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CAFÉS, HÉBERGEMENTS ET RESTAURANTS DANS LE COTENTIN Juillet 2013 Sommaire De nombreux établissements mais peu de salariés p3 Le profil des entreprises dans le cotentin p5 Des évolutions contrastées p10 Un secteur en mutation p19 Méthodologie p23 Le secteur de l’hébergement et de la restauration dans le Cotentin occupe un poids économique important avec 11% des établissements du secteur privé du territoire. Néanmoins son impact sur l’emploi salarié est moindre puisque le secteur ne représente que 4.1% des effectifs salariés de l’arrondissement de Cherbourg, loin derrière les mastodontes de l’industrie. La spécificité du territoire réside dans une forte représentation des débits de boisson notamment sur la ville de Cherbourg, port de commerce, de pêche et militaire les cafés sont traditionnellement implantés en nombre. Entre 2003 et 2013, le secteur a connu de profondes mutations. Le déclin des débits de boisson a entraîné une baisse sensible du nombre d’établissements. L’hôtellerie vit également une période délicate avec un solde de créations et de fermetures d’établissements négatif. Seule, la restauration, boostée par le développement de la restauration rapide, enregistre une évolution positive tant en termes d’établissements que d’effectifs. En général, comparé à d’autres zones géographiques, limitrophes, régionales ou nationales, le secteur de l’hébergement et de la restauration dans le Cotentin est en perte de vitesse. Les difficultés des cafés et des hébergements touristiques ont entraîné une diminution des effectifs entre 2007 et 2012, -3.5% et environ 60 salariés de moins. Les professionnels du territoire interrogés via une enquête font, en effet, état d’une conjoncture morose avec une baisse du chiffre d’affaires et de la fréquentation sur l’année écoulée et des perspectives d’activité en retrait sur la saison touristique actuelle. Pour s’adapter aux évolutions du secteur, aux nouvelles tendances et changements de comportement des consommateurs, un réseau dense de fédérations et d’organisations professionnelles accompagnent les entreprises. De nombreuses démarches ont ainsi été mises en place localement pour promouvoir, valoriser, positionner son offre et anticiper les réformes réglementaires.

Cafés, hébergement et restauration dans le Cotentin

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Cafés, hébergement et restauration dans le Cotentin occupent un poids économique important avec 11% des établissements du secteur privé du territoire. Néanmoins leur impact sur l’emploi salarié est moindre puisque le secteur ne représente que 4.1% des effectifs salariés de l’arrondissement de Cherbourg, loin derrière les mastodontes de l’industrie.

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CAFÉS, HÉBERGEMENTS ET RESTAURANTS DANS LE COTENTIN

Juillet 2013

Sommaire

De nombreux établissements mais peu de salariés p3 Le profil des entreprises dans le cotentin p5 Des évolutions contrastées p10 Un secteur en mutation p19

Méthodologie p23

Le secteur de l’hébergement et de la restauration

dans le Cotentin occupe un poids économique

important avec 11% des établissements du

secteur privé du territoire. Néanmoins son impact

sur l’emploi salarié est moindre puisque le

secteur ne représente que 4.1% des effectifs

salariés de l’arrondissement de Cherbourg, loin

derrière les mastodontes de l’industrie.

La spécificité du territoire réside dans une forte

représentation des débits de boisson notamment

sur la ville de Cherbourg, port de commerce, de

pêche et militaire où les cafés sont

traditionnellement implantés en nombre.

Entre 2003 et 2013, le secteur a connu de

profondes mutations. Le déclin des débits de

boisson a entraîné une baisse sensible du nombre

d’établissements. L’hôtellerie vit également une

période délicate avec un solde de créations et de

fermetures d’établissements négatif.

Seule, la restauration, boostée par le

développement de la restauration rapide,

enregistre une évolution positive tant en termes

d’établissements que d’effectifs.

En général, comparé à d’autres zones

géographiques, limitrophes, régionales ou

nationales, le secteur de l’hébergement et de la

restauration dans le Cotentin est en perte de

vitesse. Les difficultés des cafés et des

hébergements touristiques ont entraîné une

diminution des effectifs entre 2007 et 2012,

-3.5% et environ 60 salariés de moins.

Les professionnels du territoire interrogés via une

enquête font, en effet, état d’une conjoncture

morose avec une baisse du chiffre d’affaires et

de la fréquentation sur l’année écoulée et des

perspectives d’activité en retrait sur la saison

touristique actuelle.

Pour s’adapter aux évolutions du secteur, aux

nouvelles tendances et changements de

comportement des consommateurs, un réseau

dense de fédérations et d’organisations

professionnelles accompagnent les entreprises.

De nombreuses démarches ont ainsi été mises en

place localement pour promouvoir, valoriser,

positionner son offre et anticiper les réformes

réglementaires.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 2

POUR COMPLÉTER CE DOSSIER : UNE ÉTUDE SUR LE TOURISME DANS LE COTENTIN

Le secteur de l’hébergement-restauration est évidemment impacté par l’activité touristique du territoire. C’est

notamment le cas pour les établissements situés à proximité des zones littorales et la branche hébergement

particulièrement dépendante de la fréquentation touristique.

Pour déterminer le poids du tourisme dans le Cotentin, ses caractéristiques et son évolution, une étude a été

réalisée en juillet 2012 : http://www.ecotentin.fr/4099-le-tourisme-dans-le-cotentin/

Certains points spécifiques (capacités des hébergements, fréquentation touristique…) n’ont ainsi pas été

repris dans le présent dossier.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 3

DE NOMBREUX ÉTABLISSEMENTS MAIS PEU DE SALARIÉS

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12% Part en nombre d'établissement Part en effectifs salariés

Part du secteur de l'hébergement-restauration en nombre d'établissements et en effectifs salariés dans l'ensemble du secteur privé

Les activités de l’hébergement et de la restauration

emploient 1 740 salariés en 2012 dans le

Cotentin, soit 4.1% des effectifs salariés du

secteur privé de l’arrondissement de Cherbourg.

