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L PÉRIODIQUE DES COMMUNISTES RENNES MÉTROPOLE OCTOBRE 2018 • www.pcf35.fr Notre bien commun ! Le président de la république entend faire de l’année 2019 le tournant social de son quin- quennat, la priorité serait de construire « l’état providence du 21 ème siècle ». Et peut-on le croire quand il annonce la suppression de 50 000 emplois pour la Fonction Publique d’Etat et 70 000 pour la fonction publique territoriale ? Depuis plus d’un an, le président de la Répu- blique, le Premier ministre et le gouvernement nous imposent des mesures de plus en plus régressives et mettent en place une politique d’austérité pour le plus grand nombre, satisfai- sant ainsi la minorité des plus riches qui consi- dèrent le service public comme une charge financière inutile. Le nombre de fonctionnaires est dénoncé comme dépenses excessives mais jamais la question des besoins auxquels les services publics répondent n’est abordée. « Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail » explique le Premier ministre. Mais de toute évidence, il considère que l’Etat n’a pas à montrer l’exemple en créant les emplois nécessaires dans la Fonction publique. Rappelons- nous que la fonction publique et les services publics sont indispensables au fonc- tionnement solidaire et démocratique de notre société, et les fonctionnaires ont de quoi être fiers de leur travail. Le recul de l’état amènera un émiettement des services publics sur l’ensemble des territoires. Dans la fonction publique territoriale, obliger les communes à supprimer 70 000 emplois ce sera la réduction des dotations, c’est moins de service à la population : fermeture d’équipe- ment sportifs, réduction des bibliothèques, fin des subventions aux associations culturelles, sportives, fermeture de crèches, de PMI… La fonction publique, c’est le bien commun à tous. Les déshérités n’ont que ça ! Et c’est ce que veut détruire la politique libérale de Macron. C’est pourquoi, nous, communistes, nous étions dans la rue le 9 octobre aux côtés des salariés qui se battent pour défendre ce bien commun et demandent que d’autres choix soient faits pour nos services publics. Evelyne FORCIOLI Fête de l’Huma Bretagne 27 ème INTERVIEW EXCLUSIVE de Ian BROSSAT Chef de file du PCF aux Européennes (p.4) 1 et 2 décembre 2018 Parc expo de Lorient Concerts avec Soldat Louis • Motivés • Tim Dup animation culturelle • débats. Meeting 2 décembre 16 heures Avec Ian BROSSAT chef de file du PCF pour les élections Européennes. Entrée : 17€ pour les 2 jours Le chômage ne baisse pas, la précarité explose, le pouvoir d’achat recule. C’EST UN HOLD UP PERMANENT pour les familles et les retraités. Le 9 octobre, la rue dit STOP ! C’est le moment de donner de l’ampleur à la Riposte.

C’est un hold up permanent stopLes déshérités n’ont que ça ! Et c’est ce que veut détruire la politique libérale de Macron. C’est pourquoi, nous, communistes, nous étions

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‘LPÉRIODIQUE DES COMMUNISTES

RENNES

MÉT

ROPO

LEOCTOBRE 2018 • www.pcf35.fr

Notre bien commun !Le président de la république entend faire de l’année 2019 le tournant social de son quin-quennat, la priorité serait de construire « l’état providence du 21ème siècle ». Et peut-on le croire quand il annonce la suppression de 50 000 emplois pour la Fonction Publique d’Etat et 70 000 pour la fonction publique territoriale ?

Depuis plus d’un an, le président de la Répu-blique, le Premier ministre et le gouvernement nous imposent des mesures de plus en plus régressives et mettent en place une politique d’austérité pour le plus grand nombre, satisfai-sant ainsi la minorité des plus riches qui consi-dèrent le service public comme une charge financière inutile.

Le nombre de fonctionnaires est dénoncé comme dépenses excessives mais jamais la question des besoins auxquels les services publics répondent n’est abordée.

« Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail » explique le Premier ministre. Mais de toute évidence, il considère que l’Etat n’a pas à montrer l’exemple en créant les emplois nécessaires dans la Fonction publique.

Rappelons- nous que la fonction publique et les services publics sont indispensables au fonc-tionnement solidaire et démocratique de notre société, et les fonctionnaires ont de quoi être fiers de leur travail.

Le recul de l’état amènera un émiettement des services publics sur l’ensemble des territoires.

Dans la fonction publique territoriale, obliger les communes à supprimer 70 000 emplois ce sera la réduction des dotations, c’est moins de service à la population : fermeture d’équipe-ment sportifs, réduction des bibliothèques, fin des subventions aux associations culturelles, sportives, fermeture de crèches, de PMI…

La fonction publique, c’est le bien commun à tous. Les déshérités n’ont que ça ! Et c’est ce que veut détruire la politique libérale de Macron.

C’est pourquoi, nous, communistes, nous étions dans la rue le 9 octobre aux côtés des salariés qui se battent pour défendre ce bien commun et demandent que d’autres choix soient faits pour nos services publics.

Evelyne FORCIOLI

Fête de l’Huma Bretagne27

ème

IntervIew exclusIve

de Ian BROSSAT Chef de file du PCF aux Européennes (p.4)

1 et 2 décembre 2018 Parc expo de lorientConcerts avec Soldat Louis • Motivés • Tim Dup

animation culturelle • débats.

Meeting 2 décembre 16 heures Avec Ian BROSSAT chef de file du PCF pour les élections Européennes.

Entrée : 17€

pour les 2 jours

Le chômage ne baisse pas, la précarité explose,

le pouvoir d’achat recule.

C’est un hold up permanent

pour les familles et les retraités.

Le 9 octobre, la rue dit

stop ! C’est le moment de donner de l’ampleur à la Riposte.

ACTUALITÉS DE RENNES MÉTROPOLEACTUALITÉS DE RENNES MÉTROPOLE2

De la modestie M. le député Laabid ! Il faut un sacré culot pour accuser la majorité muni-cipale de RENNES, les élus communistes et écolo-gistes, de délaisser le quartier du Blosne. Pour un enfant du Blosne, ne voyiez-vous pas la misère, la pauvreté et la précarité grandir ? Vous n’entendez sûrement pas, sur le marché du Landrel, ces retraités qui protestent contre la hausse de la CSG, que vous avez décidé, avec votre gouvernement, de racketter.Allez interroger à la sortie du Métro Italie ces salariés qui n’ont pas vu leur fiche de paie augmentée depuis des années et qui ont vu, entre autre, leur facture de gaz augmenter de 7 % etc.La réhabilitation des quartiers est nécessaire. C’est un des atouts pour que perdure le lien social. Mais pour y vivre dignement il faut aussi éradiquer le chômage et donner toutes les chances aux plus fragiles. Vous en avez décidé autrement M. LAABID – la politique que vous soutenez fait la part belle aux puissances d’argent et délaisse des pans entiers de notre société. Ne vous en déplaise, mais pour quelqu’un qui a grandi dans un quartier populaire, quel aveuglement.

« Rennes 1, fac qui bosse, Rennes 2, fac qui bloque » ? Pas si sûr, M. Bachelier ! Si le député macroniste aime les polémiques sur tweeter et refait le match entre Rennes 1 et Rennes 2 à chaque occasion, la réalité des universités ren-naises est bien plus complexe. Tantôt rivales, tantôt parte-naires, elles souffrent toutes les deux de la même maladie : l’austérité chronique imposée par les gouvernements succes-sifs aux universités françaises.

