEDER sur la période 2004-2008

• Mise en regard des choix d’allocation avec le diagnostic de performance du système

n Une analyse des enjeux d’innovation des entreprises

• Environ 40 entretiens avec les entreprises limousines

• Prise en compte des différentes filières régionales et des stades de développement des entreprises

• Analyse des études préexistantes

• Synthèse des enjeux d’innovation des filières

1.2 Éléments généraux de positionnement de la région

Les constantes sont peu favorables mais une progression en matière d’innovation a été enregistrée au cours des années 2000.

Le Limousin demeure parmi les régions les moins densément peuplées.

Avec près de 731 000 habitants au 1er janvier 2006 (733 000 estimés en 2008), la population du Limousin a gagné 20 000 personnes depuis le recensement de 1999, mais elle reste une petite région française (21ème rang) et européenne (241ème rang). Le rythme de croissance reste inférieur à celui de la France métropolitaine (0,7%).

Chiffres �007 % moins �0 ans % de �0 à 59 ans % de plus de 60 ans

Limousin 20,29 % 51,27 % 28 %

Poitou-Charentes 22,58 % 51,57 % 26 %

Auvergne 21,87 % 52,40 % 26 %

Corse 21,21 % 53,07 % 26 %

France province 24,47 % 52,94 % 23 %

France métropolitaine 24,76 % 53,76 % 21 %

France métropolitaine et DOM 25,01 % 50,74 % 21 %

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9- 9 -

Faiblesse du PIB

Le PIB par habitant et la croissance du PIB sont plus faibles que la moyenne des régions européennes. Malgré des salaires horaires nets moyens nettement plus bas que la moyenne, le revenu médian mensuel par unité de consom-mation (1 098 ) n’est inférieur en 2004 que de 2% à celui de la province, plaçant le Limousin au 15ème rang des 21 régions françaises hors Ile-de-France. La région occupe la 4ème place en ce qui concerne le revenu disponible brut par habitant et dépasse de 3,5% la moyenne provinciale du fait des revenus de transfert. La faiblesse des salaires doit égale-ment être relativisée par un faible coût de la vie en région.

Un premier examen, global, des moteurs du développe-ment de la région permet de réaliser le faible poids de la production de biens et services marchands dans la formation du revenu de ses habitants : de l’ordre de 18%. Le plus gros du revenu rentrant dans le territoire est constitué de pensions

de retraites (31%), de prestations sociales (24%), de dépenses de touristes (13%) ou de salaires publics (13%). Ces revenus jouent le rôle d’amortisseur de choc. Dans les deux sens : ils atténuent et les périodes de récession et les périodes de croissance.

Une recherche à l’échelle de la région

La recherche limousine occupe les dernières places du classement des régions en matière de recherche publique et privée. Les dépenses de R&D représentent 0,88% du PIB régional, ce qui place le Limousin au 17ème rang des régions, et 0,4% de l’effort français (moitié moindre que le poids économique de la région). Ces dépenses sont en forte progression. Notons que la part de la dépense inté-rieure de R&D des entreprises dans la dépense intérieure de R&D (67,6%) est en augmentation et dépasse en 2006 la moyenne nationale de 63,1%.

Année Valeur Poids national

Rang national

Population estimée de la région (en milliers d'habitants) 2008 735 1,1 % 22/26

PIB (en millions d'euros constant - base 2000) 2007 17 840 0,9 % 22/23

DIRD(valeur en millions d'euros) 2006 150,7 0,4 % 22/22

Dont DIRD de la recherche publique 2006 48,9 0,3 % 22/23

Dont DIRD des entreprises 2006 101,8 0,4 % 21/22

Part de la dépense intérieure de R&D dans le PIB (en%) 2006 0,88 % 17/21

Part des entreprises dans la dépense intérieure de R&D (en%) 2006 67,6 % 9/22

Part de la recherche publique dans la dépense intérieure de R&D (en%)

2006 32,4 % 14/22

Effectif total de R&D (en ETP recherche) 2006 1 810,4 0,5 % 22/22

Dont recherche publique 2006 748,2 0,5 % 22/23

Dont entreprises 2006 1062,1 0,5 % 21/22

Effectifs de chercheurs (en ETP recherche) 2006 987,7 0,5 % 22/22

dont recherche publique 2006 540,5

part de la recherche publique (en %) 2006 54,7 0,6 % 22/23

dont entreprises 2006 447,2 0,4 % 21/22

part des entreprises (en %) 2006 45,3 16/22

Sources : 1 INSEE, 2 MEN/MESR-DEPP, 3 MEN/MESR-DEPP, INSEE, 4 MESR-DGES, 5 ANR, 6 Données Thomson Scientifi c, traitements OST

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Le nombre de chercheurs Moyenne- Faible et Faible technologies est faible et explique aussi la faible appétence des entre-prises en matière de connaissances technologiques.

Le budget recherche et technologie des collectivités locales, en particulier du Conseil régional est en progression depuis plusieurs années.

Si la R&D dans les entreprises appartenant aux secteurs de faible et moyenne-faible technologie est peu importante tant en terme de dépenses que d’effectifs, la R&D des entreprises des secteurs de haute et moyenne-haute technologie place la région au 19 ème rang national en terme de dépenses. Celle-ci est en progression régulière.

Industries manufacturières (1)Primaire - Énergie - BTP

et ServicesRégions françaisesHaute et Moyenne-Haute

technologiesMoyenne - Faible et Faible

technologies

ChercheursEffectif total

de R&DChercheurs

Effectif totalde R&D

ChercheursEffectif total

de R&D

Auvergne 220 559 896 3 323 107 217

Limousin 386 934 44 99 17 30

Champagne-Ardenne 558 1 218 292 659 38 66

Poitou-Charentes 749 1 833 130 204 45 88

Languedoc-Roussillon 1 051 2 486 100 204 407 901

Centre 2 131 4 654 1 037 1 700 140 653

Pays-de-la-Loire 2 185 3 893 684 1 508 477 908

Midi-Pyrénées 8 091 12 109 232 520 1 250 2 035

Rhône-Alpes 9 549 17 425 2 042 4 250 2 295 3 529

Ile-de-France 34 870 59 803 2 024 3 967 12 363 17 603

TOTAL FRANCE 79 288 141 174 11 829 25 985 22 937 34 994

Sources : MEN - MESR - DEPP

CHERCHEURS ET EFFECTIF TOTAL DE R&D DANS LES ENTREPRISES EN FONCTION DE L'INTENSITÉ TECHNOLOGIQUE DU SECTEUR DE RECHERCHE EN 2006 (En équivalents temps plein recherche ETP)

Tableau 2. Budgets de R&T par type de collectivité territoriale

Moyennes trisannuelle glisssantes (*)

Conseils régionaux

Conseils généraux

Communes et EPCI (**)

Total collectivités territoriales

en millions d’Euros 2004 2005 2006 2004 2005 2006 2004 2005 2006 2004 2005 2006

Limousin 7,2 10,1 10,5 0,4 0,4 0,5 0,7 1,1 1,4 8,4 11,6 12,3

Poitou-Charentes 7,5 7,7 10,1 5,1 5,6 4,6 1,1 0,9 0,6 13,8 14,1 15,3

Aquitaine 41,5 39,5 33,7 nd 1,5 1,6 0,6 1,6 1,5 42,1 42,5 36,8

Auvergne 3,1 5,4 7,1 0,5 0,5 0,5 0,4 0,8 1,1 4,0 6,6 8,7

Total métropole 397,3 438,9 441,1 108,8 142,8 160,1 43,9 63,5 86,3 550,3 645,1 687,6

Une recherche privée orientée vers les biens d’équipement

La recherche privée en Limousin est essentiellement le fait du secteur des biens d’équipement (Poids du secteur dans la totalité de l’industrie 12,8 % des effectifs salariés) le secteur de l’électronique étant relativement faible et la phar-macie-Chimie près de la moyenne nationale (pharmacie, cosmétique : Sothys, Silab, ID Bio, Glycode…).

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L’output de la recherche, une dynamique positive

En matière de brevet européen, le Limousin occupe la 21ème place, mais la dynamique est positive. Beaucoup de brevets sont issus de la société Legrand. Cette dynamique s’observe également en demandes de brevets publiées par an par la voie nationale

Demandes de brevets européens

Part France (%) Densité technologique par rapport à la population active

Rang2006

Région 2001 2006 Évolution2006/2001

(%)

2001 2006 Évolution2006/2001

(%)

19 Poitou-Charentes 1,2 1,2 +3 49 42 -14

20 Champagne-Ardenne 1,2 1,0 -17 56 44 -22

19 Auvergne 1,6 1,5 -2 78 69 -12

19 Limousin 0,4 0,5 +26 39 42 +10

Demandes de brevets européen : indice de spécialisation en référence française (2006)

Électronique - Électricité

Instrumen-tation

Chimie - matériaux

Pharmacie - biotechnologies

Procédés industriel

Machines -mécanique -

transport

Consommation des ménages -

BTP

Région 2006 1 810,4 0,5% 22/22

Limousin 1,27 0,70 0,48 0,90 1,11 1,10 0,90

Source OST : la densité technologique d’une région est le nombre de ses demandes de brevet rapporté à sa population ; elle est normalisée à 100 pour la France ; pour l’indice de spécialisation France = 1 ;

les demandes de brevet européen sont attribuées géographiquement en fonction de l’adresse des inventeurs

En matière de publications scientifi ques, le Limousin occupe la 21ème place, mais la dynamique est également positive (cela tient essentiellement à XLIM et l’IPAM). Entre 2001 et 2006, dix régions ont augmenté leur contribution à l’activité R&T de la France. La Bretagne se distingue tout particulièrement en améliorant de près de 30% sa part R&T. Trois autres régions, Limousin, Pays de la Loire et Poitou-Charentes ont progressé signifi cativement (de 11% à 16%).

Rang national (2006)en

Part France (%) Densité S&T par rapport à la population active

S&T publica-tions

demandes de brevet européen

2001 2006 Évolution2006/2001 (%)

2001 2006 Évolution2006/2001 (%)

Région

Limousin 21 21 21 0,6 0,6 +16 52 53 +2

Poitou-Charentes 17 15 19 1,2 1,3 +11 60 62 +3

Auvergne 14 13 16 1,6 1,5 -8 66 56 -16

Le nombre d'enseignants chercheurs et chercheurs publiants dans les unités de recherche reconnues du MESR pour la période 2004-2007 est de 363. Notons qu’il y a 120 docteurs en 2007 en Limousin (soit un poids national de 1,2% et le 17ème rang national.

Source OST

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Malgré des secteurs d’excellence (matériaux, électronique), la recherche régionale génère un faible flux de projets innovants. L’agence de valorisation de recherche universitaire, créée en janvier 2008, doit favoriser la création d’entre-prises innovantes, jouer un rôle dans la pré-incubation et valoriser les recherches de l’Université. Un objectif de 15 projets incubés par an a été fixé à partir 2009 devant conduire à 10 créations d’entreprise par an.

Mais, la dynamique de création d’entreprises connaît un niveau plutôt satisfaisant en région. Elle est portée par les filières électronique-micro-ondes-photonique et cérami-que. Et on dénombre des success stories notamment dans le domaine des céramiques techniques : CERLASE (devenu CERINNOV) et CERADROP.

En résumé, un système d’innovation limité mais des performances honorables

Les moyens alloués à l’innovation sont limités mais la recherche est encore performante dans les domaines électronique- micro-ondes et photonique, céramique et matériaux et santé. On observe cependant un « rattrapage » vis-à-vis des autres régions françaises par :

• Une augmentation du poids des secteurs innovants dans l’économie régionale ;

• Une dynamique entrepreneuriale soutenue.

Classement RégionRIS 2006

30 Midi-Pyrénées

68 Bretagne

76 Navarra

82 Cataluña

93 Languedoc-Roussillon

98 Aquitaine

106 Pays de Loire

112 Limousin

113 Northern ireland

118 Haute-Normandie

120 Basse-Normandie

121 Lorraine

129 Bourgogne

140 Nord-Pas-de-Calais

141 Poitou-Charentes

146 Champagne-Ardenne

157 Burgenland

*Source Regional Innovation Scoreboard 2006 : le RIS est le classement de référence à l’échelle européenne. Il prend en compte les scores des régions sur 7 critères : DIRD publiques / PIB DIRD privée / PIB, % de la population active avant une éducation supérieure, % de la population active participant à la formation continue, Brevets EPO / million d’habitants, % des actifs dans les secteurs manu-

facturier de haute et moyenne-haute technologie, % des actifs dans les secteurs de service à haut niveau de savoir. Le RIS prend donc en compte des valeurs relatives sur ces critères.

Au niveau européen, la région se classe au 112e rang européen (sur 203), en début de deuxième moitié de classement*.

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1.3 Effi cacité et effi cience du dispositif de soutien à l’innovationL’économie du Limousin est moins dépendante que d’autres de son système productif. Le déclin relatif ou absolu de son agriculture puis de son industrie au fi l du siècle, ce qui explique la perte d’un quart de sa population sur le siècle passé, n’est pas encore achevé.

A l’instar de l’évolution du tissu industriel national, la part de l’emploi industriel dans la population active a fortement décru au cours des vingt dernières années, mais le poids relatif de l’industrie limousine est similaire à la moyenne nationale. Le Limousin peut compter sur une industrie diversifi ée principalement située à l’ouest et au sud de la région. A côté de secteurs en déclin, notamment dans le domaine du textile habillement ou des arts de la table, plusieurs secteurs connaissent un maintien ou même un développement de leur activité.

140

1997 1998 1999 2000 2001

Industrie

Construction Services

Commerce

Toutes activités

2002 2003 2004 2005 2006 2007

135

130

125

120

115

110

105

100

95

90

140

1997 1998 1999 2000 2001

Industrie

Construction Services

Commerce

Toutes activités

2002 2003 2004 2005 2006 2007

135130125120115110105100

9590

4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

Le secteur de la construction reste dynamique, même si la crise l’a fortement diminué. Les services aux entrepri-ses et aux particuliers sont sous-représentés même si le secteur des services aux entreprises tend à converger vers la moyenne nationale.

L’analyse du système d’innovation a été réalisée sur 7 fi lières régionales prioritaires en raison de leur poids

dans l’économie régionale. Les secteurs de la chaîne gra-phique et de la construction n’ont pas été analysés, pour le premier, c’est un secteur trop hétérogène et le second est surtout constitué de petites entreprises le plus souvent artisanales.

Chiffres 2006 Taille (emplois) Taille (CA en millions d’euros) Production de valeur

Filières traditionnelles en mutation

Bois 5 100 705 ++

IAA 5 400 1 662 +++

Filières traditionnelles en mutation

Electronique 6 133 1 033 ++

Céramique (fi lière) 2 020 105 +

Mécanique-métallurgie 9 587 776 +

Services innovants

Services aux entreprises Environ 3 000 352 ++

Services à la personne Environ 2 700 244 +

Source ASSEDIC UNISTATIS traitement DRIRE

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L’effi cacité du dispositif de soutien à l’innovation a été évaluée à partir de sur 6 fonctions clefs :

• Recherche • Sensibilisation • Projets de recherche partenariaux entreprises-laboratoires • Incubation-Création d’entreprises• Transfert de technologie • Financement des projets de RD.

Recherche Valorisation Invitation dans les entreprises

Fonction

Recherche Sensibilisation Projets de recherche

partenariaux entreprises-laboratoires

Incubation - création

d’entreprises

Transfert de technologie

Financement des projets de

RD

Critère de performance

Performance académique

de la recherche en région

Valorisation et protection des découvertes

des cher-cheurs

Niveau de valorisation

des découver-tes vers les entreprises régionales

Niveau de création

d’entreprises en région

Niveau de transfert

vers les entre-prises régio-

nales

Financement de projets de RD des entreprises régionales

Indicateur

Labels et notes DGES

Nombre de brevets dé-

posés par les laboratoires

% du montant des contrats partenariaux signés avec

des entreprises régionales

Nombre d’entreprises incubées par AILE depuis

2002 et toujours

existantes

% de l’activité

des centres de transferts réa-lisée avec les entreprises régionales

% du FUI et aides OSEO

attribuées à des

PME < 250 salariés

Fonction du système d’innovation

Recherche Sensibilisation

Projets de recherche

partenariaux entreprises-laboratoires

Incubation - création

d’entreprises

Transfert de technologie

Financement des projets

de RD

Appréciation globale /

Filières fortes

• Electronique

• Matériaux céramiques

• Electronique • Matériaux céramiques

• Electronique

• Santé

• Matériaux céramiques

• Matériaux céramiques

Filières à faire progresser

• Bois

• Services aux entreprises

• IAA• Mécanique• Service à

la personne

• Toutes les autres fi lières

• Electronique• Bois• IAA• Service à

la personne

• Services aux entreprises

• Mécanique

• Bois

• Mécanique

• Services aux entreprises

• Service à la personne

• Electronique• Bois

• Matériaux céramiques

• IAA

• Services aux entreprises

• Service à la personne

• Electronique

Les projets fi nancés dans le cadre des pôles interrégionaux n’ont pas été analysés

En gris, les fi lières pour lesquelles l’activité sur les fonctions est faible ou inexistante en région.

Les principaux constats fi gurent ci-après (appréciation de l’effi cacité au regard des retombées sur le tissu régional).

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L’effi cacité du dispositif de soutien à l’innovation a été évaluée à partir de sur 6 fonctions clefs :

• Recherche • Sensibilisation • Projets de recherche partenariaux entreprises-laboratoires • Incubation-Création d’entreprises• Transfert de technologie • Financement des projets de RD.

1.3.1 La rechercheLe nombre de publications reste en volume relative-ment limité. Le nombre d’enseignants chercheurs et de chercheurs publiant dans les unités de recherche n’est que de 363 en 2007 (21ème région française).

Le dépôt des brevets par les laboratoires publics est en augmentation constante depuis 2004. Les dépôts de brevets par XLIM-OSA représentent plus de la moitié des brevets déposés par les structures publi-ques (22 brevets déposés en 2007).

La valorisation de la recherche peut prendre plusieurs voies :

• La création de laboratoires communs Universités/entreprises ;

• Les instituts Carnot ;

• La création et l’incubation de start-up issues des laboratoires de l’université ;

• Le transfert de technologie dans des PME exis-tantes soit directement à partir du laboratoire public, soit via un centre de transfert ;

• Le transfert de connaissances au travers de prestations d’un laboratoire ou d’un centre de transfert ;

• Les projets de recherche partenariaux entreprises-laboratoires ;

• L’intégration dans l’entreprise d’un chercheur issu d’un laboratoire.

La recherche régionale connaît une performance iné-gale et pâtit d’une faible attractivité (les laboratoires

régionaux ont de la peine à recruter des chercheurs en dehors de l’université de limoges). Les grands organismes de recherche sont peu présents en Limousin. Mais, les laboratoires XLIM et SPCTS (IPAM) ont une taille critique et sont reconnus à l’échelle na-tionale. Ils regroupent environ 50% de la population des chercheurs.

A cet égard, on notera l’institut XLIM, qui est une Unité Mixte de Recherche Université de Limoges/CNRS résultat de la fusion de quatre laboratoires XLIM est devenu le cœur scientifi que d’Elopsys. Cet institut a su créer les conditions de création de 3 laboratoires communs avec des grands groupes industriels : Thalés, Alcatel Alenia Space. D’autres collaborations existent également avec d’autres grands groupes : ST Microélectronics, Philips, Agilent…mais aussi avec des entreprises de taille moins importante (Photonis…) et des PMI/PME locales. En 2007, il a obtenu (pour 4 ans) le label Carnot (30 en France).

Au-delà de quelques pépites, les autres thématiques de recherche sont d’un niveau plus modeste. Ces thématiques regroupent un nombre important de chercheurs mais pâtissent d’une forte fragmentation des activités de recherche. Ainsi, la région dispose par exemple de ressources scientifi ques et techno-logiques dans les secteurs de l’environnement, de la génomique animale (bovine, équine), de la géogra-phie, ou du droit du sport sans que celle liste soit exhaustive.

Les principaux constats fi gurent ci-après (appréciation de l’effi cacité au regard des retombées sur le tissu régional).

1.3.2 Recherche partenariale entreprises-laboratoiresLa recherche en Limousin s’est beaucoup orientée vers la recherche partenariale.

Les CIFRE et autres fi nancements de ce type BDI, ARIV, DGA ou les bourses directement payées sur les contrats de recherche privée sont un bon indicateur de l’interaction entre laboratoires publics et entreprises.

Le nombre de bourses CIFRE ou ARIV est assez faible : 10 ARIV entre 2005 et 2008 (il est prévu que la région

fi nance trois ARIV par an). Ce nombre est contre balancé par le nombre de bourses directement payées sur les contrats de recherche privée. C’est la conséquence de la forte hausse de l’activité de recherche parte-nariale portée par les laboratoires en pointe. Cette augmentation est directement liée à la dynamique des pôles de compétitivité. Elle est d’abord alimentée par les appels d’offres publics. Les fonds publics (FUI, ANR) ont un effet de levier sur le fi nancement privé de la recherche.

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1.3.3 La création d’entreprises La dynamique de création d’entreprises innovantes connaît un niveau plutôt satisfaisant en région. Elle est portée par les filières électronique-micro-ondes-photonique (XLIM) et céramique (IPAM). Cette dyna-mique tient pour partie à l’action du département incubation de l’AVRUL. 49 projets ont été incubés depuis 2001. 26 entreprises ont été créées dans ce cadre. Cela représente 98 emplois directs (112 prévision fin 2009). La création d’entreprises innovantes est par ailleurs un axe privilégié de la prospection exogène réalisée par Limousin expansion.

XLIM IPAM

SHS

GEIST

Autre

s

TOTA

L

30

25

20

15

10

5

0

XLIM IPAM SHS GEIST Autres TOTAL

XLIM IPAM

SHS

GEISTAut

res

TOTA

L

30

25

20

15

10

5

0

1.3.4 Transfert de technologieA côté du label CRT (centre de ressources technolo-giques : CTTC et CITRA sont labellisés en Limousin par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche), ont été créés les labels « plate-forme technologique » (PFT : 2 homologuées en Limousin et une labellisée PFT Bois-construction), et « cel-lule de diffusion technologique » (CDT : aucune en Limousin) pour les structures d’interface. Ces labels sont accordés pour trois ans par une commission na-tionale créée par décret en date du 15 janvier 2008 et composée de représentants du monde des PME, des structures de diffusion et de transfert de tech-nologies, de représentants de cinq administrations centrales (recherche, enseignement scolaire, ensei-gnement supérieur, industrie et agriculture) ainsi que de personnalités qualifiées.

Les CRT ont fait l’objet en 2008-2009 d’une évaluation de leur bilan et de leur stratégie, d’où il ressort que :

• CISTEME et CTTC sont des structures de transfert de technologies. Elles sont dans le cadre des projets de recherche partenariale complémentaires de l’activité des laboratoires.

• CTTC est en cours de restructuration suite à l’es-saimage de la PME CERAMPILOT

• CITRA et BIOCRITT sont de taille limitée ;

• CITRA : structure encore fragile, le CITRA est toutefois labellisé CRT

• BIO-CRITT : orientation vers les traitements des déchets, en étroite collaboration avec le Labora-toire des Sciences de l’Eau et de l’Environnement (LSEE).

• CRAFT doit réévaluer son rôle, ses missions et sa stratégie. Dans ce cadre, une mission de réflexion a été confiée par l’Etat et la Région au pôle de compétitivité céramique sur la place, les missions et l’organisation du système de transfert de tech-nologie sur le champ de la céramique.

Par ailleurs, une évaluation des plates-formes tech-nologiques (Felletin : Bâtiment-réhabilitation et Bois-construction et Travaux-publics à Egletons) a conduit à proposer trois axes de progrès :

• Un pilotage coordonné par les instances régiona-les impliquées dans la décision et le suivi de ce dossier.

• Une mise en réseau structuré des plates-formes et des établissements concernés.

• Le développement significatif de prestations au service des PME sur des activités économiques prioritaires.

Nombre d’entreprises créées à la date du 15/09/2009

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Instituts de recherche

XLIM Unité mixte de recherche mathématiques informatique, systèmes haute fréquence, ondes et systèmes associés, optoélectronique et micro-ondes, photonique, signal image et communication

IPAM Institut des procédés appliqués aux matériaux : sciences des procédés céramiques et de traitement de surface (SPCTS), groupe d’étude des matériaux hétérogènes (GEMH)

GEIST (et CHRU) Institut Génomique, environnement, immunité, santé et thérapeutiques génétiques

SHS Sciences de l’Homme et de la Société : sémiotique, recherches sur l’entreprise, les organisations, prospective économique, géographie physique et environnementale, observatoire des mutations institutionnelles et juridiques

Centres de ressources technologiques

CTTC Centre de transfert de technologies céramiques

CISTEME Centre d’ingénierie des systèmes de télécommunication en électronique et électromagnétisme : telecom sans fi ls, radars, optoélectronique, TESF…

CITRA Centre Ingénierie en traitements et revêtements de surface avancées

Bio Critt Valorisation et traitements de effl uents et déchets/contrôles produits agro-alimentaires (bactériologiques et toxicologiques)

Les transferts de technologies dans des PME au tra-vers de prestations d’un laboratoire ou d’un centre de transfert ne font pas tous l’objet d’une rémunération identifi ée et sont donc diffi ciles à évaluer tant en nom-bre qu’en qualité.

Dans un contexte de très faible demande de connaissance, le transfert de technologie est à un niveau très bas en région et ne couvre que partielle-ment les besoins des fi lières régionales. De surcroît, l’offre technologique des centres de transfert n’est pas toujours adaptée à la demande régionale.

Les chercheurs sont jugés sur le volume et la qualité de leurs publications, ce qui, dans la plupart des cas n’est pas compatible avec le transfert de connaissances vers l’entreprise, qui est peu susceptible de conduire à une publication.

Il est clair qu’une restructuration du dispositif de transfert s’impose afi n, dans certains cas, de mutua-liser des fonctions « support ». Des regroupements sont aussi probablement imaginables.

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- 1� - - 19 -

1.4 Financement des projets de RD

Les moyens affectés à la recherche ont fortement augmenté en Limousin. Les fonds publics ont eu un véritable effet de levier pour les filières céramique et électronique. Par

ailleurs, on constate l’augmentation des contrats financés par l’Etat, alors que la part relative du financement privé de la recherche baisse.

Picard

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-Ard

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Haute

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Poitou-

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Bourgogne

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Alpes

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Ile-d

e-Fr

ance

3 000

Ratio des montants engagés par l'ANR ( ) par projets sur le nombre de chercheurs dans la région

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0

Les financements OSEO FUI et ANR (fonds unique intermi-nistériel) en région sont en augmentation à l’image du reste de la France. Ils bénéficient en premier lieu aux laboratoires, aux grands groupes, et de plus en plus aux PME régionales.

Les financements ANR accordés en région s’élevaient en 2006 à 2 198 524 €, à 1 694 658 € en 2007 et 1 481 374 € en 2008.

Les financements OSEO ont bénéficié en premier lieu à des entreprises régionales pérennes.

16% BTP

16%Electronique-électrique

12% IAA

9%Sciences de la vie

8%Céramique-matériaux

6%Mécanique-métallurgie

5%Services aux entreprises

Environnement

Agriculture

Environnement

7%Services aux particuliers

1% Bois

Chimie

TIC

Sécurité

TextileÉnergie

16% BTP

16%Electronique-électrique

12% IAA

9%Sciences de la vie

8%Céramique-matériaux

6%Mécanique-métallurgie

5%Services aux entreprises

Environnement

Agriculture

Environnement

7%Services aux particuliers

1% Bois

Chimie

TIC

Sécurité

TextileÉnergie

30

25

20

2004 2005 2006 2007

15 000 Montants annuels des aides OSEOInnovation et du FUI en région

FUI

3 770 3 676 4 894 6 298

5 988

6 82910 000

5 000

0

OSEO

2004 2005 2006 2007

15 000 Montants annuels des aides OSEOInnovation et du FUI en région

FUI

3 770 3 676 4 894 6 298

5 9886 82910 000

5 000

0

OSEO

30

25

20

Valeur moyenne : 1 121 e / Projets / Chercheurs

Source : nombre de chercheurs publics et privés : rapport OST 2006 (chiffres mis à jour au 12/03/2009) - www.agence-nationale-recherche.fr

Page 19: Cadre de référence recherche et innovation

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Les fi nancements européens (FP7, CIP, Eureka et Eurostars) Ces fi nancements, souvent diffi ciles d’accès et ciblant les projets d’excellence, sont encore peu utilisés en région en dehors d’un cercle d’initiés (X-Lim, SPCTS, GEMH, OIE, …). Ils présentent néanmoins l’avantage de proposer des fi nancements complémentaires aux fonds nationaux et de pousser les participants à travailler et à échanger à un ni-veau international.

L’action menée depuis le lancement du réseau Enterprise Europe Network qui associe en Limousin la CRCI, OSEO et le Conseil régional a permis d’identifi er des participants potentiels en région et d’espérer une participation plus soutenue, particulièrement d’entreprises.

La conduite par Entreprise Europe Sud-Ouest d’actions collectives « 40 PME pour l’Europe » en Aquitaine ou « PME : objectif R&D européenne » en Midi- Pyrénées ont

permis de systématiser dans ces régions ce travail et ont donné des résultats encourageants (34 dépôts sur les deux régions).

Crédit d'impôt recherche1 : Le montant du crédit d'impôt obtenu dans le cadre du Crédit d'impôt recherche (en mil-liers d'euros) a fortement progressé en 2006 et la région occupait le 18

ème rang national.

Il représente en 2006 près de 8 millions d’€ en Limousin. Les entreprises limousines représentent moins d’1% des en-treprises déclarant des dépenses de R&D éligibles au CIR en France. Toutefois, le nombre d’entreprises limousines déclarant des dépenses de R&D est en forte augmentation sur la période 2000-2006 (62 en 2005 et 79 en 2006) et le nombre de déclarants est en croissance plus rapide en Limousin qu’en France.

Montant du crédit d'impôt obtenu dans le cadre du Crédit d'impôt recherche (en milliers d'euros)

�000 �001 �00� �00� �00� �005 �006

Limousin 1 352 881 593 940 nd 3 852 7 998

Métropole DOM 528 824 519 208 488 775 427 754 nd 989 162 1 495 808

Le statut JEI 2 bénéfi cie (au 28 mai 2009) à 10 entreprises, ce qui place le Limousin en 13

ème position parmi les entreprises françaises.

1 - Le crédit d’impôt recherche (CIR) est une mesure fi scale desti-née à encourager les efforts des entreprises en matière de R&D ; il est calculé sur la liasse de toutes les dépenses de R&D effectuées par l’entreprise et accordée sous forme d’une déduction d’impôt sur les sociétés dû par l’entreprise au titre de l’année où les dé-penses ont été effectuées. Sur le volume de R& D déclaré par les entreprises, le taux de CIR accordé est de :

- 30% des dépenses de R&D jusqu’à 100 K, 5% au-delà. Ce taux est doublé sur les dépenses de R&D sous-traitées à les laboratoires publics où à certains établissements privés agrées.

- Les entreprises entrant pour la première fois dans le dispositif bénéfi cient d’un taux de 50% la première année et de 40% la deuxième.

2 - Ce statut a pour vocation d’apporter un soutien très signifi catif aux jeunes entreprises innovantes (PME indépendantes à moins de 8 ans d’existence) très actives en R&D (volume de dépenses de R&D représentant au moins 15% des charges fi scalement déduc-tibles). L’aide prend la forme d’allégements fi scaux, d’exonération de cotisations sociales, d’exonérations temporaires d’impôt sur les bénéfi ces, imposition forfaitaire et taxes locales sur délibération des collectivités locales.

Page 20: Cadre de référence recherche et innovation

- �0 - - �1 -

Nombre de nouveaux boursiers bénéficiant de la convention industrielle de formation par la recherche (localisation en fonction de l'entreprise de rattachement)

3 - Les CIFRE créés en 1981 et gérés par l'ANRT, s'adressent aux jeunes diplômés (Bac+5 ou Master) désireux d'entreprendre un doctorat dans le cadre d'une entreprise française qui les embauche en CDD ou CDI. Un laboratoire d'accueil ou une équipe de recherche

assure l'encadrement de la thèse de l'étudiant en partenariat avec l'équipe industrielle de l'entreprise. Cela permet aussi de renforcer la recherche en entreprises.

1997 �00� �00� �00� �005 �006 �007

Limousin 4 5 1 5 1 2 5

France 607 810 860 1 000 1 109 1 154 1 185

Ce résultat ne prend cependant pas en compte les bourses directement financées sur les contrats de recherche partenariale ainsi que les autres formes de bourses de type BDI, DGA etc…

Evolutions historiques comparées (région rouge et référence nationale) - indice base 100 en 1997

220

180

1997 2002 2003 2004 2005 20072006

200

160

140

120

base 100

80

60

40

20

0

220

180

1997 2002 2003 2004 2005 20072006

200

160140120

base 100806040200

30

25

20

Nombre de nouveaux boursiers bénéficiant de la convention industrielle de formation par la recherche (localisation en fonction du laboratoire de rattachement)

�001 �00� �00� �00� �005 �006 �007

Limousin 7 7 8 8 7 10 10

France 796 807 850 991 1 099 1 147 1 170

Source : Association nationale de la recherche et de la technologie

Source : Association nationale de la recherche et de la technologie

Bourses cofinancées industrie (CIFRE, BDI, ARIV, DGA, bourses sur contrat) : Les entreprises Limousines utilisent peu le dispositif CIFRE3 (Convention industrielle de formation pour

la recherche en entreprise). De plus, les laboratoires limousins sont peu attractifs vis-à-vis de ce dispositif.

Page 21: Cadre de référence recherche et innovation

- �0 - - �1 -

La Prestation Technologique Réseau est globalement constante depuis plusieurs années et le montant moyen des dossiers augmente régulièrement.

La Prestation Technologique Réseau est fi nancée par OSEO et le Conseil Régional. Elle est destinée aux PME (prioritairement de moins de 50 salariés), qui souhaitent initier une démarche d'innovation impliquant un partenariat technologique pour leur permettre de se familiariser avec les processus d'innovation et nouer les partenariats utiles avec les centres de compétences.

300 000 Prestations technologiques réseau

Nbde dossiersMontants

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

*

80

70

60

50

40

30

20

Montant en Euros

100

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

0

Nbre de dossiers enregistrés

300 000Prestations technologiques réseau

Nb de dossiersMontants

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

*

80

70

60

50

40

30

20

Montant en Euros

10

0

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

0

Nbre de dossiers enregistrés

30

25

20

Capital risque et développement : le fi nancement des activités innovantes reste à un niveau très bas en région. En 2007, la DRIRE Limousin avait fait réaliser un diagnostic du dispositif régional de fi nancement de l’innovation. Les principaux constats étaient les suivants :

• Des entreprises et des porteurs de projet qui mécon-naissent les attentes spécifi ques des investisseurs et sont donc mal préparés pour les rencontrer

• Des aspects du business plan mal appréhendés

• Des besoins récurrents d’expertises souhaités par les in-vestisseurs

• Des diffi cultés pour les entreprises à réaliser la levée de fonds nécessaire en dehors du périmètre régional

• Un panier régional de fi nancement adapté aux projets de taille moyenne (entre 500 et 700 K€ sur 3 ans)

• Une offre régionale qui présente des limites en terme de fi nancement dans les phases de 1ers développe-ments et donc des diffi cultés pour mobiliser des fonds importants lors des phases de post amorçage

• Un défi cit dans la mise en relation avec des fonds natio-naux mais une volonté des acteurs pour les mobiliser.

Enseignements clefs de l’analyse d’effi cience

Depuis 2005, les investissements publics à programma-tion régionale (crédits Région, FEDER, OSEO…) ont été concentrés sur les fi lières soutenues par les pôles (Cérami-que - PEC, Electronique - Elopsys) sur la fonction recherche partenariales :

Combinés aux efforts de l’Etat, ces investissements ont po-sitivement affecté le système d’innovation Limousin :

• Accroissement de la capacité de recherche publique

• Maintien d’une bonne performance académique pour les instituts XLIM et IPAM

• Activité dynamique de création d’entreprises innovantes.

Cependant les effets de ces investissements sur l’écono-mie régionale sont indirects :

• Les entreprises partenaires des labos sont d’abord des groupes extra-régionaux

• L’activité de création d’entreprises innovantes est dynamique.

Les autres fi lières régionales voient leurs besoins en inno-vation peu traités par les dispositifs régionaux. Or, elles représentent un poids important dans le tissu régional et sont présentes sur des enjeux clefs de société.

Page 22: Cadre de référence recherche et innovation

- �� - - �� -

1.5 Les pôles de compétitivité

Après une évaluation menée par le niveau national, les labels respectifs des pôles de compétitivité Elopsys et Cérami-que ont été reconduits en 2008. La signature des contrats de performance les concernant a eu lieu le 25 juin 2009 en préfecture de région. Ces contrats sont conclus pour une période de trois ans (2009-2011). Les structures d’animation des pôles seront soutenues financièrement par le FEDER, l’Etat, la Région, le Conseil général de la Haute Vienne et la Communauté d’agglomération de Limoges.

Les pôles de compétitivité ont été créés en 2005 ; leur or-ganisation repose sur le triptyque : enseignement, recher-che, entreprises. En Limousin, la création des deux pôles de compétitivité s’est fortement appuyée sur le potentiel de recherche : IPAM pour le Pôle Européen de la Céramique et XLIM pour le Pôle Elopsys. Par ailleurs, ces deux pôles ont été « portés » par des entreprises emblématiques du tissu économique régional : par exemple Legrand pour le Pôle Elopsys.

L’objectif principal fixé à ces pôles, sur la période 2005-2008, était de créer du lien et de la dynamique entre les produc-teurs de connaissance (laboratoires ou centres de transfert) et les industriels. L’action principale mise en œuvre par les

pôles de compétitivité pour atteindre cet objectif a été l’in-génierie de projets collaboratifs.

L’arrivée de ces nouveaux acteurs et la mise en œuvre de leur principale mission a bien évidemment eu des impacts directs sur le système d’innovation limousin :

n Sur le financement des laboratoires et le développe-ment de la recherche partenariale

Les financements publics ont été proposés principalement sous la forme d’appels à projets collaboratifs à l’échelon national (FUI, ANR) et même international (PCRD) incitant laboratoires et entreprises à se regrouper pour pouvoir bénéficier de financements. De fait, la part de financement récurrent des laboratoires est devenue beaucoup moins importante dans leur financement global.

La modification de l’attribution des financements a impacté directement les relations entre les laboratoires et les indus-triels. Les laboratoires qui contractualisaient au préalable directement avec un industriel ont proposé aux entreprises un modèle de recherche plus collaborative, multi partenariale, car plus facilement finançable.

Les financements OSEO FUI et ANR (fonds unique intermi-nistériel) en région sont en augmentation à l’image du reste de la France. Ils bénéficient en premier lieu aux laboratoires, aux grands groupes, et de plus en plus aux PME régionales.

Les financements ANR accordés en région s’élevaient en 2006 à 2 198 524 €, à 1 694 658 € en 2007 et 1 481 374 € en 2008.

Les financements OSEO ont bénéficié en premier lieu à des entreprises régionales pérennes.

Montants financés FUI ANR OSEO Europe Collectivités DRIRE

2005 1 200 3 759 265 * 636 *

2006 3 893 1 999 937 792 3 018 389

2007 320 1 851 62 527 734 284

2008 3 018 1 139 30 295 289 60

Total 6 799 10 925 1 294 1 614 4 677 733

(*) Données non disponibles

Financement des projets R&D en k€ du pôle européen de la céramique

Page 23: Cadre de référence recherche et innovation

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Financement des projets R§D en k€ du pôle européen de la céramique

Montants fi nancés FUI ANR OSEO Europe Collectivités DGA

2006 2 173 6 420 137 * 4 051 *

2007 791 6 400 940 700 1 883 497

2008 1 535 5 891 180 1 178 760 *

Total 4 499 18 711 1 257 1 878 6 694 497

n Sur la mise en œuvre en Limousin d’un système privilé-giant l’innovation technologique

La multiplication des projets collaboratifs a privilégié l’inno-vation initiée par la recherche et a donc favorisé l’innovation technologique. Au vu des résultats obtenus dans ses projets et des compétences de ses membres, les pôles ont donc essentiellement communiqué sur la maîtrise des technolo-gies des laboratoires et la valeur ajoutée de leurs inventions.

n Sur des actions à l’international

Cette communication s’est organisée au niveau internatio-nal où les deux pôles de compétitivité ont participé à de nombreux salons, colloques… accompagnés par des labo-ratoires, des centres de transfert ou encore des entreprises. La gestion de ces manifestations par les pôles a incité les différents partenaires à plus de participations.

(*) Données non disponibles

1.6 ConclusionsLe diagnostic du système d’innovation montre que les be-soins en innovation des entreprises régionales ne sont pas couverts de façon homogène. Dans un contexte de créa-tion des pôles de compétitivité, l’innovation technologique initiée par la recherche a été privilégiée. Parallèlement, en Limousin comme à l’échelle nationale, l’innovation orga-nisationnelle ou de service n’a été quasiment pas prise en compte car elle n’émane pas de connaissances techniques mais elle est plutôt initiée par des besoins au sein des en-treprises qui sont encore parfois diffi ciles à formuler de ma-nière homogène.

L’innovation technologique privilégiée

En conséquence, ce diagnostic fait apparaître que l’alloca-tion des fonds publics a été principalement orienté sur deux fi lières à savoir électronique, photonique, micro-ondes et céramique matériaux. Les fi nancements publics (région et Etat) ont prioritairement soutenus un aspect de la recherche sur ces deux fi lières à savoir : la recherche collaborative. Le fl échage de ces fi nancements, principalement axés sur ces deux fi lières et sur un aspect de la recherche, s’explique par le fait que ces deux fi lières sont organisées autour des

Pôles de compétitivité. Les entreprises membres des pôles ont des problématiques essentiellement techniques pour lesquelles les laboratoires et les centres de transfert peuvent immédiatement apporter une offre organisée.

Une couverture hétérogène des besoins en innovation

A l’inverse, les besoins en innovation des autres secteurs étu-diés, correspondant à des fi lières plus traditionnelles (bois, mécanique, IAA) ou des fi lières de services (à la personne ou aux entreprises), sont peu pris en compte car souvent très mal identifi és.Lorsqu’ils sont connus, ces besoins en innovation ne sont pas technologiques mais correspondent plutôt à des be-soins en « savoir-faire » (services, organisation). Les fi lières ne trouvent alors pas de réponses car les ressources/les ap-porteurs de solutions sont répartis sur plusieurs laboratoires et centres de transfert s’ils existent. Mais très souvent, ces fi lières ne manifestent pas d’intérêt marqué pour l’innova-tion ou du moins ne parviennent-elles pas à les formuler de façon homogène. L’allocation des fonds sur ces fi lières reste très modeste en partie en raison du plus petit nombre de projets présentés.

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Les constats

En Limousin, le système d’innovation repose donc sur une vision très traditionnelle en soutenant avant tout l’innovation technologique relayée par les pôles de compétitivité.

n Un système performant…

Ce système a eu des impacts positifs sur le développement économique régional, et en particulier sur la compétitivité des entreprises. Les fonds publics accordés ont eu un effet de levier sur le financement privé de la recherche : les en-treprises impliquées dans la recherche collaborative doivent en effet apporter systématiquement des co-financements. In fine, la recherche publique en région s’est également trouvée renforcée car les financements leur ont permis de disposer de ressources humaines complémentaires (doc-torants, ingénieurs, post docs…). La création d’entreprises innovantes sur les secteurs des pôles de compétitivité a per-mis de densifier le tissu d’entreprises innovantes qui partici-pent désormais à des projets collaboratifs.

Mais, il convient aussi de remarquer que le transfert de connaissances des laboratoires vers les entreprises régiona-les se fait de moins en moins de manière directe. Le transfert se fait par les projets collaboratifs le plus souvent portés par des PME ou des groupes extra-régionaux. Les entreprises régionales sont alors seulement des partenaires dans ces consortiums.

n Mais un système d’innovation trop restrictif

Les effectifs des filières céramique et électronique repré-sentent seulement 24% de la totalité des 6 filières étudiées. Cela veut donc dire que les autres filières, qui représentent

un poids économique important en région, ne trouvent pas d’accompagnement et de soutien financier pour les aider à la maturation de leur besoins en innovation.

L’approche de l’innovation en Région, basée sur des filières structurées autour des pôles et répondant à des besoins technologiques, n’est donc plus suffisante. Cette approche ne permet en l’occurrence pas d’accompagner les entreprises de secteurs traditionnels.

Or, la stratégie régionale ne peut ignorée une grande partie de ses entreprises et les pouvoirs publics doivent proposer une organisation originale à ces entreprises leur permettant de concevoir, tester et commercialiser des services et pro-duits innovants. Parallèlement à la mise en place du système existant favorisant l’innovation technologique, il pourrait donc leur être proposé de répondre à des grands enjeux de société , sur des thématiques tels que la santé, le vieillisse-ment, la gestion des risques, l’environnement, pour lesquel-les elle pourrait formuler une offre originale. L’innovation ne serait alors plus initiée par la recherche et ne serait donc plus forcément technologique mais elle serait plutôt initiée par les besoins des clients/usagers.

Au vu de ces constats, la stratégie régionale qui sera mise en œuvre devra :

n Poursuivre son soutien à l’innovation technologique portée par les pôles de compétitivité qui s’est traduit par de développement local au cours des trois dernières années ;

n Mettre en œuvre une organisation capable de concevoir des produits et services innovants répondant à des pro-blématiques sociétales.

La stratégie définie dans le chapitre 2 devra répondre à ces enjeux.

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L'allocation des fonds publics est actuellement concentrée

sur deux fi lières : électronique et céramique

et sur une fonction du système d’innovation, la recherche partenariale

Conforter l’excellence scientifi que des pôles de compétitivités ELOPSYS et céramique

Enjeu n°1

Les impacts économiques de la politique d’innovation centrée

sur les 2 pôles de compétitivité ne bénéfi cient qu’indirectement

à l’économie régionale

Renforcer la création d’activités et d’emplois en Limousin à partir des pôles de compétitivité ELOPSYS et céramique

Enjeu n°2

Les besoins d’innovaton des autres fi lières traditionnelles et des fi lières

de services innovants sont peu couverts (Bois, services à la personne)

ou pas couvertes (Mécanique, IAA, services aux entreprises)

Mettre en place une organisation originale permettant de concevoir, tester et commercialiser des produits ou services innovants répondant à des problématiques de société (environnement, vieillissement, gestion des risques, santé humaine)

Enjeu n°3

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Du Diagnostic à la stratégie, vers une vision partagée de la politique d’innovation

2

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2.1 L’innovation initiée par la technologie

Les enjeux dégagés à l’issue du diagnostic mettent en évidence la nécessité de combiner l’approche par l’offre de technologies et l’approche par la demande sociale pour mener une politique en faveur de l’innovation en Limousin.

Dans une approche traditionnelle, l’innovation est d’abord initiée par la technologie. C’est un développement scien-tifi que ou technologique qui est à l’origine de l’innovation. Cette technologie est transférée à la société pour créer de nouveaux produits.

C’est aujourd’hui le modèle qui guide le développement des pôles de compétitivité tels qu’on les connaît en Limou-sin. Le diagnostic nous a montré que les moyens publics consacrés à l’innovation ont été fortement concentrés sur ce type d’approche et sur une fonction particulière de ce système d’innovation, à savoir la recherche partenariale.

C’est un acquis qu’il convient de préserver. Il est important en effet en Limousin de développer à partir de l’excellence scientifi que de nouvelles activités économiques sur des marchés en croissance. Cela contribue en effet à accompa-gner la mutation de l’économie limousine et à augmenter la production de richesses sur le territoire régional.

La démarche retenue dans la troisième partie de ce cadre vise donc à conforter la chaîne de valeur qui part de la recherche pour aller vers la commercialisation de l’innovation. L’accent a été mis sur les points critiques qui permettront de la conforter.

Cette chaîne de valeur a été découpée schématiquement en trois grandes étapes :

• les ressources scientifi ques et technologiques dont il s’agit de conforter sur le moyen terme l’excellence ;

• la valorisation de la recherche ;

• la croissance des entreprises innovantes.

Les points critiques identifi és sur cette chaîne de valeur sont :

• Sur la consolidation de l’excellence scientifi que, la diminution des effectifs de la recherche, les modifi ca-tions des modalités de fi nancement de la recherche, les relations contractuelles entre la Région et l’Université dans le soutien à la recherche académique ;

• Sur la valorisation de la recherche, la détection des opportunités de valorisation de la recherche, le transfert de technologie, le rôle des pôles de compétitivité ;

• Sur la croissance des entreprises innovantes, le fi nan-cement de cette croissance après la phase d’amorçage et l’accès aux services pouvant les accompagner dans leur croissance.

L’innovation par la technologie fait l’objet de la partie 3. Les actions envisagées visent à consolider la chaîne de valeur qui part de la recherche pour aller vers le marché.

L’innovation par les usages (approche par la demande sociale) fait l’objet de la partie 4.

Offrescientifi que

et technologiqueEntreprises Demande

de la société

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Action n°1 : promotion des formations doctorales

Action n°2 : attirer et fi déliser les étudiants

Action n°3 : contrats d’objectifs avec organismes de recherche

Action n°4 : accès aux fi nancements par appel d’offre

Action n°5 : accès aux fi nancements européens

Action n°6 : tirer partie de l’élargissement du CIR

Action n°7 : créer une fondation de l’Université de Limoges

Action n°8 : proposer un nouveau mode de soutien à la recherche dans le cadre du contrat d’objectif et de moyens entre l’Université et la Région

Action n°9 : poursuite du dispositif de détection de l’innovation dans les labora-toires (DIL)

Action n°10 : mettre en œuvre un programme d’appels à pro-jets innovants

Action n°11 : valorisation des compéten-ces des centres de transfert

Action n°12 : mieux fi nancer les centres de transfert

Action n°13 : marketing de l’innovation

Action n°14 : consolider Limousin participation

Action n°15 : aider les créateurs d’entreprises innovantes à accéder aux capitaux risqueurs

Action n°16 : consolider le CEEI en Limousin

Ressource

s hum

aines

Finance

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Nouvelle

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prises

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ces

Recherche Marché

Action nouvelle

Action à consolider

Action réalisée ou sur le point de l’être

Vision schématique de la partie 3 du cadre de référence

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2.2 L’innovation initiée par la société (innovation par les usages)

Offrescientifi que

et technologiqueDemande

de la société

Dans cette approche, l’identifi cation d’un besoin de société et/ou de marché est à l’origine de l’innovation. Des itérations (aller-retour) sont réalisées entre la société (les usagers) et les offreurs de solutions (sciences, techno-logies, capacités de production…) pour élaborer des pro-duits et services innovants.

L’intérêt de cette approche réside dans :

• une évaluation plus fi able des marchés potentiels en impliquant dès le début les besoins des usagers. 70 à 80% des produits et services innovants qui n’arrivent pas sur le marché échouent non pas pour des problèmes technologiques mais parce qu’ils n’intègrent pas les besoins réels des utilisateurs fi naux.

• Une réduction des risques liés à la technologie et à la commercialisation

• Une mise sur le marché plus rapide réduisant ainsi les besoins en capital risque pour les entreprises

• L’accès à un spectre d’idées nouvelles plus important.

Une telle démarche est en cours de construction dans le domaine de l'autonomie des personnes, plus particulière-ment en direction des personnes âgées ou handicapées. «Autonom'lab» peut être assimilé à un laboratoire des usages sur le modèle européen des Living Labs.

L’enjeu est de passer de cette expérience à une organisation permettant de systématiser cette approche.

Pourquoi ?

Deux raisons issues du diagnostic conduisent à retenir un changement d’approche :

• Le système d’innovation tel qu’il fonctionne laisse de côté des fi lières représentatives de l’économie régionale (IAA, forêt/bois etc…)

• Sur ces secteurs, un système centré trop exclusivement sur la production de connaissances scientifi ques ou technologiques comme vecteur de l’innovation ne

1

2

Nouveaux produits / Nouveaux services

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serait pas optimal car la demande d’innovation n’est pas aujourd’hui exprimée ni homogène et qu’il existe peu de capacité de recherche ou de transfert de technolo-gie de proximité pour faire fonctionner un tel système.

Quelle méthode ?

Cependant, pour arriver à impliquer une pluralité d’acteurs (citoyens/usagers/clients, chercheurs, entreprises, adminis-trations publiques…) dans des processus d’innovation par les usages qui dépassent le stade expérimental, il faut que :

• chaque acteur dans sa sphère d’infl uence conduise des démarches innovantes. Par exemple, pour développer des produits et services innovants destinés à satisfaire un besoin d’intérêt général, les administrations loca-les, au travers des achats qu’elles effectuent, doivent s’impliquer dans le développement de ces solutions et privilégier les solutions les plus innovantes. De même, les processus d’innovation par les usages ne peuvent

déboucher sur la commercialisation de produits et services innovants si les entreprises ne sont pas elles-mêmes dans des démarches d’innovation…

• la méthode d’innovation combinant les différents acteurs soit formalisée, animée, structurée autour de thèmes fédérateurs qui non seulement répondent aux caractéristiques socio-démographiques du Limousin, à des besoins non satisfaits de clients mais encore constituent des nouveaux espaces de marché pour les opérateurs privés et qu’ils s’y intéressent. Les services et ressources destinés à accompagner les acteurs dans ces processus nouveaux doivent aussi être organisés de manière à être disponibles et d’un accès aisé.

La partie 4 du cadre de référence décrit ces processus et les différentes pistes d’action qui pourraient être mises en œuvre pour initier et accompagner ces processus, concevoir, mettre au point, expérimenter et commercialisation de nouveaux produits et services issus de ces processus.

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Page 33: Cadre de référence recherche et innovation

De la recherche au marché : comment optimiser la valorisation de l’innovation technologique ?

3

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L’enjeu est de densifier le tissu économique en Limousin. Pour répondre à cet enjeu, la stratégie retenue dans le cadre de référence se décline de la manière suivante :

Le renouvellement des connaissances scientifiques et techniques de haut niveau est la condition du maintien à moyen terme d’un potentiel de valorisation de la recherche universitaire en Limousin. L’enjeu est donc de conforter l’ex-cellence scientifique en Limousin sachant que :

• toute recherche universitaire n’est pas valorisable directement sur le plan économique

• toute la recherche universitaire valorisable sur le plan économique ne sera pas obligatoirement valorisée en Limousin

• la valorisation notamment en Limousin d’une partie des résultats de cette recherche n’est envisageable que si celle-ci est d’excellence.

L’excellence scientifique ne se conçoit qu’au niveau européen ou mondial. Le développement de réseaux européens ou

mondiaux de chercheurs, de partenariats avec de grands industriels… sont des conditions du maintien du niveau acquis par les équipes de recherche du Limousin sur les spécialités du Limousin.

Pour maintenir le potentiel de valorisation de la recherche universitaire en Limousin, il faut relever les défis auxquels est confrontée la recherche en Limousin :

• la diminution rapide des effectifs des étudiants dans les filières scientifiques (qui n’est pas une spécificité régionale, mais un problème national)

• le recrutement des personnels permanents de la recherche

• l’évolution des modes de financement de la recherche

• le renouvellement des thématiques de recherche.

• Conforter l’excellence scientifique, condition préalable indispensable à l’existence d’une base de connaissance scientifiques et technique de haut niveau valorisable au plan du développement économique régional ;

• Consolider le système de valorisation de la recherche uni-versitaire en Limousin notamment les fonctions détection et maturation de projets et transfert de technologie ;

• Accompagner la croissance des entreprises issues ou adossées à la recherche universitaire.

Le développement d’un réseau d’entreprises à forte valeur ajoutée en nombre comme en taille intimement lié aux res-sources scientifiques et techniques d’excellence du Limousin s’inscrit dans la continuité de l’action des pôles de compéti-tivité initiée en 2005 et confortée en 2009 par la conclusion pour trois ans de leurs contrats de performance.

3.1. Conforter l’excellence scientifique en Limousin

3.1.1 Miser sur les ressources humaines qui fondent l’excellence scientifique du Limousin

Le potentiel en matière de recherche et dévelop-pement se traduit non seulement par le nombre de chercheurs en région et mais aussi par sa capacité à le renouveler voire à l’augmenter. Or les ressources humaines consacrées à l’effort de recherche en région restent modestes et les effectifs universitaires sont en diminution.

Un sous-dimensionnement de la recherche publique en Région

Les ressources humaines consacrées à l’effort de recherche en région restent modestes et placent le Limousin parmi les plus faibles régions françaises avec seulement 987 chercheurs permanents actifs dans les

secteurs publics et privés, étant entendu que 54% de ces effectifs sont dans des organisations publiques. De plus, les organismes de recherche nationaux ne sont que peu nombreux en région : 1 laboratoire associé à l’INSERM, 1 Inserm avenir, 3 laboratoires associés au CNRS, 1 laboratoire associé INRA.

Des effectifs de chercheurs doctorants ou futurs doctorants qui pourraient diminuer rapidement

L’Université concentre 80% de la recherche publique. Le potentiel de la recherche publique en Limousin est donc étroitement lié au potentiel de recherche de l’Université. Sur la totalité des effectifs inscrits en 2008-2009 à

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l’Université de Limoges, la part d’étudiants inscrits pour la première fois sur des formations de l’Université de Limoges est en baisse pour la 2e année consécutive. Or les recrutements en doctorats sont très dépendants des effectifs présents sur les formations de niveau master et notamment de master recherche. En effet, en 2008-2009, près de 90% des doctorants de droits et sciences économiques, et plus de 80% des doc-torants de sciences et techniques et de Lettres et Sciences humaines étaient déjà inscrits sur des for-mations en Limousin.

La baisse des effectifs en master, qui est un phénomène national, risque donc d’entraîner à très court terme une baisse du nombre de doctorants. L’Université comptabilisait 253 étudiants en master 2 recherche ; cet effectif a diminué régulièrement jusqu’en 2007 avec 231 étudiants. En 2008, les effectifs connaissent une légère hausse mais seulement pour revenir au même nombre d’étudiants qu’en 2005 soit 293. Cette baisse est surtout signifi cative sur certaines fi lières telles que les sciences et techniques. L’objectif est donc de maintenir des effectifs suffi -sants pour assurer le maintien et le développement du potentiel de recherche publique à l’Université, notamment dans les fi lières scientifi ques.

Un impact sur le nombre d’enseignants chercheurs

Les personnels permanents de la recherche (ensei-gnants chercheurs, ingénieurs de recherche, EPST (CNRS, INSERM, INRA…) risquent d’être impactés par la baisse des effectifs des étudiants. Moins d’étu-

diants pourraient en effet conduire à une diminution du nombre d’enseignants chercheurs. Dans ce contexte, le maintien des effectifs des chercheurs permanents via des contrats d’objectif avec les EPST est essentiel pour maintenir le volume de postes de chercheurs permanents.

Pour cela, il conviendrait de : n diversifi er les sources de recrutement en master

recherche ; n fi déliser les étudiants des fi lières scientifi -

ques pour les amener vers la recherche ; n conclure des contrats d’objectifs avec les EPST.

Diversifi er les sources de recrutement

Pour faire face à la diminution des étudiants dans les fi lières scientifi ques à l’Université, la diversifi cation du recrutement pour alimenter les masters recherche en étu-diants de qualité se pose. Deux voies sont possibles :

• proposer aux élèves des écoles d’ingénieurs une passerelle vers la recherche. Cette problématique du recrutement a déjà été abordée par l’ENSCI, l’ENSIL et par le laboratoire XLIM et l’IPAM. Il convient de capitaliser sur ces expériences et d’échanger avec eux sur des bonnes pratiques afi n d’étendre leur démarche à l’ensemble des masters recherche en diffi cultés de recrutement ;

• attirer des étudiants étrangers dans le cadre de relations construites avec les équipes de recherche de l’Université de Limoges et les futurs chercheurs ou responsables de la recherche de ces pays.

Il s’agit de déterminer et de mettre en œuvre une vé-ritable stratégie de promotion de l’offre scientifi que et technique du Limousin auprès des candidats potentiels dès l’entrée en master recherche. La défi nition de cette stratégie repose notamment sur :

• l’identifi cation des cibles (élèves de licences, IUT, écoles d’ingénieurs…) et de leurs attentes ;

• la conception d’une offre régionale attractive et différenciée. A ce titre, des formations en langue anglaise pourraient attirer des étudiants de l’Union européenne;

• la défi nition d’une identité, image souhaitée ;

• la mise en place d’une organisation (budget, ressour-ces humaines, moyens techniques…) reposant sur un partage des rôles entre les différents émetteurs (ob-

jectifs et cibles particulières à chaque émetteur pôle de compétitivité, Université, Limousin expansion…)

• les métiers et les thèmes de recherche

Le rôle des enseignants chercheurs est essentiel dans la réussite de ce type de stratégie. En effet, leur mobi-lisation pour effectuer le travail de réseau relayant les actions de promotion envisagées déterminera la réus-site de ces actions.

La mise en place du PRES a par ailleurs infl ué sur l’orga-nisation des écoles doctorales. Ces écoles sont deve-nues thématiques et communes aux 5 établissements du PRES afi n de leur donner une meilleure visibilité nationale et internationale. Il faudra s’approprier ce nouveau dispositif pour renforcer la formation doctorale de l’Université de Limoges.

Act

ion

1

Déterminer et mettre en œuvre une stratégie de promotion des formations doctorales

Page 36: Cadre de référence recherche et innovation

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Le potentiel de doctorants étant si étroitement liés aux étudiants déjà présents sur le Limousin, la fidélisation des étudiants dès le niveau Licence devient un enjeu important pour l’Université. Cette démarche pourrait

d’abord être mise en œuvre sur les composantes de l’Université qui ont perdu le plus d’effectifs au cours des 5 dernières années et qui sont capitales au déve-loppement des pôles de compétitivité.

Act

ion

3

Élaborer des contrats d’objectifs

avec les organismes de recherche (CNRS, INRA, INSERM)

Act

ion

2Il s’agit d’attirer et de fidéliser de nouveaux étudiants dans les filières scientifiques universitaires en Limousin.

Une première mesure pourrait être de proposer aux étudiants des stages en laboratoire au cours de la for-mation, stages inscrits dans les « cursus obligatoires ».

Par ailleurs, la faisabilité d’un dispositif spécifique (allocations incitatives dès le niveau licence sur critères

sociaux en contrepartie d’un engagement de l’étudiant à consacrer un temps pour la recherche jusqu’à la pour-suite de son cursus universitaire vers un doctorat) visant à aider des étudiants méritants, en situation défavorisée, qui souhaiteraient poursuivre leur cursus scolaire mais qui stoppent leur formation pour des raisons financières pourrait être étudiée.

Attirer et fidéliser les étudiants dans les filières scientifiques en Limousin

Conforter les effectifs de chercheurs permanents via des contrats d’objectifs avec les organismes de recherche

Les chercheurs présents dans les laboratoires sont des doctorants, des enseignants chercheurs mais aussi des chercheurs dépendant des grands organismes de recherche. Le potentiel de recherche régionale est donc étroitement lié à leur présence, à leur maintien et

même à l’augmentation de leur nombre en Région.

Un lien plus étroit avec les grands organismes per-mettrait de mieux échanger sur des intérêts communs dans l’objectif de développer l’excellence régionale.

3.1.2 S’adapter aux nouveaux modes de financement de la recherche

Le financement de la recherche est marqué par trois tendances lourdes :

• l’affirmation des appels à projets comme mode de financement de la recherche

• le renforcement financier des moyens consacrés par le budget européen à la recherche

• le développement des partenariats publics - privés

Les chercheurs doivent aujourd’hui s’adapter à ces évolutions pour financer leurs activités.

L’affirmation des appels à projets comme mode de financement de la recherche

Le financement de la recherche par projet est un méca-nisme qui s’est fortement développé sur les dernières années. Il n’est pas propre à la France. La création de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR)4, la mise en place du Fonds Unique Interministériel (FUI)5 ont no-tamment matérialisé cette évolution.

4 - L'Agence nationale de la recherche – ANR – établissement public à caractère administratif créé le 1er janvier 2007 est une agence de finan-cement de projets de recherche. Son objectif est d'accroître le nombre de projets de recherche, venant de toute la communauté scientifique, financés après mise en concurrence et évaluation par les pairs. L'ANR s'adresse à la fois aux établissements publics de recherche et aux entreprises avec une double mission : produire de nouvelles connaissances et favoriser les interactions entre laboratoires publics et laboratoires d'entreprise. La sélection des projets retenus dans le cadre d'appels à projets (AAP) est effectuée sur des critères de qualité pour l'aspect scientifique auxquels s'ajoute la pertinence économique pour les entreprises.

5 - En France, le Fonds Unique Interministériel (ou FUI) est une structure destinée à soutenir la recherche appliquée, pour aider au développement de nouveaux produits et services susceptibles d’être mis sur le marché à court ou moyen terme. Il permet de financer les projets de R&D collabo-ratifs des pôles de compétitivité.

Fidéliser les étudiants des filières scientifiques

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Une plus grande dépendancevis-à-vis des fonds publics

Cette évolution se traduit en Limousin par la part signi-fi cative des fi nancements attribués sur appel d’offres. Ainsi, le montant attribué via le FUI représente : 5,988 M€ en 2006 et 6,829 M€ en 2007 pour les deux pôles de compétitivité Elopsys et PEC.

Entre 2005 et 2006, le fi nancement des laboratoires par le dispositif ANR est passé de 204178 € à 2 198 524 €. En 2008, ce fi nancement était de 1 481 374 €.

Cela induit une modifi cation des sources de fi nance-ments sur les contrats de recherche régionaux. La part de fi nancements privés représentait, en 2004, 67 % des fi nancements reçus par les laboratoires de l’Uni-versité de Limoges car la contractualisation entre les laboratoires et les entreprises était directe. Avec la mise en œuvre des projets collaboratifs, les relations entre laboratoires et industriels ont été modifi ées, chacun obtenant des cofi nancements publics. En conséquence, le taux de fi nancements privés directs aux laboratoires ne représente plus que 18% en 2007. Les laboratoires publics sont donc plus dépendants des fi nancements attribués sous la forme d’appels à projets. De même, bien que la part de fi nancement

privé direct diminue, la recherche partenariale, et donc les crédits accordés aux laboratoires, est de plus en plus liée à des collaborations aux entreprises régionales ou extra régionales.

Un montage de projets plus long et complexe

Le fi nancement de la recherche par projet modifi e le travail des chercheurs et des instituts. Le montage des dossiers est plus complexe et plus long, la formu-lation du projet dans son déroulement comme dans ses objectifs doit être précisément défi ni, de même que son budget et son calendrier. La plupart de ces appels à projets fi nancent des projets de recherche partenariale ce qui impose la défi nition préalable de partenariats et un partage des objectifs, des tâches et des résultats entre ceux-ci dans le cadre d’accords de consortium souvent long à rédiger.

La gestion administrative, fi nancière et juridique de ces projets s’en trouve alourdie sans que les moyens administratifs à disposition des chercheurs, les compétences juridiques fi nancières soient toujours disponibles.

Act

ion

4Le montage de projets et la gestion administrative des contrats de recherche partenariale par l’AVRUL y compris sur la partie ressources humaines offre des souplesses aux laboratoires en matière de trésorerie ainsi qu’un accès mutualisé à des ressources en matière administratives, fi nancières et juridiques. En revanche, les centres de transfert de technologies ont un rôle particulier à jouer dans le montage technique des pro-jets de recherche partenariale et leur gestion. Ce rôle spécifi que des centres de transfert dans le cadre de projets associant des entreprises et des laboratoires n’est pas fi nancé en dehors de l’aide mise en place récemment par la Région.

La recherche de partenaires industriels. La conclusion de partenariats notamment industriels est un élément clé de succès sur certains appels à projets qui nécessite une

stratégie de référencement des laboratoires auprès des services de R&D des grandes entreprises. (exemple du dispositif « Passerelle R&D créé en Basse Normandie) Les pôles et Limousin Expansion seraient les acteurs naturels de cette stratégie.

Le fi nancement des projets de recherche dans le cadre des appels d’offre. Il s’agit d’aider les laboratoires à accéder aux crédits du FUI en maintenant l’effort fi nancier et la bonne articulation des fi nancements régionaux et nationaux. La gestion par OSEO du FUI devrait per-mettre de préciser les conditions d’intervention de la Région en termes de complémentarité de ces fonds mais également d’envisager des modalités de fi nan-cements Oséo-Région sur les projets non retenus à ces appels à projets nationaux sous la forme cumulée d’avance remboursable et de subvention.

Faciliter l’accès pour les chercheurs du Limousin aux fi nancements par projet de recherche

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Act

ion

5Il est proposé de reconduire le dispositif ELIARE dans la mesure où :

• il correspond à une demande croissante de la com-munauté scientifique confrontée à une offre de finan-cements européens plus dispersée et aux contours changeants ;

• il permet de soutenir et d’accompagner une catégo-rie de chercheurs qui n’est pas dotée de réseaux de collaboration européens.

Cette reconduction doit cependant s’accompagner d’améliorations telles que :

• une meilleure coordination entre les services de la Région, la cellule d’accompagnement des projets de l’université et l’AVRUL notamment ;

• l’ouverture aux PME et grands groupes à la condition qu’elles s’associent avec des laboratoires universitaires. Une meilleure articulation avec la procédure APT d’OSEO devra donc être recherchée ;

• un travail en amont dans le cadre des groupes de travail nationaux pour faire inscrire dans le programme de travail du PCRD des propositions de sujets ;

Dans ces conditions, le financement à 100% des dépen-ses des bénéficiaires dans la limite d’un certain montant par projet pourra être étudié.

Faciliter l’accès pour les chercheurs du Limousin aux financements européens de la recherche

Le renforcement des moyens financiers alloués par le budget communautaire aux projets de recherche et développement

Au cours de la période 2007-2013, la politique de l’Union Européenne et les Fonds structurels visent clairement à favoriser la recherche et l’innovation, soit par des financements directs (FEDER) soit au travers des programmes tel le 7e PCRD ou encore le Programme Cadre pour la Compétitivité et l’Inno-vation (3,6 milliards d’euros sur la période). Malgré l’importance de ces fonds, les laboratoires et les en-treprises utilisent peu ces sources de financement.

Un taux d’échec important

En effet, le nombre de dossiers déposés en région au titre des appels à projets reste relativement faible. Au ti-tre du 6e PCRD seules 22 participations financées ont fait l’objet de financements communautaires, dont 9 pour l’Université et 6 pour des entreprises. Les parti-cipations se sont majoritairement orientées vers des petits consortiums et des programmes assez courts.

La faible sollicitation de ces fonds européens s’expli-que en partie par un taux d’échec important qui re-bute entreprises et chercheurs au vu de l’importance du temps d’ingénierie à consacrer au montage du

projet. Le taux de réussite du 7e PCRD actuellement en cours s’élève à 16,4% soit un taux encore inférieur à celui du 6e PCRD qui avoisinait 20%. Les entreprises et les laboratoires préfèrent s’orienter vers des ap-pels à projets nationaux qui sont plus faciles d’accès même si cela se traduit par un renoncement à une re-cherche collaborative transnationale.

La nécessité de liens aboutis avec des industriels

De plus, il semble que l’intégration des laboratoires dans des consortiums de recherche est facilitée si le laboratoire fait état d’une collaboration déjà exis-tante avec une entreprise et demande son intégra-tion avec cette entreprise. Cela implique donc que, préalablement à un positionnement sur des appels à projets thématiques relevant du PCRD, des colla-borations de recherche doivent déjà être mises en œuvre avec des partenaires économiques.

Pour faciliter leur insertion sur des projets européens, les laboratoires et les entreprises ont donc besoin à la fois d’aide sur le montage de projets mais égale-ment d’aide à l’identification de partenaires.

Articuler les partenaires pour plus d’efficacité

Le financement de la recherche avec des fonds privés

Pour remédier à la faiblesse de la part privée dans la dépense intérieure de recherche et développe-ment, deux dispositifs ont été mis en place, un élar-gissement du crédit impôt recherche et la possibilité ouverte par la loi autonomie et responsabilité des

universités de créer des fondations.

Le crédit Impôt Recherche devrait modifier le comportement des entreprises. Il diminue de manière importante le budget de recherche et développement pour les entreprises. L’influence du CIR est différente en fonction de la taille de l’entreprise ; elle est plus évidente sur les grandes

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entreprises et serait sans doute plus importante pour les PME si le remboursement intervenait plus rapidement. Il oriente également la typologie des

embauches car sont désormais privilégiées les embauches qui peuvent être intégrées dans les critères retenus par le CIR6-7.

6 - Rapport au Parlement sur le crédit impôt recherche MESR 20067 - A noter que pour 2009 et 2010, à titre exceptionnel, la loi de fi nances prévoit que toute société puisse demander le remboursement immédiat de ses créances CIR dont elle est titulaire au titre des années 2005, 2006, 2007, 2008. Il en sera de même pour les créances CIR de 2009.

Le crédit impôt-recherche représente en 2006 près de 8 millions d’€ en Limousin. Les entreprises limousi-nes représentent moins d’1% des entreprises déclarant des dépenses de R&D éligibles au CIR en France. Toutefois, le nombre d’entreprises limousines déclarant des dépenses de R&D est en forte augmentation sur la période 2000-2006 (62 en 2005 et 79 en 2006) et le nombre de déclarants est en croissance plus rapide

en Limousin qu’en France. Il offre une possibilité de diversifi cation de fi nance-ment pour les laboratoires publics en Limousin. En effet, les prestations des laboratoires sont des dé-penses éligibles au CIR ce qui pourrait relancer la contractualisation directe entre les laboratoires et les entreprises.

Choix des projets de R&D

Besoins en R&D

Dépenses de R&D en interne à l’entreprise

30% la 1ère année dans la limite de 100K€

Dépenses de R&D en externe avec des laboratoires publics ou des structures privées agréées

60% la 1ère année

CIR

Dépenses de R&D

Act

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6 Le premier service à mettre en œuvre repose sur l’infor-mation à dispenser aux entreprises ; en effet, lorsqu’elles souhaitent recourir aux compétences d’un laboratoire ou d’un centre de transfert il paraît important que ces producteurs de connaissance soient en capacité de les informer sur les différentes possibilités de fi nancement. Cela suppose que cette compétence est maîtrisée soit directement par le laboratoire soit éventuellement par l’AVRUL qui gère les contrats de recherche avec les in-dustriels.

Un dispositif de Rescrit Fiscal permet à une entreprise de demander un avis à l’administration fi scale sur l’éli-gibilité de tout projet de R&D au CIR, préalablement au démarrage des travaux. Une procédure de Rescrit simple validant uniquement le caractère scientifi que et technique d’un projet (et non les dépenses et leurs règles comptables) prévoit qu’une société puisse inter-roger directement l’ANR, le DRRT ou Oseo innovation. Cette interrogation peut se faire sous deux formes :

dépôt de dossier papier avec accusé de réception ou par voie informatique. La réponse doit intervenir dans un délai de 3 mois, sinon l’avis est réputé favorable et opposable lors d’un contrôle ultérieur.

L’ingénierie de projet est également capital pour les petites entreprises qui ne disposent pas forcément en interne des ressources humaines pour élaborer des dossiers pour lesquels le temps de montage est rela-tivement long.

La communication vers les entreprises de l’apport que peuvent constituer les compétences des laboratoi-res. Ainsi, pourraient être mises en place de journées d’échanges, du type « passerelles R&D ». Ces journées favoriseraient les échanges entre chercheurs et entre-prises sous la forme de tête à tête, étant entendu que l’agence normande a expertisé au préalable les entités de recherche afi n que l’entreprise identifi e rapidement celles qui répondent à leur problématique.

Tirer partie de l’élargissement du crédit – impôt recherche (CIR) et du statut JEI pour diversifi er les sources de fi nancement de la recherche en Limousin

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Act

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7

L’université a lancé une réflexion sur la création d’une fondation. Cette action sera définie en fonction des conclusions de cette étude.

Créer une fondation à l’Université de Limoges

La loi relative aux libertés et responsabilités des Uni-versités du 10 août 2007 permet aux universités de créer des fondations. L’objectif de ces fondations est de favoriser le rapprochement de l’Université avec les entreprises en soutenant et promouvant la re-cherche, en optimisant l’insertion professionnelle des

étudiants, en développant l’innovation et la création d’entreprises et en travaillant à l’attractivité interna-tionale de l’Université. Chaque fondation est dotée d’un fonds construit avec des entreprises, des ban-ques, des fondations, des mécènes… La fondation peut permettre la création de chaires.

3.1.3 Favoriser l’émergence de nouveaux thèmes de recherche

Le développement du financement de la recherche par projet pose la question du financement récurrent des activités de recherche. Ce financement récurrent est essentiel pour soutenir un investissement à long terme permettant d’élargir la base de connaissance, l’émergence de nouvelles thématiques de recherche et l’expérimentation de nouvelles méthodes de tra-vail plus transversales mettant les préoccupations de la société au cœur du projet de recherche.

Donner de la visibilité aux instituts de recherche limousins permettant la prise de risque

La politique régionale de soutien à l’Université de Limo-ges est précisée dans un contrat d’objectifs signé entre la collectivité et l’Université qui est renouvelable à la fin de l’année 2009. Ce document porte essentiellement sur un soutien financier à des dispositifs, (bourses, pro-gramme de recherche, ARIV,…). L’attribution annuelle des crédits ne permet pas d’appréhender le projet glo-bal de recherche scientifique de chaque laboratoire sur du moyen terme et de moduler le soutien financier de la Région en fonction de la stratégie des laboratoires.

L’évolution de ce mode de contractualisation doit per-mettre d’apporter plus de souplesse et de sécurité aux instituts fédératifs de recherche en proposant que les instituts de recherche disposent librement d’une partie des financements et décident eux-mêmes de leur af-fectation en fonction de leur projet scientifique sur les 4 prochaines années. Cela permettrait aux laboratoires de recherche de s’affranchir des contraintes liées à la recherche partenariale.

Encourager la transversalité pour mettre les préoccupations de la société au cœur des projets de recherche

Cette nouvelle approche devrait également :

n privilégier la transversalité entre les équipes de recherche en interne à chaque institut mais surtout entre instituts car il est évident que la création des pôles de compétitivité et la formulation actuelle des appels à projets nationaux ou européens, engagent les laboratoires à mutualiser leurs compétences et à proposer des réponses pluridisciplinaires à des problématiques techniques ou sociétales.

n répondre aux grands enjeux de société avec une approche pluridisciplinaire L’Etat a précisé sa stratégie nationale de recherche et d’innovation (SNRI) qui privilégie une approche sociétale, cognitive et transverse avec plusieurs thé-matiques parmi lesquelles « alimentation et eau », « énergie durable », « santé », « qualité de vie des citoyens », « mondialité ».

n intégrer une dimension régionale aux projets de recherche La recherche et l’innovation doivent aussi répondre aux particularités du territoire limousin et aux inter-rogations de ses citoyens. « Santé, vieillissement de la population, valorisation des co-produits, exploi-tation des ressources naturelles, économies d’éner-gies , gestion des risques » sont des thématiques qui intéressent directement la région…

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Act

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8 L’enveloppe fi nancière pourrait être ainsi répartie selon deux orientations :

• 80 % de l’enveloppe serait globalisée afi n que les chercheurs puissent développer un projet scienti-fi que à moyen terme cohérent avec les exigences scientifi ques fi xées par leurs organismes de ratta-chement (INRA, CNRS, INSERM ou Université). Cette proposition consiste à mobiliser, en fonction de chaque projet de recherche scientifi que des

instituts, sur les 4 prochaines années, une « boîte à outils régionale de la recherche » : bourses et allo-cations de recherche, ARIV, accueil de chercheurs, aides à l’équipement, l’objectif étant d’accompa-gner l’évolution de chaque institut de recherche.

• 20% de l’enveloppe pourraient être consacrés à des thématiques de recherche répondant à des problé-matiques régionales, ou favorisant l’interdisciplinarité entre instituts.

Proposer un nouveau mode de soutien à la recherche dans le cadre du futur contrat d’objectif entre la Région et L’Université

3.2. Conforter le système de valorisation de la recherche en limousin

Disposer d'une recherche d'excellence est un préalable indispensable à toutes actions de valorisation. Toutefois, le soutien à la recherche ne constitue pas à lui seul une po-litique d’innovation. Conforter le système de valorisation de la recherche est un enjeu capital pour transformer les résultats de la recherche académique en développement économique.

Des chercheurs de plus en plus sensibles aux problé-matiques de valorisation de la recherche

Les chercheurs sont de plus en plus sensibles aux ques-tions de valorisation de la recherche. Le nombre de dé-pôt de brevets par instituts est en constante progression depuis 2004.

Un rythme de création d’entreprises innovantes plutôt satisfaisant, mais orienté sur certains secteurs

La valorisation de la recherche en région se traduit souvent par la création d’entreprises innovantes issues des laboratoires publics de l’Université mais également par l’implantation de porteurs de projets extérieurs à la Région qui sont attirés par le potentiel de recherche présent en région. Ainsi, le rythme de création d’en-treprises issues des laboratoires est de 2 projets par an depuis 2002, plaçant la région à une position plutôt favorable à l’échelle nationale.

Toutefois, les projets de créations sont concentrés majo-ritairement sur certains secteurs (thématiques des pôles de compétitivité, TIC…).

La valorisation impactée par la recherche collaborative

Le volume et le nombre des projets de recherche partenariale ouvrent des possibilités de valorisations importantes. Valorisation directe visant à développer

des capacités de production ou une offre de services nouvelle exploitant les résultats de cette recherche ou indirecte en exploitant les compétences et savoir-faire acquis lors de ces projets sur d’autres thématiques.

Les centres de transfert de technologies ont un rôle important à jouer dans ce cadre. En effet, la mise en œuvre des projets de recherche collaborative a fait évoluer leurs missions. Ils sont étroitement associés en qualité de prestataires ou de partenaires aux projets de recherche partenariale. De fait, les centres de transfert, qui ont consacré leurs ressources humaines à ces pro-jets, ont acquis des compétences qui restent encore à valoriser dans certains cas. Il s’agit donc désormais d’optimiser le transfert de ces nouvelles compétences vers l’économie régionale.

Développer la valorisation de la recherche en région demande donc :

n d’intensifi er la détection des opportunités de valorisa-tion de la recherche en Limousin en élargissant cette détection non seulement aux secteurs de la recherche publique peu concernés aujourd’hui mais aussi à la recherche privée ;

n d’accompagner les projets de valorisation que ce soit sous forme de création d’entreprise, de protection et d’exploitation de la propriété intellectuelle ou de vente de prestations de services à valeur ajoutée ;

n de développer l’activité des centres de transfert n de favoriser la commercialisation des produits inno-

vants issus des projets de recherche collaborative labellisés par les pôles de compétitivité

n de structurer les acteurs pour ce faire.

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3.2.1 Optimiser la détection des opportunités de valorisation de la recherche

Le système de détection d’idées innovantes doit être optimisé afi n d’élargir son champ d’application à de nouveaux secteurs de la recherche publique et aux entreprises.

Optimiser la valorisation de la recherche publique

Depuis 2 ans, La Région et Oséo, en collaboration avec l’Agence de valorisation de la recherche du Limousin, organisent un appel à projets annuel

« Détection Innovation Laboratoires » (DIL) pour fa-voriser l’émergence de toutes idées issues d’un la-boratoire public présentant un potentiel de valorisa-tion économique. Chaque année, cet appel à projets permet de tester la faisabilité technique, économi-que ou encore juridique de résultats de la recherche fondamentale.

Ce dispositif permet de détecter une dizaine de projets par an.

Act

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Cet appel à projets permet de détecter, dans l’ensemble des laboratoires de l’Université de Limoges, les idées qui présentent un potentiel de développement écono-mique.

L’aide apportée au laboratoire permet de tester la fai-sabilité technique, de rechercher une forme juridique adaptée, de faire une étude d’antériorité, de marché…

Poursuite de l'Appel à projets « Détection Innovation laboratoires »

Favoriser la détection d’idées innovantes au sein des entreprises

Les PME/TPE éprouvent des diffi cultés pour détecter les idées innovantes au sein de leur structure. Elles n’ont pas forcément les compétences en interne pour travailler sur la faisabilité de l’idée.

La pratique des appels à projets, tel que celui mis en œuvre sur les matériaux textiles techniques, a démon-tré leur pertinence en accompagnant les entreprises vers de l’innovation incrémentale. Cet accompagne-

ment est proposé par la CRCI, via le dispositif de l’ARIST ; il permet de lever l’appréhension des pe-tites et moyennes entreprises souhaitant s’engager dans une démarche innovante.

Les appels à projets innovants reposent habituelle-ment sur la seule incitation fi nancière.Dans leur confi guration actuelle, les appels à projets innovants lancés en région Limousin incluent d’ores et déjà un deuxième mode d’incitation qui est de type « facilitation / expertise ».

Phase 1EMERGENCE

Etat initial (A)L’entreprise

a une idée de produit ou de procédé

innovant

Etat interm. BL’entreprise a un projet qui a été examiné par le Comité de Sélection

Etat interm. CL’entreprise a un projet suffi samment convain-

cant pour pouvoir être fi nancé

Etat interm. DL’entreprise a un produit

ou un procédé mis sur le marché

Phase 2FIABILITÉ

Phase 3DEVELOPPEMENT

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Dans la phase 1 « Emergence » il s’agit essentielle-ment de formaliser l’idée initiale de l’entreprise ainsi que d’identifi er clairement les tâches à effectuer et expertises à mobiliser lors de chacune des deux pha-ses suivantes. Dans la phase 2 « Faisabilité », l’appui est double : facilitation en conduite de projet d’une part ; appels à des expertises ciblées d’autre part. L’évolution envisagée porte sur deux points complé-mentaires :

n D’une part, il s’agit désormais de défi nir le thème de l’appel à projets en termes d’enjeu tout à la fois économique et sociétal, tel que : « l’appel à projets porte sur toute prestation innovante ou produit innovant en relation avec les univers

d’usage et/ou de consommation affi chés comme prioritaires en Limousin ».

n D’autre part, il est prévu d’animer dans les se-maines précédant le lancement offi ciel de l’appel à projet un groupe représentatif de la clientèle fi nale en vue de détecter les attentes et insatis-factions émergentes ou récurrentes ressenties par ces derniers par rapport à l’Univers d’Usage et/ou de consommation faisant l’objet de l’appel à projet.

Les résultats en termes de « principales attentes et insatisfactions détectées » seront mis à disposition de toute entreprise désireuse de participer à l’appel à projets pour lui permettre de défi nir de façon opti-misée la valeur d’usage du produit à développer.

Act

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Il est proposé dans ce cadre de reconduire le dispositif d’appels à projets innovants et de retenir chaque année

deux thématiques qui pourront faire l’objet de ces appels à projets.

Mettre en œuvre un programme d’appels à projets innovants

3.2.2 Développer l’activité des centres de transfert de technologies

Les centres de transfert de technologies sont des in-terfaces entre les laboratoires et les entreprises. Ils ont pour missions principales, d’une part de transfé-rer la recherche fondamentale des laboratoires vers les entreprises et d’autre part, de proposer des pres-tations de services à des entreprises pour la résolu-tion de problèmes techniques.

Conforter l’activité des centres doit permettre d’opti-miser le transfert des technologies vers les industriels et créer, ainsi, plus de développement économique.

Il convient donc de : n capitaliser sur les acquis technologiques des cen-

tres de transfert afi n de créer plus de développe-ment économique

n développer en lien avec les laboratoires de nou-velles technologies qui feront l’objet de transfert vers les industriels.

Capitaliser sur les acquis technologiques des centres de transfert

La participation des centres de transfert aux projets collaboratifs leur a permis d’acquérir des compéten-ces technologiques et des savoir-faire. Le tissu indus-triel régional doit pouvoir bénéfi cier au maximum de ces acquis.

En proposant ces technologies et savoir-faire aux in-dustriels régionaux, les centres leur permettraient de s’engager dans des projets d’innovation incrémen-tale.

Certains de ces technologies pourraient également faire l’objet de création d’entreprises.

Act

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Mieux valoriser les savoir-faire acquis par les centres de transfert dans le cadre des projets de recherche partenariale

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Capitaliser en continu sur les acquis des centres de transfert nécessite que ces derniers :

• Puissent consacrer des ressources humaines au montage de nouveaux projets collaboratifs

• Disposent de ressources financières suffisantes pour se positionner en qualité de partenaires, statut nécessaire à la libre exploitation des résultats de la recherche.

Leur intégration dans la recherche partenariale a ce-pendant pour conséquence de déstabiliser la trésorerie de ces structures car elles doivent apporter une partie d’autofinancement. Les centres de transfert ont besoin d’un dispositif d’avance remboursable afin de consolider leur quasi fonds propres.

Acquérir de nouvelles compétences

Les centres de transferts doivent être capables d’an-ticiper sur les futurs besoins technologiques des marchés qui les concernent.

Pour cela, ils doivent développer, en étroite col-laboration avec les laboratoires de l’Université de Limoges, des compétences sur des technologies clés très en amont des besoins des industriels. Ce partenariat pourrait éventuellement se traduire par un portefeuille commun de brevets qui serait ensuite proposé aux industriels régionaux, leur permettant d’acquérir plus de compétitivité.

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12• à l’ingénierie et à la gestion technique de projets colla-

boratifs et gestion technique • à l’acquisition de technologies clés • à la trésorerie des centres de transfert

Adoption d’un règlement régional sur les centres de transfert incluant le soutien :

3.2.3 Le rôle des pôles de compétitivité dans la commercialisation de l’innovation

Au cours des trois premières années d’existence des pôles de compétitivité, l’action des pôles a consisté à favoriser les relations entre la recherche et le monde de l’entreprise.

Les premiers projets collaboratifs labellisés par les pôles de compétitivité arrivent à leur terme. L’enjeu, dans la deuxième phase d’existence des pôles de compétitivité, est d’aider les porteurs de projets

à exploiter sur le plan économique les résultats aux-quels ils sont arrivés.

Il s’agira donc de commercialiser l’innovation générée par ces projets pour qu’elle se traduise en création d’activités et d’emplois. Une importance particulière devra être accordée à ceux qui apporteront une plus value sur le territoire régional.

Act

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L’arrivée de produits innovants sur le marché peut pro-voquer soit un vif intérêt soit un rejet catégorique. Pour limiter ce risque il serait intéressant de travailler dès la conception du produit sur la notion d’acceptation de

l’innovation. Ainsi, l’idée ne serait plus de vendre le produit mais plutôt de vendre une innovation en adé-quation avec les besoins du marché.

Marketing de l’innovation

Enfin, afin de limiter le risque d’échec commercial lors de la mise sur le marché de produits ou services innovants il pourrait être intéressant que les pôles

de compétitivité intègrent dès la phase de montage des projets de recherche collaborative une approche marché plus précise.

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3.3. Permettre le développement des entreprises innovantes appuyées sur les domaines d’excellence scientifi que du Limousin

Le développement des entreprises innovantes est une nécessité pour étoffer le tissu industriel régional notam-ment sur certains secteurs importants pour les pôles de compétitivité.

Assurer la création de nouvelles entreprises innovantes en région nécessite :

n de fi nancer la croissance des entreprises innovantes

n de leur faciliter l’accès à de nouveaux services utiles à leur croissance.

3.3.1 Financer la croissance des entreprises innovantes

Les entreprises innovantes ont besoin de mobiliser d’importants fonds propres pour fi nancer leur déve-loppement (industrialisation de produits et services nouveaux, commercialisation, développement inter-national…). Il existe schématiquement trois types de capital destiné à accompagner le démarrage et les premiers stades de développement des entreprises innovantes :

n Le capital risque consiste, pour des investisseurs professionnels, à prendre des participations mi-noritaires et temporaires dans le capital d'entre-prises naissantes ou très jeunes avec l'objectif de réaliser des plus values dans un délai relative-ment court

n Le capital-amorçage (Seed Capital) : intervention avant ou juste après le réel démarrage d'activité d'une nouvelle entreprise, au stade de la mise au point d'un nouveau produit : prototype, pré-sé-ries, etc. (Cet investissement nécessite obligatoi-rement la création juridique de l'entreprise).

n Le capital-création (Start-up) : intervention au démarrage de la nouvelle entreprise ou pendant son tout premier développement. On parle aussi de "capital post-création".

Financer l’amorçage en Limousin

Il existe aujourd’hui une palette d’outils pour permet-tre de fi nancer l’amorçage en Limousin. Ces outils, diversifi és, permettent aux créateurs d’entreprises innovantes de réunir entre 200 et 300 K€ pour lancer leur entreprise. Le Concours National de Création d’Entreprises de Technologie Innovante récompense chaque année les meilleurs projets régionaux en les fi nançant en subvention jusqu’à 450 K€.

Les aides à la création d’entreprise instruites dans le cadre du FIL (Fonds Innovation Limousin) sont une alternative aux fi nancements du Concours par un soutien en subvention ou en avance remboursable en cas de succès.

Le prêt d’honneur, récemment complété par la créa-tion d’un fonds de prêts d’honneur d’amorçage. Ce nouveau fonds, cofi nancé par la Caisse des dépôts et consignation et la Région Limousin, permet d’ac-corder jusqu’à 50 K€. [caractéristiques…]. Ce fonds géré par Limousin initiative vient bonifi er les prêts des plates-formes d’initiative locale et de Limousin entreprendre.

Les business angels, en Limousin, se sont constitués en association en 2007. Ils fi nancent des jeunes start-up issues de l’Incubateur ou celles bénéfi ciant d’un accompagnement de Limousin Expansion.

Les investisseurs privés individuels et tout porteur de projet ou PME cherchant des fonds peuvent être mis en relation par le biais du service Capital PME sur le site www.oseo.fr.

Le prêt participatif d’amorçage (PPA) permet de créer des conditions favorables à l’intervention d’une société de capital risque. C’est un prêt sans garantie ni caution personnelle accordée par Oséo et soutenu en garantie par la Région.

Limousin participation, société régionale de capital risque, a développé son activité en matière d’amor-çage. Elle intervient aujourd’hui en fonds propres à tous les stades de développement de l’entreprise de l’amorçage à la reprise.

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Enfin, la Région a bonifié son pass création (jusqu’à 15 K€) pour accompagner le créateur d’entreprise innovante lors de la création.

La diversification des outils et l’adossement à des structures de gestion différentes permet un partage des risques entre ces différentes structures et des expertises croisées du risque associé à ces créations d’entreprises.

L’important à ce stade est de préserver la proximité

entre les investisseurs et les entrepreneurs. Cela faci-lite la prise de risques des investisseurs car les Venture Capital et les Business Angels veulent voir leur inves-tissement et rencontrer les entrepreneurs. Dès lors, ils préfèrent investir à proximité de leurs bureaux.8 En effet, les créateurs d’entreprises innovantes peuvent ainsi bénéficier de conseils des investisseurs au tra-vers soit du parrainage proposé par les plates-formes d’initiatives locales (PFIL) ou le réseau entreprendre soit du suivi effectué par Limousin participation.

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La société de capital risque régionale Limousin partici-pation est à un stade critique de son développement. Son intérêt, son positionnement et son ancrage local ne sont nullement contestés aujourd’hui par ses actionnaires comme par ses partenaires. Pour mener à bien ses mis-sions, elle doit cependant être en capacité à :

• maintenir sa capacité d’engagement sur les prochai-nes années y compris sur les projets les plus risqués en amorçage ;

• renforcer sa capacité à accompagner les entreprises dans lesquelles elle est actionnaire dans leurs levées de fonds successives.

Le maintien de sa capacité d’engagement sur les pro-chaines années passe par une gestion plus active de

son portefeuille pour accélérer le rythme des sorties, effectuée une nouvelle levée de fonds auprès de ses actionnaires actuels ou de nouveaux actionnaires et di-versifier son financement en mobilisant une épargne de proximité.

Le renforcement de sa capacité à accompagner les en-treprises dans lesquelles elle est actionnaire dans leur levée de fonds successive renvoie au dimensionnement et à la compétence de son équipe de gestion ainsi qu’à sa stratégie en matière de partenariats.

Le conseil d’administration de Limousin participation a engagé une réflexion sur ces différents points.

Consolider la société de capital risque régionale Limousin Participation

Financer les premiers stades de développement.

Passer de l’amorçage au capital investissement est sou-vent difficile pour les entreprises innovantes. Il s’agit en effet de changer d’échelle puisque les besoins de fi-nancement sont alors multipliés par 10. Ces entreprises n’ayant en général que peu de chiffre d’affaires, elles n’ont pas accès aux financements bancaires.

Pour aider les entreprises innovantes à franchir cette étape, la Caisse des dépôts et consignation, OSEO et la Région Limousin ont créé avec leurs partenaires Limousin initiative, Limousin entreprendre et le réseau

des business angels la plate-forme Limousin investisse-ment. Cette plate-forme dont le secrétariat est assuré par la CDC, a pour vocation à faciliter la mobilisation de fonds propres.

Enfin, la présentation du projet devant les équipes chargées de juger de l’opportunité des financements est une épreuve à laquelle peu de créateurs d’entre-prises sont entraînés. Afin de maximiser les chances de réussite, chaque porteur pourrait recevoir une aide au montage de dossiers de demande de financement et éventuellement, un coaching pour préparer la présen-tation devant les investisseurs.

8 - Les clusters américains : cartographie, enseignements, perspectives et opportunités pour les pôles de compétitivité français Alcimed.

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Cette action sera mise en place en collaboration avec le Département Incubateur de l’AVRUL début 2010 en faisant appel à des consultants spécialisés dans la pré-sentation de dossiers auprès de fonds de capital risque.

Elle portera : • Sur la structuration du plan d’affaires afin de le ren-

dre plus attractif, • Sur la préparation des porteurs de projets à la présen-

tation orale de leur dossier auprès de ces organismes.

Préparer les créateurs pour la présentation des projets à des sociétés de capital risque

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3.3.2 Faciliter l’accès à des services utiles à la croissance des entreprises innovantes

Les entreprises innovantes dans les premières années de leur croissance ont souvent un petit nombre de salariés ce qui ne permet pas de réunir l’ensemble des compétences en interne utiles à leur croissance. Il existe pourtant en Limousin un ensemble de com-pétences publiques et privées sur lesquelles elles pourraient s’appuyer. L’objectif sur le plan opérationnel est de constituer pour ces entreprises une offre de services lisible et cohérente accessibles sur l’ensemble du territoire régional.

En effet, l’offre régionale mériterait d’être mieux coordonnée afi n de permettre un accompagnement fl uide tout au long du développement de son projet innovant, la mutualisation des moyens et la spéciali-sation des interventions des différents opérateurs sur le territoire régional.

La création et le développement d’un Centre européen d’entreprises et d’innovation (CEEI) en Limousin répond à cet objectif. En effet, un CEEI a pour mission :

• d’assurer avec ses partenaires la promotion de l’en-trepreneuriat innovant ;

• de détecter les projets de créations d’entreprises innovantes en Limousin ;

• d’accueillir et d’analyser les besoins des entrepre-neurs, de mettre en place un processus contractua-lisé d’accompagnement ou de réorienter ceux-ci si nécessaire vers d’autres interlocuteurs compétents. A ce titre le CEEI est membre du réseau régional d’Objectif création, dispositif d’accueil, d’accom-pagnement et de suivi de tous types de créateurs d’entreprise en Limousin ;

• d’accompagner et de former les entrepreneurs re-tenus par le comité de sélection du CEEI tout au long du processus contractualisé ;

• de proposer et de présenter aux entrepreneurs différentes offres possibles en matière de fi nance-ment, de conseil, d’hébergement et d’accès à de nouveaux marchés.

Au sein du CEEI en Limousin, l’accent est mis sur la qualité des projets et sur leur potentiel de dévelop-pement dans des domaines d’activités pour lesquels le Limousin dispose d’atouts en termes de recherche et/ou de potentiel économique.

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La création d’un CEEI en Limousin est récente. Limousin expansion a obtenu le label en 2009. Pour assurer son développement et son rayonnement ré-gional, une convention de consortium entre Limou-sin expansion, la Délégation ESTER technopôle, la SEMABL, l’Hôtel d’entreprise de Tulle – cœur de Corrèze, l’AVRUL, les pôles de compétitivité céra-mique et ELOPSYS et le pôle domotique et santé ODYSSEE 2023 sera signée. Elle prévoit une mutua-

lisation des moyens, une circulation de l’information entre ses membres, une sélection commune des projets et une spécialisation des interventions.

Avec cette convention, le Limousin est en mesure d’affi cher une offre territoriale lisible, cohérente et attractive pour les porteurs de projets ou les entre-prises innovantes, qu’elles soient issues de la région ou de l’extérieur de la région.

Consolider le CEEI en Limousin

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- �� -

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Accompagner le développement de produits et services innovants sur de nouveaux espaces de marché

4

- �9 -

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La recherche et développement n’est que l’un des facteurs contribuant à l’innovation. « Du point de vue des entreprises et de leurs dirigeants, une vision de l’innovation centrée sur la recherche et développement et les brevets est extrêmement partielle. Pour eux, l’innovation est le fruit d’un processus global dans lequel la recherche et développement n’est qu’un ingré-dient parmi d’autres à intégrer dans une démarche organisationnelle complexe. L’innovation relève à la fois du développement et de la protection des technologies, de l’organisation, du marketing, du design, de la créativité, de la stratégie d’entreprise, de l’organisation, du recru-tement et de toutes les composantes du management

9. »

Mais l’innovation ne peut rester cantonner dans l’entrepri-se. Les processus d’innovation aujourd’hui sont de plus en plus fréquemment des processus ouverts auxquels parti-cipent clients, fournisseurs, organismes publics de recher-che, communautés d’intérêts etc…

Au- delà des processus et des méthodes, la question qui se pose aujourd’hui est celle du sens à donner à l’inno-vation. Pourquoi participer à des processus d’innovation quand on est extérieur à une entreprise si celle-ci ne fait pas sens pour celui qui s’y associe ? Si elle est créatrice de valeur pour l’entreprise et d’emplois, elle doit avant tout permettre de répondre aux enjeux de société que sont le réchauffement climatique, la gestion de l’eau et des dé-chets, le vieillissement de la population, la répartition des richesses …

Si l’innovation entend répondre aux attentes de la société, cela implique :

• que les citoyens/usagers ne peuvent être extérieurs aux processus d’innovation. Ils sont les meilleurs experts

pour exprimer leurs frustrations, leurs attentes… et les mieux à même de déterminer les valeurs d’usages des innovations proposées ;

• que l’innovation ne peut être envisagée indépendam-ment du territoire dans lequel elle nait et se déve-loppe. Les échanges favorisent la confrontation des points de vue, l’émergence d’idées, l’apprentissage dans la résolution de problèmes, l’expérimentation de solutions ;

• que l’innovation n’est pas qu’une question économi-que. L’innovation sociale, l’innovation dans la fournitu-re de services publics nouveaux, la création artistique comme moteur de l’innovation sont des dimensions tout aussi essentielles de l’innovation. A ce titre, le rôle des acteurs publics comme initiateurs d’innovations est à mettre en évidence (voir ci-dessous) ;

• que l’innovation doit, aujourd’hui, apporter des solutions aux problèmes posés par la société, porteuses de sens et créatrices de différenciations.

4.1. Faire du Limousin une terre d’innovation

Le territoire dans les processus d’innovation ouverte prend une place centrale. Il est le lieu où interagissent les acteurs économiques, les pouvoirs publics, les citoyens/usagers, les chercheurs, les designers etc… pour identifier les pro-blèmes à résoudre, imaginer des solutions, lever les verrous technologiques ou culturels, réunir les compétences et les financements nécessaires, élaborer des prototypes et expé-rimenter, proposer et mettre sur le marché des produits et services innovants.

Il s’agit de ne pas distinguer les différents types d’innovation (incrémentale, de rupture, innovation sociale, économique etc…). C’est la multiplication des projets qui permettra d’aboutir à quelques réussites. L’intérêt et l’apprentissage généré par chacune d’entre elle augmente avec leur nom-bre global. L’objectif est d’augmenter la quantité de projets pour bénéficier au maximum des fertilisations croisées. Les territoires qui réussissent sont d’abord ceux qui mènent le plus de projets et donc ceux qui échouent davantage.

9 - Pour une nouvelle vision de l’innovation, Pascal Morand et Delphine Manceau - Avril 2009.

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Le portail régional de l’innovation ouvert en juin 2009 est un site internet offrant aujourd’hui un service d’informa-tion de 1er niveau aux innovateurs, des didacticiels, des annuaires, une bourse de technologie, une veille sur les appels d’offre, des études sectorielles, une bourse de partenariat.

Il a la capacité technique (outils collaboratifs d’échanges et de mise en réseau…) pour devenir la plate-forme « Le Limousin 2.0 » permettant à tous ceux qui souhaitent participer au Limousin de demain.

Act

ion

17

Le portail régional de l’innovation

Augmenter la quantité de projets d'innovation pour favoriser la mise réseau

Citoyensusagers

Administrationspubliques

EntreprisesLaboratoires

L’enjeu dans le cadre d’une politique régionale de l’innova-tion est donc double. Il s’agit non seulement que chacun dans sa sphère de compétence intègre la dimension innovante dans les projets qu’il mène mais aussi que certains de ces projets s’ouvrent à d’autres catégories de partenaires, bénéfi ciant ainsi des apports de ceux-ci :

• les administrations publiques peuvent par exemple sur leurs champs de compétence intégrer une démarche d’innovation dans la conception et la mise en œuvre de nouveaux services publics, associant les citoyens/usagers

dans l’identifi cation du besoin, la conception de la solu-tion, et l’expérimentation, et les entreprises pour parta-ger les coûts et les risques liés à l’innovation ouvrant à celles-ci de nouveaux marchés (voir point 4.1.2)

• les entreprises dans la mise en œuvre de projets com-plexes font appel à des laboratoires pour lever des verrous technologiques identifi és, utiliser des plateaux techniques ou embaucher un doctorant dans le cadre de sa thèse… (voir 4.1.3).

Augmenter la quantité de projets d’innovation pour favoriser la mise en réseau

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4.1.1 Diffuser une culture de l’innovation auprès du grand public

Dans le contexte « d’innovation ouverte », la parti-cipation des citoyens/usagers/clients à l’élaboration des solutions aux problèmes posés suppose le déve-loppement de leur capacité à se saisir des enjeux liés aux avancées des connaissances scientifiques.

Un travail important est aujourd’hui mené en direction des élèves, des enseignants comme du grand public pour favoriser les échanges avec la communauté scientifique. Cela passe notamment par :

• les ateliers scientifiques et techniques destinés à promouvoir la découverte de l'expérimentation et de la démarche scientifique, hors temps scolaire, par les collégiens et lycéens. Ces ateliers ras-semblent des élèves, sur la base du volontariat, autour d'une équipe enseignante et d'un par-tenaire scientifique sur une thématique qui sera développée toute l'année.

• le Centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI), structure associative qui rem-plit une double fonction de centres de ressources et de centres de production et de diffusion des produits culturels. En Limousin, Récréasciences est CCSTI et à pour objet de diffuser et valoriser la culture scientifique sous toutes ses formes et de favoriser les échanges entre la communauté scientifique et le public.

• le SCIENTIBUS est un bus itinérant qui permet à des chercheurs CNRS, à des enseignant-chercheurs et à des étudiants en Sciences du Limousin de se déplacer dans des lycées, dans des collèges et dans des écoles élémentaires de leur région afin de présenter in situ des expositions d'expé-riences relatives aux sciences exactes (chimie, physique, mathématiques, biologie, géologie, informatique).

• La Fête de la science qui concerne toutes les sciences (sciences de la vie et de l’univers, scien-ces de l’ingénieur, les mathématiques et les scien-ces physiques, les sciences humaines et sociales, l’environnement et le développement durable, les nanotechnologies,…) et s’articule autour de villages des sciences, de portes ouvertes, de conférences et de nombreuses animations.

• Monolim, moniteurs de la faculté de Limoges qui organise des expositions scientifiques diffusées à l’Université comme dans les lycées et collèges.

Ces manifestations restent centrées sur la recherche. En complément des actions visant la diffusion de la culture de l’innovation pourraient être menées.

Cet appel à projets pourrait notamment permettre :

• la réalisation de programmes de recherche lancés à l’initiative et avec la collaboration active d’organis-mes à but non lucratifs. L’objectif serait d’accroître

la participation de la société civile à la production de connaissance11.

• les projets de démonstration des savoir faire en ma-tière d’innovation en Région.

Act

ion

18

Appel à projet visant à la diffusion d’une culture d’innovation en Limousin10

4.1.2 Mettre en œuvre des procédures d’achat public valorisant l’innovation1�

Le secteur public, outre son rôle particulier dans le financement et la conduite de la politique d’innova-tion peut agir sur deux leviers pour favoriser l’inno-vation :

• Favoriser via l’achat public la sélection de solu-tions innovantes. Les besoins du secteur public

constituent un moteur important de l’innovation. Leur satisfaction par une solution innovante peut offrir un premier marché à cette solution et avoir un effet d’entraînement pour sa commercialisa-tion. Parmi les actions envisagées, il serait pos-sible d’inclure des critères relatifs à l’innovation dans les procédures d’appel d’offre.

10 - La Région île-de-France a mis en place un dispositif de partage et dissémination de la culture scientifique en Ilde de France.11 - La Région île-de-France a mis en place un dispositif intitulé PICRI Partenariats institutions - Citoyens pour la recherche et l’innovation répondant à cet objectif.12 - Commission européenne, guide pour la prise en compte des solutions innovantes dans les marchés publics. 10 éléments de bonnes pratiques, 2007.

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• S’impliquer directement dans la conception, l’élaboration et l’expérimentation de solutions innovantes. En effet, dans des secteurs où il n’existe pas de solution commerciale, les acteurs publics peuvent passer des marchés de R&D pour répondre aux besoins du secteur public. C’est l’achat public avant commercialisation1� c'est-à-dire l’achat de produits et services encore en phase de recherche et développement (recherche et élaboration de solutions, prototypage et mise au point d’une quantité limitée de produits et services nouveaux sous forme de série expérimentale). L’intérêt de cette démarche est de :

• Partager des risques et des bénéfi ces : les pouvoirs publics partagent les risques et les bénéfi ces de la R&D nécessaire à la mise au point de solutions innovantes et plus performantes que celles disponibles sur le marché ;

• Relever les défi s sociaux (affronter les conséquences du vieillissement, lutter contre les changements climatiques, accroître l’effi cacité énergétique etc…) et avoir ainsi un impact sur l’effi cacité à moyen terme des services publics ;

• Créer de nouveaux marchés correspondant à la satisfaction de besoins d’intérêt général et améliorer ainsi la capacité d’innovation et la compétitivité des entreprises.

4.1.3 Aider les entreprises à innover

Le tissu économique régional est constitué en majorité de PME/TPE sur des secteurs qui traditionnellement innovent peu. Dans le contexte actuel de crise économique, l’innovation est un levier pour gagner de nouveaux marchés ou améliorer sa compétitivité. L’objectif est donc double :

• inciter un plus grand nombre de PME/TPE situées sur des secteurs traditionnels à innover.

Il s’agira pour cela de lever les freins principaux à l’innovation dans les PME (complexité perçue de la démarche d’innovation, absence de ressource humaine interne, accès aux ressources technologiques…) ;

• inscrire des PME/TPE dans des processus d’innovation ouverts.

DESIGN OF THE TIME (DOTT)

L’expérience anglaise DOTT (Design of the time) est intéressante de ce point de vue. Les habitants de différentes communautés du nord est de l’Angleterre ont eu à se demander « comme souhaiterions nous vivre ? » et « qui aujourd’hui détermine la réponse à cette question ». L’enjeu de ce programme est de permettre aux citoyens/usagers consultés de répondre « nous ». Au travers de projets allant de la conception à la réalisation de prototy-pe (produits ou services) ce programme expérimente de nouveaux services publics répondant aux attentes de la population. Les projets réalisés se sont intéressés à la production de légumes et à leur consommation dans les établissements scolaires, à des projets collectifs de réductions de consommation d’énergie, à la prise en charge sous 48 heures de personnes susceptibles d’avoir contracter une MST, à l’amélioration de l’effi cacité du transport public en zone rurale, …

13 - COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS, Achats publics avant commercialisation: promouvoir l'innovation pour assurer des services publics durables et de qualité en Europe, décembre 2007.

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Initier et accompagner les démarches d’innovation dans les PME/TPE régionales

10 à 30% seulement des entreprises ressortent comme « innovantes » dans les enquêtes habituelles14. La pratique quotidienne de l’accompagnement des PME-TPE permet d’estimer que cette proportion pourrait être doublée par la mise en œuvre de dis-positifs adaptés.

En Limousin, ce dispositif a été testé et formalisé dans le cadre d’appels à projets innovants. Il repose sur quelques principes :

• un accompagnement adapté au degré de maturité du projet ;

• un produit qui associe incitations financières et conseils spécialisés

• un comité de pilotage associant les principaux acteurs institutionnels (CRCI, OSEO, DRIRE, Région, RDT) et professionnels ….

Cette démarche a évolué dans le temps. Elle intè-gre aujourd’hui une dimension collective à l’exemple des textiles techniques et des solutions innovantes pour l’autonomie des personnes. Sa mise en œuvre démontre que par la stimulation de projets innovants individuels, il est possible de déboucher, pour certai-nes des entreprises participantes, sur des processus d’innovation collectifs.

Voir action n°10

Aider les PME/TPE à consacrer des ressources internes à la détection et la conduite de projets innovants.

L’un des freins à l’innovation dans les PME/TPE est le manque de ressources internes. Dans ce type

d’entreprise, le chef d’entreprise remplit souvent de nombreuses fonctions (relations commerciales, finan-cement, …) Il n’arrive pas à gérer, par manque de dis-ponibilité l’innovation, qui est par définition un projet stratégique de moyen terme pour l’entreprise.

L’objectif, en travaillant sur le renforcement des res-sources internes que l’entreprise pourrait consacrer à l’innovation est de permettre à celle-ci de consacrer du temps et des compétences à la mise en œuvre de ces processus. Une mesure d’une aide au recru-tement ou à la promotion interne de développeur de projets innovants pourrait être mise en œuvre, couplée à une formation continue « développeur de projets innovants ».

Organiser un cursus de formation continue pour les professionnels en charges de projets innovants dans les entreprises [ou les laboratoires]. Permettre aux pro-fessionnels d’acquérir et de maîtriser les compétences

nécessaires pour susciter, révéler et accompagner les projets innovantes des PME. (partenariat IAE / DU déve-loppeur de projets innovants « Management de projets innovants »)

Act

ion

19

Développeur des projets innovants

Thème Date de clôture Nombre de projets Projets financés

Porcelaine/ PME 21/05/2004 43 31

Porcelaine/ PME 25/02//2005 NC 16

Filière mécanique / PME 20/10/2006 20 9

Sciences du vivant 14/05/2007 45 28

Filière forêt-bois 19/11/2007 51 18

Matériaux textiles techniques 01/10/2008 En cours En cours

Solutions innovantes pour l’autonomie des personnes

20/07/2009 En cours En cours

14 - Enquête SESSI.

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Le développement de ce type de formation permettrait de professionnaliser la fonction dans les entreprises ré-gionales et de constituer un réseau de développeurs de l’innovation dans les entreprises en région. Ce réseau pourrait ainsi faciliter les échanges d’expérience

Faciliter l’accès aux ressources et expertises tech-nologiques pour l’entreprise

L’accès aux ressources et expertises technologiques pour étudier et mettre au point un nouveau produit ou service permet d’identifi er et de résoudre les pro-blèmes d’ordre technologiques que pourrait poser la

réalisation d’un projet d’innovation. Il est aussi un mode de diffusion vers les PME de l’innovation technologique mettant à disposition de celles-ci de nouvelles solutions techniques.

Plusieurs dispositifs facilitant l’accès aux ressources et expertises scientifi ques et techniques existent aujourd’hui, le réseau de diffusion technologique, les plates-formes technologiques, les centres de trans-fert de technologie dans le cadre des prestations de service qu’ils offrent, l’agence de valorisation de la recherche universitaire en Limousin (ingénieurs valo-risation, plateaux techniques etc…).

Le réseau de diffusion technologique (RDT) associe plus de 1800 membres acteurs au service du développement des entreprises par l’innovation et la technologie. Il asso-cie les 22 régions dans le cadre d’un dispositif national.

Il propose comme services aux entreprises un carnet d’adresses et des outils qualifi és de recherches de compétences, des partenariats technologiques, un outil fi nancier, la prestation technologique réseau et des sessions d’information/formations à destination des entreprises comme des acteurs institutionnels.

Thèmes récemment abordés en Limousin (dans le cadre de partenariats interrégionaux) :

• les nanomatériaux et l’ingénierie de surface (6 mai 2009)

• les biotechnologies

Les travaux récents menés au sein du réseau de diffusion technologique l’ont conduit à développer des approches collectives très en amont des processus d’innovationintégrant des phases de créativité ( maison créative, gastronomie créative…) Cette orientation préfi gure les axes de travail développés dans ce cadre de référence (voir 4.2.1) et conduit naturellement à intégrer plus étroitement l’équipe d’animation du réseau de diffu-sion technologique à la mise en œuvre du cadre de ré-férence pour la recherche et l’innovation en Limousin.

Act

ion

20

Réseau de développement technologique15

La Région Limousin, l’Etat (DRRT – DRIRE – Rectorat) ont modifi é les structures de gouvernance de ce dispositif pour le rendre plus opérationnel et ont créé un comité d’animation et de pilotage.Ce Comité de coordination et de pilotage a proposé de faire évoluer le dispositif des PFT selon 3 axes de progrès :

• Un pilotage coordonné par les instances régionales impliquées dans la décision et le suivi de ce dossier,

• Une mise en réseau structurée des plates-formes et des établissements concernés,

• Le développement signifi catif de prestations au service des PME sur des activités économiques prioritaires.

Un appel à projets sera organisé annuellement, il per-mettra de vérifi er la conformité des activités projetées au

regard des axes de développement et de proposer les délégations de crédits aux fi nanceurs respectifs. Les plates-formes seront fi nancées en fonction de ces projets ;

Des dispositions relatives à l’évaluation du dispositif seront défi nies. Elles reprendront dans leur forme les grilles d’indicateurs proposées dans le cahier des charges de labellisation.

Une attention toute particulière sera portée au dévelop-pement signifi catif de prestations au service des PME sur des activités économiques prioritaires.

Les modes de fi nancement sur projets, permettront aux plates formes de disposer de personnel en charge des projets à développer.

Act

ion

21

Plates-formes technologiques

15 - Le RDT est un dispositif fi nancé par l’Etat via OSEO et la Région Limousin. Son portage opérationnel est assuré par Limousin Expansion.

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Aider les PME à intégrer une dimension interna-tionale dans leur démarche d’innovation :

Les pouvoirs publics nationaux et européens promeu-vent les transferts de technologies transfrontaliers comme vecteur d’amélioration du niveau technolo-gique de l’économie européenne et d’intégration plus forte du marché intérieur. Dans le cadre du réseau Enterprise Europe la CRCI et OSEO, notamment, complètent leur action par la facilitation des transferts d’offres et de demandes de technologies dans toute l’Europe.Cette action peut être appuyée par la participation à des dispositifs nationaux visant à internationaliser le marché de l’innovation technologique français notamment en association avec les pôles de compé-titivité. (Projet DGE-PPTI)

Financer les projets innovants des entreprises

Il existe aujourd’hui un ensemble cohérent d’in-terventions financières permettant de financer les projets innovants, de leur conception à leur commer-cialisation.

L’accès au financement de l’innovation a été simplifié au travers de la création du fonds pour l’innovation en Limousin (FIL). Ce fonds alimenté par OSEO et la Région Limousin coordonne l’intervention de ces deux partenaires et unifie les modes d’accès aux res-sources qu’ils mettent à disposition des entreprises in-novantes. Le FIL constitue de ce fait un guichet unique pour le financement de l’innovation en Limousin.

Le FIL (Fonds régional pour l’Innovation en Limousin) a pour axes principaux :

• le soutien à l’innovation et le financement de l’amorçage,

• le soutien aux dynamiques de filière, notamment dans le cadre des pôles de compétitivité,

• le soutien à la création, au développement, à la transmission et au renforcement de la structure financière des entreprises régionales,

• la mise en œuvre d’un service d’information aux PME.

Le FIL réunit des crédits de la Région Limousin dédiés à l’innovation et ceux d’OSEO innovation Limousin.

1997

Niveaude risque

Formulatio

n

Faisabilité

Développement

Pré-lancement

Lancement

et cycle de vie

Investissementscumulés

Chiffresd'affaires

Subventions Avances remboursablesen cas de succès

Garantie de prêts bancaires et prise en charge des intérêts

En Me

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- 56 - - 57 -

Ce fonds permet le fi nancement d’une série d’aides, à adapter en fonction de la typologie du projet et du montant à fi nancer :

PTR (Prestation Technologique Réseau) : petite aide « coup de pouce » préalable à une aide à l’in-novation

Aide à la Recherche & Développement : fi nan-cement de la recherche fondamentale au sein des entreprises et des laboratoires

Aide à la faisabilité : validation de la pertinence technico-économique d’un projet

Aide à l’innovation : fi nancement de la mise au point d’un produit, procédé ou service nouveau

Aide au recrutement : fi nancement du personnel bac +2 à bac +8 recruté en CDI pour des missions de développement technique

Aide aux projets collaboratifs de R&D (ISI, FUI, Eurostar…)

PPA (Prêt Participatif d’Amorçage) : Prêt dans l’at-tente d’une levée de fonds

Eliare : aide à la création de partenariats transnatio-naux dans le cadre du 7ème PCRD.

La Région et OSEO souhaitent développer un outil fi -nancier de type prêt participatif de développement. Il s’adresse aux entreprises ayant bénéfi cié d’une aide à

l’innovation, pour les aider à la commercialiser. Ce nou-veau produit fi nancier pourrait être intégré au FIL dès 2010.

Act

ion

22

Financer la commercialisation de l’innovation

4.2. Mettre en place un processus d’innovation collaboratif centré sur les usagers

Pour aller plus loin dans l’élaboration de produits services innovants répondant à des défi s auxquels la société est confrontée, la question de la méthode est un enjeu majeur. Il s’agit en effet de constituer des éco-systèmes d’innovation, mélanges de solu-tions collaboratives et compétitives, centrés sur les citoyens/usagers, impliquant les acteurs publics et privés dans l’élaboration et la commercialisation de produits et services innovants.

La méthode proposée comprend quatre phases :

• La défi nition d’enjeux partagés correspondant à de nouveaux espaces de marché ;

• la constitution de communautés collaboratives autour de ces enjeux ;

• le développement de solutions et leur expéri-mentation ;

• la mutualisation de certaines fonctions expertes.

La méthode proposée devra permettre de répondre à deux questions essentielles à ce type de démarche :

• Comment un bien produit de manière collective peut-être exploité de manière profi table par une entreprise ?

• Quels problèmes concrets pose la cohabitation d’un mode de conception ouvert et d’une logique de profi t ?

�00� �009

Montants FIL alloués 10.5 M€ 9.5 M€

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La place de la recherche et développement dans ces processus d’innovation doit enfin être précisée. La R&D n’est qu’une condition de l’innovation. Toute avancée de la recherche ne se transforme pas en innovation, certaines innovations naissent en dehors de la recherche et développement (cf : innovations d’usages). Pour être efficace dans un processus d’innovation, la recherche exige :

• une intégration dans les processus d’innovation

• de la transversalité

• L’implication des sciences humaines et de la société. L’identification des besoins, l’élaboration des solutions, l’appropriation par les usagers des nouveaux produits et services, l’acceptation sociale des nouvelles technologies, les problèmes éthiques et juridiques qu’elles posent, les boule-versements qu’elles introduisent dans les relations sociales et dans le fonctionnement des territoires … tous ces thèmes sont des sujets sur lesquels l’apport des sciences humaines et de la société est fondamental.

4.2.1 Définir des enjeux partagés correspondant à de nouveaux espaces de marché

Le parti pris de la réflexion menée autour du cadre régional de la recherche et de l’innovation est le suivant : l’innovation permet en relevant les grands défis auxquels la société est confrontée de créer de nouvelles activités et donc de nouveaux emplois.

Ces défis sont l’environnement (réchauffement cli-matique, préservation de la biodiversité, gestion de l’eau…), la sécurité des biens et des personnes, le vieillissement de la population, la santé. Ces quatre défis se retrouvent sous une forme ou une autre dans tous les documents stratégiques nationaux ou euro-péens. Ainsi, la stratégie nationale de recherche et d’innovation retient comme défi, la révolution verte, la révolution des technologies de l’information et de la communication, le vieillissement de la population nationale et des pays de l’OCDE et son accroisse-ment mondial16.

Les groupes de travail constitués lors de l’élabora-tion du cadre de référence ont à partir de ces défis cherché à préciser les thématiques autour desquels les acteurs limousins pourraient travailler. Ils se sont attachés à répondre aux questions suivantes :

• quelles sont les ressources dont dispose le Limousin sur ces thèmes (chercheurs, structures de transfert de technologie, bureaux d’études, entreprises …) ?

• ces thématiques sont-elles en liens avec les caractéristiques socio-économiques du territoire ?

• ces thématiques correspondent-elles à des nou-veaux marchés ?

Dans une première approche, sept grandes théma-tiques se dégagent :

Thématiques Exemples

1 Mieux exploiter les ressources animales, végétales et aquatiques

Panneaux isolants à base de fibres naturelles pour la construction ; Valorisation énergétique des déchets d’abattage ; Filtres à base d’écorces ou de sciures ; Miel thérapeutique17,

2 Traiter et valoriser les co-produits industriels Identification de molécules bioactives

3 Economiser l’énergie dans le bâtiment et l’industrie Y compris la fabrication et la gestion de production énergétique autonome

Conception de bâtiment économe en énergie Conception de systèmes électroniques à rendement amélioré Conception de machines outils à meilleur rendement énergétique

4 Assurer la traçabilité et la qualité des produits et processus industriels

Rechercher des modèles organisationnels pour la mise en œuvre de projets collaboratifs

5 Optimiser l’organisation et les processus de soin à la personne

Nouveaux types de services à mettre en œuvre pour les personnes dépendantes restant à domicile

6 Favoriser l’émergence de nouveaux produits alimentaires et cosmétiques

Aliments reconnus pour le goût, la santé et le bien-être (ex : Agneau baronet enrichis en OMEGA 3 )la prévention des pathologies par l’alimentation18

7 Développer de nouvelles solutions thérapeutiques et de diagnostic

Organisation des solutions d’expérimentations Proposer de nouveaux modèles de repas à des personnes ayant subies un AVC

16 - Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, stratégie nationale de recherche et d’innovation, 2009. 17- GEM Nouvelles valorisations des ressources du vivant en Limousin - Novembre 2006.18 - Dix priorités agro-industrielles de Recherche & Développement, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.

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4.2.2 Impliquer les usagers/clients dans les processus d’innovation

L’implication des citoyens/usagers dans la concep-tion et l’expérimentation de nouveaux produits ou services permet une évaluation plus fi able des atten-tes/marchés potentiels, réduit les risques d’accep-tation de la technologie et de la commercialisation, élargit le spectre des idées nouvelles, raccourcit le temps de mise sur le marché et diminue ainsi les fonds propres nécessaires au fi nancement du cycle d’innovation. Elle présente ainsi un intérêt en termes d’effi cacité et donne du sens aux processus d’inno-vation en plaçant le citoyen/usager au centre de ce processus.

Ces pratiques se retrouvent au niveau des entreprises (ex : LEGO) comme des administrations publiques (laboratoire d’innovation créé par la Région Ile de France et la Ville de Paris).

Les living labs sont des modèles d’organisations ba-sés sur l’implication des citoyens/usagers dans les processus d’innovation. Ils « regroupent des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester « gran-deur nature » des services, des outils ou des usages nouveaux. Il s’agit de sortir la recherche des labora-

toires pour la faire descendre dans la vie de tous les jours, en ayant souvent une vue stratégique sur les usages potentiels de ces technologies. Tout cela se passe en coopération entre des collectivités locales, des entreprises, des laboratoires de recherche, ainsi que des utilisateurs potentiels19. »

Constitué le 2 mars 2009, le living lab limousin « autonom’IS » a pour objectif de concevoir des solutions adaptées pour compenser la perte d’autonomie et améliorer la prise en charge du vieillissement et du handicap que ce soit en milieu ouvert ou en établissement. Il associe les patients, les aidants, les soignants… à tous les stades du processus d’innovation (observation et compré-hension des besoins et des attentes, validation des fonctionnalités, test, évaluation des services /produits) dans le respect de principes éthiques.

Le danger est de n’impliquer les citoyens/usagers qu’en phase d’expérimentation. Ils ne sont dans ce cas que les cobayes d’expériences destinées à véri-fi er leur acceptation des technologies développées.

Cette première approche devra être complétée par des travaux plus fi ns permettant :

• D’identifi er des problèmes de marchés (c'est-à-dire des attentes auxquelles des produits et services in-novants pourraient répondre)

• De caractériser les problèmes à résoudre (verrous

technologiques, accessibilité/ solvabilité du marché etc…)

• De valider le potentiel de marché

• De réunir les ressources nécessaires au lancement du projet.

Act

ion

23

Valider les thèmes identifi és

Cette démarche pourra s’inspirer du concept des FABLAB (contraction de fabrication laboratory). Ce concept est basé sur l’association des notions de concep-

tion, fabrication, et distribution et centré sur les usages. C’est à la fois un espace d’invention et de production qui prend en compte la dimension d’innovation sociale.

Act

ion

24

Impliquer les citoyens/usagers/clients dans les processus d’innovation

19 - Défi nition donnée par Wikipédia des living labs.

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4.2.3 Constituer des communautés collaboratives

Pour initier des processus d’innovation sur les sept thématiques identifiées dans le cadre du travail préparatoire à ce schéma, il est proposé de constituer des « communautés collaboratives20 ». Ces commu-nautés seraient constituées de personnes aux pro-fils et aux compétences diverses. L’accent dans leur composition serait mis sur la pluridisciplinarité et la transversalité. Le pari fait derrière cette organisation est de faire du décloisonnement et de la dimension collective des vecteurs d’innovation.

Ces communautés auraient une triple fonction :

• de veille, expertise, diffusion. Il s’agit sur ces thèmes de faire s’exprimer les attentes, les frustrations

• des usagers, de s’inscrire dans l’air du temps, capter des solutions et des problèmes émer-gents, de saisir ce qui commence21 ;

• de constitution de stock d’idées et de pistes de solutions ;

• d’apprentissage collectif. Il s’agira en suivant les expérimentations et en assurant la remontée et la capitalisation d’informations sur les contraintes techniques et économiques de constituer une base de connaissances cumulatives permettant à chacun de mener ses projets.

Le financement qui pourrait être mis en place reposerait sur trois phases :

• phase I : évaluation de la faisabilité technique d’une idée

• phase II : développement du produit, prototypage et évaluation du potentiel commercial (expérimen-tation…)

• phase III : industrialisation et commercialisation

La forme de l’aide respecterait les principes de finan-cement de l’innovation :

• Phase I : subvention

• Phase II : avance remboursable en cas de succès

• Phase III : bonification d’intérêts et garantie.

Act

ion

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Mise en place d’un mode de financement adapté

Une communauté collaborative se constitue autour d’un thème fédérateur qui aura été validé (voir point 4.2.1). Les actions à réaliser pour la constituer consistent à :

• désigner un animateur/facilitateur de la communauté

• de cartographier les compétences et les acteurs et d’identifier les collaborations déjà existantes

• de réunir un noyau de personnes pouvant lancer la communauté

• de mettre en place des méthodes de travail colla-boratif.

Act

ion

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Constituer et animer les communautés collaboratives

4.2.4 Développer des solutions innovantes et expérimentationsPour passer de l’idée à un produit ou service commer-cialisé, il faut associer différentes compétences :

• ingénierie de solution pouvant aller jusqu’à l’éla-boration de prototypes ;

• l’expérimentation et le retour d’expérience ;

• « l’industrialisation » et la mise sur le marché.

Ces trois types de compétences (bureau d’études, entreprise, lieu d’expérimentation que peut être le CHU dans le domaine de la santé, une collectivité locale pour tout ce qui peut se dérouler sur le domaine

public… ) doivent s’associer dans le cadre de projets partenariaux pour développer et commercialiser les so-lutions dans le cadre des communautés collaboratives.

Le choix des acteurs constituant ces projets peut se faire :

• dans le cadre d’appels d’offres compétitifs ;

• via une ingénierie de projet réalisée par l’animateur de la communauté et destinée à associer les compétences et expertises spécifiques à la réa-lisation de ces projets.

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20 - L’utilisation du mot communauté peut faire référence aux travaux sur les communautés de pratiques dont Wenger donne la défi nition suivante : « Une communauté de pratique est un groupe dont les membres s’engagent régulièrement dans des activités de partage de connaissances et d’apprentissage à partir d’intérêts communs.» 21 - François Dalle, ancien dirigeant de l’Oréal

4.2.5 Structurer un réseau de compétences spécifi ques pour accompagner ces processus d’innovation

Les communautés collaboratives et les équipes tra-vaillant sur les projets partenariaux auront besoin de compétences spécifi ques qui pourraient être mutua-lisées pour partie dans le cadre d’une plate-forme d’innovation.

Ces compétences peuvent être internalisées (au sein de la plate-forme ou de l’un des organismes qui la constitue) soit externalisée (prestataires privés ou structures publiques hors région Limousin).

Trois grands types de compétences seront nécessaires :

• des compétences en matière de veille et de com-munication ;

• des compétences en matière d’émergence et d’accompagnement des projets ;

• de la mise à disposition de lieux et de moyens de test et d’expérimentation.

Une plate-forme d’innovation est un regroupement de moyens (équipements et moyens humains notamment) destinés à offrir à une communauté ouverte d’utilisateurs,

notamment des entreprises, des ressources (location d’équipements, prestations, services…) leur permettant de mener à bien leurs projets de R&D et d’innovation.

Act

ion

27

Plate-forme d’innovation en Limousin 2.0

Les compétences à développer pour mener à bien ces tâches

Veilleétudes

communication

Emergence de projets

accompagnement des projets

Mise à disposition de moyens de test

Mise en situation

Accès aux fi nancements

Choix des partenaires, constitution des équipes projets

Coordination des acteurs, gestion des partenariats

Gestion des contraintes administratives et juridiques (responsabilités…)

Suivi de projet (conduite de projet, suivi technique…)

Choix technologiques

Gestion de la propriété intellectuelle (stratégie de valorisation, partage des bénéfi ces…)

Plateaux techniques

Ingénieurs etc…

Ingénierie sur l’expérimentation (méthodologie, outils…)

Expérimentations produits et services par les usagers et évaluation

Mise sur le marché/ marketing, communication

Remontée des besoins professionnels/usagers

Recensement/ remontée d’information sur les projets en cours

Eléments d’actualité et de contexte

Echange/ analyse et construction d’une connaissance partagée

Diffusion et communication de ces informations

Générer des idées de développement de produits et services

Evaluer le potentiel commercial de l’innovation

Caractère innovant/faisabilité

Propriété intellectuelle / état de l’art, antériorité Marché, identifi cation, concurrence, partenaires potentiels

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Page 63: Cadre de référence recherche et innovation

Mettre en place un système de gouvernance5

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La gouvernance s’organisera autour d’un postulat et de cinq principes :

Postulat : Un engagement politique ferme et continu en faveur de l’innovation, avec un focus particulier vis-à-vis des enjeux sociétaux et environnementaux.

Cinq principes :

n Elaborer une vision commune et des orientations clai-res : pour être effi cace et cohérente la stratégie doit se concevoir de façon globale et intégrée. Il s’agit d’assurer une cohésion et une coordination au dispositif d’accom-pagnement et de développement de l’innovation.

n Associer les acteurs à l’élaboration de la stratégie et améliorer la prise en compte des besoins et l’ef-fi cacité générale du système. Il s’agira notamment de

développer l’appétence à l’innovation des entreprises des secteurs clés en Limousin et plus généralement des entreprises peu ou moins ouvertes à l’innovation.

n Instaurer un processus de prospective, de veille stra-tégique et de suivi pour une amélioration continue du système, en fonction des évolutions des besoins et des résultats atteints.

n Miser sur les compétences des hommes et leurs inte-ractions : l’esprit d’initiative, la capacité propre d’innova-tion, les multiples formes d’échanges et de relations sont la source de l’innovation.

n Développer la culture de l’innovation & entrepreneu-riale pour créer un climat propice à l’innovation dans la durée.

5.1. Principes de la gouvernance

5.2. Le rôle des instancesLa gouvernance s’organisera autour d’une gouvernance stratégique et d’une gouvernance opérationnelle s’appuyant sur des groupes de travail et de réfl exion.

GOUVERNANCE STRATEGIQUE du CRRI

• Défi nit la stratégie régionale de l’innovation

• Pilote le dispositif et son évaluation

• Décide des actions correctrices et de thèmes particuliers à étudier

GOUVERNANCE OPÉRATIONNELLE

• Applique la stratégie décidée par la gouvernance stratégique

• Chaque membre du Comité aura la responsabilité du suivi d’une thématique/d’une fi lière clé du CRRI

• Anime des groupes de travail sur des sujets d’intérêt pour le SRI

• Renseigne les indicateurs de suivi

Mobilise ponctuellement (lettre de mission)

Anime ponctuellement (Lettre de mission)

GROUPES DE REFLEXIONPROSPECTIVE

GROUPES DE TRAVAIL

FONCTIONNELS OU SECTORIELS

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5.2.1 Le comité en charge de la gouvernance stratégique

Ses missions :

Le comité stratégique aura en charge :

• l’évolution de la réfl exion stratégique et de sa dif-fusion auprès de tous les acteurs concernés :

- validation annuelle la pertinence de la straté-gie, de ses objectifs, des résultats atteints,

- identifi cation de bonnes pratiques déployées en France et en Europe,

- rencontre avec les autres structures de gouver-nance régionales

• la répartition des rôles et des modalités organi-sationnelles :

- défi nition des fonctions comprenant l’élabora-tion des feuilles de route des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du CRRI.

• le suivi de l’évaluation du CRRI :

- défi nition des indicateurs clés et analyse des résultats à une périodicité régulière,

- diffusion des résultats d’évaluation.

Sa composition :

Il sera composé de :

• Un ou plusieurs représentants du Conseil régional (élus)

• Un ou plusieurs représentants de l’Etat (SGAR / Préfet)

• Le DG d’OSEO Limousin

• Le Président de l’Université

• 1 représentant du CNRS / INRA / Inserm

• Les Présidents des pôles de compétitivité

• Le Président de la CRCI

• Le Directeur du CHU

• Les deux agglomérations

• Les trois Conseils généraux

Outils supports et livrables :

Il devra présenter :

• un tableau de bord de l’innovation (à mettre en place) recensant :

- Les indicateurs chiffrés de suivi de réalisation des actions (fonds engagés, …)

- Les indicateurs généraux liés à l’innovation (Brevet, CIR, FUI, nombre de start-up..) au regard des objectifs + comparaison nationale et euro-péenne si possible.

• des éléments qualitatifs sur les modalités de mise en œuvre (en particulier l’organisation des acteurs sur le territoire).

• les analyses et recommandations des groupes de travail ad hoc sur des problématiques fonction-nelles et/ou sectorielles liées à l’innovation.

Modalités :

• Une réunion des membres une à deux fois par an.

• Des réunions préparées par les membres de la gouvernance opérationnelle.

• Une ressource dédiée pour prendre la responsa-bilité de l’animation des processus de travail.

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5.2.2 Le comité en charge de la gouvernance opérationnelle

Ses missions :

Le comité opérationnel aura en charge :

• la mise en œuvre globale du plan d’action stratégique du CRRI, en lien avec le comité de gouvernance stratégique.

• le déploiement étape par étape des actions prévues et de leur évaluation :

- atteinte des résultats

- identification des obstacles, des risques.

- être force de proposition ;

- réaliser périodiquement des analyses sur la performance de l’organisation des différentes fonctions de soutien à l’innovation (valori-sation de la recherche publique, détection des besoins des entreprises, financement de l’innovation,..) et dans les filières prioritaires.

• l’animation des groupes de travail.

• la formalisation du tableau de bord de suivi de la réalisation des actions.

Sa composition :

Il sera composé de :

• un ou plusieurs représentants des services du conseil régional (Direction de l’économie, Direction de la recherche – niveau directeur / chef de service)

• un ou plusieurs représentants de l’Etat (DIRECCTE, DRRT…)

• le Directeur de la CRCI

• le Directeur de l’Avrul

• le DG d’OSEO Limousin

• le Directeur de la Recherche et de l’Innovation du CHU

• le Directeur de Limousin Expansion

• le Vice-président en charge de la valorisation de l’Université

• les directeurs des pôles de compétitivité

• deux personnalités qualifiées

Outils supports et livrables :

Il devra produire :

• un tableau de bord de suivi des actions,

• des lettres de mission pour lancer des groupes de travail spécifiques,

• les analyses et recommandations de ces groupes de travail Etudes spécifiques,

• des propositions de nouvelles mesures et/ou mode d’organisation.

Modalités :

• Réunion à échéance trimestrielle

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5.3. Les indicateurs de performance du système

Domaines d’intevention

Enjeux Indicateurs Périodicité

Excellence scientifi que

• Pérenniser et renforcer l’excellence scientifi que dans les domaines leader

• Développer les effectifs dans les domaines transversaux et interdisciplinaires

Évolution du nombre de chercheurs

Évolution du nombre de projets interdisciplinaires

3-5 ans

3-5 ans

Valorisation • Intensifi er des collaborations technologiques au sens large

• Accroître le nombre de start-up innovantes sur les marchés en forte croissance ou de nouveaux espaces de marchés

Evolution du nombre de projets collaboratifs laboratoires – entreprises régionales

Évolution des créations de start-up sur les marchés en forte croissance (distinction entre fi lières traditionnelles / nouveaux marchés)

annuelle

annuelle

Innovation dans les entreprises

• Augmenter le nombre d’entreprises disposant d’un bureau d’études ou d’un centre de recherche, ou obtenant un brevet

• Augmenter la compétitivité des entre-prises régionales par la diffusion de l’innovation

• Renforcer les logiques de cluster dans les fi lières Bois, IAA, …

Evolution des entreprises disposant d’un bureau d’études ou d’un centre de recherche, ou obtenant un brevet

Évolution du nombre d’entre-prises bénéfi ciaires du CIR, d’aides à l’innovation (FRI) ou du FUI

Nombre de projets collaboratifs entre entreprises et entreprises-laboratoires

3-5 ans

annuelle

annuelle

Ces premiers indicateurs devront être complétés afi n de mesurer l’ensemble des actions mises en œuvre dans ce cadre ainsi que la notion d’innovation sociale et organisationnelle, le suivi des communautés collaboratives…

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Conseil Régional du LimousinPôle développement économique et emploi

27 Boulevard de la Corderie87031 LIMOGES CEDEX

http://lise.region-limousin.fr

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Ce projet est cofi nancé par l’Union Européenne. L’Europe s’engage en Limousin avec le Fonds Européen

de Développement Régional.