Cette part du secteur dans l’emploi privé total est

inférieure aux autres zones comparées (sauf

l’Orne).

Cette particularité du Cotentin, proportion

importante d’établissements par rapport au

nombre de salariés, s’explique en partie par la

structure du secteur.

Avec près de 630 établissements, le secteur de

l’hébergement et de la restauration représente

11% des établissements du secteur privé du

Cotentin, ce qui le place en 3ème

position derrière

le commerce et la réparation automobile (30%)

ainsi que la construction (près de 14%). Le

Cotentin se situe ainsi à des niveaux élevés,

équivalents à des territoires dont l’impact

touristique est plus marqué comme le Calvados.

Il est composé majoritairement de petites

entreprises, 93% des établissements comptent

ainsi moins de 10 salariés contre 89% pour

l’ensemble des activités.

Sources : Établissements, Annuaire des entreprises de France, 2013 / Effectifs, Urssaf, 2012

*Cherbourg : arrondissement pour les établissements / Zone d’emploi pour les effectifs

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 4

Activités de l'arrondissement de Cherbourg dont la part de l'emploi non salarié est supérieure à 10%

Activités Part de l'emploi

non salarié

Agriculture, sylviculture et pêche 60,0%

Hébergement et restauration 24,0%

Activités immobilières 16,3%

Commerce, réparation auto moto 15,9%

Autres activités de services 15,4%

Fab denrées aliment, boissons, tabac 14,5%

Construction 12,1%

Information et communication 10,4%

Toutes activités 10,5%

Le Cotentin compte, en effet, une part plus

importante de débits de boissons, 20.9% sur le

territoire contre 18.3% en Basse-Normandie et

13.5% en France.

Source : Insee, RP 2009, exploitation complémentaire

Pourtant, le poids les Cafés-Hôtels-

Restaurants (CHR) et autres activités de

l’hébergement et de la restauration n’est pas

négligeable. Avec un nombre important

d’établissements, il concerne une part élevée

de non salariés.

En effet, selon les chiffres du recensement de

l’Insee de 2009, la part des emplois non

salariés de l’hébergement et de la restauration

est de 24%. Un chiffre nettement supérieur à

l’ensemble des activités du territoire où

l’emploi non salarié ne représente que 10.5%

de l’emploi total.

Ce constat vaut également pour la Manche et

l’Orne. Traditionnellement, les débits de

boissons sont particulièrement implantés

dans les territoires ruraux où ils font parfois

office de commerce de proximité multi-activités

Source : Annuaire des entreprises de France, 2013

Souvent de petits établissements puisqu’en 2013

sur l’arrondissement de Cherbourg, plus de la

moitié des cafés ne comptent aucun salarié

contre 35% pour l’ensemble du secteur.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Restauration Hôtels-Hébergement Débits de boissons

Structure du secteur de l'hébergement-restauration en nombre d'établissements

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 5

LE PROFIL DES ENTREPRISES DANS LE COTENTIN

41%

18%

41%

Débit de boisson Hébergement Restauration

Répartition des établissements par activité principale

Le secteur de l’hébergement-restauration est

difficile à qualifier sur la base de la Nomenclature

d’Activité Française (NAF). En effet, la NAF de

l’Insee ne permet qu’une vision partielle de

l’activité ; différenciation entre restauration

traditionnelle ou rapide mais aucune entre un hôtel

avec ou sans restaurant… De plus, de nombreux

établissements apparaissent mal classés au

regard de leur activité principale ; débit de boisson

en restauration traditionnelle et inversement.

Dans cette partie, nous nous sommes attachés à

qualifier du mieux possible le fichier afin de

donner une représentation plus précise du

secteur. Seuls les hôtels, campings, restaurants

(traditionnels ou rapides) et débits de boisson ont

été retenus dans cette analyse (Voir note

méthodologique en fin de document).

Au total, 553 établissements ont été finement

analysés afin d‘en déterminer les points suivants :

Activité principale réelle et secondaire

Localisation

Type de restauration

Appartenance à une chaîne

Présence sur le Web

FORTE REPRÉSENTATION DES DÉBITS DE

BOISSON

Le premier enseignement que nous livre cette

observation est que l’activité réelle de nombreux

établissements n’est pas toujours en

adéquation avec le code d’activité NAF. En

faisant un distinguo sur l’activité réelle1 des

établissements, 225 débits de boisson sont

recensés dans le Cotentin et concurrencent ainsi

en nombre d’établissements la restauration.

L’autre point est que de nombreux

établissements pratiquent plusieurs activités :

les bars proposent souvent des services de

restauration à table ou à emporter, près de la

moitié des hôtels disposent également d’un

restaurant et, en milieu rural, certains commerces

de proximité sont multiactivités (débit de boisson,

épicerie, restauration, presse…).

La structure du secteur est ainsi plus hétérogène

avec des points de restauration disponibles dans

plusieurs types d’établissements. En prenant en

compte cette répartition en sous-secteur, le

Cotentin comptabilise plus de 350 points de

restauration dans les restaurants, les cafés ou les

hébergements touristiques.

1 Dans les bars et cafés, les boissons peuvent être consommées sur place et ne sont pas sujettes, contrairement aux restaurants, à la

commande d’un plat. En se basant sur cette activité réelle plutôt que sur la nomenclature NAF, la répartition par type d’activité est modifiée.

Source : Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg

Cotentin (CCICC), Fichier consulaire 2013, Arrondissement de

Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 6

27%

26% 15%

13%

10%

9% Restaurationtradionnelle

Débit de boisson

Débit de boissonavec restauration

Restaurationrapide

Hébergement

Hébergementavec restauration

Répartition des établissements par sous-secteur

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

CONCENTRATION SUR LA CUC

La Communauté Urbaine de Cherbourg (CUC)

comprend près de 50% de l’offre en cafés,

hôtels et restaurants du Cotentin. La seule

commune de Cherbourg-Octeville représente

près d’un tiers des établissements du secteur.

La carte ci-dessous révèle également l’attractivité

des zones littorales et touristiques avec une

forte concentration des établissements sur la Côte

des Isles, La Hague, le Val de Saire et Sainte-

Mère Église.

.

Nombre de CHR (Cafés, hôtels et campings, restaurants) par communes en 2013

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 7

Les hébergements sont particulièrement présents

sur les zones touristiques. La Côte des Isles

compte ainsi plus d’hébergements touristiques

(hôtels et campings) que de restaurants. Le Val de

Saire et la communauté de communes de Sainte-

Mère Église affichent également une part

d’hébergement assez élevée, supérieure à 25%.

Il convient également de noter la forte densité de

débits de boisson sur la commune de

Cherbourg-Octeville, ville portuaire où le nombre

de bars est traditionnellement plus élevé ; 4.5

cafés pour 1 000 habitants contre 1.1 pour

l’ensemble du Cotentin.

Répartition des CHR (Cafés, hôtels et campings, restaurants) par communautés de communes et par activité

principale en 2013

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 8

75%

25%

Restauration traditionnelle Restauration rapide

Répartition de la restauration commerciale par type

UNE RESTAURATION TRÈS TRADITIONNELLE

La restauration traditionnelle avec service à table

domine dans le Cotentin avec plus des ¾ des

établissements. Cette répartition est à peu près

similaire à celle observée par le cabinet d’étude

Xerfi sur le territoire national qui fait état d’une

restauration à 74% traditionnelle et à 26% rapide.

Au sein, de la restauration avec service à table, la

cuisine traditionnelle, française et régionale

domine avec 66% des établissements. Vient

ensuite la restauration à thème qui comprend

notamment les pizzérias, les crêperies, les

restaurants de poisson ou de grillades… Enfin, les

restaurants de cuisine exotique, asiatique en

tête, représentent 6% de la restauration

commerciale traditionnelle du Cotentin. Il faut noter

que ce type de cuisine connaît un développement

assez récent dans le Cotentin avec près de la

moitié des établissements ouverts depuis moins de

5 ans.

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

67%

27%

6%

Traditionnelle,française,régionale

A thème(Pizzéria,crêperie, gill..)

Exotique

Répartition des établissements de restauration traditionnelle par type de cusine

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

Pour la restauration rapide, ce sont les

sandwicheries, snacks et fast-food qui dominent

juste devant les kebabs. Les pizzérias, service à

emporter ou à livrer, tiennent également une

bonne place. Enfin, de nouveaux concepts à

thème voient le jour dans la restauration rapide ;

saladeries, coffee-shop…

33%

30%

26%

11%

Sandwich -Snack

Kebab

Pizzeria

Thème

Répartition des établissements de restauration rapide par type de cusine

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 9

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%Chaîne Indépendant

Répartition des chaînes et indépendants

En termes d’effectifs, avec des enseignes comme

McDonald’s, Quick ou Mercure, les chaînes ont

un poids nettement plus important. Elles

représentent ainsi 17% des effectifs dans

l’hébergement, 31% dans la restauration et 20%

pour l’ensemble du secteur.

MOINS DE LA MOITIÉ POSSÈDE UN SITE WEB

En 2013, 41% des entreprises du secteur de

l’hébergement-restauration disposent d’un site

Web ou d’une page Facebook présentant leurs

produits et services.

DES ÉTABLISSEMENTS INDÉPENDANTS

Plus de 96% des établissements du secteur

de l’hébergement-restauration dans le Cotentin

sont indépendants c’est-à-dire qu’ils

n’appartiennent pas ou ne sont pas affiliés à

une enseigne ou à une franchise nationale

voire régionale.

Dans l’hébergement, 8.4% des établissements

sont sous enseigne nationale. Ce sont

principalement des hôtels, d’ailleurs ce taux

remonte à 10% en ne prenant en compte que les

structures hôtelières.

Dans la restauration, le nombre de chaînes est

réparti à parts égales entre la restauration

rapide et traditionnelle. Les enseignes de débits

de boisson, moins courantes, ne sont pas

représentées dans le Cotentin.

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Débit deboisson

Hébergement Restaurant

Non Oui

Part des CHR disposant d'un site Web par

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

Les entreprises de l’hébergement touristique

(hôtels et campings) sont les mieux exposées sur

la toile, plus de 80% y sont présentes Ce taux

retombe à 45% pour les restaurants,, et seulement

17% pour des débits de boisson.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 10

DES ÉVOLUTIONS CONTRASTÉES

90

95

100

105

110

115

120

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Zone d'emploi de Cherbourg Manche

Calvados Orne

Basse-Normandie France

Evolution de l'emploi salariés dans l'hébergement-restauration de 2007 à 2012 (Indice base 100 en 2007)

Entre 2007 et 2012, le Cotentin a perdu une

soixantaine de salariés dans le secteur de

l’hébergement-restauration.

Parmi les zones comparées, c’est ainsi le seul

territoire avec l’Orne à afficher un recul des

effectifs ; -3.5% quand la Manche évolue de

3.6%, la Basse-Normandie de 5.2% et le Calvados

de 8%.

Source : Urssaf

Le secteur connaît des évolutions contrastées

dans le Cotentin. Les débits de boisson et

l’hébergement enregistrent des pertes

d’effectifs importantes entre 2007 et 2012 ;

16.2% et une trentaine de salariés pour les débits

de boisson, 15.1% et près de 80 salariés pour

l’hébergement.

Si le déclin des débits de boisson est une

tendance générale sur les autres zones

comparées, elle est néanmoins plus marquée

dans le Cotentin où cette activité est

historiquement bien implantée.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 11

80

85

90

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100

105

110

115

120

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Débits de Boisson Hébergement Restauration

Evolution de l'emploi salarié dans l'hébergement-restauration et la zone d'emploi de Cherbourg par activité de 2007 à 2012

(Indice base 100 en 2007)

Source : Urssaf

La situation de l’hébergement est plus particulière.

Le territoire est ainsi l’un des seuls avec l’Orne à

afficher une telle évolution négative des effectifs.

En France, ce secteur connaît une baisse de

-1.7% entre 2007 et 2012, loin des 15% affichés

par la zone d’emploi de Cherbourg.

Ce sont les hôtels qui représentent 70% des

salariés de l’hébergement du Cotentin qui

connaissent le plus de difficultés. Entre 2007 et

2012, ils ont perdu plus de 60 salariés avec

plusieurs fermetures et quelques établissements

toujours vacants et dans l’attente d’un repreneur

(Voir partie suivante : « Plus de fermetures que de

créations »).

Seul le secteur de la restauration enregistre

une évolution positive, +4.2% entre 2007 et

2012, avec près de 50 salariés supplémentaires.

La restauration rapide, en particulier, a connu un

essor important avec une hausse des effectifs de

plus de 30% en 5 ans, passant de 200 salariés en

2007 à près de 300 en 2012.

La restauration traditionnelle affiche également

une croissance de ses effectifs entre 2007 et 2012,

3.2% pour 646 salariés en 2012. Cette progression

est néanmoins plus faible qu’en France, 10.2%,

que dans le Calvados, 7.8%, ou la Basse-

Normandie, 3.8%.

Il faut noter que l’année 2012 a été délicate pour

l’ensemble des activités de l’hébergement et de

la restauration avec une baisse des effectifs

salariés de 2.7% entre 2011 et 2012 sur la zone

d’emploi de Cherbourg. Cette tendance est

observée sur la plupart des autres zones ; -4%

dans la Manche, -1.3% dans le Calvados, -1%

dans l’Orne, -2% en Basse-Normandie. Seule la

France affiche des effectifs stables en 2012 par

rapport à 2011, 0.7%.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 12

PLUS DE FERMETURES QUE DE CRÉATIONS

L’analyse du fichier des CHR (Hôtels, campings,

restaurants et débits de boisson) sur 10 ans (2003-

2013) permet d’observer les créations,

fermetures et mutations d’activité du secteur à

savoir :

Créations : nouveaux établissements

créés hors reprise et changement

d’activité en CHR

Fermetures : suppression d’activité

(transformation de locaux commerciaux en

logement par exemple), changement

d’activité hors CHR et locaux vacants

En 10 ans, de 2003 à 2013, le Cotentin a

perdu 73 établissements du secteur CHR ; 67%

ont été supprimés et ne sont plus des locaux

commerciaux et 33% ont désormais une activité

autre que l’hébergement ou la restauration. Il faut

également noter qu’au 1er

juin 2013, près de 40

établissements sont vacants et dans l’attente

d’un repreneur dont près de la moitié sur

Cherbourg-Octeville.

Sur la même période, 63 nouveaux

établissements ont été créés ; 57% sont dus à

une mutation d’activité, 47% sont le fait de la

construction de nouveaux établissements ou du

passage d’habitations en locaux commerciaux.

Au total, sans prendre en compte les locaux

vacants, le secteur a perdu 10 établissements

en 10 ans.

Les débits de boisson paient le plus lourd tribut

avec 43 établissements fermés et 21 vacants

pour seulement 5 créations. L’hébergement

affiche également un solde négatif, plombé par

des fermetures d’hôtels, 7 contre 2 créations.

Seule la restauration enregistre plus de créations,

53 que de fermetures, 22.

Elle est notamment portée par l’essor de la

restauration rapide qui compte 32 créations en

10 ans contre 6 fermetures.

Il faut néanmoins observer que ce secteur comme

les débits de boisson compte un nombre élevé de

locaux vacants.

0

10

20

30

40

50

60

70

Débit de boisson Hébergement Restauration

Vacant

Suppression

Changement activité

Répartition des CHR fermés ou vacants par activité

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

0

10

20

30

40

50

60

Débit deboisson

Hébergement Restauration

Créés Fermés

CHR créés ou fermés entre 2003 et 2013 (hors locaux vacants) par activité

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 13

Répartition des cafés et restaurants (C&R) du Cotentin par taille de communes

Communes de :

Part en nombre

de communes

Part en nombre

d'habitants

Poids économique en nombre

d'établissements

Part en nombre

de C&R en 2013

Part des communes sans

C&R en 2003

Part des communes sans C&R en 2013

Moins de 500 habitants

61,4% 13,9% 11,3% 8,4% 75,8% 79,3%

Entre 500 et 999 habs

21,2% 14,4% 10,6% 9,8% 27,5% 42,5%

Entre 1 000 et 4 999 habs

14,3% 24,5% 29,8% 26,0% 3,7% 11,1%

5 000 habs ou plus

3,2% 47,2% 48,2% 55,7% 0,0% 0,0%

Total Cotentin 100,0% 100,0% 100% 100% 52,9% 59,2%

Enfin, il convient de noter que les établissements

du secteur connaissent un taux de rotation élevé.

En effet, entre 2003 et 2013, plus de la moitié des

établissements ont changé au moins une fois de

propriétaire.

DES RUES SE TRANSFORMENT

L’offre d’hébergement que ce soit en camping ou

hôtel ainsi que la répartition des résidences

secondaires révèlent l’attractivité touristique du

littoral. (Voir carte « Répartition des CHR par

communauté de communes et activité principale »

et l’étude sur Le Tourisme dans le Cotentin).

En ce qui concerne, les cafés et restaurants, la

répartition est quelque peu différente. Les

principales communes du Cotentin, celles

comptant 5 000 habitants ou plus concentrent

plus de la moitié (55.7%) de l’offre en 2013. Un

chiffre légèrement supérieur au poids économique

toutes activités confondues recensé dans ces

communes qui est de 48.2% en 2013. La présence

de restaurants notamment est souvent très liée à

l’existence d’une population et d’entreprises

capables de générer de l’activité.

En 10 ans, entre 2003 et 2013, l’offre en CHR a

quelque peu décliné sur le Cotentin.

La part des communes sans cafés ou restaurants

est ainsi passée de 52.9% en 2003 à 59.2% en

2013. Cette baisse est principalement le fait d’une

diminution du nombre de débits de boisson.

Dans les petites communes, la perte d’un café ou

d’un restaurant qui est parfois le dernier service de

proximité peut avoir un impact significatif. Or, les

municipalités entre 500 et 999 habitants ont été

particulièrement touchées par la perte

d’établissements ; 42.5% en 2013 contre 27.5%

en 2003 n’ont ainsi pas de cafés ou restaurants.

Dans les grandes villes et plus particulièrement la

CUC qui concentre plus de la moitié des pertes en

débits de boisson, le paysage de certaines rues a

particulièrement évolué en 10 ans. C’est

notamment le cas à Cherbourg sur le secteur

allant de la rue de l’Abbaye à celle de la Tour

Carrée. Sur cette zone d’à peine plus d’un

kilomètre, 8 cafés ou restaurants ont été

supprimés et 6 sont vacants. La seule rue de

l’Abbaye compte 4 fermetures et un local vacant.

Dans le même temps, seuls 4 établissements ont

été créés, principalement des sandwicheries.

Comparaison des créations et fermetures d’établissements de l’hébergement-restauration entre 2003 et 2013 sur le secteur Abbaye-Tour Carrée à

Cherbourg

Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg

CCI CHERBOURG COTENTIN – Mars 2013 15

46%

48%

52%

40%

18%

30%

16%

36%

20%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Sur le 2èmesemestre à venir

(comparaison2ème sem.2013/2012)

Sur le 1er semestreécoulé

(comparaison 1ersem. 2013/2012)

Sur l'annéeécoulée

(comparaison2012/2011)

Inférieur Identique Supérieur

Sur les 3 périodes suivantes, diriez-vous que votre chiffre d'affaires est :

BAISSE D’ACTIVITÉ CONSTATÉE ET À PRÉVOIR

SELON LES PROFESSIONNELS

La Chambre de Commerce et d’Industrie

Cherbourg Cotentin (CCICC) en partenariat avec

l’Union des Métiers et des Industries Hôtelières de

la Manche (UMIH) ont réalisé une enquête à

destination des professionnels sur leur activité

passée et future.

Cette étude a pour principaux objectifs de

déterminer l’état de santé du secteur, l’évolution de

son chiffre d’affaires et les freins ou leviers au

développement de l’activité.

Sur les 51 répondants à ce sondage, dont une

majorité d’hôtels et de restaurants, plus de la

moitié a déclaré un chiffre d’affaires en baisse

en 2012 par rapport à 2011.

Un léger redressement est constaté sur le 1er

semestre 2013 par rapport à la même période en

2012 avec 36% des répondants ayant déclaré un

chiffre d’affaires supérieur.

En revanche, les prévisions pour le 2ème

semestre à venir et donc la haute saison ne

sont pas optimistes. En effet, 46% des

répondants déclarent un chiffre d’affaires sur juillet

à décembre 2013 inférieur à celui enregistré sur la

même période la saison passée. Plus inquiétant,

ils ne sont plus que 16% à prévoir un chiffre

d’affaires en hausse.

Le facteur déterminant de la hausse, de la

stagnation ou de la baisse du chiffre d’affaires est

le taux de fréquentation.

Sur l’année écoulée, 2012 par rapport à 2011,

47% des répondants indiquent une

fréquentation en baisse. Pour le 2ème

semestre

2013, seuls 14% des professionnels espèrent une

fréquentation en hausse, 43% la prévoient

identique et 43% en baisse.

Source : Enquête sur l’activité des entreprises du secteur hébergement-restauration, juin 2013, CCICC / UMIH

Manche

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 16

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Crise et baissedu pouvoir

d'achat

Mauvaisemétéo

Perte de laclientèle

britannique

Baissed'attractivitédu territoire

Concurrence Autre

Si la situation de votre trésorerie s'est dégradée, comment l'expliquez-vous ? (Plusieurs réponses possibles)

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Fidélisation de la clientèle

Amélioration de la qualité

Internet / Commerce en ligne

Rénovation / Agrandissement

Communication / Publicité

Économies d'énergie

Nouveaux produits et services

Mises aux normes

Adhésion à des opérations collectives

Baisse des prix

Autre

Aucune stratégie

Pour développer ou maintenir votre activité, avez-vous engagé ces deux dernières années des stratégies dans les domaines suivants ?

Conséquences de cette baisse d’activité, 43% des

entreprises indiquent une dégradation de leur

trésorerie sur l’année écoulée, 55% une

stabilisation et seulement 2% constatent une

amélioration.

Pour les professionnels indiquant une dégradation

de la trésorerie, la crise et la baisse du pouvoir

d’achat est mentionné dans 90% des cas, suivie

de la mauvaise météo et de la perte de la clientèle

britannique.

Source : Enquête sur l’activité des entreprises du secteur hébergement-restauration, juin 2013, CCICC / UMIH

Manche

Pourtant, de nombreuses démarches ont été

mises en place ces deux dernières années pour

maintenir ou développer l’activité.

96% des répondants déclarent ainsi avoir engagé

diverses stratégies dans cette optique.

Source : Enquête sur l’activité des entreprises du secteur hébergement-restauration, juin 2013, CCICC / UMIH Manche

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 17

0% 10% 20% 30% 40%

Rénovation / Agrandissement

Fidélisation de la clientèle

Communication / Publicité

Nouveaux produits et services

Aucune stratégie

Amélioration de la qualité

Internet / Commerce en ligne

Économies d'énergie

Adhésion à des opérations collectives

Mises aux normes

Baisse des prix

Autre

Pour développer ou maintenir votre activité, envisagez-vous de mettre en place prochainement des stratégies dans les domaines suivants ?

La fidélisation de la clientèle, l’amélioration de la

qualité, Internet et le commerce en ligne arrivent

en tête des activités développées. La baisse des

prix n’est citée que dans 12.2% des cas.

Sur cette même question posée pour la période à

venir, 24% des répondants ne prévoient aucune

stratégie de développement. La rénovation,

l’agrandissement des locaux et la fidélisation de la

clientèle sont les plus cités.

Source : Enquête sur l’activité des entreprises du secteur hébergement-restauration, juin 2013, CCICC / UMIH Manche

Parmi les autres questions posées, plus de 80%

des répondants sont des indépendants sans

enseigne nationale. 55% des entreprises ont une

clientèle composée en majorité de touristes et 45%

une clientèle d’affaires.

Enfin, seuls 20% des professionnels interrogés

indiquent des projets de recrutement à venir.

6% prévoient d’embaucher du personnel

permanent et 14% des saisonniers.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 18

DES DIFFICULTÉS RÉCURRENTES DE RECRUTEMENT

L’enquête des besoins en main d’œuvre (BMO) de Pôle Emploi comptabilise les projets de recrutement des

entreprises bas-normandes. Dans le Cotentin et pour le secteur de l’hébergement-restauration, 340 intentions

d’embauche sont signalées pour 2013. Les projets de recrutement sont jugés difficiles dans plus de 2/3 des

cas. Ce taux monte à près de 80% pour les cuisiniers et à 74% pour les employés de l’hôtellerie.

Il convient de noter que près des 2/3 des projets de recrutement sont des emplois saisonniers.

Libellé Métier Projets de

recrutement Difficultés à

recruter Emplois

saisonniers

Aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine

63 55.8 % 14.8 %

Cuisiniers 77 79.3 % 84.5 %

Chefs cuisiniers 13 63.5 % 0

Employés de l'hôtellerie 49 74.2 % 59.7 %

Serveurs de cafés, de restaurants et commis

138 63.7 % 83.1 %

Source : Pôle Emploi, Enquête sur les besoins en main d’œuvre, 2013, zone d’emploi de Cherbourg

Ces données sur l’activité des CHR dans le

Cotentin sont à mettre en corrélation avec les

chiffres publiés par le Syndicat National des

Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs

(Synhorcat). La dernière note de l’observatoire

d’avril 2013 fait état d’une conjoncture morose

sur le territoire national avec un recul de l’activité

de l’ordre de 5% sur le 1er

trimestre 2013 par

rapport à la même période en 2012.

« Les professionnels des débits de boissons sont

les plus affectés avec des baisses proches de

-6%. Le chiffre d’affaires des restaurants et des

hôtels-restaurants se dégrade sensiblement,

respectivement -5,5% et -4%. Les traiteurs et les

hôtels affichent un recul plus limité, à hauteur de -

2,5 % pour chacune de ces catégories. », observe

le Synhorcat.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 19

UN SECTEUR EN MUTATION

L’hébergement-restauration connaît de profondes

mutations. Les changements d’habitude et de

comportements des consommateurs modifient la

structure économique du secteur avec un essor

des chaînes et enseignes. Pour répondre à ces

besoins et tendances, les entreprises s’adaptent

et proposent de nouveaux concepts et services.

Enfin, le secteur est soumis à différentes

réglementations qui participent à encadrer

l’activité et protéger le consommateur.

LES INDÉPENDANTS À LA PEINE

En cette période de changement des attentes et

comportements des consommateurs, la structure

économique du secteur s’adapte et évolue. Dans

ce domaine, les groupes et chaînes semblent

plus réactifs, montent en puissance et affichent

des résultats en hausse.

Déjà fortement présents dans l’hôtellerie, les

enseignes, groupes et chaînes de restauration

traditionnelle ou rapide voire plus récemment de

débits de boisson gagnent du terrain sur les

indépendants. Selon plusieurs études, dans la

restauration, elles capteraient environ 20% du

marché en France pour seulement 4% des

établissements. Elles connaissent également une

croissance plus forte que les indépendants :

« Entre 2005 et 2009, le chiffre d’affaires des

entreprises leaders a progressé 3,5 fois plus

rapidement que celui des petits indépendants »,

selon le cabinet d’étude Xerfi.

La restauration suit ainsi le même schéma que

l’hôtellerie avec un fort développement des

chaînes qui s’appuient sur une politique tarifaire

attractive en raison de coûts de fonctionnement et

de structure allégés. Autres atouts, les chaînes et

enseignes sont plus réactives aux nouveaux

besoins et comportements des consommateurs.

Leur politique commerciale dynamique leur

permet, en effet, de rester en phase avec les

tendances du marché. Enfin, le maillage du

territoire dont elle dispose leur donne une image

de marque forte et connue.

A l’inverse, que ce soit dans l’hébergement ou la

restauration, les indépendants et les petites

structures sont fragilisées. Selon une étude de

l’Insee datant de mars 2010 « Les petits

restaurants ne sont pas dans leur assiette », entre

2000 et 2007, seuls 30% des restaurants sans

salariés ont survécu.

Entre 2004 et 2009, les indépendants ont vu, en

effet, leurs charges augmenter, plus

particulièrement les frais de personnel et les

achats externes. Selon l‘étude Xerfi, Restauration

traditionnelle et cafétérias de juillet 2011, le poids

des frais de personnel a gonflé de 4 points entre

2003 et 2009 pour représenter 41% du chiffre

d’affaires des petits établissements de la

restauration traditionnelle. Cet alourdissement

s’explique notamment par les différentes

revalorisations salariales destinées à renforcer

l’attractivité du secteur et les relèvements

successifs du Smic. Pour les achats externes, ce

sont les coûts liés à l’énergie ou aux locaux qui ont

augmenté.

Selon l’étude d’Eurogroup Consulting, Étude

économique sur le secteur de la restauration :

« face à des charges, surtout de main d’œuvre, qui

s’alourdissent continuellement, nombreux sont les

restaurateurs qui répondent par une hausse des

prix, souvent supérieure à l’indice général des prix.

Peu s’inscrivent dans une démarche de

renforcement de leur gestion ou dans la mise en

place de démarches commerciales. Or, sur le long

terme, cette pratique n’est pas viable, et mènera à

détourner le consommateur de ce type de

consommation, surtout en période de morosité

économique ».

Le constat semble égalment viable

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 20

Pourtant, la pénétration des chaînes

particulièrement dans la restauration est

« inférieure en France par rapport à ce qui se

passe en Europe du Nord », estime Bernard

Boutboul, directeur du cabinet Gira Conseil.

Culturellement, les français restent très attachés

à la gastronomie, à sa diversité et à l’offre des

restaurateurs indépendants. Classée au

patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco,

la gastronomie française est la 4ème

activité la plus

pratiquée lors d’un séjour touristique selon une

étude du Comité Régional du Tourisme d’Île-de-

France. Le restaurateur indépendant fait ainsi

partie du folklore français et participe à son

attractivité touristique.

Ce phénomène s’est développé avec la crise et

une sensibilisation accrue au prix ou plus

précisément au rapport qualité-prix. Le

consommateur est devenu plus exigeant, fait part

de ses opinions et de ses jugements sur les sites

spécialisés ou les réseaux sociaux. En parallèle,

les expériences festives, insolites ou théâtralisées

apparaissent et voient émerger de nouveaux

concepts. Entre besoins utilitaires et festifs, les

professionnels sont confrontés à une double

attente.

Dans ce contexte, plusieurs démarches et

actions ont été entreprises dans le Cotentin

pour permettre aux professionnels du secteur de

promouvoir leurs produits, d’adapter leur offre ou

de se positionner.

Les opérations collectives visant à valoriser les

savoir-faire locaux, la qualité des prestations et

des produits offerts ont été mises en place.

Cotentin Tourisme a ainsi pour objectif de

promouvoir la destination Cotentin au travers d’un

réseau de professionnels adhérant à une charte

qualité et participant à la découverte du territoire.

L’association a récemment lancé la carte Espace

Cotentin qui permet au détenteur de bénéficier de

réductions et de services exclusifs chez une

trentaine de professionnels affiliés à Cotentin

Tourisme.

Des études sur le secteur :

Étude économique sur le secteur de la

restauration, Eurogroup Consulting, 2012

L’Industrie Hôtelière Française en 2012, KPMG

Hébergement et restauration (Fiche thématique),

Insee, 2012

La profession réagit face à la transition,

Néorestauration, Mai 2013

Le poids du secteur HCR en France, Synhorcat,

2012

S’ADAPTER ET SE POSITIONNER

Sur ces dix dernières années, de nouveaux

modes de consommation apparaissent.

Avec l’augmentation de la restauration hors

domicile, le snacking et la restauration rapide ont

connu une croissance importante.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 21

Dans la restauration, Manche Gastronomie du

terroir met en avant les restaurants utilisant des

produits locaux. Autre initiative, Cotentin à table

s’applique à faire reconnaître le Cotentin par sa

gastronomie. La vingtaine de restaurateurs

adhérant à la charte s’engage à proposer chaque

jour un menu, un plat, une assiette du terroir ou

une recette identifiés Cotentin via des produits

locaux.

L’emprise du Web est croissante sur le secteur

de l’hébergement-restauration. Dans l’hôtellerie,

les réservations en ligne soit par vente directe, soit

par un intermédiaire représenteraient 30% du

chiffre d’affaires du secteur en France. Dans ce

contexte, la présence sur le Web est devenue

quasi indispensable pour les professionnels. Pour

soutenir les professionnels, le Touris’ Diag

proposé par la CCI Cherbourg Cotentin permet

aux entreprises de l’hébergement de bénéficier

d’un diagnostic de leur site suivi de préconisations

concrètes relatives son organisation, sa

présentation visuelle, son accessibilité, son

contenu, le e-marketing et le référencement.

Le Web est également devenu un support

incontournable dans le choix et la sélection

d’établissements. Le touriste n’est plus qu’un client

de passage, il peut désormais influer les autres

consommateurs en laissant avis et

commentaires sur les établissements visités.

Les sites tels que Trip Advisor, Holidaycheck ou

Booking… obligent désormais les professionnels

à s’adapter aux commentaires qui font et défont

leur réputation. La qualité de l’accueil, de la

prestation et du service rendu sont devenues

essentielles.

Dans cette optique, la démarche Normandie

Qualité Tourisme accompagne les structures

d’hébergements et d’activités touristiques dans

une labellisation qualité qui assure au

consommateur la qualité de l’accueil et des

prestations d’informations touristiques.

http://www.normandie-qualite-tourisme.com/

La promotion de son établissement à travers les

opérations collectives ou sur le Web et la qualité

de ses services ou de ses produits sont deux

atouts évidents. Cependant, au regard des

évolutions rapides des tendances de

consommation, il apparaît dorénavant primordial

de positionner son offre en fonction des attentes

de la clientèle.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 22

Les faits sont parlants, les établissements qui

connaissent la plus forte croissance ont choisi une

cible ou un positionnement clair sur un ou

plusieurs segments ; repas équilibrés (saladeries,

bio), cuisine thématique, saveurs exotiques (Sushi

Shop), qualité et authenticité des produits,

tourisme d’expérience… Cette tendance apparaît

également dans les débits de boisson qui face

au déclin des cafés traditionnels se différencient

en proposant de nouvelles formules : bars à

cocktails, café-concert, bars dédiés aux jeux de

société, café littéraire, soirées à thème…

Comme dans tous les secteurs d’activité, la

stratégie et le positionnement demeurent des

éléments indispensables à la réussite et à la

pérennité d’un projet.

UN SECTEUR TRÈS RÉGLEMENTÉ

Dans le secteur de l’hébergement-restauration, la

réglementation progresse constamment pour

encadrer l’activité et protéger le consommateur.

Évolutions en matière d’hygiène alimentaire, de

normes de sécurité et d’accessibilité, de

labellisation ou de fiscalité (TVA)… sont autant de

mesures qu’il est nécessaire de connaître et

d’anticiper.

Dans la Manche et en Basse-Normandie, un

réseau dense de fédérations et d’organisations

professionnelles sans oublier les chambres

consulaires et les acteurs du tourisme (Manche

Tourisme notamment) existe. L’UMIH et

l’Association des Professionnels Indépendants de

l’Industrie Hôtelière (APIIH) proposent ainsi les

formations obligatoires à l’exercice de

certaines professions : permis d’exploitation pour

les titulaires d’une licence ou plus récemment la

formation obligatoire à l’hygiène alimentaire en

restauration commerciale.

Des actions ont également été mise en place afin

d’anticiper la mise aux normes pour l’accessibilité

des personnes handicapées. En effet, avant le

1er janvier 2015, les établissements qui reçoivent

du public devront être configurés pour être

accessibles à tous et notamment aux personnes

handicapées et ce quel que soit le type de

handicap, physique, moteur, sensoriel, mental ou

psychique.

De la même manière, les structures citées

précédemment soutiennent les hébergements

touristiques dans le cadre du nouveau

classement hôtelier mis en place en 2012. La

CCICC propose notamment des pré-diagnostics

de classement. Elle a également mis en place le

dispositif « Montée en gamme » qui permet aux

hôteliers et aux campings de bénéficier d’une aide

à l’investissement pour la rénovation et la

modernisation de leurs hébergements.

Enfin, la TVA soumise à un taux réduit depuis le

1er

juillet 2009 (5.5% contre 19.6% puis 7% à

compter du 1er

janvier 2012) devrait voir son taux

relevé à 10% au 1er

janvier 2014.

Pour anticiper et être accompagnés, les

professionnels du secteur peuvent s’appuyer sur

les différents organismes en mesure de leur fournir

l’information et l’aide nécessaires.

Les structures et organismes locaux

d’accompagnement :

UMIH Manche

APIIH Basse-Normandie

Manche Tourisme

CCI Cherbourg Cotentin

Clic Normandie

FAFIH

CCI CHERBOURG COTENTIN – Juillet 2013 23

MÉTHODOLOGIE

Établissements et effectifs :

Le périmètre de l’étude sauf mention contraire est le suivant :

Le comptage en nombre d’établissements se fait via l’annuaire des entreprises de France qui comprend les

entreprises du secteur inscrites au Registre de Commerce et des Sociétés (Hors auto-entreprise).

Pour les effectifs salariés, la source Urssaf est utilisée. Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur

concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation

non marchande (établissements d’enseignement relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non

marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile.

Profil des entreprises :

Pour cette partie, seuls les établissements exerçant les activités suivantes ont été retenues : Hôtels et

hébergement similaire, terrains de camping, restauration traditionnelle, cafétérias et autres libres-services,

restauration de type rapide, débits de boisson.

L’activité réelle des établissements a été précisée en fonction de la connaissance de la CCICC de son tissu

d’entreprise, de l’activité en clair de l’entreprise, des sites Web des établissements ou de recherches sur des sites

spécialisés. Un distinguo a été fait entre débits de boisson proposant un service de boissons alcoolisés ou non à

toute heure et les restaurants ne servant les boissons qu’accompagnées d’un repas.

Enquête :

Enquête réalisée du 12 juin au 30 juin 2013 auprès des établissements de l’hébergement-restauration disposant

d’une adresse mail. Environ 250 établissements contactés par mail pour 51 répondants.

Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray et le pôle Tourisme Commerce de la CCI Cherbourg Cotentin en

collaboration avec l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de la Manche (UMIH) et la Maison de

l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin

Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray :

02-33-23-32-15

[email protected]

Sources : CCI Cherbourg Cotentin, AEF, URSSAF

Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix

Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex

Directeur de la publication : Jean-Claude Camus

Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr