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1 « Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest (CH) » N’Djamena, 07-12 Mars 2016 Résultats de l’analyse consensuelle de la situation de l’insécurité alimentaire aiguë actuelle Valable pour : Mars - août 2016 Créé le : 12 Mars 2016 Résumé narratif des causes, du contexte et des principaux problèmes La production céréalière définitive de la campagne 2015/2016 est estimée à 2 452 528 tonnes. Elle est en baisse de 11 % par rapport à la production de l’année dernière (2 748 668 tonnes) et de 9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2 687 408 tonnes). Les baisses les plus marquées par rapport à la moyenne des cinq dernières années ont été enregistrées dans les régions du Batha (53%), Kanem (54%), Sila (24%), Wadi Fira (57%), Bahr El Ghazal (27%), Guera (26%) et Mayo Kebbi Ouest (24%). Le bilan céréalier incluant les importations et les exportations, montre un déficit net de 77 330 tonnes. La disponibilité apparente est de 155 Kg par personne et par an ; elle est en baisse par rapport à celles de l’année dernière (170 Kg/personne/an) et de la norme FAO (159 Kg/personne/an). La situation pastorale est globalement moyenne. En revanche dans certaines régions de la zone sahélienne, la dégradation continue des pâturages et le tarissement précoce des eaux de surface (mares, bas-fonds et ouadis) ont entrainé une soudure précoce dès février 2016. En revanche, la situation zoo sanitaire est relativement calme sur l’ensemble du territoire. Les cours des céréales sèches en février 2016 sont supérieurs à ceux de la moyenne de cinq dernières années, dans la plupart des marchés des régions de la zone sahélienne ayant connu des déficits importants de production et des zones affectées par l’insécurité due à la secte Boko Haram au Sahel Ouest. Comparé à la moyenne de cinq dernières années, le prix du maïs en février 2016 a augmenté de 23% à Bol et 11% à Moussoro, celui du mil est en hausse de 12% à Biltine et 20% à Bokoro et le sorgho en hausse de 12% à Mongo et de 18% à Oum Hadjer. En zone soudanienne par contre, les prix sont globalement en baisse par rapport à la moyenne de cinq dernières années. Ils sont en baisse pour le sorgho de 26% à Moundou et 11% à Sarh et pour le mil de 7% à Koumra et de 6% à Moundou. Cependant, les prix du sorgho sont supérieurs de 31% à Bongor et 27% à Benoye, le mil de 10% à Benoye et le riz local de 55% à Kélo et de 32% à Bongor. L’analyse de l’économie alimentaire des ménages montre que sur les quinze (15) profils analysés dans six zones de moyens d’existence en février 2016, deux (2) ont connu un déficit de survie (Profils de Mangalmé et de Biltine) et cinq (5) des déficits de protection des moyens d’existence (Salal, Mandjoura, Batha Ouest, Mamdi, Wayi). Ces déficits sont dus principalement à la baisse de la production agricole, à la hausse des prix des céréales et à une détérioration des termes de l’échange (bétail/céréales). Dans ces zones à déficit de survie et de protection des moyens d’existence, on pourrait s’attendre à une dégradation plus prononcée de la situation alimentaire pendant la prochaine période de soudure en 2016. Nutrition La médiane de la série historique soudure des cinq dernières enquêtes SMART nationales (2010 à 2014), révèle une situation nutritionnelle critique à urgente dans l’ensemble des 12 régions de la bande Sahélienne. En outre l’analyse des tendances des cas d’admissions en Malnutrion Aiguë Modérée (MAM) et Sévère (MAS) de 2014 à 2015 montre une augmentation des cas entre mars et mai pour la majorité des régions du sahel. Les pratiques alimentaires du nourrisson et du jeune enfant demeurent très précaires dans la majorité de ces régions du Sahel avec un faible taux d’allaitement maternel exclusif de 5,52 %(smart 2015) et seulement 5% des

Cadre Harmonisé d’identifiation et d’analyse des zones à ......Situation courante (Mars-Mai 2016) Phase 4 et 5 – Urgence et Famine Aucun département et auune population nont

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« Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest (CH) »

N’Djamena, 07-12 Mars 2016

Résultats de l’analyse consensuelle de la situation de

l’insécurité alimentaire aiguë actuelle

Valable pour : Mars - août 2016

Créé le : 12 Mars 2016

Résumé narratif des causes, du contexte et des principaux problèmes

La production céréalière définitive de la campagne 2015/2016 est estimée à 2 452 528 tonnes. Elle est en baisse de 11 % par rapport à la production de l’année dernière (2 748 668 tonnes) et de 9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2 687 408 tonnes). Les baisses les plus marquées par rapport à la moyenne des cinq dernières années ont été enregistrées dans les régions du Batha (53%), Kanem (54%), Sila (24%), Wadi Fira (57%), Bahr El Ghazal (27%), Guera (26%) et Mayo Kebbi Ouest (24%).

Le bilan céréalier incluant les importations et les exportations, montre un déficit net de 77 330 tonnes. La disponibilité apparente est de 155 Kg par personne et par an ; elle est en baisse par rapport à celles de l’année dernière (170 Kg/personne/an) et de la norme FAO (159 Kg/personne/an).

La situation pastorale est globalement moyenne. En revanche dans certaines régions de la zone sahélienne, la dégradation continue des pâturages et le tarissement précoce des eaux de surface (mares, bas-fonds et ouadis) ont entrainé une soudure précoce dès février 2016. En revanche, la situation zoo sanitaire est relativement calme sur l’ensemble du territoire.

Les cours des céréales sèches en février 2016 sont supérieurs à ceux de la moyenne de cinq dernières années, dans la plupart des marchés des régions de la zone sahélienne ayant connu des déficits importants de production et des zones affectées par l’insécurité due à la secte Boko Haram au Sahel Ouest. Comparé à la moyenne de cinq dernières années, le prix du maïs en février 2016 a augmenté de 23% à Bol et 11% à Moussoro, celui du mil est en hausse de 12% à Biltine et 20% à Bokoro et le sorgho en hausse de 12% à Mongo et de 18% à Oum Hadjer. En zone soudanienne par contre, les prix sont globalement en baisse par rapport à la moyenne de cinq dernières années. Ils sont en baisse pour le sorgho de 26% à Moundou et 11% à Sarh et pour le mil de 7% à Koumra et de 6% à Moundou. Cependant, les prix du sorgho sont supérieurs de 31% à Bongor et 27% à Benoye, le mil de 10% à Benoye et le riz local de 55% à Kélo et de 32% à Bongor.

L’analyse de l’économie alimentaire des ménages montre que sur les quinze (15) profils analysés dans six zones de moyens d’existence en février 2016, deux (2) ont connu un déficit de survie (Profils de Mangalmé et de Biltine) et cinq (5) des déficits de protection des moyens d’existence (Salal, Mandjoura, Batha Ouest, Mamdi, Wayi). Ces déficits sont dus principalement à la baisse de la production agricole, à la hausse des prix des céréales et à une détérioration des termes de l’échange (bétail/céréales). Dans ces zones à déficit de survie et de protection des moyens d’existence, on pourrait s’attendre à une dégradation plus prononcée de la situation alimentaire pendant la prochaine période de soudure en 2016.

Nutrition La médiane de la série historique soudure des cinq dernières enquêtes SMART nationales (2010 à 2014), révèle une situation nutritionnelle critique à urgente dans l’ensemble des 12 régions de la bande Sahélienne. En outre l’analyse des tendances des cas d’admissions en Malnutrion Aiguë Modérée (MAM) et Sévère (MAS) de 2014 à 2015 montre une augmentation des cas entre mars et mai pour la majorité des régions du sahel. Les pratiques alimentaires du nourrisson et du jeune enfant demeurent très précaires dans la majorité de ces régions du Sahel avec un faible taux d’allaitement maternel exclusif de 5,52 %(smart 2015) et seulement 5% des

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Situation alimentaire et nutritionnelle pour la période courante (Mars-Mai 2015) et la période

projetée (Juin-Août 2016)

Source : SISAAP/CNA Cadre Harmonisé, Mars 2016.

Phase 1 Minimale

Phase 2 Sous pression

Phase 3 Crise

Phase 4 Urgence

Phase 5 Famine

Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone a un déficit complet en alimentation et/ou autres besoins de base et est clairement exposé à l’inanition, à la mort et au dénuement. (À noter, les preuves pour les trois critères de consommation alimentaire, l’émaciation, et le TBM sont requises pour classifier en famine).

Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone se trouve dans la situation suivante ou pire : une consommation alimentaire réduite et d’adéquation minimale mais incapacité de se permettre certaines dépenses non alimentaires essentielles sans s’engager dans des stratégies d’adaptation irréversibles.

Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone se trouve dans la situation suivante ou pire : des déficits alimentaires considérables et malnutrition aiguë à des taux élevés ou supérieurs à la normale ; ou marginalement capable de couvrir le minimum de ses besoins alimentaires en épuisant les avoirs relatifs aux moyens d’existence, ce qui conduira à des déficits de consommation alimentaire.

Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone se trouve dans la situation suivante ou pire : des déficits alimentaires extrêmes, ce qui résulte en une malnutrition aiguë très élevée ou une mortalité excessive ; OU une perte extrême des avoirs relatifs aux moyens d’existence, ce qui entraînera des déficits de consommation alimentaire à court terme.

Même avec l’aide humanitaire, au moins un ménage sur cinq dans la zone a un déficit complet en alimentation et/ou autres besoins de base et est clairement exposé à l’inanition, à la mort et au dénuement. (À noter, les preuves pour les trois critères de consommation alimentaire, l’émaciation, et le TBM sont requises pour classifier en famine).

enfants de 6 à 23 mois qui bénéficient d’un régime alimentaire acceptable (EDSN-MICS 2014-2015).

Mortalité : Données non disponibles pour apprécier la mortalité.

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Principaux résultats pour la situation courante et projetée

Facteurs contributifs

La plupart des facteurs contributifs relatifs aux dangers et vulnérabilités (sécheresse et conflits), la disponibilité alimentaire (productions agricoles et disponibilités des pâturages dans les départements), l’accès aux aliments (prix des céréales, prix du bétail, TDE bétail/céréales) et la stabilité par endroits ont eu un impact négatif sur les indicateurs des résultats « consommation alimentaire », « évolution des moyens d’existence » et « nutrition ». Pour le facteur contributif « utilisation des aliments y compris l’eau », principalement le niveau faible d’accès à l’eau dans plusieurs départements a eu un impact négatif sur les indicateurs des résultats « nutrition » et « mortalité ».

Situation courante (Mars-Mai 2016)

Phase 4 et 5 – Urgence et Famine Aucun département et aucune population n’ont été identifiés en « phase Famine » et en « phase Urgence ».

Phase 3 – Crise Pour la période Mars – Mai 2016, les départements de Dar Tama, Biltine, Iriba, Megri, Mamdi, Wayi, Mangalmé, Barh-El-Gazal Sud, Barh-El-Gazal Ouest, Barh-El-Gazal Nord, Nord Kanem, Wadi Bissam, Kanem, Batha Ouest et Batha Est sont en « phase crise ». Près de 1 002 000 personnes sont estimées dans cette phase. Les personnes vulnérables, notamment les plus pauvres nécessiteront une assistance alimentaire y compris une aide alimentaire gratuite, de ventes à prix modérés et autres activités de relèvement et de renforcement de la nutrition, de la santé, des moyens d’existence et des capacités de résilience.

Phase 2 – Sous Pression : Trente et un (31) départements sont en « phase sous pression». Les populations dans cette phase sont estimées à 2 578 000 personnes. Ces personnes n’ont pas besoin d’une assistance alimentaire immédiate, mais nécessitent un soutien pour relever leur résilience, développer leurs moyens d’existence et maintenir le taux de malnutrition aiguë à des niveaux acceptables.

Phase 1- Minimale : Huit (8) départements sont en «phase minimale ». les populations dans cette phase sont estimées à environ 8 988 000 personnes. Ces personnes n’ont pas besoin d’une assistance alimentaire immédiate, mais nécessitent un soutien pour renforcer leur résilience, développer leurs moyens d’existence et maintenir le taux de malnutrition aiguë à des niveaux acceptables.

Situation projetée (juin-août 2016)

Phase 4 et 5 – Urgence et Famine

Pour la période juin-août 2016, les résultats de l’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle révèlent aussi qu’aucun département et aucune population ne seraient en « phase Famine » et en « phase urgence ».

Phase 3 – Crise Pour la période projetée juin-août 2016, douze (12) départements seront en « phase crise ». Prés de 1 052 000 personnes seront dans cette phase et en situation de déficit considérable avec des taux de malnutrition supérieurs au seuil d’urgence. Les personnes vulnérables, notamment les plus pauvres, nécessiteront une assistance humanitaire y compris une aide alimentaire gratuite, de ventes à prix modérés et autres activités de relèvement et de renforcement de la nutrition, de la santé, des moyens d’existence et des capacités de résilience.

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Phase 2 – Sous Pression : Pour la période juin-août 2016, quarante deux (42) départements seront en « phase sous pression ». Les populations estimées à 2 719 000 dans cette phase n’ont pas de besoins immédiats, mais nécessitent un soutien pour développer leur résilience, renforcer leurs moyens d’existence et s’assurer que la malnutrition aigüe restera contenue à son niveau actuel voir réduit.

Phase 1- Minimale : Onze (11) départements seront en «phase minimale ». Les populations dans cette phase sont estimées à environ 9 131 000 personnes. Ces personnes n’ont pas besoin d’une assistance alimentaire immédiate, mais nécessitent un soutien pour renforcer leur résilience, développer leurs moyens d’existence et maintenir le taux de malnutrition aiguë à des niveaux acceptables. Le tableau 1 suivant donne les détails de populations estimées par phase de sévérité de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle pour la situation courante et projetée. Tableau 1 : populations estimées par phase de sévérité de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle pour la situation courante et projetée

Méthodologie et difficultés dans l’analyse

a) Démarche empruntée par la cellule nationale, sa composition, les tâches effectuées en amont avant l’analyse, etc….

Avant le démarrage de l’atelier du Cadre Harmonisé (CH) prévu du 07 au 11 mars 2016, deux réunions d’information

et de collecte des données ont été organisée par le SISAAP/Cellule Nationale d’Analyse, le 23 février et le 01 mars

2016. Ont été conviés à cette réunion, les experts de toutes les structures membres de la Cellule Nationale d’Analyse

telle que définie par l’arrêté N°051/PR/PM/MAE/SG/SISAAP/2015 du 10 mars 2015 portant mise en place de la

Cellule nationale d’Analyse du Cadre Harmonisé au Tchad. Une collecte des données portant sur les résultats des

SMART, HEA, ENSA, des productions agricoles et des marchés a été organisée au SISAAP à travers les groupes

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thématiques composés d’experts des structures et partenaires clés de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

(SISAAP/SPI/FAO/PAM/FEWS NET/Cluster SA/OCHA/ACF/OXFAM/Care/CRS/ACTED/PMI/Croix Rouge). Cette collecte

de données a servi au remplissage des fiches d’inventaire de preuves (CH) du 29 Février au 05 Mars 2016.

b) Démarche méthodologique

a) Cérémonie d’ouverture de l’atelier:

La cérémonie d’ouverture a été marquée par trois interventions. Il s’agit du mot introductif du représentant du CILSS, de l’allocution du Représentant de la FAO au Tchad et du discours d’ouverture du Secrétaire d’Etat à l’Agriculture.

Dans son mot introductif, le représentant du CILSS a remercié tous les participants pour avoir bien voulu répondre à

l’invitation du SISAAP organisant l’atelier en collaboration avec le CILSS/AGRHYMET et à remercier les autorités

tchadiennes qui, à travers la Cellule Nationale d’Analyse, ont facilité la préparation et la tenue de l’atelier. Il a également demandé à tous les participants de faire prévaloir les principes cardinaux qui caractérisent cet exercice, à savoir la recherche du consensus, l’objectivité et le respect des avis techniques de tous les experts, pour garantir un

bon déroulement des travaux et aboutir à une analyse consensuelle et fiable.

Le représentant de la FAO dans son intervention a salué l’ensemble des participants présents à ce cycle d’analyse et a remercié le Gouvernement de la République du Tchad pour son engagement continu à assurer la mise en place de

son Système d’Information Durable sur la Sécurité Alimentaire et d’Alerte Précoce (SISAAP) avec l’appui Technique de la FAO. Il a également rappelé le soutien multiforme de la FAO aux activités en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’engagement de son institution de ne ménager aucun effort dans la mise en œuvre du Cadre

Harmonisé et sa pérennisation au Tchad à travers l’Assistance Technique auprès du SISAAP et des SPI. En encourageant à plus de rigueur dans les analyses, il a souhaité que les résultats consensuels issus des travaux d’analyse puissent permettre la prise de décision pour assurer la prévention et une meilleure planification des

réponses.

Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire d’Etat à l’Agriculture pour sa part a souhaité la bienvenue à tous les

participants à cet atelier du Cadre Harmonisé, et particulièrement aux Représentants du Centre Régional

AGRHYMET du CILSS, venus appuyer le déroulement de cet atelier. Il a adressé ses remerciements au CILSS et aux

partenaires techniques (FAO et FEWS NET) et financiers (UE, USAID et AFD), pour leur engagement dans

l’accompagnement du Tchad et des seize (16) pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, à la mise en œuvre de l’outil

Cadre Harmonisé d’analyse. Enfin, tout en rappelant aux participants que les résultats de ces travaux sont attendus

par tous les décideurs pour des interventions en faveur des personnes en insécurité alimentaire les plus

nécessiteuses, et en souhaitant plein succès aux travaux, le Secrétaire d’Etat a déclaré ouvert l’atelier national du

cycle d’analyse du Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations en insécurité

alimentaire et nutritionnelle du mois de Mars 2016.

La cérémonie d‘ouverture s’est achevée par la prise d’une photo de famille.

b) Déroulement des travaux

Le premier jour de l’atelier a été consacré à l’introduction des principes, normes et fonction du CH en insistant sur les

dernières clarifications apportées par le Comité Technique Régional. Les analyses ont été effectuées par 5 groupes de

travail d’environ huit (8) experts chacun pendant quatre jours. L’unité d’analyse est le Département (2ème niveau

administratif).

Les cinq groupes de travail mis en place ont pu analyser à travers les fiches d’inventaire de preuves toutes les

données existantes (indicateurs de résultats et facteurs contributifs) et tirer les conclusions qui ont permis d’aboutir

à une classification et au phasage global par départements tel que recommandé par la méthode du CH. L’estimation

des populations, sur la base de la règle de 20% et des résultats des enquêtes et études, a été effectuée par

département. Enfin, les cartes de la situation courante et projetée ont été élaborées et validées en plénière.

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Cérémonie de clôture

La cérémonie de clôture, présidée par le Directeur Général de la Production Agricole et de la Formation représentant

le Secrétaire d’Etat du Ministère de l’Agriculture, a été marquée par trois interventions. Celles du représentant du

CILSS, de la FAO, puis du discours de clôture du Directeur Général de la Production Agricole et de la Formation. Ils ont relevé la forte participation des différents acteurs et le manque de certaines données relatives à l’évolution des moyens d’existence et à la mortalité pour l’analyse. Ils ont également réitérés le caractère consensuel des résultats,

l’observation du processus de validation par le Comité Technique du CASAGC, la consolidation régionale par la Cellule d’Analyse Régionale et la réunion du CILSS/PREGEC.

c) L’origine des données collectées pour l’analyse

Les sources d’information/preuves sont notamment : les bulletins d’information des services des Ministères

Techniques et des partenaires, les rapports de mission, les images satellitaires, les rapports d’évaluation, les données

des productions agricoles, la biomasse et la pluviométrie estimée par satellites, les prix sur les marchés agricoles et

bétails et d’analyse des résultats utilisant l’approche HEA (Analyse de l’économie des ménages).

Les données de SMART d’octobre- Novembre 2015, dépassant le délai de validité acceptable pour l’outil CH ne sont

pas utilisées pour cette analyse. Cependant, la médiane de la série historique soudure des 5 dernières enquêtes

SMART nationales (2010 à 2014) a été utilisée pour l’ensemble des 12 régions de la Zone Sahélienne. Aussi l’analyse

des tendances des admissions MAM et MAS de 2014 à 2015, les pratiques alimentaires du nourrisson et du jeune

enfant, l’accès à l’eau potable, les mouvements de populations (déplacées, retournées et refugiées), les rapports

d’enquête et d’évaluation de la situation agricole, alimentaire et nutritionnelle et le calendrier saisonnier par Zone

de Moyens d’Existence (ZOME) ont permis de mener l’analyse complète du CH par Département.

Pour les indicateurs de résultats et les facteurs contributifs, l’inventaire des preuves et l’analyse ont été faits pour 59

départements sur les 67 que compte le pays pour la phase courante et 65 départements ont été analysés pour la

phase projetée selon la disponibilité des données.

La collecte de ces données a été faite auprès des structures centrales et des institutions décentralisées de l’Etat, des

ONGs, des partenaires techniques et ceux au développement, des Autorités Administratives et toutes autres sources

pertinentes. Les tableaux d’inventaire des preuves étaient renseignés avant le 07 Mars 2016 avec les données

disponibles citées ci-dessus, date de démarrage de l’analyse.

d) Contraintes liées à l’institutionnel, à la méthodologie/indicateurs, aux données/désagrégation

Aucune contrainte majeure n’a été notée sur le plan institutionnel car tous les acteurs concernés, membres de la Cellule Nationale d’Analyse, ont été invités et ont répondu massivement à l’invitation du SISAAP. Au total quarante et cinq (45) cadres au lieu d’une trentaine prévue, ont participé à l’atelier du CH durant cinq jours.

Au cours de l’exercice, les difficultés liées à la méthodologie, aux données et leurs désagrégations ci-après ont été rencontrées : - Le nombre limité des données fiables et récentes sur des indicateurs de résultats par départements (Consommation alimentaire, nutrition, évolution des moyens d’existence et mortalité); - Le nombre limité des profils HEA réalisés ; - La disparité et la limite des niveaux de connaissances et d’expertises de certains membres de la Cellule Nationale d’Analyse en matière d’analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et notamment du CH; -Le changement permanent des membres de la Cellule Nationale d’Analyse pendant les cycles.

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Calendrier saisonnier et suivi des indicateurs

a) Calendriers saisonniers principaux et mise en regard des indicateurs disponibles en Mars 2016 et projetés

Le calendrier saisonnier de mise en œuvre des activités SAN coordonnées par le SISAAP/SPI/Partenaires comprend :

Rencontre régionale de consolidation (21-26 mars 2016) des résultats du Cadre Harmonisé et PREGEC (29-31 mars 2016).

Evaluation rapide de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, fin Mars/avril 2016 ;

Renforcement des capacités d’analyse des experts du SISAAP, second trimestre 2016 ;

Mise à jour des prévisions climatiques saisonnières, GTP/SISAAP, Mai 2016 ;

Mise à jour de l’analyse utilisant le Cadre Harmonisé, Juin 2016 ;

Missions d’évaluation du démarrage de la campagne agropastorale, SISAAP/GTP/FEWS NET/PAM, juillet 2016 ;

Missions d’évaluation de la campagne agropastorale à mi-parcours, SISAAP/GTP/FEWS NET/PAM, septembre 2016 ;

Evaluation des récoltes de la campagne agropastorales 2016/17, CILSS/FAO/PAM/FEWS NET/SISAAP/SPI, octobre 2016 ;

Collecte des données et analyses des résultats (OA) du HEA, SISAAP/GTHEA, octobre 2016 ;

Enquête Nationale de la Sécurité Alimentaire (ENSA), octobre 2016 ;

Cycle d’analyse du Cadre Harmonisé, CILSS/SISAAP/Cellule Nationale d’analyse, Novembre 2016 ;

Calendrier saisonnier en rapport avec les activités de suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et des réponses (ci-dessous) ;

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Recommandations pour les prochaines analyses CH du pays

- Mettre à jour le plan de réponse pour apporter une assistance humanitaire aux populations en « phase

crise » et pire pour prévenir la malnutrition, les cas de décès et couvrir les déficits des moyens d’existence ;

- Surveiller et entreprendre des actions de résilience dans les départements en insécurité alimentaire y

compris pour les populations en « phase sous pression et minimale» pour protéger les moyens d’existence ;

- Renforcer les capacités des producteurs, en particulier les maraichers à travers l’association de maraichage,

riziculture et pisciculture pour contribuer à l’amélioration de la productivité et l’état nutritionnel des

populations en insécurité alimentaire ;

- Renforcer les capacités des membres de la Cellule Nationale d’Analyse sur le Cadre Harmonisé et les

Analyses SAN ;

- Mettre à jour les profils des zones de moyens d’existence au niveau départemental et améliorer la

couverture du pays en réalisant de nouveaux profils HEA dans les ZOME non encore couvertes;

- Collecter les données concernant les avoirs relatifs aux moyens d’existence, en particulier le capital

financier sujet à variations (dette, bétail,…), capital naturel (eau d’abreuvement), capital physique (forages,

station de pompage, aires de pâturages, parcours de transhumance) en se référant aux profils HEA ;

- Dérouler en deux passages certaines enquêtes de base désagrégées à couverture nationale et au niveau

Département : ENSA, SMART.

Contacts

Principal : Hassanty Oumar Chaïb Coordonnateur National du SISAAP/MA,Tchad Tel : (+235) 66297342/22 52 21 01/22 52 21 06 [email protected] Autres contacts: Salif Sow Conseiller Technique Principal /FAO/SISAAP, Tchad Tel : +235-68751952 [email protected] Mahamat Allamine Alhabo Expert Statisticien/Point Focal CH, SISAAP/MA,Tchad Tel : +235-63 64 9796 [email protected]

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Partenaires Techniques et financiers de l’analyse du Cadre Harmonisé

Organisations participantes à l’analyse du Cadre Harmonisé au Tchad

OCHA