Rennes 1 au régime sec !Souvent présentée comme le fleuron de la re-cherche rennaise, Rennes 1 traverse une mau-vaise passe. En cause  ? Un déficit structurel évalué entre 3 et 7 millions d’euros, qui l’oblige à mettre en place des mesures d’économie dras-tiques  : gel des postes et des avancements de carrière, restructuration des services, économie de bout de chandelle sur les fournitures pédago-giques, abandon de programmes de recherche non rentables, etc. Les IUT (Instituts Universi-taires Technologiques) hébergés par l’université ne touchent plus leurs fonds de fonctionnement, ce qui les contraint à diminuer le nombre de postes d’enseignants, tout en devant augmenter leurs capacités d’accueil à la demande du Rec-

torat : un non-sens ! Le financement par appel à projet montre ici sa duplicité : si vous n’êtes plus retenu sur un projet, vous n’avez plus de fonds pour préparer vos réponses aux appels suivants, et donc vous n’êtes jamais lauréats et sortez de la boucle du financement. Une injustice, un sa-crifice, un gâchis de temps et d’énergie, que des dotations pérennes à hauteur des besoins et des missions réellement assurées pourraient corriger.

Rennes 2 ne s’en laisse pas compter !Rennes 2 a montré au printemps dernier que sa réputation de «  Rennes 2 la rouge  » n’était pas usurpée. Les étudiants se sont massivement levés contre la sélection à l’entrée de l’univer-sité imposée par le dispositif Parcoursup, et ont mis en place un blocage total de l’université qui a abouti à des examens en ligne, passés à dis-tance. Si les critiques de fonds sur Parcoursup semblent partagées par tous, y compris les syn-dicats enseignants et dans une moindre mesure la direction de l’université, la modalité d’action a entraîné une situation de crise sur le campus, qui semble aujourd’hui derrière elle. Le prési-dent a d’ailleurs pris publiquement position et a cherché à fédérer les autres présidents d’univer-sité opposés à la réforme. Bilan ? 6 ont signé la tribune, contre 63 qui ont affiché publiquement leur soutien au Ministère. Un rapport de force difficile à faire bouger au niveau national, mais qui semble porter ses fruits au niveau local. Alors qu’elle reste une des facs les moins bien dotées de France en euros par étudiants (la 3° en par-tant de la fin !), elle a obtenu des rallonges bud-gétaires pour la première fois depuis longtemps. Signe de temps qui changent, Rennes 2 a aussi été sélectionnée dans les appels nationaux pour la transformation numérique et pédagogique, et a obtenu 9 contrats de recherche ANR l’année dernière. Rennes 2 serait-elle devenue le nouveau fleuron des universités rennaises ?

Fusion ou pas fusion ?On en n’est pas encore là, mais la dynamique semble réelle pour porter un nouveau projet de rapprochement entre les établissements d’en-seignement supérieur de Rennes. Y aura-t-il un nouveau projet de fusion entre les 2 universités d’ici quelques mois  ? La conférence de rentrée des présidents et directeurs lève un coin du voile sur le projet UNIR (UNIversité de Rennes)  : il ne s’agit pas d’une fusion mais de la création d’un nouvel établissement englobant qui laisserait aux établissements leur identité morale et juridique, et leur autonomie financière. On voit mal en effet les écoles telles l’INSA, l’ENS Rennes ou Science Po abandonner leurs «  marques  » pour devenir des instituts universitaires. Et l’échec du précé-dent projet de fusion entre Rennes 1 et Rennes 2 a laissé des traces. On s’oriente donc vers des coopérations renforcées, qui permettraient de répondre à la fois aux exigences des tutelles supérieures (le Ministère ne veut traiter qu’avec un seul établissement à Rennes), de sacrifier aux impératifs du marché mondial de l’enseignement supérieur (la fameuse visibilité internationale), et de conserver les identités et modes de fonc-tionnement propres à chaque établissement. L’équilibre entre tous ces pôles reste précaire  : si le projet n’est pas accompagné de moyens suffisants, il ne sera qu’un paravent à la rationa-lisation et à l’économie de moyens. Mais le jeu en vaut la chandelle, pour pouvoir accueillir tous les étudiants qui le souhaitent dans de bonnes conditions, et pour produire une recherche de qualité qui fasse avancer les sciences et la connaissance dans tous les domaines propres au site de Rennes.

Philippe Bonin, Maire DVG de Chartres-de-Bretagne, a accepté de répondre à notre journal sur ce phénomène.

A moins de deux ans des prochaines municipales, de plus en plus de maires démissionnent de leur fonction. Comment expliquez-vous ce phénomène ?Depuis les lois de décentralisation de 1983 et jusqu’en 2014, les communes avaient consolidé leur légitimité en prenant nombre d’initiatives pour répondre aux besoins des habitants et faire vivre la démocratie de proximité. L’État et les Départements agissaient à leurs côtés et en com-plémentarité.Les maires ont su développer les territoires, réaliser bien des projets à l’échelon communal et chaque fois que pertinent en intercommunalité à taille humaine. Ils ont largement contribué à soutenir

et renforcer la cohésion sociale, malgré toutes des difficultés du quotidien des gens en ville, comme à la campagne. Aujourd’hui, les moyens ne sont plus là. Le découragement des maires n’a jamais été aussi grand.

Les communes, petites et moyennes, disent «être abandonnées». Dans le viseur la loi NOTRe et la baisse des dotations. Partagez vous ce constat ?Absolument. Au nom d’une rationalisa-tion / réduction des moyens qui n’a jamais fait ses preuves, les gouvernements successifs ont décidé de transférer à de très vastes regroupements d’in-tercommunalités des missions communales. La population ne comprend pas cette recentralisa-tion au détriment des élus locaux. Nous sommes confrontés à des logiques d’administrations tech-nocratiques qui délégitiment l’élu « du terrain » et dégradent la relation humaine avec le citoyen.

DossierNotre

du Mois

Les universités Rennaises souffrent de la même maladie

UNE AUSTÉRITÉ CHRONIQUE !

À moins de deux ans de la fin de leur mandat de plus en plus de maires demissionnent

« Quand j’aide les pauvres on dit que je suis un saint.

Lorsque je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste »

Oscar Romero

« C’est une bombe à retardement » Après plusieurs atermoiements, le prélèvement de l’impôt à la source sera effectif en 2019.La collecte de l’impôt est une fonction régalienne de l’état. Par cette réforme ce sera aux entreprises de collecter l’impôt, sans connaissance du dossier fiscal de leurs employés. Les grandes entreprises qui ont des services de ressources humaines s’en tireront mais les petites entreprises ou les artisans seront en difficulté. En confiant aux entreprises le soin de collecter l’impôt, on va affaiblir les services fiscaux qui sont aussi d’autres missions telles que la lutte contre la fraude fiscalePeu importe qu’aujourd’hui le nombre de contrôle fiscaux soit en baisse, que la justice fiscale soit en jeu. Peu importe que des citoyens demandent partout le maintien sur le territoire de leur centre des finances publiques.Tout cela le gouvernement s’en moque. Il supprime des emplois. Un système complètement inadapté à la société françaiseLes évolutions sociétales, prolifération des contrats courts, changement plus fréquents dans la vie personnelle des contribuables sont autant d’éléments rendant plus aléatoires la fiabilité du système. De même, la prolifération des niches fiscales est un facteur d’erreur et de rectification extrêmement important.Combien d’argent perdu pour l’état ?Le fait d’ajouter un tiers collecteur va immanqua-blement faire chuter le taux de recouvrement. Si on se réfère en terme de comparaison aux difficultés de recouvrement de la TVA déjà collectée par les entreprises, l’État pourrait perdre 8 milliards d’euros de recettes fiscales.Quoi qu’il en soit le prélèvement à la source est une usine à gaz infernale où les contribuables auront énormément de mal à s’y retrouver. Les plus fragiles seront les principales victimes puisque dans le nouveau système on payera d’abord et on devra contester ensuite les sommes prélevées.

FRONT DES LUTTESFRONT DES LUTTES

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Le dimanche c’est sacré

Le granD projeT de Macron Multiplier les passages pietons …. pour faciliter le retour à l’emploi

Notre journal a rencontré deux salariées de CORA à PACE, syndiquées à la CFTC, lors du rassemblement qui s’est tenu devant le supermarché de CHARTRES DE BRETAGNE le 28 septembre 2018, pour protester contre le travail du dimanche.Stéphanie et Sylvie nous ont raconté leur quotidien et les conséquences de l’application de la Loi Macron de vouloir ouvrir les grandes surfaces de + de 700 m² le dimanche.Sylvie  : «  aujourd’hui, par arrêté préfectoral, les grandes surfaces étaient autorisées à n’ouvrir que 3 jours fériés et 2 dimanches dans l’année, et, à partir du 21 octobre, ce sera tous les dimanches matins chez Cora à PACE »Stéphanie  : «  on se fou totalement de nos vies  ! Pour bon nombre de couples où le conjoint travaille déjà le dimanche, qui gardera les enfants ? »Sylvie  : «  la majoration annoncée par la direction de Cora, pour le travail du dimanche, est dérisoire (+ 30%) - au regard de nos salaires qui sont, en moyenne, de 10,30 euros brut de l’heure après 18 ans d’ancienneté – faites votre calcul quand il faudra prendre votre voiture pour aller travailler ».Stéphanie : « avec l’ancien accord nous pouvions choisir, sur la base du volontariat. Après le 21 Octobre ce sera fini »Dans la foulée de Cora, Carrefour Market à GEVEZE, CHARTRES DE BRETAGNE et RENNES (Villejean et Bourg Lévêque ) ont annoncé l’ouverture de leurs grandes surfaces le dimanche.Le Député François ANDRE, dénonce une politique du « toujours plus », mais il ferait bien de désavouer ses 22 petits copains députés de la LREM qui ont signé une tribune dans le Journal du Dimanche, où ils disent «  n’attendons plus  ! La Loi Pacte est une opportunité à saisir pour donner plus de liberté aux commerces d’ouvrir ou non le dimanche et ainsi redynamiser nos centres » !« La Loi Macron est un succès - qu’attendons-nous pour aller plus loin ! »Les salariés des grandes surfaces apprécieront. Leur révolte est juste, le mouvement de protestation s’étend à toute la population. Les élus de Rennes Métropole se mobilisent. Souhaitons que la raison l’emporte sur les intérêts financiers.

Notre journal a rencontré Loïc MOREL secrétaire général de l’Union Départe-mentale CGT d’Ille-et-Vilaine. Un dia-logue franc et direct pendant une heure

Journal l’AVENIR : Les français sortent d’une période intense en conflits sociaux, qu’elle est votre analyse ?

Loïc MOREL : De multiples actions ont vu le jour depuis le début de l’année tant dans le public que le privé : les postiers, les gardiens de prisons, les EPADH, Carrefour, les cheminots, dans l’énergie, la santé et l’action sociale…, dans des formes unitaires parfois assez larges, avec des résultats mais aussi des attentes non satisfaites. Mais il est vrai aussi que les convergences d’actions n’ont pas abouti comme on pouvait l’espérer. Il nous faut aider à dépasser la notion de soutien aux luttes, c’est utile bien sûr mais insuffisant au rapport de force pour gagner. La SNCF, l’énergie, la poste, la santé, la sécurité sociale, etc... Ce sont les biens communs de tout le monde si l’on ne prend que ces exemples. Il ne suffit pas d’être en colère, il faut agir sur des convergences d’intérêt et les salariés ont ce pouvoir.

Avez-vous le sentiment que le gouvernement a réussi à imposer ses réformes ?

Loïc MOREL  : Des lois ont été votés, des textes s’appliquent mais ils ne convainquent personnes.

Les cheminots n’ont pas baissé les bras. Dans l’énergie, les salariés n’en ont pas terminé avec les actions. Dans ce secteur, l’Europe demande à la France de concéder une partie du parc hydrau- électrique au privé. On peut dire merci à N. HULOT qui avant de quitter le gouvernement a listé pour Bruxelles 150 sites dont les concessions arrivent à échéance en 2023 sur les 433 répertoriés en France. Confier au privé des sites stratégiques en terme de fourniture d’électricité et de gestion de l’eau, ce n’est pas très écologique ni très rassurant en terme de sécurité. La catastrophe en Italie cet été nous le rappelle si besoin. Je le dis ici, il nous faut convaincre les salariés de notre pays «  l’enjeu c’est l’entreprise  » - c’est là que tout se décide. La CGT se fait un devoir d’aider les salariés à s’organiser afin de peser sur les stratégies et les choix économiques et sociaux. Je citerai un exemple dans l’actualité ; l’entreprise Leclerc métaux (120 salariés) à Fougères, qui fabrique de l’outillage de précision, vient d’être placée en redressement judiciaire parce qu’elle est en difficulté pour satisfaire les demandes en temps et en heure faute d’avoir renouvelé son outil de production. Nos délégués CGT ont alerté sur cette situation mais n’ont malheureusement pas été entendu. De plus, cette entreprise a comme d’autres bénéficié du CICE mais visiblement, il n’a pas été utilisé pour développer la compétitivité et l’emploi.

C’est bien de cela qu’il s’agit, il faut remettre l’humain au cœur des enjeux économiques, redonner du sens au travail, donner de nouveau droits aux salariés et leurs représentants,…Peu de rentrées ont été, comme cette année, marquées par d’importances échéances sociales : retraites, pouvoir d’achat, aides aux familles.

Comment envisagez-vous les mobilisations futures en France et en Ille-et-Vilaine ?

Loïc MOREL  : E.MACRON, dès sa rentrée, a été clair  ; il continue et veut même accélérer la restructuration de notre société au mode libéral en répondant aux exigences du patronat et du capital. Une multitude de projets et de dossiers sont sur la table. Pour autant son dynamisme de jeune premier affiché ne convainc pas, plus de 66  % des français se déclarent mécontents de sa politique. Si une partie de la population se dit désabusée, abandonnée, la colère est là. Nous voulons qu’elle se transforme en mobilisation de masse. Notre objectif, à la CGT, c’est donner de la confiance aux salariés dans l’engagement et l’action pour gagner. Il est possible de faire autrement, et la CGT développe des propositions en ce sens... Il faut savoir que l’année 2018 se dirige vers un nouveau record pour les reversements de dividendes. La question du partage des richesses est de plus en plus incontournable.Pour revenir à votre question autour des mobilisations futures, le 9 Octobre est une première riposte à la politique du gouvernement, d’autres sont en cours de discussion avec les salariés et les organisations syndicales.N’oublions pas non plus, les mobilisations pour un monde de paix, la CGT y est totalement engagée. Les guerres ne sont pas simplement des conflits armés, elles sont aussi économiques et sociales et font des ravages terribles sur tous les continents. Les migrations en sont une forme de résistance. Plus que jamais, les peuples doivent s’approprier les richesses qu’ils produisent.

Tout le monde parle de pauvreté. Nous avons rencontré Julien Lauprêtre, Président du Secours Populaire à la fête de l’humanité le 14 septembre dernier.Julien Lauprêtre, 92 ans, président du Secours Populaire Français, est un per-sonnage (ce «  gars  » qui avait croisé ceux de l’Affiche rouge) dont toute l’existence est marquée du sceau de l’engagement, du courage et de la solidarité.

L’Avenir : Parlez nous de ces Journées des oubliés des vacances

Après le 15 août, c’est un fait, un enfant qui n’est pas parti en vacances, ne partira plus. C’est pourquoi, le Secours populaire organise les «  Journées des oubliés des vacances ».Nous organisons le départ de milliers d’enfants pour une grande journée festive au bord de la mer. Au programme : baignades, jeux, exposition, groupes de musique, clowns…Quand nous avons lancé en 1979 cette initiative, nous n’avons pas été bien perçus par le corps enseignant qui

pensait que ce n’était pas suffisant pour les enfants. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les enfants qui participent à cette journée ont de quoi raconter à l’école. Les enseignants nous disent qu’ils sont plus à l’aise dans leurs baskets.Ces journées représentent de vrais temps de vacances, de rencontres et d’émotions.

Les vacances sont un droit et elles font grandir

Existe-il d’autres actions vers les enfants ?

Nous avons étendu notre intervention à l’étranger. Nous avons crée « copains du monde » Les enfants collectent de l’argent, recueillent du matériel, des denrées alimentaires et conduisent des projets solidaires accompagnés par des adultes. Ils participent à des actions dans leurs quartiers, leurs écoles ou leurs centres de loisir. Ils manifestent aux personnes seules leur sympathie par le biais de courriers et de dessins. « La solidarité c’est être amis avec les autres ». « C’est apprendre à s’aimer, à se connaître ».Les enfants apprennent qu’ils ont des droits, mais aussi

que ceux-ci ne sont pas toujours respectés. Il faut donc les défendre et agir pour améliorer les conditions de vie des enfants dans le monde.Ils existent aujourd’hui 41 villages «  copains du monde » dans le monde en Afrique en Chine, au Maroc, au Vietnam.Les bastions contre la pauvreté que constituaient communément l’emploi ou la cellule familiale ne sont plus une garantie contre la précarité au quotidien. Les Français expriment cette crainte, et disent redouter des lendemains incertains pour leurs descendants : 81 % considèrent en effet que le risque que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté est plus élevé que pour leur génération.

L’avenir : Quels sont les projets à venir ?2019 sera l’année des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, traité international adopté par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.L’ensemble des membres (plus d1million) se mobilise pour préparer cet anniversaire.

« Il faut donner de la confiance aux salariés dans l’engagement et l’action qui gagne »

Les oubliés des vacances

« Quand j’aide les pauvres on dit que je suis un saint.

Lorsque je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste »

Oscar Romero

Evelyne FORCIOLI interview Julien LAUPRÊTRE

Une délégation emmenée Liliana LOPEZ, Maria Cristina MORENO, et le député des Farc Luis Alberto Alban URBANO élu à la Chambre Basse de Colombie, ont honoré de leur présence le stand d’Ille-et- Vilaine à la fête de l’Humanité

BRETAGNE • FRANCE • MONDE4

Bulletin à envoyer à PCF 35 - 30 rue Louis Hémon - 35200 RennesSi vous êtes imposable, ce don ouvre droit à réduction d’impôt.

Ont participé à ce numéro :

LELAY SylvieFORCIOLI EvelyneBORGNARD SergeGUILLOT Aurélien

Pour construire un espoir en France

JE REJOInS LE PARTI COMMunISTE FRAnçAIS

Nom : ............................................ Prénom :............................................

Adresse : ....................................................................................................

CP : ......................................... Ville : ..........................................................

Tél. : ...................................... . e-mail : ..................................................….

Je soutiens - Je verse : ......................................... E

Interview de Ian Brossat Chef de file du PCF pour les élections européennes

1 Nous sommes à 9 mois des élections européennes. C’est une échéance électorale qui, souvent mobilise peu; les enjeux sont pourtant importants. Peux tu nous dire pourquoi ?

En matière de participation électorale il y a une sorte de « loi de proximité » : plus lʼélection concerne un échelon proche de nous, plus on vote. Ainsi, les Français votent volontiers pour les muni-cipales, mais beaucoup moins pour les régionales. Quant aux eu-ropéennes, les enjeux apparaissent comme très lointains : il sʼagit dʼune échelle continentale, et dʼun parlement dont on ne sait pas très bien de quoi il sʼoccupe et quel est son pouvoir. Pourtant, pa-radoxalement, les sujets concernés par les élections européennes sont des sujets de vie quotidienne : lʼalimentation, la qualité de vie, les transports, les normes de fabrication... Et ce sont aussi des sujets cruciaux, éminemment politiques : la question de la po-litique économique, de la monnaie, de lʼaustérité budgétaire, des politiques migratoires, du réchauffement climatique. Bref, il se pourrait bien que lʼélection européenne soit en réalité la reine des élections, celle qui détermine des orientations politiques de très long terme. Dʼoù la nécessité de lʼinvestir. Ce nʼest pas un hasard si plus de 10 000 organisations sont enregistrées à Bruxelles sur le registre officiel des lobbys de lʼUnion européenne, et si près de 30 000 lobbystes sont présents dans la capitale européenne. Les multinationales savent que cʼest ici que ça se passe. Si on veut ne pas les laisser dicter leur loi, il faut envoyer des députés eu-ropéens capables de défendre les intérêts du plus grand nombre.

2 Dans cette campagne le risque est grand d être enfermé dans une proposition binaire : anti europe, nationalistes, populistes d un côté ; partisans de la politique libérale déjà engagée . Quels axes comptes tu mettre en avant pour changer la donne ?

Macron va jouer à fond sur une fausse opposition entre « pro-gressistes » libéraux et nationalistes à la Orban et Salvini. Mais quand on regarde les politiques économiques et migratoires de ces deux types de gouvernement, on voit quʼelles sont en réa-lité très convergentes : Macron, tout comme les gouvernements dʼextrême droite hongrois, autrichien ou italien, ferme totalement la porte aux migrants et refuse dʼorganiser lʼaccueil en France. De la même façon, économiquement, Orban comme Salvini sont en train de mettre en place une fiscalité favorable aux plus riches, sur le dos des couches populaires et moyennes qui sont mises à contribution, exactement comme en France. Pour changer la donne, il faut ouvrir le vrai clivage, créer une vraie confrontation : celle entre les partisans de lʼEurope fermée et néolibérale, et entre ceux dʼune Europe ouverte, accueillante et sociale. Dʼun côté ceux qui veulent repousser les bateaux de sauvetage et faire des cadeaux fiscaux aux multinationales, de lʼautre ceux qui veulent ouvrir des centres dʼhébergement et répartir les richesses.

3 Tu as été désigné chef de file du PCF, comment comptes tu mener cette campagne, et avec qui?

Cette campagne, je la mènerai dʼabord avec les communistes. Il y a une grande envie de défendre enfin nos couleurs, de faire en sorte que nos propositions existent dans le débat national. Partout où je vais, les militants des quatre coins de la France me disent qu’ils sont prêts à battre la campagne tambour bat-tant. Pour une fois, nous sommes partis suffisamment tôt : cette chance, il faut la saisir et commencer à imprimer notre message dans le débat public. Bien sûr, il faut être lucide : il sera compliqué de faire un rassemblement de toute la gauche, dʼabord parce que la FI et EELV ont purement et simplement fermé la porte à cette opportunité.

Mais je ne renoncerai jamais à convaincre et à tendre la main, et jʼai bien lʼintention dʼélargir, de favoriser lʼunion. Cʼest dʼailleurs en existant dʼabord sur notre nom propre que nous réussirons à rassembler :  si on ne montre pas notre force, personne ne viendra nous chercher.

Le collectif rennais « Les jours heureux » a interpellé la mairie de Rennes afin qu’une rue Ambroise Croizat existe à Rennes.Un accord de principe a été acté.Le collectif prévoit d’organiser au début de l’année 2019 des initiatives autour de la Sécu : rencontres, conférences….

Nous vous informerons des dates et lieux des différentes initiatives. Le collectif rennais des jours heureux est composé de représentants de la CGT-FSU-Solidaires-Unef-Amis du Monde Diplomatique-Action Culture Entreprise.Contact : contact@lesjoursheureux

Une rue Ambroise Croizat à Rennes

Salah HamouriLA LIBERTÉ ENFIN RETROUVÉE après 400 jours de détention administrative sans jugement ni motif. Le PCF conti-nuera d’agir pour la libération des tous les prisonniers politiques dont Marwan BARGHOUTI.

J’Adhère

“Je ne renoncerai jamais à convaincre et à tendre la main “

Pour l’Avenir Sylvie LELAY a interviewé Ian BROSSAT

Ambroise Croizat Ministre Communiste fondateur

de la Sécurité Sociale.

Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages

de la Sécurité Sociale soit mis en péril. Nous défendons à en perdre la vie

et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès.